La a a - Librairie Eyrolles · Construction, diagnostic, interventions ... Coulage sur un film...

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La maison ancienne Construction, diagnostic, interventions Jean Coignet architecte urbaniste Laurent Coignet urbaniste Sixième tirage 2012 avec nouvelle présentation o Au pied du MUR © Groupe Eyrolles, 2003-2006 © Groupe Eyrolles, 2012, pour la nouvelle présentation. ISSN 1765-7601 ISBN 978-2-212-13451-3

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La maison ancienneConstruction, diagnostic, interventions

Jean Coignet architecte urbaniste

Laurent Coignet urbaniste

Sixième tirage 2012 avec nouvelle présentation

oAu pieddu

MUR

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© Groupe Eyrolles, 2003-2006© Groupe Eyrolles, 2012, pour la nouvelle présentation.

ISSN 1765-7601ISBN 978-2-212-13451-3

L a m a i s o n a n c i e n n e

Plafonds brutsLe plafond peut être simplement la sous-face du platelage porteur de l’aire depose du sol de l’étage, entre les solives.Dans le cas d’un plancher à la française,avec un solivage tant-plein-que-vide, lesplanches du platelage portent générale-ment dans le sens des solives, leur liaisonétant ainsi invisible. Lorsque l’espace-ment des solives est plus important etque les joints sont vus, ils sont masquéspar un couvre-joint en bois.

Plafonds enduits au plâtreLe plafond enduit au plâtre constitue lacouche de finition de l’ossature porteuseréalisée en même temps que le plancher.

■ Sous plancher-dalleDans le cas d’un plancher plein commele plancher-dalle en mortier de chaux(mortier de chaux et kès), c’est la sous-face des kès, recouverte d’un lattis, quiconstitue le support de la finition enplâtre.

■ Sous plancher traditionnel

Contrairement au cas précédent, la fini-tion recouvre en général une structurede plafond qui participe à la fois à latenue du plancher (contreventement dessolives) et au confort acoustique (effet demasse) : un remplissage de plâtre, de

plâtre et chaux ou de mortier de chauxcoulé sur un coffrage perdu constituéd’un lattis de bois.Lorsque le plancher a été réalisé pourque sa sous-face soit vue, comme pourles planchers à la française, celle-ci estportée par un remplissage entre solives,le hourdis, qui les laisse apparentes.

Dans le cas des planchers plus modestes,dont le plafond est lisse, le lattis est fixésous les solives. Le remplissage en plâtreen forme de cuvette, l’auget, permet dedésolidariser le plafond de la structureporteuse du sol, en laissant un vide d’airentre eux.

Dans certaines régions productrices deproduits de terre cuite, le platelage por-teur de l’aire de chaux a parfois été réa-lisé au moyen de grands carreaux deterre cuite, restés apparents en plafond.À partir de la deuxième moitié duXIXe siècle, on trouve des plafonds réali-sés au moyen de bardeaux minces deterre cuite, suspendus aux solives, et rece-vant la couche de plâtre de finition.

Les poutres restent apparentes, ou sontégalement plâtrées, l’adhérence étantalors généralement assurée par desentailles pratiquées dans le bois, et unbardage de clous.

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1. Sous dalleen mortier de chauxA: plâtre.B : lattis.

2. Sous hourdisde chauxentre solivesA: hourdis.B : lattis + plâtre.

3. En plâtreavec augetsA: plâtre.B : auget.C : lattis.

du XIXe siècle, lorsque la dureté desciments a permis de réaliser des revête-ments résistants. Ces sols sont formés depanneaux coulés indépendammentséparés par un joint de dilatation milli-métrique. On peut utiliser un gravillon demarbre comme agrégat des mortiers,pour obtenir un sol en granito. Ces solscoulés récents ont été mis en œuvre àrez-de-chaussée et dans les étages. Ilssont rigides et donc très sensibles auxmouvements des supports, en particulierà ceux des planchers, qui les fissurenttrès fréquemment.

PlafondsDans le cas le plus simple d’un plancherdont le parquet repose directement surles solives, la sous-face vue est souventcelle du parquet lui-même. Cette mise enœuvre très modeste se rencontre dansles maisons les plus pauvres, dans leschalets en bois de montagne et dans lesdépendances (planchers de remises, degreniers à foin, etc.).

Dans les volumes d’habitation des mai-sons ordinaires, on attend généralementdu plancher qu’il soit imperméable à l’airet aux bruits. La réalisation d’un plafondconditionne le confort.

