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Une contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Des propositions d’action Mai 2006 pour enrichir le projet Pays Basque 2020 www.antic-paysbasque.com

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Une contribution à la réécriture du projet de territoire

Un modèle d’action collectiveJuin 2005

au service d’une ambition

www.antic-paysbasque.com

Une contribution au projet de territoire Pays basque 2020

Des propositions d’actionMai 2006

pour enrichir le projet Pays Basque 2020

www.antic-paysbasque.com

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02/05PREAMBULE

06/10CONSTRUIRE UN PAYS BASQUE OUVERT SUR LE MONDEAction n°1) « Pays Basque Numérique » : une marque de territoire au service d’une ambition collectiveAction n°2) Un institut européen de la création multimédia pour renforcer l’image du Pays BasquePiste n°1) Appuyer le développement durable au service du rayonnement sur Internet du Pays BasquePiste n°2) Consolider la cellule d’intelligence économique en réseau initiée sur Izarbel…

11/19CONSTRUIRE UN PAYS BASQUE FERTILE A LA CREATIVITE ET A L’INNOVATIONAction n°3) Un dispositif d’ingénierie et diffusion d’une culture territoriale de l’innovation (TERRA)Action n°4) Un centre de ressources et de transfert autour de la « Maison écologique »Action n°5) Un centre de ressources et de transfert autour des technologies éducatives innovantesPiste n°3) Soutenir la création d’un cluster créatif autour du Plateau Image de BiarritzPiste n°4) Affirmer l’euskara comme vecteur de modernité et d’innovation

20/25CONSTRUIRE UN PAYS BASQUE QUI SOIT UNE TERRE DE SOLIDARITEAction n°6) Favoriser par l’utilisation des T.I.C. l’apprentissage « civique » des jeunes par les jeunesPiste n°5) Générer des services innovants pour les personnes âgées et dépendantesPiste n°6) Placer les TIC comme moteur d’inclusion sociale

26/30CONSTRUIRE UN PAYS BASQUE QUI SOIT UN TERRITOIRE APPRENANTAction n°7) Un dispositif de définition de stratégies cohérentes d’éducation et de formation tout au long de la vieAction n°8) Un outil de certification des connaissances sur les TICAction n°9) Un ENT mutualisé pour les écoles primaires du Pays BasquePiste n°7) Permettre la Valorisation des Acquis de l’Expérience (VAE) pour tous

31/32CONCLUSION : METTRE EN MOUVEMENT LES ACTEURS ECONOMIQUES, CULTURELS ET SOCIAUX AU SERVICE DE LA COHESION ET DU RAYONNEMENT DU PAYS BASQUE

SOMMAIRE

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PRéAMBULE

02/03Contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Préam

bule

La démarche Pays Basque 2020 lancée par le Conseil des Elus et le Conseil de Développement du Pays Basque vise à disposer - au terme de la Convention Spécifique fin 2006 - d’un nouveau projet de territoire permettant d’anticiper les évolutions à horizon 2020 et d’élaborer un programme d’actions et de projets susceptible de faire l’objet de contractualisations avec l’Union Européenne, l’Etat, la Région et le Département à partir de 2007. L’occasion est ainsi donnée au territoire Pays basque de repenser pleinement et de mettre en acte ses potentiels et l’orientation de son devenir. La création de l’Espace Européen de la Recherche et de la Promotion notamment d’activités R & D sont des facteurs décisifs pour la prospérité et la capacité de concurrence économique de l’Europe qui trouvent notamment leur traduction dans les politiques nationales et régionales de mise en œuvre des pôles de compétitivité.

Les ambitions ou axes stratégiques du territoire retenus par le Comité de Pilotage de la démarche « Pays Basque 2020 » marquent clairement le sens souhaité du développement à construire sur ce territoire : concrétiser la solidarité entre la côte et l’intérieur, développer une coopération transfrontalière opérationnelle et promouvoir un développement durable.

Quatre ateliers de travail, regroupant au total près de 460 participants, ont engagé des réflexions autour des thèmes suivants : l’économie, l’emploi et la formation, l’enseignement supérieur et la recherche, les

infrastructures et les déplacements, la santé et le social.

Le Comité de pilotage de « Pays Basque 2020 » a souhaité lors de sa réunion du 25 novembre 2005 élargir la démarche dans les domaines non traités par les ateliers, et ce afin de pouvoir appréhender dans sa globalité et de manière cohérente l’ensemble des enjeux du territoire.

Portée sur les fonts baptismaux en mars 1999, en présence du sociologue et chercheur Dominique WOLTON, l’aNTIC s’est attachée dans une posture « instituée » et sous sa forme associative à accompagner – dans un souci de solidarité territoriale – la transformation du Pays Basque en reliant ses territoires à ses habitants, en inventant de nouvelles formes de gouvernance et de nouveaux modèles d’action collaboratifs.

Dans ce cadre, elle a été sollicitée pour apporter une contribution à ce nouveau projet de territoire en faisant des TIC un élément transversal de son développement.

L’aNTIC, qui a joué un rôle de précurseur, est aujourd’hui un acteur parmi d’autres à pouvoir faire avancer le développement numérique du Pays Basque. Elle partage ainsi aujourd’hui une thématique (les TIC) et un territoire d’action (le Pays Basque) avec différents acteurs publics ou consulaires et l’agence départementale du numérique (ADN) mise en place sous la forme d’une régie par le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, pour porter principalement depuis sa création les projets relatifs à la dématérialisation des services publics, et aux accès pour tous aux TIC notamment dans le cadre des Cyberbases ouvertes en Pays Basque intérieur.

Aussi dans ce nouvel exercice, et en prenant en compte que tous les acteurs de l’action publique non traitée dans les quatre ateliers de Pays Basque 2020 ont été consultés, l’aNTIC a concentré délibérément son propos sur le « développement local » qui constitue dorénavant son cœur de métier avec : l’observation et la veille comme supports à la prise de décision ; le soutien

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à la performance des TPE-PME par l’utilisation des services numériques ; l’ingénierie FOAD pour faire du Pays Basque un territoire apprenant ; et le secrétariat de la marque de territoire « Pays Basque Numérique » pour contribuer au rayonnement des initiatives locales et innovantes.

S’appuyant sur son expérience en matière de démarches de concertation et sur les principaux membres de son comité scientifique, l’aNTIC Pays Basque a organisé une journée de réflexion permettant aux acteurs publics et privés de réfléchir tous ensemble à partir de la démarche « Pays Basque Numérique » aux orientations possibles pour le développement de ce territoire à 15 ans sous-tendu par l’intégration des TIC dans l’ensemble des politiques publiques.

Le forum du 27 mars 2006 a été l’occasion d’un croisement, 6 mois après son démarrage, des résultats de la démarche prospective « Pays Basque 2020 » et des réflexions et projets engagés depuis janvier 2004 dans le cadre de la dynamique « Pays Basque Numérique » pour construire ensemble un Pays Basque qui place les TIC au carrefour des dynamiques de développement.

Ce forum a par ailleurs été prolongé sur Internet par l’ouverture d’un blog1 permettant à toute personne interpellée de réagir aux problématiques engagées, de commenter des réflexions ou proposer ses projets pour enrichir le territoire.

Avec 900 personnes mises sous tension depuis le lancement en janvier 2004 de la démarche « Pays Basque Numérique » et plus de 1000 visiteurs uniques entre fin mars et début mai 2006 sur le blog ouvert pour les besoins de cet exercice, l’aNTIC a recueilli en ligne ou dans des configurations de travail plus classiques (travail en groupe, échanges en face à face, par téléphone, par mail, etc.) les remarques, propositions, initiatives, de tous les acteurs publics ou

1 http://2020.paysbasquenumerique.net

privés impliqués dans le développement de ce territoire, sur des domaines où l’apport des TIC peut avoir un effet levier significatif.

L’exercice de croisement de la démarche prospective « Pays Basque 2020 » et de la dynamique « Pays Basque Numérique » permet pour enrichir le projet de territoire à l’horizon 2020 d’élargir le champ des possibles, d’identifier toutes les variables clés de l’avenir, d’imaginer des scénarios ou des pistes d’action en rupture.

La contribution présentée ici pour répondre à la commande d’Alain LAMASSOURE, Président du Conseil des Elus du Pays Basque, doit donc bien être appréhendée comme un acte volontaire et ouvert de participation à la réflexion territoriale engagée ; en aucune manière elle ne porte d’intention de faire la démonstration d’un « ce qu’il faudrait faire » ou de « ce qu’il faudrait penser de ce Pays ».

Elle s’applique à formaliser les éléments de débats et de projections suggérés et discutés au sein des rencontres de l’aNTIC depuis plusieurs mois, et ce en pensant les TIC comme une matière-support de développement et non comme un objet à part entière.

C’est pourquoi, cette nouvelle contribution qui complète et prolonge le document de réflexion stratégique « Construire ensemble un Pays Basque Numérique » versé en septembre 2005 par l’aNTIC à la réécriture du projet de territoire s’organise autour de quatre résonances sensibles du développement du Pays Basque à l’horizon 2020 :

▪ l’ouverture au monde ;▪ la créativité et l’innovation ;▪ la solidarité ;▪ l’état « d’apprenant ».

Au terme de ces échanges sont présentées ici neuf « actions possibles » ; des actions qui se veulent toutes objets de débat, de confrontation, d’adaptation autour de ces quatre résonances.

ONT CONTrIBué à LA rédACTION de Ce rAPPOrT de syNThèse : emmanuel ArreCheA chargé de mission de l’aNTIC Pays basque, Xavier BAyLAC directeur de l’AFMr etcharry, Brigitte BONeLLO du cabinet INIT environnement, Bernard CAusse, enseignant à l’IuT de Bayonne Pays basque, Annick dALMAGNe directrice adjointe de l’aNTIC Pays basque, Manuel de LArA, directeur de l’aNTIC Pays basque, Jean Marie IZQuIerdO docteur en science politique et chercheur associé au CerVL sciences Po Bordeaux, François Xavier MeNOu membre du Conseil national de la jeunesse.

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Ces « actions possibles » se présentent méthodologiquement dans un cadre de réponse à une problématique de prospective territoriale :

▪ Que peut-il arriver ? … quels enjeux pour le territoire ?

▪ Que veut-on faire ? … quelle vision pour le territoire ?

▪ Que peut-on faire ? … quelle stratégie pour le territoire ?

▪ Avec qui le faire ? … quelles gouvernance et capacité d’action ?

▪ Comment le faire ? … quels moyens alloués ?

▪ Quels sont les impacts ? … quels effets sur les 3 axes du projet de territoire ?

En outre, une attention particulière a été prise afin de préciser pour chacune de ces actions leur calendrier potentiel de réalisation et de mesurer leur impact sur les trois orientations stratégiques du projet de territoire « Pays Basque 2020 ».

de la même manière, en parallèle des actions proposées, sont mises en avant sept « pistes », qui sont autant de suggestions, de points de départs de réflexion pour alimenter et enrichir les travaux des ateliers de Pays Basque 2020.

Aujourd’hui, s’appliquer à travailler la convergence des principes et des enjeux rend possible la construction d’un réel schéma de développement territorial.

Porter et profiler au mieux nos cohérences avant d’arrêter en l’état les « certitudes » projets est aussi probablement l’une des meilleures options de travail laissant à penser qu’alors les propositions du territoire Pays Basque s’inscriront bien dans les orientations du futur Schéma Régional « Aquitaine Horizon 2020 » et dans les déclinaisons des Programmes Opérationnels Européens en cours d’élaboration pour les fonds structurels 2007-2013.

Dans un contexte marqué par le défi que constitue l’intégration de ce territoire dans une « société européenne de la connaissance pour tous » sous-tendue par la généralisation du champ numérique, nous souhaitons que les projets présentés dans cette contribution sous forme d’action ou de piste permettent pleinement de favoriser la consolidation d’un Pays Basque qui, tout en étant « périphérique » ou « interstitiel », n’en serait pas moins innovant en raison de sa capacité à fédérer et à mutualiser ses compétences dans le cadre de réseaux institutionnels, économiques et sociaux.

C’est pourquoi, à ce stade de l’exercice, et parce que comme nous l’avons précisé, ces items proposés sont en tout premier lieu une matière à travailler collectivement afin de permettre à tout un chacun de s’associer à ces projets possibles et de venir les compléter, le présent document ne porte volontairement aucun élément de chiffrage.

0�/05Contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Préam

bule

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CONSTRUIRE UN PAYS BASQUE OUVERT SUR LE MONDE Depuis le lancement en 1992 de la démarche Pays Basque 2010 notre représentation du monde et son organisation se sont complètement bouleversées sous trois effets indépendants mais convergents : les besoins de l’économie en matière de gestion flexible et de mondialisation du capital, de la production et du commerce ; les exigences d’une société qui malgré les systèmes politiques les moins propices considèrent les valeurs de libertés individuelles et de communications comme essentielles ; et enfin les progrès extraordinaires de l’informatique et des télécommunications qui n’ont d’égal que l’engouement suscité par le réseau Internet depuis son ouverture au public au début de l’année 1994 en France

Le nouveau monde est aujourd’hui devant nous. C’est un espace de plus en plus ouvert, fonctionnant en réseau autour de nouveaux champs de force qui rendent la compétition chaque jour plus accrue entre les territoires. Si plus personne n’est en mesure de contester la suprématie des Etats-Unis, les pays de l’Union Européenne cherchent encore le chemin pour devenir l’économie la plus compétitive du monde tandis que les pays qui constituent le BRIC (Brésil, Russie Inde, Chine) investissent résolument dans l’enseignement supérieur, les laboratoires de recherche-développement pour prendre place dans l’industrie des hautes technologies et ainsi modifier par leur économie d’ici une dizaine d’années le rapport de force mondial.

De manière plus proche, la Communauté autonome d’Euskadi a fait le pari de l’ouverture au monde pour prendre une meilleure place dans l’économie du savoir du 2Ième siècle. Pour cela tout en étant confrontée à la transformation d’une société au riche passé industriel, elle tire la conséquence des révolutions technologiques pour participer avec ses laboratoires de recherche-développement à la fabrication et à la diffusion des biotechnologies et nanotechnologies.

dans ce contexte, il est légitime de se poser la question de la place que trouvera le Pays Basque de France à l’horizon 2020 dans la mondialisation ?

Au niveau d’un territoire d’un peu plus de 260 000 habitants et de moins de 3 000 Km², la réponse est évidemment une question d’échelle.

C’est pourquoi, à un moment où le Pays Basque est confronté au défi de trouver sa place dans cette dynamique mondiale, qui n’est pas exempte de dégradation de l’environnement, d’instabilité, d’insécurité, d’inégalité et d’exclusion sociale, la question de l’apport des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans le projet de territoire renvoie à celle de quel modèle de société souhaitons-nous collectivement mettre en place ensemble pour 2020.

Outils d’expression, de partage de savoirs, de participation, les TIC peuvent constituer pour un territoire en devenir comme le Pays Basque un vecteur puissant de changement et de construction de nouveaux espaces pour l’action collective.

A l’image de la Communauté autonome d’Euskadi qui s’est dotée de moyens de communication puissants dont une chaîne d’information internationale, nombreux sont les pays qui ont maintenant recours aux moyens offerts par les réseaux numériques (portail Internet, satellite, etc.) pour maintenir le contact avec leurs nationaux vivant à l’étranger et mobiliser leurs populations dispersées par l’émigration économique ou les vicissitudes de l’histoire : guerre, conflits politiques, religieux,…

Si la notion de diaspora est initialement conçue pour désigner la communauté juive, elle s’est élargie notamment grâce aux travaux conduits au niveau du Sommet Mondial de la Société de l’Information (SMSI), à une notion de « diaspora numérique » jouant un rôle non négligeable dans les stratégies de développement en constituant de véritables réseaux et associations professionnels dans des populations revendiquant une « multi appartenance territoriale » et la transformant en « ressource territoriale » pour le bénéfice du pays ou des territoires d’origine.

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L’utilisation des TIC pour soutenir l’affirmation d’une identité collective et construire par la mobilisation de la diaspora des systèmes d’innovation performants à partir de coopérations scientifiques et techniques constitue ici un véritable enjeu pour le développement du Pays Basque à l’horizon de 2020.

La construction collective de la marque de territoire « Pays Basque Numérique » qui mobilise plus de 80 acteurs depuis octobre 2005 traduit cette ambition de contribuer à créer localement un contexte propice à l’innovation et fertile aux projets.

Les travaux sur les valeurs de la marque « Pays Basque Numérique » confirment également cette volonté de montée en qualité faisant apparaître un véritable consensus autour des valeurs « ouverture » (pour décloisonner et rapprocher les acteurs du Pays Basque) en passant par la valeur « réseau » (mise en réseau des acteurs comme modèle de développement), pour terminer sur les valeurs « qualité » et « excellences » qui symbolisent l’horizon à atteindre collectivement pour un développement durable du Pays Basque.

Grâce aux importants investissements portés par le Conseil Général 64 (notamment en matière de réseaux haut débit, de téléphonie mobile) ou par le programme Leader Plus (réseaux des Cyberbases, mise en réseau des Maisons de services publics, dispositif

de soutien aux usages, aux projets pilotes…), le Pays basque intérieur ne présente plus, globalement, de caractéristiques qualifiables de « retards structurels » dans les TIC.

En matière économique, les intercommunalités récemment créées en Pays Basque ont aussi un rôle à jouer pour s’interroger sur les effets que les TIC auront sur l’organisation et la localisation des entreprises, penser leur action dans une économie des réseaux et mesurer leur efficacité dans une perspective élargie d’aménagement du territoire, de solidarités et de compétitions territoriales.

A l’image du Conseil de Développement du Pays Basque et en poussant encore plus loin la logique d’une démarche « instituée » souhaitée en 1999 par la Communauté d’Agglomération de Bayonne Anglet Biarritz, dans un souci d’animation territoriale entre la Côte et le Pays Basque intérieur, l’aNTIC fait chaque jour la démonstration de sa capacité à mettre en réseau les acteurs et à fabriquer des outils partagés d’observation, de veille et d’intelligence économique pour anticiper les évolutions, accompagner les mutations des formes de production.

