LA BANQUE MONDIALE FINANCE UNE ÉTUDE SUR … · Perrings2 a pris en compte ces coûts en relation...

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Même s’il est admis que les impacts toujours plus nombreux des espèces envahissantes sur les économies et les moyens de subsistance des populations sont substantiels, il n’existe que relativement peu d’évaluations poussées de ces aspects. Les chiffres les plus cités sont certainement ceux publiés par David Pimental et ses collègues, qui estiment les coûts les plus directs des parasites et des agents pathogènes envahissants. Une de ces études 1 comparait les pertes économiques et environnementales causées par les espèces envahissantes dans six pays de par le monde, et concluait que ces pertes équi- valaient à 314 milliards de dollars américains par an. Perrings 2 a pris en compte ces coûts en relation au PIB agricole de ces pays en 1999, et a démontré que l’impact des espèces envahissantes est considérablement plus sévère dans les pays émergents que dans les pays développés. Même si les dommages provoqués par les espèces envahissantes égalaient 53% du PIB agricole aux Etats-Unis, 31% au RU et 48% en Australie; ils étaient de 96%, 78% et 112% en Afrique du Sud, en Inde et au Brésil, respectivement. Bien sûr, la majorité des populations dans les pays émergents sont aussi largement dépendantes de l’agriculture pour leur sécurité alimentaire et pour leur subsistance, ce qui explique les conséquences particulièrement graves des espèces envahissantes. En Afrique, par exemple, l’agriculture soutient 80% de la population dans les zones rurales et les parasites envahissants comme la cochenille et l’aiguillonnier ont des effets dévastateurs sur les stocks de nourriture de base. Afin d’approfondir notre connaissance socio-économique des impacts des espèces envahissantes, le GISP, avec le soutien de la Banque mondiale, a récemment mandaté des études poussées sur sept espèces envahissantes-clé en Afrique. Psi- Delta, une agence de conseil australienne, a été chargée d’évaluer l’impact de la Salvinie Salvinia molesta au Sénégal et de Mimosa pigra en Zambie, tandis que le CSIR en Afrique NUMERO 7 • JANVIER 2007 • EGALEMENT DISPONIBLE EN ANGLAIS ET ESPAGNOL SUR www.gisp.org PAGE 1 A suivre sur la Page 3 Le Bulletin du GISP Le Programme mondial sur les espèces envahissantes The Global Invasive Species Programme LA BANQUE MONDIALE FINANCE UNE ÉTUDE SUR LES IMPACTS ÉCONOMIQUES Photo: Bob Jones

Transcript of LA BANQUE MONDIALE FINANCE UNE ÉTUDE SUR … · Perrings2 a pris en compte ces coûts en relation...

Même s’il est admis que les impacts toujours plus nombreux

des espèces envahissantes sur les économies et les moyens de

subsistance des populations sont substantiels, il n’existe que

relativement peu d’évaluations poussées de ces aspects. Les

chiffres les plus cités sont certainement ceux publiés par David

Pimental et ses collègues, qui estiment les coûts les plus

directs des parasites et des agents pathogènes envahissants.

Une de ces études1 comparait les pertes économiques et

environnementales causées par les espèces envahissantes dans

six pays de par le monde, et concluait que ces pertes équi-

valaient à 314 milliards de dollars américains par an.

Perrings2 a pris en compte ces coûts en relation au PIB

agricole de ces pays en 1999, et a démontré que l’impact

des espèces envahissantes est considérablement plus sévère

dans les pays émergents que dans les pays développés. Même

si les dommages provoqués par les espèces envahissantes

égalaient 53% du PIB agricole aux Etats-Unis, 31% au RU et

48% en Australie; ils étaient de 96%, 78% et 112% en

Afrique du Sud, en Inde et au Brésil, respectivement.

Bien sûr, la majorité des populations dans les pays

émergents sont aussi largement dépendantes de l’agriculture

pour leur sécurité alimentaire et pour leur subsistance, ce

qui explique les conséquences particulièrement graves des

espèces envahissantes. En Afrique, par exemple, l’agriculture

soutient 80% de la population dans les zones rurales et les

parasites envahissants comme la cochenille et l’aiguillonnier

ont des effets dévastateurs sur les stocks de nourriture de base.

Afin d’approfondir notre connaissance socio-économique

des impacts des espèces envahissantes, le GISP, avec le soutien

de la Banque mondiale, a récemment mandaté des études

poussées sur sept espèces envahissantes-clé en Afrique. Psi-

Delta, une agence de conseil australienne, a été chargée

d’évaluer l’impact de la Salvinie Salvinia molesta au Sénégal

et de Mimosa pigra en Zambie, tandis que le CSIR en Afrique

NUMERO 7 • JANVIER 2007 • EGALEMENT DISPONIBLE EN ANGLAIS ET ESPAGNOL SUR www.gisp.org

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A suivre sur la Page 3

Le Bulletin du GISP

Le Programme mondial sur les espèces envahissantesThe Global Invasive Species Programme

LA BANQUE MONDIALE FINANCE UNEÉTUDE SUR LES IMPACTS ÉCONOMIQUES

Photo: Bob Jones

Ces dernières années ont vu

une forte augmentation du

nombre de personnes et

d’organisations nationales,

régionales et mondiales qui

ont approché le GISP et ses

partenaires pour réclamer de

l’aide dans la lutte contre les

espèces envahissantes. Ceci

démontre, à notre sens, une meilleure compréhension de la

menace massive et croissante posée par les espèces

envahissantes, pas seulement à la biodiversité au sens esthé-

tique, mais aussi aux services rendus par les ressources

naturelles et les écosystèmes qui règlent notre existence.

C’est aussi une belle reconnaissance du rôle central que le

GISP a joué, et nous espérons qu’il continuera à tenir ce rôle

dans la réponse aux espèces envahissantes.

L’assistance que nous avons été capables de fournir a pris

de nombreuses formes, mais avec un fort accent sur le

renforcement des moyens nécessaires pour lutter contre ce

fléau. Par exemple, la lumière mise sur un projet intra-

communautaire dans un exemplaire précédent du Bulletin

du GISP a permis à l’auteur d’obtenir une place dans le

troisième cycle d’une université au Royaume Uni, où il

pourra acquérir des talents supplémentaires pour les utiliser

dans sa communauté. De manière similaire, nous avons été

capables de fournir un soutien financier à un candidat de

doctorat qui travaillait sur les envahisseurs aquatiques au

Sénégal. En collaboration avec le Programme des mers

régionales de l’UNEP, nous avons pu mettre sur pied et

donner une formation sur la lutte contre les envahisseurs

marins et côtiers. A ce jour, la formation a été donnée en

Tanzanie (Convention de Nairobi), en Turquie (Pays des Mers

Noire et Caspienne) et au Panama (Pacifique Nord-Est et

Caraïbes hispanophones) et nous planifions de la présenter

dans d’autres régions à l’avenir. Ces efforts culmineront vers

un projet financé par le FME et visant à renforcer les

capacités de cinq pays pilotes dans cinq régions différentes.

Au niveau mondial, la collaboration s’est faite toujours

plus étroite entre les secrétariats de la CBD et du GISP, et le

GISP a joué un rôle directeur dans le développement d’un

Programme de travail conjoint sur les espèces envahissantes,

la mise en place de l’Objectif 10 de la Stratégie mondiale

pour la conservation des plantes et le développement d’un

indicateur global sur les espèces envahissantes destiné à

mesurer l’avancement vers l’Objectif 2010 de biodiversité.

A la lumière de ces succès et suite à la décision récente

du Comité de direction du GISP de déplacer le secrétariat à

Nairobi, c’est avec une grande tristesse que la majorité du

personnel du Cap prendra congé du GISP dans un avenir

proche, en espérant que ce n’est qu’un au-revoir. En tant

que directrice, je voudrais remercier tous les membres du

personnel, passé et présent, du bureau du Cap pour leur

bon travail et leur dévouement à notre mission, souvent

dans des conditions difficiles.

Dr Lynn JacksonDirectrice: Secrétariat GISP

DU BUREAU DE LA DIRECTRICE

LA SUÈDE S’ENGAGE À SOUTENIR LE GISP

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En sachant que le prêt de la Banque mondiale (qui permet, entre autres, lefinancement des activités de base du secrétariat du GISP) expire endécembre 2006, le GISP a lancé l'Initiative des dix nations afin de s’assurer lesoutien d'un noyau dur de pays déterminés à affronter la menace posée parles espèces envahissantes.

Le Brésil avait été le premier à rejoindre cette initiative en l’annonçant à laCOP de la CBD à Curitiba en mars. Plus récemment, laSuède, à travers SwedBio, a confirmé qu’elle ferait unecontribution substantielle pour 2007–2008. Cettedécision est basée sur les priorités et les buts communsdes deux programmes, en particulier les liens entre biodi-versité et moyens de subsistance et les problèmes dumonde aquatique.

du Sud va se pencher sur l’aiguillonnier (Prostephanustruncates), le tilapia du Nil (Oreochromis niloticus), la jacinthe

d’eau (Eichhornia crassipes), l’asther (Parthenium hystero-phorus) et la chromolaena (Chromolaena odorata)

Chaque étude de cas couvrira:

• La biologie de l’espèce;

• Sa distribution courante et sa densité dans la zone géo-

graphique sélectionnée, et les probabilités de sa

prolifération dans les zones avoisinantes;

• La gamme complète des impacts de l’espèce envahissante

sur la qualité et la quantité des biens et services normale-

ment fournis par le terrain ou l’étendue d’eau en question;

par exemple la récolte ou les produits des pêcheries, le

bois de chauffage, les pâturages, etc.;

• Le coût et impact attendu de stratégies de lutte

disponibles.

Il a été entendu dès le début qu’il serait probablement

impossible de faire une recherche de base adéquate sur

l’impact économique de ces espèces en Afrique. L’idée était

donc de rassembler des informations sur la même espèce, ou

du moins une proche, à partir des lieux où les données étaient

disponibles, et puis d’extrapoler vers les zones examinées.

Les études de cas sont désormais presque terminées, et

ont déjà donné des points intéressants sur les impacts

potentiels des espèces concernées. Par exemple, on s’attend

à ce que la plante Salvinia molesta, qui est apparue dans le

delta du fleuve Sénégal en septembre 1999 et s’est depuis

multipliée dans de nombreuses étendues d’eau dans les

environs, ait des impacts sur:

• Le tourisme: Les bras les plus bas du fleuve Sénégal

coulent à travers le Parc national ornithologique au

Sénégal jusqu’au Parc national Diawling en Mauritanie,

sur la rive opposée. Parce qu’ils sont d’importants sanctu-

aires pour les oiseaux d’eaux migratoires, les deux parcs

ont été désignés comme zones humides d’importance

internationale selon la Convention de Ramsar, et le Parc

national ornithologique de Djoudj est aussi un site classé

au patrimoine de l’humanité.

• La production de riz: Les canaux d’irrigation ont permis à

la Salvinie d’envahir les rizières adjacentes au fleuve

Sénégal. Cette mauvaise herbe gêne la production car

elle est en compétition avec le riz pour l’espace et les

nutriments, et elle interfère avec l’évacuation des eaux.

Elle coûte aussi de l’argent aux fermiers car elle demande

des efforts permanents d’arrachage.

• La pêche: La pêche dans le delta du fleuve Sénégal est

surtout une activité de subsistance, et le poisson est la

première source de protéines dans l’alimentation de la

population locale, et la zone est devenue le fournisseur

principal des grandes villes dans la partie basse de la

vallée du Sénégal.

Au niveau financier, l’étude indique que le plus grand impact

sur l’économie locale serait dans le secteur du tourisme, si

l’on assume que les touristes seraient moins enclins à visiter

ces lieux si les oiseaux migratoires se déplaçaient à cause des

infestations de Salvinie ou d’autres mauvaises herbes. La perte

directe de revenu pour ces sanctuaires naturels serait d’un

coût estimé de 268 USD par hectare par an. En contraste,

les fermiers qui travaillent le riz pour survivre ou les pêcheurs

ne perdraient que 19 et 21 USD par hectare respectivement.

Pourtant, ces conséquences-là seraient fort plus significa-

tives au niveau de leurs implications pour la sécurité alimen-

taire au niveau des foyers.

Les rapports détaillés sur ces études de cas seront

disponibles auprès du GISP au début 2007.

RÉFÉRENCES:1. Pimentel, D., S. McNair, S. Janecka, J. Wightman, C. Simmonds, C. O’Connell,

E. Wong, L. Russel, J. Zern, T. Aquino and T. Tsomondo, 2001, Economic and environmental threats of alien plant, animal and microbe invasions, Agriculture,Ecosystems and Environment 84:1-20.

2. Perrings, C., 2005. The Socioeconomic Links between Invasive Alien Species and Poverty. Rapport non publié du Programme mondial sur les espèces envahissantes. 35 pp.

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Imaginez la scène. Un inspecteur douanierà la frontière de votre pays trouve un œufminuscule sur une caisse de fruits im-portés. Conscient que c’est le deuxièmeenvoi de même origine qu’il voit passeren une semaine, il considère la possibilitéqu’un insecte parasite potentiellementenvahissant s’est glissé discrètement dansle pays. Avant de donner l’alarme, toute-fois, il glisse quelques uns des oeufs dansun scanner à main, relié à Internet, et ilapprend soulagé que les oeufs apparti-ennent à une espèce inoffensive qui setrouve déjà dans le pays.

Ce scénario n’est pas si fantaisiste queça. Le développement d’un outil portablepour le séquençage de l’ADN est considéré comme une possi-bilité réelle dans un avenir pas si lointain. Et combiné avec unebase de données complète de “codes barres” d’ADN de spéci-mens identifiés par des experts pour servir de base de référence,l’identification instantanée des espèces pourrait bientôt être àla portée de n’importe qui.

