Kifkif_2013_numero4

32
Numéro 4 - Édition 2013 GRATOS En collaboration avec l’Inspection Académique des Pyrénées-Atlantiques Mieux comprendre l’autisme Pages 8 à 10 A la découverte de la langue des signes Pages 26 et 27 A 12 ans, Damien vise les JO de Rio 2016 Page 17 Bernard court aux côtés des non-voyants Pages 18 à 19 Avec ses amis, Thomas nous raconte sa vie de lycéen non-voyant Page 31 A lire dans ce numéro La vice championne paralympique raconte Perle Bouge, médaillée d’argent aux derniers JO de Londres en aviron, a été interviewée par les élèves du collège Jean Rostand de Biarritz Pages 20 à 22 Dix jeunes du Nid basque ont relevé le défi Des reportages Des enquêtes Des interviews Des rencontres Des jeux Pages 12 et 13 P. 23 GAGNE 2 PLACES de Ciné Tirage : 40.000 exemplaires Le seul journal des jeunes qui parle du handicap 196 KM EN VÉLO

description

Le journal des jeunes qui parle du handicap

Transcript of Kifkif_2013_numero4

Page 1: Kifkif_2013_numero4

Numéro 4 - Édition 2013

G R A T O SEn collaboration avec l’Inspection Académique des Pyrénées-Atlantiques

Mieux comprendre l’autisme

Pages 8 à 10

A la découvertede la langue des signes

Pages 26 et 27

A 12 ans, Damien vise les JO de Rio 2016

Page 17

Bernard court aux côtésdes non-voyants

Pages 18 à 19

Avec ses amis, Thomasnous raconte sa viede lycéen non-voyant

Page 31

A lire dans ce numéroLa vice championneparalympique raconte

Perle Bouge, médaillée d’argent aux derniers JO de Londres en aviron,a été interviewéepar les élèves du collège Jean Rostand de BiarritzPages 20 à 22

Dix jeunes du Nidbasque ont relevé le défi

Des reportages

Des enquêtes

Des interviewsDes rencontres

Des jeux

Pages 12 et 13

P. 23

GAGNE2 PLACES

de Ciné

Tirage : 40.000 exemplaires

Le seul journal des jeunesqui parle du handicap

196 KM EN VÉLO

Page 2: Kifkif_2013_numero4

2

L’ULIS vue par les élèves du collège

KIFF l’Ulis

TÉM

OIGN

AGE

REPO

RTAG

E

Alice, Léna, Rachid et Marthe. Photo Axelle Veper

l y a un dispositif ULISdans le collège deClermont depuis 2010.

Onze élèves enfont partiecette année.Nous sommesen contactavec les élèvesde l'ULIS tousles jours dansla cour derécréation etaussi dans certains cours.

En espagnol, deux élèvesnous rejoignent et celase passe très bien.

En SVT, technoet physiqueun élève estinclus. Il fait lesexpériencesavec une élèvede notre classeet ils y arriventtrès bien.Nous sommes

allés également au cinéma

ensemble voir «Les 400coups» au Méliès. C'étaittrès sympa.En septembre, octobre noussommes allés découvrir uninstrument indonésien :le gamellan avec deuxélèves de l'ULIS. Nous noussommes entraînés à jouer

tous ensemble et avons faitun enregistrement de notrecréation.Khalid témoigne : «Moij'ai deux amis qui font partiede l'ULIS !».

Les élèves de 5e SEGPAdu collège Clermont

Commentse passentles relationsentre les élèvesdu collègeet ceuxde l'ULIS ?

I

ans le collègeClermont de Pau,un groupe d'Ulis

a décidé de nous aiderà mieux comprendre lefonctionnement de leurscolarité. Non, ils ne sontpas exclus ! Ils s'intègrentfacilement ! Cela ne changepas qu'ils soient en ULIS.Parfois, face au groupe, lesélèves de l'ULIS ressentent

une certaine timidité, ilssont perdus. Toutefois, ils nesont pas exclus. En outre,les sorties scolaires leurpermettent de se mêler plusfacilement aux autresélèves. Les compétences dechacun sont toutesdifférentes. Les élèves dudispositif ULIS peuvent êtreinclus à des cours grâce auxqualités qu'ils ont en eux.

Le dispositif adapteles notions, les compé-tences à acquérir.Il permet de consoliderles connaissances dansles matières pour lesquellesles élèves rencontrent desdifficultés. Comment sesentent-ils dans le dispositifet dans les classes ? Ils ontdes amis dans les deuxgroupes. Pour réussir, il faut

avoir confiance en soi. Oui,ils ont des difficultés, maisaussi des qualités ; commenous tous. Ce collègede Pau, le collège Clermontpermet aux différences dese rencontrer ; il fait en sorteque chaque élève se sentebien dans sa scolaritéet dans sa peau !

Alice Larrodé, Léna Keddar,Rachid Bakhta, Marthe Sarman,

4e3 Collège Clermont

ISSN : 2119-9833Mise en page/Graphisme :Studio graphiquede Pyrénées-Presse S.A.Rue Despourrins64000 PauImpression :Pyrénées-Presse S.A.Rue de Layguelongue64160 Morlaàs

Distribution : LacauQuartier Labagnère64290 LASSEUBE

Publicité/Partenariat :[email protected]

Merci à nos partenaires:

Edité par Grandir EnsembleAssociation loi 19015, rue des Mousserons - 64230 LescarSite web : grandir-ensemble64.org

Qui sont les élèves de l'ULIS ? Comment évoluent-ils dans l'enceinte du collège ?

Des ULIS bien dans leur «Pau»

Ulis et 5e Segpa ensemble en cours de musique. Photo M. Suarez

D

Page 3: Kifkif_2013_numero4

3TE

STEM

ONY

What doesMaxilimien think ?

Our school welcomes aU.L.I.S section (unit wherechildren with a disabilitygo to school with otherpupils who are nothandicapped).Pupils who are in theU.L.I.S section are inclass in small groups.Valerie helps them tounderstand. They attend some lessonswith us such as physicaleducation, art and music.The rest of the time,they are in their own class.Most of the time, they are wellaccepted by the other pupils. They aren't always just together.

Qu’en penseMaximilien ?

Notre collège accueilleun dispositif appeléU.L.I.S qui permetaux enfants avec unhandicap de pouvoiraller dans un collègeet être intégrés avec

d’autres enfants .Les élèves qui sontdans le dispositifU.L.I.S sont un petit groupeen classe. Ils assistentégalement aux coursavec nous comme en E.P.S,en arts plastiques et enmusique. Le reste du temps, ilssont dans leur groupe-classeLa plupart du temps,ils sont bien acceptéspar les autres élèves. Ils ne sontpas toujours qu’entre eux.

Different and together

Rene Forgues : a «KIFKIF» school !

Maximilien a 14 ans et il est en 5e. Il est né le 27 mai1998. Il a un frère qui s’appelle Alban et qui a 20 ans.Maximilen, comment trouves-tu l’ambiance dans ta classe ?

C’est sympa.Te sens- tu à l’aise au sein de ta classe.

Oui.Quelles sont tes matières préférées ?

J’adore les arts plastiques, la biologie, l’EPS, la chimie et l’IDD.Tes enseignants sont-ils gentils

Oui.Aimes-tu écrire des articles pour « Kifkif » ?

Oui.Quelle est ta passion ?

J’adore jouer au rugbyMaximilien a souhaité ajouter qu’il est arrivé 120e

au cross du collège et que malheureusementcette année ils font moins de travail manuel.

Justine Hiale-Guilhamou (5°7),Pauline Bouvier (5°3) et Iris Castillo (5°1).

Maximilien is 14 years old and he is in 5e. He was bornon May 27th 1998. He has got one brother, Alban andhe is 20.Maximilien, how is the atmosphere in your class?

It is good.Do you feel comfortable in your class?

Yes, I do.What are your favourite subjects?

I like Art, biology, physical education, history, physics, chemistry and IDD.

Are your teachers nice?Yes, they are.

Do you like writing for «Kif Kif»?Yes, I do.

What is your hobby?I love playing rugby.

Maximillien added that he arrived 120th in the schoolrace. This year they do less manual work.

Justine Hiale-Guilhamou (5°7),Pauline Bouvier (5°3) and Iris Castillo (5°1).

TÉMOIGNAGE

3Différents et ensemble !

René Forgues :uneécole «KIFKIF»Versionanglaise

Version française

Page 4: Kifkif_2013_numero4

4TÉ

MOI

GNAG

E

En octobre, Thomas arrive dans le dispositif ULIS

ous les lundis matin, les élèves des deux classesd'ULIS de Morlaàs se regroupent pour faire undébat philo. Cela peut être soit sous forme de

jeux, de quizz, mais nous les avons vus le faire sousforme de questions. La question du jour était : «Pourquoil'Homme existe-t-il ?». Tous les enfants regroupés, accompagnés de deuxprofesseurs d'ULIS, ont réfléchi quelques minutes à cesujet et ont écrit sur une feuille par élève. Un élève a étéchoisi pour donner un «micro» (un feutre d'ardoise) à unautre élève, ce qui signifie que cet autre élève pouvaitparler et donner la réponse qu'il a écrite. Plusieursréponses ont été proposées : «pour remplacer lesdinosaures», «pour avoir une descendance», «les hommes ne servent à rien», «pour l'équilibre de la Terre»... Si les élèves ne trouvent pas, ils pourrontchercher sur Internet. Au final, cela leur permetd'apprendre à rédiger, réfléchir et s'exprimer...

Amandine et Sophie 6eF

DÉBA

T

Le débat Philodes ULIS

T

e m'appelle Thomas. Je suisen 6e5 et je bénéficie du

dispositif ULIS. J'ai 13 ans depuisle 3 janvier.Je suis à l'ULIS de Clermont.Avant, j'étais à Billère, au Collègedu Bois d'Amour.En ULIS, on fait des maths et dufrançais, et j'ai un AVS Co(Assistant de Vie Scolaire) qui mesuit dans certaines matières (SVT,Technologie, Musique, Artsplastiques) pour que je sois

attentif. Le reste du temps, je vaisen ULIS.Les avantages : on finit tous lesjours à 16h et c’est une classeavec moins d’élèves.On est plus suivi par les adultes.Depuis que je suis dans cedispositif, je suis obligéde respecter les règles sinon jesuis sanctionné... à chaque fois. J’attends les vacances avecimpatience !!!!

Thomas Gomez, Collège Clermont

J

Les élèves débattent. Photo : E. Caplanne

Photo

Louis

Esco

s et M

ehdi

Fruch

art

Mon entrée en ULIS

Si vous êtes enseignant, élèveou un groupe d’élèves d’un collègeou d’un établissement médico-social,vous pouvez contribuerau contenu du prochain numéro de Kifkif.

Contactez-nous :[email protected]

Préparezvos articlespou

r

Page 5: Kifkif_2013_numero4

5RE

GARD

S CRO

ISÉS Pour que Paris

soit du gâteau

ULIS Marguerite-de-Navarre,Pau

Représentation théâtrale d’un groupe devant le reste des élèves. Photo : Collège M. de Navarre

Vente de gâteaux à l’occasion d’une rencontre parents/professeurs. Photo : Collège M. de Navarre

a classe de 504 et la classe ULIS préparentensemble depuis novembre un séjour à Paris

du 26 février au 1er mars 2013.Mais ce décloisonnement hebdomadaire ne s’est paslimité à la vente de gâteaux et à la visite de l’expositionà la médiathèque « carnets de voyages». Il s’est aussienrichi d’une heure de théâtre par semaine ce trimestre,heure très appréciée et attendue par tous les élèves. Voici d’ailleurs quelques témoignages :

L

Pour moi, ça ne change pas beaucoup, j’aimême l’impression qu’il n’y a qu’une seuleclasse, c’est juste quand les professeursdisent «On va à Paris avec la classe ULIS»que je commence à me dire qu’on est enclasse avec eux.

