KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés,...

46
Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? kpmgfamilybusiness.com

description

 

Transcript of KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés,...

Page 1: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

Financement des entreprises

familiales de taille intermédiaire

Les investisseurs privés, clé de leur

croissance ?

kpmgfamilybusiness.com

Page 2: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 1

Contributeurs

Albert Jan Thomassen Directeur Exécutif du FBNed

Robin Buckham Directeur Général de Family Business Australia

Olivier de Richoufftz Président de la Business Families Foundation

Benoit Leleux Professeur à I’IMD et Conseiller Académique pour l’Étude Mondiale de KPMG sur les Entreprises Familiales

Associations

Professeur Julian Lange Babson College

Professeur Sophie Manigart Vlerick Business School

Professeur Jonathan Levie Strathclyde University

Professeur Martin Kupp ESCP et ESMT

Professeur Chris Graves The University of Adelaide

Conseillers académiques

REAL WORLD. REAL LEARNING®

Premier conseiller académique

Table des matièresContributeurs ............................................................. 1

Avant-propos .............................................................. 2

Introduction ................................................................ 4

Points clés ................................................................ 6

Un moyen de financement pour les entreprises familiales de taille intermédiaire ............................12

Qui contrôle l’entreprise familiale ? ..........................16

Quels sont les besoins de financement des entreprises familiales ? ..................................... 20

Les entreprises familiales sont-elles prêtes à ouvrir leur capital à l’investissement ? .................. 24

Quels types d’investisseurs préfèrent les entreprises familiales ? ....................................... 30

Objectifs des investisseurs privés ........................ 36

Quel est l’investissement type d’un investisseur privé ? .......................................... 40

Quelles sont les motivations des investisseurs privés à investir dans les entreprises ? ..................... 44

Comment les investisseurs privés perçoivent-ils l’investissement dans les entreprises familiales ? ... 46

Quels facteurs pousseraient les investisseurs privés à investir dans des entreprises familiales ? .... 50

Conclusion : Comment favoriser le rapprochement des entreprises familiales et des investisseurs privés ? .................................................................... 54

Quels sont les obstacles et comment les surmonter ? ................................... 56

Comment les entreprises familiales peuvent se rendre plus attractives aux yeux des investisseurs privés ? ......................... 60

Comment les investisseurs privés peuvent-ils gagner la confiance des entreprises familiales ? ...................................... 62

Entretien avec le Comité consultatif .................... 64

Focus par pays ....................................................... 66

Méthodologie .......................................................... 86

Page 3: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

2 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 3

Avant-proposSi leur caractère familial fait d’elles des structures spécifiques, les entreprises familiales sont souvent, comme les autres entreprises, à la recherche de financement pour stimuler leur croissance. Comme toute famille qui évolue et grandit, l’entreprise familiale doit, elle aussi, suivre les évolutions de la dynamique familiale. L’avenir de l’affaire familiale dépend de la croissance de l’entreprise et de sa capacité à générer suffisamment de profits pour subvenir aux besoins de chacun de ses membres, tout en conservant l’indépendance de l’entreprise et la protection des intérêts familiaux. D’autant que le nombre d’individus dépendant financièrement des revenus de l’entreprise familiale augmente de génération en génération. L’avenir de la famille et la préservation de son unité sont très souvent les priorités d’une entreprise familiale, ce qui la différencie des autres entreprises et entraîne une pression supplémentaire en termes de croissance, ce qu’il convient de prendre en considération.

Pour augmenter ses profits et accélérer sa croissance, une entreprise a besoin de financements solides. Dans un environnement économique tendu, marqué par une crise financière mondiale, l’accès au financement n’est pas toujours facile et trouver des ressources peut s’avérer complexe, surtout pour les entreprises familiales. De plus, la majorité des dirigeants d’entreprises familiales considère que le maintien du contrôle capitalistique de l’entreprise par le noyau familial constitue un facteur clé de succès, ce qui a tendance à limiter, encore davantage, leurs options de financement.

Certains peuvent être tentés de se tourner vers des fonds d’investissement ou de développer des partenariats avec d’autres organisations, mais ces options limitent ou réduisent le contrôle capitalistique de l‘entreprise par la famille. Pour répondre à l’objectif prioritaire de conservation de la majorité des parts de l’entreprise, les

investisseurs privés constituent une belle opportunité pour les entreprises familiales. Ils sont souvent disposés à accepter une participation minoritaire et sont susceptibles d’apporter, au-delà du financement, une expertise et une expérience dont l’entreprise pourra bénéficier.

Notre étude, « Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire - Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? », analyse les différentes sources de financement des entreprises familiales, et approfondit les synergies potentielles entre investisseurs privés et entreprises familiales. Mergermarket a interrogé, pour KPMG International, 125 entreprises familiales et 125 investisseurs privés sur leurs besoins en investissements, sur les investisseurs avec lesquels elles ont déjà travaillé ou travaillent actuellement et sur leurs précédentes expériences avec les investisseurs privés et les autres entreprises familiales. Ce rapport décrypte leurs relations et apporte des pistes de réflexion afin d’optimiser leur collaboration, pour une relation efficace et durable.

Nous nous sommes attachés à examiner le point de vue des deux parties, investisseurs privés d’une part et entreprise familiale d’autre part, pour consolider et maintenir une relation efficiente entre eux. Nonobstant quelques ajustements à opérer, nous sommes convaincus que ces deux acteurs peuvent faire d’excellents partenaires financiers. Notre étude fait écho à cette idée et offre des perspectives, tant pour les investisseurs privés que pour les entreprises familiales qui se lancent dans cette aventure.

Nous espérons que ce rapport générera des échanges et incitera à la réflexion. Tout partage d’expériences ou de commentaires est le bienvenu : n’hésitez pas à nous contacter !

Dennis FortnumResponsable mondial de KPMG Enterprise*

+1 416 228 7232 [email protected]

Christophe BernardResponsable mondial

de KPMG Family Business

+33 1 55 68 90 20 [email protected]

* Réseau mondial du Middle Markets

Page 4: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

4 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 5

Introduction

Les entreprises familiales constituent une part importante de l’économie mondiale. D’après le Family Firm Institute, elles génèrent plus de 70% du PIB mondial. Et la Harvard Business School estime qu’elles représentent deux tiers des entreprises mondiales. Cependant, un certain nombre de caractéristiques les rendent très différentes des autres entreprises : un fort désir de la part des membres de la famille de conserver le contrôle capitalistique de l’entreprise, une gestion ancrée dans une perspective de pérennité (l’entreprise est très souvent perçue comme un héritage qui doit être préservé pour les futures générations), et le souhait que les informations concernant l’entreprise demeurent assez confidentielles. Dans le baromètre européen des entreprises familiales de KPMG-EFB, publié en juin 2014, 87% des entreprises déclarent que le maintien du contrôle est un facteur clé de succès, une augmentation de 15 % par rapport à l’année dernière.

Ainsi, de nombreuses entreprises familiales sont partagées entre le fait d’attirer, avec succès, les financements dont elles ont besoin et de gérer l’impact que cela peut entraîner sur le contrôle de l’entreprise et le maintien de la confidentialité de leurs informations.

Leur volonté de maintien du contrôle et de l’indépendance limite l’accès aux sources de financement qui s’offrent à elles telles que, les introductions en Bourse ou les prises de participation par des fonds d’investissement (Private Equity).

Selon le rapport 2012 de Bain & Co PE, les investissements minoritaires dans les entreprises familiales par des fonds de Private Equity sont fréquents dans les pays émergents, en raison du stade de développement de ces marchés. En 2009, un rapport KPMG sur l’état du marché du Private Equity en Inde, après la crise financière, confirme cette tendance, soulignant que la volonté des entreprises familiales de conserver le contrôle favorise les participations

minoritaires plutôt que la prise de contrôle majoritaire.

Le financement par les fonds de Private Equity a également connu une croissance exponentielle ces dernières années dans les pays développés (jusqu’à 40% des placements des fonds d’investissement aux États-Unis étaient minoritaires en 2013, selon Preqin). Cependant, cela ne va pas sans poser de questions, en particulier sur les modalités de sortie du fonds : lorsqu’il décide de se retirer, cette sortie du capital peut parfois conduire à la vente de l’entreprise, ce qui rend ce type de partenariat inapproprié pour l’entreprise familiale.

S’associer à une autre entreprise pour former un partenariat stratégique peut constituer une option de financement intéressante pour les entreprises familiales, bien que cet investissement puisse potentiellement dans le cadre d’un plan à long terme, résulter en une perte de contrôle de l’entreprise.

En raison de ces limites, les entreprises familiales ont parfois du mal à optimiser leur potentiel de croissance. Or, en parallèle, le montant du capital disponible via des sources traditionnelles de financement autres que le Private Equity, tel que le prêt bancaire, ne suffit pas pour saisir toutes les opportunités de développement. En effet, depuis la crise, le financement par le prêt bancaire a considérablement diminué. Au Royaume-Uni, par exemple, le rapport trimestriel des « Trends in Lending » de la Banque d’Angleterre d’avril 2014 a révélé que les prêts bancaires aux entreprises anglaises ont diminué depuis 2009. De même, le baromètre KPMG-CGPME 2014 (Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises) sur l’accès au crédit et au financement des PME en France présente une diminution de 45% du crédit et du financement bancaire.

Un profil d’investisseur beaucoup plus adapté aux entreprises familiales existe néanmoins : les investisseurs privés. Ces investisseurs sont plus enclins à accepter des participations minoritaires, sans avoir à terme, l’objectif de prendre le contrôle ou de faire vendre l’entreprise pour rentabiliser leur investissement. Ils possèdent bien souvent une expérience et une expertise utiles au développement des entreprises dans lesquelles ils investissent. Nombre d’entre eux connaissent les organisations familiales et leurs spécificités. Par ailleurs, ils partagent souvent la même logique en termes de retour sur investissement à long terme et d’évaluation des risques.

Cette étude explore la manière dont les entreprises familiales et les investisseurs privés peuvent travailler ensemble pour mieux tirer profit des opportunités de croissance.

Pour ce faire, nous avons interrogé les entreprises familiales sur le type de financement dont elles ont besoin, sur leur choix d’investisseurs et leurs expériences antérieures avec des investisseurs privés ou des partenaires extérieurs à la famille. En parallèle, nous avons interrogé les investisseurs privés sur leur stratégie d’investissement et sur la manière dont ils pourraient travailler avec des entreprises familiales.

Nous concluons en explorant des pistes de réflexion pour optimiser la collaboration entre les entreprises familiales et les investisseurs privés. Bien qu’il y ait des défis à relever de chaque côté, notre étude montre que ces deux parties ont de nombreux intérêts communs et peuvent se révéler des partenaires fortement compatibles. L’étude propose également des mesures pour améliorer l’efficacité de ce marché de capitaux.

Page 5: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

6 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 7

Points clés

Page 6: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

8 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 9

Points clés

Points clés sur les investisseurs privés

Points clés sur les entreprises familiales de taille intermédiaire

Conserver le contrôle majoritaire est prioritaire pour les entreprises familiales.76% des personnes interrogées indiquent que les membres de la famille détiennent la majorité des parts de l’entreprise et la grande majorité des propriétaires d’entreprises familiales n’est pas disposée à vendre l’entreprise ou à renoncer à son contrôle. Aux yeux des membres de la famille, l’entreprise est primordiale et doit être managée dans une perspective de pérennité.

Néanmoins, de nombreuses entreprises familiales reconnaissent l’importance d’une influence extérieure et de la présence de membres indépendants au sein des conseils d’administration. Ainsi, 50% des personnes interrogées indiquent que plus de la moitié de leur conseil de gouvernance est composée de membres non familiaux.

Les investisseurs privés gèrent généralement eux-mêmes leurs investissements. 72% assument la responsabilité de la moitié ou plus de leurs investissements. 61% soulignent qu’ils gèrent seuls leurs investissements en consultant, si besoin, des experts. Seuls 25% confient la gestion de leurs investissements à un « Family Office ».

60% des investisseurs privés sont à la recherche d’investissements présentant un risque et un rendement raisonnables... ...et préfèrent une plus-value du capital à long terme. Ces deux caractéristiques correspondent bien aux investissements dont ont besoin les entreprises familiales.

44% des investisseurs privés interrogés ont déjà investi dans une entreprise familiale et 95% d’entre eux témoignent d’une expérience positive en comparaison avec d’autres types d’investissements réalisés.

1 13 3

22

Comme les autres entreprises, les entreprises familiales ont besoin de financements pour assurer leur développement. 58% d’entre elles sont actuellement à la recherche de financements extérieurs. La croissance, à court et à long terme, est la priorité de la plupart d’entre elles. À court terme, elles se focalisent sur la croissance organique dans les marchés existants ; tandis qu’à long terme, l’objectif principal des stratégies est l’acquisition et l’expansion sur de nouveaux marchés géographiques.

Pour réussir cette croissance, les entreprises familiales sont souvent prêtes à ouvrir leur capital, à condition qu’elles puissent conserver leur contrôle capitalistique et leur indépendance stratégique.

42% des entreprises familiales ont déjà obtenu un financement de la part d’investisseurs privés. Cependant, il s’avère qu’une majorité de ces investisseurs privés sont de proches parents ou amis. 92% des investisseurs privés qualifient cette expérience de positive, par comparaison à d’autres sources de financement.

Néanmoins, bien que ces investissements soient attractifs, beaucoup soulignent qu’ils sont difficiles à obtenir en raison de leur manque de disponibilité et de la difficulté à trouver le bon partenaire.

Le facteur principal qui pourrait dissuader les investisseurs privés d’investir dans les entreprises familiales est le risque de conflits entre les membres de la famille.Hormis ce point, le manque de disponibilité et d’information sur de telles opportunités sont les principaux freins à ce type d’investissement.

Les investisseurs privés apprécient d’être impliqués dans des projets familiaux et de pouvoir être apporteurs de conseils, ce qui est recherché par de nombreuses entreprises familiales. Nombre d’entre eux souhaitent néanmoins obtenir une participation au capital, ce qui pourrait constituer un obstacle à ce type d’investissement, même si près de la moitié des entreprises familiales se disent prêtes à ouvrir leur capital dans certaines circonstances.

Page 7: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

10 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 11

Points clés

Les résultats de cette étude montrent que les investisseurs privés et les entreprises familiales sont de bons partenaires l’un pour l’autre. L’expérience est perçue de manière positive des deux côtés. Il existe donc de réelles opportunités pour multiplier ce type de partenariat. Cependant, cela ne peut arriver que si les deux parties parviennent à trouver un moyen d’entrer en contact, de mieux communiquer et de trouver des compromis quant au contrôle et à l’indépendance de l’entreprise familiale.

Pour renforcer cette collaboration, les entreprises familiales doivent notamment trouver une manière de communiquer sur leurs besoins en financement, tout en maintenant le niveau de confidentialité requis sur leurs informations financières.

Principaux enseignements de cette étude :

Les entreprises familiales peuvent apporter aux investisseurs privés :

• Des opportunités d’investissement pérennes : les membres de la famille sont reconnus pour leur investissement et leur engagement dans l’entreprise

• Des investissements avec un niveau de risque raisonnable et une bonne préservation du capital

• Des opportunités de croissance

• Des rapports personnalisés et des relations sur le long terme

Les investisseurs privés sont appréciés par les entreprises familiales car :

• Ils sont des investisseurs « patients » développant une vision sur le long terme

• Ils ne sont pas focalisés sur une stratégie de sortie rapide

• Ils sont des partenaires de confiance, discrets quant au traitement de l’information, simples dans leur relation et faisant preuve d’une plus grande flexibilité que d’autres investisseurs « classiques »

• Ils ont souvent une bonne connaissance de l’entreprise familiale et de ses spécificités, car leur patrimoine provient majoritairement du succès d’entreprises familiales

• Ils partagent leurs connaissances et expertises et contribuent par leurs conseils au développement de l’entreprise

Une opportunité de partenariat à saisir

Page 8: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

12 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 13

Un moyen de financement pour les entreprises familiales de taille intermédiaire

Page 9: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

14 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 15

Maintenir le contrôle familial de l’entreprise est la priorité absolue pour les entreprises familiales à l’échelle mondiale, avec 76% des familles interrogées détenant la majorité des parts de leur entreprise.

Assurer leur financement peut être difficile pour les entreprises familiales à cause de leur désir de discrétion, de confidentialité et de rétention du contrôle. Malgré ce fait, 58% des entreprises interrogées se disent à la recherche de financements externes.

Les résultats de l’enquête démontrent que les entreprises familiales sont plus disposées à ouvrir leur capital que ce qui est communément perçu. Un tiers a déclaré qu’elles seraient prêtes à ouvrir leur capital à court et moyen terme de façon minoritaire, avec la moitié disposée à l’ouvrir sur le long terme.

94% des répondants affirment que l’expertise et la vision à long terme sont les qualités qu’ils recherchent chez un investisseur.

Un moyen de financement pour les entreprises familiales de taille intermédiaire

Résumé

Page 10: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

16 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 17

Gagner en expertise et en indépendanceLa plupart des entreprises familiales reconnaît la nécessité d’avoir une expertise et des talents extérieurs à des postes clés. Elles comprennent l’importance d’avoir des contrepouvoirs extérieurs et indépendants de ceux exercés par la famille. Un Directeur Général d’Afrique du sud, membre de la famille, témoigne : « Nous allons accueillir de nouveaux membres au sein de notre conseil d’administration pour échanger sur des propositions et prendre des décisions concernant notre activité sur la base de leurs perceptions et connaissances ». Le conseil d’administration joue un rôle vital dans de nombreuses entreprises, avec 52% des

entreprises qui déclarent que moins de la moitié de leurs conseils est constituée de membres de la famille (Graphique 3). Seuls 10% des entreprises familiales ont un conseil d’administration entièrement composé de membres de la famille. De plus, la moitié des entreprises reconnaît avoir une structure formelle de gouvernance avec un conseil d’administration (Graphique 4, page suivante). La seconde moitié des entreprises a une structure de gouvernance moins formelle, bien que 20% aient recours à un comité consultatif pour apporter à l’entreprise un regard extérieur.

Qui contrôle l’entreprise familiale ?Le leadership et le contrôle de l’entreprise par la famille font partie intégrante de l’entreprise familiale. Un grand nombre de ces entreprises est le fruit de générations qui se sont succédé. Les familles souhaitent conserver la majorité des parts de l’entreprise et la direction des opérations courantes. Cependant, la plupart des familles reconnaît le besoin d’une expertise venant de l’extérieur et d’un certain degré d’indépendance dans la gestion de l’entreprise. Les entreprises familiales ont tendance à équilibrer l’implication de la famille dans la gestion de l’entreprise par la mise en place de conseils composés en partie de membres extérieurs à la famille.

Le contrôle par la famille76% des entreprises interrogées affirment que la famille détient la majorité des parts de l’entreprise. Ce chiffre inclut 42% des entreprises familiales qui détiennent 100% des parts de leur entreprise, en donnant aux membres de la famille le contrôle de la direction de l’entreprise (Graphique 1). La famille joue un rôle dominant auprès des équipes de management : selon l’échantillon des entreprises sondées, dans 71% des cas, le Directeur Général est un membre de la famille (Graphique 2). Cependant, des différences apparaissent en fonction de la taille de l’entreprise : alors que la majorité des petites et moyennes entreprises familiales a un membre de la famille comme Directeur Général, les entreprises familiales plus importantes sont plus ouvertes à des dirigeants non familiaux.

L’engagement de la famille dans l’entreprise s’organise autour de valeurs partagées et d’une vision à long terme de l’entreprise. Dans certains cas, l’implication dans l’entreprise est considérée comme un rituel pour les membres de la famille.

« Nous sommes très émotionnellement attachés à notre entreprise familiale, car elle existe depuis des décennies », raconte un Directeur Général, membre de la famille, d’une entreprise familiale australienne. « Les membres de la famille occupent des postes à tous les niveaux de l’entreprise selon leurs intérêts et compétences.

Quelle proportion de l’entreprise appartient à la famille ?

Le Directeur Général est-il un membre de la famille ?

GRAPH 1

GRAPH 2 Quelle proportion du conseil d’administration est composée de membres de la famille?

GRAPH 3

Selon le chiffre d’affaires

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80% 90% 100%

8% 28% 46% 8% 10%50 Mio USD – 200 Mio USD

10% 26% 45% 7% 12%Dans l’ensemble

21% 39% 16% 24%20 Mio USD – 50 Mio USD

Aucun membre de la famille n’est administrateur

Pas applicable (pas de conseil d’administration)

Tout le conseil d’administration

Plus de 50% Moins de 50%

11% 70% 15%200 Mio USD – 1 Mrd USD 2% 2%

Non

29%

Oui

71%

100%

24%

Moins de 50%Plus de 50%

34%42%

Notre entreprise est au service des membres de notre famille, nous avons récemment recruté des membres de la jeune génération pour les aider à acquérir les connaissances nécessaires car ils ont envie de s’investir dans la réussite de l’affaire familiale ».

