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+ + + ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC SÉBASTIEN LECORNU Val de Saône Klaus-Dieter Borchardt Retour sur un chantier d’exception qui touche à sa fin et amorce une nouvelle ère pour GRTgaz Le directeur du marché intérieur de l’énergie de la Commission européenne, s’exprime sur la place du gaz dans le mix énergétique européen Secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire La revue #1 Juillet 2018

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ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC SÉBASTIEN LECORNU

Val de SaôneKlaus-DieterBorchardt

Retour sur un chantierd’exception qui touche à sa fin

et amorce une nouvelle ère pour GRTgaz

Le directeur du marché intérieur de l’énergie de la Commission européenne, s’exprime sur la place du gaz dans le mix énergétique européen

Secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition

écologique et solidaire

La revue#1Juillet 2018

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

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la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

Zoom sur les temps forts de l’actualité de GRTgaz et du secteur

de l’énergie

Dans les coulissesde Val de Saône, un grand chantier

au cœur de la métamorphosedu système gazier français

Rencontres avec des collaborateurset des acteurs externes, qui nous parlent des grandes transformations du secteur

À la découverte des innovations qui font du gaz, l’énergie du futur

C’estdans l’air

En immersion

En relation

C’est déjàdemain

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Juillet 2018

OURS / soGaz La revue est une publication de GRTgaz. Siège social : 6 rue Raoul Norling, 92270 Bois-Colombes Membre de Communication et Entreprise et de l’AFCI - Reproduction, même partielle, interdite, sauf accord préalable de la rédaction - Directeur de la publication : Pierre Astruc - Directeur de la rédaction : Christophe Feuillet - Coordination éditoriale GRTgaz : Véronique Volat - Membres du comité éditorial : Christophe Feuillet – Jérôme Valdivia – Véronique Volat - Les membres de la NewsRoom - Conception éditoriale et graphique, réalisation : Éditions stratégiques - www.editions-strategiques.com - Crédit photos : Photothèque GRTgaz : Philippe Dureuil – Cédric Helsly – Éric Avenel – Hubert Mouillade – Romain Ufarte – Franck Dunouau – Anne Milloux – Agence Com’Air – Shutterstock – Frédéric Dugit/Le Parisien/MaxPPP - Illustrations : Titwane – Olivier Juanati

Crédits / Imprimé sur du papier certifié FSC issu de forêts gérées dura-blement par l’Imprime-rie Solidaire, première imprimerie industrielle adaptée.

sommaire

Photo de couverture : clamp pour assemblage et soudure des tubes (cf. En immersion page 20).

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

#1Klaus-Dieter Borchardtdirecteur du marché intérieur de l’énergie de la Commission européenne_

Rémy Champavèrechargé de projets_

Farid Boumahroukresponsable département Intégrité Centre Atlantique _

Éric Courtalon directeur de RICE

@ecourtalon_

Pascal Bourguignon Pitetdirecteur adjoint de la direction des Opérations

@PascalBrgpt_

Caroline de Larminat chef de projet en charge du tronçon sud de Val de Saône_

Geoffrey Franchi géomaticien_

Aymeric Guilbaud responsable de station d’Auvers-Le-Hamon_

Florence Boyerresponsable Pôle Grands Comptes_

Bruno Debordresponsable de département Prévention et maîtrise des risques Centre Atlantique_

Nadine Duquenoyingénieur Chargé d’affaires intégrité_

Sandrine Bazinchargée de communication projet Val de Saône, _Merci à tous

les contributeurs

#1Juillet 2018

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

#1Bruno Macchabée directeur de projets_

Suzon Moussetchef de projet Ingénierie

@MoussetS_

Chrystel Machuresponsable Grands comptes_

Robert Muhlkedirecteur de projet « Algues 4 biométhane »

@RMuhlke_

Laurent Hubert directeur du projet Changement de gaz chez GRDF_

Rodolphe Libosvar directeur du projet Val de Saône_

David Toschinidirecteur de projet_

Bruno Vandecasteledirecteur des Achats de Cristal Union_

Philippe Madiecdirecteur de la Stratégie_

Julien Nozahicchargé de projets_

Sébastien LecornuSecrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire_

François Martinchef de projet GNV

@Francois_Mart1_

Vincent Rousseau directeur de projet Mobilité

@rousseauvince_

Contributeur GRTgazContributeur externe

Et aussi• Sébastien Bourgeois, responsable

d’équipe Gestion des données• Brigitte Charlin-Boquet chargée

de mission - Communication• Marc Develey, expert Réseau• Karine Hyvernat, adjointe au délégué

territorial, Rhône Méditerrannée• Christophe Poillion, directeur

aux Affaires européennes• Karine Sosna, responsable d’équipe

Système d’information technique

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

LA TRANSITION

Édito

ÉNERGÉTIQUE EST EN MARCHE ET LES GAZ RENOUVELABLES ONT UN RÔLE MAJEUR À JOUER POUR ASSURER SA RÉUSSITE. Une légitimité qui repose à la fois sur leur capacité à s’inscrire au cœur de l’économie circulaire et le bénéfice de disposer d’un outil industriel moderne, puissant et flexible à travers plus de 230 000 km de réseaux et d’énormes capacités de stockage dans l’Hexagone. Cette nouvelle génération de gaz, à commencer par le biométhane, présente en effet l’avantage de revitaliser nos territoires en créant de l’emploi local non délocalisable ou en fournissant des compléments de revenus à nos agriculteurs. Utilisé sous forme de carburant (GNV et bioGNV), le gaz permet de lutter efficacement contre la pollution atmosphérique aux côtés du véhicule électrique. Il devient ainsi progressivement une solution d’avenir pour le transport de personnes ou de marchandise. En s’inscrivant dans une transformation à la fois environnementale et sociétale, les gaz renouvelables contribuent plus largement à la transition écologique des territoires.

C’est parce qu’il y a beaucoup à dire sur notre avenir énergétique que nous avons créé La revue soGaz dont voici le 1er numéro. Nous souhaitons à travers cette revue sortir des préjugés et vous offrir la possibilité de redécouvrir une énergie, le gaz, au moment où notre pays élabore une Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour les 10 ans à venir. Avec soGaz, nous espérons simplement contribuer à ouvrir de nouvelles perspectives, convaincus qu’il est possible de connecter (toutes) les énergies d’avenir. Bonne lecture !

THIERRY TROUVÉDirecteur général de GRTgaz

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

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Arrêt sur Image

Conversion

Culture Sécurité

Interview

Brèves

Jupiter 1000Biométhane

Sébastien LecornuSecrétaire d’État auprèsdu ministre d’État, ministrede la Transition écologiqueet solidaire

Consultation PPECoût du raccordementBiodiversitéMarchés gaziers

Les Hauts-de-Franceà l’heure du gaz H

On continue !

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de terre cette année le 1er démonstrateur industriel français de Power to Gas. Lancé officiellement en 2015 lors de la COP 21 et piloté par GRTgaz, Jupiter 1000 a pour vocation de transformer la surproduction d’électricité renouvelable en hydrogène vert et en méthane de synthèse pour pouvoir la stocker. À travers cette installation innovante, GRTgaz et ses partenaires veulent faire émerger une nouvelle filière française industrielle de production de gaz renouvelable. Ils offrent ainsi une solution durable pour stocker et valoriser les excédents d’électricité renouvelable

produite par les éoliennes autour du Grand Port Maritime de Marseille. L’enjeu est de taille : cette production auparavant « perdue » sera transformée en gaz, qui sera injecté dans le réseau de transport de gaz. À terme, cette installation pilote de 1 MWe permettra de produire jusqu’à 200 m³/h d’hydrogène et 25 Nm³/h de méthane.

Power to Gas :GRTgaz démontre son expertise

Jupiter 1000

Les travaux se poursuivent à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) pour faire sortir

C’est dans l’air

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dans le réseau de GRTgaz, comme le site de production de biométhane de Châteaulin dans le Finistère, dernier site raccordé cette année. Il produit 23 GWh/an de biométhane, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 102 bus au gaz ou de 2 250 logements chauffés au gaz. Outre Chagny en Saône-et-Loire, première unité raccordée à GRTgaz, deux autres sites de biométhane ont été mis en service à Noyen-sur-Seine (Seine-et-Marne) et Les Essarts-en-Bocage (Vendée) fin 2017. Un autre site d’origine agricole a également été mis en service fin février 2018 à Étréville (Eure). Ils permettent d’injecter un total de près de 140 GWh/an de gaz renouvelable, soit la consommation de 11 300 logements ou de 615 bus au gaz. En 2018, GRTgaz prévoit de procéder à 2 à 3 nouveaux raccordements.

Biométhane :on est sur la bonne voie !

57 sites injectent déjà leur productiondans les réseauxhexagonaux et cinq d’entre eux sontdirectement connectésà GRTgaz

Les opérateurs de réseaux estiment qu’il est possible d’atteindre 30 % de gaz renouvelable dans la consommation française de gaz en 2030. Une ambition accessible grâce au biométhane : 57 sites injectent déjà leur production dans les réseaux hexagonaux dont 5

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C’est dans l’air

auxquelles s’ajoutent des distilleries et des unités de déshydratation de pulpes de betterave ou de luzernes. Tereos, Cristal Union (cf. ci-contre) et SüdZucker (Saint Louis Sucre) possèdent la plupart de ces sites dont certaines des chaudières, alimentées au fioul ou au charbon, passent au gaz. « Ces entreprises se convertissent au gaz pour des exigences économiques et environnementales, explique Florence Boyer, responsable du Pôle Grands Comptes de GRTgaz. Le gaz est une énergie peu polluante qui permet aux industriels de respecter la réglementation. En outre, c’est une énergie fiable offrant une continuité d’alimentation précieuse pour l’industrie sucrière ». Le renforcement du réseau de GRTgaz permet, par ailleurs, de répondre aux importants besoins en gaz des sucreries, qui fonctionnent sans relâche durant la campagne sucrière (septembre à février). Une fois les démarches administratives et les travaux de raccordement achevés, le changement de chaudière doit être effectué entre février et août, entre deux saisons de transformation de betteraves. « À la demande des clients, nos équipes conseillent aussi les industriels dans le choix de chaudières performantes », ajoute Chrystel Machu, responsable Grands Comptes de GRTgaz. Au final, les sucriers trouvent dans le gaz la promesse d’une énergie moins carbonée bénéficiant d’un prix compétitif et d’une grande facilité d’approvisionnement.

Les sucreriesse convertissent au gaz

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La France est un terroir sucrier historique. L’Hexagone compte vingt-six sucreries betteravières,

Une première année sans fioul ni charbon pour la production de vapeur“

Corbeille en Gatinais (Loiret) et Sainte-Émilie (Somme) sont nos derniers sites à abandonner le fioul au profit du gaz. Pour ces deux sites, GRTgaz a réalisé une canalisation d’environ 10 km pour nous raccorder, notamment à Corbeille qui est directement relié au réseau de GRTgaz. Sur ce site de Corbeille, nous avons remplacé une chaudière vapeur de 80 t/h et un sécheur de pulpes. À Sainte-Émilie, nous avons installé deux nouvelles chaudières de 90 t/h. Les investissements de ces sites, d’un montant total de 40 M€, sont menés avec un souci de rentabilité économique à long terme. Cette année, Cristal Union effectue sa première campagne sucrière sans plus aucune chaudière au charbon ou au fioul pour sa production de vapeur.

Bruno Vandecastele, directeur des Achats de Cristal Union

sucrier français (pour les sucres industriels), le groupe coopératif français rassemble 10 000 planteurs et emploie 2 000 collaborateurs sur 18 sites de production. Cristal Union produit 2,5 Mt de sucre par an, notamment vendu sous la marque Daddy.