Dans un contexte marqué chaque jour par l’affirmation d’une économie ouverte au monde, la disparition progressive des anciens modèles (fordiste et taylorien) de développement, la prégnance des TIC, des réseaux de télécommunications dans les régulations économiques et la réorganisation de l’espace, la réussite du projet « Pays Basque 2020 » dépendra de la capacité des acteurs politiques, économiques, socio-éducatifs à dialoguer pour dépasser l’image actuelle d’un Pays Basque rêvé et immobile et à construire une vision partagée d’un Pays Basque ouvert sur le monde et trouvant sa place dans une société en réseau.

dans cette tâche complexe, les acteurs du Pays Basque disposent sur ce territoire de toutes les compétences disponibles pour construire de vraies logiques de développement.

06/07Contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Construire un Pays basque ouvert sur le m

onde

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Action 1 «Pays Basque Numérique» une marque de territoire au service d’une ambition collective

enjeux pour le territoireLes acteurs du Pays Basque se méfient d’eux-mêmes, et beaucoup craignent un risque d’immobilisme, d’un Pays Basque se reposant sur ses acquis et sa qualité de vie, accentué par des facteurs générationnels, économiques, de dimensionnement, d’enclavement relatif, et surtout, de ressources humaines et de compétences.

Vision pour le territoire

Relancer un nouveau cycle d’action impose la nécessité d’accueillir, dans la continuité, de nouvelles forces vives, de nouveaux projets, sans aller dans la dispersion et les incitations peu durables, et sans perdre la qualité des acteurs et des acquis de la dynamique enclenchée par Pays Basque 2010. Il s’agit donc dans cette perspective de concevoir et mettre en place une bannière d’enrôlement, une marque de territoire, un objet commun, « copropriété » des acteurs publics et privés qui se reconnaissent dans l’ambition collective portée par ce territoire à l’horizon de 2020.

stratégie pour le territoire

A travers la notion de « Pays Basque Numérique », il s’agit de constituer une marque désignant toutes les initiatives qui convergent vers la démarche de transformation du Pays Basque en un territoire numérique. Au service du marketing du territoire, elle sera un gage de modernité et d’attractivité pour les visiteurs, les jeunes générations, les investisseurs et les entrepreneurs… Aujourd’hui éparse et illisible, la présence du territoire dans le champ numérique gagnera en cohérence avec la marque « Pays Basque Numérique » tandis que la présence de la préoccupation numérique dans les différents champs de son développement deviendra plus nettement lisible.

système de Gouvernance

« Pays Basque Numérique » n’est pas une entité dotée d’une structure juridique, une personne morale. Construite sur une approche de « territoire en réseau » elle repose sur une forme de gouvernance originale, fondée sur la concertation et la montée en qualité, et articulée autour :▪ d’un réseau d’ambassadeurs de Pays Basque Numérique : ses membres facilitent la récolte des données, fédèrent la

marque et diffusent ses valeurs…▪ un secrétariat technique : les chargés de mission de l’aNTIC assurent le secrétariat du Comité de pilotage et de la

marque, l’actualisation du portail Internet « pays basque numérique », l’inscription des initiatives, la centralisation des contacts, la diffusion des informations, sur l’espace de travail collaboratif,…

▪ un Comité de pilotage de la marque de territoire : ses membres discutent du cadre d’intervention de la marque, mettent en œuvre le chantier de la marque (charte graphique, charte rédactionnelle, utilisation de la marque), élaborent le programme d’action (méthodologie, planification des actions), établissent des partenariats, procèdent au bilan des travaux, décident du maintien ou du retrait des droits d’utilisation de la marque,…

Maîtrise d’œuvre aNTIC Pays Basque – Pavillon d’Izarbel, Technopole Côte basque.

Moyens nécessairesIl s’agit, sur la période 2007-2010, d’asseoir la crédibilité d’un Pays Basque qui se présenterait aux yeux du monde, comme un « Territoire Numérique » en se donnant les moyens de faire fonctionner le secrétariat technique qui, hors fonction de mutualisation avec les autres « projets qualité » en cours d’émergence sur le territoire, doit s’appuyer sur un Chef de projet en charge de l’animation du réseau, du suivi et de l’évaluation du dispositif.

CalendrierCe chantier démarré le 5 octobre 2005 mobilise plus de 80 personnes pour mettre le Pays Basque en ordre de bataille permettant d’ici la fin de l’été 2006 de faire connaître l’ambition d’excellence du territoire basque et le foisonnement des énergies. Dès lors, chaque événement, chaque publication, chaque site Internet concourant à l’ambition commune bénéficieront de cette marque et se feront connaître sur le portail Internet Pays Basque Numérique.

Impact au regard des orientations de PB 2020

Transfrontalier Solidarité territoriale Développement durable

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ACTION N°1 « PAYS BASQUE NUMéRIQUE » : UNE MARQUE DE TERRITOIRE AU SERVICE D’UNE AMBITION COLLECTIVE

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Action 2 Un institut européen de la création Multimédia

enjeux pour le territoire

Parallèlement à ce que l’on nommait en 2001 pour les territoires la fracture numérique et comme le rappelle aussi le sociologue Manuel Castells, les réseaux permettent à la fois la globalisation et la fragmentation des sociétés. L’une des traductions en est la fragmentation de l’Internet qui est en voie de constitution. Fragmentation technologique et sociologique que l’on peut déjà observer, mais aussi et certainement plus grave encore une fragmentation des contenus et des modes d’accès à la culture. Permettre à des entreprises, associations, collectivités locales de favoriser l’émergence de nouveaux talents, de nouvelles écritures, de nouvelles images, c’est le pari que doit relever le Pays Basque.

Vision pour le territoire

L’enjeu n’est pas seulement du côté de la formation, il est aussi du côté d’une autre industrie culturelle à faire émerger sur un territoire qui a été un lieu d’expérimentations très lisibles initiées dans les années 80 (Plan câble à Biarritz) et poursuivies notamment par l’aNTIC sur la période récente (Web Tv Day, etc.) et qui dispose aujourd’hui d’une infrastructure TIC puissante (IRIS 64 / ADITU), d’une image (festivals de Biarritz : FIPA, etc.), des compétences (IUT de Bayonne, BTS Audiovisuel, ESTIA, etc.) et d’une volonté jamais démentie au fil des ans d’innover dans le domaine de la création (Plateau Image à Biarritz). Il s’agit dans la création d’un Institut européen de la création multimédia de :▪ mettre en réseau les compétences▪ attirer de nouveaux partenaires▪ assurer une veille technologique▪ développer la formation continue, et tout au long de la vie ;▪ stimuler l’innovation, la recherche et le transfert de technologie.

stratégie pour le territoire

Favoriser la création, avoir confiance dans les compétences culturelles et intellectuelles de tous les professionnels des nouvelles technologies c’est le moyen de s’ouvrir à une autre mondialisation, non pas seulement celle des marchés, mais aussi celle de la diversité culturelle. Ces techniques numériques se répandent vite dans le monde, il faut au plus vite créer les occasions de rencontre et de valorisation pour les talents qui émergent.L’Institut européen de la création multimédia ancré dans la dynamique du Plateau Image de Biarritz aura pour fonction d’être un lieu de rencontre de cette innovation technique et de cette volonté de développement des œuvres de création pour attirer de nouvelles compétences en Pays Basque et développer des projets innovants.

système de GouvernanceVéritable centre de ressources à dimension transnationale, il mettra directement en œuvre certaines actions (formation continue, ingénierie de projets etc.) et fédèrera des activités dont ses partenaires conserveront la responsabilité opérationnelle (formations diplômantes, certains projets de recherche, etc.).

Maîtrise d’œuvre

Construit comme une structure ouverte aux partenariats public/privé et souple pour signer des conventions avec les établissements d’enseignement supérieur en Europe offrant des formations dans le domaine de la création multimédia, cet Institut créé sous forme associative sera doté d’un minimum de moyens de fonctionnement et s’appuiera sur un conseil «d’orientation» composé de personnes qualifiées, assisté par un Conseil « scientifique » et un Conseil des « partenaires ».

Moyens nécessairesL’équipe technique pourrait être composée d’un directeur chargé de la définition de la stratégie et des relations institutionnelles, d’un adjoint en charge de la gestion administrative et de la communication et d’un chargé de mission spécialiste des questions d’ingénierie pédagogique. Une mutualisation avec des équipes existantes et en particulier avec l’aNTIC constituerait une économie d’échelle efficiente.

Calendrier La structuration des équipements et des formations (BTS audiovisuel, BTS Photo, DNAP,…) du Plateau Image à Biarritz, la mise sous tension réussie par l’aNTIC des industriels du secteur et les partenariats en cours avec des grandes universités européennes constituent un contexte favorable pour sa mise en place en 2008.

Impact au regard des orientations de PB 2020

Transfrontalier Solidarité territoriale Développement durable

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ACTION N°2 UN INSTITUT EUROPéEN DE LA CRéATION MULTIMéDIA POUR RENFORCER L’IMAgE DU PAYS BASQUE

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PISTE N°1APPUYER LE DéVELOPPEMENT DURABLE AU SERVICE DU RAYONNEMENT SUR INTERNET DU PAYS BASQUELe Pays Basque rassemble 158 communes et plus de 262 000 habitants sur un territoire d’un peu moins de 3 000 Km². Organisé aujourd’hui autour d’une Communauté d’Agglomération (Bayonne Anglet Biarritz) et de 8 communautés de communes (Amikuze, Bidache, Garazi-Baigorri, Hasparren, Iholdi – Otzibarre, Nive – Adour, Soule, Sud Pays Basque), le Pays Basque fait du Développement Durable un levier puissant de son développement à l’horizon de 2020.

Parmi les compétences confiées aux intercommunalités, celle du développement économique est essentielle. L’étude menée en 2005 par l’Association ADCF montre la montée en puissance des moyens et des outils que les agglomérations consacrent à l’action économique.

Dans ces conditions un des enjeux de la communication que mettra demain le territoire pour donner à voir le caractère « durable » de son développement sera de contribuer au rayonnement du Pays Basque afin de renforcer son attractivité.

Le diagnostic territorial en cours de finalisation par l’équipe technique du Conseil de Développement du Pays Basque montre que le tourisme qui est un moteur important de l’activité économique s’appuie sur des facteurs positifs (la proximité de l’océan, de la montagne, un climat favorable, un environnement globalement de qualité) mais néanmoins fragiles : saturation routière, risques de pollution d’origines industrielles ou domestiques pouvant compromettre la qualité des plages, des eaux de baignade et la disponibilité de la ressource en eau potable.

Après une première initiative à Biarritz, le District du BAB a, dans le cadre de ses réflexions sur l’avenir de l’agglomération, opté dès 1998 pour une démarche de charte pour l’environnement et le développement durable permettant de donner un cadre cohérent pour une gestion de l’environnement intégrée à l’ensemble de ses politiques.

L’aménagement urbain, l’organisation de l’espace en de nouvelles polarités, la mise en place de nouveaux modes de transports doux (navettes électriques, etc.) devaient être intégrés par tous les acteurs publics et privés mobilisés dans le conseil consultatif de l’environnement, de même

que la nécessité pour chaque habitant de l’agglomération de Bayonne Anglet Biarritz (55 000 foyers) de se sentir concerné par la gestion collective des déchets ou la préservation de l’environnement et de leur cadre de vie.

Après l’élaboration d’un diagnostic environnemental complété par une phase de repérage des enjeux et des objectifs, et le lancement d’une procédure d’écoute sociale permettant de recueillir par questionnaires l’avis de 11 000 foyers du BAB (20 % de taux de retour), un programme constitué de 173 opérations mobilisant de nombreux maîtres d’ouvrage a été lancé sur la période 2000-2005. Au terme du bilan de cette charte pour l’environnement et le développement durable, ce sont plus de 106 d’entre elles qui ont été engagées ou réalisées.

L’organisation pour la première fois en mai 2005 - à l’initiative du GEIE « Eurocité basque Bayonne San Sebastian » - d’un congrès transfrontalier des jeunes sur l’environnement a été l’occasion de croiser les regards et de recueillir les attentes des nouvelles générations en matière de développement durable pour les intégrer dans le processus de construction d’une agglomération européenne de 600 000 habitants.

Le succès de la dynamique enclenchée sur le BAB en matière d’environnement et de développement durable montre qu’il est important d’aller au-delà des mots et de mettre en place des outils efficaces de communication et de diffusion des résultats obtenus dans un monde de plus en plus ouvert, formé, éduqué et préparé à s’engager du moment que l’on sort de l’approche théorique pour aller vers une intelligence d’actions concrètes au quotidien.

Comme le rappelle le Conseil de Développement, promouvoir un développement durable du Pays Basque tient autant du processus d’élaboration mis en place (participation des acteurs du territoire, élaboration de diagnostics prospectifs et partagés, mise en œuvre de stratégies décloisonnées, définition des indicateurs de suivi,…) que de la qualité des opérations qui en résulteront.

Si l’on regarde l’évolution des démarches des entreprises autour du développement durable, on se rend compte que les exigences en matière de communication se sont accrues. Il s’agit dès lors d’apporter la preuve (aux syndicats, assemblées d’actionnaires, associations de consommateurs…) de ses affirmations sous peine de se discréditer. Des agences de notation extra financière se spécialisent face à la multiplication des outils de mesure : HQE, ISO, rapports, labels, codes de conduites, etc.

C’est pourquoi, communiquer sur le développement durable suppose de rendre intelligibles les critères d’évaluation, de mettre en place les outils de valorisation des efforts conduits sur le territoire, de se donner les moyens d’un dialogue citoyen adossé à une logique de charte définissant les règles du jeu entre acteurs publics, privés, associatifs, précisant le niveau des engagements

pris, le tout dans une logique de transparence sur la publication des résultats pour donner du sens au projet Pays Basque 2020.

Dans cette perspective, engager fortement l’ensemble du territoire Pays Basque et de ses habitants dans une telle dynamique peut passer par le développement d’actions collectives et individuelles très simples et intégrant systématiquement le respect de l’environnement et les traductions sociales, économiques et politiques du développement durable.

Car au-delà de l’approche programmatique, la mise en place d’un « Agenda 21 » peut se faire à l’échelle de ma maison, de mon bureau, de mon entreprise, de mon quartier, de ma ville,…

La communication en ligne sur Internet se fait alors le reflet de ces actions, donne un lien entre elles pour définir un objectif collectif commun.

L’objectif d’une communication appuyée par les TIC (portail sur Internet, centre de ressources en ligne, échanges de bonnes pratiques pour les collectivités locales pour les entreprises, …, baromètre permanent) est d’associer tous les acteurs pour qu’ils aient tous le même niveau de maturation et de compréhension des enjeux dans un processus très complexe.

Dans une telle perspective, inscrire le développement durable comme levier de progrès de ce territoire peut aussi passer par l’utilisation du portail Internet et de la marque de territoire « Pays Basque Numérique »2 comme support à une communication « adressée » dès le début de l’année prochaine à 262 000 habitants et 26 000 entreprises pour donner du sens et de la cohérence au projet de territoire « Pays Basque 2020 ».

2 Cf fiche Action n°1

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Au moment où l’Etat met en place un programme régionalisé d’intelligence territoriale et de sécurité économique, au moment où il sélectionne et labellise en pôle de compétitivité des secteurs économiques d’excellence, il est important pour les intercommunalités de structurer leurs outils de veille économique pour jouer pleinement – aux côtés des Départements et plus particulièrement des Régions – ce nouveau rôle d’accompagnateur des initiatives.

Le très fort rayonnement des villes de Bayonne Anglet Biarritz masque le caractère extrêmement fragile du développement (saturation des espaces de développement économique, fermeture régulière d’unités de production industrielle, tertiarisation de l’économie locale, faiblesse du tissu universitaire, etc.) de la seconde agglomération d’Aquitaine qui bénéficie par ailleurs d’un positionnement stratégique sur l’Arc Atlantique.

Dans ce contexte, l’émergence et la consolidation d’une offre de services numériques diversifiée et concurrentielle sur son territoire en soutien d’une politique forte d’investissement dans des équipements publics inscrits dans un Programme Pluriannuel d’Investissement, est une priorité majeure de l’action de la Communauté d’Agglomération de Bayonne Anglet Biarritz pour renforcer la compétitivité de son bassin d’emplois.

D’une façon générale et récurrente la démarche « territoire numérique » soulève la question de la structuration des projets numériques, de l’harmonisation des politiques publiques et de l’implication d’un nombre accru d’acteurs aux interventions et actions multiformes.

C’est pourquoi, en faisant le pari dès 1999 de participer – dans un souci de solidarité territoriale entre la Côte et le Pays Basque Intérieur – à la création de l’Agence Pays basque des N.T.I.C. (aNTIC), la Communauté d’Agglomération de Bayonne Anglet Biarritz a enclenché la mise en œuvre d’une dynamique territoriale de développement au travers des Technologies de l’Information et de la Communication.

Avec le soutien de nombreux acteurs publics ou privés et par l’effet de levier de ses initiatives souvent appuyées au niveau départemental, régional et européen, l’aNTIC a contribué à mettre le Pays basque à l’heure de la culture Internet.

La mise en place au sein de l’aNTIC à partir de janvier 2000 d’un Observatoire de la Société de l’Information4 (pour suivre et anticiper les évolutions économiques

locales et identifier les besoins présents et futurs du

territoire) renforcé en janvier 2005 par un programme d’intelligence économique en réseau, permet aujourd’hui aux partenaires de l’Agence de repérer les potentiels de développement du tissu économique local et de dépister les opportunités d’investissement et de partenariats avec des entreprises industrielles ou des laboratoires de recherche et

4 L’observatoire de la SDI est labellisé France Qualité Publique (FQP) et participe au réseau européen «SOURIR»

de développement extérieurs pour favoriser l’émergence de projets ou services à valeur ajoutée.