Page 11: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

18 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 19

La gouvernance formelle est plus fréquente dans les grandes entreprises84% des entreprises avec des revenus situés entre 200 millions de dollars et 1 milliard de dollars ont un conseil d’administration structuré, alors que seulement 11% des entreprises avec des revenus situés entre 20 millions de dollars et 50 millions de dollars en ont un. 13% de ces dernières s’appuient sur des conseils de famille pour prendre des décisions stratégiques et opérationnelles (Graphique 4 – selon le chiffre d’affaires).

Dans les grandes entreprises, les conseils sont plus enclins à accueillir un plus grand nombre de membres indépendants, reflétant la nécessité d’une expertise provenant de l’extérieur et d’une gouvernance d’entreprise plus forte au sein d’entreprises plus matures.

Les marchés émergents, pionniers en gouvernance formelleIl y a des différences importantes dans la structure de gouvernance des entreprises selon le stade de développement économique des marchés sur lesquels elles opèrent. Les entreprises familiales dans les marchés émergents sont plus susceptibles d’avoir un conseil d’administration que celles implantées sur les marchés développés. Deux tiers des entreprises dans les marchés émergents ont une structure formelle avec un conseil d’administration et 11% d’entre elles font appel à des conseils consultatifs. En Amérique du Nord, seulement la moitié a un conseil d’administration. Cette proportion est encore plus faible en Europe et en région Asie-Pacifique (Graphique 4 – selon la région).

Quelle est l’option qui décrit le mieux votre structure de gouvernance ?GRAPH 4

Selon le chiffre d’affaires

Selon la région

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80% 90% 100%

50% 20% 15% 5% 10%50 Mio USD – 200 Mio USD

51% 20% 16% 6% 7%Dans l’ensemble

8% 13%11% 34% 34%20 Mio USD – 50 Mio USD

17%51% 12% 12% 8%Amérique du Nord

Conseil de famille

Aucune structure formelle et décisions prises par le propriétaire/PDG

Structure formelle avec conseil d’administration

Structure formelle avec Comité consultatif

Pas de structure formelle mais comité d’experts informel avec des réunions régulières

84% 5%200 Mio USD – 1 Mrd USD 9% 2%

Marchés émergents 66% 11% 17% 3% 3%

17%41% 29% 10%Marchés développés d’Europe

et d’Asie-Pacifique 3%

Page 12: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

20 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 21

Le financement est vital pour les entreprises familiales. Beaucoup sont à la recherche de capitaux afin de financer leurs projets de croissance. Trouver des financements peut s’avérer être un véritable défi pour l’entreprise familiale. D’une part, les membres de la famille veulent développer l’entreprise sur le long terme, et d’autre part, ils sont réticents à l’idée d’abandonner le contrôle et veulent garder la confidentialité de la gestion. Par conséquent, lorsqu’elles recherchent des financements, les entreprises familiales explorent toutes les possibilités en utilisant un large choix de sources allant du prêt bancaire classique, au financement familial, au soutien d’autres entreprises ou encore à l’intervention d’investisseurs privés dans le conseil d’administration en tant que partenaires financiers.

Les résultats de l’enquête montrent le manque de connaissances sur les avantages d’un partenariat avec des investisseurs privés. Cela met en évidence la nécessité d’informer les propriétaires d’entreprises sur les options de financement et avantages qui s’offrent à eux. Les associations d’entreprises familiales pourraient être un relais approprié pour communiquer ce genre d’information.

Le capital nécessaire à la croissanceLes entreprises familiales sont généralement perçues comme s’autofinançant. Cela est vrai pour 42% des entreprises familiales que nous avons interrogées. Elles affirment ne pas chercher de financements extérieurs (Graphique 5). Comme le souligne un cadre argentin : « Nous proposons en premier aux membres de la famille d’investir des capitaux afin que l’entreprise reste au sein de la famille ». En effet, beaucoup d’entre elles soulignent leur préférence pour un mode de financement interne lorsque cela est possible. Cependant, 58% des entreprises familiales interrogées disent chercher actuellement des sources de financement externes.

À court et moyen terme, la croissance interne sur les marchés existants, le financement des opérations quotidiennes et le développement de nouveaux produits et services sont les principales priorités d’affectation des ressources de financement de l’entreprise. (Graphique 6).

Sur le long terme, les entreprises familiales ont des projets de croissance plus ambitieux. Les acquisitions figurent parmi les priorités, un quart d’entre elles les citant comme leur besoin de financement le plus important, suivi de l’expansion

dans de nouvelles zones géographiques (18%) et dans de nouveaux secteurs (16%) (Graphique 7). Les entreprises familiales pourraient être plus audacieuses et se développer plus rapidement si elles pouvaient avoir un accès facilité aux différentes options de financement.

Quels sont les besoins de financement des entreprises familiales ?

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80%

Développement sur les marchés existants via la croissance interne 16% 11% 11%

Expansion dans de nouvelles zones géographiques 18% 28% 17%

11% 16% 13%Développement de nouveaux ou meilleurs

produits/services

16% 20% 17%Expansion dans de nouveaux secteurs

(diversification)

22% 16% 27%Acquisitions

11%Restructuration (ex. rachat des parts d’autres

membres de la famille)

15% 5%Gestion courante 4%

2%

Qu’est-ce qui est susceptible d’influencer vos besoins en financement sur le long terme (+ de 3 ans) ?

GRAPH 7

Qu’est-ce qui est susceptible d’influencer vos besoins en financement sur le court et le moyen terme (1-3 ans) ?

GRAPH 6

Cherchez-vous actuellement des sources externes de financement pour vos projets ?

GRAPH 5

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80%

Développement sur les marchés existants via la croissance interne 32% 23% 27%

Expansion dans de nouvelles zones géographiques 8% 12% 7%

Gestion courante 39% 24% 14%

Développement de nouveaux ou meilleurs produits/services 17% 28% 26%

Expansion dans de nouveaux secteurs (diversification) 8% 16%2%

Restructuration (ex. rachat des parts d’autres membres de la famille) 5%

Acquisitions 5%2%

2%

Le plus important Le second Le troisièmeNon

42%

Oui

58%

3%

4%

L’entreprise avait besoin de financement pendant les périodes de crise alors que le financement par les banques était devenu plus épars et difficile à obtenir. Nous avons alors contacté quelques investisseurs bien connus de notre famille pour nous financer.

DIRECTEUR GÉNÉRAL, ROYAUME-UNI

Page 13: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

22 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 23

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80% 90% 100%

Des prêts bancaires difficiles à obtenirLe financement bancaire constitue, de loin, la méthode la plus répandue de financement des entreprises familiales, avec 30% des personnes interviewées confirmant qu’il constitue leur source de financement la plus importante, suivi de l’autofinancement mentionné par 28% des répondants (Graphique 8). Près de trois quarts des entreprises déclarent que le climat économique actuel a un impact sur leur capacité à financer leurs projets par des crédits bancaires (Graphique 9).

entreprise familiale.

Ces commentaires illustrent le fait que les entreprises familiales entendent conserver un niveau de confidentialité et se replient sur elles-mêmes. Ces entreprises pourraient bénéficier de la vision indépendante d’un investisseur privé.

Déterminées à préserver le capitalLe fait que les prêts bancaires et l’autofinancement sont de loin les modes de financement les plus utilisés met en évidence l’importance que beaucoup d’entreprises familiales accordent à la préservation du capital. En effet, plus de 96% des répondants déclarent que les membres de leur famille ne vendront jamais l’entreprise et 99% attestent que le maintien du contrôle de l’entreprise par la famille et son indépendance font partie des principaux objectifs (Graphique 10). Une proportion similaire des répondants considère que l’entreprise familiale est un héritage à préserver pour les futures générations.

Dans beaucoup de pays, les banques ont largement réduit leurs prêts depuis la crise et l’un des défis majeurs pour les entreprises familiales, dont beaucoup accordent une haute importance à la confidentialité des informations, est le niveau de détails de l’information exigé par les banques dans l’examen des demandes de prêts. Comme le souligne un cadre singapourien interrogé : « Nos stratégies sont bien documentées et nos business plan décrits étape par étape. Néanmoins les banques ne sont pas prêtes à nous financer car elles demandent un niveau de détail, comme le chiffre d’affaires, que nous ne sommes pas prêts à divulguer ».

Un Directeur Général indien partage ses préoccupations à propos des prêts bancaires : « Globalement, nous parvenons à obtenir des capitaux des banques, mais quand nous avons rencontré des difficultés à fournir des informations financières précises, cela a pris plus de temps, ce qui aurait pu avoir un impact sur la performance de l’entreprise ».

Un Directeur japonais affirme : « Les banques commencent toute discussion en nous demandant des documents que nous gardons confidentiels et que nous considérons comme personnels puisque nous sommes une entreprise familiale… Nous essayons donc de trouver des solutions alternatives avant de recourir aux prêts bancaires ».

Certaines personnes interrogées estiment également que les banques ne comprennent pas les caractéristiques spécifiques des entreprises familiales et ne parviennent alors pas à apprécier les particularismes de la gestion d’une

Notre entreprise familiale nous est très précieuse. Nos ancêtres ont travaillé dur pour maintenir l’activité et la croissance de l’entreprise. Nous essayons de poursuivre sur cette voie. Nous n’envisagerions jamais de vendre notre entreprise.

PRÉSIDENT, AUSTRALIE

Les banques ont des modèles d’analyse trop rigides qui ne tiennent pas compte des éléments immatériels propres à une entreprise familiale. Nous avons manqué trop d’opérations avec les banques car elles appliquaient des modèles trop rationnels.

PRÉSIDENT, CANADA

Comment votre entreprise familiale finance-t-elle généralement ses projets ?GRAPH 8

Le contexte économique actuel a-t-il un impact sur votre capacité à financer vos projets par l’endettement bancaire ?

GRAPH 9

Quel est votre niveau d’approbation des propositions suivantes ?GRAPH 10

44% 53%Les membres de la famille ont un fort sentiment

d’appartenance à l’entreprise familiale

18% 25%Les émotions et sentiments affectent souvent

la prise de décision 39% 18%

34% 53% 13%Protéger le bien-être des membres de la famille est un aspect

important de la manière dont l’entreprise est dirigée

48%Les membres de la famille ne voudront jamais

vendre l’entreprise 48%2%2%

71% 28%La continuité de l’héritage familial et de la tradition

est un des objectifs majeurs de l’entreprise 1%

34% 65% La préservation du contrôle de l’entreprise par la famille

et son indépendance sont des objectifs importants 1%

3%

Fortement d’accord

D’accord En désaccord Fortement en désaccord

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80%

Investissement direct d’autres entreprises familiales 9% 5% 7%

Réinvestissements des bénéfices (autofinancement) 28% 18% 16%

16% 18% 15%Capital-investissement/Capital-risque

30% 29% 14%Prêt bancaire

7% 13%Investissements obligataires 4%

Pas d’impact

26%

Un certain impact

38%

Impact significatif

27%

Impact très significatif

9%

6% 5%Membres de la famille souscrivant à des titres

d’entreprise/investissant dans le capital 4%

7% 7%Prêts hypothécaires 2%

Investissement direct d’investisseurs privés 8% 13%1%

10%6%Introduction en bourse 4%

Le plus important Le second Le troisième

Page 14: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

24 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 25

La question du capital a toujours été un sujet controversé entre la majorité des entreprises familiales qui redoute de perdre le contrôle avec l’arrivée d’investisseurs extérieurs, et les investisseurs privés qui préfèrent avoir un rôle décisionnel dans les entreprises investies. Chacune des parties hésite à cause de ce problème : les entreprises familiales pensent que les investisseurs ne seraient intéressés que si elles ouvraient leur capital, et les investisseurs, quant à eux, craignent de ne pas avoir de pouvoir s’ils investissaient dans les entreprises familiales.

Cependant, la réalité est que les deux parties sont prêtes à faire davantage de concessions qu’elles ne l’auraient initialement imaginé.

Les résultats de notre étude démontrent que les entreprises familiales sont généralement ouvertes à l’idée de faire appel à des investisseurs, que ce soit pour du conseil, de l’expertise sectorielle, voire dans certains cas, pour ouvrir le capital ou offrir un siège au conseil. Ceci implique que la question du capital pourrait ne pas être un obstacle aux investisseurs privés.

Dans le passé, avez-vous ouvert votre capital à des investisseurs extérieurs pour poursuivre votre stratégie ?

GRAPH 11

Dans le futur, envisageriez-vous d’ouvrir votre capital pour poursuivre votre stratégie ?

GRAPH 12

Les entreprises familiales sont-elles prêtes à ouvrir leur capital à l’investissement ?

Non

53%

Oui

47%

Non

51%

Oui

49%

Non

67%

Oui

33%

Disposées à ouvrir le capital aux investisseurs appropriésNotre étude montre que certaines entreprises familiales sont prêtes à ouvrir leur capital aux investisseurs appropriés. Presque la moitié des répondants classe le capital-investissement et le capital-risque parmi les trois sources principales de financement. (Graphique 8, page précédente).

Les visions à long terme des investisseurs privés en font des partenaires idéaux pour les entreprises familiales et des investisseurs appropriés. Malgré cela, seulement 22% des entreprises familiales estiment que les investisseurs privés font partie de leurs trois sources principales de financement. Les personnes interrogées qui ont obtenu des financements d’investisseurs privés gardent un souvenir très positif de l’expérience, ce qui pourrait laisser penser que beaucoup d’autres entreprises familiales pourraient profiter de ce type d’investissement. « Nous comptons d’abord sur nos propres profits pour nous financer, puis nous essayons de trouver des moyens pour attirer les investisseurs privés à investir dans notre entreprise car ils privilégient les investissements à long terme », confie un Directeur Général australien.

Un cadre suisse déclare que la fiabilité des investisseurs privés fait qu’ils se substituent aujourd’hui au financement bancaire : « Il y a quelques années, nous comptions sur les banques, désormais nous privilégions les investisseurs privés et d’autres entreprises familiales puisqu’ils sont des investisseurs patients ayant une vision à long terme ».

D’une manière générale, notre étude démontre que la difficulté à obtenir des fonds pour une entreprise familiale est bien moins forte que ce que certains investisseurs peuvent penser.

Presque la moitié des entreprises interrogées explique que pour mener à bien leur stratégie, elles ont déjà ouvert leur capital à des investisseurs extérieurs (Graphique 11). Un tiers des entreprises déclare qu’elles sont disposées à ouvrir leur capital à court ou moyen terme, et la moitié se déclare prête à ouvrir son capital à long terme (Graphique 12).

Court/moyen terme Long terme

Les investisseurs privés sont fortement appréciés car ils s’engagent à long terme et qu’ils ne s’immiscent pas dans les affaires de l’entreprise.

DIRECTEUR GÉNÉRAL, SUISSE

Page 15: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

26 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 27

Les entreprises les plus grandes peuvent offrir de réelles opportunités pour les investisseurs privés puisqu’elles sont davantage ouvertes à l’idée d’ouvrir leur capital. À partir d’une certaine taille, la croissance devient plus difficile à financer par des fonds familiaux et par l’endettement. 71% des entreprises familiales ayant un chiffre d’affaires entre 200 millions de dollars et 1 milliard de dollars sont disposées à ouvrir leur capital à long terme, tandis qu’un tiers des entreprises de taille plus modeste (chiffre d’affaires entre 20 millions de dollars et 50 millions de dollars) en ferait autant (Graphique 13 – selon le chiffre d’affaires). Les entreprises implantées sur les marchés émergents sont également en moyenne davantage disposées à ouvrir leur capital que celles des marchés matures, ce qui reflète peut-être le manque d’alternatives en termes de financement sur les marchés moins matures. (Graphique 13 – selon la région).

La volonté des entreprises familiales d’ouvrir leur capital est influencée non seulement par la taille de l’entreprise, sa situation géographique mais aussi par son historique générationnel. Alors que les entreprises familiales de première génération se déclarent prêtes à ouvrir leur capital à long terme et à court terme (respectivement 71% et 50%), les entreprises de sixième génération n’envisageraient pas une ouverture de capital à court terme et seulement un quart envisagerait cette option à long terme (Graphique 13 – selon la génération au pouvoir).

Sel

on la

gén

érat

ion

au

pou

voir

Sel

on le

chi

ffre

d’

affa

ires

71%56%

200 Mio USD – 1 Mrd USD

38%29%

50 Mio USD – 200 Mio USD

33%10%

20 Mio USD – 50 Mio USD

Sel

on la

rég

ion 58%

41%Marchés

émergents

45%30%

Marchés développés d’Europe et d’Asie-Pacifique

42%29%

Amérique du Nord

43%14%

5ème

32%25%

4ème

53%33%

3ème

47%39%

2ème

71%50%

1ère

25%0%6ème et plus

Dans le futur, envisageriez-vous d’ouvrir votre capital pour poursuivre votre stratégie ? (Réponses positives uniquement)

GRAPH 13

Oui, à long terme

Oui, à court/moyen terme

Page 16: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

28 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 29

Les familles recherchent des financements et une expertiseSi le besoin de financement est la principale raison pour laquelle les entreprises familiales ouvrent leur capital, elles sont aussi attirées par l’expertise complémentaire que peut apporter un investisseur extérieur. Cela suggère que, malgré la volonté de garder le contrôle de l’entreprise, les familles admettent qu’une expérience et une expertise extérieures peuvent considérablement améliorer la performance de leur entreprise.

13% des personnes interrogées déclarent qu’elles souhaiteraient que les investisseurs soient totalement passifs (Graphique 14). Au contraire, 30% d’entre elles affirment qu’elles seraient prêtes à ce qu’un investisseur extérieur siège au conseil d’administration. Ce chiffre souligne la valeur qu’elles accordent à la contribution que pourrait apporter un investisseur extérieur en matière de stratégie. 57% souhaiteraient que les investisseurs extérieurs apportent leur expertise. De plus, le faible niveau de risque, comparé au prêt bancaire, ainsi que la possibilité d’une meilleure gouvernance découlant de ce type d’investissement sont des éléments qui encouragent les entreprises familiales à se tourner vers ce type de financement (54% et 22%, Graphique 15).

Malgré ces avantages potentiels, les entreprises familiales expriment des réticences face à l’intervention d’un investisseur extérieur. La barrière la plus importante, qui empêcherait les entreprises d’ouvrir leur capital, est l’éventuelle perte d’indépendance, citée par presque 70% des personnes interrogées (Graphique 16). Cela montre clairement l’importance que les entreprises familiales accordent à la conservation de la majorité des droits de vote.

Un autre obstacle important pour les entreprises familiales est l’obligation de fournir des informations financières détaillées, à l’origine de leurs difficultés pour l’obtention de prêts bancaires dans l’environnement économique actuel. Comme le commente un cadre allemand : « Lorsque nos fonds propres sont en jeu, l’obligation de transparence sur nos informations financières et stratégiques est accrue, éléments que nous ne souhaitons pas divulguer ». Cependant, cette préoccupation devrait être atténuée par le fait que la plupart des investisseurs privés comprennent la réticence des entreprises familiales en matière de divulgation d’informations.

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80%

La disponibilité de financement 33% 33%

L’amélioration de la gouvernance 6% 16%

L’apport d’une expertise venant de l’extérieur 31% 27%

Un risque opérationnel faible comparé à la dette 30% 24%

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80%

Une possible perte d’indépendance 34% 33%

Une focalisation sur le court terme 16% 21%

Une exigence trop forte en termes de reporting 23% 25%

La perte de nos valeurs familiales 27% 21%

Quels sont les facteurs qui vous amèneraient à ouvrir votre capital ?GRAPH 15

En supposant que vous soyez intéressé par l’ouverture de votre capital à des investisseurs extérieurs, voudriez-vous que ces investisseurs aient un rôle actif ?

GRAPH 14

Quels sont les facteurs qui vous empêcheraient d’ouvrir votre capital ?GRAPH 16

Le plus important Le second

13%

Nous souhaiterions des investisseurs passifs

Nous serions prêts à ce que ces investisseurs nous conseillent et

apportent leur expertise

57%

Nous serions prêts à donner une place au sein du conseil et/ou un droit de

vote

30%

Page 17: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

30 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 31

Quels types d’investisseurs préfèrent les entreprises familiales ?Les entreprises familiales accordent une grande importance aux perspectives d’investissement à long terme ainsi qu’à l’expertise de leurs partenaires financiers. C’est précisément ce que les investisseurs privés peuvent apporter. Toutefois, la plupart des entreprises familiales semble ne pas avoir pris conscience de l’opportunité que représente ce type d’investisseur ou rencontre des difficultés à se rapprocher d’eux.

