«La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte...

11
18 RUE BARBES 92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60 05 OCT 11 Quotidien Paris OJD : 94439 Surface approx. (cm²) : 2795 N° de page : 13-16 Page 1/11 JACOB2 8588569200502/XNR/OTO/1 Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maison d'édition à Paris 5ème, toutes citations Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du conjoint, son passé en quelque sorte. » FRANÇOISE MARTIN, CONSEILLÈRE CONJUGALE ET FAMILIALE. ENQUÊTE Les relations des mères avec la conjointe de leur fils sont plus libres et plus détendues. À condition que chacune arrive à établir une distance juste Belles-mères et belles-filles vivent des relations plus sereines REPERES Dans cette relation par alliance, si les affinités ne sont pas toujours évidentes, l'important est de privilégier le respect et le dialogue. PROVERBES ET CITATION » « Deux femmes pour un homme, c'est trop sous un seul toit. » • « Une mère et son gendre, la belle-fille et sa belle-mère, tu peux les faire bouillir ensemble, ce ne sera jamais tendre. » « Belle-mère, fût-elle de sucre, est arrière. » • « Le plus beau tour que Ton puisse jouer à une belle-mère est de ne pas épouser sa fille. » (Jules Renard) QUELQUES LIVRES Belles-filles: avec les beaux- parents, trouver la bonne distance, de Clotilde Lemarchant, Éd. Presses universitaires de Rennes, 279 p., 2] €. • Nous, les belles-mères, de Christiane Collange, Éd. Le Livre de Poche, 4,50 €. • Mère et fils, d'Alain Braconnier, Éd. Odile Jacob, 327 p., 24 €. DES RENDEZ-VOUS • École des grand s-parents européens CEGPE3,12, rue Chomel, 75007 Paris. Tél. 01.45.44.34.93. Groupes de paroles . « Un bébé entre mère et grand-mère, ou comment on devient grand-mère » Les lundis, à 17 heures : 10 octobre, 14 novembre, 5 décembre, 16 janvier... Rens. www.egpe.org

Transcript of «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte...

Page 1: «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte ...aldonaouri.com/livres/2011-10LA_CROIX.pdf · Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du

18 RUE BARBES92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60

05 OCT 11Quotidien Paris

OJD : 94439

Surface approx. (cm²) : 2795N° de page : 13-16

Page 1/11

JACOB28588569200502/XNR/OTO/1

Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maisond'édition à Paris 5ème, toutes citations

Parents&enfants«La belle-famille,c'est l'autre,la sphère du conjoint,son passéen quelque sorte. »

FRANÇOISE MARTIN,

CONSEILLÈRE CONJUGALE ET FAMILIALE.

ENQUÊTE Les relations des mères avec la conjointe de leur fils sont plus libres et plus détendues.À condition que chacune arrive à établir une distance juste

Belles-mères et belles-fillesvivent des relations plus sereines

REPERES

Dans cette relation par alliance, si les affinités ne sont pas toujours évidentes, l'important est de privilégier le respect et le dialogue.

PROVERBES ET CITATION» « Deux femmes pour un homme,c'est trop sous un seul toit. »• « Une mère et son gendre,la belle-fille et sa belle-mère,tu peux les faire bouillir ensemble,ce ne sera jamais tendre. »• « Belle-mère, fût-ellede sucre, est arrière. »• « Le plus beau tour que Ton puissejouer à une belle-mère est de ne pasépouser sa fille. » (Jules Renard)

QUELQUES LIVRES• Belles-filles: avec les beaux-parents, trouver la bonne distance,de Clotilde Lemarchant, Éd. Pressesuniversitaires de Rennes, 279 p., 2] €.• Nous, les belles-mères,de Christiane Collange,Éd. Le Livre de Poche, 4,50 €.• Mère et fils, d'Alain Braconnier,Éd. Odile Jacob, 327 p., 24 €.

DES RENDEZ-VOUS• École des grand s-parents européensCEGPE3,12, rue Chomel, 75007 Paris.Tél. 01.45.44.34.93. Groupes deparoles . « Un bébé entre mère etgrand-mère, ou comment on devientgrand-mère » Les lundis, à 17 heures :10 octobre, 14 novembre, 5 décembre,16 janvier... Rens. www.egpe.org

Page 2: «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte ...aldonaouri.com/livres/2011-10LA_CROIX.pdf · Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du

18 RUE BARBES92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60

05 OCT 11Quotidien Paris

OJD : 94439

Surface approx. (cm²) : 2795N° de page : 13-16

Page 2/11

JACOB28588569200502/XNR/OTO/1

Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maisond'édition à Paris 5ème, toutes citations

Caractère typique duthéâtre de boulevard,personnage retors de lalittérature ou du cinéma,figure ridiculisée danscertaines publicités (« Tamère ? Ravie ? Celam'étonnerait, elle est tel-

lement difficile ! »), cible de proverbesacerbes (voir les Repères), la belle-mère sevoit parfois affublée de surnoms peu flat-teurs, comme « la belle-doche ». Surtoutquand il s'agit d'une « belle-mère de bru »,à qui le pédiatre Aldo Naouri consacre unlivre ! (Lire p. 15) « Dans notre société valo-risant l'autonomie de l'individu et le librechoix, cette relation par alliance, c'est-à-direnon consanguine, à caractère obligé, a mau-vaise presse », confirme la sociologue Clo-tilde Lemarchant C'est en réaction à cerôle négatif et caricatural que l'écrivainChristiane Collange, mère de quatre grandsfils, publie en 1991, tel un cri du cœur, NOMS,les belles-mères, devenu depuis un best-seller (voir les Repères). « Dix ans après, desfemmes me confient encore combien monUvre les a fait réfléchir et les aide à remettreen question leurs relations », s'étonne-t-elleaujourd'hui.