La caractéristique première de ce système de veille et d’intelligence économique en réseau - soutenu dans des cadres conventionnels par la Communautés d’Agglomération du BAB et appuyé sur une véritable politique d’appropriation et de diffusion des TIC à destination des PME, réside dans sa dimension partenariale, ne serait-ce que parce que la quasi-totalité des informations économiques ne sont pas détenues au niveau de l’aNTIC.

Il ne s’agit pas dans ce domaine nouveau, issu - comme dans beaucoup d’autres - du contexte des lois de décentralisation, de contourner les acteurs consulaires engagés depuis longtemps dans des actions de veille, mais au contraire de mettre en place les outils et les conditions du partenariat qui permettent d’anticiper et accompagner les mutations.

Si le Pays Basque ne s’est pas doté d’une Agence de développement ou d’un Comité d’expansion, il dispose de plusieurs outils – généralement très légers et performants à l’image de l’aNTIC – pour porter dans une logique de réseau un dispositif puissant de veille économique et territoriale sur les nouvelles technologies susceptibles de faire sens dans le projet de territoire Pays Basque 2020.

Dans un contexte où plusieurs dispositifs existent et ont fait la démonstration de leur efficience, il s’agira de définir les objectifs communs, les champs de veille, les conditions de la mutualisation pour mettre en place et étendre à de nouveaux secteurs sur la base de l’expérience conduite autour des portails « Etorri5 », « Abila6 », « Pays Basque Numérique », un système d’information, d’alerte, d’analyse, d’assistance (à la stratégie, à l’expertise commerciale et marketing, au soutien juridique, aux services télécoms, ressources technologiques) mais surtout de formation des TPE-PME afin de leur donner les clés de l’appropriation des outils et méthodes de l’intelligence économique.

Relever les défis de la société de l’information équilibrée et équitable à l’échelle du Pays Basque impose de franchir une nouvelle étape pour concevoir une alternative aux effets de métropolisation qui amplifient les antagonismes entre milieu urbain et monde rural.

Le succès de la démarche de « Pays Basque 2020 » passera là encore sur la capacité de ses acteurs à s’ouvrir, travailler en réseau, monter des partenariats multiples, pour porter à l’échelle des intercommunalités du territoire des systèmes mutualisés de veille économique et territoriale de qualité.

5 Portail d’information sur l’économie du tourisme porté par le CDT 64 et la CCI de Bayonne Pays Basque6 Portail d’information et de services numériques pour les TPE – PME porté par l’aNTIC

PISTE N°2CONSOLIDER LA CELLULE D’INTELLIgENCE éCONOMIQUE EN RéSEAU INITIéE SUR IzARBEL POUR UNE VEILLE éCONOMIQUE ET TERRITORIALE éTENDUE AU PAYS BASQUELe développement économique est une compétence forte des régions et des agglomérations qui pour ces dernières peut prendre des périmètres très différents selon l’organisation de l’intercommunalité.

Si le cœur de métier des agglomérations demeure l’aménagement des zones d’activités, de nouvelles actions sont mises en place notamment avec la généralisation de la TPU3, le développement des politiques contractuelles entre l’Etat et les collectivités territoriales et enfin la prise de conscience du rôle que peuvent jouer les réseaux de télécommunications et les services numériques dans la compétitivité et l’attractivité d’un territoire.

Conscientes que le dynamisme et le développement économique de leur territoire sont étroitement liés à la capacité d’adaptation et d’anticipation, les collectivités locales du Pays Basque s’organisent en communautés de communes (8 en 2006) pour améliorer leur performance et jouer aux cotés de la Communauté d’Agglomération de Bayonne Anglet Biarritz (120 000 habitants) un rôle dans le renforcement de la compétitivité du paysage économique local (plus de 26 000 entreprises).

3 Taxe Professionnelle Unique

10/11Contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Construire un Pays basque ouvert sur le m

onde

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Les investissements dans l’innovation représentent une priorité essentielle pour la politique de cohésion dans l’ensemble de l’Union Européenne.

Dans sa communication en faveur d’une politique de cohésion pour soutenir la croissance et l’emploi, la Commission Européenne rappelle dans ses orientations stratégiques pour la période 2007-2013 que « (…) l’Europe doit renouveler les bases de sa compétitivité, augmenter son potentiel de croissance ainsi que sa productivité et renforcer la cohésion sociale, en misant principalement sur la connaissance, l’innovation et la valorisation du capital humain... » et précise que le cofinancement de ces investissements doit être la principale priorité dans les régions concernées par le nouvel objectif régional en matière de compétitivité et d’emploi, où les ressources financières limitées doivent être concentrées de sorte à pouvoir atteindre une masse critique et à produire un effet levier.

Pourtant, dans un contexte de concurrence mondiale accrue et ouverte, la concentration des activités d’innovations « high-Tech » se fait autour de grandes métropoles

régionales et à des niveaux infra régionaux assez circonscrits, laissant subsister d’importantes divergences au sein des tissus régionaux.

On assiste alors à un phénomène de polarisation : il y a des territoires, porteurs d’avenir qui concentrent la capacité à évoluer et innover (les territoires pionniers), en toutes circonstances et il y en a d’autres qui restent en marge de toute capacité d’innovation (les territoires fragiles). Il existe ainsi une inégalité de l’ensemble des territoires européens face aux mêmes défis liés à la société de la connaissance.

Parmi les territoires « fragiles », il est cependant important de distinguer à l’image du Pays Basque « les territoires en incubation » : il s’agit de territoires qui ont fait des investissements structurants, notamment en terme d’infrastructures et de services technologiques à valeur ajoutée, ainsi que dans des domaines d’applications qui peuvent être porteurs d’avenir, mais qui ne sont pas encore parvenus à mobiliser collectivement leur potentiel d’innovation.

Cette situation est d’autant plus dommageable que ces territoires ont souvent fait des investissements conséquents et pertinents et qu’ils jouent un rôle moteur dans le développement de tout le territoire environnant.

Loin d’être condamnés au déclin, ces territoires à l’image du Pays Basque ouvrent

la voie à une vision du développement de l’innovation complémentaire : ils sont dotés de savoirs et savoir-faire liés à des activités économiques traditionnelles, c’est-à-dire des connaissances productives, mais surtout ils se caractérisent par l’émergence de formes d’incitation et de mobilisation d’acteurs du territoire leur permettant de s’engager dans des stratégies de développement collectives.

Pour autant, les insuffisances de politiques et de stratégies d’innovation et de RDT territorialisées, associées aux handicaps structurels initiaux, ont pour conséquence de fragiliser leur compétitivité et, ainsi, d’accentuer la polarisation des activités et des richesses.

Dans cette perspective, il ne suffit pas de disposer de ressources technologiques ou scientifiques ou financières à proximité pour en tirer tous les potentiels d’innovation et de croissance. C’est en cela que les difficultés rencontrées par le programme Leader Plus Pays Basque Intérieur à faire « remonter » autour des appels à projets de véritables démarches ou services innovants appuyés sur les TIC, ne sont pas une surprise.

Il faut là encore que les connaissances disponibles sur le territoire circulent, qu’elles soient transmises, comprises, absorbées, appliquées, exploitées.

Il faut qu’il existe des formes de proximités institutionnelles, organisationnelles et sociales, des proximités qui permettent de rapprocher les différents acteurs du territoire, de tisser des réseaux de relations plus ou moins formelles, qui permettent de confronter les idées, d’échanger les informations, de diffuser les connaissances, de mutualiser les expériences sur tels ou tels nouveaux équipements, de former ensemble des hommes ou femmes qualifiés, etc.

CONSTRUIRE UN PAYS BASQUE FERTILE à LA CRéATIVITé ET à L’INNOVATION

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de Projets Collectifs de Développement (Nive-Nivelle ; Adour-Ursuya ; Basse Navarre et Soule), il constitue un lieu privilégié permettant la définition de politiques de RDT intégrées à des stratégies d’innovation, sur la base de processus participatifs permettant une recherche de consensus et de collaborations ouvertes, autour desquels seront mobilisés les décideurs politiques et institutionnels locaux.

Par ailleurs, la voie du succès des pôles de compétitivité ou des pôles d’excellence est aujourd’hui relativement connue et mise en œuvre dans la plupart des démarches en cours de structuration : regrouper les PME du secteur des technologies de pointe autour des institutions de recherche et de technologie, ou en développant et en créant des grappes régionales autour des grandes sociétés. La démarche des pôles de compétitivité initiée en Aquitaine en 2004 a ainsi eu un grand succès, puisque ce sont pas moins de 4 pôles qui ont été labellisés.

Cependant, l’accent mis par les politiques publiques tant européennes que nationales et régionales, sur les « pôles de compétitivité » et plus encore sur des « pôles d’excellence » construits autour d’activités de R&D « High-Tech » ne doit pas minimiser le rôle joué dans la compétitivité des territoires par toutes les innovations « Low-Tech » moins inscrites dans des savoirs scientifiques et davantage basées sur des savoir-faire issus des pratiques professionnelles. L’inscription du tourisme dans le prochain PCrdT permettra de porter autour de la Ville de Biarritz de véritables stratégies d’innovation dans ce domaine.

Il s’agit donc d’assurer la pérennité du Pays Basque à travers la mise en œuvre d’activités de RDT et d’innovation adaptées à son échelle : tirant profit des connaissances productives « Low-Tech » issues des savoirs et savoir-faire plus traditionnels mobilisés dans des pratiques de coopération de voisinage inscrites dans les tissus existants et les connaissances organisatrices d’incitation et de mobilisation d’acteurs des territoires à même de développer des outils de réflexion et d’action leur permettant de s’engager dans

des stratégies de développement de leurs territoires par le biais d’une « hybridation » de leurs capacités cognitives initiales.

Ces modèles ayant fait leurs preuves dans les régions les plus compétitives d’Europe, à la base du concept des Régions ou de Villes apprenantes, permettront le décloisonnement nécessaire à la mise en œuvre d’une stratégie de différenciation en matière d’innovation.

L’ambition consiste à rendre l’organisation du territoire et de son économie propice à l’émergence et au renforcement de ces démarches, en particulier celles qui associent non seulement les entreprises entre elles mais relient celles-ci à la formation, la recherche et l’enseignement supérieur dans une logique d’innovation et de transfert de technologies.

Dans le domaine de l’énergie et de l’environnement par exemple, c’est la démarche poursuivie par le bassin de Pau-Lacq qui va s’appuyer sur la présence d’un bassin industriel dédié à la chimie et à l’énergie mais aussi à une recherche dynamique dans le domaine des matériaux et une ressource biomasse importante.

Dans ces conditions, se pose également légitimement la question pour le Pays Basque de comment se raccrocher aux dynamiques enclenchées sur d’autres territoires (notamment pour concevoir et réaliser des enveloppes actives performantes et durables) d’autant que se constitue autour du Lycée technique de Cantau, de l’école d’ingénieurs ISA du BTP un pôle technologique ambitieux que l’implantation du Centre de transfert de technologie basque espagnol (Nobatek, Eurotekno, Ergolan) sur la zone d’activités des Landes de Juzan à Anglet renforcera.12/13

Contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Construire un Pays basque fertile à la créativité et à l’innovation

Il s’agit donc de favoriser les innovations institutionnelles et organisationnelles, susceptibles de promouvoir des rapprochements entre les divers acteurs de l’innovation sur un territoire. C’est le phénomène de « réendogènisation » qui consiste à mobiliser l’ensemble des acteurs d’un territoire dans la boucle de conception et de réalisation des processus de production des connaissances propres au territoire considéré.

Ces rapprochements se doivent de réconcilier des objectifs apparemment contradictoires entre croissance et équité, entre modernisation et cohésion sociale, entre concentration des activités de recherche pour favoriser la croissance, l’emploi et la compétitivité des entreprises et la dispersion des capacités scientifiques et technologiques qui est le gage d’une éducation partagée, d’une modernisation plus intégrante qu’exclusive.

Face à ces besoins, le niveau décisionnel de l’agglomération ou de la communauté de communes, investi d’une responsabilité en matière de développement économique, constitue une véritable opportunité pour redéfinir les territoires pertinents autour des projets qui les portent et les identifient.

Au moment où le Pays Basque se structure autour des intercommunalités et s’engage avec l’aide et le soutien du Conseil Régional d’Aquitaine dans 4 démarches

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L’affirmation du développement durable dans le nouveau projet de territoire peut être l’occasion pour le Pays Basque de jouer la carte de la « Maison écologique » en s’appuyant sur les savoir-faire traditionnels des artisans tout en mêlant une forte dose d’innovation pour utiliser dans un geste de construction « traditionnelle » les nouveaux matériaux aux propriétés révolutionnaires (notamment pour l’habitat individuel), mais aussi les technologies domotiques (pour des immeubles collectifs répondant notamment aux normes HQE) rendues enfin possibles avec le déploiement des réseaux de télécommunications.

Dans le domaine de la construction neuve, des sommes considérables sont d’ores et déjà mobilisées au niveau national autour de programmes de recherche (Agence de l’Innovation Industrielle, etc.) pour préparer les bâtiments à énergie positive à l’horizon de 2020 ou de 2030 et soutenir (Plan national PREBAT piloté par l’ADEME,…) les opérateurs publics et privés de la construction qui souhaiteront s’engager dans des logements à bilan énergétique nul, voire positif dans certaines régions.

L’enjeu pour le territoire Pays Basque qui affiche le développement durable comme un levier de son développement à l’horizon de 2020 se situe plutôt au niveau de la rénovation des bâtiments existants, tout en s’organisant pour suivre et adopter des « pratiques innovantes » dans le geste de la construction (cf. action n°3« etxe ekologikoa ») sur un territoire en devenir.

Il s’agit de se tourner résolument vers l’avenir au nom d’un principe de développement durable : mieux construire ou rénover pour alléger la facture énergétique.

Au-delà, le Pays Basque doit s’interroger sur les conditions de la stimulation et la valorisation de l’innovation dans le secteur du bâtiment déjà ouvert aux

TIC, et trouver les moyens d’accompagner les mutations nécessaires dans ce secteur d’activité qui sera par ailleurs confronté au renouvellement d’une classe d’âge.

Si les entreprises artisanales7 du Pays basque commencent à intégrer les nouvelles technologies pour renforcer leurs performances et améliorer leur compétitivité, un effort d’accompagnement est encore nécessaire pour passer de la diffusion à l’appropriation de la culture numérique et de l’innovation.

Face à l’évolution constante des technologies, des modèles économiques, des pratiques induites par l’intégration du flux numérique dans notre quotidien, les entreprises et les acteurs publics ont besoin de partager leurs expériences et croiser leurs regards pour anticiper sur l’avenir.

C’est pourquoi, installée au coeur d’Izarbel la Technopole Côte basque, la mission de l’aNTIC est dorénavant de doter les acteurs du Pays basque des clés de compréhension, d’appropriation et d’anticipation nécessaires, pour développer l’offre de services numériques qui permettra de stimuler et valoriser l’innovation et donc de bâtir de véritables projets économiques.

La consolidation en avril 2006 d’un Comité scientifique, réunissant les meilleurs spécialistes au niveau national et européen sur les questions des modèles de développement économique et territorial appuyés sur les TIC, contribue de manière décisive à asseoir l’aNTIC dans sa position de passerelle, de la mairie de village à l’établissement d’enseignement supérieur ou à l’entreprise innovante.

7 Avec 85,6% d’artisans équipés d’un ordinateur pour leur activité professionnelle dont 66,7% connectés à Internet, le Pays basque n’est pas en retard vis-à-vis des chiffres nationaux (65,6% des Très Petites Entreprises connectées à Internet). Si le secteur du Bâti-ment qui représente 34,4% des entreprises artisanales du Pays basque connaît un taux d’informatisation important (93%), un effort est encore à conduire pour accélérer leur connexion et leur appropriation des usages induits par les TIC dans leurs pratiques quotidiennes. Source : rapport « l’Equipement et les usages TIC des entreprises artisanales en Pays basque » diffusé par l’aNTIC et la Chambre des Métiers des Pyré-nées Atlantiques en septembre 2004, dans le cadre de l’Observatoire de la Société de l’Information en Pays basque de l’aNTIC

La principale valeur ajoutée du dispositif « TERRA » décrit ci-après (cf. action n°3) tient au fait qu’il propose une démarche originale pour générer les conditions d’une micro territorialisation des politiques de RDT et diffuser une culture de l’innovation qui devra être au cœur des stratégies de développement adossées aux programmes et fonds européens.

L’ambition de « Pays Basque Numérique » est de consolider cette dynamique en mettant en synergie tous les acteurs qui contribuent chacun à leur niveau au développement et à la diffusion de l’innovation de ce territoire.

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Action 3 TERRA : un dispositif d’ingénierie et de diffusion d’une culture territoriale de l’innovation

enjeux pour le territoire

La prédominance de l’innovation High Tech au détriment de l’innovation Low Tech conduit inéluctablement à une métropolisation qui laissera le « micro territoire » ou territoire en « incubation » qu’est le Pays Basque à l’écart de ces dynamiques malgré quelques initiatives originales engagées (Glisse, Aéronautique, etc.) et susceptibles de faire sens à l’horizon de 2020. Le principal défi dans une société de la connaissance pour tous consiste donc à satisfaire les nouveaux besoins en compétences d’ingénierie publique de ces « micro territoires » en matière de RDT et d’innovation..

Vision pour le territoireC’est véritablement de la capacité à générer sur le Pays Basque les conditions d’une « micro territorialisation » des politiques et stratégies de rdT et d’innovation, que vont en grande partie dépendre l’entrée et le maintien de ce territoire dans cette société de la connaissance qui sera sous-tendue par la diffusion et l’appropriation des enjeux et potentialités portées par les TIC.

stratégie pour le territoire

Pour soutenir les ambitions affichées par ce territoire en incubation il s’agit au travers d’un dispositif d’ingénierie, appuyé sur le réseau de partenaires nationaux et européens mobilisés autour de la Technopole d’Izarbel et de l’aNTIC, de réussir la diffusion d’une culture de l’innovation permettant aux acteurs locaux publics et privés en :

▪ approfondissant les connaissances sur les facteurs favorisant ou entravant la mise en œuvre de politiques et de stratégies de RDT et d’innovation micro territorialisées ;

▪ garantissant l’adhésion des acteurs au processus de définition des politiques et stratégies de RDT et d’innovation, au moyen d’une démarche de démocratie participative de proximité ;

▪ développant la compétence d’ingénierie publique appliquée à la RDT et à l’innovation ;▪ soutenant un processus participatif de définition des politiques et stratégies de RDT et d’innovation.

système de Gouvernance

Construite sur un modèle de gouvernance locale la démarche de « micro territorialisation » des politiques de RDT intégrées à des stratégies d’innovation, portée par le dispositif TERRA et associant de multiples partenaires publics et privés est un enjeu fort pour concrétiser l’objectif de solidarité territoriale affiché par le Comité de Pilotage de Pays Basque 2020. Au travers de la valorisation des résultats de la démarche TERRA, il s’agira de favoriser la prise de conscience des enjeux de l’ingénierie publique en matière de RDT et d’innovation dans les territoires fragiles.

