Kiste pilonidal

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  • Le sinus pilonidal (SP) est une affection douloureuse, rcidivante qui peut altrer la qualit de vie des personnes qui en sont atteintes. Son traitement est chirurgical. Aprs lexcision, la gurison de la plaie

    requiert en moyenne de deux six mois et peut parfois prendre plus de deux ans (Harris et al., 2012a). Les soins postchirurgicaux de SP cotent cher au systme de sant.

    Dfinition

    Ladjectif pilonidal est driv de deux mots latins, soient pilus pour poil et nidus pour nid (Wikipdia, 2014). Les termes abcs pilonidal, kyste pilonidal et fistule sacro-coccygienne sont aussi couramment utiliss pour dsigner le sinus pilonidal (Harris et al., 2012a).

    En 1880, A.M. Hodges est le premier dcrire cette affection. Elle dsigne une cavit sous-cutane localise dans la rgion sacro-coccygienne qui sinfecte et scoule par un canal (appel aussi fistule ou sinus) pithlial situ dans la peau du sillon interfessier. Il peut y avoir plus dun canal allant dans plusieurs directions dans le tissu sous-cutan (Miller et Harding, 2003 ; Harris et al., 2012a). Le SP contient gnralement des poils et des dbris cutans.

    Cette affection se manifeste par un rythme dans le pli interfessier ou dans la rgion sacro-coccygienne, de ldme, un coulement purulent et de la douleur (Harris et al., 2012a).

    risque

    Le SP touche quatre hommes pour une femme. Il affecte 1 % de la population masculine et 0,1 % de la population fminine (Wikipdia, 2014). Une pilosit plus abondante expliquerait lincidence masculine. Les populations de type caucasien sont plus touches que celles de type africain ou asiatique : les caractristiques de la pilosit de ces deux types raciaux expliqueraient ces diffrences (Miller et Harding, 2003). Lge de pointe de cette affection est de 19 ans chez la femme et de 22 ans chez lhomme. Le SP est rare avant la pubert et chez les personnes de plus de 40 ans (Miller et Harding, 2003).

    Outre lge, le sexe et le type racial, dautres facteurs de risque sont associs au SP, par exemple une occupation sdentaire en position assise est en cause dans 44 % des cas. Durant la Seconde Guerre mondiale, cette affection tait tellement frquente chez les chauffeurs de Jeep quelle avait t surnomme la maladie du Jeep .

    Dans 38 % des cas de SP, il y a des antcdents familiaux et dans 50 %, de lobsit. Enfin, dans 34 % des cas, une irritation locale ou un traumatisme dans la rgion sacro-coccygienne ont prcd lapparition des symptmes (Miller et Harding, 2003).

    Une affection semblable peut sattaquer aux mains des coiffeurs et des barbiers. Elle se dveloppe sur la peau interdigitale, humide et endommage par la pntration de cheveux.

    Physiopathologie

    Lorigine du sinus pilonidal nest pas totalement comprise, mais la majorit des auteurs lattribue divers facteurs de risque (Miller et Harding, 2003 ; Harris et al., 2012a). Ces facteurs sont prsents au Tableau 1.

    SOiNS De PLAieS

    Le sinus pilonidalComment favoriser sa cicatrisation et diminuer les rcidives ? En guidant ses soins sur les donnes probantes.Par Diane St-Cyr, inf. certifie en stomothrapie (C), B.Sc., M.d.

    Micrographie optique dun sinus pilonidal sous-cutan comportant plusieurs orifices fistuleux.

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    Flore microbienne

    La proximit de la rgion anale peut expliquer les espces bactriennes qui colonisent et infectent le SP. Les bactries anarobiques (spcialement les bactrodes et les entrocoques) sont plus nombreuses que les bactries arobiques (les staphylocoques et le streptocoque hmolytique) dans la formation des folliculites et des abcs (Miller et Harding, 2003). Les bactries anarobiques sont particulirement responsables des rcidives et des dhiscences des plaies postopratoires.