Basma 5e4

Le projet ULIS/504 m’a prouvé qu’il ne fallait passe fier aux apparences, nous avons bien

des centres d’intérêt en commun et nousles découvrons parce que nous passonsdu temps ensemble. Lors de la vente

des gâteaux pour nous aider à financernotre voyage à Paris, je me suis beaucoup

amusée avec eux. Un super moment ! Alice 5e4

«En travaillant avec les ULIS,j’apprendsà lesconnaître età les aiders’ilsen ontbesoin maiscontrairement à ce quej’imaginais, ils ne sont pasdifférents de nous.»

Amélie 5e4

«Avant je n’aimais pas fairedu théâtre. J’avais peur deme montrer devant les autres.J’avais peur, j’avais honte.Finalement c’est amusant.Je ne suis pasplus mau-vaise queles autres.Ça m’adonnéconfiance.» Nourayati - ULIS

Au début, nous les regardionsbizarrement maisquand nousavons faitdu théâtreensemble,nous avonsappris à lesconnaître et je me suis renducompte qu’ils avaienténormément de qualités. Etque de fous-rires partagés !

Adèle 5e4

«On est comme on est.On s’acceptecommeon est.Je penseque je vaissympathiseravec certains élèves de cette classe de 5e.»

Florian - ULIS

Et rendez-vous dans le prochain KIFKIF : nous vousprésenterons quelques uns de nos carnets de voyage.

Page 6: Kifkif_2013_numero4

6RE

NCON

TRE

ès l’âge de 14 ans,nous sommes enS.I.P.F.P. (Section

d'Initiation et de PremièreFormation Professionnelle),c'est-à-dire 12 heures parsemaine enclasse et12 heuresen atelierpré-professionnel.Les prises en chargethérapeutiques sontincluses dans cet emploi dutemps. Nous avons le choixentre deux grandes famillesd’ateliers :- A.T.M.F.C. (AssistantTechnique en MilieuFamilial et Collectivité)

avec des ateliers d’entretiendes locaux, de cuisine, derepassage et de couture- B.T.P.A. (Bâtiment TravauxPubliques et Agricoles)avec des ateliers d’espaces

verts,d’horticulture,de ferronnerie,de menuiserie,

de peinture et un atelierpolyvalent de mécanique. Ce travail en atelierspendant plusieurs annéesnous permet de connaîtrenos capacités et préparerainsi notre avenir à notrerythme. Plusieursorientations sont possiblesaprès le Castel. L’orientation

est préparée dans le cadrede notre projet de vie.Si notre projet est detrouver un emploi, nousavons la possibilité d’allertravailler dans le milieu

ordinaire, ou sinonen E.S.A.T. (Etablissementet Service d’Aide parle Travail).

Flavien, Naomie, Céline,Amandine, Alexandre

Découverte d’un établissement spécialisé : l’I.M.E. du Castel de Navarre à Jurançon

Préparer notre avenir

Le S.I.P.F.P. ? Ça vous parle ?

FORM

ATIO

N

D

«Ma vie après le Castel»

Flavien (17 ans)va bientôt partir enstage à la mairie deJurançon. Il s’occuperade l’entretiendes espaces verts.

Kévin L. (16 ans) estpendant deuxsemaines en stagechez un carrossier.C’est un métier qu’ilaimerait faire plustard.Brayan (18 ans) est lui aussi en stage pendantdeux semaines dans un restaurant à Nay. Iltravaille dans les cuisines. Ce stage luipermettra de savoir s’il souhaite poursuivredans cette voie.

Des stagesen milieu ordinaire

«Tous les lundismatins, nousallons avecnotre professeurà l’E.S.A.T. JeanGenèze à Pauoù nousapprenonsà nous servirdes logicielsRAMSES etSAGE. Ces logiciels servent à faire les bons delivraison en blanchisserie (logiciel RAMSES) etles bons de livraison et de facturation (logicielSAGE utilisé aussi par le comptable del’E.S.A.T.). Nous avons commencé le lundi 14janvier. Ce projet nous permet de compléternotre formation pré-professionnelle.»

Naomie

Une formationinformatique à l’E.S.A.T.«J’aurai 20 ans

en juin prochain.Ça fait quatreans queje travaille àl’atelier peintureau Castel. J’ai faitplusieurs stagesqui se sont bienpassés.Je travaille en alternance depuis septembredernier à l'E.S.A.T. Alpha à Idron. Et débutjuillet, je serai embauché définitivement.Je serai peintre en bâtiment. Je ferai deschantiers pour des particuliers mais aussi pourdes entreprises. Je suis très content de quitterle Castel pour être autonome. Je serai héber-gé au début au Foyer des Jeunes Travailleurs.Le Castel m’aide aussi à bien préparer mondépart pour que tout se passe bien !»

Kévin M.

Un travail à l’E.S.A.T.

La serre de l’atelier horticulture. Photo AC Mesnager

Des élèves du Castel témoignent de leur formation professionnelle

AC M

esna

gerAC

Mes

nage

r

AC M

esna

ger

AC M

esna

ger

Page 7: Kifkif_2013_numero4

Samuel en plein travail ! Photos : N. Castaing

7EM

PLOI

amuel LEBIGOT,jeune autiste de 19ans, a été élève à

l’ULIS Pro du lycée Baradatpendant deux années. Il abénéficié des coursdispensés au lycée et a pu,à travers de nombreuxstagesdansplusieurssecteurs,construireson projetprofessionnel. Il aégalement bénéficié del’accompagnement duSessad «les Petits Princes».En juillet 2012, lorsqu’ilquitte l’ULIS, son projetprofessionnel en ESAT (1) estconfirmé. Il a rédigé encours son curriculum vitae,sa lettre

de motivation et est allédéposer ses demandesd’emploi dans les ESAT deson choix, là où ses stagess’étaient le mieux passés(il y en avait deux). Et quelle bonne surprisequand en octobre, il est

contacté parl’un de ces deuxESAT pour uneembauche !Samuel estdonc devenu

ouvrier à l’ESAT Coustau deLescar, à l’ateliercartonnerie, en novembre2012. Ses ancienscamarades de classe :Margot, Marine, Pauline etKeiran, sont allés lerencontrer et ont recueillison témoignage :« Je suis content d’êtreembauché ici, jeconnaissais déjà puisquej’étais venu y faire un stage.Je travaille du lundi au

vendredi, de 9h à 17hsauf le vendredi (16h).

Je vienstout

seul en bus. Pour moi, çan’a pas été difficile detrouver ce travail, ça s’estfait tout seul, puisqu’ilsétaient contents de moi !

« Aujourd’hui, je suispayé pour mon travail »

A l’atelier cartonnerie, jetravaille sur des plaquesdorées de cartonsalimentaires : je les pèse lematin, et l’après-midi je lesdécortique car ellesarrivent par plaques surlesquelles une machine aprédécoupé les formes.C’est un travail de précisionque je réalise tout seul etque je ne trouve pasdifficile. Je suis content detravailler en ESAT car je merappelle que les stages que

j’avais faits en milieuordinaire avaient étécompliqués. Ici, on n’estjamais tout seul et on peutfaire des activités en dehorsdu travail si on veut.Je me suis fait des ami(e)s.J’ai plaisir à revoir mescamarades du lycée et çafait bizarre de ne plus yaller. Aujourd’hui, je suispayé pour mon travail, j’aides responsabilités, je doispenser que le directeurcompte sur moi. Tout estallé très vite, alorsaujourd’hui, je ne sais pasencore ce que je souhaitepour la suite…»Bravo Samuel et un grandmerci pour avoir répondu ànos questions !

Les élèves du dispositifULIS Pro Baradat

S

C’est un Etablissement etService d’Aide par le Travail,

anciennement appelé CAT (Centred’Aide par le Travail). Une personne

handicapée peut y rentrer à partir de 18ans, en signant un contrat de soutien etd’aide par le travail. Un ESAT propose desactivités professionnelles mais aussi unsoutien médico-social et éducatif en vuede favoriser l’épanouissement de la

personne handicapée, tant au niveaupersonnel que social.Le travailleur d’ESAT perçoit unerémunération, a droit à des congés, maisne peut pas être licencié. Il peutégalement, en fonction de ses capacités etde ses envies, être mis à disposition d’uneentreprise du milieu ordinaire afind’exercer son activité professionnelle àl’extérieur de l’ESAT.

Du boulotpour Samuel

De l’Ulis Pro…à l’insertionprofessionnelleen ESAT

(1) ESAT

Margot, Marine, Pauline et Keiransont allés rencontrer Samuel.

Ancien élève de l’ULIS, Samuel a décroché un emploi en ESAT

Page 8: Kifkif_2013_numero4

8RE

NCON

TRE

Entrevue avec une membre de l’association « Désirs d’AILES »

Comprendre l’autismeIrène Monsanto Serra, membre del’association Désir d’AILES, logopède(1),est maman d'une jeune fille autiste.Nous l’avons interrogée, afin de mieuxcomprendre ce qu'est l'autisme et ceque peut faire cette association pouraccompagner les parents dansl'éducation de l'enfant autiste.

Qu’est ce que l’autisme?L’autisme est un handicap invisible quitouche le système nerveux centralc’est-à-dire le cerveau. C’est unealtération de la communication, de lasocialisation et de l’imagination. Cetrouble du développement repose surune altération biologique. Il dure toutela vie. Il ne dépend pasdu niveau de QI bienque généralement, ilest accompagné dedifficultésd’apprentissage.

Comment celase passechez un enfantautiste ?

- Son cerveau enregistre mal lesmessages que l’enfant entend, il lescomprend de manière différente,

- Son cerveau organise mal ce qu’on lui dit,- Son cerveau commande mal ses

mains, ses yeux et tous ses gestes,- Son cerveau dit à ses yeux de regarder

partout ou de regarder une chose,- Son cerveau a besoin de beaucoupde temps pour enregistrer les nouvelles

choses,- Son cerveau ne sait

pas lui dire si vousêtes content ou sivous lui faite uneblague,

- Son cerveaucomprend mieuxquand c’est écrit.- Les personnesautistes éprouvent

des difficultés majeures à imiterspontanément,- Elles ont des intérêts restreints

et stéréotypés,- Elles ne généralisent pas les

compétences acquises d’un contexteà l’autre (lieu, personne, matériel),

- Elles ne comprennent passpontanément l’intérêtdes apprentissages,

- Elles doivent apprendre des stratégiesorganisées et structurées,

- Elles doivent bénéficierd’apprentissages parfois longset intensifs,

- Elles n’apprennent pasnécessairement de manière linéaireet régulière.

A l’école, comment celase passe-t-il ?

Le maître parle, mais l’enfant autiste necomprend pas tout ce qu’il dit.Heureusement, l’A.V.S (Auxiliaire de VieScolaire) est présente pour expliquerune deuxième fois avec d’autres mots.Et, à la maison, la famille explique denouveau et régulièrement. Elle écritpour mieux expliquer les choses.L’enfant autiste aime apprendre ettravailler.Bien souvent, il est très content d’êtreparmi les élèves dans la classe. Il saitqu’il ne peut pas guérir, il peutseulement s’entraîner tous les jours,s’adapter aux nouvelles situations pouressayer d’être comme les autres.