1 erCRISTAL UNION

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

UNE MESURE DE L’ÉTAT EN FAVEUR DU BIOMÉTHANEConstruire

ensemblela future PPE

Coût de raccordement

Le 3 décembre 2017 a été publié au Journal officiel l’arrêté destiné à faciliter le développement des énergies renouvelables par la prise en charge de 40 % du coût de raccordement des installations de production de biogaz aux réseaux de distribution de gaz naturel. Jusqu’ici le coût était entièrement à la charge des producteurs. Cette mesure qui avait été annoncée en septembre dernier par Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, va permettre de développer le biométhane et contribuer à accélérer la part de gaz renouvelable en France en 2030. Un arrêté similaire est attendu pour les réseaux de transport courant 2018.

Entre le 19 mars et le 30 juin, particuliers, entreprises, associations ont pu prendre part au débat public sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) initié le 5 mars par la Commission nationale du débat public (CNDP). L’ensemble des Français était invité à s’exprimer sur la future PPE qui couvrira les périodes 2018-2023 et 2024-2028. L’État doit en effet réviser d’ici la fin de l’année cet outil de pilotage de la politique énergétique créé par la loi de la transition énergétique pour la croissance verte. Le public pouvait participer via une plateforme contributive ou visionner des ateliers de controverse (dont un sur la consommation du gaz). Par ce débat, la CNDP a souhaité donner la parole aux Français, mais aussi les informer sur la PPE et éclairer l’État, maître d’ouvrage de cette programmation. GRTgaz a publié en avril, un cahier d’acteur pour exposer son point de vue sur la future PPE.+ www.ppe.debatpublic.fr

Débat public

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C’est dans l’air

Agir aux côtés des agriculteurs

appygas, l’application qui simplifie la vie

Biodiversité

Dévoilée au salon européen « e-world » à Essen (Allemagne), appygas est une solution digitale unique développée par GRTgaz Deutschland. Cette application permet de visualiser en temps quasi-réel les informations clés des marchés gaziers de l’Europe de l’Ouest (Allemagne, Belgique, France, Espagne, Grande-Bretagne, Luxembourg et Pays-Bas). Il s’agit de la 1re solution de ce type proposée par un gestionnaire de réseau de transport de gaz en Europe. appygas fournit une multitude de données sur l’activité des places de marché, réseaux gaziers, sites de stockage et terminaux méthaniers pour faciliter les analyses stratégiques et les décisions commerciales des acteurs du secteur. Son ergonomie intuitive et la visualisation intelligente des informations facilitent la prise en main de cet outil résolument innovant.

Marchés gaziers

Parrain historique du Concours Général Agricole des Prairies Fleuries, GRTgaz a récompensé, lors du Salon International de l’Agriculture, le 1er mars à la porte de Versailles à Paris, Louis-David Berion. Cet éleveur du Doubs a été élu lauréat de la catégorie « Pâturage et Fauche en Plaine et Piémont ou Montagne » pour son travail sur un pâturage écologique où il élève 43 génisses. En tant que partenaire des agriculteurs, GRTgaz encourage les acteurs des territoires ruraux à préserver et améliorer la biodiversité des herbages naturels.

Lecornu

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

Sébastien

Quelles sont les grandes conclusions annoncées le 26 mars dernier et issues du groupe de travail méthanisation que vous avez mis en place ? Sébastien Lecornu : L’avenir du gaz sera vert ou ne sera pas. Pour accélérer le verdissement du gaz, j’ai réuni tous les acteurs de la filière, et aussi les agriculteurs et les élus, pour résoudre cette équation : comment passer la méthanisation en France à l’économie de masse et injecter 10 % de gaz dans notre réseau en 2030 ? Nous avons retenu trois axes prioritaires. Le premier, c’est de donner aux agriculteurs un

C’est dans l’airL’interview

Secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, accorde un entretien exclusif à soGaz La revue.

Lecornu

« les gestionnaires des réseaux gaziers ont un rôle à jouer pour faciliter le développement du biométhane »

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C’est dans l’air

complément de revenu : ce sont eux qui contrôlent le gros de la matière fermentescible et qui vont faire décoller la filière. Le deuxième axe, c’est la professionnalisation de la filière. Avec des chartes, des bonnes pratiques, des business plans plus professionnels, nous allons retrouver la confiance des banquiers pour que les projets soient financés et démarrent. On évitera aussi les mauvais projets qui ne marcheront jamais et qui valent à la filière quelques mauvais conflits locaux. Le troisième axe, c’est l’accélération des projets. Avec des simplifications administratives nous faisons tomber de 12 mois à 6 mois la procédure installation classée. L’objectif derrière est d’accélérer les projets et de faire baisser leurs coûts de montage et donc de production pour les Français. En même temps, nous développons une véritable filière française de la méthanisation. Alors que des freins existaient depuis des années, deux mois de dialogue et de travail de fond entre les principaux acteurs de la filière ont permis de proposer ces solutions disruptives qui nous remettent en avant.

Ce groupe de travail va-t-il être maintenu ? Comment comptez-vous vous assurer de la mise en œuvre de ces mesures ?S.L. : Après la concertation, place à l’exécution. Les quinze propositions(*) se déclinent en quelques articles de loi et des révisions de textes réglementaires. Elles seront toutes adoptées avant la fin de l’année. Par exemple, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Stéphane Travert, a proposé de mettre dans sa loi, suite aux états généraux de l’alimentation, les mesures sur le droit au raccordement et la sortie des digestats du statut du déchet. Elle est actuellement à l’examen du parlement. Le groupe de travail a débouché sur des travaux pour mettre à exécution les décisions et pour co-écrire les textes juridiques. La variété des acteurs du groupe est un véritable atout : pour avoir un retour d’expérience conforme à toutes les réalités de terrain, nous avons besoin de la vision et du vécu des fédérations professionnelles, des gestionnaires de réseau, des fournisseurs, des administrations, des associations, des agriculteurs… J’ai aussi confié à l’ADEME le pilotage d’une mission d’évaluation et nous aurons dans les prochaines semaines de premiers indicateurs de résultats.

En quoi le biométhane est une solution intéressante pour le pays ? Quelle place entendez-vous donner au gaz renouvelable en général dans la future PPE ?S.L. : Tout vient du Plan climat qu’a lancé Nicolas Hulot en juillet der-nier. Avec lui le Gouvernement a décidé de tourner le dos aux énergies fossiles d’ici 2050. La programmation pluriannuelle de l’énergie donnera la trajectoire ambitieuse des appels d’offres du ministère pour le biomé-thane sur les années à venir. Vous connaîtrez la première version, sou-mise à consultation, en juillet. Mais la trajectoire n’est crédible que parce que nous nous en donnons les moyens : c’est ce que je fais avec les groupes de travail du « plan de libération des énergies renouvelables ». J’ai commencé avec l’éolien et continue après la méthanisation avec le solaire. Cette montée en puissance des énergies renouvelables est extrêmement rapide : pour le seul gaz vert représentant 10 % d’incor-poration nous venons de nous donner les moyens d’éviter 12 millions

L’interview

Inauguration de la centrale Biogaz de Kastellin (29 - Finistère) de Vol-V

Biomasse, premier site de biométhane raccordé au réseau de transport

de GRTgaz en Bretagne.

« DEUX MOIS DE DIALOGUE ET DE TRAVAIL DE FOND ENTRE LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA FILIÈRE ONT PERMIS DE PROPOSER DES SOLUTIONS DISRUPTIVES POUR DÉVELOPPER LA MÉTHANISATION »

(*) http://bit.ly/GTmethanisation

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

de CO2 par an. Les perspectives pour notre pays sont nombreuses derrière ce plan de développement du biométhane : énergie propre, gestion durable des déchets, baisse des émissions de gaz à effet de serre, soutien à l’agriculture, création d’emplois durables…

Comment aider à l’installation d’unités de méthanisation ? Comment simplifier d’un point de vue réglementaire le déploiement de la filière ?S.L. : Avec 80 installations supplémentaires en 2017, la méthanisation connaît déjà un frémissement. Pour changer d’échelle nous facilitons le travail de ceux qui portent des projets. Il s’agit de procéder à une amélioration du logiciel réglementaire : passage au régime de l’enregistrement des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) pour gagner 6 mois pour chaque projet, création d’un guichet unique pour l’instruction des dossiers réglementaires, simplification de la réglementation « loi sur l’eau », création d’un « droit à l’injection »…

Comment les opérateurs de réseaux peuvent jouer un rôle dans la structuration de la filière ?S.L. : Nous avons affirmé une préférence pour l’injection de biogaz sur la cogénération. Mais le réseau de gaz passe parfois loin et le raccordement peut coûter cher et être complexe. Désormais 40 % des coûts de raccordement des installations de production de biogaz au réseau de distribution et de transport de gaz naturel seront pris en charge par le tarif d’accès aux réseaux. À 1,7 kilomètre du réseau, on ne paiera que le premier kilomètre de raccordement. Un arrêté sur la réfaction des coûts au réseau de transport sera publié très prochainement, la loi venant d’être modifiée dans ce sens.Nous avons créé un « droit à l’injection » dans les réseaux de gaz naturel dès lors que l’installation de méthanisation se situe à proximité d’un réseau existant pour éviter que des projets ne soient bloqués faute de capacités. En complément de ces mesures, les gestionnaires des

réseaux gaziers ont un rôle à jouer pour faciliter le développement de la filière de production de biométhane, en accompagnant les porteurs de projets dans les démarches de raccordement et en raccourcissant les délais de raccordement.Et pour ceux qui sont encore trop loin du réseau de gaz, nous avons créé un soutien au gaz porté et ouvert des tarifs de soutien à l’utilisation directement sur place du gaz, dans le tracteur ou le bus de la ville.

L’étude menée par l’ADEME, GRTgaz et GRDF et dévoilée en début d’année montre que l’on peut parvenir à un gaz d’origine 100 % d’origine renouvelable d’ici 2050 : qu’en pensez-vous ?S.L. : La production d’origine renouvelable démarre seulement mais frémit déjà, avec un doublement des quantités de biogaz injecté en 2017. Le Gouvernement prend l’engagement d’incorporer 10 % de gaz vert produit en France dans notre gaz d’ici 2030. C’était l’hypothèse de la loi de transition énergétique de 2015. Le gouvernement met aujourd’hui en place les mesures pour l’atteindre.L’étude que vous évoquez conforte le fait que cet objectif d’incorpo-ration ambitieux est techniquement atteignable. La programmation pluriannuelle de l’énergie définira la trajectoire exacte, en recherchant des équilibres où tout se tient. L’engagement d’incorporer 10 % de gaz vert représente un effort financier conséquent de l’État pour cette transition énergétique. J’attends l’engagement de l’ensemble des acteurs du gaz pour accompagner cet effort.

Croyez-vous au Power to Gas pour contribuer à la réussite de la Transition énergétique ?S.L. : Nous regardons attentivement le Power to Gas. Son potentiel est énorme et son avènement sera une révolution pour le gaz et l’électricité. Mais nous ne le voyons pas apparaître à grande échelle en France avant 2030. C’est pour cela qu’il n’a pas été traité dans notre groupe de travail.Au fur et à mesure de l’augmentation du taux d’énergies renouvelables dans le mix électrique, le Power to Gas, s’il fait ses preuves, pourrait devenir un vecteur de flexibilité incontournable du système électrique puisqu’il permettrait non seulement de valoriser les surplus, mais éga-lement de pallier les aléas météorologiques impactant la production renouvelable (plusieurs semaines sans vent ou sans soleil par exemple) en utilisant à nouveau le gaz pour produire de l’électricité.L’avantage des architectures Power to Gas tient à la synergie créée entre les réseaux d’électricité et de gaz, et dans les usages de l’hydro-gène et du méthane de synthèse.L’essor du Power to Gas dépend de notre taux d’énergies renouve-lables dans la production électrique. Pour l’heure la priorité est d’at-teindre l’objectif fixé par la loi de transition énergétique de 40 % à l’horizon 2030. En parallèle et pour préparer le développement et l’inté-gration des différentes briques technologiques de la technologie Power to Gas nous souhaitons la réalisation de démonstrateurs de taille suf-fisante. Il existe aujourd’hui deux démonstrateurs de Power to Gas en France et l’objectif est d’arriver à progressivement changer d’échelle à travers de nouveaux démonstrateurs. L’ensemble des acteurs du sys-tème énergétique ont encore besoin d’un cadre d’expérimentation à taille industrielle. De plus, des efforts de R&D restent également néces-saires sur les technologies d’électrolyse moins matures.