Utiliser l’ADN pour identifier des espèces n’est pas neuf, maismettre en codes barres leur ADN rend le procédé plus rapide,moins cher, et plus largement disponible aux utilisateurs. En fait,il est déjà possible pour les inspecteurs douaniers d’envoyer dumatériel intercepté vers un laboratoire la nuit et d’avoir uneidentification dès le lendemain.

La mise en codes barres de l’ ADN est fantastique car elle estbasée sur une région génétique courte, standardisée, qui peutservir de marqueur d’identification pour presque tous les groupesanimaux. La région utilisée comme standard pour les animauxsupérieurs est la sous-unité l du cytochrome c oxydase connuesous le nom de cox1 ou CO1. Dans la plupart des groupes, elleest constituée de 648 paires de bases de nucléotides, une trèscourte séquence en comparaison avec les 3 milliards de pairesde base du génome humain. La CO1 n’évolue pas à un tauxqui la rend utile comme région pour le code barre dans certainsgroupes d’animaux et de la plupart des plantes, c’est pour celaque des régions de gènes alternatives sont testées.

L’application de cette technique pour l’identification desespèces se rapproche de la possibilité de faire correspondre lecode barre de l’ADN de spécimens non identifiés à celui desespèces connues identifiées grâce à une taxonomie tradition-nelle, basée sur des caractéristiques morphologiques. Desarchives publiques d’enregistrements de code barre sont doncen train d’être mises en place dans deux banques de donnéesde séquences génétiques. La première est une collaboration

mondiale de trois bases de données inter-nationales, GenBank aux Etats-Unis, leLaboratoire européen de biologie molécu-laire, et la Banque de données ADN duJapon. La seconde, basée à l’Universitéde Guelph au Canada, est BOLD, la basede données du “Barcode of life”1, qui aservi de groupe de travail online pourfaciliter la collecte, la gestion, l’analyse etl’utilisation de données ADN en codesbarres. De nombreuses campagnes mon-diales ont été initiées pour remplir cesbases de données avec des codes barres.La campagne All-Leps, par exemple,rassemble les codes barres de 25 000espèces de lépidoptères, en ciblant les

faunes d’Australie, du Canada, du Costa Rica et des Etats-Unis,et a déjà dépassé le nombre de 7 500.

L’accès aux données en codes barres d’espèces du mondeentier a des avantages précis pour les personnes impliquéesdans la détection et la lutte contre les espèces envahissantes,qui peuvent avoir voyagé sur de longues distances; et qui, dansle cas des invertébrés, sont souvent découverts à l’état d’œufou de larve, donc manquant de particularités morphologiquesdistinctives. De nombreuses études ont démontré le potentieldu référencement de l’ ADN en codes barres dans l’identifi-cation des envahisseurs. � En Nouvelle Zélande, Armstrong et Ball2 ont utilisé leréférencement en codes barres de l’ADN pour ré-analyserl’ADN de spécimens de lymantridés et de téphrites interceptésà la frontière du pays depuis 10 ans. Plusieurs espèces de cesgroupes d’insectes sont des parasites dans d’autres parties dumonde, et bien qu’elles ne se soient pas encore installées enNouvelle Zélande, elles sont considérées comme de grosrisques pour ses industries forestières et horticoles.

Les chercheurs ont comparé des identifications d’espècesutilisant le séquençage la CO1 à celles dans une base de donnéeshistorique basée sur d’autres méthodes d’identification molécu-laire, comme le RFLP (ou polymorphisme de longueur de res-triction de fragment), qui utilise des bandes diagnostic sur desgels électrophorétiques. Certains spécimens de lymantridéscommunément interceptés sous forme de grappe d’oeufs surdes véhicules d’occasion importés ont été identifiés comme laspongieuse d’Asie, qui est particulièrement destructive. En fait,il s’agissait d’autres espèces insignifiantes. Dans le cas destéphrites, la méthode CO1 n’était pas capable de faire sans lemoindre doute la différence avec des taxons des complexesd’espèces comme Bactrocera dorsalis, mais n’était pas moins

Mettre l’ADN en codes barres – une avancée dans la détection des espèces envahissantes?

Le “Consortium du code barre de la vie”, ouCBOL (en anglais), est un groupement inter-national avec un Secrétariat à l’InstitutSmithsonian à Washington. Soutenu par laFondation Alfred P. Sloan, CBOL a 130organisations membres provenant de 40pays sur six continents, y compris desmuséums d’histoire naturelle, des herbe-ries, des organisation de protection et debiodiversité, des ONG, des agencesgouvernementales, et des compagniesprivées. Sa mission est de promouvoir ledéveloppement de la mise en codes barresde l’ADN afin de servir la recherche taxo-nomique et de l’utiliser comme standardglobal pour l’identification des espèces, etpour catalyser les activités liées à la mise encodes barres de l’ ADN qui peuvent béné-ficier à la science et la société.

www.barcodingDNA.si.edu

juste que la méthode RFLP. Les chercheurs ont conclu que leréférencement en codes barres de l’ADN selon la méthodeCO1 offre “la meilleure chance à ce jour de construire la based’un système flexible et sûr d’identification pour les espècesd’insectes envahissants”.

� Scheffer et al.3 ont appliqué l’approche de référencementen codes barres de l’ADN pour identifier les espèces impli-quées dans des épidémies de mouches minant les feuillesenvahissantes dans les Philippines. Ces parasites ont causé desmillions de dollars de dommages aux récoltes de légumes etde fleurs dans le monde, mais identifier le coupable estdifficile parce que les espèces sont difficiles à différencier.L’équipe de chercheurs a analysé 258 spécimens sur 26plantes hôtes, et a comparé le résultat des séquences CO1 àcelles obtenues précédemment d’échantillons de mineuses desfeuilles les plus destructrices Liriomyza huidobrensis, L. sativaeet L. trifolii, collectés dans différentes parties du globe. Desrecherches récentes ont montré toutefois que toutes cesespèces appartiennent en fait à des espèces complexes quicontiennent des lignages morphologiquement cryptiques, etl’équipe a confirmé que dans ces cas-là, le référencement encodes barres de l’ADN risque de surestimer ou de sous-estimerle nombre d’espèces présent. Toutefois, les experts recon-naissent la valeur de la technique, notant qu’elle offre unmoyen efficace d’identification rapide pour des espèces impor-tantes économiquement et médicalement, qui exigent uneréponse immédiate quand elles sont découvertes au delà deleur portée naturelle.

� Les zoologistes du Musée américain d’histoire naturelle,Siddall et Budinoff4 ont utilisé le référencement en codesbarres de l’ADN afin de montrer que les sangsues récoltées enAustralie, en Nouvelle Zélande, en Afrique du Sud et à Hawaiiétaient en fait des espèces envahissantes en provenanced’Amérique du Sud. Toutes les sangsues avaient des séquencesde CO1 similaires et appartenaient à Helobdella europaea, lamal nommée. L’espèce a peut-être été introduite avec des plantesenvahissantes aquatiques communes comme la laitue d’eau etla Salvinie. Ces sangsues ne sucent pas le sang mais visentplutôt des invertébrés aquatiques, et il est possible que leurpenchant pour les oligochètes et les mollusques puisse dérangerles interactions trophiques dans les habitats envahis.

� Les données des codes barres ADN et leurs nombreusesutilisations potentielles donnent un nouveau souffle audéveloppement de nouvelles technologies, comme les micro etles macro arrays d’ADN pour l’identification d’espèces dansdes échantillons mixes comme les eaux de lestage. Leschercheurs en écologie moléculaire à l’EPA de Cincinnati sonten train de mettre en place une bibliothèque de référence pourles codes barres ADN des espèces à la fois natives et exotiquesdes Grands Lacs afin de tester des échantillons d’eau delestage et d’y trouver des envahisseurs potentiels.

L’utilisation de référencement en codes barres de l’ADN

dans la reconnaissance d’envahisseurs potentiels est désormaispromu par INBIPS, le Réseau international pour le référence-ment en codes barres de l’ADN des espèces envahissantes etparasites; un réseau informel, initié par CBOL, de chercheursd’instituts de recherche et d’agences gouvernementales dansle champ des espèces envahissantes.

La technique de référencement en codes barres de l’ADN n’estpas sans critiques, toutefois. Les taxonomistes traditionnels,qui utilisent une variété de traits morphologiques pour délinéerdes espèces affirment très justement que de se baser sur unseul gène mitochondrial pour l’identification d’une espècepeut induire en erreur3,5. Il est donc important que toutel’information biologique et non-biologique disponible associéeavec un spécimen soit toujours prise en compte avec un codebarre ADN lors de l’identification. Bien sûr, au vu des problèmespotentiels d’utilisation des gènes mitochondriaux à la frontièred’espèces dans certains groupes, l’idée de complémenter lecode barre mitochondrial basé sur l’ADN avec un code barrenucléaire est largement recommandée5,6.

Même dans ce cas, toutefois, la technique de référencementen codes barres de l’ADN risque de gagner de plus en plus delégitimité dans la détection des espèces envahissantes. En tantque tel, elle peut jouer un rôle valable dans la prévention et lecontrôle de la prolifération des espèces envahissantes, qui sontune menace économique, environnementale et à la santépublique.

RÉFÉRENCES:1 Le Centre canadien du référencement en codes barres de l’ADN:

http://www.dnabarcoding.ca/ ou http://www.barcodeoflife.org/2 Armstrong, KF & Ball, SL, 2005. DNA barcodes for biosecurity: invasive species

identification. Phil. Trans. R. Soc. B 360: 1813-1823.3 Scheffer, SJ, Lewis, ML & Joshi, RC, 2006. DNA Barcoding applied to invasive

leafminers (Diptera: Agromyzidae) in the Philippines. Ann. Entomol. Soc. Am. 99: 204-210.

4 Siddall, ME & Budinoff, RB, 2005. DNA-barcoding evidence for widespreadintroductions of a leech from the South American Helobdella triserialis complex.Conservation Genetics 6 (3): 467-472.

5 Dasmahapapatra, KK & Mallet, J, 2006. DNA barcodes: recent successes and future prospects. Heredity, 21 juin 2006: www.nature.com/hdy

6 Savolainen, V, Cowan, RS, Vogler, AP, Roderick, GK & Lane, R, 2005. Towards writing the encyclopaedia of life: an introduction to DNA barcoding. Phil. Trans.R. Soc. B 360: 1805-1811.

Les comptes rendus de la conférence inaugurale internationale sur “la Mise encode barre de la vie” ont été publiés dans un numéro à thème de the PhilosophicalTransactions of the Royal Society B 360:1803-1980, et sont disponibles en libre-service sur http://www.pubs.royalsoc.ac.uk/.

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Le Programme de protection urbaine du SANBI

[Institut de biodiversité national sud-africain] est en

train de mettre en place un projet inhabituel de

nettoyage d’espèces exotiques pour le compte de

la municipalité du Cap. En effet, si habituellement

les acacias envahissants de la Région floristique du

Cap sont arrachés afin de protéger la riche biodi-

versité de la région et ses faibles ressources en eau

et de limiter les incursions des acacias sur les terres

cultivables ou réduire les risques d’incendie; dans

ce cas la motivation principale est de détruire un haut lieu

du crime.

Acacia saligna, plus communément appelé Port Jackson, a

été amené d’Australie pendant les années 1840 pour stabiliser

les sables qui dérivaient dans les Cape Flats, à l’est du centre

de la ville du Cap. Aujourd’hui, la plante couvre de vastes

zones de ces basses terres battues par le vent, et forme des

taillis denses qui servent de cachette aux criminels.

Ecoeurés par les affaires régulières d’enlèvements,

de viols et de meurtres sur le pas de leur porte, les

résidents de la communauté pauvre de Delft ont

appelé à la destruction de ces taillis, appelés les

“buissons du Diable” par les journalistes locaux. La

ville du Cap a répondu à leur appel à l’aide et a

demandé au SANBI de mettre en place un projet

d’arrachage de ces plantes exotiques dans le cadre

du Programme national étendu des travaux publics

du gouvernement. Comme toutes les initiatives de

ce programme, le projet offre du travail désespérément voulu

à des membres de la communauté locale. Des méthodes de

travail intensif sont utilisées pour arracher la végétation

envahissante et encourager son remplacement par le fynbos

local, qui dans cette zone reste de petite taille et n’offre que

peu de cachettes aux criminels.

Pour plus d’informations, contactez George Davis du Programme de protectionurbaine du SANBI sur [email protected].

Arracher les “buissons du Diable”

Le Réseau de Partenariat du GISP en Action

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Photo: Mandy Noffke

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En août 2006, soit presque 20 mois après le tsunami, la

section Sri Lankaise de l’UICN, l’Union mondiale pour la

protection de la nature, a effectué une évaluation rapide

dans le district administratif de Hambanthota, dans le sud-

est du pays, pour documenter les changements environ-

nementaux qui ont suivi la catastrophe naturelle. L’étude a

trouvé que plusieurs plantes étrangères envahissantes se

sont répandues dans la région côtière de ce district. Leur

prolifération semble avoir été facilitée par les bouleverse-

ments subis par les écosystèmes côtiers naturels, provoqués

à la fois par le tsunami, la reconstruction qui a suivi et les

activités de réhabilitation.

