Jusqu'ici tout s'était déroulé comme prévu. Ou presque. … · Emilio nous emmène ensuite dans...

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Jusqu'ici tout s'était déroulé comme prévu. Ou presque. Un petit retard au départ de St Cyr (une panne de réveil de Vanessa ?) et c'est tout. La team 1 composée d'Aymeric, Simon, Komathan, Vanessa, Jean-François, Kalin et Christian avait fait bonne route. Une première nuit à Madrid. Une seconde à Agadir. Avant d'arriver comme prévu à Lanzarote, l'une des 7 îles de l'archipel des Canaries. Au total 2900 km et 17 heures de vol ! Arrivée à Gibraltar. Par timidité sans doute, le rocher cherche à se dissimuler à nos regards. Qu'à cela ne tienne nous nous en approchons au maximum, et, de sa voix suave, Komathan obtient sans peine du contrôleur (qui en fait était une contrôleuse) l'autorisation de faire un passage basse altitude au dessus de la piste. Nous remontons donc toute la 27 à 500 ft- sol. Plus bas il aurait fallu fermer la route qui coupe la piste et qui relie les deux parties du cap, peut être même le port. Rien qu'à la pensée des redevances d'atterrissage qui nous seraient demandées, nous jugeons que 500 ft-sol c'est parfait. En bout de bande, virage par la gauche pour contourner le Rocher et survoler le port. La mer est couverte de porte- avions ! Quel dommage que Luc ne soit pas avec nous ! Puis prise de cap sur Tanger.

Transcript of Jusqu'ici tout s'était déroulé comme prévu. Ou presque. … · Emilio nous emmène ensuite dans...

Jusqu'ici tout s'était déroulé comme prévu. Ou presque. Un petit retard au départ de St Cyr (une

panne de réveil de Vanessa ?) et c'est tout. La team 1 composée d'Aymeric, Simon, Komathan,

Vanessa, Jean-François, Kalin et Christian avait fait bonne route. Une première nuit à Madrid. Une

seconde à Agadir. Avant d'arriver comme prévu à Lanzarote, l'une des 7 îles de l'archipel des

Canaries. Au total 2900 km et 17 heures de vol !

Arrivée à Gibraltar. Par timidité sans doute, le rocher cherche à se

dissimuler à nos regards. Qu'à cela ne tienne nous nous en approchons au

maximum, et, de sa voix suave, Komathan obtient sans peine du

contrôleur (qui en fait était une

contrôleuse) l'autorisation de faire

un passage basse altitude au

dessus de la piste. Nous remontons

donc toute la 27 à 500 ft- sol. Plus

bas il aurait fallu fermer la route

qui coupe la piste et qui relie les deux parties du cap, peut être même le

port. Rien qu'à la pensée des redevances d'atterrissage qui nous

seraient demandées, nous jugeons que 500 ft-sol c'est parfait. En bout

de bande, virage par la gauche pour contourner le Rocher et survoler le port. La mer est couverte de porte-

avions ! Quel dommage que Luc ne soit pas avec nous ! Puis prise de cap sur Tanger.

Seul incident notable : le refueling à Tanger. Pas de pompe électrique. Il

faut 30 mn au préposé marocain pour remplir péniblement le réservoir

d'un seul avion avec une pompe manuelle antédiluvienne. Simon se

dévoue, malgré la chaleur écrasante, avec l'énergie débordante que

nous lui connaissons tous, il s'active. Mais l'appareil est aussi efficace

que la "Cosmopompe à cosmogol999" de nos amis Shadocks… Et Simon

pompe, pompe, pompe pendant 20 mn avant que le précieux Avgas

100LL décide enfin de rassasier les réservoirs de son avion.

