«L 2016 - Bizweek...d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années...

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ÉDITION 127 – JEUDI 22 DÉCEMBRE 2016 L’ HEBDOMADAIRE ÉLECTRONIQUE GRATUIT EASY CHANGE N’A PAS RESPECTÉ LES “TERMS AND CONDITIONS” PLUSIEURS FOIS BIZ ALERT SUPER CONSTRUCTION EN LIQUIDATION INDUSTRIE AIR MAURITIUS : MEGH PILLAY REPREND LA BARRE Départ du directeur BENOIT LAGESSE ÉDITION 84 VENDREDI 26 FÉVRIER2016 LHEBDOMADAIRE LECTRONIQUE GRATUIT A lors qu’une fusion entre GML Investissement et Ire- land Blyth Limited (IBL) a été annoncée dernièrement, c’est le départ d’un directeur d’une des compagnies qui est depuis peu le ‘talk of the town.’ Il s’agit de Benoit Lagesse, qui siégeait au sein du conseil d’administration de GML Investisse- ment. Selon nos recoupements, ce dernier a participé, en sa capacité de di- recteur, au projet de fusion entre GML Investissement et IBL et était ainsi au courant des informations liées aux développements à venir. A partir des in- formations obtenues de sources proches du milieu des régulateurs, nous avons sollicité la boîte de communication Blast, travaillant pour le compte de GML Investissement, afin d’en savoir plus sur le départ en question. Nous re- produisons, ci-dessous, les questions de BIZweek et les réponses de GML In- vestissement. BIZweek - GML Investissement a-t-il demandé à l'un de ses directeurs, Monsieur Benoit Lagesse, de « step down » ? GML Investissement - Non, M. Benoit Lagesse a soumis sa démission volon- tairement. La SEM et la FSC ont-elles été in- formées de cette décision ? GMLI a simplement été informée de la décision de M. Benoit Lagesse de démissionner, et elle l’a acceptée. GMLI, n'étant pas une compagnie cotée ou régulée par la FSC, elle n'a pas l'obliga- tion d'informer les autorités de la démis- sion d’un directeur. Monsieur Benoit Lagesse a-t-il dû « step down » par rapport à des cir- constances liées à la fusion GML In- vestissement-IBL ? Les raisons du départ volontaire de M. Benoit Lagesse lui sont personnelles. Y aurait-il eu une transaction bour- sière qui serait liée au départ de Monsieur Benoit Lagesse ? Il serait plus approprié que vous vous renseigner auprès de M. Benoit Lagesse, les raisons de son départ volontaire étant personnelles. Il est à noter qu’Aisha Allee, l’une des responsables de Blast Communications - responsable de la communication de GML Investissement – a fait ressortir à BIZweek que les réponses ont été copiées à Thierry Labat et Arnaud Lagesse, le Chief Exective Officer de GML Investissement. Par ailleurs, BIZweek a également adressé, hier, des questions à l’intention du Chairman d’IBL, poste qu’occupe également Arnaud Lagesse. À l’heure où on bouclait, les réponses d’IBL n’étaient pas encore disponibles. Affaire à suivre... de GML Investissement RÉTROSPECTIVE 26 FÉVRIER2016 R ien ne va plus du côté de Super Construction Co Ltd. La semaine dernière, BIZweek évoquait le fait que la compagnie aurait une nouvelle fois, comme en 2008, réglé le salaire de ses ouvriers chinois « très en re- tard. » Cette semaine, on apprend que Super Construction a été mise sous ad- ministration judiciaire et que c’est Sattar Hajee Abdoula, de la firme Grant Thorn- ton, qui gère ce dossier. « Dans ces temps où le secteur de la con- struction peine à refaire surface, il n’est pas étonnant de voir qu’une telle compagnie soit mise sous administration », fait ressortir un observateur. Mais les déboires de Super Construc- tion, un ‘building contractor’, ne s’arrê- tent pas là. À peine quelques jours de la mise sous administration annoncée, un des clients de la compagnie a émis un communiqué pour annoncer une rupture de contrat. Il s’agit de Bluelife Limited – une filiale du Groupe GML. On apprend ainsi que Haute Rive Ocean Front Li-ving Li-mited, une filiale de Bluelife Limited, qui chapeaute le pro- jet de résidences locales à Azuri, a pris la décision de mettre fin à son contrat avec le contracteur Super Construction. Ce dernier était en charge de la deuxième phase du projet Azuri. Les raisons évo- quées sont « Super Construction Co Ltd’s repeated and material breaches of its contract of construction. » La rupture du contrat sera effective le samedi 5 mars prochain. Pourtant, cette compagnie, détentrice d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années d’expérience. En tant que « main contractor », la compagnie, dont le Mana-ging Director est Billy Wong, a participé au développement de plusieurs projets d’envergure, que ce soit dans le secteur public ou le secteur privé. À titre d’exemple, il a travaillé sur le pro- jet d’extension de Tara Knitwear à Plaine- Lauzun et la construction des dortoirs de la Compagnie Mauricienne de Textile (CMT) à La Tour Koenig et Phoenix. Il a aussi participé à la construction d’Emerald Park Commercial Centre à Trianon, ainsi qu’à celles des collèges d’État de Rivière- du-Rempart et de Quatre-Bornes. Pour le compte du gouvernement, il a également travaillé sur la construction de drains à Quatre-Bornes, Ri-vière-Noire et Quartier-Militaire, entre autres. Outre le problème de retard au niveau des salaires, la compagnie a rencontré d’autres obstacles. Ainsi, Billy Wong a logé une affaire, quelques années de cela, contre Clairemont Builders. « It was averred that on 28th December 2009, the Accused Company was in posses- sion of the sum of Rs 235,000 in its bank account held at the Mauritius Post and Co- operative Bank (MPCB), transferred from the Mauritius Commercial Bank (MCB) bank account held by Super Construction Ltd », lit-on dans le jugement rendu le 23 janvier de l’année dernière. CONTESTATION Dans cette affaire, qui avait été référée à l’Independent commission against cor- ruption (Icac), Billy Wong a fait ressortir que les gens de Clairemont Builders au- raient faussé sa signature, car il n’avait ja- mais donné son aval pour le transfert de la somme en question. La cour lui a donné raison en tranchant en faveur de Super Construction. Une autre affaire ayant mis Super Con- struction à l’avant plan est le cas logé par la compagnie devant l’Independent Re- view Panel (IRP). Le cas, qui remonte à 2013, oppose Super Construction à Knowledge Parks Ltd, sous la tutelle du ministère de l’Éducation tertiaire, de la Science et de la Recherche et de la Tech- nologie. Il s’avère que le ministère en question avait lancé un appel d’offre pour la «Con- struction of New University Campus at Pamplemousses ». Le coût du projet était estimé à Rs 363,4 millions. Onze soumis- sionnaires avaient participé à l’appel d’of- fre, et le contrat devait être alloué à Hyvec Partners Ltd, pour un total de Rs 325 millions. Non satisfait de cette déci- sion, Super Construction avait choisi de la contester devant une cour de justice. L’affaire avait par la suite été présentée à l’Independent Review Panel. La compagnie, estimant être le « lowest bidder », à Rs 316,8 millions, déplorait le fait qu’elle n’avait pas été retenue en raison d’une « cle-rical mis- take ». L’IRP a rendu son jugement le 18 février 2014, en faveur de Knowledge Parks Ltd, pour les raisons suivantes : « The aggrieved bidder conceded that that it had made an omission in relation to the break-down of tasks entrusted to local manpower in its Application for Review. The Bid Evaluation Committee considered this to be a major deviation and hence the application for Margin of Preference was not considered for the aggrieved bidder. Super Construction Co Ltd ranked seventh after the application of the Margin of Pre- ference. » INDUSTRIE SUPER CONSTRUCTION EN LIQUIDATION RÉTROSPECTIVE 26 FÉVRIER2016 5, Antonio Street, Port Louis Tél : (+230) 2111744, 2111743 | Fax : (+230) 2137114 Email : [email protected] DIRECTRICE ET RÉDACTRICE EN CHEF Herrsha Lutchman-Boodhun ADMINISTRATION Jessie Bappaya MARKETING ET PUBLICITÉ Email : [email protected] « VERS UN NIVELLEMENT PAR LE BAS » PRIYAVED JHUGROO BUSINESS, FAMILLE ET LE CONSEIL D'ADMINISTRATION GML INVESTISSEMENT-IBL CRIME DE CAMP DE MASQUE PAVÉ LE FAUX DÉBAT ... Elysium Capital Partners détient-elle une licence à Maurice ? ÉDITION 85 VENDREDI 04 MARS2016 LHEBDOMADAIRE LECTRONIQUE GRATUIT E lysium Capital Partners. Le nom de cette compag- nie a émergé depuis la fin de l’année dernière dans le sillage des informations concernant une tentative d’Offre Publique d’Acquisition (OPA) sur New Mauritius Hotels Limited (NMH). Si initialement, Elysium Capital Partners était considérée comme une société de courtage, le Chief Executive Officer (CEO) de celle-ci a tenu à apporter des préci- sions. Dans un courriel en date du 30 janvier 2016, Tevin Sithanen devait communiquer à BIZweek qu’il voulait apporter une « correction » par rapport au terme « société de courtage » utilisé par notre rédaction. Le CEO explique que sa compagnie est une « boutique investment bank and corporate outfit. » Quoi qu’il en soit, il s’avère qu’Ely- sium Capital Partners ne figure pas sur la liste des compagnies détenant une licence auprès de la Banque de Maurice (BoM). À notre requête, une source officielle de la BoM devait faire ressortir à BIZweek qu’aucune com- pagnie n’est autorisée à utiliser le terme « bank » – par rapport aux serv- ices offerts par la compagnie en ques- tion – si elle ne détient pas une licence de la BoM. Il nous revient aussi qu’une compagnie ne peut accepter des dépôts faute d’une licence de la BoM. Nous avons également vérifié auprès de la Financial Services Com- mission, où on nous a informés qu’Elysium n’est pas une de ses ‘li- censees’ par rapport aux services men- tionnés sur le site web de la compag- nie. À savoir: le ‘debt advisory & refinancing’, l’‘equity fund raising’ et le corporate finance advisory’. Des informations qui nous amè- nent à celles disponibles sur le site web elysium-africa.com, où Tevin Sithanen est présenté comme le fon- dateur d’Elysium Capital en juin 2014, après que ce dernier a passé trois ans à Dublin, au sein d’IBI Cor- porate Finance, où il été consultant dans des transactions telles que des « trade sales, acquisitions, mergers, JVs, buy-outs, fundraisings, restructurings and debt advisory mandates. » Il est aussi mentionné ceci, sur le site web d’Elysium, ainsi que sur la page Linked In de celle-ci : «Elysium seeks to combine its invest- ment banking expertise with its network of strategic partners to provide innova- tive and complete solutions to public, parastatal and private shareholders. We offer tailored financial advisory and capital-raising services to individuals, corporations and go-vernments in Africa… » À partir des informations disponibles au niveau du Registrar of Companies, nous avons constaté que les deux actionnaires d’Elysium Cap- ital Partners sont Tevindren Sithanen et Sanjeev Manrakhan. Au 30 juin 2015, la compagnie avait enregistré des profits de Rs 523, 082. L’activité principale est décrite comme étant le ‘management consultancy’, alors que la ‘nature of business’ est mentionnée comme étant le‘financial advisory.’ Le ‘business occupation’ de Tevindren Sithanen est celui de ‘banker.’ Sollicité pour une réaction, Tevin Sithanen devait nous répondre à l’heure où nous mettions sous presse. Il devait nous déclarer qu’il n’était pas au courant qu’il ne pouvait pas utiliser le terme “bank” et ne le fera plus à par- tir de maintenant. Par rapport à ses autres activités, Tevin Sithanen estime que puisqu’il offre des services comme les ‘Big 4’, il n’est pas nécessaire pour lui d’avoir une licence “as of now”. TEVIN SITHANEN RÉTROSPECTIVE 04 MARS2016 A près la publication, la semaine dernière, d’une possible tran- saction boursière sur les actions d’Ireland Blyth Limited (IBL), société cotée en Bourse, nous nous in- téressons cette semaine à la com- position du conseil d’administration des deux com- pagnies citées, c’est-à-dire GML Investissement Ltée et IBL. Dans les deux cas, on retrouve Arnaud Lagesse (photo) en tant que CEO de GML Investissement, en tant que membre du conseil d’admi- nistration depuis mars 2015, et en tant que Chairman d’IBL. Il est également membre du comité de gouvernance d’entreprise des deux compagnies. Soulignons aussi que l’an dernier, il a été nommé Chairman du National Committee on Corporate Gover- nance après le départ de Tim Taylor. Par ailleurs, IBL – considérée comme le deuxième plus grand groupe mauricien – contribue à hauteur de 56% au chiffre d’af- faires de GML Investissement, une holding d’investissement et une compagnie publique non cotée en Bourse. Arnaud Lagesse détient indirectement 16,63% de GML Investissement, tandis que Benoît Lagesse – qui a « step down » depuis environ deux se- maines – détient directement 4,07%, et indirectement 5,25% de la compagnie. Enfin, le rapport annuel au 30 juin 2015 de GML Investisse- ment Ltée fait la part belle à la bonne gouvernance. La holding a fait appel à des consultants spé- cialisés en matière de conseils en gouvernance familiale pour rédi- ger une Charte Familiale. Cela permet de « distinguer la partie Business, pilotée par un Conseil d’administration et l’Exécutif, de la partie Famille, piloté par le Con- seil de Famille et le Bureau Fami- lial Mon Loisir Services Ltée », puisque les compagnies familiales suscitent régulièrement des inter- rogations quant à la bonne gou- vernance. La compagnie exhorte aussi ses directeurs à respecter et s’as- surer du respect des clauses de sa Constitution. « Quand ils in- terviennent au niveau des autres compagnies du Groupe, les di- recteurs de GMLI doivent respecter la Charte de déontologie boursière. À ce titre, ils ne sont autorités ni à divulguer, ni à exploiter les infor- mations qu’ils détiennent. De plus, les Directeurs doivent respecter la réglementation concernant l’achat et la ventes [sic] d’actions cotées sur le marché boursier. Tout Directeur a également l’obligation de déclarer au Président du Conseil d’Admi- nistration de la Compagnie toute transaction réalisée sur les titres d’une compagnie cotée du Groupe », y lit-on. GML INVESTISSEMENT-IBL Business, famille et le conseil d'administration RÉTROSPECTIVE 04 MARS2016 Comment se porte le secteur du textile en ce moment? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre ! C’est une industrie très com- pétitive. Il y a aussi beaucoup de pays compétiteurs. Disons que Maurice n’est pas le meilleur, mais étant donné qu’on est à Maurice, et qu’on est des Mauriciens, il faut faire avec. Je crois tout de même qu’on y arrivera. L’important, c’est d’investir dans le person- nel, dans les équipements, et de monter en gamme. Dernièrement, vous avez été dans l’actualité par rapport aux travailleurs étrangers. Le problème a-t-il été totale- ment résolu ? Le souci dans tout cela est le cadre. Cela fait plusieurs années qu’on fait venir des travailleurs étrangers à Maurice, mais le cadre n’était pas défini. Je com- prends bien qu’il y a un prob- lème de chômage à Maurice. Je ne pense pas que le gouverne- ment ait tort, mais peut-être qu’il n’est pas très bien ren- seigné. Il croyait que pour ré- soudre le problème du chômage à Maurice, il fallait serrer les vis en ce qui concerne les tra- vailleurs étrangers. Ce n’est malheureusement pas la solu- tion. On a donc fait des représentations. Cela a pris un peu de temps, et il n’y a pas d’amertume. Je crois qu’aujour- d’hui le cadre est réglementé et défini. On est contents. Aujourd’hui, (Ndlr : ven- dredi dernier lors de la céré- monie de ‘rebranding’ de Mauritius Telecom) on est dans un cadre digital. Quel a été l’apport de la technologie dans l’industrie du textile ? Bien souvent, pour les Mauriciens, moi inclus, on voit des machines à coudre lorsqu’on parle du textile. Or, le textile, ce n’est plus que les ma- chines à coudre. Si un jour vous avez l’occasion de visiter la CMT, aussi étonnant que cela puisse paraître, vous verrez que nous avons des outils de fabri- cation parmi les plus perfor- mants et les plus sophistiqués au monde. Ce n’est pas pour flatter la compagnie, mais c’est la qualité des investissements qu’on a faits. Dans tous les secteurs, il y a des avancées technologiques, et c’est cer- tainement le cas dans le textile. Quel investissement ces ou- tils ont-ils nécessité ? Si vous parlez de la filature traditionnelle, cela coûte pra- tiquement Rs 800 millions, voire Rs 1 milliard. Mais en ce qui concerne la filature que la CMT a installée, cela nous a coûté entre Rs 2,5 milliards et Rs 3 milliards. C’est très cher ! C’est la technologie, avec beau- coup de robotisation et d’au- tomatisation. Nous dirigeons-nous vers une situation où il faudra moins de main-d’œuvre pour effectuer le travail ? Il faut comprendre qu’on est arrivé très loin pour certaines opérations. Par exemple, à la CMT, vous avez des ‘forklifts’ robotiques, donc sans chauf- feur. Un ‘forklift’ qui fait des kilomètres sur 60 000 mètres carrés de bâtiment, qui part dans des entrepôts, qui monte en hauteur, qui prend une palette de matière première et qui la dépose là où il faut. Tout est préprogrammé. Vous parlez au ‘forklift’ et il fait ce qu’il a à faire. Voilà ce qu’on a aujour- d’hui, qu’on le veuille ou non… Cela nécessite également un investissement… Énorme ! Certaines opéra- tions sont remplaçables. D’autres opérations, non. Pour les machines à coudre, il faut toujours des modistes et des tailleurs. Le Premier ministre présen- tera le Budget en juin. Quelles sont vos attentes pour le secteur du textile ? On ne demande pas à l’État de venir de l’avant avec un genre de ‘stimulus package’. Loin de là. Je ne pense pas que ce soit bien que l’État vous donne des fonds publics pour votre projet privé. Ce n’est pas correct. Ce qu’on demande, c’est plutôt de voir comment fa- ciliter les choses pour que les entreprises puissent opérer dans des conditions idéales. Je parle du port, de l’aéroport, des ser- vices administratifs au sein du secteur public, de la politique monétaire, des intérêts ban- caires… Quelque chose par rapport aux travailleurs étrangers ? Pas nécessairement. Après les dernières mesures qu’on a pu rationaliser, on ne peut pas se plaindre. On n’est pas là pour se plaindre tous les jours. Le cadre est maintenant défini quant à l’engagement des tra- vailleurs étrangers. « Maurice n’est pas le meilleur dans le textile » Il croyait que pour résoudre le problème du chômage à Maurice, il fallait serrer les vis en ce qui concerne les travailleurs étrangers. Ce n’est mal- heureusement pas la solution. On a donc fait des représenta- tions FRANCOIS WOO, MANAGING DIRECTOR, CMT Content que le problème des travailleurs étrangers ait été résolu et qu’un cadre ait été défini concernant leur embauche, Francois Woo soutient néanmoins que Maurice n’est « pas le meilleur » en matière de textile. Mais les investissements de la Compagnie Mauricienne de Textile (CMT) dans la technologie prouvent qu’il a toujours foi dans le textile mauricien. Pour ce qui est du Budget, l’homme d’affaires, qui a parlé à BIZweek le vendredi 25 mars à l’occasion du rebranding de Mauritius Telecom, souhaite que des mesures soient prises pour surmonter les difficultés administratives RÉTROSPECTIVE 01 AVRIL2016 C ela fait sept ans que les dé- tenteurs de polices d’assu- rances de BAICO (British American Insurance Com- pany Limited), incorporée aux Bahamas en 1920 et filiale de CL Fi- nancial Ltd (basée à Trinidad et Tobago), attendent de percevoir leur argent. Pour cause : BAICO a été placée sous adminis- tration judiciaire en 2009 suite à des pro- blèmes de liquidité. « The Company is insolvent », selon les autorités des Ba- hamas. Ce problème concerne également plusieurs autres juridictions – Antigua, Grenade, Montserrat, St Kitts & Nevis, St Lucie, St Vincent & les Grenadines – où la compagnie avait des opérations. Coïncidence ou pas, la firme KPMG à Maurice affirme avoir tiré la sonnette d’alarme quant à l’état financier du groupe BAI dès 2009… Face à la nature complexe du pro- blème, le Judicial Manager – qui n’est autre que KPMG – a récemment publié un communiqué pour informer les ‘poli- cyholders’ qu’une nouvelle législation a été développée en collaboration avec tous les gouvernements concernés pour que la BAICO puisse proposer un « Plan of Arrangement » aux détenteurs de polices d’assurances. « Given the multi-jurisdictional nature of this matter, it is the opinion of the Judi- cial Managers that there is no consistent process currently available to allow for pay- ments to be made to policyholders on a coor- dinated and consistent basis across the EC territories. As a result, the Judicial Managers in conjunction with the Judicial Manager in the Bahamas, have developed new legis- lation with the relevant governments in the region to be implemented, specifically to allow BAICO to propose a “Plan of Arrangement” to its policyholders. « This legislation, if it can be enacted quickly, will provide a mechanism (the Plan) for a payment to be made to insurance creditors in a much reduced time frame than would otherwise be the case. « The Plan will be a Court driven process, which will require approval of the Company’s creditors, and will allow the Ju- dicial Managers to make a distribution of the remaining assets of the Company on a consistent basis across the region », fait ressortir KPMG. Comment la BAICO en est-elle arrivée là ? Dans une correspondance, adressée début mars 2016 aux ‘policyholders’ n’ayant pas encore reçu leur argent, le Ju- dicial Manager explique : « It quickly became apparent to the Judicial Managers, following their ap- pointments in 2009 that the company’s fi- nancial position had significantly deteriorated: The Company’s unaudited bal- ance sheet as at 30 June 2009 had shown assets of EC$920 million and liabilities of EC$1.35 billion. » « To improve prospects of recovery for policyholders in the period immediately following their appointment, and with the assistance of the Eastern Caribbean Core Committee, the Judicial Managers deve- loped a solution to create a new company (NewCo). This NewCo was to have been capitalised with funds from the Eastern Caribbean Monetary Union, independent investors and a significant injection of funds from the Government of Trinidad & Tobago (“GORTT”). NewCo was to assume the li- abilities of BAICO and the prospects of re- covery for policyholders, whilst not receiving anything like a payment in full, would have been enhanced. Unfortunately, after 18 months of work, the funding for the solution did not materialise, principally due to the withdrawal of certain key financial sup- port, and the NewCo solution was discon- tinued. » « Following the withdrawal of fi- nancial support for the NewCo solution, the Judicial Managers and the Eastern Caribbean Core Committee developed a subsequent plan to use remaining Govern- ment funding to support a transfer of BAICO’s traditional life business to Sagicor, a highly respected insurance provider oper- ating across 19 countries in the Caribbean as well as in the UK and US. The transfer has resulted in 15,688 life and pension policies with an actuarial liability of approximately EC$100 million being transferred to Sagi- cor and the policyholders having their full policy value restored through funding from the EC Governments. » « The Judicial Managers have commenced litigation in various jurisdic- tions seeking to recover amounts due to BAICO as well as commencing actions against former office holders of the company for breach of duty. » « It is estimated that some 20,000 policyholders across the region were impacted by the company's collapse. So far some pay- outs have been made to claimants who held policies of up to $30,000. » Il n’y a pas qu’à Maurice que le groupe BAI fasse appel à la firme d’audit KPMG. À Maurice, KPMG a pendant longtemps été l’auditeur du désormais défunt groupe. La firme a été sous les feux des projecteurs après l’éclatement de l’affaire BAI car on lui reprocherait de n’avoir pas tiré la sonnette d’alarme plus tôt concernant les résultats financiers du groupe. On fait ressortir par la suite que KPMG avait, dans une présentation d’audit au sein du groupe, signalé que le groupe serait en « banquer- oute depuis 2009. » Pour ce qui est de BAICO aux Ba- hamas, c’est la ‘Insurance Commis- sion’ qui a placé la compagnie sous administration judiciaire et a nommé Juan (John) M. Lopez, de la firme KPMG, Judicial Manager. Ce dernier a pour mission de trouver des solu- tions pour que les clients de BAICO soient remboursés. Un peu à l’image de ce que la firme BDO a pour tâche d’effectuer en ce moment à Maurice. LA BAI ET SON ÉTERNELLE KPMG Les ‘policyholders’ de BAICO Bahamas attendent depuis 2009 ADMINISTRATION JUDICIAIRE RÉTROSPECTIVE 01 AVRIL2016 1 996. C’est en cette année que la Mauritius Cooperative Cen- tral Bank (MCCB) est mise en liquidation. « In April 1996, the BOM formally closed the Mauritius Cooperative Central Bank Ltd (MCCB), which had been experiencing fi- nancial problems for some years and had been placed into receivership in 1994 », fait ressortir un document du Fonds monétaire international sur les « Recent Economic Developments and Selected Is- sues » en 1997. Pat Fong, un des Part- ners de la firme d’audit Kemp Chatteris Deloitte & Touche, en devient alors l’administrateur. « All of MCCB’s depositors were paid off at a final cost to the BOM of nearly Rs 400 million, including the recovery of as- sets amounting to about Rs 300 million », lit-on dans le document. Pourtant, vingt ans après, la liquidation de l’ex-MCCB n’est pas encore complétée. La raison principale : un des clients de cette banque, à savoir Quality Soap Limited, a intenté à son tour un procès à la Banque de Maurice (BoM). Cette dernière fait d’ailleurs, année après année, une provision de Rs 100 millions dans ses comptes, à en croire ses rapports annuels. On y lit toujours ces mêmes lignes : « The provision relates to the liquidation of the MCCB Limited. Under the MCCB Limited (Liquidation) Act 1996, the Bank may make additional funds available to the liquidator of MCCB Limited where the liabilities of the MCCB Limited exceed the proceeds from the real- isation of its assets. The li-quidation of MCCB Limited is still in progress. » C’est d’ailleurs ce paragraphe qui a piqué notre curiosité. Sur quel obstacle bute le processus de liquidation? Pourquoi, vingt ans après, se poursuit-il toujours ? Un préposé de la Banque de Maurice explique que c’est un long processus, car il a fallu attendre que les personnes qui avaient contracté un emprunt de la MCCB le remboursent. Cela s’est fait au fil des années, mais il s’avère qu’un des clients refuse de payer. « Le monsieur a même eu recours au Privy Council. Donc, ce cas est toujours ‘pending’ et se poursuit en cour. Si je me souviens bien, il doit rem- bourser entre 5 et 6 millions de roupies à la MCCB. » Pour faire avancer les choses, le li-qui- dateur avait choisi de saisir ses actifs, mais cela n’a pas plu au client en ques- tion. Il a donc intenté un procès à la Banque de Maurice, lui réclamant des dommages de plus de Rs 50 millions. Ce client n’est autre que Quality Soaps Limited. Le PDG, Arjoon Cal- chand, s’était déjà livré – dans le passé – à une bataille légale contre la Develop- ment Bank of Mauritius (DBM). Ar- joon Calchand avait fait une demande d’emprunt auprès de la DBM en 1983, à hauteur de Rs 1,2 million, suivi d’une nouvelle demande en 1987. Vu que la DBM prenait beaucoup de temps pour considérer sa demande, il s’est tourné vers la MCCB Limited et a poursuivi la DBM. Il a cependant été débouté par le juge Asraf Caunhye dans un jugement rendu vers la fin de 2011. Selon le juge, Arjoon Calchand n’avait pu établir que la banque avait commis ce qu’il lui re- prochait. Autre fait intéressant, selon le préposé de la BoM, le liquidateur Pat Fong – qui est désormais à la retraite – perçoit tou- jours un ‘standing management fee’ pour veiller à l’aboutissement du cas MCCB. Pour ce qui est de la provision de Rs 100 millions dans les comptes, le haut cadre de la Banque centrale l’explique ainsi : « Si demain Quality Soaps Limited gagne le procès intenté à la BoM, nous de- vrons le dédommager. C’est de là que nous aurons l’argent. On reste aussi sur nos gardes car, des fois, certains héritiers d’an- ciens dépositaires de l’ex-MCCB sortent brusquement de leur sommeil et réalisent que leurs parents avaient un compte à la MCCB et n’ont pas été remboursés. Il faut donc faire provision pour ce genre de situ- ation. » Toutefois, Arjoon Calchand n’est pas le seul qui reste à rembourser son em- prunt. L’ex-MCCB, selon les comptes du gouvernement (pour l’année 2014, par exemple), avait emprunté la somme d e Rs 81,880,000 mais n’en a remboursé qu’une infime partie. Elle doit toujours Rs 81,308,000 après avoir remboursé environ Rs 572,000. Les intérêts dus ont atteint Rs 61 millions pour la période 1997 à 2014. Pour rappel, la mise en liquidation de l’ex-MCCB a donné naissance à la Mau- ritius Post and Cooperative Bank (MPCB), qui est née de la fusion entre la New Co-operative Bank Ltd (NCB) et la Post Office Savings Bank. L’année dernière, la MPCB a fusionné avec la National Commercial Bank (ex-Bramer Bank) pour devenir la MauBank. L’affaire MCCB toujours non résolue 20 ans après LIQUIDATION Année après année, les comptes de la Banque de Maurice font provision de Rs 100 millions rien que pour la… Mauritius Cooperative Central Bank (MCCB). C’est en 1996 que cette banque a été mise en liquidation, suivant la MCCB Limited (Liquidation) Act 1996, et sous la houlette de Pat Fong, alors Partner au sein de la firme d’au- dit Kemp Chatteris Deloitte & Touche. Or, vingt ans après, le cas de liquidation n’est pas encore résolu, car un client poursuit toujours la Banque de Maurice RÉTROSPECTIVE 22 AVRIL2016 Ce n’est pas un « leak », mais une liste compilée par un magazine britannique à partir des données du Land Registry après avoir invoqué la Freedom of Information. Cette liste de propriétés, couvrant la péri- ode 1999 à 2014, suggère qu’elles ont été enregistrées à travers des compagnies « offshore » à Maurice. Des noms connus à Maurice y figurent E n 15 ans, près de 2 782 pro- priétés britanniques ont été enregistrées à Maurice. Com- ment ? À travers des « com- pagnies offshore » principalement, dont des boîtes locales de renom. La liste dont nous sommes en possession, qui concerne des propriétés se trouvant dans plusieurs quartiers chics du Royaume-Uni, comprend des don- nées compilées entre 1999 et 2014. Les prix de certaines de ces propriétés sont affichés, et la valeur totale à l’achat at- teint presque 400 millions de livres ster- ling, soit 20 milliards de roupies ! Il y a des compagnies dont les noms reviennent souvent. Par exemple, Wal- lace Properties Limited a enregistré, à elle seule, 2 255 propriétés. L’adresse en- registrée de cette compagnie offshore à Maurice est International Management (Mauritius) Ltd, Les Cascades Building. D’autres compagnies comme Groome Properties Limited ou New Miami Hol- dings Limited ont enregistré entre 13 à 15 propriétés. Groome Properties Li- mited a son siège à The Catalyst à Ebène, et New Miami Holdings est gérée par GMG Trust Ltd, sise à la New- ton Tower. Nous avons effectué des recherches au niveau du Registrar of Companies quant à ces compagnies et là, on nous a infor- més que ces données ne sont pas du do- maine public, puisqu’il s’agit de compagnies offshore. Afin de pouvoir avoir accès aux détails de ces compa- gnies, une lettre d’autorisation de la Management Company locale agissant pour ses clients britanniques est obliga- toire. Loin de dire que notre secteur off- shore est opaque, ou encore pas assez transparent, mais le fait que ces infor- mations ne sont pas accessibles à tout le monde laisse se développer une percep- tion qui pourrait être négative. D’où, peut-être, toute l’importance d’intro- duire une Freedom of Information Act au plus vite pour assainir l’image de notre secteur du global business aux yeux de la communauté internationale. Rappelons d’ailleurs que les données de cette liste ont été obtenues en évoquant la Freedom of Information Act britan- nique. Il est en effet bon de savoir que cette liste de 2 782 propriétés et compagnies n’est pas le fruit des recherches de BIZweek, mais d’une publication britan- nique, Private Eye, ce qu’omet de dire une autre publication locale qui prétend être en possession de la liste, sans révéler la source qui a publié les données. Le but de cet article n’est pas de dire que la pratique est louche ou illégale. Mais la période mentionnée est peut- être révélatrice par rapport au fonction- nement de notre système… Nous sommes souvent montrés du doigt comme étant un pays abritant des multi- nationales capitalistes qui privent beau- coup de pays de revenus importants en venant cacher leurs profits ici, où ils n’ont aucune opération. Nous vous proposons (Ndlr : voir tableau) des noms locaux qui sont déjà connus sur le territoire mauricien, et qui figurent sur la liste. Il est bon, à ce sujet, de noter les détails suivants : a. Curatus Trust Company (Mauritius) Limited – est une compagnie de ges- tion établie à Maurice depuis 2001 et dont le siège est au Harbour Front Building. b. Medine Properties Limited– est gérée par la société de gestion Schindlers Trust Mauritius Limited sise au Me- dine Mews. Cela peut créer une con- fusion sachant qu’à Maurice, nous avons « Medine Property » et non « Medine Properties ». c. The Four Elements PCC– était gérée par Belvedere Management Limited. En octobre 2014, la Financial Ser- vices Commission avait émis un « warning » à l’encontre de cette com- pagnie détentrice d’une Category 1 Global Business Licence. En juillet de l’année dernière, Mushtaq Oosman et Rajeev Basgeet ont été nommés « joint administrators » de The Four Elements PCC et Lancelot Global PCC. Le tout était lié à une enquête de la police de la City of London sur un Ponzi Scheme de plus de 100 mil- lions de livres sterling. d. Imara Trust Company (Mauritius) Limited – est une Management Company sise à Ebène, qui a Preetam Prayag comme CEO, et Gary Killmister et Rajeev Sookur comme directeurs. e. Investec Trust (Mauritius) Limited – a son siège à Ebène. En février 2014, le groupe Salamanca (enregistrée au Royaume-Uni) a fait l’acquisition d’Investec Trust de l’Investec Bank PLC. f. Compagnie Mauricienne de Textile Ltée – appartient à l’homme d’af- faires François Woo, mais n’est pas une compagnie offshore. g. Frontiere Finance Limited– est une « licensed offshore management com- pany » sise au Medine Mews à Port- Louis, et avait pour fondateur et Managing Director, Rory Kirk. h. MATCO Limited – est fondée en 2005 par Peter de Putron. La société se trouve à Ebène. i. Air Mauritius Limited – est la com- pagnie nationale d’aviation. j. Rockcastle UK Property SPV Limited – est gérée par la compagnie de ges- tion (Management Company) Inter- continental Trust Limited, qui se trouve à Ebène. On ne sait pas toute- fois si cette compagnie est liée à Rockcastle Global Real Estate Com- pany Limited qui est cotée sur la Bourse de Maurice. [NOTE : Pour la liste complète, consultez le site ] « Selling England (and Wales) by the pound. » C’est sous ce titre qu’a paru l’article de Private Eye. Le magazine britannique a démarré ce travail depuis septembre 2015, et a même créé une « online map» de ces pro- priétés britanniques « acquired by offshore companies from 1999 to 2014, showing the address, the off- shore corporate owners (some have more than one) and, where available, the price paid. » Le magazine précise que ces don- nées ont été compilées « following Freedom of Information requests from Private Eye. » Elles ne concernent d’ailleurs pas que Maurice. « Among the properties were 20,590 acquired by companies registered in Jersey, 12,061 in the Isle of Man, 11,536 in Guernsey, 2,782 in Mauritius, 2,657 in Gibraltar, 1,963 in Panama and 1,245 in the Cayman Is- lands. But the most popular location for registering a property company offshore, with 22,155 in the period, was that convenient financial centre of… the British Virgin Islands. » CE QUE DIT PRIVATE EYE 2 782 PROPRIÉTÉS BRITANNIQUES ENREGISTRÉES À MAURICE ENTRE 1999 ET 2014 RÉTROSPECTIVE 29 AVRIL2016 L es résultats des dix dernières années d’United Docks Li- mited sont comparés aux promesses faites en 2006. D'où l'émergence de certaines interrogations par rapport à, par exem- ple, le fait que la compagnie a distribué des dividendes en une seule occasion en 10 ans. Les actionnaires en général sont- ils mieux lotis sur le plan de la valeur? Etat des lieux. De juillet à octobre 2006, le pays a été témoin d’une des ‘boardroom battles’ les plus médiatisées. Entre la direction en place à l’époque, et un nouveau venu en la personne de Horus Ltée, qui avait acheté environ 18,27% des actions pour un montant supérieur à Rs 200 millions, les actionnaires de United Docks Ltd, pris en étau, ont été appelés à voter. Ré- sultat de cette bataille : l’ancienne direc- tion a été appelée à prendre la porte et un nouveau board s’est installé. Cette année est la dixième depuis que le ‘joint-venture’ Horus Ltée et Harel Frères Ltd (Ndlr : qui est maintenant con- nue comme Terra Mauricia Ltd) a « pris le contrôle » d’United Docks Ltd (UDL). LA BATAILLE DE 2006 Le point de départ de cette bataille est lié au refus d’United Docks Ltd qu’Ho- rus Ltée – société appartenant à l’homme d’affaires Dominique Galea – soit représentée au sein du conseil d’ad- ministration de la compagnie. Horus Ltée aurait réclamé 7 des 12 sièges (soit le contrôle) du board d’United Docks. Dans un communique émis par UDL le 15 septembre 2006, on lit ceci : « On 13 July 2006, Mr Jean Piat, The Chair- man of United Docks Ltd, met Messrs Cyril Mayer and Dominique Galea of Horus Ltee. At the meeting, Mr Piat was asked to assist them in getting the majority control of the Board of Directors on the basis that Horus Ltee was in the process of acquiring 18,27% of the equity of UDL. As a matter of principle and in line with Good Governance practices, the request to obtain the control of the Board by a mi- nority shareholder was not accepted as the Board has a fiduciary duty towards all shareholders equally. However, both Mr D. Galea and Mr C.Mayer were offered two seats on the board. This offer was subse- quently declined by them. » La même démarche auprès du Chief Executive du groupe UDL, en août de la même année, n’avait déjà rien donné. Le nouvel actionnaire n’avait, à ce mo- ment, d’autre choix que de mener une campagne pour « faire respecter un des droits fondamentaux des actionnaires » d’United Docks, qui est la « démocrati- sation d’un board en fonction de l’action- nariat réel de cette dernière ». Dans sa « Lettre aux Actionnaires » en septembre 2006, Horus Ltée réplique à UDL : « Le Président nous ayant proposé seule- ment deux sièges sur douze, nous n’avons pas accepté cette offre car nous étions d’avis que, détenant 18,27% du capital de la compagnie, Horus pouvait légitimement s’attendre à mieux que ces deux sièges. Pour information, les 10 directeurs dont nous demandons le remplacement détiennent collectivement moins de 1,2% du capital de UDL. » De ce fait, Horus Ltée convoque une assemblée générale spéciale, le 17 octo- bre 2006, pour que les 1 700 action- naires votent en faveur d’un nouveau board ; et donc que dix des douze di- recteurs du conseil d’administration en Lors de son introduc- tion en Bourse en 1991, l’action d’United Docks Limited a dé- marré à Rs 20,10 pour atteindre Rs 131 en août 2006. Le prix a cependant baissé après que le nouveau conseil d’administra- tion s’était installé en octobre 2006. L’ACTION EN BAISSE Le nouveau board a-t-il tenu parole ? UNITED DOCKS LTD - 10 ANS APRÈS La semaine dernière, la Cour suprême a annoncé sa décision. Elle n’a pas accédé à la demande de révision ju- diciaire d’United Docks Ltd, qui estimait ses droits lésés car incapable de développer ses terres dans les envi- rons de la‘buffer zone’ établie autour de l’Aapravasi Ghat. Cette révision judiciaire contestait l’introduction du nouveau plan d’urbanisation de Port-Louis. Mais quand on évoque United Docks, on se rappelle surtout la ‘boardroom battle’ qui a fait rage pendant plusieurs mois en 2006. Une nouvelle direction avait finalement « pris le contrôle». Dix ans après, quelle évaluation peut-on faire du nouveauboard? RÉTROSPECTIVE 29 AVRIL2016 place à l’époque soient remplacés. Les deux directeurs qui sont appelés à rester sont les représentants des sociétés qui ont vendu leurs actions à Horus Ltée, à savoir Promotion and Development (PAD) et Anglo Mauritius Assurance Society Ltd. D’autres raisons ont aussi poussé Horus Ltée dans sa démarche. À savoir le fait que «les dividendes n’ont pas évolué depuis sept ans », étant de Rs 2.10 par ac- tion par an, et que les « Profits on Ordi- nary Activities ont baissé de moitié entre 2001 et 2005 », passant de Rs 22 mil- lions à Rs 10 millions. Mais UDL s’appuie sur sa perfor- mance boursière et sur les projets réal- isés et en chantier pour convaincre les actionnaires que leurs investissements ont été bien gérés. UDL rappelle ainsi que le titre coté sur le marché officiel n’a cessé de progresser, passant de Rs 20.10 lors de son introduction en 1991, à Rs 131 en août 2006. LA VISION DU NOUVEL ACTIONNAIRE Alors que la compagnie lui reproche de n’avoir aucun ‘Business plan’ pour l’avenir d’UDL, Horus Ltée fait parvenir aux actionnaires, vers la fin de septembre 2006, une correspondance présentant sa stratégie de développement d’UDL en cas de victoire. Elle entend mettre l’accent sur « la bonne gouvernance » et assurer « une plus grande transparence ». Elle souhaite aussi faire « réévaluer les actifs de la compagnie afin que le bilan reflète la valeur réelle d’UDL », envisage une « réduction des coûts opérationnels » et parle d’établir une politique de dividende qui soit « share- holder friendly ». On peut ainsi lire, dans la « Lettre Aux Actionnaires »d’Horus Ltée, les objectifs suivants du nouveau board s’il était élu lors de l’Assemblée générale spéciale : 1. Proposer aux actionnaires un projet de constitution, établi selon les dispositions de la ‘Companies Act 2001’ ; 2. Prendre les mesures nécessaires pour se conformer au ‘Code of Corporate Gov- ernance for Mauritius’ et assurer une plus grande transparence ; 3. Faire réévaluer les actifs de la compa- gnie afin que le bilan reflète la réalité de la valeur de UDL ; 4. Travailler en priorité à redynamiser la gestion de la compagnie et à faire pro- gresser les résultats en réduisant les coûts opérationnels, en s’assurant de l’appli- cation des nouvelles dispositions de la ‘Landlord & Tenants Act’ et en aug- mentant les revenus des biens immo- biliers de la compagnie ; 5. A court terme, analyser le portefeuille d’investissement, réaliser les participa- tions non essentielles et distribuer le montant obtenu sous forme d’un divi- dende exceptionnel aux actionnaires ; 6. A court et moyen termes, établir un plan concernant les biens immobiliers de la compagnie afin de les va-loriser au mieux et d’en faire profiter les action- naires. Malgré les réserves exprimées plus haut à ce sujet, le projet actuel sera examiné en profondeur, ainsi que son financement, et une décision sera prise en fonction des meilleurs intérêts de la compa-gnie ; 7. Etablir une politique de dividende qui soit ‘’shareholder friendly’’. Le tout devant avoir un impact im- portant sur la valeur de l’action qui pourrait augmenter sensiblement. QU’EST-CE QUI A CHANGÉ ? Pendant cette bataille, UDL publie ses comptes au 30 juin 2006. Les profits ont baissé. Le chiffre d’affaires est passé de Rs 30 millions à Rs 17,8 millions, et les profits avant impôts ont chuté de Rs 338 millions à Rs 128 millions. Le dé- ficit de trésorerie s’est aussi aggravé, pas- sant de Rs 10 millions en 2005 à Rs 58,8 millions en 2006. Après la « prise de contrôle» par Horus Ltée, les affaires se sont-elles améliorées ? Entre 2006 et 2007, le ‘net profit’ du groupe passe de Rs 133 millions à Rs 422 millions en raison d’une « fair value of investment properties ». La tendance est toujours positive en 2008 avec des prof- its de l’ordre de Rs 153 millions. Mais les choses commencent à se dégrader à partir de 2009. Cette année-là, UDL en- registre des pertes de Rs 29,4 millions. Idem en 2012. UDL fait des pertes de Rs 10,1 millions contre des pertes de Rs 9,9 millions en 2011. « The high fi- nance costs of Rs 15,2 million remain a concern and to reduce the interest expenses, the Group is considering selling some of its non-core assets », fait ressortir le conseil d’administration. Le même scénario se répète en 2013. « For the year under review, the Group has incurred a loss of Rs 7,1m against a loss of Rs 10,2m last year. […] The high fi- nance costs of Rs 14,8m remain a concern and to reduce its interest payable, the Group is considering selling some of its non-core assets », explique le board. L’année suivante, UDL enregistre de nouvelles pertes. Pour 2014, elles s’élèvent donc à Rs 5,5 millions, avec des « high finance costs » de Rs 14,8 millions. Mais en 2015, la situation financière d’UDL s’est améliorée. Le Groupe a en- registré des profits à hauteur de Rs 54,3 millions « due mainly to an increase of Rs 65.9 m in fair value of investment prop- erties. » Qu’en est-il des dividendes ? Ce sujet particulier a été l’un des chevaux de bataille d’Horus Ltée, qui reprochait à l’ancienne direction que les dividendes n’avaient pas évolué depuis sept ans. En 2007 et 2008, les actionnaires d’United Docks Ltd avaient eu droit à des dividendes respectifs de Re 1 et Re 1,20 par action. Mais à partir de 2009, ils n’ont rien eu en termes de div- idendes. Dans les rapports annuels de 2012 à 2015 – malgré des profits l’an dernier – on lit les phrases suivantes : « Regretfully, the cash flow situation has not permitted the distribution of divi- dends » et « The Board does not recom- mend the payment of any dividend for the year under review. » ET LES PROJETS ? À l’époque de la « Boardroom battle », l’ancienne direction envisageait un pro- jet immobilier à long terme au coût de Rs 1,9 milliard pour la première phase seulement. « Ce projet immobilier am- bitieux pourrait être lourd de conséquences pour la compagnie », avançait Horus Ltée comme argument. Cette dernière devait promettre aux actionnaires une étude en profondeur dudit projet afin de con- naître sa viabilité. Il semblerait, au final, qu’il ait été mis de côté. Bien que possédant des terres au Cau- dan, à Trou-Fanfaron, aux Cerne Docks et à la rue Farquhar, United Docks Ltd ne se serait pas lancée dans de gros pro- jets ces dernières années. Aucune men- tion n’en est faite dans les rapports annuels de 2012 à 2014. Celui de 2015, cependant, est dif- férent. « Under the impetus of the new man- agement, United Docks is now positioning itself as a key player in real estate develop- ment activities with two main areas of focus, namely warehousing & logistics and mixed use developments. Discussions have already been initiated with relevant au- thorities and preliminary proposals have already been submitted. « United Docks Ltd is considering the development of an integrated logistics park in Trou Fanfaron. This will involve a com- plete revamp of existing old warehouses in Trou Fanfaron and the construction of modern, state-of-the-art infrastructure to provide a full value chain solution to op- erators in logistics, distribution and seafood industries. Furthermore, a mixed-use de- velopment project is presently under con- sideration in Caudan. « I have no doubt that we will shortly see the materialisation of a few projects of United Docks Ltd », explique Dominique Galea, président du conseil d’adminis- tration du groupe. RÉTROSPECTIVE 29 AVRIL2016 L’arbitrage coûte cher et n’est pas ac- cessible à tout le monde. Est-il de- venu, généralement parlant, un business comme les autres ? Il est vrai que l’arbitrage coûte de l’ar- gent. C’est naturel. Il faut payer les arbi- tres et les hommes de loi. Mais ce n’est pas cela qui est important dans l’arbi- trage. Premièrement, c’est surtout pour les ‘areas of practice’ spécialisés. Ainsi, lorsqu’on a un problème d’aviation ou un problème très complexe de pharma- ceutique, on va chercher le spécialiste pour être l’arbitre d’un litige. Ainsi, ce n’est pas une question de coût, mais une question de spécialiste et de rapidité. À ce moment-là, et dans un contexte international, puisqu’on parle de l’arbitrage international, il faut bien choisir la juridiction, le droit, comment on va régler les disputes… On cherche un terrain neutre, mais bien souvent, la cour n’a pas la juridiction. Si demain un Sud-Africain et un Américain se retrouvent au centre d’un litige et choisissent une Cour maurici- enne pour le régler, on n’a pas la juridic- tion pour le faire. Par contre, à travers l’arbitrage, on peut le faire. Ensuite, lorsqu’il y a l’‘award’ de l’arbitre, les méthodes d’ap- plication (enforcement) sont totalement différentes de celles d’une cour, parce qu’avec la Convention de New York, on peut l’appliquer dans tous les pays, alors que la cour, elle, est limitée. L’arbitrage n’est donc pas un business ? Ah, jamais ! C’est une forme de jus- tice. La justice ne peut pas être un business. C’est un article paru dans le New York Times, l’année dernière, qui le dit. Il parlait de l’arbitrage en général et soutenait que de plus en plus de com- pagnies mettent des clauses d’arbi- trage dans les contrats d’emploi… Il ne faut pas confondre. Il y a des contrats d’adhésion, comme on les ap- pelle, où des grosses compagnies aéri- ennes ou maritimes, entre autres, inscrivent des clauses types comme des clauses d’arbitrage et lorsque litige il y a, cela doit être réglé dans des centres d’ar- bitrage qui coûtent très cher, car stipulé dans les clauses. Ce qui fait que les petits ‘claims’ n’en valent pas la peine, car trop cher. Ça c’est de l’abus. Pour revenir à l’arbitrage interna- tional, quel est le problème qui se pose par rapport à l’Afrique ? Il n’y a rien qui cloche par rapport à l’Afrique. Comme je vous l’ai dit, l’arbi- trage est un domaine extrêmement spé- cialisé. Je ne parle pas de l’arbitre, mais c’est le sujet qui va aller en arbitrage qui est spécialisé. Ce qui va aller en arbitrage, par rap- port à l’Afrique, ce sont les investisse- ments étatiques, des investissements dans d’autres pays ou avec un partena- riat Privé-État… La nature du litige est donc très spécialisée. L’Afrique a toujours été le pays pauvre dans ces expertises. Elle a bien souvent eu affaire à des expertises internationales, et celles-ci ne sont pas à Maurice, ni en Afrique. Le juge Yusuf, de la Somalie, a plaidé pour une relocalisation de l’arbitrage en Afrique, après des années de délo- calisation vers d’autres terres. Partagez-vous son point de vue ? J’ai trouvé que son message était non seulement bienvenu, mais c’est le ressenti de toute l’Afrique. Je ne parle pas de 100% de l’arbitrage, mais il est grand temps qu’une grosse partie de l’arbitrage revienne en Afrique. C’est un gros désavantage pour les Africains de devoir aller se battre en Europe. Il faut un ‘level playing field’ et c’est très im- portant de relocaliser l’arbitrage. Toujours au niveau de l’Afrique, Maurice souhaite devenir le centre international d’arbitrage du conti- nent. Mais d’autres pays africains se positionnent également. Comment faire face à cette compétition ? Je ne crois pas que ce soit une com- pétition. Naturellement, tous les centres voudraient avoir du succès. Or, les cen- tres africains ne se battent pas entre eux, mais contre d’autres centres comme Sin- gapour, Dubaï, Londres, New York, Bruxelles… Toujours est-il qu’il existe une grosse confusion. On confond toujours entre le centre arbitral et là où est fait l’arbi- trage, soit le lieu géographique. Vous pouvez avoir ce qu’on appelle le « siège » de l’arbitrage à Maurice, mais on va faire l’arbitrage au Malawi. C’est le régime juridique qui va tourner autour qui est important. Les litiges qui ont lieu à Maurice ne peuvent pas être réglés ici. On doit le faire ailleurs. Tout comme les litiges qui surgissent en Afrique du Sud vont être résolus ailleurs. Donc, c’est bien d’avoir plusieurs centres qui se complètent. Nous avons la chance d’être bilingues, d’être un centre hybride, alors que cer- tains centres sont purement anglais ou français. Tout cela joue aussi en notre faveur. Il y a aussi la question de transparence lorsqu’il s’agit d’arbitrage. Comment effectivement assurer cela ? Il existe deux écoles de pensée, si je peux dire. D’abord, Maurice est si- gnataire de la Convention des Nations Unies sur la transparence. Il n’empêche qu’il existe des arbitrages qui sont confi- dentiels. C’est le propre de l’arbitrage. Il y a des instances où la confidentialité est très importante aussi, par exemple lorsqu’il y a des litiges concernant des prix ou des patentes ou des inventions. Si on dévoile tout, on n’est plus protégé. Je dirais donc que tout dépend de la na- ture du litige. Quand on parle de trans- parence, on pense souvent aux traités bilatéraux entre l’État et le secteur privé. Les traités sont là pour protéger l’in- vestisseur privé contre l’État, qui a un pouvoir extraordinaire dans son pays. Là, il faut de la transparence. Lors de la conférence sur l’arbitrage international, on a beaucoup parlé du support qu’offrent les Cours na- tionales à l’arbitrage. Est-ce le cas à Maurice ? Certainement ! Nous avons une loi spéciale et des juges spéciaux qui ont eu un entraînement spécial. Six juges sont des ‘designated judges’. On a un régime spécial où toutes les affaires traitant de l’arbitrage international doivent obliga- toirement aller devant la Cour suprême et trois juges. Maintenant nous avons une jurisprudence extrêmement riche. On ne peut pas avoir un centre interna- tional d’arbitrage sans avoir une cour qui le soutient. Est-ce à dire que Maurice est bien parti pour devenir un centre interna- tional d’arbitrage ? Je pense que oui, mais cela va pren- dre du temps. C’est long. Même quand on met les clauses d’arbitrage main- tenant, les litiges viennent bien après. Heureusement ! Il faut créer la con- fiance, l’environnement et une fois que ça commence… C’est un passage obligé pour un centre financier. On ne peut pas avoir un tel centre sans une struc- ture internationale permettant de régler les litiges. Ce n’est pas possible. « L'arbitrage ne peut pas être un business » Il partage le point de vue du juge Abdulqawi Yusuf, vice-président de la Cour internationale de Justice : il est grand temps qu’une grosse partie de l’arbitrage revienne en Afrique. Thierry Koenig, Senior Attorney et di- recteur d’ENSafrica (Mauritius), est aussi d’avis que l’arbitrage, bien qu’il coûte cher, est une forme de justice plutôt qu’un business, comme le croient certaines personnes RÉTROSPECTIVE 13 MAI 2016 THIERRY KOENIG, SENIOR ATTORNEY ET DIRECTEUR, ENSAFRICA (MAURITIUS) En 2013, l’industrie sucrière-cannière représentait 1,8 % du produit intérieur brut (PIB), alors que la part de l’agriculture globale était de 3,2 % en 2013. Ce même secteur représentait 27,6 % du PIB en 1968. Mais les planteurs, petits et grands, ont tenu bon. Or, le quota sucrier tire à sa fin l’année prochaine. Quel nouveau visage le secteur affichera-t-il ? «L année 2017 sera extrême- ment impor- tante. Nous approchons de la fin du quota sucrier. »C’est ce qu’a déclaré Jacques d’U- nienville, Chief Executive Offi- cer (CEO) d’Omnicane, dimanche, à la cérémonie d’ou- verture de la coupe au Amma Tookay à Camp Diable. A la mi-mai, Patrick d’Arifat, CEO d’Alteo, expliquait en ces termes à BIZweek le quota su- crier : « Pour l’instant, il y a un quota par rapport à la produc- tion betteravière en Europe. Avec la fin du quota en 2017, les gens pourront planter la quantité de bette-raves qu’ils veulent à partir de 2017. A partir de là, certaines gens disent que vu qu’il y aura plus de betteraves, donc plus de sucre, on n’aura pas besoin du sucre de Maurice. » D’emblée, tous les acteurs économiques concernés par l’industrie sucrière – qu’on ap- pelle désormais « industrie can- nière » - sont d’accord sur un point face au vent de change- ment qui frappera le secteur en 2017 : il faut trouver d’autres solutions. Comment y parvenir et que faire ?, c’est une tout autre histoire. Dimanche, Jacques d’U- nienville a laissé comprendre qu’une solution serait de se tourner vers l’Afrique. « Mau- rice est membre de la SADC et du COMESA. Nous aurons de plus en plus d’opportunités pour mieux intégrer ces marchés. Il se peut qu’à terme nous aurons un prix plus rémunérateur, » a-t-il confié à l’assemblée. Son confrère de Terra partage ce point de vue. Nicolas Maigrot, CEO de Terra, estime que le pays devra pouvoir ex- porter les produits sucriers, comme les sucres spéciaux, vers les régions de la SADC et du COMESA. Ces blocs re- groupent des pays avec lesquels on a des accords. Toutefois, pré- cise-t-il, il faudra être plus actif. « Il faut que le gouvernement nous aide à pénétrer ces nouveaux marchés qui s’annoncent promet- teurs, mais qui sont pour l’instant difficilement accessibles en raison NICOLAS MAIGROT, CEO DE TERRA SUITE EN PAGE 9 « Nos compétiteurs sont les Européens» L’Alteo Planters’ Service Organization existe depuis une dizaine d’années déjà. C’est une organisation à but non lu- cratif que le groupe Alteo a mise sur pied afin d’aider princi- palement les petits planteurs de la région à moderniser leurs agricultures, en particulier à replanter la canne et la récolter. Cette organisation travaille avec les autorités à travers le fameux FORIP (Field Operations Regrouping and Irrigation Project). « Grâce à cela, on a pu replanter 8 000 hectares sur 10 ans. Nous souhaitons continuer sur cette lancée; cela va as- surer la survie des petits planteurs et l’approvisionnement en canne », avait expliqué Patrick d’Arifat, CEO d’Alteo, à la mi- mai à l’issue de l’Analyst Meeting du groupe. Or, ce programme a connu quelques défis. « C’était un peu une question de financement du FORIP, mais il semblerait que les autorités aient décidé de peut-être modifier le FORIP et de le continuer. Mais avec ou sans FORIP, nous continuerons », a tenu à rassurer le CEO d’Alteo. Pour lui, il est important de pérenniser cette collaboration entre les planteurs et la sucrerie car leur avenir est lié. « C’est une façon de les encourager à continuer en apportant les sou- tiens qu’il faut pour qu’ils cultivent la canne à sucre. Avec le prix du sucre qui remonte, ça donne plus de chance de contin- uer. Si on restait dans une phase de baisse du prix du sucre, cela aurait été plus grave », conclut-il. ALTEO PLANTERS’ SERVICE ORGANIZATION : ASSURER LA SURVIE DES PETITS PLANTEURS RÉTROSPECTIVE 10 JUIN2016 des barrières tarifaires », avance- t-il. Toutefois, se tourner vers l’Afrique n’est pas l’unique so- lution. Pour Nicolas Maigrot, il faut qu’à partir de maintenant, on arrive à développer des pro- duits sucriers à valeur ajoutée. « Il faut trouver des solutions. Il faut être créatif. » Surtout que Maurice occupe déjà une place importante pour ce qui est des sucres spéciaux. Terra Milling produit environ 80 000 tonnes de sucres spéciaux, soit près de 13 variétés de ces sucres. UN BRANDING SPÉCIAL Il s’agit maintenant de préserver nos acquis. « Nos com- pétiteurs, ce sont les Européens, surtout les pays du nord de l’Eu- rope, ainsi que la Colombie. Ils fabriquent aussi des sucres spéci- aux de moins bonne qualité et mettent un peu de désordre sur le marché », soutient Nicolas Maigrot. Il incombe main- tenant de considérer davantage le « branding », surtout que les sucres spéciaux représentent un marché plus extensible. Sachant tout de même que la fabrication des sucres spéciaux a débuté dans les années 1980, et qu’ils méritent une meilleure consi- dération. « Il faut mettre plus d’accent sur ces sucres et consid- érer un branding spécial pour les sucres spéciaux. » Il n’empêche que le sucre raffiné blanc représente un marché toujours aussi important ; Maurice con- somme près d’un dixième du sucre produit localement. « Taxer le sucre à l’import a été une bonne décision, mais l’enjeu ne s’arrête pas là », fait valoir le CEO de Terra. En 2017, les betteraviers d’Europe pourront exploiter tout leur surplus avec la fin du quota européen. « Ils vont augmenter leur production. Les pays du nord de l’Europe vont être servis par ces betteraviers qui sont également du nord. Donc, il va être plus difficile de les con- currencer. Il faudra compenser pour le nord. On pourra ainsi se concentrer sur les pays du Sud, et on peut être compétitifs », pour- suit notre interlocuteur. Sans pour autant oublier le marché international où Maurice devra poursuivre sa trajectoire avec plus de concurrents. La fin du quota sucrier rimera-t-elle avec une baisse du prix du sucre au niveau de l’ex- portation ? La logique, concède Nicolas Maigrot, voudrait qu’il en soit ainsi. Quand l’offre aug- mente, le prix baisse. « Dans les pays du nord, le prix baissera à court terme face au surplus qui sera écoulé sur le marché eu- ropéen. Mais d’autres facteurs sont à considérer, comme la de- mande. En terme global, il est difficile de prévoir ce qui se passera au niveau du prix», sou- tient-il. Par exemple, le prix pourra grimper si les pays qui produisent de l’éthanol le sub- stituent à l’alcool, car à ce mo- ment ils produiront moins de sucre. Le segment énergétique sera-t-il impacté par ces change- ments ? Pas forcément, estime Nicolas Maigrot, puisque l’énergie est produite à partir de la bagasse et du charbon. ABANDON DES TERRES « Le seul problème à terme, c’est une baisse au niveau des ar- pents sous culture de la canne », prévient-il. Selon lui, beaucoup de terres sont laissées à l’aban- don, surtout par les petits planteurs. Ce problème est d’ailleurs cité dans le rapport annuel 2015 d’Alteo : « Despite much effort having been put into the FORIP scheme in order to promote replanting of small planters’ sugarcane fields over the past eight years, land abandon- ment remains a major concern. » [Ndlr: FORIP est l’acronyme de Field Operations Regrouping and Irrigation Project]. Ainsi, poursuit Nicolas Maigrot, il convient de trouver des solutions pour aider ces planteurs à rester dans le secteur. Car si les tonnes de sucre baissent, les opérations sucrières vont aussi être affec- tées, ainsi que la quantité de bagasse nécessaire pour pro- duire l’énergie. « Il ne faudrait pas que Maurice aille en-dessous de 50 000 hectares sous culture de la canne », avance-t-il. Selon les données de Statis- tics Mauritius sous Agriculture and Fish Production 2015, le nombre d’hectares sous culture de la canne a augmenté de 3,3 %, passant de 50 694 hectares en 2014 à 52 387 hectares l’an- née dernière. D’AUTRES AVENUES ÉNERGÉTIQUES Au plan énergétique, la pre- mière bonne nouvelle – pour Nicolas Maigrot – est que le gouvernement a finalement re- connu que la bagasse possède une valeur d’énergie verte et d’énergie ferme. C’est-à-dire qu’elle peut fournir de l’énergie toute la journée, et n’a pas be- soin d’un moyen de stockage, comme c’est le cas avec l’énergie solaire. « La bagasse mérite d’avoir un prix énergétique ». Pour l’instant, par exemple, son prix est à Rs 1 000 la tonne pour les petits planteurs. Il n’empêche que le charbon est encore très demandé pour la production énergétique. « Il est vrai que le charbon est davantage utilisé. Donc il faudrait trouver d’autres matières renouvelables à substituer au charbon», soutient notre interlocuteur. Ce dernier fait aussi comprendre que le groupe Terra est en train de tra- vailler sur un projet pour brûler de la paille pour produire de l’énergie. Entretemps, d’autres planteurs ont tenté l’expérience avec le fatak (nom scientifique : Arundo donax), mais pour Nicolas Maigrot, ce n’est pas la solution idéale car le fatak risque de prendre tout l’espace de la canne puisqu’il est filant. Ce qui ne serait pas au bénéfice de la canne qui assure un revenu sucrier et un revenu én- ergétique. D’autres projets sont à l’é- tude pour l’industrie. Par ex- emple, cite-t-il, on peut produire de l’énergie à partir de l’eucalyptus, mais il y a la con- trainte de l’espace à mobiliser pour planter toute une forêt qui servirait à cette fin. « Il ne faut définitivement pas ignorer qu’il existe d’autres possibilités, comme le bois. Ce sera un plus en termes de volume, mais aussi un déficit puisqu’il faudra planter des su- perficies énormes », affirme le CEO de Terra qui conclut en lançant que Terragen (la filiale énergétique du groupe Terra) a été un succès sur toute la ligne et la centrale est la moins chère à Maurice. L’industrie sucrière a évolué au fil du temps. Même si aujourd’hui elle con- tribue moins au produit intérieur brut, elle n’en demeure pas moins importante. Plusieurs facteurs ont contribué à cette importance réduite. A savoir l’émergence du secteur manufacturier, suivi du secteur du tourisme et des secteurs fi- nanciers. Cette émergence a eu un im- pact significatif sur la croissance de l’industrie sucrière ainsi que sur les em- plois. Entretemps, le nombre d’usines a chuté. En 1968, le pays comptait 23 usines sucrières. Aujourd’hui, il n’en reste que quatre (Belle Vue, Alteo, Omni- cane et Medine). PIB : DE 27 À 1,8 % La part de l’agriculture, selon le Digest of Agricultural Statistics de 2014 de Statis- tics Mauritius, se situait à 3 % du produit intérieur brut en 2014. Ce pourcentage a connu une baisse sachant qu’il était à 3,2 % en 2013. Cette même année, l’in- dustrie sucrière représentait 1,8 % du PIB. Pourtant en 1968, cette industrie con- tribuait à hauteur de 27,6 % du PIB, part qui a diminué graduellement pour passer à 10,7 % en 1990, puis 7,6 % en 1996 et 4,4 % à partir de l’an 2000. EXPORTATION : DE 539 000 À 420 000 TONNES Pour la coupe 2011-12, le pays a exporté 445 000 tonnes de sucre vers l’Union eu- ropéenne, les Etats-Unis et sur le marché international. Le chiffre a diminué par la suite, passant à 410 000 tonnes en 2012-13. Une légère hausse est notée en 2013-14 avec 429 000 tonnes, mais selon les estimations faites dans le Digest of Agricultural Statisticsde 2014, le pays devait exporter415 000 tonnes pour l’an- née 2014-15. Le plus gros marché pour le sucre local est l’Union européenne, mais la quantité a diminué, passant de 410 000 tonnes à 390 000 tonnes (esti- mations pour 2014-15). Auparavant, le chiffre atteignait les 500 000 tonnes. Par exemple, en 2005 le pays a exporté 539 000 tonnes et 542 000 tonnes en 2006. EMPLOI : DE 45,3 À 4 % De 2012 à 2014, l’agriculture représen- tait entre 8,1 et 8 % de l’emploi total à Maurice. Dans les années 1990, elle se chiffrait à 11,4 %. En général, en 1968, l’industrie employait 45,3 % de la main- d’œuvre locale. Ce chiffre a connu une baisse considérable, passant de 21,6 % en 1985 à 12,2 % en 1995 et à 6 % après l’an 2000. Aujourd’hui, le pour- centage se situerait autour de 4 %. En 2001, environ 7 800 travailleurs ont opté pour le Voluntary Retirement Schemen (VRS). De plus, quelque 7 000 autres ont quitté l’industrie en 2007 sous le VRS II, le Early Retirement Scheme et le Blue Print. HECTARES SOUS CULTURE : DE 85 000 À 57 000 Le nombre d’hectares sous culture de la canne a aussi enregistré une chute. En 1968, près de 85 895 hectares étaient consacrés à la canne. C’est à partir de 1995 que ce nombre diminue et atteint 76 838 hectares. Ainsi, entre 1992 et 2002, selon une présentation de l’écono- miste Pierre Dinan en 2002-2003, quelque 9 500 hectares ont été sacrifiés à d’autres fins que la canne. La baisse s’est maintenue et c’est ainsi qu’en 2014, 57 081 hectares étaient sous culture de la canne. Ce qui a représenté, malgré tout, une hausse de 1,2 % en comparai- son aux 56 391 hectares en 2013. L’INDUSTRIE EN CHIFFRES Si les tonnes de sucre baissent, les opérations su- crières vont aussi être affectées, ainsi que la quan- tité de bagasse nécessaire pour produire l’énergie. « Il ne faudrait pas que Maurice aille en-dessous de 50 000 hectares sous culture de la canne » avance Nicolas Maigrot RÉTROSPECTIVE 10 JUIN2016 Rétrospective HERRSHA LUTCHMAN - BOODHUN Three weeks ago, Minister Vishnu Lutchmeenaraidoo emphasized that MauBank will become the Number 2 bank in Mauritius, replacing SBM. But he did not even suggest that it can become the Number 1. Is it so difficult to overtake MCB? It’s not really for me to comment about other banks. What I can talk about is MCB and our market share. If you combine Segment A and Segment B, it’s about 20% of assets and deposits. But if you define it in terms of Segment A, our market share is about 40%, and slightly higher in one or two categories, for example credit cards. But generally speaking, our domestic market share in Mauritius is around 40%. During the past few years, the Bank has been subject to a highly competitive landscape in specific segments, alongside being confronted by a challenging eco- nomic environment. In spite of this dif- ficult context, the Bank has managed to preserve its market leadership. That has come about through organic growth over the years. It has not come about through acquisition. What does that mean? That 40% of the households are content to do their banking, be it personal or corporate, with MCB. We are a very long established bank, which was founded in 1838. In banking, the element of trust is something that takes a long time to establish. It’s not some- thing that you establish in a year or two. We are very committed and very de- voted to supporting the Mauritian eco- nomy. We are very committed to pioneering the use of technology for the benefit of customers, and providing them with a level of efficiency and com- petence that we try to raise. So we are raising the bar every year in terms of the services we provide to our customers. If other banks can match that, or do better than us, so be it. But we are doing our level best to improve what we do for the benefit of our customers. That is also a strong element in why we’ve been able to achieve and maintain a relatively strong market share in Mauritius. We will have to see what the future brings, but we are looking to manage our busi- ness in such a way that we retain the strongest level of customer loyalty that we possibly can. The Budget speech is fast approa- ching. What would be your sugges- tions for the banking sector? Already, the Mauritius Bankers’ Asso- ciation has submitted a memorandum with the consolidated Budget proposals of the banking industry to the authori- ties. In general, dedicated moves to fur- ther enhance the quality of the business and investment environment would go a long way towards creating conducive market conditions for banks. To broaden the scope for nationwide wealth genera- tion and employment creation, the Bank would welcome strong and cohesive policies and enablers that will help the Mauritian economy to reignite its real GDP growth. Of course, towards these ends, it is important that the quality of our productivity apparatus be bolstered, while further expanding our economic space and fostering our image as an at- tractive investment and trade destina- tion. From a more specific angle and in view of pressures exerted on the demand for credit during the past few years, the Bank would welcome measures that will rekindle private sector investment across industries, alongside bolstering the com- petitiveness of the country’s economic sectors. Besides, in line with previous an- nouncements made by the authorities and bearing in mind the difficult context in which banks operate, the elimination or reduction of the special levy imposed on banks would be a move in the right direction, the more so given that this would enable the country’s economic sectors to operate on a level playing field, while fostering the simple and low-tax regime attractiveness of Mauritius. Also, in order to further diversify the economic base and allow for increased sector competitiveness levels, further fi- nancial sector deepening and widening is called for, with the development of the secondary bond market likely to be a move in the right direction. Addition- ally, it would be useful to promote the CONT’D ON PAGE 8 “ Banks should always be more careful ” ANTONY WITHERS, CHIEF EXECUTIVE, MCB LTD The classic question, for the past year, when you meet the Chief Executive of a bank, has been: what is your assessment of the effect of the BAI collapse on the economy? Local online business paper bizweek.muput the question to Mauritius Commercial Bank CEO, Antony Withers. In today’s issue of BIZweek, we publish large extracts of the interview. The video of same is available on bizweek.mu. In one of his rare interviews, Antony Withers, who also acts as the Chairman of the Mauritius Bankers’ Association, enlightens us on the banking strategy of MCB, gives his analysis of the banking sector, Moody’s Report and SMEs and his expectation in re- lation to the coming Budget presentation for financial year 2016-2017 During the past few years, the Bank has been subject to a highly competitive landscape in specific segments, alongside being confronted by a chal- lenging economic environment. In spite of this difficult context, the Bank has managed to preserve its market leadership RÉTROSPECTIVE 24 JUIN2016 H.L.-B E lles sont toujours parmi les premières à faire les frais de l’exercice budgétaire. Elles, ce sont les banques, au nombre de 23 à Maurice. Si la Mauritius Bankers’ Association (MBA) a déjà soumis son mémorandum au ministère des Finances, avançant des propositions pour le secteur bancaire, il n’empêche que les banquiers sont inquiets par rapport au Segment B. À Maurice, les banques évoluent principalement sur le Segment A ou « marché local », à destination de la clientèle rési- dente. Quelques-unes se con- centrent uniquement sur le Segment B ou « global business », alors qu’une poignée évolue dans les deux segments. Au fil des années, le Segment B est devenu tout aussi impor- tant et profitable. Pour cause : le Segment B bénéficie d’un taux d’imposition inférieur à celui du Segment A. À titre d’exem- ple, pour ce qui est de la ‘Spe- cial Levy’ imposable aux banques, une banque doit s’ac- quitter de 10% de son « charge- able income » émanant du Segment A, mais de seulement 3,4% de son « book profit » (bénéfice comptable en français), pour le Segment B. « Pour l’instant, le Segment B s’avère plus profitable en raison du faible taux d’imposition. Mais on craint que, dans le Budget, le ministre vienne avec une mesure pour augmenter le taux d’impo- sition sur le Segment B », font valoir certains professionnels évoluant dans le Segment B. Pour les banques qui évolu- ent dans les deux segments, la crainte est double, car elles sont déjà sujettes à un taux d’impo- sition élevé dans le Segment A, et une telle décision aurait un impact important sur leurs profits. Ainsi, les banques réclament un traitement plus juste en ce qui concerne la taxe. Selon l’Article IV Consulta- tion de 2015 (rendu public en mars 2016), les deux plus grandes banques de Maurice, c’est-à-dire la MCB et la SBM, se concentrent principalement sur le Segment A, tandis que les banques de taille moyenne ont un mélange de Segment A et de Segment B. Quant aux filiales des banques étrangères, elles se concentrent majoritairement sur le Segment B, les dépôts provenant du Global Business. Elles n’ont pas tort de le faire. « Reflecting the considerable tax advantage for Segment B ac- tivities (80 percent reduction in the 15 percent corporate tax rate), many banks are planning to in- crease their Segment B operations going forward », explique le rap- port du Fonds monétaire inter- national (FMI). Ce dernier confirme que le Segment B jouit d’un meilleur taux d’imposition. « Bank Segment A business has a significantly higher tax rate (10 percent special levy on top of the customary 15 percent tax rate) than Segment B business (80 percent rebate on the custom- ary 15 percent tax rate) », y lit- on. Mais le fait d’évoluer davan- tage vers le Segment B n’est pas sans risque : « This is a risky strategy given the challenges asso- ciated with assessing the funding risk from GBCs and non-resident sources, and the credit and coun- terparty risks involved in cross- border lending. » L’Article IV Consultation va plus loin en soutenant que la structure fiscale (Tax structure) représente un risque pour la sta- bilité financière. « (…) the tax structure affecting banking sys- tem activities (…) is a risk to fi- nancial stability and need to be corrected. The significant tax incentive for Segment B activi- ties distorts the allocation of re- sources in favor of cross-border operations, affecting competi- tiveness in the non-GBC sector. (…) The tendency to move to- ward Segment B activities indi- cates that banks may not be internalizing the negative exter- nality these measures impose on the economy in the form of higher systemic risks », ex- plique-t-on dans le rapport. ‘PHASE-OUT’ DES SEGMENTS A ET B Du côté de la Banque de Maurice, on laisse entendre que graduellement, elle va « phase out » le Segment A et le Seg- ment B. C’est-à-dire que, dans les comptes, les deux segments vont être consolidés. « C’est la nouvelle tendance. Regardez le dernier ‘Monthly Sta- tistical Bulletin’ publié le 20 juin. Le tout a été consolidé. On fera de même dans les rapports annuels », indique-t-on sans donner plus de détails. Dans le Financial Stability Report en date d’août 2015, la Banque centrale fait ressortir que les actifs du secteur bancaire ont grimpé assez rapidement en raison d’une croissance au niveau du « foreign asset portfo- lio » de nos banques. D’ailleurs, pour l’année se terminant au 31 mars 2015, la hausse au niveau des actifs peut être attribuée à une augmentation plus rapide des actifs étrangers que des act- ifs domestiques. « The upward trend in banks’ foreign assets is partly explained by the advances and placements of local banks in frontier markets in Africa as well as in India », lit- on. Enfin, la Banque de Maurice est d’avis que la concentration du marché autour d’une poignée de banques est appelée à se diluer en raison d’une com- pétition accrue. C’est pour cela que les actifs des quatre plus grandes banques à Maurice ont chuté, passant de 59,4% à 52,9%. BUDGET La date de la présentation du Budget n’est pas encore fixée, mais les banques s’inquiètent déjà. Surtout pour le Segment B, c’est-à-dire le ‘global business’, dans lequel certaines d’entre elles évoluent. Elles craignent ainsi que le ministre des Finances annonce une hausse de la taxe sur les profits générés par le Segment B Les banques s’inquiètent pour le Segment B RÉTROSPECTIVE 01 JUILLET2016 Quelle est la dernière nouvelle en date concernant votre projet hôtelier à Le Chaland? Nous avons l’impression qu’au- jourd’hui, les gens nous comprennent beaucoup plus, ainsi que le projet Le Chaland. Ils comprennent la vérité du projet, et aussi l’impact environnemen- tal. Vous savez, nous avons toujours es- sayé de nous baser sur des faits, de dire la vérité, et il est malheureux que les opposants aient dit des choses fausses et porté des accusations gratuites. Nous avons des professionnels et des experts qui travaillent pour nous, et d’autres experts de l’État avec qui on a travaillé. Les opposants se basent sur les dires des gens qui n’ont pas d’exper- tise. Aujourd’hui, nous ressentons que les choses sont plus positives. Je vous donne un exemple bien simple de comment la vérité finit par sortir. Cela concerne la plage publique, les fameux 1,5 arpent. Je suis sûr que vous vous souvenez du bruit entourant toute cette affaire depuis l’année dernière, plus précisément depuis octobre-no- vembre. Que disaient les opposants depuis huit mois, et tout récemment ? Qu’on allait prendre la plage publique. Que l’hôtel allait être construit sur la plage publique et que les gens n’allaient plus y avoir accès. Qu’est-ce qu’on voit aujourd’hui ? On a fait le parking. On a mis de nouveaux kiosques, des bancs. La plage est aussi naturelle et belle qu’elle l’était. Elle est même meilleure : plus sécurisée, plus confortable, avec moins de voitures sur la plage. Finale- ment, quelques semaines de cela, le gouvernement, dans sa sagesse, a dé- cidé de reproclamer les 1,5 arpent plage publique. Alors, pourquoi tout ce bruit depuis huit mois ? C’est cela qui est triste. Ils n’ont jamais essayé de nous contacter pour essayer de comprendre le projet au lieu de lancer des accusations. Vous êtes donc prêt à défendre le projet devant le tribunal ? Cela fait huit mois depuis qu’on défend ce projet. Huit mois depuis qu’on est bloqué par le tribunal. Mais je peux vous dire que ces dernières se- maines, on a eu les dates du tribunal pour débattre des arguments dans le fond. On est confiant et convaincu de notre projet. On a travaillé pendant des années sur ce projet, de manière trans- parente et ouverte, avec le gouverne- ment, les autres professionnels et nos professionnels. Malheureusement, le projet a été stoppé un an et demi après avoir commencé. Je crois que le tribunal va découvrir que notre projet est fondé. Pourquoi sommes-nous convaincus de ce projet ? On a pris, avec le gouvernement et les autorités, des mesures exceptionnelles. On a un ‘setback’ de 100 mètres. Aucun hôtel n’a ce ‘setback’. Certains hôtels ont un ‘setback’ de 30 mètres, et d’autres, moins. Je ne vais pas les nom- mer. Nous ne faisons pas de sport mo- torisé à cause du parc marin. On reprend les eaux usées de la plage et du National Coast Guard, qui se déver- saient naturellement. Nous allons planter une forêt endémique. Vous connaissez, comme moi, le nombre d’hôtels qui ont détruit des mangroves et ont construit sur la plage, ou dans la mer avec une jetée. On ne fait rien de tout cela. Nous sommes convaincus que le tribunal nous donnera gain de cause. On a confiance dans le judici- aire. Très vite, nous allons nous con- centrer sur le positif et le futur, au lieu d’être bloqué pendant des mois. Partagez-vous l’avis du Managing Director de Currimjee Hospitality Management, selon lequel un groupe d’individus mèneraient un combat sélectif ? Certainement… très certainement. C’est quelque chose qu’on a dit et auquel on croit. Il existe nombre de projets à Maurice, ainsi que de causes environnementales. Les contestataires ont même avoué, dans un entretien, qu’ils n’ont pas de temps pour les autres causes. Mais nous, ils vont nous attaquer! Puis, s’ils étaient vraiment bien intentionnés, pourquoi ne sont-ils pas venus nous voir pour parler de leurs craintes ? On a travaillé des an- nées sur ce projet. Lorsqu’on a fait notre ‘Environmental Impact Assess- ment’ (EIA), on a parlé aux organisa- tions non-gouvernementales, on a écouté les idées de professionnels. Quand les gens ne viennent pas nous voir, utilisent de faux arguments et portent des accusations gratuites, bien sûr que c’est un combat sélectif. Je n’ai aucun doute. C’est sélectif et malinten- tionné. Peut-on parler d’un acharnement contre le groupe Currimjee alors que, comme vous l’avez dit, des hô- tels qui existent déjà n’ont pas forcé- ment respecté certains critères environ- nementaux ? Oui, je le crois fermement. C’est un acharnement, et je ne sais pas pourquoi. Pourquoi ont-ils choisi notre projet ? Avec 100% de conviction, je dirais que c’est un acharnement contre «Le tribunal va découvrir que notre projet est fondé» ANIL CURRIMJEE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE CURRIMJEE RÉTROSPECTIVE 15 JUILLET2016 BANQUES Ramesh Basant Roi exhortera les banques à revoir leurs frais et commissions. C’est ce qu’a annoncé le min- istre des Finances dans une réponse déposée à l’Assemblée nationale suite à une question du Chief Whip du gouvernement, Mahen Jhugroo, la semaine dernière. Les revenus tirés des frais et commissions bancaires ont augmenté l’année dernière et rapportent des centaines de millions, voire des milliards, aux banques CE QUE LES FRAIS ET COMMISSIONS BANCAIRES ONT RAPPORTÉ L es rapports annuels 2015 des banques font état d’une hausse au niveau du ‘fee and commission income’. C’est-à-dire tout ce qui représente frais et commissions bancaires. Par exemple, le groupe MCB a enregistré une hausse de 16,5% à ce niveau, le chiffre passant de 3,6 milliards à Rs 4,1 milliards. Pour la SBM Holdings, la hausse est de 12,4%, les revenus passant de Rs 944 millions à Rs 1,058 mil- liard. Au niveau de la Barclays Bank, les frais bancaires ont contribué Rs 564 millions aux comptes (contre Rs 484 mil- lions en 2014). Pour la banque AfrAsia, les chiffres passent de Rs 330,7 millions à Rs 508,8 millions. Enfin, Bank One a en- registré un ‘fee and commission income’ de Rs 318 millions (contre Rs 180 millions en 2014). Dans certains cas, ces frais et commissions ont large- ment contribué aux profits. Par exemple, entre ce que rappor- tent les frais bancaires et les profits de la MCB, l’écart est de Rs 1,6 milliard. Pour la SBM, l’écart est de Rs 549 millions seulement. Pour Bank One, les frais bancaires n’ont pu em- pêcher que les profits soient plus bas que les revenus dérivés de ces frais. En ce qui concerne AfrAsia Bank, elle a même en- registré des pertes de 176 mil- lions (contre des pro-fits de Rs 384 millions l’année précé- dente). Les comptes de ces banques démontrent, par ailleurs, que la contribution des cartes ban- caires, plus particulièrement des cartes de crédit, est plus impor- tante que celle d’autres services qu’elles offrent. Ainsi, pour la MCB, les revenus tirés des ‘cards and other related fees’ sont passés de Rs 1,27 milliard à Rs 1,39 mil- liard. Pour la SBM, le ‘card in- come’ passe de Rs 316,6 millions à Rs 397,6 millions. Les ‘credit related fees and commissions’ d’AfrAsia Bank passent de Rs 182,45 millions à Rs 274 millions. Quant aux ‘credit cards SUITE EN PAGE 6 RÉTROSPECTIVE 22 JUILLET2016 D ix ans déjà depuis que le projet d’incinérateur de Gamma-Covanta à La Chaumière a créé des vagues. L’objectif du joint-ven- ture entre Gamma Civic et la firme américaine Covanta était de brûler 300 000 tonnes de déchets et de produire 20 mé- gawatts d’électricité. Le projet, qui nécessiterait des investisse- ments de Rs 5 milliards, est cependant au point mort, le permis EIA (Environmental Im- pact Assessment) ayant été con- testé devant le tribunal de l’environnement, qui doit en- core statuer sur la question. Entre-temps, en juin 2015, le Central Electricity Board (CEB) a lancé un ‘Expression of Interest’ pour des facilités uti- lisant des ‘Renewable Energy Technologies’. Des compagnies ayant manifesté leur intérêt, dix-sept ont été ‘shortlisted’ dont Gamma Civic Ltd, So- travic Ltd ainsi que des firmes internationales. Elles ont en- suite été appelées, depuis le 11 avril dernier, à participer au ‘Re- quest for Proposal’ pour la mise sur pied de centrales ‘waste to energy’. La date limite a été fixée au 2 septembre prochain. À l’Assemblée nationale, mardi, en réponse à une ques- tion du député Osman Ma- homed, Ivan Collendavelloo, ministre de l’Énergie et des Utilités publiques, a indiqué que dans le cadre du Request for Proposal, « (…) the promoter is required to carry out a full fea- sibility study as well as an envi- ronmental impact assessment. One of the mandatory conditions for the project is that it should abide by the European Directive with regard to gas emission. » Le ministre a aussi expliqué que la production d’énergie à partir de déchets fait partie du rapport ‘National Energy Com- mission and Long Term Energy Strategy 2009-2025’. À travers cette stratégie, le gouvernement vise à atteindre une production d’énergie à partir de déchets à hauteur de 4% de la production totale. Cela s’avère d’autant plus important que le site d’en- fouissement de Mare Chicose est au bord de la saturation. Dans sa réponse, Ivan Col- lendavelloo a d’ailleurs rappelé qu’une centrale semblable, le ‘Landfill gas to energy project’ de Sotravic, est déjà opérationnelle depuis 2011. En ce qui concerne l’énergie qui sera produite par les firmes qui seront éventuellement choisies, il semblerait que celles- ci auront à signer un ‘Power Pur- chase Agreement’ avec le CEB. Dans une corres-pondance adressée aux soumissionnaires, le 18 juin 2015, pour répondre aux questions additionnelles de ces derniers, le CEB explique ceci : « Please be informed that CEB usually signs an Energy Sup- ply & Purchase Agreement (ESPA) with the promoter for re- newable energy projects. The term of the ESPA is 20 years. » D’autre part, il n’y aurait pas de limite imposée quant à la ca- pacité de la centrale. Le choix de la technologie utilisée re- viendrait également aux firmes. Dans son document d’appel à intérêt, le CEB explique que cela contribuera à réduire la dépendance du pays sur l’én- ergie fossile, tout en assurant une fourniture d’électricité à un prix abordable. Cela permettra également de diversifier les moyens de production d’én- ergie. Valeur du jour (à juillet 2015), les énergies renouve- lables (hydro, biomasse- bagasse, photovoltaïque et ‘landfill gas’) comptent pour 18% de la production d’élec- tricité. « The promoters shall be re- sponsible for the acquisition of land as well as consents, permits and licenses required to set up the renewable energy generation sys- tems. Moreover, no sovereign Guarantee shall be provided in respect of any agreement to be en- tered into between the CEB and the promoter », fait par ailleurs ressortir le document. WASTE TO ENERGY La liste des 17 soumissionnaires Les soumissionnaires de l'Expression of Interest initial qui devraient participer au Request for Proposal pour des centrales ‘waste to energy’ à travers le pays Sotravic/OTV Veolia Waste Power Ltd Gamma Civic Ltd Lee Sarl Sotravic Ltee (Landfill project) Hitachi Zosen Inova Solid Waste Recycling Ltd Recycled Refuse International Limited Sotravic Ltee Naanovo Energy UK Ltd & Naanovo Energy Mauritius Ltd Renovo Bioenergy Synnove Energy Ltd Green Waste Energy Group Innov Jobs Enterprise Ltd Cummins Power Generation Green Energy Meridian Ltd Rekorb L a décision a été prise mer- credi. Le Monetary Policy Committee (MPC) s’est réuni au siège de la Banque de Maurice et a annoncé une baisse du taux directeur (‘Key Repo Rate’) de 40 points de base à 4%. Plusieurs facteurs ont été pris en considération. À l’instar du contexte international où les risques sont accrus dans le sil- lage du Brexit. Les marchés fin- anciers devraient aussi rester volatiles. Sur le plan local, les membres du MPC sont d’avis que le pays continue de souffrir d’un manque d’investissements privés, et le secteur d’exporta- tions affiche une certaine faib- lesse. “The MPC weighed the risks to the growth and inflation outlook and considered that the downside risks to the domestic growth outlook outweighed the risks to the inflation outlook. Taking into account the uncer- tainty created by Brexit and po- tential for the US November elections to increase market volatility, the MPC deemed it im- portant to support investment ac- tivity in the country and raise the growth potential of the economy. A cut in the Key Repo Rate is warranted at this juncture to sup- port the economy,” soutient le MPC. MONETARY POLICY COMMITTEE Le taux d’intérêt revu à la baisse RÉTROSPECTIVE 22 JUILLET2016 ANALYSE L’AFRIQUE : LES DOUTES QUI PERSISTENT ÉDITION 111 SAMEDI 03 SEPTEMBRE2016 LHEBDOMADAIRE LECTRONIQUE GRATUIT « Tout le monde sera gagnant avec le ‘sugar hub’ » Pravind Jugnauth : « Je veillerai personnellement à l’implémentation des projets » SBM BUDGET TALK 2016-17 JACQUES D’UNIENVILLE, CEO D’OMNICANE SICOM L a dernière fois qu’une éventuelle introduction en Bourse de la SICOM a été évoquée remonte à 2014. À cette époque, les intéressés ne manquaient pas, puisqu’il s’agissait de faire partie d’une compagnie d’as- surances étatique qui était profitable. L’une des entités à avoir manifesté leur intérêt pour le rachat des 12% du Na- tional Investment Trust (NIT) au sein de la SICOM n’était autre que le Na- tional Pensions Fund (NPF). Ce dernier aurait proposé, à l’époque, Rs 450 millions. Le deal devait se concré- tiser, mais ne s’est, au final, pas matéri- alisé. De fait, les actions que détient le NIT au sein de la SICOM attendent toujours un acheteur potentiel. « Maintenant que le projet d’intro- duction en Bourse n’est plus d’actualité pour la SICOM, il y a comme un désin- térêt. Personne ne veut acheter les actions de la SICOM. C’est probablement pour cette raison que le NIT ne trouve pas pre- neur depuis bientôt deux ans », explique un analyste financier. Un autre analyste abonde dans le même sens. « Qui voudra acheter des ac- tions de la SICOM ? Est-ce qu’une insti- tution indépendante voudra prendre la SICOM comme un investissement à long terme ? J’en doute », avance-t-il. Interrogé à ce sujet, le Chief Execu- tive Officer du NIT, Gaëtan Wong To Wing, a confirmé que le NIT attend toujours de vendre les 12% de la SICOM. « De par nos activités, il faut comprendre que chaque chose a un prix. Si quelqu’un est prêt à mettre le prix qu’il faut pour ces 12%, on est partant. N’ou- bliez pas qu’à l’époque, nous étions d’ac- cord pour vendre à Rs 450 millions », soutient-il. Ce dernier insiste que la SICOM demeure un très bon investissement. Pour rappel, le NIT a vendu, en 2014, les actions qu’il détenait au sein de la State Investment Corporation (SIC) pour Rs 423 millions. Un mon- tant payable sur quatre ans. L’argent a ensuite été utilisé pour la création de nouveaux fonds. Qu’en sera-t-il de l’argent qui sera obtenu si les 12% sont finalement ven- dus ? « Fort probablement, l’argent sera dis- tribué aux actionnaires du NIT. De quelle façon cela se fera ? Ce sera au con- seil d’administration de décider. De toute façon, on n’a pas besoin de tant d’argent. La compa-gnie est déjà tellement liquide…», fait ressortir le CEO. Les actions du NIT cherchent toujours preneurs Ce n’est qu’en 2008 que le National Investment Trust a enclenché son plan de restructuration. Ce dernier consistait en la division du portefeuille en trois en- tités distinctes et séparées. Il s’agit du NIT Local Equity Fund pour détenir tous les investissements cotés en Bourse sur le marché local, du NIT Global Opportu- nities Fund pour détenir tous les investissements cotés en Bourse à l’étranger, et de la NIT Ltd pour détenir les investissements non cotés. Or, selon le CEO, la restructuration – qui aurait déjà dû, à l’époque, avoir eu lieu plus tôt – aurait été bloquée pendant dix ans par la Financial Services Com- mission (FSC). Pourquoi ? Aucune raison officielle n’a été avancée à cela. Et lorsque restructuration il y a eu, les petits actionnaires du NIT n’ont pu en profiter pleinement. « Beaucoup de personnes connaissent le mécanisme de la Bourse. Ils ont profité de la restructuration du NIT au détriment de nos petits ac- tionnaires qui sont là depuis 1993. Lorsque les fonds ont été lancés, deux tiers de ces fonds sont devenus liquides. Ces gens ont pu monnayer ce qu’ils détenaient en termes d’actions au profit des autres actionnaires », soutient Gaëtan Wong To Wing, pour qui l’intérêt de ses actionnaires prime avant toute autre chose. UNE RESTRUCTURATION BLOQUÉE PENDANT 10 ANS RÉTROSPECTIVE 03 SEPTEMBRE2016 Le Chief Executive du groupe MCB est conscient que la performance, au niveau de la Stock Exchange of Mauri- tius, a été « décevante » l’année dernière. Le ‘market yield’ a été dominé par les investisseurs institutionnels étrangers, et ces derniers sont des ‘net sellers’ depuis 2015. Dans son discours prononcé lors de la conférence Africa Forward Together, Pierre Guy Noël a affirmé qu’une majorité de ces investisseurs se voient dans l’obliga- tion de vendre et de quitter le marché local. Il explique aussi à BIZweek qu’il existe un ‘disconnect’ entre la per- formance des sociétés et celle du marché. Enfin, le Chief Executive s’attend à ce que le Mauricien moyen commence à investir en Bourse, au lieu des dépôts qui « ne rapportent pas grand-chose » HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN On a noté, dernièrement, des ventes massives des actions de la MCB sur la Stock Exchange of Mauritius. Com- ment expliquez-vous cela ? Il est vrai que ces derniers mois, il y a eu des ‘net foreign sales’ principalement sur la MCB. Mais la tendance est générale, surtout depuis l’année dernière. Chez nous, cette tendance a eu pour effet de faire baisser de plus de 4% les actions de la banque par rapport à ce que c’était l’année dernière. À l’année dernière, plus de 20% des actions de la banque étaient détenus par des étrangers. Aujourd’hui, ce chiffre est tombé à 17%. Cela est dû principalement au con- texte international. Je crois que beau- coup de fonds d’investissements étrangers ayant des perspectives sur l’Afrique ont réévalué celles-ci. Beau- coup de ces fonds d’investissements ont des besoins de liquidités. Même s’ils ont des investisseurs qui veulent désinvestir, il faut bien qu’ils vendent pour pouvoir rembourser ces investisseurs. C’est là où on a peut-être un prob- lème. Comme l’action de la MCB est très liquide, c’est aussi l’action la plus facile à vendre. Donc, quand quelqu’un a besoin d’argent ou qu’il veut réaliser de l’argent, il trouvera que c’est plus facile de vendre les actions de la MCB que d’autres titres. Mais êtes-vous plus confiant que d’ici la fin de l’année, les choses s’amélioreront ? Je suis confiant. Quand on regarde la performance de la MCB, les chiffres par- lent d’eux-mêmes. Nous avons une croissance régulière de notre rentabilité. Nous allons publier nos résultats l’année prochaine, mais je crois que cette ten- dance va se confirmer. Je pense qu’à un moment donné, il faudrait que les chiffres reflètent la réalité. Pour le mo- ment, je trouve qu’il existe un « discon- nect » entre la performance des sociétés, et la performance du marché. Au niveau de la Bourse locale elle- même, y a-t-il quelque chose à améliorer ? Certains trouvent qu’elle est trop petite, ou qu’il n’y a pas suff- isamment de liquidités. Le gros du volume des liquidités est généré par les fonds d’investissements étrangers. En fait, le ‘trading’ local ne représente qu’une infime partie du ‘trad- ing’ total. Donc, ce sont les investisseurs étrangers, qui sont majoritairement des investisseurs institutionnels, qui font la grosse partie du marché. On ose espérer qu’à terme, le Mauricien moyen pensera à regarder plus vers la Bourse. Cela dit, ce n’est pas entré complètement dans la culture des gens. Ces derniers préfèrent toujours mettre de l’argent dans des dépôts, même si ces dépôts ne rappor- tent pas grand-chose. Pour revenir au thème du jour, qui est l’Afrique, diriez-vous que les choses ont bougé ces dernières années ? L’Afrique est condamnée à se développer. Elle représente une partie importante de la population mondiale. Elle possède des ressources énormes. Si on regarde comment certains pays d’Afrique sont en train d’évoluer, on di- rait qu’il y a de plus en plus de gouver- nance et de structures. Il y a des besoins énormes en termes d’investissements en infrastructures. Le développement économique va donc se faire. La ques- tion est : à quel rythme et à quel mo- ment ? Mais c’est inévitable, l’Afrique va se développer. La MCB se tourne davantage vers le ‘global business’. Pourquoi cette stratégie ? Le ‘global business’, c’est offrir un service à ces compagnies qui utilisent Maurice comme une plateforme pour investir ailleurs. Nous avons aujourd’hui des services qu’on peut offrir à ces ban- ques qui, dans le passé, ont eu tendance à se tourner vers de grandes banques in- ternationales, c’est-à-dire des banques de renom. Maintenant que Maurice est de plus en plus connu, les gens commen- cent aussi à connaître les banques lo- cales. Nous avons un créneau qu’on peut exploiter. « Les actions détenues par les étrangers sont passées de 20% à 17% » PIERRE GUY NOËL, CHIEF EXECUTIVE DU GROUPE MCB Pendant une semaine, la MCB a ac- cueilli les représentants d’une quaran- taine de banques africaines dans le cadre de sa conférence annuelle Africa For- ward Together. Cette septième édition a eu lieu au Ravenala Attitude Hotel, du lundi 19 au vendredi 23 septembre. Lors de son intervention, le Chief Executive du groupe MCB, Pierre Guy Noël a présenté le groupe en quelques chiffres. La MCB a une capitalisation boursière d’USD 1,4 milliard, des actifs de plus d’USD9 milliards, plus de 945 500 clients (individuels et institution- nels) et une part de marché d’environ 23%. Pierre Guy Noël a aussi insisté sur le fait que la MCB et les banques africaines ont beaucoup à gagner en travaillant de concert. « L’Afrique demeure notre prin- cipal objectif. Nous pensons qu’il y a plein de choses à faire sur le continent et beau- coup de choses que nous pouvons faire en- semble », a-t-il déclaré aux banquiers présents. Quant à Raoul Gufflet, Deputy Chief Executive de la MCB Ltd et Head of Corporate and Institutional Banking, il a évoqué les défis que présente l’Afrique, y compris un environnement régulateur plus contraignant et l’absence d’efficacité structurelle. Cependant, il a aussi évoqué les signes prometteurs, dont la révolution technologique et une démographie favorable. Raoul Gufflet a tenu à préciser que la MCB n’a nullement l’intention d’aller concurrencer les banques africaines sur leur territoire: « La MCB a l’ambition de construire des partenariats durables et de grandir de concert avec les banques africaines et non cannibaliser leur business ». Enfin, Raoul Gufflet a expliqué que la MCB a réorienté ses axes stratégiques pour se focaliser sur le ‘corporate bank- ing’, l’énergie et les commodités, l’‘ins- titutional banking’ et le ‘global business’. « Nous n’avions pas axé notre stratégie sur le secteur du ‘global business’, mais main- tenant que le marché devient de plus en plus compétitif, nous sommes en train de nous équiper afin de mieux offrir nos serv- ices aux acteurs internationaux qui viendront à Maurice », a-t-il laissé en- tendre. La MCB se focalise sur le ‘global business’ RÉTROSPECTIVE 23 SEPTEMBRE2016 As one of the guest speakers at the Africa Partnership Confe-renceor- ganized by the Board of Invest- ment (BoI) on Tuesday and Wednesday, James Duddridge MP spoke briefly in defense of low tax economies like Mauritius. The British politician also called for promoting the Africa brand in- stead of indivi- dual countries, so as to focus on increasing the size of the cake, rather than dividing it up COUNTRIES LIKE MAURITIUS SHOULD BE PROUD OF THEIR LOW TAX ECONOMYJAMES DUDDRIDGE MP RÉTROSPECTIVE 23 SEPTEMBRE2016 2016