«Valideset handicapés,apprenonsà vivre ensembleet en harmoniele mieux possible»

Désir d’AILESL’ Association «Désir d’Ailes», née en 2008 à Pau, est une association de professionnels et deparents à l’écoute des familles. Les objectifs de l’association sont une aide à domicile (projetd’action, accompagnement à la vie quotidienne, apprentissages avec méthodes adaptées etspécifiques à l’autisme...), une aide administrative (orienter, informer, aider à monter undossier...), une écoute attentive en favorisant des réunions parents/professionnels, desformations sur l’autisme et aider les familles à ne plus se sentir seules face au handicap.L’association propose également une aide à domicile avec des professionnels formés. Cetteaide vise les aptitudes sociales, les aptitudes de loisirs, les aptitudes sportives, un soutienscolaire adapté, le travail à la table (Teach)... En savoir plus : www.desir-dailes.com

Recherche sur l’autisme dans la salle multimédia. Photo I.A.

2012Annéede l’autisme

Page 9: Kifkif_2013_numero4

99

Au travers de cette rencontre,nous avons compris qu’unepersonne handicapée a moins dechances que les autres. En effet,une personne autiste a plus demal à comprendre, apprendre, àêtre autonome…Nous naissons tous différents etle handicap ne doit pasempêcher de vivre et d’êtreheureux. La personnehandicapée est aussi sensible,artiste, intéressée par la vie,amoureuse... que les autres.Certaines personnes autistesdites «Asperger» (Albert Einsteinpar exemple) acquièrent mêmed’étonnantes capacités. Quandon est différent par exemple,

on développe davantage de sens(ouïe, toucher...).

Chaque être est unique

Nous avons compris ce qu’est le handicap et les difficultésrencontrées au quotidien par lespersonnes handicapées.Connaître leurs différences,respecter leurs différences, lesaccepter telles qu’elles sont, c’estessentiel pour bien vivreensemble.Nous avons réalisé que chaqueêtre est unique et donc original.La vie sociale ne peut seconstruire qu’avec des individusà qui il est donné les moyens defaire fructifier leurs talentspropres. Le refus de la différencemène par contre à l’exclusion. Cetravail sur l’altérité nous a permisainsi de construire et de gérernos relations à l’autre etd’assumer courageusement lesdifférences et de développerchez nous un esprit de tolérance.

4e ETP3Collège Sainte Bernadette à Audaux

(Apprentis d'Auteuil)(1) Une logopède soigne les troubles dela communication, de la parole et dulangage oral.Mme Monsanto nous explique l’autisme. Photo I.A.

L'autisme dansle milieu hospitalier

Les structures spécialisées pour autistes sont peunombreuses. Il est donc difficile de trouver des places pourles personnes atteintes, mais des centres comme le CHP(Centre Hospitalier des Pyrénées ) peuvent les accueillir envu d'un placement ou d'un retour a domicile. Ils n'ont passouvent besoin de soin particulier car ils sont peu violents,mis à par quand ils sont sous pression où ils peuvent ledevenir. Les raisons d'une hospitalisation sont la mise enplace d'un traitement suite à un état d’agitation, ou à untrouble du sommeil. Un autiste nécessite plus une structured’encadrement et d'occupation que de soins hospitaliers.Beaucoup de personnes vivent avec leur famille, malgréleur autisme.

Thomas Minvielle

D'après un entretien avec M. et Mme Minvielle,personnels soignants au CHP

Phot

o Minv

ielle

Page 10: Kifkif_2013_numero4

10

endredi 1er septembre, nousavons reçu au collège, entre

midi et deux, M. Coillard qui est viceprésident du Conseil Général . Il estvenu nous parler de l'autisme et desactions qu'il mène avec desassociations pour les aider à s'intégrerdans la vie normale.L'autisme est difficilement déceléavant trois ans, après cela, il fautcommencer à leur apprendre dessignes de la vie de tous les jourscomme serrer la main, se présenter,apprendre à compter, etc.. Cela est très difficile, car certainsparents et la société n’acceptent pas lamaladie et peuvent parfois«enfermer» en quelque sorte cesenfants. Alors, pour aider les parents,des réunions sont mises en place pourles accompagner et les aider à savoirquels gestes adopter avec leurs

enfants. Il nous a cité quelquesassociations avec lesquelles il travaillebeaucoup et qui utilisent lesméthodes TEACH ou ABA.

L’autisme est un grand mystère

Celle avec laquelle il travaille le plusest Autisme Pau Béarn qu'il doit voirau moins deux fois par mois. Mais iln'y a pas que des associations.Il y a aussi des regroupements deparents qui se réunissent aussiplusieurs fois par mois et vonts'informer auprès de certainschercheurs avec lesquels ils sontrattachés pour voir commentavancent les recherches sur l’autisme.«L'autiste peut très bien comprendreles choses… mais il ne voit pasl’intérêt de les faire» nous a-t-ilexpliqué. A ce jour, l'autisme est

toujours un grand mystère pour leschercheurs, on ne parle pas demaladie mais d'un handicap qui n'estpas soignable. Nous pouvonsaméliorer certaines choses chezl'enfant ou bien l'adulte mais il ne serajamais complètement «rétabli».Cependant, nous savons maintenantque beaucoup de personnes sont làpour aider ces personnes.

POLI

TIQU

E

Stéphane Coillard, élu du Conseil général est sensible à la question du handicap

Un élu aux côtés des autistesV

Stéphane Coillard - Photo DR

Le président du Conseil Général est Georges Labazée.Le Conseil Général est une assemblée qui s'occupe d'un département.Les conseillers généraux sont élus à raison d'un conseiller par canton(ex : le canton de Morlaàs).Le Conseil Général s'occupe de l'aide sociale (protection de l'enfance,aide aux personnes en difficulté ou handicapées), les routes, la culture(bibliothèque, musée...), l’ aide aux associations et aux communes, letourisme, les pompiers et enfin l'éducation et en particulier la gestionmatérielle des collèges.Le Conseil Général s'occupe de créer et de financer des classes, enparticulier les U.L.I.S. M. Coillard est le conseiller général du canton deMorlaàs. Il est délégué aux Maisons du département et au handicap. Il est membre du Parti Socialiste.

Amandine 6eF

Le Conseil Général, c’est quoi ?L'autisme est un trouble du comportement

qui est décelable à partir de 3 ans chezl'enfant. Il est dans sa bulle et n'a aucuncontact avec le monde extérieur, ce quiprovoque de lourdes conséquences sur leplan familial.

Il est indifférent aux êtres vivants, c'est un enfant très anxieux maisqui peut avoir une intelligence bien supérieure à la nôtre,intelligence que l'on appelle subnormale ou égale. Il existeplusieurs niveaux de troubles autistiques, allant du moinsimportant au plus handicapant. C'est un enfant qui a besoin d'êtrerassuré et d'être dans un environnement stable, maismalheureusement, on ne peut pas guérir cette maladie, seulementen améliorer les symptômes.

Ce quej’ai compris de l’autisme

Elise 3e

Collège de Morlàas

2012Annéede l’autisme

Elise 3e - Collège de Morlàas

Page 11: Kifkif_2013_numero4

11VO

YAGE

Ensemble à ParisL'avis des élèves de 4e

Les élèves de 4e ont réponduà un questionnaire sur leur voyageà Paris. Il ressort qu'ils étaient tousenchantés par cette expérience.Concernant le fait de partir avecles élèves de l'ULIS, 65 % répondentque cela leur était égal.Le commentaire qui revient le plussouvent est : « cela ne me dérangepas », ou , « les élèves d'ULIS ontle droit de partir comme toutle monde ». Plus de 30 %, ont trouvé plutôtbien de partir ensemble car « celaa permis de faire connaissance ».A la question « est-ce que j'aiéchangé, partagé des chosesavec les élèves d'ULIS pendantle voyage? », 58 % répondent oui.Les expériences décrites sont liéesà des visites ou des activités dansdes groupes communs etdes conversations pendantle déroulement du voyage(transport, auberge...). Certainsdécrivent même des liens defranche amitié avec leurs pairsd'ULIS. Si la majorité des élèves de4e dit ne pas avoir perçu dedifférences avec les élèves d'ULIS,on relève toutefois que certainsd'entre eux ont été perçus comme :« gamins, immatures, bizarres » ouavec « des problèmes de compré-hension et de concentration ».Enfin, quelques garçons du groupeULIS ont été ressentis commeparfois « pénibles, désagréables,ayant des sautes d'humeur ». Mêmeen ULIS on peut avoir son (mauvais)caractère ! Surtout quand on estadolescent !Au final, l'expérience de ce voyageapparaît très positive pourl'ensemble des participants.

Mme Gil, Mme Albalat, M. GibertDeuxième jour : le groupe devant la pyramide du Louvre... Photo ULIS JdA

Troisième jour - La Star de Paris :la Tour Eiffel a allumé ses lumièrespour nous accueillir. Photo ULIS JdA

Durant cinq jours, l’ULIS et les 4e ont partagé de bons moments

Paris Express !Au mois de décembre, les élèves d'ULIS etde 4° du Collège Jeanne d'Albret sontpartis découvrir les richesses culturelles etinstitutionnelles de la capitale.

Premier jour

Après une longue nuit de trajet en busdepuis Pau, nous voiciau châteaude Versailles.L'après-midi nousfaisons une chasse autrésor dans les jardinsdu château. Il fait beau mais très froid !

Deuxième jour

Nous prenons le métro jusqu'au MuséeNational d'Art Moderne du centrePompidou. Nous y passons la matinée.L'après-midi, nous visitons le plus célèbremusée du monde : Le Louvre !Enfin, à la nuit tombée, nous remontonsles Champs-Elysées jusqu'à l'Arc de

Triomphe. Avec les lumières de Noël, c'estmerveilleux ! Puis c'est le retour en métrojusqu'à l'Auberge de jeunesse.

Troisième jour

Le matin, nous découvrons le Muséed'Orsay avec les tableaux de Van-Gogh

et des impressionnistes.Ensuite nous sommes reçusà l'Assemblée Nationale pourvisiter les locaux et assister à laséance du jour avec les Députés.Nous terminons le séjour par la

Tour Eiffel où nous montons au deuxièmeétage.De nuit, la vue sur Paris est magique !Nous quittons la capitale en début desoirée pour arriver à Pau le lendemainmatin. Nous sommes fatigués,nostalgiques mais contents de rentrerdormir enfin dans un bon lit !

Les élèves de l'ULIS du Collège Jeanne d'Albret :Emilie, Lisa, Manon, Maxime, Fabien, Yoann,

Magomedali, Kevin,Romain, Mattheuw.

Deux nuitsdans le buset trois journéesbien remplies !

Page 12: Kifkif_2013_numero4

12

u 18 au 22 juin 2012, nous avonsparticipé au projet «Fais roulerton cœur» qui consistait avant

tout à relier Tarnos à Gujan-Mestras àvélo par la piste cyclable (196 km). Nous sommes donc partis à dix jeunesavec Bruno, un éducateur, Stéphanie,notre professeur de sports, et Pascale,notre enseignante !Le premier jour : nous sommes allésjusqu’à Léon ; nous y avons découvertson beau lac puis nous y avons dormi.Nous avons pu profiter joyeusementde la piscine pour nous relaxer.