Il a été prouvé que les figuiers de Barbarie (Opuntia dillennii),Prosopis (Prosopis juliflora), Lantana (Lantana camara) et

Chromolaena (Chromolaena odorata) se répandaient dans les

terres broussailleuses côtières, les palétuviers et la végétation

de bord de mer. La prolifération des figuiers de Barbarie s’est

accélérée, avec pour résultat la perte ou la détérioration des

endroits utilisés pour les nichées de cinq espèces de tortues de

mer menacées qui visitent cette zone. La plante grasse gêne

aussi la régénération de la végétation côtière détruite par le

tsunami, comme Pandanus odoratissimus, Scaevola takkada

et Spinifex littoreus. Les taillis épais et impénétrables de

Prosopis se sont par ailleurs installés dans les marais salés et

les waddens que l’on trouve dans les lagons d’eau de mer,

privant de nombreux échassiers migratoires d’habitat et de

source de nourriture.

La jacinthe d’eau envahissante (Eichhornia crassipes) et la

massette (Typha angustifolia) ont été détruites en grande partie

après le tsunami; probablement à cause d’une augmen-

tation des niveaux de salinité, mais se sont réinstallées dans

des lagons et des estuaires, couvrant désormais une plus

grande surface dans certaines des zones humides.

L’UICN a initié un programme de lutte et de contrôle

visant les figuiers de Barbarie et Prosopis sur une zone pilote

de 2 hectares, où de l’hormone synthétique 2-4 D et de

l’herbicide glyphosate ont été injectés dans les plantes, à

l’aide de petits trous dans leurs tiges. Cette méthode s’est

révélée un succès dans l’éradication de Prosopis, mais le

cactus a été moins bien contrôlé. On prévoit d’étendre ce

programme de lutte à d’autres zones gravement affectées

du district de Hambanthota.

Article et photo par Channa Bambaradeniya, coordinateur du Programmeasiatique de protection des espèces régionales de l’UICN, courriel [email protected].

Les plantes envahissantesprofitent des suites du tsunami

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CABI et d’autres collaborateurs ont lancé un

projet au Kenya dans le but d’approfondir l’étude

de l’invasion du pays par la plante ligneuse

Prosopis et d’améliorer la lutte contre elle.

Native de régions arides et semi-arides d’Asie de

l’Ouest, d’Afrique et des Amériques, l’espèce Prosopisa été largement introduite dans d’autres régions du monde

parce qu’elle est capable de survivre dans des endroits inhos-

pitaliers et qu’elle fournit une source de combustible, de bois,

de fourrage et des graines mangeables.

Au Kenya, on a introduit Prosopis sans aucune évaluation

de risque, afin de stopper la désertification et pour fournir

du fourrage, du charbon et du bois de chauffage dans les

zones sèches du pays. Les principaux efforts d’introduction

ont eu lieu dans les années 1980 et ont été soutenus par les

communautés locales. Toutefois, Prosopis s’est très vite mise

à proliférer et avance aussi désormais rapidement, éliminant

d’autres espèces et menaçant des écosystèmes, le bétail, et

les moyens de subsistance de milliers de personnes. Par

exemple, environ 30 000 personnes sont affectées dans la

Division Marigat du District Baringo de la Vallée du Rift, où

Prosopis a été accusée de s’incruster sur les pâturages,

bloquant routes et points de ravitaillement en eau, asséchant

les rivières et modifiant leur cours, et provoquant la perte des

dents, et même la mort, de chèvres. Ces faits ont entraîné

un débat très public dans le pays, et le Ministère de l’envi-

ronnement a fini par déclarer cette espèce désastre national.

On rapporte qu’environ une demi-douzaine d’espèces

différentes de Prosopis furent amenées au Kenya, mais les

détails sur les introductions et leurs sources ne sont que

pauvrement documentés. Le projet essaiera donc de tisser

des liens entre la composition de l’espèce Prosopis et son

potentiel d’invasion. Ceci permettra de s’assurer que les

considérations taxonomiques seront prises en

compte en priorité dans les efforts de lutte

contre Prosopis, comme par exemple l’intro-

duction d’agents de contrôle biologique.

La distribution spatiale de Prosopis sera tracée sur une carte,

ce qui permettra l’identification de zones vulnérables à une

invasion dans l’avenir. Des mesures de contrôle telles que la

prévention, un avertissement précoce et une réponse rapide

à de nouvelles infestations pourront éventuellement être mises

en place dans ces zones.

Des enquêtes sur des arthropodes et des microorganismes

liés à Prosopis au Kenya vont aussi être menées, pour quantifier

les impacts des invasions de Prosopis sur des composants-

clés de biodiversité. Ce travail va aussi aider à identifier les

niches vides qui pourraient être remplies par des agents de

lutte biologique introduits.

Le projet est une initiative en collaboration entre CABI,

l’Université de Fribourg, l’Institut fédéral de technologie suisse

(ETH) et le Centre international de recherche en agroforesterie

(ICRAF), avec un financement de l’Agence suisse pour le

développement et la coopération (SDC) via le Centre suisse

pour l’agriculture internationale (ZIL). On espère que les

connaissances générées par ce projet vont aider à réduire le

taux de prolifération de cette plante controversée au Kenya

ainsi que dans les autres pays affectés.

Informations par Walter Okello Ogutu, courriel [email protected]

Partenariat du GISP

Photo: Walter Okello Ogutu, CABI-Africa

Découvrir les mystères de Prosopis au Kenya

L’organisation “The Nature Conservancy” utilise de plus enplus des réseaux d’apprentissage pour unir et motiver lepersonnel, les partenaires gouvernementaux et les expertsscientifiques, afin de faciliter l’apprentissage mutuel etdévelopper des relations professionnelles à long terme. Ense basant sur leur expérience avec des réseaux de protectionde l’eau vive et de certains types de paysages, l’organisationa développé deux réseaux d’apprentissage nord-américainssur les espèces envahissantes, initialement comme un forum dediscussion sur les plans de lutte contre les espèces envahis-santes dans des zones de protection prioritaire.

Le Réseau d’apprentissage de l’est (des USA) sur les envahis-seurs, inauguré en 2001, a tenu son sixième meeting àSaratoga Springs, dans l’état de New York, en octobre, surla manière de définir des objectifs mesurables et d’évaluer lesmenaces des espèces envahissantes. Les organisateurs ontbénéficié d’une lumière spéciale sur leur région et ont eu lachance de pouvoir demander du feed-back sur des problèmesde lutte et d’avoir une main d’œuvre gratuite lors des voyagesd’étude sur le terrain. Ce réseau s’adresse de plus en plus àdes problèmes liés à des mesures, car les participantscherchent à étendre le cadre de leur travail au delà de sitesspécifiques, vers de plus grandes géographies politiques.

Se basant sur des groupes de travail passés sur le pâturageen terres arides, le Réseau d’apprentissage des espècesenvahissantes de l’Ouest (des USA) s’est réuni trois fois.Même si de nombreuses méthodologies de planning etd’évaluation s’appliquent aux deux réseaux américains, lesdifférences entre types d’envahisseurs, paysages et échellesgéographiques sont plus faciles à gérer et plus efficacesgrâce à la division des USA entre réseaux est et ouest. Cesréseaux se focalisent sur les envahisseurs terrestres, et c’estpour cela que l’organisation développe aussi un réseaud’apprentissage sur les envahisseurs en eau vive pour

répondre aux menaces dans les lacs, les voies d’eau et leszones lacustres d’Amérique du Nord.

Grâce aux meetings annuels ou biannuels, les partici-pants peuvent fournir des mises à jour et recevoir un retoursur la mise en place, avoir un aperçu des avancées des autres,et intégrer une gestion vraiment adaptative dans leur travail.Les réseaux d’apprentissage sont destinés à faciliter:

• Le tissage de réseau, l’échange d’expériences et une meilleure compréhension des défis communs;

• Un soutien pour les projets sur le terrain et stratégiques, grâce à l’exploration de modèles similaires, le développe-ment de la coopération et l’apprentissage de nouvelles techniques;

• L’implication d’autres programmes régionaux sur les espèces envahissantes et d’autres partenariats;

• L’identification de problèmes critiques et des besoins d’échange d’experts; et

• Le développement de plans d’action pour des problèmesprioritaires.

D’un point de vue international, les réseaux d’apprentissagepeuvent être un mécanisme rentable pour renforcer les moyenset améliorer la coordination régionale du réseau à partir de labase. Le Réseau d’apprentissage des envahisseurs du Pacifique,soutenu par un consortium d’ONG, d’agences gouvernemen-tales et intergouvernementales et d’universités, a générétant d’intérêt qu’il a doublé sa taille prévue pour inclure douzeîles états et territoires. Le premier groupe de six équipesprovenant des îles s’est rencontré en mai 2006, et la deuxièmeéquipe de six se rencontrera en février 2007. Des effortssont aussi en route pour évaluer l’intérêt et le soutien pourles réseaux d’apprentissage dans les Caraïbes, en AmériqueCentrale et en Amérique du Sud.

Pour plus d’information, veuillez contacter Stas Burgiel sur [email protected].

Partenariat du GISP

Réseaux d’apprentissage sur lesespèces envahissantes: un succès

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Les participants au meeting du Réseau d’apprentissage de Saratoga Springs, à New York, profitent d’une visite sur le terrain par un beau jour d’automne.

La technologie de la télédétection,associée à des systèmes d’informationsgéo-graphiques (GIS), est de plus en plusutilisée pour détecter les espècesenvahissantes et établir des cartes deleur distribution. Cette technique estsurtout pratique dans les zones qui sontinaccessibles à cause de leur positionisolée ou d’un terrain difficile, mais c’estaussi une méthode rapide et rentable decollecter des informations dans un but de lutte.

Au 12ème congrès de la Société internationale pour laphotogrammétrie et la télédétection à Istanbul, en Turquie enjuillet 2004, Joshi et al1 ont présenté un survol complet desapplications des technologies de télédétection et de GIS dansla représentation des invasions biologiques. En lisant leurrapport, il devient rapidement évident qu’il est essentiel dechoisir le bon outil pour cette tâche. Par exemple, des donnéesd’imageurs multi-spectres comme LANDSAT et SPOT, avecdes résolutions au sol de 30 et 20 mètres respectivement, neseraient utilisées que pour cartographier les plantes envahis-santes qui forment de larges zones2. Récemment, toutefois,les scientifiques du CSIRO ont utilisé des images fournies parle satellite IKONOS pour établir des cartes de l’acacia qui serépand rapidement dans les pâturages d’Australie du Nord3.Ces images satellite ont une résolution bien plus haute,permettant à un objet de plus d’un mètre carré d’être détecté;et puisque ces acacias ont une canopée qui atteint 5 m, lesarbres isolés peuvent très bien être vus.

Mais le fait de favoriser la haute technologie et l’âge del’espace n’est pas toujours la meilleure solution. Dans uneétude en Afrique du Sud, les chercheurs ont comparé le coûtet la justesse de la photographie aérienne, la vidéographieaérienne et l’imagerie satellite dans l’identification d’envahis-seurs lacustres dans un petit cours d’eau et ont trouvé queles photographies aériennes au 1:10 000 en noir et blancarrivaient en tête4. Les moins rentables des données sourcesétaient des photographies aériennes au 1:10 000 encouleurs et des photographies aériennes digitales, tandisque la vidéographie aérienne et l’imagerie du satellite

LANDSAT TM étaient les moins précises.De même, il n’est pas nécessaire d’utiliserune très haute résolution pour établir descartes d’espèces qui dominent des écosys-tèmes entiers et forment une canopéedense et uniforme sur de grandessurfaces1, comme le tamaris et Prosopis.

Le choix d’une échelle spatiale appropriéeest essentiel, mais le timing est tout aussiimportant. Dans le but de trouver le

meilleur moment, il est nécessaire d’avoir une certaine connais-sance de l’évolution naturelle des espèces sous observation.En Nouvelle Zélande, par exemple, une image de la région deWellington au printemps prise par LANDSAT montre des ajoncsen fleurs, et suffisamment pour que cette plante envahissantesoit répertoriée sur la carte comme un type de broussailles àpart5. De même, les couleurs d’automne se sont révéléestrès utiles dans l’observation de l’arbre à suif chinois dans lesud-est des Etats-Unis, avec à la fois des données des photo-graphies aériennes et des images multispectrales du senseurHyperion du satellite Earth Observing 16.

On a aussi utilisé la télédétection pour détecter et établirdes cartes des parasites envahissants et des agentspathogènes affectant la canopée, où les propriétés réflec-tives des plantes malsaines pouvaient être différentiées desspécimens sains.

Mais comme le soulignent Joshi et al1, même si la plupartdes études utilisant la télédétection sur les espèces envahis-santes se sont concentrées sur les plantes de la canopée,certaines des plantes les plus envahissantes du monde sont desespèces de sous-bois, comme Chromolaena, Lantana, lemimosa géant et les buissons de mûres, pour lesquels uneapplication directe de la télédétection est presque impossible.

Les auteurs concluent toutefois leur rapport sur une notepositive, en suggérant que cette limite pourrait être éventuelle-ment franchie avec un peu d’information experte et l’inté-gration d’autres techniques. Leur optimisme s’est révélébien fondé puisqu’une étude innovatrice à Hawaï a depuisréussi à détecter un envahisseur dans les sous-bois sous lacanopée dense d’une forêt tropicale (cf. ci-dessous).

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RÉFÉRENCES:1. Joshi, C., de Leeuw, J & van Duren, IC, 2004. Remote sensing and GIS applications

for mapping and spatial modelling of invasive species. Rapport présenté au 12ème congrès de la Société internationale pour la photogrammétrie et la télédétection, Istanbul, Turquie, 12 au 23 juillet 2004. http://www.isprs.org/ istanbul2004/comm7/papers/132.pdf

2. Carson, HW, Lass, LW & Callihan, RH, 1995. Detection of yellow hawkweed with high resolution digital images. Weed Technology (9): 477-483.

3. Cooperative Research Centre for Australian Weed Management, 2006. Targetting invaders from space. Communiqué de presse publié le 17 octobre 2006. http://www.weeds.crc.org.au

4. Rowlinson, LC, Summerton, M & Ahmed, F, 1999. Comparison of remote sensing data sources and techniques for identifying and classifying alien invasivevegetation in riparian zones. Water SA, 25 (4): 497-500.