Transcript of «L 2016 - Bizweek...d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années...

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ÉDITION 127 – JEUDI 22 DÉCEMBRE 2016 L’HEBDOMADAIRE ÉLECTRONIQUE GRATUIT

EASY CHANGE N’A PASRESPECTÉ LES “TERMSAND CONDITIONS”PLUSIEURS FOIS

BIZ ALERT

SUPER CONSTRUCTION EN LIQUIDATION

INDUSTRIE

AIR MAURITIUS : MEGH PILLAY

REPREND LA BARRE

Départ du directeurBENOIT LAGESSE

ÉDITION 84 – VENDREDI 26 FÉVRIER 2016 LHEBDOMADAIRE LECTRONIQUE GRATUIT

Alors qu’une fusion entreGML Investissement et Ire-land Blyth Limited (IBL) aété annoncée dernièrement,c’est le départ d’un directeur

d’une des compagnies qui est depuis peule ‘talk of the town.’ Il s’agit de BenoitLagesse, qui siégeait au sein du conseild’administration de GML Investisse-ment. Selon nos recoupements, cedernier a participé, en sa capacité de di-recteur, au projet de fusion entre GMLInvestissement et IBL et était ainsi aucourant des informations liées auxdéveloppements à venir. A partir des in-formations obtenues de sources prochesdu milieu des régulateurs, nous avonssollicité la boîte de communicationBlast, travaillant pour le compte deGML Investissement, afin d’en savoirplus sur le départ en question. Nous re-produisons, ci-dessous, les questions deBBIIZZwweeeekk et les réponses de GML In-vestissement.��BBIIZZwweeeekk -- GGMMLL IInnvveessttiisssseemmeenntt aa--tt--iillddeemmaannddéé àà ll''uunn ddee sseess ddiirreecctteeuurrss,,MMoonnssiieeuurr BBeennooiitt LLaaggeessssee,, ddee «« sstteeppddoowwnn »» ??GGMMLL IInnvveessttiisssseemmeenntt - Non, M. Benoit

Lagesse a soumis sa démission volon-tairement.

��LLaa SSEEMM eett llaa FFSSCC oonntt--eelllleess ééttéé iinn--ffoorrmmééeess ddee cceettttee ddéécciissiioonn ??GMLI a simplement été informée de

la décision de M. Benoit Lagesse de

démissionner, et elle l’a acceptée. GMLI,n'étant pas une compagnie cotée ourégulée par la FSC, elle n'a pas l'obliga-tion d'informer les autorités de la démis-sion d’un directeur.

��MMoonnssiieeuurr BBeennooiitt LLaaggeessssee aa--tt--iill ddûû ««sstteepp ddoowwnn »» ppaarr rraappppoorrtt àà ddeess cciirr--ccoonnssttaanncceess lliiééeess àà llaa ffuussiioonn GGMMLL IInn--vveessttiisssseemmeenntt--IIBBLL ??Les raisons du départ volontaire de

M. Benoit Lagesse lui sont personnelles.

��YY aauurraaiitt--iill eeuu uunnee ttrraannssaaccttiioonn bboouurr--ssiièèrree qquuii sseerraaiitt lliiééee aauu ddééppaarrtt ddeeMMoonnssiieeuurr BBeennooiitt LLaaggeessssee ??Il serait plus approprié que vous vous

renseigner auprès de M. Benoit Lagesse, les raisons de son

départ volontaire étant personnelles.Il est à noter qu’Aisha Allee, l’une des

responsables de Blast Communications -responsable de la communication deGML Investissement – a fait ressortir à

BIZweek que les réponses ont étécopiées à Thierry Labat et ArnaudLagesse, le Chief Exective Officer deGML Investissement.Par ailleurs, BBIIZZwweeeekk a également

adressé, hier, des questions à l’intentiondu Chairman d’IBL, poste qu’occupeégalement Arnaud Lagesse. À l’heure oùon bouclait, les réponses d’IBL n’étaientpas encore disponibles.

Affaire à suivre...

de GML Investissement

RÉTROSPE

CTIVE

26 FÉVRIER 2016

Rien ne va plus du côté deSuper Construction Co Ltd.La semaine dernière,BBIIZZwweeeekk évoquait le fait quela compagnie aurait une

nouvelle fois, comme en 2008, réglé lesalaire de ses ouvriers chinois « très en re-tard. » Cette semaine, on apprend queSuper Construction a été mise sous ad-ministration judiciaire et que c’est SattarHajee Abdoula, de la firme Grant Thorn-ton, qui gère ce dossier. « Dans ces temps où le secteur de la con-

struction peine à refaire surface, il n’est pasétonnant de voir qu’une telle compagnie soitmise sous administration », fait ressortir unobservateur. Mais les déboires de Super Construc-

tion, un ‘building contractor’, ne s’arrê-tent pas là. À peine quelques jours de lamise sous administration annoncée, undes clients de la compagnie a émis uncommuniqué pour annoncer une rupturede contrat. Il s’agit de Bluelife Limited –une filiale du Groupe GML. On apprend ainsi que Haute Rive

Ocean Front Li-ving Li-mited, une filialede Bluelife Limited, qui chapeaute le pro-jet de résidences locales à Azuri, a pris ladécision de mettre fin à son contrat avec lecontracteur Super Construction. Cedernier était en charge de la deuxièmephase du projet Azuri. Les raisons évo-quées sont « Super Construction Co Ltd’srepeated and material breaches of its contractof construction. » La rupture du contrat sera effective le

samedi 5 mars prochain. Pourtant, cette compagnie, détentrice

d’un « Grade A Building Contractor Permit», compte 26 années d’expérience. En tantque « main contractor », la compagnie,dont le Mana-ging Director est BillyWong, a participé au développement deplusieurs projets d’envergure, que ce soitdans le secteur public ou le secteur privé.À titre d’exemple, il a travaillé sur le pro-jet d’extension de Tara Knitwear à Plaine-Lauzun et la construction des dortoirs dela Compagnie Mauricienne de Textile(CMT) à La Tour Koenig et Phoenix. Il aaussi participé à la construction d’EmeraldPark Commercial Centre à Trianon, ainsiqu’à celles des collèges d’État de Rivière-du-Rempart et de Quatre-Bornes. Pour lecompte du gouvernement, il a égalementtravaillé sur la construction de drains àQuatre-Bornes, Ri-vière-Noire etQuartier-Militaire, entre autres. Outre le problème de retard au niveau

des salaires, la compagnie a rencontréd’autres obstacles. Ainsi, Billy Wong alogé une affaire, quelques années de cela,contre Clairemont Builders. « It was averred that on 28th December

2009, the Accused Company was in posses-sion of the sum of Rs 235,000 in its bankaccount held at the Mauritius Post and Co-operative Bank (MPCB), transferred fromthe Mauritius Commercial Bank (MCB)bank account held by Super ConstructionLtd », lit-on dans le jugement rendu le 23janvier de l’année dernière.

CONTESTATIONDans cette affaire, qui avait été référée

à l’Independent commission against cor-ruption (Icac), Billy Wong a fait ressortirque les gens de Clairemont Builders au-raient faussé sa signature, car il n’avait ja-mais donné son aval pour le transfert de lasomme en question. La cour lui a donnéraison en tranchant en faveur de SuperConstruction. Une autre affaire ayant mis Super Con-

struction à l’avant plan est le cas logé parla compagnie devant l’Independent Re-view Panel (IRP). Le cas, qui remonte à2013, oppose Super Construction àKnowledge Parks Ltd, sous la tutelle du

ministère de l’Éducation tertiaire, de laScience et de la Recherche et de la Tech-nologie. Il s’avère que le ministère en question

avait lancé un appel d’offre pour la «Con-struction of New University Campus atPamplemousses ». Le coût du projet étaitestimé à Rs 363,4 millions. Onze soumis-sionnaires avaient participé à l’appel d’of-fre, et le contrat devait être alloué à HyvecPartners Ltd, pour un total de Rs 325millions. Non satisfait de cette déci-sion, Super Construction avait choiside la contester devant une cour dejustice. L’affaire avait par la suite étéprésentée à l’Independent ReviewPanel. La compagnie, estimant être le« lowest bidder », à Rs 316,8 millions,déplorait le fait qu’elle n’avait pas étéretenue en raison d’une « cle-rical mis-take ». L’IRP a rendu son jugement le 18

février 2014, en faveur de KnowledgeParks Ltd, pour les raisons suivantes :« The aggrieved bidder conceded that

that it had made an omission in relation tothe break-down of tasks entrusted to localmanpower in its Application for Review.The Bid Evaluation Committee consideredthis to be a major deviation and hence theapplication for Margin of Preference was notconsidered for the aggrieved bidder. SuperConstruction Co Ltd ranked seventh after the application of the Margin of Pre-ference. »

INDUSTRIE

SUPER CONSTRUCTION EN LIQUIDATION

RÉTROSPECTIVE26 FÉVRIER 2016

5, Antonio Street, Port Louis Tél : (+230) 2111744, 2111743 | Fax : (+230) 2137114

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DIRECTRICE ET RÉDACTRICE EN CHEF Herrsha Lutchman-Boodhun

ADMINISTRATION Jessie Bappaya

MARKETING ET PUBLICITÉ Email : [email protected]

« VERS UNNIVELLEMENTPAR LE BAS »

PRIYAVED JHUGROO

BUSINESS, FAMILLE ET LE CONSEIL D'ADMINISTRATION

GML INVESTISSEMENT-IBL

CRIME DE CAMP DE MASQUE PAVÉ

LE FAUX DÉBAT ...

Elysium Capital Partnersdétient-elle une licence à Maurice ?

ÉDITION 85 – VENDREDI 04 MARS 2016 LHEBDOMADAIRE LECTRONIQUE GRATUIT

Elysium Capital Partners.Le nom de cette compag-nie a émergé depuis la finde l’année dernière dans lesillage des informations

concernant une tentative d’OffrePublique d’Acquisition (OPA) surNew Mauritius Hotels Limited(NMH). Si initialement, ElysiumCapital Partners était considéréecomme une société de courtage, leChief Executive Officer (CEO) decelle-ci a tenu à apporter des préci-sions.Dans un courriel en date du 30

janvier 2016, Tevin Sithanen devait communiquer à BBIIZZwweeeekk

qu’il voulait apporter une « correction» par rapport au terme « société decourtage » utilisé par notre rédaction.Le CEO explique que sa compagnieest une « boutique investment bankand corporate outfit. »Quoi qu’il en soit, il s’avère qu’Ely-

sium Capital Partners ne figure passur la liste des compagnies détenantune licence auprès de la Banque deMaurice (BoM). À notre requête, unesource officielle de la BoM devait faireressortir à BBIIZZwweeeekk qu’aucune com-pagnie n’est autorisée à utiliser leterme « bank » – par rapport aux serv-ices offerts par la compagnie en ques-tion – si elle ne détient pas une licencede la BoM. Il nous revient aussiqu’une compagnie ne peut accepterdes dépôts faute d’une licence de laBoM.Nous avons également vérifié

auprès de la Financial Services Com-mission, où on nous a informésqu’Elysium n’est pas une de ses ‘li-

censees’ par rapport aux services men-tionnés sur le site web de la compag-nie. À savoir: le ‘debt advisory &refinancing’, l’‘equity fund raising’ et le‘corporate finance advisory’. Des informations qui nous amè-

nent à celles disponibles sur le siteweb elysium-africa.com, où TevinSithanen est présenté comme le fon-dateur d’Elysium Capital en juin2014, après que ce dernier a passétrois ans à Dublin, au sein d’IBI Cor-porate Finance, où il été consultantdans des transactions telles que des « trade sales, acquisitions, mergers, JVs,buy-outs, fundraisings, restructuringsand debt advisory mandates. » Il est aussi mentionné ceci, sur le

site web d’Elysium, ainsi que sur lapage Linked In de celle-ci : « Elysium seeks to combine its invest-

ment banking expertise with its networkof strategic partners to provide innova-tive and complete solutions to public,parastatal and private shareholders. Weoffer tailored financial advisory andcapital-raising services to individuals,

corporations and go-vernments inAfrica… »À partir des informations

disponibles au niveau du Registrar ofCompanies, nous avons constaté queles deux actionnaires d’Elysium Cap-ital Partners sont Tevindren Sithanenet Sanjeev Manrakhan. Au 30 juin2015, la compagnie avait enregistrédes profits de Rs 523, 082. L’activitéprincipale est décrite comme étant le‘management consultancy’, alors que la‘nature of business’ est mentionnéecomme étant le ‘financial advisory.’ Le‘business occupation’ de TevindrenSithanen est celui de ‘banker.’Sollicité pour une réaction, Tevin

Sithanen devait nous répondre àl’heure où nous mettions sous presse.Il devait nous déclarer qu’il n’était pasau courant qu’il ne pouvait pas utiliserle terme “bank” et ne le fera plus à par-tir de maintenant. Par rapport à sesautres activités, Tevin Sithanen estimeque puisqu’il offre des services commeles ‘Big 4’, il n’est pas nécessaire pourlui d’avoir une licence “as of now”.

TEVIN SITHANEN

RÉTROSPE

CTIVE

04 MARS 2016

Après la publication, lasemaine dernière,d’une possible tran-saction boursière surles actions d’Ireland

Blyth Limited (IBL), sociétécotée en Bourse, nous nous in-téressons cette semaine à la com-position du conseild’administration des deux com-pagnies citées, c’est-à-dire GMLInvestissement Ltée et IBL. Dansles deux cas, on retrouve ArnaudLagesse (photo) en tant que CEOde GML Investissement, en tantque membre du conseil d’admi-nistration depuis mars 2015, eten tant que Chairman d’IBL. Ilest également membre du comitéde gouvernance d’entreprise desdeux compagnies. Soulignonsaussi que l’an dernier, il a éténommé Chairman du NationalCommittee on Corporate Gover-nance après le départ de Tim Taylor. Par ailleurs, IBL – considérée

comme le deuxième plus grandgroupe mauricien – contribue àhauteur de 56% au chiffre d’af-faires de GML Investissement,une holding d’investissement etune compagnie publique noncotée en Bourse. Arnaud Lagessedétient indirectement 16,63% deGML Investissement, tandis queBenoît Lagesse – qui a « stepdown » depuis environ deux se-maines – détient directement4,07%, et indirectement 5,25%

de la compagnie.Enfin, le rapport annuel au 30

juin 2015 de GML Investisse-ment Ltée fait la part belle à labonne gouvernance. La holdinga fait appel à des consultants spé-cialisés en matière de conseils engouvernance familiale pour rédi-ger une Charte Familiale. Celapermet de « distinguer la partieBusiness, pilotée par un Conseild’administration et l’Exécutif, de lapartie Famille, piloté par le Con-seil de Famille et le Bureau Fami-lial Mon Loisir Services Ltée »,puisque les compagnies familialessuscitent régulièrement des inter-rogations quant à la bonne gou-vernance. La compagnie exhorte aussi

ses directeurs à respecter et s’as-surer du respect des clauses de sa Constitution. « Quand ils in-

terviennent au niveau des autrescompagnies du Groupe, les di-recteurs de GMLI doivent respecterla Charte de déontologie boursière.À ce titre, ils ne sont autorités ni àdivulguer, ni à exploiter les infor-mations qu’ils détiennent. De plus,les Directeurs doivent respecter laréglementation concernant l’achatet la ventes [sic] d’actions cotées surle marché boursier. Tout Directeura également l’obligation de déclarerau Président du Conseil d’Admi-nistration de la Compagnie toutetransaction réalisée sur les titresd’une compagnie cotée du Groupe », y lit-on.