    Traitements

    Traitement conventionnel des SP infects. Le traitement conventionnel dun SP infect est possible uniquement lorsque la personne consulte rapidement, que sa douleur est tolrable et en labsence de signes de cellulite. Ladministration dune antibiothrapie large spectre combine une pilation minutieuse de la rgion pourront enrayer le problme immdiat. La majorit des cas aigus exigent une intervention chirurgicale urgente.

    Traitement chirurgical. Tous les SP chroniques ou rcidivants requirent une intervention chirurgicale. Il existe plusieurs types dinterventions et leur taux de rcidives respectif varie grandement selon les auteurs (Harris et al., 2012a ; Miller et Harding, 2003).

    Les avantages et les inconvnients des diverses options chirurgicales devraient tre expliqus la personne atteinte. Selon les auteurs Miller et Harding (2003), un consentement clair permet de choisir un traitement acceptable en fonction :

    De linconfort, de limpact sur limage corporelle et de lestime de soi.

    Du taux de complications et de rcidives.

    De la priode ncessaire avant de pouvoir retourner au travail et reprendre ses activits sociales.

    Les types dinterventions chirurgicales

    Le Tableau 2 prsente les trois interventions chirurgicales les plus frquemment pratiques et leur risque de rcidives. Les chirurgies pour le SP peuvent tre pratiques sous anesthsie locale ou gnrale selon lampleur de lintervention et ltat clinique de la personne. Du ct mdical, la littrature compare encore les avantages et inconvnients de la cicatrisation dune plaie laisse ouverte

    comparativement celle dune plaie ferme par des points de suture.

    1. Incision, drainage et curetage. Cette intervention est simple. Il sagit de pratiquer une incision elliptique de labcs, de drainer la cavit et de procder au curetage du sinus. Le chirurgien doit sassurer que lincision est lgrement dcale par rapport au pli interfessier et que sa taille est suffisamment grande pour permettre de remplir la cavit avec une mche.

    Hormones Les hormones sexuelles produites en plus grande quantit au moment de la pubert jusqu leur dclin progressif partir de la quarantaine augmentent la production de sueur dans les glandes pilosbaces.

    La pointe de poils, les poils incarns ou de petits dbris pntrent dans le derme par les follicules pileux dilats qui sont situs dans le sillon interfessier ou encore dans le site de lexrse chirurgicale dun prcdent SP. Cette pntration dun corps tranger dclenche une raction inflammatoire.

    La pression et les frictions rptes dans la rgion sacro-coccygienne et le frottement des fesses lune contre lautre contribuent la dilatation des follicules pileux et au bris des poils leur base dans le derme.

    Les mmes forces mcaniques (pression et friction) font pntrer de la kratine dans les pores dilats qui, en les obstruant, provoque leur inflammation (folliculite).

    Infection Linfection se rpand dans les follicules pileux causant des abcs dans les tissus sous-cutans. Avec le temps, un abcs chronique se forme et un canal (appel sinus) se dveloppe pour drainer sa cavit. La prsence dune cavit abcde profonde, dun milieu humide abondamment contamin par des bactries, en plus de poils et de dbris divers causent des infections rcidivantes qui produisent des coulements et de la douleur.

    Adapt de Harris et al., 2012a et de Miller et Harding, 2003.

    Pointes des poils corporels et dbris

    Pression/friction

    Bouchons de kratine des follicules pileux

    Tableau 1 Facteurs de risque du sinus pilonidal

    Sinus pilonidal non infect comportant deux canaux. Sinus pilonidal abcd.

    Le sinus pilonidal touche les jeunes adultes, le plus souvent de sexe masculin.

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    Il est important de souligner que lorsque le sinus avait fait lobjet dun curetage aprs son ouverture, 90 % des plaies taient cicatrises un mois aprs lintervention comparativement 58 % dix semaines aprs une intervention sans curetage (Miller et Harding, 2003). Les rcidives associes ce type dintervention chirurgicale sont frquentes, soit de 40 60 %.

    2. Excision et fermeture primaire de la plaie. Le SP est incis, drain, et un curetage est pratiqu, ainsi que lexcision des autres petits sites dilats qui pourraient sinfecter ultrieurement. La plaie est suture.

    Pour plusieurs, cette option chirurgicale est plus acceptable esthtiquement, elle requiert moins de temps cicatriser et permet de retourner rapidement au travail (Miller et Harding, 2003). Par contre, son taux de rcidives est de 37 %.