5. Shepherd, JD, Lee, WG, 2002. Satellite mapping of gorse at regional scales. Protection de plantes de Nouvelle Zélande, 55:95-98.

6. Ramsey, E, Rangoonwala, A, Nelson, G & Ehrlich, R, 2005. Mapping the invasivespecies, Chinese tallow, with EO1 satellite Hyperion hyperspectral image data and relating tallow occurrences to a classified Landsat Thematic Mapper land cover map. International Journal of Remote Sensing, 26 (8): 1637-1657.

Un oeil dans le ciel pourdétecter les envahisseurs

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Le contenu en eau de la canopée et les concentrations en azote des feuilles, vus avec une résolution spatiale de 9 x 9m, sur une zone de 1 360 hectares dans le Parcnational des volcans de Hawaï, en utilisant l'imagerie spectroscopique haute-fidélité vue du ciel et du modelage de transport de photon.1

Une technique innovatrice révèleun envahisseur insidieux

Les techniques conventionnelles de télédétection ne peuventdétecter les plantes envahissantes que si elles constituentune partie importante de la canopée. Une étude innovatriceà Hawaï, toutefois, a utilisé la spectroscopie imagée aériennepour mesurer les changements dans la chimie de la canopéeprovoqués par les plantes envahissantes, et a découvert uneespèce cachée qui est en train d’envahir la forêt tropicale duParc national des volcans de Hawaii.

Gregory Asner de l’Institution Carnegie en Californie etPeter Vitousek1, de Stanford University, ont utilisé le récemmentamélioré spectromètre de la NASA évident et infrarouge aéro-porté de formation image (AVIRIS) d’un avion haute altitudepour mesurer le contenu en eau de la canopée et les concen-trations en azote des feuilles dans une zone de 1 360 hectaresprès du sommet du volcan Kilauea et ont complété cesmesures à distance par des analyses extensives sur le terrain.

La zone couverte par la forêt tropicale est dominée parl’arbre indigène Metrosideros polymorpha, connu sous le nomde oohi’a , mais elle est envahie rapidement par un arbre enprovenance des Iles Canaries, Myrica faya. L’envahisseur estun fixateur symbiotique d’azote et ses feuilles sont bien plusriches en azote que ses voisins indigènes, ce qui leur donne une“empreinte” chimique qui peut être captée à travers l’imageriespectroscopique. Des zones avec de hauts contenus en eaudans leur canopée et des concentrations en azote dans lesfeuilles ont été trouvées, et associées avec des taillis de Myricafaya, tandis que celles avec de bas niveaux d’eau et d’azotecorrespondaient aux oohi’a indigènes.

Les scientifiques furent toutefois surpris de constater queles mesures prises de l’espace identifiaient aussi de grandeszones avec de petites doses d’azote dans les feuilles mais une

quantité relativement élevée d’eau dans la canopée. Quandils se sont rendus sur place, ils ont réalisé que les sous-boisétaient dominés par du gingembre sauvage, Hedychiumgardnerianum, une plante envahissante très répandue dansles forêts Hawaïennes. Les feuilles de la plante possèdent enfait relativement beaucoup d’azote, mais l’imagerie spectro-scopique vue du ciel n’est sensible qu’à l’azote des feuillesdans la canopée supérieure. La canopée des oohi’a au dessusdu gingembre sauvage semble avoir en fait moins d’azote dansles feuilles basses que les taillis non envahis, ce que les scienti-fiques attribuent à la consommation d’azote par l’envahisseurqui exige beaucoup de nutriments.

En plus de réduire l’azote disponible pour les arbresoohi’a qui l’abritent, et d’augmenter significativement laquantité d’eau sur le sol, le gingembre sauvage empêche aussil’installation de plantes natives car il crée beaucoup d’ombreet des réseaux denses et emmêlés de tubes et de racines.Son complice, Myrica Faya, a augmenté l’azote de la canopéejusqu’à quatre fois en certains endroits, et approximativementdoublé les quantités d’azote sur la zone de 1 360 hectares.En modifiant ainsi la bio-géochimie de la forêt tropicale, cesdeux envahisseurs risquent de causer une série d’impactssecondaires sur l’écosystème, comme les modifications detaux de renouvellement de nutriments.

Cette approche innovante de télédétection s’est doncrévélée de grande valeur, pas seulement pour déterminer ladistribution de deux espèces envahissantes, mais aussi leseffets de leur invasion au niveau de l’écosystème. Une appli-cation plus générale pourrait accélérer le rôle de la télédé-tection dans la gestion et l’analyse des écosystèmes.

RÉFÉRENCE:Asner, GP & Vitousek, PM, 2005. Remote analysis of biological invasion andbiogeochemical change. Proceedings of the National Academy of Sciences of theUnited States of America. Vol. 102 (12):4383-4386. Disponible en téléchargementde l’édition en ligne du 22 mars 2005: www.pnas.org/content/vol102/issue12

L’organisation “The Nature Conservancy” s’est récemment

impliquée dans un fascinant projet de télédétection et de

traçage de carte de l’archipel des Galápagos. Les derniers à

avoir fait ce travail étaient des cartographes lors de la Seconde

guerre mondiale, et ces vieilles cartes étaient imprécises, parfois

de plus de 600 mètres! De bonnes cartes de base fiables sont

des outils importants pour planifier la protection de la nature,

et TNC, qui travaille à la protection des Galápagos depuis

1984, était impatient d’assister les différents partis dans

leurs efforts pour protéger la biodiversité unique de ces îles.

Le Projet de cartographie des Galápagos a donc été

entrepris par TNC et le Centre équatorien pour les enquêtes

intégrées des ressources naturelles par télédétection (CLIRSEN),

en collaboration avec le Parc national des Galápagos, l’Uni-

versité de Caroline du Nord, l’Institut océanographique de la

marine (INOCAR), et l’Institut géographique militaire d’Equa-

teur. Le projet reposait sur une combinaison de télédétecteurs

et de satellites, c’est à dire que des objets qui pouvaient

clairement être identifiés sur des images satellite ont été géo-

référencés sur le sol en utilisant un GPS, afin de produire un

modèle topographique à une échelle 1:50 000 ainsi que des

cartes de la végétation et de l’utilisation des terres pour

l’archipel entier.

Une fois que cela fut fait, l’équipe s’est concentrée sur les

plantes envahissantes de cinq des îles principales: Santa

Cruz, Santa Maria (Floreana), Isabela, San Cristobal et San-

tiago. Des images satellite haute résolution des systèmes

QUICKBIRD et SPOT, des images multi-spectrales aériennes

du système CLIRSEN, et des mesures radiométriques prises

sur le sol ont été utilisées pour obtenir les caractéristiques

spectrales des quinquinas (connus sur place sous le nom de

cascarilla), des goyaviers (guayaba), des mûriers (mora) et

des pomarosas (pomarosa).

Ces quatre végétaux sont de terribles envahisseurs sur les

îles, et tous forment de gros taillis qui sont faciles à voir sur

des images satellite. L’étude s’est concentrée sur les zones

qui ont été ciblées pour les efforts de contrôle, avec

chacune des images montrant une vue aérienne de la distri-

bution des plantes. Cette méthodologie va sans doute être

utile pour suivre les invasions sur les îles Galápagos, et va

pouvoir donner des informations du type “avant- après” sur

les efforts de lutte.

Informations et images fournies par Marcelo Guevara et Juan Carlos Gonzalez de“The Nature Conservancy”.

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Les Galápagos sur la carte !

La distribution de trois plantes envahissantes dans une étude de l'île de Santa Cruz, dans l’archipel

des Galápagos.

Les goyaviers (guayaba)

Les mûriers (mora)

Les quinquinas (cascarilla)

Comme notre couverture le suggère, il est rare detrouver de bonnes estimations sur les impacts écono-miques des espèces envahissantes, en particulier dansles pays émergents. Une étude récente en Ougandaaide à combler cette lacune.

La citronnelle Ceylan ou verveine des Indes Cymbopogonnardus a été introduite pendant la période coloniale de

l’Ouganda pour contrôler l’érosion. Depuis, elle a proliféré

dans le sud-ouest du pays, et semble se répandre rapide-

ment. L’herbe, qu’on appelle “omuteete” sur place, se

présente en grosses touffes qui s’établissent naturellement à

partir d’une graine. Les feuilles ont une texture rêche et

contiennent des huiles aromatiques qui leur donnent un goût

amer, que les ruminants n’aiment pas. Le feuillage croît rapide-

ment et forme très vite une végétation tellement épaisse et

drue que les humains et les animaux trouvent très difficile de

marcher dans les zones dominées par cette herbe.

L’Ouganda est un des quatre pays qui participent au

projet de l’UNEP- FEM Faire tomber les barrières à la luttecontre les plantes envahissantes en Afrique. Le projet a

mandaté Casson Trenor du CSF [le Fond pour la stratégie de

conservation] pour mener une étude sur l’impact de l’herbe

dans le comté de Kikatsi, dans l’ouest de l’Ouganda, qui fait

partie d’une zone connue comme le “couloir du bétail”.

L’étude consiste en interviews de différents membres de la

communauté affectée. Elle montre que la citronnelle a des

impacts financiers substantiels et nombreux. L’infestation

entraîne une réduction de la taille moyenne des troupeaux

de 30 à 50%. La qualité de la viande est aussi touchée, et

le bétail des zones infectées par Cymbopogon coûte environ

33 - 50% de moins que le bétail provenant de zones non

touchées. Le bétail se nourrissant de Cymbopogon produit

du lait de moins bonne qualité et en plus petites quantités

(50 - 75% de moins de lait par jour) que le bétail en bonne

santé de la même race. De plus, le bétail est plus affecté par

les tiques dans les zones infestées par Cymbopogon, ce qui

entraîne un plus grand besoin de traitement.

Arracher le Cymbopogon est une entreprise colossale.

L’arrachage initial de l’herbe coûte entre 180 USD et 230

USD par hectare, avec un suivi à payer continuellement. Ceci

représente une dépense énorme pour des gardiens de

troupeau, qui sont forcés de vendre du bétail ou de la terre,

avec des prix pour les terres infectées par l’herbe coûtant en

moyenne 20% de moins que dans les zones non infestées.

Un autre effet négatif du Cymbopogon est le fait qu’il

protège les prédateurs, qui menacent une industrie de la

volaille naissante, et le déplacement de gibier sauvage des

pâturages infestés vers des zones nettoyées.

Les individus interviewés ont toutefois trouvé des points

positifs au Cymbopogon. L’herbe peut servir de chaume pour

les toits, dans les lits et la médecine traditionnelle, et on l’utilise

pour tourner le lait, tisser des matelas, faire du dentifrice et

la fabrication de l’alcool. Toutefois, quand on leur a demandé

si de tels usages compensaient la présence de l’herbe dans

leurs pâturages, tous ont répondu par la négative. Les données

suggèrent que tous les services rendus par cette herbe

peuvent aussi être rendus par d’autres plantes.

L’Organisation Nationale pour la recherche agricole,

l’Agence nationale agissant sur le projet des barrières africaines

en Ouganda conduit des essais sur des mesures pour contrôler

le Cymbopogon à un niveau local et plus large. Des résultats

préliminaires indiquent que les méthodes examinées sont

moins chères et plus efficaces que celles en pratique, et que

si on les appliquait largement elles pourraient entraîner des

économies nettes pour le fermier et donc l’économie locale

et nationale.

L’étude décrite ici constitue la base du travail supplémen-

taire qui sera fait pendant le projet des barrières africaines

pour produire des agrégats de données de rentabilité pour les

zones affectées. Néanmoins, une simple extrapolation des

conclusions courantes indique que Cymbopogon nardus coûte

des millions de dollars à l’économie ougandaise. Cette infor-

mation sert à alerter les décideurs au plus haut niveau de la

menace posée par les espèces envahissantes.

Article par John Mauremootoo de CABI, courriel [email protected].

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Evaluer le coût d’un envahisseur non voulu en Ouganda

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C H I L I

Le Codium met en péril laculture des algues de mer

L’algue verte Codium fragile ssp. tomentosoides est un envahisseurreconnu dans les écosystèmes marins du monde, mais une étude récenteau Chili montre que l’espèce y a des implications graves dans l’avenir

des fermes à algues de mer.

En 2005, Codium a été trouvé dans 34 des 123 sites testés le long de lacôte chilienne; avec plus de la moitié des sites à des latitudes de 26-30°S.Sur 12 sites, Codium était présent seulement sur des structures artificielles,ce qui suggèrerait que celles-ci agissent peut-être comme des couloirs dedispersion pour l’algue vers des habitats sous-tidaux or intertidaux où elle nepourrait pas survivre autrement. L’espèce est particulièrement abondantedans les fermes de mariculture à Calderilla Bay qui cultivent l’algueproduisant de la gélose rouge Gracilaria chilensis, dans le nord du Chili. Enfait, pendant les quatre mois où les algues mouillées ont été pesées sur lesite, la biomasse de Codium a dépassé celle de Gracilaria. L’abondance del’envahisseur est à son sommet en été et en automne, quand la températurede l’eau s’élève, ce qui suggère qu’il risque de se répandre plus vite dansle nord du pays que dans les eaux froides du sud.

Les fermiers d’algues doivent investir du temps et de l’argent pour détruireCodium, qui s’emmêle dans Gracilaria et puis l’arrache du sol avant que lesplongeurs ne l’aient récoltée. Les auteurs de l’étude avancent que cescoûts menacent l’avenir des fermes de Gracilaria dans le nord du pays à moinsque des actions ne soient mises en place pour lutter contre ce Codiumenvahissant et empêcher sa prolifération.