Et pendant ce temps…

Pendant ce temps la team 2 vient de faire sa "jonction". "RV à la gare de bus de Puerto del

Rosario"…. Les deux explorateurs de la team 2 (Luc et Cendrine) ont réussi à se retrouver. A deux

c'est mieux…

Reste maintenant à rejoindre le reste de la bande. Nous prenons le bus vers le Nord de l'île. La route

suit la côte. Paysages âpres, déserts, rocailleux, lunaires. L'île de Fuerteventura, volcanique, est très

austère. Puis à l'approche de Coralejo, des dunes de sable fin… On le devine, on s'approche d'une

station balnéaire.

De Corralejo, le ferry nous conduit vers l'île de Lanzarote… Au même moment nos camarades longent

la côte marocaine… et s'apprêtent à faire leur traversée maritime et le survol des deux îles.

Jusque là tout se passait donc comme prévu…

Mais Luc a prévenu les nouveaux arrivants dont certains (Aymeric et Vanessa) font là leur premier

voyage club : rien ne se passe jamais comme prévu, il y a toujours une foultitude d'événements

fortuits, inopinés… Comme ce départ précipité de Simon, qui à peine posé à Lanzarotte doit

immédiatement reprendre un vol vers Paris. Il nous reviendra, c'est promis, dans 48 h ! Merci Simon.

Sans ton infinie disponibilité, le voyage aurait dû s'arrêter là pour un des deux avions.

Pendant qu'à l'aéroport, nos camarades s'échinent à réserver des voitures (pas simple !), nous

recherchons une "habitacion" pour 8 personnes et pour 3 jours. Pas forcément facile en pleine saison

à 19 h 00…. Il ne reste plus grand-chose. On opte pour la maison d'Emilio dans le Nord de l'île. Perdue

au milieu de nulle part. La jonction entre équipe 1 et équipe 2 s’effectue en deux temps, sur une

terrasse de café près de la gare de bus d’Arrecife, puis au Nord, au

"mirador del Rio"… là où Emilio nous rejoint.

Magnifique… sublime. Un petit vent frais souffle sur les sommets.

Jean-François arbore crânement le blouson que Kalin lui a prêté :

"il y a du bon chez ce Bulgare"….

Et voici Emilio. Avant de

découvrir "l’habitacion", il nous

vante les mérites d’une plage

unique, en contrebas…très, très

en contrebas, que l’équipe a survolée lors de son tour de l’île, à plus basse hauteur que là où nous

sommes…Nous descendons voir par un sentier vraiment pentu, superbe panorama.

Puis Emilio nous guide vers notre nouvel hébergement, car il nous a proposé un bon deal : plus

grand, mieux situé, plus isolé…nous le suivons jusqu'à sa propriété viticole. La bâtisse est ancienne,

vétuste, inattendue…. Soit on a le coup de foudre pour l'endroit, soit on est saisi par la décrépitude

des lieux. Un pâle filet d'eau s'écoule des robinets, mais….

Emilio nous emmène ensuite dans le seul restaurant du coin où l'on nous sert des portions

gargantuesque de poissons fruits de mers et coquillages…..

On tombe dans le panne-eau

J4, plus d'eau lorsque nous nous réveillons. La pompe d'Emilio est morte. Pas de douche. Pas même

la moindre goutte pour se brosser les dents, d’ailleurs il aurait mieux valu la recracher, cette goutte,

car l’eau provient de réservoirs extérieurs et affiche une transparence très relative... Mais le

problème ne se pose pas… Pompe sur « off »… Après diverses tentatives de réparation, il faut

l'admettre nous n'allons pas pouvoir rester. Il nous faut trouver une autre location pour les deux

nuits à venir.

Emilio nous conduit alors vers l’hébergement prévu à l’origine, près de chez lui, près de sa ferme.