Maîtrise d’ouvrageMaîtrise d’ouvrage : Communauté d’Agglomération de Bayonne Anglet Biarritz avec le soutien du Conseil Régional d’Aquitaine et du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques. Maîtrise d’ouvrage déléguée : aNTIC Pays Basque - Technopole Izarbel Côte basque – 64210 BIDART

Moyens nécessairesEn 2006, l’aNTIC a renforcé les compétences linguistiques (français, espagnol, basque, anglais) de son équipe qui devra être complétée par un chef de projet et d’un assistant pour assurer une assistance à l’ingénierie et au management de projet innovant dans un contexte transfrontalier et transnational.

Calendrier

Pour accompagner le déroulement successif de l’émergence d’une culture territoriale de l’innovation, la démarche « TERRA » est organisée en 8 étapes permettant de passer de l’expérimentation singulière à la généralisation d’outils d’aide aux territoires en incubation : Diagnostic des territoires fragiles (Ph1), Développement de la gouvernance locale

(Ph2), Développement de la capacité d’ingénierie publique (Ph3), Définition des politiques de RDTI micro territorialisés (Ph4),

Elaboration d’outils d’aide à la micro territorialisation des politiques de RDTI (Ph 5), Valorisation (Ph 6), Management et gestion

du projet (Ph 7), Evaluation et gestion de la qualité (Ph 8). Dans le cadre des travaux de son observatoire de la SDi, l’aNTIC initie sur 2006 le diagnostic pour établir les indicateurs nécessaires à la connaissance des facteurs favorisant ou entravant la mise en œuvre de ces stratégies d’innovation…

Impact au regard des orientations de PB 2020

Transfrontalier Solidarité territoriale Développement durable

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ACTION N°3 UN DISPOSITIF D’INgéNIERIE ET DIFFUSION D’UNE CULTURE TERRITORIALE DE L’INNOVATION (TERRA)

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Action 4 Un centre de ressources et de transfert autour de la « Maison écologique »

enjeux pour le territoire

Au niveau national, la consommation d’énergie des bâtiments représente aujourd’hui 46 % de la consommation française et 25 % des émissions de gaz à effet de serre. Plus de 30 millions de bâtiments mal chauffés et mal isolés rejettent chaque année 95 millions de tonnes de CO2. Qu’en est-il pour le Pays basque ? Quand on sait que les constructions actuelles représenteront encore 60% à 75% des bâtiments à l’horizon 2050, on voit bien que l’enjeu consiste, à l’heure actuelle, à agir massivement sur l’existant. Le Pays Basque n’a pas encore pris conscience des enjeux environnementaux, avec l’idée que nos ressources naturelles (grands espaces naturels: mer, forêts, montagne) associées à notre culture village (habitat individuel protecteur) pourront naturellement freiner les conséquences et les effets d’une urbanisation galopante, de la pollution et autre problème climatique..

Vision pour le territoire

Pour faire du développement durable un moteur de croissance pour le Pays Basque, il s’agit de donner aux prescripteurs et aux consommateurs les moyens de concrétiser leurs projets d’investissement dans l’habitat durable afin de :

▪ conserver nos ressources, et bien au-delà de ça les enrichir, les valoriser;▪ renforcer l’attractivité territoriale grâce à des choix porteurs de sens ;▪ développer une synergie d’action au niveau des élus, constructeurs, artisans, habitants ;▪ amener les professionnels du bâtiment à répondre à la demande.

stratégie pour le territoire

Développer le recours à l’éco-construction sur le Pays Basque passe par la création d’un Centre Ressources, structure légère transversale de médiation, qui aura pour objectif de: ▪ fédérer et coordonner les compétences disponibles autour d’actions communes et impliquer les partenaires dans leur

mise en œuvre ;▪ élaborer des actions de formation favorisant de nouveaux emplois et une ouverture des professionnels du bâtiment et de

l’enseignement à ces nouveaux procédés ;▪ réunir les moyens humains et technologiques (TIC) pour augmenter l’information et conditionner le choix des

consommateurs en faveur des énergies renouvelables et des matériaux alternatifs ;▪ soutenir et promouvoir les initiatives associatives et les créations d’entreprise liées à l’habitat écologique ;▪ construire un partenariat transfrontalier sur les échanges de savoir-faire.

système de Gouvernance

Le comité de pilotage, composé de l’ADEME, du Conseil Régional d’Aquitaine, du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, est chargé de valider les orientations et le suivi des opérations du Centre Ressources. Il soutient les actions menées, veille à ce que les actions sélectionnées soient préservées et promues aux niveaux local, départemental et régional. Le comité technique sous la responsabilité d’un chef de projet, réunit les partenaires institutionnels de l’environnement (Ademe, Agence de l’eau, DDE), les organisations professionnelles du bâtiment Capeb, Fédération bâtiment, OPCA logements collectifs, et les pôles d’enseignement (CM64, LP, ISA BTP). Son rôle est d’évaluer et d’instruire les actions proposées.

Maîtrise d’ouvrage Init Environnement (association loi 1901) fondée en 2003 à Anglet travaille à cerner, diffuser et partager les connaissances dans le domaine des savoir-faire écologiques.

Moyens nécessaires Pour faire fonctionner ce centre de ressources et de transfert il s’agit de renforcer « Init environnement » en structurant une équipe opérationnelle de 3 personnes : 1 chef de projet, 1 technicien environnement, 1 assistant.

Calendrier

La première année prévoit la mise en place de formations (déjà élaborées et en partie planifiées à ce jour), la préparation de campagnes d’informations, le développement de l’information sur Internet, une participation dynamique à la semaine du développement durable. La seconde et la troisième années seront axées sur la poursuite de ces actions et l’organisation du partenariat transfrontalier.

Impact au regard des orientations de PB 2020

Transfrontalier Solidarité territoriale Développement durable

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ACTION N°� UN CENTRE DE RESSOURCES ET DE TRANSFERT AUTOUR DE LA « MAISON éCOLOgIQUE »

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Action 5 Un centre de ressources et de transfert autour des technologies éducatives innovantes

enjeux pour le territoire

Pour satisfaire l’objectif de stimuler l’activité économique et la compétitivité du territoire en combinant les diverses modalités de l’apprentissage tout au long de la vie, la Communauté d’Agglomération du BAB assure depuis 2002 le raccordement à Très Haut Débit (1Ge sur fibre optique) des sites d’enseignement supérieur de la Côte basque (Plateau Image, Saint-Crouts, Montaury, Château Neuf) aux moyens technologiques puissants et mutualisés de la plateforme ADITU installée sur la Technopole d’Izarbel.Les projets pilotes conduits depuis 2002 en matière de FOAD par les 5 établissements d’enseignement supérieur et de formation regroupés autour de l’aNTIC ont fait la démonstration que l’objectif n’est pas hors d’atteinte. Cependant, s’il est relativement facile de générer des expérimentations partielles, liées par exemple à des usages d’outils nouveaux », il est beaucoup plus difficile de passer d’une expérimentation d’usage qui se fait « toute chose égale d’ailleurs », c’est-à-dire sans remise en cause des pratiques « routinières », à une expérimentation d’usages qui remettent en cause ces pratiques au point de demander des inventions de nouvelles pratiques.

Vision pour le territoire

Pour le Pays Basque il s’agit aujourd’hui de réussir la modernisation de son appareil de formation professionnelle et d’enseignement universitaire et supérieur pour s’inscrire dans une économie de la connaissance soumise à une compétition de plus en plus ouverte dans une société en réseaux. Il s’agit pour ce centre de ressources et de transfert en réseau de mutualiser : ▪ la conduite d’activités de recherche et développement ; ▪ la diffusion et la dissémination des résultats des avancées technologiques ; ▪ la sensibilisation au respect des standards de qualité du secteur ▪ l’animation d’une communauté en ligne de veilleur ; ▪ la constitution d’une base de retours d’expériences européennes ; ▪ la promotion des solutions innovantes dans les établissements de formation.

stratégie pour le territoire

Une telle perspective suppose toutefois que d’importants efforts soient voulus et poursuivis dans le temps pour mettre en place les conditions d’une fertilisation croisée entre les établissements d’enseignement supérieur et les établissements de formation professionnelle pour intégrer des processus innovants et développer dans un environnement de concurrence territoriale des applications de FOAD à destination de publics diversifiés internes ou non au Pays Basque. Il s’agit dès lors de renforcer la mise sous tension réussie par l’aNTIC des acteurs de l’enseignement supérieur par la consolidation sur la technopole d’Izarbel du centre de ressources et de transferts en technologies éducatives innovantes qui sera ouvert à l’ensemble des acteurs de la formation professionnelle.

système de Gouvernance

Il ne s’agit pas de constituer une nouvelle structure mais d’organiser autour des savoir faire de l’aNTIC et par le biais de conventions d’objectifs et de moyens les conditions d’une mise en réseau des équipes isolées dans chacune des structures afin que l’effort conduit par la CA du BAB pour amener les débits et services utiles aux sites d’enseignement supérieur ne soit pas un simple transfert de charges.

Maîtrise d’ouvrage

Maîtrise d’ouvrage : Communauté d’Agglomération de Bayonne Anglet Biarritz avec le soutien du Conseil Régional d’Aquitaine et du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques.Maîtrise d’ouvrage déléguée : aNTIC Pays Basque - Technopole Izarbel Côte basque – 64210 BIDART Partenaires / public cible bénéficiaire: Les établissements d’enseignement supérieur et établissements de formation professionnelle.

Moyens nécessaires Il s’agit dans une logique de mutualisation de compléter le dispositif « en incubation » par le recrutement de 2 personnes à temps plein (un chef de projet « ingénierie pédagogique » et un adjoint au profil technique) afin de permettre à ce centre d’envisager au terme de 3 années de soutien les conditions de son équilibre.

CalendrierPour ne pas perdre le bénéfice de l’expérience acquise dans la conduite dans des environnements transnationaux de projets innovants et de transfert de technologies éducatives, l’aNTIC tisse et renforce en 2006 ses partenariats dans les milieux industriels et de la formation (supérieure et professionnelle) pour installer en 2007 ce centre de ressources et de transfert autour des technologies éducatives innovantes.

Impact au regard des orientations de PB 2020

Transfrontalier Solidarité territoriale Développement durable

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ACTION N°5 UN CENTRE DE RESSOURCES ET DE TRANSFERT AUTOUR DES TECHNOLOgIES éDUCATIVES INNOVANTES

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PISTE N°3SOUTENIR LA CRéATION D’UN CLUSTER CRéATIF AUTOUR DU PLATEAU IMAgE DE BIARRITzConnue pour son attrait touristique, Biarritz, vitrine de la Côte basque, n’est pas seulement une station balnéaire. L’image a ainsi pris une part prédominante dans la vie et l’économie de la Cité Impériale depuis plus de 150 ans : plusieurs festivals de renommée mondiale se succèdent au cours de l’année.

Créé en 1987, le FIPA (Festival International de Programmes Audiovisuels) présente chaque année au mois de janvier plus d’une centaine de programmes inédits, choisis parmi les meilleures créations internationales. Point de rencontre des professionnels, tribune pour les auteurs, les réalisateurs et les producteurs indépendants, le FIPA est aussi un lieu de réflexion et d’échanges.

Initiée avec le Festival Terre d’Images, la Côte basque fête chaque année au mois de mai avec le Festival Photo et Vidéo de Biarritz la photographie et le voyage, et accueille photographes professionnels et amateurs, écrivains, spécialistes du voyage, passionnés…

La Cita (Festival de Cinéma et Culture d’Amérique latine) s’impose chaque automne depuis 1991 comme le lieu incontournable des échanges entre l’Europe et l’Amérique latine. Ce festival, dédié à l’origine au cinéma, s’est ouvert ensuite à la littérature, la peinture, la sculpture, la musique mais aussi l’économie et la jeunesse dans une ambiance de fête : un concept original et innovant qui attire plus de 50 000 personnes chaque année.

Outre cette vocation à diffuser, analyser, promouvoir les rencontres entre professionnels du cinéma, de la photographie et de l’audiovisuel du monde entier, Biarritz a également prouvé sa capacité à innover, à être pionniers dans le domaine de la transmission d’images dans un territoire qui montre un intérêt à la fois croissant et ancien pour les nouvelles technologies.

C’est en effet Biarritz qui, en 1979, était choisie comme ville pilote pour le premier réseau multiservices en fibre optique. Mis en service en 1986, le réseau de Biarritz offrait une gamme étendue de prestations : des « services commutés », permettant l’établissement de liaisons entre deux abonnés, par le son et l’image (fournis par le visiophone, téléphone son-image donnant aussi accès aux services de vidéotex Télétel et aux banques de données), et des « services distribués », grâce auxquels l’abonné pouvait accéder à

une quinzaine de canaux de télévision et à douze canaux de radio haute fidélité.

L’intérêt de l’expérience a surtout résidé dans l’appropriation sociale du dispositif et dans les applications innovantes auxquelles il a donné lieu.

Aujourd’hui, l’école d’ingénieurs ESTIA notamment avec son salon « Virtual concept » et l’aNTIC avec ses initiatives passées (Biarritz Web Tv Day / expérimentation

Stentor,…) et son action présente notamment dans l’accompagnement des projets de formation professionnelle à distance portés par le BTS Audiovisuel (Cactus), l’Ecole d’Art (SILOgraphic) et l’ESTIA (e-Cubed), recueillent cette tradition, et contribuent - en accompagnant sur la Technopole d’Izarbel de jeunes entreprises du secteur des TIC - à faire du Pays Basque un lieu où l’innovation dans les services numériques est une priorité économique et politique.

Cette double priorité trouve son illustration dans les investissements portés par la Ville de Biarritz, et ses partenaires au premier rang desquels la Communauté d’agglomération du BAB, pour adapter ses capacités d’accueil, moderniser ses équipements et anticiper sur l’avenir en faisant le pari de la disponibilité des services d’accès à Haut Débit et surtout des services numériques apportés par la plateforme ADITU installée sur la Technopole d’Izarbel.

L’inauguration en fin d’année dernière dans le quartier de La Négresse du Centre de Musiques Actuelles (Atabal), en attendant l’ouverture pour le premier semestre 2008 de la Halle d’exposition d’Iraty et sur le site d’Ilbaritz d’une Cité du Surf, vient s’inscrire dans cette stratégie de développement. La création en juillet 2006 d’un nouvel événement à Biarritz autour du surf féminin et l’ouverture d’une chaîne de télévision « thématique » par les industries de la glisse vont également dans ce sens.

De même les investissements portés sur le « Plateau Image » en matière d’équipements culturels (Médiathèque / Conservatoire National de Région / Maison de la Photo) ou de formations supérieures (BTS Audiovisuel, BTS Photo, projet de DNAP avec l’Ecole d’Art) visent à constituer un pôle culturel et économique suffisamment dynamique pour attirer et rassembler des acteurs et opérateurs aux activités diversifiées autour de l’image et du son.

La Ville de Biarritz offre donc un environnement favorable et réceptif ; il s’agit dès lors de mettre à profit cette situation que l’on peut qualifier d’exceptionnelle pour consolider la dynamique impulsée par les aménagements du Plateau Image et accompagner la structuration de ce que l’on pourrait appeler un « cluster créatif ».

L’enjeu est du côté d’une autre industrie culturelle à faire émerger. A nouvelle technologie, nouvelle culture et c’est important pour diversifier l’industrie de l’image et

permettre au Pays Basque de s’inscrire de plain pied dans le mouvement souhaité par la France et l’Europe pour montrer leurs capacités créatrices dans ce secteur des Technologies de l’Information et de la Communication.

Elargir le cercle de la communication culturelle, faire émerger d’autres talents, ouvrir d’autres marchés, desserrer l’étau des industries culturelles Nord-américaines, et avoir confiance dans la capacité de l’Europe pour cette nouvelle étape de la culture de l’image.

Si le « Biarritz Web Tv Day » n’a pas trouvé lors de ses deux éditions de 2001 et 2002 son public dans le tissu économique local, il a néanmoins donné pour les industriels de ce secteur (télévisions numériques, interactives, mobiles avec les nouveaux supports de télécommunication nomades portés par les technologies 3G, …) l’image d’un Pays Basque capable avec l’aNTIC et ses « projets passeurs » d’anticiper sur les nouveaux usages à forte valeur ajoutée. Si le principe de la diffusion de la télévision sur les téléphones mobiles a pu laisser sceptique, force est de constater 6 mois après son lancement qu’avec 300 000 clients cette technologie a rencontré son marché.

La question posée avec Dominique WOLTON8, à Biarritz en 2002 de l’écriture audiovisuelle adaptée à ces nouveaux supports reste toujours ouverte et laisse donc de l’espace pour un Pays Basque qui souhaiterait se positionner dans ce domaine.

L’enjeu est aussi dans la formation professionnelle car si la filière graphique française représente un poids économique important et se situe au deuxième rang européen, elle reste confrontée à une révolution technologique sans précédent, notamment avec l’arrivée du multimédias et des nouvelles technologies.

Dans la plupart des petites et moyennes entreprises de communication, les professionnels plongés dans les impératifs de production délaissent le temps réservé à la formation et éprouvent ainsi des difficultés à s’adapter aux nouvelles évolutions technologiques. Ils consacrent leur temps à l’acquisition de nouvelles compétences alors qu’il y a une exigence de performance de plus en plus accrue : maîtrise de migration d’application, nouveaux réflexes de travail.