À l'époque, l'écrivain souhaite dédrama-tiser une atmosphère familiale parfoischargée de malaises ou de rancœurs, etsurtout réhabiliter le rôle de la belle-mère.« Ce ne sont pas les personnes qui sont dé-sagréables, c'est la situation qui est difficileà gérer », rectifie-t-elle. Avec son franc-parler habituel, l'écrivain la résume à safaçon : « On esta deux sur le même homme. »Une question de rivalité donc, entre d'uncôté la mère, et de l'autre, celle que l'onappelle l'épouse, la conjointe ou la com-pagne. « Toute séparation est conflictuelle,explicite le psychanalyste Alain Braconnier.Entre mère et fils, la relation étant moinsmarquée par l'ambivalence qu'entre mère

et fille, la rivalité peut se déplacer sur labelle-fille. » Si les relations d'alliance sontdésormais moins tendues entre des aînéesplus indépendantes et des jeunes femmesplus mûres, Christiane Collange préconisede travailler à « réinventer » ces liens : « Ac-complir un effort de compréhension départet d'autre pour trouver un registre acceptable,car lorsque la belle-mère devient grand-mère,il lui faudra rendre service, partager desvacances, accepter la façon dont le coupleconçoit l'éducation des enfants... »

« Pilier des rapports d'alliance, l'enfantplace les beaux-parents et les beaux-enfantsdans le même arbre généalogique. Il estdonc central dans la relation par alliancequ'il contribue à révéler et à densifier.Gendres ou belles-filles et beaux-parentssont d'abord des inconnus qui deviennentensuite des familiers, lesquels vont parta-ger leur intimité, d'où la nécessité deconstruire la bonne distance », observeClotilde Lemarchant, auteur d'une enquêtesociologique sur les relations que les belles-filles entretiennent avec leur belle-mère(voir les Repères). Pour la majorité despersonnes interrogées, c'est l'entente cor-diale : elles font en sorte que les rapportsse passent bien, évitent les sujets qui fâ-chent, et se voient environ une fois parmois. Pour un petit quart d'entre elles, lesrelat ions sontcons i s t an te s , « Ce ne sont pasproches, voire fu- |es personnes quisionnelles. Elles ,, *• i_ipartagent avec la sont désagréables,mère de leur c'est la situation quiconjointunemême est djfficj|e à gérer. »conception de lavie. Comblant ainsi, parfois, un manqueaffectif avec leur propre mère. Enfin, pourun gros quart de l'échantillon, les relationssont conflictuelles ou inexistantes, soit enraison d'un éloignement géographique,soit par indifférence ou désaccord dès ledépart sur le choix du conjoint

Page 3: «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte ...aldonaouri.com/livres/2011-10LA_CROIX.pdf · Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du

18 RUE BARBES92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60

05 OCT 11Quotidien Paris

OJD : 94439

Surface approx. (cm²) : 2795N° de page : 13-16

Page 3/11

JACOB28588569200502/XNR/OTO/1

Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maisond'édition à Paris 5ème, toutes citations

La naissancedes petits-enfants estune étape importantede leurs relations.

À l'École des grands-parents eu-ropéens (EGPE), les relations avec les belles-filles sont au cœur des préoccupations des« nouvelles » grands-mères. « Les premierscontacts avec la bru sont essentiels pourprotéger la future relation », estime Marie-Claire Chain, responsable de la commissionéchange et écoute à l'EGPE : « Ouvrir sesbras à sa future bru comme à "une nouvellefille" relève de la maladresse. Un accueil plusréservé tout en étant chaleureux permet dese découvrir et d'apprendre à se connaître. »Si la belle-mère garde le pouvoir et donnele ton, les relations se sont néanmoins as-souplies, peut-être parce qu'elle partageavec sa belle-fille l'expérience du mondeprofessionnel. On se tutoie volontiers, ons'appelle par son prénom. Le respect tra-ditionnellement dû à la belle-mère n'estplus à sens unique.

La naissance des petits-enfants est uneétape importante de leurs relations. « Cer-taines belles-mères projettent sur leur bette-fille une attente affective excessive ou unbesoin de reconnaissance », témoigne Marie-Claire Chain, qui ajoute : « Ces femmess'investissent trop, en croyant bien faire, ets'étonnent de ne pas recevoir de remercie-ments. Mais leurs brus n'avaient rien de-mandé ! » II est prudent de laisser un espacede liberté entre la demande de l'une et laréponse de l'autre. Bref, ne pas être unebelle-mère « presse-bouton », toujours prêteà rendre service, et laisser sa belle-fille ex-primer un sou-hait. Entre elles, lelangage est codé,sujet à toutes les in-t e r p r é t a t i o n s .C h a q u e m o t ,chaque expressioncompte, touche au cœur. Ainsi il vaut mieuxdire : «• Cela me ferait plaisir de prendre le

bébé dans les bras », plutôt que « Je voudraisle prendre, tu me le donnes ? »

Beaucoup de belles-mères, heureuse-ment, apprennent à rester à leur place etsont attentives à en donner une à leur belle-fille. Entre elle, peuvent exister d'excellentesrelations, proches des liens d'amitié et desolidarité, sans que soit abolie pour autantla différence générationnelle. Il arrivequ'une complicité naisse entre les deuxgrands-mères, ce qui renforce les affinitésentre la belle-mère et sa bru. Si la belle-famille donne un contexte, un cadre à larelation amoureuse, les beaux-enfants ac-compagnent l'histoire familiale du conjoint,dont ils sont les témoins, et qui leur donneune forme de légitimité. En cas de divorce,c'est un « morceau » de la famille qui sedétache. Ce qui explique que certainsgrands-parents sont désespérés à l'idée dene plus voir leur belle-fille, et a fortiori, leurspetits-enfants. La bonne attitude consistealors à ne pas se mêler des affaires ducouple. Si son fils scelle une seconde union,il est rare qu'une belle-mère s'investisse dela même façon avec sa nouvelle belle-fille.Elle choisira peut-être de rester à distancepour se préserver. Au gré des événements,des épreuves de la vie, les relations évoluent,se distendent parfois. Il faut savoir attendreson heure. Lorsque les enfants mûrissent,ils posent un regard attendri, plus indulgentsur leurs beaux-parents vieillissants.