C’est dans l’airL’interview

« LE POTENTIEL DU POWER TO GAS EST ÉNORME ET SON AVÈNEMENT SERA UNE RÉVOLUTION POUR LE GAZ ET L’ÉLECTRICITÉ »

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la revue - soGaz - # 1

C’est dans l’air

La sécurité, c’est dans notre culture !

Démarche

ésireux de s’améliorer en matière de sécurité, GRTgaz a choisi, en 2011, de se faire accompagner par l’Institut pour une Culture de Sécurité Industrielle (ICSI). Après avoir analysé de nombreux questionnaires et conduit

ressentent au quotidien, avec des équipes de plus en plus impliquées, et une conscience collective qui émerge sur les principaux risques. L’environnement matériel et technique est également jugé satisfaisant : 94 % des répondants pensent que les collaborateurs ont les moyens matériels pour travailler en sécurité ! L’attitude pro-sécurité et le respect des règles sont également en progression. Ainsi, pour 84 % des répondants, les actions qui ont été menées permettent de bien maîtriser les risques les plus importants du métier. 86 % estiment que les collaborateurs ont une bonne connaissance des règles fondamentales de sécurité, et ils sont 91 % à considérer qu’ils ne font pas de compromis sur la sécurité dans le cadre de leur travail.

Une nouvelle feuille de routeDes points d’amélioration ont également été

identifiés par cette action. Une seconde démarche de progrès est donc lancée pour trois ans, avec la mise en place de huit chantiers inter-directions. La nouvelle feuille de route sécurité de GRTgaz sera ensuite déclinée au niveau national.

un grand nombre d’entretiens collectifs, jusqu’en 2013, l’ICSI a fourni un diagnostic de la culture sécurité de l’entreprise. Des actions ont alors été menées à divers niveaux de l’entreprise pendant trois ans. Cette première démarche a été suivie d’un deuxième diagnostic, en 2017, basé sur 2 500 questionnaires et une vingtaine d’entretiens de groupe, pour évaluer les progrès réalisés.

2017, premier bilan très positifLes résultats sont encourageants : pour 87 % des personnes interrogées, les pratiques et comportements sécurité ont progressé depuis le premier diagnostic. Les efforts se

Depuis 2011 et pour la deuxième fois une vaste démarche de consultation interne est en cours chez GRTgaz. Résolument participative, elle met à contribution toutes les Directions de l’entreprise. Son objectif ? Améliorer la culture et les pratiques, afin de garantir un environnement de travail propice à une sécurité optimale.

DChantier n° 1 « Vigilance partagée »w Objectif : encourager une approche plus participative de la sécurité

Chantier n° 2 « REX »w Objectif : progresser dans l’analyse et le traitement des retours d’expériences

1 DÉMARCHE, 8 CHANTIERS

Chantier n° 3 « Ancragedes actions phares »w Objectif : renforcer l’impact des actions symboliques, comme le Challenge Sécurité Partagée, les Règles d’Or ou encore le CPP gaz (Carnet de Prescription du Personnel)

Chantier n° 4« Analyse des risques »w Objectif : développer les analyses préalables des risques et la prise en compte des facteurs organisationnels et humains

Chantier n° 5 « Fluidification chantiers »w Objectif : encourager une approche plus transversale de la sécurité entre les Directions

Chantier n° 6 « Reconnaissance »w Objectif : valoriser les performances collectives et individuelles

Chantier n° 7 « Sous-traitants »w Objectif : renforcer l’accompagnement des prestataires dans la prévention et la gestion des risques

Chantier n° 8« Travaux non programmés »w Objectif : professionnaliser la capacité de réaction des équipes face aux imprévus

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

« La sécurité a toujours été notre cheval de bataille. Nous avons récemment organisé une formation pour sensibiliser les superviseurs de chantiers aux risques d’intervention sur les canalisations de gaz. En tant que pilote du chantier “Fluidification des chantiers”, mon rôle est de renforcer une démarche inter-directions. Nous avons déterminé trois axes de travail : gouvernance, communication et partage d’informations. La clé de la réussite ? Bien anticiper ! Tout est dans la préparation : un projet bien préparé élimine les nombreuses problématiques techniques qui peuvent arriver par la suite. J’espère que ce chantier fera émerger des solutions simples à mettre en œuvre, au plus près des besoins de nos intervenants. »

David Toschini, directeur de projet, GRTgaz, pilote du chantier « Fluidification des chantiers »

« J’attends qu’on progresse encore dans nos pratiques, et que la sécurité soit encore plus dans nos gènes comme dans nos gestes quotidiens. J’aimerais que les actions de notre feuille de route touchent le quotidien des agents. Notre démarche sécurité doit répondre à des problématiques vécues tous les jours par nos collaborateurs et prestataires. »

« Pilote du chantier “Reconnaissance”, mon rôle est de porter les actions remontées par les équipes et la direction. J’échange également avec les pilotes des autres directions pour que nous définissions ensemble des actions concrètes. En effet, le diagnostic ICSI met en évidence une marge de progression en matière de valorisation des performances collectives et individuelles. La reconnaissance a progressé, mais elle reste perfectible. C’est pourquoi nous souhaitons à travers ce chantier mettre en œuvre rapidement des actions concrètes afin de valoriser les performances de chacun, et développer une approche plus qualitative de la sécurité. »

Bruno Debord-Guiard, co-pilote de la démarche sécurité GRTgaz

Farid Boumahrouk, responsable département Intégrité Centre Atlantique, direction Technique GRTgaz, pilote du chantier « Reconnaissance »

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

C’est dans l’air

Les Hauts-de-Franceà l’heure du gaz H

Conversion

l y a quatre ans encore, les Pays-Bas étaient le troisième fournisseur de gaz pour la France grâce au gisement de Groningue découvert en 1959. Dans moins de vingt ans, ce champ gazier sera épuisé et d’ici-là son exploitation sera probablement stoppée, les secousses sismiques étant de plus en plus nombreuses aux abords du gisement. Remplacer cette source d’approvisionnement devient incontournable. Le gaz hollandais alimente 1,3 million de clients des Hauts-de-France ainsi que 93 industriels directement raccordés au réseau de transport. Mais un vaste chantier s’avère nécessaire avant de pouvoir substituer le gaz hollandais, un gaz de type B, par du gaz H (cf. encadré) qui alimente le reste de la France. Il s’agit, d’une part, de préparer les installations des clients à ce changement de gaz, et d’autre part, d’adapter le réseau afin d’acheminer le gaz H jusqu’aux consommateurs sur le réseau de distribution.

Une conversion sectorisée« L’importation de gaz B cessera en 2029, indique

Rémy Champavère, chargé du projet de conversion à la direction Système Gaz de GRTgaz. À cette date, tout le réseau “B” devra avoir été converti en “H”. Ce réseau a

En octobre prochain, les habitants de Doullens (Somme) et des communes avoisinantes, soit environ 6 000 clients au total, seront pour la première fois approvisionnés en gaz naturel à haut pouvoir calorifique (gaz H). Ce sera le début d’un vaste chantier de conversion de la région des Hauts-de-France qui va s’étendre jusqu’à 2028.I

Chantier de construction du poste de pré-détente /

régulation de gaz naturel de Valhuon (Pas-de-Calais).

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été découpé en 24 secteurs géographiques qui seront convertis successivement et de manière indépendante afin de maintenir la continuité d’approvisionnement. » Dans le cadre d’une phase pilote lancée en 2016, une première série de modifications du réseau de transport a été engagée pour un montant total de 42 M€. L’enjeu : convertir les secteurs de Doullens (Somme), Gravelines (Nord), Grande-Synthe (Nord) et Dunkerque (Nord) de 2018 à 2020. « La toute première phase, bouclée en mars 2018, portait sur le site d’Arleux (Nord) : il s’agissait de s’assurer que le gaz de mines qui y est injecté n’appauvrisse pas le gaz des secteurs pilotes, explique Bruno Macchabée, maître d’ouvrage délégué à la direction des Projets de GRTgaz. Nous nous concentrons désormais sur l’installation de Valhuon (Pas-de-Calais) en vue de la connexion de l’artère des Hauts-de-France 1 (gaz H) avec les artères d’Artois (gaz B). Ces travaux permettront de convertir le secteur de Doullens dès octobre prochain, sachant que le poste de Valhuon approvisionnera au final toute la zone sud-ouest des Hauts-de-France. »

2021 : l’année du déploiementLes étapes suivantes porteront sur la réalisation d’un

nouveau poste à Brouckerque et d’une canalisation de 2 km pour les secteurs de Grande-Synthe et de Dunkerque. Celui de Gravelines ne nécessitera, quant à lui, que la mise en place d’une liaison d’une vingtaine de mètres sur le poste existant. « Nous lançons dès à présent les études d’ingénierie de la phase de déploiement qui démarrera en 2021, poursuit Rémy Champavère. Notre ambition : avoir converti l’intégralité des zones fin 2028. Nous sommes également en train de finaliser une convention avec GRDF pour garantir une bonne coordination de nos actions aux différentes étapes de la phase pilote, afin que tous les clients, particuliers comme entreprises, entrent sans heurt dans l’ère du gaz H. »

Réglage de l’alignement de la

canalisation DN400 avant raccordement

à l’Artère des Hauts-de-France 1.

Les gaz B et H présentent des pouvoirs calorifiques distincts. Celui du gaz B est plus faible (environ 10 kWh par m3) que celui du gaz H (environ 11,5 kWh par m3) en raison d’une plus forte teneur en azote du gaz B. Ces gaz se différencient également par leurs pressions de distribution : le gaz B nécessite une pression supérieure à celle du gaz H – 27 mbar contre 21 mbar – afin de compenser son plus faible pouvoir calorifique. Cette différence de pression nécessite que GRDF effectue des réglages et changements de pièce sur les postes de livraison en gaz B, en complément des vérifications et réglages nécessaires sur les appareils consommant du gaz chez les clients.

Culture gaz

B ET H…QUELLES DIFFÉRENCES ?

« Pour GRDF, le changement de gaz dans les Hauts-de-France est un chantier de très grande ampleur qui exige notamment la mise en place d’un dispositif d’information et de communication à destination des clients, un inventaire exhaustif des appareils existants et enfin le réglage et l’adaptation de ces derniers en vue de l’alimentation en gaz H. L’articulation avec GRTgaz est indispensable pour assurer la sécurité et la continuité de la fourniture en gaz pour les clients concernés. Notre collaboration a débuté il y a environ quatre ans avec des études communes destinées à valider le principe de sectorisation de la conversion. Nous abordons aujourd’hui la phase pilote qui va permettre notamment d’optimiser et de formaliser les modalités de coordination entre GRTgaz et GRDF en vue de la grande phase de déploiement qui nous attend à compter de 2021. C’est tout l’enjeu de la convention que nous élaborons ensemble actuellement. »

« L’ARTICULATION AVEC GRTgaz EST UN ÉLÉMENT CRUCIAL DU PROJET »

Laurent Hubert,directeur du Projet Changement de gaz chez GRDF

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D’ici à quelques mois le réseau de GRTgaz sera renforcé par la mise en service du gazoduc de Val de Saône. Retour sur un programme de très grande ampleur qui, au-delà de sa dimension technique et humaine, marque aussi l’entrée dans une nouvelle ère, placée sous le signe de la compétitivité et de la transition énergétique.

