La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les...

12
Sommaire Préface 5 Avant-propos 7 Remerciements 8 Crédits photos 8 Bibliographie 8 Les origines 9 État des lieux et reconstruction de la base 15 La vie quotidienne 27 Les activités aéronautiques 49 Le Service entretien avions (SEA) 123 Culture et traditions 135

Transcript of La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les...

Page 1: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de

Sommaire

Préface 5

Avant-propos 7

Remerciements 8

Crédits photos 8

Bibliographie 8

Les origines 9

État des lieux et reconstruction de la base 15

La vie quotidienne 27

Les activités aéronautiques 49

Le Service entretien avions (SEA) 123

Culture et traditions 135

Page 2: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de

Préface

La base de Lann-Bihoué est si pr ésente dans le pa ys Lorientais, au cœur de la Br etagne, qu’on finit par oublier qu’elle n’a pas toujours été là e t qu’elle a elle-même une formidable histoire. Il fallait la mémoire mais aussi le talent de Louis Caradec, ancien matelot-mécanicien qui fut l’un des ac teurs de cette histoire, pour r evivre, à tr avers des t émoignages exceptionnels, l’épopée de ces marins de l’air.

Fort de ses pr opres souvenirs, Louis Caradec a recueilli plus de tr ois cents photographies et autant d’anecdotes qui se ser aient autrement perdues. Grâce à c e travail exemplaire, nous r evoyons la construction de la base à l’époque des pionniers ; nous entendons le décollage de tous les avions qui ont posé leurs ailes à Lann-Bihoué, du Catalina au Neptune P2V7 ; nous rencontrons ses camarades et tous ceux qui, depuis plus d’un siècle, portent fièrement les couleurs de l’aviation maritime lorientaise.

La base aéronavale de Lann-Bihoué reste au cœur de la Marine. Les missions qui sont conduites à partir d’elle, au-dessus de nos côtes et par-delà les mers, trouvent dans cet ouvrage le plus bel hommage que l’on pouvait leur rendre. Hommage aux héros du passé, et salut aux marins d’aujourd’hui qui continuent d’écrire la légende de Lann-Bihoué.

Jean-Yves Le Drian,ministre de la Défense

5

Page 3: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de
Page 4: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de

Avant-propos

L’histoire de la  BAN de  Lann-Bihoué est riche e t belle. Depuis la seconde guerre mondiale, elle épouse celle de la France, de la Marine nationale et du pa ys de  Lorient. Cette base, dont l’emplacement stratégique a justifié sa création et son essor, a accueilli, depuis près de soixante-dix ans, tous les types d’aéronefs de patrouille maritime mis en œuvre par l’aéronautique navale française. Plus encore que la déc ouverte des aér onefs qui on t composé le parc des machines aff ectées sur la  BAN de  Lann-Bihoué, ce livre de Louis Caradec nous f ait plonger dans l’his toire des hommes qui ont fait cette base. Nous partageons, grâce à lui, le quotidien de nos anciens, de c es marins du ciel don t nous sommes les héritier s, qui ont façonné ce formidable outil qu’est l’aéronautique navale et en particulier la Patrouille maritime. Faite de momen ts forts, de pas sion, d’enthousiasme, de

professionnalisme et d’esprit d’équipage, cette histoire comporte des anec dotes et des pe tites histoires qui rendent le récit vivant et si proche de nous et qui nous montrent aussi combien les temps ont changé. Depuis 2011, la BAN de Lann-Bihoué est le port d’attache unique de la Patrouille et de la Surveillance maritime française. Depuis Lann-Bihoué déc ollent les Atlantique 2 ou les Falcon 50, qui vont mener leurs missions en oc éan Indien ou en  Afrique, ou qui part ent conduire leur ac tion au quotidien, 24 heures sur 24, 365 jours par an, en Méditerranée ou en Atlantique. La BAN de Lann-Bihoué est aussi la maison des Hawkeye, les yeux du porte-avions, mais également des Xingu. Au moment où l’avenir de notre pays se tourne de plus en plus vers la mer, il est essentiel de pouvoir nous approprier l’histoire de ceux qui nous ont précédés pour mieux affronter les défis et les enjeux qui nous attendent.

Capitaine de vaisseau Christophe LucasCommandant l’aéronautique navale de Lann-Bihoué

7

Page 5: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de

9

Marcel Destrem, pilote, créateur et premier commandant du centre d’aviation maritime de  Lorient de  1917 à  1919. Le Centre d’aviation maritime (CAM) de  Lorient fut créé en  1917 sur la riv e gauche du  Scorff, fleuve côtier qui traverse la  Bretagne pour se je ter dans la r ade de  Lorient. Les centres d’aviation maritime étaient équipés d’hydravions dont le rôle était la surveillance des côtes françaises contre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er  janvier 1921, le CAM de Lorient fut réactivé au début de la seconde guerre mondiale sous le nom de base aéronautique navale de Lorient.