« De façon générale, mieux vaut éviter detrop s'attacher et d'attendre trop de son en-tourage », conseille Marie-Claire Chain.Avec le temps, les belles-mères lâchent surcertains détails, comme le désordre ou leménage, et regardent autrement leur belle-fille, apprécient ses qualités, son indépen-dance d'esprit Et plutôt que l'aider à rangersa maison, ou pis, ranger à sa place, pour-quoi ne pas lui proposer d'aller déjeuneren tête à tête au café du coin ?

FRANCE LEBRETON

Page 4: «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte ...aldonaouri.com/livres/2011-10LA_CROIX.pdf · Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du

18 RUE BARBES92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60

05 OCT 11Quotidien Paris

OJD : 94439

Surface approx. (cm²) : 2795N° de page : 13-16

Page 4/11

JACOB28588569200502/XNR/OTO/1

Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maisond'édition à Paris 5ème, toutes citations

OH, m* BELLE-WERË,C'EST RIEN»,

... à COTE PES PROBlè/V\É$(SUEAVEC

TÉMOIGNAGES Affection, respect, bienveillance, indifférence... Une largepalette de sentiments s'exprime dans des relations jamais figées

Histoires de liens

Page 5: «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte ...aldonaouri.com/livres/2011-10LA_CROIX.pdf · Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du

18 RUE BARBES92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60

05 OCT 11Quotidien Paris

OJD : 94439

Surface approx. (cm²) : 2795N° de page : 13-16

Page 5/11

JACOB28588569200502/XNR/OTO/1

Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maisond'édition à Paris 5ème, toutes citations

« Ma belle-mère,j'ai enviede lui dire merci ! »ISABELLE, 42 ans

« J'ai grandi dans un milieu où la femmeest au service de son époux et de ses en-fants. Ma belle-mère m'a permis de m'ex-traire de ce schéma traditionnel sanséprouver de culpabilité. Pour cela, j'aienvie de lui dire merci. Elle m'a montréqu'il était possible de vivre de façon in-dépendante sans être égoïste. Par sa façond'être, elle m'a libérée et a contribué avecmon mari à révéler une facette de mapersonnalité. Mes beaux-parents viventà 200 m de chez nous mais nous pouvonsrester plusieurs semaines sans nous voir. Ilm'arrive de déjeuner en tête à tête avecma belle-mère, que jetutoie. Nous discutons dela vie, du couple. En par-lant du sien, elle me faitpasser des petits mes-sages avec beaucoup definesse. Au quotidien, ilpeut lui arriver de semontrer directive dans la façon parexemple de dresser une table. Mais ellea su être présente dans les moments dif-ficiles.

Je suis tout de même un peu agacéelorsque mes beaux-parents disent avoirenvie de voir davantage leur petit-fils alorsqu'ils sont en réalité assez peu dispo-nibles. Ils voyagent beaucoup, donnentpeu de nouvelles mais n'en attendent pasde nous non plus. Au début, ma belle-mère m'impressionnait beaucoup. Main-tenant nous sommes quasiment dans unerelation d'égale à égale. Parfois je suistiraillée entre les conseils de ma mère etceux, opposés, de ma belle-mère. Forcé-ment, l'une des deux ne sera pas contente !Avec mon mari, nous essayons de prendredu recul et de choisir le juste milieu. »

« Accepterd'être à sa place »FRANÇOISE, 62 ans,un gendre, une belle-fille

« J'ai appris à être belle-mère face aucaractère de chacun. Je ne suis pas la mêmeavec mon gendre ou ma belle-fille, car ilsont des personnalités différentes. J'ai desrelations plus concrètes avec ma belle-fillequ'avec mon gendre, que je vois moins.Mon gendre me tutoie, ma belle-fille pré-fère me vouvoyer. Nous avons la chanced'être tous d'accord sur les principes devie, la façon d'élever les enfants : ils ont ledésir de transmettre leur foi et de les édu-quer de façon chrétienne.

Nos relations ont évolué avec le temps. Audébut, mes rapports avec mon gendre

étaient un peu diffi-ciles. Il craignait que jeveuille m'immiscerdans son couple. Nousen avons parlé en-semble et nous noussommes demandé par-don. Avec ma belle-fille

d'une autre culture que la mienne, il nousa fallu un certain temps pour nous adapter.Maintenant, nous sommes tous plussimples les uns avec les autres. En cas dedifficultés, nous nous parlons en tête à tête.En tant que belle-mère, je suis obligée d'êtreplus discrète, plus en retrait. Lorsque jesuis chez ma fille, je veille à m'en aller avantle retour de son mari. Mon fils et sonépouse, qui habitent à l'étranger, sont ravisquand j'arrive en séjour chez eux et toutaussi ravis quand j'en repars ! Je vis à leurrythme, j'essaie d'être à leur service. J'aiappris à m'occuper des enfants comme mabelle-fille le souhaite. Elle est une trèsbonne épouse, une très bonne mère. Bienque nous n'ayons pas toujours la mêmeconception des tâches ménagères, parfoisobjets d'impatience de sa part, nous par-