GML INVESTISSEMENT-IBL

Business, famille et le conseil d'administration

RÉTROSPECTIVE04 MARS 2016

��CCoommmmeenntt ssee ppoorrttee llee sseecctteeuurrdduu tteexxttiillee eenn ccee mmoommeenntt?? C’est une question à laquelle

il est difficile de répondre !C’est une industrie très com-pétitive. Il y a aussi beaucoupde pays compétiteurs. Disonsque Maurice n’est pas lemeilleur, mais étant donnéqu’on est à Maurice, et qu’onest des Mauriciens, il faut faireavec. Je crois tout de mêmequ’on y arrivera. L’important,c’est d’investir dans le person-nel, dans les équipements, et demonter en gamme.

��DDeerrnniièèrreemmeenntt,, vvoouuss aavveezz ééttééddaannss ll’’aaccttuuaalliittéé ppaarr rraappppoorrttaauuxx ttrraavvaaiilllleeuurrss ééttrraannggeerrss.. LLeepprroobbllèèmmee aa--tt--iill ééttéé ttoottaallee--mmeenntt rrééssoolluu ??Le souci dans tout cela est le

cadre. Cela fait plusieurs annéesqu’on fait venir des travailleursétrangers à Maurice, mais lecadre n’était pas défini. Je com-prends bien qu’il y a un prob-lème de chômage à Maurice. Jene pense pas que le gouverne-ment ait tort, mais peut-êtrequ’il n’est pas très bien ren-seigné. Il croyait que pour ré-soudre le problème du chômageà Maurice, il fallait serrer les visen ce qui concerne les tra-vailleurs étrangers. Ce n’estmalheureusement pas la solu-tion. On a donc fait desreprésentations. Cela a pris unpeu de temps, et il n’y a pasd’amertume. Je crois qu’aujour-d’hui le cadre est réglementé etdéfini. On est contents.

��AAuujjoouurrdd’’hhuuii,, ((NNddllrr :: vveenn--ddrreeddii ddeerrnniieerr lloorrss ddee llaa ccéérréé--mmoonniiee ddee ‘‘rreebbrraannddiinngg’’ ddeeMMaauurriittiiuuss TTeelleeccoomm)) oonn eessttddaannss uunn ccaaddrree ddiiggiittaall.. QQuueell aaééttéé ll’’aappppoorrtt ddee llaa tteecchhnnoollooggiieeddaannss ll’’iinndduussttrriiee dduu tteexxttiillee ?? Bien souvent, pour les

Mauriciens, moi inclus, on voitdes machines à coudrelorsqu’on parle du textile. Or, letextile, ce n’est plus que les ma-chines à coudre. Si un jour vous

avez l’occasion de visiter laCMT, aussi étonnant que celapuisse paraître, vous verrez quenous avons des outils de fabri-cation parmi les plus perfor-mants et les plus sophistiquésau monde. Ce n’est pas pourflatter la compagnie, mais c’estla qualité des investissementsqu’on a faits. Dans tous lessecteurs, il y a des avancéestechnologiques, et c’est cer-tainement le cas dans le textile.

��QQuueell iinnvveessttiisssseemmeenntt cceess oouu--ttiillss oonntt--iillss nnéécceessssiittéé ??Si vous parlez de la filature

traditionnelle, cela coûte pra-tiquement Rs 800 millions,voire Rs 1 milliard. Mais en cequi concerne la filature que laCMT a installée, cela nous acoûté entre Rs 2,5 milliards etRs 3 milliards. C’est très cher !C’est la technologie, avec beau-coup de robotisation et d’au-tomatisation.

��NNoouuss ddiirriiggeeoonnss--nnoouuss vveerrss uunneessiittuuaattiioonn ooùù iill ffaauuddrraa mmooiinnssddee mmaaiinn--dd’’œœuuvvrree ppoouurr eeffffeeccttuueerr llee ttrraavvaaiill ??Il faut comprendre qu’on est

arrivé très loin pour certainesopérations. Par exemple, à laCMT, vous avez des ‘forklifts’robotiques, donc sans chauf-feur. Un ‘forklift’ qui fait deskilomètres sur 60 000 mètrescarrés de bâtiment, qui partdans des entrepôts, qui monteen hauteur, qui prend unepalette de matière première etqui la dépose là où il faut. Toutest préprogrammé. Vous parlezau ‘forklift’ et il fait ce qu’il a àfaire. Voilà ce qu’on a aujour-d’hui, qu’on le veuille ounon…

��CCeellaa nnéécceessssiittee ééggaalleemmeenntt uunn iinnvveessttiisssseemmeenntt……Énorme ! Certaines opéra-

tions sont remplaçables.D’autres opérations, non. Pourles machines à coudre, il fauttoujours des modistes et destailleurs.

��LLee PPrreemmiieerr mmiinniissttrree pprréésseenn--tteerraa llee BBuuddggeett eenn jjuuiinn..QQuueelllleess ssoonntt vvooss aatttteenntteessppoouurr llee sseecctteeuurr dduu tteexxttiillee ??On ne demande pas à l’État

de venir de l’avant avec ungenre de ‘stimulus package’.Loin de là. Je ne pense pas quece soit bien que l’État vousdonne des fonds publics pourvotre projet privé. Ce n’est pascorrect. Ce qu’on demande,c’est plutôt de voir comment fa-ciliter les choses pour que lesentreprises puissent opérer dansdes conditions idéales. Je parledu port, de l’aéroport, des ser-vices administratifs au sein dusecteur public, de la politiquemonétaire, des intérêts ban-caires…

��QQuueellqquuee cchhoossee ppaarr rraappppoorrttaauuxx ttrraavvaaiilllleeuurrss ééttrraannggeerrss ??Pas nécessairement. Après les

dernières mesures qu’on a purationaliser, on ne peut pas seplaindre. On n’est pas là pourse plaindre tous les jours. Lecadre est maintenant définiquant à l’engagement des tra-vailleurs étrangers.

« Maurice n’est pas le meilleur dans le textile »

Il croyait quepour résoudre leproblème duchômage àMaurice, il fallaitserrer les vis ence qui concerneles travailleursétrangers. Cen’est mal-heureusementpas la solution.On a donc faitdes représenta-tions

FRANCOIS WOO, MANAGING DIRECTOR, CMT

Content que le problème des travailleurs étrangers ait été résolu et qu’un cadre ait été défini concernant leurembauche, Francois Woo soutient néanmoins que Maurice n’est « pas le meilleur » en matière de textile.Mais les investissements de la Compagnie Mauricienne de Textile (CMT) dans la technologie prouvent qu’il atoujours foi dans le textile mauricien. Pour ce qui est du Budget, l’homme d’affaires, qui a parlé à BIZweek levendredi 25 mars à l’occasion du rebranding de Mauritius Telecom, souhaite que des mesures soient prisespour surmonter les difficultés administratives

RÉTROSPE

CTIVE

01 AVRIL 2016

Cela fait sept ans que les dé-tenteurs de polices d’assu-rances de BAICO (BritishAmerican Insurance Com-pany Limited), incorporée

aux Bahamas en 1920 et filiale de CL Fi-nancial Ltd (basée à Trinidad et Tobago),attendent de percevoir leur argent. Pourcause : BAICO a été placée sous adminis-tration judiciaire en 2009 suite à des pro-blèmes de liquidité. « The Company isinsolvent », selon les autorités des Ba-hamas. Ce problème concerne égalementplusieurs autres juridictions – Antigua,Grenade, Montserrat, St Kitts & Nevis,St Lucie, St Vincent & les Grenadines –où la compagnie avait des opérations. Coïncidence ou pas, la firme KPMG à

Maurice affirme avoir tiré la sonnetted’alarme quant à l’état financier dugroupe BAI dès 2009… Face à la nature complexe du pro-

blème, le Judicial Manager – qui n’estautre que KPMG – a récemment publiéun communiqué pour informer les ‘poli-cyholders’ qu’une nouvelle législation a étédéveloppée en collaboration avec tous lesgouvernements concernés pour que laBAICO puisse proposer un « Plan ofArrangement » aux détenteurs de policesd’assurances.« Given the multi-jurisdictional nature

of this matter, it is the opinion of the Judi-cial Managers that there is no consistentprocess currently available to allow for pay-ments to be made to policyholders on a coor-dinated and consistent basis across the ECterritories. As a result, the Judicial Managersin conjunction with the Judicial Managerin the Bahamas, have developed new legis-lation with the relevant governments in theregion to be implemented, specifically toallow BAICO to propose a “Plan ofArrangement” to its policyholders.« This legislation, if it can be enacted

quickly, will provide a mechanism (thePlan) for a payment to be made to insurancecreditors in a much reduced time frame thanwould otherwise be the case.« The Plan will be a Court driven

process, which will require approval of theCompany’s creditors, and will allow the Ju-dicial Managers to make a distribution ofthe remaining assets of the Company on aconsistent basis across the region », faitressortir KPMG. Comment la BAICO en est-elle arrivée

là ? Dans une correspondance, adresséedébut mars 2016 aux ‘policyholders’n’ayant pas encore reçu leur argent, le Ju-dicial Manager explique :

• « It quickly became apparent tothe Judicial Managers, following their ap-pointments in 2009 that the company’s fi-nancial position had significantlydeteriorated: The Company’s unaudited bal-ance sheet as at 30 June 2009 had shownassets of EC$920 million and liabilities ofEC$1.35 billion. »• « To improve prospects of recovery

for policyholders in the period immediatelyfollowing their appointment, and with theassistance of the Eastern Caribbean CoreCommittee, the Judicial Managers deve-loped a solution to create a new company(NewCo). This NewCo was to have beencapitalised with funds from the EasternCaribbean Monetary Union, independentinvestors and a significant injection of fundsfrom the Government of Trinidad & Tobago(“GORTT”). NewCo was to assume the li-abilities of BAICO and the prospects of re-covery for policyholders, whilst not receiving

anything like a payment in full, would havebeen enhanced. Unfortunately, after 18months of work, the funding for the solutiondid not materialise, principally due to the withdrawal of certain key financial sup-port, and the NewCo solution was discon-tinued. »• « Following the withdrawal of fi-

nancial support for the NewCo solution, theJudicial Managers and the EasternCaribbean Core Committee developed asubsequent plan to use remaining Govern-ment funding to support a transfer ofBAICO’s traditional life business to Sagicor,a highly respected insurance provider oper-ating across 19 countries in the Caribbean aswell as in the UK and US. The transfer hasresulted in 15,688 life and pension policieswith an actuarial liability of approximatelyEC$100 million being transferred to Sagi-cor and the policyholders having their fullpolicy value restored through funding from

the EC Governments. »• « The Judicial Managers have

commenced litigation in various jurisdic-tions seeking to recover amounts due toBAICO as well as commencing actionsagainst former office holders of the companyfor breach of duty. »• « It is estimated that some 20,000

policyholders across the region were impactedby the company's collapse. So far some pay-outs have been made to claimants who heldpolicies of up to $30,000. »

IIll nn’’yy aa ppaass qquu’’àà MMaauurriiccee qquuee lleeggrroouuppee BBAAII ffaassssee aappppeell àà llaa ffiirrmmeedd’’aauuddiitt KKPPMMGG.. ÀÀ MMaauurriiccee,, KKPPMMGG aappeennddaanntt lloonnggtteemmppss ééttéé ll’’aauuddiitteeuurr dduuddééssoorrmmaaiiss ddééffuunntt ggrroouuppee.. LLaa ffiirrmmee aaééttéé ssoouuss lleess ffeeuuxx ddeess pprroojjeecctteeuurrssaapprrèèss ll’’ééccllaatteemmeenntt ddee ll’’aaffffaaiirree BBAAIIccaarr oonn lluuii rreepprroocchheerraaiitt ddee nn’’aavvooiirr ppaassttiirréé llaa ssoonnnneettttee dd’’aallaarrmmee pplluuss ttôôttccoonncceerrnnaanntt lleess rrééssuullttaattss ffiinnaanncciieerrss dduuggrroouuppee.. OOnn ffaaiitt rreessssoorrttiirr ppaarr llaa ssuuiittee qquueeKKPPMMGG aavvaaiitt,, ddaannss uunnee pprréésseennttaattiioonndd’’aauuddiitt aauu sseeiinn dduu ggrroouuppee,, ssiiggnnaallééqquuee llee ggrroouuppee sseerraaiitt eenn «« bbaannqquueerr--oouuttee ddeeppuuiiss 22000099.. »»PPoouurr ccee qquuii eesstt ddee BBAAIICCOO aauuxx BBaa--hhaammaass,, cc’’eesstt llaa ‘‘IInnssuurraannccee CCoommmmiiss--ssiioonn’’ qquuii aa ppllaaccéé llaa ccoommppaaggnniiee ssoouussaaddmmiinniissttrraattiioonn jjuuddiicciiaaiirree eett aa nnoommmmééJJuuaann ((JJoohhnn)) MM.. LLooppeezz,, ddee llaa ffiirrmmeeKKPPMMGG,, JJuuddiicciiaall MMaannaaggeerr.. CCee ddeerrnniieerraa ppoouurr mmiissssiioonn ddee ttrroouuvveerr ddeess ssoolluu--ttiioonnss ppoouurr qquuee lleess cclliieennttss ddee BBAAIICCOOssooiieenntt rreemmbboouurrssééss.. UUnn ppeeuu àà ll’’iimmaaggeeddee ccee qquuee llaa ffiirrmmee BBDDOO aa ppoouurr ttââcchheedd’’eeffffeeccttuueerr eenn ccee mmoommeenntt àà MMaauurriiccee..

LA BAI ET SON ÉTERNELLE KPMG

Les ‘policyholders’ de BAICO Bahamas attendent depuis 2009

ADMINISTRATION JUDICIAIRE

RÉTROSPECTIVE01 AVRIL 2016

1996. C’est en cette année quela Mauritius Cooperative Cen-tral Bank (MCCB) est mise enliquidation. « In April 1996,the BOM formally closed the

Mauritius Cooperative Central Bank Ltd(MCCB), which had been experiencing fi-nancial problems for some years and hadbeen placed into receivership in 1994 »,fait ressortir un document du Fondsmonétaire international sur les « RecentEconomic Developments and Selected Is-sues » en 1997. Pat Fong, un des Part-ners de la firme d’audit Kemp ChatterisDeloitte & Touche, en devient alorsl’administrateur. « All of MCCB’s depositors were paid

off at a final cost to the BOM of nearly Rs400 million, including the recovery of as-sets amounting to about Rs 300 million »,lit-on dans le document. Pourtant, vingtans après, la liquidation de l’ex-MCCBn’est pas encore complétée. La raisonprincipale : un des clients de cettebanque, à savoir Quality Soap Limited,a intenté à son tour un procès à laBanque de Maurice (BoM). Cette dernière fait d’ailleurs, année

après année, une provision de Rs 100millions dans ses comptes, à en croire sesrapports annuels. On y lit toujours cesmêmes lignes : « The provision relates tothe liquidation of the MCCB Limited.Under the MCCB Limited (Liquidation)Act 1996, the Bank may make additionalfunds available to the liquidator of MCCBLimited where the liabilities of the MCCBLimited exceed the proceeds from the real-isation of its assets. The li-quidation ofMCCB Limited is still in progress. »C’est d’ailleurs ce paragraphe qui a

piqué notre curiosité. Sur quel obstaclebute le processus de liquidation?Pourquoi, vingt ans après, se poursuit-iltoujours ? Un préposé de la Banque de Maurice

explique que c’est un long processus, caril a fallu attendre que les personnes quiavaient contracté un emprunt de laMCCB le remboursent. Cela s’est fait aufil des années, mais il s’avère qu’un desclients refuse de payer. « Le monsieur amême eu recours au Privy Council. Donc,ce cas est toujours ‘pending’ et se poursuiten cour. Si je me souviens bien, il doit rem-bourser entre 5 et 6 millions de roupies à laMCCB. »

Pour faire avancer les choses, le li-qui-dateur avait choisi de saisir ses actifs,mais cela n’a pas plu au client en ques-tion. Il a donc intenté un procès à laBanque de Maurice, lui réclamant desdommages de plus de Rs 50 millions. Ce client n’est autre que Quality

Soaps Limited. Le PDG, Arjoon Cal-chand, s’était déjà livré – dans le passé –à une bataille légale contre la Develop-ment Bank of Mauritius (DBM). Ar-joon Calchand avait fait une demanded’emprunt auprès de la DBM en 1983,à hauteur de Rs 1,2 million, suivi d’unenouvelle demande en 1987. Vu que laDBM prenait beaucoup de temps pourconsidérer sa demande, il s’est tournévers la MCCB Limited et a poursuivi laDBM.Il a cependant été débouté par le juge

Asraf Caunhye dans un jugement renduvers la fin de 2011. Selon le juge, ArjoonCalchand n’avait pu établir que labanque avait commis ce qu’il lui re-prochait. Autre fait intéressant, selon le préposé

de la BoM, le liquidateur Pat Fong – quiest désormais à la retraite – perçoit tou-jours un ‘standing management fee’pour veiller à l’aboutissement du casMCCB. Pour ce qui est de la provision de Rs

100 millions dans les comptes, le hautcadre de la Banque centrale l’expliqueainsi : « Si demain Quality Soaps Limited

gagne le procès intenté à la BoM, nous de-vrons le dédommager. C’est de là que nousaurons l’argent. On reste aussi sur nosgardes car, des fois, certains héritiers d’an-ciens dépositaires de l’ex-MCCB sortentbrusquement de leur sommeil et réalisentque leurs parents avaient un compte à laMCCB et n’ont pas été remboursés. Il fautdonc faire provision pour ce genre de situ-ation. »Toutefois, Arjoon Calchand n’est pas

le seul qui reste à rembourser son em-prunt. L’ex-MCCB, selon les comptesdu gouvernement (pour l’année 2014,par exemple), avait emprunté la sommed e Rs 81,880,000 mais n’en a rembourséqu’une infime partie. Elle doit toujours Rs 81,308,000 après avoir rembourséenviron Rs 572,000. Les intérêts dus ontatteint Rs 61 millions pour la période

1997 à 2014.Pour rappel, la mise en liquidation de

l’ex-MCCB a donné naissance à la Mau-ritius Post and Cooperative Bank(MPCB), qui est née de la fusion entre la

New Co-operative Bank Ltd (NCB) etla Post Office Savings Bank. L’annéedernière, la MPCB a fusionné avec laNational Commercial Bank (ex-BramerBank) pour devenir la MauBank.

L’affaire MCCB toujours non résolue 20 ans après

LIQUIDATION

Année après année, les comptes de la Banque de Maurice font provision de Rs 100 millions rien que pour la…Mauritius Cooperative Central Bank (MCCB). C’est en 1996 que cette banque a été mise en liquidation, suivantla MCCB Limited (Liquidation) Act 1996, et sous la houlette de Pat Fong, alors Partner au sein de la firme d’au-dit Kemp Chatteris Deloitte & Touche. Or, vingt ans après, le cas de liquidation n’est pas encore résolu, car un

client poursuit toujours la Banque de Maurice

RÉTROSPE

CTIVE

22 AVRIL 2016

Ce n’est pas un « leak », mais une liste compilée par un magazine britannique à partir des données du Land Registry après avoir invoqué la Freedom of Information. Cette liste de propriétés, couvrant la péri-ode 1999 à 2014, suggère qu’elles ont été enregistrées à travers des compagnies « offshore » à Maurice. Des noms connus à Maurice y figurent

En 15 ans, près de 2 782 pro-priétés britanniques ont étéenregistrées à Maurice. Com-ment ? À travers des « com-pagnies offshore »

principalement, dont des boîtes localesde renom. La liste dont nous sommes enpossession, qui concerne des propriétésse trouvant dans plusieurs quartiers chicsdu Royaume-Uni, comprend des don-nées compilées entre 1999 et 2014. Lesprix de certaines de ces propriétés sontaffichés, et la valeur totale à l’achat at-teint presque 400 millions de livres ster-ling, soit 20 milliards de roupies !Il y a des compagnies dont les noms

reviennent souvent. Par exemple, Wal-lace Properties Limited a enregistré, àelle seule, 2 255 propriétés. L’adresse en-registrée de cette compagnie offshore àMaurice est International Management(Mauritius) Ltd, Les Cascades Building.D’autres compagnies comme GroomeProperties Limited ou New Miami Hol-dings Limited ont enregistré entre 13 à15 propriétés. Groome Properties Li-mited a son siège à The Catalyst àEbène, et New Miami Holdings estgérée par GMG Trust Ltd, sise à la New-ton Tower. Nous avons effectué des recherches au

niveau du Registrar of Companies quantà ces compagnies et là, on nous a infor-més que ces données ne sont pas du do-maine public, puisqu’il s’agit decompagnies offshore. Afin de pouvoiravoir accès aux détails de ces compa-gnies, une lettre d’autorisation de laManagement Company locale agissantpour ses clients britanniques est obliga-toire. Loin de dire que notre secteur off-

shore est opaque, ou encore pas assez

transparent, mais le fait que ces infor-mations ne sont pas accessibles à tout lemonde laisse se développer une percep-tion qui pourrait être négative. D’où,peut-être, toute l’importance d’intro-duire une Freedom of Information Actau plus vite pour assainir l’image denotre secteur du global business auxyeux de la communauté internationale.Rappelons d’ailleurs que les données decette liste ont été obtenues en évoquantla Freedom of Information Act britan-nique. Il est en effet bon de savoir que cette

liste de 2 782 propriétés et compagniesn’est pas le fruit des recherches deBBIIZZwweeeekk, mais d’une publication britan-nique, Private Eye, ce qu’omet de direune autre publication locale qui prétendêtre en possession de la liste, sans révélerla source qui a publié les données.Le but de cet article n’est pas de dire

que la pratique est louche ou illégale.Mais la période mentionnée est peut-être révélatrice par rapport au fonction-nement de notre système… Noussommes souvent montrés du doigtcomme étant un pays abritant des multi-nationales capitalistes qui privent beau-coup de pays de revenus importants envenant cacher leurs profits ici, où ilsn’ont aucune opération. Nous vous proposons (NNddllrr : vvooiirr

ttaabblleeaauu) des noms locaux qui sont déjàconnus sur le territoire mauricien, et quifigurent sur la liste. Il est bon, à ce sujet,de noter les détails suivants : a. CCuurraattuuss TTrruusstt CCoommppaannyy ((MMaauurriittiiuuss))

LLiimmiitteedd – est une compagnie de ges-tion établie à Maurice depuis 2001 etdont le siège est au Harbour FrontBuilding.

b. MMeeddiinnee PPrrooppeerrttiieess LLiimmiitteedd – est gérée

par la société de gestion SchindlersTrust Mauritius Limited sise au Me-dine Mews. Cela peut créer une con-fusion sachant qu’à Maurice, nousavons « Medine Property » et non « Medine Properties ».

c. TThhee FFoouurr EElleemmeennttss PPCCCC – était géréepar Belvedere Management Limited.En octobre 2014, la Financial Ser-vices Commission avait émis un « warning » à l’encontre de cette com-pagnie détentrice d’une Category 1Global Business Licence. En juillet del’année dernière, Mushtaq Oosmanet Rajeev Basgeet ont été nommés « joint administrators » de The FourElements PCC et Lancelot GlobalPCC. Le tout était lié à une enquêtede la police de la City of London surun Ponzi Scheme de plus de 100 mil-lions de livres sterling.

d. IImmaarraa TTrruusstt CCoommppaannyy ((MMaauurriittiiuuss))LLiimmiitteedd – est une ManagementCompany sise à Ebène, qui a PreetamPrayag comme CEO, et GaryKillmister et Rajeev Sookur commedirecteurs.

e. IInnvveesstteecc TTrruusstt ((MMaauurriittiiuuss)) LLiimmiitteedd – ason siège à Ebène. En février 2014, legroupe Salamanca (enregistrée auRoyaume-Uni) a fait l’acquisitiond’Investec Trust de l’Investec BankPLC.

f. CCoommppaaggnniiee MMaauurriicciieennnnee ddee TTeexxttiilleeLLttééee – appartient à l’homme d’af-faires François Woo, mais n’est pasune compagnie offshore.

g. FFrroonnttiieerree FFiinnaannccee LLiimmiitteedd – est une « licensed offshore management com-pany » sise au Medine Mews à Port-Louis, et avait pour fondateur etManaging Director, Rory Kirk.

h. MMAATTCCOO LLiimmiitteedd – est fondée en

2005 par Peter de Putron. La sociétése trouve à Ebène.

i. AAiirr MMaauurriittiiuuss LLiimmiitteedd – est la com-pagnie nationale d’aviation.

j. RRoocckkccaassttllee UUKK PPrrooppeerrttyy SSPPVV LLiimmiitteedd– est gérée par la compagnie de ges-tion (Management Company) Inter-continental Trust Limited, qui setrouve à Ebène. On ne sait pas toute-fois si cette compagnie est liée àRockcastle Global Real Estate Com-pany Limited qui est cotée sur laBourse de Maurice.

[NNOOTTEE :: Pour la liste complète, consultez le site ]

«« SSeelllliinngg EEnnggllaanndd ((aanndd WWaalleess)) bbyy tthheeppoouunndd.. »» CC’’eesstt ssoouuss ccee ttiittrree qquu’’aa ppaarruull’’aarrttiiccllee ddee PPrriivvaattee EEyyee.. LLee mmaaggaazziinneebbrriittaannnniiqquuee aa ddéémmaarrrréé ccee ttrraavvaaiillddeeppuuiiss sseepptteemmbbrree 22001155,, eett aa mmêêmmeeccrréééé uunnee «« oonnlliinnee mmaapp »» ddee cceess pprroo--pprriiééttééss bbrriittaannnniiqquueess «« aaccqquuiirreedd bbyyooffffsshhoorree ccoommppaanniieess ffrroomm 11999999 ttoo22001144,, sshhoowwiinngg tthhee aaddddrreessss,, tthhee ooffff--sshhoorree ccoorrppoorraattee oowwnneerrss ((ssoommee hhaavveemmoorree tthhaann oonnee)) aanndd,, wwhheerree aavvaaiillaabbllee,,tthhee pprriiccee ppaaiidd.. »» LLee mmaaggaazziinnee pprréécciissee qquuee cceess ddoonn--nnééeess oonntt ééttéé ccoommppiillééeess «« ffoolllloowwiinnggFFrreeeeddoomm ooff IInnffoorrmmaattiioonn rreeqquueessttssffrroomm PPrriivvaattee EEyyee.. »»EElllleess nnee ccoonncceerrnneenntt dd’’aaiilllleeuurrss ppaassqquuee MMaauurriiccee.. «« AAmmoonngg tthhee pprrooppeerrttiieesswweerree 2200,,559900 aaccqquuiirreedd bbyy ccoommppaanniieessrreeggiisstteerreedd iinn JJeerrsseeyy,, 1122,,006611 iinn tthhee IIsslleeooff MMaann,, 1111,,553366 iinn GGuueerrnnsseeyy,, 22,,778822 iinnMMaauurriittiiuuss,, 22,,665577 iinn GGiibbrraallttaarr,, 11,,996633 iinnPPaannaammaa aanndd 11,,224455 iinn tthhee CCaayymmaann IIss--llaannddss.. BBuutt tthhee mmoosstt ppooppuullaarr llooccaattiioonnffoorr rreeggiisstteerriinngg aa pprrooppeerrttyy ccoommppaannyyooffffsshhoorree,, wwiitthh 2222,,115555 iinn tthhee ppeerriioodd,,wwaass tthhaatt ccoonnvveenniieenntt ffiinnaanncciiaall cceennttrreeooff…… tthhee BBrriittiisshh VViirrggiinn IIssllaannddss.. »»

CE QUE DIT PRIVATE EYE

2 782 PROPRIÉTÉS BRITANNIQUES ENREGISTRÉES À MAURICE ENTRE 1999 ET 2014

RÉTROSPECTIVE29 AVRIL 2016

Les résultats des dix dernièresannées d’United Docks Li-mited sont comparés auxpromesses faites en 2006.D'où l'émergence de certaines

interrogations par rapport à, par exem-ple, le fait que la compagnie a distribuédes dividendes en une seule occasion en10 ans. Les actionnaires en général sont-ils mieux lotis sur le plan de la valeur?Etat des lieux. De juillet à octobre 2006, le pays a

été témoin d’une des ‘boardroom battles’les plus médiatisées. Entre la directionen place à l’époque, et un nouveau venuen la personne de Horus Ltée, qui avaitacheté environ 18,27% des actions pourun montant supérieur à Rs 200 millions,les actionnaires de United Docks Ltd,pris en étau, ont été appelés à voter. Ré-sultat de cette bataille : l’ancienne direc-tion a été appelée à prendre la porte etun nouveau board s’est installé. Cette année est la dixième depuis que

le ‘joint-venture’ Horus Ltée et HarelFrères Ltd (NNddllrr :: qui est maintenant con-nue comme Terra Mauricia Ltd) a « prisle contrôle » d’United Docks Ltd (UDL).

LA BATAILLE DE 2006Le point de départ de cette bataille est

lié au refus d’United Docks Ltd qu’Ho-rus Ltée – société appartenant àl’homme d’affaires Dominique Galea –soit représentée au sein du conseil d’ad-ministration de la compagnie. HorusLtée aurait réclamé 7 des 12 sièges (soitle contrôle) du board d’United Docks. Dans un communique émis par UDL

le 15 septembre 2006, on lit ceci : « On13 July 2006, Mr Jean Piat, The Chair-man of United Docks Ltd, met MessrsCyril Mayer and Dominique Galea of

Horus Ltee. At the meeting, Mr Piat wasasked to assist them in getting the majoritycontrol of the Board of Directors on thebasis that Horus Ltee was in the process ofacquiring 18,27% of the equity of UDL.As a matter of principle and in line withGood Governance practices, the request toobtain the control of the Board by a mi-nority shareholder was not accepted as theBoard has a fiduciary duty towards allshareholders equally. However, both Mr D.Galea and Mr C.Mayer were offered twoseats on the board. This offer was subse-quently declined by them. »La même démarche auprès du Chief

Executive du groupe UDL, en août dela même année, n’avait déjà rien donné.Le nouvel actionnaire n’avait, à ce mo-ment, d’autre choix que de mener unecampagne pour « faire respecter un desdroits fondamentaux des actionnaires »d’United Docks, qui est la « démocrati-sation d’un board en fonction de l’action-nariat réel de cette dernière ».Dans sa « Lettre aux Actionnaires » en

septembre 2006, Horus Ltée réplique àUDL :« Le Président nous ayant proposé seule-

ment deux sièges sur douze, nous n’avonspas accepté cette offre car nous étions d’avisque, détenant 18,27% du capital de lacompagnie, Horus pouvait légitimements’attendre à mieux que ces deux sièges. Pourinformation, les 10 directeurs dont nousdemandons le remplacement détiennentcollectivement moins de 1,2% du capitalde UDL. »De ce fait, Horus Ltée convoque une

assemblée générale spéciale, le 17 octo-bre 2006, pour que les 1 700 action-naires votent en faveur d’un nouveauboard ; et donc que dix des douze di-recteurs du conseil d’administration en

LLoorrss ddee ssoonn iinnttrroodduucc--ttiioonn eenn BBoouurrssee eenn11999911,, ll’’aaccttiioonn dd’’UUnniitteeddDDoocckkss LLiimmiitteedd aa ddéé--mmaarrrréé àà RRss 2200,,1100 ppoouurraatttteeiinnddrree RRss 113311 eennaaooûûtt 22000066.. LLee pprriixx aacceeppeennddaanntt bbaaiissssééaapprrèèss qquuee llee nnoouuvveeaauuccoonnsseeiill dd’’aaddmmiinniissttrraa--ttiioonn ss’’ééttaaiitt iinnssttaalllléé eennooccttoobbrree 22000066..

L’ACTION EN BAISSE

Le nouveau board a-t-il tenu parole ?

UNITED DOCKS LTD - 10 ANS APRÈS

La semaine dernière, la Cour suprême a annoncé sa décision. Elle n’a pas accédé à la demande de révision ju-diciaire d’United Docks Ltd, qui estimait ses droits lésés car incapable de développer ses terres dans les envi-rons de la ‘buffer zone’ établie autour de l’Aapravasi Ghat. Cette révision judiciaire contestait l’introduction du

nouveau plan d’urbanisation de Port-Louis. Mais quand on évoque United Docks, on se rappelle surtout la‘boardroom battle’ qui a fait rage pendant plusieurs mois en 2006. Une nouvelle direction avait finalement

« pris le contrôle ». Dix ans après, quelle évaluation peut-on faire du nouveau board ?

RÉTROSPE

CTIVE

29 AVRIL 2016

place à l’époque soient remplacés. Lesdeux directeurs qui sont appelés à restersont les représentants des sociétés quiont vendu leurs actions à Horus Ltée, àsavoir Promotion and Development(PAD) et Anglo Mauritius AssuranceSociety Ltd. D’autres raisons ont aussi poussé

Horus Ltée dans sa démarche. À savoirle fait que « les dividendes n’ont pas évoluédepuis sept ans », étant de Rs 2.10 par ac-tion par an, et que les « Profits on Ordi-nary Activities ont baissé de moitié entre2001 et 2005 », passant de Rs 22 mil-lions à Rs 10 millions. Mais UDL s’appuie sur sa perfor-

mance boursière et sur les projets réal-isés et en chantier pour convaincre lesactionnaires que leurs investissementsont été bien gérés. UDL rappelle ainsique le titre coté sur le marché officiel n’acessé de progresser, passant de Rs 20.10lors de son introduction en 1991, à Rs131 en août 2006.

LA VISION DU NOUVEL ACTIONNAIREAlors que la compagnie lui reproche

de n’avoir aucun ‘Business plan’ pourl’avenir d’UDL, Horus Ltée fait parveniraux actionnaires, vers la fin de septembre2006, une correspondance présentant sastratégie de développement d’UDL encas de victoire. Elle entend mettre l’accent sur « la

bonne gouvernance » et assurer « une plusgrande transparence ». Elle souhaite aussifaire « réévaluer les actifs de la compagnieafin que le bilan reflète la valeur réelled’UDL », envisage une « réduction descoûts opérationnels » et parle d’établir unepolitique de dividende qui soit « share-holder friendly ». On peut ainsi lire, dans la « Lettre Aux

Actionnaires » d’Horus Ltée, les objectifssuivants du nouveau board s’il était élulors de l’Assemblée générale spéciale :1. Proposer aux actionnaires un projet de

constitution, établi selon les dispositionsde la ‘Companies Act 2001’ ;

2. Prendre les mesures nécessaires pour seconformer au ‘Code of Corporate Gov-ernance for Mauritius’ et assurer uneplus grande transparence ;

3. Faire réévaluer les actifs de la compa-gnie afin que le bilan reflète la réalitéde la valeur de UDL ;

4. Travailler en priorité à redynamiser lagestion de la compagnie et à faire pro-gresser les résultats en réduisant les coûtsopérationnels, en s’assurant de l’appli-cation des nouvelles dispositions de la‘Landlord & Tenants Act’ et en aug-mentant les revenus des biens immo-biliers de la compagnie ;

5. A court terme, analyser le portefeuilled’investissement, réaliser les participa-tions non essentielles et distribuer lemontant obtenu sous forme d’un divi-dende exceptionnel aux actionnaires ;

6. A court et moyen termes, établir un planconcernant les biens immobiliers de lacompagnie afin de les va-loriser aumieux et d’en faire profiter les action-naires. Malgré les réserves expriméesplus haut à ce sujet, le projet actuel seraexaminé en profondeur, ainsi que sonfinancement, et une décision sera priseen fonction des meilleurs intérêts de lacompa-gnie ;

7. Etablir une politique de dividende quisoit ‘’shareholder friendly’’. Le tout devant avoir un impact im-

portant sur la valeur de l’action quipourrait augmenter sensiblement.

QU’EST-CE QUI A CHANGÉ ?Pendant cette bataille, UDL publie

ses comptes au 30 juin 2006. Les profitsont baissé. Le chiffre d’affaires est passéde Rs 30 millions à Rs 17,8 millions, etles profits avant impôts ont chuté de Rs338 millions à Rs 128 millions. Le dé-ficit de trésorerie s’est aussi aggravé, pas-sant de Rs 10 millions en 2005 à Rs58,8 millions en 2006. Après la « prise de contrôle » par Horus

Ltée, les affaires se sont-elles améliorées? Entre 2006 et 2007, le ‘net profit’ du

groupe passe de Rs 133 millions à Rs422 millions en raison d’une « fair valueof investment properties ». La tendance esttoujours positive en 2008 avec des prof-its de l’ordre de Rs 153 millions. Maisles choses commencent à se dégrader àpartir de 2009. Cette année-là, UDL en-registre des pertes de Rs 29,4 millions. Idem en 2012. UDL fait des pertes

de Rs 10,1 millions contre des pertes deRs 9,9 millions en 2011. « The high fi-nance costs of Rs 15,2 million remain aconcern and to reduce the interest expenses,the Group is considering selling some of itsnon-core assets », fait ressortir le conseild’administration. Le même scénario se répète en 2013. « For the year under review, the Group

has incurred a loss of Rs 7,1m against a lossof Rs 10,2m last year. […] The high fi-nance costs of Rs 14,8m remain a concernand to reduce its interest payable, theGroup is considering selling some of itsnon-core assets », explique le board. L’année suivante, UDL enregistre de

nouvelles pertes. Pour 2014, elless’élèvent donc à Rs 5,5 millions, avec des« high finance costs » de Rs 14,8 millions. Mais en 2015, la situation financière

d’UDL s’est améliorée. Le Groupe a en-registré des profits à hauteur de Rs 54,3millions « due mainly to an increase of Rs65.9 m in fair value of investment prop-erties. »Qu’en est-il des dividendes ? Ce sujet

particulier a été l’un des chevaux debataille d’Horus Ltée, qui reprochait àl’ancienne direction que les dividendesn’avaient pas évolué depuis sept ans. En 2007 et 2008, les actionnaires

d’United Docks Ltd avaient eu droit àdes dividendes respectifs de Re 1 et Re 1,20 par action. Mais à partir de2009, ils n’ont rien eu en termes de div-idendes. Dans les rapports annuels de2012 à 2015 – malgré des profits l’andernier – on lit les phrases suivantes : « Regretfully, the cash flow situation has not permitted the distribution of divi-dends » et « The Board does not recom-

mend the payment of any dividend for theyear under review. »

ET LES PROJETS ? À l’époque de la « Boardroom battle »,

l’ancienne direction envisageait un pro-jet immobilier à long terme au coût deRs 1,9 milliard pour la première phaseseulement. « Ce projet immobilier am-bitieux pourrait être lourd de conséquencespour la compagnie », avançait Horus Ltéecomme argument. Cette dernière devaitpromettre aux actionnaires une étude enprofondeur dudit projet afin de con-naître sa viabilité. Il semblerait, au final,qu’il ait été mis de côté. Bien que possédant des terres au Cau-

dan, à Trou-Fanfaron, aux Cerne Dockset à la rue Farquhar, United Docks Ltdne se serait pas lancée dans de gros pro-jets ces dernières années. Aucune men-tion n’en est faite dans les rapportsannuels de 2012 à 2014.Celui de 2015, cependant, est dif-

férent. « Under the impetus of the new man-

agement, United Docks is now positioningitself as a key player in real estate develop-ment activities with two main areas offocus, namely warehousing & logistics andmixed use developments. Discussions havealready been initiated with relevant au-thorities and preliminary proposals havealready been submitted.« United Docks Ltd is considering the

development of an integrated logistics parkin Trou Fanfaron. This will involve a com-plete revamp of existing old warehouses inTrou Fanfaron and the construction ofmodern, state-of-the-art infrastructure toprovide a full value chain solution to op-erators in logistics, distribution and seafoodindustries. Furthermore, a mixed-use de-velopment project is presently under con-sideration in Caudan.« I have no doubt that we will shortly

see the materialisation of a few projects ofUnited Docks Ltd », explique DominiqueGalea, président du conseil d’adminis-tration du groupe.

RÉTROSPECTIVE29 AVRIL 2016

��LL’’aarrbbiittrraaggee ccooûûttee cchheerr eett nn’’eesstt ppaass aacc--cceessssiibbllee àà ttoouutt llee mmoonnddee.. EEsstt--iill ddee--vveennuu,, ggéénnéérraalleemmeenntt ppaarrllaanntt,, uunnbbuussiinneessss ccoommmmee lleess aauuttrreess ?? Il est vrai que l’arbitrage coûte de l’ar-

gent. C’est naturel. Il faut payer les arbi-tres et les hommes de loi. Mais ce n’estpas cela qui est important dans l’arbi-trage. Premièrement, c’est surtout pourles ‘areas of practice’ spécialisés. Ainsi,lorsqu’on a un problème d’aviation ouun problème très complexe de pharma-ceutique, on va chercher le spécialistepour être l’arbitre d’un litige.

Ainsi, ce n’est pas une question decoût, mais une question de spécialiste etde rapidité. À ce moment-là, et dans uncontexte international, puisqu’on parlede l’arbitrage international, il faut bienchoisir la juridiction, le droit, commenton va régler les disputes… On chercheun terrain neutre, mais bien souvent, lacour n’a pas la juridiction.

Si demain un Sud-Africain et unAméricain se retrouvent au centre d’unlitige et choisissent une Cour maurici-enne pour le régler, on n’a pas la juridic-tion pour le faire.

Par contre, à travers l’arbitrage, onpeut le faire. Ensuite, lorsqu’il y al’‘award’ de l’arbitre, les méthodes d’ap-plication (enforcement) sont totalementdifférentes de celles d’une cour, parcequ’avec la Convention de New York, onpeut l’appliquer dans tous les pays, alorsque la cour, elle, est limitée.

��LL’’aarrbbiittrraaggee nn’’eesstt ddoonncc ppaass uunn bbuussiinneessss ?? Ah, jamais ! C’est une forme de jus-

tice. La justice ne peut pas être un business.

��CC’’eesstt uunn aarrttiiccllee ppaarruu ddaannss llee NNeeww YYoorrkkTTiimmeess,, ll’’aannnnééee ddeerrnniièèrree,, qquuii llee ddiitt.. IIllppaarrllaaiitt ddee ll’’aarrbbiittrraaggee eenn ggéénnéérraall eettssoouutteennaaiitt qquuee ddee pplluuss eenn pplluuss ddee ccoomm--ppaaggnniieess mmeetttteenntt ddeess ccllaauusseess dd’’aarrbbii--ttrraaggee ddaannss lleess ccoonnttrraattss dd’’eemmppllooii…… Il ne faut pas confondre. Il y a des

contrats d’adhésion, comme on les ap-pelle, où des grosses compagnies aéri-ennes ou maritimes, entre autres,inscrivent des clauses types comme desclauses d’arbitrage et lorsque litige il y a,cela doit être réglé dans des centres d’ar-bitrage qui coûtent très cher, car stipulédans les clauses.

Ce qui fait que les petits ‘claims’ n’en

valent pas la peine, car trop cher. Çac’est de l’abus.

��PPoouurr rreevveenniirr àà ll’’aarrbbiittrraaggee iinntteerrnnaa--ttiioonnaall,, qquueell eesstt llee pprroobbllèèmmee qquuii sseeppoossee ppaarr rraappppoorrtt àà ll’’AAffrriiqquuee ??Il n’y a rien qui cloche par rapport à

l’Afrique. Comme je vous l’ai dit, l’arbi-trage est un domaine extrêmement spé-cialisé. Je ne parle pas de l’arbitre, maisc’est le sujet qui va aller en arbitrage quiest spécialisé.

Ce qui va aller en arbitrage, par rap-port à l’Afrique, ce sont les investisse-ments étatiques, des investissementsdans d’autres pays ou avec un partena-riat Privé-État… La nature du litige estdonc très spécialisée.

L’Afrique a toujours été le pays pauvredans ces expertises. Elle a bien souventeu affaire à des expertises internationales,et celles-ci ne sont pas à Maurice, ni enAfrique.

��LLee jjuuggee YYuussuuff,, ddee llaa SSoommaalliiee,, aa ppllaaiiddééppoouurr uunnee rreellooccaalliissaattiioonn ddee ll’’aarrbbiittrraaggeeeenn AAffrriiqquuee,, aapprrèèss ddeess aannnnééeess ddee ddéélloo--ccaalliissaattiioonn vveerrss dd’’aauuttrreess tteerrrreess..PPaarrttaaggeezz--vvoouuss ssoonn ppooiinntt ddee vvuuee ?? J’ai trouvé que son message était non

seulement bienvenu, mais c’est leressenti de toute l’Afrique. Je ne parlepas de 100% de l’arbitrage, mais il estgrand temps qu’une grosse partie del’arbitrage revienne en Afrique. C’est ungros désavantage pour les Africains dedevoir aller se battre en Europe. Il fautun ‘level playing field’ et c’est très im-portant de relocaliser l’arbitrage.

��TToouujjoouurrss aauu nniivveeaauu ddee ll’’AAffrriiqquuee,,MMaauurriiccee ssoouuhhaaiittee ddeevveenniirr llee cceennttrreeiinntteerrnnaattiioonnaall dd’’aarrbbiittrraaggee dduu ccoonnttii--nneenntt.. MMaaiiss dd’’aauuttrreess ppaayyss aaffrriiccaaiinnss sseeppoossiittiioonnnneenntt ééggaalleemmeenntt.. CCoommmmeennttffaaiirree ffaaccee àà cceettttee ccoommppééttiittiioonn ??Je ne crois pas que ce soit une com-

pétition. Naturellement, tous les centresvoudraient avoir du succès. Or, les cen-tres africains ne se battent pas entre eux,mais contre d’autres centres comme Sin-gapour, Dubaï, Londres, New York,Bruxelles…

Toujours est-il qu’il existe une grosseconfusion. On confond toujours entrele centre arbitral et là où est fait l’arbi-trage, soit le lieu géographique. Vouspouvez avoir ce qu’on appelle le « siège »de l’arbitrage à Maurice, mais on va

faire l’arbitrage au Malawi. C’est lerégime juridique qui va tourner autourqui est important. Les litiges qui ontlieu à Maurice ne peuvent pas être réglésici. On doit le faire ailleurs. Toutcomme les litiges qui surgissent enAfrique du Sud vont être résolusailleurs. Donc, c’est bien d’avoirplusieurs centres qui se complètent.Nous avons la chance d’être bilingues,d’être un centre hybride, alors que cer-tains centres sont purement anglais oufrançais. Tout cela joue aussi en notrefaveur.

��IIll yy aa aauussssii llaa qquueessttiioonn ddee ttrraannssppaarreenncceelloorrssqquu’’iill ss’’aaggiitt dd’’aarrbbiittrraaggee.. CCoommmmeenntteeffffeeccttiivveemmeenntt aassssuurreerr cceellaa ?? Il existe deux écoles de pensée, si je

peux dire. D’abord, Maurice est si-gnataire de la Convention des NationsUnies sur la transparence. Il n’empêchequ’il existe des arbitrages qui sont confi-dentiels. C’est le propre de l’arbitrage. Ily a des instances où la confidentialité esttrès importante aussi, par exemplelorsqu’il y a des litiges concernant desprix ou des patentes ou des inventions.Si on dévoile tout, on n’est plus protégé.Je dirais donc que tout dépend de la na-ture du litige. Quand on parle de trans-parence, on pense souvent aux traitésbilatéraux entre l’État et le secteur privé.Les traités sont là pour protéger l’in-vestisseur privé contre l’État, qui a un

pouvoir extraordinaire dans son pays.Là, il faut de la transparence.

��LLoorrss ddee llaa ccoonnfféérreennccee ssuurr ll’’aarrbbiittrraaggeeiinntteerrnnaattiioonnaall,, oonn aa bbeeaauuccoouupp ppaarrlléé dduussuuppppoorrtt qquu’’ooffffrreenntt lleess CCoouurrss nnaa--ttiioonnaalleess àà ll’’aarrbbiittrraaggee.. EEsstt--ccee llee ccaass àà MMaauurriiccee ??Certainement ! Nous avons une loi

spéciale et des juges spéciaux qui ont euun entraînement spécial. Six juges sontdes ‘designated judges’. On a un régimespécial où toutes les affaires traitant del’arbitrage international doivent obliga-toirement aller devant la Cour suprêmeet trois juges. Maintenant nous avonsune jurisprudence extrêmement riche.On ne peut pas avoir un centre interna-tional d’arbitrage sans avoir une courqui le soutient.

��EEsstt--ccee àà ddiirree qquuee MMaauurriiccee eesstt bbiieennppaarrttii ppoouurr ddeevveenniirr uunn cceennttrree iinntteerrnnaa--ttiioonnaall dd’’aarrbbiittrraaggee ??Je pense que oui, mais cela va pren-

dre du temps. C’est long. Même quandon met les clauses d’arbitrage main-tenant, les litiges viennent bien après.Heureusement ! Il faut créer la con-fiance, l’environnement et une fois queça commence… C’est un passage obligépour un centre financier. On ne peutpas avoir un tel centre sans une struc-ture internationale permettant de réglerles litiges. Ce n’est pas possible.

« L'arbitrage ne peut pas être un business »

Il partage le point de vue du juge Abdulqawi Yusuf, vice-président de la Cour internationale de Justice : il estgrand temps qu’une grosse partie de l’arbitrage revienne en Afrique. Thierry Koenig, Senior Attorney et di-recteur d’ENSafrica (Mauritius), est aussi d’avis que l’arbitrage, bien qu’il coûte cher, est une forme de justiceplutôt qu’un business, comme le croient certaines personnes

RÉTROSPE

CTIVE

13 MAI 2016

THIERRY KOENIG, SENIOR ATTORNEY ET DIRECTEUR, ENSAFRICA (MAURITIUS)

En 2013, l’industrie sucrière-cannière représentait 1,8 % du produit intérieur brut (PIB), alors que la part de l’agriculture globale était de 3,2 % en 2013. Ce même secteur représentait 27,6 % du PIB en 1968. Mais lesplanteurs, petits et grands, ont tenu bon. Or, le quota sucrier tire à sa fin l’année prochaine. Quel nouveau visagele secteur affichera-t-il ?

«L’année 2017sera extrême-ment impor-tante. Nousapprochons de

la fin du quota sucrier. » C’est cequ’a déclaré Jacques d’U-nienville, Chief Executive Offi-cer (CEO) d’Omnicane,dimanche, à la cérémonie d’ou-verture de la coupe au AmmaTookay à Camp Diable.

A la mi-mai, Patrick d’Arifat,CEO d’Alteo, expliquait en cestermes à BBIIZZwweeeekk le quota su-crier : « Pour l’instant, il y a unquota par rapport à la produc-tion betteravière en Europe. Avecla fin du quota en 2017, les genspourront planter la quantité debette-raves qu’ils veulent à partirde 2017. A partir de là, certainesgens disent que vu qu’il y auraplus de betteraves, donc plus desucre, on n’aura pas besoin dusucre de Maurice. »

D’emblée, tous les acteurséconomiques concernés parl’industrie sucrière – qu’on ap-pelle désormais « industrie can-nière » - sont d’accord sur unpoint face au vent de change-

ment qui frappera le secteur en2017 : il faut trouver d’autressolutions. Comment y parveniret que faire ?, c’est une toutautre histoire.

Dimanche, Jacques d’U-nienville a laissé comprendrequ’une solution serait de setourner vers l’Afrique. « Mau-rice est membre de la SADC etdu COMESA. Nous aurons deplus en plus d’opportunités pourmieux intégrer ces marchés. Il sepeut qu’à terme nous aurons unprix plus rémunérateur, » a-t-ilconfié à l’assemblée.

Son confrère de Terrapartage ce point de vue. NicolasMaigrot, CEO de Terra, estimeque le pays devra pouvoir ex-porter les produits sucriers,comme les sucres spéciaux, versles régions de la SADC et duCOMESA. Ces blocs re-groupent des pays avec lesquelson a des accords. Toutefois, pré-cise-t-il, il faudra être plus actif.« Il faut que le gouvernementnous aide à pénétrer ces nouveauxmarchés qui s’annoncent promet-teurs, mais qui sont pour l’instantdifficilement accessibles en raison

NICOLAS MAIGROT, CEO DE TERRA

SUITE EN PAGE 9

« Nos compétiteurssont les Européens»

LL’’AAlltteeoo PPllaanntteerrss’’ SSeerrvviiccee OOrrggaanniizzaattiioonn eexxiissttee ddeeppuuiiss uunneeddiizzaaiinnee dd’’aannnnééeess ddééjjàà.. CC’’eesstt uunnee oorrggaanniissaattiioonn àà bbuutt nnoonn lluu--ccrraattiiff qquuee llee ggrroouuppee AAlltteeoo aa mmiissee ssuurr ppiieedd aaffiinn dd’’aaiiddeerr pprriinnccii--ppaalleemmeenntt lleess ppeettiittss ppllaanntteeuurrss ddee llaa rrééggiioonn àà mmooddeerrnniisseerr lleeuurrssaaggrriiccuullttuurreess,, eenn ppaarrttiiccuulliieerr àà rreeppllaanntteerr llaa ccaannnnee eett llaa rrééccoolltteerr..CCeettttee oorrggaanniissaattiioonn ttrraavvaaiillllee aavveecc lleess aauuttoorriittééss àà ttrraavveerrss lleeffaammeeuuxx FFOORRIIPP ((FFiieelldd OOppeerraattiioonnss RReeggrroouuppiinngg aanndd IIrrrriiggaattiioonnPPrroojjeecctt)).. «« GGrrââccee àà cceellaa,, oonn aa ppuu rreeppllaanntteerr 88 000000 hheeccttaarreess ssuurr1100 aannss.. NNoouuss ssoouuhhaaiittoonnss ccoonnttiinnuueerr ssuurr cceettttee llaannccééee;; cceellaa vvaa aass--ssuurreerr llaa ssuurrvviiee ddeess ppeettiittss ppllaanntteeuurrss eett ll’’aapppprroovviissiioonnnneemmeenntt eennccaannnnee »»,, aavvaaiitt eexxpplliiqquuéé PPaattrriicckk dd’’AArriiffaatt,, CCEEOO dd’’AAlltteeoo,, àà llaa mmii--mmaaii àà ll’’iissssuuee ddee ll’’AAnnaallyysstt MMeeeettiinngg dduu ggrroouuppee.. OOrr,, ccee pprrooggrraammmmee aa ccoonnnnuu qquueellqquueess ddééffiiss.. «« CC’’ééttaaiitt uunn ppeeuuuunnee qquueessttiioonn ddee ffiinnaanncceemmeenntt dduu FFOORRIIPP,, mmaaiiss iill sseemmbblleerraaiitt qquueelleess aauuttoorriittééss aaiieenntt ddéécciiddéé ddee ppeeuutt--êêttrree mmooddiiffiieerr llee FFOORRIIPP eett ddeellee ccoonnttiinnuueerr.. MMaaiiss aavveecc oouu ssaannss FFOORRIIPP,, nnoouuss ccoonnttiinnuueerroonnss »»,, aatteennuu àà rraassssuurreerr llee CCEEOO dd’’AAlltteeoo.. PPoouurr lluuii,, iill eesstt iimmppoorrttaanntt ddee ppéérreennnniisseerr cceettttee ccoollllaabboorraattiioonneennttrree lleess ppllaanntteeuurrss eett llaa ssuuccrreerriiee ccaarr lleeuurr aavveenniirr eesstt lliiéé.. «« CC’’eessttuunnee ffaaççoonn ddee lleess eennccoouurraaggeerr àà ccoonnttiinnuueerr eenn aappppoorrttaanntt lleess ssoouu--ttiieennss qquu’’iill ffaauutt ppoouurr qquu’’iillss ccuullttiivveenntt llaa ccaannnnee àà ssuuccrree.. AAvveecc lleepprriixx dduu ssuuccrree qquuii rreemmoonnttee,, ççaa ddoonnnnee pplluuss ddee cchhaannccee ddee ccoonnttiinn--uueerr.. SSii oonn rreessttaaiitt ddaannss uunnee pphhaassee ddee bbaaiissssee dduu pprriixx dduu ssuuccrree,,cceellaa aauurraaiitt ééttéé pplluuss ggrraavvee »»,, ccoonncclluutt--iill..

ALTEO PLANTERS’ SERVICE ORGANIZATION : ASSURER LA SURVIE DES PETITS PLANTEURS

RÉTROSPECTIVE10 JUIN 2016

des barrières tarifaires », avance-t-il.

Toutefois, se tourner versl’Afrique n’est pas l’unique so-lution. Pour Nicolas Maigrot, ilfaut qu’à partir de maintenant,on arrive à développer des pro-duits sucriers à valeur ajoutée. « Il faut trouver des solutions. Ilfaut être créatif. » Surtout queMaurice occupe déjà une placeimportante pour ce qui est dessucres spéciaux. Terra Millingproduit environ 80 000 tonnesde sucres spéciaux, soit près de13 variétés de ces sucres.

UN BRANDING SPÉCIALIl s’agit maintenant de

préserver nos acquis. « Nos com-pétiteurs, ce sont les Européens,surtout les pays du nord de l’Eu-rope, ainsi que la Colombie. Ilsfabriquent aussi des sucres spéci-aux de moins bonne qualité etmettent un peu de désordre sur le

marché », soutient NicolasMaigrot. Il incombe main-tenant de considérer davantagele « branding », surtout que lessucres spéciaux représentent unmarché plus extensible. Sachanttout de même que la fabricationdes sucres spéciaux a débutédans les années 1980, et qu’ilsméritent une meilleure consi-dération. « Il faut mettre plusd’accent sur ces sucres et consid-érer un branding spécial pour lessucres spéciaux. » Il n’empêcheque le sucre raffiné blancreprésente un marché toujoursaussi important ; Maurice con-somme près d’un dixième dusucre produit localement.