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oD iagnost ic 05Désordres des planchers sur arcs et sur voûtes

Planchers

Généralités relatives aux désordresdes planchersComme ils sont portés par les murs, les planchers sont direc-tement concernés par les tassements et autres déformationsde l’ensemble fondation + murs. Les risques sont amplifiéspar l’humidité des sols et on observe des tassements iden-tiques, le plancher restant horizontal quand les appuis sontsur deux murs « secs» ou deux murs «mouillés» ; lorsque lesappuis sont d’un côté sur un mur « sec» et de l’autre sur unmur «mouillé », le plancher se trouve alors en pente, du mur« sec» vers le mur «mouillé». Le plancher lui-même est plus ou moins contaminé par l’hu-midité du mur au niveau de ses appuis, dont le pourrissementpeut provoquer la rupture.Le poids des planchers dépend de leur portée, de leur poidspropre, variable suivant les systèmes constructifs, et de leurssurcharges d’utilisation. Il est transmis au mur par les appuis,où les charges sont verticales aussi longtemps que les ossa-tures primaires, arcs et poutres, ne sont pas déformées.

Origines multiples des désordresdes planchers sur voûtes Par rapport au poids propre duplancher sur voûte, qui peutatteindre 2 t/m2, les surchargesd’utilisation réparties sont margi-nales (10% du poids propre). Lesappuis continus sur les murs laté-raux de ce plancher lourd renfor-cent l’impression qu’il est indes-tructible. Néanmoins, des désordrespeuvent apparaître sous certainesconditions.

Schémas des poussées exercées par une voûte sur les murs porteurs et des déformations induites

a : charge. b : poussée.

c : force oblique, résultante de la charge

et de la poussée. a

b

c

MODIFICATIONS TARDIVES

Des modifications tardives créent parfois des surchargesconcentrées, comme celles transmises par l’appui d’un plan-cher ajouté. Cette surcharge peut poinçonner le voûtement etcréer un désordre évolutif. La lenteur de fluage des mortiersde blocage fait que le désordre peut apparaître quelques mois,voire quelques années plus tard.

TASSEMENTS DES MURS PORTEURS DE LA VOÛTE

Le plancher sur voûte peut être désorganisé par des tasse-ments verticaux de ses murs porteurs. Dans les maçonneriesperméables, ils sont induits par l’humidité, qui diminue larésistance des mortiers et qui, lorsqu’elle est proche du tauxde saturation, augmente le poids propre de l’ouvrage de 15 à20%, plus du double de la surcharge normale d’utilisation.

FAIBLESSE DES SUPPORTS DE LA VOÛTE

Quand les voûtes couvrent des espaces du rez-de-chaussée etexercent une poussée sur des murs « aériens », quand il n’ya ni tirants métalliques transversaux ni contreforts pourcontenir la poussée transmise aux murs porteurs, ces pous-sées peuvent provoquer leur basculement (la pose de tirantsest une méthode réparatrice efficace lorsque leurs ancragessont bien réalisés).

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INTERVENTION DE SAUVETAGE

1. Ventilation contrôléeDe nouvelles prises d’air extérieur, ou les anciens soupiraux,rendus étanches aux eaux de ruissellement, alimentent une ven-tilation fonctionnant par gravité, dont la sortie haute ouvriraau niveau de la toiture.

2. Intervention sur la voûte et le sol du rez-de-chausséeL’intervention inclut différentes étapes :2.1. Étaiement de la voûte et dépose de l’ensemble du remplis-sage d’extrados, du dallage et du revêtement du sol de rez-de-chaussée.2.2. Rejointoiement de l’extrados de la voûte avec un mortierde chaux hydraulique.2.3. Réalisation d’un nouveau remplissage avec un matériauléger, insensible aux nitrates, comportant des vides d’air tropgrands pour un déplacement capillaire (par exemple, blocagede pouzzolane).2.4. Coulage sur un film étanche posé sur le remplissage d’unedalle mince de béton armé, sur laquelle sera posé un nouveaurevêtement de sol.

(Sur ce schéma, cas d’un sous-sol)A : dalle en béton armé mince ancrée dans les murs. B : remplissage en matériau léger. C : ventilation haute. D : recalage de la voûte avec cintre et couchis. E : ventilation basse.F : extrados rejointoyé avec un mortier de chaux hydraulique.

A

BC

D

E

F

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REMONTÉES CAPILLAIRES

■ Cas des sous-solsLorsqu’elles sont bâties en matériaux poreux, les voûtes decouvrement des caves connaissent tous les désordres provo-qués par les remontées capillaires. Il est à remarquer que,dans la tradition, de la cave au comble ouvert, la cage d’es-calier ventilait tous les locaux qu’elle desservait ; la porte dela cave était à claire-voie.

Processus1. Dans l’air saturé de la cave, les eaux capillaires ne peuvents’évaporer. L’odeur de «moisi » envahit la cave. L’humiditéimprègne la voûte, mouille le remplissage de l’extrados.Même s’ils sont moins visibles quand murs et intrados de lavoûte ne sont pas enduits, les désordres ne sont pas moinsgraves, en particulier quand on voit, plus ou moins parallèlesaux génératrices du berceau, des fissures qui dénotent un tas-sement de la voûte, provoqué par l’altération de son mortier,dont les carbonates de chaux ont été dissous par les nitratesdes eaux phréatiques.Ce désordre conduit à l’affaissement du plancher porté.