« Parfoisje suis tiraillée entreles conseils de mamère et ceux, opposés,de ma belle-mère... »

tageons de nombreux points communs.J'ai une relation privilégiée avec elle, baséesur le respect et l'affection, mais je ne laconsidère pas comme une amie à laquelleje raconterais mes problèmes. Il faut ac-cepter d'être à sa place de belle-mère. Etrester indépendante : ils ont leur vie, j'ai lamienne. Depuis que je suis retraitée, leurdemande est plus forte et l'équilibre plusdélicat à trouver. »

« Nous ne faisonsaucun effortl'une envers l'autre »ANNA, 49 ans, trois enfants

« Mes beaux-parents n'étaient pas fa-vorables à notre mariage. J'avais huit ansde plus que leur fils et j'étais divorcée.Notre union n'a rien changé à l'absencede relations entre nous. Nous sommesgéographiquement très éloignés. Nousnous voyons très peu. Ma belle-mère esten admiration devant sa fille, son gendre,et leurs enfants. Par contre, elle se désin-téresse de son fils et de nos trois garçons.Ils ne reçoivent jamais de message ou decadeau pour leur anniversaire. Lors d'unefête de famille, j'ai ressenti un manquede considération à notre égard. Si j'avaisun fort caractère, j'entrerais en conflitavec ma belle-mère. Mais j'ai horreur decela. Nous ne sommes pas fâchées maisnous ne faisons aucun effort l'une enversl'autre. Nos relations sont courtoises, unpeu hypocrites. Elle n'a rien à me repro-cher. J'ai gagné mes lettres de crédit enétant capable d'élever mes enfants. Maispour eux, je regrette cette situation. Qu'ilsaient si peu de rapports avec leur grand-mère paternelle me fait de la peine. »

RECUEILLI PAR F.L.

SUR WWW.LA-CROIX.COMRetrouvez plus dt témoignages.

Page 6: «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte ...aldonaouri.com/livres/2011-10LA_CROIX.pdf · Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du

18 RUE BARBES92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60

05 OCT 11Quotidien Paris

OJD : 94439

Surface approx. (cm²) : 2795N° de page : 13-16

Page 6/11

JACOB28588569200502/XNR/OTO/1

Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maisond'édition à Paris 5ème, toutes citations

ENTRETIEN FRANÇOISE MARTINConseillère conjugale et familiale au Cler Amour et famille [I]

«Aider les beaux-parents a prendreleur juste place») Riche et évolutive, la relationavec la belle-familledoit être basée sur le respectet la bienveillance mutuels.

Aquel moment la belle-fa-mille entre-t-elle dans lavie d'un couple ?

Françoise Martin : Jepense qu'elle existe dès lors que lecouple annonce un projet de vie com-mune. L'annonce peut être plus oumoins solennelle, qu'il s'agisse devivre ensemble « pour la vie », avecperspective ou non de mariage, depacs... Auparavant, il y a comme uneréticence, une attente de part etd'autre pour nommer les parents del'autre et se situer par rapport à eux.On dit « la mère de mon ami » ou « lacompagne (actuelle) de monfils ». Tant que les choses ne sont pasclairement énoncées, la belle-mèrepotentielle - ou le beau-père poten-tiel - peut imaginer, voire espérer,surtout si la jeune fille n'est pas à songoût, que son fils change d'avis ! Dèsla phase d'approche, il est importantde faire preuve d'ouverture des deuxcôtés. Si les parents se sont montréstoujours accueillants envers lesami(e)s de leur fils, ils le seront aussiavec celle avec laquelle il a un projetde vie. Les parents se doivent d'êtrerespectueux du choix de leur fils. Siles premiers contacts avec sa belle-fille sont difficiles, la belle-mère s'in-terrogera sur les origines de la bles-sure que vient raviver en elle cetterencontre.

Que peut apporter la belle-familleà chacun des conjoints ?

F. M. La belle-famille, c'est l'autre,la sphère du conjoint, son passé enquelque sorte. La connaissance de

la belle-famille aide à comprendrece conjoint en profondeur en donnantaccès à ses racines. On peut découvrirchez lui l'origine d'un comportementgênant dans son histoire familiale,l'aider à en prendre conscience pourqu'il puisse éventuellement le mo-difier. Il est valorisant pour une jeunefemme d'être bien acceptée par sabelle-famille, de bien s'entendre avecelle, particulièrement avec sa belle-

« Le respect mutuel semanifeste par les motset la façon de les dire. »

mère. Celle-ci lui apporte la recon-naissance d'une femme plus âgée etvalorise indirectement sa propremère. Par ailleurs tisser du lien obligeà travailler sur soi, à chercher le po-sitif en l'autre et à trouver la meilleurefaçon de le mettre en valeur.

Comment vivre en harmonie avecsa belle-famille ?

F. M. Le couple a la responsabilitéde remettre chacun à sa place dansla généalogie : je suis d'abord unconjoint, puis un parent, puis un en-fant. Il faut donner la priorité à soncouple, puis à ses enfants, et enfin àses parents et beaux-parents. Touten veillant au bien-être de tous et aurespect de chacun. Le couple doitêtre d'accord sur cette hiérarchie. Sinécessaire, il faut aider ses beaux-parents à prendre leur justeplace. Être attentif aux avis des pa-rents de chacun, mais décider encouple. Montrer un front uni pourtout ce qui le concerne ainsi que pourses enfants. Il est souhaitable que lajeune femme règle elle-même sesproblèmes personnels avec sa belle-mère, sans demander à son conjoint

de jouer les intermédiaires. Rien nevaut une explication dans le respectet la considération. Le pire à éviterétant le jugement de part et d'autre.Plutôt que de s'arrêter aux mots, auxgestes, aux comportements, il peutêtre intéressant de s'interroger surleur origine. Comme dans toute re-lation, on doit apprendre à écouter.C'est une manière de s'apprivoiser.