Val de Saône :un grand chantierau cœur dela métamorphosedu réseau

En immersion

+

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

En immersion

Enfilage de canalisation dans

son tunnel sous la Saône.

’était il y a quelques semaines, le 20 mars précisé-ment. Ce jour-là, GRTgaz a mis en gaz 77 km de canalisations s’étendant entre les com-munes de Étrez dans l’Ain et de Palleau en Saône-et-Loire, marquant « le début de la fin » du grand programme Val de Saône. Avec, en ligne de mire, une mise en service en novembre prochain.

Une grande aventure… dans un petit planning. Voilà comment, à très grands traits, pourrait se résumer le programme Val de Saône qui touchera à son terme en novembre prochain, six ans après le lancement de la phase de concertation et de débat public et 30 mois après l’arrêté ministériel autorisant le chantier. Une demi-douzaine d’années au total, ce n’est pas beaucoup si l’on considère qu’il s’agissait de construire une nouvelle canalisation de transport de gaz naturel de 188 kilomètres, d’une puissance de 16 GW, entre Voisines (Haute-Marne) et Étrez (Ain), de créer une nouvelle station d’interconnexion, de renforcer la station de compression existante sur le site d’Étrez, et d’aménager des stations d’interconnexion existantes de Voisines et de Palleau (Saône-et-Loire). « Le tout avec un objectif clair, précise Rodolphe Libosvar, directeur du projet Val de Saône, Permettre la fusion des deux zones tarifaires nord et sud en vue de la création d’une zone tarifaire du gaz unique, de manière à faciliter l’accès du consommateur français aux gaz les plus compétitifs et à renforcer la sécurité d’approvisionnement pour les clients du sud de la France. »

cDANS LA DERNIÈRE LIGNE DROITE

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

n parallélisme massif… et ver-tueux. Les premiers coups de pelles pour la construction de la canalisation, sont intervenus le 7 mars 2017. Pour tenir le planning prévu et boucler

l’achè vement mécanique de l’artère du Val de Saône au printemps 2018, GRTgaz a fait un choix audacieux : découper le chantier en six lots lancés quasi simultanément et confiés à sept entreprises de pose, travaillant en groupement ou de manière indépendante. > Le lot « 0 », confié à Spie Région France, à la sortie du site de Etrez, et dont la spécificité est d’avoir plus de 200 croisements de réseaux, > Les lots 1 et 2, entre Marboz et Palleau, confiés au groupement Spac et Denys, avec ses grands franchissements des rivières : Seille, Saône et Doubs,> Les lots 3 et 4, entre Palleau et Véronnes, confiés au groupement Streicher et PPS, avec un direct-pipe sous le canal de Bourgogne et qui croise sur près de 23 km une zone où la nappe phréatique est affleurante,

> Et enfin le lot 5, entre Véronnes et Voisines, confié au groupement Spie aHak, qui traverse sur la quasi-totalité de son tracé une zone rocheuse avec des pentes de plus de 40 %. « Notre stratégie tranchait avec les pra-tiques observées traditionnellement dans les grands chantiers qui privilégient un déroulé plus linéaire, ajoute Rodolphe Libosvar. Mais je suis convaincu que ce parallélisme mas-sif nous a permis de progresser beaucoup plus rapidement que si nous étions restés sur un schéma habituel, ne serait-ce que parce qu’une certaine émulation s’est créée entre les groupements qui ont su mobiliser leurs forces vives pour être au rendez-vous des différentes étapes. » Reste que l’orchestra-tion de ces six “chantiers dans le chan-tier” ne s’improvise pas. Au total, ce ne sont pas moins de quatre équipes de la direc-tion de l’Ingénierie de GRTgaz qui ont assu-ré la maîtrise d’œuvre, avec le soutien de nombreux autres acteurs internes (direc-tion Technique, direction des Opérations, direction Juridique, etc.). Les entreprises de pose, ont, quant à elles, missionné jusqu’à 1 600 personnes – et 400 engins – en même temps, lors du pic d’activité de l’été dernier.

Ces choix organisationnels et ces moyens conséquents ont porté leurs fruits puisqu’en moyenne le gazoduc a progressé de 500 m par jour…

ranchissements à grand spectacle. À l’exception d’une nappe phréatique affleurante qui a un peu freiné l’avancée des travaux du tronçon nord, le chantier n’aura pas souffert

d’aléa majeur. Mais pour autant il n’a pas été de tout repos ! En effet, le tracé du nouveau gazoduc comportait de nombreux obstacles à franchir. Pour ne citer que les plus significatifs : les traversées de la Seille, de la Saône, du Doubs et du canal de Bourgogne ainsi que trois autoroutes, cinq voies SNCF et pas moins

En immersion

Mise en fouille d’un tronçon assemblé.

FU

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accrochant une tête de forage directement sur la canalisation et en poussant l’ensemble grâce à des vérins très puissants, de mettre en place en une seule étape la canalisation sous l’obstacle à franchir. « C’est une méthode qui nécessite un grand savoir-faire et que GRTgaz met en œuvre pour la deuxième fois, souligne Rodolphe Libosvar. GRTgaz y avait eu recours pour la première fois à l’occasion du franchissement de la Somme dans le cadre de la construction du gazoduc Hauts-de-France II en 2013. Mais ici c’était clairement la solution la plus pertinente compte tenu de la composition du terrain, fait de graviers et d’argile et d’une forte présence d’eau. » Plus au nord, sur le plateau de Langres, c’est également la nature du sol – rocheuse, cette fois-ci – qui a dicté l’utilisation de trancheuses en lieu et place du

d’une quarantaine de routes importantes et rivières. « Par leurs dimensions ou par leur complexité, certains de ces franchissements ont nécessité la mise en œuvre de solutions techniques de pointe », ajoute Caroline de Larminat, chef de projet en charge du tronçon sud. En l’espace d’une année de travaux, toutes les méthodes de passage en sous-œuvre auront ainsi été utilisées : forage dirigé sur 550 m pour le franchissement de la Seille, micro-tunneliers courbes de 600 m pour la Saône et le Doubs, sans oublier le recours à un « Direct Pipe » pour passer sous le canal de Bourgogne au nord-est de la Côte-d’Or. Au lieu de forer d’abord un tunnel ou en alésant un avant-trou dans le cas d’un forage dirigé, pour y enfiler ensuite la canalisation, cette technologie innovante permet, en

traditionnel couple « pelle-brise roche », dont un « monstre » acheminé spécialement pour le chantier par l’entreprise Bertet et qui figure aujourd’hui parmi les plus grands engins de ce type en Europe.

ialogue à tous les étages. Mais Val de Saône ne saurait se résumer à une course aux records et à la nouveauté. « C’est aussi un programme placé sous le signe de la

sécurité des hommes et des installations, de l’intégration environnementale (voir encadré) et de la concertation permanente avec toutes les parties prenantes concernées par ce chantier de grande envergure, qu’il s’agisse des services de l’État, des collectivités locales, des associations locales (chasseurs, riverains…) et bien sûr du monde agricole qui se trouve naturellement en première ligne dans la plupart des grands projets d’infrastructures linéaires », ajoute Rodolphe Libosvar. Sur ce plan, priorité a été donnée au dialogue avec les représentants de la profession agricole des quatre départements

Utilisation du Direct Pipe.

Vérifications du tube avant test hydraulique à Aiserey (Côte d’Or).

D

de canalisations ont été posés entre Étrez (Ain) et Voisines (Haute-Marne).

tubes de 1 200 mm de diamètre ont été assemblés. Ils représentent un poids total de 100 000 tonnes.

188 KM

11 000

EN CHIFFRES

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

traversés par la nouvelle canalisation et ce, dès la phase de conception. L’enjeu de ces discussions : définir un tracé de moindre impact, fixer le barème d’indemnisation, et co-construire les préconisations imposées aux entreprises titulaires des marchés de pose afin de conjuguer continuité du chantier et préservation des terres agricoles. Loin d’être un simple copier-coller d’un département à l’autre, ce travail a nécessité la prise en compte des besoins des différentes cultures et des spécificités des différents terroirs traversés. « Au final, tous les emplacements des plats-bords destinés à protéger les sols sensibles ont été validés en amont avec le monde agricole. Puis, tout au long de la progression sur le tracé, nous avons veillé à préserver les terres agricoles excavées en séparant les digues de terres végétales de celles constituées de terres intermédiaires et de sous-sol, détaille Caroline de Larminat, chef de projet. Au terme du chantier, les terres seront remises en place dans le bon

ordre et, après une dernière opération de drainage, les agriculteurs pourront reprendre leur activité avec une garantie décennale de fonctionnement des réseaux de drainage. »Le 20 mars dernier, les équipes de la direction des Opérations sont à leur tour entrées en scène pour piloter la mise en gaz du tronçon sud entre les stations de Palleau et d’Étrez. « À 8 h 15 précisément, les agents de la direction des Opérations ont ouvert la vanne de laminage du poste de Palleau et le piston de mise en gaz a commencé son périple dans la canalisation, explique Caroline de Larminat. Il est arrivé à Étrez à 15h ». Cette étape marque le début de la phase de mise en service de l’ouvrage, et c’est aussi un aboutissement pour tous les acteurs qui ont contribué à ce projet d’ampleur depuis plusieurs années.

Le gazoduc traverse des paysages et des sols très différents et les équipes

se sont adaptées.

En immersion

Tout au long du projet Val de Saône, GRTgaz a veillé au respect de la faune et de la flore des territoires concernés. Cet engagement s’est exprimé à travers le choix d’un tracé évitant autant que possible les zones naturelles sensibles et par la mise en œuvre de bonnes pratiques lors des travaux de pose, supervisées par des écologues missionnés par GRTgaz et les entreprises mandataires. Et lorsque cela s’est avéré nécessaire, des mesures compensatoires ont été mises en œuvre sous le contrôle des services de l’État : reconstitution de haies, de mares, de ripisylve (végétation bordant les milieux aquatiques), de prairies humides, acquisitions d’espaces boisés, etc. De nombreuses espèces protégées ont également fait l’objet d’actions spécifiques comme le crapaud sonneur, l’écrevisse à pattes blanches ou encore la mulette épaisse, une variété de moules d’eau douce découverte par hasard dans un lit de rivière… Côté flore, l’orchis à fleurs lâches, une herbacée protégée qui réside dans les prairies humides, a fait l’objet d’une grande attention puisqu’un outil spécial a été créé afin de préserver les bulbes et leur écosystème lors des opérations de déplaquage.

Faune et flore

IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX : ÉVITER, RÉDUIRE… ET COMPENSER

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

Ouverture du sol rocheux à l’aide d’une imposante trancheuse, un des plus gros engins de ce type en Europe.

« Dès le début de la construction du gazoduc, GRTgaz a toujours eu la volonté d’ouvrir le chantier au public. Au total, ce sont ainsi près de 1 000 visiteurs qui ont été accueillis sur les différents sites de mai à novembre 2017 avec un public très diversifié qui allait de classes de primaires aux élus de collectivités locales en passant par des familles et des clients de GRTgaz. Au plus fort du pic d’activité nous organisions plusieurs visites par semaine, que nous répartissions sur l’ensemble du tracé afin de ne pas perturber les équipes. Les mises en fouille ont eu beaucoup de succès. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on peut assister à un ballet de 7 sidebooms en simultané ! Mais au-delà du “spectacle”, ces visites ont surtout permis de faire découvrir nos métiers et nos savoir-faire tout en rassurant sur les aspects sécurité. Par ailleurs, nous avons monté des animations pédagogiques avec les écoles concernées par le tracé autour des thématiques de l’archéologie et des enjeux de l’énergie et de la chaîne gazière. Ces initiatives ont également été très bien reçues, à tel point que certains enseignants vont désormais intégrer la question de l’énergie dans leur programme annuel. »

UN CHANTIEROUVERT ET VISITÉ !