Une vision à long terme essentielle pour les entreprises familialesSi elles sont prêtes à ouvrir leur capital, les entreprises familiales accordent une grande importance à ce que leurs partenaires financiers visent un retour sur investissement à long terme (Graphique 17). Un cadre sud-coréen explique : « Les investisseurs privés ayant eu une expérience précédente au sein d’une entreprise familiale ont tendance à mieux comprendre la manière dont le risque est partagé, c’est pourquoi ils sont moins exigeants et plus patients en matière de rendement. Ce type d’investisseur est idéal pour une entreprise familiale ». 23% des personnes interrogées déclarent qu’il s’agit de la caractéristique la plus importante, tandis qu’il s’agit de la deuxième plus importante pour 15% des personnes sondées. Une expérience dans le même secteur ainsi qu’une appétence partagée pour le risque sont également très importantes. Un cadre chinois justifie : « Nous préférons des investisseurs ayant une connaissance de l’industrie dans le sens où ils ont une bonne raison de nous accorder leur confiance. Ils peuvent également nous apporter leur conseil sur nos stratégies ».

Il est intéressant de noter, compte tenu de l’attachement émotionnel de nombreuses familles à leurs entreprises, que ces trois éléments (retour sur investissement à long

terme, expertise sectorielle, approche similaire du risque) sont considérés comme beaucoup plus importants que d’autres éléments plus « incorporels » comme la confiance, les valeurs, la proximité, même si ces facteurs peuvent être décisifs dans la volonté d’accueillir un investisseur à long terme. La moindre importance accordée à ces éléments incorporels peut également refléter la volonté de nombreuses entreprises familiales d’équilibrer l’implication de la famille au sein de l’entreprise par l’intervention d’investisseurs extérieurs disposant d’un regard plus objectif. Un cadre américain commente : « Avoir une combinaison de membres de la famille et d’investisseurs extérieurs impliqués dans le processus de prise de décision peut contribuer à diminuer la tension émotionnelle ».

Les contradictions entre ce que les entreprises familiales attendent des investisseurs externes et le type d’investisseur qu’elles contactent, mettent en évidence un manque de connaissance des particularités des investisseurs privés et des possibilités de financement par d’autres entreprises familiales.

En dépit de leur durée limitée, le capital-investissement et le capital-risque ont été classés comme deux des sources de financement préférées des entreprises familiales (Figure 18). Les entreprises possédant une expertise sectorielle arrivent en second dans le classement, en dépit de leur inadéquation avec la préférence des entreprises familiales pour les participations minoritaires sur le long terme.

Les investisseurs privés et les autres entreprises familiales arrivent en bas de la liste des sources de financement préférées. Ils sont même considérés comme moins attrayants que les fonds spéculatifs, qui généralement ont des attentes de rendement sur un temps beaucoup plus court. Il semblerait qu’il y ait une perception erronée de la très faible disponibilité de financements par ces sources.

Supposons que vous envisagiez une augmentation de capital par l’émission d’actions, quelles caractéristiques rechercheriez-vous/seraient importantes pour vous ?

En supposant que vous soyez intéressés par l’ouverture de votre capital à des investisseurs extérieurs, quels types d’investisseurs préféreriez-vous ?

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80%

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80%

22% 18% 26%Financiers disposant d’une expertise sectorielle

20% 23% 19%Investisseurs financiers (fonds spéculatifs, SICAV)

en capitaux propres

10% 12% 16%D’autres entreprises familiales

9% 13% 14%Investisseurs privés

9% 8% 6%Introduction en Bourse

30% 26% 19%Capital-investissement/Capital-risque

Une perspective sur le long terme pour le retour d’investissement 23% 15% 9%

7% 12% 10%Des compétences et capacités qui peuvent

s’ajouter aux membres actuels du conseil

7% 5% 9%Une confiance

7% 21% 19%Une expertise sectorielle

19% 18% 10%Une approche similaire risque/retour

6% 6%Une mentalité d’entreprise familiale 3%

11% 6%Des valeurs similaires à celles de la famille 3%

11% 5%Une volonté de la part de l’investisseur extérieur

que la famille garde le contrôle 4%

6% 5%Une connaissance de la famille

(confiance, recommandation) 3%

Une autre entreprise familiale comme investisseur extérieur 3% 3%3%

Des amis/connaissances de la famille comme investisseurs extérieurs 4%3%4%

14%Une expérience internationale 2%4%

GRAPH 18

GRAPH 17

Le plus important Le second Le troisième

Page 18: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

32 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 33

Des expériences très positives avec les investisseurs privésUne large minorité d’entreprises familiales a déjà eu recours à des sources de financement provenant d’investisseurs privés ou d’autres entreprises familiales. 42% des répondants disent avoir reçu des investissements directs de ce type de source (Graphique 19).

Fait encourageant, 92% de ceux ayant attiré des fonds d’investisseurs privés décrivent cette expérience comme positive en comparaison à d’autres sources de financement, citant comme avantages, l’expertise apportée par ces personnes et leurs attentes situées sur une vision à long terme (Graphique 20). Une personne interrogée aux Émirats arabes unis note : « Ils sont fiables et plus accessibles que les autres sources de financement. Par ailleurs, nous pouvons bénéficier de leurs compétences dans notre gestion grâce à leur expertise ».

Un PDG italien, également membre de la famille, ajoute : « Les investisseurs privés sont des personnes qui demeurent fidèles à leurs décisions d’investissement et ne sont pas inquiètes si l’entreprise passe par des moments difficiles. Ils n’envisagent pas de se retirer rapidement, ils sont patients et désireux de donner toutes les chances de succès à l’entreprise ».

En effet, lorsqu’un investissement est envisagé via ces sources de financement, les entreprises familiales évaluent l’allongement des délais d’investissement et l’appréhension du risque comme les attributs positifs les plus importants d’une offre (Graphique 21). Ceux-ci sont suivis par des négociations plus faciles, une exigence plus souple en termes de reporting et une réelle volonté d’offrir une aide et des conseils. Un Directeur Général situé au Brésil confie : « Nous ressentons le besoin de travailler à plusieurs sur différentes stratégies et les investisseurs extérieurs pourraient être la clé pour une prise de décision efficace ».

Pour tous les répondants, la principale raison qui pourrait dissuader les entreprises familiales de recourir à des investissements provenant d’investisseurs privés et d’autres entreprises familiales est le risque d’interférence ou d’ingérence avec le management de l’entreprise (Graphique 22, page suivante). Pourtant, l’expérience montre que la plupart de ceux qui ont eu recours à ce type de financement déclare que ces peurs sont infondées comme le montre un cadre américain : « Nous recherchons des investissements de la part d’investisseurs privés car ils ne cherchent pas à interférer dans les décisions de notre entreprise ».

Les investisseurs privés ne nous apportent pas uniquement du capital mais également leur connaissance du marché international et leur expertise stratégique.

DIRECTEUR GÉNÉRAL, FRANCE

Quels facteurs pourraient vous encourager à chercher des sources de financement auprès d’investisseurs privés ou d’autres entreprises familiales plutôt qu’auprès de sources traditionnelles comme les banques ou les fonds de capital-investissement ?

GRAPH 21Comment jugeriez-vous votre expérience de financement par des investisseurs privés ou d‘autres entreprises familiales en comparaison avec d’autres financements ?

GRAPH 20Avez-vous déjà reçu des investissements directs d’investisseurs privés ou d’autres entreprises familiales ?

GRAPH 19

0% 10% 50%20% 60%30% 40%

11% 11% 13%Une approche similaire du risque

13% 10% 10%Des négociations plus faciles

14% 12% 6%Une exigence plus faible en reporting

11% 7% 8%Des relations plus personnelles

6% 5% 14%Un fort niveau de confiance

6% 8% 5%Des affinités avec la famille

19% 16% 8%Un investissement à plus long terme

4% 12%Une focalisation plus faible sur la sortie 2%

10% 11%Une expérience des entreprises familiales 2%

9% 15%Une volonté d’apporter du conseil/de l’aide 3%

9% 7%Des valeurs similaires 3%

Non

58%

Oui

42%

8%

Plutôt négativePlutôt positive

28%

Très positive

64%

Le plus important Le second Le troisième

Page 19: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

34 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 35

Un partenariat entre investisseurs privés et entreprises familiales potentiellement croissantLe fait que le répondant soit un membre de la famille ou non crée une nette différence entre les perceptions de barrières potentielles à l’investissement. Les cadres qui ne sont pas des membres de la famille apparaissent comme étant plus inquiets de la potentialité d’interférence, en plaçant cette inquiétude en première position (Graphique 22 – Réponse des cadres dirigeants non familiaux). Les membres de la famille choisissent eux la difficulté de trouver le partenaire adéquat (Graphique 22 – Réponse des membres de la famille). Les personnes qui ne sont pas de la famille sont préoccupées par le fait que des investisseurs extérieurs à la famille puissent mettre en péril leur position d’influence au sein de l’entreprise, alors que les personnes de la famille sont moins soucieuses sur ce point. Ces dernières placent en seconde position la disponibilité limitée du capital des investisseurs privés et des autres entreprises familiales.

Pour tous les répondants, le deuxième obstacle à ce type d’investissement est la nécessité d’ouvrir le capital, mais là encore, les personnes qui ne sont pas de la famille semblent plus préoccupées par cet obstacle que les membres de la famille.

Ces résultats soulignent que malgré le fait que les propriétaires et les cadres dirigeants familiaux soient plutôt ouverts à l’idée d’avoir des investisseurs privés et d’autres entreprises familiales dans le capital, la difficulté de trouver les investisseurs appropriés les freine. Il existe un potentiel pour ce type de partenariat mais les idées reçues (mais fausses) sur de possibles interférences avec le management, des exigences en termes de reporting, ajoutées à un manque de coordination prennent le dessus. C’est là qu’une meilleure information des associations des entreprises familiales et d’autres organismes économiques peut aider à combler l’écart de perceptions. L’e

nsem

ble

des

répo

ndan

ts

0% 10% 50%20% 60%30% 40%

Rép

onse

s de

s

mem

bres

de

la fa

mill

eR

épon

ses

des

cadr

es

dirig

eant

s no

n fa

mili

aux

Une nécessité d’ouvrir le capital 19% 19%

19%Une disponibilité limitée 18%

21%Des difficultés à trouver un

partenaire approprié 15%

14%Des négociations complexes 14%

4%L’incapacité d’apporter un soutien

supplémentaire pour la croissance future 14%

33%Des difficultés à trouver un

partenaire approprié 20%

17%Une disponibilité limitée 21%

17%La possibilité d’interférence

avec le management 19%

27% 19%La possibilité d’interférence

avec le management

Une disponibilité limitée 21% 17%

15%Le besoin d’ouvrir le capital 15%

21% 22%Le besoin d’ouvrir le capital

12%Des négociations complexes 13%

17% 14%Des négociations complexes

Des difficultés à trouver un partenaire approprié 11% 11%

6%L’incapacité d’apporter un soutien

supplémentaire pour la croissance future 12%

23% 20%La possibilité d’interférence

avec le management

L’incapacité d’apporter un soutien supplémentaire pour la croissance future 17%3%

Quels sont, selon vous, les principaux obstacles à l’obtention d’investissement de la part d’investisseurs privés ou d’autres entreprises familiales ?

GRAPH 22

Le plus important Le second

Page 20: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

36 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 37

Objectifs des investisseurs privés

Page 21: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

38 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 39

La majorité des investisseurs privés gère elle-même son patrimoine et est issue d’entreprises familiales ou a une expérience en tant qu’entrepreneur. Avoir une plus-value du capital à long terme est l’élément qui influence le plus son investissement, suivi par des flux de trésorerie stables et une diversification de leurs actifs.

Plus de 70% des répondants investissent directement dans d’autres entreprises, les petites et moyennes entreprises étant les principales concernées.

Les investisseurs privés interrogés perçoivent les entreprises familiales comme un bon investissement, avec près de la moitié qui a déjà investi au moins une fois dans une entreprise familiale. 95% d’entre eux parlent d’une expérience positive.

La vision à long terme, la rentabilité de l’entreprise et la possibilité de siéger au conseil sont les trois facteurs les plus attractifs pour un investisseur privé à investir dans une entreprise familiale.

Objectifs des investisseurs privés

Résumé

Page 22: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

40 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 41

Les investisseurs privés ont souvent une expérience dans une entreprise familiale et gardent généralement le contrôle de leur portefeuille d’investissement. Ils recherchent des opportunités pour placer leur capital qui leur procurent des profits à long terme et leur offrent des avantages en matière de diversification. Et, bien que la plupart préfère un niveau de risque moyen dans l’attente de rendements moyens, il existe également des investisseurs privés qui prennent des risques élevés et d’autres des risques beaucoup plus minimes. Ceci laisse suggérer qu’il existe, sur le marché, des investisseurs qui correspondent aux différents types de risques pris par les entreprises.

Les investisseurs privés comprennent les entreprises familialesLes investisseurs privés ont généralement une bonne compréhension de la manière dont fonctionne une entreprise familiale, étant donné que leur patrimoine est souvent issu de leur propre entreprise familiale.

La majorité des investisseurs privés interrogés a une expérience de l’entreprise familiale : 48% ont été membre d’une entreprise familiale de plus d’une génération et 34% ont créé eux-mêmes une entreprise (Graphique 23).

Les investisseurs privés aiment également avoir la responsabilité de leur portefeuille d’investissement en direct, ce qui suggère un fort degré d’engagement de leur part dans les investissements qu’ils entreprennent. 72% d’entre eux managent eux-mêmes 50% ou plus de leur patrimoine (Graphique 24). Seulement 2% confient leurs investissements à une tierce personne. Comme le commente un entrepreneur japonais : « J’ai bâti mon patrimoine. Je m’implique dans tous mes investissements mais reste ouvert aux conseils d’experts. C’est de l’argent durement gagné, je désire donc rester impliqué dans le processus d’investissement ».

Ce niveau d’engagement se reflète dans la faible proportion d’investisseurs privés utilisant un Family Office pour gérer leur patrimoine. Les trois quarts ne font pas appel à un Family Office, ce qui montre qu’une approche moins formelle et plus individualisée est préférée par la plupart des investisseurs privés (Graphique 25).

Quel est l’investissement type d’un investisseur privé ?

Votre patrimoine est-il en lien avec une entreprise familiale ?GRAPH 23

Dans quelle mesure gérez-vous vous-même votre patrimoine ?GRAPH 24

Faites-vous appel à un Family Office pour la gestion de vos investissements? GRAPH 25

2%

16%

Un investisseur privé qui est en lien avec une

entreprise familiale établie (quelle que soit la

génération)

Un investisseur privé qui a réussi à créer une

entreprise familiale (entrepreneur de la

première génération)

Un investisseur privé sans lien avec une entreprise

familiale, ayant hérité d’un patrimoine ou l’ayant

constitué suite à une réussite professionnelle

Un investisseur privé qui n’a plus d’entreprise

familiale mais dont le patrimoine provient d’une

ancienne entreprise familiale (suite à une

vente)

34%

48%

Entièrement externalisé

26%

2%11%

Entièrement géré par moi-même

Géré par moi-même avec la consultation

d’experts

En partie géré par moi-même, l’autre partie

étant externalisée

Majoritairement externalisée, excepté

les investissements clés

42%

19%

Recours à un Family Office

Pas de recours à un Family Office

75%

25%

Page 23: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

42 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 43

Horizon à long terme, rendement et diversification sont clés dans les décisions d’investissementLes investisseurs privés investissent pour trois raisons principales. Un placement à long terme est la plus importante, suivi du rendement, et de la diversification du capital (Graphique 26). Cependant, de nombreux investisseurs privés cherchent également à associer leurs choix d’investissement avec leur expertise et leur expérience dans la gestion d’entreprise. L’entrepreneuriat et la passion pour les affaires sont des moteurs de leurs investissements.

Le désir des investisseurs privés d’un placement sur le long terme est reflété par leur approche du risque. 60% ont une approche raisonnée du risque pour les investissements autres que dans leurs activités principales. Ils cherchent alors un risque mesuré avec des retours sur investissement raisonnables (Graphique 27). Comme l’affirme un entrepreneur allemand : « La gestion de mon patrimoine est davantage basée sur une préservation que sur une croissance rapide. Je préfère largement des gains plus lents mais durables à des opportunités d’investissements risqués ».

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80% 90% 100%

37% 25% 31%Une plus-value à long terme

32% 25% 23%Revenu/flux de trésorerie réguliers

23% 29% 17%Diversification

8% 21% 23%Entrepreneuriat/Passion pour les

affaires

En ne prenant pas en compte les investissements dans votre propre entreprise, quels éléments pourraient influencer vos choix d’investissement ?

GRAPH 26

En ne prenant pas en compte les investissements dans votre propre entreprise, quels sont les risques que vous êtes prêts à prendre lors de vos choix d’investissement ?

GRAPH 27

Le plus important Le second Le troisième

17%

Des risques raisonnables pour des

retours raisonnables

Des risques élevés dans le but d’avoir la chance d’obtenir des

retours importants

De faibles risques avec des retours limités

Je n’investis que lorsque je n’ai que l’assurance

que mon capital sera préservé

20%

3%

60%

6%Philanthropie 1%

Comme les temps ont évolué et qu’il y a désormais davantage d’information sur le marché, je gère seul mon patrimoine parce que je ne souhaite pas publier ces données confidentielles. Ces épargnes sont le fruit d’un dur travail, et à ce titre, méritent d’être conservées personnellement.

INVESTISSEUR PRIVÉ, INDE

Toutefois, sur l’échelle de la prise de risque, il existe des investisseurs privés aux deux extrêmes. Un cinquième des investisseurs privés est prêt à assumer des stratégies d’investissement à haut risque dans le but de générer des

rendements importants. Et un autre cinquième exprime une aversion au risque, préférant de moindres retours pour un risque faible.

Page 24: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

44 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 45

Quelles sont les motivations des investisseurs privés à investir dans des entreprises ?Les investisseurs privés sont des investisseurs très actifs et une large majorité investit directement dans les entreprises. Si certains d’entre eux ont une appétence particulière pour les grandes entreprises et les start-up, les PME sont leur cible privilégiée, là où leurs capitaux et leur expertise sont hautement appréciés et où il existe un potentiel de croissance considérable.

Les investissements directs se classent juste derrière les actions cotéesL’investissement direct dans une entreprise représente une grande partie du portefeuille type des investisseurs privés, occupant la deuxième part la plus élevée de l’investissement (Graphique 28). Seules les actions cotées représentent une proportion plus importante. De plus, les investissements directs dans les entreprises constituent la proportion la

plus forte du portefeuille d’investissement pour presque un tiers des investisseurs privés (29%). 73% des personnes interrogées indiquent qu’elles investissent directement dans d’autres entreprises (Graphique 29).

Les motivations pour investir directement dans les entreprises peuvent varier mais elles sont généralement centrées autour du besoin de diversifier leurs propres activités, ainsi que de se protéger en réponse à la volatilité du marché boursier. De même, ce type d’investissement est souvent aligné avec l’approche du risque des investisseurs privés. Un entrepreneur américain commente : « Nous anticipons de bons niveaux de rendement en cash sur ces investissements. Nous investissons dans les entreprises afin d’obtenir un fonds de roulement nécessaire pour nos besoins opérationnels ».

La proximité est une autre motivation pour investir directement. « Avec une amélioration des technologies de communication et d’information, une part importante de nos investissements va directement dans les entreprises,

principalement les entreprises qui sont dans le même secteur », explique un investisseur privé australien.

En cohérence avec le profil de risque et les perspectives de rendement à long terme souhaités par la plupart des investisseurs privés, les petites et moyennes entreprises sont leur cible d’investissement privilégiée (62% et 68%), une part plus réduite privilégiant les start-up et les grandes entreprises (Graphique 30). Beaucoup d’investisseurs privés voient en ces entreprises une relative stabilité mais également un potentiel de croissance rapide.

Un entrepreneur indien déclare : « Les PME doivent passer par différentes phases de croissance. Si dès les premières étapes de leur existence celles-ci sont bien gérées, nous pouvons anticiper une rapide prospérité en définissant clairement les processus, en surveillant les synergies financières et en adoptant les dernières technologies ».

Un investisseur italien ajoute : « Comme les petites entreprises sont plus capables de s’adapter rapidement, je me sens plus à l’aise en abordant des petites entreprises qui peuvent potentiellement devenir grandes dans un avenir proche. Je préfère investir pour au moins trois ans et j’aurais investi du mieux possible ».