Inspection générale des lieux. Bon, il y a peut-être de l’eau -la mise en route des pompes le laisse

penser- elle est même éventuellement potable, mais le doute est jeté, les acariens sont là chez eux,

ça c’est sûr…Typique, unique, mais ni magique ni magnifique : appel à Mr Booking, on vote, la

majorité décide d’aller voir ailleurs…

Avant qu'on se quitte Emilio nous raconte son île, nous explique comment les murets de lave très

poreuse permettent à l'humidité de l'air marin de se condenser et forment une sorte d'arrosage

naturel. Chaque plan de vigne est ainsi entouré de son petit muret, qui supporte par ailleurs une

sorte de liane épineuse produisant de fruit du dragon…. Emilio nous raconte l'histoire des premiers

habitants des Canaries, dont sa famille descend (ainsi que de l'illustre lignée des Béthencourt,

Normands découvreurs des îles), il nous fait visiter sa maison, sorte de bric à brac improbable où le

portrait de Simon Bolivar jouxte celui de César Manrique, artiste homo natif des Canaries, soutenu

par Franco ( !!!) et qui s’est opposé avec succès aux bétonneurs en imposant le style de construction

traditionnel de Lanzarote … Notre homme du terroir est intarissable sur son île, sur la conquête

espagnole, sur la manière dont les populations autochtones ont embrassé le christianisme, sur le

courage de ces mêmes populations qui ont été massivement envoyées ensuite en Amérique du Sud

pour aller guerroyer et sur le rôle qu'elles ont joué ensuite bien des siècles plus tard, dans

l'indépendance de ces pays… On resterait des heures à l'écouter. Rencontre improbable, inoubliable.

Mais il faut bien lui dire au revoir….

Nous voilà partis vers notre prochain hôtel

Enfin non… Pas tout à fait car l'hôtel ne peut nous recevoir avant 11 h 00. Nous prenons donc le

petit-déjeuner en bord de mer. Jean-François nous raconte la pointe du Hoc et les parachutés de

Sainte-Mère Eglise (attention, ne pas dire Sainte-Mère-l'eglise sinon Jean-François se fâche). On parle

du film Sully et de l'atterrissage sur l'Hudson. Aymeric et Vanessa se lancent dans une grande

discussion sur les moteurs d'avion (l'un les construit, l'autre les répare). On en arrive à ces fameuses

machines à projeter des poulets sur les cockpits…. Les discussions s'éloignent parfois des chemins

convenus. Comme lorsqu'Aymeric raconte l'histoire de cet ouvrier de maintenance, aspiré par un

réacteur. Pour le cas où vous l'ignoreriez, le passage d'un homme au travers d'un réacteur laisse le

réacteur en bon état (si si, Aymeric nous le certifie). En revanche si l'homme chevauche un vélo au

moment où il est aspiré par la machine, le vélo détériore les pièces du moteur (si si, c'est encore

Aymeric qui nous le certifie, preuves à l'appui). C'est dingue le genre de questions que nous ne nous

étions encore jamais posées. CQFD : s'il vous prend donc l'idée de visiter un réacteur un jour, posez

votre vélo avant.

Et ne faites pas comme cette vieille chinoise : ne jetez pas des pièces de monnaie dans le réacteur

avant le décollage pour vous porter chance, il n’aime pas non plus

Petit rappel : ces jolies histoires, sont dites autour d'une table de petit déjeuner.

La love story du séjour

Il est temps de quitter notre terrasse en bord de mer pour rejoindre l'hôtel à deux pas de là. On

cherche les propriétaires. On entend une voix. Puisqu'il y a quelqu'un à qui parler, Luc, le grand

bavard du groupe, s'approche. Il fait le tour de la maison. Non ce ne sont pas des humains, c’est un

cacatoès. Et il n'a pas l'air commode, il nous invective. Luc entame une tentative de séduction en

roulant les hanches, à l’image du volatile irascible, tandis que nous enjoignons à notre camarade de

rester en retrait de l'animal qui adopte une curieuse posture, dressé sur une patte et l’autre à

l’équerre, genre Kung Fu fighting. La bestiole semble agressive et de méchante humeur. Luc va-t-il

renoncer ? Que nenni. Il persiste. Et il fait bien car la parade amoureuse a porté ses fruits. L'oiseau

tend sa serre comme pour serrer sa main. Luc tend son doigt. L'animal grimpe le long du bras, monte

sur l'épaule, s'installe et…. ne veut plus partir.