Sandrine Bazin, chargéede communication projet

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

En immersion

e programme Val de Saône clôt dix ans de grands projets pour GRTgaz. Dans quelle vision stratégique s’inscrivait-il ?

L’ouverture du marché du gaz en France a nécessité un programme d’investissements important que GRTgaz s’apprête à achever en 2018. À l’époque, l’enjeu était clair puisqu’il s’agissait de passer d’un réseau de « répartition » dimensionné pour et par un interlocuteur unique en situation de monopole (ndlr : Gaz de France) à un réseau de transport ouvert, favorisant les échanges de gaz et donc adapté aux besoins de plus d’une centaine de fournisseurs. Pour donner une idée de l’ampleur du challenge, il s’agissait schématiquement de passer, à l’échelle de l’Hexagone, d’un réseau de routes nationales et départementales à un véritable maillage autoroutier.

En dehors de Val de Saône, quels ont été les autres grands jalons de cette stratégie d’investissements ?

Au cours des dix dernières années, l’une des priorités a été également de renforcer les interconnexions avec les pays voisins pour accroître l’intégration du marché européen et les accès à un gaz compétitif pour les consommateurs français. Cela s’est concrétisé par le développement de capacités d’entrées depuis l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne et plus récemment

L« UN RÉSEAU AUTOROUTIERAU SERVICE DES ENJEUX DE DEMAIN »

l’Italie via la Suisse et de capacités de sortie vers l’Espagne et la Belgique ainsi que par le raccordement des deux terminaux méthaniers à Fos-sur-Mer en 2009 et à Dunkerque en 2015.

Au total, depuis dix ans, ce sont plus de 6 Md€ qui ont été engagés pour la modernisation et la transformation de notre réseau. Les investissements de Val de Saône et d’adaptation des stations de Cruzy et de Saint-Martin-de-Crau permettront la fusion des points d’échange de gaz nord et sud et l’achèvement de l’intégration totale du marché de gros du gaz en France.

Quel regard portez-vous sur le réseau actuel ?

Les investissements de ces dernières années nous ont permis de construire un réseau performant et puissant. Largement connecté aux infrastructures gazières adjacentes (réseaux, terminaux méthaniers, stockages), il permet d’assurer aux consommateurs français à tout moment et en tout point du territoire un accès au gaz le plus compétitif. Assurer la solidarité entre les différents territoires, en évitant des écarts de prix comme on a pu le constater entre le nord et le sud de la France (jusqu’à 17 € par MWh à certaines périodes) c’est l’un des rôles majeurs du réseau de transport et la fusion des zones s’inscrit pleinement dans cette perspective.

Interview de Philippe Madiec,directeur de la Stratégie de GRTgaz

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

À partir du 1er novembre 2018, le prix du gaz sur le marché de gros sera identique sur l’ensemble du territoire français grâce à la création d’une zone de marché unique, la Trading Région France (TRF). Ce sera l’aboutissement d’un processus de fusion progressive qui a démarré en 2003 alors que le réseau de transport hexagonal comptait sept zones de marché. En 2005, le pays est passé à cinq zones, puis à trois en 2009, et enfin à deux en 2015 : le PEG Nord et la Trading Region South (TRS), cette dernière étant partagée par GRTgaz et TIGF. Au fil du temps, ces reconfigurations ont simplifié l’équilibrage des expéditeurs et renforcé la liquidité des marchés de gros, augmentant de ce fait les possibilités d’arbitrage. Ainsi, les utilisateurs des réseaux de gaz naturel ont pu avoir progressivement accès au meilleur prix du gaz quelle que soit leur implantation. Si, à l’automne dernier, la Commission de Régulation de l’Énergie a décidé de franchir une nouvelle étape en fusionnant les deux dernières zones, c’est parce que la capacité de la liaison Nord-Sud ne permet pas de couvrir l’ensemble des besoins de la zone Sud. Alors que le Nord est relié aux réseaux norvégiens, allemands et belges, le Sud dépend à 40 % du gaz naturel liquéfié de Fos-sur-Mer, dont le prix a été régulièrement plus élevé que celui du gaz à l’état gazeux au cours des dernières années. Par conséquent, des écarts de prix se creusent fréquemment entre les deux zones, au détriment des consommateurs du Sud. Avec l’avènement d’un prix unique, ces inégalités appartiendront au passé. Parallèlement, le marché français sera moins volatil, plus compétitif et mieux intégré au marché européen et la sécurité d’approvisionnement de la France sera renforcée avec un meilleur accès aux différentes sources de gaz.

Prix du gaz

PEG NORD + TRS = TRFUNE NOUVELLE ÉQUATION POUR LE MARCHÉ DU GAZ

Franchissement de la Seille par forage dirigé.

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

En immersion

En haut : Préparation d’une mise en fouille avec

7 sidebooms. En bas : Transport des tubes de l’aire de stockage

au site de pose.

Justement, quels sont selon vous les grands enjeux de l’avenir ?

Si l’ère des grands investissements est sans doute derrière nous, l’intégration des marchés de l’Europe de l’Ouest étant déjà forte, cela ne signifie pas que notre plan de développement est dépourvu d’ambition ! Il convient en effet maintenant de mettre la puissance du réseau et plus largement des infrastructures gazières au service de la transition énergétique. De nombreux chantiers nous attendent pour adapter au moindre coût notre réseau et accueillir le gaz renouvelable ou décarboné, faciliter l’usage du gaz en substitution d’énergie plus carbonée, en particulier dans la mobilité, ou apporter la flexibilité du système gazier à l’ensemble du marché énergétique français via le Power to Gas.

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# 1 - la revue - soGaz

En relation

Klaus-Dieter Borchardtdirecteur du marché intérieur

de l’énergie de la Commissioneuropéenne

32La grande Interview

Harmonisation :un moteur de la performance

34Directiondes Opérations

Expliquer le métier,le valoriser

36Géomaticien

Parlons Gaz

39Ambassadeurs

du gaz

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

Klaus- Dieter Borchardt Depuis la fin des années 90, les secteurs de l’électricité et du gaz font l’objet de paquets législatifs afin d’harmoniser leurs fonctionnements et d’accentuer leur complémentarité. Une évolution qui souligne, selon Klaus-Dieter Borchardt, directeur du marché intérieur de l’énergie de la Commission européenne, la place stratégique du gaz dans le mix énergétique du vieux continent.

La grande interview

Quelle est la proximité des secteurs électrique et gaz en Europe ?Le gaz et l’électricité ont leur histoire propre et ont longtemps poursuivi des développements parallèles. Le secteur gazier possède des installations et des infrastructures transfrontalières mieux développées, alors que l’électricité reste souvent un élément de souveraineté nationale des États. Pour autant, les deux secteurs ont vu leurs règles évoluer en matière de trading ou d’interopérabilité, traduisant un vrai rapprochement.

Au point de pouvoir parler d’intégration ?Intégration est un mot un peu fort. Je pense que nous devons voir comment accoler les deux secteurs en identifiant leurs interdépen-dances avant d’aller vers l’intégration. L’intérêt du couplage de ces deux secteurs, c’est de créer de l’énergie utilisable par d’autres sec-teurs comme la mobilité ou l’industrie. Le mot-clé est ici Power to Gas, une technologie qui constitue un lien critique entre les deux énergies.

Certains acteurs évoquent pourtant un « monde tout électrique » ?Personnellement, je n’y crois pas. L’électricité ne peut pas répondre seule aux ambitions de transition énergétique de l’Europe. Cette mission incombe aussi au gaz ou plutôt aux gaz du futur. Si vous observez le système énergétique dans son ensemble, l’électricité et le gaz sont complémentaires, surtout avec des gaz renouvelables, des gaz verts et évidemment du Power to Gas. Il existe bien des passerelles entre ces énergies.

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« L’électricité ne peut répondre seule aux ambitions de transition énergétique de l’Europe. Cette mission incombe aussi au gaz, notamment celui d’origine renouvelable. Les deux énergies sont complémentaires ».

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qui est notamment le cas des règles concernant les droits des consom-mateurs ; ensuite encadrer les interdépendances entre les secteurs de l’électricité et du gaz, notamment pour promouvoir le Power to Gas et le sector coupling ; finalement, encadrer le développement des gaz renou-velables tels que le biométhane, le biogaz ou l’hydrogène.

Vous vous inspirez de l’étude Quo Vadis sur le gaz en Europe ?L’étude Quo Vadis (cf. encadré) avec ces quatre scénarios n’avait jamais eu la vocation d’être reprise telle quelle dans notre proposition législative. Certes, elle nous donne des analyses intéressantes sur un modèle commun de tarification du gaz, les fusions de marchés ou la combinaison de la mise à disposition des capacités et du gaz, mais je ne pense pas que ces idées soient déjà assez matures pour être reprises dans la prochaine réforme.

Quelles sont les pistes de développement du marché gazier ?Certainement le Power to Gas dont nous nous devons de soutenir le développement. La puissance des projets pilotes s’évalue actuellement en mégawatts mais d’ici 2030, nous aurons besoin de gigawatts ! Ce qui signifie faire du Power to Gas à une échelle industrielle. L’autre piste, c’est évidemment le gaz renouvelable, qui est nécessaire si l’on veut donner une pérennité au secteur gazier d’ici vingt ans.

L’Union européenne ouvre-t-elle un nouveau chapitre de son histoire gazière ?Les Européens ont l’opportunité d’écrire un nouveau scénario d’avenir du gaz. Nous avons besoin d’un système a minima hybride, où le gaz jouera un rôle essentiel. Enfin, dans la foulée de ces transformations, les secteurs électrique et gazier doivent aussi prendre en compte les enjeux de la digitalisation, de manière à optimiser leurs opérations de réseaux, la gestion et l’analyse de leurs données afin de se créer de nouvelles opportunités économiques.

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Étude Quo vadis

L’étude Quo vadis évalue le fonctionnement du marché intérieur du gaz de l’Union européenne dans le cadre des règles du Troisième Paquet Énergie dans une perspective d’avenir. Elle définit et évalue des mesures alternatives pour créer des bénéfices à long terme pour les consommateurs et les acteurs du marché européen. L’étude permet de conclure que les performances futures et la compétitivité internationale du marché du gaz de l’UE dépendront non seulement d’un processus d’intégration de marché, mais encore de la capacité de l’Union à gérer sa forte exposition aux fournisseurs situés hors de sa zone. L’étude présente quatre scénarios d’avenir : l’harmonisation tarifaire dans l’UE, la fusion du marché, la combinaison de la mise à disposition des capacités et du gaz ou un partenariat stratégique entre la production hors UE et la consommation dans l’UE.

+ http://bit.ly/EUgasmarket

L’AVENIR DU GAZ EUROPÉENÀ L’ÉTUDE

Source : Interview réalisée le 9 janvier 2018 par Ilaria Conti, responsable gaz de la Florence School of Regulation

La grande interview

Dans ce cas, quels sont les obstacles à leur rapprochement ?Du côté de l’électricité, nous devons développer les infrastructures, notamment les réseaux de transport et de distribution. Côté gaz, il faut arriver à diminuer les coûts opérationnels encore trop hauts malgré des capacités de stockage et une infrastructure de transport performante. Notre objectif est d’accentuer les interconnexions entre les deux secteurs pour soutenir la transition énergétique de l’Union européenne.