Comment construireune relation de qualité ?

F. M. Déjà, en gardant une justedistanciation. La relation belle-mère/belle-fille est à la fois d'une richesseinfinie et d'une réelle fragilité. Entremère et fille, on peut se taquiner ous'énerver et puis se prendre dans lesbras. C'est a priori plus difficile avecune belle-mère : on se touche peu,on se vouvoie quelquefois, et souventl'on se parle de façon poliment codée.Même si ces deux femmes dévelop-pent entre elles une certaine formed'amitié, elles n'occupent pas lamême place. Le décalage est à res-pecter. La belle-mère a tout intérêt àfaire preuve de discrétion, d'un sensde l'écoute et de l'observation. À sontour, la belle-fille sera respectueuse,bienveillante et compréhensive. Labelle-mère aura besoin de se rassu-rer sur le fait que son fils est bientraité et appréciera de trouver encoreune place et un rôle de mère. Le res-pect mutuel se manifeste par les motset la façon de les dire. Tout se traduiten émotions. Un rien peut blesser.La bonne attitude vient du meilleurde l'intérieur de chacun. Il faut l'aiderà émerger.

RECUEILLI PAR F. L.

0] Cler Amour et famille : Centre de liaison deséquipes de recherche sur l'amour et la famille.Pans 9'. Tél. : 01.48.74.87.60. et www.cler.net

Page 7: «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte ...aldonaouri.com/livres/2011-10LA_CROIX.pdf · Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du

18 RUE BARBES92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60

05 OCT 11Quotidien Paris

OJD : 94439

Surface approx. (cm²) : 2795N° de page : 13-16

Page 7/11

JACOB28588569200502/XNR/OTO/1

Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maisond'édition à Paris 5ème, toutes citations

ÉCLAIRAGE Dans un livre foisonnant (i), le célèbre pédiatres'inquiète de l'affaiblissement du rôle de la belle-mère de bru

Aldo Naouri veut sauver la belle-mèreA Ido Naouri n'a de cesse de

/\ rappeler qu'il est urgent de-L \_redonner Une place pour lepère, titre de l'un de ses premiersouvrages (2). Il y revient cette fois,par l'entremise de la « belle-mère debru », personnage complexe de l'uni-vers familial. L'aspect tendu voirehouleux de cette relation d'allianceentre la belle-fille et la mère de sonconjoint n'a pas échappé au prati-cien, fort de ses quarante annéesd'expérience. « Pourquoi deuxfemmes se prévalant de l'amourqu'elles ressentent pour le mêmehomme ne peuvent-elles faire preuve,sinon d'une certaine solidarité ou decomplicité, du moins d'une certainetolérance ? », s'interroge-t-il.

D'origine judéo-libyenne, AldoNaouri explore les spécificités lin-guistiques des civilisations, de l'ex-pression anglaise mother in law(mère par la loi) à l'idéogrammechinois celle qui balaie désignant labelle-fille ! Quant à l'adjectif beau

(fils) ou belle (fille), seulement utiliséen français, il n'est employé que dansle sens contraire de mauvais(e). Aupassage, le pédiatre réhabilite leterme de « bru » : « Pourquoi l'infan-tiliser plus encore qu'elle ne l'est enréalité en l'affublant de l'appellation"belle-fille", qui porte en elle la dé-

fiance qu'on aurait vis-à-vis d'elle ? »,écrit-il. Dans une partie plus ardue,Aldo Naouri remonte aux originesde l'homme, sous l'angle anthropo-logique. Dans une société dominéepar le patriarcat, l'homme est un êtrede pouvoir tourné vers la culture,tandis que la femme puise sa forceet sa puissance dans le fait qu'elle sesitue du côté de la nature. « Une dia-lectique fondamentale, insiste-t-il,pour le développement du petit en-fant. » Selon l'auteur, cet équilibreest aujourd'hui rompu. Avec la findu patriarcat, le soutien social a étéretiré au père. Lequel entraîne danssa chute sa propre mère, gardiennede la place son fils. À en croire Aldo

Naouri, la « belle-mère de bru », pas-sée dans l'univers masculin du faitde son statut, serait menacée de dis-parition. « Les brus renverraient leurbelle-mère à leur destin en estimantne devoir en aucune façon mettre enquestion, pour leur part, l'attache-ment que leur mère et elle entretien-nent et entretiendront indéfiniment »,écrit-il encore. Avec humour, teintéparfois de cynisme, et un brin deprovocation, Aldo Naouri livre danscet ouvrage, illustré de nombreuxcas et souvenirs personnels, une vi-sion plutôt pessimiste de la sociétéet de la famille contemporaine.

F. L.

Cl] Les Belles-Mères, les Beaux-Pères, les Brus

et les Gendres, d'AIdo Naouri, Éd. Odile Jacob,

320 p., 2011,22,90 €.

[2] Poche, collections « Points », 1999.

SUR WWW.U-CRCHX.COMRetrouvez l'Interview d'AIdo Naouri.

Retrouvezles cahiersParents& enfantssur www.la-Croix.

Page 8: «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte ...aldonaouri.com/livres/2011-10LA_CROIX.pdf · Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du

18 RUE BARBES92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60

05 OCT 11Quotidien Paris

OJD : 94439

Surface approx. (cm²) : 2795N° de page : 13-16

Page 8/11

JACOB28588569200502/XNR/OTO/1

Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maisond'édition à Paris 5ème, toutes citations

METEO JEUNES

Sous le charmede Tinga Tinga

I Une productrice anglaise a réussi son pari :séduire les enfants européens et américainsavec un dessin animé 100 % africain.