Les origines

Page 6: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de

10

Le centre d’aviation maritime de Lorient, en construction en 1917-1918.

Le centre d’aviation maritime de Lorient était équipé d’hydravions. Ci-dessus, le CAMS 55 en 1928.

Page 7: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de

11

Les Loire 130, hydravions des chantiers de Penhoët, furent construits à compter de 1920. Le décollage se faisait par catapultage (sur le croiseur Algérie). Au retour du vol, après l’amerrissage, l’avion était hissé à bor d par une grue . Ils fur ent utilisés pour réaliser des mis sions de surv eillance côtière et d’escorte de convois, ainsi que des vols de liaison. Le Loire 130 pouvait accueillir trois passagers.

Sorti des ar chives d’un ancien de  Lann-Bihoué, le t émoignage de Lucien Schlawick nous donne un aper çu de cette époque légendaire de l’aéronautique navale. Cet Alsacien, né à  Mulhouse en  1911 et marié à une  Bretonne de  Plougonvelin dans le  Finistère, s’est engagé dans la Marine en  1929. C’est en qualité de radio volant à bord du croiseur Algérie, équipé de deux catapultes et de deux  Loire  130, qu’il a fréquenté les centres d’aviation maritime de  Fréjus-Saint-Raphaël et de Lorient. Après avoir réalisé plus de mille heures de vol et une grande partie de sa carrière de volant sur cet appareil, il fut affecté à la BAN de Lann-Bihoué. La base, alors en gar diennage, était commandée par le lieut enant de v aisseau (LV) Alfred Caillaud. Sur la photo : Lucien Schlawick en 1929.

Page 8: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de

12

Lann-Bihoué signifie en breton ajonc (lann) et petit hameau (bihoué) arrosé par un ruisseau éponyme, situé dans le sud-ouest de la base actuelle (voir la carte ci-dessous). En 1939, après plusieurs années de réflexion, l’idée d’une base à Lann-Bihoué se concrétise. Plus de 40 hectares sont expropriés, les travaux peuvent commencer. Hélas, le 21  juin 1940, les tr oupes allemandes d’ occupation arrivent à  Lorient. Ci-dessus, l’arrivée des  Allemands à  Lorient. Six  mois seulement après leur arriv ée, les  Allemands lancent un énorme chan tier pour c onstruire, en un t emps record, une base sur 1 200 hectares aux portes de Lorient.

La base est baptisée par les autochtonesla base d’aviation de « Kerlin-Bastard ».Elle comprend deux pistes de 2 000 mètres, des parkings très dispersés, de nombreux abris et hangars dissimulés dans la nature dont certains existent toujours. Un centre de vie sur le bord dela route départementale Lorient-Quimperlé (Le Ménéguen-Kermabon) regroupeune centaine de baraques à destinationde l’administration et du logementdu personnel.

Lann-Bihoué

Page 9: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de

13

Le Fieseler Fi  156 Storch était un pe tit avion de liaison allemand c onstruit par Fieseler , avant et pendant la seconde guerre mondiale. Environ 3 000 exemplaires auraient été construits. Il a été utilisé par les Français après la guerre, dans l’armée de l’air et l’ALAT.

Le Messerschmitt Bf  109, appelé le « Me 109 », fut l’avion de combat le plus pr oduit dans l’Histoire, avec un total de 33 984 aéronefs construits de 1936 à 1945. Il est considéré comme le meilleur e t le plus mortel de tous les avions de chasse de la sec onde guerre mondiale. Après sa défaite dans la première guerre mondiale, l’Allemagne était interdite, par le tr aité de  Versailles, de disposer d’une armée de l’air. Le réarmement allemand commença cependant dans le secret, dans les années 1930. Le développement précoce de bombar diers militaires avait été déguisé en un pr ogramme de développement pour les avions de transport civil.

Dès  1943, la base de  Lorient est opérationnelle et reçoit de nombr eux types d’avions dont une cinquantaine de Junkers Ju 88, Messerschmitt Bf 109, Heinkel He 111, Focke-Wulf Fw 200, Bücker Bü 131 et Fieseler Fi 156. Ses missions étaient la protection des mouvements autour de la base sous-marine de Lorient et l’attaque des convois en Atlantique.

