L'ESSENTIEL · Aurons-nous encore le courage, ce soir, de ... PAROISSE CATHOLIQUE DE LANGUE...

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Votre magazine paroissial Paroisse catholique de langue française de Berne L'ESSENTIEL Eclairage La mission en mutation JUIN 2018 | NO 10 UNE PUBLICATION SAINT-AUGUSTIN Editorial «Allez dans le monde entier ! » Témoin L’héritage spirituel des moines de Tibhirine Société La transition intérieure

Transcript of L'ESSENTIEL · Aurons-nous encore le courage, ce soir, de ... PAROISSE CATHOLIQUE DE LANGUE...

Votre magazine paroissial

Paroisse catholique de langue française de Berne

L'ESSENTIEL

EclairageLa missionen mutation

JUIN 2018 | NO 10 UNE PUBLICATION SAINT-AUGUSTIN

Editorial«Allez dans le monde entier ! »

TémoinL’héritage spirituel des moines de Tibhirine

SociétéLa transition intérieure

2 PAROISSE CATHOLIQUE DE LANGUE FRANÇAISE DE BERNE

ÉDITORIAL

« Allez dans le monde entier, proclamez l’Evangile à toute la création » (Mc 16,15) : telle fut la mission confiée par Jésus aux apôtres, mission que l’Eglise a poursui-vie après eux, de sorte qu’aujourd’hui la « mondialisation » spirituelle a précédé la mondialisation économique ! Pourtant la mission est loin d’être achevée.

Le dominicain Timothy Radcliffe, inter-rogé dans l’ouvrage collectif « Les 2000 ans du christianisme », voit aujourd’hui deux terres de mission prioritaires : l’Asie, où le pourcentage de chrétiens est le plus faible, et l’Europe, « parce que c’est le conti-nent le plus atteint par la perte de sens ». Il est donc urgent « d’aller vers ceux qui souffrent le plus de cette perte de sens : les chômeurs de longue durée, les exclus des grandes villes, les malades du sida… », sans oublier les jeunes, car « la question du sens se pose pour eux avec le plus d’acuité, puisqu’ils ont le futur devant eux ».

Dans « La joie de l’Evangile », le pape François rappelle qu’« en vertu du bap-tême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire ». Et citant l’exemple de Jésus, toujours en marche vers d’autres villages, il nous dit que « nous sommes tous invités à répondre à cet appel : sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Evangile ».

La mission de l’Eglise n’est pas de recru-ter des adeptes d’un programme, comme un parti politique. Elle est le témoignage d’une histoire d’amour avec le Christ : lors-qu’on est amoureux, on ressent une telle joie qu’on voudrait parler à tous de l’être aimé ! A nous de retrouver cette joie au fond du cœur, d’approfondir notre amour pour qu’il rayonne jusqu’aux extrémités de la terre !

Editeur St-Augustin SA, case postale 51, 1890 St-Maurice

Directrice générale Dominique-A. Puenzieux

Rédaction en chef Dominique-A. Puenzieux

Secrétariat Tél. 024 486 05 25 | fax 024 486 05 36 E-mail: [email protected]

Rédaction locale Monique BernauMarie-Annick Boss (mab)Marie-France CelierLino de FaveriRoger Pasquier (rp)Isabelle PerrenoudXavier PfaffChristian SchallerPascale Schütz

Prochaine parution Septembre 2018, n° 11 Etat et laïcité

Photo de couverture Photo : Pierre-Antoine Pluquet/Ciric

Maquette Essencedesign, Lausanne

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ier !

 »02 Editorial03 Témoin04 Spiritualité 05 Société

06-07 Eclairage

08 Formation09 Vie des mouvements10 Actualité Agenda 11 Agenda Adresses Horaire 12 Prière Culture Récital

PAR MARIE-FRANCE CELIERPHOTO : CENTURION

Som

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3PAROISSE CATHOLIQUE DE LANGUE FRANÇAISE DE BERNE

TÉMOIN

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PROPOS RECUEILLIS PAR XAVIER PFAFFPHOTO : UNIVERSITÉ DE FRIBOURG

L’assassinat des sept moines de Tibhi-rine en mai 1996 a suscité une vive émo-tion et soulevé de nombreuses questions. Leur béatification prochaine nous invite à mesurer la portée de leurs nombreux écrits, véritable héritage spirituel universel. Témoignage de Marie-Dominique Minas-sian, doyenne de l’Institut Romand de For-mation aux Ministères (IFM), membre de l’Association pour la protection des Ecrits des sept frères de Tibhirine, et chargée de coordonner le projet de publication de leurs œuvres complètes.

Une relation hors du commun« J’ai été rencontrée par ces moines au moment de leur assassinat. Je m’étais beaucoup agacée à l’époque que l’on s’émeuve tant de leur mort, alors que nous étions restés dans la plus parfaite indiffé-rence pour tant d’hommes, de femmes et d’enfants algériens, assassinés en masse. Je n’étais alors pas dans la foi. Quelques semaines plus tard, une expérience spiri-tuelle très forte a bouleversé ma vie. Puis j’ai découvert leurs écrits et le sens de leur présence en Algérie malgré la menace qui pesait sur eux. Je les ai reçus en plein cœur et ils ne m’ont plus quittée.