    Une revue systmatique de la littrature faite par McCallum et ses collaborateurs en 2008 a clairement dmontr que les plaies fermes latralement adjacentes au pli

    interfessier taient moins rcidivantes que celles situes directement dans ce pli. Il faut aussi mentionner que si la plaie sinfecte, elle devra possiblement tre rouverte et cicatriser par deuxime intention (Miller et Harding, 2003).

    3. Excision large et fermeture par deuxime intention. Une zone elliptique de tissus est prleve jusquau fascia prsacr. Elle doit inclure tous les tissus enflamms ainsi que tous les dbris. La taille de louverture pratique doit tre assez grande pour faciliter linsertion dun pansement qui permettra la plaie de granuler de sa base, de se combler et de se fermer.

    Cette intervention a un taux infrieur de rcidives, mais la cicatrisation requiert de huit dix semaines ou plus (Harris et al., 2012a).

    SOiNS De LA PLAieCicatrisation

    Linfection retarde la cicatrisation dune plaie. Dautres facteurs prolongent le temps de gurison : une hygine dficiente, les proprits

    du pansement, des activits qui augmentent la friction et le cisaillement sur le site de la plaie et lobsit (Harris et al., 2012a).

    Dans un article publi en 2012, les chercheuses Connie Harris and Samantha Holloway ont ralis une revue exhaustive de la littrature qui a permis de dterminer les facteurs favorables la cicatrisation optimale dune plaie ouverte aprs lexcision dun SP et ceux qui taient nuisibles. Les auteures ont ensuite labor un algorithme et un protocole de soins pour traiter ces plaies. La Figure 1 prsente cet algorithme bas sur les donnes probantes et lopinion dexperts. Chacun de ces points cls seront dcrits par la suite.

    Traiter la cause

    Aprs lintervention chirurgicale, il est important de surveiller lquilibre microbien de la plaie, car une infection pourrait passer inaperue en labsence de signes cardinaux (rougeur, chaleur, dme, douleur).

    Plusieurs signes moins connus peuvent indiquer la prsence dune infection superficielle ou profonde. Ils ont t dcrits, publis et valids et composent les acronymes NERDS et STONEES qui aident les mmoriser (Sibbald et al., 2006 ; Woo et Sibbald, 2009) (voir Tableau 3).

    La prsence dau moins trois de ces signes dans lun ou lautre des groupes de symptmes signale une infection superficielle ou profonde et requiert un

    SOiNS De PLAieS LE SINUS PILONIDAL

    Tableau 2 Types dinterventions chirurgicales et taux de rcidives

    Types dinterventions Taux de rcidives en %

    Incision, drainage et curetage du sinus 40-60 %

    Excision et fermeture primaire de la plaie 37 %

    Excision large et fermeture par deuxime 8-43 % intention de la plaie

    Traduction libre et adaptation de Harris et al. 2012a.

    Plaie aprs incision, drainage et curetage. Fermeture primaire dun SP. Excision large du SP avec plaie ouverte pour cicatrisation de deuxime intention.

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    antibiogramme et une culture semi-quantitative (technique de Levine) pour les bactries arobiques et anarobiques.

    Dans le cas dune infection superficielle (NERDS), lutilisation de produits antimicrobiens ou dantibiotiques topiques est recommande. Dans le cas dune infection profonde (STONEES), une antibiothrapie systmique large spectre (orale ou parentrale) est alors requise (Harris et al., 2012b).

    Soins locaux de la plaie

    Position du client. Les positions latrale et ventrale ne favorisent pas la visualisation de lintrieur de la plaie, car la personne peut facilement contracter ses muscles fessiers. La position ventrale dite jackknife est recommande. La personne est couche sur le ventre et un ou deux oreillers sont placs sous son bas-ventre. Elle peut contribuer la procdure en cartant ses fesses avec ses mains. De cette faon, il est plus facile de vrifier ltat de la plaie et de voir si des poils ou des dbris de pansements sy trouvent.