Pour rester concurrentielles et compétitives dans une économie numérique généralisée, ces entreprises doivent continuellement acquérir de nouvelles compétences, absorber de nouvelles techniques et s’adapter à de nouveaux processus.

8 Sociologue et chercheur au CNRS, Dominique WOLTON a rejoint en 2001 le Comité scientifique de l’aNTIC présidé par Alain D’IRIBARNE, directeur de recherche de classe exceptionnelle au CNRS, qui est également depuis 2005 l’administrateur général de la fondation Maison des Sciences de l’Homme à Paris

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Persuadée que la compétitivité du Pays Basque ne pourra se construire sur son seul tissu universitaire, l’aNTIC multiplie depuis sa création en 1999 les contacts pour articuler les « réseaux académiques » de production des connaissances fondamentales avec des « réseaux industriels » de développement et de valorisation de ces connaissances.

L’expertise acquise dans le domaine du e-learning et en particulier dans le domaine de l’image en accompagnant le BTS audiovisuel (projet cactus) et l’Ecole d’Art (projet

SILOgraphic) rend aujourd’hui son discours crédible.

C’est donc sur ces bases que depuis la fin de l’année 2005 les échanges sont renforcés sur un territoire européen élargi pour proposer à plusieurs laboratoires de recherche à la fois industriels et universitaires9 de se regrouper « en grappe » pour assurer une meilleure lisibilité de leur action par des expérimentations conduites sur le terrain par l’aNTIC.

Au-delà de ces échanges, il s’agit aujourd’hui de les consolider en associant les partenaires de l’aNTIC à la création de cet Institut européen de la création multimédia pour asseoir autour d’une structure très légère d’animation et d’ingénierie en réseau le potentiel de recherche du Pays Basque dans le domaine de l’image et du son.

L’enjeu est enfin du côté de la création. La création et l’organisation à l’initiative de l’aNTIC en 2001 et 2002 du festival « Biarritz Web TV Day » a fait la démonstration très concrète que l’Internet n’est pas seulement une innovation technologique et un enjeu économique, mais peut être l’occasion de création culturelle.

Les ateliers organisés par l’aNTIC pendant les « Assises du développement numérique » en septembre 2005 ont montré qu’il s’agit aujourd’hui d’un véritable défi industriel pour le Pays Basque car on assiste à un rapide appauvrissement culturel des jeunes « créatifs » attirés par l’image de la Côte basque et le dynamisme des entreprises du « surfwear » faute de pouvoir se confronter aux nouvelles tendances que la densité et la dynamique des grandes zones urbaines génèrent naturellement par le brassage des cultures.

Pour favoriser l’émergence de nouvelles écritures, de nouvelles images il s’agirait de créer une « université d’été de la création » originale car reposant à la fois sur un système d’échanges (conférences, ateliers, etc.) propre à ce type de manifestation et sur un dispositif d’accueil de ces jeunes créatifs (graphistes, designers, photographes, architectes, infographistes, etc.) qui seraient placés - non pas en résidence - mais en stage professionnel dans les entreprises locales du secteur de la communication, des TIC

9 Le partenariat tissé entre l’aNTIC et le DIMet (Digital Images and Media Technology ) de l’Université de Linköpings (25.000 étudiants) en Suède constitue à titre d’illustration un point dur de ce réseau de compétences et garantit la mobilisation de ses équipes de chercheurs et d’enseignants pour apporter une expertise sans équi-valence dans la recherche de pointe et la pédagogie de la formation à distance aux technicités de l’étalonnage de la couleur permettant de combler un déficit présent dans toutes les entreprises du secteur en Pays Basque comme en Europe

et de l’industrie de la glisse qui s’organisent par ailleurs en Système Productif Localisé (SPL).

De nombreux contacts à la fois au niveau du Conseil régional d’Aquitaine comme de nombreuses écoles de design et dans les milieux industriels ont été pris par l’aNTIC pour tester l’accueil d’une telle initiative qui pourrait être lancée rapidement si un maître d’ouvrage était identifié pour porter dans le temps cet événement.

Lieu d’échanges, de réflexions, et de confrontation des tendances, le Plateau Image deviendrait ainsi un creuset des énergies créatrices qui enrichiraient et donneraient un sens et contenu à la création d’un « cluster créatif ».

18/19Contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Construire un Pays basque fertile à la créativité et à l’innovation

En Pays Basque, la chaîne graphique et les métiers de l’image représentent 255 entreprises pour un chiffre d’affaires de 61 millions d’euros. Les quelque 1000 personnes travaillant dans ce secteur se sentent concernées par ces mutations technologiques et expriment un réel besoin d’être accompagnées pour réussir leur démarche d’adaptation. C’est pour répondre à cette problématique que le BTS Audiovisuel (projet Cactus) et l’Ecole d’Art (projet silographic) se sont appuyés sur les capacités d’ingénierie pédagogique, de conduites de projets innovants et de transfert de technologies de l’aNTIC pour concevoir une offre innovante de formation professionnelle à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour accompagner, sur leur lieu de travail, la mutation des métiers.

Il y a là matière à consolider ces initiatives innovantes et lisibles et urgence pour les professionnels du secteur à construire un Système Productif Localisé (SPL) adossé à un centre d’expertise et de formation professionnelle en présentiel et en ligne (cf. action n°5) afin de mettre en œuvre des parcours différenciés d’acquisition de nouvelles compétences et donner aux professionnels les clés de compréhension mais surtout les moyens de développer et de renforcer sur le lieu de travail leur sens critique face aux anciens et nouveaux médias.

L’enjeu est surtout et avant tout du côté de la recherche. La consolidation d’une offre en formations supérieures autour des métiers de l’image et du son (BTS Audiovisuel, BTS Photo, projet DNAP avec l’école d’Art) adossé à l’expertise de l’ESTIA sur les questions de réalité virtuelle et de l’IUT Bayonne Pays Basque pour le multimédia constitue le socle fécond pour asseoir la création d’un institut européen de la création multimédia (cf. action n°2) qui réunira des activités de formation et de recherche action dans un domaine où les pratiques sont encore émergentes lorsqu’elles ne sont pas empiriques.

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PISTE N°�AFFIRMER L’EUSkARA COMME VECTEUR DE MODERNITé ET D’INNOVATION éCONOMIQUE ET TERRITORIALE éTENDUE AU PAYS BASQUEL’Internet que nous connaissons est aujourd’hui en pleine mutation et rend urgente la question de la construction de systèmes locaux de production de contenus territorialisés.

Dans sa mission de développement de la médiation culturelle notamment par les TIC, l’Institut Culturel Basque (ICB) a développé, en 4 langues, un site portail de la culture basque « eke.org ». Elaboré dans le cadre de son programme pluriannuel « Batek Mila », qui vise à valoriser la langue et la culture basques auprès de nouveaux publics notamment, ce site permet aux associations culturelles et aux artistes d’entrer leurs informations de manière totalement autonome et de dialoguer entre eux sur leurs thèmes de prédilection grâce à un véritable extranet.

Dans un autre registre le Programme Leader Plus Pays basque intérieur a apporté son soutien à « Radio Kultura » et favorisé au travers de cette initiative un extraordinaire levier de promotion sur Internet de la « voix » des habitants qui font la richesse de ce territoire.

Ces initiatives illustrent de manière très concrète l’intérêt de l’intégration des TIC dans la question de la sauvegarde ou de la promotion du patrimoine culturel d’un territoire, en faveur d’une large diffusion de la culture basque, de la normalisation de l’usage de l’euskara, et de la fédération des initiatives culturelles comme moteur de développement de ce territoire.

La mise sous tension réussie par l’ICB des opérateurs qui interviennent dans ce champ montre que le développement au niveau local de contenus sur Internet pourrait être le point d’ancrage d’une démarche qui pourrait s’intituler « le Pays Basque au Monde et le Monde au Pays Basque ».

Si au moment de l’élaboration de la Convention Spécifique Pays Basque, l’aNTIC avait proposé et obtenu début 2000 l’inscription d’une action dédiée (mesure 1.10) à la promotion de la langue basque sur Internet, cette question est toujours d’actualité.

En effet, par leur politique de numérisation des grandes bases de données culturelles ce sont les Américains qui concourent aujourd’hui à la plus large diffusion de la langue française avec leurs universités.

La numérisation de la langue basque peut être effectuée chez nous mais aussi en Euskadi, en Europe et, plus certainement du fait du contrôle des technologies et de la maîtrise des processus, au Canada ou aux Etats-Unis... Se positionner sur cet enjeu c’est faire rentrer le monde chez nous.

dans ces conditions quelle est la place du Pays Basque dans la numérisation des fonds documentaires relatifs à la culture et la langue basques ?

Cette question n’est pas anodine et sa réponse appelle nécessairement la construction partagée d’une véritable vision de la place des TIC dans la stratégie de développement de ce territoire. Pour mémoire le 14 décembre 2004, la société Google qui diffuse l’un des moteurs de recherche les plus utilisés au monde annonçait son intention de numériser plus de 15 millions de livres imprimés d’ici 2010.

Loin d’être une simple déclaration, il faut savoir que la société Google s’est donnée les moyens techniques (contrôle de sociétés et de brevets dans la numérisation) mais aussi les moyens financiers (200 millions de dollars contre 2.5 millions d’euros par an pour la BNF) de réaliser la plus grande bibliothèque virtuelle du monde (4.5 milliards de pages).

La réaction, le 22 janvier 2005, de Jean-Noël JEANNENEY (Bibliothèque Nationale de France) dans les colonnes du Monde10 et l’écho réservé par le Président de la République et le Ministre de la Culture a permis de lancer le projet de bibliothèque numérique européenne (BNE) qui a reçu le soutien de 19 bibliothèques nationales européennes.

Au-delà d’une guerre de position entre le nouveau monde et le vieux continent, la question de la numérisation renvoie à celle de la préservation et la promotion de nos langues et parlers qui font la richesse de nos territoires.

en ce qui concerne la langue basque, il ne s’agit évidemment pas de s’engager dans une logique défensive perdue d’avance à ce niveau d’échelle, mais au contraire il s’agit de construire avec tous les acteurs concernés une véritable stratégie à la fois de rayonnement des recherches conduites dans ce domaine, mais aussi d’ouverture pour faire entrer le monde au Pays Basque en utilisant le vecteur de l’euskara.

Le Pays Basque ne part pas de rien ! L’installation d’un Office public de la langue basque , la présence du laboratoire de recherche « IKER », reconnu pour son niveau scientifique, les initiatives déjà engagées par de

10 « Google défie l’Europe »

nombreux acteurs en faveur de la promotion de la recherche, de la culture et de la langue basques, la création prochaine d’un Pôle patrimonial (archives publiques et privées), le déploiement d’un réseau départemental à haut débit (IRIS 64), et la disponibilité de compétences dans le secteur des TIC adossées aux moyens puissants apportés par la plate-forme ADITU (www.aditu.fr) mise en service en juin 2005 sur la Technopole d’Izarbel, sont autant d’ingrédients - sans être exhaustifs - qui, adossés à un système de gouvernance sophistiqué, permettraient à ce territoire d’être un acteur proactif du projet de Banque Numérique du Savoir d’Aquitain (BNSA) et au-delà, de se raccrocher le moment venu, au projet de Bibliothèque Numérique Européenne.

Pour un Pays Basque à la recherche d’un projet de territoire ambitieux à l’horizon de 2020, c’est aussi la possibilité dans le champ linguistique de construire en s’appuyant sur les TIC une véritable politique de développement qui serait à la fois moderne, innovante, technologique et industrielle.

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CONSTRUIRE UN PAYS BASQUE QUI SOIT UNE TERRE DE SOLIDARITé

et ne tarderont pas à produire leurs effets et à traduire en actes leurs ambitions de développement.

Concrétiser la réciprocité territoriale passe certainement - à l’image des modes de relations qui s’établissent par exemple dans le secteur du logiciel libre ou entre les territoires mobilisés autour de projets Haut Débit - par le partage de l’information et l’échange de bonnes pratiques et la mutualisation de compétences d’ingénierie.

Ainsi, les enseignements tirés des actions qui seront conduites dans le cadre de ces périmètres de projets (communautés de communes, PCD, etc.) et les expériences acquises dans un domaine ou un autre de l’action publique pourraient être mis sur un site Internet avec possibilité de discussions, échanges d’expériences et possibilité de transfert à d’autres collectivités intéressées … Un « faire savoir » à vocation démonstrative et transférable.

A l’inverse, dans un contexte marqué par le mouvement inexorable de polarisation de l’espace économique, de métropolisation des territoires (qui appelle de nouveaux modes d’accès aux services urbains, l’accroissement de la mobilité et donc la multi-appartenance territoriale), l’apparition et la dissémination rapide des TIC à la fois sur le territoire et dans le tissu économique du Pays Basque doivent nous amener à nous interroger en quoi ces nouvelles techniques informationnelles peuvent constituer le vecteur d’un Pays Basque plus solidaire.

La solidarité constitue une valeur importante véhiculée par la tradition basque que ce soit

au sein des familles souches, ou au sein des communautés villageoises. On sait que la solidarité au sein des familles pouvait prendre des formes variées puisqu’elle concernait aussi bien des aspects intra-générationnels - par exemple au sein des fratries -, que des aspects intergénérationnels comme les aides apportées par les ascendants aux descendants et réciproquement en fonction des époques et des vicissitudes de la vie.

De même, la solidarité au sein des communautés villageoises était susceptible de prendre des formes diverses, aussi bien avec des entraides de voisinage qu’avec des participations à des travaux collectifs. Cette double base de solidarité fonctionnait ici et ailleurs, c’est-à-dire aussi bien sur le territoire d’origine qu’à l’étranger pour ce qui concernait la diaspora.

C’est au sein des réseaux sociaux ainsi constitués que se mettait en oeuvre une large part des processus tant éducatifs que d’accumulation du capital, processus qui permettaient aux plus entreprenants d’accéder à l’autonomie. Mais c’est également au sein de ces réseaux sociaux que fonctionnait une grande partie des amortisseurs face aux aléas voire aux revers de la vie.

Au fil des temps, cette dimension importante de la vie collective, tout en restant vive dans les esprits, s’est atténuée, voire diluée, sous l’action de divers mécanismes bien connus, comme l’affaiblissement de la famille souche et les processus de décohabitation qui leur sont associés, ou comme l’affaiblissement des stabilités d’habitats liés aux phénomènes de migration inter et intra territoires, ou, enfin, comme les accentuations de concurrences entre des personnes plus attachées à leurs réussites personnelles.

Il s’agit là de mouvements qui ne sont pas propres au Pays Basque, mais qui peuvent y prendre une forme de résonance d’autant plus grande que, face à une recherche identitaire susceptible d’être fortement activée, l’autre, étranger à la famille, à la commune ou au Pays, peut être perçu voire suspecté d’être la source, ou du moins le support de cette dilution au

On connaît les écarts de ressources dont disposent les collectivités de la bande côtière et celles du Pays Basque intérieur. C’est un sujet déjà largement décliné dans la première période (Pays Basque 2010) et suffisamment connu pour ne pas mériter plus de développements dans cette contribution de l’aNTIC à l’écriture du nouveau projet de territoire à l’horizon de 2020.Le regroupement des communes du Pays Basque en intercommunalités et l’organisation des politiques de développement et d’aménagement dans le cadre des PCD ou des SCOT sont aujourd’hui très largement engagés

20/21Contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Construire un Pays basque qui soit une terre de solidarité

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point de créer des formes de repliement dont on connaît les risques d’effets pervers sur de multiples plans.

Cette aspiration de solidarité constitue par ailleurs une nécessité d’autant plus vivement ressentie par les populations que se sont fait jour des télescopages entre d’un coté un essoufflement de l’Etat providence qui assurait les fondements d’une solidarité collective à travers tous les dispositifs de protection sociale mis en place au fil des temps et, d’autre part, un affaiblissement d’une croissance économique qui assurait les fondements de prospérités individuelles et collectives liées aux capacités à produire et à répartir des richesses.

Sur ce mouvement de ciseau entre deux éléments fondamentaux de nos économies d’après guerre, sont venus se superposer les phénomènes démographiques bien connus qui se traduisent non seulement par une augmentation des charges qui pèseront sur les jeunes actifs à travers le vieillissement de la population, mais aussi par une sortie massive de la vie active, d’actifs au travail dont le renouvellement est loin d’être assuré en raison même des profils des jeunes actifs arrivant sur le marché du travail.

Ainsi s’explique pourquoi le croisement de la dynamique portée par « Pays Basque Numérique » et la démarche d’élaboration du projet de territoire peuvent avantageusement consister à construire un Pays Basque solidaire dans la mesure où la déclinaison de cette solidarité ouvre des perspectives nombreuses, permettant de conjuguer croissance économique et bien-être social dans un ensemble de démarches qui viendraient s’inscrire dans une perspective globale d’économie sociale, de croissance solidaire et de développement respectueux et équilibré.

Réciprocité, coopération, durabilité marquent les ambitions du projet de Pays Basque 2020, posant ainsi une affirmation de positionnement et de stratégie territoriale de haute qualité sociétale et humaine.

L’ensemble des acteurs et opérateurs souligne la stricte nécessité de matérialiser l’opérationnalité, d’illustrer de concret ce sens revendiqué par la démarche initiée. Faute de quoi, le risque est de porter atteinte à la crédibilité même du territoire et de le laisser face à son risque déjà souligné d’illusion et de prétention tant de sa capacité à « devenir » que de sa réalité à « être ».

Pourtant, l’expérience de ce pays et un certain nombre d’initiatives collectives récentes, en matière de réseau d’entreprises, de dynamique jeunesse, d’expérimentation sur les registres de l’activation et de l’insertion ou autour de l’enjeu des TIC, font aujourd’hui démonstration des gammes de possibles et des potentiels de démarches projets solidaires, ou de manière plus exacte, de projets articulant des compétences afin de produire un résultat de solidarité territoriale.