Quand il a fallu faire des travaux univer-sitaires, Tibhirine s’est imposé à moi. Une relecture théologique de leur martyre, puis le mémoire sur les écrits poétiques de frère

Christophe. Mon directeur m’a encoura-gée à poursuivre par un doctorat. Les pre-mières demandes de conférences, sessions, retraites ont afflué. »

L’héritage des martyrs à la lumière de notre foi« On dit que les martyrs sont semence de chrétiens. Mon propre itinéraire en est une illustration. Ils étaient des hommes très simples pour certains d’entre eux. Mais sur l’échelle de l’amour, il n’est besoin que d’un OUI pour que l’impossible se réalise. Ils nous montrent la puissance de l’amour face à la violence et à la haine. Ils tracent l’essentiel à vivre : la rencontre et l’amitié fidèle avec l’autre différent, par lequel on peut s’enrichir et grandir. »

Ces martyrs ont une portée universelle et sont autant de sources vivantes d’ins-piration : « L’Eglise nous offre ces figures de sainteté pour nous aider, là où nous sommes, à être des ferments de paix, ces témoins d’espérance qui essaient de faire émerger en tout et en tous le vrai visage de l’homme : bien-aimé de Dieu. “Je te baptise en croix de moi, VA, prends mon Je t’aime, sois-moi.” (frère Christophe) »

Site de « l’Association des Ecritsdes 7 de l’Atlas » :www.moines-tibhirine.org

Breitenrainplatz 42, 3014 Berne

Tél. 031 333 88 00Fax 031 333 88 [email protected] www.egli-ag.ch

InternetActualité de la paroisse

www.paroissecatholiquefrancaiseberne.ch

Marie-Dominique Minassian.

SPIRITUALITÉ

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? De tout Son être donné jusqu’au bout, le Christnous appelle. Afin de nous envoyer. Inexorablement.En un lieu que nous peinons à situer. « Va dans le paysque je te montrerai. » Nous tâtonnons, en quête d’uneréponse à la question qui, lancinante, ne cesse de noustarauder : « Seigneur, où me veux-Tu ? »

Désir brûlant de servir. Mais nous ne savons ni où, ni comment. Nous aspirons à abandonner notre statut de chrétien de salon pour revêtir celui de disciple mis-sionnaire. Comment faire ? Mille obliga-tions nous lient à nos quotidiens, à nos chats, nos chiens, nos destins. Nous cher-chons un moyen pour quitter les sentiers battus et nous jeter à corps perdu dans des œuvres de charité frisant l’héroïsme. Hélas ! Limités, nous ne parvenons pas à accomplir des miracles. Pauvres de nous ! La culpabilité nous saisit, nous secoue. Aurons-nous encore le courage, ce soir, de nous regarder dans le miroir ? Essayons, pour voir…

Moment de vérité. De quoi avons-nous l’air ? En nous grandit l’envie d’éteindre la lumière. Mais, alors que nous sommes sur le point de nous jeter dans la ténèbre, nous surprenons, venue d’ailleurs, une lueur. Elle nous éclaire. Pourquoi vouloir des actes extraordinaires ? Et si, plutôt que de viser les hautes sphères de nos idéaux, nous commencions humblement par franchir les frontières qui nous séparent du très-bas de nos propres terres ? Car, finalement, c’est bien là que le Christ nous attend : tout au fond de Son Cœur pur battant dans nos cœurs durs. Prenons le temps et le risque de la profondeur : taisons-nous et, tendre-ment, laissons-nous descendre dans nos abysses jusqu’à ne plus entendre que la voix de Celui qui nous habite.

Quel défi ! Embourbés dans les ornières de nos misères, enlisés dans les sables mou-

vants de nos doutes, nous pataugeons dans les eaux troubles de nos colères, glissant sur les sols gelés de nos frilosités. Les fan-tômes de nos peurs nous frôlent de leurs ombres ; les masques hideux de nos infidé-lités défigurent nos âmes. Enchaînés à la tyrannie de nos habitudes et au fracas de nos pensées, nous nous débattons comme de beaux diables pour nous libérer de tout ce qui nous maintient à la surface. Des vents contraires se lèvent. La mer s’agite. Notre embarcation prend l’eau. Nous cou-lons, hurlant « Jésus, sauve-nous ! »

Aussitôt, Il s’avance : « Confiance, c’est moi : n’ayez pas peur ! » Le calme s’installe. Enfin. Avec et par Lui. Reprenant nos esprits, posant nos yeux dans Son regard, nous découvrons alors, inscrit dans la pro-fondeur du silence, le sens ultime de notre mission : atteindre le Cœur de nos cœurs rassérénés afin d’allumer en nous et par-tout, au feu de notre foi et au mystère de Sa présence, une nouvelle Pentecôte d’amour.

Livres – Objets – Ornements d’église – Habits liturgiquesRue de Lausanne 88 – 1700 Fribourg – Tél. 026 322 36 82

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PAR ISABELLE PERRENOUDPHOTO : RP

Zillis, l’église Saint-Martin. Le plafond peint du XIIe siècle (détail).