Étant donné la préférence des investisseurs privés à gérer eux-mêmes leur propre patrimoine, il n’est pas surprenant de constater que la majorité d’entre eux (67%) préfère effectuer un nombre d’investissements réduit, mais dans un volume plus conséquent. Le tiers restant préfère multiplier les investissements (Graphique 31).

Les entreprises de taille moyenne sont de bonnes cibles car il s’agit d’entreprises qui n’ont pas encore atteint leur stade de développement final. De plus, elles bénéficient souvent de dirigeants qui sont plus performants que ceux d’autres entreprises.

INVESTISSEUR PRIVÉ, FRANCE

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80% 90%

29% 10% 7% 6% 5%18% 9%Investissement direct dans des entreprises

18% 11% 9% 10% 5%17% 10%Immobilier Lequel de ces deux comportements vous décrit le mieux ?

GRAPH 31

Quels types d’entreprises ciblez-vous ? (Plusieurs réponses possibles)

GRAPH 30

Investissez-vous actuellement dans d’autres entreprises ?

GRAPH 29

En ne prenant pas en compte les investissements dans votre propre entreprise, notez par ordre d’importance vos investissements réalisés selon leur type. (Sept réponses possibles)

FIGURE 28

1er 4ème2ème 5ème3ème 6ème 7ème

5% 7% 8% 27%Centres d’intérêt

(art, vin, voiture, etc.) 2% 2%2%

12% 10% 14% 6%6%Fonds spéculatifs 2%2%

26% 6% 10%13% 16%Capital-investissement

/Capital-risque 3%2%

13% 13% 7%30% 21%Actions cotées 2%2%

10% 10% 6% 5%14% 20%Obligations 2%

27%

Oui

73%

Non

33%

Je préfère effectuer un faible nombre d’investissements, avec

un montant significatif dans chacun d’eux

67%

Je préfère multiplier les investissements, avec un montant plus faible dans chacun d’eux

Les grandes

entreprises

Les entreprises

de taille moyenne

Les petites entreprises

Les start-up

30%

62%68%

15%

Page 25: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

46 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 47

Des expériences très positivesLes investisseurs privés sont généralement très satisfaits de leurs investissements dans les entreprises familiales. 95% de ceux ayant investi dans une entreprise familiale ont une perception très positive de cette expérience. 55% la décrivent comme très positive, en comparaison avec d’autres investissements (Graphique 35). On le constate dans tous les pays, tous les investisseurs privés interrogés dans les marchés développés et émergents ont décrit cette expérience comme positive (Graphique 35 – selon la région).

Tous les investisseurs privés interrogés attribuent cette expérience positive à l’engagement personnel de la famille vis-à-vis d’eux et aux intérêts et objectifs commerciaux mutuels des deux parties. « L’ensemble de l’expérience était positive », confie un investisseur privé néo-zélandais. « La spécificité des entreprises familiales réside dans le fait qu’elles privilégient le long terme et qu’elles sont soucieuses de leur réputation. Par conséquent, nos investissements assurent des rendements à long terme ».

« Cette expérience a été très positive, nous avons effectué nos meilleurs investissements avec des entreprises familiales car elles sont plutôt flexibles dans leur fonctionnement et dans leur vision. De plus, nous n’avons connu aucun conflit lorsque nous traitions avec celles-ci », ajoute un investisseur privé sud-africain.

Comment les investisseurs privés perçoivent-ils l’investissement dans les entreprises familiales ?Les investisseurs privés considèrent que les entreprises familiales répondent à leurs attentes. Presque la moitié d’entre eux a déjà investi dans une entreprise familiale, souvent à titre personnel. Un des résultats encourageants de l’enquête est que la très grande majorité d’entre eux évoque une expérience positive.

Une large proportion préfère les entreprises familialesBeaucoup d’investisseurs privés sont attirés par les entreprises familiales. Lorsqu’ils ont le choix entre investir directement dans une entreprise familiale ou dans une entreprise non familiale, une large proportion d’entre eux préfère l’entreprise familiale (39%), alors qu’ils sont 25% à opter pour l’investissement dans une entreprise non familiale (Graphique 32). 36% n’ont pas de préférence.

L’importance que les familles accordent à la pérennité de leur entreprise, ainsi que l’idée qu’elles soient gérées comme un héritage à transmettre aux futures générations, sont tout autant de facteurs qui font que les investisseurs privés se sentent à l’aise avec les entreprises familiales et voient en elles un potentiel de rendement stable et durable. Comme le dit un entrepreneur espagnol : « J’apprécie les entreprises familiales qui perdurent au fil des ans car elles sont susceptibles d’avoir développé une recette pour réussir et d’avoir un réel avantage concurrentiel sur le marché ».

Un investisseur privé basé au Royaume-Uni ajoute : « Je suis favorable aux entreprises familiales car elles sont créatives et beaucoup d’entre elles ont prouvé leur force et leur valeur en perdurant. Malgré les tourments économiques, elles restent des acteurs forts dans leur secteur ».

Cette attirance pour les entreprises familiales est reflétée par le fait que 44% des investisseurs privés ont déjà investi directement au sein de l’une d’entre elles (Figure 33), avec plus de trois quarts d’entre eux qui ont déjà investi dans une ou deux entreprises familiales (Figure 34). 24% sont des investisseurs expérimentés, comptant déjà trois investissements ou plus dans des entreprises familiales.

J’aurai toujours envie d’investir dans une entreprise familiale car elles font preuve d’une plus grande stabilité sur le marché. Une entreprise gérée depuis plusieurs générations continuera à grandir et augmentera également ses profits. Une entreprise familiale est vouée à réussir, car la plupart de ces entreprises sont là pour accroître le patrimoine de la famille.

ENTREPRENEUR, CANADA

Dans combien d’entreprises familiales avez-vous déjà investi ?

GRAPH 34

Comment jugeriez-vous votre expérience d’investissement direct au sein d’entreprises familiales en comparaison avec d’autres investissements ?

GRAPH 35

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80% 90% 100%

55% 40% 5%Dans l’ensemble

53% 47%Marchés émergents

61% 31% 8%Marchés développés d’Europe

et d’Asie-Pacifique

40% 50% 10%Amérique du Nord

Avez-vous une préférence pour les entreprises familiales ou non familiales ?

GRAPH 32

Avez-vous déjà investi dans une entreprise familiale ?

GRAPH 33

Selon la région

Très positive Plutôt positive Plutôt négativeCinq2%

Quatre4%

Trois

18%

Deux

38%38%

Une

Non

56%

Oui

44%

36%

Entreprises familiales

Entreprises non familiales

25%

Pas de préférence

39%

Page 26: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

48 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 49

Une approche personnelle privilégiéeLa plupart des investisseurs privés s’investit personnellement dans les entreprises familiales (Graphique 36). Cette attitude s’explique par le fait que la plupart des investissements est effectuée sur la base de recommandations personnelles ou par le biais d’un réseau personnel de contacts.

Un entrepreneur argentin commente : « Nous avons investi personnellement car nous connaissions la famille qui dirigeait l’entreprise et que nous avions des garanties sur les rendements et la rentabilité ».

Un investisseur brésilien ajoute : « Dans les deux cas où nous avons investi dans des entreprises familiales, ces investissements ont été faits dans des entreprises que nous connaissions personnellement et nous avons financé la croissance de leurs activités ».

Un autre investisseur saoudien n’ayant jamais investi dans les entreprises familiales ajoute : « Il est très probable que j’investisse dans une entreprise familiale si je connais un membre de la famille ou si je dispose d’informations sur la valeur de l’entreprise. L’expérience dans le secteur n’est pas, pour moi, un facteur déterminant, puisque la compétence peut être externalisée ou est déjà présente dans la famille ».

Toutefois, il existe des disparités selon les pays. Les investisseurs privés basés en Europe et en Asie-Pacifique sont davantage disposés à investir de façon plus informelle, tandis que les investisseurs basés en Amérique du Nord et dans les marchés émergents tendent à investir dans un cadre plus formel, en ayant recours à des gestionnaires d’actifs pour leurs décisions d’investissement (Graphique 36 – selon la région).

Quels modes d’investissement utilisez-vous quand vous investissez dans des entreprises familiales ?

GRAPH 36

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80% 90% 100%

40% 50% 10%Amérique du Nord

45% 33% 18%Dans l’ensemble 4%

46% 19% 27%Marchés développés d’Europe

et d’Asie Pacifique 8%

47% 42%Marchés émergents 11%

Selon la région

Par le biais d’une structure formelle avec des gestionnaires guidant mes investissements

J’investis personnellement

Avec d’autres investisseurs privés/membres de la famille dans une structure propre

Avec un groupe d’individus via un accord

Investir dans les entreprises familiales a été une très bonne expérience car elles sont très ouvertes d’esprit et elles entretiennent de très bons rapports avec tous leurs contacts. Elles accordent systématiquement de l’importance à tous leurs investisseurs financiers, ce qui encourage davantage l’investissement.

INVESTISSEUR PRIVÉ, CHINE

Page 27: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

50 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 51

Quels facteurs pousseraient les investisseurs privés à investir dans des entreprises familiales ?Les facteurs qui encourageraient les investisseurs privés à investir dans les entreprises familiales concordent avec les considérations révélées comme importantes par les familles interrogées, à savoir une vision à long terme et une approche plus personnelle que rationnelle. L’étude montre également que les difficultés rencontrées sont partagées à la fois par les entreprises familiales et les investisseurs privés. Cela signifie que les investisseurs privés pourraient être une source de financement bien plus importante pour les entreprises familiales, si l’offre et la demande étaient plus facilement mises en relation.

Les investisseurs privés cherchent à investir davantage dans les entreprises familialesLes investisseurs privés désirent investir davantage dans les entreprises familiales en raison des expériences précédentes positives. 62% déclarent qu’ils sont intéressés ou très intéressés par la perspective d’investir dans une entreprise familiale (Graphique 37). Seulement 10% d’entre eux déclarent qu’ils n’ont aucun intérêt à investir dans ce type d’entreprise.

Gérer les entreprises familiales dans une perspective de long terme est l’attrait principal pour les investisseurs privés (Graphique 38). Cette perspective à long terme est également la principale motivation des entreprises familiales à obtenir des financements de la part des investisseurs privés. Une approche partagée du risque est la deuxième motivation des investisseurs privés (et la troisième des entreprises familiales).

La probabilité de négociations moins complexes et le fait que les entreprises familiales représentent un mécanisme efficace pour la pérennité du capital sont d’autres facteurs importants

de décision pour les investisseurs privés, ainsi que l’interaction personnelle avec les membres de la famille, en particulier avec les cadres dirigeants. Beaucoup d’entre eux expliquent que cela leur ouvre plus de possibilités pour apporter des conseils stratégiques. Un investisseur polonais le formule ainsi : « Je suis très intéressé par ce type d’investissement car les entreprises familiales sont concentrées et déterminées à travailler pour la pérennité et le succès de leur famille et de leur entreprise. Les décisions sont rapides et nous pouvons constater davantage de partage et de collaboration dans leur management ».

Un entrepreneur russe reconnait que les relations plus personnelles et l’esprit collaboratif dans les entreprises familiales rendent l’investissement plus attractif : « J’ai financé beaucoup d’entreprises familiales parce qu’elles privilégient les relations personnelles et fournissent des informations quant à leur progression. De plus, grâce à une croissance des activités et l’apparition de nouvelles opportunités, les fonds accordés à ces entreprises ont tendance à dégager un meilleur rendement ».

Un entrepreneur mexicain précise : « J’estime que les investissements sont des paris et je fais de mon mieux pour tirer les bonnes cartes dans la mesure où j’investis massivement dans un nombre réduit d’entreprises en misant sur une meilleure rentabilité à long terme. Si je me fie à mes expériences passées, je préfèrerais investir dans des entreprises familiales ».

En accord avec la vision des entreprises familiales, les principaux facteurs d’investissement sont tous tangibles et mesurables. Les facteurs moins tangibles tels que les valeurs ou les affinités familiales sont considérés comme moins importants figurant au bas de la liste.

Les entreprises familiales sont gérées avec une vision à long terme. C’est ce qui garanti leur réussite d’un point de vue stratégique. Un accord ou une collaboration avec l’une d’entre elles est moins compliqué à obtenir et a une dimension plus personnalisée. Ces éléments sont très attractifs.

ENTREPRENEUR, ALLEMAGNE

Quels facteurs vous ont poussé ou pourraient vous pousser à investir directement dans une entreprise familiale ?

Quels facteurs vous ont découragé ou pourraient vous décourager à investir directement dans une entreprise familiale ?

0% 10% 50%20% 60%30% 40%

19% 11% 13%Possibilité de conflits entre les membres

de la famille

23% 11% 8%Offre limitée

14% 17% 9%Difficultés à trouver le partenaire approprié

7% 14% 17%Difficultés à obtenir une part dans le capital

13% 10% 13%Faibles exigences en matière de reporting financier

4% 8% 17%Stratégie peu claire, uniquement tournée vers

le « bien-être à long terme de la famille »

10% 13% 5%Complexité des négociations

0% 10% 50%20% 60%30% 40%

31% 9% 19%Des entreprises gérées dans un perspective

à long terme

15% 16% 13%Une approche similaire du risque

10% 17% 12%Des négociations plus faciles

13% 11% 13%Un mécanisme efficace pour la préservation

du capital

9% 13% 12%Des relations plus personnelles

8% 15% 12% Des valeurs similaires/une philosophie similaire

7% 10% 11%Des affinités et des connexions existantes

7% 9% 8%Des expériences précédentes au sein

d’entreprises familiales

8% 10% 10%Manque de professionnalisme dans l’équipe

de management

4% 5%Personnalités fortes des précédents/actuels

propriétaires 2%

Attentes fortes en matière de responsabilité sociétale 2%3%

GRAPH 38

GRAPH 39

Le plus important Le second Le troisième

Dans quelle mesure êtes-vous intéressé pour investir directement dans une entreprise familiale ?

GRAPH 37

10%

Pas intéressé

28%

Peu intéressé

42%

Relativement intéressé

20%

Très intéressé

Page 28: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

52 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 53

Des opportunités difficiles à trouverSans surprise, la possibilité de conflit et de désaccord entre les membres de la famille se révèle être la principale raison pouvant décourager les investisseurs privés d’investir dans une entreprise familiale (Graphique 39, page précédente). « Si les membres d’une famille gèrent une situation avec leurs émotions plutôt qu’avec pragmatisme, il y aura des conflits qui les empêcheront d’atteindre leurs objectifs. Cela pourrait me décourager fortement d’investir dans des entreprises familiales », déclare un entrepreneur canadien.

Cependant, les autres obstacles cités sont les mêmes que ceux évoqués par les dirigeants familiaux : une offre limitée et des difficultés à trouver le bon partenaire. Il y a clairement une nécessité de trouver des moyens efficaces pour rapprocher les entreprises familiales et les investisseurs privés.

Un entrepreneur français ajoute : « Il est particulièrement difficile de trouver un partenaire adapté qui partage la même philosophie et les mêmes méthodes de travail, c’est pour cela que la disponibilité est réduite ».

Les investisseurs privés considèrent que la difficulté à obtenir une part du capital dans l’entreprise familiale est un obstacle (quatrième facteur cité). Pourtant, en réalité cela ne constitue pas nécessairement un obstacle, puisque les résultats de notre enquête sur l’entreprise familiale laissent penser que beaucoup d’entreprises seraient disposées à ouvrir leur capital à l’investisseur adéquat.

La participation au conseil d’administration et le contrôle sont importants pour les investisseurs privésEn termes de gouvernance, la possibilité d’obtenir une place au conseil d’administration est le critère le plus important pour les investisseurs privés (Graphique 40). L’enquête sur les entreprises familiales indique que cette option est possible car 30% des entreprises déclarent qu’elles seraient prêtes à accorder un siège au conseil d’administration en échange d’investissement (Graphique 14, page 26).

Cependant, la question du contrôle est une question plus complexe. Si la possibilité d’obtenir une part majoritaire est classée comme la deuxième exigence la plus importante aux yeux des investisseurs privés, la quasi-totalité des entreprises familiales interrogées fait part de sa volonté de garder le contrôle de la direction de l’entreprise et du capital.

Les bénéfices et les perspectives de croissance sont attractifsLes facteurs opérationnels les plus attractifs pour les investisseurs privés sont la rentabilité élevée et le potentiel d’une forte croissance interne, témoignant de leurs objectifs de valorisation du capital à long terme et de leur volonté de prendre des risques modérés (Graphique 41). Ces facteurs sont suivis par des flux de trésorerie importants et une solvabilité élevée.

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80%

41% 16% 10%L’entreprise montre une bonne rentabilité

7% 5% 19%L’entreprise existe depuis des générations

9% 21% 10%L’entreprise a d’importants flux de trésorerie

5% 7% 10%L’entreprise est située dans un pays aux

perspectives économiques favorables

14% 18% 16%L’entreprise a un fort potentiel de croissance interne

10% 14% 6%La gestion de l’entreprise est impressionnante

et inspirée

10% 16% 14%L’entreprise affiche une forte solvabilité

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80%

25% 28% 20%Possibilité d’obtenir un siège

au conseil d’administration

27% 9% 14%Possibilité d’acquérir la majorité des parts

de l’entreprise

14% 16% 19%Possibilité d’investir par les capitaux propres

plutôt que par la dette

12% 6% 14%L’implication de membres indépendants au sein

du conseil d’administration

10% 10% 12%Une vision claire sur le plan de succession

de l’équipe dirigeante

4% 15% 10%Une vision claire sur le plan de succession

de l’actionnariat de l’entreprise

10% 8%L’absence de conflits d’intérêts dans les activités

de l’entreprise 2%

6% 6%Le fort investissement des membres de la famille

dans la gestion de l’entreprise 3%

10%Le capital est réparti entre les actionnaires 2%2%

5%

Il existe une opportunité pour l’entreprise d’avoir une position forte en termes de concentration

sectorielle (par exemple à travers des acquisitions)2%1%

Si vous investissez dans une entreprise familiale, quels facteurs relatifs à la gouvernance seraient importants pour vous ?

GRAPH 40

Si vous investissez dans une entreprise familiale, quels facteurs relatifs à l’entreprise seraient les plus importants pour vous ?

GRAPH 41

Le plus important Le second Le troisième

Page 29: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

54 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 55

Conclusion : Comment favoriser le rapprochement des entreprises familiales et des investisseurs privés ?

Résumé

Les principaux obstacles aux partenariats entre

les investisseurs privés et les entreprises familiales

concernent leurs perceptions respectives du contrôle de

l’entreprise. Les solutions proposées sont l’actualisation

des actionnaires familiaux de ces entreprises aux différentes options

de financement, le réseautage et le recours aux conseils extérieurs.

L’engagement dans l’entreprise, que ce soit par l’obtention de parts au

capital ou par l’attribution d’un siège au conseil d’administration, devrait attirer les

investisseurs privés.

Pour une entreprise familiale, les caractéristiques les plus attractives chez un

investisseur privé sont : une vision à long terme, une expertise du secteur et un faible niveau

d’interférence dans la gestion opérationnelle de l’entreprise.

Page 30: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

56 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 57

Quels sont les obstacles et comment les surmonter ?Étant donné la diversité des problèmes et donc, des solutions, certaines entreprises familiales et certains investisseurs privés ne se retrouveront pas dans les résultats de cette étude : une approche personnalisée pourrait être alors nécessaire. Cependant, nos résultats montrent que, lorsqu’elles ont lieu, les collaborations d’investissement entre les investisseurs privés et les entreprises familiales sont perçues comme extrêmement positives. Il y a clairement une synergie gagnante entre ces deux parties : les deux cherchant à atteindre des objectifs à long terme, avec la même appréciation pour un risque géré et mesuré, valorisant les relations personnelles et appréciant un échange mutuel des compétences. De plus, de nombreux investisseurs privés sont issus d’entreprises familiales, ce qui suggère qu’ils sont plus enclins à comprendre certaines caractéristiques propres au management de ce type d’entreprise. Cependant une question demeure : pourquoi n’y a-t-il pas plus d’investissements de la part des investisseurs privés dans les entreprises familiales ?

La formation et la communication sont des éléments clésLe nombre limité d’opportunités et le manque de disponibilité semblent être les deux raisons qui expliquent que les investisseurs privés n’investissent pas dans des entreprises familiales et que ces dernières ne recherchent pas d’investisseurs privés comme sources de financement.