2. « Invitée» par la chaleur et la sécheresse relatives du rez-de-chaussée, l’humidité atteint les parements des sols, desmurs et parfois des plafonds du rez-de-chaussée où, suivantque l’air est renouvelé ou non, elle s’évapore ou monte aupremier étage. Les parements qui, selon les saisons, passent du moinshumide au plus humide, sont définitivement dégradés par lesexpansions que provoquent les évaporations : les carreauxn’adhèrent plus au sol, qui n’est plus ni plan ni régulier, desefflorescences apparaissent sur les enduits décollés et l’odeurde « moisi » imprègne également le rez-de-chaussée.L’intervention de sauvetage comporte deux phases princi-pales (voir ci-contre).

■ Cas des rez-de-chausséeLes voûtes de couverture du rez-de-chaussée sont rarementatteintes par des remontées capillaires. Si, quelques moisaprès le traitement du niveau du rez-de-chaussée, elles sontencore chargées d’humidité, il faut en rechercher l’origine

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Planchers

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dans leurs murs porteurs, peut-être revêtus d’un enduitétanche à déposer, ou dans la paillasse massive contaminéed’une volée d’escalier.

Déformations des arcs porteursdes planchers sur arcs

RELATION DESCENTES DE CHARGES/FORMES DES ARCS

Tous les arcs transmettent une poussée horizontale à leursmurs porteurs. Cette poussée est augmentée par des défor-mations de l’arc, qui résultent soit de la surcharge du plan-cher provoquant un tassement de l’arc, soit du tassement d’unde ses appuis affaibli par les effets de l’humidité.Les poussées horizontales sont directement proportionnellesau poids des planchers ; mais surtout, suivant les formes desarcs, les composantes horizontales de la descente des chargessont plus ou moins importantes et s’appliquent différemmentsur les murs porteurs des planchers. ■ Les poids des remplissages portés par l’arc varient suivantqu’ils comportent plus ou moins de maçonnerie, plus dans lescas des arcs en plein-cintre et ogivaux, moins dans les cas desanses de panier et des arcs segmentaires.■ Lorsque l’arc est une plate-bande appareillée, il travaillecomme une poutre et les poussées horizontales proportion-nelles à la hauteur de la flèche ont disparu ; en revanche, si unléger basculement de mur porteur accroît la portée de la plate-bande, son écroulement n’est évité que par un étaiement.■ Sauf dans le cas de la plate-bande appareillée, les piédroitsparticipent à la répartition des poussées horizontales sur lesmurs porteurs.■ La poussée horizontale est plus ou moins répartie sur lesmurs porteurs du plancher ; la hauteur de la semelle verticalede répartition sur les murs peut varier des deux tiers de lahauteur sous plafond dans les cas des arcs en plein-cintre etogivaux, au sixième seulement dans le cas d’arcs segmentairesà flèche faible.

DÉFORMATIONS GÉOMÉTRIQUES ET FISSURES DES PLANCHERS

Tous les désordres des arcs porteurs provoquent des défor-mations dans le plancher lui-même2.La portée des arcs ayant été allongée par le basculement desmurs, l’effort de traction résultant provoque une rupture, quise manifeste par des fissures localisées dans les joints des cla-veaux, des affaissements sur le sol du plancher, ainsi que desfissures de retrait. Ce désordre est préoccupant lorsqu’il estimportant et évolutif. Des tassements différentiels des murs porteurs provoquentceux des quatre appuis de travée du plancher ; la géométriedu plancher en est affectée, depuis les solives reposant direc-tement sur les arcs jusqu’au sol fini, où apparaissent desfissures et des décollements du revêtement.

RISQUES D’ÉCROULEMENT

D’autres désordres ont pour origine des modifications tar-dives des appuis des arcs, réalisées pour dégager le volumeutile dans toute sa largeur et sur une hauteur plus grande.Ainsi, on a parfois diminué la hauteur des retombées d’appuien coupant un peu naïvement la partie basse des arcs, dontl’arc appareillé lui-même ; c’est prendre le risque d’undésordre grave qui va jusqu’à l’écroulement.Parfois, en conservant la partie haute du mur porteur du plan-cher, l’arc lui-même a été remplacé par un ouvrage en sous-œuvre, en acier ou en béton armé. Lorsque cette poutre ensous-œuvre est mal dimensionnée, la réaction de sa flècheinduit une poussée horizontale concentrée au niveau de sesappuis, alors que celle de l’arc antérieur était répartie par lepiédroit sur tout ou partie de la hauteur du mur porteur.

2 Les désordresdes solivesde l’ossaturesecondaire sonttraités dans lediagnostic relatifaux planchersen bois,pages suivantes.

La pose de tirants horizontaux, ancrés dans les murs porteurset reprenant ainsi les poussées latérales, constitue une inter-vention réparatrice efficace de l’arc. Les poutres en sous-œuvredont la section est insuffisante pour la charge qu’elles suppor-tent doivent être renforcées.

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