Nous nous sommesbaignés dans l’océan

Le deuxième jour : direction Mimizanoù nous avons pu visiter son phare qui

se trouve en pleine forêt. Puis nousnous sommes baignés dans l’océan !Rien ne vaut un bon bain aprèsplusieurs heures devélo !!! Nous avonsdormi sous la tenteaprès avoir mangéde bonnes pizzas.Le troisième jour : nous sommes allésjusqu’à Biscarosse où nous avons pu,après avoir bien pédalé, profiterpleinement de la baignade dans le lacqui bordait notre camping. Superbecamping ! Nous avons eu droit à unbon repas au restaurant ! Quatrième jour : direction Gujan-Mestras via la Dune du Pila ! Nousavons donc pédalé jusqu’à la Dune aupied de laquelle nous avons mangé.Puis partie rigolade où les plus fous

ont dévalé la Dune en roulades !Certains n’ont pu monter en haut de ladune, rattrapés par la fatigue ! Après

cela, nous avonsrepris nos vélospour rejoindre lecamping deGujan-Mestras

où nous attendait un superbe repasfroid organisé par une associationlocale !

Une journée à Aqualand

C’était le 21 juin : jour de la fête de laMusique ! Et c’est ainsi qu’après lerepas, nous sommes allés à Arcachonécouter les groupes de musique, etdanser ! Un moment inoubliable !Nous nous sommes tous éclatés.

Fais rouler ton cœur196 km à vélo : un challenge relevé avec brio par dix jeunes handicapés du Nid-Basque !

D

A a a la queue leu leu ! Photos Bruno Floquet et Stèphanie Berho

DEFI

Tous les jeunes(et les moins jeunes!!!)se sont surpassés.

Page 13: Kifkif_2013_numero4

13

Puis le dernier jour fort attendu partous : une journée au parc aquatiqueAqualand à Gujan.Il y avait les plus téméraires et sportifspas assez fatigués qui ont passé leurtemps dans les différents espaces deglisse et les adeptes du bronzage (desfilles bien sûr !!). Tous ont profitépleinement de cette belle journée.Puis, l’heure du retour a sonné ! Nousavons pris le train jusqu’à Bayonne !Steph et Brandon eux, sont rentrésen camion ! Il fallait bien ramener lesvélos ! Ce périple fut une expérienceexceptionnelle ! Malgré la fatigue, lesdouleurs parfois, tous les jeunes(et les moins jeunes !!!) se sontsurpassés. Ce séjour s’est déroulédans une superbe ambiance. Merci àtous car tout le monde y a contribué !Nous n’attendons qu’une chose :renouveler cette expérience !

Aprèsl’effort...

,le réconfort !!!

Les plus courageux au sommet de la dune du Pila !Fin

du périple. Ils ne sont pas beaux nos mollets !!!!

Et oui, tout a une fin !

Cynthia et Brandon Reportage photo :

Bruno et Stéphanie Nid basque

Page 14: Kifkif_2013_numero4

14

Voyage pendant 3 jours avec nos classes de référence

Séjour à Arette

VOYA

GE

ercredi soir, nous sommespartis du collège Clermont à18h30.

Quand noussommes arrivés àArette, à 20h,M. Roux nous aindiqué nos chambres. Puis nousavons déposé les valises. Nous avonsretiré les habits de la valise puis nousles avons installés dans l'armoire.Ensuite nous sommes allés mangernos pique-niques au réfectoire. Après,on est remonté dans nos chambres.On s'est mis en pyjama, on s'est brosséles dents, puis on a un peu parlé et ons'est couché.Jeudi : avec mon groupe, on s’estéquipé d’une combinaison, d’uncasque et de bottes pour aller faire dela spéléologie et ensuite on est allévisiter le musée.L'après midi on a fait une coursed'orientation en pleine nature. C’étaitjoli.Vendredi : on a fait de la randonnée

toute la matinée, pour aller visiter lagrotte de La Verna. Après la visite de la

grotte, noussommes tousrepartis,direction le bus.On a mis du

temps pour arriver au bus parce que lamarche était très longue. Nous avonsmarché pendant 1h30. Les paysages

étaient très jolis, il faisait chaud.La randonnée nous a plu ! Puis, à la finde la journée on a repris le bus pourrentrer au collège. Nous sommesarrivés à 18h20 et là, chacun est rentréà la maison !

Quentin, Salma et Axelle(élèves de 4e du collège

Clermont et du dispositif ULIS)

M

Montée à la Verna. Photo Maïté Suarez

Nos impressionsAxelle : « Toutes les activités réalisées m'ont plu (spéléologie, course d'orientation,marche, visite la grotte de la Verna, visite du musée, ...). Par contre, je n'ai pas aimé lanourriture de la cantine. Mais j'ai adoré les moments passés dans ma chambre avec mescopines (Monica, Ariana et Estelle) » Salma : « J’ai aimé le mercredi soir à table et surtout le jeudi soir dans ma chambre. J’ai détesté le vendredi matin : je râlais parce que j’avais mal aux jambes quand on faisaitde la marche. Ce séjour m’a permis d’être un peu plus en relation avec mes copines. C’étaitbien »Quentin : « Ce voyage, je l'ai beaucoup aimé. J'ai beaucoup aimé les activités, c'étaitsuper. J'ai été vraiment content d'être avec mes copains dans la chambre, manger aveceux : c’était bien. Papa et maman m'ont un petit peu manqué au début et à la fin, non.Ce voyage m’a permis de me faire plus de copains. »

Le séjour s'est très bienpassé, tout nous a plu !

Page 15: Kifkif_2013_numero4

n septembre 2012,des classes de 4e ontété accompagnées

dans leur séjour par desélèves de laclasse ULIS ducollège. Ils nese doutaientpas que cevoyage seraitinstructif,marrant et parfoisémouvant. Voici l’une denos aventures :pour cette sortiepédagogique enspéléologie pendant deuxjours à Arette (finseptembre 2012), nousavons pris le bus avec uneautre classe de 4e et avecYannis et Quentin dudispositif ULIS.Le soir de notre arrivée àArette, nous avons essayédes combinaisons en vuede la sortie en spéléo, lelendemain. Le départ vers

la grotte s’est fait en deuxgroupes. On est arrivé enhaut de la montagne. Nousavons mangé près d’une

cabane.Quentinet Yanisétaienttrèscontentsd’être

accompagnés de M. Roux.Nous avons enfilé lescombinaisons avantd’entrer dans la grotte.Quentin et Yannis ont misdes charlottes (1) : c’étaitmarrant. En plus du casque,on avait des manteauxpour éviter d’avoir froid.Le spéléologue qui nousaccompagnait nousrecommanda, pour desraisons de sécurité, de noussurveiller mutuellement.Yannis est entré le premierdans la grotte. Quand il aouvert la porte, on a été

surpris par la bourrasque.A l’intérieur, nous étionsravis, malgré le froid. On amarché pendant au moinsdix minutes. Puis Quentinest entré dans la salle laplus grande d’Europe. Leslumières se sontsuccessivement activées ;et on a vu des mannequinsde 1,80m qui nousparaissaient tout petits.C’était spectaculaire, cetteimmensité ! A l’intérieur dela grotte, il y avaitbeaucoup d’argile. Au boutd’un moment on s’en estmis sur la figure. A notresortie, le prof nous a pris enphoto avec nos figuresgrimées en vert. On a bienri. Quand nous sommessortis, on était heureux denotre aventure spéléo.

Les élèves de 4e6Collège Clermont

(1) Charlotte : bonnet de tissu,à bord froncé, pour protégerles cheveux sous le casque.

15

Avant d’entrer dans la grotte. Photo Fabrice Roux

VOYA

GE

Prends soinde ta peau,fais de la spéléo.

E

Odyssée des ULIS à Arette

Aventure spéléo

Beaux cadeaux deNoël en ULIS !Heureuse fin d’année pourSamuel et Marilyne, anciensélèves de l’ULIS du LP Baradatqui ont été embauchés dansl’ESAT de leur choix, respecti-vement en novembre puis endécembre. C’est une nouvellevie qui s’annonce avec en pluspour Marilyne un logement àla clef ! Bonne continuation àeux deux !

A vos plumes !Margot Castillon et Gloria De-billy de l’Ulis Pro Baradat, par-ticipent à la 15ème édition duconcours de nouvelles organisépar l’association toulousaine«Le lecteur du val». Elles doi-vent montrer leur talent d’écri-vain en herbe en rédigeantune nouvelle fantastique oupolicière de 2 à 6 pages, dansla catégorie lycée. Les résultatsseront publiés en juin 2013.

BRÈV

ES

…comment voulez-vous que nousconstruisions notre projetprofessionnel si nous ne pouvonspas vivre de nombreusesexpériences dans des secteursdifférents ? Imaginez-vous : enULIS Pro, chaque élève a sonpropre projet, réalise au moinscinq stages par année scolaire ....et nous sommes 12 !Alors, Mesdames, Messieurs leschefs d’entreprise, nous avonsbesoin de vous pour nousaccueillir en stage ! Vous verrez,vous serez certainement surpris,…peut-être bousculés dans vosconvictions…mais jamais déçus !Vous avez les compétences,nous avons l’envie !N’hésitez pas à vous manifester au05.59.02.97.26.Les élèves de l’ULIS Pro BARADAT

avec leur professeur

Mesdames, Messieursles chefs d’entreprise…

PETITE ANNONCE

Page 16: Kifkif_2013_numero4

Équipe féminine de volley assis. Photo Galo PEREZ IEM Bellevue

16RÉ

CIT

râce à l’association«vivre ensemble»d'Os-Marsillon et

aux dons de nombreusesentreprises qui ont financéle voyage pour unevingtaine de jeunes, j'ai eula chance de me rendre àLondres. J'étais aux jeuxparalympiques de Londresdu 29 août au 5 septembre2012 !J'ai donc assisté à lacérémonie d'ouverture. Elle

était fantastique. Desartistes talentueux ontchanté. J'ai écouté lediscours deStephen Hawking,physicienthéoricien etcosmologistebritannique. J’aiadmiré le défilé des équipesdes différents paysparticipants : l'ambiance àce moment-là étaitparticulièrement joyeuse.J'ai surtout découvertplusieurs sports adaptés.Ainsi, le goalball estpratiqué par des non-voyants ; ils jouent avec unballon qui a des clochettes.L’attaquant fait rouler leballon et les défenseursutilisent tout leur corpspour l'intercepter. Le but dujeu est de marquer le plusde buts possible.Pour les épreuves de judo,les participants sontégalement aveugles.

En athlétisme, j'ai pu voirdes courses en fauteuil etd'autres avec des personnes

équipées de prothèses. Lescoureurs non-voyants sonttous accompagnés d'unguide.

Des aveuglesau tir à l’arc

J'ai aussi découvert du sauten longueur : les athlètessont équipés de prothèses.Pour le tir à l'arc, les tireurspeuvent tirer debout ouassis, d'autres participentaux épreuves en fauteuil. Leplus impressionnant, cesont les tireurs aveugles. Ilsparviennent à se repérer età ajuster leur tir grâce auxindications orales de

personnes qui se tiennent àleur côté. Concernant levolley, les joueurs sont enposition assise.Ce qui m'a surpris le plusc'est que les participants,malgré le handicap, se sontsurpassés. J'ai ainsi assisté àun spectacle grandiose aucours duquel certainsrecords ont été battus.