« Taxer le sucre à l’import a étéune bonne décision, mais l’enjeune s’arrête pas là », fait valoir leCEO de Terra. En 2017, lesbetteraviers d’Europe pourrontexploiter tout leur surplus avecla fin du quota européen. « Ils

vont augmenter leur production.Les pays du nord de l’Europe vontêtre servis par ces betteraviers quisont également du nord. Donc, ilva être plus difficile de les con-currencer. Il faudra compenserpour le nord. On pourra ainsi seconcentrer sur les pays du Sud, eton peut être compétitifs », pour-suit notre interlocuteur. Sanspour autant oublier le marchéinternational où Maurice devrapoursuivre sa trajectoire avecplus de concurrents.

La fin du quota sucrierrimera-t-elle avec une baisse duprix du sucre au niveau de l’ex-portation ? La logique, concèdeNicolas Maigrot, voudrait qu’ilen soit ainsi. Quand l’offre aug-mente, le prix baisse. « Dans lespays du nord, le prix baissera àcourt terme face au surplus quisera écoulé sur le marché eu-ropéen. Mais d’autres facteurssont à considérer, comme la de-mande. En terme global, il estdifficile de prévoir ce qui sepassera au niveau du prix », sou-tient-il. Par exemple, le prixpourra grimper si les pays qui

produisent de l’éthanol le sub-stituent à l’alcool, car à ce mo-ment ils produiront moins desucre.

Le segment énergétique sera-t-il impacté par ces change-ments ? Pas forcément, estimeNicolas Maigrot, puisque l’énergie est produite à partir dela bagasse et du charbon.

ABANDON DES TERRES« Le seul problème à terme,

c’est une baisse au niveau des ar-pents sous culture de la canne »,prévient-il. Selon lui, beaucoupde terres sont laissées à l’aban-don, surtout par les petitsplanteurs. Ce problème estd’ailleurs cité dans le rapportannuel 2015 d’Alteo : « Despitemuch effort having been put intothe FORIP scheme in order topromote replanting of smallplanters’ sugarcane fields over thepast eight years, land abandon-ment remains a major concern. »[NNddllrr:: FORIP est l’acronyme deField Operations Regrouping andIrrigation Project].

Ainsi, poursuit NicolasMaigrot, il convient de trouverdes solutions pour aider cesplanteurs à rester dans lesecteur. Car si les tonnes desucre baissent, les opérationssucrières vont aussi être affec-tées, ainsi que la quantité debagasse nécessaire pour pro-duire l’énergie. « Il ne faudraitpas que Maurice aille en-dessousde 50 000 hectares sous culture dela canne », avance-t-il.

Selon les données de Statis-tics Mauritius sous Agricultureand Fish Production 2015, lenombre d’hectares sous culturede la canne a augmenté de 3,3%, passant de 50 694 hectaresen 2014 à 52 387 hectares l’an-née dernière.

D’AUTRES AVENUES ÉNERGÉTIQUES

Au plan énergétique, la pre-mière bonne nouvelle – pourNicolas Maigrot – est que le

gouvernement a finalement re-connu que la bagasse possèdeune valeur d’énergie verte etd’énergie ferme. C’est-à-direqu’elle peut fournir de l’énergietoute la journée, et n’a pas be-soin d’un moyen de stockage,comme c’est le cas avec l’énergiesolaire. « La bagasse mérited’avoir un prix énergétique ».Pour l’instant, par exemple, sonprix est à Rs 1 000 la tonnepour les petits planteurs.

Il n’empêche que le charbonest encore très demandé pour laproduction énergétique. « Il estvrai que le charbon est davantageutilisé. Donc il faudrait trouverd’autres matières renouvelables àsubstituer au charbon », soutientnotre interlocuteur. Ce dernierfait aussi comprendre que legroupe Terra est en train de tra-vailler sur un projet pour brûlerde la paille pour produire del’énergie. Entretemps, d’autresplanteurs ont tenté l’expérienceavec le fatak (nom scientifique :Arundo donax), mais pourNicolas Maigrot, ce n’est pas lasolution idéale car le fatakrisque de prendre tout l’espacede la canne puisqu’il est filant.Ce qui ne serait pas au bénéficede la canne qui assure unrevenu sucrier et un revenu én-ergétique.

D’autres projets sont à l’é-tude pour l’industrie. Par ex-emple, cite-t-il, on peutproduire de l’énergie à partir del’eucalyptus, mais il y a la con-trainte de l’espace à mobiliserpour planter toute une forêt quiservirait à cette fin. « Il ne fautdéfinitivement pas ignorer qu’ilexiste d’autres possibilités, commele bois. Ce sera un plus en termesde volume, mais aussi un déficitpuisqu’il faudra planter des su-perficies énormes », affirme leCEO de Terra qui conclut enlançant que Terragen (la filialeénergétique du groupe Terra) aété un succès sur toute la ligneet la centrale est la moins chèreà Maurice.

LL’’iinndduussttrriiee ssuuccrriièèrree aa éévvoolluuéé aauu ffiill dduutteemmppss.. MMêêmmee ssii aauujjoouurrdd’’hhuuii eellllee ccoonn--ttrriibbuuee mmooiinnss aauu pprroodduuiitt iinnttéérriieeuurr bbrruutt,,eellllee nn’’eenn ddeemmeeuurree ppaass mmooiinnss iimmppoorrttaannttee..PPlluussiieeuurrss ffaacctteeuurrss oonntt ccoonnttrriibbuuéé àà cceetttteeiimmppoorrttaannccee rréédduuiittee.. AA ssaavvooiirr ll’’éémmeerrggeenncceedduu sseecctteeuurr mmaannuuffaaccttuurriieerr,, ssuuiivvii dduusseecctteeuurr dduu ttoouurriissmmee eett ddeess sseecctteeuurrss ffii--nnaanncciieerrss.. CCeettttee éémmeerrggeennccee aa eeuu uunn iimm--ppaacctt ssiiggnniiffiiccaattiiff ssuurr llaa ccrrooiissssaannccee ddeell’’iinndduussttrriiee ssuuccrriièèrree aaiinnssii qquuee ssuurr lleess eemm--ppllooiiss.. EEnnttrreetteemmppss,, llee nnoommbbrree dd’’uussiinneess aacchhuuttéé.. EEnn 11996688,, llee ppaayyss ccoommppttaaiitt 2233uussiinneess ssuuccrriièèrreess.. AAuujjoouurrdd’’hhuuii,, iill nn’’eennrreessttee qquuee qquuaattrree ((BBeellllee VVuuee,, AAlltteeoo,, OOmmnnii--ccaannee eett MMeeddiinnee))..

PIB : DE 27 À 1,8 %LLaa ppaarrtt ddee ll’’aaggrriiccuullttuurree,, sseelloonn llee DDiiggeesstt ooffAAggrriiccuullttuurraall SSttaattiissttiiccss ddee 22001144 ddee SSttaattiiss--ttiiccss MMaauurriittiiuuss,, ssee ssiittuuaaiitt àà 33 %% dduu pprroodduuiittiinnttéérriieeuurr bbrruutt eenn 22001144.. CCee ppoouurrcceennttaaggee aa

ccoonnnnuu uunnee bbaaiissssee ssaacchhaanntt qquu’’iill ééttaaiitt àà33,,22 %% eenn 22001133.. CCeettttee mmêêmmee aannnnééee,, ll’’iinn--dduussttrriiee ssuuccrriièèrree rreepprréésseennttaaiitt 11,,88 %% dduuPPIIBB.. PPoouurrttaanntt eenn 11996688,, cceettttee iinndduussttrriiee ccoonn--ttrriibbuuaaiitt àà hhaauutteeuurr ddee 2277,,66 %% dduu PPIIBB,, ppaarrttqquuii aa ddiimmiinnuuéé ggrraadduueelllleemmeenntt ppoouurrppaasssseerr àà 1100,,77 %% eenn 11999900,, ppuuiiss 77,,66 %% eenn 11999966 eett 44,,44 %% àà ppaarrttiirr ddee ll’’aann 22000000..

EXPORTATION : DE 539 000 À 420 000 TONNESPPoouurr llaa ccoouuppee 22001111--1122,, llee ppaayyss aa eexxppoorrttéé444455 000000 ttoonnnneess ddee ssuuccrree vveerrss ll’’UUnniioonn eeuu--rrooppééeennnnee,, lleess EEttaattss--UUnniiss eett ssuurr llee mmaarrcchhééiinntteerrnnaattiioonnaall.. LLee cchhiiffffrree aa ddiimmiinnuuéé ppaarr llaassuuiittee,, ppaassssaanntt àà 441100 000000 ttoonnnneess eenn22001122--1133.. UUnnee llééggèèrree hhaauussssee eesstt nnoottééee eenn22001133--1144 aavveecc 442299 000000 ttoonnnneess,, mmaaiisssseelloonn lleess eessttiimmaattiioonnss ffaaiitteess ddaannss llee DDiiggeessttooff AAggrriiccuullttuurraall SSttaattiissttiiccss ddee 22001144,, llee ppaayyssddeevvaaiitt eexxppoorrtteerr441155 000000 ttoonnnneess ppoouurr ll’’aann--

nnééee 22001144--1155.. LLee pplluuss ggrrooss mmaarrcchhéé ppoouurrllee ssuuccrree llooccaall eesstt ll’’UUnniioonn eeuurrooppééeennnnee,,mmaaiiss llaa qquuaannttiittéé aa ddiimmiinnuuéé,, ppaassssaanntt ddee441100 000000 ttoonnnneess àà 339900 000000 ttoonnnneess ((eessttii--mmaattiioonnss ppoouurr 22001144--1155)).. AAuuppaarraavvaanntt,, lleecchhiiffffrree aatttteeiiggnnaaiitt lleess 550000 000000 ttoonnnneess.. PPaarreexxeemmppllee,, eenn 22000055 llee ppaayyss aa eexxppoorrttéé 553399000000 ttoonnnneess eett 554422 000000 ttoonnnneess eenn 22000066..

EMPLOI : DE 45,3 À 4 % DDee 22001122 àà 22001144,, ll’’aaggrriiccuullttuurree rreepprréésseenn--ttaaiitt eennttrree 88,,11 eett 88 %% ddee ll’’eemmppllooii ttoottaall ààMMaauurriiccee.. DDaannss lleess aannnnééeess 11999900,, eellllee sseecchhiiffffrraaiitt àà 1111,,44 %%.. EEnn ggéénnéérraall,, eenn 11996688,,ll’’iinndduussttrriiee eemmppllooyyaaiitt 4455,,33 %% ddee llaa mmaaiinn--dd’’œœuuvvrree llooccaallee.. CCee cchhiiffffrree aa ccoonnnnuu uunneebbaaiissssee ccoonnssiiddéérraabbllee,, ppaassssaanntt ddee 2211,,66 %%eenn 11998855 àà 1122,,22 %% eenn 11999955 eett àà 66 %%aapprrèèss ll’’aann 22000000.. AAuujjoouurrdd’’hhuuii,, llee ppoouurr--cceennttaaggee ssee ssiittuueerraaiitt aauuttoouurr ddee 44 %%.. EEnn 22000011,, eennvviirroonn 77 880000 ttrraavvaaiilllleeuurrss oonnttooppttéé ppoouurr llee VVoolluunnttaarryy RReettiirreemmeenntt

SScchheemmeenn ((VVRRSS)).. DDee pplluuss,, qquueellqquuee 77 000000aauuttrreess oonntt qquuiittttéé ll’’iinndduussttrriiee eenn 22000077 ssoouussllee VVRRSS IIII,, llee EEaarrllyy RReettiirreemmeenntt SScchheemmee eettllee BBlluuee PPrriinntt..

HECTARES SOUS CULTURE :DE 85 000 À 57 000LLee nnoommbbrree dd’’hheeccttaarreess ssoouuss ccuullttuurree ddee llaaccaannnnee aa aauussssii eennrreeggiissttrréé uunnee cchhuuttee.. EEnn11996688,, pprrèèss ddee 8855 889955 hheeccttaarreess ééttaaiieennttccoonnssaaccrrééss àà llaa ccaannnnee.. CC’’eesstt àà ppaarrttiirr ddee11999955 qquuee ccee nnoommbbrree ddiimmiinnuuee eett aatttteeiinntt7766 883388 hheeccttaarreess.. AAiinnssii,, eennttrree 11999922 eett22000022,, sseelloonn uunnee pprréésseennttaattiioonn ddee ll’’ééccoonnoo--mmiissttee PPiieerrrree DDiinnaann eenn 22000022--22000033,,qquueellqquuee 99 550000 hheeccttaarreess oonntt ééttéé ssaaccrriiffiiééssàà dd’’aauuttrreess ffiinnss qquuee llaa ccaannnnee.. LLaa bbaaiisssseess’’eesstt mmaaiinntteennuuee eett cc’’eesstt aaiinnssii qquu’’eenn 22001144,,5577 008811 hheeccttaarreess ééttaaiieenntt ssoouuss ccuullttuurree ddeellaa ccaannnnee.. CCee qquuii aa rreepprréésseennttéé,, mmaallggrrééttoouutt,, uunnee hhaauussssee ddee 11,,22 %% eenn ccoommppaarraaii--ssoonn aauuxx 5566 339911 hheeccttaarreess eenn 22001133..

L’INDUSTRIE EN CHIFFRES

Si les tonnes desucre baissent, lesopérations su-crières vont aussiêtre affectées,ainsi que la quan-tité de bagassenécessaire pourproduire l’énergie.« Il ne faudrait pasque Maurice ailleen-dessous de 50000 hectares sousculture de lacanne »

avance Nicolas Maigrot

RÉTROSPE

CTIVE

10 JUIN 2016

Rétrospective

HERRSHA LUTCHMAN - BOODHUN

��TThhrreeee wweeeekkss aaggoo,, MMiinniisstteerr VViisshhnnuuLLuuttcchhmmeeeennaarraaiiddoooo eemmpphhaassiizzeedd tthhaattMMaauuBBaannkk wwiillll bbeeccoommee tthhee NNuummbbeerr 22bbaannkk iinn MMaauurriittiiuuss,, rreeppllaacciinngg SSBBMM..BBuutt hhee ddiidd nnoott eevveenn ssuuggggeesstt tthhaatt iittccaann bbeeccoommee tthhee NNuummbbeerr 11.. IIss iitt ssooddiiffffiiccuulltt ttoo oovveerrttaakkee MMCCBB??It’s not really for me to comment

about other banks. What I can talkabout is MCB and our market share. Ifyou combine Segment A and SegmentB, it’s about 20% of assets and deposits.But if you define it in terms of SegmentA, our market share is about 40%, andslightly higher in one or two categories,for example credit cards. But generallyspeaking, our domestic market share inMauritius is around 40%. During the past few years, the Bank

has been subject to a highly competitivelandscape in specific segments, alongsidebeing confronted by a challenging eco-nomic environment. In spite of this dif-ficult context, the Bank has managed topreserve its market leadership. That has come about through organic

growth over the years. It has not comeabout through acquisition. What doesthat mean? That 40% of the householdsare content to do their banking, be itpersonal or corporate, with MCB. Weare a very long established bank, whichwas founded in 1838. In banking, theelement of trust is something that takesa long time to establish. It’s not some-thing that you establish in a year or two.We are very committed and very de-voted to supporting the Mauritian eco-nomy. We are very committed topioneering the use of technology for thebenefit of customers, and providingthem with a level of efficiency and com-petence that we try to raise. So we areraising the bar every year in terms of theservices we provide to our customers. If other banks can match that, or do

better than us, so be it. But we are doingour level best to improve what we do forthe benefit of our customers. That is alsoa strong element in why we’ve been ableto achieve and maintain a relativelystrong market share in Mauritius. Wewill have to see what the future brings,but we are looking to manage our busi-

ness in such a way that we retain thestrongest level of customer loyalty thatwe possibly can.

��TThhee BBuuddggeett ssppeeeecchh iiss ffaasstt aapppprrooaa--cchhiinngg.. WWhhaatt wwoouulldd bbee yyoouurr ssuuggggeess--ttiioonnss ffoorr tthhee bbaannkkiinngg sseeccttoorr?? Already, the Mauritius Bankers’ Asso-

ciation has submitted a memorandumwith the consolidated Budget proposalsof the banking industry to the authori-ties. In general, dedicated moves to fur-ther enhance the quality of the businessand investment environment would go along way towards creating conducivemarket conditions for banks. To broadenthe scope for nationwide wealth genera-tion and employment creation, the Bankwould welcome strong and cohesivepolicies and enablers that will help theMauritian economy to reignite its realGDP growth. Of course, towards theseends, it is important that the quality ofour productivity apparatus be bolstered,while further expanding our economicspace and fostering our image as an at-tractive investment and trade destina-tion. From a more specific angle and in

view of pressures exerted on the demandfor credit during the past few years, theBank would welcome measures that willrekindle private sector investment acrossindustries, alongside bolstering the com-petitiveness of the country’s economicsectors. Besides, in line with previous an-nouncements made by the authoritiesand bearing in mind the difficult contextin which banks operate, the eliminationor reduction of the special levy imposedon banks would be a move in the rightdirection, the more so given that thiswould enable the country’s economicsectors to operate on a level playing field,while fostering the simple and low-taxregime attractiveness of Mauritius. Also, in order to further diversify the

economic base and allow for increasedsector competitiveness levels, further fi-nancial sector deepening and wideningis called for, with the development of thesecondary bond market likely to be amove in the right direction. Addition-ally, it would be useful to promote the

CONT’D ON PAGE 8

“ Banks should always be more careful ”

ANTONY WITHERS, CHIEF EXECUTIVE, MCB LTD

The classic question, for the past year, when you meet the Chief Executive of a bank, has been: what is yourassessment of the effect of the BAI collapse on the economy? Local online business paper bizweek.mu putthe question to Mauritius Commercial Bank CEO, Antony Withers. In today’s issue of BIZweek, we publish largeextracts of the interview. The video of same is available on bizweek.mu. In one of his rare interviews, AntonyWithers, who also acts as the Chairman of the Mauritius Bankers’ Association, enlightens us on the bankingstrategy of MCB, gives his analysis of the banking sector, Moody’s Report and SMEs and his expectation in re-lation to the coming Budget presentation for financial year 2016-2017

During the past few years, the Bank has been subject to a highly competitive landscape in specificsegments, alongside being confronted by a chal-lenging economic environment. In spite of this difficult context, the Bank has managed to preserveits market leadership

RÉTROSPECTIVE24 JUIN 2016

H.L.-B

Elles sont toujoursparmi les premièresà faire les frais del’exercice budgétaire.Elles, ce sont les

banques, au nombre de 23 àMaurice. Si la MauritiusBankers’ Association (MBA) adéjà soumis son mémorandumau ministère des Finances,avançant des propositions pourle secteur bancaire, il n’empêcheque les banquiers sont inquietspar rapport au Segment B. À Maurice, les banques

évoluent principalement sur leSegment A ou « marché local »,à destination de la clientèle rési-dente. Quelques-unes se con-centrent uniquement sur leSegment B ou « global business », alors qu’une poignéeévolue dans les deux segments. Au fil des années, le Segment

B est devenu tout aussi impor-tant et profitable. Pour cause : leSegment B bénéficie d’un tauxd’imposition inférieur à celuidu Segment A. À titre d’exem-ple, pour ce qui est de la ‘Spe-cial Levy’ imposable auxbanques, une banque doit s’ac-quitter de 10% de son « charge-able income » émanant duSegment A, mais de seulement3,4% de son « book profit »(bénéfice comptable enfrançais), pour le Segment B.« Pour l’instant, le Segment B

s’avère plus profitable en raisondu faible taux d’imposition. Maison craint que, dans le Budget, leministre vienne avec une mesurepour augmenter le taux d’impo-sition sur le Segment B », fontvaloir certains professionnelsévoluant dans le Segment B. Pour les banques qui évolu-

ent dans les deux segments, lacrainte est double, car elles sontdéjà sujettes à un taux d’impo-sition élevé dans le Segment A,et une telle décision aurait unimpact important sur leursprofits. Ainsi, les banques réclament

un traitement plus juste en cequi concerne la taxe. Selon l’Article IV Consulta-

tion de 2015 (rendu public enmars 2016), les deux plusgrandes banques de Maurice,c’est-à-dire la MCB et la SBM,se concentrent principalementsur le Segment A, tandis que lesbanques de taille moyenne ontun mélange de Segment A et deSegment B. Quant aux filialesdes banques étrangères, elles seconcentrent majoritairementsur le Segment B, les dépôtsprovenant du Global Business. Elles n’ont pas tort de le

faire. « Reflecting the considerabletax advantage for Segment B ac-tivities (80 percent reduction inthe 15 percent corporate tax rate),many banks are planning to in-crease their Segment B operationsgoing forward », explique le rap-port du Fonds monétaire inter-national (FMI). Ce dernier confirme que le

Segment B jouit d’un meilleurtaux d’imposition.

« Bank Segment A businesshas a significantly higher tax rate

(10 percent special levy on top ofthe customary 15 percent taxrate) than Segment B business(80 percent rebate on the custom-ary 15 percent tax rate) », y lit-on. Mais le fait d’évoluer davan-

tage vers le Segment B n’est passans risque : « This is a riskystrategy given the challenges asso-ciated with assessing the fundingrisk from GBCs and non-residentsources, and the credit and coun-terparty risks involved in cross-border lending. »L’Article IV Consultation va

plus loin en soutenant que lastructure fiscale (Tax structure)représente un risque pour la sta-bilité financière. « (…) the taxstructure affecting banking sys-tem activities (…) is a risk to fi-nancial stability and need to becorrected. The significant taxincentive for Segment B activi-ties distorts the allocation of re-sources in favor of cross-borderoperations, affecting competi-

tiveness in the non-GBC sector.(…) The tendency to move to-ward Segment B activities indi-cates that banks may not beinternalizing the negative exter-nality these measures imposeon the economy in the form ofhigher systemic risks », ex-plique-t-on dans le rapport.

‘PHASE-OUT’ DES SEGMENTS A ET BDu côté de la Banque de

Maurice, on laisse entendre quegraduellement, elle va « phaseout » le Segment A et le Seg-ment B. C’est-à-dire que, dansles comptes, les deux segmentsvont être consolidés.

« C’est la nouvelle tendance.Regardez le dernier ‘Monthly Sta-tistical Bulletin’ publié le 20 juin.Le tout a été consolidé. On fera demême dans les rapports annuels »,indique-t-on sans donner plusde détails. Dans le Financial Stability

Report en date d’août 2015, la

Banque centrale fait ressortirque les actifs du secteur bancaireont grimpé assez rapidement enraison d’une croissance auniveau du « foreign asset portfo-lio » de nos banques. D’ailleurs,pour l’année se terminant au 31mars 2015, la hausse au niveaudes actifs peut être attribuée àune augmentation plus rapidedes actifs étrangers que des act-ifs domestiques.

« The upward trend in banks’foreign assets is partly explainedby the advances and placements oflocal banks in frontier markets inAfrica as well as in India », lit-on. Enfin, la Banque de Maurice

est d’avis que la concentrationdu marché autour d’unepoignée de banques est appeléeà se diluer en raison d’une com-pétition accrue. C’est pour celaque les actifs des quatre plusgrandes banques à Maurice ontchuté, passant de 59,4% à52,9%.

BUDGET

La date de la présentation du Budget n’est pas encore fixée, mais les banques s’inquiètent déjà. Surtout pourle Segment B, c’est-à-dire le ‘global business’, dans lequel certaines d’entre elles évoluent. Elles craignent ainsi

que le ministre des Finances annonce une hausse de la taxe sur les profits générés par le Segment B

Les banques s’inquiètent pour le Segment B

RÉTROSPE

CTIVE

01 JUILLET 2016

��QQuueellllee eesstt llaa ddeerrnniièèrree nnoouuvveellllee eennddaattee ccoonncceerrnnaanntt vvoottrree pprroojjeett hhôôtteelliieerràà LLee CChhaallaanndd??Nous avons l’impression qu’au-

jourd’hui, les gens nous comprennentbeaucoup plus, ainsi que le projet LeChaland. Ils comprennent la vérité duprojet, et aussi l’impact environnemen-tal. Vous savez, nous avons toujours es-sayé de nous baser sur des faits, de direla vérité, et il est malheureux que lesopposants aient dit des choses fausseset porté des accusations gratuites. Nous avons des professionnels et des

experts qui travaillent pour nous, etd’autres experts de l’État avec qui on atravaillé. Les opposants se basent surles dires des gens qui n’ont pas d’exper-tise. Aujourd’hui, nous ressentons queles choses sont plus positives. Je vousdonne un exemple bien simple decomment la vérité finit par sortir.Cela concerne la plage publique, les

fameux 1,5 arpent. Je suis sûr que vousvous souvenez du bruit entourant toutecette affaire depuis l’année dernière,plus précisément depuis octobre-no-vembre. Que disaient les opposantsdepuis huit mois, et tout récemment ?Qu’on allait prendre la plage publique.Que l’hôtel allait être construit sur laplage publique et que les gens n’allaientplus y avoir accès. Qu’est-ce qu’on voitaujourd’hui ? On a fait le parking. Ona mis de nouveaux kiosques, des bancs.La plage est aussi naturelle et bellequ’elle l’était. Elle est même meilleure :plus sécurisée, plus confortable, avecmoins de voitures sur la plage. Finale-ment, quelques semaines de cela, legouvernement, dans sa sagesse, a dé-cidé de reproclamer les 1,5 arpentplage publique. Alors, pourquoi tout ce bruit depuis

huit mois ? C’est cela qui est triste. Ilsn’ont jamais essayé de nous contacterpour essayer de comprendre le projetau lieu de lancer des accusations.

��VVoouuss êêtteess ddoonncc pprrêêtt àà ddééffeennddrree llee pprroojjeett ddeevvaanntt llee ttrriibbuunnaall ?? Cela fait huit mois depuis qu’on

défend ce projet. Huit mois depuisqu’on est bloqué par le tribunal. Maisje peux vous dire que ces dernières se-maines, on a eu les dates du tribunalpour débattre des arguments dans lefond. On est confiant et convaincu denotre projet. On a travaillé pendant desannées sur ce projet, de manière trans-parente et ouverte, avec le gouverne-ment, les autres professionnels et nosprofessionnels. Malheureusement, leprojet a été stoppé un an et demi aprèsavoir commencé. Je crois que le tribunal va découvrir

que notre projet est fondé. Pourquoisommes-nous convaincus de ce projet ?On a pris, avec le gouvernement et lesautorités, des mesures exceptionnelles.On a un ‘setback’ de 100 mètres.Aucun hôtel n’a ce ‘setback’. Certainshôtels ont un ‘setback’ de 30 mètres, etd’autres, moins. Je ne vais pas les nom-mer. Nous ne faisons pas de sport mo-torisé à cause du parc marin. Onreprend les eaux usées de la plage et duNational Coast Guard, qui se déver-saient naturellement. Nous allonsplanter une forêt endémique. Vousconnaissez, comme moi, le nombred’hôtels qui ont détruit des mangroveset ont construit sur la plage, ou dans lamer avec une jetée. On ne fait rien detout cela. Nous sommes convaincusque le tribunal nous donnera gain decause. On a confiance dans le judici-aire. Très vite, nous allons nous con-centrer sur le positif et le futur, au lieud’être bloqué pendant des mois.

��PPaarrttaaggeezz--vvoouuss ll’’aavviiss dduu MMaannaaggiinngg DDiirreeccttoorr ddee CCuurrrriimmjjeeee HHoossppiittaalliittyyMMaannaaggeemmeenntt,, sseelloonn lleeqquueell uunnggrroouuppee dd’’iinnddiivviidduuss mmèènneerraaiieenntt uunnccoommbbaatt sséélleeccttiiff ??Certainement… très certainement.

C’est quelque chose qu’on a dit etauquel on croit. Il existe nombre deprojets à Maurice, ainsi que de causesenvironnementales. Les contestatairesont même avoué, dans un entretien,qu’ils n’ont pas de temps pour lesautres causes. Mais nous, ils vont nousattaquer! Puis, s’ils étaient vraimentbien intentionnés, pourquoi ne sont-ilspas venus nous voir pour parler deleurs craintes ? On a travaillé des an-nées sur ce projet. Lorsqu’on a faitnotre ‘Environmental Impact Assess-ment’ (EIA), on a parlé aux organisa-tions non-gouvernementales, on aécouté les idées de professionnels.Quand les gens ne viennent pas nousvoir, utilisent de faux arguments etportent des accusations gratuites, biensûr que c’est un combat sélectif. Je n’aiaucun doute. C’est sélectif et malinten-tionné.

��PPeeuutt--oonn ppaarrlleerr dd’’uunn aacchhaarrnneemmeennttccoonnttrree llee ggrroouuppee CCuurrrriimmjjeeee aalloorrssqquuee,, ccoommmmee vvoouuss ll’’aavveezz ddiitt,, ddeess hhôô--tteellss qquuii eexxiisstteenntt ddééjjàà nn’’oonntt ppaass ffoorrccéé--mmeenntt rreessppeeccttéé cceerrttaaiinnss ccrriittèèrreess eennvviirroonn--nneemmeennttaauuxx ?? Oui, je le crois fermement. C’est un

acharnement, et je ne sais paspourquoi. Pourquoi ont-ils choisi notreprojet ? Avec 100% de conviction, jedirais que c’est un acharnement contre

«Le tribunal va découvrir que notre projet est fondé»

ANIL CURRIMJEE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE CURRIMJEE

RÉTROSPECTIVE15 JUILLET 2016

BANQUES

Ramesh Basant Roi exhortera les banques à revoir leurs frais et commissions. C’est ce qu’a annoncé le min-istre des Finances dans une réponse déposée à l’Assemblée nationale suite à une question du Chief Whip dugouvernement, Mahen Jhugroo, la semaine dernière. Les revenus tirés des frais et commissions bancaires ont

augmenté l’année dernière et rapportent des centaines de millions, voire des milliards, aux banques

CE QUE LES FRAIS ET COMMISSIONS BANCAIRES

ONT RAPPORTÉ

Les rapports annuels2015 des banquesfont état d’unehausse au niveau du‘fee and commission

income’. C’est-à-dire tout ce quireprésente frais et commissionsbancaires. Par exemple, legroupe MCB a enregistré unehausse de 16,5% à ce niveau, lechiffre passant de 3,6 milliardsà Rs 4,1 milliards. Pour la SBMHoldings, la hausse est de

12,4%, les revenus passant deRs 944 millions à Rs 1,058 mil-liard. Au niveau de la BarclaysBank, les frais bancaires ontcontribué Rs 564 millions auxcomptes (contre Rs 484 mil-lions en 2014). Pour la banqueAfrAsia, les chiffres passent deRs 330,7 millions à Rs 508,8millions. Enfin, Bank One a en-registré un ‘fee and commissionincome’ de Rs 318 millions(contre Rs 180 millions en

2014). Dans certains cas, cesfrais et commissions ont large-ment contribué aux profits. Parexemple, entre ce que rappor-tent les frais bancaires et lesprofits de la MCB, l’écart est deRs 1,6 milliard. Pour la SBM,l’écart est de Rs 549 millionsseulement. Pour Bank One, lesfrais bancaires n’ont pu em-pêcher que les profits soient plusbas que les revenus dérivés deces frais. En ce qui concerne

AfrAsia Bank, elle a même en-registré des pertes de 176 mil-lions (contre des pro-fits de Rs384 millions l’année précé-dente).

Les comptes de ces banquesdémontrent, par ailleurs, que lacontribution des cartes ban-caires, plus particulièrement descartes de crédit, est plus impor-tante que celle d’autres servicesqu’elles offrent.

Ainsi, pour la MCB, les

revenus tirés des ‘cards andother related fees’ sont passés de Rs 1,27 milliard à Rs 1,39 mil-liard. Pour la SBM, le ‘card in-come’ passe de Rs 316,6 millionsà Rs 397,6 millions. Les ‘creditrelated fees and commissions’ d’AfrAsia Bank passent de Rs 182,45 millions à Rs 274millions. Quant aux ‘credit cards

SUITE EN PAGE 6

RÉTROSPECTIVE22 JUILLET 2016

Dix ans déjà depuis quele projet d’incinérateurde Gamma-Covanta à

La Chaumière a créé desvagues. L’objectif du joint-ven-ture entre Gamma Civic et lafirme américaine Covanta étaitde brûler 300 000 tonnes dedéchets et de produire 20 mé-gawatts d’électricité. Le projet,qui nécessiterait des investisse-ments de Rs 5 milliards, estcependant au point mort, lepermis EIA (Environmental Im-pact Assessment) ayant été con-testé devant le tribunal del’environnement, qui doit en-core statuer sur la question.

Entre-temps, en juin 2015,le Central Electricity Board(CEB) a lancé un ‘Expression ofInterest’ pour des facilités uti-lisant des ‘Renewable EnergyTechnologies’. Des compagniesayant manifesté leur intérêt,dix-sept ont été ‘shortlisted’dont Gamma Civic Ltd, So-travic Ltd ainsi que des firmesinternationales. Elles ont en-suite été appelées, depuis le 11avril dernier, à participer au ‘Re-quest for Proposal’ pour la misesur pied de centrales ‘waste toenergy’. La date limite a été fixéeau 2 septembre prochain.

À l’Assemblée nationale,mardi, en réponse à une ques-tion du député Osman Ma-homed, Ivan Collendavelloo,ministre de l’Énergie et desUtilités publiques, a indiquéque dans le cadre du Requestfor Proposal, « (…) the promoteris required to carry out a full fea-sibility study as well as an envi-ronmental impact assessment.One of the mandatory conditionsfor the project is that it shouldabide by the European Directive

with regard to gas emission. »Le ministre a aussi expliqué

que la production d’énergie àpartir de déchets fait partie durapport ‘National Energy Com-mission and Long Term EnergyStrategy 2009-2025’. À traverscette stratégie, le gouvernementvise à atteindre une productiond’énergie à partir de déchets àhauteur de 4% de la productiontotale. Cela s’avère d’autantplus important que le site d’en-fouissement de Mare Chicoseest au bord de la saturation.

Dans sa réponse, Ivan Col-lendavelloo a d’ailleurs rappeléqu’une centrale semblable, le‘Landfill gas to energy project’ deSotravic, est déjà opérationnelledepuis 2011.

En ce qui concerne l’énergiequi sera produite par les firmesqui seront éventuellementchoisies, il semblerait que celles-ci auront à signer un ‘Power Pur-chase Agreement’ avec le CEB.Dans une corres-pondanceadressée aux soumissionnaires,le 18 juin 2015, pour répondreaux questions additionnelles deces derniers, le CEB expliquececi : « Please be informed thatCEB usually signs an Energy Sup-ply & Purchase Agreement(ESPA) with the promoter for re-newable energy projects. The termof the ESPA is 20 years. »

D’autre part, il n’y aurait pasde limite imposée quant à la ca-pacité de la centrale. Le choixde la technologie utilisée re-viendrait également aux firmes.

Dans son document d’appelà intérêt, le CEB explique quecela contribuera à réduire ladépendance du pays sur l’én-ergie fossile, tout en assurantune fourniture d’électricité à un

prix abordable. Cela permettraégalement de diversifier lesmoyens de production d’én-ergie. Valeur du jour (à juillet2015), les énergies renouve-lables (hydro, biomasse-bagasse, photovoltaïque et

‘landfill gas’) comptent pour18% de la production d’élec-tricité. « The promoters shall be re-

sponsible for the acquisition ofland as well as consents, permitsand licenses required to set up the

renewable energy generation sys-tems. Moreover, no sovereignGuarantee shall be provided inrespect of any agreement to be en-tered into between the CEB andthe promoter », fait par ailleursressortir le document.

WASTE TO ENERGY

La liste des 17 soumissionnaires

Les soumissionnaires de l'Expression of Interest initial qui devraient participer au Request for Proposal pour des centrales

‘waste to energy’ à travers le pays

SSoottrraavviicc//OOTTVV VVeeoolliiaaWWaassttee PPoowweerr LLttddGGaammmmaa CCiivviicc LLttddLLeeee SSaarrllSSoottrraavviicc LLtteeee ((LLaannddffiillll pprroojjeecctt))HHiittaacchhii ZZoosseenn IInnoovvaaSSoolliidd WWaassttee RReeccyycclliinngg LLttddRReeccyycclleedd RReeffuussee IInntteerrnnaattiioonnaall LLiimmiitteeddSSoottrraavviicc LLtteeee

NNaaaannoovvoo EEnneerrggyy UUKK LLttdd && NNaaaannoovvoo EEnneerrggyy MMaauurriittiiuuss LLttddRReennoovvoo BBiiooeenneerrggyySSyynnnnoovvee EEnneerrggyy LLttddGGrreeeenn WWaassttee EEnneerrggyy GGrroouuppIInnnnoovv JJoobbss EEnntteerrpprriissee LLttddCCuummmmiinnss PPoowweerr GGeenneerraattiioonn GGrreeeenn EEnneerrggyy MMeerriiddiiaann LLttddRReekkoorrbb

La décision a été prise mer-credi. Le Monetary PolicyCommittee (MPC) s’est

réuni au siège de la Banque deMaurice et a annoncé une baissedu taux directeur (‘Key RepoRate’) de 40 points de base à4%. Plusieurs facteurs ont étépris en considération. À l’instardu contexte international où lesrisques sont accrus dans le sil-lage du Brexit. Les marchés fin-anciers devraient aussi restervolatiles. Sur le plan local, les

membres du MPC sont d’avisque le pays continue de souffrird’un manque d’investissementsprivés, et le secteur d’exporta-tions affiche une certaine faib-lesse. “The MPC weighed therisks to the growth and inflationoutlook and considered that thedownside risks to the domesticgrowth outlook outweighed therisks to the inflation outlook.Taking into account the uncer-tainty created by Brexit and po-tential for the US November

elections to increase marketvolatility, the MPC deemed it im-portant to support investment ac-

tivity in the country and raise thegrowth potential of the economy.A cut in the Key Repo Rate is

warranted at this juncture to sup-port the economy,” soutient leMPC.

MONETARY POLICY COMMITTEE

Le taux d’intérêt revu à la baisse

RÉTROSPECTIVE22 JUILLET 2016 ANALYSE

L’AFRIQUE : LES DOUTES

QUI PERSISTENTÉDITION 111 – SAMEDI 03 SEPTEMBRE 2016 LHEBDOMADAIRE LECTRONIQUE GRATUIT

« Tout le monde sera gagnant avec le ‘sugar hub’ »

Pravind Jugnauth : « Je veillerai personnellement à l’implémentation des projets »

SBM BUDGET TALK 2016-17 JACQUES D’UNIENVILLE, CEO D’OMNICANE

SICOM

La dernière fois qu’une éventuelleintroduction en Bourse de laSICOM a été évoquée remonte

à 2014. À cette époque, les intéressésne manquaient pas, puisqu’il s’agissaitde faire partie d’une compagnie d’as-surances étatique qui était profitable.L’une des entités à avoir manifesté leurintérêt pour le rachat des 12% du Na-tional Investment Trust (NIT) au seinde la SICOM n’était autre que le Na-tional Pensions Fund (NPF). Cedernier aurait proposé, à l’époque, Rs450 millions. Le deal devait se concré-tiser, mais ne s’est, au final, pas matéri-alisé. De fait, les actions que détient le

NIT au sein de la SICOM attendenttoujours un acheteur potentiel.

« Maintenant que le projet d’intro-

duction en Bourse n’est plus d’actualitépour la SICOM, il y a comme un désin-térêt. Personne ne veut acheter les actions

de la SICOM. C’est probablement pourcette raison que le NIT ne trouve pas pre-neur depuis bientôt deux ans », expliqueun analyste financier. Un autre analyste abonde dans le

même sens. « Qui voudra acheter des ac-tions de la SICOM ? Est-ce qu’une insti-tution indépendante voudra prendre laSICOM comme un investissement à longterme ? J’en doute », avance-t-il. Interrogé à ce sujet, le Chief Execu-

tive Officer du NIT, Gaëtan Wong ToWing, a confirmé que le NIT attendtoujours de vendre les 12% de laSICOM. « De par nos activités, il fautcomprendre que chaque chose a un prix.Si quelqu’un est prêt à mettre le prix qu’ilfaut pour ces 12%, on est partant. N’ou-bliez pas qu’à l’époque, nous étions d’ac-cord pour vendre à Rs 450 millions »,

soutient-il. Ce dernier insiste que la SICOM

demeure un très bon investissement. Pour rappel, le NIT a vendu, en

2014, les actions qu’il détenait au seinde la State Investment Corporation(SIC) pour Rs 423 millions. Un mon-tant payable sur quatre ans. L’argent aensuite été utilisé pour la création denouveaux fonds. Qu’en sera-t-il de l’argent qui sera

obtenu si les 12% sont finalement ven-dus ? « Fort probablement, l’argent sera dis-

tribué aux actionnaires du NIT. Dequelle façon cela se fera ? Ce sera au con-seil d’administration de décider. De toutefaçon, on n’a pas besoin de tant d’argent.La compa-gnie est déjà tellement liquide… », fait ressortir le CEO.

Les actions du NIT cherchenttoujours preneurs

CCee nn’’eesstt qquu’’eenn 22000088 qquuee llee NNaattiioonnaall IInnvveessttmmeenntt TTrruusstt aa eenncclleenncchhéé ssoonn ppllaann ddeerreessttrruuccttuurraattiioonn.. CCee ddeerrnniieerr ccoonnssiissttaaiitt eenn llaa ddiivviissiioonn dduu ppoorrtteeffeeuuiillllee eenn ttrrooiiss eenn--ttiittééss ddiissttiinncctteess eett ssééppaarrééeess.. IIll ss’’aaggiitt dduu NNIITT LLooccaall EEqquuiittyy FFuunndd ppoouurr ddéétteenniirr ttoouusslleess iinnvveessttiisssseemmeennttss ccoottééss eenn BBoouurrssee ssuurr llee mmaarrcchhéé llooccaall,, dduu NNIITT GGlloobbaall OOppppoorrttuu--nniittiieess FFuunndd ppoouurr ddéétteenniirr ttoouuss lleess iinnvveessttiisssseemmeennttss ccoottééss eenn BBoouurrssee àà ll’’ééttrraannggeerr,, eettddee llaa NNIITT LLttdd ppoouurr ddéétteenniirr lleess iinnvveessttiisssseemmeennttss nnoonn ccoottééss.. OOrr,, sseelloonn llee CCEEOO,, llaa rreessttrruuccttuurraattiioonn –– qquuii aauurraaiitt ddééjjàà ddûû,, àà ll’’ééppooqquuee,, aavvooiirr eeuulliieeuu pplluuss ttôôtt –– aauurraaiitt ééttéé bbllooqquuééee ppeennddaanntt ddiixx aannss ppaarr llaa FFiinnaanncciiaall SSeerrvviicceess CCoomm--mmiissssiioonn ((FFSSCC)).. PPoouurrqquuooii ?? AAuuccuunnee rraaiissoonn ooffffiicciieellllee nn’’aa ééttéé aavvaannccééee àà cceellaa.. EEtt lloorrssqquuee rreessttrruuccttuurraattiioonn iill yy aa eeuu,, lleess ppeettiittss aaccttiioonnnnaaiirreess dduu NNIITT nn’’oonntt ppuu eennpprrooffiitteerr pplleeiinneemmeenntt.. «« BBeeaauuccoouupp ddee ppeerrssoonnnneess ccoonnnnaaiisssseenntt llee mmééccaanniissmmee ddee llaaBBoouurrssee.. IIllss oonntt pprrooffiittéé ddee llaa rreessttrruuccttuurraattiioonn dduu NNIITT aauu ddééttrriimmeenntt ddee nnooss ppeettiittss aacc--ttiioonnnnaaiirreess qquuii ssoonntt llàà ddeeppuuiiss 11999933.. LLoorrssqquuee lleess ffoonnddss oonntt ééttéé llaannccééss,, ddeeuuxx ttiieerrss ddeecceess ffoonnddss ssoonntt ddeevveennuuss lliiqquuiiddeess.. CCeess ggeennss oonntt ppuu mmoonnnnaayyeerr ccee qquu’’iillss ddéétteennaaiieenntteenn tteerrmmeess dd’’aaccttiioonnss aauu pprrooffiitt ddeess aauuttrreess aaccttiioonnnnaaiirreess »»,, ssoouuttiieenntt GGaaëëttaann WWoonngg TTooWWiinngg,, ppoouurr qquuii ll’’iinnttéérrêêtt ddee sseess aaccttiioonnnnaaiirreess pprriimmee aavvaanntt ttoouuttee aauuttrree cchhoossee..

UNE RESTRUCTURATION BLOQUÉE PENDANT 10 ANS

RÉTROSPE

CTIVE

03 SEPTEMBRE 2016

Le Chief Executive du groupe MCB est conscient que la performance, au niveau de la Stock Exchange of Mauri-tius, a été « décevante » l’année dernière. Le ‘market yield’ a été dominé par les investisseurs institutionnelsétrangers, et ces derniers sont des ‘net sellers’ depuis 2015. Dans son discours prononcé lors de la conférenceAfrica Forward Together, Pierre Guy Noël a affirmé qu’une majorité de ces investisseurs se voient dans l’obliga-tion de vendre et de quitter le marché local. Il explique aussi à BIZweek qu’il existe un ‘disconnect’ entre la per-formance des sociétés et celle du marché. Enfin, le Chief Executive s’attend à ce que le Mauricien moyencommence à investir en Bourse, au lieu des dépôts qui « ne rapportent pas grand-chose »

HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

��OOnn aa nnoottéé,, ddeerrnniièèrreemmeenntt,, ddeess vveenntteessmmaassssiivveess ddeess aaccttiioonnss ddee llaa MMCCBB ssuurr llaaSSttoocckk EExxcchhaannggee ooff MMaauurriittiiuuss.. CCoomm--mmeenntt eexxpplliiqquueezz--vvoouuss cceellaa ?? Il est vrai que ces derniers mois, il y a

eu des ‘net foreign sales’ principalementsur la MCB. Mais la tendance estgénérale, surtout depuis l’année dernière.Chez nous, cette tendance a eu poureffet de faire baisser de plus de 4% lesactions de la banque par rapport à ceque c’était l’année dernière. À l’annéedernière, plus de 20% des actions de labanque étaient détenus par desétrangers. Aujourd’hui, ce chiffre esttombé à 17%.

Cela est dû principalement au con-texte international. Je crois que beau-coup de fonds d’investissementsétrangers ayant des perspectives surl’Afrique ont réévalué celles-ci. Beau-coup de ces fonds d’investissements ontdes besoins de liquidités. Même s’ils ontdes investisseurs qui veulent désinvestir,il faut bien qu’ils vendent pour pouvoir

rembourser ces investisseurs. C’est là où on a peut-être un prob-

lème. Comme l’action de la MCB esttrès liquide, c’est aussi l’action la plusfacile à vendre. Donc, quand quelqu’una besoin d’argent ou qu’il veut réaliser del’argent, il trouvera que c’est plus facilede vendre les actions de la MCB qued’autres titres.

��MMaaiiss êêtteess--vvoouuss pplluuss ccoonnffiiaanntt qquuee dd’’iicciillaa ffiinn ddee ll’’aannnnééee,, lleess cchhoosseessss’’aamméélliioorreerroonntt ?? Je suis confiant. Quand on regarde la

performance de la MCB, les chiffres par-lent d’eux-mêmes. Nous avons unecroissance régulière de notre rentabilité.Nous allons publier nos résultats l’annéeprochaine, mais je crois que cette ten-dance va se confirmer. Je pense qu’à unmoment donné, il faudrait que leschiffres reflètent la réalité. Pour le mo-ment, je trouve qu’il existe un « discon-nect » entre la performance des sociétés,et la performance du marché.

��AAuu nniivveeaauu ddee llaa BBoouurrssee llooccaallee eellllee--

mmêêmmee,, yy aa--tt--iill qquueellqquuee cchhoossee ààaamméélliioorreerr ?? CCeerrttaaiinnss ttrroouuvveenntt qquu’’eelllleeeesstt ttrroopp ppeettiittee,, oouu qquu’’iill nn’’yy aa ppaass ssuuffff--iissaammmmeenntt ddee lliiqquuiiddiittééss.. Le gros du volume des liquidités est

généré par les fonds d’investissementsétrangers. En fait, le ‘trading’ local nereprésente qu’une infime partie du ‘trad-ing’ total. Donc, ce sont les investisseursétrangers, qui sont majoritairement desinvestisseurs institutionnels, qui font lagrosse partie du marché. On ose espérerqu’à terme, le Mauricien moyen penseraà regarder plus vers la Bourse. Cela dit,ce n’est pas entré complètement dans laculture des gens. Ces derniers préfèrenttoujours mettre de l’argent dans desdépôts, même si ces dépôts ne rappor-tent pas grand-chose.

��PPoouurr rreevveenniirr aauu tthhèèmmee dduu jjoouurr,, qquuii eessttll’’AAffrriiqquuee,, ddiirriieezz--vvoouuss qquuee lleess cchhoosseessoonntt bboouuggéé cceess ddeerrnniièèrreess aannnnééeess ?? L’Afrique est condamnée à se

développer. Elle représente une partieimportante de la population mondiale.Elle possède des ressources énormes. Si

on regarde comment certains paysd’Afrique sont en train d’évoluer, on di-rait qu’il y a de plus en plus de gouver-nance et de structures. Il y a des besoinsénormes en termes d’investissements eninfrastructures. Le développementéconomique va donc se faire. La ques-tion est : à quel rythme et à quel mo-ment ? Mais c’est inévitable, l’Afrique vase développer.

��LLaa MMCCBB ssee ttoouurrnnee ddaavvaannttaaggee vveerrss llee‘‘gglloobbaall bbuussiinneessss’’.. PPoouurrqquuooii cceetttteessttrraattééggiiee ?? Le ‘global business’, c’est offrir un

service à ces compagnies qui utilisentMaurice comme une plateforme pourinvestir ailleurs. Nous avons aujourd’huides services qu’on peut offrir à ces ban-ques qui, dans le passé, ont eu tendanceà se tourner vers de grandes banques in-ternationales, c’est-à-dire des banques derenom. Maintenant que Maurice est deplus en plus connu, les gens commen-cent aussi à connaître les banques lo-cales. Nous avons un créneau qu’on peutexploiter.

« Les actions détenuespar les étrangers sontpassées de 20% à 17% »

PIERRE GUY NOËL, CHIEF EXECUTIVE DU GROUPE MCB

Pendant une semaine, la MCB a ac-cueilli les représentants d’une quaran-taine de banques africaines dans le cadrede sa conférence annuelle Africa For-ward Together. Cette septième édition aeu lieu au Ravenala Attitude Hotel, dulundi 19 au vendredi 23 septembre.

Lors de son intervention, le ChiefExecutive du groupe MCB, Pierre GuyNoël a présenté le groupe en quelqueschiffres. La MCB a une capitalisationboursière d’USD 1,4 milliard, des actifsde plus d’USD9 milliards, plus de 945500 clients (individuels et institution-

nels) et une part de marché d’environ23%.

Pierre Guy Noël a aussi insisté sur lefait que la MCB et les banques africainesont beaucoup à gagner en travaillant deconcert. « L’Afrique demeure notre prin-cipal objectif. Nous pensons qu’il y a pleinde choses à faire sur le continent et beau-coup de choses que nous pouvons faire en-semble », a-t-il déclaré aux banquiersprésents.

Quant à Raoul Gufflet, DeputyChief Executive de la MCB Ltd et Headof Corporate and Institutional Banking,

il a évoqué les défis que présentel’Afrique, y compris un environnementrégulateur plus contraignant et l’absenced’efficacité structurelle. Cependant, il aaussi évoqué les signes prometteurs,dont la révolution technologique et unedémographie favorable.

Raoul Gufflet a tenu à préciser que laMCB n’a nullement l’intention d’allerconcurrencer les banques africaines surleur territoire: « La MCB a l’ambition deconstruire des partenariats durables et degrandir de concert avec les banquesafricaines et non cannibaliser leur

business ».Enfin, Raoul Gufflet a expliqué que

la MCB a réorienté ses axes stratégiquespour se focaliser sur le ‘corporate bank-ing’, l’énergie et les commodités, l’‘ins-titutional banking’ et le ‘global business’.« Nous n’avions pas axé notre stratégie surle secteur du ‘global business’, mais main-tenant que le marché devient de plus enplus compétitif, nous sommes en train denous équiper afin de mieux offrir nos serv-ices aux acteurs internationaux qui viendront à Maurice », a-t-il laissé en-tendre.

La MCB se focalise sur le ‘global business’

RÉTROSPE

CTIVE

23 SEPTEMBRE 2016

As one of theguest speakersat the AfricaPartnershipConfe-rence or-ganized by theBoard of Invest-ment (BoI) on Tuesday andWednesday,James Duddridge MPspoke briefly indefense of low taxeconomies likeMauritius. TheBritish politicianalso called forpromoting theAfrica brand in-stead of indivi-dual countries,so as to focus onincreasing thesize of the cake,rather than dividing it up

“COUNTRIES LIKE MAURITIUSSHOULD BE PROUD OF THEIRLOW TAX ECONOMY”

JAMES DUDDRIDGE MP

RÉTROSPECTIVE

23 SEPTEMBRE 2016

2016

Page 2: «L 2016 - Bizweek...d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années d’expérience. En tant que « main contractor », la compagnie, dont le Mana-ging Director

ECONOMIE | BUSINESS | FINANCE

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L’année 2016 tirant à sa fin, les regardsse tournent, tout naturellement, verscelle qui va suivre. Fidèles à nos habi-tudes, nous présentons à nos lecteursdes morceaux choisis d’articles parus

sur bizweek.mu en 2016. Une façon, pour nous,de vous remercier de votre fidélité et de vous in-viter à la renouveler en 2017.

Mais revenons un instant à notre chère 2016.Beaucoup d’observateurs seront sans doute ten-tés, plus que d’habitude, de s’attarder sur cetteannée si particulière. Elle est de celles, en effet, quirestent dans l’histoire, car marquée par des événe-ments particuliers.

Des événements qui semblent donner raison àceux qui disent que les débuts de siècles sontpropices aux bouleversements sans précédent. Àcette même période, au siècle dernier, la PremièreGuerre mondiale en était à sa deuxième année.Elle précédait ainsi la Grande Dépression qui, unpeu plus d’une décennie plus tard, devait sur-prendre les plus grands économistes de l’époque.

Si 2016 nous a appris quelque chose, c’est bienl’incertitude. Les théories ne sont plus fiables etles calculs plus de simples additions et soustrac-tions. Le monde l’a appris des Britanniques qui, le23 juin dernier, ont exprimé le souhait de quitterl’Union européenne, défiant ainsi les sondages quilaissaient penser que le « Remain » l’emporterait.

Cinq mois plus tard arrive la confirmation dela leçon. Le 8 novembre, c’est au tour des Améri-cains de surprendre le monde, ses médias et sesstars, qui prévoyaient un retour des Clinton à laMaison Blanche.

Au final, ils ont eu tout faux, et c’est le «méchant » Donald Trump, celui pour qui il ne fal-lait absolument pas voter, qui a été choisi pour de-venir, le 20 janvier prochain, le 45ème présidentdes États-Unis.

Et Maurice dans tout cela ? Bien que les événe-ments mentionnés se soient déroulés sur d’autrescontinents, l’impact n’en sera pas moins con-séquente ici. C’est l’effet de la mondialisation, oùchaque nation est dépendante des décisions prisesà travers le monde. Maurice n’y échappe pas.

2016 a également été agitée chez nous. No-tamment de par le retrait d’un partenaire de l’al-liance gouvernementale en cours de semaine, cequi n’était pas prévisible il y a une semaine. Labonne note a peut-être été l’exercice budgétairedu gouvernement, présenté fin juillet, et qui avaitcréé un ‘feel good factor’ à différents niveaux.

Cela a malheureusement été de courte durée,d’autres événements peu reluisants ayant rapide-ment occupé l’actualité.

2017 s’annonce nettement meilleure si le gou-vernement sait se montrer cohérent, tout en con-firmant, à travers la réalisation des projetsannoncés, qu’une croissance de 4% - et mêmemieux - est réalisable.

Il sera peut-être salutaire de laisser en arrière, le31 décembre 2016, tout le pessimisme qui a pus’installer au fil des événements, à Maurice commeailleurs, et aborder 2017 avec un optimisme re-vigorant.

En attendant, nous vous souhaitons une bonnelecture de cette rétrospective, ainsi qu’un joyeuxNoël et une excellente année 2017 !

Vivement RÉTROSPECTIVE

2016

Au niveau de la Bourse, on s’accorde à dire que 2016 a été unebonne année ; du moins a-t-elle été meilleure que 2015. L’annéedernière, on a en effet connu davantage de désinvestissementsde la part des étrangers [Voir tableau].« Cette année, le marché boursier a mis fin à une période demarché baissier qui avait démarré en septembre 2014. On avaitpourtant démarré l’année sur fonds de spéculation autour de NewMauritius Hotels – on parlait d’une Offre Publique d’Achat (OPA) –,et au niveau d’IBL après l’annonce de sa fusion avec GML In-vestissement. « En général, il semblerait que le Budget 2016-17 ait eu un impactplutôt positif sur la Bourse. Sur la scène internationale, le Brexit etl’élection de Donald Trump aux États-Unis ont eu très peu d’effetssur la SEM. Enfin, les désinvestissements étrangers notés surnotre Bourse sont liés à des tendances où les gestionnaires d’act-ifs sont en train de se focaliser sur les marchés développés »,avance un expert boursier. L’indice SEMDEX termine l’année en hausse (0,4%), mais on con-state que les indices de la firme AXYS Stockbroking, ALCAPEX 12et ALEX 20 ont enregistré une meilleure performance que leSEMDEX, avec une hausse de 9,4% et 3,4% respectivement surl’année qui tire à sa fin. Parmi les titres « leaders » de la Stock Ex-change of Mauritius, selon les données compilées par AXYS Stock-broking pour 2016, on trouve : Greenbay Properties Ltd, Lottotech,Automatic Systems Ltd, IBL et Go Life. Ceux qui sont restés à la traîne sont : La Compagnie des MagasinsPopulaires Ltée (Monoprix), qui a perdu 49,5% de la valeur durantl’année, Bychemex (-38%), Bluelife (-33,6%), Bharat Telecom (-32,7%) et United Docks Ltd (-31,3%). Parmi les titres les plus actifs, on retrouve, sans surprise, la MCBen tête de liste. Elle est suivie de la SBM, LUX* Island Resorts,CIEL et New Mauritius Hotels.