Comment la Commission européenne les accompagne ?La Commission a déjà produit un paquet électricité qui doit être adop-té cette année et nous préparons celui du gaz qui sera soumis par la nouvelle Commission au législateur européen en 2020. Ce dernier paquet va principalement consister en trois chapitres : pour commen-cer, reprendre les éléments de notre réforme du marché de l’électricité dans la mesure où ils apportent quelque chose au secteur du gaz ce

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DHarmonisation :un moteurde la performance

éployé début 2015, le projet RITME a substitué une organisation par région à une organisation par métier à l’échelle de tout GRTgaz. « Une des étapes importantes de RITME a été la création de la direction des Opérations qui rassemble aujourd’hui l’ensemble des collaborateurs chargés de surveiller les postes, stations, et canalisations ainsi que de maintenir et d’exploiter les différentes installations du réseau », explique Pascal Bourguignon-Pitet, directeur adjoint de cette « jeune direction ».

Station de compression à Etrez dans l’Ain.

Harmoniser sans uniformiser, voilà la mission que s’est fixée la direction des Opérations (DO) depuis sa création il y a trois ans. Retour sur une méthode qui porte ses fruits.

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Des pratiques hétéroclites riches de potentielsFédérant des équipes venues d’horizons divers, la

direction des Opérations a aussi naturellement hérité de pratiques variées. « La grande majorité des directions a été confrontée à cette situation, mais pour la DO qui compte 1 000 personnes réparties sur plus de 120 sites et qui se trouve en interface avec toutes les grandes entités de GRTgaz, le phénomène prend une certaine ampleur ! Pour autant ces disparités ne sont pas des faiblesses. Elles peuvent tout autant être sources de richesse et devenir de puissants vecteurs de performance, à condition de savoir les identifier et de capitaliser sur les meilleures d’entre elles. » C’est dans cette perspective que la direction des Opérations a choisi, dès ses débuts, d’engager un vaste programme d’harmonisation doublé d’une organisation dédiée et d’un processus clairement défini, qui repose sur une large implication des équipes et sur des états des lieux partagés.

Des projets menés avec les autres directionsAu total, 130 projets ont été lancés sur des sujets

aussi variés que la sécurité des personnes, la sécurité industrielle, la performance économique, l’innovation, le développement du professionnalisme, etc. « 70 d’entre

eux sont des projets propres à la DO, les autres nous ont été soumis par d’autres directions, en particulier la direction Technique avec laquelle nous sommes en interaction constante. » Parmi les chantiers emblématiques de cette démarche figure notamment l’élaboration du processus dit PRO-0458 qui définit la maintenance uniformisée des installations et qui a été déployé début 2017 à l’échelle de l’ensemble de GRTgaz. D’autres chantiers importants ont été menés à bien dans le domaine de la sécurité, à l’occasion de la mise en œuvre du nouveau Carnet de Prescriptions au Personnel, ou la refonte des procédures d’accueil des entreprises sur les stations de compression. Avec la direction des Achats, des Approvisionnements et de la Logistique, la DO est en train de mener également une réflexion de fond autour de la supply chain et de la gestion des stocks. L’enjeu : définir un modèle de dépôt idéal pour chacun des sites et imaginer une nouvelle articulation avec le magasin central. « Au total, une cinquantaine de projets ont été achevés ou sont en passe de l’être. De nombreux autres sont en cours et se poursuivent chacun à leur rythme : il ne s’agit pas de remplacer dans l’urgence de “mauvaises méthodes de travail” par de “bonnes méthodes” mais bien de tirer le meilleur de nos savoir-faire et de nos expériences pour construire ensemble notre avenir », conclut Pascal Bourguignon-Pitet.

En chiffres

LA DIRECTION DES OPÉRATIONS

collaborateurs répartis sur 120 sites

stations de compression

1 00026

projets d’harmonisation

pôles exploitation

1304

« Les projets se poursuivent chacun à leur rythme : il ne s’agit pas de remplacer dans l’urgence de “mauvaises méthodes de travail” par de “bonnes méthodes” mais bien de tirer le meilleur de nos savoir-faire et de nos expériences pour construire ensemble notre avenir. »

Parmi les actions de la démarche d’harmonisation, l’élaboration du processus de maintenance uniformisée des installations déployé sur toutes les installations en 2017.

Philippe Bourguignon-Pitetdirecteur adjoint de la direction des Opérations

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Géomaticien

Gexpliquer le métier,

ITIENS

le valoriser,revenir surle Géomathon M

M

AGéomaticien : qui se cachederrière ce nom mystérieux ?Que fait-il exactement ? Rencontre avec Geoffrey Franchi, géomaticien gestionnaire de données, quinous en dit plus sur son métier devenu incontournable.

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ITIENS

23

M « C’est un parcours très atypique qui m’a mené au métier de géomaticien gestionnaire de données. Après un CAP, BEP et BAC pro en travaux publics, j’ai travaillé trois ans dans le BTP, dont un an comme grutier. J’ai ensuite décidé de reprendre mes études avec un BTS de dessinateur en bâtiment. Passionné par la géographie et ayant un côté un peu geek, j’ai réalisé une Licence professionnelle Traitement de l’information géographique, en alternance à GRTgaz. Le métier de géomaticien est très varié et il évolue sans cesse. De manière générale, le géomaticien produit, gère et exploite de l’information géographique. Une simple base de données est une mine d’or pour lui ! En tant que géomaticien gestionnaire de données, je réalise des tâches à caractère réglementaire : mettre à jour et fiabiliser les données du réseau (caractéristiques des tubes, pression, etc.), créer les cartes « Plans de Sécurité et d’Intervention » (PSI) qui sont fournies aux pompiers, gérer la surveillance des ouvrages, mettre à jour

la Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur (GMAO)… Je dois également assurer la gestion des plans et la création de cartes, à la demande, pour les autres directions de GRTgaz. Au Pôle d’Exploitation Rhône Méditerranée, nous sommes cinq géomaticiens gestionnaires de données. Bien que nous ayons chacun nos spécialités, nous sommes polyvalents et en capacité de gérer l’ensemble des demandes. Par exemple, j’ai récemment travaillé sur la réalisation de dossiers de fouilles pour assurer l’intégrité de nos ouvrages ! Les différents sujets que nous traitons impactent plusieurs directions chez GRTgaz, avec lesquelles nous travaillons en étroite collaboration. Les géomaticiens gestionnaires de données ont un rôle important dans l’entreprise ! Typiquement, sans le travail de mise à jour des données

géomaticiens gestionnaires de données

chez GRTgaz

TOrganisation

Le métier de géomaticien est présent dans plusieurs directions de GRTgaz : à la direction de l’Ingénierie, il a en charge la gestion des données des projets ; à la direction des Systèmes d’Information, il est en appui des métiers pour assurer le développement et le bon fonctionnement des outils nécessaires à l’activité de GRTgaz ; à la direction Technique, il aide à cadrer les opérations de gestion des données et animer le métier ; et à la direction des Opérations, il est gestionnaire de données, c’est-à-dire qu’il renseigne et croise les données. Le métier de géomaticien est devenu indispensable pour l’entreprise !

ÊTRE GÉOMATICIENCHEZ GRTgaz

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En relation

réseaux sur notre Système d’Information Géographique (MICADO), la sécurité des ouvrages et des personnes ne peut être garantie. Et puis, nous réalisons des cartes qui touchent et mettent en valeur divers métiers à GRTgaz. Aujourd’hui, l’activité croissante de l’entreprise nous pousse à nous diversifier : les journées se suivent et ne se ressemblent pas !

C’est avec le défi #PayeTaCarto que tout a commencé. En décembre dernier, les collaborateurs GRTgaz ont été invités à émettre avant fin janvier un souhait quant à la cartographie de leurs rêves. Au total, pas moins de 35 demandes ont été recensées. Près de la moitié a été retenue pour être étudiée lors du premier géomathon GRTgaz. La compétition a eu lieu

»

Lieu

Le choix d’organiser le géomathon au TUBA s’inscrit dans une convention signée fin 2017 avec la délégation territoriale Rhône-Méditerranée. Cet espace de coworking et incubateur d’innovation, situé au cœur de la métropole lyonnaise, permet à GRTgaz d’accéder à un environnement de startup développant des applications « smart city » au service de la transition énergétique.

UN TUBA INNOVANT

Le géomathon est la concrétisation d’un souhait partagé par la communauté des géomaticiens de la direction des Opérations et de la direction Technique de GRTgaz. L’objectif ? Mettre en avant et valoriser ce métier encore méconnu au sein de l’entreprise, tout en produisant de la valeur ajoutée pour les collaborateurs GRTgaz.

les 15 et 16 mars 2018 au TUBA (incubateur d’innovation) à Lyon. Les géomaticiens du Groupe, répartis en équipes de 4 ou 5 personnes, ont planché sur la problématique suivante : comment représenter en un minimum de cartes les demandes retenues ? Chaque groupe s’est vu assigner une thématique spécifique : Général, Maintenance, Projet, Travaux Tiers Urbanisme, etc.

Le savoir-faire des géomaticiens en action

Le géomathon a réuni de nombreux participants : géomaticiens, cadres, managers… représentant les départements Maintenance Données Travaux Tiers (DMDTT) des quatre Pôles d’Exploitation de la direction des Opérations et de la direction Technique de GRTgaz. La délégation territoriale Rhône Méditerranée ainsi que quatre partenaires du TUBA étaient également présents pour animer ces deux journées, aux côtés d’OSM (Open Street Map) et de la métropole de Lyon. À partir des défis proposés par les collaborateurs GRTgaz, les équipes du géomathon ont réalisé des regroupements en fonction du type de demande.

Pour les géomaticiens, le challenge consistait à représenter l’intégralité des données en un minimum de cartes. Cette contrainte leur a permis de démontrer leur professionnalisme sur l’analyse fine des problèmes, l’analyse et la synthèse des données nécessaires à leur résolution, ainsi que leur capacité à produire des représentations parlantes avec l’aide bienvenue des compétences d’un graphiste ! À la clef : des livrables clairs, lisibles, et souvent inventifs pouvant servir au plus grand nombre. À terme, ces cartes pourront être utilisées comme aide à la représentation visuelle, mais également comme aide à la décision par tous les collaborateurs GRTgaz !

2018 : GRTgaz lanceson 1er géomathon !

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En relation

« Je m’intéresse beaucoup au rôle du gaz dans la transition énergétique. Cela fait écho à mes convictions personnelles ! Je sens bien que la piste du gaz devient une opportunité sérieuse. Je suis donc très heureuse d’avoir un rôle concret à jouer dans le changement de notre réseau et de nos installations pour transporter du gaz vert et produit localement. En tant qu’ambassadrice, j’ai participé à un hackathon qui m’a permis d’apporter mes idées pour animer la communauté ! »

« Pour moi, l’aventure a commencé par le MOOC Expérience Gaz : c’est là que j’ai eu envie de m’investir davantage. Au-delà des rencontres avec d’autres ambassadeurs et des personnes externes, j’enrichis ma culture gazière et je vis des expériences inoubliables ! Concrètement, je relaie sur mes comptes Twitter et Facebook des actualités sur l’énergie gaz, les événements GRTgaz ouverts à l’externe, je collabore avec des écoles… Et grâce au hackathon, j’ai pu apporter ma pierre à l’édifice pour la construction du dispositif de la communauté des ambassadeurs. »

« Je suis entré petit à petit dans le dispositif Ambassadeurs du gaz sans trop savoir quel allait être mon rôle. Participer au groupe Yammer “Parlons gaz” et au MOOC expérience gaz a conforté mon envie de m’engager dans cette voie. Depuis, j’ai favorisé le passage du MOOC à toute mon équipe. Notre station a également participé aux portes ouvertes du lycée professionnel Raphaël Elize de Sablé-sur-Sarthe : nous avons fait naître des vocations, avec de bons candidats à l’alternance pour la rentrée 2018 ! Parler du gaz est mon quotidien : j’ai récemment eu une discussion passionnée avec un responsable commercial de vente de poids lourds diesel : l’ai-je convaincu de se convertir au gaz ? Je l’espère ! »

« Dès que j’ai entendu parler du programme Parlons gaz*, j’ai eu envie de participer. J’aime discuter avec des gens de tous horizons, et le sujet du gaz reste assez méconnu du grand public ! En tant qu’ambassadeur, j’ai participé à une journée d’échanges avec des élèves en difficulté scolaire dans mon ancien collège. J’ai également pris part au Salon de l’Automobile en 2016, où j’ai pu parler de l’avenir du GNV : une expérience très amusante que je serais enchanté de renouveler cette année ! »

*Le programme Parlons gaz vise à faire de chaque salarié(e) un(e) ambassadeur(drice) du gaz et de GRTgaz.