25 jeunes de l’IEM Bellevue sont partis à Londres cet été

A la Découverte desjeux paralympiques 2012

G

Départ du 200 mètres.Photo Galo PEREZ IEM Bellevue

Au départ : une athlète et son guide.Photo Galo PEREZ IEM Bellevue

Yohann LebredonchelULIS Francis Jammes/

IEM Bellevue

Malgré le handicap,les athlètesse surpassent

Page 17: Kifkif_2013_numero4

17

ercredi, 14h30 austand de tir deLons. Damien

Cacheleux, sur son fauteuilroulant, vient s’entraîneraccompagné de son père. A12 ans, il est en classe de 5e

au collège du Bois d’Amourà Billère. Dans un vieil entrepôtaménagé, son père disposeune palette en bois sur lesol. Il aide Damien et sonfauteuil à s’installerperpendiculaire aucomptoir. L’ambiance estpaisible, calme. «Il fautmaîtriser sa respiration,écouter, être concentré etêtre calme» expliqueDamien. Il pratique le tir avec unecarabine et non un pistolet

car ça lui ferait trop mal aubras. Sa séanced’entraînement durera uneheure pendant laquelle iltirera une trentaine deplomb sur une cible à 10mètres. Damien pratique aussi lanatation.

Un niveau olympique

C’est au cours d’unekermesse sportive à Billèrequ’il a connu le tir au laser. «Damien était très doué etil a aimé» raconte son père.Rapidement, il l’a inscrit àun club.Depuis, il fait tout genre decompétions, partout enAquitaine.C’est un prodige parce cequ’il a beaucoup de talent. Il a participé aux Jeux del’Avenir Handisport en 2011

où il est arrivé premierdans une catégorie

réservée aux 12-20 ans alors

qu’il n’avaitque 11 ans. Son recordpersonnelest de 384points sur

400. Il a leniveau

olympique.Damien aimerait

faire les jeux

paralympiques de tir à lacarabine en 2016 à Rio auBrésil pour mesurer sonniveau par rapport auxautres et voir comment çase passe. Il fait tout pour yarriver.

SPOR

T

M

Damien, installé sur une palette, se concentre avant de tirer. Photos V.L.

Damien Cacheleux se prépare pour les jeux paralympiques de Rio en 2016

Damien, prodigedu tir à la carabine

Victorine Leblondet Victoria Benétreau

6e 1 au collège St-Joseph de Nay

Page 18: Kifkif_2013_numero4

18

Ahmed pratique la course à pied grâce à Bernard. Photo : P.L.

RENC

ONTR

E

est sur la piste du stadeAndré Lavie de Pau queBernard Brèque et Ahmed

Ouldaa s’entraînent ensemble à lacourse à pied trois fois par semaine.Ahmed et Bernard se sont rencontrésgrâce à un ami commun. Cet amisavait qu’Ahmed cherchait un guide etque Bernard courait. Mais la question que tout le monde sepose est pourquoi Bernard guideAhmed ? Ahmed est mal voyant denaissance en raison d’une maladiegénétique. C’est à quatorze ans qu’il aperdu totalement la vue. Il est marié et

a trois enfants qui ne sont pas atteintsde la maladie. Le risque d’être atteintpour ses enfants était de 2 pour 1000 .Dans sa famille, ils sonttrois à être atteint decette maladie mais il estplus touché que sesfrères et sœur.Ahmed ne travaille pas,son handicap ne le luipermet pas. Bernard est responsableopérationnel à Total. Il court depuistrente ans et Ahmed depuis treize ans.Ensemble, ils courent depuis huit ans.Bernard guide Ahmed parce qu’il

trouve que c’est important d’aider lesautres. «Je ne me suis même pas poséde questions, pour moi c’était naturel.

Ça va au-delà de lacourse. Ça nousmotivemutuellement»nous dit Bernard.Il le guide avec unecordelette qu’ils

tiennent tous les deux dans la main,cette cordelette est indispensable. Ilsfont des compétitions de toutesdistances, dans toute la France, lemaximum de km est quarante deux.

C ,

Bernard et Ahmedaiment courir.Ils vivent leurpassion ensemble.

Des yeux et des jambes

Page 19: Kifkif_2013_numero4

19

Ils ont fait le très grand marathon deParis. Ils font surtout de la course surroute. Ils ne font pas d’autres types decourse car le terrain est trop irrégulier.Le guide doit faire attention auxobstacles, surveiller la trajectoire, faireattention aux autres coureurs pendantles compétitions parce qu’ils ne saventpas qu’il y a un aveugle.

Les gens n’osent pas s’engager

Pour Ahmed, Bernard est ses yeux. Il estsensible au moindre son et mouvement.Il sent quand Bernard change de foulée,quand il ralentit ou quand il accélère.En fonction des jours et de leur formephysique, c’est le plus rapide des deuxqui s’adapte au rythme de l’autre.Ahmed dit que tout le monde ne leferait pas. Les gens n’osent pas s’engagerà cause des contraintes.Le sport a beaucoup aidé Ahmed à nepas s’isoler. Il a besoin de rencontrer despersonnes. S’il n’avait pas été handicapé,il n’aurait peut être jamais fait de sport.D’ailleurs, il pratique également le vélo(en tandem), la natation, le ski de fondet de la randonnée. Au début, Bernard

lui a posé beaucoup de questionscomme : « si on tombe, qu’est ce qu’onfait ?». La réponse d’Ahmed était simple :«ben… on se relève» ou alors, commentfais-tu pour courir ?». Là aussi, saréponse était toute bête : «Ben… jecours avec mes jambes.» Bernard

accompagne d’autres non voyants.«Ce serait bien qu’il y ait d’autresvolontaires pour guider les mal voyants»nous dit-il. Avis à la population.

authier Simonet est celui quiguide lors des courses, lesmalvoyants comme la grandechampionne Assia El-Hannouni4 fois championne du monde,5 fois championne d’Europe et8 fois championne des jeuxparalympiques. Sans GauthierSimonet, madame El-Hannouni neserait pas aussi connue. GauthierSimonet fait de l’athlétisme, du sauten longueur et du sprint en validedepuis l’âge de 15 ans et il en aaujourd’hui 29.Il a eu de bons résultats encatégorie de jeunes, au niveauchampionnat de France, mais il n’ajamais fait de compétitioninternationale. Aujourd’hui, il a lestatut d’athlète de haut niveau.

V.L.

G

Bernard et Ahmed sont liés par une cordelette. Photo : P.L.

Gauthier Simonet, le champion des guides

Gauthier Simonet, aux côtés d’Assia El-Hannouni, file vers la médaille d’or. Photo : Didier Echelard

Victorine Leblond et Victoria Benétreau

6e 1 collège St-Joseph de Nay.

Page 20: Kifkif_2013_numero4

20

Interview de Perle Bouge par les élèves de l'ULIS TFM du Collège Jean Rostand de Biarritz

AVIR

ON

Perle, t'es-tu sentie à l'aise au seindu groupe FRANCE Handisport ?

Oui, je me suis sentie très à l'aise ausein du groupe handisports. Nousétions une grande équipe !!

Combien de temps avant la compéti-tion es-tu arrivée à Londres ?

Je suis arrivée à Londres le 22 ou le 23août 2012 il me semble, une bonnesemaine avant en tout cas...

Les infrastructures étaient-elles suf-fisamment adaptées au Handicap ?

Alors, en fait nous n'étions pas àLondres pendant la compétition, maisdans une université à Eton où tout étaitaccessible aux personnes en situationde handicap. Mais même là bas, à Lon-dres, tout était accessible ; le métro,le site ... tout a été étudié pour !

Es-tu satisfaite de ta performance ?(rires) Ah ça ! C'est la questionpiège !

Alors oui et non. Oui, parce que quandon ramène une médaille des jeux para-lympiques, forcément c'est une satis-faction, et c'est bien ! Mais quand onne ramène pas la médaille d'or, on estforcément un peu déçue quand on estcompétitrice !Donc je suiscontente, onn'a pas le droitd'être déçued'avoir eu une médaille ! Il y a des gensqui n'en ont pas eu… Je suis supercontente d'avoir eu une médaille d'ar-gent, mais bien évidemment j'auraispréféré avoir la médaille d'or.

Quel est le montant de la primedes médaillés paralympiques ?Est-ce inférieur aux athlètes valides?

Je crois que c'est 50 000 € pour l'or,20 000 € pour l'argent et

13 000 € pour le bronze. Depuis Pékin, les primes sont

les mêmes pour tous lesathlètes : valides et

invalides.

As-tu pour objectif de participer auxprochains jeux paralympiques auBrésil en 2016 ?

Oui, mais on va y aller étape par étape.Pour l'instant, je me prépare pour leschampionnats du monde de septembre

2013. Ensuiteon verra, petit à petit.Il y aurapeut-être

plus fort que nous aussi, on verra...

Comment t'est venue l'idée de pratiquer l'aviron ?

J'ai découvert l'aviron dans le cadre dutravail. J'ai été tester l'accessibilité duponton et des bateaux à l'AvironBayonnais en 2008 ou en 2009, et jeme suis rendue compte que c'était uneactivité très sympathique. Je n'avaismalheureusement pas pu partir auxjeux paralympiques de Pékin au basket,j'étais dans un moment de doute etj'avais besoin de me prouver que j'étaisencore capable d'accomplir des perfor-mances et de gagner des médailles. J'aidonc changé d'activité et je me suisfixée deux ans et demi pour me quali-fier pour Londres et revenir avec unemédaille.

Combien de titres as-tu déjàremporté en Aviron ?Trois titres de championne de France :

2010, 2011, 2012. Deux titres de vice-championne du monde : 2010, 2011.Un titre de vice-championne paralym-pique 2012. J'ai fait troisième à lacoupe du monde en 2010 quand j'aicommencé, deuxième à la coupe dumonde en 2011 et deuxième à la coupe

Perle Bouge, médailled’argent au JO paralympiquesde Londres répond à nos questions.

Perle bouge !!!

Perle et Stéphane croquent l’argent. Photo Didier Echelard

EXCLUSIF

Page 21: Kifkif_2013_numero4

21

Les champions saluent leur public. Photo Didier Echelard

du monde en 2012. Je suis la Poulidor del'aviron ! (rire) ah, et j'allais oublier : on afait une médaille d'or à la Régate Interna-tionale en mai 2012 à Gavirate, en Italie.

Quelle était l'ambiancelors des compétitions ?

C'était très fort, il y avait beaucoup demonde, beaucoup de spectateurs : 30 000personnes sont venus nous voir ! Il y avaitbeaucoup de bruit, beaucoup de monde,on se serait cru dans une compétition devalides ! C'est très rare sur les compéti-tions handisport qu'il y ait autant demonde. Et puis le public venait voir dessportifs et pas des personnes handica-pées. Ils connaissaient bien les disci-plines, c'était vraiment ça qui étaitintéressant !

Aimes-tu d'autres sports que l'Aviron ?Moi j'aime tous les sports ! J'aime le bas-ket en valide, j'aime le rugby, j'aime tousles sports ! J'aime aussi beaucoup lessports à sensations.

Celui qui rame avec toiest-il valide ou handicapé ?

C'est une personne handicapée. Il a eu unaccident et il est amputé d'une jambe. Ils'appelle Stéphane.

Est-ce que les jeux paralympiques demeurent une grande expériencepour toi ?

Oui, ça été une belle expérience, car c'estune compétition sportive à part entière !