Néanmoins, notre propos ici n’est pas d’une forme quelconque de revendication sociale ou philosophique autour du concept de la solidarité, mais bien de réfléchir - à partir des potentiels offerts par les TIC - aux modalités permettant de générer les conditions optimales de mobilisation de ressources endogènes et de renforcer les facteurs d’attractivité de leviers exogènes garantissant un processus de développement global, cohérent, transverse, capable par et pour lui-même d’adaptation et d’évolution.

En ce sens, la construction du projet de territoire doit accentuer les mises en rapprochements et en synergies des énergies configurant le Pays Basque comme une terre de solidarité. La mise en projets des idées doit être maturée, non pas par assistanat ou pré-détermination d’un modèle de développement configuré a priori, mais trouver un écho dans le partage de l’information, l’optimisation des ressources disponibles, la prise en compte d’éléments connexes et des interdépendances spatiales ou thématiques. Cette forme de solidarité permettra une complémentarité entre les projets et les acteurs tout en valorisant l’ensemble des effets leviers de chaque mise en action, individuelle et/ou collective.

Construire une terre de solidarité sous-entend penser le devenir territorial sans forme de discrimination, qu’elle soit de nature infra-géographique, générationnelle ou en termes d’accès à la ressource formation, au savoir et à l’information.

De manière complémentaire, cela renvoie aussi à ramener la lecture et l’éligibilité des projets à des mesures objectives de la réalité de leurs effets, de leurs impacts et de la manière dont ils portent réponse aux enjeux et aux axes stratégiques du territoire.

Aussi, par exemple, par trop souvent, les processus et programmes de développement et d’organisation des territoires ont tenu à l’écart les questions que l’on marquerait comme relevant du social ou de l’exclusion.

Les diagnostics ou rapports d’analyse de situation-contexte font état de la dynamique ou des problématiques sociales, de l’emploi, voire même de problématiques gérontologiques ou de santé du territoire, mais d’une manière quasi systématique, avec une visée unique : la présentation ou la mise en lumière de ces items du territoire avant tout comme un « alibi », un élément de justification…Mais en réalité, il ne s’agit que rarement d’une sensibilisation à la mise effective en projets et en projection. La question du sens solidaire n’apparaît pas de façon stratégique, pleine et entière. Y compris au Pays Basque, elle n’a pas encore ces dernières années été objet de développement, alors qu’elle était (et demeure) génératrice d’équilibre social, culturel et économique et qu’elle est affaire (à faire) d’un collectif.

La démarche Pays Basque 2020 souhaite relever ce défi. Les séquences de réflexion initiées et les ateliers thématiques ont ouvert les débats. dans sa contribution, l’aNTIC se propose aussi de traduire cet angle du développement en formes-projets ; et ce d’autant plus que les TIC peuvent préfigurer par essence de cette matière de la solidarité et en être des outils-supports…

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PISTE N°5géNéRER DES SERVICES INNOVANTS POUR LES PERSONNES âgéES ET DéPENDANTESOn connaît la pyramide des âges des personnes qui sont implantées au Pays Basque ainsi que des personnes qui de manière continue viennent s’y installer. Pour ces deux populations, le nombre de retraités ne fera que croître dans la période concernée tant en pourcentage qu’en valeur absolue. On sait que ces personnes ont, sous une forme ou une autre, des problèmes souvent importants d’isolement, de dépendance et de certaines fragilités liés aux segmentations des espaces de vie.

Dans sa note de conjoncture de janvier 2006, l’INSEE Aquitaine11 souligne qu’au cours des dix prochaines années, la population de 60 ans ou plus ayant besoin d’aide pour accomplir les gestes ordinaires de la vie courante pourrait augmenter de 14 % en Aquitaine. En 2015, cette population dépendante atteindrait ainsi, selon un scénario central de projection, près de 60 000 personnes (dont plus de 12 000 dans les Pyrénées-Atlantiques). L’accroissement du nombre de personnes dépendantes s’accentuerait à partir de 2007 à un rythme annuel supérieur à 1 %. La progression de la part des plus de 75 ans en est la principale explication.

En Aquitaine, deux personnes dépendantes sur trois vivent à domicile en 2005. Parmi ces personnes, plus de deux sur dix vivent seules. Elles sont le plus souvent modérément dépendantes. Les capacités d’accueil des institutions, l’accès au service de soin et d’aide à domicile ou encore la présence de proches pouvant assister les personnes dépendantes sont aussi des facteurs déterminants dans ce choix et dans une forme

11 Le quatre pages de l’INSEE Aquitaine / n°150 de Janvier 2006

de philosophie nouvelle de « libre détermination tout au long de la vie ».

On sait également que nombre de jeunes, singulièrement dans les villes, sont confrontés aux mêmes types de problèmes en relation avec des mécanismes équivalents de segmentation qui les conduisent à perdre le contact avec des adultes de référence ; obligeant de fait la ré interrogation des modèles de construction sociale, à la fois au niveau du registre des valeurs véhiculées que dans les cadres conceptuels des modalités de gouvernance.

L’objectif de cette piste de réflexion est ici de permettre au maximum à ceux qui le souhaitent de vivre leur vieillesse comme un moment plein de leur vie et non comme une attente de la mort, que ce soit chez eux ou en institution. A l’inverse, l’objectif serait de permettre à des jeunes - et tout particulièrement à des « ados » - de disposer de la présence d’adultes de référence pouvant être pris en dehors de la famille ou des services sociaux spécialisés.

Pour cela, il faut concevoir le plus possible les personnes âgées non comme des « facteurs » charges ou des paramètres de conjoncture socio-économique que chacun essaie de transférer sur les autres ou de modéliser « à l’aveugle », mais aussi comme une ressource, une essence humaine, qui peut être mobilisée au profit d’autres. Il faudrait donc favoriser la création de lieux et de séquences au sein desquels les personnes âgées pourraient exercer des activités d’utilité sociale et ainsi affirmer leur résonance sociétale.

Ces lieux devraient être conçus comme des lieux de vie au maximum « dans la cité » et qui favoriseraient des mixités générationnelles, les personnes âgées pouvant se mettre facilement au service des plus jeunes, en particulier de jeunes à la recherche de présence humaine.

Ces lieux pourraient être, physiques ou non, résidants ou non. Ils seraient donc des lieux de réseaux sociaux où perdureraient des pratiques d’échange et de solidarité.

Il s’agit donc de concevoir des espaces ouverts tant d’un point de vue physique que du point de vue de leurs équipements, conçus comme des nœuds de réseaux : des réseaux technologiques au service de réseaux humains.

L’ensemble pourrait se structurer sous la forme de petites communautés d’échange qui pourraient fonctionner en échange local de proximité, mais aussi en échanges élargis avec des services web utilisant les possibilités offertes par le multimédia en particulier par les images numériques : un ensemble de particuliers actifs pourrait être des correspondants d’un ensemble de « seniors » en « maisons » ou à « domicile » avec lequel il serait en contact aussi bien physique que virtuel ; un réseau de « personnes âgées » - par exemple une maison ou un club du « troisième âge »-, pourrait être associé à un réseau de jeunes – par exemple une école ou un club de jeunes – avec des échanges liés aussi bien à la vie quotidienne qu’aux vacances.

Cette mise en dynamique du contact et de l’échange propose ainsi de passer à une autre construction du registre « social », le portant pleinement en valeur, tant du point de vue des « acteurs usagers » qu’au niveau de la sphère « d’actifs accompagnateurs » aujourd’hui identifiés dans les métiers d’aide et de services à la personne.

Cette revalorisation de l’acte social, du lien, relève d’un enjeu direct de la durabilité du territoire, dans ce qu’il peut produire de facteurs de mobilisation et de motivation, mais aussi d’affirmation d’un devenir territorial gardant corps et cohérence avec sa culture, son histoire et son identité.

La nature des dispositifs susceptibles d’être mis en place dépend bien évidemment pour partie beaucoup de l’âge, mais surtout du niveau de validité des personnes, sujets de l’action, comme de l’appui et de l’incitation pour la sensibilisation et la reconnaissance de la richesse de ceux qui les accompagnent aujourd’hui et demain, mais aussi de la volonté de ce territoire de les insérer au cœur des réflexions sur le modèle de société que nous souhaitons en Pays Basque à l’horizon de 2020.

si les technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent faciliter ces échanges et ces dispositifs d’accompagnement des personnes âgées, le support privilégié de ces actions pilotées par le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques - et son agence de développement du numérique (ADN) - serait probablement la vie associative, avec des montages qui pourraient être très diversifiés.

22/23Contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Construire un Pays basque qui soit une terre de solidarité

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L’ensemble des acteurs et opérateurs intervenant au cours de ces processus reste dans des pratiques « traditionnelles » de l’accompagnement et du suivi, sous forme de regroupements, de séquences physiques d’information collectives, de rencontres points d’étape, de modalités de régulation en mode présentiel, plaçant de fait les personnes en demande ou en sollicitation dans une configuration d’isolement relatif hors de ces temps particuliers.

La ressource multimédia ou TIC reste peu soulignée et faiblement banalisée comme modalité levier sur les principes d’élaboration ou d’appui à la construction de parcours et/ou d’initiatives, réduisant par là-même la capacité à favoriser la mise en autonomie progressive ou l’accès libre à toute forme d’option ou d’idée de développement. Les questions d’insertion restent alors stigmatisées dans des modèles configurés a priori, parfois difficilement compatibles avec des approches en termes de modularité ou d’individualisation.

En outre, elles permettraient aussi peut-être davantage d’enclencher des dynamiques de « resocialisation » ou de valorisation positive, inscrivant le caractère participatif dans toute démarche d’activation sociale, et, sur un autre plan, d’accentuer le renforcement des approches combinées et les complémentarités inter-opérateurs et professionnels de l’action sociale et des sphères de l’activité et du développement économique.

Sur la base des initiatives conduites sur ce territoire en matière d’épargne solidaire, de réseaux de micro-crédit, de financement de projets12, cette projection pourrait prendre forme au niveau de dynamiques particulières pour la reprise d’entreprises, comme pour les activités salariées difficiles en raison de leur statut, que pour l’insertion des jeunes diplômés du supérieur.

On connaît en effet la structure par taille des entreprises du Pays Basque et la pyramide des âges de leurs responsables. L’objectif est de mettre en place un dispositif explicitement conçu pour fabriquer des repreneurs des entreprises existantes dont le responsable est sur le point de partir à la retraite (artisans, agriculteurs, hôteliers, restaurateurs, patrons de PME.).

Il s’agirait pour les chambres professionnelles de mettre en place un dispositif de détection de candidats intéressés et de sélection à travers des dispositifs de formation par compagnonnage sur la base de parcours strictement individualisés avec accompagnement de l’installation. Les candidats pourraient aussi bien être des jeunes encore dans l’appareil scolaire que des demandeurs d’emplois ou que de salariés au travail ayant envie de se mettre à leur compte.

L’ensemble pourrait être supporté par une bourse basée sur des sites Internet spécialisés par professions et fonctionnant sur le modèle des « bourses de rencontre », ces sites pouvant

12 Les résultats de « Hemen », et « Herrikoa » et les expériences de fonds de «private equity» doivent prolonger la réflexion

comporter des services connexes, comme des bourses de matériels et équipement d’occasion, ou des rencontres avec des financeurs susceptibles d’apporter des capitaux de proximité sur la base des modèles de micro crédits appuyés sur des clubs de financeurs de proximité.

La mise en œuvre de ce dispositif d’inclusion sociale

reviendrait à titre principal aux organisations

professionnelles et consulaires.

En ce qui concerne les activités salariées difficiles à pourvoir en raison de leur statut dévalorisé : l’objectif est de faire en sorte que ces emplois, par exemple dans les activités du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration, mais aussi de bâtiment fassent l’objet d’une charte de qualité du type TQM (Total Quality Management) qui comprendrait conjointement une charte de qualité de service et une charte de qualité de l’emploi offert sans oublier les conditions de formation pour un territoire qui se voudrait « solidaire » et « apprenant ».

Le dispositif s’adresserait en priorité à des demandeurs d’emploi de faible niveau de formation qui feraient l’objet d’une détection fine et d’un accompagnement individualisé sur la base d’un tutorat. Là encore, l’ensemble s’appuierait sur des sites spécialisés par domaines professionnels avec des animateurs de site et des prises en charge de personnes en difficultés par des tutorats individuels ou collectifs de proximité de façon à constituer des communautés d’échange.

Sa mise en œuvre relèverait en priorité des services

publics de l’emploi en relation avec les organismes

professionnels et consulaires.

Enfin, pour les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, il s’agirait dans le même esprit, mais pour le segment inverse, de mobiliser dans le monde des réseaux d’industriels, d’universitaires, de personnalités politiques basques avec comme objectif de les associer à la mise en œuvre de processus personnalisés d’insertion professionnelle de jeunes formés dans les établissements d’enseignement supérieur du Pays Basque.

Il s’agirait de faciliter leur acculturation au monde en favorisant des expériences ailleurs à travers des stages ou des emplois et, en retour, de permettre à ces jeunes de devenir des têtes de pont dans le pays de ces personnes, leur facilitant l’accès à des projets locaux à caractères divers aussi bien culturels que productifs, ces projets pouvant aller jusqu’à la mobilisation de capitaux pour créer des activités.

L’ensemble pourrait être soutenu par un site spécialisé

qui serait mis en œuvre conjointement par les

enseignants et les étudiants.

PISTE N°6PLACER LES TIC COMME MOTEUR D’INCLUSION SOCIALETout acteur, d’un groupe, d’un organisme, d’un territoire, porte en potentiel une dynamique de devenir d’actif. Sa situation, à un moment donné d’un état que l’on pourrait qualifier « en marge », ne lui enlève toutefois pas sa capacité à pouvoir contribuer autrement, plus tard, à reprendre place dans « les lignes de la page ». Penser en réserve, en attente, en ressource possible et non en exclusion doit pouvoir répondre de cet objectif de terre solidaire en Pays basque.

Les configurations de retrait relatif à l’action instantanée sont nombreuses et plurielles : réflexion pour un projet de création d’entreprise ou d’activité, espace-temps de recherche d’emploi, séquence de formation et d’apprentissage pour la construction d’un schéma de reconversion ou d’acquisition de nouvelles compétences, temps de recul et d’analyse pour l’élaboration d’un parcours et projet de vie, déplacement ou départ pour la découverte de ressources d’ailleurs… Autant de scenarii qui génèrent les conditions d’un devenir et qui posent le matériau de base de pistes de développement humain, d’organisation et de territoire.

Par trop, ces démarches sont associées à des formes de coupures, de ruptures, que ce soit d’informations, de connaissances, de capacité à rester en veille des évolutions, du contexte ou d’opportunités alors que l’un des éléments premiers de leurs réussites doit être d’une nature de la conservation, du maintien, de la continuité des contacts. Au-delà de faciliter le lien et l’ouverture, les TIC peuvent alors aussi prendre autrement, plus précisément une place première pour un rattachement social, économique et identitaire au territoire.

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Action 6 Favoriser par les TIC l’apprentissage « civique » des jeunes par les jeunes

enjeux pour le territoire

Des chantiers significatifs ont été engagés en direction de la jeunesse du territoire : les investissements importants programmés en matière d’enseignement supérieur sur l’agglomération, l’implantation de bureaux d’information jeunesse, la création de services jeunesse municipaux et la structuration de politiques jeunesse avec la mise en place de dispositifs spécifiques.Pour autant l’appréciation sur le public ciblé reste difficile, la bonne transmission de l’information sur les dispositifs qui leur sont destinés est laborieuse et le travail en réseau des acteurs de la jeunesse insuffisant.

Vision pour le territoire

Les acteurs politiques, sociaux et économiques d’un territoire, à fortiori réunis autour d’une démarche telle que Pays Basque 2020 sont responsables devant leur jeunesse : préparer leur insertion sociale et professionnelle, veiller à ce que leur soient ouverts des espaces d’expression, tout en les préparant à la prise de responsabilités.Or, à l’échelle d’un territoire vieillissant, si les jeunes peuvent apparaître comme privilégiés, loin des « agressions urbaines » des grandes agglomérations, et évoluant dans un cadre plus privilégié, ces responsabilités vis-à-vis de la jeunesse restent encore à transformer en actions.

stratégie pour le territoire

Il ne s’agit pas de consacrer à la jeunesse, au sens d’une tranche d’âge, un dispositif ou un chantier spécifique mais plutôt de créer le cadre qui permette l’association des jeunes au projet de territoire et à l’évaluation des politiques publiques menées en leur direction, favorisant ainsi leur prise de parole et de responsabilité, et leur l’apprentissage civique par l’utilisation de nouveaux medias.Il s’agit donc de créer un média interactif d’information et de participation aux enjeux de développement du territoire Pays Basque pour :

▪ favoriser l’engagement des jeunes et leur prise de responsabilités ;▪ sensibiliser les jeunes aux problématiques de développement territorial ;▪ offrir aux jeunes un nouvel espace d’expression ;▪ ouvrir aux acteurs de la jeunesse un canal de communication adapté.

système de GouvernanceL’originalité du projet réside dans l’auto-responsabilisation des jeunes dans la gestion et la maîtrise du contenu, c’est-à-dire de la ligne éditoriale, en respectant les obligations légales, les règles de déontologies, qui incombent à tout média. Tout en fédérant l’ensemble des acteurs : associatifs, collectivités locales, éducation nationale, jeunesse et sports, etc.…. au cœur du projet.

Maîtrise d’ouvrageLa maîtrise d’ouvrage pourrait être portée par le Conseil Départemental de la Jeunesse, qui est un espace de participation des jeunes, présidé par le Préfet des Pyrénées-Atlantiques. Fort de son expérience dans la création de publications à destination des jeunes, l’Association l’Inter assurerait dans ce cadre une maîtrise d’œuvre.

Moyens nécessaires Un coordinateur, à temps plein, sera chargé d’animer et d’accompagner un réseau de jeunes correspondants dans les établissements scolaires et de suivre la production du contenu.