Pour plus d’informations, cf. Neill et al. 2006. Aquaculture 259 (1-4): 202-210.

E TAT S U N I S

Une cour ordonne à l’EPA decontrôler les eaux de lestage

En septembre, une cour fédérale de Californie a ordonné à l’Agenceaméricaine de protection de l’environnement (EPA) de commencer àréguler les décharges d’eaux de lestage des navires d’ici à deux ans.

L’ordre arrive suite à la découverte par la cour en 2005 du fait que l’Agenceavait exempté illégalement certaines décharges d’eau de lestage des requêtesdu permis sur la Loi sur l’eau propre. L’industrie maritime, représentée parun groupe appelé “Shipping Coalition” a pris parti pour l’EPA et ademandé à la cour fédérale de reporter la passation éventuelle d’unenouvelle régulation sur les eaux de lestage jusqu’à ce qu’ils aient pu faireappel de la décision de justice antérieure auprès d’une cour supérieure. Lejuge a refusé et a instruit l’EPA d’agir spécifiquement d’ici au 30 septembre2008, afin de s’assurer que les compagnies maritimes respectent la Loi surl’eau propre et réduisent le versage d’espèces envahissantes avec les eauxde lestage. La décision a des implications nationales puisqu’elle a été trans-férée vers une cour fédérale et implique une agence fédérale.

Six des états proches des Grands Lacs : NewYork, le Michigan, la Pennsylvanie, l’Illinois, leMinnesota et le Wisconsin, se sont unis auprocès fait par trois groupes environnementauxpour persuader la cour de demander un pro-gramme de délivrance de permis fédéraux. Lemanque d’action fédérale efficace combinéeavec les impacts négatifs des espèces envahis-santes, a amené de nombreux états à développer

leurs propres régulations sur les eaux de ballast. L’organe législateur deMichigan, par exemple, a récemment passé un texte exigeant des compagniesmaritimes qu’elles obtiennent des permis de déversage avant qu’elles nepuissent vider leurs réservoirs de lestage dans la portion des Grands Lacsappartenant au Michigan.

Les Grands Lacs hébergent plus de 180 espèces exotiques, dont denombreuses introduites par les eaux de lestage de cargos océaniques. Laplus célèbre de ces espèces est la moule zébrée qui provoque d’énormesproblèmes de pollution à des coûts très élevés pour l’industrie.

Adapté d’un article de Jeff Alexander dans “Muskegon Chronicle” du 20 septembre 2006.

Photo: Paula Neill

Les Nouvelles de l’invasion mondiale

L E S I L E S D E L ’ AT L A N T I Q U E S U D

Une plateforme pétrolière en balladeintroduit des espèces étrangères

Une plateforme pétrolière qui s’est détachée dans l’Atlantique Sud risque d’avoir introduit desespèces envahissantes dans les eaux de l’île Tristan da Cunha.

La plateforme inutilisée était en train d’être amenée du Brésil vers Singapour via Le Cap, quand lemauvais temps a nécessité sa relâche le 30 avril pour éviter des dégâts à la plate-forme et à sonremorqueur. Dix jours plus tard, l’équipage du remorqueur a perdu la plate-forme de vue, et puisl’a brièvement entrevue 15 jours plus tard, presque à 150 km au nord-ouest de Tristan. En dépit d’un second remorqueur qui s’est joint aux recherches, ila été impossible de la trouver, jusqu’à ce que des habitants de Tristan ne la trouve échouée dans une baie isolée sur leur côte sud-est le 7 juin.

Deux semaines plus tard, un remorqueur de secours arrivait du Cap, mais en dépit d’efforts répétés le mois d’après, la plateforme n’a pas pu être remise àflots et était de plus en plus abîmée par les mers agitées. Quand les plongeurs firent un inventaire de la vie aquatique à bord de la plateforme mi-septembre,ils notèrent plus de 30 espèces non-indigènes, qui risquent de poser une menace à la biodiversité de Tristan si elles s’installent et prolifèrent.

Au moment d’écrire ce texte, à la fin novembre, les autorités de l’île ont autorisé que la plateforme soit sabordée en eau profonde, et on planifiait qu’unremorqueur plus puissant l’enlève de la baie. Selon le Ministère des affaires étrangères et du Commonwealth, des inspections régulières vont être conduitespour déterminer si des espèces envahissantes ont été ammenées dans les eaux de Tristan.

Pour plus d’informations, visitez www.tristandc.com/newsofPXXI.php.

Photo: Geoffrey Fridjohn

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A F R I Q U E D U S U D

Unis contre Hydrilla

Tandis que les herbes aquatiques comme la jacinthe d’eau, la myriophylledes marais et l’azolla rouge continuent à ravager les plans d’eaud’Afrique du Sud, une nouvelle menace rôde dans le barrage de

Pongolopoort, à Jozini, dans l’extrême nord de la province du KwaZulu-Natal.

L’herbe sous-marine Hydrilla verticillata a été trouvée dans le barrage pourla première fois en 2002, mais cette année, elle s’est répandue si vite qu’ellecouvre désormais à peu près 680 ha de la surface totale de 16 000 ha. Lebarrage est une destination touristique importante car il est le seul à proposerla pêche au poisson tigre en Afrique du Sud, et les zones sévèrementinfestées d’Hydrilla ont été interdites d’accès pour limiter la prolifération del’herbe. Une campagne de sensibilisation a aussi été lancée, et toutes lesembarcations quittant le barrage doivent être nettoyées au jet d’eau àhaute pression pour enlever des résidus d’herbes.

Toutefois, l’expérience dans le sud-est des Etats Unis, où la lutte contre Hydrillaet son contrôle coûtent des millions de dollars chaque année, a montré quela lutte biologique offre la seule solution durable au long terme. L’Institutde recherche pour la protection des plantes d’Afrique du Sud enquête surla possibilité de relâcher des agents de lutte biologique, le plus communétant la mouche mineuse de feuilles Hydrellia pakistanae.

Au même moment, deux laboratoires de Floride aux USA conduisent desenquêtes destinées à trouver de nouveaux agents de lutte biologique pourattaquer la mauvaise herbe numéro 1 de l’état. Puisqu’on pense que la portéenaturelle de Hydrilla inclut une bonne partie de l’Asie, des parties du nordde l’Australie et quelques lacs en Afrique orientale et centrale, l’Universitéde Floride collabore avec ICIPE, basé au Kenya, pour identifier les ennemisnaturels de l’herbe en Afrique orientale. Le Laboratoire de recherche sur lesplantes envahissantes de Fort Lauderdale, USDA-ARS, pendant ce temps,travaille en collaboration avec le CSIRO en Australie sur des tests sur unpapillon aquatique de Sumatra, et avec l’Académie chinoise des sciences surla spécificité pratique d’un coléoptère aquatique de la famille Donaciinae.

Pour plus d’informations sur Hydrilla en Afrique du Sud, cf. Plant Protection NewsNuméros 67 & 68 sur www.arc.agric.za. Pour un rapport sur la recherche enbiocontrôle en Floride, cf. Biocontrol News and Information 27 (3), surwww.pestscience.com.

Î L E S C A N A R I E S

Des frontières poreusesfavorisent les envahisseurs

La faune et flore unique des Iles Canaries sont en train d’être submergéespar les espèces envahissantes qui sont arrivées de plus en plus nombreusesdepuis que les points de contrôle au sein de l’Union Européenne ont

été abolis au nom de la Convention de Schengen il y a une décennie.

Les officiels de ces îles, qui se trouvent à peu près à 115 km de la côte sud-ouest du Maroc, déclarent qu’une espèce envahissante pénètre leursfrontières tous les 17 jours, et qu’une espèce se transforme en une plaiecapable de modifier les habitats naturels et de menacer sérieusement lesespèces natives tous les six mois. On s’inquiète de savoir que les plantes etanimaux envahissants peuvent sérieusement mettre en danger les espècesendémiques des îles, qui ne se trouvent pas naturellement ailleurs dans lemonde. Environ 4 000 espèces endémiques ont été enregistrées sur lesCanaries, mais on estime que les espèces envahissantes ont déjà réduit cenombre de moitié sur les dernières 50 années.

Parmi les plus célèbres des espèces envahissantes se trouve l’écureuil deBarbarie, qui a décimé des plantes sur l’île de Fuerteventura, et la trèsagressive fourmi d’Argentine, dont les colonies grandissent très vite etexpulsent les fourmis indigènes et les autres insectes de leurs habitatsnaturels. La menace la plus récente vient du charançon du palmier rouge,connu sur place sous le nom de picudo rojo, qui a ravagé de nombreuxpalmiers typiques des Canaries ces derniers mois. Le coléoptère sembles’être répandu à partir d’arbres palmiers exotiques qui ont récemment étéimportés sur les îles.

Extrait d’un article par Renwick McLean du New York Times, 29 août 2006: www.nytimes.com

L E S I L E S D E L ’ AT L A N T I Q U E S U D

La lutte contre les envahisseurs dans le grand sud

La Commission européenne a alloué 1,3 million de livres sterling pour un projet de trois ansvisant à réduire la menace des espèces envahissantes dans l’Atlantique Sud. Le projet,qui sera géré par la Société royale pour la protection des oiseaux (RSPB), implique les îles

de St Hélène, les Malouines, Ascension, Tristan da Cunha et Géorgie du Sud.

La riche vie sauvage des îles attire des touristes du monde entier, mais on sait que les animauxenvahissants comme les rats et les souris ont causé des réductions significatives des populationsde certaines espèces, comme le troglodyte de Cobb, qui est endémique aux Malouines. SurTristan da Cunha, il y a tous les ans un “jour des rats” pour essayer de limiter leur nombre.

Les plantes envahissantes posent aussi un problème. Aux Malouines en particulier, plus d’un tiersdes espèces de plantes ont été introduites depuis que les hommes sont arrivés sur l’île. Laplupart ont été un bénéfice pour l’agriculture et le public, mais certaines sont envahissanteset transforment la structure de la végétation naturelle, comme le chardon vulgaire Cirsiumvulgare, qui forme des taillis denses et piquants. Le chardon est aussi considéré comme unparasite par les fermiers car il réduit la qualité des pâturages et de la laine.

Pour plus d’informations sur le projet, contactez Clare Miller, Manager du projet Atlantique Sud, RSPBsur [email protected]/.

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Photo: Javier de la Cruz

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A U S T R A L I E

Le loriquet à tête bleue devenuparasite à Perth

Le statut d’espèce envahissante du loriquet à tête bleue a récemment étéétendu par le gouvernement d’Australie Occidentale et inclut désormaisla ville de Perth. Les oiseaux avaient été déclarés parasites dans des zones

régionales de l’état, mais ils sont maintenant persona non grata à Perth aussi,suite à une augmentation de plaintes du grand public. En effet, nonseulement les oiseaux sont extrêmement bruyants, et crient continuellementen volant ou quand ils mangent, mais ils abîment aussi les récoltes de fruitsdans les jardins, salissent les extérieurs et les véhicules avec leurs déjections etsont en compétition avec d’autres oiseaux des jardins.

Plus sérieusement, le large groupe d’oiseaux vivant sur l’aéroport de Perth risquede poser une menace aux avions tandis que les viticulteurs de la Vallée du Cygneont reporté que les oiseaux endommageaient jusqu’à 30% des récoltes deraisin de table. Les oiseaux ont aussi un impact environnemental négatif carleur attitude agressive quand ils protègent leur source de nourriture et leurnid peut exclure les espèces indigènes. Finalement, ils ont le potentiel depasser la maladie des plumes et du bec aux perroquets sauvages et captifs.

Bien qu’il soit improbable que le loriquet à tête bleue soit éradiqué de Perth,des efforts seront faits afin de réduire son nombre dans certains lieux-clés. Onpense que la population de cet oiseau a commencé avec moins de 10 captifsgardés près de l’Université d’Australie Occidentale, mais elle atteint désormaisplus que 10 000 oiseaux.

Pour plus d'informations, visitez www.agric.wa.gov.au.

C H I N E

L’ampullaire brune liée à uneépidémie de méningite

Une épidémie de méningite à Pékin l’été dernier a été attribuée au

gastéropode Ampullaire brune, connu en Chine sous le nom de

«escargot Amazonien» ou fushouluo. L’hôpital de Pékin Friendship

s’est trouvé face au premier cas de méningite le 24 juin 2006, quand un

homme de 34 ans s’est présenté avec

un violent mal de tête et de la nausée

après avoir mangé un plat à base de

viande d’escargot froide au restaurant

Shuguo Yanyi. Avant la mi-septembre,

130 autres cas avaient été rapportés

dans la ville.

L’escargot est généralement con-sidéré comme sain et nutritif àmanger et il est servi comme plat findans de nombreux restaurants chinois.Si on le mange cru ou mal cuit, toute-fois, le nématode parasite Angiostrongylus cantonensis, qui est hébergépar l’escargot, peut se transmettre aux humains et causer une méningite àéosinophiles. La maladie a une période de latence moyenne de 10 jours,pendant lesquels les malades souffrent de maux de tête, de fièvre, devomissements et d’une rigidité de la nuque.

L’escargot a été introduit en Chine dans la province de Guangdong commesource de nourriture en 1981, mais en 1988 il avait infesté 1 700 hectaresde riz. Aujourd’hui, il est très répandu à travers le sud de la Chine, et provoquedes pertes économiques significatives en abîmant le riz et d’autres récoltesaquatiques.

Pour plus d'informations, visitez http://www.worldwatch.org/node/4517.