    Nettoyage de la plaie. Un nettoyage haute pression peut tre pratiqu en utilisant une seringue de 30 ml munie dun cathter intraveineux de calibre 19 ou laide dune bouteille de solution saline unidose contenant de 100 150 ml et munie dun embout donnant une pression de 7 12 livres par pouce carr. La solution devrait tre la temprature ambiante pour viter de refroidir la plaie et de causer de linconfort (Harris et Holloway, 2012b).

    Soin de la peau environnante

    pilation. Il est important quune bande de 5 cm soit rase autour de la plaie au moins une fois par semaine, ou plus souvent si la pilosit est dense et la repousse rapide. Un rasoir conu pour une ligne bikini avec une tte pivotante est idal. Aprs la cicatrisation, des mthodes plus

    Figure 1 Algorithme dun protocole de soins de plaies de sinus pilonidal

    Plaies de sinus pilonidal y compris celles qui cicatrisent par deuxime intention

    Soins axs sur les proccupations de la

    clientle

    Activit physique

    Mesures pour amliorer lhygine

    interventions nutritionnelles

    Contrle de la douleur

    Prvenir les rcurrences

    Traiter la cause

    Chirurgie/dbridement

    quilibre microbien/ inflammationchronique

    Soins locaux de la plaie

    Positionnement

    Nettoyage de la plaie

    Soin de la peau environnante

    Pansements interactifs humides

    Thrapie par pression ngative dans des

    cas rpondant des critres prcis

    Traduction libre de Harris et Holloway, 2012b.

    Tableau 3 Signes dinfections superficielles ou profondes

    Traduction libre et adaptation de Woo et Sibbald, 2009 et de Landis et al., 2007.

    N Ne gurit pas ou retard dans S Size : la taille de la plaie la cicatrisation. augmente.

    e La quantit dexsudat sreux T Temprature augmente augmente. lorsque les bords de la plaie sont palps avec une main gante ou lvation de 3F avec un thermomtre infrarouge du site controlatral.

    r Rouge : le tissu de granulation est O Los est palp ou il est expos rouge, friable et saigne facilement. dans le lit de la plaie.

    D Dcoloration du tissu de granulation, N Nouvelles plaies autour de la prsence de dbris et de tissus plaie primaire. ncrotiques la surface de la plaie.

    S Senteur dsagrable cause par e De lrythme et de ldme lactivit bactrienne et la ncrose sont prsents (cellulite). tissulaire.

    e Lexsudat purulent ou sanguin et purulent augmente.

    S La senteur dsagrable indique gnralement la prsence de bactries Gram ngatif, de bactries anarobiques ou des deux espces.

    Infectionsuperficielle Infectionprofonde

    Linfection se dveloppe dans les follicules pileux du pli interfessier.

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    permanentes dpilation pourraient tre envisages, le laser par exemple, mais dautres recherches sont ncessaires pour observer lincidence des rcidives long terme (Harris et Holloway, 2012b).

    Dsinfection. Une bande de peau de 5 cm autour de la plaie doit tre dsinfecte laide dune solution de chlorhexidine 0,5 %. Aprs avoir appliqu des gazes humidifies de solution saline sur la plaie pour la protger, des compresses imprgnes de chlorhexidine seront mises en place autour de la plaie pendant une minute, ou cinq minutes pour une plaie infecte de Pseudomonas (Harris et Holloway, 2012b). Cette solution tant incolore, elle ne risque pas de masquer les signes dinflammation. Son contenu dalcool peut toutefois provoquer une sensation de brlure. Une solution de proviodine iode peut aussi tre utilise si la personne ragit mal la chlorhexidine (Harris et al., 2012a).

    Pansements interactifs humides. Les pansements base dalginate et les pansements hydrofibres sont privilgis parce quils sont souples et adhrents et quils minimisent la friction et le cisaillement. Quant aux hydrogels, ils peuvent tre utiliss pour des plaies sches qui prsentent une couche paisse de tissus ncrotiques humides. Il faut prciser quil ne faut pas remplir la cavit dhydrogel. Les pansements mousses peuvent servir de pansement secondaire (Harris et al., 2012a).