La formation sur ce sujet pourrait atténuer le manque d’information sur les possibilités de partenariats entre les entreprises familiales et les investisseurs privés. Les associations d’entreprises familiales, les incubateurs et les chambres de commerce peuvent jouer un rôle important dans la mise en relation des deux parties, en facilitant le réseautage et en informant les propriétaires d’entreprises familiales des différentes options de financement qui s’offrent à eux.

Étant donné que la plupart des investisseurs privés sont eux-même issus d’entreprises familiales, leurs réseaux de contacts pourraient faciliter de tels investissements. Pourtant, 58% des entreprises familiales interrogées déclarent ne pas avoir aujourd’hui beaucoup de relations avec d’autres entreprises familiales (Graphique 42).

Si vous cherchiez des actionnaires extérieurs à la famille afin de mobiliser des capitaux supplémentaires pour l’entreprise, à qui vous adresseriez-vous pour avoir des conseils sur la façon de procéder ?

GRAPH 43

Si vous étiez prêt à investir dans une entreprise familiale, à qui vous adresseriez-vous pour avoir des conseils sur la façon de procéder ?

GRAPH 44

Les conseils externes sont également un autre moyen pour conclure des partenariats d’investissement. Tant les investisseurs privés que les entreprises familiales classent les consultants et les banques comme les deux plus importantes sources de conseils, lorsqu’ils cherchent à investir

ou à se financer (Graphiques 43 et 44). Cela représente une occasion pour ces conseils de jouer un rôle essentiel dans la mise en relation et l’introduction de ces deux parties.

0% 10% 50%20% 60% 70%30% 40%

27% 18% 13%Banques

8% 9% 14%Agences publiques pour les entreprises

15% 18% 16%Avocats

10% 5% 6%Experts-comptables

24% 23% 15%Experts d’entreprises

9% 13%Experts sectoriels

12% 8%Famille ou amis

9% 9%Associations industrielles/Chambre de commerce

4% 6%Entreprises locales

2%

2%

2%

3%

0% 10% 50%20% 60% 70%30% 40%

41% 15% 12%Banques

5% 10% 12%Agences publiques pour les entreprises

14% 20% 12%Avocats

8% 12%Experts-comptables

25% 24% 12%Experts d’entreprise

6% 17%Experts sectoriels

7% 9% 13%Famille ou amis

4% 6% 8%Associations industrielles/Chambre de commence

Entreprises locales

1%

2%2%

3%

Quelles activités partagez-vous avec d’autres entreprises familiales ? (Plusieurs réponses possibles)

GRAPH 42

Nous n’avons pas beaucoup

de relations avec d’autres

entreprises familiales

Nous participons

à des conférences

et à des formations

Nous avons des relations

car nous avons des

problématiques communes

Nous nous réunissons

pour discuter de questions

générales d’entreprise

Nous nous approvision-

nons ensemble en produits et services

Nous partageons

nos meilleures pratiques de gouvernance

Nous considérons leurs cadres

dirigeants comme de

potentielles nouvelles

recrues

Nous faisons des accords

ensemble (ex. clubs)

Ils nous offrent des

opportunités de formation

pour la prochaine

génération

6%11%

19%23%24%26%26%

58%

3%

Le plus important Le second Le troisième

Page 31: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

58 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 59

La rencontre entre vision et objectifsLa perception qu’ont les investisseurs privés de leur incapacité à obtenir une participation au capital des entreprises familiales n’est pas forcément le reflet de la réalité. En effet, beaucoup d’entreprises familiales affirment qu’elles sont prêtes à ouvrir leur capital aux « bons » investisseurs, et beaucoup disent même qu’elles sont prêtes à leur offrir un siège au conseil d’administration.

Lorsque l’on observe les caractéristiques des investisseurs privés, le lien est étroit entre la perception qu’ont les entreprises familiales des investisseurs privés (Graphique 46) et comment ces derniers se présentent : les investisseurs privés indiquent qu’ils souhaiteraient s’investir personnellement, qu’ils seraient relativement exigeants du point de vue du taux de rentabilité interne, qu’ils sont peu susceptibles de paniquer en période de crise, qu’ils envisageraient une collaboration sur le long terme et qu’ils

aimeraient régulièrement exprimer leur point de vue quant à la gestion de l’entreprise (Graphique 47).

Ce niveau élevé d’engagement personnel de la part des investisseurs privés correspond relativement bien au type d’investisseur recherché par les entreprises familiales. En effet, peu d’entreprises familiales recherchent un investisseur passif. La plupart expriment leur souhait de faire appel à un investisseur qui peut leur amener de l’expérience et de l’expertise afin de pouvoir les aider à construire leur entreprise et augmenter sa croissance. La principale problématique pour les entreprises familiales à propos des investisseurs privés semble être leur tendance à vouloir contrôler la gestion de l’entreprise. Leur donner une participation au sein du conseil d’administration semble être possible, mais le désir d’indépendance des entreprises familiales reste très fort.

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80% 90% 100%

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80% 90% 100%

18% 72% 10%Je serais regardant sur le taux

de rentabilité interne

17% 66% 16%Ils seront difficiles à satisfaire au niveau

du taux de rentabilité interne 1%

23% 61% 15%Ils seront impliqués

personnellement 1%

18% 48% 26% 8%Ils seront résistants et ne paniqueront

pas face aux difficultés

27% 51% 18% 4%Je serais résistant et ne serais pas

susceptible de paniquer face aux difficultés

38% 44% 13% 5%Je serais un investisseur patient et je ne ferais

pas pression trop fortement pour une sortie

28% 47% 21% 4%J’aimerais exprimer régulièrement mon point

de vue sur la gestion de l’entreprise

Quelle est votre perception de l’implication probable des investisseurs privés ou des entreprises familiales après leurs investissements dans votre entreprise ?

GRAPH 46

Dans le cadre éventuel d’un investissement dans une entreprise familiale, veuillez indiquer votre degré d’accord par rapport aux affirmations suivantes :

GRAPH 47

Pour chacun de ces facteurs, veuillez indiquer dans quelle mesure la proximité pourrait avoir un impact sur votre décision d’investissement dans une entreprise familiale. (Plusieurs réponses possibles)

GRAPH 45

Le besoin de construire un meilleur réseau est renforcé par le fait que les investisseurs privés affirment qu’ils sont plus enclins à investir dans une entreprise quand ils sont proches de la famille qui la détient ou qu’ils connaissent l’entreprise, le secteur ou la zone géographique ciblée (Graphique 45).

Si l’entreprise elle-même demeure toujours la considération la plus importante dans leurs choix d’investissement, en formant des réseaux plus solides et plus larges, les deux parties auraient une meilleure chance de trouver le bon partenaire.

D’accordFortement d’accord

En désaccord Fortement en désaccord

17% 52% 29%Ils interfèreront beaucoup dans la

gestion de l’entreprise 2%

22% 63% 13%Je voudrais m’impliquer

personnellement 2%

38% 44% 15%

Ils ne feront pas pression trop fortement pour une sortie, ce sont des

investisseurs patients 3%

Impact limité sur la décision d’investir

Pas d’impact sur la décision d’investir

Un peu plus enclin à investir

Plus enclin à investir

Significativement plus enclin à investir

0% 10% 50%20% 60%30% 70%40% 80% 90% 100%

20%5% 9% 63%Proximité avec la zone géographique

ciblée par l’entreprise 3%

8% 37% 54%Proximité avec l’entreprise

/les produits de l’entreprise 1%

50% 43%6%Proximité avec l’industrie 1%

46% 29%22%Proximité avec la famille 1%2%

Page 32: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

60 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 61

Comment les entreprises familiales peuvent-elles se rendre plus attractives aux yeux des investisseurs privés ?

8 Jouez la carte de la relation personnelle. Les investisseurs privés accordent de l’importance à la relation personnelle qui est établie par les familles. Bien que des procédures plus formelles puissent être nécessaires, les entreprises familiales ont intérêt à maintenir des contacts personnels forts avec les investisseurs privés et à favoriser les bonnes relations.

7 Pensez à offrir un siège au sein du conseil. Les investisseurs privés sont fortement attirés par l’idée de participer au niveau du conseil d’administration dans les entreprises familiales, car cela leur donne de l’influence sur la manière dont la société est gérée. Pour les entreprises familiales, cela peut formaliser l’implication des investisseurs privés, et les aider à gérer les risques d’interférence particulièrement mis en avant par les dirigeants non familiaux.

6 Assurez-vous qu’un niveau minimal de gouvernance soit en place. Les conflits potentiels entre les membres de la famille sont le principal obstacle pour les investisseurs privés qui souhaitent investir dans les entreprises familiales. Avec de bonnes structures formelles de gouvernance d’entreprise, comme un conseil d’administration professionnel et indépendant et des règles claires de contrôle interne, les entreprises familiales peuvent atténuer ces appréhensions.

5 Démontrez que l’entreprise est ouverte à des conseils extérieurs. De nombreuses entreprises familiales apprécient les perspectives et expériences que peuvent apporter des investisseurs externes à la famille. Les investisseurs privés sont très enclins à offrir cela, compte tenu de leurs expériences en entreprises familiales. En plus de leur apport en capital, les investisseurs privés sont en mesure d’apporter une expertise.

4 Mettez en évidence les avantages réels à investir dans votre entreprise. Quand il s’agit de faire un investissement, les investisseurs privés privilégient les critères suivants : gestion à long terme, bonne rentabilité et fortes opportunités de croissance. Ce sont des caractéristiques essentielles de votre entreprise qui méritent d’être mises en avant lors de la recherche d’investisseurs privés.

3 Identifiez les horizons à long terme communs à la plupart des investisseurs privés. Comme la plupart des entreprises familiales, les investisseurs privés ont une vision à long terme de leurs investissements directs. Passez du temps à réfléchir à vos plans à long terme et à la façon dont vous envisagez de développer l’entreprise. Les investisseurs privés apprécient l’actionnariat familial et l’implication personnelle des membres de la famille. Il est important pour l’entreprise familiale de rassurer les investisseurs privés.

2 Passez du temps à construire et à élargir les réseaux. La plupart des investisseurs privés ont de l’expérience dans la gestion d’entreprises familiales ou sont engagés dans leur propre entreprise familiale. Ils sont donc susceptibles de faire partie de réseaux d’entreprises familiales. Avec de meilleurs réseaux et mises en relation, les entreprises familiales augmenteront leurs chances de trouver le bon partenaire.

1 Ayez un dialogue ouvert avec les investisseurs privés. Beaucoup d’entreprises familiales pourraient envisager d’offrir des participations aux investisseurs privés, mais elles préfèrent garder le contrôle du capital. Les investisseurs privés recherchent souvent des positions de contrôle. Néanmoins, des mécanismes peuvent être imaginés afin que les deux parties obtiennent davantage ce qu’elles désirent, comme la possibilité d’intervenir et de contribuer à la gestion de l’entreprise, sans remettre en cause l’indépendance stratégique que désirent conserver les entreprises familiales.

Les mesures à prendre

Page 33: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

62 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 63

Les mesures à prendre

Comment les investisseurs privés peuvent-ils gagner la confiance des entreprises familiales ?

8Cherchez des entreprises familiales jeunes. Notre étude souligne que plus l’entreprise est jeune, plus elle est susceptible d’ouvrir son capital. Par conséquent, les entreprises de première, deuxième et troisième générations sont plus favorables à l’arrivée d’investisseurs privés que les entreprises plus anciennes.

7Apprenez à connaître la famille. Les membres de la famille apparaissent plus disposés à l’idée d’ouvrir leur capital et d’accueillir une expertise venant de l’extérieur que les membres non familiaux travaillant dans l’entreprise. La famille doit alors être votre interlocuteur. Néanmoins, vous aurez également besoin d’apaiser les inquiétudes des membres non familiaux, qui peuvent se sentir menacés par l’arrivée d’une influence étrangère.

6Restez vigilant en matière de confidentialité. Le fait que les investisseurs privés soient moins exigeants en reporting que les banques ou d’autres types d’investisseurs peut être un élément essentiel pour les entreprises familiales. Même si les critères rationnels tels que la rentabilité et la croissance restent très importants, préparez-vous à être moins exigeant du fait de la nature spécifique des entreprises familiales, dans lesquelles la discrétion et la confidentialité sont souvent très appréciées.

5Mettez l’accent sur votre vision à long terme. Alors que les entreprises familiales sont gérées avec une vision à long terme, soyez prêts à conserver votre investissement sur une période significative et précisez que vous ne seriez pas favorable à pousser l’entreprise vers une sortie précoce, ni à paniquer si les choses venaient à mal tourner.

4Ciblez les entreprises familiales dans une région ou un secteur que vous connaissez bien. Une connaissance du marché dans lequel opère l’entreprise sera très attrayante pour les entreprises familiales qui apprécieront alors le conseil et l’expérience que vous pouvez apporter. Cela rendra également votre investissement plus facile à contrôler. Néanmoins, gardez à l’esprit la diversification nécessaire de votre portefeuille d’investissement.

3Valorisez votre expérience professionnelle. La plupart des entreprises familiales recherchent plus qu’un apport financier. Si vous avez des relations dans certaines zones géographiques, une expertise ou une expérience particulière dans des environnements similaires, les entreprises familiales les considéreront comme des atouts pour leurs projets de croissance.

2Restez ouvert et flexible sur le capital. De nombreuses entreprises familiales demeurent ouvertes à l’idée d’ouvrir leur capital, même si elles sont beaucoup plus réticentes à l’idée de perdre le contrôle. Essayez d’être créatif dans les négociations pour trouver une solution qui convient aux deux parties.

1Développez votre connaissance des entreprises familiales. Les investisseurs privés et les entreprises familiales considèrent tous deux le manque d’opportunité et les difficultés pour trouver un bon partenaire comme les principaux obstacles à une meilleure collaboration. La majorité des entreprises familiales n’a pas non plus beaucoup de relations avec d’autres entreprises familiales. Prenez le temps d‘élargir votre réseau, cela vous aidera à trouver de bonnes opportunités d’investissement.

Page 34: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

64 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 65

Entretien avec le Comité consultatif

L’enquête révèle que, bien que les entreprises familiales et les investisseurs privés soient intéressés pour travailler ensemble, ils

rencontrent des difficultés à trouver le bon partenaire et de nouvelles opportunités. Que pensez-vous de cela ?

Deans : À mon avis, l’une des raisons est que les deux groupes travaillent en réseaux privés assez fermés. Une autre raison serait qu’ils ont tous les deux tendance à rester très discrets quant à leur propre activité. Cela rend peu probable une rencontre dans le cours normal des affaires.

Leleux : Je suis d’accord. J’ai par exemple effectué beaucoup de travaux dans les marchés émergents. Et les entreprises familiales se connaissent très bien entre elles, pas seulement au niveau de l’activité et des affaires mais aussi sur un plan plus personnel avec les événements familiaux, comme les mariages. Le principal problème est qu’elles sont souvent réticentes à chercher des investisseurs auprès d’autres entreprises familiales car cela pourrait indiquer qu’elles ont besoin d’argent et amener leurs pairs à se poser des questions.

Johnson : C’est vrai mais nous observons des changements chez des jeunes générations. Les entreprises familiales ont sans doute été assez secrètes et cela les a conduites parfois à un manque de clairvoyance. Néanmoins quand les entreprises familiales se connaissent, souvent au travers de liens personnels, elles partagent des histoires, ce qui les amène à envisager de travailler ensemble. À mon avis, les réseaux vont potentiellement changer grâce à l’avancée des technologies où les informations sont plus facilement et rapidement échangées. Ce sont les jeunes générations qui maîtrisent cela.

Kloepping : D’après mon expérience, il existe deux groupes d’investisseurs privés. Nombre d’entre eux sont des entrepreneurs qui ont des parts dans des entreprises familiales ou en ont eu par le passé et mon sentiment est qu’ils reconnaissent une valeur à l’investissement dans les entreprises familiales. Cependant, je pense qu’il y a surtout un manque de connexion au niveau des investisseurs privés qui n’ont pas leurs propres affaires. C’est un groupe particulier. Ils sont loin de l’entreprise familiale et de l’idée d’investir dans de telles entreprises. Ils n’ont pas d’expériences passées dans ce domaine et la plupart d’entre eux sont relativement réfractaires au risque.

Comment peut-on alors combler le fossé entre ces deux parties et favoriser leurs relations ?

Levie : Une solution pourrait être de mettre en place, comme aux États-Unis, un réseau de Business Angels mettant en relation les investisseurs privés cherchant des placements et les entreprises familiales. Ceci nécessiterait que les familles aient déjà un « parrain » mais un tel système élargirait considérablement leur réseau, en leur présentant des investisseurs auxquels elles n’auraient pas accès autrement. Bien entendu, il faut pour cela que les entreprises familiales se sentent suffisamment à l’aise avec l’idée de communiquer sur leur recherche de fonds.

Leleux : En effet, certaines entreprises familiales pourraient être prêtes à cela, mais cela resterait difficile pour la plupart d’entre elles. Je pense que les entreprises familiales ont tendance à se mettre dans des situations où elles ne veulent pas échanger avec des investisseurs en raison des informations qu’elles auraient à divulguer.

Graves : C’est pourquoi je pense qu’il y a un réel besoin de formation. Les propriétaires d’entreprises familiales partagent souvent, au sein de leurs cercles, les histoires de conflit avec des investisseurs externes. Il y a beaucoup de mythes sur des pertes de contrôle et des différends. Si nous pouvions faire comprendre aux entreprises familiales les avantages que cela peut avoir dans l’atteinte de leurs objectifs et quelles sont les étapes pour réussir cette collaboration, je pense que davantage d’entreprises familiales seraient ouvertes à l’idée de travailler avec des investisseurs privés.

Buckham : Je pense que nous serons tous d’accord pour dire que c’est sur ce point qu’interviennent les conseils. Si nous avions un consultant de confiance capable de les accompagner dans la démarche du choix du type d’investissement et de leur présenter quelqu’un pouvant leur fournir cet investissement, cela aiderait certainement à combler le fossé entre ces deux parties.

Lange : L’autre question est que les deux parties doivent apprendre à se connaître au niveau personnel. Les associations d’entreprises familiales dans le monde ont souvent des comités dans des buts précis, qu’ils soient philanthropiques ou promouvant les intérêts des affaires familiales. Si les familles et les investisseurs privés étaient représentés au sein de ces comités, ils pourraient alors non seulement apprendre à se connaître personnellement mais aussi évaluer les compétences, contacts et perspectives des

deux côtés. Cela leur permettrait de travailler sur quelque chose de concret.

Les investisseurs privés doivent-ils être proactifs dans leurs recherches d’investissements? Ou est-ce à la charge des entreprises familiales ?

Graves : C’est une combinaison des deux. Nous parlons d’un problème d’offre et de demande. Il existe un groupe d’individus désireux d’investir et de mettre à disposition leurs compétences ; les entreprises familiales, elles, ont souvent besoin de capital et d’expertise. Il devrait y avoir une synergie, notamment si les deux parties ont la même vision des échéances et comprennent qu’elles doivent partager le contrôle. Et c’est là que les conseils entrent en jeu : ils peuvent faire se rencontrer les deux acteurs. Toutefois, les investisseurs privés et les entreprises familiales doivent être clairs avec leurs conseils sur le fait qu’ils recherchent des opportunités dans le but de les réaliser.

Noye : Cela est vrai et s’il existait une plateforme, similaire à celle mise en place en Australie, où des cabinets juridiques offrent des prêts aux différents groupes d’entreprises familiales ainsi que des moyens de rencontrer des personnes cherchant des financements, et où chaque partie est contrôlée, les deux seraient proactives. J’admets qu’il est important que les deux parties fassent un effort pour construire leur réseau et s’engager. La mise en place d’une plateforme serait une idée logique qui pourrait permettre la construction de ce réseau, surtout si elle est en mesure de classer les investisseurs selon les secteurs et les compétences.

Thomassen : Le point clé ici est que ces deux acteurs partagent les mêmes valeurs et l’étude le montre clairement. Cependant, ils devraient se débarrasser de l’une d’entre elles : la pudeur. Ils devraient être plus ouverts et communicatifs sur ce qu’ils recherchent. Et peu importe que cela vienne des entreprises familiales ou des investisseurs privés, les deux devraient le faire.

« Vous pouvez le faire à travers les médias ou des communications, mais je trouve qu’il y a une autre méthode qui fonctionne bien, c’est d’utiliser des administrateurs indépendants, car ils sont souvent plus actifs dans d’autres réseaux, et peuvent alors créer des liens ».

Les entreprises familiales et les investisseurs privés disent qu’il est difficile de trouver des opportunités de financements correspondant à leurs objectifs qui, cependant, sont similaires. Nous avons discuté avec le Comité consultatif de cette étude de la manière dont les deux parties pourraient d’abord se mettre en relation puis travailler ensemble à long terme.