Le style Tinga Tingaest un art graphiquenaïf et ultra-colorécréé dans les années1960 par EdwardSaidi Tingatinga.

Un dessin animé qui donne à voir la richesse del'esthétique et de la culture africaines.

Pourquoi l'éléphant a-t-il une trompe ? Pourquoiles singes se balancent-ils dans les arbres ? Pourquoile lion rugit-il ? Ces questions, qui rappellent les déli-cieuses Histoires comme ça de Joseph Rudyard Kipling,trouvent des réponses - toutes plus loufoques et poé-tiques les unes que les autres - dans les Contes de TingaTinga. Cette série, diffusée sur France 5 depuis janvieret suivie au printemps par plus de 300 000 jeunes té-léspectateurs (I), fait figure d'ovni dans la productionaudiovisuelle destinée aux enfants : elle a été entière-

ment conçue et fabriquée sur le conti-nent africain.

Cette aventure est née d'un coupde foudre, celui de la productriceanglaise Claudia Lloyd avec l'Afrique,qu'elle sillonna des années durantpour l'organisation caritative ComicRelief. À 40 ans, elle apprend mêmele swahili et tombe sous le charmedes contes mettant en scène les ani-

maux de la savane. Peu après, devenue directrice dudépartement animation chez Tiger Aspect, elle découvrelors d'un voyage à Dar-Es-Salam (Tanzanie) le Moro-goro Store, un grand marché où des centaines d'artistesviennent vendre leurs peintures de style Tinga Tinga,un art graphique naïf et ultra-coloré créé dans lesannées 1960 par Edward Saidi Tingatinga.

Auréolée du succès de sa dernière production (l'ado-rable Charlie et Lola, diffusé en France sur TF1), ClaudiaLloyd se lance alors dans la création d'un studio d'ani-mation à Nairobi au Kenya, pays plus stable et doté demeilleures infrastructures que la Tanzanie. De l'écrituredes scénarios à la composition de la musique, la fa-brication des 52 premiers épisodes a mobilisé unecentaine de personnes. « Si l'industrie du dessin animéest balbutiante, les talents existent, notamment à traversla tradition du dessin de presse. Je voulais prouverqu'avec des moyens et de l'expérience, on pouvait pro-duire en Afrique une série de qualité, capable de s'ex-porter dans le monde entier. » Un pari largement gagné.

À notre avisMotifs délicats, couleurs éclatantes, histoires pleinesde drôlerie et de sagesse... Les Contes de TingaTinga sont une indéniable réussite. Dans le sillagede Kirikou, ils font découvrir aux petits Occidentauxla richesse de l'esthétique et de la culture africaines.De surcroît, la démarche de la productrice ClaudiaLloyd est exemplaire : non contente de faire tra-vailler les artistes africains, elle a créé une fonda-tion pour améliorer l'éducation des 4-6 ans auKenya et en Tanzanie. La moitié des bénéfices tirésdu dessin animé et des produits dérivés (notammentles jolis livres édités par GJ Éditions, un label deGallimard) servent à financer la construction desalles de classe (28 à ce jour), la formation de pro-fesseurs ou l'aménagement de bibliothèques. Prèsde 40 000 livres ont d'ores et déjà été distribués.De quoi inciter bien des élèves à apprendre à lire...

CÉCILE JAURÈS

[I] Elle est désormais programmée le samedi à 7 heures.

Page 9: «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte ...aldonaouri.com/livres/2011-10LA_CROIX.pdf · Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du

18 RUE BARBES92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60

05 OCT 11Quotidien Paris

OJD : 94439

Surface approx. (cm²) : 2795N° de page : 13-16

Page 9/11

JACOB28588569200502/XNR/OTO/1

Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maisond'édition à Paris 5ème, toutes citations

COUPS DE CŒURLIVRES ENFANTS

NON,PAS LE POT !de StéphanieBlakeL'École des loisirs,26 p., 12,50 €Revoilà Simon, lehéros de StéphanieBlake, et surtoutGaspard, son petit

frère né ily a déjà quelques albums (Bébé Cadum,en 2006). Simon a grandi. Donc il part seul, unaprès-midi, jouer aux billes avec son copainFerdinand. « Moilévien aussi ! », assure Gaspardà son frère. Impossible : il n'est pas propre...Évidemment vexé, le petit va enfin apprivoi-ser son pot. L'ouvrage est donc pédagogique(dans la mesure où un livre peut effectivementconvaincre un enfantd'aller sur son pot. .).Maisil est bien autre chose que cela : drôle, craquant,touchant, en un mot : jubilatoire !Dès 2 ans.

VERT SECRETDe Max DucosSarbacane, 64 p., 16 €

Le jardin du château du comte de la Mirandolerecèle un secret, et Flora et Paolo ont décidé de

le percer. Petite fille un peu rêveuse et gamincoquin, ils font connaissance par hasard, etdécouvrent qu'ils détiennent peut-être la clé dumystère. Du labyrinthe au lac en passant par laroseraie ouïes nombreuses fontaines, ils tententde résoudre l'énigme... Y parviendront ils ?Mêlantl'art au jeu, ce livre se prête d'abord aunepalpitante enquête puis, au gré des relectures,distille ses nombreuses informations sur lejardin à la française. Les immenses illustrationstour à tour fascinent, inquiètent ou amusent,et plongent littéralement le lecteur dans cetunivers végétal. Un beau voyage.Dès 7 ans

YAËL ECKERT

DVD ENFANTSEN PROMENADEArte Éditions, 13 €

Un moineau incapable de siffler, un garçonnetqui décroche la lune pour jouer au ballonavec, une mamie chat qui trouve un œuf depingouin dans son verger... voici quelques-uns des délicieux personnages des six courtsmétrages réunis par « Les Films du préau » pourle cinéma et édités aujourd'hui par Arte. Tourà tour joyeux ou mélancoliques, ces adorablespetits films ont tous été produits dans le Nordde l'Europe. Couleurs vibrantes ou pastel, pâte

à modeler ou tissus découpés, leur style sin-gulier et leurs historiettes pleines de tendressedégagent une indéniable poésie. Idéal pourles tout-petits.Dès 2 ans.