Bien campé, il arrache d’un geste rapide et précis le bouton trônant au sommet de la casquette CDVI:

qu’on se le dise, le cacatoès n’aime pas les boutons pression…

"Dans mon pays d'Espagne, Olé"… Luc, remonté comme un coucou après son opération séduction a

décidé de nous apprendre à chanter. Et nous voilant braillant des "Olé" pour toutes les occasions…

Allez on quitte notre nouvel ami. Direction lagOmar à Nazaret, la maison troglodyte de l'acteur Omar Shariff.

On ne sait pas très bien si l'acteur a habité cet endroit. Ce qui est certain c'est qu'il a perdu cette villa

improbable en une nuit de poker. Assis autour de nos pintes de bière en bordure de la piscine d'Omar Shariff

nous prenons de le temps d'une pause culturelle (et oui, il y a Jean-François dans le groupe donc "ça culture

fort"). Tel un chœur de sirènes, Christian et Jean-François

nous déclament la Lorelei de Goethe… En allemand s'il vous

plait ! De la Lorelei on passe à Malraux. A cet hommage

inoubliable fait à Jean Moulin un jour de décembre. " Voilà

plus de vingt ans que Jean Moulin partit, par un temps de

décembre sans doute semblable à celui-ci, pour être

parachuté sur la terre de Provence, et devenir le chef d'un

peuple de la nuit…." Et voilà tout le groupe recueilli, tentant d'écouter ce fameux discours, « Entre ici Jean

Moulin… ». Komathan tente de réaliser un cornet acoustique pour qu'on entende mieux. Mais les sets de table

utilisés sont en matériau absorbant. Luc vide le photophore et met le téléphone. Ca fait caisse de résonnance

(eh oui, on peut dire que le groupe a raisonné au moins 5 minutes pendant ce voyage..). Chouette. On entend

enfin ! Il fait 35 ° C à l'ombre et nous voilà frissonnant comme par ce froid matin de décembre où les cendres

de Jean Moulin intégraient le Panthéon. Moment émotion ! Et à Paris pendant ce temps là ? OK nous on a 35

°…mais on a la brise marine tandis que vous, si on en croit les infos, vous êtes en pleine canicule. L'enfer….

Fallait venir avec nous…

On reprend nos voitures direction la côte Nord Est. Objectif baignade. De culturel, le voyage devient

artistique. Enfin… musical.. Enfin, si on peut dire… Ayant la chance de partager la voiture des deux

filles, Luc entonne les chants les plus farfelus.... que ses 3 choristes (son colonel préféré et les deux

filles) reprennent en chœur… Jusqu'à en arriver au répertoire des bidasses en folie…. dont on ne vous

révèlera pas les paroles car elles ne souffriraient d'être entendues par de prudes oreilles.

"Ça fait des années que je n'avais pas autant ri" nous confie Vanessa…

L'introuvable lagon

Du Lagomar au lagon… Cela a beau être une île, pas facile de trouver une plage praticable si on

s'éloigne des grandes zones touristiques blindées de touristes. Kalin veut se baigner. On tente toutes

les petites routes qui mènent vers la mer. Elles nous conduisent vers des lieux paradisiaques, où les

rochers sont battus par les flots… Mais nulle plage à l'horizon. Sur l'un de ces coins de rochers isolés

Jean-François nous parle des parachutages de nuit à Dien Bien Phu, de Waterloo. Et c'est ainsi qu'on

apprend pourquoi on dit "mon colonel" mon général" mais pas "mon amiral"… Vous voulez savoir

pourquoi ? Demandez à Jean-François. Aymeric est passionné d'histoire. Avec Jean-François, ils font

la paire.