    Un pansement souple sinsre bien dans le pli interfessier et est

    confortable pour le patient. Certains pansements adapts la rgion sacro-coccygienne peuvent rduire les risques de contamination exogne. Une attention particulire doit tre apporte au moment de leur application pour quils soient dposs bien au fond du pli afin de sceller la plaie de la rgion anale (voir Photo).

    En prsence de contamination fcale exogne ou dinfection, les produits et pansements antimicrobiens sont recommands. Les quatre principaux antimicrobiens utiliss sont liode, le polyhexamthylne biguanide (PHMB), largent et le miel (Harris et al., 2012b).

    Une petite quantit de pte dhydrocollode, gnralement utilise pour les soins de stomies, peut tre applique dans le pli interfessier pour optimiser ladhsion du pansement et empcher linfiltration de selles dans la plaie (Harris et Holloway, 2012b ; Harris et al., 2012a).

    Il faut viter les pansements qui formeraient une masse dure dans le pli ou la cavit tels que les pansements humides au NaCl 0,9 % ou ceux imprgns de paraffine. Leur durcissement risque de provoquer de la friction et de linflammation (Harris et Holloway, 2012b).

    Thrapie par pression ngative. Selon Harris et Holloway (2012b), la thrapie par pression ngative (TPN) doit tre envisage seulement si le client rpond aux critres suivants :

    Les principes de la prparation du lit de la plaie, soit le dbridement, le

    contrle microbien et les soins pour faciliter la cicatrisation en milieu humide, ont t appliqus durant quatre semaines et la dimension de la plaie na pas diminu de 30 %. Le client et le mdecin doivent consentir une TPN.

    La TPN peut tre envisage plus rapidement pour traiter une personne obse.

    La TPN pourrait aussi convenir :

    - aux clients dont le SP est de grande taille et dont le dlai de cicatrisation estim est dau moins six huit semaines avec des pansements interactifs.

    - aux clients dont la qualit de vie est compromise par les dlais de convalescence lis aux traitements conventionnels (six semaines).

    - pour une plaie dont la grande quantit dexsudat affecte lefficacit des soins et lintgrit cutane ou la qualit de vie du client.

    Les auteures recommandent aussi de cesser la TPN lorsque :

    la plaie est stable, saine, montrant 100 % de granulation et dont lpithlialisation est amorce.

    la plaie est exempte dinflammation et dinfection, sans tissus ncrotiques, son humidit est quilibre et ses bords sains.

    Soins axs sur les proccupations de la clientle

    Cette branche de lalgorithme se concentre sur les aspects qui affectent la personne ayant une plaie postopratoire de SP afin damliorer sa qualit de vie et de favoriser une cicatrisation rapide tout en minimisant les rcidives (Harris et Holloway, 2012b).

    Activit physique. Durant la cicatrisation, les activits physiques doivent tre limites pour viter la friction, le cisaillement et lhumidit entre les fesses. Mme la marche et une position assise prolonge sont dconseilles. Si lactivit physique quotidienne est essentielle, il faudra valuer les avantages contre les risques dun traumatisme la plaie et dun retard de cicatrisation. Le

    SOiNS De PLAieS LE SINUS PILONIDAL

    Application dun pansement de forme adapte la rgion sacro-coccygienne. En moulant le pli interfessier, il diminue les risques de contamination exogne.

    En processus de cicatrisation, les pourtours de cette plaie auraient d tre rass, car ils reprsentent un risque dinflammation chronique.

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    port de pantalons amples en priode postopratoire rduit la friction.

    Une fois la plaie cicatrise, la clientle doit tre avertie que les tissus noforms sont fragiles et que la plaie pourrait souvrir de nouveau si des traumatismes causs par de la friction ou du cisaillement se produisent dans les premires semaines.

    Mesures dhygine. Les pansements qui sont tremps dexsudat ou souills par des matires fcales dgagent une mauvaise odeur. Il faut enseigner au client que son pansement doit tre sec et propre en tout temps. Sil est souill ou mouill, il doit tre chang. Le patient devra nettoyer sa plaie de la manire quon lui a enseigne, asscher la rgion et appliquer un nouveau pansement.