SOCIÉTÉ

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re Les signaux d’alarme se multiplient : notre planètese porte mal.En tant qu’individus, nous nous sentons bien impuissants. Pouvons-nous contribuer au changement de cap indispensable ?

Le 22 février, dans le cadre de la campagne œcuménique 2018, Action de Carême et Pain pour le Prochain ont organisé à Berne un événement intitulé « Sous le signe de la transition ». Son objectif était « de nous encourager à changer nos habitudes et de nous faire découvrir des alternatives innovantes et durables pour construire le monde ».

Pour ce faire, trois invités internationaux issus du mouvement de la transition, de l’économie, de la coopération et du monde de la recherche nous ont fait part de leurs réflexions.

Cécile Renouard est, entre autres, directrice du programme de recherche CODEV 1 – Entreprise et développement, qui mène des recherches sur la responsabi-lité sociale des entreprises multinationales dans les pays du Sud. Insistant sur l’ur-gence d’une transition économique, elle cite Laudato Si (art. 194) : « Il ne suffit pas de concilier, en un juste milieu, la protec-tion de la nature et le profit financier, ou la préservation de l’environnement et le pro-grès. Sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l’effondre-

ment. » Elle propose donc une écologie intégrative et globale sur la base des 4 C : Conscience, Choix critique, Créativité et Capacité à mettre en œuvre. Ces principes peuvent nous aider, en tant qu’individus, à exercer nos responsabilités vis à vis de ce qui se passe ailleurs.

Dans le même sens, Olivier de Schutter « cheville ouvrière » du Laboratoire de la transition de l’Université de Louvain qui réunit une dizaine de chercheurs (juristes, philosophes, économistes…) réfléchit sur une Théorie de la Transition qui permet-trait de conjuguer les mesures – limitées – prises par les Etats avec les initiatives locales citoyennes qui foisonnent et qui sont l’avenir de la transition.

C’est ce que confirme Satish Kumar, le très charismatique fondateur du Schu-macher College 2. Il nous encourage avec passion à effectuer une transition inté-rieure et à changer de style de vie. Sans le changement des individus, le changement est superficiel. Ce changement commence par nous-mêmes dit-il car « nous sommes le monde ». Quand nous changeons, nous changeons le monde.

PAR MONIQUE BERNAUPHOTO : HTTPS ://PAINPOURLEPROCHAIN.CH/SUR-NOUS/

Vous, moi, nous sommes les pionniers d’une grande force, d’une super force.

1 Centre de coopération et développement.2 Centre international de formation en écologie holistique et pratiques de vie durable en Grande-Bretagne.

Les crises économiques et écologiques ont des racines spirituelles. Elles manifestent la séparation de l’être humain avec son être profond, les autres et la nature. En réponse à cela, Pain pour le prochain s’engage dans les domaines de l’économie éthique, du droit à l’alimentation et de la transition intérieure.

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L’activité missionnaire de l’Eglise se réalise de multiples façons : nous avons connu les missionnaires qui partaient au loin proclamer l’Evangile, il s’agissait alors de « la mission au loin ».

PAR PASCAL BOVET PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, FEDERICO BATTISTA, CIRIC

Tout près de nous, dans les diocèses et paroisses, une activité missionnaire a pour but de dire l’Evangile dans notre contexte historique et culturel. Sans nier les vertus de la mission « au loin », nous présentons ici la mission proche, locale. Ces deux dimensions répondent à la demande du Christ : Allez enseigner toutes les nations, c’est-à-dire celles disséminées sur toute la terre, comme celles qui constituent des périphéries dans nos cultures tradition-nelles.

Exemple L’Ecole des missions du Bouveret, tenue par les Missionnaires du Saint-Esprit (spi-ritains), ferme ses portes après un siècle d’activité missionnaire. L’école propre-ment dite qui formait les futurs spiritains avait déjà abandonné son activité il y a vingt ans.

Que devient la maison ? Une approche, présentée à la presse, manifeste une autre manière d’envisager la mission. Faute de pouvoir envoyer des mission- naires au loin, proposition est faite d’œuvrer dans une visée missionnaire locale. Comment ? Un devoir est dû aux missionnaires retraités rentrés au pays : ils

y trouveront un gîte et une communauté des pères dans l’une des maisons.

Tibériade, la maison qui a servi d’accueil, sera entièrement modifiée intérieurement avec trois orientations : un atelier pour former des réfugiés en recherche d’emploi, un accueil des adolescents en difficulté scolaire ; ces deux finalités nécessitent un engagement de la part de l’Etat. Enfin un espace important avec services communs est réservé aux groupes pastoraux des Eglises.

La mission de l’Eglise locale n’est donc pas négligée mais réorientée vers deux périphéries qui demandent une attention particulière et les rencontres pastorales ne sont pas déshéritées.

Abandon ou mutation ?Ce changement de cap peut faire penser à un aveu d’échec, à une forme de désaveu du passé ou tout simplement à l’incapacité de poursuivre la mission dans sa forme actuelle.

Des causes internes à l’Eglise l’ont me -née à redire le besoin de la mission « chez soi ». La décolonisation a montré

les limites d’une mission trop calquée sur la politique. Le Concile Vatican II a pris en compte autant l’évolution des pensées que les réalités politiques : la mission est partie intégrante de l’Eglise, appelée à sortir d’elle-même pour livrer un message de salut. Mais les destinataires sont autant au loin dans le monde que chez nous où la foi et l’Eglise deviennent étrangères à beaucoup.