Elle n'est vraiment pas comme les autrescompétitions, nous avons été un petit peupréservés car nous étions à l'extérieur dela ville.Pour la compétition, je pense que c'étaitplus facile à gérer au niveau du stress etde la préparation, nous n'étions pas avectout le monde au village olympique. C'estvrai que quand nous avons ensuite rejointla compétition au village olympique,nous avons côtoyé tous les pays, tous lessportifs, dans toutes les disciplines etc'est vrai que pour la préparation c'esttrès différent.Malgré tout, cela reste une très belleaventure ! Je pense que c'est la plus belledes compétitions sportives.

Est-ce que tu t'entends bienavec ton coéquipier ?

Très bien ! On est très complices, je pense

que c'est ce qui fait que nous sommesaussi performants. Nous nous entendonsvraiment très bien, et comme dans uncouple, un garçon, une fille, il y a des dis-putes de temps en temps, des discordesmais pour la performance et le travail,nous sommes tous les deux sur la mêmelongueur d'onde.Nous nous soutenons quand il y en a unqui ne va pas bien, nous sommes très pré-sents, nous nous entendons bien aussi endehors du bateau et c'est très important.

Est-ce que tu t'entraînes souventavec lui ?

Avant les jeux nous nous sommes beau-coup entraînés, mais en règle généralenous avons à peu près sept jours d'entraî-nement tous les mois et demi.En fait nous participons à des stages na-tionaux ensembles, et nous avons aussides stages tous les deux séparément pournous préparer au mieux avant les jeux.

Est-ce que vos relationssont seulement professionnelles ?Nos relations sont seulement sportives et

amicales, nous sommes des amis. Nousavons construit une relation d'amitié endehors de nos relations sportives.

Quelle discipline sportive as-tupratiqué avant l'Aviron ?

En temps qu'handicapée, j'ai pratiqué lebasket pendant dix ans avec l'équipe deFrance de basket handisport. Avant l'accident je faisais du karaté.Perle et ses plus grands admirateurs.

Page 22: Kifkif_2013_numero4

22

Est-ce que le bateau est adaptéaux personnes handicapées ?

Le bateau est adapté aux personnes han-dicapées, en fait les entraîneurs font ensorte que les adaptations soient penséespour chaque handicap.

Comment as-tu vécu le passagede l'état de personne valide à l'étatde personne à mobilité réduite ?

Cela a été une rupture, forcé-ment, parce que j'avais19 ans et des projetsplein la tête. Lefait d'aller encentre de ré-éducation m'arappelé que lavie était belle,car j'ai vud'autres per-sonnes plushandicapées quemoi, et d'autresmoins aussi... Enfin, jeme suis dit que j'avaisquand même de la chance de voir lesoleil, de voir les gens que j'aimais. Je mesuis dit qu'il fallait que je travaille plus àl'école, je me suis fixée des objectifs,j'avais envie d'être comme les autres,qu'on ne me traite pas comme une per-

sonne invalide, je voulais m'intégrer dansla société comme tout le monde. J'aiessayé de tout faire pour que le regarddes valides sur les personnes handicapéeschange.

Quelle est la fréquence des entraîne-ments et en quoi consistent-ils ?

Je m'entraîne tous les jours du lundi audimanche. J'alterne entre le bateau, la

musculation, ou l'ergomètre. C'estun rameur similaire à ce que

l'on voit dans les sallesde sport.

Comment est-onsélectionnépour les J.O. ?Quels sont lesminimas dans

ta discipline ?Il y a plein de cri-

tères, il y a tout unparcours de sélection

avec plein d'épreuves pen-dant l'année, il y a le cham-

pionnat de France, des tests, et ensuitec'est l'entraîneur national qui choisit lesathlètes qui partiront aux jeux. Il faut êtrepremier au championnat de France pourêtre sélectionné en équipe nationale etensuite pour les temps, on se base sur la

médaille d'or des championnats dumonde, et en fonction du pourcentageles entraîneurs savent si nous sommescapables d'atteindre une médaillemondiale ou pas.

Que ressens-tu quand tu pratiquesta discipline ?

A la base de tout il y a le plaisir. Le jour oùon ne prend plus de plaisir c'est pas bon.Moi tant que je prends plaisir à faire dusport, c'est la base essentielle, et puis çame permet de trouver le juste équilibreentre le sport et le travail.Cela me permet de m'évader et de voirautre chose. C'est pour ça que je fais dusport et particulièrement de l'aviron.Quand on est sur son bateau on part, etles gens qui se promènent au bord de laNive ne voient pas forcément qu'on esthandicapés.Ils ne voient pas mes jambes immobiles,mais seulement mon bateau qui avanceet moi qui rame.

Quel est le nom exact de ta discipline ?Aviron paralympique mais je rame aussidans la catégorie coupe de France ça s'ap-pelle T.A.X.X. Mixte. T pour tronc, A pourbras (arms en anglais), les deux XX parcequ'il y a deux rames.

Elèves de l’ULIS Jean Rostand de Biarritz

CINEMA MEGA CGR PAUPlace du 7e ArtPAU - UNIVERSITÉ

Ouvert 7j/712 salles équipées Numérique 3D - Parking gratuit

Accès handicapés toutes salles - Espace Jeux vidéos

6 séances par jour11h15 - 14h - 16h/16h30 - 18h -19h30/20h - 22h

Infos : www.cgrcinemas.fr

Page 23: Kifkif_2013_numero4

*2 p

lace

s de

ciné

ma

par g

agna

nt, v

alab

le d

ans l

es M

éga-

CGR

de B

ayon

ne, P

au o

u Ta

rnos

. Dan

s la

limite

de

50 p

lace

s au

tota

l. Règ

lem

ent c

ompl

et su

r le

site

ww

w.gr

andi

r-ens

embl

e64.

org

** 2

pla

ces «

ciné

-chè

que»

par g

agna

nt v

alab

le d

ans

les

salle

s de

cin

éma

hors

Még

a-CG

R da

ns la

lim

ite d

e 50

pla

ces

au to

tal.

Page 24: Kifkif_2013_numero4

24

Approche d’un métier passionnant : éducateur canin

ous nous sommes transformésen journalistes et nous avonsinterviewé Mme Kermin-Coiffier.

Nous vous présentons cette interviewpour que vous alliez à la rencontre deson métier étonnant et de son chien.

Bonjour Mme Kermin-Coiffier, pouvez-vous nous présenter votre animal ?

Il s’appelle Elios, c’est un mâle de 3 ansde la race Colley ou Berger d’Ecosse.Ce chien peut vivre entre 10 et 15 ans.Il mange essentiellement des cro-quettes unefois par jour. Ilpèse 23 kg.Son cri de joieressemble àun WAOUH,WAOUH, WAOUH, répété au moins9 ou 10 fois… Il le fait lorsqu’il revoitquelqu’un de la famille ou un(e)ami(e). Je me souviens des retrouvaillesavec mes fils Noë et Esteban, en août2012, à la gare de Pau, où Elios a chantépendant quelques secondes. C’étaitémouvant. Il chante également lorsque

nous pratiquons ensemble l’agility(sport canin).

Que fait-il dans sa vie,a-t-il un métier ?

Elios apprend aux enfants à biense comporter face au chien, et à éviterles comportements à risque de mor-sures canines, tout en s’amusant !

Mme Kermin-Coiffier, pouvez-vousnous présenter votre métier ?

Je suis éducatrice canin. Je travailleseule à Caniscola avecElios depuis trois ans.Elios est à la fois moncollègue de travail etmon chien de compa-gnie. J’ai suivi une

formation d'éducatrice canin, enBretagne et j’ai suivi des stages chez unvétérinaire et chez un éducateur canin.

Pourquoi ce choix de travailleravec des jeunes comme avec nous ?

J’aime le dynamisme des jeunes, j’aimepartager ma passion pour les animaux

et en particulier pour les chiens. Vousêtes des jeunes motivés, intéressés etvous avez soif d’apprendre. Je suis fièred’avoir animé des ateliers Caniscolaavec votre dispositif ULIS à Serres-Cas-tet. J’ai vraiment passé de superbesmoments avec vous.

Est-ce que vous travaillez auprès depersonnes qui ont peur des chiens ?

Cela m’est arrivé parfois de travailleravec des gens qui ont peur des chiens.J’anime les séances, je veille au boncomportement de l'animal, et observeavec satisfaction les réactions des en-fants. Chez eux, cela agit parfois sur lesouvenir. Un élève (qui ne parle passouvent ou jamais) va soudain se met-tre à parler et raconter qu'il a ou avaitun chien. Certains ont du mal à fairedes gestes, ouvrir la main, bouger unbras. Mais, le chien vient chercher descaresses dans le creux de la main et

N

Passionnés par les animaux ?Saviez-vous qu’unepassion peut devenir un métier ?

Merci Sylvie et Elios. Photo G. Dujardin

L ’interview qui a du chien !

J’apprends à approcher calmement. Photo D. Jalbert

J’apprends à le respecter. Photo D. Jalbert

MÉT

IER

Page 25: Kifkif_2013_numero4

25

force alors la personne à ouvrir sa mainou à déplacer son bras.

Comment se déroule une journéede votre travail ?

Tout d’abord, je pars en balade avec Eliospendant une heure. Il se détend, nousjouons à cache-cache dans les bois ouencore à la balle et nous revoyons ensem-ble quelques exercices spécifiquesaux ateliers de la semaine. Puis,je le brosse pendant 20 minutes et jevérifie en même temps la robe du chien(pas de tiques…). Je nettoiela gamelle du chien et change la gamelled’eau du chien tous les jours.

Je vais au bureau. Je prépare le contenudes ateliers et les contrats, devis avec denouveaux clients. J’anime un ou deux ate-liers le matin. Ensuite, je déjeune avec lesenfants. Pendant ce temps-là, Elios estparti se reposer dans une salle de classe.Par ailleurs, j’anime un ou deux ateliersl’après-midi. Enfin, une balade sur site estprogrammée pour récompenser Elios decette belle et intense journée. Pour finir,je nettoie la caisse de transport du chien.

Madame, nous sommes mieuxrenseignés aujourd’hui sur votre métier.Certains d’entre nous adorent lesanimaux, c’est leur passion. Cetteinterview, les ateliers, tout cela nous ainstruits, réjouis et même donné enviede connaître mieux nos amis les chiens.Merci donc d’avoir partagé votrepassion avec nous en nous apprenantdes comportements qui nous protègent.

Sylvie Kermin-Coiffier :[email protected] - Tél. : 06 84 70 93 59www.caniscola.fr

Pour contact

Je me protège. Photo D .Jalbert

Coralie, Gonaëlle, Benjamin,Mickaël, Lucas, Guillaume, Antoine,

Rémi, Marwan, Maximilien.ULIS Serres-Castet

Finies les morsures de chiens,apprenons à bien nous comporter !L’année dernière, Benjamin s’est fait mordre par le chien de Maximilien à la gorge.

Pourquoi ? Aurait-il pu l’éviter ? Benjamin, comme nous, a des difficultés à décoder lemonde qui l’entoure, voir des petits signes qui peuvent donner du sens aux

relations. Les chiens nous avertissent de ce qu’ils ressentent et de comment ilsvont réagir lorsqu’on est face à eux. C’est ce que nous avons essayé de

comprendre cette année pour éviter de nouvelles morsures.Nous avons travaillé avec Mme Sylvie Kermin–Coiffier qui est éducatricecanin pour apprendre à comprendre les chiens, savoir comment se

comporter avec eux. Nous avons appris les attitudes à avoir lorsque l’oncroise un chien. Comment se comporter quand il court vers nous, quand

il nous bouscule, quand il est seul ou accompagné de son maître ?Nous avons réfléchi sur des situations puis nous avons fait des jeuxavec Elios pour mettre en pratique ce que nous avions appris.