CÉCILE JAURÈS

CDENFANTSLA MUSIQUE BRÉSILIENNE,LES PETITS CIREURSDE CHAUSSURESHistoire de Béatrice Fontanel, racontée

par Luis TorreSo et musique de Fernando Cavaco

Livre-CD Gallimard jeunessemusique. 20 mn, 13,50 €

Cette histoire des « petits cireurs de souliers »se passe entre le Sertâo, région pauvre du nordbrésilien, et Rio de Janeiro, immense ville cer-née de bidonvilles, ou arrive Jorginho, petithéros qui doit apprendre à survivre. Fidèle àla collection, l'histoire est largement illustréede musiques aux tonalités dansantes de forrô,choro et samba. Brésilien, le narrateur apportesa touche personnelle par son accent mélo-dieux du portugais brésilien. Une présentationsuccincte des divers instruments complèteefficacement cet album.Dès 4 ans

C.J.

Retrouvezles cahiersParents &enfantssur www.la-Croix.

Page 10: «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte ...aldonaouri.com/livres/2011-10LA_CROIX.pdf · Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du

18 RUE BARBES92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60

05 OCT 11Quotidien Paris

OJD : 94439

Surface approx. (cm²) : 2795N° de page : 13-16

Page 10/11

JACOB28588569200502/XNR/OTO/1

Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maisond'édition à Paris 5ème, toutes citations

CHRONIQUE

YVESDURAND

La campagneest lancéeLa campagne électorale est ou-verte. La vraie, pas celle deNicolas, Martine, François etles autres. Eh oui, notre dernierfils est en campagne. Et ce n'estpas gagné d'avance, ni pour lui,ni pour nous. L'énoncé de lasituation commence comme unproblème de calcul à l'écoleprimaire. Au bureau des étu-diants de son école, sept postessont à pourvoir et douze étu-diants ont d'ores et déjà faitacte de candidature : quelle estla chance de chacun ? Attention,l'énoncé se complique. L'un descandidats est très populaire ausein de sa promotion, mais ilaurait auprès de ses camaradesla réputation d'un « glandeur ».S'il fallait résumer le profil, ondirait qu'il s'agit d'un sérieuxconcurrent, mais pas d'unconcurrent sérieux. Un adver-saire de moins ? Il n' est pas sûr,hélas, que les électeurs soientsensibles à ces subtils distin-guos.Continuons les données du pro-blème. Trois fllles sont égale-ment dans la course. Ici, mal-heureusement, la théorie desprobabilités ne semble d'aucunsecours. Face au trio féminin,notre candidat affiche en effetune résignât ion inattendue. Entermes politiquement corrects,son raisonnement est le suivant :« Compétentes ou pas, de toutesles façons, ettes seront éhies ! »Dépit ou machisme ? Un peudes deux sans doute.Cet apparent défaitisme pour-

ON EN PARLE

rail démobiliser le postulant.Pas du tout ! Les réunions suc-cèdent aux apartés, les négo-ciations aux professions de foi.J'ignore si des manifestes com-mencent à recouvrir les mursde l'école, mais j'entends lesSMS dégringoler en cascadequand on est à table ensemble.Tous ces préparatifs électorauxmordent sur les repas et sur lesnuits aussi, ça se voit à l'œil nu- ou plutôt aux cernes sous lesyeux.Côté parents, l'enthousiasmeest moins éclatant. Pas au pointde nous réfugier dans l'absten-tion si nous devions être élec-teurs. Tout de même pas. Maisnos sentiments sont mitigés,entre stress et fierté. Évidem-ment, nous sommes heureuxde voir notre garçon s'engager,prendre avec les autres le tempsde la réflexion et du débat. S'ildécroche le siège espéré, sonapprentissage vaudra tous lesstages. Il devra penser à milledétails, interroger, coordonner,décider, régler, justifier,convaincre. Il prendra contactavec des entreprises et des ad-ministrations, il sollicitera desdevis et des autorisations. Cetteélection, ce serait une bonneécole des responsabilités.Mais pourquoi ces réserves,alors ? Parce que, d'abord,l'élection n'est pas dans lapoche. Nous serions peines,peut-être même vexés de voirnotre candidat échouer, sortirdésabusé ou meurtri de la com-pétition. Quelque chose encorenous titille. Que notre garçonsoit élu, nous en serions trèscontents, mais nous ne vou-drions pas que le mandat prennele pas sur le reste. Bref, que sesétudes deviennent le cadet deses soucis. Pour un benjamin,ce serait le comble.

Les parents réclamentde l'aideI Une enquête fait ressortir lesattentes des parents vis-à-visdes candidats à la présidentielle.