Nous voici à Arietta, à deux pas de l'hôtel. Un petit bout de plage sans charme. Il commence à se

faire tard. Kalin veut s'arrêter. Mais le "Guide du routard", nous promet, plus au nord de l'île, vers le

port d'Orzola, une plage inoubliable, un véritable "lagon"… Difficile de résister à l'appel du

Lagon…Hmmmm… On arrive à marée basse et l'eau du lagon est tout juste suffisante pour baigner

nos jambes. Mille pardons Kalin d'avoir insisté pour qu'on vienne ici…. C'est pas ma faute. C'est le

routard…..

Une petite paella avant de se coucher (on est quand même en Espagne…. Olé !) et on rentre. On se

couche. Enfin non. On ne va pas se coucher tout de suite. Nous avons l'inestimable vin d'Emilio à

goûter. Le vin d'Emilio ? Deux bouteilles qu'il nous a données avant de partir. Du vin de 60 ans d'âge

qu'il a retrouvé dans sa cave et dont il ne sait si c'est une merveille ou si c'est du vinaigre. Nous non

plus. On va tenter. Ni l'un, ni l'autre. Le vin est madérisé, un rien piquant…. Ni génial, ni imbuvable.

Mais quand même boire un vin de cet âge là c'est quand même émouvant…. Si émouvant que Jean-

François nous déclame du Lamartine, du Nerval, du Vigny… Il a de la ressource l'animal… Cendrine

tente la répartie avec Hérédia et tombe en panne sèche à la troisième strophe… Allez dodo, demain

on doit se lever tôt.

On décide finalement de ramener une bouteille (vide) à St Cyr pour inaugurer notre musée des

voyages…La bouteille est bien arrivée à St Cyr, mais a fini dans la poubelle suite à un obscur

rangement…Bon, on inaugurera notre musée avec un autre objet.

Aymeric s'en va, Simon revient

J5 : 7 heures du matin. Matinaux, Luc et Vanessa retournent se baigner. Vanessa, il paraît qu'elle

était froide ? Pendant que Luc fend l'onde, Vanessa hésite; mais pas question de passer pour une

femmelette. On se lance…. Tandis que nous vaquons aux taches ménagères, Aymeric prépare sa

valise. Il nous quitte aujourd'hui. Avant de partir nous voudrions visiter le parc des volcans. Un peu

de marche au milieu d'une terre craquelée, dans un paysage lunaire. Expérience unique, et pensée

pour l’Auvergne et Jean.

L'Auvergne ? Enfin presque….

Pas de chance : le parcours se fait en bus, queue énorme, ça passe pas dans le timing. OK, mais on

est jeunes, déterminés et hors du parc il y a des balades à faire. Sur la carte ça parait facile : il y a les

volcans et leurs sommets, d’où la vue doit être impressionnante, et les sentiers qui les frôlent :

l’ascension prendra quelques centaines de mètres à parcourir, cool…

Bon, pas si cool, car le paysage est fait d’éboulis de roches tranchantes, impossibles à

traverser…notre ascension pédestre se fait donc à l’horizontale, sur le sentier…

On file vers Playa Blanca tout au Sud de l'île. Car Aymeric ne prend pas l'avion à Lanzarote. Depuis le

début il était convenu qu'il ferait la moitié du voyage (l'aller) et Cendrine le retour…. Et comme il

était également "prévu" qu'on se poserait sur l'île de Fuerteventura, nous avons tous les deux pris,

lui un retour et moi un aller…. à partir de Fuerte Ventura… Alors que nos petits DR400 ont pris le

chemin de l'île voisine ! Quand on vous dit que tout ça c'est bien compliqué !

Playa blanca c'est un coin touristique mais grâce à César Manrique, qui a réussi à préserver son île,

aucune construction ne dépasse 2 étages. La station balnéaire ne ressemble en rien aux immenses

resorts qu'on peut trouver ailleurs sur les îles Canaries.