Personnes interrogées :

Robin Buckham Directeur Général de Family Business Australia

Olivier de Richoufftz Président de la Business Families Foundation

Gary Deans Associé Responsable de Family Business, KPMG au Royaume-Uni

Chris Graves Professeur à l’Université d’Adélaïde

Beverly Johnson Associée Responsable de Family Business, KPMG au Canada

Kay Kloepping Associé, KPMG en Allemagne

Martin Kupp Professeur à l’ESCP et l’ESMT

Julian Lange Professeur au Babson College

Benoit Leleux Professeur à I’IMD et Conseiller Académique pour l’Étude Mondiale de KPMG sur les Entreprises Familiales

Jonathan Levie Professeur à l’Université de Strathclyde

Sophie Manigart Professeur à Vlerick Business School

Bill Noye Associé Responsable de Family Business, KPMG en Australie

Albert Jan Thomassen Directeur Exécutif du FBNed

Q Q

Q

1

8

2

9

3

10

4

11

5

12

6

13

7

1 2 3 4 5 7 8 9 10 11 12 136

Page 35: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

66 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 67

En ouvrant leur capital aux investisseurs privés, quelles sont les opportunités pour les entreprises familiales ?

Thomassen : J’entends beaucoup de familles dirent que cela n’apporte pas seulement du capital mais également de la rigueur et l’accès à de nouveaux réseaux. Habituellement, quand un nouvel investisseur entre dans l’entreprise, il apporte aussi une approche structurée, ce qui donne une meilleure lisibilité sur la stratégie globale de l’entreprise, ce dont l’entreprise familiale peut vraiment bénéficier. En ces temps difficiles, avoir un investisseur provenant de l’extérieur signifie également que vous avez un partenaire que vous pouvez utiliser comme une caisse de résonance ou comme un moyen d’apporter de nouvelles idées. Il y a donc d’énormes possibilités.

Johnson : C’est l’un des principaux avantages pour les entreprises familiales qui cherchent à se développer dans de nouvelles zones géographiques. D’importantes synergies peuvent être développées, si elles réussissent à trouver quelqu’un qui a de l’expérience ou qui est localisé dans ces zones géographiques. Même si cela n’est pas la stratégie visée, les investisseurs privés peuvent apporter beaucoup d’expertise à l’entreprise, surtout s’ils sont dans le même secteur. Le problème reste l’idée que si une entreprise familiale se tourne vers un investisseur privé, c’est trop souvent parce qu’une banque lui a tourné le dos.

Kupp : Il y a aussi beaucoup à dire sur les valeurs partagées entre les deux parties. Attirer les investisseurs privés donne aux familles la possibilité d’avoir au sein de l’entreprise une personne qui partage le même point de vue, qui sait ce qu’induit de gérer une entreprise familiale, qui a une vision à long terme (contrairement à presque toutes les autres sources de financement) et qui peut apporter de la valeur au-delà de son capital. Un investisseur privé expérimenté peut apporter un avis honnête, perspicace, ce qui peut être réellement bénéfique à la famille.

Et les défis ?

Thomassen : Le plus grand risque est la perception que les investisseurs souhaitent prendre le contrôle. Je trouve pourtant que beaucoup d’investisseurs privés, notamment ceux qui ont une expérience de l’entreprise familiale, sont prêts à participer au conseil consultatif sans pour autant posséder le contrôle de l’entreprise. Il faut garder un autre point important en mémoire : une séparation sera nécessaire à un moment et soit l’entreprise familiale, soit l’investisseur pourra la mener à bien.

Noye : Oui, le plus grand défi se situe autour de la question du capital, mais cela peut se gérer en maintenant les investisseurs dans un rôle minoritaire et en encadrant la structure financière. Avoir des conseils indépendants impliqués capables d’aider les deux parties et faire des montages appropriés est vital, en particulier quand il s’agit d’organiser une sortie. Bien des entreprises familiales voudraient conserver le contrôle de l’entreprise ainsi que la majorité des parts sur le long terme et ne souhaiteraient pas la présence indéterminée d’un investisseur privé.

Lange : Il y a des défis et je pense que la question de la sortie est pertinente. Il faut aussi trouver un moyen pour que les investisseurs aient un retour sur investissement. Les propriétaires d’entreprises familiales reçoivent souvent des dividendes ou des produits équivalents. Il faut trouver un moyen par lequel les investisseurs privés reçoivent des avantages financiers similaires. Cela devrait être faisable car, comme le montre l’étude, il y a largement la place pour un accord entre les deux parties.

Comment les investisseurs privés abordent-ils ce type de partenariat et comment diffèrent-ils des autres types d’investissements ?

Kupp : Un investisseur privé ne devrait jamais s’engager dans un tel investissement, s’il n’est pas prêt à faire des efforts importants pour comprendre l’entreprise dans laquelle il va investir. L’investissement dans une entreprise familiale suppose plus de travail qu’aucun autre type d’investissement et il est très important de connaitre la personne à qui vous avez à faire. Ils doivent être très prudents quant à la poursuite de leurs propres priorités. Ils doivent aussi savoir pourquoi ils font cet investissement. Quel est l’objectif visé ? Exploiter les réseaux ? La rentabilité ? L’opportunité elle-même ?

Noye : Oui, les investisseurs privés doivent être très lucides. Ils doivent accéder aux informations concernant les antécédents financiers, les prévisions, les business plans et aussi le secteur d’activité. Ils ont également besoin de mesurer le professionnalisme de la famille. Quel type de structure de gouvernance est mis en place ? Y a-t-il un pacte familial ? Selon quelles conditions les membres de la famille accèdent-ils à un poste dans l’entreprise familiale ? Et, y a-t-il un conseil indépendant ?

Johnson : J’ajouterais que c’est une chose d’avoir une structure de gouvernance mais encore faut-il en avoir une qui soit opérationnelle. Par exemple, une entreprise peut avoir un conseil consultatif mais ils peuvent ne jamais se réunir. La fonctionnalité de la gouvernance semble être la clé, et pour

un investisseur privé, cela pourrait signifier qu’il n’y ait pas uniquement des membres de la famille au sein du conseil d’administration.

Comme nous l’avons étudié, les entreprises familiales ont un fort désir de conserver la pleine propriété de

l’entreprise. Dans quelles mesures cela entrave-t-il leur capacité à exploiter les opportunités ?

Deans : Je ne pense pas que les entreprises familiales considèrent que cela entrave leur capacité à exploiter de nouvelles opportunités. Elles ont tendance à réfléchir sur le long terme, si le financement approprié n’est pas disponible au moment donné, elles diffèreront. Elles ont une approche plus conservatrice et sont prêtes à attendre le bon moment. Nous pouvons tout de même souligner qu’une telle approche, plus prudente et patiente, peut retarder des opportunités de croissance voire les annuler.

De Richoufftz : Je suis d‘accord. Les entreprises familiales perçoivent les opportunités qui s’offrent à elles du point de vue de la famille. Elles considèrent la propriété de l’entreprise comme l’un des avantages intangibles permettant la transmission de l’entreprise aux générations suivantes, et de conserver un lien émotionnel avec l’entreprise. J’ajouterais que leur engagement sur le long terme aide à mieux comprendre comment elles font face aux défis comme les ralentissements cycliques de la croissance. Les entreprises familiales sont donc stratégiques et ne se précipitent pas dans ce que d’autres entreprises pourraient percevoir comme des opportunités.

Manigart : Oui, mais je pense que certaines pourraient être tout de même plus ambitieuses. Certaines entreprises familiales ne fonctionnent pas au maximum de leur capacité. Il y a un sentiment sous-jacent qu’elles pourraient ne pas avoir les ressources financières suffisantes, ce qui signifie qu’elles sont donc parfois en autolimitation.

Buckham : C’est juste. De nombreuses familles ne sont pas, délibérément, au maximum de leur capacité, et l’investissement de capitaux par des personnes extérieures à la famille pourrait alors être considéré comme une menace. Par conséquent, elles se reposent souvent sur l’autofinancement ou la dette. Le problème est que cela peut ralentir la croissance.

Alors quels compromis doivent être faits par les deux parties pour que le partenariat fonctionne ?

Manigart : L’enquête met en évidence l’existence d’une convergence entre les investisseurs privés et les entreprises familiales. Les deux se correspondent assez bien. Cela va de pair avec un besoin de sources de financement non bancaires à développer. Je pense que les investisseurs privés devraient réfléchir à la façon de structurer leurs investissements autrement que par les capitaux, des prêts subordonnés par exemple. Cela conviendrait très bien aux familles qui veulent garder le contrôle mais également aux investisseurs privés qui pourraient se satisfaire de rendements à taux supérieurs. Pour leur part, les entreprises familiales doivent être plus disposées à partager certaines informations, surtout si elles veulent des financements.

De Richoufftz : En effet, elles doivent être prêtes à communiquer certaines informations, mais les investisseurs privés doivent comprendre que les entreprises familiales ont parfois des résultats inférieurs à ceux du marché. Cela implique que les investisseurs privés ont plutôt intérêt à fonder leurs décisions sur une analyse du bilan à long terme que sur celui à court terme. Il est probable que les rendements de l’entreprise familiale sont étalés dans le temps plutôt que linéaires, d’autant plus que ces entreprises sont gérées autrement que dans le but d’une appréciation à court terme et qu’elles ne tendent pas à dépenser l’argent qu’elles n’ont pas.

Kloepping : Je dirais que la chose la plus importante est que nos deux acteurs s’entendent sur les règles de gouvernance. Beaucoup n’ont pas une strucure formelle de gouvernance ou de conseil consultatif comprenant des membres extérieurs. D’ordinaire, les actionnaires ne décident pas vraiment. Ils sont informés une ou deux fois par an. Une telle structure n’est pas vraiment acceptable pour un investisseur privé. Il doit, par conséquent, y avoir une réflexion commune avec les actionnaires. Cela peut être difficile pour l’entreprise familiale qui se voit alors dans l’obligation d’accepter une nouvelle structure pour son entreprise.

Leleux : Les familles doivent être plus transparentes, plus souples quant à leur système de gouvernance, plus ouvertes à partager certaines informations et un peu plus disposées à ouvrir leur capital.

Q

Q

Q

Q

Q

Page 36: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

68 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 69

Focus par pays

Page 37: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

70 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 71

Les entreprises familiales en Allemagne sont farouchement indépendantes et fidèles. 58% des personnes interrogées ont des PDG qui sont également membres de la famille. Toutes les entreprises familiales allemandes conviennent que les membres de la famille ont un fort sentiment d’appartenance, donnent la priorité au bien-être des membres de la famille et disent que perpétuer l’héritage de la famille et la tradition de l’entreprise est un objectif majeur.

Mais en dépit de ces liens affectifs forts, seulement 20% pensent que les émotions et les sentiments affectent la prise de décision. Le Directeur Général d’une entreprise allemande qui produit des matelas dit : « Même si nous sommes sentimentaux envers notre entreprise, le décideur est très pragmatique et, sur la base de son autorité, interrompt les conversations lorsque les membres de la famille se laissent déborder par leurs émotions. Les entrepreneurs familiaux font de leur mieux pour réussir dans des conditions stressantes et sont connues pour être patientes pendant les revers économiques car elles croient à la pérennité de leur héritage et à leur capacité à investir de façon pertinente ».

Seulement un quart des entreprises familiales allemandes affirme que le climat économique actuel a influencé sa capacité à obtenir le financement de projets, offrant l’occasion pour les investisseurs privés de combler l’écart.

La moitié des investisseurs privés allemands interrogés a déjà investi dans des entreprises familiales, et tous étaient satisfaits de leurs partenariats.

Un investisseur privé, le PDG d’un fournisseur de matériel industriel allemand, explique : « Alors que je cherchais à investir dans la dette, on m’a proposé une participation au capital et une option sur titres pour mon investissement. J’ai été ravi quand j’ai eu connaissance de la distribution de dividendes ».

Six investisseurs privés sur dix ont dit qu’ils préféraient des investissements à risques modérés avec des rendements raisonnables. La même proportion a également exprimé un certain intérêt à investir dans des entreprises familiales. Un autre investisseur privé explique sa préférence pour les entreprises familiales comme opportunités d’investissement : « Les entreprises familiales semblent être plus organisées car les décisions contractuelles ne sont jamais contestées. Elles semblent avoir plus d’appuis financiers car il y a de nombreux contributeurs et tous travaillent en équipe quand il s’agit de soutenir l’entreprise ».

Les réponses des deux côtés indiquent qu’il existe un terrain d’entente entre les deux parties, permettant aux entreprises familiales d’obtenir le financement dont elles ont besoin, sans risque de perte de contrôle ou d’indépendance.

Tout cela est de bon augure pour le futur des relations d’investissement entre les entreprises familiales et les investisseurs privés.

Afrique du Sud Allemagne

En Allemagne, il existe une longue tradition d’engagement et un intérêt partagé entre les investisseurs privés issus d’entreprises familiales et les entreprises familiales. Récemment, nous avons noté un intérêt croissant pour ce type de collaboration. C’est une réelle satisfaction de mettre en relation les deux parties, afin qu’elles s’engagent et collaborent pour le développement et la prospérité de l’entreprise familiale.

CHRISTOPH KNEIP ASSOCIÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS,

KPMG EN ALLEMAGNE

Beaucoup d’investisseurs privés ont constitué leur capacité d’investissement par la création, le développement et finalement la vente de leur entreprise familiale. Par conséquent, ils peuvent apporter une forte valeur ajoutée aux entreprises familiales, pas seulement en termes de ressources en capital, mais aussi en termes du conseil.

CRAIG STEVEN-JENNINGS ASSOCIÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS,

KPMG EN AFRIQUE DU SUD

D’après les résultats de l’enquête, les relations entre les entreprises familiales et les investisseurs privés en Afrique du Sud sont exceptionnellement fortes. Quatre

entreprises familiales sur cinq ont déjà obtenu des investissements directs d’investisseurs privés et

tous étaient satisfaits de l’expérience. « Ils étaient facilement accessibles et leurs conseils étaient exceptionnels », a déclaré le PDG d’une société d’investissement basée à Stellenbosch.

Le sondage a également révélé que les entreprises familiales ne sont pas uniquement à la recherche

d’un partenaire silencieux. Toutes les personnes interrogées étaient prêtes à ce que les investisseurs offrent des conseils et une expertise et étaient même décidées à offrir un siège au conseil d’administration dans un cas. « Nous accueillerons de nouveaux membres du conseil d’administration pour partager les idées et prendre des décisions à partir de leurs connaissances et perceptions », a déclaré le PDG d’une société d’ingénierie de Rustenberg.

En outre, la majorité des personnes interrogées n’est pas d’accord pour dire que les investisseurs privés seraient trop impliqués dans les décisions de gestion. « Ils ne causeraient probablement aucune interférence avec l’entreprise. Ils s’impliquent seulement dans la vie de l’entreprise en regardant les points d’amélioration, afin que l’entreprise puisse mieux fonctionner », précise un Directeur Financier.

Les investisseurs privés sont également favorables à l’investissement dans les entreprises familiales. Trois sur cinq ont déjà investi et tous ont apprécié l’expérience. Les personnes interrogées ont mentionné les avantages suivants : des rendements solides, un service de haute qualité et des objectifs à long terme.

« Nous avons eu de meilleures relations avec les entreprises familiales », a déclaré un investisseur privé. « Elles sont assez ouvertes dans leurs points de vue et dans leur mode de fonctionnement. Nous n’avons vécu aucune sorte de conflit ». Cette opinion a été soutenue par un de ses pairs : « Mon expérience a été formidable avec les entreprises familiales. Les propriétaires vous donnent l’importance que vous n’attendiez pas et mettent en avant les idées de chacun dans leurs prises de décision. Les entreprises familiales ont une démarche inscrite dans le long terme ».

Toutefois, les personnes interrogées reconnaissent qu’un obstacle persiste : l’émergence d’un conflit de culture d’entreprise. Selon un investisseur privé : « La possibilité de conflit est un élément qui décourage les entreprises à investir dans des entreprises familiales. La plupart du temps, les goûts personnels et les perceptions conduisent à des conflits et des perturbations dans l’entreprise et l’impact est visible sur les investisseurs et les actionnaires ».

Page 38: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

72 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 73

62% des entreprises familiales interviewées en Australie sont à la recherche de financements extérieurs. De réelles opportunités existent pour les investisseurs privés. Plus

de la moitié des personnes interrogées a déjà obtenu un financement direct des investisseurs privés. Six

personnes déclarent qu’elles étaient très satisfaites de l’expérience.

« Les investisseurs privés ont un but précis en tête et une fois qu’ils sont convaincus, ils réalisent

ces investissements. Nous avons pu les séduire car nos stratégies étaient spécifiques et avaient

reçu l’assurance des sociétés de gestion de patrimoine qu’elles seraient fructueuses », a déclaré le Directeur Financier d’une entreprise de volailles.

Toutes les entreprises familiales interrogées ont convenu que les investisseurs privés sont des investisseurs attentifs qui ne paniquent pas si l’entreprise fait face à des difficultés. Le PDG d’une entreprise de farine du sud de l’Australie fait écho à cette opinion. « Les investisseurs privés sont généralement patients dans leurs investissements et ne croient pas qu’ils devraient être trop impliqués dans l’entreprise ou le projet qu’ils financent. Ils préfèrent intervenir lors des moments cruciaux. Ils attendront les résultats de performance et ne planifieront pas une sortie », dit-il.

Les investisseurs privés australiens, d’autre part, ont une expérience assez limitée des entreprises familiales, selon l’enquête. Moins d’un quart des personnes interrogées a déjà investi dans une entreprise familiale. Toutefois, les investisseurs qui avaient franchi le pas ont unanimement eu des expériences satisfaisantes. « Les entreprises familiales sont comme une stratégie de croissance à long terme pour notre entreprise. Les résultats de l’investissement ont toujours été rentables », dit un investisseur privé.

La bonne nouvelle pour les entreprises familiales est qu’en Australie, les investisseurs privés sont, dans une certaine mesure, intéressés pour investir dans des entreprises familiales. Cependant, les familles doivent être prêtes à accepter le point de vue des investisseurs privés. Deux tiers des investisseurs privés interrogés ont dit qu’ils voudraient être personnellement impliqués, tandis que la moitié a dit qu’elle exprimait régulièrement son point de vue sur le management.

Australie Brésil

Malgré certains défis et difficultés, les entreprises familiales et les investisseurs privés pourraient devenir d’excellents partenaires. Il est nécessaire d’identifier les besoins de chaque partie, et les entreprises familiales doivent reconnaitre l’importance des influences extérieures pour établir de nouvelles stratégies et se développer sur de nouveaux marchés. Encourager une mise en relation et une communication entre les deux parties est essentiel pour les affaires.

SEBASTIAN SOARES ASSOCIÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS, KPMG AU BRÉSIL

Le secteur des entreprises familiales en Australie prend de plus en plus conscience de ses différences qui le rendent unique. Il y a aussi une reconnaissance grandissante de ce secteur par les banquiers, cabinets de conseil, sociétés d’investissement, investisseurs privés, médias et législateurs. Cette reconnaissance est de bon augure pour les entreprises familiales, car elle créera de nouvelles opportunités pour soutenir leur croissance, en termes de services financiers sur mesure, de conseils, de protection juridique, d’amélioration législative et fiscale. Je vois des intérêts communs pour les entreprises familiales et les investisseurs privés à travailler ensemble, et ainsi générer de nouvelles opportunités de développement de marché.

BILL NOYE ASSOCIÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS, KPMG EN AUSTRALIE

Les investisseurs privés brésiliens ont tendance à rester à l’écart des entreprises familiales. Sur les cinq interrogés, un seul avait déjà investi directement dans une entreprise familiale et cette entreprise était déjà bien connue par l’investisseur. La tendance pour de futurs investissements semble être d’un intérêt élevé pour un investisseur et d’un intérêt moyen voire limité pour les deux autres.

Même si les investisseurs privés ne ciblent pas forcément les entreprises familiales pour les investissements, l’enquête révèle que trois des cinq sociétés avaient soit déjà construit, avec succès, une entreprise familiale ou soit appartenu à une entreprise familiale. Cela indique que ces investisseurs possèdent la connaissance et la compréhension des valeurs des entreprises familiales, et qu’il faudrait peut-être un peu de communication et d’éducation pour inciter les investisseurs privés à investir dans ce type de structure.

L’histoire est similaire pour les entreprises familiales brésiliennes, avec seulement une personne sur cinq interrogées ayant déjà obtenu un investissement direct d’un investisseur privé. En dépit de cela, l’entreprise familiale concernée était globalement satisfaite de l’investissement, qui émanait d’une autre entreprise familiale.