DU CÔTÉ DE LA BOURSE

AVIS AUX LECTEURS

Veuillez noter que le bureau

sera fermé du vendredi23 décembre 2016

au lundi 9 janvier 2017

2017

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EASY CHANGE N’A PASRESPECTÉ LES “TERMSAND CONDITIONS”PLUSIEURS FOIS

BIZ ALERT

SUPER CONSTRUCTION EN LIQUIDATION

INDUSTRIE

AIR MAURITIUS : MEGH PILLAY

REPREND LA BARRE

Départ du directeurBENOIT LAGESSE

ÉDITION 84 – VENDREDI 26 FÉVRIER 2016 LHEBDOMADAIRE ÉLECTRONIQUE GRATUIT

Alors qu’une fusion entreGML Investissement et Ire-land Blyth Limited (IBL) aété annoncée dernièrement,c’est le départ d’un directeur

d’une des compagnies qui est depuis peule ‘talk of the town.’ Il s’agit de BenoitLagesse, qui siégeait au sein du conseild’administration de GML Investisse-ment. Selon nos recoupements, cedernier a participé, en sa capacité de di-recteur, au projet de fusion entre GMLInvestissement et IBL et était ainsi aucourant des informations liées auxdéveloppements à venir. A partir des in-formations obtenues de sources prochesdu milieu des régulateurs, nous avonssollicité la boîte de communicationBlast, travaillant pour le compte deGML Investissement, afin d’en savoirplus sur le départ en question. Nous re-produisons, ci-dessous, les questions deBIZweek et les réponses de GML In-vestissement.NBIZweek - GML Investissement a-t-ildemandé à l'un de ses directeurs,Monsieur Benoit Lagesse, de « stepdown » ?GML Investissement - Non, M. Benoit

Lagesse a soumis sa démission volon-tairement.

NLa SEM et la FSC ont-elles été in-formées de cette décision ?GMLI a simplement été informée de

la décision de M. Benoit Lagesse de

démissionner, et elle l’a acceptée. GMLI,n'étant pas une compagnie cotée ourégulée par la FSC, elle n'a pas l'obliga-tion d'informer les autorités de la démis-sion d’un directeur.

NMonsieur Benoit Lagesse a-t-il dû «step down » par rapport à des cir-constances liées à la fusion GML In-vestissement-IBL ?Les raisons du départ volontaire de

M. Benoit Lagesse lui sont personnelles.

NY aurait-il eu une transaction bour-sière qui serait liée au départ deMonsieur Benoit Lagesse ?Il serait plus approprié que vous vous

renseigner auprès de M. Benoit Lagesse, les raisons de son

départ volontaire étant personnelles.Il est à noter qu’Aisha Allee, l’une des

responsables de Blast Communications -responsable de la communication deGML Investissement – a fait ressortir à

BIZweek que les réponses ont étécopiées à Thierry Labat et ArnaudLagesse, le Chief Exective Officer deGML Investissement.Par ailleurs, BIZweek a également

adressé, hier, des questions à l’intentiondu Chairman d’IBL, poste qu’occupeégalement Arnaud Lagesse. À l’heure oùon bouclait, les réponses d’IBL n’étaientpas encore disponibles.

Affaire à suivre...

de GML Investissement

RÉTROSPE

CTIVE

26 FÉVRIER 2016

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Rien ne va plus du côté deSuper Construction Co Ltd.La semaine dernière,BIZweek évoquait le fait quela compagnie aurait une

nouvelle fois, comme en 2008, réglé lesalaire de ses ouvriers chinois « très en re-tard. » Cette semaine, on apprend queSuper Construction a été mise sous ad-ministration judiciaire et que c’est SattarHajee Abdoula, de la firme Grant Thorn-ton, qui gère ce dossier. « Dans ces temps où le secteur de la con-

struction peine à refaire surface, il n’est pasétonnant de voir qu’une telle compagnie soitmise sous administration », fait ressortir unobservateur. Mais les déboires de Super Construc-

tion, un ‘building contractor’, ne s’arrê-tent pas là. À peine quelques jours de lamise sous administration annoncée, undes clients de la compagnie a émis uncommuniqué pour annoncer une rupturede contrat. Il s’agit de Bluelife Limited –une filiale du Groupe GML. On apprend ainsi que Haute Rive

Ocean Front Li-ving Li-mited, une filialede Bluelife Limited, qui chapeaute le pro-jet de résidences locales à Azuri, a pris ladécision de mettre fin à son contrat avec lecontracteur Super Construction. Cedernier était en charge de la deuxièmephase du projet Azuri. Les raisons évo-quées sont « Super Construction Co Ltd’srepeated and material breaches of its contractof construction. » La rupture du contrat sera effective le

samedi 5 mars prochain. Pourtant, cette compagnie, détentrice

d’un « Grade A Building Contractor Permit», compte 26 années d’expérience. En tantque « main contractor », la compagnie,dont le Mana-ging Director est BillyWong, a participé au développement deplusieurs projets d’envergure, que ce soitdans le secteur public ou le secteur privé.À titre d’exemple, il a travaillé sur le pro-jet d’extension de Tara Knitwear à Plaine-Lauzun et la construction des dortoirs dela Compagnie Mauricienne de Textile(CMT) à La Tour Koenig et Phoenix. Il aaussi participé à la construction d’EmeraldPark Commercial Centre à Trianon, ainsiqu’à celles des collèges d’État de Rivière-du-Rempart et de Quatre-Bornes. Pour lecompte du gouvernement, il a égalementtravaillé sur la construction de drains àQuatre-Bornes, Ri-vière-Noire etQuartier-Militaire, entre autres. Outre le problème de retard au niveau

des salaires, la compagnie a rencontréd’autres obstacles. Ainsi, Billy Wong alogé une affaire, quelques années de cela,contre Clairemont Builders. « It was averred that on 28th December

2009, the Accused Company was in posses-sion of the sum of Rs 235,000 in its bankaccount held at the Mauritius Post and Co-operative Bank (MPCB), transferred fromthe Mauritius Commercial Bank (MCB)bank account held by Super ConstructionLtd », lit-on dans le jugement rendu le 23janvier de l’année dernière.

CONTESTATIONDans cette affaire, qui avait été référée

à l’Independent commission against cor-ruption (Icac), Billy Wong a fait ressortirque les gens de Clairemont Builders au-raient faussé sa signature, car il n’avait ja-mais donné son aval pour le transfert de lasomme en question. La cour lui a donnéraison en tranchant en faveur de SuperConstruction. Une autre affaire ayant mis Super Con-

struction à l’avant plan est le cas logé parla compagnie devant l’Independent Re-view Panel (IRP). Le cas, qui remonte à2013, oppose Super Construction àKnowledge Parks Ltd, sous la tutelle du

ministère de l’Éducation tertiaire, de laScience et de la Recherche et de la Tech-nologie. Il s’avère que le ministère en question

avait lancé un appel d’offre pour la «Con-struction of New University Campus atPamplemousses ». Le coût du projet étaitestimé à Rs 363,4 millions. Onze soumis-sionnaires avaient participé à l’appel d’of-fre, et le contrat devait être alloué à HyvecPartners Ltd, pour un total de Rs 325millions. Non satisfait de cette déci-sion, Super Construction avait choiside la contester devant une cour dejustice. L’affaire avait par la suite étéprésentée à l’Independent ReviewPanel. La compagnie, estimant être le« lowest bidder », à Rs 316,8 millions,déplorait le fait qu’elle n’avait pas étéretenue en raison d’une « cle-rical mis-take ». L’IRP a rendu son jugement le 18

février 2014, en faveur de KnowledgeParks Ltd, pour les raisons suivantes :« The aggrieved bidder conceded that

that it had made an omission in relation tothe break-down of tasks entrusted to localmanpower in its Application for Review.The Bid Evaluation Committee consideredthis to be a major deviation and hence theapplication for Margin of Preference was notconsidered for the aggrieved bidder. SuperConstruction Co Ltd ranked seventh after the application of the Margin of Pre-ference. »

INDUSTRIE

SUPER CONSTRUCTION EN LIQUIDATION

RÉTROSPECTIVE26 FÉVRIER 2016

5, Antonio Street, Port Louis Tél : (+230) 2111744, 2111743 | Fax : (+230) 2137114

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DIRECTRICE ET RÉDACTRICE EN CHEF Herrsha Lutchman-Boodhun

ADMINISTRATION Jessie Bappaya

MARKETING ET PUBLICITÉ Email : [email protected]

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« VERS UNNIVELLEMENTPAR LE BAS »

PRIYAVED JHUGROO

BUSINESS, FAMILLE ET LE CONSEIL D'ADMINISTRATION

GML INVESTISSEMENT-IBL

CRIME DE CAMP DE MASQUE PAVÉ

LE FAUX DÉBAT ...

Elysium Capital Partnersdétient-elle une licence à Maurice ?

ÉDITION 85 – VENDREDI 04 MARS 2016 LHEBDOMADAIRE ÉLECTRONIQUE GRATUIT

Elysium Capital Partners.Le nom de cette compag-nie a émergé depuis la finde l’année dernière dans lesillage des informations

concernant une tentative d’OffrePublique d’Acquisition (OPA) surNew Mauritius Hotels Limited(NMH). Si initialement, ElysiumCapital Partners était considéréecomme une société de courtage, leChief Executive Officer (CEO) decelle-ci a tenu à apporter des préci-sions.Dans un courriel en date du 30

janvier 2016, Tevin Sithanen devait communiquer à BIZweek

qu’il voulait apporter une « correction» par rapport au terme « société decourtage » utilisé par notre rédaction.Le CEO explique que sa compagnieest une « boutique investment bankand corporate outfit. »Quoi qu’il en soit, il s’avère qu’Ely-

sium Capital Partners ne figure passur la liste des compagnies détenantune licence auprès de la Banque deMaurice (BoM). À notre requête, unesource officielle de la BoM devait faireressortir à BIZweek qu’aucune com-pagnie n’est autorisée à utiliser leterme « bank » – par rapport aux serv-ices offerts par la compagnie en ques-tion – si elle ne détient pas une licencede la BoM. Il nous revient aussiqu’une compagnie ne peut accepterdes dépôts faute d’une licence de laBoM.Nous avons également vérifié

auprès de la Financial Services Com-mission, où on nous a informésqu’Elysium n’est pas une de ses ‘li-

censees’ par rapport aux services men-tionnés sur le site web de la compag-nie. À savoir: le ‘debt advisory &refinancing’, l’‘equity fund raising’ et le‘corporate finance advisory’. Des informations qui nous amè-

nent à celles disponibles sur le siteweb elysium-africa.com, où TevinSithanen est présenté comme le fon-dateur d’Elysium Capital en juin2014, après que ce dernier a passétrois ans à Dublin, au sein d’IBI Cor-porate Finance, où il été consultantdans des transactions telles que des « trade sales, acquisitions, mergers, JVs,buy-outs, fundraisings, restructuringsand debt advisory mandates. » Il est aussi mentionné ceci, sur le

site web d’Elysium, ainsi que sur lapage Linked In de celle-ci : « Elysium seeks to combine its invest-

ment banking expertise with its networkof strategic partners to provide innova-tive and complete solutions to public,parastatal and private shareholders. Weoffer tailored financial advisory andcapital-raising services to individuals,

corporations and go-vernments inAfrica… »À partir des informations

disponibles au niveau du Registrar ofCompanies, nous avons constaté queles deux actionnaires d’Elysium Cap-ital Partners sont Tevindren Sithanenet Sanjeev Manrakhan. Au 30 juin2015, la compagnie avait enregistrédes profits de Rs 523, 082. L’activitéprincipale est décrite comme étant le‘management consultancy’, alors que la‘nature of business’ est mentionnéecomme étant le ‘financial advisory.’ Le‘business occupation’ de TevindrenSithanen est celui de ‘banker.’Sollicité pour une réaction, Tevin

Sithanen devait nous répondre àl’heure où nous mettions sous presse.Il devait nous déclarer qu’il n’était pasau courant qu’il ne pouvait pas utiliserle terme “bank” et ne le fera plus à par-tir de maintenant. Par rapport à sesautres activités, Tevin Sithanen estimeque puisqu’il offre des services commeles ‘Big 4’, il n’est pas nécessaire pourlui d’avoir une licence “as of now”.

TEVIN SITHANEN

RÉTROSPE

CTIVE

04 MARS 2016

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Après la publication, lasemaine dernière,d’une possible tran-saction boursière surles actions d’Ireland

Blyth Limited (IBL), sociétécotée en Bourse, nous nous in-téressons cette semaine à la com-position du conseild’administration des deux com-pagnies citées, c’est-à-dire GMLInvestissement Ltée et IBL. Dansles deux cas, on retrouve ArnaudLagesse (photo) en tant que CEOde GML Investissement, en tantque membre du conseil d’admi-nistration depuis mars 2015, eten tant que Chairman d’IBL. Ilest également membre du comitéde gouvernance d’entreprise desdeux compagnies. Soulignonsaussi que l’an dernier, il a éténommé Chairman du NationalCommittee on Corporate Gover-nance après le départ de Tim Taylor. Par ailleurs, IBL – considérée

comme le deuxième plus grandgroupe mauricien – contribue àhauteur de 56% au chiffre d’af-faires de GML Investissement,une holding d’investissement etune compagnie publique noncotée en Bourse. Arnaud Lagessedétient indirectement 16,63% deGML Investissement, tandis queBenoît Lagesse – qui a « stepdown » depuis environ deux se-maines – détient directement4,07%, et indirectement 5,25%

de la compagnie.Enfin, le rapport annuel au 30

juin 2015 de GML Investisse-ment Ltée fait la part belle à labonne gouvernance. La holdinga fait appel à des consultants spé-cialisés en matière de conseils engouvernance familiale pour rédi-ger une Charte Familiale. Celapermet de « distinguer la partieBusiness, pilotée par un Conseild’administration et l’Exécutif, de lapartie Famille, piloté par le Con-seil de Famille et le Bureau Fami-lial Mon Loisir Services Ltée »,puisque les compagnies familialessuscitent régulièrement des inter-rogations quant à la bonne gou-vernance. La compagnie exhorte aussi

ses directeurs à respecter et s’as-surer du respect des clauses de sa Constitution. « Quand ils in-

terviennent au niveau des autrescompagnies du Groupe, les di-recteurs de GMLI doivent respecterla Charte de déontologie boursière.À ce titre, ils ne sont autorités ni àdivulguer, ni à exploiter les infor-mations qu’ils détiennent. De plus,les Directeurs doivent respecter laréglementation concernant l’achatet la ventes [sic] d’actions cotées surle marché boursier. Tout Directeura également l’obligation de déclarerau Président du Conseil d’Admi-nistration de la Compagnie toutetransaction réalisée sur les titresd’une compagnie cotée du Groupe », y lit-on.

GML INVESTISSEMENT-IBL

Business, famille et le conseil d'administration

RÉTROSPECTIVE04 MARS 2016

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NComment se porte le secteurdu textile en ce moment? C’est une question à laquelle

il est difficile de répondre !C’est une industrie très com-pétitive. Il y a aussi beaucoupde pays compétiteurs. Disonsque Maurice n’est pas lemeilleur, mais étant donnéqu’on est à Maurice, et qu’onest des Mauriciens, il faut faireavec. Je crois tout de mêmequ’on y arrivera. L’important,c’est d’investir dans le person-nel, dans les équipements, et demonter en gamme.

NDernièrement, vous avez étédans l’actualité par rapportaux travailleurs étrangers. Leproblème a-t-il été totale-ment résolu ?Le souci dans tout cela est le

cadre. Cela fait plusieurs annéesqu’on fait venir des travailleursétrangers à Maurice, mais lecadre n’était pas défini. Je com-prends bien qu’il y a un prob-lème de chômage à Maurice. Jene pense pas que le gouverne-ment ait tort, mais peut-êtrequ’il n’est pas très bien ren-seigné. Il croyait que pour ré-soudre le problème du chômageà Maurice, il fallait serrer les visen ce qui concerne les tra-vailleurs étrangers. Ce n’estmalheureusement pas la solu-tion. On a donc fait desreprésentations. Cela a pris unpeu de temps, et il n’y a pasd’amertume. Je crois qu’aujour-d’hui le cadre est réglementé etdéfini. On est contents.

NAujourd’hui, (Ndlr : ven-dredi dernier lors de la céré-monie de ‘rebranding’ deMauritius Telecom) on estdans un cadre digital. Quel aété l’apport de la technologiedans l’industrie du textile ? Bien souvent, pour les

Mauriciens, moi inclus, on voitdes machines à coudrelorsqu’on parle du textile. Or, letextile, ce n’est plus que les ma-chines à coudre. Si un jour vous

avez l’occasion de visiter laCMT, aussi étonnant que celapuisse paraître, vous verrez quenous avons des outils de fabri-cation parmi les plus perfor-mants et les plus sophistiquésau monde. Ce n’est pas pourflatter la compagnie, mais c’estla qualité des investissementsqu’on a faits. Dans tous lessecteurs, il y a des avancéestechnologiques, et c’est cer-tainement le cas dans le textile.

NQuel investissement ces ou-tils ont-ils nécessité ?Si vous parlez de la filature

traditionnelle, cela coûte pra-tiquement Rs 800 millions,voire Rs 1 milliard. Mais en cequi concerne la filature que laCMT a installée, cela nous acoûté entre Rs 2,5 milliards etRs 3 milliards. C’est très cher !C’est la technologie, avec beau-coup de robotisation et d’au-tomatisation.

NNous dirigeons-nous vers unesituation où il faudra moinsde main-d’œuvre pour effectuer le travail ?Il faut comprendre qu’on est

arrivé très loin pour certainesopérations. Par exemple, à laCMT, vous avez des ‘forklifts’robotiques, donc sans chauf-feur. Un ‘forklift’ qui fait deskilomètres sur 60 000 mètrescarrés de bâtiment, qui partdans des entrepôts, qui monteen hauteur, qui prend unepalette de matière première etqui la dépose là où il faut. Toutest préprogrammé. Vous parlezau ‘forklift’ et il fait ce qu’il a àfaire. Voilà ce qu’on a aujour-d’hui, qu’on le veuille ounon…

NCela nécessite également un investissement…Énorme ! Certaines opéra-

tions sont remplaçables.D’autres opérations, non. Pourles machines à coudre, il fauttoujours des modistes et destailleurs.

NLe Premier ministre présen-tera le Budget en juin.Quelles sont vos attentespour le secteur du textile ?On ne demande pas à l’État

de venir de l’avant avec ungenre de ‘stimulus package’.Loin de là. Je ne pense pas quece soit bien que l’État vousdonne des fonds publics pourvotre projet privé. Ce n’est pascorrect. Ce qu’on demande,c’est plutôt de voir comment fa-ciliter les choses pour que lesentreprises puissent opérer dansdes conditions idéales. Je parledu port, de l’aéroport, des ser-vices administratifs au sein dusecteur public, de la politiquemonétaire, des intérêts ban-caires…

NQuelque chose par rapportaux travailleurs étrangers ?Pas nécessairement. Après les

dernières mesures qu’on a purationaliser, on ne peut pas seplaindre. On n’est pas là pourse plaindre tous les jours. Lecadre est maintenant définiquant à l’engagement des tra-vailleurs étrangers.

« Maurice n’est pas le meilleur dans le textile »

Il croyait quepour résoudre leproblème duchômage àMaurice, il fallaitserrer les vis ence qui concerneles travailleursétrangers. Cen’est mal-heureusementpas la solution.On a donc faitdes représenta-tions

FRANCOIS WOO, MANAGING DIRECTOR, CMT

Content que le problème des travailleurs étrangers ait été résolu et qu’un cadre ait été défini concernant leurembauche, Francois Woo soutient néanmoins que Maurice n’est « pas le meilleur » en matière de textile.Mais les investissements de la Compagnie Mauricienne de Textile (CMT) dans la technologie prouvent qu’il atoujours foi dans le textile mauricien. Pour ce qui est du Budget, l’homme d’affaires, qui a parlé à BIZweek levendredi 25 mars à l’occasion du rebranding de Mauritius Telecom, souhaite que des mesures soient prisespour surmonter les difficultés administratives

RÉTROSPE

CTIVE

01 AVRIL 2016

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Cela fait sept ans que les dé-tenteurs de polices d’assu-rances de BAICO (BritishAmerican Insurance Com-pany Limited), incorporée

aux Bahamas en 1920 et filiale de CL Fi-nancial Ltd (basée à Trinidad et Tobago),attendent de percevoir leur argent. Pourcause : BAICO a été placée sous adminis-tration judiciaire en 2009 suite à des pro-blèmes de liquidité. « The Company isinsolvent », selon les autorités des Ba-hamas. Ce problème concerne égalementplusieurs autres juridictions – Antigua,Grenade, Montserrat, St Kitts & Nevis,St Lucie, St Vincent & les Grenadines –où la compagnie avait des opérations. Coïncidence ou pas, la firme KPMG à

Maurice affirme avoir tiré la sonnetted’alarme quant à l’état financier dugroupe BAI dès 2009… Face à la nature complexe du pro-

blème, le Judicial Manager – qui n’estautre que KPMG – a récemment publiéun communiqué pour informer les ‘poli-cyholders’ qu’une nouvelle législation a étédéveloppée en collaboration avec tous lesgouvernements concernés pour que laBAICO puisse proposer un « Plan ofArrangement » aux détenteurs de policesd’assurances.« Given the multi-jurisdictional nature

of this matter, it is the opinion of the Judi-cial Managers that there is no consistentprocess currently available to allow for pay-ments to be made to policyholders on a coor-dinated and consistent basis across the ECterritories. As a result, the Judicial Managersin conjunction with the Judicial Managerin the Bahamas, have developed new legis-lation with the relevant governments in theregion to be implemented, specifically toallow BAICO to propose a “Plan ofArrangement” to its policyholders.« This legislation, if it can be enacted

quickly, will provide a mechanism (thePlan) for a payment to be made to insurancecreditors in a much reduced time frame thanwould otherwise be the case.« The Plan will be a Court driven

process, which will require approval of theCompany’s creditors, and will allow the Ju-dicial Managers to make a distribution ofthe remaining assets of the Company on aconsistent basis across the region », faitressortir KPMG. Comment la BAICO en est-elle arrivée

là ? Dans une correspondance, adresséedébut mars 2016 aux ‘policyholders’n’ayant pas encore reçu leur argent, le Ju-dicial Manager explique :

• « It quickly became apparent tothe Judicial Managers, following their ap-pointments in 2009 that the company’s fi-nancial position had significantlydeteriorated: The Company’s unaudited bal-ance sheet as at 30 June 2009 had shownassets of EC$920 million and liabilities ofEC$1.35 billion. »• « To improve prospects of recovery

for policyholders in the period immediatelyfollowing their appointment, and with theassistance of the Eastern Caribbean CoreCommittee, the Judicial Managers deve-loped a solution to create a new company(NewCo). This NewCo was to have beencapitalised with funds from the EasternCaribbean Monetary Union, independentinvestors and a significant injection of fundsfrom the Government of Trinidad & Tobago(“GORTT”). NewCo was to assume the li-abilities of BAICO and the prospects of re-covery for policyholders, whilst not receiving

anything like a payment in full, would havebeen enhanced. Unfortunately, after 18months of work, the funding for the solutiondid not materialise, principally due to the withdrawal of certain key financial sup-port, and the NewCo solution was discon-tinued. »• « Following the withdrawal of fi-

nancial support for the NewCo solution, theJudicial Managers and the EasternCaribbean Core Committee developed asubsequent plan to use remaining Govern-ment funding to support a transfer ofBAICO’s traditional life business to Sagicor,a highly respected insurance provider oper-ating across 19 countries in the Caribbean aswell as in the UK and US. The transfer hasresulted in 15,688 life and pension policieswith an actuarial liability of approximatelyEC$100 million being transferred to Sagi-cor and the policyholders having their fullpolicy value restored through funding from

the EC Governments. »• « The Judicial Managers have

commenced litigation in various jurisdic-tions seeking to recover amounts due toBAICO as well as commencing actionsagainst former office holders of the companyfor breach of duty. »• « It is estimated that some 20,000

policyholders across the region were impactedby the company's collapse. So far some pay-outs have been made to claimants who heldpolicies of up to $30,000. »

Il n’y a pas qu’à Maurice que legroupe BAI fasse appel à la firmed’audit KPMG. À Maurice, KPMG apendant longtemps été l’auditeur dudésormais défunt groupe. La firme aété sous les feux des projecteursaprès l’éclatement de l’affaire BAIcar on lui reprocherait de n’avoir pastiré la sonnette d’alarme plus tôtconcernant les résultats financiers dugroupe. On fait ressortir par la suite queKPMG avait, dans une présentationd’audit au sein du groupe, signaléque le groupe serait en « banquer-oute depuis 2009. »Pour ce qui est de BAICO aux Ba-hamas, c’est la ‘Insurance Commis-sion’ qui a placé la compagnie sousadministration judiciaire et a nomméJuan (John) M. Lopez, de la firmeKPMG, Judicial Manager. Ce derniera pour mission de trouver des solu-tions pour que les clients de BAICOsoient remboursés. Un peu à l’imagede ce que la firme BDO a pour tâched’effectuer en ce moment à Maurice.

LA BAI ET SON ÉTERNELLE KPMG

Les ‘policyholders’ de BAICO Bahamas attendent depuis 2009

ADMINISTRATION JUDICIAIRE

RÉTROSPECTIVE01 AVRIL 2016

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1996. C’est en cette année quela Mauritius Cooperative Cen-tral Bank (MCCB) est mise enliquidation. « In April 1996,the BOM formally closed the

Mauritius Cooperative Central Bank Ltd(MCCB), which had been experiencing fi-nancial problems for some years and hadbeen placed into receivership in 1994 »,fait ressortir un document du Fondsmonétaire international sur les « RecentEconomic Developments and Selected Is-sues » en 1997. Pat Fong, un des Part-ners de la firme d’audit Kemp ChatterisDeloitte & Touche, en devient alorsl’administrateur. « All of MCCB’s depositors were paid

off at a final cost to the BOM of nearly Rs400 million, including the recovery of as-sets amounting to about Rs 300 million »,lit-on dans le document. Pourtant, vingtans après, la liquidation de l’ex-MCCBn’est pas encore complétée. La raisonprincipale : un des clients de cettebanque, à savoir Quality Soap Limited,a intenté à son tour un procès à laBanque de Maurice (BoM). Cette dernière fait d’ailleurs, année

après année, une provision de Rs 100millions dans ses comptes, à en croire sesrapports annuels. On y lit toujours cesmêmes lignes : « The provision relates tothe liquidation of the MCCB Limited.Under the MCCB Limited (Liquidation)Act 1996, the Bank may make additionalfunds available to the liquidator of MCCBLimited where the liabilities of the MCCBLimited exceed the proceeds from the real-isation of its assets. The li-quidation ofMCCB Limited is still in progress. »C’est d’ailleurs ce paragraphe qui a

piqué notre curiosité. Sur quel obstaclebute le processus de liquidation?Pourquoi, vingt ans après, se poursuit-iltoujours ? Un préposé de la Banque de Maurice

explique que c’est un long processus, caril a fallu attendre que les personnes quiavaient contracté un emprunt de laMCCB le remboursent. Cela s’est fait aufil des années, mais il s’avère qu’un desclients refuse de payer. « Le monsieur amême eu recours au Privy Council. Donc,ce cas est toujours ‘pending’ et se poursuiten cour. Si je me souviens bien, il doit rem-bourser entre 5 et 6 millions de roupies à laMCCB. »

Pour faire avancer les choses, le li-qui-dateur avait choisi de saisir ses actifs,mais cela n’a pas plu au client en ques-tion. Il a donc intenté un procès à laBanque de Maurice, lui réclamant desdommages de plus de Rs 50 millions. Ce client n’est autre que Quality

Soaps Limited. Le PDG, Arjoon Cal-chand, s’était déjà livré – dans le passé –à une bataille légale contre la Develop-ment Bank of Mauritius (DBM). Ar-joon Calchand avait fait une demanded’emprunt auprès de la DBM en 1983,à hauteur de Rs 1,2 million, suivi d’unenouvelle demande en 1987. Vu que laDBM prenait beaucoup de temps pourconsidérer sa demande, il s’est tournévers la MCCB Limited et a poursuivi laDBM.Il a cependant été débouté par le juge

Asraf Caunhye dans un jugement renduvers la fin de 2011. Selon le juge, ArjoonCalchand n’avait pu établir que labanque avait commis ce qu’il lui re-prochait. Autre fait intéressant, selon le préposé

de la BoM, le liquidateur Pat Fong – quiest désormais à la retraite – perçoit tou-jours un ‘standing management fee’pour veiller à l’aboutissement du casMCCB. Pour ce qui est de la provision de Rs

100 millions dans les comptes, le hautcadre de la Banque centrale l’expliqueainsi : « Si demain Quality Soaps Limited

gagne le procès intenté à la BoM, nous de-vrons le dédommager. C’est de là que nousaurons l’argent. On reste aussi sur nosgardes car, des fois, certains héritiers d’an-ciens dépositaires de l’ex-MCCB sortentbrusquement de leur sommeil et réalisentque leurs parents avaient un compte à laMCCB et n’ont pas été remboursés. Il fautdonc faire provision pour ce genre de situ-ation. »Toutefois, Arjoon Calchand n’est pas

le seul qui reste à rembourser son em-prunt. L’ex-MCCB, selon les comptesdu gouvernement (pour l’année 2014,par exemple), avait emprunté la sommed e Rs 81,880,000 mais n’en a rembourséqu’une infime partie. Elle doit toujours Rs 81,308,000 après avoir rembourséenviron Rs 572,000. Les intérêts dus ontatteint Rs 61 millions pour la période

1997 à 2014.Pour rappel, la mise en liquidation de

l’ex-MCCB a donné naissance à la Mau-ritius Post and Cooperative Bank(MPCB), qui est née de la fusion entre la

New Co-operative Bank Ltd (NCB) etla Post Office Savings Bank. L’annéedernière, la MPCB a fusionné avec laNational Commercial Bank (ex-BramerBank) pour devenir la MauBank.

L’affaire MCCB toujours non résolue 20 ans après

LIQUIDATION

Année après année, les comptes de la Banque de Maurice font provision de Rs 100 millions rien que pour la…Mauritius Cooperative Central Bank (MCCB). C’est en 1996 que cette banque a été mise en liquidation, suivantla MCCB Limited (Liquidation) Act 1996, et sous la houlette de Pat Fong, alors Partner au sein de la firme d’au-dit Kemp Chatteris Deloitte & Touche. Or, vingt ans après, le cas de liquidation n’est pas encore résolu, car un

client poursuit toujours la Banque de Maurice

RÉTROSPE

CTIVE

22 AVRIL 2016

Page 11: «L 2016 - Bizweek...d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années d’expérience. En tant que « main contractor », la compagnie, dont le Mana-ging Director

Ce n’est pas un « leak », mais une liste compilée par un magazine britannique à partir des données du Land Registry après avoir invoqué la Freedom of Information. Cette liste de propriétés, couvrant la péri-ode 1999 à 2014, suggère qu’elles ont été enregistrées à travers des compagnies « offshore » à Maurice. Des noms connus à Maurice y figurent

En 15 ans, près de 2 782 pro-priétés britanniques ont étéenregistrées à Maurice. Com-ment ? À travers des « com-pagnies offshore »

principalement, dont des boîtes localesde renom. La liste dont nous sommes enpossession, qui concerne des propriétésse trouvant dans plusieurs quartiers chicsdu Royaume-Uni, comprend des don-nées compilées entre 1999 et 2014. Lesprix de certaines de ces propriétés sontaffichés, et la valeur totale à l’achat at-teint presque 400 millions de livres ster-ling, soit 20 milliards de roupies !Il y a des compagnies dont les noms

reviennent souvent. Par exemple, Wal-lace Properties Limited a enregistré, àelle seule, 2 255 propriétés. L’adresse en-registrée de cette compagnie offshore àMaurice est International Management(Mauritius) Ltd, Les Cascades Building.D’autres compagnies comme GroomeProperties Limited ou New Miami Hol-dings Limited ont enregistré entre 13 à15 propriétés. Groome Properties Li-mited a son siège à The Catalyst àEbène, et New Miami Holdings estgérée par GMG Trust Ltd, sise à la New-ton Tower. Nous avons effectué des recherches au

niveau du Registrar of Companies quantà ces compagnies et là, on nous a infor-més que ces données ne sont pas du do-maine public, puisqu’il s’agit decompagnies offshore. Afin de pouvoiravoir accès aux détails de ces compa-gnies, une lettre d’autorisation de laManagement Company locale agissantpour ses clients britanniques est obliga-toire. Loin de dire que notre secteur off-

shore est opaque, ou encore pas assez

transparent, mais le fait que ces infor-mations ne sont pas accessibles à tout lemonde laisse se développer une percep-tion qui pourrait être négative. D’où,peut-être, toute l’importance d’intro-duire une Freedom of Information Actau plus vite pour assainir l’image denotre secteur du global business auxyeux de la communauté internationale.Rappelons d’ailleurs que les données decette liste ont été obtenues en évoquantla Freedom of Information Act britan-nique. Il est en effet bon de savoir que cette

liste de 2 782 propriétés et compagniesn’est pas le fruit des recherches deBIZweek, mais d’une publication britan-nique, Private Eye, ce qu’omet de direune autre publication locale qui prétendêtre en possession de la liste, sans révélerla source qui a publié les données.Le but de cet article n’est pas de dire

que la pratique est louche ou illégale.Mais la période mentionnée est peut-être révélatrice par rapport au fonction-nement de notre système… Noussommes souvent montrés du doigtcomme étant un pays abritant des multi-nationales capitalistes qui privent beau-coup de pays de revenus importants envenant cacher leurs profits ici, où ilsn’ont aucune opération. Nous vous proposons (Ndlr : voir

tableau) des noms locaux qui sont déjàconnus sur le territoire mauricien, et quifigurent sur la liste. Il est bon, à ce sujet,de noter les détails suivants : a. Curatus Trust Company (Mauritius)

Limited – est une compagnie de ges-tion établie à Maurice depuis 2001 etdont le siège est au Harbour FrontBuilding.

b. Medine Properties Limited – est gérée

par la société de gestion SchindlersTrust Mauritius Limited sise au Me-dine Mews. Cela peut créer une con-fusion sachant qu’à Maurice, nousavons « Medine Property » et non « Medine Properties ».

c. The Four Elements PCC – était géréepar Belvedere Management Limited.En octobre 2014, la Financial Ser-vices Commission avait émis un « warning » à l’encontre de cette com-pagnie détentrice d’une Category 1Global Business Licence. En juillet del’année dernière, Mushtaq Oosmanet Rajeev Basgeet ont été nommés « joint administrators » de The FourElements PCC et Lancelot GlobalPCC. Le tout était lié à une enquêtede la police de la City of London surun Ponzi Scheme de plus de 100 mil-lions de livres sterling.

d. Imara Trust Company (Mauritius)Limited – est une ManagementCompany sise à Ebène, qui a PreetamPrayag comme CEO, et GaryKillmister et Rajeev Sookur commedirecteurs.

e. Investec Trust (Mauritius) Limited – ason siège à Ebène. En février 2014, legroupe Salamanca (enregistrée auRoyaume-Uni) a fait l’acquisitiond’Investec Trust de l’Investec BankPLC.

f. Compagnie Mauricienne de TextileLtée – appartient à l’homme d’af-faires François Woo, mais n’est pasune compagnie offshore.

g. Frontiere Finance Limited – est une « licensed offshore management com-pany » sise au Medine Mews à Port-Louis, et avait pour fondateur etManaging Director, Rory Kirk.

h. MATCO Limited – est fondée en

2005 par Peter de Putron. La sociétése trouve à Ebène.

i. Air Mauritius Limited – est la com-pagnie nationale d’aviation.

j. Rockcastle UK Property SPV Limited– est gérée par la compagnie de ges-tion (Management Company) Inter-continental Trust Limited, qui setrouve à Ebène. On ne sait pas toute-fois si cette compagnie est liée àRockcastle Global Real Estate Com-pany Limited qui est cotée sur laBourse de Maurice.

[NOTE : Pour la liste complète, consultez le site ]

« Selling England (and Wales) by thepound. » C’est sous ce titre qu’a parul’article de Private Eye. Le magazinebritannique a démarré ce travaildepuis septembre 2015, et a mêmecréé une « online map » de ces pro-priétés britanniques « acquired byoffshore companies from 1999 to2014, showing the address, the off-shore corporate owners (some havemore than one) and, where available,the price paid. » Le magazine précise que ces don-nées ont été compilées « followingFreedom of Information requestsfrom Private Eye. »Elles ne concernent d’ailleurs pasque Maurice. « Among the propertieswere 20,590 acquired by companiesregistered in Jersey, 12,061 in the Isleof Man, 11,536 in Guernsey, 2,782 inMauritius, 2,657 in Gibraltar, 1,963 inPanama and 1,245 in the Cayman Is-lands. But the most popular locationfor registering a property companyoffshore, with 22,155 in the period,was that convenient financial centreof… the British Virgin Islands. »

CE QUE DIT PRIVATE EYE

2 782 PROPRIÉTÉS BRITANNIQUES ENREGISTRÉES À MAURICE ENTRE 1999 ET 2014

RÉTROSPECTIVE29 AVRIL 2016

Page 12: «L 2016 - Bizweek...d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années d’expérience. En tant que « main contractor », la compagnie, dont le Mana-ging Director

Les résultats des dix dernièresannées d’United Docks Li-mited sont comparés auxpromesses faites en 2006.D'où l'émergence de certaines

interrogations par rapport à, par exem-ple, le fait que la compagnie a distribuédes dividendes en une seule occasion en10 ans. Les actionnaires en général sont-ils mieux lotis sur le plan de la valeur?Etat des lieux. De juillet à octobre 2006, le pays a

été témoin d’une des ‘boardroom battles’les plus médiatisées. Entre la directionen place à l’époque, et un nouveau venuen la personne de Horus Ltée, qui avaitacheté environ 18,27% des actions pourun montant supérieur à Rs 200 millions,les actionnaires de United Docks Ltd,pris en étau, ont été appelés à voter. Ré-sultat de cette bataille : l’ancienne direc-tion a été appelée à prendre la porte etun nouveau board s’est installé. Cette année est la dixième depuis que

le ‘joint-venture’ Horus Ltée et HarelFrères Ltd (Ndlr : qui est maintenant con-nue comme Terra Mauricia Ltd) a « prisle contrôle » d’United Docks Ltd (UDL).

LA BATAILLE DE 2006Le point de départ de cette bataille est

lié au refus d’United Docks Ltd qu’Ho-rus Ltée – société appartenant àl’homme d’affaires Dominique Galea –soit représentée au sein du conseil d’ad-ministration de la compagnie. HorusLtée aurait réclamé 7 des 12 sièges (soitle contrôle) du board d’United Docks. Dans un communique émis par UDL

le 15 septembre 2006, on lit ceci : « On13 July 2006, Mr Jean Piat, The Chair-man of United Docks Ltd, met MessrsCyril Mayer and Dominique Galea of

Horus Ltee. At the meeting, Mr Piat wasasked to assist them in getting the majoritycontrol of the Board of Directors on thebasis that Horus Ltee was in the process ofacquiring 18,27% of the equity of UDL.As a matter of principle and in line withGood Governance practices, the request toobtain the control of the Board by a mi-nority shareholder was not accepted as theBoard has a fiduciary duty towards allshareholders equally. However, both Mr D.Galea and Mr C.Mayer were offered twoseats on the board. This offer was subse-quently declined by them. »La même démarche auprès du Chief

Executive du groupe UDL, en août dela même année, n’avait déjà rien donné.Le nouvel actionnaire n’avait, à ce mo-ment, d’autre choix que de mener unecampagne pour « faire respecter un desdroits fondamentaux des actionnaires »d’United Docks, qui est la « démocrati-sation d’un board en fonction de l’action-nariat réel de cette dernière ».Dans sa « Lettre aux Actionnaires » en

septembre 2006, Horus Ltée réplique àUDL :« Le Président nous ayant proposé seule-

ment deux sièges sur douze, nous n’avonspas accepté cette offre car nous étions d’avisque, détenant 18,27% du capital de lacompagnie, Horus pouvait légitimements’attendre à mieux que ces deux sièges. Pourinformation, les 10 directeurs dont nousdemandons le remplacement détiennentcollectivement moins de 1,2% du capitalde UDL. »De ce fait, Horus Ltée convoque une

assemblée générale spéciale, le 17 octo-bre 2006, pour que les 1 700 action-naires votent en faveur d’un nouveauboard ; et donc que dix des douze di-recteurs du conseil d’administration en

Lors de son introduc-tion en Bourse en1991, l’action d’UnitedDocks Limited a dé-marré à Rs 20,10 pouratteindre Rs 131 enaoût 2006. Le prix acependant baisséaprès que le nouveauconseil d’administra-tion s’était installé enoctobre 2006.

L’ACTION EN BAISSE

Le nouveau board a-t-il tenu parole ?

UNITED DOCKS LTD - 10 ANS APRÈS

La semaine dernière, la Cour suprême a annoncé sa décision. Elle n’a pas accédé à la demande de révision ju-diciaire d’United Docks Ltd, qui estimait ses droits lésés car incapable de développer ses terres dans les envi-rons de la ‘buffer zone’ établie autour de l’Aapravasi Ghat. Cette révision judiciaire contestait l’introduction dunouveau plan d’urbanisation de Port-Louis. Mais quand on évoque United Docks, on se rappelle surtout la‘boardroom battle’ qui a fait rage pendant plusieurs mois en 2006. Une nouvelle direction avait finalement

« pris le contrôle ». Dix ans après, quelle évaluation peut-on faire du nouveau board ?

RÉTROSPE

CTIVE

29 AVRIL 2016

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place à l’époque soient remplacés. Lesdeux directeurs qui sont appelés à restersont les représentants des sociétés quiont vendu leurs actions à Horus Ltée, àsavoir Promotion and Development(PAD) et Anglo Mauritius AssuranceSociety Ltd. D’autres raisons ont aussi poussé

Horus Ltée dans sa démarche. À savoirle fait que « les dividendes n’ont pas évoluédepuis sept ans », étant de Rs 2.10 par ac-tion par an, et que les « Profits on Ordi-nary Activities ont baissé de moitié entre2001 et 2005 », passant de Rs 22 mil-lions à Rs 10 millions. Mais UDL s’appuie sur sa perfor-

mance boursière et sur les projets réal-isés et en chantier pour convaincre lesactionnaires que leurs investissementsont été bien gérés. UDL rappelle ainsique le titre coté sur le marché officiel n’acessé de progresser, passant de Rs 20.10lors de son introduction en 1991, à Rs131 en août 2006.

LA VISION DU NOUVEL ACTIONNAIREAlors que la compagnie lui reproche

de n’avoir aucun ‘Business plan’ pourl’avenir d’UDL, Horus Ltée fait parveniraux actionnaires, vers la fin de septembre2006, une correspondance présentant sastratégie de développement d’UDL encas de victoire. Elle entend mettre l’accent sur « la

bonne gouvernance » et assurer « une plusgrande transparence ». Elle souhaite aussifaire « réévaluer les actifs de la compagnieafin que le bilan reflète la valeur réelled’UDL », envisage une « réduction descoûts opérationnels » et parle d’établir unepolitique de dividende qui soit « share-holder friendly ». On peut ainsi lire, dans la « Lettre Aux

Actionnaires » d’Horus Ltée, les objectifssuivants du nouveau board s’il était élulors de l’Assemblée générale spéciale :1. Proposer aux actionnaires un projet de

constitution, établi selon les dispositionsde la ‘Companies Act 2001’ ;

2. Prendre les mesures nécessaires pour seconformer au ‘Code of Corporate Gov-ernance for Mauritius’ et assurer uneplus grande transparence ;

3. Faire réévaluer les actifs de la compa-gnie afin que le bilan reflète la réalitéde la valeur de UDL ;

4. Travailler en priorité à redynamiser lagestion de la compagnie et à faire pro-gresser les résultats en réduisant les coûtsopérationnels, en s’assurant de l’appli-cation des nouvelles dispositions de la‘Landlord & Tenants Act’ et en aug-mentant les revenus des biens immo-biliers de la compagnie ;

5. A court terme, analyser le portefeuilled’investissement, réaliser les participa-tions non essentielles et distribuer lemontant obtenu sous forme d’un divi-dende exceptionnel aux actionnaires ;

6. A court et moyen termes, établir un planconcernant les biens immobiliers de lacompagnie afin de les va-loriser aumieux et d’en faire profiter les action-naires. Malgré les réserves expriméesplus haut à ce sujet, le projet actuel seraexaminé en profondeur, ainsi que sonfinancement, et une décision sera priseen fonction des meilleurs intérêts de lacompa-gnie ;

7. Etablir une politique de dividende quisoit ‘’shareholder friendly’’. Le tout devant avoir un impact im-

portant sur la valeur de l’action quipourrait augmenter sensiblement.

QU’EST-CE QUI A CHANGÉ ?Pendant cette bataille, UDL publie

ses comptes au 30 juin 2006. Les profitsont baissé. Le chiffre d’affaires est passéde Rs 30 millions à Rs 17,8 millions, etles profits avant impôts ont chuté de Rs338 millions à Rs 128 millions. Le dé-ficit de trésorerie s’est aussi aggravé, pas-sant de Rs 10 millions en 2005 à Rs58,8 millions en 2006. Après la « prise de contrôle » par Horus

Ltée, les affaires se sont-elles améliorées? Entre 2006 et 2007, le ‘net profit’ du

groupe passe de Rs 133 millions à Rs422 millions en raison d’une « fair valueof investment properties ». La tendance esttoujours positive en 2008 avec des prof-its de l’ordre de Rs 153 millions. Maisles choses commencent à se dégrader àpartir de 2009. Cette année-là, UDL en-registre des pertes de Rs 29,4 millions. Idem en 2012. UDL fait des pertes

de Rs 10,1 millions contre des pertes deRs 9,9 millions en 2011. « The high fi-nance costs of Rs 15,2 million remain aconcern and to reduce the interest expenses,the Group is considering selling some of itsnon-core assets », fait ressortir le conseild’administration. Le même scénario se répète en 2013. « For the year under review, the Group

has incurred a loss of Rs 7,1m against a lossof Rs 10,2m last year. […] The high fi-nance costs of Rs 14,8m remain a concernand to reduce its interest payable, theGroup is considering selling some of itsnon-core assets », explique le board. L’année suivante, UDL enregistre de

nouvelles pertes. Pour 2014, elless’élèvent donc à Rs 5,5 millions, avec des« high finance costs » de Rs 14,8 millions. Mais en 2015, la situation financière

d’UDL s’est améliorée. Le Groupe a en-registré des profits à hauteur de Rs 54,3millions « due mainly to an increase of Rs65.9 m in fair value of investment prop-erties. »Qu’en est-il des dividendes ? Ce sujet

particulier a été l’un des chevaux debataille d’Horus Ltée, qui reprochait àl’ancienne direction que les dividendesn’avaient pas évolué depuis sept ans. En 2007 et 2008, les actionnaires

d’United Docks Ltd avaient eu droit àdes dividendes respectifs de Re 1 et Re 1,20 par action. Mais à partir de2009, ils n’ont rien eu en termes de div-idendes. Dans les rapports annuels de2012 à 2015 – malgré des profits l’andernier – on lit les phrases suivantes : « Regretfully, the cash flow situation has not permitted the distribution of divi-dends » et « The Board does not recom-

mend the payment of any dividend for theyear under review. »

ET LES PROJETS ? À l’époque de la « Boardroom battle »,

l’ancienne direction envisageait un pro-jet immobilier à long terme au coût deRs 1,9 milliard pour la première phaseseulement. « Ce projet immobilier am-bitieux pourrait être lourd de conséquencespour la compagnie », avançait Horus Ltéecomme argument. Cette dernière devaitpromettre aux actionnaires une étude enprofondeur dudit projet afin de con-naître sa viabilité. Il semblerait, au final,qu’il ait été mis de côté. Bien que possédant des terres au Cau-

dan, à Trou-Fanfaron, aux Cerne Dockset à la rue Farquhar, United Docks Ltdne se serait pas lancée dans de gros pro-jets ces dernières années. Aucune men-tion n’en est faite dans les rapportsannuels de 2012 à 2014.Celui de 2015, cependant, est dif-

férent. « Under the impetus of the new man-

agement, United Docks is now positioningitself as a key player in real estate develop-ment activities with two main areas offocus, namely warehousing & logistics andmixed use developments. Discussions havealready been initiated with relevant au-thorities and preliminary proposals havealready been submitted.« United Docks Ltd is considering the

development of an integrated logistics parkin Trou Fanfaron. This will involve a com-plete revamp of existing old warehouses inTrou Fanfaron and the construction ofmodern, state-of-the-art infrastructure toprovide a full value chain solution to op-erators in logistics, distribution and seafoodindustries. Furthermore, a mixed-use de-velopment project is presently under con-sideration in Caudan.« I have no doubt that we will shortly

see the materialisation of a few projects ofUnited Docks Ltd », explique DominiqueGalea, président du conseil d’adminis-tration du groupe.

RÉTROSPECTIVE29 AVRIL 2016

Page 14: «L 2016 - Bizweek...d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années d’expérience. En tant que « main contractor », la compagnie, dont le Mana-ging Director

NL’arbitrage coûte cher et n’est pas ac-cessible à tout le monde. Est-il de-venu, généralement parlant, unbusiness comme les autres ? Il est vrai que l’arbitrage coûte de l’ar-

gent. C’est naturel. Il faut payer les arbi-tres et les hommes de loi. Mais ce n’estpas cela qui est important dans l’arbi-trage. Premièrement, c’est surtout pourles ‘areas of practice’ spécialisés. Ainsi,lorsqu’on a un problème d’aviation ouun problème très complexe de pharma-ceutique, on va chercher le spécialistepour être l’arbitre d’un litige. Ainsi, ce n’est pas une question de

coût, mais une question de spécialiste etde rapidité. À ce moment-là, et dans uncontexte international, puisqu’on parlede l’arbitrage international, il faut bienchoisir la juridiction, le droit, commenton va régler les disputes… On chercheun terrain neutre, mais bien souvent, lacour n’a pas la juridiction.Si demain un Sud-Africain et un

Américain se retrouvent au centre d’unlitige et choisissent une Cour maurici-enne pour le régler, on n’a pas la juridic-tion pour le faire. Par contre, à travers l’arbitrage, on

peut le faire. Ensuite, lorsqu’il y al’‘award’ de l’arbitre, les méthodes d’ap-plication (enforcement) sont totalementdifférentes de celles d’une cour, parcequ’avec la Convention de New York, onpeut l’appliquer dans tous les pays, alorsque la cour, elle, est limitée.

NL’arbitrage n’est donc pas un business ? Ah, jamais ! C’est une forme de jus-

tice. La justice ne peut pas être un business.

NC’est un article paru dans le New YorkTimes, l’année dernière, qui le dit. Ilparlait de l’arbitrage en général etsoutenait que de plus en plus de com-pagnies mettent des clauses d’arbi-trage dans les contrats d’emploi… Il ne faut pas confondre. Il y a des

contrats d’adhésion, comme on les ap-pelle, où des grosses compagnies aéri-ennes ou maritimes, entre autres,inscrivent des clauses types comme desclauses d’arbitrage et lorsque litige il y a,cela doit être réglé dans des centres d’ar-bitrage qui coûtent très cher, car stipulédans les clauses. Ce qui fait que les petits ‘claims’ n’en

valent pas la peine, car trop cher. Çac’est de l’abus.

NPour revenir à l’arbitrage interna-tional, quel est le problème qui sepose par rapport à l’Afrique ?Il n’y a rien qui cloche par rapport à

l’Afrique. Comme je vous l’ai dit, l’arbi-trage est un domaine extrêmement spé-cialisé. Je ne parle pas de l’arbitre, maisc’est le sujet qui va aller en arbitrage quiest spécialisé. Ce qui va aller en arbitrage, par rap-

port à l’Afrique, ce sont les investisse-ments étatiques, des investissementsdans d’autres pays ou avec un partena-riat Privé-État… La nature du litige estdonc très spécialisée. L’Afrique a toujours été le pays pauvre

dans ces expertises. Elle a bien souventeu affaire à des expertises internationales,et celles-ci ne sont pas à Maurice, ni enAfrique.

NLe juge Yusuf, de la Somalie, a plaidépour une relocalisation de l’arbitrageen Afrique, après des années de délo-calisation vers d’autres terres.Partagez-vous son point de vue ? J’ai trouvé que son message était non

seulement bienvenu, mais c’est leressenti de toute l’Afrique. Je ne parlepas de 100% de l’arbitrage, mais il estgrand temps qu’une grosse partie del’arbitrage revienne en Afrique. C’est ungros désavantage pour les Africains dedevoir aller se battre en Europe. Il fautun ‘level playing field’ et c’est très im-portant de relocaliser l’arbitrage.

NToujours au niveau de l’Afrique,Maurice souhaite devenir le centreinternational d’arbitrage du conti-nent. Mais d’autres pays africains sepositionnent également. Commentfaire face à cette compétition ?Je ne crois pas que ce soit une com-

pétition. Naturellement, tous les centresvoudraient avoir du succès. Or, les cen-tres africains ne se battent pas entre eux,mais contre d’autres centres comme Sin-gapour, Dubaï, Londres, New York,Bruxelles… Toujours est-il qu’il existe une grosse

confusion. On confond toujours entrele centre arbitral et là où est fait l’arbi-trage, soit le lieu géographique. Vouspouvez avoir ce qu’on appelle le « siège »de l’arbitrage à Maurice, mais on va

faire l’arbitrage au Malawi. C’est lerégime juridique qui va tourner autourqui est important. Les litiges qui ontlieu à Maurice ne peuvent pas être réglésici. On doit le faire ailleurs. Toutcomme les litiges qui surgissent enAfrique du Sud vont être résolusailleurs. Donc, c’est bien d’avoirplusieurs centres qui se complètent.Nous avons la chance d’être bilingues,d’être un centre hybride, alors que cer-tains centres sont purement anglais oufrançais. Tout cela joue aussi en notrefaveur.

NIl y a aussi la question de transparencelorsqu’il s’agit d’arbitrage. Commenteffectivement assurer cela ? Il existe deux écoles de pensée, si je

peux dire. D’abord, Maurice est si-gnataire de la Convention des NationsUnies sur la transparence. Il n’empêchequ’il existe des arbitrages qui sont confi-dentiels. C’est le propre de l’arbitrage. Ily a des instances où la confidentialité esttrès importante aussi, par exemplelorsqu’il y a des litiges concernant desprix ou des patentes ou des inventions.Si on dévoile tout, on n’est plus protégé.Je dirais donc que tout dépend de la na-ture du litige. Quand on parle de trans-parence, on pense souvent aux traitésbilatéraux entre l’État et le secteur privé.Les traités sont là pour protéger l’in-vestisseur privé contre l’État, qui a un

pouvoir extraordinaire dans son pays.Là, il faut de la transparence.

NLors de la conférence sur l’arbitrageinternational, on a beaucoup parlé dusupport qu’offrent les Cours na-tionales à l’arbitrage. Est-ce le cas à Maurice ?Certainement ! Nous avons une loi

spéciale et des juges spéciaux qui ont euun entraînement spécial. Six juges sontdes ‘designated judges’. On a un régimespécial où toutes les affaires traitant del’arbitrage international doivent obliga-toirement aller devant la Cour suprêmeet trois juges. Maintenant nous avonsune jurisprudence extrêmement riche.On ne peut pas avoir un centre interna-tional d’arbitrage sans avoir une courqui le soutient.

NEst-ce à dire que Maurice est bienparti pour devenir un centre interna-tional d’arbitrage ?Je pense que oui, mais cela va pren-

dre du temps. C’est long. Même quandon met les clauses d’arbitrage main-tenant, les litiges viennent bien après.Heureusement ! Il faut créer la con-fiance, l’environnement et une fois queça commence… C’est un passage obligépour un centre financier. On ne peutpas avoir un tel centre sans une struc-ture internationale permettant de réglerles litiges. Ce n’est pas possible.

« L'arbitrage ne peut pas être un business »

Il partage le point de vue du juge Abdulqawi Yusuf, vice-président de la Cour internationale de Justice : il estgrand temps qu’une grosse partie de l’arbitrage revienne en Afrique. Thierry Koenig, Senior Attorney et di-recteur d’ENSafrica (Mauritius), est aussi d’avis que l’arbitrage, bien qu’il coûte cher, est une forme de justiceplutôt qu’un business, comme le croient certaines personnes

RÉTROSPE

CTIVE

13 MAI 2016

THIERRY KOENIG, SENIOR ATTORNEY ET DIRECTEUR, ENSAFRICA (MAURITIUS)

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En 2013, l’industrie sucrière-cannière représentait 1,8 % du produit intérieur brut (PIB), alors que la part de l’agriculture globale était de 3,2 % en 2013. Ce même secteur représentait 27,6 % du PIB en 1968. Mais lesplanteurs, petits et grands, ont tenu bon. Or, le quota sucrier tire à sa fin l’année prochaine. Quel nouveau visagele secteur affichera-t-il ?