R O YA U M E U N I

Les 10 pires envahisseurs

L’Agence pour l’environnement du RU a publié une liste des dix piresespèces envahissantes dans le pays en août. En haut de la liste figurela renouée japonaise Fallopia japonica, originellement amenée en tant

que plante de jardin ornementale et qui a proliféré sur les berges de fleuveset les chaussées. La plante provoque de tels problèmes, causant des dégâtsaux bâtiments et aux routes et étouffant les espèces indigènes, qu’il est

devenu illégal de la planter et qu’il existe desrègles strictes pour l’enlever. L’agence arécemment publié des directives pour les agentsimmobiliers sur la manière de se débarrasser de laplante. On s’attend à ce que cette nouvelleapproche divise par deux le prix du nettoyage del’herbe, qui peut s’élever à 50 000 livres par acre.

L’écrevisse de Californie occupe la seconde placesur la liste des envahisseurs indésirables. Introduite

dans les années 1970 pour être élevée commercialement, elle a amenéavec elle le champignon qui provoque la peste de l’écrevisse, qui a décimél’écrevisse à pieds blancs indigène. L’écrevisse envahissante creuse aussi degrands réseaux de galeries dans les berges des rivières, qui les font s’écrouler.

Le vison, qui a été introduit il y a cinquante ans à des fins d’élevage, a aussiatteint le podium des pires. L’animal vit désormais en liberté et a causé desravages parmi les populations de nombreux oiseaux et petits mammifèresindigènes.

Les autres espèces sur la liste des 10 pires envahisseurs sont les plantessuivantes: la berce géante, l’hydrocotyle fausse-renoncule, la balsaminehimalayenne, le poivre des murailles d’Australie, la myriophylle des marais,ainsi que le crabe chinois à mitaines et le pseudorasbora, un petit poissond’eau douce d’Asie.

Extrait d’un article par Lewis Smith dans The Times, 4 août 2006.www.timesonline.co.uk

Les Nouvelles de l’invasion mondiale

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P O LY N É S I E F R A N Ç A I S E

La cicadelle pisseuse attaquéepar un ennemi

La cicadelle pisseuse aux ailes opaques a été introduite à Tahiti en 1999et se trouve désormais sur toutes les îles environnantes du groupe desIles de la Société, ainsi que certaines autres îles de Polynésie Française.

Sa prolifération extrêmement rapide était probablement due à des mouve-ments non régulés par avion ou par bateau entre les îles de plantesporteuses de masses d’œufs ou de nymphes.

A Tahiti, l’insecte a atteint des densités qui dépassent de loin celles de sarégion naturelle du sud-est des Etats-Unis ou dans les populations envahis-santes de Californie. A haute densité, cette cicadelle consommatrice dexylème est un parasite très nuisible car de copieuses quantités de ses déjec-tions aqueuses dégoulinent des arbres sévèrement infectés, ce qui lui avalu localement le surnom de « mouche pisseuse ». On pense que la prisecontinue et en grande quantité de xylème par des milliers de nymphes etd’adultes affamés a un effet délétère sur de nombreuses espèces de plantesen Polynésie Française. La mouche est suspectée de retarder la pousse dela plante et de provoquer une perte dans la production de fruits, surtoutles mangues. Mais la plus sérieuse inquiétude pour la région est de savoirque ce parasite pourrait transmettre la bactérie pathogénique Xylellafastidiosa, qui pourrait, potentiellement, avoir un effet désastreux surl’agriculture et la biodiversité des ces îles isolées.

Un programme de lutte biologique à l’aide de la guêpe mymaridae Gonato-cerus ashmeadi, qui pond ses œufs dans les œufs de cicadelles, a donc étéapprouvé en 2004. Les premiers lâchages ont eu lieu à Tahiti en mai 2005,et en octobre le parasitoïde avait colonisé l’île entière, y compris des zonesmontagneuses élevées. Une étude montre qu’il a été impitoyable sur lespopulations de cicadelles, résultant en une baisse de la présence de lacicadelle de plus de 95%. Suite à ce succès, le programme de lutte bio-logique va désormais être étendu à toutes les îles infectées par la cicadelleen Polynésie Française.

Pour plus d'informations, visitez Biocontrol News and Information 27 (3), surwww.pestscience.com, ou le site Internet du programme de lutte biologique:http://moorea.berkeley.edu/research/health/.

A U S T R A L I E

Bataille pour des noix de coco

Des palmiers oscillant au soleil symbolisent le style de vie détendu des tropiques, mais dans le nord duQueensland, ils sont au centre d’un débat public acrimonieux qui ne détend pas du tout la populationlocale. Les tours operators déclarent que les palmiers Cocos nucifera sont essentiels à l’ambiance

tropicale de l’état, car ils promettent de longues journées paresseuses passées à balancer dans des hamacsen buvant des boissons froides, et en regardant les eaux azurées de la Mer de Corail.

Mais les groupes de conservation détestent le palmier car il s’agit d’une espèce envahissante qui s’incrustesur la végétation indigène et prend de la place sur une bande de forêt tropicale littorale étroite, qui est undes types de forêt les plus rares au monde. Certains de ses opposants les plus farouches ont décidé deconduire une campagne ouverte de sabotage en injectant du poison dans les plus grands arbres, en coupantles plus petits, et en arrachant les graines germées. Leurs tactiques de guérilla les ont transformés en ennemispour la communauté locale mais ne sont pas strictement illégales car les arbres n’ont pas un statut protégé.

Les cocotiers ont été plantés en Australie par des pionniers du 19ème siècle et plus tard le long de la côteisolée du Queensland du Nord par des immigrants après-guerre et, dans les années 1970, des bandes dehippies.

Extrait d’un article par Nick Squires de The Christian Science Monitor, 14 septembre 2006: www.csmonitor.com

N O U V E L L E Z E L A N D E

De la didymo chez les Kiwis

BioSecurity Nouvelle Zélande renforce sa campagne de sensibilisationcet été afin de limiter la prolifération de didymo sur l’Ile du Sud, et del’empêcher d’atteindre l’Ile du Nord. Didymosphenia germinata est

une algue d’eau douce indigène à l’Europe du Nord et à l’Amérique duNord, mais on l’a découverte dans la rivière Waiau de Southland en octobre2004. Depuis, on l’a trouvée dans de nombreux autres cours d’eau etrivières de l’Ile du Sud, mais en novembre 2006, on ne l’avait toujours pasdétectée sur l’Ile du Nord.

La didymo est une diatomée qui n’est pas visible à l’œil nu jusqu’à cequ’elle forme de larges colonies. Elle s’attache à des pierres, des plantes outout ce qui se trouve dans l’eau vive et peut se reproduire jusqu’à formerde denses tapis bruns qui réduisent l’habitat disponible pour les poissonsd’eau douce, les plantes et les invertébrés. Les tapis sont visqueux, ce quia amené les Néo-Zélandais à la surnommer “morvelle de roche”, mais ellefait penser au coton mouillé au toucher.

Le budget 2006 de BioSecurity Nouvelle Zélande pour la didymo était de6,5 millions NZ$, dont 2 millions doivent aller à la recherche. Six étudesscientifiques ont été faites sur le monitoring de la dydimo, la détection,l’écologie, la survie, la lutte et les effets de la didymo sur les truites. Lacampagne de sensibilisation est axée sur un changement d’attitude dupublic, dans le but de minimiser une prolifération de l’envahisseur. Leslogan “Vérifiez, nettoyez, séchez” est publicisé pour encourager lesutilisateurs d’eau douce à chercher des traces d’algues avant de quitter unevoie d’eau, à nettoyer toutes les embarcations etc. avec une des solutionsrecommandées ou bien de laisser sécher 48 heures avant de pénétrer dansun autre cours d’eau.

Pour plus d'informations, visitez www.biosecurity.govt.nz/publications/biosecurity-magazine/issue-71/didymo.

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Photo: 1999 The Regents of the University of C

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Une campagne publique s’est tenue aux Sey-

chelles en août 2006 pour sensibiliser

le public aux menaces posées par les

espèces envahissantes aquatiques, et pour

identifier de possibles solutions de lutte.

La campagne était la composante finale

d’un projet initié en 2004 par l’UICN, en

partenariat avec le Centre des Seychelles

pour la recherche marine et la technologie

(SCMRT-MPA) et le Ministère de l’environne-

ment et des ressources naturelles.

Le Projet des espèces aquatiques introduites,

financé par la Fondation Total, visait à identifier

les espèces non-indigènes aux Seychelles, à ren-

forcer les moyens d’action du personnel et des institutions

impliquées dans l’évaluation, et à améliorer la connaissance

du grand public sur les impacts que les organismes intro-

duits peuvent avoir sur l’écologie et l’économie du pays.

Une enquête pilote avait été entreprise en avril 2004,

juste après que le projet ait commencé, afin de préparer une

évaluation à grande échelle. Tôt en 2005, un atelier de ren-

forcement des capacités a été organisé pour former une

équipe de spécialistes locaux à la détection et aux procé-

dures d’évaluation des espèces introduites dans les ports et

les environnements de récifs de corail.

Une enquête de fond a par la suite été menée en mai 2005

pour identifier les espèces natives et les introduites à Port

Victoria et dans le Parc aquatique de Sainte Anne. On a

recueilli des échantillons sur onze sites et les espèces ramassées

ont été envoyées vers des experts internationaux en

taxonomie pour identification. Sur un total de 330

espèces, trois étaient introduites: les amphipodes

Ericthonius braziliensis et Stenothoe valida et

l’éponge Mycale cf. cecilia. Bien que ces espèces

ne soient pas connues pour avoir causé des

dommages dans les Seychelles jusqu’à

présent, leur présence indique que la menace

des espèces envahissantes est réelle et

qu’elle doit être adressée.

Les résultats de cette enquête de base

ont été diffusés pendant la campagne de

sensibilisation d’août 2006, qui incluait des

présentations, des expositions, des programmes radio, des

compétitions d’écoles et la distribution de matériel péda-

gogique. Un atelier pour les parties concernées s’est aussi

tenu afin de discuter des stratégies de lutte contre les

espèces introduites dans les Seychelles.

Peu de temps après, le gouvernement des Seychelles

désigna une zone dans ses eaux territoriales où les bateaux

en visite pouvaient échanger leurs eaux de lestage avant

d’entrer dans Port Victoria. Le site se situe à environ 100 km du

port, et situé dans une zone où les courants devraient réussir

à emporter des organismes rejetés loin en eau profonde. Il

est clair que le Projet des espèces introduites aquatiques a

réussi à éveiller les consciences sur le sujet et que le problème

est pris très au sérieux par cette nation insulaire idyllique.

Pour plus d’informations, visitez http://www.iucn.org/themes/marine/invasives/coralreefs/seychelles/campaign.htm

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Les Seychelles font la lumièresur les envahisseurs marins

Une formation sur lesenvahisseurs marins de la Mer Noire et dela Mer Caspienne La deuxième partie de la formation du GISP sur la lutte

contre les espèces envahissantes dans des environnements

aquatiques ou côtiers s’est tenue du 23 au 27 octobre 2006 à

Istanbul, en Turquie. Un total de 23 participants représentant

10 pays de la région des mers Noire et Caspienne ont participé

à la formation, qui était destinée à aider les pays à planifier,

à prévenir et à minimiser les impacts des espèces envahis-

santes aquatiques.

La formation était tenue par la Commission de la Mer

Noire et financée par le Programme des mers régionales de

l’UNEP. Des experts internationaux ont donné les 8 modules

de la formation, qui couvrent tous les aspects de la lutte

contre les espèces envahissantes dans des habitats marins et

côtiers, avec un accent particulier sur la prévention mais

aussi la détection et des stratégies de réponse aux incur-

sions. Des experts de la région étaient invités à présenter des

études de cas sur les problèmes liés aux invasions significa-

tives qui ont déjà eu lieu dans les mers Noire et Caspienne.

Entre autres, ces deux mers ont gravement souffert de

l’invasion de la groseille de mer Mnemiopsis leidyi. On a

reporté des centaines de millions de dollars de pertes

annuelles suite à l’effondrement de pêcheries causé par la

prolifération de ce mangeur de plancton. Toutefois, on a

récemment assisté à une certaine amélioration dans les

pêcheries de la Mer Noire suite à l’introduction de l’invertébré

Beroe ovata, qui se nourrit de Mnemiopsis. Même s’il était

accidentel, cet exemple de bio-contrôle a été très efficace

dans la réduction de populations de Mnemiopsis, et aucun

effet négatif sur d’autres espèces n’est à déplorer. On

prévoit que Beroe ira aussi vers la Mer Caspienne, où on

débat encore pour savoir s’il sera aussi efficace pour réduire

les densités de Mnemiopsis. Certaines autorités recom-

mandent l’introduction intentionnelle de Beroe dans la Mer

Caspienne afin de faciliter le procédé.

Les participants à la formation ont eu ample temps de

débattre de ce sujet comme exemple pratique des stratégies

présentées. Un voyage d’étude sur un bateau fourni par

l’Université d’Istanbul a permis aux participants d’enquêter

directement sur les zones envahies du Détroit du Bosphore.

Des dragages ont révélé de fortes densités du gastéropode

prédateur Rapana venosa, qui est un parasite écologique

dans la Mer Noire depuis de nombreuses années, à cause de

son impact sur les communautés benthiques. On a limité

quelque peu sa prolifération en le récoltant régulièrement

afin de l’exporter vers des marchés étrangers, et on le considère

comme une ressource importante dans la région.

La formation a été généralement bien reçue par les

participants, et a déjà entraîné un intérêt dans des activités

de suivi dans certains des pays. Due à la position encerclée des

Mers Caspienne et Noire, une coopération régionale se doit

d’être un objectif clair dans les initiatives futures. La structure

du Programme de l’UNEP pour les mers régionales offre un

vecteur parfait pour véhiculer de telles initiatives, aidant à

abattre certains problèmes politiques contentieux qui ont

constitué un blocage dans les relations entre certains pays.