La question de la famille pèsera detout son poids dans la campagne pré-sidentielle, révèle l'enquête Ipsosréalisée par Enfant Magazine etFemmeactuettefi). Les candidats sontattendus sur deux questions clés :l'école et les aides pour mieux articu-ler vies professionnelle et familiale. Si

La priorité absolue est la question de l'école.

les parents ont des attentes fortes, c'estaussi parce qu'ils ont une mauvaiseimage d'eux : c'est le cas de près d'unparent sur deux (46 %). La prioritéabsolue est l'école. 58 % des parentsestiment en effet que le programmedes candidats concernant les moyensalloués à l'école aura une influenceprimordiale sur leur vote, notammentsur le plan de la gestion de la violence(72 %). Interrogé dans le numéro denovembre d'Enfant Magazine (à pa-raître le 6 octobre), Etienne Mercierde l'Institut Ipsos explique que « de-puis le début de la crise en 2008, l'écoles'est en effet de plus en plus souventretrouvée dam le haut des classementsportant sur les préoccupations desFrançais. Dans un monde économi-quement bouleversé, où l'avenir n'estplus assuré, où il devient difficile detrouver un emploi, elle apparaît dé-

sormais comme un rempart, commela condition sinequa non d'un avenirréussi pour les enfants. »

L'autre priorité concerne l'articula-tion de la vie professionnelle et de lavie familiale, extrêmement importantepour 45 % des parents. Dans ce do-maine, des propositions en faveurd'un allongement de la durée ducongé de maternité (84 % le souhai-teraient), et une hausse de la rému-nération du congé parental (89 % y

seraient favorables)seraient les bienve-nues. D'autant que68 % des parentspensent que leur su-périeur hiérarchiqueaurait une réactionnégative s'ils déci-daient d'arrêter detravailler un an pourélever leurs enfants.96 % seraient d'ac-cord pour que les

pouvoirs publics incitent les entre-prises à prendre des mesures pourleur faciliter la vie. Face aux évolutionsde la famille, ils sont également favo-rables à 79 % à une mise en place d'unstatut pour le beau-parent dans lesfamilles recomposées. S'ils sont endemande d'aides et de repères pourexercer leur rôle parental, ils ne sontpas prêts à laisser l'État leur dicter leurconduite : 81 % s'opposent à une in-terdiction de la fessée. Peut-êtrefaut-il y lire la conséquence de cetautre résultat, plus préoccupant : 67 %des parents pensent que c'est lemanque d'autorité qui les définit lemieux.

MARIE AUFFRET-PERICONE

0) Enquête menée du 21 au Z7juillet 2011 auprès

de 1000 personnes représentatives de la popula-

tion française. Tous les résultats sur Enfant.com

Page 11: «La belle-famille, c'est l'autre, Parents&enfants en quelque sorte ...aldonaouri.com/livres/2011-10LA_CROIX.pdf · Parents&enfants «La belle-famille, c'est l'autre, la sphère du

18 RUE BARBES92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60

05 OCT 11Quotidien Paris

OJD : 94439

Surface approx. (cm²) : 2795N° de page : 13-16

Page 11/11

JACOB28588569200502/XNR/OTO/1

Eléments de recherche : *** DONNER LA PAGE ENTIERE ET LES DOSSIERS ENTIERS*** EDITIONS ODILE JACOB ou ODILE JACOB : maisond'édition à Paris 5ème, toutes citations

EN BREFCATÉCHISME• Un livret pour animerla catéchèseLe bimes-triel Prionsen Églisejunior(Bayard),destiné aux7-12 ans,a l a n c é £1son pré- ||mier sup-plément « Spécial animateur ». Dans sapremière partie, il offre des supports pé-dagogiques variés (jeux, chants, activitésmanuelles et artistiques), ainsi qu'une ani-mation centrée sur l'une des lectures de lamesse. Une seconde partie, conçue pourl'animateur lui-même, propose des conseilset des témoignages pour accompagner sonengagement catéchétique.EN VENTE SUR LE SITE : boutique.bayardweb.com et en librairie religieuse.32 pages, 9 €. Abonnement I an : 6numéros -i- 6 suppléments, 39 €.

PATRIMOINE• Les monuments s'ouvrentau jeune publicPour la 13e édition de l'opération « Monu-ment jeu d'enfant», 39 établissements ousites culturels proposent dans toutes lesrégions de France, des animations originalesle week-end des 8 et 9 octobre. Ateliers debestiaires fantastiques, initiation aux dansesdu Second Empire, découverte des métiersde la Renaissance, combats de chevaliers... ilyen a pour tous les goûts ! Entrée et anima-

tions gratuites pour les moins de 18 ans, àtarif réduit pour un adulte accompagnant unenfant Renseignements au centre d'informa-tion des Monuments nationaux, du lundi auvendredi, par téléphone au : 01.44.61.21.50ou sur le site www.monuments-nationauxJr

CINÉMA• Les Hauts-de-Seineréitèrent les ciné-goûtersD'octobre 2011 à juin 2012, le conseil généraldes Hauts-de-Seine renouvelle, pour la 16e

année, sa formule du « Ciné Goûter » dans ledépartement II propose aux enfants de 3 à10 ans un film, une animation culturelle etun goûter sur différents thèmes autour de«Voyages et voyageurs » : E. T. l'Extraterrestre,le Chat du rabbin, Moby Dick... 34 films(dont 6 sorties nationales) seront projetéstout au long de l'année scolaire.RENS. : 01.47.29.34.26ou sur www.hauts-de-selne.net

CITOYENNETÉ• Les villes donnentla parole aux enfantsL'Unicef publie, à l'occasion du Festival dulivre de Mouans-Sartoux (06), un ouvrageinédit sur la participation citoyenne desjeunes. À partir d'exemples concrets et d'ex-périences vécues, il propose un aperçu de ladiversité de leurs engagements, les moyensde les faire progresser, et montre commentle droit à l'expression donné aux enfants etaux jeunes peut enrichir la vie locale.Droit de cité, disponible en librairie àpartir du 7 octobre. Prix : 16 €. Disponibleégalement en téléchargement, à partir du2 novembre, sur www.villeamiedesenfants.fr.

F.L.ETCL