«L’année 2017sera extrême-ment impor-tante. Nousapprochons de

la fin du quota sucrier. »C’est cequ’a déclaré Jacques d’U-nienville, Chief Executive Offi-cer (CEO) d’Omnicane,dimanche, à la cérémonie d’ou-verture de la coupe au AmmaTookay à Camp Diable. A la mi-mai, Patrick d’Arifat,

CEO d’Alteo, expliquait en cestermes à BIZweek le quota su-crier : « Pour l’instant, il y a unquota par rapport à la produc-tion betteravière en Europe. Avecla fin du quota en 2017, les genspourront planter la quantité debette-raves qu’ils veulent à partirde 2017. A partir de là, certainesgens disent que vu qu’il y auraplus de betteraves, donc plus desucre, on n’aura pas besoin dusucre de Maurice. »D’emblée, tous les acteurs

économiques concernés parl’industrie sucrière – qu’on ap-pelle désormais « industrie can-nière » - sont d’accord sur unpoint face au vent de change-

ment qui frappera le secteur en2017 : il faut trouver d’autressolutions. Comment y parveniret que faire ?, c’est une toutautre histoire. Dimanche, Jacques d’U-

nienville a laissé comprendrequ’une solution serait de setourner vers l’Afrique. « Mau-rice est membre de la SADC etdu COMESA. Nous aurons deplus en plus d’opportunités pourmieux intégrer ces marchés. Il sepeut qu’à terme nous aurons unprix plus rémunérateur, » a-t-ilconfié à l’assemblée. Son confrère de Terra

partage ce point de vue. NicolasMaigrot, CEO de Terra, estimeque le pays devra pouvoir ex-porter les produits sucriers,comme les sucres spéciaux, versles régions de la SADC et duCOMESA. Ces blocs re-groupent des pays avec lesquelson a des accords. Toutefois, pré-cise-t-il, il faudra être plus actif.« Il faut que le gouvernementnous aide à pénétrer ces nouveauxmarchés qui s’annoncent promet-teurs, mais qui sont pour l’instantdifficilement accessibles en raison

NICOLAS MAIGROT, CEO DE TERRA

SUITE EN PAGE 9

« Nos compétiteurssont les Européens»

L’Alteo Planters’ Service Organization existe depuis unedizaine d’années déjà. C’est une organisation à but non lu-cratif que le groupe Alteo a mise sur pied afin d’aider princi-palement les petits planteurs de la région à moderniser leursagricultures, en particulier à replanter la canne et la récolter.Cette organisation travaille avec les autorités à travers lefameux FORIP (Field Operations Regrouping and IrrigationProject). « Grâce à cela, on a pu replanter 8 000 hectares sur10 ans. Nous souhaitons continuer sur cette lancée; cela va as-surer la survie des petits planteurs et l’approvisionnement encanne », avait expliqué Patrick d’Arifat, CEO d’Alteo, à la mi-mai à l’issue de l’Analyst Meeting du groupe. Or, ce programme a connu quelques défis. « C’était un peuune question de financement du FORIP, mais il semblerait queles autorités aient décidé de peut-être modifier le FORIP et dele continuer. Mais avec ou sans FORIP, nous continuerons », atenu à rassurer le CEO d’Alteo. Pour lui, il est important de pérenniser cette collaborationentre les planteurs et la sucrerie car leur avenir est lié. « C’estune façon de les encourager à continuer en apportant les sou-tiens qu’il faut pour qu’ils cultivent la canne à sucre. Avec leprix du sucre qui remonte, ça donne plus de chance de contin-uer. Si on restait dans une phase de baisse du prix du sucre,cela aurait été plus grave », conclut-il.

ALTEO PLANTERS’ SERVICE ORGANIZATION : ASSURER LA SURVIE DES PETITS PLANTEURS

RÉTROSPECTIVE10 JUIN 2016

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des barrières tarifaires », avance-t-il. Toutefois, se tourner vers

l’Afrique n’est pas l’unique so-lution. Pour Nicolas Maigrot, ilfaut qu’à partir de maintenant,on arrive à développer des pro-duits sucriers à valeur ajoutée. « Il faut trouver des solutions. Ilfaut être créatif. » Surtout queMaurice occupe déjà une placeimportante pour ce qui est dessucres spéciaux. Terra Millingproduit environ 80 000 tonnesde sucres spéciaux, soit près de13 variétés de ces sucres.

UN BRANDING SPÉCIALIl s’agit maintenant de

préserver nos acquis. « Nos com-pétiteurs, ce sont les Européens,surtout les pays du nord de l’Eu-rope, ainsi que la Colombie. Ilsfabriquent aussi des sucres spéci-aux de moins bonne qualité etmettent un peu de désordre sur le

marché », soutient NicolasMaigrot. Il incombe main-tenant de considérer davantagele « branding », surtout que lessucres spéciaux représentent unmarché plus extensible. Sachanttout de même que la fabricationdes sucres spéciaux a débutédans les années 1980, et qu’ilsméritent une meilleure consi-dération. « Il faut mettre plusd’accent sur ces sucres et consid-érer un branding spécial pour lessucres spéciaux. » Il n’empêcheque le sucre raffiné blancreprésente un marché toujoursaussi important ; Maurice con-somme près d’un dixième dusucre produit localement. « Taxer le sucre à l’import a été

une bonne décision, mais l’enjeune s’arrête pas là », fait valoir leCEO de Terra. En 2017, lesbetteraviers d’Europe pourrontexploiter tout leur surplus avecla fin du quota européen. « Ils

vont augmenter leur production.Les pays du nord de l’Europe vontêtre servis par ces betteraviers quisont également du nord. Donc, ilva être plus difficile de les con-currencer. Il faudra compenserpour le nord. On pourra ainsi seconcentrer sur les pays du Sud, eton peut être compétitifs », pour-suit notre interlocuteur. Sanspour autant oublier le marchéinternational où Maurice devrapoursuivre sa trajectoire avecplus de concurrents. La fin du quota sucrier

rimera-t-elle avec une baisse duprix du sucre au niveau de l’ex-portation ? La logique, concèdeNicolas Maigrot, voudrait qu’ilen soit ainsi. Quand l’offre aug-mente, le prix baisse. « Dans lespays du nord, le prix baissera àcourt terme face au surplus quisera écoulé sur le marché eu-ropéen. Mais d’autres facteurssont à considérer, comme la de-mande. En terme global, il estdifficile de prévoir ce qui sepassera au niveau du prix », sou-tient-il. Par exemple, le prixpourra grimper si les pays qui

produisent de l’éthanol le sub-stituent à l’alcool, car à ce mo-ment ils produiront moins desucre. Le segment énergétique

sera-t-il impacté par ces change-ments ? Pas forcément, estimeNicolas Maigrot, puisque l’énergie est produite à partir dela bagasse et du charbon.

ABANDON DES TERRES« Le seul problème à terme,

c’est une baisse au niveau des ar-pents sous culture de la canne »,prévient-il. Selon lui, beaucoupde terres sont laissées à l’aban-don, surtout par les petitsplanteurs. Ce problème estd’ailleurs cité dans le rapportannuel 2015 d’Alteo : « Despitemuch effort having been put intothe FORIP scheme in order topromote replanting of smallplanters’ sugarcane fields over thepast eight years, land abandon-ment remains a major concern. »[Ndlr: FORIP est l’acronyme deField Operations Regrouping andIrrigation Project].Ainsi, poursuit Nicolas

Maigrot, il convient de trouverdes solutions pour aider cesplanteurs à rester dans lesecteur. Car si les tonnes desucre baissent, les opérationssucrières vont aussi être affec-tées, ainsi que la quantité debagasse nécessaire pour pro-duire l’énergie. « Il ne faudraitpas que Maurice aille en-dessousde 50 000 hectares sous culture dela canne », avance-t-il.Selon les données de Statis-

tics Mauritius sous Agricultureand Fish Production 2015, lenombre d’hectares sous culturede la canne a augmenté de 3,3%, passant de 50 694 hectaresen 2014 à 52 387 hectares l’an-née dernière.

D’AUTRES AVENUES ÉNERGÉTIQUESAu plan énergétique, la pre-

mière bonne nouvelle – pourNicolas Maigrot – est que le

gouvernement a finalement re-connu que la bagasse possèdeune valeur d’énergie verte etd’énergie ferme. C’est-à-direqu’elle peut fournir de l’énergietoute la journée, et n’a pas be-soin d’un moyen de stockage,comme c’est le cas avec l’énergiesolaire. « La bagasse mérited’avoir un prix énergétique ».Pour l’instant, par exemple, sonprix est à Rs 1 000 la tonnepour les petits planteurs. Il n’empêche que le charbon

est encore très demandé pour laproduction énergétique. « Il estvrai que le charbon est davantageutilisé. Donc il faudrait trouverd’autres matières renouvelables àsubstituer au charbon », soutientnotre interlocuteur. Ce dernierfait aussi comprendre que legroupe Terra est en train de tra-vailler sur un projet pour brûlerde la paille pour produire del’énergie. Entretemps, d’autresplanteurs ont tenté l’expérienceavec le fatak (nom scientifique :Arundo donax), mais pourNicolas Maigrot, ce n’est pas lasolution idéale car le fatakrisque de prendre tout l’espacede la canne puisqu’il est filant.Ce qui ne serait pas au bénéficede la canne qui assure unrevenu sucrier et un revenu én-ergétique. D’autres projets sont à l’é-

tude pour l’industrie. Par ex-emple, cite-t-il, on peutproduire de l’énergie à partir del’eucalyptus, mais il y a la con-trainte de l’espace à mobiliserpour planter toute une forêt quiservirait à cette fin. « Il ne fautdéfinitivement pas ignorer qu’ilexiste d’autres possibilités, commele bois. Ce sera un plus en termesde volume, mais aussi un déficitpuisqu’il faudra planter des su-perficies énormes », affirme leCEO de Terra qui conclut enlançant que Terragen (la filialeénergétique du groupe Terra) aété un succès sur toute la ligneet la centrale est la moins chèreà Maurice.

L’industrie sucrière a évolué au fil dutemps. Même si aujourd’hui elle con-tribue moins au produit intérieur brut,elle n’en demeure pas moins importante.Plusieurs facteurs ont contribué à cetteimportance réduite. A savoir l’émergencedu secteur manufacturier, suivi dusecteur du tourisme et des secteurs fi-nanciers. Cette émergence a eu un im-pact significatif sur la croissance del’industrie sucrière ainsi que sur les em-plois. Entretemps, le nombre d’usines achuté. En 1968, le pays comptait 23usines sucrières. Aujourd’hui, il n’enreste que quatre (Belle Vue, Alteo, Omni-cane et Medine).

PIB : DE 27 À 1,8 %La part de l’agriculture, selon le Digest ofAgricultural Statistics de 2014 de Statis-tics Mauritius, se situait à 3 % du produitintérieur brut en 2014. Ce pourcentage a

connu une baisse sachant qu’il était à3,2 % en 2013. Cette même année, l’in-dustrie sucrière représentait 1,8 % duPIB. Pourtant en 1968, cette industrie con-tribuait à hauteur de 27,6 % du PIB, partqui a diminué graduellement pourpasser à 10,7 % en 1990, puis 7,6 % en 1996 et 4,4 % à partir de l’an 2000.

EXPORTATION : DE 539 000 À 420 000 TONNESPour la coupe 2011-12, le pays a exporté445 000 tonnes de sucre vers l’Union eu-ropéenne, les Etats-Unis et sur le marchéinternational. Le chiffre a diminué par lasuite, passant à 410 000 tonnes en2012-13. Une légère hausse est notée en2013-14 avec 429 000 tonnes, maisselon les estimations faites dans le Digestof Agricultural Statistics de 2014, le paysdevait exporter415 000 tonnes pour l’an-

née 2014-15. Le plus gros marché pourle sucre local est l’Union européenne,mais la quantité a diminué, passant de410 000 tonnes à 390 000 tonnes (esti-mations pour 2014-15). Auparavant, lechiffre atteignait les 500 000 tonnes. Parexemple, en 2005 le pays a exporté 539000 tonnes et 542 000 tonnes en 2006.

EMPLOI : DE 45,3 À 4 % De 2012 à 2014, l’agriculture représen-tait entre 8,1 et 8 % de l’emploi total àMaurice. Dans les années 1990, elle sechiffrait à 11,4 %. En général, en 1968,l’industrie employait 45,3 % de la main-d’œuvre locale. Ce chiffre a connu unebaisse considérable, passant de 21,6 %en 1985 à 12,2 % en 1995 et à 6 %après l’an 2000. Aujourd’hui, le pour-centage se situerait autour de 4 %. En 2001, environ 7 800 travailleurs ontopté pour le Voluntary Retirement

Schemen (VRS). De plus, quelque 7 000autres ont quitté l’industrie en 2007 sousle VRS II, le Early Retirement Scheme etle Blue Print.

HECTARES SOUS CULTURE :DE 85 000 À 57 000Le nombre d’hectares sous culture de lacanne a aussi enregistré une chute. En1968, près de 85 895 hectares étaientconsacrés à la canne. C’est à partir de1995 que ce nombre diminue et atteint76 838 hectares. Ainsi, entre 1992 et2002, selon une présentation de l’écono-miste Pierre Dinan en 2002-2003,quelque 9 500 hectares ont été sacrifiésà d’autres fins que la canne. La baisses’est maintenue et c’est ainsi qu’en 2014,57 081 hectares étaient sous culture dela canne. Ce qui a représenté, malgrétout, une hausse de 1,2 % en comparai-son aux 56 391 hectares en 2013.

L’INDUSTRIE EN CHIFFRES

Si les tonnes desucre baissent, lesopérations su-crières vont aussiêtre affectées,ainsi que la quan-tité de bagassenécessaire pourproduire l’énergie.« Il ne faudrait pasque Maurice ailleen-dessous de 50000 hectares sousculture de lacanne »

avance Nicolas Maigrot

RÉTROSPE

CTIVE

10 JUIN 2016

Page 17: «L 2016 - Bizweek...d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années d’expérience. En tant que « main contractor », la compagnie, dont le Mana-ging Director

DPP. Un sigle qui a été dans l’actualité ces dernières semaines. Pour ceux qui ne le sauraient pas, ‘DPP’ signifieDirecteur des Poursuites Publiques. Comment ce poste constitutionnel a-t-il été créé ? Qui a été le premier

DPP ? Qui sont ceux qui ont occupé ce poste ? BIZweek s’est intéressé à ces questions

Remontons le temps, jusqu’en1964. Le Royaume-Unidonnait alors à Maurice saConstitution. Celle-ci accor-dait à l’Attorney General

tous les attributs de l’ancien « Procureurand Advocate General ». Le document sti-pulait cependant qu’il fallait laisser à unfonctionnaire d’expérience la responsabi-lité de la poursuite pénale. « Ainsi naquitle ‘Director of Public Prosecutions’, le DPP »,écrivait Cyrille de Labauve d’Arifat QC,lui-même un ancien DPP, dans un papierde huit pages sur le sujet. Selon lui, l’importance du nouveau

poste est mise en évidence par les qualifi-

cations requises pour pouvoir postuler.Les candidats doivent en effet avoir lesqualifications requises pour assumer lesfonctions d’un juge de la Cour suprême. Dans son papier, Cyrille de Labauve

d’Arifat écrit que le Directeur des Pour-suites Publiques n’est pas soumis à l’au-torité ou au contrôle d’aucune personneou autorité. « Aussi paradoxal que celapuisse paraître, la Constitution donne auDPP des pouvoirs, sans qu’aucune respon-sabilité ne soit instituée en contrepartie », lit-on. La Constitution, selon lui, se contente

de prévoir que le DPP peut, quand celalui paraît opportun, intenter des pour-

suites, continuer celles qui auraient déjàété intentées par quelqu’un d’autre, arrêtertout procès pénal avant le prononcé dujugement – et même après le jugement,s’il y a appel et que l’accord de l’appelanta été obtenu. « En effet, le DPP n’a pas, en droit

mauricien, l’exclusivité ou le monopole d’in-tenter des procès. Toutefois le DPP exerce uncontrôle sur les procès auxquels il peut met-tre fin », avance l’ancien DPP. « Le DPPjouit d’un pouvoir totalement discrétion-naire. Aucune obligation ne lui est faite d’in-tenter une action s’il ne l’estime passouhaitable. » Pour lui, la Constitution a prévu ex-

pressément que le DPP ne puisse être sousle contrôle d’aucune autorité, ni de per-sonne. Cette disposition doit en effetgarantir l’indépendance et la liberté de dé-cision du DPP, qui n’a de compte à rendreà personne.« On peut même aller plus loin et dire

que l’on ne peut critiquer les décisions duDPP : celui qui s’aventurerait à le faire ris-querait de se voir répondre que tout d’abordil ne connaît pas les données de l’affaire etqu’ensuite le propre d’un pouvoir discrétion-naire est d’être sujet à appréciation de la partde celui qui l’exerce ; et ici, la règle du jeuveut que l’on ne critique pas les décisions del’arbitre ! »

JUDICIAIRE

SUITE EN PAGE 8

MESDAMES ET MESSIEURS

LES DPPs

Sir Maurice Latour-Adrien aété le premier titulaire à ce poste.Dans l’hommage rendu à celui quis’est éteint, en 2014, à l’âge de 99 ans,le bureau de l’Attorney General a écrit ceci : « Following the constitutional changes in 1964when the Attorney General’s Office ceased to be aGovernment department and the Attorney-Generalbecame a politcal appointee, the Attorney General’sOffice underwent a radical change and started to op-erate like a Ministry with a supervising officer at itshead who was initially the Director of Public Prose-cutions, and later the Solicitor-General. Late SirMaurice Latour-Adrien thus became the first holderof the office of DPP and to him befell the task of re-organizing the Attorney-General’s Office in more orless the form it was until around 2009 when it splitinto the Attorney General’s Office and the Office ofthe Director of Public Prosecutions. » Sir Maurice Latour-Adrien est devenu Chef juge

en 1970, poste qu’il a occupé pendant sept ans. Un cas qui aurait démontré la « finesse » du DPP

remonte à 1976, Jaulim v/s DPP and Others.Cette affaire traitait de la discrimination et de l’exclusion de la femme en tant que membre dujury.

LE PREMIER - SIR MAURICE LATOUR-ADRIEN

Il exerce comme DPP de 1970 à 1974. L’ancien juge Jacques Vallet débute dans leservice judiciaire en 1950 après avoir exercé au barreau jusqu’en 1949. L’ancien présidentdu Tribunal d’Arbitrage Permanent explique qu’il a d’abord été magistrat des Cours in-férieures, avant d’être promu à la Cour Criminelle Intermédiaire. On le mute ensuite auParquet, où il occupera les fonctions de Directeur des Poursuites Publiques. « Il devient ensuite juge de la Cour Suprême. Il s’occupe, pendant un certain temps, du

dossier Azor Adélaïde, avant de devoir le confier à d’autres légistes, car il est appelé peu aprèsà agir temporairement comme juge. Cyrille d’Arifat, puis Victor Glover le remplacent commeDPP », peut-on lire dans un papier rédigé par Yvan Martial. Dans le procès intenté aux Assises aux meurtriers présumés d’Azor Adelaïde, l’ex-DPP

Jacques Vallet devait soutenir, en 1990, que l’accusé Gaëtan Duval ne s’était pas ingérédans les décisions du Parquet lors du procès.

JACQUES VALLET, CYRILLE DE LABAUVED’ARIFAT ET VICTOR GLOVER

RÉTROSPECTIVE17 JUIN 2016

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Ancien DPP devenu AttorneyGeneral sous la bannière du MSM,Emmanuel Leung Shing a pris posi-tion contre le Premier ministre d’alors,Paul Bérenger, lorsque le gouvernement asouhaité apporter des modifications aux pouvoirsdu DPP. « The DPP is the only institution that does not have

to answer to anybody, including the Supreme Court,for any of its decisions or actions or lack thereof », avaitfait ressortir Bérenger. Ce à quoi Emmanuel LeungShing devait répondre : « Si le DPP prend une mau-vaise décision sur 100 décisions, doit-on pour autantlui enlever ses pouvoirs ? »Il s’est toutefois prononcé en faveur d’un

amendement à la Constitution pour qu’il y ait uneplus grande transparence dans les décisions du DPP.Il a d’ailleurs proposé que celui-ci soumette un rap-port annuel expliquant sa décision dans les cas oùil a décidé qu’il n’y aurait pas de poursuite.Le nom d’Emmanuel Leung Shing est aussi cité

aussi dans l’affaire Azor Adelaïde. À l’époque, laPoursuite avait fait savoir qu’elle comptait assignerle DPP – Emmanuel Leung Shing – et contre-in-terroger le Chef juge, sir Victor Glover.

EMMANUELLEUNG SHING

Très peu d’informations transpirent sur elle.Mais Anne-Marie Chung serait l’une des pre-mières dames à occuper le poste de DPP. Elle atraité, en 1996, le dossier de sir Bhinod Bacha.Ce dernier avait retrouvé la liberté, en juillet1996, après avoir passé 723 jours en détention. Peu d’informations sont aussi disponibles sur

Doorgesh Ramsewak QC. Ce dernier est l’avocatde Teeren Appasamy, homme d’affaires basé àLondres et poursuivi dans l’affaire MCB-NPF. Ilest souvent cité, dans la presse, comme un « an-cien DPP ».

ANNE-MARIE CHUNG ETDOORGESH RAMSEWAKQC

Juge à la Cour suprême, AhFoon Chui Yew Cheong est égale-ment la présidente du conseil d’ad-ministration de l’Institute forJudicial & Legal Studies depuis la misesur pied de l’institut en 2011. En 1997,elle avait été nommée Master and Registrar dela Cour suprême, avant d’occuper le poste de DPPde 1999 à 2003. Elle a été nommée Puisne Judge dela Cour suprême en 2003. Pour rappel, l’année dernière, la juge Ah Foon

Chui Yew Cheong avait émis un ordre intérimairecontre l’arrestation et l’interrogatoire de l’actuel DPP,Me Satyajit Boolell, dans l’affaire Sun Tan. L’affaireopposant le DPP à l’ICAC et la police a été appelée,à plusieurs reprises, devant la juge Ah Foon ChuiYew Cheong.

AH FOON CHUIYEW CHEONG

Il a été critiqué, en 2003, alors qu’il était DPP. Une deses décisions avait particulièrement suscité de vives réac-tions. Après son arrestation le 4 décembre 2000 dans lecadre de l’affaire de la rue Gorah-Issac, Cehl Meeah devaitretrouver la liberté. Abduraffeek Hamuth, alors le DPP, avaitchoisi de rayer toutes les accusations provisoires logées contreCehl Meeah, alors que ce dernier faisait face à plusieurs accusations,dont celle d’avoir donné des instructions pour assassiner Babal Joomun en1996. Le gouvernement devait faire part de son intention d’amender les pouvoirs constitu-

tionnels du DPP dans le sillage de cette affaire. Les hommes de loi de Cehl Meeahavaient, quant à eux argué qu’Abdurrafeek Hamuth mérite le respect de par sa décisiond’arrêter toute poursuite criminelle à l’encontre de Cehl Meeah. Ils avaient ainsi demandé qu’on ne sacrifie pas l’indépendance du DPP simplement parce que certainspoliticiens n’étaient pas contents de ses décisions.

ABDURRAFEEK HAMUTH

C’est en 2007 que la Judicial and Legal Service Com-mission a nommé Gérard Angoh, alors Master and Regis-trar à la Cour suprême, au poste de DPP. Il succédait ainsià Abdurrafeek Hamuth, qui avait été nommé juge. GérardAngoh a exercé au Barreau mauricien de 1980 à 1983, avantde se joindre à la magistrature de 1983 à 1987. Il est ensuitemuté au State Law Office comme Principal State Counseljusqu’en 1994, avant de revenir à la magistrature et occuper tour àtour la présidence de la Cour industrielle et de la Cour intermédiaire.Gérard Angoh est actuellement juge à la Cour suprême, Son nom est lié à l’affaire Bernard Maigrot. Pour rappel, ce dernier est accusé d’homi-

cide sur la personne de Vanessa Lagesse, retrouvée morte dans sa baignoire, le 10 mars2001. L’affaire avait une première fois été déférée aux Assises le 28 novembre 2001, à lasuite d’une enquête préliminaire en Cour de Mapou.

Le 2 juin 2008, le DPP d’alors, Gérard Angoh, avait accordé un non-lieu à l’accusé. Au grand dam des proches de la styliste, qui ont saisi la Cour suprême pour réclamer

un « judicial review » de la décision de Gérard Angoh.

GÉRARD ANGOH

Il occupe le poste de DPP depuis février 2009, aprèsavoir connu un long passage à l’Attorney General’s Of-fice en tant qu’Assistant Solicitor General et Parliamen-tary Counsel. Me Satyajit Boolell a travaillé au sein ducabinet de son père, le regretté sir Satcam Boolell, après desétudes à la King’s University de Grande-Bretagne. Il a pratiquéau barreau, puis s’est joint au Parquet. Par la suite, à la magistrature,il a présidé les tribunaux de Port-Louis et de Pamplemousses, avant de retourner,une fois de plus, au Parquet.Son nom a été très cité ces dernières semaines après qu’il a pris la décision de faire

appel du jugement de la Cour suprême dans l’affaire Medpoint. La demande logéepar le DPP a été appelée lundi, mais l’avoué Sharmila Sonah-Ori a démandé un ren-voi pour faire connaître la position de Pravind Jugnauth. La Cour suprême a ac-cordé un renvoi de deux semaines. Le nom de Satyajit Boolell a aussi fait la Une des médias lorsque l’affaire Sun Tan

Hotels a éclaté. Selon l’ICAC, il aurait assisté à une réunion entre des officiers du ministère du Logement et des représentants de Sun Tan par rapport au montant duloyer que devait payer la compagnie à l’État, alors même qu’il était l’un des directeursde la compagnie. L’affaire a été appelée mardi, mais le DPP – à travers son avoué Vijay Kumar

Dwarka – a demandé un renvoi pour déposer contre une précédente motion.

SATYAJIT BOOLELL

RÉTROSPE

CTIVE

17 JUIN 2016

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HERRSHA LUTCHMAN - BOODHUN

NThree weeks ago, Minister VishnuLutchmeenaraidoo emphasized thatMauBank will become the Number 2bank in Mauritius, replacing SBM.But he did not even suggest that itcan become the Number 1. Is it sodifficult to overtake MCB?It’s not really for me to comment

about other banks. What I can talkabout is MCB and our market share. Ifyou combine Segment A and SegmentB, it’s about 20% of assets and deposits.But if you define it in terms of SegmentA, our market share is about 40%, andslightly higher in one or two categories,for example credit cards. But generallyspeaking, our domestic market share inMauritius is around 40%. During the past few years, the Bank

has been subject to a highly competitivelandscape in specific segments, alongsidebeing confronted by a challenging eco-nomic environment. In spite of this dif-ficult context, the Bank has managed topreserve its market leadership. That has come about through organic

growth over the years. It has not comeabout through acquisition. What doesthat mean? That 40% of the householdsare content to do their banking, be itpersonal or corporate, with MCB. Weare a very long established bank, whichwas founded in 1838. In banking, theelement of trust is something that takesa long time to establish. It’s not some-thing that you establish in a year or two.We are very committed and very de-voted to supporting the Mauritian eco-nomy. We are very committed topioneering the use of technology for thebenefit of customers, and providingthem with a level of efficiency and com-petence that we try to raise. So we areraising the bar every year in terms of theservices we provide to our customers. If other banks can match that, or do

better than us, so be it. But we are doingour level best to improve what we do forthe benefit of our customers. That is alsoa strong element in why we’ve been ableto achieve and maintain a relativelystrong market share in Mauritius. Wewill have to see what the future brings,but we are looking to manage our busi-

ness in such a way that we retain thestrongest level of customer loyalty thatwe possibly can.

NThe Budget speech is fast approa-ching. What would be your sugges-tions for the banking sector? Already, the Mauritius Bankers’ Asso-

ciation has submitted a memorandumwith the consolidated Budget proposalsof the banking industry to the authori-ties. In general, dedicated moves to fur-ther enhance the quality of the businessand investment environment would go along way towards creating conducivemarket conditions for banks. To broadenthe scope for nationwide wealth genera-tion and employment creation, the Bankwould welcome strong and cohesivepolicies and enablers that will help theMauritian economy to reignite its realGDP growth. Of course, towards theseends, it is important that the quality ofour productivity apparatus be bolstered,while further expanding our economicspace and fostering our image as an at-tractive investment and trade destina-tion. From a more specific angle and in

view of pressures exerted on the demandfor credit during the past few years, theBank would welcome measures that willrekindle private sector investment acrossindustries, alongside bolstering the com-petitiveness of the country’s economicsectors. Besides, in line with previous an-nouncements made by the authoritiesand bearing in mind the difficult contextin which banks operate, the eliminationor reduction of the special levy imposedon banks would be a move in the rightdirection, the more so given that thiswould enable the country’s economicsectors to operate on a level playing field,while fostering the simple and low-taxregime attractiveness of Mauritius. Also, in order to further diversify the

economic base and allow for increasedsector competitiveness levels, further fi-nancial sector deepening and wideningis called for, with the development of thesecondary bond market likely to be amove in the right direction. Addition-ally, it would be useful to promote the

CONT’D ON PAGE 8

“ Banks should always be more careful ”

ANTONY WITHERS, CHIEF EXECUTIVE, MCB LTD

The classic question, for the past year, when you meet the Chief Executive of a bank, has been: what is yourassessment of the effect of the BAI collapse on the economy? Local online business paper bizweek.mu putthe question to Mauritius Commercial Bank CEO, Antony Withers. In today’s issue of BIZweek, we publish largeextracts of the interview. The video of same is available on bizweek.mu. In one of his rare interviews, AntonyWithers, who also acts as the Chairman of the Mauritius Bankers’ Association, enlightens us on the bankingstrategy of MCB, gives his analysis of the banking sector, Moody’s Report and SMEs and his expectation in re-lation to the coming Budget presentation for financial year 2016-2017

During the past few years, the Bank has been subject to a highly competitive landscape in specificsegments, alongside being confronted by a chal-lenging economic environment. In spite of this difficult context, the Bank has managed to preserveits market leadership

RÉTROSPECTIVE24 JUIN 2016

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digitalisation of the economy at differentlevels, which would surely help to fur-ther augment productivity.

NSome two months back, MinisterSunil Bholah made an appeal tobanks to offer an interest rate of 6,4%(instead of 7,4%) to SMEs. Do youthink this is recommendable forbanks? Can banks afford to lose 1%on the interest rate?In the context of the Government-

backed SME Financial Scheme, the in-terest rate that is charged to customersby banking operators is set at Key RepoRate +3% (i.e. 4,4% + 3% = 7,4%) asagreed with the authorities, providedthat banks lend to SMEs which are qua-lified as per criteria set by the State In-vestment Corporation (SIC), which actsas the Government’s guarantor for theloans. Looking ahead, before any advocated

change in the interest rate is effected, ne-gotiations between the authorities andthe Mauritius Bankers’ Associationwould be called for. From a practical perspective, while

any fall in the Key Repo Rate to reflectchanging markets conditions can becontemplated as a trigger to adjust thepricing of loans to SMEs, let me saythat, in view of the inherent credit pro-files of SMEs, any decision to changethe interest rate under the SME Schemeneeds to be subject to thoughtful discus-sions, while giving adequate weight to avariety of bank – and market specific –considerations. Besides incorporatingthe cost of funds, the bank needs to en-sure that its interest rate incorporates areasonable premium rate that will ade-quately reflect the inherent credit riskprofiles of enterprises under considera-tion. Therefore, while it is important to

gear up customer intakes in the contextof the SME scheme in order to supporttheir growth and development, it is

equally essential to establish lendingconditions that will allow for a soundand sustained growth in exposures overtime. Under the current SME Scheme,this is already a reality for MCB. No-tably, the Bank has continuously grownits exposures to SMEs, with around Rs 3,1 being approved as credit facilitiestill date.

NPeople often say banks are reluctant totake risks in giving loans when itcomes to SMEs or the self-employed.For example, for a loan of Rs 200 000, they are asked a guaran-tee of Rs 200 000, whereas big com-panies seem to get loans of Rs 1billion more easily. Are people wrongto think so?I think so. But you did expect me to

say that. The due diligence that goes onis thorough, whether for a personal cus-tomer with a small loan or a corporatecustomer with a large loan. There is nodifference in our approach, as far asMCB is concerned. I think it applies formost banks. Don’t forget there is astrong duty of care to look after deposi-tors’ funds as well as the bank’s share-holders’ funds. That’s sometimesoverlooked when people are pressing toget loans. Provided a borrower candemonstrate a track record and ability topay interest on capital, in general, thereis no great problem in lending. Thathappens when the information suppliedis not sufficient or difficult to disentan-gle – which is sometimes the case withdifficult borrower situations. It’s impor-tant to understand that it’s not a right, atthe end of the day, to get credit. It’s aprivilege that you attain by virtue of ha-ving demonstrated your ability and atrack record of being able to generateconsistent cash flows and repaying ontime. Commercial banks are not always

equipped to systematically accompanystart-ups, small traders, small shops, etc.There are support structures which arebetter equipped to act as conduits, for

example MyBiz/SMEDA, DBM orNRF Equity Investment, which canoffer more flexible facilities, wherebySMEs and micro businesses can enjoy amoratorium period and start paying cap-ital and interest only when their businessgenerates profit. One of the sectors that we have given

a lot of support to is the SME sector. Iwould observe that there is still a littleway to go to provide the right informa-tion for banks to make the credit deci-sions. Too often we see a mixing ofpersonal and company matters. Theconcept of business plan is certainly notas widely understood as it ought to be.Lastly, banks do like to see properly au-dited accounts. Again, this is not aswidespread at the smaller level of com-panies. Our quantitative analysis mainlyhinges on the financial fundamentals ofthe client, for example debt serviceabi-lity, gearing ratio, cash flow and the se-curity that is being proposed toguarantee our exposure. Notwithstand-ing efforts being deployed by banks tosupport enterprises, it is a known factthat SMEs and micro enterprises mightnot score highly in respect of the abovecriteria. We are doing things to improve the

level of awareness. We are encouragingthe Government, in the context of theBudget, to look at ways to help smallercompanies provide the sort of informa-tion to get business plans carefullythought through, to get their accountsproperly audited. Once companies canprovide these kinds of documentation, itgreatly assists the credit committee inmaking decisions. It’s when you don’thave accounts prepared under account-ing principles and you have a mix of pri-vate and company affairs that it getsdifficult for the SME sector. We are making progress in this area.

There is a real commitment, through theMauritius Bankers’ Association (MBA),to really reach out and help the sector.

NSince we are talking of SMEs, we nowhave a dedicated SME bank, which isthe MauBank. Do you forecast anyimpact on the MCB as concerns de-mands for loans from SMEs?Competition is always very healthy.

It’s good for consumers, in this caseSMEs, to have a choice that can be ben-eficial for raising levels of service to cus-tomers. I welcome the arrival ofMauBank. It’s a very helpful addition tothe sector. The SME sector, as everybodyelse, is important. To have another bankendorsing some of the principles, that ispreparation of business plans, of auditedaccounts, is helpful. Reflecting its commitment to provide

strong support for the development ofthis segment, the Bank strengthened itsposition as the foremost service providerfor SMEs in Mauritius. In fact, it con-tinues to rank 1st among banks partici-pating in the Government-backed SMEFinancing Scheme, with a market shareof 50% of facilities granted between De-cember 2011 and April 2016. As banks, we are strong competitors,

but we are also collaborators from timeto time, on issues like this; which help

raise the level of awareness, competencesand capabilities to play a role in theeconomy. Everybody wants to see theeconomy grow, living standards rise. Forthat to happen, there needs to be sup-port in the banking community, and keyinformation made available to the creditcommittee to take proper decisions tosafeguard depositors’ money. At the endof the day, depositors put their money inthe bank with a view that they can get itback when they want. It’s the bank’s jobto take the money and lend it to a mixof individuals and corporates. We needto have very strong underwriting stan-dards that underpin the managing ofthis risk.

NThe MCB derives a major part of itsprofits from Segment B; that is inter-national activities. Can we now ex-pect the Bank and other banks to bemore profitable from activities out-side of Mauritius? It’s a very interesting question and

again it is difficult to crystal ball gaze intothe future. But I would make two obser-vations. First, 70% of our revenues comefrom Mauritius, whether it’s corporate orindividual; and only 30% come fromoutside of Mauritius. The reason why thelevel of profit is approaching 50-50 be-tween the two segments is because of thelower level of effective taxation on Seg-ment B revenues. The second observation I would like

to make is that Mauritius has a GrossDomestic Product (GDP) of about 10million dollars. So, for a bank of oursize, it makes sense to have a level of di-versification so that we are participatingin the GDP in countries of Sub SaharanAfrica, the regional economies likeMadagascar, Reunion, Seychelles andthe Maldives; and also participating ininternational trade finance, which is aparticular competence that we have.I think that we will always have a very

strong domestic customer base that willgenerate a significant amount of re-venues. We are looking to grow ourbusiness to provide a better return toshareholders and increase the living stan-dards of those who work for us as well asthose of our customers. In that context, we will be looking to

grow both sides. So, we will always lookin to support and help our Mauritiancustomers grow and develop. At thesame time we will be looking to, care-fully and judiciously, expand the busi-ness that we have outside of Mauritius.So the answer to your question is, yes,

I suspect the element of growth of ournon-Mauritian business will continue togrow, but it will be largely in step withwhat we are trying to do here. That’s im-portant because MCB is known as avery strong, well-capitalised, well man-aged efficient Mauritian bank. And it isthat solidity and reputation that we havethat enable us to do business outside ofMauritius. The two go together. It’s thebest possible answer I can give to that.

NA Moody’s report published on the26th of May suggests that it is con-cerned by the financial services sectoras a major source of systemic risks

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and vulnerability. Are you as con-cerned?The Bank of Mauritius published an

interesting communiqué in this regard. Iwould recommend that it is requiredreading on the subject. From the MCBstandpoint, the particular point thatMoody’s made, which was referring tothe dependence on foreign currency de-posits, I think, has been probably over-stated. For MCB, it’s about 1% of ourtotal deposits so it has a minimal impacton our balance sheet. That’s the MCBviewpoint. It’s important to understandthat banks are very well regulated inMauritius. One of the important aspectsof that regulation is monitoring liqui-dity. All the banks, as far as I’m aware,match the maturity duration of deposits.Short-term deposits are placed intoshort-term placements and assets. It’s animportant point to understand. Thereisn’t any maturity mismatching, so theseare essentially short term foreign cur-rency deposits, and not long-term mis-match. That is where there might be acause for concern, but it’s not the case. Moody’s has identified that there is a

significant amount of deposits comingfrom the global business sector, but Iwould say they didn’t really look at theother side of the balance sheet as thor-oughly as perhaps they should havedone. If they had done, they would haveseen there is a close correlation betweenthe duration of the deposits and the du-ration of the liquid assets on the otherside of the balance sheet. It’s unusual that Moody’s has pub-

lished three reports on Mauritius oneafter the other. We’ve been generating alittle bit of attention as far as Moody’s isconcerned. That’s good, but they didn’tdo as thorough a piece of work on thisparticular aspect as we would expect. From the banking perspective, it’s im-

portant to understand that global busi-ness is quite a broad term and consists ofmany types of activities. In essence, it isa mechanism for foreign direct invest-ments to take advantage of the agree-ments Mauritius has. There are bankswhich do a majority of their business inthis sector. We are not one of them. Wehave a relatively small share of this flowbusiness. Other banks do participate init, are managing investments on behalfof investors, opening bank accounts forvarious structures, managing the flow ofcapital… That’s what the business is. It’snot so much a lending business whichmost people associate the banking busi-ness with. That’s not what most of theglobal sector is about.

NMoody’s says that only a single bank-ing license exists in Mauritius. That isto say that banks can operate bothdomestic related activities and off-shore types of activities. What are therisks? We don’t see any reason for banks to

reach a situation where there are twoseparate licenses. It’s entirely logical for abank to be regulated by the Bank ofMauritius, having one license and ha-ving the ability to offer domestic busi-nesses as well as offshore businesses.

That makes it easier for the regulator torequest information and reports frombanks. As you know, banks do detailedreports on their Segment A exposures aswell as their Segment B exposures. So,from a practical perspective, we don’t seethere is any particular need to have twoseparate licenses. There are 23 banks inMauritius, about half of which are de-voted exclusively to offshore business,and the other half to domestic business,and a few, like us, who do both. The ability of the regulator to per-

form its functions is strong, if not moreso, with a single license than it would bewith reverting to the previous regimewith two licenses. Banking activitieswere traditionally split into two separatebanking regimes – offshore and onshore.Since June 2005, the legal frameworkhas been rationalised. The Banking Act2004, which replaced the Banking Act1988, removed the distinction betweendomestic (Category 1) and offshore(Category 2) banks and provided forbanking business to be conducted undera single banking license regime. Thus,with the integration of domestic and off-shore banking business, all banks are freeto conduct business in all currencies.

NAs long as you put the details in thereports…Yes. They have a very strong compe-

tence in the field of regulating banks. Ithink that for the regulator, it does notmatter if it’s Segment A or Segment B.They are concerned with the health ofthe capital position of the banks. It’s ad-vantageous for them to do this under asingle license regime than revert to twoseparate licenses.

NAccording to Moody’s, asset quality isunder pressure with growing non-performing loans. Does it mean thatbanks should be more careful whengiving loans? Banks should always be more careful

when giving loans! We are in the riskbusiness. The amount of due diligencethat one has to do should always be suf-ficient to satisfy a credit committee orrisk management committee that a bor-rower has the financial capacity torepay the loan. That is capacity torepay the loan from cash flow sup-ported by the appropriate collateral. AsI mentioned earlier, the banking sectoris well capitalised. We have a require-ment to grow the level of capital in re-lation to the assets the next three yearsunder the Basel III protocol. The cur-rent capital is in the range of 16%.That is going to go up to close to 19%in two or three years’ time. The level of non-performing loans,

which is about 6%, has risen a littlebit, but it’s still at an entirely manage-able level. The rating agencies are cor-rect to focus on this. It is possible tosee improvement on this, but at theend of the day, it comes down to thehealth of a bank’s customers. How ca-pable are they to make the paymentson the loans they’ve taken? From our perspective, we think we

have a very strong risk managementfunction and we do an enormousamount of due diligence before making

loans available both at the retailer aswell as the corporate level. But there’s also an element of eco-

nomic cycle about this. It’s no secretthat the stage of economic cycle wehave reached is quite challenging. Onealways sees an upturn in problematicloans as we enter a challenging part ofthe economic cycle. In my banking career, I’ve seen

maybe eight or ten recessions. This isnot something coming as a surprise.We are quite well equipped to dealwith this and manage this. Obviouslywe look forward to the economic cycleturning, to private sector investmentpicking up and growing our loan port-folios. Don’t forget there’s a numeratorand denominator to get to 6%. If thetotal portfolio of loan, which is the de-nominator, is not grown, then it’s quitehard to maintain the problematic loanpercentages at a constant level. Certainly the MCB and the SBM

are not seeing any material growth intheir corporate lending business inMauritius at the moment. I suspectthat this year is going to be a prettyslow flat year. Next year is also going tobe quite difficult. There is very littleeconomic growth anywhere in theworld. China is slowing down. India ishaving its own difficulties. There is ac-tually a lot of pressure coming fromthe Indian Central Bank to restrictlending. So India is not really movingforward. In Europe, growth is virtuallyclose to zero. The only country whichis making progress at the moment isthe United States, and even that ispretty slow. We are in for a fairly sloweconomic growth environment. So, the percentage the problematic

loans occupy as a proportion of totalloan portfolios is unlikely to changemuch in the short-term. But obviouslyonce growth picks up, this proportionwill automatically decline.

There are strict rules but onceclients don’t pay interest for 90 daysafter the due date, we are required toclassify the loan as non-performing. Itis a very predictable regulatory regime,which is good. The figures Moody’spinpointed, you get them by dividingthe facilities which are not performingby the total portfolio. If the total loanportfolio is declining, then it’s going toincrease the proportion of non-per-forming loans.

NAs you said, the system is well regu-lated. Nevertheless, we do havesome ailing banks. There is a relatively small number of

such banks. It’s the consequence ofstrong regulations and the high capitallevels that all banks have now.

NThe country has known two majorevents since last year through theBAI affair and the merger of twobanks. Did these have any effect onthe sector and the banking activi-ties?Yes. Clearly, some banks had to

make provisions on their loan expo-sures to the BAI Group which wasclosed down. There are a number of re-tail customers who are still waiting forfunds to be paid to them. I wouldthink there has been an element ofpeople migrating their savings fromsmaller banks to larger banks; which isa predictable outcome when you havesuch situations. But it has not beenepidemic. Generally speaking, the au-thorities have managed the situationwell. We are now a year on from theevents and life goes on. Most peopleare adjusting to the reality of the clo-sure of one bank and of an insurancecompany. There is a framework inplace that will sort out pending issues.These things always take longer thanimagined at the outset.

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H.L.-B

Elles sont toujoursparmi les premièresà faire les frais del’exercice budgétaire.Elles, ce sont les

banques, au nombre de 23 àMaurice. Si la MauritiusBankers’ Association (MBA) adéjà soumis son mémorandumau ministère des Finances,avançant des propositions pourle secteur bancaire, il n’empêcheque les banquiers sont inquietspar rapport au Segment B. À Maurice, les banques

évoluent principalement sur leSegment A ou « marché local »,à destination de la clientèle rési-dente. Quelques-unes se con-centrent uniquement sur leSegment B ou « global business », alors qu’une poignéeévolue dans les deux segments. Au fil des années, le Segment

B est devenu tout aussi impor-tant et profitable. Pour cause : leSegment B bénéficie d’un tauxd’imposition inférieur à celuidu Segment A. À titre d’exem-ple, pour ce qui est de la ‘Spe-cial Levy’ imposable auxbanques, une banque doit s’ac-quitter de 10% de son « charge-able income » émanant duSegment A, mais de seulement3,4% de son « book profit »(bénéfice comptable enfrançais), pour le Segment B.« Pour l’instant, le Segment B

s’avère plus profitable en raisondu faible taux d’imposition. Maison craint que, dans le Budget, leministre vienne avec une mesurepour augmenter le taux d’impo-sition sur le Segment B », fontvaloir certains professionnelsévoluant dans le Segment B. Pour les banques qui évolu-

ent dans les deux segments, lacrainte est double, car elles sontdéjà sujettes à un taux d’impo-sition élevé dans le Segment A,et une telle décision aurait unimpact important sur leursprofits. Ainsi, les banques réclament

un traitement plus juste en cequi concerne la taxe. Selon l’Article IV Consulta-

tion de 2015 (rendu public enmars 2016), les deux plusgrandes banques de Maurice,c’est-à-dire la MCB et la SBM,se concentrent principalementsur le Segment A, tandis que lesbanques de taille moyenne ontun mélange de Segment A et deSegment B. Quant aux filialesdes banques étrangères, elles seconcentrent majoritairementsur le Segment B, les dépôtsprovenant du Global Business. Elles n’ont pas tort de le

faire. « Reflecting the considerabletax advantage for Segment B ac-tivities (80 percent reduction inthe 15 percent corporate tax rate),many banks are planning to in-crease their Segment B operationsgoing forward », explique le rap-port du Fonds monétaire inter-national (FMI). Ce dernier confirme que le

Segment B jouit d’un meilleurtaux d’imposition. « Bank Segment A business

has a significantly higher tax rate

(10 percent special levy on top ofthe customary 15 percent taxrate) than Segment B business(80 percent rebate on the custom-ary 15 percent tax rate) », y lit-on. Mais le fait d’évoluer davan-

tage vers le Segment B n’est passans risque : « This is a riskystrategy given the challenges asso-ciated with assessing the fundingrisk from GBCs and non-residentsources, and the credit and coun-terparty risks involved in cross-border lending. »L’Article IV Consultation va

plus loin en soutenant que lastructure fiscale (Tax structure)représente un risque pour la sta-bilité financière. « (…) the taxstructure affecting banking sys-tem activities (…) is a risk to fi-nancial stability and need to becorrected. The significant taxincentive for Segment B activi-ties distorts the allocation of re-sources in favor of cross-borderoperations, affecting competi-

tiveness in the non-GBC sector.(…) The tendency to move to-ward Segment B activities indi-cates that banks may not beinternalizing the negative exter-nality these measures imposeon the economy in the form ofhigher systemic risks », ex-plique-t-on dans le rapport.

‘PHASE-OUT’ DES SEGMENTS A ET BDu côté de la Banque de

Maurice, on laisse entendre quegraduellement, elle va « phaseout » le Segment A et le Seg-ment B. C’est-à-dire que, dansles comptes, les deux segmentsvont être consolidés. « C’est la nouvelle tendance.

Regardez le dernier ‘Monthly Sta-tistical Bulletin’ publié le 20 juin.Le tout a été consolidé. On fera demême dans les rapports annuels »,indique-t-on sans donner plusde détails. Dans le Financial Stability

Report en date d’août 2015, la

Banque centrale fait ressortirque les actifs du secteur bancaireont grimpé assez rapidement enraison d’une croissance auniveau du « foreign asset portfo-lio » de nos banques. D’ailleurs,pour l’année se terminant au 31mars 2015, la hausse au niveaudes actifs peut être attribuée àune augmentation plus rapidedes actifs étrangers que des act-ifs domestiques. « The upward trend in banks’

foreign assets is partly explainedby the advances and placements oflocal banks in frontier markets inAfrica as well as in India », lit-on. Enfin, la Banque de Maurice

est d’avis que la concentrationdu marché autour d’unepoignée de banques est appeléeà se diluer en raison d’une com-pétition accrue. C’est pour celaque les actifs des quatre plusgrandes banques à Maurice ontchuté, passant de 59,4% à52,9%.

BUDGET

La date de la présentation du Budget n’est pas encore fixée, mais les banques s’inquiètent déjà. Surtout pourle Segment B, c’est-à-dire le ‘global business’, dans lequel certaines d’entre elles évoluent. Elles craignent ainsi

que le ministre des Finances annonce une hausse de la taxe sur les profits générés par le Segment B

Les banques s’inquiètent pour le Segment B

RÉTROSPE

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NQuelle est la dernière nouvelle endate concernant votre projet hôtelierà Le Chaland?Nous avons l’impression qu’au-

jourd’hui, les gens nous comprennentbeaucoup plus, ainsi que le projet LeChaland. Ils comprennent la vérité duprojet, et aussi l’impact environnemen-tal. Vous savez, nous avons toujours es-sayé de nous baser sur des faits, de direla vérité, et il est malheureux que lesopposants aient dit des choses fausseset porté des accusations gratuites. Nous avons des professionnels et des

experts qui travaillent pour nous, etd’autres experts de l’État avec qui on atravaillé. Les opposants se basent surles dires des gens qui n’ont pas d’exper-tise. Aujourd’hui, nous ressentons queles choses sont plus positives. Je vousdonne un exemple bien simple decomment la vérité finit par sortir.Cela concerne la plage publique, les

fameux 1,5 arpent. Je suis sûr que vousvous souvenez du bruit entourant toutecette affaire depuis l’année dernière,plus précisément depuis octobre-no-vembre. Que disaient les opposantsdepuis huit mois, et tout récemment ?Qu’on allait prendre la plage publique.Que l’hôtel allait être construit sur laplage publique et que les gens n’allaientplus y avoir accès. Qu’est-ce qu’on voitaujourd’hui ? On a fait le parking. Ona mis de nouveaux kiosques, des bancs.La plage est aussi naturelle et bellequ’elle l’était. Elle est même meilleure :plus sécurisée, plus confortable, avecmoins de voitures sur la plage. Finale-ment, quelques semaines de cela, legouvernement, dans sa sagesse, a dé-cidé de reproclamer les 1,5 arpentplage publique. Alors, pourquoi tout ce bruit depuis

huit mois ? C’est cela qui est triste. Ilsn’ont jamais essayé de nous contacterpour essayer de comprendre le projetau lieu de lancer des accusations.

NVous êtes donc prêt à défendre le projet devant le tribunal ? Cela fait huit mois depuis qu’on

défend ce projet. Huit mois depuisqu’on est bloqué par le tribunal. Maisje peux vous dire que ces dernières se-maines, on a eu les dates du tribunalpour débattre des arguments dans lefond. On est confiant et convaincu denotre projet. On a travaillé pendant desannées sur ce projet, de manière trans-parente et ouverte, avec le gouverne-ment, les autres professionnels et nosprofessionnels. Malheureusement, leprojet a été stoppé un an et demi aprèsavoir commencé. Je crois que le tribunal va découvrir

que notre projet est fondé. Pourquoisommes-nous convaincus de ce projet ?On a pris, avec le gouvernement et lesautorités, des mesures exceptionnelles.On a un ‘setback’ de 100 mètres.Aucun hôtel n’a ce ‘setback’. Certainshôtels ont un ‘setback’ de 30 mètres, etd’autres, moins. Je ne vais pas les nom-mer. Nous ne faisons pas de sport mo-torisé à cause du parc marin. Onreprend les eaux usées de la plage et duNational Coast Guard, qui se déver-saient naturellement. Nous allonsplanter une forêt endémique. Vousconnaissez, comme moi, le nombred’hôtels qui ont détruit des mangroveset ont construit sur la plage, ou dans lamer avec une jetée. On ne fait rien detout cela. Nous sommes convaincusque le tribunal nous donnera gain decause. On a confiance dans le judici-aire. Très vite, nous allons nous con-centrer sur le positif et le futur, au lieud’être bloqué pendant des mois.

NPartagez-vous l’avis du Managing Director de Currimjee HospitalityManagement, selon lequel ungroupe d’individus mèneraient uncombat sélectif ?Certainement… très certainement.

C’est quelque chose qu’on a dit etauquel on croit. Il existe nombre deprojets à Maurice, ainsi que de causesenvironnementales. Les contestatairesont même avoué, dans un entretien,qu’ils n’ont pas de temps pour lesautres causes. Mais nous, ils vont nousattaquer! Puis, s’ils étaient vraimentbien intentionnés, pourquoi ne sont-ilspas venus nous voir pour parler deleurs craintes ? On a travaillé des an-nées sur ce projet. Lorsqu’on a faitnotre ‘Environmental Impact Assess-ment’ (EIA), on a parlé aux organisa-tions non-gouvernementales, on aécouté les idées de professionnels.Quand les gens ne viennent pas nousvoir, utilisent de faux arguments etportent des accusations gratuites, biensûr que c’est un combat sélectif. Je n’aiaucun doute. C’est sélectif et malinten-tionné.

NPeut-on parler d’un acharnementcontre le groupe Currimjee alorsque, comme vous l’avez dit, des hô-tels qui existent déjà n’ont pas forcé-ment respecté certains critères environ-nementaux ? Oui, je le crois fermement. C’est un

acharnement, et je ne sais paspourquoi. Pourquoi ont-ils choisi notreprojet ? Avec 100% de conviction, jedirais que c’est un acharnement contre

«Le tribunal va découvrir que notre projet est fondé»

ANIL CURRIMJEE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE CURRIMJEE

RÉTROSPECTIVE15 JUILLET 2016

Page 24: «L 2016 - Bizweek...d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années d’expérience. En tant que « main contractor », la compagnie, dont le Mana-ging Director

notre projet. Vous savez, on a eu desgens qui avaient des doutes et des ques-tions. Ils sont venus nous voir et on leleur a expliqué. Nous les avons conva-incus. D’autres nous ont donné debonnes idées qu’on a prises en consid-ération. Mais jamais, durant nos 125ans d’existence, on n’a vu un telacharnement, une attaque d’une tellevirulence et des accusations gratuites.

NComment vous sentez-vous, en tantque promoteur d’un projet contesté,dans lequel vous avez fait d’énormesinvestissements en termes de routes,d’infrastructures, de rapports envi-ronnementaux coûteux ainsi que lacréation d’une forêt endémique ?Je suis de nature très optimiste et

po-sitive. On est très fiers de ce quenous avons fait jusqu’à présent. C’estun projet qui va dans la lignée desvaleurs de notre groupe. C’est un pro-jet qui est dans la stratégie du gou-vernement. On en est très fiers.Quelque part, je me dis qu’il faut quecette polémique s’arrête. Il faut qu’onrespecte les lois et qu’on puisse aller del’avant. Lorsqu’on a fait notre EIA, d’après

les dispositions de la loi, ils avaient lapossibilité de venir dire ce qu’ils ont àdire. C’est un processus public. Ils nel’ont pas fait. Quand un projet est ar-rêté, après une année et demie, à causede ces contestations, on en souffre

beaucoup économiquement. Le payssouffre. Les gens du Sud souffrent. Lesemplois et l’économie locale du Sudsouffrent. Ima-ginez ce qui arrive àl’image du pays si chaque projet estcontesté par un petit groupe, et s’arrêteaprès six mois ou une année detravaux. Je n’ai jamais vu ça. Je suisplus inquiet par cet aspect que parnotre projet, parce que je suis conva-incu que nous allons poursuivre le pro-jet.

NSaviez-vous, à l’époque où vous avezfait l’acquisition du terrain à Le Chaland, que vous auriez à faireface à des contestations en raison duparc marin ?Pour l’hôtel, on a eu le terrain à bail.

Quand le gouvernement nous a donnéla ‘Letter of Intent’ sur le terrain à bail,il y avait bon nombre de conditions à respecter. Le gouvernement savait quec’était un site sensible. Mais la ques-tion, ce n’est pas de développer ou dene pas développer. C’est commentdévelopper d’une manière durable. Ona travaillé avec le gouvernement, les au-torités et les professionnels pour faireun projet dont on est fier. Un projetdurable, qui est un exemple à Maurice. Je m’attendais à ce que les gens

posent des questions parce qu’il estnormal qu’ils posent des questions ;mais au moment où il fallait poser lesquestions. Je ne m’attendais certaine-

ment pas à ce que les gens dorment etne disent rien. Ils nous laissentdépenser des millions, et un beau jour,ils se réveillent pour nous attaquer avecun acharnement jamais vu pour arriverà une situation aussi négative pour lepays. C’est triste pour le pays; que desgens qui se disent Mauriciens puissentdire et faire des choses comme ça.

NVous avez eu recours à des rapportsenvironnementaux. Une poignée degens contestent malgré tout le pro-jet. Avez-vous pu comprendre cequ’ils contestent réellement ? Non. Les arguments de cette

poignée de gens très vocaux changent.Avant, c’était la plage publique. Après, c’étaitla route. Puis ils en sont venus au parcmarin. Puis autre chose. Je ne com-prends pas pourquoi. Ont-ils des in-térêts personnels ? Ou est-ce politique,parce que c’est aussi lié à des groupespolitiques ? Est-ce que c’est une ques-tion de revanche ? Je ne sais pas. Mais je préfère regarder le côté posi-

tif. On a le soutien de beaucoup degens. On a le soutien des autorités, desprofessionnels…Juste pour vous donner un autre ex-

emple, les arguments de ce groupe depersonnes ont encore changé. Quel estle nouvel argument ? Maintenant, cesont les dodos ! C’est un monsieur hol-landais, M.Rijsdijk, qui a évoqué celaen premier. Je ne sais pas sous quelchapeau il parle. Il a été consultantpour Omnicane. Il est le Chairman deDodo Alive. Il est désormais, je crois,consultant pour AKNL (Aret KokinNu Laplaz). Il est un témoin en cour.On l’attend en cour. Entre ce que lescontestataires disent maintenant sur ledodo, et ce que M.Rijsdijk a dit à Om-nicane quand il était payé en tant queconsultant privé, c’est complètementdifférent.On est content d’avoir eu les dates

pour aller défendre le projet en courpour rétablir la vérité. On sait quelssont les faits. Notre motivation a tou-jours été saine. Si j’avais quelque choseà cacher, je ne vous aurais pas rencon-tré.