Page 10: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de

Cette grande base considérée comme trop exposée devint rapidement une cible facilement repérable à très haute altitude par l’aviation alliée. C’est ainsi que, fin 1943-début 1944, elle subit plusieurs attaques massives de bombardiers américains. Les projecteurs allemands ne furent pas d’une grande utilité, les bombardiers américains restant au-dessus de la couche pour larguer leurs bombes !

Début août 1944, l’ordre est donné de détruire la base. Ci-dessus, on aperçoit l’impact des bombes des bombardiers américains près des pistes. Un grand chantier s’ouvre à nouveau durant une quinzaine de jours. C’est le temps qu’il faudra pour démanteler et saboter toutes les installations de la base . De  Quimperlé à  Lorient, on pouv ait compter le nombr e de dé tonations, chacune c orrespondant à une démolition sur la base . On parle d’une tr entaine de t onnes d’explosifs utilisée pour c ette dévastation massive. Après la Libération, l’armée de terre s’installe sur la base pour as surer la garde des soldats allemands faits prisonniers lors de la prise de la poche de Lorient. En 1945, après le départ des Allemands, l’armée de l’air française prend possession du terrain et entreprend la remise en état de la base qu’ elle abandonnera après négociation avec la Marine. Le 25 septembre de cette même année, le capitaine de frégate Septans en devient son premier commandant. En 1947, il y avait environ une vingtaine de marins sur la base et c’est en 1951 que la BAN devient autonome administrativement.

Page 11: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de

15

La liste des c ommandants qui se son t succédé à la t ête de la base aér onavale de  Lann-Bihoué, depuis bientôt soixante-dix  ans, ouvre l’état des lieux de c e domaine magique fr équenté par plus de 80 000 Pingouins.

Les commandants de la BAN de Lann-Bihoué

CC Septans, 1945-1946 CC Kervella, 1946-1947 LV Caillaud, 1947-1949 CF Perié, 1949-1952 CF Thabaud, 1952-1953 CF Bozec, 1953-1955 CF Delrieu, 1955-1957 CF Pétesch, 1957-1959 CV Roux, 1959-1961 CV de Brossard, 1961-1963 CV Graignic, 1963-1965 CV Châtel, 1965-1966 CV Sahler, 1966-1968 CV Vercken, 1968-1969 CV Duval, 1969-1971 CV Drouin, 1971-1972 CV Rivière, 1972-1975 CV Le Cloerec, 1975-1976 CV Bardon, 1976-1978 CV Jouslin de Noray, 1978-1979 CV Coulaud, 1978-1981 CV Pinelli, 1981-1983 CV Allard, 1983-1985 CV Lemercier, 1985-1987 CV Bernaudin, 1987-1989 CV Jan, 1989-1991 CV Filippi, 1991-1993 CV Toubon, 1993-1995 CV de Bengy, 1995-1997 CV Cabrières, 1997-1999 CV Guyot d’Asnières de Salins, 1999-2001 CV Guillaume, 2001-2003 CV Coindreau, 2003-2005 CV Verwaerde, 2005-2007 CV Plobner, 2007-2009 CV Hava, 2009-2011 CV Lucas, 2011-2014 CV Mistler, 2014-...

État des lieux et reconstruction de la base

Page 12: La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos joursexcerpts.numilog.com/books/9782813808462.pdfcontre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1er janvier 1921, le CAM de

16

Le gardiennage de 1944 à 1950 était assuré par une équipe de cinq officiers mariniers et une vingtaine de matelots et quartiers-maîtres. Aucune activité n’existait sur la base. Un seul avion, un Morane 500, y était affecté. Les baraques, qui n’avaient pas trop souffert du sabotage des Allemands au moment de leur départ, furent utilisées en 1950 pour héberger une partie du groupe des écoles préparatoires de la marine de Loctudy où sévissait une sérieuse épidémie de grippe. C’est à cette occasion que j’ai personnellement découvert la base de Lann-Bihoué. Ci-dessus, l’infirmerie où nous venions prendre notre quart de thé au rhum quotidien, efficac e contre la grippe d’ après nos infirmiers ! Nous étions hébergés dans une bar aque en bois, une dizaine dans chaque chambr e chauffée par un poêle à charbon. Durant les trois semaines de convalescence, nous avons pu visiter la base de long en large ; j’étais loin cependant de me douter que j’y reviendrais quelques mois plus tar d. Quelques souvenirs sont restés présents dans ma mémoire  : la voie de chemin de f er qui passait près de notre baraque nous menait à une petite gare à l’abandon « Kervilien »…

Ci-dessus, « Kerlaën », l’ancien carré des officiers allemands.