    Pouvoir prendre une douche aprs chaque selle serait idal, sinon au moins une quotidiennement. Le pansement est enlev avant la douche ou le bain de sige. Lemploi de la douche-tlphone est fortement encourag pour irriguer lintrieur de la plaie et chasser les rsidus de savon, de shampoing et autres dbris. Les bains ne sont pas permis. Si le mdecin a prescrit des bains de sige, il est prfrable de les prendre aprs une selle et ils ne devraient pas durer plus de cinq minutes. La rgion doit ensuite tre assche avant dappliquer le pansement comme la enseign linfirmire (Harris et Holloway, 2012b).

    Interventions nutritionnelles. Durant la cicatrisation, un rgime quilibr est recommand pour optimiser la gurison de la plaie. Une dite riche en protines stimule la cicatrisation. Un apport accru daliments riches en vitamine C ou la prise quotidienne dun supplment de 1 000 mg est une mesure nutritionnelle prconise. Un apport daliments riches en zinc ou la prise quotidienne dun supplment nexcdant pas 40 mg de zinc pour les personnes de 19 ans et plus est aussi recommand.

    Une fois la plaie ferme, le client doit diminuer son indice de masse corporelle moins de 30 pour rduire son risque de rcidives (Harris et Holloway, 2012b).

    Contrle de la douleur. Une mauvaise gestion de la douleur altre considrablement la qualit de vie des

    convalescents. Elle prolonge labsence au travail ou aux tudes, perturbe le sommeil et diminue lapptit. Elle peut mme aller lencontre des soins en suscitant une raction dfensive chez le patient qui refuserait, par exemple, quune mche soit insre dans la cavit de sa plaie (Harris et Holloway, 2012a).

    Par ailleurs, les narcotiques peuvent provoquer de la somnolence et donc causer un problme la personne qui doit conduire son vhicule pour recevoir ses soins. Aussi, la constipation, un effet secondaire commun des analgsiques narcotiques, peut exacerber la douleur et dissuader la personne de les prendre (Harris et Holloway, 2012a).

    Des analgsiques non narcotiques pris rgulirement, des soins excuts en douceur en utilisant des produits qui minimisent les ulcrations du lit de la plaie et qui rduisent la frquence des changements de pansements peuvent diminuer lintensit de la douleur pendant la rfection du pansement (Harris et Holloway, 2012a).

    Prvention des rcidives. cause de la nature rcidivante des SP, lensei-gnement de quelques mesures de prvention est essentiel. Une fois la plaie cicatrise, il est bon de rappeler limportance de se doucher ou de prendre un bain quotidiennement, et mme plus dune fois si la transpiration est abondante. Un nettoyeur antimicro-bien peut tre utilis. Le pli interfessier doit tre assch en le tapotant avec une serviette et non pas en frottant. En fait, il est bon dviter toute friction vigoureuse de la rgion sacro- coccygienne. Il faut aussi sassurer que le pli interfessier est exempt de poils, du moins jusqu ce que la personne sujette au SP ait dpass lge de 40 ans.

    Le sinus pilonidal est une affection frquente, douloureuse, rcidivante et astreignante. Son traitement comporte des enjeux conomiques, dune part pour le patient cause dune longue convalescence et, dautre part, pour le rseau de la sant en raison des ressources mobilises et de la frquence des soins postopratoires. Soigner les plaies de SP en se basant sur les donnes probantes acclre la cicatrisation et minimise les rcidives.

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    Harris, C.L., K. Laforet, R.G. Sibbald et R. Bishop. Twelve common mistakes in pilonidal sinus care , Advances in Skin & Wound Care, vol. 25, n 7, juil. 2012a, p. 324-332

    Harris, C., K. Laforet et R.G. Sibbald. Les sinus pilonidaux : tiologie et prise en charge fonde sur des donnes probantes , Wound Care Canada, vol. 10, no 1, hiver 2012b, p. 30-32. [En ligne : www.bluetoad.com/publication/?i=106483&p=28]

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    Diane St-Cyr est infirmire stomothrapeute. Elle donne des formations et agit titre de consultante auprs de

    diffrents tablissements. Elle a fond sa propre entreprise. Elle travaille aussi au CSSS du Sud-OuestVerdun et au Centre de stomie Premier, de Montral.

    L'auteure