On cherche un restau…mais un bon restau, avec des produits frais, pas trop cher. Pas facile dans cet

endroit plein de touristes, mais nous avons une arme secrète, un système bulgare…dont l’algorithme

ne repose pas sur le menu mais… sur la tête des clients.

Un restau avec des petits vieux à la peau ridée, des familles autochtones, voilà la cible de notre

diplomate, mathématicien, informaticien,

historien, poète, et-j’en-passe...

Et quand on cherche, on trouve : ambiance simple

et sympa, poissons frais énooooooooormes, très

bon moment….

Direction playa mujeres. Un endroit idyllique pour

piquer une tête dans l'eau.

"Dans mon pays d'Espagne, Olé !"… Tous les

touristes alentour regardent amusés ce groupe de

farfelus qui nage danse et chante….

Allez il est temps. Bye bye Aymeric…. On file vers le port… Bon voyage !

Et maintenant, direction l'aéroport de Lanzarote. Car si on vient de laisser Aymeric, maintenant on

récupère le beau, l'inoubliable Simon. "Dans mon pays d'Espagne, Olé", les vitres de l’aéroport en

tremblent encore... Ben oui, Simon tu ne pensais quand même pas que tu pourrais faire une arrivée

discrète à l'aéroport ? Ton fan club t'attendait !

Et puis il y a un passager clandestin. Giorgio. Georges, qui n'a pas pu venir mais dont le nom émaille

toutes nos conversations…. En France ses oreilles doivent grésiller de temps en temps….

Encore un délicieux dîner (Oui Pierre-Emmanuel c'est pour toi qu'on ajoute ce détail)…. Simon

déguste un riz au homard… Un homard par personne dans une sorte de soupe délicieuse…. La

version locale de l'arroz brut.

Au large de cap Juby. Après l'esprit de Jean Moulin…. celui de saint-Ex

J6 : On démarre aux aurores. Car une longue journée nous attend. Les équipages (Simon, Christian,

Kalin, Cendrine sur MC, Komathan, Vanessa, Luc et Jean-François sur KL) se préparent. On a décidé

de monter au Nord pour faire le tour de Lanzarote, on passe près de la plage d’Emilio, on voulait

voler bas et proche de la côte mais ça secoue trop. On abandonne l’idée originelle de repasser par

Fuerteventura et sa turbulente vallée alignée

avec la piste de son aéroport.

Traversée maritime, les gilets, le vol aux

instruments toujours un peu épuisant… Enfin la

côte. La chaleur dans l'avion est intenable.

Simon a choisi de voler en altitude pour essayer de

perdre quelques degrès… Mais même en altitude le

thermomètre affiche 38°. Komathan a pris l'option

inverse : voler au ras des flots. Il nous conseille de faire

de même. On descend. La température continue de

monter….On passe la couche d’inversion. On descend

on descend… 28 ° C .

Le kif ! Simon passe au large de Cap Juby. Coucou St Ex. ….

Mais Luc se dirige lui vers la piste de Cap Juby, où ce qu’il en reste, car Komathan voulait voir la piste

de près…C’est pas dur, on tire la manette des gaz, ralenti, « Luc, panne moteur, prise de terrain, tu te

poses sur la piste mythique.. ». On plane donc jusqu’à quelques mètres sur la piste, remise de gaz…

Simon continue de longer la côte, et ça rigole en pensant à Luc qui pilote l'autre avion et avait

modifié sa route pour ne pas longer la côte mais passer au dessus des prairies… hmmmm. Des

prairies ? En plein désert…. Il avait seulement confondu la légende la carte (qui mettait en vert les

zones de bas relief) et…. la prairie….dans le désert…

La prairie

On longe la côte, côte de plages pour commencer, avec ses tentes rondes éparpillées et ses pêcheurs

installés sur …des pneus de camions…, puis falaises ocre foncé.. A l'approche d'Agadir la luminosité

devient plus compliquée. Simon redoute la tempête de sable. KL est encore loin derrière nous et

nous espérons qu'ils ne vont pas se faire piéger. On se pose…. On ouvre la verrière. C'est un four. Pas

un poil de vent….