Des signes de renouveauTraditionnellement, des missionnaires de chez nous partis « au loin » témoignent d’un zèle évangélique certain, parfois même dans des zones dangereuses, comme en a témoigné le Père Tornay de l’Abbaye de Saint-Maurice mort en mis-sion au Tibet en 1949.

Plus récemment, on a vu le reflux de l’effort missionnaire dans la présence de prêtres ou de religieuses « de couleur » dans nos forces pastorales. Mais leur présence bien-venue ne dispense pas nos Eglises locales de tout faire pour susciter les vocations nécessaires… A long terme, que signifie-

rait une Eglise qui n’a plus les forces de son expansion vers l’extérieur, ni celles du maintien de son niveau de vie ? En Suisse romande, nous connaissons surtout des prêtres d’origine africaine, polonaise ou vietnamienne ; le diocèse voisin d’Annecy bénéficie de prêtres venant de l’Inde et de la famille de saint François de Sales.

Visiblement, l’engagement de l’Eglise catholique va dans le sens d’une collabo-ration de type social, qui se dit aussi dia-conie. Les nombreux agents pastoraux actuellement engagés dans différents milieux profanes en témoignent (voir les rapports annuels de nos Eglises et leurs comptes). Leur engagement témoigne d’un déplacement de la mission. Déplacement géographique, certes, mais déplacement social, vers les périphéries, comme dirait un certain pape François.

Conséquences pour les congrégations et communautésLes ordres religieux missionnaires ont connu leur temps de développement en harmonie avec la découverte d’un monde plus vaste que nos frontières. « Allez évan-géliser », cela signifiait chez les autres, car chez nous, c’était mission accomplie. Ils ont actuellement un double devoir de fidélité : leurs membres âgés à soutenir et, quand ils sont encore en mission, préparer le temps de leur absence, une fois rentrés chez eux.

C’est aussi l’occasion pour les régions évangélisées d’apporter à leur tour leur contribution à la mission ailleurs.

Enfin, la prise en charge des zones péri-phériques si chères au pape François per-met ou nécessite l’engagement de fidèles bénévoles ou salariés. L’Eglise n’en est que mieux signifiée par des acteurs plus diversifiés, tous participant à la mission de l’Eglise sortant dans la rue pour apporter une Bonne Nouvelle.PAR LE PÈRE CLAUDE MAILLARD,

PÈRE BLANC, FRIBOURG

Le souffle de la mission demeure présent. Au Sud, la relève est bien présente avec des engagements nouveaux chaque année. Au Nord, la relève semble tarie. On s’engage alors sur les terrains nouveaux de la diaconie et autres services pasto-raux.

L’Ecole des missions au Bouveret ferme ses portes après un siècle d’activité.

PAR LE PÈRE PARIAT, SUPÉRIEUR DES SPIRITAINS, FRIBOURG

« … Non, nous ne vivons pas un repli de la mission comme si les baptisés-missionnaires devaient témoigner de leur foi uniquement là où ils ont toujours vécu. ″Au loin″ et ″ici″ se réfèrent à des lieux géographiques. Des générations de missionnaires sont partis de leur pays, pensant que leur société était évangélisée. Un esprit quelque peu ″théocratique″ fusionnait leur identité civile et la foi chré-tienne.

… Et nous, en Suisse, ne sommes-nous pas aujourd’hui un carrefour des nations ? Notre engagement missionnaire est le même soit en restant en Suisse, soit en répondant à l’appel de vivre notre bap-tême ailleurs. »

Les prêtres de couleur incarnent le reflux de l’effort missionnaire.

Le Père Maurice Tornay est mort en mission au Tibet en 1949.

Une communauté tibétaine bien vivante qu’avait visitée Maurice Tornay au XXe siècle.

L’Eglise redit le besoin de la mission « chez soi ». Ici des frères franciscain et capucin à la rencontre de la population.

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L’activité missionnaire de l’Eglise se réalise de multiples façons : nous avons connu les missionnaires qui partaient au loin proclamer l’Evangile, il s’agissait alors de « la mission au loin ».

PAR PASCAL BOVET PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, FEDERICO BATTISTA, CIRIC

Tout près de nous, dans les diocèses et paroisses, une activité missionnaire a pour but de dire l’Evangile dans notre contexte historique et culturel. Sans nier les vertus de la mission « au loin », nous présentons ici la mission proche, locale. Ces deux dimensions répondent à la demande du Christ : Allez enseigner toutes les nations, c’est-à-dire celles disséminées sur toute la terre, comme celles qui constituent des périphéries dans nos cultures tradition-nelles.

Exemple L’Ecole des missions du Bouveret, tenue par les Missionnaires du Saint-Esprit (spi-ritains), ferme ses portes après un siècle d’activité missionnaire. L’école propre-ment dite qui formait les futurs spiritains avait déjà abandonné son activité il y a vingt ans.