Parlons peu, parlons gaz ! Les collaborateurs de GRTgaz s’investissent pour faire la promotion de l’énergie gaz et des métiers du secteur. Véritables passionnés, ils ont chacun leurs méthodes pour se faire entendre. Réseaux sociaux, rencontres dans les écoles, hackathons… Suzon, Julien, Nadine et Aymeric témoignent de leur engagement.

Ambassadeurs du gaz : quelle énergie !

« Aujourd’hui,la piste du gazdevient uneopportunitésérieuse »

« J’ai voulupartager monintérêt pourle milieu du gaz » « J’enrichis

ma culture gazière et je vis des expériences inoubliables ! »

« Parler du gaz est mon quotidien »

Suzon MOUSSETchef de projets Ingénierie

Julien NOZAHICchargé de projets

Nadine DUQUENOYingénieure Chargée d’affaires intégrité

Aymeric GUILBAUDresponsable de Stationd’Auvers-Le-Hamon

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

R IC’est déjà demain

Innovation :RICE, un concentréde bonnesénergies

« RICE est né du transfert d’équipes qui œuvraient jusqu’à présent sous la bannière d’ENGIE au sein du Lab CRIGEN (Centre de Recherche et d’Innovation du Gaz et des Énergies Nouvelles) et du regroupement des quatre experts innovation de GRTgaz, explique Éric Courtalon, directeur de la nouvelle structure. En intégrant ces expertises – accompagnées d’un portefeuille de 55 inventions et 330 brevets –, GRTgaz se met en capacité de renforcer et d’accélérer sa dynamique d’innovation pour conforter ses positions d’opérateur engagé dans la transition énergétique et de leader des infrastructures gazières en Europe. »

Le 1er janvier 2018, GRTgaz s’est doté de son propre centre de recherche et d’innovation. Baptisée RICE (pour Research and Innovation Center for Energy), cette nouvelle structure positionne l’entreprise à la pointe de la R&D au service de la sécurité, de l’excellence opérationnelle des infrastructures gazières et de la transition énergétique.

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

I CERICE : le centre

de recherche et d’innovation

de GRTgaz.

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

C’est déjà demain

Trois domaines d’activité« Au quotidien, nos activités s’articulent autour de trois enjeux principaux,

poursuit Éric Courtalon. Le premier axe est centré sur l’excellence opérationnelle avec le développement de nouveaux outils pour la conduite du réseau et l’avènement du digital et des nouvelles technologies dans nos activités opérationnelles, avec une attention toute particulière portée aux possibilités ouvertes par la robotique et par les techniques de modélisation numérique. » Le deuxième volet d’activité de RICE porte, lui, sur tous les aspects liés à la sécurité industrielle. Il regroupe, par exemple, des projets autour de la surveillance de l’intégrité des installations. Enfin, le troisième enjeu est celui de la transition énergétique et écologique, avec une large place dévolue aux perspectives en lien avec l’hydrogène ou le biométhane. « Sur ce plan, nos équipes travaillent notamment à la mise au point de spécifications autour de la qualité du gaz en vue de l’injection dans les réseaux ou sur le développement de postes de rebours qui permettront de remonter du biométhane injecté sur les réseaux de distribution vers le réseau de transport », indique Éric Courtalon.

Un centre ouvert sur l’extérieurSi, au quotidien, les chercheurs de RICE travaillent pour le compte de GRTgaz,

la structure déploie aussi un catalogue de prestations à l’attention de ses partenaires historiques, en tout premier lieu GRDF, mais aussi pour le compte de différents opérateurs d’infrastructures gazières (Teréga, EON, Italgas, Gas natural et PGIE) et d’autres clients avec le même niveau d’exigence. « Par exemple, nous avons été missionnés par le Department Of Transports américain pour des essais d’éclatement de pipelines. » Cette logique d’ouverture se traduit aussi dans la mise en place de coopérations avec d’autres structures de recherche, comme le PRCI (Pipeline Research Council International), le GERG (groupement européen de recherche gazière), mais aussi avec de grands acteurs du monde académique comme le CEA et le CNRS.

Une position à conforter et à développerLes priorités pour les mois à venir ? « Même si nous bénéficions d’un riche

patrimoine d’expertises et de savoir-faire, RICE n’en demeure pas moins une toute jeune structure, répond Éric Courtalon. Dans les mois qui viennent nous devrons donc réussir “l’accostage” avec GRTgaz mais aussi conforter les relations de confiance avec nos clients phares, notamment GRDF. Nous devrons aussi renforcer notre force de frappe dans le domaine de la transition énergétique et cela passera notamment par des recrutements d’ici la fin de l’année. »

RICE, c’est aujourd’hui une centaine de personnes, réparties sur deux sites à la Plaine Saint-Denis (93) et à Alfortville (94). C’est aussi des équipements de pointe reconnus au niveau mondial : laboratoire d’analyses, bancs d’essais mécaniques pour les ouvrages métalliques et composites, sans oublier, à Alfortville, les installations connectées au réseau GRTgaz dédiées à la métrologie et aux tests des matériels de réseaux.

Intervention sur un banc d’essai d’un poste de transport de gaz - Pôle Performance et Sécurité Industrielle.

Essai de flexion par choc pour déterminer la valeur de la résilience d’un tube transport de gaz, dans le laboratoire de métallographie et mécanique des matériaux - Pôle Canalisations.

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

GNVFace aux enjeux de réduction des émissions de gaz à effets

de serre, le GNV et plus encore le bioGNV s’affirment comme des vecteurs de mobilité verte. Trois critères sont requis pour leur déploiement : une offre de véhicules attractive, à un coût compétitif, pouvant s’appuyer sur un réseau d’avitaillement suffisamment dense. « Depuis le début de l’année la France ouvre près d’une station-service gaz par semaine ! », rappelle François Martin, chef de projet GNV de GRTgaz. L’Hexagone comptait ainsi 80 points d’avitaillements publics (GNC + GNL) fin 2017 et vise les 460 d’ici quatre ans*. Sur les routes, le GNV et le bioGNV restent principalement tirés par les poids lourds, cependant les véhicules utilitaires légers (VUL) pourraient voir leur nombre passer de près de 7 000 à 25 000 unités en 4 ans*. « 90 % des véhicules utilitaires roulent au gazole en France, mais face aux restrictions de circulation

décrétées par les villes, l’utilitaire gaz devrait trouver sa place », souligne François Martin. D’ailleurs, les stations GNV se multiplient autour des agglomérations en proie aux pollutions atmosphériques comme Lyon, Marseille ou Strasbourg. La capitale alsacienne construit actuellement sa 5e station d’avitaillement « La proximité de l’Allemagne et de ses 100 000 véhicules gaz y constitue aussi un accélérateur ».

Des stations gaz pour poids lourds et utilitairesEn attendant la densification du réseau, le véhicule utilitaire léger

gaz peut poursuivre son développement en s’appuyant sur l’ensemble des stations du réseau. Et grâce à son système de bicarburation, un VUL peut exceptionnellement faire un plein d’essence classique s’il n’y a vraiment pas de solution d’avitaillement proche. Pour l’heure, il est aussi primordial qu’au moins un constructeur français se décide à lan-cer un utilitaire gaz**. « Il s’agirait d’un levier psychologique qui, associé à un réseau croissant de stations publiques, conduirait l’utilitaire gaz à devenir attractif pour les PME. »

LE

TOUJOURS UTILE... ET MAINTENANT UTILITAIRE !

Le véhicule utilitaire léger gaz pourrait être le nouveau segment de développement du GNV. Une croissance portée par la nécessité de réduire la pollution dans les villes et qui s’appuie sur la densification du réseau d’avitaillement.

utilitaires rouleront en France en 2030,selon le scénario le plus haut*(110 000 pour la prévision basse).

250 000EN CHIFFRES

*Selon le Plan national de développement de l’AFGNV (Association Française du Gaz Naturel Véhicules) (novembre 2017)**Fiat, Volkswagen et Mercedes se partagent la quasi-totalité du marché des VU gaz

43

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soGaz - la revue - # 1 Explorons l’avenir de nos énergies

C’est déjà demain

Gaz renouvelable :les chiffres parlent d’eux-mêmes

682 GWh/an

2018

Trois cent soixante et un

1 3 6 17 26 44

406 GWh

35 000 663 000 1,2 Mbus ou camions roulant au bioGNV

clients de nouveaux logements chauffés au gaz

ou ou

44 +88 %

Une production en constante augmentation *

2011

1re injection

Nombre total de sites en service

2012 2013 2014 2015 2016 2017

Capacité du parc raccordé en biométhane

De nombreux projets en attente *

soit +66% en 2017 par rapport à 2016

projets inscrits en file d’attente de raccordement des installations d’injection de biométhane soit une capacité maximale de 8 TWh/an(+ 3 TWh de plus qu’à fin 2016) soit la consommation annuelle moyenne de :

de production renouvelable (1) soit + 89 % en 2017(1) Énergie injectée dans le réseau de gaz naturel en 2017

de biométhane consommé en 2017 = environ 34 000 foyers ou 1 600 camions/bus

sites d’injection biométhane au 31/12/2017, soit +70 %

Le gaz renouvelable se développe d’année en année.Les chiffres 2017 du Panorama du gaz renouvelable et de l’étude menée avec l’ADEME le confirment : il s’agit bien d’une énergie d’avenir. Alors, du gaz 100 % renouvelable, c’est possible ?

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Explorons l’avenir de nos énergies

de gaz renouvelable d’ici 2050

0,3

1,4

5,9

0,82,3

14

0,5

1,7

9,2

1,1

3,7

19,8

100 %

2024202320222021202020192018

Émissions de CO2 éq évitées par an jusqu’à 2030 (millions de tonnes CO2 éq) 1

2025 2026 2027 2028 2029 2030

Des économies de CO2 *

0,09 Mt de CO2 économisés en 2017 grâce à l’injection de biométhane

Pyrogazéification : transformation dans un réacteur à haute température de différentes formes de biomasse solide et sèche en un gaz de synthèse essentiellement composé de méthane (CH4), qu’il faut ensuite épurer

Power to Gas : transformation de l’électricité renouvelable excédentaire en hydrogène, injectable dans les réseaux, ou à combiner avec du CO2 pour créer du méthane de synthèse

Méthanisation : transformation de la matière organique de différentes origines en biométhane, par fermentation

Horizon 2050 : de belles perspectives **

potentiel de gaz renouvelable injectable estimé pouvant couvrir 100 % de la demande française à l’horizon 2050 via 3 filières de production :

460 TWh30 %

30 %40 %

de la part de la filière méthanisation (cultures intermédiaires, résidus de culture, etc.)

via la filière pyrogazéification(bois, déchetsde bois, etc.)

du Power to Gas

17,4

Sources3e édition du Panorama du gaz renouvelable en 2017, par GRDF, GRTgaz, SPEGNN, Syndicat des énergies renouvelables, Teréga

* Un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050 ?, étude ADEME, GRDF, GRTgaz.