La formation a été une première étape positive vers un accord

régional sur des stratégies et des actions qui entraîneront la

protection de ces zones marines importantes.

Article et photos par Adnan Awad, animateur de la formation.

GAUCHE: Un ratissage benthique révèle de hautes densités de rapana venosaenvahissant.DROITE: Istanbul l’exotique hébergeait la formationEN BAS: Un voyage d’étude sur un bateau de recherches a permis aux participants dela formation d’enquêter directement sur les zones envahies du Détroit du Bosphore.

DU NOUVEAU EN PROVENANCE D’AMÉRIQUE DU NORD

Invasive Species in the Pacific Northwest Edité par P. D. Boersma, S. H. Reichard, et A. N. Van Buren

Même si ce livre se concentre sur lePacifique Nord-Ouest, et couvre 108espèces qui inquiètent dans la région,il est sûr de devenir un outil de réfé-rence. Il offre des profils complets desenvahisseurs végétaux et animauxaquatiques et terrestres, qui ne sontpas tous présents pour le momentdans le Pacifique Nord-Ouest.

Chaque espèce est passée enrevue dans un encadré de deuxpages qui comprend une descriptionphysique, une photographie couleur,une carte de distribution ainsi quedes résumés de son impact sur les

communautés indigènes, son moyen de contrôle principal et lesméthodes de gestion, son historique et ses invasions.

Le livre suggère des actions aux individus qui souhaitentréduire la prolifération des espèces envahissantes, et parlent despréférences d’habitat des espèces envahissantes du PacifiqueNord-Ouest; la liste des 100 espèces les plus envahissantes dumonde de l’Union mondiale de protection de la nature (UICN), etun questionnaire destiné à évaluer l’impact écologique et sonpotentiel d’invasion.

Ce livre à couverture souple de 276 pages est publié par “theUniversity of Washington Press” et peut être commandé à traversleur site www.washington.edu/uwpress, ou à partir de nombreuxsites d’achat de livres en ligne. Comptez approximativement 30 USDou 20 GBP. ISBN 0-295-98596-8

Native Alternatives to InvasivePlantsCe manuel coloré fournit une pléthored’informations sur la manière dont uneapproche écologique du jardinage peutaider à mitiger l’impact des espècesde plantes envahissantes sur lesenvironnements locaux.

Le manuel est le dernier en sériedes guides “All Region” publié par leJardin botanique de Brooklyn à NewYork, et il constitue la suite d’uneédition précédente, Invasive Plants:Weeds of the Global Garden [Plantesenvahissantes: les mauvaises herbes

du jardin mondial]. Publié en 1996, ce livre montrait commentpresque la moitié des plantes envahissantes dégradant les habitatsnaturels des Etats-Unis étaient introduites intentionnellement àdes fins horticoles. Pendant la décennie interventionniste qui asuivi, le Jardin a reçu de nombreuses requêtes pour un ouvraged’accompagnement qui offrirait des alternatives écologiquementsûres à ces plantes envahissantes dans un format qui serait faciled’utilisation par les jardiniers.

Le manuel inclut des sections d’introduction sur la manièred’empêcher des invasions de plantes, et le rôle des managersd’équipes de nettoyage des bas-côtés; ainsi qu’une encyclopédied’arbres, de buissons, de plantes grimpantes, de plantes herbacées,et d’herbes. Chaque profil contient un encadré avec les“Caractéristiques d’un coup d’œil” qui souligne les traits les plusattirants de la plante, ainsi que des trucs pratiques sur la culture.

Le livre peut être commandé sur de nombreux sites d’achat delivres en ligne au prix de 9,95 USD. ISBN 978-1-889538-74-7

UN GUIDE SUR LES ESCARGOTS “GOLDEN APPLE”

Global advances in the ecology andmanagement of golden apple snailsEdité par Ravindra C. Joshi et Leocadio S. Sebastian

Cet ouvrage, publié par l’Institut derecherche sur le riz des Philippines (PhilRice),représente la plus complète référence à cejour sur ce gastéropode considéré commeune des espèces exotiques envahissantesles pires au monde. Connu communémentsous le nom de GAS (ou Pomacea canalic-ulata Lamarck), c’est un parasite sérieuxpour le riz en Asie du sud-est et il adésormais aussi envahi Hawaï et le sud desEtats- Unis.

Le livre contient 500 pages organisées en 24 chapitres. Il couvredifférents aspects de la taxonomie de l’escargot, ses impacts surles écosystèmes aquatiques et la santé des fermiers; les abus etles mauvaises utilisations de pesticides, ainsi que des rapports surchaque pays que l’escargot a envahi. Certains chapitres sontconsacrés à son utilisation dans l’alimentation, à son contrôle desmauvaises herbes dans les rizières, et à des informationspratiques sur les options de gestion et de lutte.

L’ouvrage coûte 102 USD pour les pays développés et 52 USDpour les pays émergents et peut être commandé directementauprès de PhilRice: http://www.philrice.gov.ph.ISBN 978-971-9081-31-9

LE BIOCONTRÔLE PROUVE SA VALEUR

Assessment of the Economic Impact of Australian weedbiological controlPar AR Page et KL Lacey, AECgroup

Le Centre de recherche coopérative pourla lutte des mauvaises herbes australi-ennes, communément connu sous le nomde “Weeds CRC” a publié un rapport surune enquête récente par le Groupe AEC Ltdqui passait en revue tous les programmesde biocontrôle conduits en Australiedepuis 1903, et confirmait que cetteméthode de lutter contre les espècesenvahissantes constituait un excellentretour sur l’investissement.

Sur les 103 ans de la revue, et les 29programmes examinés, les 14 programmesqui ont atteint leur objectif ont rapportéun bénéfice annuel total moyen de 95,3 millions de dollars pourun investissement annuel moyen de 4,3 million de dollars, soit unrapport bénéfice / coût de 23 pour 1. Dans le cas du programmearrivé en tête, toutefois, qui impliquait 35 ans de recherche sur lebiocontrôle du figuier de Barbarie, ce rapport bénéfice / coûtsautait à un incroyable 312 pour 1. Les pertes totales desprogrammes sans succès sur 103 étaient relativement basses, à 15millions de dollars.

Il était rare de pouvoir quantifier les bénéfices sociaux etenvironnementaux des programmes dans l’étude économique,même si ces bénéfices étaient substantiels dans chacun de cesdeux domaines.

En conclusion, l’étude soulignait que même si chaqueprogramme a pu être considéré comme à haut risque, le biocon-trôle a répétitivement offert des solutions efficaces et long termepour un investissement initial extrêmement bas, ce qui motive uninvestissement dans ce genre de recherche.

Ce rapport est le 10ème dans la Série technique publiée par“Weeds CRC”. La totalité du rapport de 164 pages, ou unrésumé plus facile à lire, peuvent être téléchargés sur le site:www.weeds.crc.org.au.

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Publications récentes

LUMIÈRE SUR LES TÉPHRITES

Field Guide to the management of economically importantTephritid fruit flies in AfricaEdité par S Ekesi et MK Billah

Le Centre international de physiologie etd’écologie des insectes (ICIPE) a publié unmanuel complet sur les téphrites d’Afrique. Ilfournit des informations sur le cycle de vie, lessymptômes des dégâts, la composition desespèces, la distribution et les plantes hôtes desprincipales téphrites attaquant les fruits et leslégumes du continent. L’objectif, les outils etméthodologie pour la surveillance et la destruc-tion de la téphrite, ainsi que le traitement et lamanipulation des fruits hôtes sont aussi des sujets

complètement couverts, avec de brèves sections sur les précautionsde sécurité qui doivent être prises.

Ce manuel de sept chapitres coûte 30 USD et peut être ordonnévia courriel à [email protected].

DIRECTIVES POUR LES EEE DANS L’AQUACULTURE

Alien Species in Aquaculture: considerations for responsible usePar Chad L Hewitt, Marnie L Campbell et Stephan Gollasch

Cette publication est issue du projet, “S’occuperdes espèces envahissantes dans les systèmesd’aquaculture”, mis en place conjointement parl’UICN et la division des pêcheries du gouverne-ment chilien. Le projet se destine à réduire lesmenaces posées par l’utilisation des espècesenvahissantes dans les systèmes d’aquacultureen fournissant des méthodologies pour évaluerles risques d’invasions, et pour contrôler etgérer les fuites et les invasions quand il y en a.

L’aquaculture est un des secteurs les plus importants et en pleinecroissance dans les pêcheries, mais la plupart des installations dansl’environnement aquatique, en particulier dans les pays émergents,dépendent des espèces envahissantes, surtout pour réduire lescoûts en utilisant des débouchés R&D déjà disponibles et desmarchés d’exploitation existants.

Afin de partager les conclusions du projet chilien, et aussi derendre disponibles les informations aux dirigeants, cette publicationde directives a été commanditée en demandant aux auteurs demettre l’accent sur les besoins des pays émergents. Le produit finalinclut des accords applicables internationaux et régionaux, troisexemples de réponses nationales à ce problème et les facteurs quidoivent être pris en compte quand on décide d’utiliser des espècesenvahissantes dans des buts d’aquaculture.

Le document est disponible sur http://www.iucn.org/dbtw-wpd/edocs/2006-036.pdf.

LES CANAUX COMME COULOIRS

Bridging Divides: Maritime Canals asInvasion Corridors Par Stephan Gollasch, Bella S. Galil et Andrew N. Cohen

En faisant disparaître les barrières naturelles eten permettant le transport des embarcations,les canaux maritimes favorisent la dispersiondes organismes aquatiques, et fournissent denouvelles opportunités à une dispersion natu-relle. Cet ouvrage est le premier à évaluer lesdommages des trois principaux canauxmaritimes; ceux de Kiel, de Panama et de Suez,

comme chemins d’invasion pour les biotes exotiques. Les troiscanaux diffèrent dans leurs régimes hydrologiques, les types debiotopes qu’ils connectent, et leur perméabilité aux invasions.

Cet ouvrage à couverture dure de 315 pages, constitue leVolume 83 de la série Monographiae Biologicae, publiée par Springer.Son prix de vente est approximativement 120€ ou 160 USD et peutêtre commandé directement de www.springer.com.ISBN-10: 1-4020-5046-1 / ISBN-13: 978-1-4020-5046-6

LES CHOSES DU MARAIS ET LES MONSTRES VERTS

L’agence Black Dog Productions a créé trois petitscourts-métrages afin de sensibiliser le grand publicsur les espèces envahissantes d’une manière gaie etoriginale.

Le premier, “Knotweed” (la renouée (Polygonumspp), en anglais), a été créé originellement pour letravail de proximité du Comité pour les mauvaisesherbes nocives de Whatcom County et la Ville deBellingham, Washington, aux USA. Le dernier plan dela vidéo montre pendant 30 secondes les numérosde contact pour l’initiative de Whatcom County dans la lutte contrela renouée, mais il est possible de personnaliser cette page pour 125USD. Pour ce prix, on a une copie de la vidéo dans un format au choix(comme Quick time, DVD, ou cassette mini-dv) de la plus hautequalité et tout à fait prêt à être diffusé ou câblé sur des chaînes detélévision ou dans des cinémas, ainsi qu’une copie en VHS.

La seconde vidéo “L’homme–branchies” se focalise sur lesenvahisseurs aquatiques, et a été créé pour la Commission deconservation des poissons et de la nature de Floride. Plusrécemment, l’équipe a récidivé avec une sorte de chondrille, et plusprécisément la menaçante Chondrilla juncea.

Les trois courts-métrages peuvent être téléchargés sur le site de“The Nature Conservancy”, page de l’Initiative mondiale sur lesespèces envahissantes, sous forme de 3 vidéos de 4 MB en mp4, etvus en Quick time-version 6 ou ultérieure. Adresse: http://tncweeds.ucdavis.edu/outreach.html#knotweed.

LES DERNIÈRES BROCHURES DU GISP

Afin d’approfondir les connaissances sur le véritable impact socio-économique des espèces envahissantes, le GISP a récemment com-missionné une recherche sur les effets des infestations d’espècesexotiques sur les moyens de subsistance des communautés ruralespauvres. La plupart des études sur les impacts économiques desenvahisseurs ont été entreprises au niveau macro- économique;mais à l’intérieur des pays, ce sont généralement les communautésrurales qui sont le plus menacées car leur gagne-pain est souventpresque exclusivement basé sur l’agriculture, la foresterie et lespêcheries. C’est particulièrement le cas dans les pays émergents, oùla majorité de la population rurale est pauvre et très dépendantedes produits basés sur la biodiversité pour la nourriture, lecombustible et le matériel de construction.

Une brochure de 16 pages intitulée “Invasive Species and Poverty:exploring the links” [Espèces envahissantes et pauvreté: une explo-ration des liens] résume les conclusions principales de cette recherche,ainsi que d’autres informations qui vont dans le même sens.

Le GISP est aussi actif dans un programme de travail conjointavec le Programme des mers régionales de l’UNEP, pour lequel il aconduit différentes analyses de besoins, et des formations sur lesespèces envahissantes aquatiques et côtières. La brochure “InvasiveSpecies – a growing threat in Regional Seas” [Espèces envahissantes:une menace grandissante dans les mers régionales] vise à sensi-biliser au sujet du problème à travers différentsprogrammes sur les mersrégionales du monde, et sou-ligne les initiatives déjà en placedans certains des programmespour faire face à cette menace.Les deux brochures peuventêtre téléchargées commefichiers PDF: www.gisp.org/ publications/brochures.index.asp

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Moses KairoMoses Kairo travaille avec les espècesenvahissantes depuis des années, etle partenariat du GISP se félicite depouvoir profiter de sa riche expertise,et l’a nommé membre de sonComité technique de conseil.