NComment voyez-vous les chosesévoluer dans les mois à venir ? Allez-vous continuer à communiquer ? On travaille à différents niveaux. Il

est vrai qu’on ne peut pas travaillerphysiquement sur le projet, mais onpeut continuer à planifier. Noussommes convaincus qu’on ira de l’a-vant. On a déjà fait les infrastructurescomme la route. On a encore deschoses à faire aussitôt que la Beach Au-thority nous donne la licence. On vaaussi continuer à communiquer. Voussavez probablement qu’on n’aime pasbeaucoup communiquer, mais plutôtagir. Je ne sais pas si vous êtes allé à laplage récemment. Moi j’y suis allé, etj’ai constaté. À cause de la nouvelleroute et des nouvelles infrastructuressur la plage, il y a beaucoup plus degens qui y vont. On voit déjà le côtépositif du projet. Les gens auront tou-jours accès à la plage. À chaquedéveloppement, il n’y a pas forcément

destruction de l’environnement. Il ex-iste des exemples où le développementet l’environnement vont main dans lamain. Notre projet est ainsi.

NAu vu des contestations, y a-t-il eudes changements au Master plan ini-tial du projet ?Au niveau de l’hôtel, rien n’a

changé. Mais les contestations nousont donné la volonté de faire encoremieux, d’investir encore plus, de mon-trer à tout le monde que ce projet estquelque chose dont tous les gens im-pliqués, y compris nous, seront fiers.On a commencé à travailler sur ce

projet depuis six ou sept ans. Commela technologie évolue rapidement, onajoute des choses. C’est un projet oùplus de 30% de notre électricité serarenouvelable. On sera en avance sur ceque le pays veut en termes d’objectifs.On prend avantage de la technologiequi change.

NPersonne ne pourra empêcher legroupe Currimjee de se faire unnom dans l’hôtellerie ? Non. C’est une stratégie qu’on a

mise en place il y a des années. Oncroit dans le tourisme à l’île Maurice etdans la région. On croit dans une dif-férente forme de tourisme. Je croisqu’on peut apporter, avec nos parte-naires étrangers, de nouvelles chosesdans le tourisme et travailler avecd’autres gens pour qu’on soit unemeilleure destination, plus durable.

NUne question classique pour ter-miner: qu’attendez-vous du Budget ?Je parle du côté du secteur privé.

Pour moi, le Budget est comme unecompa-gnie, avec plus de responsabil-ités, mais qui fait partie d’une visionou d’un plan stratégique. Il faut admet-tre que le contexte mondial est très dif-ficile, et qu’il sera plus volatile dans lesmois qui viennent. Il n’y a pas beau-coup de gens qui croyaient que laGrande-Bretagne voterait pour leBrexit, et on a vu toute la volatilitédepuis. Sur le plan stratégique, le Budget

doit se focaliser sur l’aspect environ-nemental. Pas seulement pour la dura-bilité de Maurice, mais pour générerdes industries et des emplois dans lefutur. Ensuite, le Budget doit se fo-caliser sur l’éducation, qui peut perme-ttre d’ajouter de la valeur dans le longterme. Pour le court terme, le Premier mi-

nistre et le ministre des Finances ontdéjà dit que la priorité, c’est l’in-vestissement et l’emploi. Plus de 26%des jeunes n’ont pas d’emploi. On nepeut pas avoir une telle situation so-ciale. La chose la plus importante, ce ne

sont pas les ‘incentives’, ce n’est pas dedonner quelque chose au secteur privé; c’est d’avoir un ‘ease of business’ pourqu’on puisse aller de l’avant. On n’apas besoin de faveurs. Le pays et legouvernement ont suffisamment decontraintes. Il faut pouvoir travaillerfacilement, dans le respect desparamètres légaux.

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BANQUES

Ramesh Basant Roi exhortera les banques à revoir leurs frais et commissions. C’est ce qu’a annoncé le min-istre des Finances dans une réponse déposée à l’Assemblée nationale suite à une question du Chief Whip dugouvernement, Mahen Jhugroo, la semaine dernière. Les revenus tirés des frais et commissions bancaires ont

augmenté l’année dernière et rapportent des centaines de millions, voire des milliards, aux banques

CE QUE LES FRAIS ET COMMISSIONS BANCAIRES

ONT RAPPORTÉ

Les rapports annuels2015 des banquesfont état d’unehausse au niveau du‘fee and commission

income’. C’est-à-dire tout ce quireprésente frais et commissionsbancaires. Par exemple, legroupe MCB a enregistré unehausse de 16,5% à ce niveau, lechiffre passant de 3,6 milliardsà Rs 4,1 milliards. Pour la SBMHoldings, la hausse est de

12,4%, les revenus passant deRs 944 millions à Rs 1,058 mil-liard. Au niveau de la BarclaysBank, les frais bancaires ontcontribué Rs 564 millions auxcomptes (contre Rs 484 mil-lions en 2014). Pour la banqueAfrAsia, les chiffres passent deRs 330,7 millions à Rs 508,8millions. Enfin, Bank One a en-registré un ‘fee and commissionincome’ de Rs 318 millions(contre Rs 180 millions en

2014). Dans certains cas, cesfrais et commissions ont large-ment contribué aux profits. Parexemple, entre ce que rappor-tent les frais bancaires et lesprofits de la MCB, l’écart est deRs 1,6 milliard. Pour la SBM,l’écart est de Rs 549 millionsseulement. Pour Bank One, lesfrais bancaires n’ont pu em-pêcher que les profits soient plusbas que les revenus dérivés deces frais. En ce qui concerne

AfrAsia Bank, elle a même en-registré des pertes de 176 mil-lions (contre des pro-fits de Rs384 millions l’année précé-dente). Les comptes de ces banques

démontrent, par ailleurs, que lacontribution des cartes ban-caires, plus particulièrement descartes de crédit, est plus impor-tante que celle d’autres servicesqu’elles offrent. Ainsi, pour la MCB, les

revenus tirés des ‘cards andother related fees’ sont passés de Rs 1,27 milliard à Rs 1,39 mil-liard. Pour la SBM, le ‘card in-come’ passe de Rs 316,6 millionsà Rs 397,6 millions. Les ‘creditrelated fees and commissions’ d’AfrAsia Bank passent de Rs 182,45 millions à Rs 274millions. Quant aux ‘credit cards

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RÉTROSPECTIVE22 JUILLET 2016

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and e-commerce related fees’ deBank One, ils passent de Rs70,6 millions à Rs 185,2 mil-lions. C’est principalement leSegment B (le global business)qui a contribué à cette per-formance. C’est dans cette optique que

le ministre des Finances a an-noncé une probable révisiondes frais bancaires. Ceux-ci nesont pas fixés par la Banque deMaurice, mais déterminés par lemarché. Depuis octobre 2008,les banques commercialesdoivent d’ailleurs afficher lesfrais perçus pour les différentsservices qu’elles offrent.Parmi la panoplie des frais

bancaires, on retrouve un ‘an-nual fee’ sur les cartes de débitet de crédit. Les clients doiventdébourser un montant supplé-

mentaire s’il faut remplacer lacarte. Ils doivent aussi s’acquit-ter d’un montant pour lepaiement par ‘direct debit’ desfactures de la CWA, du CEB ouencore de Mauritius Telecom.Un autre montant est réclamépour les relevés bancaires. Et si un ‘standing order’ n’a

pu être exécuté en cas desomme insuffisante sur lecompte d’un client, un mon-tant additionnel est déduit. Fi-nalement, les clients doivents’acquitter d’un frais d’enreg-istrement sur certains empruntsbancaires. (Ndlr: Voir tableaupour une indication non-exhaus-tive des frais imposés par cinqbanques)« I have discussed the question

of fees, charges and commissionswith the Governor of the CentralBank. The Governor of the Bankhas agreed to take up the issue athis next quarterly Banking Com-mittee Meeting this August. Hewill exhort bankers to reviewtheir stand with regard to the fees,charges and commissions », fait

ressortir Pravind Jugnauth. De plus, ajoute-t-il, la

Banque de Maurice a signé unMemorandum of Understan-ding (MoU) avec la Competi-tion Commission of Mauritius(CCM). Cette institution aurapour tâche d’examiner les fraiset commissions bancaires quisont annexes aux cartes de débitet de crédit lorsqu’elles sontutilisées aux différents points devente. Cela devrait assurer queles banques commercialesn’abusent pas de leur position. Ce n’est pas la première fois

que les frais bancaires font l’ob-jet de critiques. L’année dernière,au Parlement, le député SudhirSesungkur avait soutenu que « the fees and charges of banks areconsidered as exorbitant and, insome cases, extortionate ».Rappelons également qu’en

juin, la Banque de Mauriceavait, après deux années de tra-vail par un ‘Task Force’, publiéun rapport intitulé ‘BankingYour Future : Towards a fair &inclusive banking sector’. Le rap-

port avait fait cent recomman-dations, dont plusieurstouchaient aux frais bancaires. Parmi ces recommandations

on retrouve celles-ci : Abolitiondes frais de clôture de compte(‘account closure fee’) pour leclient qui ferme son compte ouqui change de banque ; aboli-tion des frais d’annulation d’or-dres de virement permanentspour le client qui change debanque ; abolition des frais

d’annulation de carte de débitpour le client qui change debanque ; abolition des fraisjusqu’ici réclamés pour le verse-ment au compte du client d’unsalaire, d’une pension ou d’uneautre prestation sociale ; aboli-tion des frais bancaires annuelsréclamés aux détenteurs decartes de débit et abolition desfrais pour les demandes d’aug-mentation de la limite sur lescartes de crédit.

FRAIS BANCAIRES ET COMMISSIONSET PROFITS DES BANQUES

RÉTROSPE

CTIVE

22 JUILLET 2016

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Dix ans déjà depuis quele projet d’incinérateurde Gamma-Covanta à

La Chaumière a créé desvagues. L’objectif du joint-ven-ture entre Gamma Civic et lafirme américaine Covanta étaitde brûler 300 000 tonnes dedéchets et de produire 20 mé-gawatts d’électricité. Le projet,qui nécessiterait des investisse-ments de Rs 5 milliards, estcependant au point mort, lepermis EIA (Environmental Im-pact Assessment) ayant été con-testé devant le tribunal del’environnement, qui doit en-core statuer sur la question.Entre-temps, en juin 2015,

le Central Electricity Board(CEB) a lancé un ‘Expression ofInterest’ pour des facilités uti-lisant des ‘Renewable EnergyTechnologies’. Des compagniesayant manifesté leur intérêt,dix-sept ont été ‘shortlisted’dont Gamma Civic Ltd, So-travic Ltd ainsi que des firmesinternationales. Elles ont en-suite été appelées, depuis le 11avril dernier, à participer au ‘Re-quest for Proposal’ pour la misesur pied de centrales ‘waste toenergy’. La date limite a été fixéeau 2 septembre prochain. À l’Assemblée nationale,

mardi, en réponse à une ques-tion du député Osman Ma-homed, Ivan Collendavelloo,ministre de l’Énergie et desUtilités publiques, a indiquéque dans le cadre du Requestfor Proposal, « (…) the promoteris required to carry out a full fea-sibility study as well as an envi-ronmental impact assessment.One of the mandatory conditionsfor the project is that it shouldabide by the European Directive

with regard to gas emission. »Le ministre a aussi expliqué

que la production d’énergie àpartir de déchets fait partie durapport ‘National Energy Com-mission and Long Term EnergyStrategy 2009-2025’. À traverscette stratégie, le gouvernementvise à atteindre une productiond’énergie à partir de déchets àhauteur de 4% de la productiontotale. Cela s’avère d’autantplus important que le site d’en-fouissement de Mare Chicoseest au bord de la saturation. Dans sa réponse, Ivan Col-

lendavelloo a d’ailleurs rappeléqu’une centrale semblable, le‘Landfill gas to energy project’ deSotravic, est déjà opérationnelledepuis 2011. En ce qui concerne l’énergie

qui sera produite par les firmesqui seront éventuellementchoisies, il semblerait que celles-ci auront à signer un ‘Power Pur-chase Agreement’ avec le CEB.Dans une corres-pondanceadressée aux soumissionnaires,le 18 juin 2015, pour répondreaux questions additionnelles deces derniers, le CEB expliquececi : « Please be informed thatCEB usually signs an Energy Sup-ply & Purchase Agreement(ESPA) with the promoter for re-newable energy projects. The termof the ESPA is 20 years. »D’autre part, il n’y aurait pas

de limite imposée quant à la ca-pacité de la centrale. Le choixde la technologie utilisée re-viendrait également aux firmes. Dans son document d’appel

à intérêt, le CEB explique quecela contribuera à réduire ladépendance du pays sur l’én-ergie fossile, tout en assurantune fourniture d’électricité à un

prix abordable. Cela permettraégalement de diversifier lesmoyens de production d’én-ergie. Valeur du jour (à juillet2015), les énergies renouve-lables (hydro, biomasse-bagasse, photovoltaïque et

‘landfill gas’) comptent pour18% de la production d’élec-tricité. « The promoters shall be re-

sponsible for the acquisition ofland as well as consents, permitsand licenses required to set up the

renewable energy generation sys-tems. Moreover, no sovereignGuarantee shall be provided inrespect of any agreement to be en-tered into between the CEB andthe promoter », fait par ailleursressortir le document.

WASTE TO ENERGY

La liste des 17 soumissionnaires

Les soumissionnaires de l'Expression of Interest initial qui devraient participer au Request for Proposal pour des centrales

‘waste to energy’ à travers le pays

Sotravic/OTV VeoliaWaste Power LtdGamma Civic LtdLee SarlSotravic Ltee (Landfill project)Hitachi Zosen InovaSolid Waste Recycling LtdRecycled Refuse International LimitedSotravic Ltee

Naanovo Energy UK Ltd & Naanovo Energy Mauritius LtdRenovo BioenergySynnove Energy LtdGreen Waste Energy GroupInnov Jobs Enterprise LtdCummins Power Generation Green Energy Meridian LtdRekorb

La décision a été prise mer-credi. Le Monetary PolicyCommittee (MPC) s’est

réuni au siège de la Banque deMaurice et a annoncé une baissedu taux directeur (‘Key RepoRate’) de 40 points de base à4%. Plusieurs facteurs ont étépris en considération. À l’instardu contexte international où lesrisques sont accrus dans le sil-lage du Brexit. Les marchés fin-anciers devraient aussi restervolatiles. Sur le plan local, les

membres du MPC sont d’avisque le pays continue de souffrird’un manque d’investissementsprivés, et le secteur d’exporta-tions affiche une certaine faib-lesse. “The MPC weighed therisks to the growth and inflationoutlook and considered that thedownside risks to the domesticgrowth outlook outweighed therisks to the inflation outlook.Taking into account the uncer-tainty created by Brexit and po-tential for the US November

elections to increase marketvolatility, the MPC deemed it im-portant to support investment ac-

tivity in the country and raise thegrowth potential of the economy.A cut in the Key Repo Rate is

warranted at this juncture to sup-port the economy,” soutient leMPC.

MONETARY POLICY COMMITTEE

Le taux d’intérêt revu à la baisse

RÉTROSPECTIVE22 JUILLET 2016

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ANALYSE

L’AFRIQUE : LES DOUTES

QUI PERSISTENTÉDITION 111 – SAMEDI 03 SEPTEMBRE 2016 LHEBDOMADAIRE LECTRONIQUE GRATUIT

« Tout le monde sera gagnant avec le ‘sugar hub’ »

Pravind Jugnauth : « Je veillerai personnellement à l’implémentation des projets »

SBM BUDGET TALK 2016-17 JACQUES D’UNIENVILLE, CEO D’OMNICANE

SICOM

La dernière fois qu’une éventuelleintroduction en Bourse de laSICOM a été évoquée remonte

à 2014. À cette époque, les intéressésne manquaient pas, puisqu’il s’agissaitde faire partie d’une compagnie d’as-surances étatique qui était profitable.L’une des entités à avoir manifesté leurintérêt pour le rachat des 12% du Na-tional Investment Trust (NIT) au seinde la SICOM n’était autre que le Na-tional Pensions Fund (NPF). Cedernier aurait proposé, à l’époque, Rs450 millions. Le deal devait se concré-tiser, mais ne s’est, au final, pas matéri-alisé. De fait, les actions que détient le

NIT au sein de la SICOM attendenttoujours un acheteur potentiel.

« Maintenant que le projet d’intro-

duction en Bourse n’est plus d’actualitépour la SICOM, il y a comme un désin-térêt. Personne ne veut acheter les actions

de la SICOM. C’est probablement pourcette raison que le NIT ne trouve pas pre-neur depuis bientôt deux ans », expliqueun analyste financier. Un autre analyste abonde dans le

même sens. « Qui voudra acheter des ac-tions de la SICOM ? Est-ce qu’une insti-tution indépendante voudra prendre laSICOM comme un investissement à longterme ? J’en doute », avance-t-il. Interrogé à ce sujet, le Chief Execu-

tive Officer du NIT, Gaëtan Wong ToWing, a confirmé que le NIT attendtoujours de vendre les 12% de laSICOM. « De par nos activités, il fautcomprendre que chaque chose a un prix.Si quelqu’un est prêt à mettre le prix qu’ilfaut pour ces 12%, on est partant. N’ou-bliez pas qu’à l’époque, nous étions d’ac-cord pour vendre à Rs 450 millions »,

soutient-il. Ce dernier insiste que la SICOM

demeure un très bon investissement. Pour rappel, le NIT a vendu, en

2014, les actions qu’il détenait au seinde la State Investment Corporation(SIC) pour Rs 423 millions. Un mon-tant payable sur quatre ans. L’argent aensuite été utilisé pour la création denouveaux fonds. Qu’en sera-t-il de l’argent qui sera

obtenu si les 12% sont finalement ven-dus ? « Fort probablement, l’argent sera dis-

tribué aux actionnaires du NIT. Dequelle façon cela se fera ? Ce sera au con-seil d’administration de décider. De toutefaçon, on n’a pas besoin de tant d’argent.La compa-gnie est déjà tellement liquide… », fait ressortir le CEO.

Les actions du NIT cherchenttoujours preneurs

Ce n’est qu’en 2008 que le National Investment Trust a enclenché son plan derestructuration. Ce dernier consistait en la division du portefeuille en trois en-tités distinctes et séparées. Il s’agit du NIT Local Equity Fund pour détenir tousles investissements cotés en Bourse sur le marché local, du NIT Global Opportu-nities Fund pour détenir tous les investissements cotés en Bourse à l’étranger, etde la NIT Ltd pour détenir les investissements non cotés. Or, selon le CEO, la restructuration – qui aurait déjà dû, à l’époque, avoir eulieu plus tôt – aurait été bloquée pendant dix ans par la Financial Services Com-mission (FSC). Pourquoi ? Aucune raison officielle n’a été avancée à cela. Et lorsque restructuration il y a eu, les petits actionnaires du NIT n’ont pu enprofiter pleinement. « Beaucoup de personnes connaissent le mécanisme de laBourse. Ils ont profité de la restructuration du NIT au détriment de nos petits ac-tionnaires qui sont là depuis 1993. Lorsque les fonds ont été lancés, deux tiers deces fonds sont devenus liquides. Ces gens ont pu monnayer ce qu’ils détenaienten termes d’actions au profit des autres actionnaires », soutient Gaëtan Wong ToWing, pour qui l’intérêt de ses actionnaires prime avant toute autre chose.

UNE RESTRUCTURATION BLOQUÉE PENDANT 10 ANS

RÉTROSPE

CTIVE

03 SEPTEMBRE 2016

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JACQUES D’UNIENVILLE, CEO D’OMNICANE

H.L.B.

NVous êtes pour un « sugar hub »,mais certains font de la résistance àcette idée. Ou plutôt à l’idée d’im-porter du sucre, alors que noussommes déjà un producteur desucre, pour le réexporter. Pensez-vous que le « sugar hub » pourra sematérialiser ? Je pense que c’est dans l’intérêt de

tout le monde de le faire. Plus on vaagrandir l’influence de Maurice sur lemarché, mieux le pays se portera. Le‘sugar hub’ pourra nous aider à couvrirce que font déjà nos compétiteurs,comme Dubaï. Je ne vois pas pourquoion ne le ferait pas à Maurice. C’est uneactivité de transformation qui a de lavaleur ajoutée, et qui, quelque part,amène de la valeur au sucre mauricien.Une bonne partie de l’activité consiste

aussi à mélanger le sucre d’originemauricienne à des matières premièresimportées, pour apporter de la valeurajoutée et exporter ailleurs. Je crois que tout le monde est gag-

nant dedans. Je ne vois pas pourquoion fait de la résistance. Peut-être quec’est en raison d’une mauvaise commu-nication ou alors ils ne comprennentpas bien. C’est une activité en elle-même. Dans le port franc, on fait déjàdu ‘processing’, du ‘re-packaging’.Pourquoi pas pour le sucre ? C’est undomaine dans lequel on a les compé-tences requises. On est certifié parCoca-Cola et d’autres grands groupes.Nous sommes pratiquement les seulsdans la région à avoir ce seuil de so-phistication. Il faudrait en profiter ! Évidemment, cela aura un impact

sur les résultats financiers des compag-nies locales. C’est une nouvelle activité

qui crée de la valeur ajoutée. Il faudranotamment investir dans de nouvellestechniques de packaging et de design,tout en ayant un marketing pluspointu. NSerons-nous les premiers à le fairedans la région ?Ça dépend où dans la région, mais

ça se fait déjà. Par contre, on a une po-sition géographique favorable, et on aen place un partenariat économiquesolide car on appartient à la SADC, auCOMESA et à d’autres organisationsrégionales. On a un avantage surd’autres qui ne sont pas membres deces organisations. Il faut jouer cettecarte au mieux de nos possibilités. NDans peu de temps, on ira de l’avantavec un « Ethanol framework ».Pouvez-vous nous expliquer cela enquelques mots ? C’est un cadre légal qui élaborera

comment on va mélanger, sur le planlocal, de l’éthanol à l’essence. Bienévidemment, c’est important. Au-jourd’hui, le prix du pétrole est enbaisse. Si demain les choses changent,il ne faut pas oublier que l’éthanol estune énergie renouvelable. Avoir un‘framework’ pour l’utiliser localementest très important. On attend celadepuis longtemps et je pense que c’estune très bonne chose de le mettre enœuvre cette année-ci. NOù en est-on avec les démarches ? Nous en sommes encore aux discus-

sions au niveau de l’application. Laproduction d’alcool et d’éthanol sepasse très bien à Maurice. Maisactuellement, l’ethanol qui est produitest exporté. Les discussions doiventaboutir à une situation où on pourrautiliser localement l’éthanol produit enle mélangeant à l’essence.

Importer du sucre pour le réexporter vers de nouveaux marchés dans la région. C’est le souhait d’Omnicanequi veut faire de Maurice un « sugar hub » afin d’aider l’industrie sucrière locale. Jacques d’Unienville, le ChiefExecutive Officer, est d’avis qu’il n’y a pas lieu de faire de la résistance à cette idée puisqu’elle sera bénéfiqueà tout le monde. Il évoque également l’« ethanol framework » qui sera mis sur pied prochainement

« Tout le monde sera gagnant avec le ‘sugar hub’ »

RÉTROSPECTIVE

03 SEPTEMBRE 2016

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Le Chief Executive du groupe MCB est conscient que la performance, au niveau de la Stock Exchange of Mauri-tius, a été « décevante » l’année dernière. Le ‘market yield’ a été dominé par les investisseurs institutionnelsétrangers, et ces derniers sont des ‘net sellers’ depuis 2015. Dans son discours prononcé lors de la conférenceAfrica Forward Together, Pierre Guy Noël a affirmé qu’une majorité de ces investisseurs se voient dans l’obliga-tion de vendre et de quitter le marché local. Il explique aussi à BIZweek qu’il existe un ‘disconnect’ entre la per-formance des sociétés et celle du marché. Enfin, le Chief Executive s’attend à ce que le Mauricien moyencommence à investir en Bourse, au lieu des dépôts qui « ne rapportent pas grand-chose »

HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

NOn a noté, dernièrement, des ventesmassives des actions de la MCB sur laStock Exchange of Mauritius. Com-ment expliquez-vous cela ? Il est vrai que ces derniers mois, il y a

eu des ‘net foreign sales’ principalementsur la MCB. Mais la tendance estgénérale, surtout depuis l’année dernière.Chez nous, cette tendance a eu poureffet de faire baisser de plus de 4% lesactions de la banque par rapport à ceque c’était l’année dernière. À l’annéedernière, plus de 20% des actions de labanque étaient détenus par desétrangers. Aujourd’hui, ce chiffre esttombé à 17%. Cela est dû principalement au con-

texte international. Je crois que beau-coup de fonds d’investissementsétrangers ayant des perspectives surl’Afrique ont réévalué celles-ci. Beau-coup de ces fonds d’investissements ontdes besoins de liquidités. Même s’ils ontdes investisseurs qui veulent désinvestir,il faut bien qu’ils vendent pour pouvoir

rembourser ces investisseurs. C’est là où on a peut-être un prob-

lème. Comme l’action de la MCB esttrès liquide, c’est aussi l’action la plusfacile à vendre. Donc, quand quelqu’una besoin d’argent ou qu’il veut réaliser del’argent, il trouvera que c’est plus facilede vendre les actions de la MCB qued’autres titres.

NMais êtes-vous plus confiant que d’icila fin de l’année, les chosess’amélioreront ? Je suis confiant. Quand on regarde la

performance de la MCB, les chiffres par-lent d’eux-mêmes. Nous avons unecroissance régulière de notre rentabilité.Nous allons publier nos résultats l’annéeprochaine, mais je crois que cette ten-dance va se confirmer. Je pense qu’à unmoment donné, il faudrait que leschiffres reflètent la réalité. Pour le mo-ment, je trouve qu’il existe un « discon-nect » entre la performance des sociétés,et la performance du marché.

NAu niveau de la Bourse locale elle-

même, y a-t-il quelque chose àaméliorer ? Certains trouvent qu’elleest trop petite, ou qu’il n’y a pas suff-isamment de liquidités. Le gros du volume des liquidités est

généré par les fonds d’investissementsétrangers. En fait, le ‘trading’ local nereprésente qu’une infime partie du ‘trad-ing’ total. Donc, ce sont les investisseursétrangers, qui sont majoritairement desinvestisseurs institutionnels, qui font lagrosse partie du marché. On ose espérerqu’à terme, le Mauricien moyen penseraà regarder plus vers la Bourse. Cela dit,ce n’est pas entré complètement dans laculture des gens. Ces derniers préfèrenttoujours mettre de l’argent dans desdépôts, même si ces dépôts ne rappor-tent pas grand-chose.

NPour revenir au thème du jour, qui estl’Afrique, diriez-vous que les chosesont bougé ces dernières années ? L’Afrique est condamnée à se

développer. Elle représente une partieimportante de la population mondiale.Elle possède des ressources énormes. Si

on regarde comment certains paysd’Afrique sont en train d’évoluer, on di-rait qu’il y a de plus en plus de gouver-nance et de structures. Il y a des besoinsénormes en termes d’investissements eninfrastructures. Le développementéconomique va donc se faire. La ques-tion est : à quel rythme et à quel mo-ment ? Mais c’est inévitable, l’Afrique vase développer.

NLa MCB se tourne davantage vers le‘global business’. Pourquoi cettestratégie ? Le ‘global business’, c’est offrir un

service à ces compagnies qui utilisentMaurice comme une plateforme pourinvestir ailleurs. Nous avons aujourd’huides services qu’on peut offrir à ces ban-ques qui, dans le passé, ont eu tendanceà se tourner vers de grandes banques in-ternationales, c’est-à-dire des banques derenom. Maintenant que Maurice est deplus en plus connu, les gens commen-cent aussi à connaître les banques lo-cales. Nous avons un créneau qu’on peutexploiter.

« Les actions détenuespar les étrangers sontpassées de 20% à 17% »

PIERRE GUY NOËL, CHIEF EXECUTIVE DU GROUPE MCB

Pendant une semaine, la MCB a ac-cueilli les représentants d’une quaran-taine de banques africaines dans le cadrede sa conférence annuelle Africa For-ward Together. Cette septième édition aeu lieu au Ravenala Attitude Hotel, dulundi 19 au vendredi 23 septembre. Lors de son intervention, le Chief

Executive du groupe MCB, Pierre GuyNoël a présenté le groupe en quelqueschiffres. La MCB a une capitalisationboursière d’USD 1,4 milliard, des actifsde plus d’USD9 milliards, plus de 945500 clients (individuels et institution-

nels) et une part de marché d’environ23%. Pierre Guy Noël a aussi insisté sur le

fait que la MCB et les banques africainesont beaucoup à gagner en travaillant deconcert. « L’Afrique demeure notre prin-cipal objectif. Nous pensons qu’il y a pleinde choses à faire sur le continent et beau-coup de choses que nous pouvons faire en-semble », a-t-il déclaré aux banquiersprésents. Quant à Raoul Gufflet, Deputy

Chief Executive de la MCB Ltd et Headof Corporate and Institutional Banking,

il a évoqué les défis que présentel’Afrique, y compris un environnementrégulateur plus contraignant et l’absenced’efficacité structurelle. Cependant, il aaussi évoqué les signes prometteurs,dont la révolution technologique et unedémographie favorable. Raoul Gufflet a tenu à préciser que la

MCB n’a nullement l’intention d’allerconcurrencer les banques africaines surleur territoire: « La MCB a l’ambition deconstruire des partenariats durables et degrandir de concert avec les banquesafricaines et non cannibaliser leur

business ».Enfin, Raoul Gufflet a expliqué que

la MCB a réorienté ses axes stratégiquespour se focaliser sur le ‘corporate bank-ing’, l’énergie et les commodités, l’‘ins-titutional banking’ et le ‘global business’.« Nous n’avions pas axé notre stratégie surle secteur du ‘global business’, mais main-tenant que le marché devient de plus enplus compétitif, nous sommes en train denous équiper afin de mieux offrir nos serv-ices aux acteurs internationaux qui viendront à Maurice », a-t-il laissé en-tendre.

La MCB se focalise sur le ‘global business’

RÉTROSPE

CTIVE

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As one of theguest speakersat the AfricaPartnershipConfe-rence or-ganized by theBoard of Invest-ment (BoI) on Tuesday andWednesday,James Duddridge MPspoke briefly indefense of low taxeconomies likeMauritius. TheBritish politicianalso called forpromoting theAfrica brand in-stead of indivi-dual countries,so as to focus onincreasing thesize of the cake,rather than dividing it up

“COUNTRIES LIKE MAURITIUSSHOULD BE PROUD OF THEIRLOW TAX ECONOMY”

JAMES DUDDRIDGE MP

RÉTROSPECTIVE

23 SEPTEMBRE 2016

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At a time when Mauritius isoften criticized as a tax haven,his words are welcome. JamesDuddridge MP, who was oneof the guest speakers at the

Africa Partnership Conference organized bythe Board of Investment of Mauritius(BOI) and the World Association of In-vestment Promotion Agencies (WAIPA),spoke briefly in defense of low taxeconomies, “but not in defense of no taxeconomies.” According to the British politician,

countries like Mauritius “should be proudof their low tax economy.” Our successshould even encourage other Africaneconomies to follow suit and embrace alower tax enabling economy. Africa, however, should not attract

business purely for its tax rates. It shouldshift towards value creation. “We should in-stead look for lower, flatter tax across the con-tinent that will promote business andprosperity for all, and not disconnect the peo-ple’s efforts and the people’s rewards. That willnever work,” he explained. During two days (Tuesday-Wednes-

day), the Africa Partnership Conferencebrought together 19 Investment Promo-tion Agencies (IPAs) from Sub SaharanAfrica and some 150 potential investorsfrom 25 countries across the world. Enti-tled ‘Creating Shared Value through Sus-tainable Investment’, the conferenceprovided a joint platform for IPAs to pro-mote their products. For James Duddridge, the conference

is about a drive forward, towards greatercollaboration between IPAs and sharingacross the continent. It is about “increas-ing the size of the cake, and not about howwe divide up the cake.”

CHALLENGE TO GROW THE CAKEBut why Africa ? The last 20 years have

seen uninterrupted growth, that is eco-nomic growth, in Sub-Saharan Africa.Africa represents a massive opportunity,with its population of one billion, includ-ing over 100 million Facebook users… Itis a continent on the move, “a far-cry fromwhat we sometimes see in internationalmedia about Africa.” Looking forward to 2025, says the

British MP, a great percentage of theworld’s population will be living in Africa.“If you miss doing business in Africa, you will

not only be missing a pool of your global con-sumers. More than that, you will be missinga global growth. The reason being that Africahas so far to go in terms of GDP per capitagrowth.”However, the continent is not devoid

of risks, and in particular security chal-lenges. But risks, adds James Duddridge,can be managed, like anywhere in theworld. They are worth taking when oneconsiders the huge economic opportuni-ties and potentials in Africa.The biggest challenge is to grow the

cake, to do more business and to makedoing business easier. “As regards this aspect,I am an enormous fan of the World BankEase of Doing Business Index. That’s not themost popular thing. This index is not perfect,but it is a great indicator of the health of acountry, of its potential to turn an opportu-nity into a profit,” says the British MP.For him, businesses need to improve

faster than their competitors, not at thesame pace. Likewise, he points out, gov-ernments need competitive pressures tomove faster than their rivals in terms ofease of doing business. “Too many Africancountries languish at the bottom half of theEase of Doing Business Index. Governmentsdon’t make money, create businesses or em-ployment. But they sure make it difficult forbusinesses to do all these things. With a bit ofeffort, it can be easier for businesses,” headds. African markets, he believes, are truly

the markets of tomorrow. While the eco-nomic prospects might be slightly damp-ened in the short term, due to somecommodity prices and oil prices, themedium to longer term is still immenselypromising. By 2019, the emerging mar-kets and middle-class population couldrepresent additional demand. Lookingfurther ahead, this consumer populationis only set to grow as the African popula-tion doubles. James Duddridge concedes, however,

that to “grow” Africa, we need to promoteAfrica. And we need to promote Africa asa whole. We need to promote the conti-nent and geographic areas; not just indi-vidual countries: “When I talk aboutgeographic areas, I do not only mean eco-nomic communities like SADC, EAC andECOWAS, but the smaller communities thatlie within. We need to promote bilateraltrade across borders rather than just withinborders, across areas whether they be areasconnected by tribe, by religion, by linguistics,by geography…”

BRAND AFRICA

To the Investment Promotion Agenciespresent at the conference, the British Par-liamentarian suggested that a country, onits own, cannot be successful. “If 24 of yourpartners are successful, it’s likely you are goingto be successful. If the other 24 are not suc-cessful, you will not succeed. Let’s help ourneighbors, let’s prosper together. Let’s prosperas Africa, as an entity,” he said.According to him, our value lies in the

brand and in the name. We all need towork and invest in brand “Africa”. Weneed to work together in partnership toincrease the size of the cake, as IPAs, notjust our countries’ piece of that cake. Weneed to look at countries, yes, but at re-gions also, and at sectorial links. At themoment, he says, it is far too difficult tolink up opportunities across the continent. “When I went to IPAs over the last years,

some of them presented a nice glossy bookwith investment opportunities in their coun-try. It struck me that if one investor is readyto set up a factory in Mozambique, it has thepotential to do so in Ghana also, or Kenya.The investor can have a broader picture andset up multiple tomato canning factoriesacross the continent to serve a global marketplace, rather than just one country. But forthat to happen, IPAs need to do what theyare doing now: promoting their books of op-portunities, but also coming together so peo-ple can see the opportunities as a whole,rather than as individual opportunities,” hefurther added. James Duddridge pointed out that it is

also important to see Africa through thelens of Mauritius, as it is an excellent placefrom which to look at the rest of the con-tinent. Mauritius, he says, is an examplein providing and encouraging business-friendly, growth-promoting environment.Quoting United Nations Secretary Gen-

eral Ban Ki-moon, the British MP sug-gested that Mauritius is regarded as themost competitive economy in Sub Saha-ran Africa. Its economic policies ongrowth and employment, and its welfaresystem, amongst others, are initiatives thathave helped Mauritius become a middle-income country. “I raise Mauritius more as a factor of good

practices, a country where we haveGDP/capita of over USD 10 000, withmore than three decades of sustained eco-nomic growth. The most important thing,what investors are looking at, is not the bigpicture, but the trajectory; how the politiciansand businesses are moving in the same direc-tion. I recommend you all to the Mauritiangovernment commitment to be the bridge be-tween Africa and other international mar-kets, which will help in growing Africa acrossother big economies around the world,” heconcluded.

We must change the way we measure the impact of our Investment PromotionAgencies (IPAs). For Gérard Sanspeur, Chairman of the Board of Investment(BoI), we must move away from Foreign Direct Investment (FDI) and investmentrates as the most important metrics for growth, as well as conduct a constant re-thinking of the mission of IPAs.“The days when the performance of an IPA were assessed on the basis of thelevel of foreign direct investment attracted are long gone. We need to focus moreon quality FDI and knowledge-intensive FDI. Along with FDI, we need to pay at-tention to technology absorption in our sectors. Investment Promotion Agenciesmust embrace new performance metrics. We have organized this conference in aview to develop synergies between the IPAs and make Africa a real land of op-portunities,” he said in his opening speech at the Africa Partnership Conference. For his part, Bostjan Skalar, CEO of the World Association of Investment Promo-tion Agencies (WAIPA), suggested that the future is in cooperation, and not com-petition. “At the end of the day, only one country will benefit from the FDI, butthe other countries can support in the supply chain,” he explained. He also added that Africa has to follow the trend – there is no need for differentpromotion agencies for different sectors. There is a need to merge so there isbetter synergy.

“IPAS MUST EMBRACE NEW PERFORMANCE METRICS”

The Africa Partnership Conference fits well in our efforts to attract Foreign Direct Investment (FDI) flowsinto Africa and promote intra-Africa investment flows.It provides a platform for the IPAs to come together forbetter and mutually beneficial outcomes. According to the Minister of Finance and Economic De-velopment, Pravind Jugnauth, Africa has a lot toachieve. But it cannot do it alone. Last year, some 25%of private equity investment in Africa, for a totalamount of USD 6,6 billion, was structured in our Inter-national Financial Centre. “This bears out the relevance of Mauritius as an inter-national development partner for sister nations,” saidthe Finance Minister.

However, he pointed out, Africa still faces huge deficitson many fronts. Referring to Africa’s deficit in terms ofinfrastructure, Pravind Jugnauth suggested that someUSD 500 billion of investment will be required over thenext five years in fields like telecommunications, en-ergy, water, road networks… He also underlined theparadox that Africa is a net food-importing regionwhile the continent will, by 2050, hold 65% of allarable land in the world. As for the manufacturing sector as a share of GDP,Africa still lags behind industrialized nations. To further assist in the continent’s growth, Mauritiushas set up its ‘Africa Strategy’. The country has signedfour memoranda with Ghana, Madagascar, Senegal

and Cote d’Ivoire to set up Special Economic Zones inthose countries. The Mauritius Africa Fund has alsobeen set up to spearhead the initiatives of Mauritianbusinesses in other African countries. The Board of Investment (BoI) has, for its part, signedMoUs for collaboration with 29 IPAs on continentalAfrica. On Tuesday, it signed MoUs with the SwazilandInvestment Promotion Authority and the East AfricaTrade Investment Hub. And most recently, Mauritius, Seychelles, Madagascar,Mozambique and Zambia signed an MoU for the facili-tation of movement of business persons and profes-sionals under the Accelerated Programme for EconomicIntegration.

25% OF PRIVATE EQUITY INVESTMENT IN AFRICA STRUCTURED IN MAURITIUS

If 24 of your partnersare successful, it’slikely you are going tobe successful. If theother 24 are not suc-cessful, you will notsucceed. Let’s help ourneighbors, let’s prosper together. Let’sprosper as Africa, as anentity

RÉTROSPE

CTIVE

23 SEPTEMBRE 2016

Page 33: «L 2016 - Bizweek...d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années d’expérience. En tant que « main contractor », la compagnie, dont le Mana-ging Director

Pour des spécialistes financiers, il fautinterpréter les chiffres correctementavant d’arriver à une conclusion. Sou-vent, les comptes d’un conglomératcomprennent des items dits « excep-tional» ou « non-recurring. » Les « non-recurring items » sont des transactionsqui ne se passent qu’une fois, et qui, depar leur nature, n'ont pas lieu derevenir d'une année sur l'autre. « Le groupe CIEL a connu un ‘Excep-tional Item’ vers la fin de 2014, avec lavente d’Anahita Hotel Ltd. Lorsque AlteoLtd a vendu ses 50% d’Anahita (FourSeasons Hotel) à Sun Resorts, cela a dé-gagé un ‘Exceptional’. Si on retire cet‘Exceptional Item’ d’Alteo Ltd, il neresterait pas grand-chose comme profit.Ce n’est pas une création de valeur »,explique un analyste financier.

Affirmer que CIEL a détrôné le groupeGML – car les profits du premiers’élèvent à Rs 2,3 milliards contre Rs2,1 milliards au second – ne refléteraitdonc pas totalement la réalité. Dans son message adressé aux action-naires dans le rapport annuel de 2015,le Chairman du groupe CIEL, ArnaudDalais, explique d’ailleurs que « For theyear 2015, the Group made a profit ofMUR 1,857M before non-recurring itemsand tax (2014: MUR 437M) ». Les « non-recurring items » qui figurentdans les comptes de CIEL sont : « Profiton sale of properties », « Restructuring,branding and transaction costs », « Fairvalue gain on business combination » et« Impairment of investment ». Aucuneindication n’est disponible quant à lavente des propriétés, sauf qu’elle a

rapporté Rs 168,5 millions au groupe,alors que la restructuration a coûté Rs265,2 millions et l’« impairment of in-vestment » a coûté Rs 17,5 millions. Par contre, sous l’item « Fair value gainon business combination », on peut lireces détails : « Additional investment in The Medical& Surgical Centre Ltd (MSCL) - TheGroup previously held 29.8% in MSCL asat 30 June 2014. An additional 15.13%was acquired on 17 October 2014 in-creasing the Group’s stake in the asso-ciate to 44.93%. On 26 February 2015,an additional 13.67% was acquired for aconsi-deration MUR 137.4M, thus ob-taining control. This transaction resultedin the recognition of a fair value onbusiness combination of Rs 96.1 million[…]

Investment in Anahita Hotel Limited -On 1 December 2014, the Group ac-quired 50% of the share capital ofAnahita Hotel Limited, which owns theFour Seasons Resorts at Anahita, forMUR 926.4M. In May 2015, the Groupacquired the remaining 50% of theshare capital and obtained the controlof Anahita Hotel Limited. This transac-tion has resulted in the recognition of afair value on business combination of Rs506.8 million. »En ce qui concerne le groupe GML, lerésultat opérationnel (sans ‘non-recur-ring items’) est de Rs 2,056 milliards.Les comptes font mention de « Produitsexceptionnels » à hauteur de Rs 379,4millions, mais les détails ne sont pasdisponibles dans le rapport annuel enligne.

LES ITEMS EXCEPTIONNELS ET « NON-RECURRING »

CIEL a-t-ilréellementdétrônéGML ?

TOP 100

Avec un profit avant impôt deRs 2,3 milliards, le groupeCIEL a-t-il détrôné IBL Ltd(profit avant impôts de Rs 2,1 milliards), comme le

laisse supposer la lecture de l’édition2016 du Top 100 Companies ? La pub-lication, pour établir son classement,prend en considération les bilans finan-ciers au 30 juin 2015 des deux con-glomérats. BIZweek a interrogé desanalystes financiers pour obtenir leuravis sur la question.En règle générale, on mesure la

taille/performance d’une compagniecotée en Bourse par sa capitalisation

boursière. Dans un marché efficient – iln’en existe aucun au monde – la logiqueveut que le marché prenne en compte lesactifs nets de la compagnie, ses revenus,sa profitabilité et son potentiel de s’ac-croître ; et que tout cela se reflète dans lecours de l’action en Bourse. Ainsi, si onse fie à cette mesure, avec une capitali-sation boursière de Rs 20 milliards pourIBL Ltd (anciennement GML) contreRs 9 milliards pour CIEL Ltd, on arriveà la conclusion que CIEL n’a nullementdétrôné IBL. Selon nos analystes financiers, il faut

aussi prendre en considération la nuancequi existe entre les termes « compagnie »

L’édition 2016 du ‘Top 100 Companies’ indique que legroupe CIEL des Dalais a détrôné le groupe GML (désormais IBL à la suite d’un rebranding) des

Lagesse. Le profit avant impôts de GML et de CIEL aatteint Rs 2,1 milliards et Rs 2,3 milliards respective-ment. Au niveau du chiffre d’affaires, GML Investisse-ment est cependant largement devant, ayant atteintRs 28,7 milliards au 30 juin 2015, alors que CIEL està Rs 16,4 milliards. Comment mesurer l’importance

d’un conglomérat ? Ces chiffres suffisent-ils, oud’autres facteurs sont-ils à considérer

Arnaud Dalais, Chairman, Groupe CIEL

RÉTROSPECTIVE

30 SEPTEMBRE 2016

Page 34: «L 2016 - Bizweek...d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années d’expérience. En tant que « main contractor », la compagnie, dont le Mana-ging Director

et « groupe ». L’entité cotée en Bourse estune compagnie qui, elle, détientplusieurs autres compagnies qui peuventà leur tour détenir plusieurs autres com-pagnies. Une compagnie qui n’a pasd’opérations et qui génère de l’argent estune « holding company ».

SDSDSD« Les holdings, en règle générale, n’ont

pas d’opérations, et donc leurs sources de‘cash’ s’avèrent être des dividendes ou desretours sur de l’argent placé en banque, oudans des investissements. C’est cela qui ex-plique pourquoi les revenus du groupeCIEL Ltd sont de l’ordre de Rs 16,4 mil-liards, alors que la compagnie, à elle seule,n’a généré qu’à peine un quarante-troisième de ce chiffre, avec Rs 382 mil-lions. Pour IBL Ltd, la compagnie génèreRs 502 millions, donc un cinquante-sep-tième des Rs 28,7 milliards générés par legroupe », avance un des analystes. Ce qui tendrait à démontrer, une

nouvelle fois, que

CIEL N’A PAS DÉTRÔNÉ IBL. Par ailleurs, en ce qui concerne un

groupe, on ajoute la performance detoutes les compagnies détenues par legroupe dans le rapport financier. Une holding, par contre, ne détient

pas toujours 100% de toutes ces com-pagnies qu’il considère comme faisantpartie du groupe. Des compagnies quisont détenues partiellement et que laholding ne contrôle pas sont considéréescomme des compagnies « associées » oudes joint-ventures, et les autres commedes subsidiaires. Ce qui est intéressant,selon les analystes, c’est qu’aucun de cesrevenus, ni profits, ne remontent à laholding, sauf sous forme de dividendes,de management/advisory fees, et decomptes courants. « Cette ligne particulière a été récur-

rente et populaire dans les comptes des en-tités du groupe BAI. Les revenus et profitsdes ‘associés’ et ‘joint-ventures’ ne remon-tent pas non plus à la holding. Les revenusde ces holdings sont donc ‘driven’ par laperformance des subsidiaires, associés etjoint-ventures », laisse -t-on entendre.Ainsi, quand on ajoute les comptes

des subsidiaires, il faut réaliser que laholding n’en détient pas nécessairement100%, et donc une partie de ces revenuset profits ne lui appartient pas. « C’estpour cela qu’on retrouve souvent deuxlignes, après l’item ‘profits nets’, qui dé-partagent les profits qui appartiennent àla holding et ceux qui appartiennent auxautres actionnaires. Ce qu’on appelle ’at-tributable profit’. Donc, les profits aprèsimpôts de Rs 2,2 milliards attribuables augroupe CIEL ne s’avèrent pas être Rs 2,2milliards, mais Rs 1,1 milliard. « Pour IBL, des Rs 1,8 milliard de pro-

fits après impôts pour le groupe, seuls Rs 912 millions sont attribuables augroupe IBL (anciennement GML). Dupoint de vue de ces holdings, CIEL Ltd afait des profits de Rs 323 millions et IBL

Ltd de Rs 398 millions. Alors, du point devue de la compagnie, il est faux de dire queCIEL a détrôné IBL. Mais la question quise pose est : ces profits sont-ils réels, c’est-à-dire réalisés concrètement sous forme de‘hard cash’ ou ne sont-ils que du ‘papercash’ ? » demandent nos interlocuteurs. Quelle est la différence ? Les profits

‘hard cash’ et les profits ‘paper cash’ nesont pas égaux. Par exemple, on achèteune action de la compagnie XYZ àRs100 le premier juillet 2015. Au 30juin 2016, l’action XYZ s’échange enBourse à Rs 150 l’unité. On se dit fière-ment qu’on a réalisé des profits de Rs 50,mais ce n’est pas le cas. Sur papier, on estplus riche de Rs 50, mais le profit n’estréalisé qu’après la vente de cette action,qui sera peut-être à Rs 150 ou Rs 200,ou même Rs 50 le jour qu’on décide devendre. Sur un marché boursier, explique-t-

on, ce type de gain est transparent etmesurable. Par contre, sur d’autres typesd’investissements tels que l’immobilierou autres business, ce type de gain estbien moins transparent et est très sub-jectif. « D’après ce qu’on a compris, les gains

sur des réévaluations immobilières étaientl’un des meilleurs amis/outils du défuntgroupe BAI pour montrer des profits.Année après année, les filiales de ce groupeont réévalué leurs biens immobiliers quiont été comptabilisés comme des gains/pro-fits de la réévaluation. Ce ne sont bien sûrque des gains ‘on paper’, qui ne sont pasréels. Aller réaliser ces gains, c’est-à-direvendre le bien immobilier, prend bien plusde temps que pour un actif coté en Bourse,et suite à des négociations, le prix de ventepeut différer grandement de la valeur es-

timée dans les comptes », poursuivent nosinterlocuteurs. Il est donc très important, selon ces

derniers, de distinguer entre profits réelset profits sur papier dans les comptes desconglomérats. Il existe un autre type de profit « one-

off », par exemple si on achète pour Rs 100 de loterie « billet vert » et quel’on remporte un lot de Rs 100, 000. « On ne s’attend sûrement pas à ce que celase reproduise année après année. Il fautdonc décortiquer les comptes publics pourdistinguer les profits réels et récurrents con-tre d’autres types de gains », lance l’un desanalystes (Ndlr : Voir hors-texte sur les‘Items Exceptionnels’). Après une analyse plus pointue des

comptes de ces deux conglomérats, on

découvre que les profits du groupe CIELsont de Rs 729 millions et Rs 199 mil-lions pour la holding ; et non Rs 2,2milliards et Rs 377 millions, comme onpourrait le lire à première vue. Pour le groupe GML, les profits sont

de Rs 532 millions, et Rs 365 millionspour la holding ; contre Rs 1,8 milliardet Rs 397 millions à première vue. « Du point de vue ‘groupe’, on peut dire

que CIEL a détrôné GML, sauf que laholding de GML est plus profitable que laholding de CIEL. Ainsi, il faut faire at-tention avant d’arriver à une conclusionquelconque en lisant des comptes. C’estpourquoi l’on recommande – ainsi que lesrégulateurs – de parler avec des spécialistesavant de faire un investissement », con-cluent nos analystes.

Pour IBL, des Rs 1,8 milliard depro-fits après impôts pour legroupe, seuls Rs 912 millions sontattribuables augroup IBL (anciennementGML). Du point devue de ces holdings,CIEL Ltd a fait desprofits de Rs 323millions et IBL Ltd deRs 398 millions.Alors, du point devue de la compag-nie, il est faux dedire que CIEL adétrôné IBL

Arnaud Lagesse, Group CEO, IBL Ltd

RÉTROSPE

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OPINION

Cela fait maintenant quatremois que les Anglais ont dé-cidé de dire bye-bye à leurs pe-tits camarades de l'Unioneuropéenne (UE) sans pour

autant que ce soit la fin des haricots commele prévoyaient nombre « d'observateurs »patentés en matière de fin du monde ...

L'économie britannique a, en effet,déjoué les pronostics les plus sombres quantà son fonctionnement et on constate au-jourd'hui que la baisse de confiance annon-cée n'a été que de courte durée, une fois lanouvelle du Brexit digérée par les Anglais.La consommation des ménages, indice pre-mier de la conjoncture, est en hausse et lechômage a baissé si l'on en croit la diminu-tion des demandes d'allocations par les de-mandeurs d'emplois. Tout ceci boosté parune livre sterling faible qui a favorisé les ex-portations et l'industrie hôtelière en pleineexpansion. Et, pour couronner le tout, labourse – baromètre suprême du "British mood" – cavale allègrement à lahausse, alors qu'on lui avait prédit l'enfer etplus encore.

Reste maintenant aux Anglais d’entérinerle Brexit en actionnant le fameux article 50de la Constitution européenne; ce qui sefera probablement en janvier de l'annéeprochaine, le temps pour Theresa May etson équipe de mettre en chantier la renais-sance industrielle du pays et de redonner, en

ce faisant, à l'ensemble du pays, des raisonsd'espérer dans une politique d'emploi qu'onavait beaucoup négligée en faveur d'un cap-italisme financier centralisé autour de laCity. Le Grand Charles (De Gaulle bienévidemment) que les Anglais n'ont jamaisparticulièrement porté dans leur cœurdepuis qu'il leur avait refusé l'entrée dans leMarché Commun, ancêtre de l'Union eu-ropéenne en 1963, doit aujourd'hui mettredu baume au cœur des partisans du Brexitquand il déclarait en 1959, au sujet de lanécessaire souveraineté des pays: « Ce qui estessentiel pour jouer un rôle international, c'estd'abord d'exister soi -même chez soi. Il n'y apas de réalité internationale qui ne soit pasd'abord une réalité nationale... »De Gaulle n'imaginait probablement pas

un seul instant, alors qu'il jetait les bases dece qui allait être plus tard l'Union eu-ropéenne, que celle-ci allait autant diluer lessouverainetés des différents pays dans uneidentité commune qui leur a posé plus deproblèmes que procuré les avantages prévus.Pendant ce temps-là, de l'autre côté de la

Manche, plusieurs pays membres de l'Union commencent à se demander s’ilvalait la peine de sacrifier ainsi leur sou-veraineté nationale pour gagner en uneprospérité qui n'a jamais été au rendez-vous. Aujourd'hui, il est indéniable que lechoc anglais pourrait demain réveiller l'Eu-rope si celle-ci accepte de se remettre en

question. Juncker, président de la Commis-sion Européenne, avait demandé de la pa-tience pour faire avancer les choses sansmême se rendre compte que cette Commis-sion n’a aucune légitimité démocratique etqu'elle n'arrête pas d'additionner des scan-dales. L'entrée de José Manuel Barroso, an-cien président de la CommissionEuropéenne, à la très décriée banque Gold-man Sachs qui avait notamment faussé lescomptes de la Grèce il y a deux ans, etmaintenant la découverte que Nelly Kroes,ancienne commissaire de la Commission,dirigeait en secret une société dans un par-adis fiscal. Alors qu'elle œuvrait au sein dela Commission Européenne à la libéralisa-tion du marché mondial de l'énergie, sa so-ciété, cachée aux Bahamas, négociait pouracheter Enron, géant américain du gaz.

C'est donc une patience d'ange qu'il fau-dra à Jean Claude Juncker pour essayer deconvaincre certains membres de l'Unionqu'il ne faut pas la quitter. Mais, commecharité bien ordonnée commence chez soi,il faudra aussi que le président de la Com-mission Européenne puisse se débarrasserdes reproches qui lui sont faits, alors qu'ilétait Premier ministre luxembourgeois,d'avoir eu recours aux paradis fiscaux pourles banques installées dans son pays.

Comme le faisait dire Shakespeare àMarcellus dans ‘Hamlet’, "There is some-thing rotten in the Kingdom of... Brussels."

BREXIT

JEAN PIERRE LENOIR

L'APOCALYPSE N'A PAS EU LIEU ET...

RÉTROSPECTIVE

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Des ONG « otages » du jeu politique de grosses boîtes

CORPORATE SOCIAL RESPONSIBILITY

HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

«Débrouillez-vous !C’est le Budget.On n’y peut rienpour l’instant ! »C’est, en somme,

ce que des Organisations non gouverne-mentales (ONG) s’entendent répondre,depuis deux mois, lorsque, pourchercher les sous qui leur permettentd’opérer, elles frappent à la porte de cer-taines « grosses compagnies ». Celles-ci,pourtant, avaient l’habitude de lessoutenir financièrement à travers leursfonds du CSR (Corporate Social Res -ponsibility). Sauf que ça, c’était avant leBudget 2016-2017 et l’interprétation unbrin opportuniste que certains font desmesures qu’il énonce sur le CSR.Le robinet s’est fermé si brusque-

ment, et si radicalement, que certainesONG songent à mettre la clé sous lepaillasson. Un journal du week-end a,par exemple, fait mention du cas duGroupe Elan, qui encadre d’anciensdétenus afin de faciliter leur réintégra-tion sociale. L’ONG se retrouve en dif-ficulté financière. Avec des conséquencesconcrètes et inquiétantes. La directricede l’institution a ainsi été agressée par unancien détenu lorsqu’elle lui a annoncéqu’elle ne pourrait payer son salaire. Le leader de l’opposition a lui-même

fait état d’un « changement de mentalité »de la part des entreprises après que leministre des Finances a annoncé, dansson discours budgétaire, la mise sur piedd’une National CSR Foundation. « I am sure the hon. Minister is aware

of the dramatic situation that has devel-oped since that statement that at least 50%first year will go to the Foundation to be setup and at least 75% the dramatic situa-tion that has arisen is that a lot of compa-nies are withholding all actions, are notcontributing any more to NGOs and arepending because they don’t know what isgoing to happen and that puts NGOs andother sectors in a terrible situation », a af-firmé Paul Bérenger lors de sa PrivateNotice Question du 12 août. Ce à quoi le ministre des Finances,

Pravind Jugnauth, a répondu que lesmesures annoncées dans le Budget sur leCSR ne prendraient effet qu’à partir du1er janvier 2017, et qu’entre-temps lesentreprises « will still be able to operatetheir funds. » (Ndlr : Voir hors-texte sur le

nouveau cadre CSR).Or, selon des ONG, les entreprises ne

jouent pas le jeu et se « cachent » der-rière l’annonce de la création de la Na-tional CSR Foundation. Ces mêmesONG jugent, elles, que la fondation est« une bonne chose qui mettra tout lemonde au même niveau. » Dès lors, le problème se situerait

plutôt au niveau des « grosses compagnies ». Déjà, l’importance decelles-ci est soulignée par le fait que lesONG que nous avons interrogées ontsouhaité garder l’anonymat par peur dereprésailles. « Beaucoup de compagnies que nous

avions approchées bien avant le Budgetnous ont demandé d’attendre le discoursbudgétaire pour savoir ce qui se passeraitpour le CSR. Nous avons attendu. Justeaprès le Budget, nous avons repris contactavec elles. Et là, surprise ! Certaines nousont dit qu’elles ont les pieds et les poings liés ! Qu’elles ne pourront rien nous donnercar elles doivent verser 50% de leur argentCSR à la nouvelle fondation », raconte leporte-parole d’une ONG.