**

1/ avec l’hypothèse de 30 % de gaz renouvelables dans les réseaux en 2030

140 TWh

180 TWh63 Mtenviron de CO2/an évités

potentiel injectable de gaz obtenu par méthanisation (intrants d’origine agricole, biodéchets)

potentiel injectable de gaz obtenu par gazéification (du bois et ses dérivés et des Combustibles Solides de Récupération)

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

C’est déjà demain

u’est-ce que la sobriété ? Si l’on consulte un dictionnaire, celui-ci nous dira qu’elle caractérise un comportement mesuré, modéré. Si l’on met ce terme en regard

de nos comportements actuels de consommation, il est systématiquement associé à l’idée de réduction. Nous sommes, en effet, aujourd’hui dans la nécessité de penser sobriété si l’on veut instaurer un monde durable. Mais comment l’intégrer dans l’innovation et l’ancrer dans les modèles économiques ? Quelles trajectoires envisager pour transformer, notamment, les entreprises conventionnelles et les projeter vers un

avenir pérenne ? Comment concilier sobriété et compétitivité ? Des questions auxquelles un groupe de travail de la FNEP propose d’apporter des réponses dans son ouvrage #Sobériser, Innover pour un monde durable, résultat d’une année de recherche sur la thématique de l’innovation au service du développement durable et sociétal (cf. encadré).

De bonnes idées à adopter…« Sobériser », avec ce nouveau terme qu’il a inventé et

déposé, ce groupe de travail entend tout ce qui concerne le fait d’innover en ayant la sobriété comme fil conducteur. L’innovation est considérée comme un levier majeur de la création de richesses, mais elle doit aussi porter en elle un « monde meilleur » pour le plus grand nombre, en

#Sobériser :une nouvellefaçon deconcevoirl’innovationLa sobriété doit investir l’innovation si l’on veut construire un monde durable. Fort de cette conviction, la Fondation Nationale Entreprise et Performance (FNEP) a mené un important travail de recensement de bonnes pratiques en la matière.

Q

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

adéquation avec le modèle de développement souhaité par les sociétés. Avec son ouvrage, la FNEP propose un tour d’horizon international (Allemagne, Suède, Estonie, Pologne, Hongrie, Inde et Chili) des meilleurs standards et des pratiques concrètes les plus efficaces ou émergentes en termes d’innovation à contenu durable et sociétal. Dans chaque pays, la sobriété s’exprime plus ou moins fortement : dans certains, elle fait partie de la culture – en Suède, le « lagom » ou l’art de vivre du « ni trop ni trop peu » –, dans d’autres, elle s’exprime à travers certaines habitudes – au Chili, on met davantage de vêtements avant de penser à se chauffer. Il existe ainsi une grande disparité de comportement d’un pays à l’autre, mais il y a toujours de bonnes pratiques à adopter chez les uns et les autres.

… partout dans le mondeEn Allemagne, le mot « sobriété » n’existe pas, ce

qui n’empêche pas le pays d’avoir de beaux exemples d’approches « sobres » comme celui de la ville de Wüstenrot, au nord de Stuttgart, qui a associé l’ensemble de sa population pour devenir énergétiquement neutre en carbone. Une approche qui a permis, par ailleurs, à la ville de voir sa population augmenter et inverser l’exode rural. Pour redonner vie à des villages en voie de désertification, d’autres méthodes existent aussi, sobres en moyen de mise en œuvre : c’est ce qu’a mis en avant le docteur Gabriela Christmann du Leibniz Institut IRS, sociologue en innovation rurale. D’après elle, il suffit qu’une personne extérieure engagée s’installe dans un village et s’entoure de trois ou quatre personnes motivées déjà présentes pour lui redonner vie. On peut aussi s’inspirer des habitudes d’un pays pour développer des produits qui peuvent être distribués ailleurs : ainsi, les Indiens par leur habitude culturelle basée sur la frugalité achètent des machines à laver dotées uniquement de 4 ou 5 programmes basiques. Pourquoi ne pas proposer de telles machines ailleurs ?

On pourrait multiplier les exemples, il n’en manque pas. Le plus grand défi qui reste à relever est de changer les mentalités : accepter que l’on puisse être plus sobre sans que cela soit une contrainte. La sobriété doit naturellement s’inscrire dans nos sociétés et dans nos vies quotidiennes. Et cela devient d’autant plus urgent quand on sait, par exemple, que début mai, la France a déjà consommé son quota annuel de ressources naturelles par habitant. Beaucoup de solutions sont simples à appliquer, relevant du bon sens et permettant d’agir facilement pour un monde durable.

Composé d’entreprises privées et publiques, d’administrations nationales et européennes, de collectivités territoriales et de grandes écoles, la FNEP est un think tank qui a pour vocation de favoriser l’ouverture sur l’Europe et sur le monde, de rechercher les bonnes réformes et les meilleures pratiques. GRTgaz est adhérent de la fondation. C’est à ce titre que Robert Muhlke, directeur de projet « Algues 4 biométhane » de GRTgaz, a participé l’année dernière au groupe de travail dédié à « l’innovation au service du développement durable et sociétal : sobriété et compétitivité ». Un axe de réflexion qui s’inscrit dans un cycle 2015-2017 qui avait pour thème l’innovation. Il est coauteur avec les 9 autres membres de l’équipe issus du Groupe La Poste, de Expertise France/ENA, de RTE, d’Air France, de la SNCF, du ministère des Armées, de Siemens France, d’Atos et de Direccte Grand-Est de l’ouvrage #Sobériser, Innover pour un monde durable paru aux éditions Presse des Mines le 9 mai. Le prochain cycle de réflexion de la FNEP : « Comment redynamiser l’industrie française ? »

Think tank

GRTgaz ADHÉRENT DE LA FNEP

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

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Algu

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# 1 - la revue - soGazConnecter les énergies d’avenir

ues Apparues il y a plus de trois milliards d’années, les algues sont à l’origine de l’atmosphère et de la vie sur Terre. Grandes consommatrices de CO2 et d’azote, elles se développent par photosynthèse et produisent de l’oxygène. On distingue deux catégories d’algues : les microalgues, invisibles à l’œil nu et cultivées en bassins ouverts ou en photobioréacteurs ; et les macro-algues, généralement cultivées en mer.

Un potentiel énormePour leur conversion énergétique en gaz, elles doivent

être concentrées (microalgues) ou broyées (macroalgues). Après avoir été fragilisées pour faciliter le processus de digestion, elles peuvent être converties en biogaz par méthanisation. Mélangées avec d’autres intrants dans un

digesteur, elles permettent d’aug-menter sensiblement le volume de gaz produit (jusqu’à +40 %). Les algues peuvent également être transformées en un gaz riche en méthane dans un bioréac-teur à haute pression (> 221 bar) et haute température (> 374 °C), par un procédé appelé « gazéification hydrothermale ». Après épura-tion (séparation du H2S, CO2…), on obtient un gaz vert : le biométhane. Injecté dans le réseau de gaz, il est utilisé dans les process industriels, dans les stations-service comme

carburant renouvelable (bioGNC), et comme combustible dans nos maisons, au même titre que le gaz naturel.

La filière de production de biométhane à partir d’algues est une voie complémentaire aux autres filières de production de gaz renouvelables : méthanisation, pyrogazéification et Power to Gas (P2G). Le potentiel en France de ce nouveau gaz renouvelable est estimé entre 3 et 5 TWh en 2030, et pourrait atteindre jusqu’à 60 TWh à l’horizon 2050.

Les algues :l’énergiedu futurLes algues apparaissent aujourd’hui comme une ressource prometteuse pour relever le défi de la transition énergétique. Transformées en gaz, elles représentent une solution attractive pour la production d’énergie renouvelable.

Le saviez-vous ?À surface au sol égale, la productivité des algues est de cinq à dix fois supérieure à celle des cultures céréalières !

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la revue - soGaz - # 1 Connecter les énergies d’avenir

De la théorie à la pratiqueGRTgaz travaille actuellement au montage d’un projet pilote

de culture et de méthanisation d’algues en co-digestion avec d’autres intrants (substrats). Plusieurs motivations sont attachées à ce projet :• réaliser une boucle complète de production d’algues et de valorisation énergétique, en valorisant les nutriments du digestat et en utilisant le CO2 contenu dans le biogaz pour l’alimentation de la culture d’algues ;

• contribuer à la R&D de la filière de production de biométhane à partir d’algues ;

• fédérer les acteurs de la filière autour d’un projet commun : startups, entreprises, instituts de recherches, écoles, etc. ;

• motiver d’autres acteurs à se lancer dans la filière par le biais de synergies, telles que l’extraction de molécules à MHVA*, le traitement d’eaux usées, ou encore la production de biokérosène.

Connectée avec ce projet pilote au secteur agricole, la filière de production de biométhane à base d’algues peut aussi créer un lien vers le secteur industriel : avec la gazéification hydrothermale d’autres biomasses liquides (boues, effluents industriels…) que les algues peuvent être converties en biométhane… une ouverture d’horizon intéressante à suivre !

« Aujourd’hui, la biomasse algale attire de nombreux secteurs : chimie, pharmacie, agroalimentaire et énergie (production de biocarburants). GRTgaz, acteur de la transition énergétique, fait partie des premières entreprises à s’intéresser à la conversion des algues en biométhane aussi bien en France qu’en Europe. À l’image des autres filières de gaz renouvelable, notre ambition est de constituer une filière biométhane à base d’algues en France. L’objectif ? Motiver les équipementiers, industriels et autres secteurs d’activité à se joindre au mouvement, en facilitant l’émergence de projets pilotes et de démonstrateurs. »

Robert Muhlke,directeur de projet« Algues 4 Biométhane », GRTgaz

C’est déjà demain

Pas de gaspillage !Quel que soit le procédé de transformation, les résidus non gazéifiés sont valorisés comme nutriments dans le cycle de culture des algues.

* MHVA : Moyenne et Haute Valeur ajoutée

Gazéificationhydrothermale

DES ALGUES AU BIOMÉTHANE :UN PARCOURS EN 5 ÉTAPES

Production de matière premièreSélection de souches / Culture

Récolte / Préparation

Conversion énergétique

Épuration

Injection

CO22 tonnes

Nutrimentsdont azote

Algues

Biogaz

Gaz renouvelable

Syngaz

Soleil

Eau

10 m3/40 m3 400kg

1 tonnede matière sèche

(>=70 %, CH4, CO2…)

(Biométhane, Biométhane de synthèse)

(50-95 %, CH4, H2, CO2)300m3/ 400m3 300m3/ 400m3

MéthanisationDigestion/Co-digestion

CH4 = méthaneH2 = hydrogèneCO2 = dioxyde de carbone

(gaz de synthèse)

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AGENDAw Du 31 août au 1er

septembre : Carrefour des élus à

Châlons-en-Champagne

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Retrouvez-nous sur :www.grtgaz.com

La revue

#2Prochain numéro

w Du 26 au 27 septembre :

Congrès des régions de France à Marseille

w Du 4 au 14 octobre : Mondial

de l’auto à Paris

w Du 10 au 11 octobre : Congrès national des

Parcs naturels régionaux de France à Saint-Étienne

w Du 6 au 8 novembre : European Utility Week à

Vienne (Autriche)

w Du 20 au 22 novembre :

Salon des maires et des collectivités locales

à Paris

Retrouvez le 2e numéro de soGaz La revue en novembre à l’occasion du Salon des maires et

des collectivités locales.

Au programme : un retour sur les moments forts de l’été et de la rentrée, la découverte

d’un grand chantier GRTgaz, des rencontres passionnantes avec des collaborateurs et des

experts, et toujours plus d’innovations et de projections sur demain.

À bientôt !

C’est aussi votre revue, alors n’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, de vos

suggestions, de vos idées de sujets !C’est cela aussi « être connectés » !

Contact : [email protected]

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L’énergie est notre avenir, économisons-la !

la galerie

des possibles

présente

LE GAZ. L’ÉNERGIE DES POSSIBLES.| GazEnergieDesPossibles.fr

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