Que devient la maison ? Une approche, présentée à la presse, manifeste une autre manière d’envisager la mission. Faute de pouvoir envoyer des mission- naires au loin, proposition est faite d’œuvrer dans une visée missionnaire locale. Comment ? Un devoir est dû aux missionnaires retraités rentrés au pays : ils

y trouveront un gîte et une communauté des pères dans l’une des maisons.

Tibériade, la maison qui a servi d’accueil, sera entièrement modifiée intérieurement avec trois orientations : un atelier pour former des réfugiés en recherche d’emploi, un accueil des adolescents en difficulté scolaire ; ces deux finalités nécessitent un engagement de la part de l’Etat. Enfin un espace important avec services communs est réservé aux groupes pastoraux des Eglises.

La mission de l’Eglise locale n’est donc pas négligée mais réorientée vers deux périphéries qui demandent une attention particulière et les rencontres pastorales ne sont pas déshéritées.

Abandon ou mutation ?Ce changement de cap peut faire penser à un aveu d’échec, à une forme de désaveu du passé ou tout simplement à l’incapacité de poursuivre la mission dans sa forme actuelle.

Des causes internes à l’Eglise l’ont me -née à redire le besoin de la mission « chez soi ». La décolonisation a montré

les limites d’une mission trop calquée sur la politique. Le Concile Vatican II a pris en compte autant l’évolution des pensées que les réalités politiques : la mission est partie intégrante de l’Eglise, appelée à sortir d’elle-même pour livrer un message de salut. Mais les destinataires sont autant au loin dans le monde que chez nous où la foi et l’Eglise deviennent étrangères à beaucoup.

Des signes de renouveauTraditionnellement, des missionnaires de chez nous partis « au loin » témoignent d’un zèle évangélique certain, parfois même dans des zones dangereuses, comme en a témoigné le Père Tornay de l’Abbaye de Saint-Maurice mort en mis-sion au Tibet en 1949.

Plus récemment, on a vu le reflux de l’effort missionnaire dans la présence de prêtres ou de religieuses « de couleur » dans nos forces pastorales. Mais leur présence bien-venue ne dispense pas nos Eglises locales de tout faire pour susciter les vocations nécessaires… A long terme, que signifie-

rait une Eglise qui n’a plus les forces de son expansion vers l’extérieur, ni celles du maintien de son niveau de vie ? En Suisse romande, nous connaissons surtout des prêtres d’origine africaine, polonaise ou vietnamienne ; le diocèse voisin d’Annecy bénéficie de prêtres venant de l’Inde et de la famille de saint François de Sales.

Visiblement, l’engagement de l’Eglise catholique va dans le sens d’une collabo-ration de type social, qui se dit aussi dia-conie. Les nombreux agents pastoraux actuellement engagés dans différents milieux profanes en témoignent (voir les rapports annuels de nos Eglises et leurs comptes). Leur engagement témoigne d’un déplacement de la mission. Déplacement géographique, certes, mais déplacement social, vers les périphéries, comme dirait un certain pape François.

Conséquences pour les congrégations et communautésLes ordres religieux missionnaires ont connu leur temps de développement en harmonie avec la découverte d’un monde plus vaste que nos frontières. « Allez évan-géliser », cela signifiait chez les autres, car chez nous, c’était mission accomplie. Ils ont actuellement un double devoir de fidélité : leurs membres âgés à soutenir et, quand ils sont encore en mission, préparer le temps de leur absence, une fois rentrés chez eux.

C’est aussi l’occasion pour les régions évangélisées d’apporter à leur tour leur contribution à la mission ailleurs.

Enfin, la prise en charge des zones péri-phériques si chères au pape François per-met ou nécessite l’engagement de fidèles bénévoles ou salariés. L’Eglise n’en est que mieux signifiée par des acteurs plus diversifiés, tous participant à la mission de l’Eglise sortant dans la rue pour apporter une Bonne Nouvelle.PAR LE PÈRE CLAUDE MAILLARD,

PÈRE BLANC, FRIBOURG

Le souffle de la mission demeure présent. Au Sud, la relève est bien présente avec des engagements nouveaux chaque année. Au Nord, la relève semble tarie. On s’engage alors sur les terrains nouveaux de la diaconie et autres services pasto-raux.

L’Ecole des missions au Bouveret ferme ses portes après un siècle d’activité.

PAR LE PÈRE PARIAT, SUPÉRIEUR DES SPIRITAINS, FRIBOURG

« … Non, nous ne vivons pas un repli de la mission comme si les baptisés-missionnaires devaient témoigner de leur foi uniquement là où ils ont toujours vécu. ″Au loin″ et ″ici″ se réfèrent à des lieux géographiques. Des générations de missionnaires sont partis de leur pays, pensant que leur société était évangélisée. Un esprit quelque peu ″théocratique″ fusionnait leur identité civile et la foi chré-tienne.

… Et nous, en Suisse, ne sommes-nous pas aujourd’hui un carrefour des nations ? Notre engagement missionnaire est le même soit en restant en Suisse, soit en répondant à l’appel de vivre notre bap-tême ailleurs. »

Les prêtres de couleur incarnent le reflux de l’effort missionnaire.

Le Père Maurice Tornay est mort en mission au Tibet en 1949.

Une communauté tibétaine bien vivante qu’avait visitée Maurice Tornay au XXe siècle.