Ce dernier dit connaître des organi-sations qui, comme la sienne, qui se sontheurtées aux « mêmes excuses ».

Quelques-unes ont déjà mis la clé sous lepaillasson. D’autres doivent « tirer le diable par la queue », ayant eu droit àplusieurs rejets de la part d’entreprises « qui ont pignon sur rue. » D’habitude, fait ressortir le porte-pa-

role de l’ONG, il fait un appel à projetauprès de plusieurs entreprises, et si leprojet est en ligne avec les priorités CSRétablies par ces entreprises, il arrive àtrouver le financement nécessaire. Maistel n’est plus le cas, ce qui fait quel’ONG fait face à un problème de tré-sorerie. C’est le cas, également, de l’Atelier

Moz’Art. Interrogée, la porte-paroleValérie Lemaire soutient qu’effective-ment, l’ONG doit, depuis quelquetemps, lutter pour trouver le fonds deroulement nécessaire, c’est-à-dire envi-ron Rs 100 000 mensuellement. « On s’est retrouvé en difficulté après

l’annonce du nouveau cadre CSR dans leBudget. On tape à gauche et à droite, maisce n’est plus aussi évident depuis août, alorsque le ministère des Finances a fait com-prendre que rien ne change jusqu’à l’annéeprochaine », explique-t-elle. Une autre ONG soutient que depuis

quelque temps, les ONG sont des

« otages politiques. » « Les grosses entre-prises semblent nous dire que si vous fer-mez, c’est la faute au gouvernement ; alorsque ce n’est pas le cas », avance la respon-sable. Au contraire, souligne-t-elle, legouvernement a mis de l’ordre pouréviter le gaspillage de fonds, et surtoutpour mettre fin à des pratiques où desONG ont « bénéficié des largesses de cer-taines entreprises ».Aujourd’hui, soutient-on dans les mi-

lieux concernés, plusieurs ONG, surtoutles petites, font les frais d’une poignée de« brebis galeuses » qui n’ont pas respectéle cadre existant. Le ministre des Finances avait

d’ailleurs abondé dans le même sens enrépondant, fin août, à une interpella-tion du député Reza Uteem lors des dé-bats budgétaires : « I have stated to thisHouse that I was myself shocked whenI looked at certain financing that wasdone with regard to really non-deservingorganisations or clubs for the wrong pur-poses, in fact, and not for those objectivesthat we have always established. »Il semble cependant que le nouveau

cadre ait fourni à certaines entreprisesdes raisons, voire des excuses, pour de nepas s’engager financièrement auprès des

Un journal du week-end en a fait mention. Le Groupe Elan, organisation non gouvernementale (ONG) engagéedans la réinsertion sociale d’anciens détenus, est en difficulté financière. Elle devra probablement fermer sesportes. Selon les porte-parole de différentes ONG, Elan n’est qu’un cas parmi d’autres. Plusieurs ONG sont endifficulté car elles se heurtent, depuis le discours du Budget 2016-2017, au refus catégorique de certaines« grosses pointures » de les soutenir

RÉTROSPE

CTIVE

07 OCTOBRE 2016

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ONG. « Si une entreprise refuse d’accorder son

soutien parce que notre projet ne cadre pasavec sa ligne CSR, on comprend ; mais pasà cause d’un changement de formule !Quelques entreprises ont pris comme excusela nouvelle formule, et ça fait mal », lâchele porte-parole d’une ONG. Surtout lorsqu’une « grosse fondation

» promet d’aider, mène l’ONG enbateau avant le Budget,et cinq jours après leBudget, annoncequ’elle ne pourraplus aider. Pourtant,

d’autres en-t r e p r i s e sconti-nuentà leur ap-porter leurs o u t i e n .Selon desporte-paroled ’ O N G ,c e r t a i n e sentreprisesont laisséc o m -prendre

qu’elles financeraient au maximum,cette année, les projets déjà enclenchéset qu’elles soutiennent déjà. Quelques-unes vont même jusqu’à s’engager parrapport aux 50% de leurs fonds CSRdont ils disposeront, l’année prochaine,sous le nouveau cadre. « À partir de maintenant, il nous faut

trouver les fonds de roulement. Il faut,pour certaines d’entre nous, un an de fi-nancement

pour rouler en attendant la National CSRFoundation. Il y a aussi le 13e mois àpayer pour les ONG. Comment fait-on ? Ilne faut pas que le secteur privé voie en nousdes otages politiques », lâche-t-on.Existe-t-il une solution à ce pro-

blème? Ceux que nous avons interrogésestiment qu’il faudrait un fonds d’aided’urgence pour aider les ONG. L’argentserait principalement utilisé pour les

fonds de roulement, etnon pour les projets.Ainsi, lesO N G

devraient mettre leurs projets enveilleuse en attendant la nouvelle fonda-tion. « 98% des ONG sont ‘genuine’ dans ce

qu’elles font. Que se passera-t-il si nous de-vons toutes fermer nos portes ? Nous es-pérons que les ONG vont arrêter de se fairemanipuler par les entreprises qui se cachentderrière un prétexte », clament les porte-parole.

À la suite des représentations de certaines ONG, ainsique des doutes évoqués par certaines entreprises, leministère des Finances a émis un communiqué, le 11août dernier, pour expliquer les abus commis sousl’ancien cadre, et mettre en perspective le nouveaucadre qui régira le CSR à partir de janvier 2017. Nousreproduisons, ci-dessous, ce communiqué :

BACKGROUND1. The Corporate Social Responsibility (CSR) system

was introduced in the Income Tax Act in 2009,whereby profitable companies were required todevote 2% of their book profits for carrying outCSR activities under approved programmes as perpublished guidelines. These activities could be car-ried out either directly by the companies orthrough the following: i. An approved NGOii. A Special Purpose Vehicle (SPV) - such as a

Foundationiii. A Corporate partner

2. The Programmes approved by the then CSR Com-mittee in 2009 were in the following areas of in-tervention:i. Socio economic development ii. Health iii. Leisure and sports iv. Environment v. Education & training vi. Natural Catastrophes

3. Overtime, detailed guidelines were worked out bythe Committee for each area of intervention towhich implementing agencies had to abide with.Each area of intervention was subdivided into 21categories and covering such areas as:¬ Sterilisation and control of stray dogs and cats¬ Promote road safety (awareness campaigns)¬ Prevention of drug, cigarette and alcohol con-

sumption¬ Excellence in sports ¬ Waste management¬ Maintenance of national heritage¬ Bio-diversity

4. In the Budget Speech of November 2010 (para333), the Hon. Minister Pravind Jugnauth statedthe following:‘To this end, we are reviewing the utilisation ofCSR. Our aim is to focus on the most urgent pro-blems so as to maximise the social benefits andensure national coverage. We will therefore use50 percent of the CSR resources to focus on thethree National Programmes. Government will addto the CSR resources to implement these three pro-grammes which are:¬ Social Housing

¬ Welfare of Children from Vulnerable Groups¬ Eradication of Absolute Poverty.’

The CSR guidelines were amended accordingly.5. As from January 2012, the basis of the 2% CSR

contribution was modified to ‘profits chargeable toincome tax’ as compared to book profits. At thesame time, another priority area namely ‘preven-tion of non-communicable diseases’ was included.

6. In July 2015 all CSR guidelines were removed andcompanies were allowed to use their CSR fundsaccording to their own CSR framework.

PRE-BUDGET CONSULTATIONS7. During the pre-budget consultations, numerous

representations were received from civil society or-ganisations concerning the operation of the CSRsystem. The main criticisms levelled were as fol-lows:¬ Lack of focus on poverty alleviation and assis-

tance to vulnerable groups (diversion from theoriginal objectives);

¬ Arbitrariness and lack of transparency in theallocation of CSR funds by companies;

¬ Difficulty in accessing funds by some deservingNGOs and other civil society organisations;

¬ In the absence of guidelines, there has been aproliferation of all types of organisations andclubs just to benefit from the CSR funds; and

¬ Lack of proper monitoring and evaluation ofCSR programmes and activities.

8. There have been many instances where the CSRfunds were not directed to the support of vulnera-ble groups as originally intended.

THE NEW CSR FRAMEWORK9. After giving careful consideration of the represen-

tations received and after assessing the currentsystem, a new CSR Framework was announced inthe Budget 2016-17 with a view to ensuringgreater transparency and better outcomes in theimplementation of CSR programmes.

10. The proposed Framework is set out below: a) Setting up of the National CSR Foundation

under the aegis of the Ministry of Social Inte-gration and Economic Empowerment

The new Foundation will be managed by a Boardof Directors, comprising members from the publicsector, the private sector and the civil society. Itskey roles and functions will be:¬ Undertaking programmes and projects for the

benefit of the vulnerable groups;¬ Allocation of CSR funds in line with specific

guidelines;

¬ Monitoring and evaluation of CSR Programmes; and

¬ Serving as a platform for coordination andcommunication among all stakeholders.

b) Priority Areas of InterventionThe purpose of having areas of intervention is tohave a focussed approach on the following:¬ Poverty Alleviation– targeting families in the

Social Register of Mauritius (SRM);¬ Educational Support – targeting families in the

SRM;¬ Social Housing – targeting families in the SRM;¬ Supporting persons with severe disabilities; ¬ Dealing with health problems resulting from

substance abuse and poor sanitation; and¬ Family protection i.e. protection to victims of

domestic violence. c) Allocation of CSR Money Money endowed to the National CSR Foundationwill inter alia be allocated to support civil societyactions in the above six priority areas.There will be a possibility of co-financing by theNational CSR Foundation of existing CSR Pro-grammes carried out by companies and theirfoundations, which fit within the six priority areas. d) CSR Contributionsi) Businesses will be required to contribute

through MRA at least 50% of their CSR moneyto the new National CSR Foundation at thestart of their next accounting year – for exam-ple for companies with accounting period end-ing 31 December 2016, the new CSRframework will be applicable as from 1st Janu-ary 2017. The rate of contribution will bechanged to at least 75% in the following year.

ii) Those making returns under the Advance Pay-ment System (APS) will have to make CSR con-tributions on a quarterly basis. Thus, for acompany with accounting year starting on 1stJanuary 2017, the first payment will be on 30thJune 2017.

iii) Those which have no APS obligations will berequired to effect payment of the 50% of theCSR money at the time of submission of theirannual income tax return i.e. 30 June 2018 forthose with accounting year ending 31 Decem-ber 2017.

iv) Any unspent balance of CSR money should beremitted at the time of submission of annual in-come tax return to MRA as per the currentpractice.

v) The money collected by the MRA will be chan-neled to the National CSR Foundation.

LE NOUVEAU CADRE CSR APPLICABLE EN JANVIER 2017

RÉTROSPECTIVE

07 OCTOBRE 2016

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In an exclusive interview to bizweek.mu, eminent lawyer Peter McKenzie legitimately gives us an overview of thelocal Companies’ Act (1984 and 2001), which he considers as his “children”. According to the Queen’s Counsel,from New Zealand, it’s perhaps time for Mauritius to look into our Insolvency Act again as well as the local Com-panies’ Act. Peter McKenzie also elaborated on the responsibilities of directors, the role of the financial regulatorand the Takeover Code

HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

NYou have worked on the Companies’Act (1984 and 2001) of Mauritius.Have they, according to your assessment, been satisfactorily im-plemented? I have worked on two Companies’

Acts in Mauritius. At a conference heldthis week, I called them “my children”.There have been many visits to Mauri-tius, going back 43 years. I’ve come toknow Mauritius quite well within thatperiod of time. Yes, I think the Com-panies’ law is in good health. The chil-dren are doing well and behavingthemselves. It is interesting, on thisvisit, to be provided with a lot of courtdecisions on the Companies’ Act. Theyindicate that it is being used and it isworking as was intended.

NOne of the popular topics in the cor-porate world is the role of directors.Can we have an overview of thelegal responsibilities of directors to-wards small shareholders? Are theseshareholders well protected in thelaws? I believe we have got an appropriate

balance in the Companies’ Act. Thereis a detailed section on directors’ du-ties, Section 143, and that applies to allcompanies, large and small. So, direc-tors of small companies also have re-sponsibilities. There is a section in theCompanies’ Act that deals with preju-dice and oppression of minority share-holders. It is an important provision. Itis found in most English-derived sys-tems of company law. It is a sectionwhich has worked well in other coun-tries, and I think it should work well inMauritius.

NWe also note that offshore compa-nies, mostly Global Business Com-panies (GBC 1) are required toappoint two local directors on theboard of directors. The latter oftenfollow instructions from foreign di-rectors of that same company. Arethe foreign directors as liable as thelocal directors? That’s more of a practical difficulty.

It was touched on at the conference wehad earlier this week. I mentioned anEnglish case which Mauritian directors

“Smaller jurisdictionsfind it harder to attract capital”

PETER MCKENZIE QC

RÉTROSPE

CTIVE

14 OCTOBRE 2016

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would like to read. In that case, thecourts did not make much concessionto the fact that local directors had diffi-culty calling directors on the other sideof the world to account, or get the in-formation that they need. It’s a practi-cal difficulty which, I think, is faced byGBCs in Mauritius who need to haveat least two resident directors here.Now, those directors have a difficulttask because they will be in minorityon the board, and the other directorsoverseas would not be enthusiasticabout providing them with informa-tion or a lot of assistance. So, the lawdoes not make much concession tothem, and says that a board is a board,and should work collegially. All direc-tors should have equal access to infor-mation. So, the local directors – if Ican put it that way – have to workhard to see that they get equal access tothose that are offshore. Otherwise, theCompanies’ Act does make it difficultfor them.

NBut then, is it not something whichcan deter locals from becoming resi-dent directors of those companies?It is an issue, and it was touched on

at the conference. There are points thatwe have to consider in the legislationin Mauritius. That we don’t make lifeso difficult for local directors that wediscourage good people from going oncompanies’ boards. These boards needto have skilled and competent people.And they can always get work some-where else.

NWe have many laws but often theyare not enforced. For example, wehave the Takeover Code in Mauri-tius and in other countries as well.Not so long ago, we had one partic-ular case in Mauritius which was notsuccessful. Why is it so difficult toapply the Takeover Code? Well, I had some experience there

because I promoted the introductionof a Takeover Code in New Zealand,against a lot of opposition. I servedbriefly on the Panel there. What Iwould say, loo-king at my experience,is that some of the most challengingintellectual problems I faced with inthe law had been in the area oftakeovers. It’s a difficult law becauseyou are dealing with concepts that areconstantly under challenge. You aredealing usually with the top bracket oflawyers advising companies because it’sa great deal of money at stake. Peopledon’t abide by the takeover code with-out ensuring they are getting the bestquality advice. So, you have got top-bracket lawyers challenging any weak-nesses in the legislation and developingvery sophisticated arguments to dealwith it. So, it is a difficult area, intel-lectually very challenging and it makesthe work of the Panel very demanding.The Panel needs to have very compe-tent staff. When I served on the Panel,I was very grateful for the quality ofthe staff we had. They have to be ofthe highest caliber because you are upagainst very skilled people that arechallenging every point you want to

make.

NBut then, for a small country likeMauritius, when you prevent hostilebids from being successful, doesn’t itmake the local market less accessibleto foreign investors? The Takeover Code strikes a balance

between the need to be fair to minorityshareholders, and also provide fair op-portunity for those who want to enterthe market. It’s a difficult balance tostrike but I think most Takeover Codesand the one here attempt to have theright balance. You do not want to be sounfriendly that you discourage invest-ment in Mauritius. On the other hand,you do not want to be so accessiblethat you treat the local shareholdersunfairly.

NIn one way, can we say that it is nor-mal that so far, there has been notakeover or successful hostile bid inMauritius? That is very difficult for me to an-

swer, not knowing what your experi-ence has been on the ground of therecent years. What I can say is that inmy country, in New Zealand, which isalso a small jurisdiction away from themain economic activities globally, wehave had very little takeover activity inthe last few years. I used to be askedregularly to advise on such cases. Fiveor six years ago, I have not been con-sulted at all. That’s an indication to methat the activity is very much reduced.It’s partly a phenomenon of worldbusiness. Smaller jurisdictions are find-ing it harder to attract capital today.

NWe have often seen cases where agroup, which has a significant share-holding in one subsidiary, goesthrough that subsidiary and makesthem buy its shares to prevent thehostile bid. Is it normal practice? Whenever Takeover Codes are oper-

ating, there will be blocking tacticsused by the existing board partly toprotect their own positions, and alsothey want to assist some other thirdparty they prefer to the one making theoffer, to come into the market.Takeovers Codes deal with what arecalled defensive tactics in order to en-sure that there is fairness in the way inwhich the existing board is using itspowers to try and block access. Andthe courts have also been quick tostrike at unfair oppressive tactics by theboards to preserve their own positions.

NIn such cases, what should be therole of the regulators, for examplethe Financial Services Commissionin Mauritius? The regulator is there to see that the

rules are observed and that there is fairplay between the different parties. Iwould expect the regulator in Mauri-tius to be awake to ensuring that therules are properly applied in caseswhere defensive tactics are being used.But regulators may not always be ableto intervene if the parties themselvesdo not seek access to the courts or thePanel to vindicate their rights under

the Code.

NOften, when questioned, the regula-tor simply refers to a particular sec-tion of the law without givingfurther instructions or explanations.What should we understand in suchcases? Without knowing the particular

cases, it will be difficult for me to pro-vide an answer to the question, otherthan to say that where there are well-resourced lawyers acting for both par-ties, they are familiar with the sections,they know the Code. In that case, itmight well be enough. They will knowexactly what the Panel is referring to.But if you are dealing with a situationwhere people haven’t got the same ac-cess and advice, then the Panel mayhave some responsibility to give a littlebit of background or explanations sopeople know where to look and whereto go to exercise their rights.

NSo, the role of the regulator is notsimply to refer to the laws? Yes. They have to see that the law is

being applied and observed. They maywish to direct the parties to differentsections. But it would depend on par-ticular cases, whether the parties havegot their own resources, lawyers andaccountants that are able to advisethem quickly, or whether the Panelneeds to be a little bit more active.

NMoving on to the business sector,what would be your recommenda-tions for Mauritius? I mentioned it at the conference. I

think it’s time to look again at the leg-islation. How well is it working? Arethere any teething problems? Some-times, after legislations are introduced,experience begins to accumulate andyou can become aware of situationsthat need tidying up. Any legislation,even the best, needs a bit of oil tosometimes make the system work well.It’s probably a good time in Mauritiusto look at how the Insolvency Act isworking. It was introduced in 2009,and we did some very innovativethings which haven’t been done else-where. It would be good to see if thosewho are using it, consumers if you like,are happy; or if there are practical is-sues that might need to be addressed.It’s probably a good time to review theInsolvency Act and the Companies’Act. Experiences in other countrieshave shown that they always need to bekept under review. England says it’s anew legislation after every 10 years be-cause markets change, technologychanges, practices change and we needto be sure we are up to date.

NSince you are an international player,is Mauritius well marketed in coun-tries you have been visiting? I’ve worked in a number of African

countries. I have noticed that they viewthe way in which the Mauritius com-mercial sectors are working with re-spect. The legislations are looked toand respected. What I found fromthose jurisdictions is that they recog-

nize Mauritius has got very competentprofessionals. Accountants, lawyers,secretaries… who are an importantpart in making commercial legislationswork well. Some African jurisdictionsstruggle to get a very good team ofprofessionals together. The Mauritianprofessionals can help those jurisdic-tions in their new legislations. That’scertainly the kind of feedback that Ihave had.

NIt is said Mauritius has got a solidlegal system. Is it the case? That’s a big question and it would

need more than one commentator todeal with it equitably. From my littleperspective, I would say that in thecommercial area, you had some enthu-siastic law reformers in the past. I wasbrought to Mauritius by the SolicitorGeneral, Mr Venchard, who did muchfor Mauritius by ensuring the legisla-tion here was consolidated and moreaccessible, and also brought up to date.You need people like that in govern-ment who are keen to implement lawreforms, and give them the priorityneeded. Mauritius has had that, soyour commercial legislation is in goodshape. There is always room for im-provement though, and it needs to bekept under review.

some of the most challenging intellectualproblems I faced within the law had been inthe area of takeovers.It’s a difficult law be-cause you are dealingwith concepts that areconstantly under chal-lenge. You are dealingusually with the topbracket of lawyers ad-vising companies be-cause it’s a great dealof money at stake.People don’t abide bythe takeover codewithout ensuring theyare getting the bestquality advice. So, youhave got top-bracketlawyers challengingany weaknesses in thelegislation and devel-oping very sophisti-cated arguments todeal with it

RÉTROSPECTIVE

14 OCTOBRE 2016

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CEUX QUI ONT PARLÉ À LA BANQUE MONDIALE

49ÈME PLACE DE MAURICE DANS LE RAPPORT ‘EASE OF DOING BUSINESS'

Maurice a reculé de 17 places dans le dernier rapport ‘Ease of Doing Business’ de la Banque mondiale. Outrel’évolution des critères de notation, notre curiosité nous a poussés à savoir qui sont ceux qui ont été contactés

par la Banque mondiale pour répondre – en 2016 – aux questions de l’institution pour la compilation du dernierrapport. Nous avons également dressé une liste de ceux qui ont participé à l’exercice en 2015,

soit les « informants » comme on les appelle à la Banque mondiale

HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

Urmilla Boolell Reza Uteem

Issa Soormally Marc Hein

Anthony Leung Shing Gilbert Seeyave Gilbert Gnany

Gavin Glover SC Iqbal Rajahbalee

Thierry Koenig Bert Cunningham

Tania Huet Nitish Hurnaum

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RÉTROSPE

CTIVE

28 OCTOBRE 2016

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5, Antonio Street, Port Louis TØl : (+230) 2111744, 2111743 | Fax : (+230) 2137114

Email : [email protected]

DIRECTRICE ET RÉDACTRICE EN CHEF Herrsha Lutchman-Boodhun

ADMINISTRATION Jessie Bappaya

MARKETING ET PUBLICITÉ Email : [email protected]

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2015

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28 OCTOBRE 2016

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2016

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Jeudi dernier, Michel deSpéville, le fondateur, et Cé-dric de Speville, le CEO, ontdévoilé la nouvelle identitédu groupe Food & Allied, quidevient Eclosia. Dans cet en-tretien réalisé le vendredi 21octobre, ce dernier expliquele choix du nouveau nom. Il revientaussi sur l’actualité, notam-ment le problème de la sal-monelle, le climat desaffaires, l’investissement du secteurprivé et l’éventuelle acces-sion de Pravind Jugnauth auposte de Premier ministre

« L’île Maurice est un bonpays pour entreprendre »

CÉDRIC DE SPÉVILLE, CEO D’ECLOSIA

RÉTROSPECTIVE

28 OCTOBRE 2016

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HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

NLe groupe Food & Allied (FAIL) estdésormais connu comme Eclosia. Ex-pliquez-nous le choix de ce nom. Il faut remonter aux racines du

groupe. Comme vous le savez, Food &Allied a commencé avec le poulet. Donc,ça renvoie à ses origines. En mêmetemps, Eclosia est un nom tellementfrais, tellement moderne, qui amène desidées. Faire éclore de nouvelles entre-prises, faire éclore de nouveaux talents…C’est un bon nom pour l’avenir.

NFaire mieux que le Roi Henri IV – quivoulait du poulet sur la table desFrançais chaque dimanche – et assurerqu’il y en ait sur la table desMauriciens trois fois par semaine,constitue le défi que s’était lancé votrepère, Michel de Spéville. Quel est leregard du fils qui, aujourd’hui, est ap-pelé à prendre les rênes d’Eclosia ? Lepari a-t-il été tenu ? C’est un regard empli de fierté pour

papa. De beaucoup d’humilité aussi.Oui, le pari a été relevé. À l’époque, onconsommait peut-être 2 000 tonnes depoulets à Maurice. Aujourd’hui, on a 40 000 tonnes par an, auxquelles Eclosiacontribue à hauteur de 15 000 tonnes.Donc, oui, le pari a été largement relevé,et on est assez fiers de cela.

NComment la compagnie y est-elle parvenue ? Il y a eu beaucoup d’étapes, mais si on

essaie de résumer ce qui a fait le succèsd’Eclosia, c’est vraiment un attachementconstant à la qualité, et des principes devie et de rigueur de travail clairs et ap-pliqués à toutes les étapes. Il y a aussi unevraie passion et une capacité à convain-cre.

NLe parcours n’a pas été sans obstacle.Vous avez connu, il y a quelques an-nées, la fermeture temporaire de KFC.Et récemment, il y a eu les problèmesliés à la salmonelle et à la fièvre aph-teuse. Comment le groupe a-t-il sugérer ces situations et rassurer sa clien-tèle ? Pour être clair par rapport à ce que

vous dites, il n’y a jamais eu de souci san-itaire chez KFC. Ce qui a été reproché, àtort, il y a environ cinq ans, c’est unproblème d’étiquetage. D’ailleurs, celas’est avéré ne pas être un réel problème. Ily a eu plein de fla-fla autour de ce sujet,ce qui a effectivement conduit à la fer-meture de KFC pendant 12 jours, avecles conséquences que vous pouvez imag-iner. Cela dit, ce qui nous a permis deredémarrer encore plus fort, c’est la con-fiance des consommateurs, puisqu’on atoujours eu comme règle d’hygiène, etcomme règle de comportement, de ‘stickto facts’, et de faire un travail de qualité,de rigueur. Je crois que les gens, au-jourd’hui, nous plébiscitent pour cela.

NEt en ce qui concerne la fièvre aph-teuse et la salmonelle ? Il y a eu beaucoup de fébrilité à la

suite du problème de la fièvre aphteuse.Je crois qu’il est important de remettreles choses dans leur perspective. Le prob-lème de la salmonelle, qui a été beau-coup répercuté par la presse, enseptembre, concerne un élevage partic-ulier, qui n’est pas dans notre entreprise,et qui a touché environ 40 000 poulets.Ce n’est même pas la consommationquotidienne du pays. Il n’y avait quequelques poulets qui étaient touchés.Pour notre part, on a communiqué rapi-dement. On a rassuré nos consomma-teurs. Là encore, c’est notre ‘trackrecord’, ce qu’on a fait au fil des ans, quifait que les gens nous font confiance, etils ont raison de le faire. Il n’y a pas deproblème sanitaire chez Avipro.

NPensez-vous que ce problème ait été‘blown out of proportion’ ?J’ai l’impression que cela a été mal

communiqué. Le problème est un petitproblème qui a été ‘tackled’, à ce que jecomprends, assez rapidement. Mais il y aeu probablement des erreurs au niveaude la communication. Il fallait rassurerplus vite, expliquer plus vite plutôt qu’es-sayer de cacher.

NOutre le problème de communication,quelles leçons peut-on en tirer ? Il y a plusieurs leçons. Déjà, ça remet

au centre de l’agroalimentaire l’impor-tance de la bio-sécurité. Chez Eclosia,cela a été au centre de tout ce qu’on fait.On a, à Maurice, la chance d’être une îleisolée, en théorie, de toute contamina-tion. On pourrait, si on le voulait, êtreisolé de toute contamination. Pour cela,il faut revoir, encore, le cadre régulateur.Et surtout s’assurer que les lois existantessoient bien appliquées, sans interférencepolitique à aucun moment.

NOuvrons maintenant un autre chapitrepour parler de la diversification dugroupe. Comment se passe la transi-tion et comment se porte le groupe ? Le groupe se porte bien. On est effec-

tivement, aujourd’hui, dans six secteurs.L’alimentaire, l’hôtellerie, la logistique,les ‘business services’, l’éducation et lecommerce. On a une large palette d’ac-tivités avec toujours la même approche etla même façon de procéder dans chaquesecteur malgré la diversification. Auniveau de la transition, je ne suis pas sûrde quelle transition vous voulez parler…

NLa transition, de père en fils… Super bien ! Je suis dans le groupe

depuis 15 ans maintenant. Je suis ChiefExecutive Officer depuis trois ans. Papaet moi, nous avons toujours été –comme vous pouvez l’imaginer – trèsproches. Donc, je ne sais même pas sic’est une transition. C’est un processusnaturel qui s’est fait au fil des années, etça fonctionne.

NEn partant des chiffres d’affaires et desopérations du groupe sur les cinqdernières années, que peut-on con-clure par rapport au climat des affairessur le plan local ? On peut conclure que l’île Maurice

est un bon pays pour entreprendre.

NDevons-nous craindre 2017 ? Il y aural’impact encore incertain du Brexit, dela révision du traité de non doubleimposition avec l’Inde et de la fin duprotocole sucre… Non. Il ne faut jamais craindre quoi

que ce soit. Il faut continuer d’avancer. Ilfaut continuer d’investir. Je crois quel’histoire économique récente, et moinsrécente, de l’île Maurice, a montré à quelpoint on sait se réinventer, on sait foncer.Tout cela tient à la capacité qu’on a de seréinventer. On passe par des momentsdifficiles, mais il faut continuer.

NQuels sont les projets d’avenir d’E-closia, et les défis qu’il rencontre ? On a plein de défis. Toutes nos entre-

prises doivent faire face à des défis opéra-tionnels, de recrutement, de ressourceshumaines à tous les niveaux, et ça c’esttous les jours. En ce qui concerne les per-spectives d’avenir, c’est clair qu’on a pleind’idées encore pour Maurice. Vous avezdû entendre parler de notre projetd’aquarium qui, pour nous, est encoreun nouveau secteur où on entre encoreun peu plus dans les loisirs, dans larecherche, dans l’éducation… C’estquelque chose dont le pays a besoin au-jourd’hui. On a aussi comme perspectived’avenir un accroissement de notreprésence à l’étranger. On est à Madagas-car depuis 20 ans. Ça fonctionne superbien. Nos équipes sont motivées et on a600 employés là-bas. On a plein de pro-jets en cours pour Madagascar. On aaussi un projet au Kenya. L’étranger estaussi un pari pour nous.

NComme tant d’autres compagnies,vous êtes fan de l’aventure africaine ? On est fan de beaucoup de choses !

Mais on croit effectivement au potentielde l’Afrique.

NMis à part le Kenya, vous visezd’autres pays africains ? Non. À court terme, le Kenya a déjà,

pour nous, beaucoup de sens. On y adéjà un réseau de clients établis. En étantplus proche d’eux, sur le terrain, onpourra construire beaucoup de choses.

NIl a beaucoup été question, récem-ment, de l’apport, ou du manqued’apport, de l’investissement privé àl’économie nationale. Le secteur privé,lui, aimerait que l’État fasse mieux entermes de soutien et de facilités. N’est-on pas dans une ‘chicken and eggstory’ ?Bon jeu de mots ! Pour moi, ce sont

des polémiques un peu stériles. À Mau-rice, on a toujours super bien travailléentre le gouvernement et le secteur privé.Si vous regardez bien, aujourd’hui aussicela se passe très bien entre le gouverne-ment et le privé. On a toujours regardédans la même direction, et essayé detrouver des solutions aux problèmes etcontinuer d’investir. Je pense aussi qu’ilest normal – en tout cas moi, c’est moncaractère – de n’être jamais à 100% satis-fait, et de pousser pour le meilleur. C’estce que le secteur privé fait. C’est ce quele gouvernement essaie de faire de soncôté aussi. Je suis très content d’avoir ludans la presse de ce matin (Ndlr : Ven-

dredi 21 octobre) que Pravind Jugnauthavait redit à quel point le partenariatentre le gouvernement et le secteur privéest fort à Maurice. C’est vraimentquelque chose qui a permis le développe-ment jusqu’ici, ce qui est important pour nous.

NMais si on doit faire un constat pourl’année en cours, il n’y a pas eu degros projets du secteur privé. N’a-t-onpas raison, quelque part, de dire qu’ily a un manque d’investissementsprivés ?Je ne sais pas ce qu’on veut dire par

grands projets. Nous, au niveau dugroupe Eclosia, on investit tous les ans,et cette année-ci ne sera pas une excep-tion. On a un minimum de Rs 800 millions de projets et de développementsde nos activités. On a un projet d’aqua-rium. On a un projet de plateforme. Oncontinue d’investir, et je sais qu’il y ad’autres groupes qui le font également. Jepense d’ailleurs que l’édition de BIZweekde ce matin dresse une liste de projets encours. Ce n’est jamais suffisant. L’in-vestissement privé baisse. L’investisse-ment total baisse. C’est l’investissementqui fait la croissance. Mais ça revien-dra… Je ne suis pas inquiet.

NQue retenez-vous du dernier exercicebudgétaire du gouvernement ?C’est un Budget très correct, dans le

bon ton, avec quelques mesures intéres-santes au niveau des réformes. Par exem-ple, l’idée de fusionner certaines entitésparapubliques pour plus d’efficience etde cohérence est une bonne idée. Main-tenant, place à l’implémentation, quin’est pas simple, mais j’espère que tout se passera commeprévu. Il y a aussi, dans le Budget, uneenvie affichée de moderniser certainespratiques avec le ‘e-government’, leMetro Express… Ce sont des chosesdont le pays a besoin. C’est un Budgetcorrect et sympathique.

NAvez-vous eu l’occasion de rencontrerle ministre des Finances ?Oui, j’en ai eu l’occasion.

NQuelle impression vous a-t-il laissé ?Je ne le connais pas très bien, mais

c’est quelqu’un de très cordial. Ce quim’a le plus frappé au fait, c’est sa capa-cité d’écoute, et ça c’est positif.

NIl se pourrait que nous ayons, dans unfutur plus ou moins proche, un nou-veau Premier ministre en la personnede Pravind Jugnauth. La situation estcertainement suivie de très près par lacommunauté des affaires. Quelle estvotre lecture de la situation ?Je pense qu’effectivement, l’annonce

du Premier ministre a créé, inutilement,beaucoup de remous, d’attentes. On sedemande quand, comment… Et celamonopolise toutes les conversations.Comme Pravind Jugnauth l’a dit lui-même, l’important c’est de continuer àagir et de mener à bon port les projets encours, et de mettre en application lesmesures budgétaires. En tout cas, pourma part, comme je l’ai dit, je ne le con-nais pas très bien, mais je n’ai aucune rai-son de penser qu’il ne ferait pas un bonPremier ministre s’il le devenait.

RÉTROSPE

CTIVE

28 OCTOBRE 2016

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QUI FIGURE DANS LE TOP 1%?

RICHESSE

H.L.-B

Une évolution en deuxtemps. C’est ce qu’a con-nue Maurice en termesd’inégalité sociale depuisl’Indépendance en 1968.

Les 25 premières années – selon CamilleLandais, lauréat du Prix du meilleur jeuneéconomiste 2016, qui était à Maurice lasemaine dernière – le pays a su, grâce à despolitiques inclusives, créer une société plusjuste. Depuis, cependant, la tendance s’estinversée. La preuve en est que la disparitéde revenu entre le ‘Top 1 %’ et le reste dela population est devenue plus criante. Que s’est-il passé ? « L’effet des récentes réformes au niveau

de la taxation doit être évalué en faisantappel à des experts indépendants. Je ne dispas que ces réformes sont mauvaises. Elles ontété prises pour doper la compétitivité deMaurice et pour attirer du capital et des in-vestisseurs. Mais il faut évaluer ces réformes

et essayer de trouver un équilibre entre l’iné-galité et la compétitivité », fait ressortirCamille Landais. Un des éléments qui auraient creusé

l’écart entre les très riches et les pauvresserait ainsi la fin du système d’impôt pro-gressif à Maurice. Un impôt progressif estun impôt dont le taux augmente quandl'assiette (ici le revenu) augmente. En2002, au niveau corporatif, on est passéd’un impôt progressif (0%-35%) à untaux fixe de 25%. De plus, ce taux a, parla suite, été revu à la baisse pour s’établir à15%. Sudhamo Lal, directeur général de la

Mauritius Revenue Authority (MRA), es-time, lui, que l’écart grandissant entre le‘Top 1%’ et le reste d’une population estune tendance mondiale. Les premierscités, qui accumuleraient davantage decapital qu’auparavant, détiendraient ainsiplus de 50% du capital mondial. « Now, with the digital economy, the con-

ditions are ripe for the people who have the

innovation, who have the funds. As far asMauritius is concerned, we do not reallyhave any data from where we can draw thisconclusion. In Mauritius, we have some in-comes which are declared, and some incomeswhich are not necessarily declared like divi-dend income, like capital gain. People haveto declare this, but since there is no tax, peo-ple do not necessarily do it. « So, in Mauritius, we really can’t say

that there is a tendency of accumulation ofwealth in the upper part. But obviously, ifthere is no tax on capital gain and no tax ondividend or no tax on sale of immoveableproperty, the top people get income which ismuch more than the lower part. These arepolicy questions basically », explique-t-il.

INVESTISSEMENTS DES ACTEURSHÔTELIERS ÉTRANGERSLes réformes apportées au système

d’impôt ne sont pas, selon des observa-teurs, les seuls facteurs à avoir contribué àcreuser cette inégalité. La diversification

de l’économie mauricienne aurait égale-ment joué un rôle. Sen Narrainen, conseiller au ministère

des Finances, a exprimé un avis similaire,jeudi dernier, lors de la conférence deCamille Landais à la Government House. « Dans les années 1990, nous avons at-

teint le plein emploi. À ce moment-là, on asongé à passer d’une croissance intensive enmain-d’œuvre à une croissance intensive entechnologie. C’est à partir de cette périodeque l’écart a grandi. Les piliers de l’économieétaient davantage ‘capital-intensive’ et‘knowledge-intensive’, d’où ce déséquilibre »,a-t-il fait ressortir.Ses premières années d’État indépen-

dant, Maurice les a abordées en s’ap-puyant sur le secteur sucrier traditionnel,pilier majeur de l’économie à cetteépoque. Mais cela n’a pas duré longtemps.Dans les années 1970-1980, le pays s’em-barque sur la voie de la diversification.Alors que le sucre représentait 92 % denos exportations juste après l’Indépen-

La tendance est universelle. Elle voit une partie infime de la population d’un pays détenir une majorité de larichesse. Cette « super classe », qu’on est venu à appeler le ‘Top 1%’, existe également à Maurice. L’économistefrançais Camille Landais, qui était chez nous la semaine dernière pour animer une série de conférences sur le

thème ‘Inequality and Development – A Roadmap towards Inclusive Growth’, pointe du doigt le système d’impôt. D’autres évoquent le rôle crucial du capital de départ des anciens « barons sucriers »

De gauche à droite: Dr Sen Narrainen, conseiller au ministère des Finances, Camille Landais, Radhakrishna Chellapermal, Deputy Financial Secretary et John Chung,Chairman Mauritius LSE Society

RÉTROSPECTIVE

04 NOVEMBRE 2016

Page 46: «L 2016 - Bizweek...d’un « Grade A Building Contractor Permit », compte 26 années d’expérience. En tant que « main contractor », la compagnie, dont le Mana-ging Director

dance, très vite, la zone franche va prendrele dessus. Les efforts de promotion de cette zone

franche par les entrepreneurs mauriciensles mèneront partout dans le monde.C’est à Hong Kong, cependant, que leur« appel » sera le mieux entendu. Ainsi,plusieurs investisseurs hongkongaisseront, dans les années 1980, à l’originede l’industrie textile mauricienne. Si beau-coup ont, depuis, cessé leurs activités, desgroupes locaux ont repris le flambeau.Puis est venu le secteur touristique,

« timide certes à l’époque », mais qui sedéveloppera rapidement pour devenir l’undes piliers importants de l’économie. « Jeme souviens, à l’époque, du Festival de laMer organisé par sir Gaëtan Duval, quiétait ministre du Tourisme. Le tourisme étaitencore à ses débuts à Maurice, mais cela de-vait jeter les bases du secteur. Nous avons puattirer des acteurs hôteliers étrangers, dontdes Sud-Africains, qui ont investi à Mau-rice. Je parle ici de Sol Kerzner, entre autres», explique un observateur économique.

PREMIER ÉTABLISSEMENT À OUVRIR SES PORTESLe secteur touristique prendra rapide-

ment forme, notamment à travers despartenariats entre des investisseursétrangers et locaux. Mais pas seulement.« Qui sont ceux qui ont développé l’hôtel-

lerie à Maurice ? Encore une fois, ce sont lesbarons sucriers. Prenez l’exemple des grandsgroupes comme CIEL ou IBL (ancien-nement GML). Ils ont toujours un pied dansle sucre, mais ils ont aussi un pied dansl’hôtellerie à travers des établissements connuscomme Sun Resorts – fondé en 1983 – oudes chaînes comme LUX* Island Resorts (au-paravant Naïade Resorts Ltd), fondée en1987 », soutient-on.Le pionnier de l’hôtellerie à Maurice

demeure toutefois Beachcomber Hotels,dont le premier établissement avait ou-

vert ses portes en 1952. Qui dit économie dit aussi construc-

tion. Le secteur a eu de beaux jours avantde connaître une période de contractionces dernières années. Parmi les grands ac-teurs du secteur, United Basalt Products,qui fait partie du groupe IBL (ancien-nement groupe GML), est un incon-tournable depuis 1953. Rehm Grinaker,dont la majorité des actions sont détenuespar le groupe Terra, a, elle, été fondée en1991. Ces dernières années, c’est le secteur

financier qui a servi de moteur pour re-dessiner le paysage économiquemauricien. Le pays a en effet pour ambi-tion de devenir le centre financier deréférence de la région. Si le groupe MCB – principalement un

groupe bancaire qui, en 2014, a célébréses 175 années d’existence – commencemaintenant à explorer ce secteur, d’autress’y sont engagés de plain-pied depuis desannées déjà. On y retrouve encore une fois le

groupe IBL, le groupe Terra (ancien-nement Harel Frères), le groupe ENL, legroupe CIEL… Toujours dans le secteurfinancier, mais au niveau de l’assurance, ily a le groupe SWAN, anciennementAnglo-Mauritius Assurance Society Ltd,fondée en 1951. On retrouve donc des groupes qui ont

accompagné le développement de l’é-conomie mauricienne depuis des années,et qui sont parmi les plus gros employeursdu pays.

LA CMT VOIT LE JOUR EN 1986Diversification de l’économie, semble-

t-il, ne veut pas forcément dire démocra-tisation de l’économie.« À bien y voir, ceux qui – on pourrait le

dire ainsi – figurent dans le Top 1% au-jourd’hui, ont des origines dans le secteur su-crier. Lorsque le pays a emprunté la voie de

la diversification, ces acteurs ont pu saisir desopportunités parce qu’ils avaient du capital,contrairement au reste de la population. Ilsont pu établir des contacts, créer des liens, despartenariats en affaires, et leur capital s’estencore renforcé. Ce qui a davantage creuséle fossé sur le plan social », avancent des ob-servateurs.Certains acteurs locaux qui, au départ,

n’avaient pas de capital important, ontmalgré tout su saisir les opportunités quise sont présentées à eux. Dans le textile,l’une de ces « rares exceptions » est la Com-pagnie Mauricienne de Textile (CMT) deFrançois Woo, qui a été créée en 1986. Legroupe Bhunjun ainsi que Gamma Civicont su se faire un nom dans le secteur dela construction, alors que le défunt groupe

BAI s’était imposé dans le domaine del’assurance. De nombreux acteurs ont,eux, émergé dans le secteur financier.D’autres groupes se sont aussi imposés

dans divers secteurs. Nous pensons ici àCurrimjee, Eclosia (jusqu’à récemmentFood and Allied), Roland Maurel,ABC… Ceux-là font-ils désormais partie du

Top 1% local ? « On pourrait le dire. Le capital, à Mau-

rice, reste concentré dans un groupe restreint.C’est avec beaucoup de difficulté et de per-sévérance que les autres arrivent à faire unepercée au sein de ce groupe. Du reste, il suf-fit de voir le Top 10 ou le Top 20 parmi les‘Top 100 Companies’ pour en avoir une idée», concluent des observateurs.

Les compagnies ‘holding’ et certaines de leurs filiales figurent parmi le Top 30 si on se fie à la dernière édition du Top 100 Companies, sous le critère ‘chiffre d’affaires’.

UN COUP D’ŒIL AU TOP 30

RÉTROSPE

CTIVE

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On a tort de sous-estimer la force de frappe de ceux au pouvoir, alors que le pouvoir a tort de négliger la puis-sance des médias et des sondages qui influencent l’opinion publique. Est-ce vrai ? Nous sommes tentés de con-clure que le véritable pouvoir est de savoir répondre aux exigences du peuple. Regard sur ces phénomènes –Viré Mam-Brexit-Donald Trump – qui ont relégué les politiciens, intellos, experts, manipulateurs de l’opinionpublique et businessmen fortunés-propriétaires des boîtes de sondages, aux rangs des imbéciles

THE FALSE SENSE OF POWER VIRÉ MAM-BREXIT-DONALD TRUMP

Le suspense est terminé et lerépublicain Donald Trumpfoulera la Maison Blanche enjanvier en tant que 45èmeprésident des États-Unis.

Mais, d’abord cette question : Y avait-ilvraiment un suspense ? Non, à en croireles médias mainstream qui ont ouverte-ment soutenu la candidate démocrate,Hillary Clinton, pendant la campagne.Non aussi, à en croire les sondages.L’élection de Trump, mercredi dernier,confirme la tendance, et ceux, quicroient toujours détenir le monopole del’opinion, jusqu’à vouloir influencer lepetit peuple, devront revoir leur copie.Ici, comme ailleurs. Commençons d’abord chez nous où

l’alliance 60-0, le Ptr-MMM, devaitconcéder la défaite par l’outsider, Al-liance Lepep, en décembre 2014. Sur unplan purement mathématique, le dé-nouement demeure jusqu’ici inexplica-ble. Tout comme les résultats des votessur le BREXIT et l’élection présiden-tielle américaine. L’explication que le peuple a aujour-

d’hui accès à une multitude de sourcesd’informations virtuelles peut aussi êtreconsidérée comme un cliché. Toutcomme la presse, les réseaux sociaux sont

également manipulables, surtout avec sacarte de crédit. Les likes, les commen-taires, les views sont tous achetables.Rien de scandaleux car Mark Zucker-berg n’a jamais affiché des prétentionspour concurrencer St Vincent de Paul.Loin de là, Facebook est depuis quelquesannées une compagnie listée et qui nejure que par un mot : profit. L’une des leçons à retenir est que le

peuple est aujourd’hui saturé par ledopage excessif de marketing artificiel,et qu’il n’est pas dupe. La stratégie demarketing et de communication poli-tique moderne et digitale a été de courtedurée sur le plan de survie. Et cela pouravoir renversé un principe de base fon-damental. C’est-à-dire de fonder sastratégie sur le “ki bizin dire dimoune” aulieu de “Ki dimoune pou dire”. Soyonsencore plus précis en ajoutant “ki di-moune oulé” !Les messages de Trump à l’électorat

majoritaire ont été puisés à partir des at-tentes de cette partie de l’électorat, etsuffisant pour que ce dernier passel’éponge sur ses excès de comportementet ses excès de langage. C’est ainsi que le grand spectacle du

dernier rassemblement de Hillary Clin-ton n’a aussi pas servi à grand-chose. Au

contraire, la présence de Beyonce et durappeur Jay Z a servi d’argument à Don-ald Trump. Ce dernier devait se montrerconstant dans son message en affirmantque Hillary Clinton aurait pu se passerde ces artistes. Ce qui nous rappelle le dernier

rassemblement des deux principauxblocs, chez nous, en décembre 2014. ÀPort-Louis, aux côtés des membres duPtr-MMM, nous retrouvions leschanteurs Alain Ramanisum et LauraBeg, alors qu’à Vacoas, les “stars” de l’Al-liance Lepep étaient les leaders eux-mêmes. Avec un invité surprise, l’ancien‘tiger’ du MMM, Kee Chong Li KwongWing, qui avait été privé de ‘ticket’ élec-toral par l’alliance rouge-mauve.Ceux ayant toujours en mémoire

cette fin de campagne se souviendrontdes titres des principaux quotidiens dulendemain. D’une part, on annonçaitque les foules étaient similaires en nom-bre, que ce soit à Vacoas ou Port-Louis,alors que d’autres avaient ouvertementdonné une avance de quelques milliersde personnes à l’Alliance Ptr-MMM.Mais, contrairement aux États-Unis, lesmédias locaux ne donnent pas de con-signe de vote officielle parce qu’ilssont…neutres et objectifs.

L’utilisation de la Mauritius Broad-casting Corporation sous le “stratège”Dan Callikan en 2014 – tout commecertaines chaînes internationales lors dela présidentielle américaine - n’avait-ellepas aussi été instrumentale ? On pour-rait même avancer qu’elle aurait été in-strumentale dans la défaite deRamgoolam et de Bérenger. Des scénarios – ‘Viré Mam 2014’,

Brexit 2016 et Donald Trump 2016 –qui nous ramènent donc à une réalité debase. La voix du peuple, c’est la voix deDieu (Vox Populi, Vox Dei). Et cette voix,elle veut un environnement sain - loinde la corruption et des passe-droits, lasécurité, des développementséconomiques et des emplois, des oppor-tunités et un porte-monnaie suffisam-ment garni pour remplir son caddie. Autrement, cette voix, éduquée et

avertie, est prête à sanctionner les fauxdiscours, les médias-communication-sondage tendancieux et les forces ma-nipulatrices. Une situation intéressante où le sys-

tème politico-médiatique est remis encause et rappelant aux politiciens et pa-trons des médias, croyant tout contrôler,une célèbre phrase : It’s a false sense ofpower !

RÉTROSPECTIVE

11 NOVEMBRE 2016

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Ceux qui connaissent le dossier sont réticents à le commenter, de par sa sensibilité. Mais selon nos recoupe-ments, les négociations initiées depuis 2009 entre les États-Unis et Maurice sur un Bilateral Investment Treaty(BIT) auraient buté sur un point spécifique : la définition de « territoire ». Les States auraient proposé une défi-nition qui aurait pu mettre en péril notre souveraineté sur Diego Garcia et les Chagos

Négociations interrompues BILATERAL INVESTMENT TREATY MAURICE - ÉTATS-UNIS

HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

L’heure était aux célébrations,mercredi, à la Clemens House.La chargée d’affaires, MelanieZimmerman, offrait un dînerpour marquer les 222 ans de

relations de partenariat entre les États-Unis et Maurice. Ce « partenariat » n’est,cependant, pas sans anicroches. Celles-cisont parfois en lien avec des dossierséconomiques, et parfois diplomatiques.Parfois, divers intérêts se télescopent pourmettre à mal le partenariat. Cette semaine, nous nous intéressons à

un dossier sur lequel pratiquement toutesles sources approchées se sont montréesinconfortables. Il s’agit du Bilateral In-vestment Treaty (BIT), dont les négocia-tions ont débuté en 2009-10. Les discussions autour du BIT ont dé-

marré après que Maurice a signé le Trade& Investment Framework Agreement(TIFA), à Washington, en septembre2006. Cet accord vise à promouvoir l’in-vestissement et le commerce entre les

deux pays, avec pour objectif dedéboucher sur un Free Trade Agreement(FTA).C’est à travers le TIFA que les deux

pays ont songé à négocier un Bilateral In-vestment Treaty. Un premier round denégociations aurait ainsi eu lieu à Wash-ington en 2010. Entre-temps, cependant,le président Barack Obama a proposé unerévision du modèle de BIT, et les autoritésont suspendu les négo-ciations jusqu’à ceque le nouveau modèle soit prêt. Ce quifut le cas en 2012.

DOSSIER SENSIBLELes négociations, cependant, butent

sur d’autres difficultés sur le plan tech-nique. Difficile, toutefois, de les cernertoutes. Ceux qui s’occupent du dossier,notamment au niveau du ministère desAffaires étrangères, sont réticents à lecommenter. D’abord, parce que les négo-ciations n’ont pas encore repris depuis desannées. Ensuite, parce que cela risqueraitde mettre à mal les relations diploma-tiques entre les deux pays, le dossier étant

« sensible ». Certaines informations, malgré tout,

finissent par filtrer. Le BIT étant un ac-cord à long terme, précipiter les négocia-tions, selon certains, seraient néfastespour Maurice, notamment si on ne s’at-tarde pas suffisamment sur le libellé exactdu texte, ainsi que la définition des mots.Selon nos recoupements, le dossier du

BIT « buterait sur un problème définition-nel. Plus spécifiquement sur la dé-finitionde ‘territoire’. » Nos sources sont d’avis

qu’il vaut mieux « attendre voir ce que celadonne… Si le dossier Chagos connaît un dé-nouement heureux, à ce moment-là, leschoses seraient plus simples. » « Les États-Unis nous avaient proposé de

signer un Bilateral Investment Treaty. Celaremonte à 2009-10. Nous avons longue-ment négocié, et on avait presque finalisél’accord. Sauf qu’on a buté sur un point, sur

Les discussions autour du BIT ont démarréaprès que Maurice a signé le Trade & Invest-ment Framework Agreement (TIFA), à Wash-ington, en septembre 2006. Cet accord viseà promouvoir l’investissement et le com-merce entre les deux pays, avec pour objec-tif de déboucher sur un Free TradeAgreement (FTA)

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RÉTROSPECTIVE

25 NOVEMBRE 2016

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Les négociations entourant le BIT ont démarré dans le sillage del’African Growth & Opportunity Act (Agoa) Forum, à Nairobi, en2009. À cette époque, le représentant commercial des États-Unis, RonKirk, avait déclaré : « Mauritius is one of the most economically successful and polit-ically stable countries in Africa. It has an impressive track recordon democracy, economic growth, openness to foreign direct in-vestment, economic diversification, and the expansion of trade.The proposed U.S.-Mauritius BIT will help reinforce the efforts ofone of Africa's strongest performers on trade and economic re-form, and help improve Mauritius's already favorable investment

climate by providing high standards of investment protection. »Selon les informations disponibles, les ‘Bilateral InvestmentTreaties’ sont des instruments juridiquement contraignants quioffrent des protections légales aux investisseurs et aux in-vestissements dans les partenaires du BIT. « The U.S. BIT program encourages the adoption of market-ori-ented domestic policies that treat private investment in anopen, transparent, and non-discriminatory way. These protec-tions have special importance in developing countries, whereBITs help to increase investor confidence and thereby facilitateforeign investment and enhance economic growth.« The United States has five BITs in force in sub-Saharan Africa

(with Cameroon, the Democratic Republic of Congo, Mozam-bique, the Republic of Congo, and Senegal) out of a total of 40U.S. BITs in force worldwide. In February 2008, the UnitedStates and Rwanda signed a BIT, which is currently pendingSenate advice and consent.« In September 2006, the United States and Mauritius signed aTrade and Investment Framework Agreement (TIFA), which es-tablished a regular, high-level forum to address a wide range oftrade and investment issues. The idea of negotiating a U.S.-Mauritius BIT arose out of TIFA discussions. A BIT wouldstrengthen the existing bilateral economic relationship betweenthe United States and Mauritius », fait-on ressortir.

QU’APPORTERA LE BIT DE PLUS ?

la définition de ‘territory’. La définition queles États-Unis imposaient était plutôt vague,et n’aurait pas été correcte pour Maurice. Ellerisquait de compromettre notre revendica-tion sur Diego Garcia ; alors que, de par lalégislation nationale, le territoire mauricieninclut toutes nos îles. Or, si on prend encompte la définition des États-Unis, ils au-raient pu venir dire, demain, que DiegoGarcia n’y est pas inclus », explique unesource proche du dossier. Un dossier d’autant plus complexe en

raison de deux événements récents. Lepremier est la position exprimée par legouvernement britannique qui, aprèsavoir refusé le droit de retour auxChagossiens, a affirmé, à travers le ForeignOffice, que « We disagree with Mauritius’claim that the Chagos archipelago, which theUK administers as the British Indian OceanTerritory, is part of Mauritius. »Le deuxième est l’élection de Donald

Trump à la présidence des États-Unis, cequi a injecté une forte dose d’incertitude

dans les relations qu’entretiendront lesUSA, à partir de janvier, avec le reste de laplanète.Le dossier BIT serait-il donc en suspens?Ici, les avis semblent diverger.« Les discussions sur le Bilateral Invest-

ment Treaty ont repris. Mais notre problèmen’est pas tant avec l’Amérique que laGrande-Bretagne », fait ressortir unesource.

The Embassy is not aware of any ongoingnegotiations between the U.S. and Mauri-tius on the BIT, or any plans to continue ne-gotiations on it. However, the U.S. andMauritius signed a Trade and InvestmentFramework Agreement (TIFA) in 2006 tostrengthen and expand trade and invest-ment relations between the two countries.Mauritius hosted the last TIFA meeting in2012. Scheduling issues have preventedfurther meetings since then

pROBLèME. La définitionde “territoire” des états-Unisaurait pu mettre en péril notresouveraineté sur Diego Garcia

L’AMBASSADE AMÉRICAINE

Du côté de l’ambassade des États-Unisà Maurice, on est d’avis que les négoci-ations n’ont pas encore repris, et onn’est pas sûr qu’elles reprennent unjour. C’est, du moins, ce que laisse en-tendre la réponse suivante : « The U.S. has excellent trade relations

with Mauritius. In 2015, bilateral tradewas $337 million dollars, the majority ofwhich ($260 million) was exports fromMauritius to the U.S. The Embassy is notaware of any ongoing negotiations be-tween the U.S. and Mauritius on the BIT,or any plans to continue negotiations onit. However, the U.S. and Mauritiussigned a Trade and Investment Frame-work Agreement (TIFA) in 2006 tostrengthen and expand trade and invest-ment relations between the two countries.Mauritius hosted the last TIFA meetingin 2012. Scheduling issues have preventedfurther meetings since then. »Ici aussi, le libellé exact de la réponse

est intéressant. Dire que «The Embassyis not aware of any ongoing negotiationsbetween the U.S. and Mauritius on theBIT, or any plans to continue negotiationson it » n’exclut pas – grâce au « not aware» symptomatique des mondes politiqueet diplomatique – que des discussionsont lieu, ou sont prévues, sans que l’am-bassade américaine ne soit au courant. Ce qui est certain cependant, c’est

qu’avant d’aboutir à tout accord, unedéfinition de « territoire » devra êtretrouvée qui ne soit pas préjudiciable auxintérêts de Maurice.

« NOT AWARE OF ANY ONGOINGNEGOTIATIONS… »

RÉTROSPE

CTIVE

25 NOVEMBRE 2016