Aujourd’hui nous nous sentons plus prudents et mieux informés surles comportements à avoir avec un chien.

Comment vivre avecnos amis les chiens ?

J’apprends à donner des ordres. Photo D. Jalbert

Je joue avec lui. Photo D. Jalbert

Page 26: Kifkif_2013_numero4

26

our Anelise Gracia, l'envied'apprendre la langue dessignes est venue un jour

où elle a vu dans la ruedes gens communiqueravec la langue dessignes. Elle a trouvé celabeau et fascinant. Elleétait aussi intéressée parles signes en général quine sont pas les mêmesdans tous les pays pour communiquer.En France, c'est l'Abbé de l'Epée qui estconsidéré comme l'inventeur de lalangue des signes au 18e siècle. Avantlui, il n'y avait pas de langue dessignes codifiée. On croyait que lesgens sourds étaient idiots et l'Abbé de

l'Epée a montré qu'ils étaientintelligents et pouvaient apprendrecomme les autres à lire et compter.

C'est une languedifficile à apprendre.Comme toutesles langues, il fautpratiquer pourprogresser.Pour quelqu'unqui entend, il faut

apprendre à penser comme un sourd.Il existe des livres pour apprendre :des méthodes, des dictionnaires,même des livres pour « signer » avecles tout petits enfants (dès 9 mois !).Mais les meilleures ressources sontmaintenant sur Internet car on peut

voir les gestes en mouvement.C'est plus pratique !Il existe bien sûr des écoles : l'écoleSaint-Jacques à Paris (créée par l'Abbéde l'Epée) est la plus grande de France.A Pau, il y a la « Maison des sourds ».

Les sourds peuvent aussi conduire

On part de ce que l'on voit et du mouvement s'il y en a un.Par exemple, pour la voiture on faitl'action de tourner le volant. Le signeest souvent accompagné d'un gestepour la première lettre du mot. Parexemple pour lundi, on fait un L avecles doigts. Notons que les signes sontconstruits sur la façon dont les genssourds perçoivent les réalités dumonde, d'où le fait que certains signesnous échappent. Mme Gracia nousa expliqué qu'être sourd n'empêchepas de faire (presque) tous les métiers.On peut aussi conduire.Dans la maison, il y a des aménage-ments spéciaux, par exemple unelumière qui s'allume quand quelqu'untape à la porte.Enfin, les sourds se servent aussides SMS, webcams, messageriesélectroniques pour communiquer.Les nouvelles technologiesleur sont très utiles.

LANG

AGE

Madame Anelise GRACIA , Professeur de Français au Collège Jeanne d'Albret, connaît la languedes signes. Elle est venue partager son savoir avec nous.

P

A la découvertede la langue des signes

La langue des signesest une languecomme les autres,tout le mondepeut l'apprendre !

Le contenu d'un dictionnaire de langue de signes. Photo ULIS JdA

Les élèves de l'ULISdu Collège Jeanne d'Albret : Kevin, Fabien,

Romain, Maxime, Magomedali, Emilie,Yoann, Manon, Lisa, Mattheuw.

Merci à Anelise Graciapour son aimable collaboration.

Page 27: Kifkif_2013_numero4

27

Photo MH Joubard

Romain fait la lettre R.

Des exemples

Phot

os U

LIS Jd

A

Lisa fait la lettre L.

Fabien fait la lettre F.

Le signe WC (lettres W et C).

Lettres KIF pour Kif-Kif en langue des signes !

Didier Jean, Zab,éditions Syros, 2006

J'ai choisi ce livre car sur laquatrième de couverture il yavait les mots : surdité (jeconnais la base des languesdes signes LSF); amitié etamour. Cela me plaisait devoir ces deux mots associésau handicap.Manuel rentre de colonie,bouleversé : son meilleur amin'habite plus dans le mêmeimmeuble que lui. En allantvoir s'il est réellement parti, il sonne chez ses nouveauxvoisins, mais il a beau leur dire bonjour, ils ne répondentpas, comme s’ils se méfiaient de lui ! Il repart sans insister.Il apprend au cours d'une fête que cette famille est sourde.C'est ainsi qu'il commence à apprendre la langue dessignes pour dialoguer avec eux qui oralisent très peu. Peuà peu, Manuel sympathise avec Lisa. Il n'apprécie guèreune petite «vengeance» : elle l'invite à une fête où il n'y aque des personnes sourdes ! «Je me sens désorienté. Pourla première fois de ma vie, je réalise que c'est dur de ne pasêtre comme les autres. Dans ce groupe, c'est moil'handicapé, l'exclu» pense Manuel. Mais cela ne gâche pastrop longtemps leur amitié et ils continuent leurséchanges, lui en langage des signes et elle en oralisantet peu à peu l'amitié se transforme en amour.J'ai apprécié ce livre car on y découvre un univers toutà fait différent du nôtre, celui des sourds. Il me paraîttellement difficile de ne rien entendre de ce qui se passeautour de moi ! Dans le roman, on voit que l'attitude desautres vis à vis du handicap est difficile à vivre pour lespersonnes sourdes. Lisa demande son chemin et à causedes sons étranges qui sortent de sa bouche, on se moqued'elle. Mais malgré tout, ils ont des amis, des envies, desloisirs, des passions. En fait, ils sont comme nous ! Les

gens qui rient dans le dos des handicapés ou lestraitent différemment n'ont pas souvent de

dialogue avec eux. Je ne peux que leur conseiller delire ce livre pour les faire changer d'avis.

Zoé, classe de 5e6

Deux mainspour le dire

LECTURE

Page 28: Kifkif_2013_numero4

28

Camille, 13 ans, est en 5e. Elle se met àtenir un blog car elle a du mal àcommuniquer et se sent seule. Laraison ? Elle est sur un fauteuil roulant,paralysée. Une grosse voiture apercuté sa portière. Après l'accident,elle est restée à la maison. Son père luia fait cours, puis elle a repris le collègeet redouble sa cinquième. Lescollégiens la regardent en coin et nelui adressent pas la parole. Heureuse-ment, elle a son amie Ania qui lasoutient. Son blog lui paraît un moyende ne plus être différente. Effective-ment, derrière son écran, elle devientKmille, se fait des «amis» qui en fin decompte sont plus proches d'ellequ'elle ne le croit... Peu à peu, la vie valui paraître moins difficile et elle peutmême plaisanter à propos de son

fauteuil roulant, sa «moitié» commeelle l'appelle. J'ai adoré ce livrehumoristique et enrichissant.Humoristique car sur son blog, Camilleutilise le vocabulaire familier que nous,élèves, utilisons tous. Elle décrit desdétails de la vie quotidienne plutôtdrôles, elle détourne des expressionscourantes avec les mots pied ou jambecomme «prendre ses jambes à soncou» (très difficile même pour unvalide ! ) pour se moquer d'elle-même.Enrichissant parce que j'ai mieuxcompris les difficultés de Camille às'intégrer, son sentiment de se sentirdifférente, son envie de vivre commetous les jeunes de son âge. Elle arrivepeu à peu à affronter son handicap :«Je ne suis plus une alien, je suis unecollégienne»

Une jeune femme âgée de 20 ans, Lillian ( tous l'appellent Lil )s'engage dans l'armée des US marines. Elle est très rebelle, elle a ducaractère et un langage de charretier. Trois jours après qu'elle aitrepris les patrouilles, des Irakiens tirent sur elle alors qu'elle était assezloin de son véhicule. Ses compagnons arrivent, ils la voient sansfracture ni blessures. Elle se réveille, un peu sonnée, et se relève. Ilsremarquent qu'elle a un éclat d'obus planté dans le cou qui provoqueune lésion du cerveau : elle est redevenue comme une grande enfantau caractère fragile avec peu de connaissances. Elle retourne vivreavec son père au Canada parce qu'elle ne peut plus être autonome etrester seule.Quand son père la retrouve à l'hôpital, elle ne le reconnaît pas et c'estbouleversant, la jeune fille rebelle et indépendante qu'elle était acomplètement disparu. Mais peu à peu, grâce à ses soins et à sonamour, elle va « renaître », car elle doit tout réapprendre comme unenfant. Et le fameux « renard volant » du titre va aussi y contribuer !Ce livre m'a ému tout particulièrement en ce qui concerne lesrelations entre le père et sa fille, la façon dont il prend soin d'elle avecamour. Etrangement le handicap dont elle souffre rapproche le pèrede la fille, « son visage était illuminé par cette joie simple que je luiavais connue lorsqu'elle était petite fille, joie que presque tous, nousperdons à jamais, à mesure que les années nous asservissent. Elle atout juste pris le temps de se retourner vers moi ».

Anouk, classe de 5e6

Les mille rusesdu renardvolant

LECT

URE

Cécile Le Floch, Editions Rageot, 2009

Jean-François Chabas,Editions Casterman, 2009

Photo MH Joubard

Phot

o MH

Joub

ard

Maylis, classe de 5e6

Kmille fait son blog

Page 29: Kifkif_2013_numero4

29

Mon annéeJean-David Morvan, Jiro Taniguchi, Dargaud, 2009

Théo, 12 ans, est en fauteuil roulant (il l'appelle Albert ) depuis l'âgede 2 ans. Ses parents ont décidé, très tôt, de le mettre dans un centreoù l'on s'occupe des handicapés. Mais désormais, il en a assez de sonemploi du temps trop chargé, il doit en même temps assumer sontravail scolaire et sa rééducation. Il décide d'arrêter la «verticalisation»(exercice où il est attaché à une planche qui est mise à la verticale) etde réduire les exercices de kiné à 2 heures. En revanche, il doitcommencer du sport au gymnase avec Patrice. Trop habitué à cequ’on l’aide à se changer, il est lancé dans la cage aux fauves pour sepréparer seul, sans aide particulière. Patrice ne peut pas l'aider car ilprépare le matériel. L'apprentissage de l'autonomie est difficile maispetit à petit grâce à Patrice, Antoine, Pierre et bien d'autres, il devientchampion de ping-pong et spécialiste d'informatique. Théo se rendcompte qu'il dit beaucoup trop de «s'il te plaît» et de «merci» :il décide de faire des «économies» de ces mots magiques en arrivant àse débrouiller tout seul et en devenant moins dépendant des autres.C'est un roman plein de rire, de tristesse, d'émotion.. J'aime bienl'histoire, on découvre un monde nouveau pour moi, on voit la vie desenfants dans un centre pour handicapés. C'est très dur pour eux d'êtreen permanence avec d'autres enfants sans leurs parents, car parfoison a besoin de solitude. J'ai été touchée par le comportement deThéo qui, alors qu'il vit sans ses parents et ses proches, a la volonté,même s'il passe par des moments très difficiles, de se débrouiller seulen sachant dire «non merci».

Non merci !