L’Eglise redit le besoin de la mission « chez soi ». Ici des frères franciscain et capucin à la rencontre de la population.

7PAROISSE CATHOLIQUE DE LANGUE FRANÇAISE DE BERNE

8 PAROISSE CATHOLIQUE DE LANGUE FRANÇAISE DE BERNE

FORMATION

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ui Diacre, historien de formation, Didier Rance a travaillé dix ans dans les pays en développement pour des organismes humanitaires, puis près de 30 ans avec Aide à l’Eglise en Détresse, dont il a été le directeur national pour la France. Membre de la Commission Pontificale pour les Nouveaux Martyrs instituée par saint Jean-Paul II, il a publié 25ouvrages, la plupart consacrés aux martyrs, aux Eglises persécutées et aux témoignages qu’il a recueillis auprèsde témoins de la foi de notre temps. Ses derniers ouvrages publiés sont A travers la grande épreuve, témoins de la foi dans la persécution (2016) et Spiritualité du diaconat,la Grâce de servir, suite à des rencontres avec les futurs diacres de Suisse romande.

C’est avec joie que nous accueillons pour une conférence Didier Rance, le samedi 23 juin à 10h à la salle parois-siale (Sulgeneckstrasse 13). Lauréat du Grand Prix catholique de littérature 2013, spécialiste des confesseurs de la foi du XXe siècle, Didier Rance parlera des mar-tyrs d’aujourd’hui. De l’Europe de l’Est au Moyen-Orient, de la Chine au Pakis-tan, de l’Amérique latine à l’Afrique, ce sont véritablement, aux yeux de ce tertiaire franciscain engagé, des témoins qui « ouvrent les routes de l’avenir ».

C’est à la recherche de ces témoins de la foi qui donnent leur vie aujourd’hui encore pour le Christ que Didier Rance s’est consacré depuis de nombreuses

années. Ancien directeur d’Aide à l’Eglise en Détresse en France, il a été en contact direct avec la persécution des chrétiens dans le monde.

Rappeler la mémoire des martyrsCet historien de formation a d’abord recueilli les témoignages de ceux qui ont subi la persécution la plus longue et la plus ample du siècle, celle déclenchée par les régimes communistes. Il a ensuite élargi son enquête aux autres persécutions que l’Eglise a subies ou continue de subir à travers le monde. Il montre que suivre le Christ est partout exigeant, avec son lot de joies, de pardons et de souffrances. Au bout de la route, c’est parfois aussi la tor-ture et la mort, par fidélité au Christ.

Didier Rance.

PAR L'ABBÉ CHRISTIAN SCHALLERPHOTO : AED

Didier Rance assurera également les prédications des Eucharisties du samedi 23 juin à 18het du dimanche 24 juin à 9h30en la basilique de la Trinité (Taubenstrasse 6).

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VIE DES MOUVEMENTS

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ty Rappelons que les Teens4Unity (prononcé à l’anglaise) sont des groupes de jeunes fondés et inspirés par le mouvement de Focolari connu pour son engagement en faveur de l’unité dans le monde. Sur le plan local ils sont le plus souvent rattachés à une paroisse, une école ou un focolare.

Les Teens4Unity nourrissent leurs actions à partir de l’Evangile, et en particulier de « paroles de vie » qui commentent et actualisent une citation de l’Evangile. Ils appliquent la règle d’or qui est admise et promue par toutes les religions dont le prin-cipe est de faire à l’autre ce que l’on aimerait qu’il nous fasse. Pour ces adolescents, ce groupe de jeunes est l’occasion de mettre en pratique cette règle et de faire des expé-riences de partage concrètes, ce qui est pré-cieux dans notre société qui met en avant la « consommation immédiate ». Parmi les actions locales des Teens4Unity rattachés aux Focolari, par exemple, ils gardent un très bon souvenir de moments d’échanges dans un home de personnes âgées à Berne. Le 9 juin 2018, un rallye dans la ville de Berne aura lieu, qui réunira les Teens4Unity et d’autres jeunes, dont le but est de sensibili-ser aux diverses actions et moyens existants afin de diminuer le gaspillage des ressources dans le monde et de contribuer à ce que chaque être humain ait le nécessaire pour vivre. Ce rallye s’insère pleinement dans les objectifs de l’ONU/FAO, dont le slogan est « zéro faim dans le monde » d’ici à 2030.

En résumé, les Teans4Unity de la paroisse organisent ou participent à des actions locales, ainsi qu’à des événements ou actions reliés au niveau international. Ainsi, à la fête de l’Ascension 2018, des Teens sont partis

près de Leipzig, pour échanger leurs expé-riences avec de jeunes allemands et conti-nuer à progresser. Au plan mondial, on se rappelle la participation de trois jeunes de notre paroisse au projet « Homme-Monde » qui s’est déroulé en Argentine et en Bolivie pendant deux semaines en 2014. Depuis lors, ces jeunes organisent régulièrement des ventes de biscuits qu’ils ont confectionnés en faveur de l’école de Santa Cruz en Bolivie, ce qui contribue à donner des moyens d’édu-cation à des enfants de familles pauvres et à problèmes. Ils ont également un lien direct avec des jeunes et des responsables de cette école bolivienne. Une rencontre de plus grande ampleur – dénommée Genfest – aura lieu aux Philippines cet été.

