LA BALLADE POUR LE COUSCOUS Dans les auberges parisiennes, On sert maintenant, très souvent Un...

9
LA BALLADE POU rges parisiennes, enant, très souvent nt qu'il m'en souvienne, ait jamais avant. fabrique en série bien plaire à tous, vé d'Algérie le le coucous

Transcript of LA BALLADE POUR LE COUSCOUS Dans les auberges parisiennes, On sert maintenant, très souvent Un...

Page 1: LA BALLADE POUR LE COUSCOUS Dans les auberges parisiennes, On sert maintenant, très souvent Un plat, autant qu'il m'en souvienne, Qu'on n'y voyait jamais.

LA BALLADE POUR LE COUSCOUS

Dans les auberges parisiennes,On sert maintenant, très souventUn plat, autant qu'il m'en souvienne,Qu'on n'y voyait jamais avant.Ce plat qu'on fabrique en sérieEt qui semble bien plaire à tous,Nous est arrivé d'AlgérieEt ça s'appelle le coucous

Page 2: LA BALLADE POUR LE COUSCOUS Dans les auberges parisiennes, On sert maintenant, très souvent Un plat, autant qu'il m'en souvienne, Qu'on n'y voyait jamais.

Je ne sais pas ce qui se passe,Mais j'ai l'impression que ce plat(La sauce n'est pourtant pas grasse)Me reste un peu sur l'estomac.Car, sans être un vrai plat de riche,Etant même accessible à tousAvec son mouton, ses pois chiches,Il nous revient cher ce couscous

Page 3: LA BALLADE POUR LE COUSCOUS Dans les auberges parisiennes, On sert maintenant, très souvent Un plat, autant qu'il m'en souvienne, Qu'on n'y voyait jamais.

Pour obtenir la recette,Songer qu'on envoya Bugeaud,Il y a laissé quelques casquettesQuelques zouaves, quelques chevaux..Il trouva des lions, des moustiques,Des figuiers, pas mal de cailloux,Et des gens qui bouffaient des briquesOui - mais pas souvent - du couscous

Page 4: LA BALLADE POUR LE COUSCOUS Dans les auberges parisiennes, On sert maintenant, très souvent Un plat, autant qu'il m'en souvienne, Qu'on n'y voyait jamais.

Dans ces contacts entre deux races,L'un donne à l'autre ce qu'il a,C'est un échange qui se passe,Nous, nous apprîmes à ces gens-làA lire, à cultiver la terre,La médecine et la loi pour tousEux, la seule chose qu'ils savaient faireIls nous ont appris le couscous

Page 5: LA BALLADE POUR LE COUSCOUS Dans les auberges parisiennes, On sert maintenant, très souvent Un plat, autant qu'il m'en souvienne, Qu'on n'y voyait jamais.

Dès lors, pendant cent trente années,Des Français vinrent en bateauAvec eux, des villes sont nées,Des vignobles, des hôpitaux...Puis, quand le pays fut prospère,On les a virés d'un seul coupDisant: " Nous gardons vos affaires,Vous, vous emportez le couscous "...

Page 6: LA BALLADE POUR LE COUSCOUS Dans les auberges parisiennes, On sert maintenant, très souvent Un plat, autant qu'il m'en souvienne, Qu'on n'y voyait jamais.

Cette histoire qui paraît follePrésente au moins un intérêt,C'est d'apprendre à la MétropoleTout un monde qu'elle ignorait.Car nombreux sont ceux qui s'écrientAu restaurant, d'une voix douce:" Ça existait donc, I'Algérie ? "Puisqu'il existe le couscous.

Page 7: LA BALLADE POUR LE COUSCOUS Dans les auberges parisiennes, On sert maintenant, très souvent Un plat, autant qu'il m'en souvienne, Qu'on n'y voyait jamais.

Les rapatriés d'Algérie,Dans tout ça, font un peu bâtards.Certes, ils ont quitté leur patrie,Sous le choc d'un pied quelque part,Mais de les entendre geindre,Ceux qui n'aiment pas se faire de mousseLeur disent: " Quoi ? Vous n'êtes pas à plaindrePuisqu'à Paris y a du couscous !

Page 8: LA BALLADE POUR LE COUSCOUS Dans les auberges parisiennes, On sert maintenant, très souvent Un plat, autant qu'il m'en souvienne, Qu'on n'y voyait jamais.

Princes, Si par quelque féerieBugeaud revenait... S'il disait:" Je vous avais donné l'Algérie... "" Qu'en fîtes-vous ? " On répondrait:" Nous avons lâché blé, pétrole,Oran, Sidi-Bel-Abbès et Beni-MessousMais la France qui n'est pas folleN'abandonnera jamais le couscous

Page 9: LA BALLADE POUR LE COUSCOUS Dans les auberges parisiennes, On sert maintenant, très souvent Un plat, autant qu'il m'en souvienne, Qu'on n'y voyait jamais.

FIN