Calendrier Projet triennal dont la mise en œuvre doit être programmée à la prochaine rentrée scolaire en septembre 2006 pour être opérationnel avant la fin de l’année. Mise en place d’un dispositif d ‘évaluation dès la seconde année pour décider des suites à donner et de modifications à apporter.

Impact au regard des orientations de PB 2020

Transfrontalier Solidarité territoriale Développement durable

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ACTION N°6 FAVORISER PAR L’UTILISATION DES TECHNOLOgIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION L’APPRENTISSAgE « CIVIQUE » DES jEUNES PAR LES jEUNES

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Les TIC représentent aujourd’hui 25% de la croissance du PIB de l’Union Européenne et 40% de sa productivité. Dans ces conditions comment soutenir le développement de la société de l’information en Europe ? C’est le sens de la stratégie à 5 ans, présentée par la Commission européenne le 1er juin 2005 et baptisée « i2010 » pour soutenir l’économie numérique.C’est le décollage du secteur des TIC appuyé par le programme « autoroutes électroniques de l’information » lancé au moment de l’accession au pouvoir du tandem Clinton - Al Gore qui explique en grande partie le regain de productivité des Etats-Unis. Le phénomène se retrouve dans tous les pays qui ont fait le pari affirmé dès 1995 des nouvelles technologies : évidemment le Japon, la Corée mais aussi le Brésil, la Chine et en Europe la Suède, la Norvège et l’Irlande.

Si grâce aux efforts déployés depuis quelques années par tous les partenaires de la Convention Spécifique, le Pays

Basque est aujourd’hui un territoire à l’heure de la culture Internet (réseaux à haut débit, plate-forme de services, centres de transferts technologiques, réseaux de Cyberbases, Maison de services publics en réseau en Pays Basque Intérieur, Point d’Accès à la Téléformation – P@T etc.), en l’absence d’une masse critique de jeunes diplômés adossés à un tissu économique insuffisamment orienté vers les activités à fort potentiel de valeur ajoutée (informatique, télécommunications, audiovisuel), il ne peut prétendre, à l’instar de la Communauté d’Euskadi, entrer dans le champ des hautes technologies (informatique et biotechnologies pour l’essentiel), ni avoir les moyens de participer à leur fabrication, ni à leur diffusion.

Il ne pourra pas non plus intégrer pleinement cette nouvelle modalité comme un moyen de son développement, que ce soit pour la mise en lien de ses opérateurs, son ouverture à d’autres sphères de ressources ou le renforcement de ses accès à l’information.

dans ce contexte, comment le Pays Basque peut-il prendre une meilleure place dans l’économie du savoir au 21ème siècle ?

L’appropriation des outils numériques dans l’ensemble du champ de la formation initiale (enseignement secondaire et enseignement supérieur) apparaît ici comme un enjeu fort d’innovation et de solidarité ; l’accès aux outils numériques et l’égalité des chances

dans l’accès à la formation sont des facteurs de dynamisme à l’horizon d’une génération.

La prise en compte de ces outils par les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, par les enseignants, et par les étudiants doit faire l’objet d’efforts significatifs d’accompagnement à l’appropriation et de mise à disposition de moyens techniques et de connexion.

Dans tous les cas, l’objectif pédagogique de référence serait que tous les étudiants de l’espace « Campus Pays Basque » aient une réelle acculturation aux usages généraux et professionnels des TIC, en fonction des filières suivies et des enjeux professionnels des secteurs d’activités concernés. Cela passe par l’obtention d’une certification de ces connaissances, reconnue sur le plan international.

De la même manière, c’est avec un caractère d’urgence plus grand encore, que cette question se pose en ce qui concerne la formation professionnelle et la formation continue.

Les acteurs des possibles immédiats sont en grande partie des chefs d’entreprises, des salariés, des demandeurs d’emploi ; c’est-à-dire les actifs actuels du Pays Basque, acteurs en besoin de développement et d’adaptation de leurs compétences, de la mise en curiosité de l’apprentissage des « ailleurs » et des « autrement ».

Plusieurs organismes paritaires collecteurs agréés (FAGSEA, AGEFOS-PME,…) ont déjà intégré ces paramètres (approche modulaire individualisée, modalités pédagogiques synchrones, asynchrones, continues, discontinues, palette élargie d’outils multimédia et de scénarii de formation ouverte et à distance) afin de répondre au mieux aux enjeux des nouvelles lois de formation professionnelles et permettre ainsi à chaque acteur un accès facilité à des options d’investissements en capital humain.

CONSTRUIRE UN PAYS BASQUE QUI SOIT UN TERRITOIRE APPRENANT

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La question de l’observation de l’intégration de TIC pour mieux enseigner et apprendre ne peut être abordée exclusivement depuis la description de l’équipement et de l’infrastructure des institutions d’enseignement et de formation (indicateurs essentiellement quantitatifs qui ne rendent pas compte des usages et encore moins de la qualité).

Pour répondre à cet enjeu, il ne s’agit pas de mettre en place un observatoire classique des « besoins » en formation construit étroitement autour des seuls acteurs professionnels, mais bien d’envisager un dispositif léger et performant permettant de « diagnostiquer pour agir » en mobilisant autour d’une méthode et d’une plate-forme d’échanges collaboratifs tous les types d’acteurs du territoire : décideurs politiques et institutionnels responsables de la définition de stratégies sur l’éducation permanente des adultes ; acteurs de l’éducation, du recrutement, du placement et de l’orientation et acteurs économiques « observateurs » ; professionnels de l’observation de l’éducation permanente et de la sous-performance notamment sur les territoires fragiles.

C’est pourquoi, en consolidant en 2006 un comité scientifique regroupant autour d’Alain d’IRIBARNE, administrateur hors classe au CNRS et administrateur général de la Maison des Sciences de l’Homme (MSH), les meilleurs spécialistes des recherches sur les processus d’entrée de

la France dans la « société de l’information » et la « société de la connaissance », l’aNTIC s’est donnée les moyens d’accompagner le développement du territoire Pays Basque à partir d’analyses pluridisciplinaires des conditions de sa sous-performance.

La principale valeur ajoutée du dispositif « TUP » décrit ci-après (cf. action n°6) tient au fait qu’il explore le phénomène du développement territorial sous l’angle de l’apprentissage tout au long de la vie, à l’heure où le discours sur la compétitivité des entreprises et la seule performance des actifs l’emportent.

Les propositions d’action décrites ci-après visent à donner, fortes des expériences déjà conduites sur ce territoire, l’occasion d’une nouvelle mobilisation pour donner sens à l’ambition de faire du Pays basque un véritable « territoire apprenant » arrimé à la stratégie européenne « I2010 ».

26/27Contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Construire un Pays basque qui soit une terre de solidarité

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Action 7 TUP : Un dispositif de définition de stratégies cohérentes d’éducation et de formation tout au long de la vie

enjeux pour le territoire

Dans un contexte d’économie résidentielle que nous pourrions aussi décrire comme une « économie de rente » au regard de la trajectoire de ce territoire, le risque pour le Pays Basque est de ne pas s’intégrer dans la société des savoirs et l’économie de la connaissance et donc de s’installer dans une logique de sous performance à cause d’handicaps récurrents dans leur dotation en capitaux naturels, sociaux, humains, physiques, immatériels et financiers.Sur ces territoires « fragiles », la mise en place de stratégies efficaces pour garantir l’accès équitable, l’ouverture et la qualité de l’éducation permanente des adultes est entravée notamment par l’absence globale de prise de conscience des enjeux liés à la société de la connaissance.

Vision pour le territoire

La compétitivité d’un territoire est déterminée par le développement et la diffusion des connaissances de sorte qu’elle s’accroît lorsqu’il existe une grande mobilité intersectorielle de la main d’œuvre qualifiée ; c’est-à-dire, lorsque celle-ci devient « adaptable » aux réalités sociales et économiques en constante mutation.Pour susciter la prise de conscience et combattre les difficultés d’apprendre en évitant l’exclusion des populations les moins qualifiées qui n’auraient pas la même capacité d’apprendre et de désapprendre, il est indispensable de posséder des données sur la participation active de la population à l’éducation permanente, y compris le diagnostic de la performance et de la sous-performance, au-delà des modèles traditionnels d’identification de l’offre et des besoins de formation.

stratégie pour le territoire

Il s’agit dès lors au travers du dispositif TUP de doter le Pays Basque d’un modèle adapté, soutenable et innovant, d’observation collective de l’éducation permanente, permettant de contribuer à la définition de stratégies cohérentes d’éducation et de formation tout au long de la vie ainsi qu’à la généralisation en tout point de l’Europe de la société de la connaissance.

système de Gouvernance

Dans le prolongement de sa mission FOAD soutenue sur la période 2002-2005 par les partenaires de la Convention Spécifique Pays Basque, l’aNTIC a présenté en novembre 2005 au Conseil Régional d’Aquitaine son analyse sur les difficultés des dispositifs d’observation mis en place pour établir des connaissances sur « des systèmes locaux de relations formations-emplois » - avec leurs structures et leurs acteurs -, en vue de comprendre non seulement « comment ça fonctionne », mais aussi, pourquoi ça fonctionne d’une façon et non pas d’une autre. Il s’agit dès lors avec le dispositif « TUP » d’expérimenter sur le Pays Basque en impliquant tous les établissements de formation - et avant généralisation aux territoires d’Aquitaine – un outil explicitement de diagnostic pour l’action.

Maîtrise d’ouvrage aNTIC Pays Basque – Pavillon d’Izarbel, Technopole Côte basque.

Moyens nécessairesDécoupé en 7 étapes depuis le travail d’exploration préalable (recherche descriptive, échange de bonnes pratiques), à la construction du cadre méthodologique, le lancement de l’expérimentation et la rédaction d’un guide méthodologique avec les établissements de formation du Pays Basque, le projet suppose la mobilisation d’une équipe de 2 personnes à temps plein (un chef de projet et un assistant) sur une période de 24 mois.

Calendrier

Pour enclencher rapidement sa mission sans perdre le bénéfice des partenariats déjà enclenchés au niveau européen, l’aNTIC a renforcé en avril 2006 son comité scientifique pour mieux répondre à la demande de l’Université du Pays Basque (UPV), de l’accompagner dans la recherche et la dissémination des bonnes pratiques en matière de « e-learning » et organiser conformément aux conclusions de son conseil d’administration du 9 mai dernier un séminaire d’échange et de préfiguration du dispositif avec les établissements de formation du Pays Basque.

Impact au regard des orientations de PB 2020

Transfrontalier Solidarité territoriale Développement durable

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ACTION N°7 UN DISPOSITIF DE DéFINITION DE STRATégIES COHéRENTES D’éDUCATION ET DE FORMATION TOUT AU LONg DE LA VIE (TUP)

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Action 8 GUC : Un outil de certification des connaissances sur les TIC

enjeux pour le territoire

Dans une société de la connaissance qui est en train de se mettre en place sous l’impulsion de l’Union Européenne, l’appropriation des TIC par l’ensemble des acteurs économiques et sociaux du Pays basque est une nécessité. Après les nombreux efforts d’aménagements numériques et les missions d’évangélisation consentis par les pouvoirs publics, le risque de ne pas savoir comment les acteurs économiques et sociaux se sont appropriés les TIC représenterait un coup d’arrêt pour l’entrée du Pays basque dans la société de l’information.

Vision pour le territoire

Bien sûr nous pouvons évaluer le taux de sites Internet dans les entreprises ou bien celui de cyber-acheteurs parmi la population mais ces indicateurs ne nous renseignent pas vraiment sur les compétences réelles des utilisateurs, ni sur leur degré de connaissance et encore moins sur leur potentiel d’innovation. De son côté, le Pays basque espagnol a déjà réfléchi à des standards de connaissance et a produit un outil d’évaluation et de certification pour le grand public et sur les entreprises. Il s’agit donc de jouer sur la dynamique transfrontalière existant au travers de la fondation « Tecnalia » pour faire du transfert technologique afin d’importer sur notre territoire cet outil et de profiter pleinement de leur expérience.

stratégie pour le territoire

L’utilisation de cet outil en Pays basque français nous donnerait une réelle vision de l’appropriation des TIC par la société basque mais aussi des critères communs pour obtenir des comparaisons intéressantes sur le plan européen.Ainsi, nous pourrions certifier les compétences dans l’utilisation d’Internet des salariés des TPE-PME du Pays basque et produire un état des lieux de leur appropriation. Ceux-ci pourraient valoriser leurs compétences par l’attribution d’un diplôme reconnu internationalement et les chefs d’entreprises pourraient à la fois lancer des plans de formation et les valoriser par l’obtention de ce même diplôme. D’autre part, cela pourrait préfigurer une offre de formation sur les TIC en Pays basque grâce à l’identification des besoins des entreprises.Le système pourrait également être utilisé par l’Université pour ses étudiants mais aussi par les Cyber-Bases pour mieux encadrer leurs utilisateurs.

système de Gouvernance

Tout un ensemble d’acteurs du développement doivent pouvoir profiter de l’outil grâce à une structure en réseau coordonnée :

▪ un coordonnateur : l’aNTIC Pays basque▪ un tiers certificateur : European Software Institute (ESI), dépositaire du système▪ des centres d’examen certifiés : universités, lycées, collèges, Cyber-Bases, Syndicats professionnels, Chambres

consulaires, établissements de formation, etc.▪ un centre de ressource technologique pour l’hébergement technique : Aditu, la plateforme mutualisée de services

numériques d’izarbel.

Maîtrise d’oeuvre Eurotekno, centre de recherche technologique membre de la fondation Tecnalia installé à Anglet.

Moyens nécessairesIl s’agit, sur la période 2007-2010, de procéder au transfert technologique pour mettre en place l’application GUC on IT au Pays basque en se donnant les moyens d’assurer l’ingénierie de projet, d’acheter les licences logicielles, d’héberger l’application, de faire fonctionner les centres d’examens et d’évaluer le niveau d’appropriation des TIC dans le tissu économique et social du Pays Basque.

Calendrier

2nd semestre 2006 : Constitution du réseau de partenaires 1er semestre 2007 : Transfert technologique 2nd semestre 2007 : Phase de certification 1er semestre 2008 : Phase d’évaluation de l’appropriation 2nd semestre 2008 : Rapport sur l’appropriation 1er semestre 2009 : Généralisation et extension

Impact au regard des orientations de PB 2020

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ACTION N°8 UN OUTIL DE CERTIFICATION DES CONNAISSANCES SUR LES TIC

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Action 9 Un ENT mutualisé pour les écoles primaires du Pays Basque

enjeux pour le territoire

Dans leur mission d’intégration des TIC dans l’enseignement et l’apprentissage, les écoles primaires à charge des municipalités doivent faire face à des inégalités de moyens financiers ou de considération dans les efforts d’équipement des communes. En Pays basque, le Diagnostic 2004 de la Société de l’Information publié par l’aNTIC a montré que des différences existaient parmi les écoles primaires des trois zones de territoire, susceptibles de créer une fracture numérique entre une zone littorale avec une moyenne de 3,6 ordinateurs connectés par école et une zone intérieure à 1,1 ordinateurs connectés par école quand la zone intermédiaire est à 3. Le risque est que ces inégalités créent des distorsions sur l’apprentissage TIC des enfants dès le plus bas âge alors même que le rôle de l’école est primordial dans l’appropriation des TIC en tant que premier lieu d’usage.

Vision pour le territoire

Le rôle de l’école dans le développement de la Société de l’Information est un enjeu prioritaire pour le Pays basque pour lutter contre la fracture numérique, assurer des générations compétitives sur le marché de l’emploi et favoriser une dynamique locale. Structurer les écoles primaires autour d’un projet d’amélioration des pratiques pédagogiques intégrant les TIC et de mutualisation des efforts pour la constitution d’une communauté éducative locale va dans le sens d’une vision commune de développement à forte valeur ajoutée du territoire.

stratégie pour le territoire

La constitution d’un Espace Numérique de Travail (ENT) pour les écoles primaires du Pays basque permettra d’harmoniser les services numériques à disposition des acteurs de l’éducation, décloisonner les écoles entre elles et vis-à-vis des autres acteurs de l’éducation de l’enfant (familles) et améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage grâce aux usages pédagogiques des TIC.Un tel projet rationnalisera l’offre de services TIC pour une meilleure gestion dans les écoles et valorisera les infrastructures TIC que les collectivités contribuent à financer. Il donnera à voir le Pays basque grâce à un meilleur fonctionnement et une meilleure visibilité des écoles de son territoire organisées en communauté, favorisant l’innovation.

système de Gouvernance

En France, expériences et projets témoignent de la diversité d’approches dans la mise en œuvre d’un ENT : projets communautaires locaux, projets territoriaux et projets industriels et économiques. Ainsi, la construction d’un ENT en Pays basque nécessite l’implication de tous les maillons de la sphère éducative ainsi que de l’acteur public :

▪ les chefs d’établissements dont les modes de gestion et d’organisation de l’information sont modifiés ;▪ les enseignants qui modifient leur façon de travailler et leur pédagogie, et peuvent mutualiser les ressources

pédagogiques à divers niveaux ;▪ les élèves et leurs familles : ouverture de l’école, échanges accrus… ;▪ les personnels non enseignants qui s’intègrent davantage dans les activités pédagogiques de l’école ;▪ les collectivités locales dont les efforts d’équipement sont valorisés.

Maîtrise d’oeuvreADITU, la plate-forme mutualisée de services numériques assurerait cette mission dans le cadre de sa mission d’intérêt général avec le soutien de la CDC qui participe à son capital dans le cadre de son mandat public (CIADT de 2001).

Moyens nécessairesUn ENT peut varier considérablement dans ses fonctions, ses coûts, ses objectifs, selon les choix opérés. Il s’agit ici de repartir des solutions déjà mises en place par le CRDP autour de sa plate-forme ARGOS (logiciels libres) pour l’intégrer sur une architecture solide (ADITU) dans un souci d’efficacité et de mutualisation des coûts.