Autres continents, autres réalités : comme exemple d’actions des jeunes du mouve-ment des Focolari en Côte d’Ivoire, on men-tionne le temps d’étude et l’éclairage urbain (transportable) offerts à des jeunes dans des quartiers de leurs villes, dans un contexte où la tranquillité et l’éclairage nécessaires n’existent pas dès la nuit tombée.

Je remercie vivement le groupe des Focolari féminin de Berne et en particulier Hélène Coombs, la responsable des Teens4Unity ainsi qu’Isabelle Catzeflis, qui a vécu long-temps en Afrique, de m’avoir accordé cet entretien.

Fête de la paroisse, le 11 novembre 2017. Helen Coombs et les jeunes paroissiens.

PAR LINO DE FAVERIPHOTO : RP

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ACTUALITÉ / AGENDA

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Fin juillet nous devrons prendre congé du Père UweVielhaber OP et accueillir l’abbé Dominique Jeannerat qui lui succédera dès le premier août.

Rallye#Faim Zéropour toutes les générationsUn passionnant rallye pédestredans la Vieille Ville de Berne

Samedi 9 juin15h Accueil Terrasse du Palais fédéral 17h Arrivée et goûter au centre paroissial

Clôture de l’année catéchétiqueSamedi 9 juin18h, basilique de la Trinité ou jardin du centre paroissial

Eucharistie des familles pour les enfants de l’éveil à la foi et de la catéchèse avec la communauté paroissiale,suivie du verre de l’amitié.

Lancement du parcoursde la première communionSamedi 25 août13h, basilique de la Trinité

Célébration multilingue, suivie d’ateliersau centre paroissial.Participation des enfants en 3e année de catéchèsede toutes les paroisses de Berne.

Entrée dans la nouvelle annéepastoraleSamedi 1er septembre18h, basilique de la Trinité

Eucharistie des familles pour les enfantsde l’éveil à la foi et de la catéchèse avec la communauté paroissiale.

Reprise de la catéchèseLundi 3 septembre, 17h-18h Centre paroissialEnfants en 2e-4e années

Lundi 22 octobre, 17h-18h Centre paroissialEnfants en 1re année

Sortie annuelle des aînésPHOTO : UNIQUETHINGSTODO.COM

Mercredi 5 septembreChutes du RhinRestaurant Schloss LaufenEglise de l’abbaye bénédictinede RheinauLes invitations seront envoyées courant juin.Bienvenue à tous les aînés !

Le Père Uwe a été engagé par notre paroisse en 2014 pour un contrat limité qui prend fin cet été. Nous avons beaucoup apprécié sa bonne humeur et sa jovialité. Il tenait à cœur de conduire nos assemblées liturgiques à l’essentiel. Notre paroisse garde en mémoire ses talents artistiques qu’il a su nous révéler par l’organisation de l’inoubliable exposition de crèches (Avent 2015). Nous lui souhaitons plein succès dans ses études et une bonne continuation dans le ministère presbytéral. Nous le remercions pour tout ce qu’il nous a apporté durant ces quatre années. Un merci également à l’Ordre des Dominicains de Fribourg qui nous l’a « prêté »…

Père Uwe Augustinus Vielhaber OP.

PAR L’ABBÉ CHRISTIAN SCHALLERPHOTOS : RP

Abbé Dominique Jeannerat.

L’abbé Dominique Jeannerat est un prêtre diocésain qui vient à Berne avec une riche expérience pastorale. Il a été en ministère dans la paroisse de Delémont, au Séminaire diocésain de Lucerne en tant que vice-recteur et père spirituel, à Saint-Imier en tant que curé et au CHUV à Lausanne en tant qu’aumônier d’hôpital. Il est engagé aussi bien pour la paroisse francophone que pour la paroisse alémanique de la Trinité. Nous le remercions déjà de sa disponibilité et lui souhaitons un bon accueil dans nos paroisses. Merci à notre évêque de nous le confier…

11PAROISSE CATHOLIQUE DE LANGUE FRANÇAISE DE BERNE

AGENDA / ADRESSES / HORAIRE

EucharistiesSamedi : 18h, basilique de la Trinité(excepté durant les vacances scolaires d’été)

Dimanche : 9h30, basilique de la Trinité

En semaine : mardi et jeudi, 9h15, crypte de la Trinité

Durant les vacances scolaires d’été : mardi, 9h bilingue, basilique de la Trinité – jeudi, 9h15, crypte de la Trinité

ConfessionsA la cure sur rendez-vous. Tél. 031 381 34 16ou après chaque Eucharistie sur demande

Paroisse catholique de langue française – Unité pastorale Berne centre

Au service de l’unitéChristian Schaller, curéMarianne Crausaz, animatrice pastoraleNicole Jakubowitz, assistante socialeMarie-Annick Boss, secrétaireLéa Bracher, présidente du Conseil de paroisse

Rainmattstrasse 20, 3011 Berne – Tél. 031 381 34 16cure.francaise@cathberne.chwww.paroissecatholiquefrancaiseberne.chSecrétariat: lundi-vendredi, 8h30-11h30

