JurassiqueJurassiqueChristian JaCques

« Il parait ke Hitler aussi était homo »

Rafikuss, sur Pharmacovores, Forum des Étudiants en Pharmacie

FiF

Ça ne m’était pas arrivé depuis le primaire De me faire traiter de gai –Ah ! gai! Dans l’temps sur le même air J’ai répondu –Celui qui le dit c’est celui qui l’est

Mais j’y pense ça m’est arrivé au secondaire C’était une fille on avait 15 ans Juste parce que je voulais rien lui faire J’étais certainement un homo latent

Ce que j’entends quand tu me traites de fif C’est un compliment très positif

Merci de me dire que je m’exprime bien Merci de me dire que je ne sors pas du Cambrien C’est vrai j’ai un tempérament artistique Et mon français écrit est dans les fortes statistiques

Merci de me dire que j’ai l’air en forme Merci de me dire que j’ai l’esprit au-delà de la norme Merci d’être jaloux parce que j’ai des amies de fille Merci de me dire que je te te te titille

Attendez je me souviens d’une fois au cégep Un après-midi en niaisant à l’Asso Cette fois-là on m’a traité de tapette Parce que je ne buvais pas plus de trois pots

Après ç’a été à l’université Là j’ai donné un indice plus sûr Autour de moi on était excité Car je m’étais inscrit en littérature

Ce que j’entends quand tu me traites de fif C’est un tic de langue répétitif

[ Refrain ]

Quand on me dit que la gauche c’est fif Que le filet social c’est pour les fifs Que ceux qui se tiennent pas debout Sont de vrais fifons

J’me dis qu’y’a méprise dans l’opinion Ce que j’entends quand tu me traites de fif C’est un compliment très positif Ce que j’entends quand tu me traites de fif C’est un commentaire très primitif

[ Refrain ]

Que je te te te titilleQue je te te te titille

Merci merci Il faut absolument que tu lises le dernier livre de Marc Lévy Oh! merci Wow ! c’est beau chez vous Non laisse faire j’prendrai pas d’bière Dis-moi donc T’aurais pas T’aurais pas du jus de fruits ?

Le comptoir des viandes« Il serait très important de savoir en quoi consiste le pouvoir excitateur des aliments »

Ivan Petrovitch Pavlov, Les réflexes conditionnés; sécrétion psychique

C’est le nouvel endroit branché Où les meutes postmodernes Viennent pour y tripoter Des pièces de viande bien fermes

Une viande entourée d’amis À peine de puberté sortie Me lance un constat de sagesse Pendant que douze mâles lui regardent les tresses

Elle me dit –La vie c’t’une vraie boucherie Il ne faudrait pas se surprendre à

Trouver l’amour dans le comptoir des viandes

Une autre viande a frappé un os Une fille l’a pris pour un malade Lui la voulait pour ses noces Elle seulement pour une ballade

Le pauvre a viré un peu fou Dans la rue il a fait la roue Puis s’est réveillé dans une chambre Portant une camisole blanche

Il me dit –La vie c’t’une vraie boucherie Et je me suis encore fait prendre à

Trouver l’amour dans le comptoir des viandes

Venez manifester votre filet mignon d’intelligence Il y a une belle brochette de personnel et que dire de la clientèle Vous traitera comme de véritables morceaux de viande

C’est le dernier endroit branché Où marine la déveine Dans les parfums chers payés Et tous de marques italiennes

Toi dans le triangle amoureux Quelle coupe de viande te convient le mieux

Ton triangle passe au carré La scie ou le couteau d’boucher Ah oué! La vie c’est une vraie boucherie Il ne faudrait pas te reprendre à

Trouver l’amour dans le comptoir des viandes

« Il était localement imprévisible, globalement stable » James Gleick – La théorie du chaos 

ParticiPer au chaosQuand je suis sorti de mon buisson  J’ai vu que c’était la révolution  Tout était défraîchi  La foule était crinquée  Et ma copine m’a dit  T’en meurs d’envie  Viens 

Partici par participer au  Participer au chaos 

En route vers le carré j’étais au ciel  Bottant quelques poubelles  Quelle belle nuit pour le vice  Ah oui j’étais d’party  J’étais dans la milice  Et j’ai vu les polices 

Partici par participer au  Participer au chaos  Partici par participer au  Participer au chaos 

Au barrage 

Ma blonde a sauté la clôture gardée  En me laissant de l’autre côté  Ah c’était tellement poche  J’étais condamné  À guetter sa sacoche  Et à la r’garder 

Partici par participer au  Participer au chaos  Partici par participer au  Participer au chaos 

J’aurais voulu être purifié au canon à eau  Et mettre du cayenne dans ma vie  J’aurais poussé pour faire rouler le tuyau  Pour écraser mon ennui  Ça c’est de la belle poésie 

Tout le monde que j’connaissais à cause d’l’école  Faisait des moon même les bolles  Aujourd’hui sont médecins avocats ou dentistes  Et ils ne regrettent rien de leur trip d’anarchiste

Dire qu’ma Sophie est passée aux nouvelles  Pendant que j’gardais ses bébelles  Tant qu’à être dans ‘ville  Tant qu’à être dans ‘rue  Au lieu d’lisser mes cils  Il me semble que j’aurais dû 

Partici par participer au  Participer au chaos

Autodestructeur« L’homme est le seul animal qui s’autodétruit! Les massacres que nous perpétrons n’ont pas d’exemple dans le règne vivant »Yves Paccalet, L’humanité disparaîtra, bon débarras!