« Nous avons eu à lever des fonds pour terminer cette tâche et nous avons décidé de contacter d’autres entreprises familiales pour se soutenir mutuellement dans différentes activités », a déclaré le Directeur Général d’une exploitation viticole familiale prospère à São Paulo.

Bien qu’un propriétaire soit catégorique dans son désintérêt pour les investisseurs externes, un certain nombre d’entreprises familiales ont indiqué qu’elles étaient ouvertes à l’idée, avec 60% des personnes interrogées ayant offert une part du capital à des investisseurs externes par le passé.

Page 39: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

74 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 75

Selon l’étude, la relation entre les investisseurs privés et les entreprises familiales en Chine est positive. Plus de la moitié des investisseurs privés a déjà investi dans des entreprises familiales et tous ont été satisfaits de l’expérience.

Un investisseur privé explique que son expérience d’investissement dans une entreprise familiale lui a ouvert les portes à d’autres investissements : « C’était l’un de mes premiers grands investissements dans le but de mettre en place une nouvelle usine de production et l’entreprise s’est révélée dégager des rendements élevés, ce qui m’a certainement influencé à considérer davantage les entreprises familiales comme une opportunité d’investissement ».

Un autre investisseur privé qui a investi dans une entreprise familiale dans le passé raconte : « Ce fut une belle expérience car les propriétaires d’entreprises familiales sont très ouverts et entretiennent une bonne relation avec tous leurs contacts et ne manquent pas de donner de l’importance à leurs investisseurs, ce qui les encourage à investir davantage ».

Sept investisseurs privés sur dix sont favorables à un investissement avec un risque raisonnable pour un rendement raisonnable et neuf sur dix ont indiqué qu’ils ne mettent pas de pression pour sortir, parce qu’ils se décrivent comme des investisseurs patients. Ces réponses correspondent aux attentes des entreprises familiales et donnent aux investisseurs privés un avantage préférentiel.

Une telle préférence, comme l’a expliqué un Directeur Financier de Shanghai, est basée sur un investissement à long terme et patient. « Je préfèrerais avoir des investisseurs qui se concentrent sur les avantages à long terme du fait que notre entreprise doit encore se développer », dit-il. «Ils devraient avoir confiance dans nos décisions et être prêts à partager leurs idées et leurs connaissances pour faciliter la croissance de l’activité qui sera, à long terme, une partie de leur retour sur investissement ».

Bien qu’aucune des entreprises familiales interrogées n’aient établi un partenariat avec des investisseurs privés dans le passé, elles estiment positive la possibilité de recevoir un financement de leur part. Un Directeur Financier chinois d’une entreprise familiale explique : « Parmi tous les types d’investisseurs, je pense que les investisseurs privés ont un avantage par rapport aux autres, car dans le cas où nous leur demanderions leur conseil ou soutien, ils seraient plus à l’aise pour nous aider ».

Alors que les investisseurs privés ne sont pas un choix évident pour les entreprises familiales interrogées, trois sur dix ont déclaré qu’elles seraient prêtes à offrir un siège au conseil d’administration et cinq ont déclaré qu’elles seraient prêtes à recevoir le conseil et l’expertise des investisseurs. Deux ont dit qu’elles préfèreraient des investisseurs qui soient complètement passifs. Sur le long terme, la nature patiente des investisseurs privés est un des avantages pour les entreprises familiales, comme l’explique un Directeur Financier : « La vision à long terme pour un retour sur investissement serait la qualité la plus importante. Compte tenu de notre mode de fonctionnement, nous avons des projets pour des périodes plus longues et nous sommes également impatients de produire des retours pour nos investisseurs dans le long terme avec l’achèvement du projet  ».

Canada Chine

Au Canada, les entreprises familiales et les investisseurs privés sont plus réservés quant à la mise en place d’un partenariat financier : seulement 20% des entreprises

familiales ont offert des parts dans l’entreprise, en raison des inquiétudes sur la perte d’autonomie et

les interférences.

Dans la plupart des pays, les entreprises familiales ont exprimé des préoccupations sur la menace des investisseurs externes. Au Canada, un

investisseur privé souligne les risques potentiels d’un investissement dans les entreprises familiales

si les émotions ne sont pas tenues à l’écart et si les querelles internes se développent. Cette crainte peut être quelque peu atténuée par le fait que neuf des dix entreprises familiales interrogées ont exprimé qu’elles ne croyaient pas que les émotions et les sentiments affectaient les prises de décision. Les entreprises familiales et les investisseurs privés interrogés indiquent qu’un haut niveau de professionnalisme est la clé. Cela inclut de bonnes pratiques de gouvernance et un reporting financier régulier. La transparence est importante pour les deux parties.

60% des personnes interrogées admettent qu’elles sont actuellement à la recherche de financement, et 90% estiment que le climat financier actuel a influencé leur capacité à obtenir des prêts bancaires. Les personnes interrogées semblent ouvertes à l’idée d’une solution à mi-chemin.

Le Directeur Général d’un fabricant d’équipements souligne : « La disponibilité du financement est le principal facteur qui pourrait nous inciter à offrir des parts dans l’entreprise. En effet, offrir des parts dans l’entreprise est une approche active pour gagner des financements, mais étant une entreprise familiale, nous avons tendance à nous détourner de nos stratégies à cause des exigences de cash-flow demandé par les investisseurs ».

D’un côté, les entreprises familiales en Chine recherchent des fonds pour soutenir leur croissance, et d’un autre côté, les investisseurs privés recherchent des opportunités. Il y a un fort potentiel d’investissement pour la croissance et le succès, si les deux parties construisent ensemble un partenariat d’affaires sur le long terme.

PETER KUNG ASSOICÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS, KPMG EN CHINE

Il y a un intérêt certain pour les investissements dans les entreprises familiales de la part des investisseurs privés au Canada. Établir une relation avec un investisseur privé n’est pas seulement une question d’argent, les entreprises familiales pourront aussi trouver une expertise et une compétence complémentaires qui leur permettront de développer leur entreprise et de passer à un niveau supérieur.

BEVERLY JOHNSON ASSOCIÉE, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS, KPMG AU CANADA

Page 40: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

76 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 77

Les entreprises familiales espagnoles sont réceptives au financement par les investisseurs privés. 80% des dirigeants des entreprises familiales interrogés ont déjà reçu des

financements de la part d’investisseurs privés et sont satisfaits de cette expérience.

À en juger par les commentaires, cet optimisme est principalement le fruit de deux facteurs : la confiance et la transparence. Le Directeur Général d’un cabinet d’expertise comptable à

Saragosse témoigne : « Comme nos affaires sont basées sur la transparence, nous ne manquons

jamais de tenir informé nos partenaires des meilleures opportunités d’investissements. Nous continuons ainsi à

maintenir la confiance de chacun de nos partenaires. Les

investisseurs privés nous font confiance car nous avons utilisé leurs fonds depuis des années en leur apportant les résultats que nous leur avions promis ». Un Directeur des Opérations ajoute : « Nous effectuons régulièrement des recherches afin de toujours proposer de nouvelles façons d’aborder les différents marchés pour que notre cabinet gagne en renommée. Nos stratégies sont approuvées par nos dirigeants, qui ont des années d’expérience dans la prise de décision. Les investisseurs privés ont des fonds facilement disponibles. Nous avons réussi à les convaincre d’investir chez nous, car nous ne laissons aucune question sans réponse et nous veillons à ce qu’il n’y ait aucune faille dans nos transactions ».

Les investisseurs privés ont chacun des attitudes différentes avec les entreprises familiales. Pour ceux qui les voient comme une bonne opportunité, c’est la perspective d’un potentiel caché qui les attire. « Les entreprises familiales qui se sont inscrites dans la continuité au fil des années disposent d’un champ d’action plus étendu car elles ont leurs secrets pour réussir et des avantages au sein du marché », déclare un investisseur privé. « Ces entreprises bénéficient à tous les membres, le succès et les profits sont alors autonomes, ce qui est intéressant pour les investisseurs ». L’un des autres attraits est la stabilité et la pérennité dans lesquelles s’inscrivent les entreprises familiales, comme nous l’explique un autre investisseur privé : « Les entreprises familiales s’engagent plus dans le développement et le long terme, étant donné que la carrière des membres de la famille repose sur le business plan de l’entreprise, en particulier la nouvelle génération ».

Les entreprises familiales américaines apparaissent comme réceptives au financement par les investisseurs privés. 65% d’entre elles ont déjà ouvert leur capital à des investisseurs privés.

Le Directeur Général d’une entreprise familiale basée à Chicago, qui a déjà reçu un financement de la part d’un investisseur privé déclare : « Les investisseurs privés vont placer de l’argent dans le seul but de faire un investissement. Ils ne sont pas susceptibles d’interférer dans les décisions de l’entreprise, en sachant que celle-ci est gérée par une famille. Cependant, nous encourageons ces derniers à nous aider dans la prise de décision, quand celle-ci est en rapport avec leur domaine d’expertise ». Contrairement à de nombreux pays, cela démontre que ce sont les entreprises familiales et non les investisseurs privés qui sont désireuses de toute implication venant de l’extérieur dans l’entreprise.

Les membres de la famille sont fortement engagés dans l’entreprise. La moitié des entreprises familiales interrogées affirme que le Directeur Général est un membre de la famille et que les sentiments et émotions affectent la prise de décision. Parmi les entreprises étudiées, 79% étaient majoritairement détenues par la famille : 43% d’entre elles étaient détenues à plus de 50% par la famille, 36% détenues à 100% par la famille et les 21% restantes étaient détenues à moins de 50% par la famille.

Les investisseurs privés semblent eux aussi ouverts à l’idée d’investir dans des entreprises familiales, avec par exemple, un répondant de Cleveland qui témoigne : « J’ai déjà pensé à investir dans des entreprises familiales. L’investissement est plus personnalisé car vous pouvez partager vos idées, ajuster votre contribution à l’entreprise en fonction de votre connaissance du marché et, si cela est accepté par les propriétaires et membres de la famille, vous pouvez remodeler les processus pour atteindre de meilleurs résultats ».

Parmi les personnes interrogées, 50% ont déjà investi directement dans d’autres entreprises, dont la moitié dans une entreprise familiale. Avec 90% des répondants déclarant qu’ils désireraient donner régulièrement leur avis sur la gestion de l’entreprise, des limites claires doivent être établies pour contrebalancer cela afin de s’assurer que les attentes des deux parties soient satisfaites. Il semblerait que nos deux types d’acteurs soient disposés à une telle option.

Espagne États-Unis

En Espagne, la collaboration entre les investisseurs privés et les entreprises familiales est naturelle. Les investisseurs privés sont intéressés par le financement des entreprises familiales soit sous forme de capitaux, soit sous forme de dettes. Ils valorisent la confiance et la tradition portées par les familles. En même temps les investisseurs privés sont une bonne alternative de financement pour les entreprises familiales, car non seulement ils ont du respect à l’égard de la confidentialité familiale, mais ils permettent aussi de structurer la gouvernance d’entreprise. Ils apportent de nouveaux savoir-faire et de nouvelles expériences qui contribuent au développement de l’entreprise.

JUAN JOSE CANO FERRER ASSOICÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS,

KPMG EN ESPAGNE

Il existe une dynamique intéressante entre les entreprises familiales et les investisseurs privés. Comme les entreprises familiales et les investissements deviennent plus mondiaux, chaque partie recherche des opportunités qui lui permettront d’investir ensemble afin de construire une relation durable, à long terme et à forte valeur ajoutée.

SCOT GUEMPEL ASSOCIÉ, RESPONSABLE DE CLOSELY HELD BUSINESS

& OWNER NETWORK, KPMG AUX ETATS-UNIS

Page 41: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

78 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 79

En France, l’étude révèle que près de la moitié des entreprises familiales de taille intermédiaire interrogée a vécu l’expérience de financements provenant

d’investisseurs privés. Elles citent comme principaux besoins de financement la nécessité de moderniser

leur entreprise ou d’améliorer leurs infrastructures, et qualifient de positives leurs expériences avec des investisseurs privés.

Le Directeur Général d’une entreprise familiale basée à Paris, fournisseur de mobilier d’intérieur,

déclare : « Nous avions besoin de financement pour nous équiper en informatique et en nouvelles

technologies. Nous avons contacté trois investisseurs privés que nous connaissions. Ils ont accepté de créer ensemble un fonds d’investissement et de faire rentrer dans le fonds d’autres investisseurs avec un montant équivalent au leur ». Le dirigeant détaille les raisons qui l’ont poussé à choisir de rechercher des financements par cette voie plutôt qu’auprès des banques. « Lors d’opérations précédentes, nos besoins n’avaient pas été correctement pris en compte par les banquiers et nous n’avions pas eu l’occasion d’expliquer notre stratégie d’entreprise. Cela a rendu notre approche

avec les banques inconfortable, car elles ne montraient pas beaucoup d’intérêt pour nos projets ».

De la même manière, le Directeur Général d’une cave bordelaise commente son expérience : « Nous avions besoin de moderniser nos installations et de transformer nos caves. Nous avons contacté des investisseurs privés pour financer ces travaux. Cette expérience a été très satisfaisante : ils se sont montrés compréhensifs et n’ont pas exigé de rendements à court terme ».

Les investisseurs privés en France sont enthousiastes à l’idée d’investir dans des entreprises familiales et notre étude confirme qu’il s’agit d’une tendance avérée : six des dix investisseurs privés français interrogés ont déjà investi dans une ou plusieurs entreprises familiales. Selon eux, l’une des clés de leur engagement est l’expertise qu’ils peuvent apporter à ces entreprises familiales. L’un des investisseurs privés interrogés explique cet attrait : « L’entreprise m’a été présentée de manière personnelle. J’ai rencontré les membres de la famille qui m’ont donné un bref aperçu des business plans. Ils n’étaient ni pressés ni pressants. Ils m’ont expliqué très simplement qu’ils appréciaient mon engagement et mon expertise. Tous ces éléments m’ont convaincu que nous pouvions faire un bout de chemin ensemble ». Un autre investisseur privé reprend cette idée : « Avec l’aide d’un ami, j’ai investi dans cinq entreprises familiales. J’apprécie de pouvoir mettre mes compétences à leur service et de les conseiller. Quand je regarde les différents investissements possibles, je recherche toujours une équipe de dirigeants brillante et décidée à réussir ».

Alors qu’à travers le monde les banques ont tendance à se replier, il semblerait qu’en Inde, les entreprises familiales les perçoivent toujours comme leur principale source de financement. Neuf répondants sur dix étaient optimistes au sujet du financement par les banques. « L’obtention de capitaux par les banques est facile », déclare le Directeur de l’exploitation d’une firme d’ingénierie basée à Mumbai. Le Directeur Financier d’un conglomérat multinational partage ce point de vue : « Les prêts bancaires sont les principales sources de financement. Nous avons maintenu une situation financière solide et une forte crédibilité, ce qui nous a permis d’obtenir plus rapidement nos prêts ».

En tant que principaux prêteurs, les banques indiennes ont maintenu une approche fondée sur l’hypothèque et les garanties personnelles et n’ont pas suffisamment évolué vers un financement axé sur le business model et les flux de trésorerie. De plus, les taux d’intérêt continuent à être élevés allant de 12% à 18%, ce qui rend les remboursements d’emprunt difficiles pour les entreprises familiales. En revanche, il existe des participations et des investissements pour les entreprises familiales par des moyens de crowd funding, des business angels, du capital-risque et des investisseurs privés.

Cette dépendance au financement par les banques vient probablement du fait que seul un cinquième des répondants a obtenu un financement privé. Cependant ces derniers jugent leur expérience comme positive. Pour de nombreuses entreprises familiales, le principal avantage du financement par les investisseurs privés vient du partage d’expériences. Comme le souligne le Directeur Financier d’un fabricant de motos à New Delhi : « Les investisseurs privés ont une approche similaire du risque. Les fluctuations de la

performance financière n’affectent pas leurs décisions ou leurs investissements. Ils deviennent alors une source de capital fiable ».

Le principal obstacle semble être la perception de l’implication dans le management des investisseurs privés. Huit sur dix ont affirmé que les investisseurs privés interfèreraient avec la Direction. « Il y a une possibilité d’ingérence dans les décisions et cela conduit souvent à des conflits », a déclaré un Directeur Financier. « C’est le facteur principal pour expliquer pourquoi nous évitons toute utilisation intensive du capital privé ».

Cependant, du point de vue des investisseurs privés, cette interférence peut ne pas avoir lieu. Lorsqu’on leur a demandé s’ils voulaient exprimer régulièrement leurs points de vue sur le management, un peu moins de la moitié a dit qu’ils ne le désiraient pas.

Même si seulement deux répondants ont déclaré qu’ils avaient déjà investi dans des entreprises familiales, ils considèrent tous deux que c’est une expérience encourageante. « Les investissements sont réalisés dans des entreprises établies, les résultats sont alors très positifs », a déclaré un investisseur. Un second confirme cette opinion en disant : « Les rendements des investissements sont élevés et ont répondu à nos attentes ».

En Inde, la collaboration entre les familles et les investisseurs privés semble prometteuse : huit investisseurs privés sur dix disent qu’ils seraient intéressés pour investir directement dans les entreprises familiales.

France Inde

En France, cette année, 67% des entreprises familiales expriment avoir des besoins de financement et 75% ont noté la mise en œuvre récente d’au moins une mesure de durcissement des conditions d’accès aux crédits bancaires (source : Baromètre KPMG-CGPME de mai 2014 ; CGPME – Confédération Génération des Petites et Moyennes Entreprise). Dans ces conditions, le recours à des investisseurs privés qui partagent les mêmes valeurs de capital patient sur le long terme et de faible prise de risque, est une véritable opportunité à développer.

JACKY LINTIGNAT DIRECTEUR GÉNÉRAL DE KPMG S.A.

L’Inde qui s’est hissée au rang de troisième puissance économique du monde est prête à la croissance et aux réformes. Avec plus de 5 millions d’entreprises familiales, l’Inde offre une opportunité d’investissement substantielle. Les investisseurs privés indiens sont intéressés par des partenariats tournés vers le futur. Si les deux parties peuvent trouver un moyen de travailler ensemble, les dix prochaines années seront passionnantes.

SANJAY AGGARWAL ASSOCIÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS, KPMG EN INDE

Page 42: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

80 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 81

L’investissement dans les entreprises familiales est un concept relativement nouveau pour beaucoup d’investisseurs privés italiens. Un cinquième des investisseurs privés

italiens interrogés déclare avoir une préférence pour les entreprises familiales. Un investisseur privé basé à

Milan, qui lui a une préférence pour les entreprises familiales, témoigne : « Les entreprises familiales sont stables et ont leur propre manière de gérer leur capital, la croissance de leurs investissements et leurs profits. Elles tiennent à une confidentialité

de l’information et leurs bilans ne dévoileront jamais tous leurs actifs car ils privilégient la discrétion ».

Les tendances semblent être encourageantes, avec un intérêt futur pour ce type d’investissement. Sur trois personnes interrogées, qui avaient investi dans des entreprises familiales, toutes étaient déjà très optimistes quant à leurs investissements.

Un autre investisseur privé milanais exprime sa préférence pour la relation personnelle que les entreprises familiales apportent à un partenariat d’investissement : « Les investissements dans les entreprises familiales ont tendance à croître, les membres de la famille font de leur mieux pour faire prospérer l’entreprise, étant donné les pressions qui pèsent sur eux quant au paiement de la dette, au versement des dividendes et à l’héritage. En tant que bailleur de fonds, je connais le propriétaire et le décideur des entreprises dans lesquelles j’investis et je suis satisfait de mes investissements car les entreprises familiales cherchent à apporter une touche personnelle à l’opération ».

Un autre investisseur privé, qui n’était pas conscient que l’entreprise familiale pouvait être une option de placement, reflète ce sentiment favorable : « Ma confiance a été confortée quand j’ai appris qu’il y avait plus d’investisseurs dans les entreprises familiales que ce que je pensais et ma décision a été confirmée quand j’ai réalisé qu’ils n’investissaient pas sans réfléchir ».

En revanche, les entreprises familiales en Italie semblent avoir plus d’expérience avec les investisseurs privés, avec trois cinquième d’entre elles qui ont déjà obtenu des investissements directs de la part d’investisseurs privés, qui ont toutes des expériences positives. Le Directeur Général d’un fabricant mondial d’électroménager pour la cuisine déclare que leur compatibilité a été un facteur clé du succès de l’investissement. « Globalement, l’ensemble de l’expérience a été positive car ils ont un mode de fonctionnement semblable et une approche du risque similaire», dit-il.