LECT

URE

Claudine Le Gouic-Prieto,Bayard jeunesse, 2008

Phot

o MH

Joub

ard

Capucine est une petite fille de huitans atteinte de trisomie 21.Ce handicap chez elle, se voit peuphysiquement. Elle est pleine de vieet heureuse, entourée de sa famille.Elle s’adresse à un ami imaginaireà qui elle confie tout ce qu’elle a surle cœur. Capucine va à l’école oùelle a des difficultés et chez unepsychomotricienne pour surmonterson handicap. Elle doit faire faceparfois aux remarques de ceux quila trouvent différente, de la directrice,de certains professeurs ou élèves, maisaussi de quelques membres desa famille. Ses parents sont inquietspour son avenir et veulent qu’elle soitcapable de s’intégrer. Son pèrela reprend souvent pour qu’elle

accomplisse de façon correcteles gestes du quotidien, « je ne peuxpas laisser la moindre chance à sonhandicap de prendre le dessus »,dit-il à sa femme.J’ai tout d’abord beaucoup aimé

le graphisme de la BD qui faisaitvraiment vivre l’histoire, grâce auxexpressions des personnagesqui dévoilent leurs sentiments.J’ai été émue par l’histoirede Capucine. Grâce aux dialoguesdu livre, j’avais l’impression departager sa vie et de mieuxcomprendre les difficultés d’un jeunehandicapé, d’autant qu’au collège, jecroise des élèves dans son cas et quivivent peut-être les mêmes situations.

Lise, classe de 5e4 Photo MH Joubard

Olivia classe de 5e6

Page 30: Kifkif_2013_numero4

30

Tu es très excité cestemps-ci : dépense toi enfaisant du sport plutôtque de râler et d’envahir

tes camarades ! Redescends sur terre et remets-toi au travail. Tu vas avoir une bonnesurprise dans peu de temps, ouvre l’œil !

Tu rentres dans une pé-riode de chance : N’hésitepas à saisir les opportu-nités qui s’offriront à

toi… tout en réfléchissant quand même !Mais pas de secret : il est nécessaire de travailler pour arriver à ses fins. Courage !

Attention à ne pas tropt’énerver : Tu risques deblesser ton entourage

sans forcément t’en rendre compte. Soisplus calme et concentre-toi davantage surton travail scolaire. Tu n’as aucune raisonde te mettre en colère.

Tu devrais mieux travailler en étantmoins dans la lune. Faisattention à ne pas trop

dépenser, car tu risques de tout perdre. Suisles conseils de tes amis et comporte-toi defaçon plus raisonnable.

Tu as une pêche du tonnerre, continue àte dépenser et à te

concentrer sur ton travail. Ne t’inquiète pas,tu as largement le temps de penser à l’amouret quand le moment sera venu, tu trouverassans problème ta moitié.

Petit à petit, tu as trouvéta place aussi bien encours qu’avec tes amis :Tu es comme un poisson

dans l’eau ! Tu es apprécié autant pour tonhumour que pour ta gentillesse. L'amourn'est pas loin !

2013

Quelle râleur(se) ! tu dé-penses trop d’énergie à lacritique ! Essaie de voir le bon côté des choses,

positive ! Tu devrais pratiquer un sport defaçon plus régulière, tu pourrais rencontrer denouveaux camarades et l'amour !

Ressaisis-toi ! tu peuxavoir confiance en toicar tu es un bon cama-rade apprécié de tous.

Ne te laisse pas aller à la morosité, tu risquesde te retrouver tout seul. Ouvre les yeux ettu verras que la vie est belle ! confiance !

Balance

Scorpion

Tu es sage comme uneimage. Que t’arrive-t-il?Tu inquiètes ton entou-rage. Cette métamor-

phose serait-elle due à une rencontresecrète ? Pas la peine de te cacher ! N’hésitepas à te confier à tes amis ou à ta famille.

Sagittaire

Cancer

Lion

Vierge

Capricorne

Verseau

Poisson

Horoscope fantaisiste proposé par les élèvesdu Lycée Pro Honoré-Baradat

Tu as vraiment une minesplendide depuis quel-que temps ! Quelle chan-ce ! Tout le monde n’a

d’yeux que pour toi. Attention cependant àne pas te reposer sur tes lauriers, l’amitiés’entretient et le travail doit être régulier.

Cela faisait longtempsque tu n’avais pas étéaussi en forme ! Profites-en pour te dépasser en

cours et impressionner tes profs et tes ca-marades. Très romantique, tu ne devrais pastarder à faire succomber l’élu(e) de ton cœur.

Qui s’y frotte, s’y pique !ton mauvais caractère tejoue des tours et tu es entrain de faire le vide au-

tour de toi ! Réfléchis avant d’agir et acceptele fait que tu n’as pas toujours raison ! Tu verras, ça ira beaucoup mieux ensuite !

Taureau

Gémeaux

HOROSCOPEBélier

1. Petites crèpes épaisses servies à l’apéritif2. Beignet d’origine provençale fourrée

à la confiture3. Gâteau d’origine anglaise

à base d’oeufs de semoule et de raisins secs4. On en mange à la Chandeleur5. Le mot B entre dans sa composition6. Plante au goût très fort utilisée en cuisine7. Riz gras italien8. Produit gras à base de lait9. On la sert à Noël

ou on la met au feu

Horizontalement

LES SOLUTIONSsur le site

www.grandir-ensemble64.orgVe

rtica

lemen

t

A. Elle est à base de pommes de terreet les bébés en rafolent

B. Céréales entrant dans la composition du pain

C. C’est un fruit d’été ou une grande formeD. Pâtisserie légère formée d’alvéolesE. Ragoût antillais ou célèbre inspecteur de policeF. Elle accompagne viande et poissonsG. Elle peut être aux fruits ou aux légumesH. Crème aux oeufs cuite au fourI. Biscuits fourrés appréciés au moment du goûter

3

2

5

4

78

A I

B

H

C D

F G

E

6

9

1

Les blagounettes

de l’école AINTZINA de Boucau

Un jeune chiot demande à son père :- Papa, papa, dis-moi la vérité, papa, papa. C’est quoi mon vrai nom ?

"Couché", "Assis" ou "Donne la papatte" ?

Une souris, enrouée triomphe : "Ca y est, j'ai un chat dans la gorge ! "

Une dame vient d’avoir une petite fille. Elle demande à sa fille aînéede l’aider à trouver un prénom.

- On va l’appeler Moustache à chat- Mais ce n’est pas un prénom pour une petite fille, dit la maman ;

- Alors pourquoi ma cousine s’appelle Barbara !

2 6 1 51 9 7 8 4

8 92 6 7 3

7 65 8 9 1

2 88 2 6 1 96 3 5 7s

udoku

de l’é

cole

AIN

TZIN

A de

Bou

cau

sudoku

Page 31: Kifkif_2013_numero4

31EC

HANG

E

e m’appelle Thomas. J’ai 17 ans,bientôt 18 ! J’ai commencé àperdre la vue à 14 ans. Aujourd’hui

je ne perçois plus que la luminositéavec l’œil gauche. Mais jecontinue ma vied’adolescent, avec mesamis, et je pratique pleind’activités comme lamusculation en salle desport, la natation et laguitare. Je suis arrivé au lycée Saint-John Perse en début d’année 2012,dans une classe de première S.

Quelles étaient tes attentespar rapport à ta classe ?

Thomas : Evidemment, j’espérais tomberdans une bonne classe, c’est-à-dire uneclasse où l’ambiance de travail seraitagréable et où je puisse me faire desamis. Une classe où les professeurs se-raient capables de m’aider à suivre unescolarité normale, tout en s’adaptant àmon handicap. Xabi : Quand j’ai appris ça, je me suis dit« Cool, j’vais connaître le ressenti d’unepersonne malvoyante qui a mon âge. »

Comment s’est passée ta premièrejournée au lycée dans ta nouvelleclasse ?

Thomas : En arrivant, j’étais un peu

stressé. Très vite des élèves sont venusvers moi, on a discuté un moment. Dequoi me rassurer sur l’ambiance de laclasse. En plus j’ai retrouvé deux copains

du primaire. Par contre,c’était compliqué dese repérer au débutdans l’établissement. Tanguy : On a eu une sensi-bilisation sur la déficiencevisuelle avant et ça a permis

de se sentir plus à l’aise, et d’aller versThomas. Du coup, le premier jour la plu-part des gens ont été à sa rencontre.

Et par la suite, comment t’es-tuadapté aux cours ?

Thomas : Pour les cours, j’ai un ordina-teur avec une synthèse vocale et vu queje connais le clavier par cœur, je peuxprendre les cours de manière autonome.Pour les matières scientifiques, c’estAlain, mon AVSi, qui m’aide à écrireles cours. Je fais aussi les contrôles aveclui. Les profs aussi se sont bien impli-qués ; ils ont été aidés par le SESSADDéficients Visuels qui m’accom-pagne.

Et dans la classe ?Thomas : Au fil des jours,j’ai fait de plus en plus deconnaissances et noussommes devenus très amisavec Xavier, Tanguy, Tom etMaxime. On se voyait en de-hors du lycée pour prati-quer du tandem et mêmefaire de l’escalade. C’étaitde bons moments très en-richissants! On continuemême à se voir alors que l’onn’est plus dans la même classe.Par exemple on s’est retrouvépour la fête de la musique.

Tom : Pour nous, c’était super de pouvoircomprendre ce que ressentait Thomas. Etaussi de faire avec lui ce qu’on ne pensaitpas pouvoir faire avec une personne mal-voyante.

Donc cette année tu repasses ta pre-mière pour suivre l’intégralité descours, comment envisages-tu la suite ?

Thomas : Je vais passer ma terminale enun an. Après le bac j’aimerais partir surParis dans une école de kiné adaptée àmon handicap. Ce qui me plait dans lemétier de kiné, c’est de côtoyer dumonde.

Je continuema vied’adolescentavec mes amis

J

Thomas Oliveiraavec Tom Goemare,

Xavier Cournet,Tanguy Manescau,

Terminale aux lycéesSaint-John-Perseet Louis Barthou

A 17 ans, Thomas est non-voyant. Avec ses amis, il raconte sa vie au Lycée

Etre lycéen non-voyanten 2013

Malgré son handicap, Thomas continue de jouer de la guitare.Photo Vanessa Dumont

Thomas pratique plusieurs activités, comme le tandem, ici avecTom. Photo Vanessa Dumont

Page 32: Kifkif_2013_numero4

Partenaires n°1 de la Presse à l’école en Béarn

Nos journauxsont aussi faits pour vous !

larepubliquedespyrenees.fr

Aut

opro

mo

Rep-

Ecla

ir_K

if K

if-rD

32

Je suis près du Palais du Roi, je regarde le spectacle qui se trouve sur l'Île aux Juifs.Je dois m'enfuir, c'est trop dangereux. Je prends le Grand Pont, tourne vers l'Orient, traverse une grandeplace et sors de la cité par la premièreporte près de la Seine.

Un passeur m'aide à traverser le fleuve mais il me dénonce aux gardes de la première porte au Sud de la Seine. Par chance, il y a un feu qui crée diversion.J'en profite pour fuir en m'enfilant dans les ruelles de Paris. Je passe près de l'abbaye de Cluny et ressors par la porte la plus au Sud de la Seine. Je longe les murailles en remontant versl'Ouest. Avant d'arriver à la Tour qui se trouve près du fleuve, je prends la direction indiquée par la flèche et me dirige droitvers l'abbaye où le trésor est caché.

Retrouve avec Pierre Trésor des Templiers

Le 19 mars 1314, à Paris

Notre voyage a été aussi l’occasion pour nous élèves de l’ULIS, de découvrir Paris dans la littérature :Au Bonheur des Dames, Un réveillon dans le Marais,Barbès Blues, Le dernier des templiers. Tous cesromans nous ont émus et le dernier nous a mêmedonné l’idée d’imaginer une chasse au trésor. A vous de jouer !

L’ULIS du collège Marguerite de Navarre - Pau

PARISdans la littérature

LA SOLUTIONsur le sitewww.grandir-ensemble64.org

JEU