Plus j’vieillis plus j’m’hais plus je me trouve pas mal ouche De plus en plus je repense à ce qui sort de ma bouche Et très souvent j’me dis que j’ai toute une langue sale Dieu je souffre du mal de diarrhée verbale

C’est pire quand je fais l’party avec des gens qu’j’ai jamais vus Là j’en dis des épaisses des connes et des connues Et quand je rentre enfin chez moi je me scandalise Je m’regarde dans l’miroir et je ne me fais pas –Cheese!

À minuit j’me réveille à minuit j’m’endors plus Je fais des listes de défauts je m’autoévalue Et si j’arrive à m’assoupir je rêve que j’explose De moi j’en ai ma dose et c’est une surdose

Au au autodestructeur Tu ne veux rien savoir du bonheur Au au autodestructeur Tu ne veux rien savoir du bonheur

Le lendemain m’attend le lendemain je me sens ouache J’essaie de me racheter mais j’échoue j’étends la tache Ce que je devais dire tourne au pire tourne au pas drôle J’ai rien sur les épaules plus rien en mon contrôle

Là on m’parle de vacances c’est hors de question j’refuse Quand je m’sens ralentir je bois Red Bull et j’m’abuse J’pousse encore plus de mots en quatre mille fois moins de temps J’concentre tout le ridicule en un seul être vivant

Au au autodestructeur Tu ne veux rien savoir du bonheur Au au autodestructeur Tu ne veux rien savoir du bonheur

D’aucuns diront que c’est bien lorsqu’on communique Mais toi plus tu parles plus tu te cales tu l’as la gamique À force de trop parler tu te crée un destin tragique Et encore tu parles bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla

Au au autodestructeur Tu ne veux rien savoir du bonheur Au au autodestructeur Au au autodestructeur Tu ne veux rien savoir du bonheur Tu ne veux rien savoir du bonheur Tu ne veux rien savoir du bonheur

Non

« Y’avait un p’tit char bleu marin pis y voulait pas me faire passer. Alors,  y’a rentré dans mon auto pis, moi, j’ai répliqué. J’ai rentré dans la sienne » Yolande Ouellette, Trois-Rivières.

Laisse conduire ta haine

Aie relaxe Max Tu joues dans l’axe des rapides et furax Prends-toi pas pour Jacques Villeneuve Relaxe ton sax

T’as l’pied trop pesant Le nez collé dans l’voisin d’en avant Y’a pas l’feu au fleuve Mais toi t’as le mors aux dents

Laisse conduire ta haine Ton orgueil de mâle Laisse conduire ta haine Rien ne peut éteindre ta flamme

Tu provoques tes voisins Et les salues d’un doigt de la main J’ai pas besoin d’une preuve T’as du sang latin

Avec la radio dans l’piton Tu enterres le bruit des klaxons Et sauve-qui-peut les Schtroumpfs T’écrases le champignon

[ Refrain ]

C’est la colère et c’est l’enfer Les poings se lèvent les dents se serrent Encore un autre devant Que tu laisses loin derrière

Tu changes de branche et puis tu clenches Ralentis donc man c’est dimanche Regarde-moi ce piéton Avec la peau toute blanche

[ Refrain ]

Ta flamme Tu embrayes d’un mauvais geste Merde!

T’es en cinquième vitesse Ta pauvre fierté S’étouffe presque

Tu sauves la face et fais une trace Les autres passent pour des limaces Tu joues les invincibles Dans ta carapace

Tu zigzagues en s en z Tu accélères tes pneus sont tièdes Un dernier massage Pour ce quadrupède

La course est folle J’prends deux Gravol Prie pour qu’les pneus collent Qu’on évite le lampadaire dans les chnolles

Et pis tu te plains De la présence d’imbéciles sur le chemin J’aurais besoin d’une preuve Que tu ne viens pas de Terre-Neuve ( L’auteur ne déteste pas vraiment les Terre-Neuviens )

T’as l’pied trop pesant Le nez collé dans l’voisin d’en avant Y’a pas l’feu au fleuve Mais toi t’as le mors aux dents

[ Refrain ]

Christian Jacques : Voix, chœur, guitare acoustiqueMathieu Dion : B3, wurlitzer, glockenspielAlex Morissette : Basse grasseFred Drouin : Batterie et percussionsJocelyn Bouchard : Guitare acoustique, guitare électrique et synthétiseur de viandeParoles et musique : Christian JacquesMusique sur autodestructeur : Simon Vivier et Christian Jacques Réalisateur, preneur de son et mixeur : Jocelyn BouchardArrangeurs : Fred Drouin, Alex Morissette et Christian JacquesPhotographisme : Jasmin Robitaille

Enregistré, mixé, compté, pesé et jugé suffisant au Studio l’Oreille Gauche.

Produit par Mathieu Dion, Jocelyn Bouchard et Christian Jacques.

Merci spécial à Jocelyn Bouchard, Lisa, Léo et Clémence que j’ai rencontrés grâce à Jérôme LaRochelle que j’ai rencontré grâce à Amélie Veille que j’ai rencontrée grâce à la Marie-Andrée Landry pour finalement apprendre que Fred Drouin connaissait tout le monde !

Oui, j’ai pensé à Dany d’Hawaii et au Palais des Saveurs pour écrire Le comptoir des viandes. J’ai pensé à Marie L, Anik M et Olivier P pour Fif. J’ai pensé à Ti-Guy C et à moi pour Autodestructeur. J’ai effectivement pensé à Sophie R et à une vieille ballade de Noir Silence en écrivant Participer au chaos. J’ai pensé à Martin L et Simon V pour Laisse conduire ta haine.

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