Du vent, KL en aura… 16 kts de vent plein arrière pour se poser…. Un vrai bonheur pour Luc qui doit

lutter contre la tentation de réduire les gaz. "Ce n'est pas naturel de se poser à une telle vitesse". Si

la piste est suffisamment longue pour KL, le B 737 de Royal Air Maroc a qui la tour a dit de se poser

de la même manière a eu chaud. Le pilote engueule le contrôle et le somme de changer

immédiatement le QFU.

Formalités, casse croûte. Refueling, version Shadocks... On repart vers Ouarzazate par les vallées de

l'Atlas. Succession d'Oasis, de Wadi, de montagnes pelées, de villes qui semblent surgies de nulle

part. On poursuit la route, on longe des retenues d'eau. Lacs surprenants et magnifiques en plein

désert. Simon nous fait faire un détour pour survoler l'Ait Ben Haddou, la capitale marocaine du

cinéma.

La ville, entourée de murailles, est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.

Côté Komathan, on a décidé de se « faire » toutes les vallées. Moment magique. Survol de villages

hors du temps.

Et subitement une tache brillante au loin. C'est Noor, la plus grande usine solaire au monde.

Construite par les Chinois, qui sont des milliers en ville, elle vient d'être inaugurée…

Changement de décos : un château féodal

surplombe sa colline près de la piste…inauguré au

XXème siècle, c'est un monument factice dédié au

cinéma..

Ouarzazate. Miracle il existe des pompes

électriques ! L'équipage est rincé et n'a qu'une

envie en finir avec les formalités et rejoindre

l'hôtel. Il va encore falloir passer une

formalité marocaine : le taxi. D'ailleurs, ce

n'est pas un taxi c'est le cousin de l'oncle du

frère… d'un des gardiens de l'aéroport. Car il

n'y a pas de taxi. C'est Ramadan. Mais que le

taxi soit officiel ou officieux, il ne peut pas

réaliser sa course s’il est en

panne..d’essence…. Entre l'aéroport et l'hôtel

par deux fois il va falloir pousser la machine

pour qu'elle redémarre grâce à quelques vagues vapeurs d’essence et rejoigne la pompe la plus

proche….

La piscine de l'hôtel nous attend. Moment de bonheur….

Un DR 400 en provenance de Lanzarote, nanananère…

J7. retour vers l'Europe. De Ouarzazate nous remontons vers Tétouan. A Tétouan une autre surprise

nous attend. Alors que Simon a une fois de plus joué de muscles pour remplir le plus vite possible nos

réservoirs et tandis que les formalités ont pris des heures nous sommes enfin autorisés à décoller.

MC est en bout de piste et demande une clearance de décollage quand la tour lui fait faire demi-tour

: "votre plan de vol a été refusé par Séville". Tandis que Komathan et Kalin montent à la tour, Simon

appelle l'Espagne… qui nie avoir refusé quoi que ce soit…. C'est donc bien le Maroc qui nous interdit

de partir. Mais pour quelle raison ???? On finit par avoir l'autorisation de partir mais à condition de

préciser que nous assumons les risques météorologiques (cellules CB en cours de formation du côté

de Séville…)

Les risques Météo ? Quels risques météo ? Toute la péninsule ibérique est sous un grand beau

temps. On passe Ceuta et Melilla, qui ont l'air magnifiques vues du ciel. On n'imagine pas les

immenses grillages et les foules tentant de rejoindre l'Europe par ces enclaves. Pour rallier Valence

nous survolons toute l'Espagne des terres. "On n'a pas le temps de faire du tourisme, on va tracer

tout droit" nous a dit Simon. Quelle chance : vue du ciel l'Espagne des terres est somptueuse.