Centre paroissial et oratoire : Sulgeneckstrasse 13

Groupements et contactsRenseignements auprès du secrétariat

Rencontres œcuméniquesOlivier Schopfer, 031 351 25 15Christian Schaller, 031 381 34 16

Animation liturgiqueChristian Schaller, 031 381 34 16

LecteursMarianne Crausaz, 031 381 34 16

Chœur mixte Saint-GrégoireSerge Pillonel (président), 031 961 47 70

Chœur africainCatherine Manga (directrice), 078 612 35 77

Servants de messeChristian Schaller, 031 381 34 16

Association des Amis des orguesConcerts publicsJean-Pierre Javet, 031 302 14 36

Hôpitaux et homesChristian Schaller, 031 381 34 16

Accueil et fêtes :IntendanceJeannette Pillonel, 031 961 47 70ServiceMonique Becher, 079 676 81 22

Partage et DéveloppementIsidore Ndiaye (président), 031 961 10 29Marie-France Celier, 031 972 05 36

Femmes d’ici et d’ailleursAnne-Marie Ndiaye, 031 961 10 29

CatéchèseMarianne Crausaz, 031 381 34 16

Eveil à la foi (0 à 6 ans)Marianne Crausaz, 031 381 34 16

Jeunes Teens for UnityHelen Coombs, 076 459 40 26

Catéchuménat (adultes)Christian Schaller, 031 381 34 16

Les Aiguilles d’orViolette Chappuis, 031 992 75 38

Autour de la ParoleMarianne Crausaz, 031 381 34 16

Groupe des aînésJeannette Pillonel, 031 961 47 70

Francophones de BethléemClaudia Praplan, 031 901 16 01

Méditation ZenPascale Schütz, 076 371 24 34

Service conjugal pour les couples et les famillesParoisses de Berne-centre

Conseil, accompagnement, thérapie• Difficultés conjugales, familiales, relationnelles• Education des enfants• Séparation, divorce, deuil

Mittelstrasse 6A 3012 Berne Tél. 031 300 33 44/45 [email protected]

PAROISSE CATHOLIQUE DE LANGUE FRANÇAISE DE BERNE

PRIÈRE / CULTURE / RÉCITAL

Il m’a aimé jusqu’à l’extrême

Il m’a aimé jusqu’à l’extrême,l’extrême de moi,l’extrême de Lui.

Il m’a aimé à sa façon,gracieusement,gratuitement… comme je ne sais pas aimer :cette simplicité,cet oubli de soi,ce service humbleet non gratifiant.

Il a aimé les siensjusqu’à l’extrême,ils sont tous à Lui,chacun comme unique,une multitude d’uniques.

Il a tant aimé les hommesqu’Il leur a donné son Unique :et le Verbe s’est fait FRERE.

Père Christian de Chergé

CHOISI PAR PASCALE SCHÜTZPHOTO : RP

A lire

PAR MARIE-FRANCE CELIER

Une amitiéjusqu’à la mort

« Pierre et Mohamed »Adrien Candiard, Editions Tallandier/Cerf, 2018

Cette pièce du domini-cain Adrien Candiard, jouée plus d’un millier de fois dans divers pays, évoque l’amitié exceptionnelle entre Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran, et son jeune chauffeur algérien Mohamed Bouchikhi. Tous deux sont morts assassinés par une bombe le 1er août 1996 durant la terrible guerre civile en Algérie. Pierre Claverie, religieux domini-cain, était né en Algérie et avait voulu y retourner après l’indépendance. Il n’a cessé de prôner le dialogue, car « lui seul nous permet de désarmer le fanatisme, en nous et chez l’autre ». Il a toujours refusé de quitter le pays malgré la mort qui le mena-çait et n’a jamais accepté de se taire et de ne pas dénoncer publiquement les respon-sables des deux camps de cette violence aveugle. Il savait qu’il risquait sa vie mais, disait-il : « Qu’est-ce qu’un ami qui se tait quand son ami va mal ? »

Mohamed, jeune musulman de 21 ans, était cet été-là le chauffeur de l’évêque, qui était devenu pour lui son ami, Pierre. Il savait qu’il était menacé tout autant que lui, en l’ac-compagnant partout, mais avait refusé de le quitter. Et il adresse cette prière à Dieu : « Si Pierre doit mourir, permets que je sois avec lui à ce moment-là. Ce serait trop triste que Pierre, qui aime tant l’amitié, n’ait pas un ami à ses côtés pour l’accompagner à l’heure de la mort. »

Dans un petit carnet de notes, retrouvé sur lui après sa mort, Mohamed avait écrit son testament, qui se termine ainsi : « Que Dieu dans sa toute-puissance, fasse que je Lui sois soumis et qu’il m’accorde sa ten-dresse. »

Ce livre est bouleversant, le témoignage de ces deux martyrs est une lumière pour notre temps.

Associationdes amis des orguesde l’église de la Sainte-Trinitéde Berne

Basilique de la TrinitéTaubenstrasse 6

Concert spirituel Corpus DominiDimanche 3 juin, 17h30Ensemble vocal Voce UmanaKurt Meier, directionMaurizio Croci, orgue

Concert pour la fête nationaleMercredi 1er août, 18h30Babette Moundry, orgue

Entrée libre – Collecte

Orgue de chœur Fratti.