Les entreprises familiales au Japon accordent une grande importance à la rétention du contrôle familial et à la préservation de l’entreprise et de ses traditions pour la prochaine génération. La plupart des entreprises familiales interrogées étaient dirigées par un PDG membre de la famille, 60% étaient contrôlées par la famille à 100%, et les autres sociétés étaient détenues par la famille à plus de 50%.

Un élément spécifique de l’entreprise familiale japonaise est son exceptionnelle longévité : deux des entreprises interrogées étaient gérées par les quatorzième et dix-septième générations. En dépit de cette passion pour la famille de garder le contrôle, seulement deux personnes interrogées ont estimé que les émotions et les sentiments affectaient la prise de décision et toutes les entreprises qui avaient déjà reçu des investissements extérieurs ont indiqué que l’expérience avait été positive.

Un des facteurs qui rend les investisseurs extérieurs attractifs est l’éventualité d’un apport d’expérience et d’expertise. Un Directeur Général d’une entreprise de courtage de Tokyo témoigne : « Nous avions l’intention d’acquérir des participations majoritaires sur les marchés étrangers pour avoir un accès facilité et de l’expérience dans de nouveaux domaines d’activité. Nous avons décidé de mobiliser des capitaux et d’offrir des parts en retour. De ce fait, nous avons réussi à attirer les investisseurs intelligents qui encouragent l’entrepreneuriat ».

Le sentiment est réciproque. Les investisseurs privés japonais sont prêts à investir dans des entreprises familiales, bien que les investisseurs privés japonais typiques n’aient pas assez de liquidités pour investir, car ils ont tendance à posséder des biens immobiliers et/ou des parts dans des entreprises non

cotées. Notre enquête montre que la moitié des investisseurs privés japonais interrogés préfère investir dans des entreprises familiales. Un investisseur privé explique que la capacité de transmettre l’expertise à l’entreprise est un facteur clé d’attractivité. « Les entreprises familiales peuvent avoir plus de succès, si elles reçoivent des conseils d’experts et des conseils pratiques », dit-il.

Dans certains cas, les investissements dans les entreprises familiales sont basés sur des conditions particulières concernant la participation de l’investisseur. « Faire des affaires avec une entreprise familiale ne me dérange pas tant que j’ai la liberté d’exprimer mes opinions », ajoute un autre investisseur privé. Cela pourrait s’avérer un problème pour certaines entreprises familiales : deux des cinq personnes interrogées ont exprimé qu’elles voudraient que les investisseurs restent totalement passifs.

Italie Japon

Les entreprises familiales sont une ressource très importante dans le système entrepreneurial italien. Elles sont ouvertes à la croissance et elles jouent un rôle stratégique dans le développement économique du pays. Les investisseurs privés mettent à disposition leur savoir-faire, les réseaux relationnels et les ressources financières qui représentent un complément nécessaire au développement des entreprises familiales. La mise en relation de ces deux acteurs sera génératrice d’opportunités très attractives.

GIANLUCA GEMINIANI ASSOCIÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS,

KPMG EN ITALIE

Avec le redressement de l’économie japonaise, les entreprises familiales se développent rapidement, créant ainsi de nombreuses opportunités pour les investisseurs. Au Japon, les entreprises familiales sont différentes de leurs homologues occidentales, certaines faisant partie des plus vieilles entreprises familiales du monde et étant attachées à la pérennité de l’entreprise pour les générations futures. Les investisseurs privés peuvent être de bons partenaires pour les entreprises familiales, dans la mesure où elles reconnaissent la valeur de leur savoir-faire et expérience. Aussi les investisseurs privés doivent tenir compte de la nature « très privée » de ce type d’entreprise.

TAKESHI KURATA ASSOCIÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS,

KPMG AU JAPON

Page 43: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

82 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 83

Au Royaume-Uni, les entreprises familiales se montrent prudentes envers les investisseurs privés. Seulement 33% ont déjà ouvert leur capital à un investisseur extérieur. La plus grande crainte est une potentielle perte d’indépendance. Plus de la moitié des répondants indique qu’ils sont à la recherche de financement et plus de la moitié affirme que le climat actuel influence leur capacité à obtenir les financements nécessaires par les banques. Cependant, leur crainte d’une perte de contrôle et celle d’une trop forte exigence font que le capital-investissement et le capital-risque apparaissent comme des alternatives plus attrayantes que les prêts bancaires. Mais, ces sources de financements sont souvent considérées comme un dernier recours.

Le Directeur Général d’une brasserie basée à Londres explique : « Une fois que les actions sont émises, il y a des chances que les actionnaires réclament constamment des retours. Nous avons connu un cas de la sorte. Nous nous sommes donc depuis abstenus de nous impliquer avec des investisseurs extérieurs. Par ailleurs, une fois que les actions sont émises, les obligations en termes de reporting sont nécessaires et ne peuvent pas être négligées ».

Cependant, un seul des dix investisseurs privés interrogés n’a pas d’expérience avec les entreprises familiales. Les autres indiquent avoir une bonne connaissance des problèmes que les entreprises familiales peuvent rencontrer au quotidien ainsi que les avantages d’y investir.

Un investisseur privé, le Directeur d’un service de Cloud d’une entreprise au Royaume-Uni déclare : « Je suis en faveur des entreprises familiales car elles sont créatives, elles ont survécu aux aléas économiques de la dernière

décennie et elles représentent toujours d’importantes forces au sein des différentes industries ».

Sept des dix investisseurs interrogés préfèrent un nombre d’investissements plus réduit mais un volume d’investissement plus important tandis que neuf de ces dix investisseurs affirment qu’ils n’exerceront pas une pression trop forte pour sortir, car ils se déclarent comme étant des investisseurs patients. Cependant, 100% d’entre eux indiquent qu’ils désirent exprimer régulièrement leur point de vue sur la gestion de l’entreprise et qu’ils aimeraient y être impliqués personnellement.

Les entreprises familiales explorent de plus en plus les sources de financement alternatives au prêt bancaire et sont attirées par des personnes qui leur prêteraient de l’argent et partageraient leur vision à long terme. C’est un domaine où il pourrait y avoir des bénéfices mutuels évidents.

Au Moyen-Orient, les entreprises familiales ont certainement une attirance pour l’investissement. Les fondamentaux sont en place pour faire se rencontrer

les entreprises familiales avec les investisseurs privés. Les quatre cinquième des personnes

interrogées cherchent des financements extérieurs, tandis que trois sur cinq ont déjà offert des parts de leur entreprise à des investisseurs externes.

Cependant, peu de répondants ont obtenu des financements d’investisseurs privés,

malgré la connaissance des avantages qu’ils peuvent apporter, y compris la connaissance du

secteur et la compatibilité financière.

« Les investisseurs privés sont fiables et facilement accessibles par rapport aux autres sources de financement. Nous pourrions améliorer nos compétences managériales grâce à leur expertise », explique le Directeur Financier d’une entreprise familiale basée aux Émirats arabes unis.

Le Directeur Financier d’une entreprise en Arabie saoudite confirme : « L’expertise externe peut être très bénéfique pour notre organisation et nous pouvons développer des idées nouvelles avec une expertise externe ».

Le plus grand défi pour les entreprises familiales dans la région est la question épineuse de l’ingérence de la direction. Tous les personnes interrogées ont estimé que les investisseurs privés seraient fortement impliqués dans les décisions de management.

« Il y a une forte chance d’interférence avec la direction. C’est la principale barrière qui nous empêche d’obtenir des investissements de ce type d’investisseurs », a déclaré le Directeur Financier d’une société libanaise.

Les investisseurs privés dans la région qui ont investi ont eu des expériences positives et sont tous intéressés, à des degrés divers, par des investissements futurs dans des entreprises familiales. Cependant, toutes les personnes interrogées affirment qu’elles exprimeraient régulièrement leurs points de vue à la direction. Fondamentalement, cependant, les investisseurs privés voient ceci comme du conseil plutôt que de l’ingérence.

Moyen-Orient Royaume-Uni

Traditionnellement, les entreprises familiales britanniques ont été prudentes en ce qui concerne les financements externes, préférant le maintien d’un actionnariat exclusivement familial. Cependant, beaucoup d’entreprises familiales explorent maintenant des alternatives au financement bancaire pour leur croissance. Travailler avec d’autres entreprises familiales ou des investisseurs privés pourrait être une option attractive. Cela vaut certainement la peine d’étudier les propositions offertes par ces fournisseurs de capitaux ou de dettes, puisque les avantages financiers et non financiers pourraient être significatifs.

GARY DEANS ASSOCIÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS,

KPMG AU ROYAUME-UNI

Au Moyen-Orient, le financement des entreprises familiales par des investisseurs privés n’est pas fréquent. L’idée que les investisseurs privés puissent intervenir dans les décisions de management et dans la gestion quotidienne de l’entreprise familiale en est la principale cause. Cependant, les entreprises familiales cherchent des financements extérieurs. En se mettant en relation avec les investisseurs privés, les entreprises familiales peuvent non seulement accéder à des financements mais aussi bénéficier des ressources et des expériences des investisseurs privés. Cette synergie permettra aux entreprises familiales de se développer et de passer au niveau supérieur.

HARISH GOPINATH ASSOCIÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS, KPMG AU MOYEN-ORIENT ET EN ASIE DU SUD

« Je tiens à être au courant des mouvements des entreprises, de sorte que je puisse aider si possible », a déclaré un investisseur privé. « Cependant, je serais patient et voudrais laisser les dirigeants prendre leurs décisions sans interruption, en supposant qu’ils aient plus d’expérience ».

Si les entreprises familiales et les investisseurs privés peuvent s’entendre sur le niveau d’engagement dans le cadre du plan d’investissement, alors il n’y a aucune raison pour que les deux parties ne puissent pas s’entendre sur un partenariat mutuellement bénéfique.

Page 44: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

84 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

Les investisseurs privés en Russie ont une attitude réservée en ce qui concerne les investissements dans des entreprises familiales. Deux sur cinq préféraient investir

dans des entreprises familiales, tandis qu’un autre ciblait spécifiquement les entreprises non-familiales,

et deux autres n’avaient pas de préférence.

Le fait que l’entreprise représente un grand enjeu pour les membres de la famille est attractif pour les investisseurs, selon un investisseur privé

russe : « J’aime les entreprises familiales car elles sont bien gérées et organisées. La façon dont les

membres de la famille sont placés stratégiquement dans les différents départements est un bon éclairage, tout est bien géré et très rigoureux car les membres ont leur propre part sur les bénéfices en fonction des performances de l’entreprise ». De façon encourageante, quatre des cinq investisseurs privés russes expriment un intérêt réel à investir dans des entreprises familiales, deux d’entre eux sont même très intéressés.

Les entreprises familiales ont, en général, une bonne image des investisseurs privés. Trois sur cinq ont reçu des financements directement d’investisseurs externes et quatre sur cinq ont déjà offert des parts à un investisseur externe. Un Directeur Financier à Moscou dit : « Nous obtenons des financements d’investisseurs privés, car nous avons déjà une relation. Nous avons développé notre modèle de supply chain sur un marché de plus en plus concurrentiel, ce qui a demandé des investissements substantiels. Les investisseurs privés ont fait confiance à notre entreprise ».

Cependant, un responsable d’une société de développement basée à Moscou pense que ce type de partenariat représente un challenge : « Le financement des investisseurs privés n’est pas facile. La disponibilité est limitée. Il est difficile de trouver le bon partenaire qui satisfasse vos besoins d’investissement ».

Malgré un certain optimisme, toutes les entreprises familiales n’ont pas encore l’ouverture d’esprit suffisante pour impliquer des investisseurs privés. Deux sur cinq indiquent qu’elles préféreraient des investisseurs extérieurs complètement passifs.

Russie

Les entreprises familiales en Russie et en CEI (Communauté des États indépendants ou CIS) sont en pleine transformation. La première génération de propriétaires commence à réfléchir aux différentes options : vendre l’entreprise, assurer la transmission à la prochaine génération ou d’autres alternatives. Ces jeunes entreprises sont confrontées à certains enjeux spécifiques aux entreprises familiales, qui sont les mêmes rencontrés par les propriétaires de troisième génération ou plus dans d’autres pays. Les entreprises familiales et les investisseurs privés sont devenus des acteurs économiques de plus en plus importants, reconnu par les institutions financières et les autres parties prenantes du marché. Ce développement pourrait créer certains défis, mais ils seront facilement surmontés par des opportunités induites.

VICTOR AKULIAN ASSOCIÉ, RESPONSABLE DE FAMILY BUSINESS,

KPMG EN RUSSIE ET EN CEI

Page 45: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

86 | Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire – Les investisseurs privés, clé de leur croissance ? | 87

Ces sondages incluent une combinaison de questions quantitatives et qualitatives. Tous les entretiens ont été menés par téléphone et sur rendez-vous. Les résultats ont été récoltés et analysés par Mergermarket. Toutes les réponses sont anonymes et présentées dans leur intégralité.

Les investisseurs privés ont été définis comme des particuliers possédant plus de 10 millions de dollars d’actifs liquides ou d’actifs potentiels à la vente. Ils ont des parcours divers, certains sont des entrepreneurs ayant réussi, d’autres possèdent des parts dans une entreprise familiale, certains ont amassé leur fortune tout au long de leur carrière, d’autres en ont hérité.

Les entreprises familiales interrogées se répartissent en trois groupes en fonction de leur chiffre d’affaires : entre 20 et 50 millions de dollars, entre 50 et 200 millions de dollars et plus de 200 millions de dollars.

La typologie de la gestion familiale est diverse : 61% sont des entreprises gérées par la deuxième ou troisième génération, 16% par la quatrième génération, 12% par la cinquième ou sixième génération et 11% par la première.

Les personnes sondées pour les entreprises familiales occupent principalement des postes de direction au sein de l’entreprise : Directeur Général, Directeur Financier, Directeur des Opérations ou encore Directeur Stratégique. 42% sont des membres de la famille, 58% des cadres dirigeants extérieurs à la famille.

Pour notre étude, les marchés émergents englobent les marchés émergents et les marchés frontières définis par la MSCI. Cela couvre l’Argentine, le Brésil, la Chine, l’Égypte, l’Inde, le Liban, le Mexique, la Pologne, l’Arabie saoudite, l’Afrique du sud, la Corée du sud, la Russie, Taiwan et les Émirats arabes unis.

L’ Amérique du Nord couvre le Canada et les États-Unis.

Les marchés développés d’Europe et d’Asie-Pacifique couvrent l’Australie, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, Singapour, l’Espagne, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni.

Lorsque de fortes variations régionales ou démographiques existent, ces résultats sont présentés. Lorsque les variations au sein de ces différents sous-groupes sont limitées, elles n’ont pas été détaillées dans l’étude.

Méthodologie

Comité consultatifAu cours du premier trimestre 2014, les Associés KPMG de 15 pays ont réalisé 40 entretiens personnels avec des entreprises familiales ou des investisseurs privés (clients de KPMG). Les résultats de ces entretiens ont été analysés par un Comité consultatif composé d’experts issus de KPMG, d’associations d’entreprises familiales et de grandes universités, qui ont identifié les thèmes à approfondir par le biais de sondages téléphoniques et de recherches académiques.

Conception d’étudeDeux sondages ont été menés sur les thèmes retenus par le Comité consultatif, auprès de 125 investisseurs privés d’une part, et de 125 entreprises familiales, d’autre part. Les personnes interrogées ont été sélectionnées dans 29 pays, qui représentent 82,4% du PIB mondial.

Europe-Moyen Orient-Afrique

Asie-Pacifique Amériques Investisseurs privés

KPMG Gary Deans Bill Noye Beverly Johnson Kay Kloepping

Associations Albert Jan Thomassen

(European Family Business)

Robin Buckham (Family Business

Australia)

Olivier de Richoufftz

(Business Families Foundation)

Équipe académique

Dirigée par Professeur Benoît Leleux (IMD Business School)

Prof. Jonathan Levie (Université de Strathclyde)

Prof. Martin Kupp (ESCP and ESMT)

Prof. Chris Graves (Université d’Adélaïde)

Prof. Julian Lange (Babson College)

Prof. Sophie Manigart (Vlerick Business School)

% du PIB mondial

Pays Répondants par pays

52,2% Australie, Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Royaume-Uni, États-Unis

10 entreprises familiales, 10 investisseurs privés

21,0% Brésil, Italie, Japon, Moyen-Orient (Égypte, Arabie saoudite, Liban, Émirats arabes unis), Russie, Espagne,

Afrique du sud

5 entreprises familiales, 5 investisseurs privés

9,2% Argentine, Mexique, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pologne, Suède, Taïwan, Singapour,

Corée du sud, Suisse

1 entreprise familiale, 1 investisseur privé

Page 46: KPMG - Financement des entreprises familiales de taille intermédiaire : les investisseurs privés, clé de leur croissance ?

www.kpmg.com

Les informations contenues dans ce document sont d’ordre général et ne sont pas destinées à traiter les particularités d’une personne ou d’une entité. Bien que nous fassions tout notre possible pour fournir des informations exactes et appropriées, nous ne pouvons garantir que ces informations seront toujours exactes à une date ultérieure. Elles ne peuvent ni ne doivent servir de support à des décisions sans validation par les professionnels ad hoc. KPMG S.A. est une société anonyme d’expertise comptable et de commissariat aux comptes à directoire et conseil de surveillance au capital social de 5 497 100 euros. 775 726 417 RCS Nanterre. Siège social : Immeuble Le Palatin, 3 cours du Triangle, 92939 Paris La Défense Cedex. KPMG S.A. est membre du réseau KPMG constitué de cabinets indépendants adhérents de KPMG International Cooperative (« KPMG International »), une entité de droit suisse. KPMG International ne propose pas de services aux clients. Aucun cabinet membre n’a le droit d’engager KPMG International ou les autres cabinets membres vis-à-vis des tiers. KPMG International n’a le droit d’engager aucun cabinet membre.

© 2014 KPMG S.A., société anonyme d’expertise comptable et de commissariat aux comptes, membre français du réseau KPMG constitué de cabinets indépendants adhérents de KPMG International Cooperative, une entité de droit suisse. Tous droits réservés. Le nom KPMG, le logo et « cutting through complexity » sont des marques déposées ou des marques de KPMG International.Imprimé en France.

Réalisation Create Graphics | CRT013710 – Référence : Étude FEF - Code : 1647

Contactez-nous

Dennis FortnumGlobal Head of KPMG EnterpriseT : +1 416 228 7232 E : [email protected]

Christophe BernardGlobal Head of KPMG Family BusinessT : +33 1 55 68 90 20 E : [email protected]

COMITÉ DE PILOTAGE MONDIAL “FAMILY BUSINESS”

Bill NoyeHead of Family Business, KPMG in AustraliaT : +61 7 3233 3253 E : [email protected]

Beverly JohnsonHead of Family Business, KPMG in CanadaT : +1 306 934 6223 E : [email protected]

Christoph KneipHead of Family Business, KPMG in GermanyT : +49 211 475 7345 E : [email protected]

Scot GuempelHead of Closely Held Business & Owner Network, KPMG in USAT : +1 973 912 6208 E : [email protected]

Gary DeansHead of Family Business, KPMG in the UKT : +44 141 3005811 E : [email protected]

VOS CONTACTS KPMG EN FRANCE

Jacky LintignatDirecteur GénéralT : +33 1 55 68 90 36 E : [email protected]

Région NordBertrand BoulangéT : +33 3 20 20 66 29 E : [email protected]

Région EstDenis TrautmannT : +33 3 88 18 23 18 E : [email protected]

Région OuestPhilippe GuilletT : +33 2 28 24 10 10 E : [email protected]

Région Rhône-Alpes Auvergne Bourgogne Franche-ComtéGeorges BassonT : +33 4 77 49 38 70 E : [email protected]

Région Paris et CentreJoëlle TubianaT : +33 1 55 68 21 60 E : [email protected]

Région Sud-OuestAlain BerthoudT : +33 5 65 77 21 60 E : [email protected]

Région NormandieDany SebireT : +33 2 14 37 55 00 E : [email protected]

Région Sud-EstDominique DazzaT : +33 4 93 65 44 00 E : [email protected]

Soutenir la croissance des entreprises familiales

Les équipes de KPMG spécialisées dans l’accompagnement des entreprises familiales mettent leur expérience et leur savoir-faire au service de chacun de leur client, de l’artisan à la multinationale. Notre réseau international nous permet d’intervenir et de mobiliser des ressources expérimentées partout dans le monde. Nous travaillons et échangeons avec des experts de l’entreprise familiale pour partager les bonnes pratiques, les meilleurs outils et apporter les solutions pragmatiques et créatives les plus adaptées pour accompagner les entreprises familiales dans leur croissance.