Lors de nos précédents voyages ACV, nous avons toujours longé la côte. Pour une fois, nous voyons

d'autres paysages. Merci Simon… Le retard infligé par Tétouan nous plombe. Mais un autre problème

nous attend. En nous ayant fait patienter inutilement, les autorités Marocaines nous ont joué un

sacré tour. Un gros gros CB s'approche de Valence. Si on était partis plus tôt, on l'aurait évité. Là il va

falloir le contourner. A plusieurs reprises on tente de s'approcher pour voir si on peut passer à la

marge… Mais les turbulences sont trop fortes (et oui Komathan… la verrière est presque aussi dure

que ta tête). On fait donc un long détour, qui nous permet de voler au milieu des arcs-en =-ciel…

L'arrivée à Valence est à la limite du vol de nuit. Surtout quand on nous fait faire des 360 ° à l'arrivée.

Au début du voyage les shadocks ont pompé, là ils tournent, ils tournent… comme s'ils voulaient se

mettre en orbite. Enfin on nous autorise à nous poser…

Valencia…Une des villes préférées de Simon qu'il veut absolument nous faire partager. Il nous

entraîne dans un bar à tapas branché, où après plusieurs pintes de bière, Jean-François nous fait

promettre de nous annoncer à St Cyr "en provenance des Canaries… A la première Pinte de Bière il

nous met au défi d'ajouter "nanananère" si on est en autoinfo. Aux pintes de bière suivantes il est

décidé de le faire….. même si la fréquence est active. C'est la fin du voyage…. Demain ce sera

"Valence-Valence"… Puis "Valence Saint Cyr". "A moins qu'on passe par Dole" propose Komathan.

Au milieu des bières Kalin propose d'emmener toute la petite équipe chez lui l'an prochain en

Bulgarie… Le voyage est sur sa fin mais déjà, les prochains voyages se préparent.

"Dans mon pays d'Espagne, Olé"… Mais oui même dans les rues de Valence, Luc ose lancer sa

chanson que tout le monde reprend en chœur….

J8: Valence Valence…

"On a encore le temps de faire un peu de tourisme" propose Simon qui veut nous faire découvrir le

marché de Valence, les meilleurs bocadillos de la ville et la cathédrale. Nous profitons encore du

soleil espagnol car la France après avoir été sous la canicule est désormais sous la grisaille.

Finalement Komathan n'a peut être pas tort, on passera peut-être par Dole ! On décolle. Le survol

maritime du nord de l'Espagne et du Sud de la France est délicat, des cellules CB en formation au-

dessus de Montpellier, visibilité moyenne, on décide de s’écarter de la côte et on regarde la grisaille

de loin…… Pour le dernier jour on a modifié les équipages. On va laisser Christian à Valence. Un coup

d'œil sur le GPS : "on va passer UZES" nous dit Jean-François… Une pensée pour Jean-Louis. Mais

Uzès ce jour là est sous la grisaille…. Il faut attendre la vallée du Rhône pour retrouver le soleil.

Valence… Christian repart chez lui. Et nous vers Saint Cyr. Rincés. Epuisés. Mais avec plein d'images

magnifiques dans les yeux. Et beaucoup de rires aussi… "St Cyr, du FBVMC, un DR 400 de retour des

Canaries via Valence et Valence, nanananère"…. "Olé," répondent les passagers… et le KL qui

surenchéri quelques minutes après !!!

Et oui, ils ont osé…

Et pendant ce temps là…. quelque part autour de St Cyr, Georges fait un petit vol local avec un ami. Il

a branché la Gopro dans l'avion quand soudain il entend (et enregistre…) ces annonces… et la

réponse non moins étonnante de la Tour.

Ça y est les copains sont de retour….

Et toute la bande offre à Georges et à ses amis un dernier « Dans mon pays d’Espagne, Olé !! »

Les voyages ACV c'est du pilotage, de magnifiques paysages… certes. Mais aussi de la bonne bouffe

et surtout de grands moments de rigolades.

Bon. Et maintenant ? Vous partez quand avec nous ?