Même si ses racines sont enAfrique, Moses est pour le moment

basé à Tallahassee, en Floride, où il est Directeur du centrepour le contrôle biologique, un partenariat entre l’Universitéagricole et mécanique de Floride (FAMU), le Service derecherche agricole de l’USDA (ARS) et le Service d’inspectionde la santé animale et végétale (APHIS). Il est aussi Professeurassocié d’entomologie au Collège des sciences d’ingénierie,technologie et agriculture de la FAMU, ce qui fait qu’en plusde ses responsabilités dans l’administration et la direction scien-tifique du Centre, il a tous les devoirs de recherche etd’enseignement d’un membre de la faculté.

Lui-même a étudié à l’Université de Nairobi dans les années1980. Après son diplôme, il a travaillé comme entomologisteà l’Institut de recherche agricole Kenyan, où son travail s’estcon-centré sur la lutte intégrée contre les parasites du café.Par la suite il fit un Master en sciences dans cette branche àImperial College, à Londres; puis il retourna au Kenya pourmener des recherches sur les parasites du maïs. Pendant cetemps; il était aussi impliqué dans les tous premiers effortspour relâcher des agents de biocontrôle contre la Salvinieprès du Lac Naivasha.

En 1991, il rejoignit CAB International au RU, et travailla surdifférents projets de lutte biologique sur les pucerons envahis-sants et parasites en Afrique et au Moyen Orient tout en faisanten même temps son doctorat à l’Université de Londres. Il futmuté au Centre régional Caraïbes et Amérique Latine de CABI(CLARC) en 1996 pour mener un projet régional impliquant15 pays contre la cochenille envahissante rose de l’hibiscus, quise répandait rapidement à travers les Caraïbes en semant ladévastation. En tant que directeur du CLARC, Trinidaddemeura sa base d’opérations pour presque 10 ans, pendantlesquels il mena les activités de développement de CABI dansles Caraïbes et l’Amérique Latine, y compris plusieurs projetssur les envahissants. Il continue d’être activement impliquédans la région en tant que membre du Groupe de travailcaraïbe inter-agences sur les espèces envahissantes.

Moses est marié à Maryann, et ils ont deux enfants,Margaret, 18 ans, et Johann, 12 ans. Quand il a le temps,Moses aime la marche et jouer au tennis de table, mais cequ’il aime peut-être plus que tout, c’est juste passer du tempsavec sa famille.

Geoffrey HowardDepuis plus d’une décennie,Geoffrey Howard est un Coordi-nateur de programme régionalpour l’UICN en Afrique Orientaleet donc un des piliers du mouve-ment mondial pour la protectionde la nature. Récemment, avec lareconnaissance générale du fait

que les invasions biologiques représentent une des plusgrandes menaces à la biodiversité, ses efforts se sont deplus en plus orientés vers la prévention et la lutte contre lesinvasions. Aujourd’hui, Geoffrey est le point focal du secré-tariat du GISP pour les problèmes sur les espècesenvahissantes et un représentant en alternance au comitéde direction du GISP.

Geoffrey est né et a grandi à Adelaïde, en Australie, oùil a obtenu son Doctorat en parasitologie vétérinaire et enécologie liée aux moutons. En 1973, désireux d’ “étendreses horizons au delà des kangourous et des moutons”, ils’installa en Afrique afin de prendre un poste de professeuren zoologie à l’Université de Zambie à Lusaka. Il resta àl’université jusqu’en 1989, gravissant les marchesacadémiques, et puis fut pendant une année consultantinternational, spécialiste en recherche et en formation surles zones humides. Il rejoignit l’UICN à Nairobi en 1991, entant que Coordinateur régional pour les zones humidespour de longues années, tout en maintenant ses liens avecles universités en tant que professeur honoraire, superviseurde thèses et examinateur externe.

Geoffrey est l’auteur d’une liste impressionnante depublications, entre autres la brochure “Alien invasive speciesin Africa’s wetlands: some threats and solutions” [les espècesexotiques envahissantes dans les zones humides d’Afrique:menaces et solutions], qu’il a écrit en coopération avecSusan Matindi. Actuellement, il est responsable de laproduction de nombreux plans de travail et de rapportsd’avancées pour le Programme de l’UICN en Afrique del’Est, qui couvre les activités de 10 pays en Afrique de l’Est,la corne de l’Afrique et l’ouest de l’Océan Indien, qui sonttous affectés par des espèces envahissantes, dans dessystèmes terrestres, d’eau douce ou marins.

Quand il réussit à trouver une pause dans son emploi dutemps, Geoffrey s’envole dans les cieux à bord de n’importequel petit avion disponible, ce qui lui donne une vue aériennede l’avancée insidieuse des espèces envahissantes sur lepaysage africain. Bien sûr, cela lui rappelle aussi qu’après lapluie vient le beau temps et il espère encore que la bataillecontre les envahisseurs peut être gagnée.

Des gens contre les envahissants

Survol des évènements sur les EEE

DATE EVÉNEMENT LIEU COORDONNÉES ET DÉTAILS

2007

30-31 Janvier Nature & plantes envahissantes: trouver des Monterey, http://www.weedcenter.org/calendar/wildlifeinvasive%20plant%20flyer.pdfpoints communs pour protéger la diversité Californie, USAécologique.

5-8 Février Meeting annuel de la Société américaine San Antonio, Texas, USA http://www.wssa.net/society/2007brochure.pdfde malherbologie

26-28 Février CBD: Troisième meeting de coordination pour Lusaka, Zambie http://www.biodiv.org/default.shtmlles gouvernements et les organisations implémentant et/ou finançant des activités de renforcement de moyens dans la biosécurité

26 Février – Société World Aquaculture: Aquaculture 2007 San Antonio, Texas, USA http://www.was.org/meetings/WasMeetings.asp2 Mars

13-15 Mars Meeting annuel de la Société occidentale Portland, Oregon, USA http://www.wsweedscience.org/de malherbologie

20-22 Mars 9ème Conférence annuelle du sud-est sur les Athens, Georgie, USA http://www.gaeppc.org/meeting07.htmlplantes exotiques parasites – Aller dans la même direction: Coopération dans la lutte contre les plantes envahissantes

26-30 Mars Mesures phytosanitaires de la commission de la Rome, Italie http://www.ippc.int/IPP/En/default.htmConvention pour la protection des végétaux (IPPC) 2ème session

27-31 Mars Rats, humains, & leurs impacts sur les îles: Hawaï, USA http://www.botany.hawaii.edu/faculty/drake/Rodents2007.htmintégrer l'écologie historique et contemporaine – une conférence interdisciplinaire

15-20 Avril 3ème Congrès mondial des jardins botaniques Wunan, Chine http://www.3gbgc.com/index.asp

17-20 Avril Meeting technique sur le serpent brun des arbres Tumon Bay, Guam http://www.hear.org/announcements/pdfs/2007btstechmeeting.pdf

23-27 Avril 12ème Symposium international sur le contrôle Montpellier, France http://www.cilba.agropolis.fr/symposium2007.htmlbiologique des mauvaises herbes

20-25 Mai 13ème Colloque international sur les amphipodes Tihany, Hongrie http:// www.blki.hu/13thICA

21-24 Mai 5ème Conférence internationale sur les Cambridge, http://web.mit.edu/seagrant/bioinvasion2007/index.htmlbio-invasions aquatiques Massachusetts

23-25 Mai Conférence internationale sur la fourmi Hawaï, USA http://www.invasivespeciesinfo.gov/news/calendar.phpenvahissante du Pacifique

18-21 Juin 14ème Symposium européen de la société de Hamar, Norvège http://www.ewrs.orgrecherche sur la malherbologie

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DES RATS, DES HUMAINS, ET LEURS IMPACTSSUR LES ÎLES

Du 27 au 31 mars 2007, l'université de Hawaï accueillera

la conférence interdisciplinaire “Rats et humains et leurs

impacts sur les îles: intégrer les écologies historique et

contemporaine". La colonisation des îles par les humains

a transformé radicalement les environnements insulaires

via la déforestation, l'utilisation du feu, et l'introduction

d'espèces exotiques. L'impact de rats envahisseurs a été

particulièrement grave sur la flore et la faune native de

certaines des îles, et une coopération entre écologistes,

paléo-écologistes et archéologues pourrait servir à mieux

comprendre leur rôle dans les transformations environ-

nementales.

14ÈME SYMPOSIUM DE LA SOCIÉTÉ EUROPÉENNE DE RECHERCHE EN MALHERBOLOGIE

La Société européenne de recherche en malherbologie est une organisation

internationale qui fait la promotion et coordonne la recherche scientifique

dans tous les aspects de la science des mauvaises herbes. Son 14ème

symposium se tiendra à Hamar, en Norvège, entre le 18 et le 21 juin 2007,

et inclura des présentations sur:

• Les plantes envahissantes et la lutte biologique contre les mauvaises herbes

• La lutte chimique contre les herbes et les technologies intelligentes

• Les interactions entre les récoltes et les méthodes non-chimiques

• La dynamique temporelle et spatiale des herbes

• La résistance aux herbicides dans les herbes et les récoltes

• La biologie des mauvaises herbes

• La biodiversité et les communautés d'herbes.

Dates importantes des manifestations des EEE

DATE EVÉNEMENT LIEU COORDONNÉES ET DÉTAILS

1-5 Juillet 21ème Conférence annuelle de la Société pour Port Elizabeth, http://www.conbio.org/2007la protection de la nature Afrique du Sud

2-6 Juillet CBD : 12ème meeting du Groupe subsidiaire de Paris, France http://www.biodiv.org/default.shtmlconseil scientifique, technique et technologique (SBSTTA-12)

23-27 Juillet Symposium International sur les poissons Université d'Exeter, http://www.fsbi.org.ukexotiques: biologie intégrée des réussites Royaume Unid’acclimatation et dispersion – Société des pêcheries des Iles Britanniques

Août, 2007 Meeting annuel du réseau d’apprentissage du Samoa Américaines http://www.sprep.org.ws/Pacifique sur les envahisseurs (SPREP)

7-9 Août Symposium international: Lutter contre les Fort Collins, http://www.invasivespeciesinfo.gov/news/calendar.phpenvahisseurs vertébrés Colorado, USA

17-21 Sept 9ème Conférence internationale sur l’écologie et Perth, Australie http://www.congresswest.com.au/emapi9/la lutte contre les invasions de plantes exotiques (EMAPI9)

20-22 Symposium 2007 du Conseil de Californie sur San Diego, http://www.cal-ipc.org/symposia/nextyear.phpSeptembre les plantes envahissantes Californie, USA

23-27 15ème Conférence internationale sur les Nihmegen, Pays-Bas http://www.icais.orgSeptembre espèces envahissantes aquatiques

1-4 Octobre 2nde Conférence internationale sur Ile du Prince Edward, http://www.whoi.edu/institutes/OLI/activities/seasquirt-2007.htmll'ascidie envahissante Canada

2-6 Octobre 21ème Conférence de la Société de Colombo, Sri Lanka http://www.apwss21.lk/malherbologie Asie-Pacifique (APWSS)

15-18 Octobre 16ème Congrès international sur la protection Glasgow, http://www.bcpc.org/iapps2007/des plantes Royaume Uni

28 Octobre au 12ème Conférence sur les lacs du monde Jaipur, Inde http://www.taal2007.org2 novembre

29 Octobre au Meeting du Groupe de travail de la Convention Rome, Italie http://www.ippc.int/IPP/En/default.htm2 novembre internationale sur la protection des végétaux

(CIPV) sur le comité de standards

5-9 Novembre Meeting CIPV (IPPC) sur le comité de standards Rome, Italie http://www.ippc.int/IPP/En/default.htm

26 Octobre – Meeting annuel de l'organisation des sciences Victoria, BC, Canada http://www.pices.int4 Novembre (aquatiques du Nord Pacifique (PICES)

2008

18-22 Février CBD: 13ème meeting Groupe subsidiaire de Rome, Italie http://www.biodiv.org/default.shtmlconseil scientifique, technique et technologique (SBSTTA-13)

Mai 9ème meeting de la conférence des parties à la Allemagne http://www.biodiv.org/default.shtml Convention sur la diversité biologique (COP-9)

6-10 Mai 3ème Symposium européen sur la Aguadulce, Espagne http://www.whitefly.org/EWSIII_2007/EWSIII.aspmouche blanche

19-23 Mai Aquaculture World 2008 Busan, Corée http://www.was.org/meetings/WasMeetings.asp

16-26 Octobre Meeting annuel de l’organisation des sciences Dalian, Chine http://www.pices.intaquatiques du Nord Pacifique (PICES)

Cette liste est composée en grande partie à partir d’une mise à jour mensuelle fournie par le Dr Richard Orr, Assistant directeur pour le Conseil national en politique internationale et laprévention des espèces envahissantes, Washington, DC. Merci de lui envoyer un courriel à [email protected] pour être inscrit sur la liste d’envoi ou pour avoir votre évènement surles EEE mis sur la liste.

Le Secrétariat du Programme mondial sur les espèces envahissantes a été financé par de généreuses contributions de la Banque mondiale à travers le Programme de partenariat de laBanque des Pays-Bas et le Fonds pour les bourses de développement. Nous remercions ces organisations et les autres contributeurs chaleureusement pour leur soutien, leur coopérationet leur engagement.

Merci aussi à ceux qui nous ont gracieusement prêté leurs photographies à des fins de sensibilisation.

GISP, South African National Biodiversity Institute

Private Bag X7, Claremont 7735

Cape Town, Afrique du Sud

Situé au Jardin Botanique national de Kirstenbosch

Rhodes Drive Claremont, Cape Town, Afrique du Sud

Tel: +27 (0)21 799 8836 • Fax: +27 (0)21 797 1561

Courriel: [email protected] • Web: www.gisp.org

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