Calendrier

La préparation des écoles à la mise en route réussie d’un ENT nécessite un véritable accompagnement si l’on veut réussir la continuité de la chaîne éducative – du primaire au supérieur – en Pays Basque. Le dossier est aujourd’hui bien connu de l’aNTIC qui a déjà travaillé sur la période précédente à la mise sous tension des directeurs d’école et des mairies du Pays Basque autour de ces questions. Il s’agit dès lors de mettre autour de la table les acteurs concernés au premier rang desquels les services de l’Etat et le CRDP pour que les écoles primaires du Pays Basque puissent s’intégrer dans les réflexions et projets en cours pour étendre la solution ARGOS aux lycées et collèges.

Impact au regard des orientations de PB 2020

Transfrontalier Solidarité territoriale Développement durable

- +++ +++

ACTION N°9 UN ENT MUTUALISé POUR LES éCOLES PRIMAIRES DU PAYS BASQUE

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PISTE N°7PERMETTRE LA VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPéRIENCE (VAE) POUR TOUSEn matière de formation et de développement des ressources humaines, le modèle et la logique d’acquisition de savoirs et d’affirmation professionnelle semblent être entrés en mutation, déplaçant la relation formation/métier vers une combinaison axée davantage entre formation/compétences. Les principes d’adaptation et de « modularisation » sont de fait de plus en plus des variables d’ajustement et de régulation dans la construction et l’évolution en continu des cartes de capacités emploi et progression en emploi.

A la fois, matières de liberté et d’affranchissement de situations prédéterminées par le capital de formation (ou de non formation) de départ, ces mises en changement peuvent aussi générer des situations de fragilisation et d’accentuation d’insécurités, tant du côté de la sphère des entreprises qu’au niveau des salariés et demandeurs d’emploi.

Cette forme de « renversement » d’un certain « modèle français » classique de formation configure en outre de profonds questionnements et remises en cause des appareils et organismes de formation, dans leur capacité de réactivité, de suivi et d’adéquation aux réalités professionnelles et territoriales des champs qu’ils couvrent ou sur lesquels ils ont pour mission une intervention.

A l’échelle d’une dynamique telle que celle qui est posée en réflexion ouverte à travers « Pays Basque 2020 », ces items sont des enjeux de première nature stratégique dans le sens où ils sont porteurs de ce que le territoire peut, pourra ambitionner dans le registre de son capital de faisable en matière de choix de

développement endogène, et de ce dont il est en besoin en termes de recours à complément exogène.

Question d’urgence certes alors que se profilent déjà aujourd’hui diverses options de spécialisation de l’identité économique du Pays Basque… Mais aussi question à mettre en analyse de façon précise et détaillée tant les impacts qu’elle peut produire peuvent générer de façon « radicale » un résultat contre-productif et en blocage de système.

Pour profiler un registre d’adaptations possibles et ouvertes, la mise en information transparente de ce que le Pays Basque se projette de devenir est essentielle. L’est tout autant le fait que tout un chacun puisse mesurer et ambitionner ce vers quoi il souhaite investir et de quelle manière il peut contribuer pour lui ou pour l’organisation ou le territoire qui lui fait sens.

A travers des dispositifs aujourd’hui relativement peu développés ou sous valorisés tels que la validation des Acquis de l’Expérience (VAE), le Droit Individuel à la Formation (DIF) ou plus aisément encore en permettant une co-construction plus stratégique, plus territoriale, des plans de formation des entreprises ou des schémas prévisionnels des emplois et des compétences, il est possible que la formation prenne un rôle premier dans le développement du Pays Basque à l’horizon 2020, en jouant une carte d’appui et de révélateur de potentiels.

Les expériences réalisées autour de la diffusion des ePortfolios13 pour les étudiants de l’Ecole d’Art, les investissements réalisés depuis ces dernières années sur la numérisation et la connectique du territoire rendent cette conjecture possible…

A la lumière des initiatives conduites à l’étranger par des acteurs publics (Québec, Norvège, Pays de Galles, Italie,…) ou par des communautés professionnelles (les chimistes au Québec, les médecins au Canada, les infirmiers au Royaume Uni,…), l’Ecole d’Art du BAB teste dans le cadre du projet SILOgraphic la diffusion du ePortfolios dans les métiers de la chaîne graphique en Pays Basque et dans cinq autres pays européens : Suède, Roumanie, Italie, Espagne (Pays Basque espagnol) et Portugal.

La question est donc bien dorénavant de savoir de quelle manière le Pays basque souhaite mettre pleinement confiance et moyens en son capital humain pour organiser son développement en s’affirmant comme un « territoire apprenant » ?

Généraliser le ePortfolio et permettre la VAE pour tous - toutes formes d’emplois, de situations professionnelles, d’expériences, d’âges, de configurations d’entreprises ou de localisation infra territoriale - peut être pour partie une réponse de cette ambition stratégique de développement en Pays Basque.

13 Le ePortfolio est un objet personnel et social qui permet à chaque personne dans un monde « numérisé » d’archiver une collection de preuves diverses et authentiques et de montrer en fonction des usages et des circonstances ce qu’elle a appris…

30/31Contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Construire un Pays basque qui soit une terre de solidarité

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L’enjeu de « Pays Basque Numérique » est d’arriver au terme d’un long processus participatif d’élaboration d’un diagnostic (janvier 2004), de construction d’une vision partagée du développement local (septembre 2004) et de recherche d’un nouveau modèle d’action (juin 2005) à une nouvelle série de propositions (mai 2006) afin de peser sur l’avenir dans un monde à la fois de plus en plus ouvert et complexe.

Si tous partagent le souhait d’avancer, et d’avancer « pour le mieux » ensemble, les acteurs du Pays basque continuent encore de se méfier d’eux-mêmes et beaucoup craignent un risque d’immobilisme, d’un Pays basque se reposant sur ses acquis, son image et sa qualité de vie, accentué - comme nous l’avons repris dans cette contribution - par des facteurs générationnels (la difficulté à conserver les jeunes générations ou à les attirer), économiques (la hausse des prix du foncier rendant délicate l’implantation de nouvelles activités en zone urbaine, l’absence d’un environnement numérique suffisamment dense en termes de services et d’usages innovants la rendant difficile hors de ces zones), de dimensionnement (du marché intérieur du Pays Basque, de la capacité d’investissement), d’enclavement relatif, et surtout, de ressources humaines et de concordance du capital compétences. La relative rareté des formations supérieures

est fréquemment citée ; de même, la présence modeste de laboratoires de recherche est perçue comme un handicap…

dans un autre registre, la mise en expérimentation sociale est encore par trop hésitante… Les pratiques de travail collaboratif, et non plus seulement collectif, insuffisamment valorisées… La reconnaissance des engagements dans les dynamiques de développement parfois complexes ou sujettes à interprétations…

Ainsi, les énergies qui se sont investies depuis 1992 dans la démarche territoriale « Pays Basque 2010 » - comme dans de nombreux projets de développement du Pays basque au cours des dix dernières années - sont arrivées à la fin d’un cycle et se réfèrent parfois davantage à ce passé qu’à l’avenir alors que le monde nouveau est devant nous.

A ce risque de positionnement territorial et de sociologie des acteurs, se mêle aujourd’hui un besoin naturel de renouvellement des idées, des regards, des points de vue sur la question du développement et du devenir du territoire.

Comme dans de nombreux territoires, la qualité des porteurs de projets et des initiatives est un point sensible. Les réflexions produites à l’issue du Forum du

27 mars 2006 montre que le Pays Basque a besoin d’un vivier d’acteurs nouveaux, d’opérateurs capables de mettre du sens opérationnel aux trois ambitions stratégiques du projet Pays Basque 2020, de porter les démarches publiques et d’accompagner les projets.

Le propos n’est pas de penser un « renversement » des acteurs jusqu’alors impliqués et moteurs des initiatives antérieures et actuelles, mais bien de permettre l’association, la combinaison plurielle, la mobilisation d’énergies nouvelles… l’énergie de ceux et celles qui vivront cet espace de développement, l’animeront, y favoriseront l’émergence et y assumeront le montage et le portage des actions et des projets.

La difficulté du passage actuel tient à la nécessité d’accueillir, dans la continuité, de nouvelles forces vives, de nouveaux projets, sans aller dans la dispersion et les incitations peu durables, et sans perdre la qualité des acteurs et des acquis de ce passé récent.

C’est pourquoi il est proposé de s’appuyer sur la marque « Pays Basque Numérique » qui mobilise de nombreux acteurs du territoire pour donner sens à l’ambition portée par « Pays Basque 2020 ».

L’acte d’aujourd’hui, la matière appliquée de demain, reposent donc bien sur une mise en construction partagée, un mouvement cohérent, coordonné. En ce sens, l’item du développement renvoie à « la croissance harmonieuse d’un corps ».

Toutes les parties du territoire sont organiquement liées et dépendantes et son développement ne doit occulter aucune sphère d’activités, aucune gamme de projets, aucune famille d’acteurs. Stimuler et créer les conditions d’une fédération pour une vision collective, l’inscription et la reconnaissance d’un bien commun permettront de passer à un nouvel « état-projet » pour réussir l’ambition affichée pour ce territoire à l’horizon de 2020.

CONCLUSION : METTRE EN MOUVEMENT LES ACTEURS éCONOMIQUES, CULTURELS ET SOCIAUX

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Il s’agira bien d’un cadre de référence à la liberté d’action, la rendant possible, l’appuyant, la soutenant et permettant une accessibilité à tous et à tous projets au registre des « possibles » du développement territorial.

C’est en ce sens que cette nouvelle contribution à la réécriture du projet de territoire Pays Basque 2020, parce qu’elle met l’accent sur des principes et des projections stratégiques que sont l’ouverture, la créativité et l’innovation, la solidarité et la dynamique d’un territoire « apprenant », se veut un objet de débat, une pierre à façonner ensemble pour renforcer l’assise de l’ambition du Pays Basque de demain.

32/33Contribution au projet de territoire Pays basque 2020 Conclusion

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REMERCIEMENTSLe Conseil d’administration de l’aNTIC Pays Basque remercie tout particulièrement pour leur participation au forum du 27 mars 2006 et pour leurs apports et réflexions utiles à l’enrichissement du projet Pays Basque 2020 les membres de son Comité scientifique présidé par Alain d’IRIBARNE, directeur de recherche classe exceptionnelle au CNRS, administrateur général de la fondation « Maison des Sciences de l’Homme » :

• André BeILLArd chef de projet du programme sTrABON à la fondation Maison des sciences de l’homme,

• Bernard BOBe professeur des universités à l’ecole Nationale supérieure de Chimie de Paris – ParisTech, spécialisation economies & Management de l’Innovation, economie internationale,

• Bruno CAsseTTe direction générale de la société de l’Information de la Commission européenne,

• emmanuel eVeNO directeur du GresOC (Groupe de recherches socioéconomiques) à l’université de Toulouse II le Mirail,

• Abel KOuVOuAMA professeur des universités titulaire de la chaire d’anthropologie historique à l’université de Pau et des Pays de l’Adour uFr des Lettres, Langues et sciences humaines,

• Jacques François MArChANdIse directeur du développement de la Fondation Internet Nouvelle Génération,

• Dominique WOLTON du Laboratoire Information Communication et Enjeux Scientifiques du CNrs.

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Une contribution à la réécriture du projet de territoire

Un modèle d’action collectiveJuin 2005

au service d’une ambition

www.antic-paysbasque.com

Une contribution au projet de territoire Pays basque 2020

Des propositions d’actionMai 2006

pour enrichir le projet Pays Basque 2020

www.antic-paysbasque.com

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02/05 PRÉAMBULE05/09 CONSTRUIRE ENSEMBLE UN PAYS BASQUE NUMÉRIQUELes résultats du Diagnostic de la Société de l’Information en Pays basque Des besoins issus de constats Concevoir une démarche offensive Mettre un plus grand accent sur l’appropriation Relancer un nouveau cycle d’action Mettre en synergie les acteurs du territoire

10/19 « PAYS BASQUE NUMÉRIQUE », UNE VISION STRATÉGIQUE GLOBALEDéveloppement local Développement économique Développement de la connaissance Développement des services publics

20/21 « PAYS BASQUE NUMÉRIQUE », UNE MARQUE AU SERVICE D’UNE AMBITIONUn processus progressif Un cadre de travail entre acteurs Un outil de valorisation et de lisibilité

22/26 « PAYS BASQUE NUMÉRIQUE », UN NOUVEAU MODÈLE D’ACTIONLes traits caractéristiques généraux du modèle d’action pour « construire ensemble un Pays Basque Numérique » La concertation, La cohésion, La convergence Modalités d’action et calendrier

27/28CONCLUSION29/30 REMERCIEMENTS

SOMMAIRE

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PRÉAMBULE

02/03Une contribution à la réécriture du projet de territoire Préam

bule

L’entrée dans la Société de la Connaissance, elle même issue de la Société de l’information, est présentée par la nouvelle Commission européenne comme le grand défi de l’Union Européenne pour les prochaines années. Plus précisément, il s’agit pour elle, avec les 25 Etats de l’Union, de donner un contenu effectif au fameux « Agenda 2010 » qui a été approuvé en 2000 par les chefs d’Etats lors de la Conférence de Lisbonne.

L’objectif explicitement affiché pour l’Agenda est de restaurer la compétitivité des pays de l’Union Européenne dans une perspective de concurrence économique accrue et élargie à l’ensemble des pays de notre planète. Sachant que par ailleurs, cet objectif de compétitivité a été inscrit dans un objectif de renforcement des cohésions sociales, c’est en faveur d’un objectif global de développement durable que la nouvelle Commission invite les pays membres à vigoureusement s’engager, en particulier à travers la conception et la mise en oeuvre de leurs actions publiques, à tous les niveaux de leurs territoires.

La création de l’Espace Européen de la Recherche et de la promotion notamment d’activités R & D sont des facteurs décisifs pour la prospérité et la capacité de concurrence économique de l’Europe qui trouvent notamment leur traduction dans les politiques nationales et régionales de mise en œuvre des pôles de compétitivité.

Compte tenu du caractère prégnant que devraient avoir ces orientations tant au niveau européen que national, il nous a semblé pertinent de les retenir comme toile de fond pour la réflexion à entreprendre sur le schéma de développement du Pays basque pour la période 2005-2007.

Ce choix paraît d’autant plus pertinent pour orienter des perspectives nouvelles qu’il est cohérent avec les orientations retenues au cours de ces dernières années par l’aNTIC pour mettre en œuvre son programme « Réussir l’entrée du Pays basque dans la Société de l’Information » qui a trouvé ses déclinaisons au niveau local dans les plans d’actions notamment de la Communauté d’agglomération de Bayonne Anglet Biarritz, du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, du Conseil régional d’Aquitaine, du Conseil des Elus du Pays basque, de la CCI de Bayonne Pays basque, de la Chambre des métiers des Pyrénées-Atlantiques et de nombreux porteurs de projets publics et privés…

Dans cette perspective, on verra que les résultats présentés par l’Observatoire des TIC au Pays basque sont encourageants dans la mesure où ils mettent en évidence des forces et des faiblesses qui laissent l’avenir largement ouvert. Associés aux premières réflexions impulsées par l’aNTIC, ces résultats montrent en particulier que comme pour de nombreux autres territoires, les acteurs de Pays basque se trouvent aujourd’hui confrontés à des choix stratégiques.

Ces choix paraissent d’autant plus essentiels que ce qu’on pourrait appeler la période d’incubation aux TIC est désormais achevée et que s’ouvre une ère nouvelle, plus proche de la maturité, dont les effets structurants risquent de marquer durablement la physionomie du territoire.

La période qui s’ouvre paraît, à ce stade de la réflexion, d’autant plus délicate à conduire qu’elle devrait impliquer un nombre accru d’acteurs d’origines et de natures variées dans des actions multiformes et largement diversifiées en fonction de

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leurs natures et de leurs ambitions. Ainsi s’explique un besoin accru de réflexions stratégiques dont l’objectif principal en de telles circonstances est de donner, au-delà d’une cohérence à l’action publique, une mise en forme susceptible de faire sens pour les habitants du territoire.

C’est qu’en effet, à une période où a pu dominer une volonté de favoriser une diffusion de ces technologies numériques sur l’ensemble du territoire du Pays basque, succède une période au cours de laquelle les enjeux principaux sont appelés à se déplacer vers une appropriation des usages de ces technologies par la totalité des acteurs du Pays basque à travers la pertinence des services qui leur seront proposés.

Une telle perspective est donc beaucoup plus contraignante pour tous les acteurs du Pays basque. Ceux-ci devront être capables de fédérer leurs moyens au service d’actions qui devront être souvent innovantes pour pouvoir répondre aux attentes des utilisateurs escomptés. C’est pour essayer de donner un corps à cette mise en forme d’une orientation stratégique que l’aNTIC a proposé à ses partenaires de s’engager, au travers de la démarche « Assises » conduite en septembre 2004, dans un projet commun enrôlé sous la bannière du « Pays Basque Numérique ».

La définition d’une stratégie territoriale doit permettre en effet la mise en cohérence de plusieurs démarches (comme les projets d’agglomérations, les plans locaux d’urbanisme, etc.) pour leur donner lisibilité et cohérence. Il est essentiel pour cela de s’appuyer sur trois phases distinctes : le diagnostic de la situation locale, les alternatives stratégiques, et la mise en œuvre sous forme d’actions concrètes. Le présent document est issu de cette démarche de concertation, qui a mobilisé plus de 200 acteurs socio-économiques.

On verra que cette notion de « Pays Basque Numérique » n’est pas un label qui serait la propriété de quelques-uns, et destiné à exclure les autres. Elle est

plutôt conçue comme une marque –une image de marque– destinée à donner à « voir » le Pays basque aux autres, dans une perspective de concurrence accrue entre territoires qui cherchent tous à se rendre plus visibles pour attirer : des activités économiques, des talents, des visiteurs. Plus précisément, pour la période 2005-2007, il s’agit de proposer à tous de s’engager dans une ambition mobilisatrice commune destinée à « Construire ensemble un Pays Basque Numérique ».

Ainsi s’expliquent le titre et le contenu du document qui ne constitue pas un plan d’actions mais bien une contribution à la réflexion collective permettant à chacun des acteurs publics ou privés impliqués dans le développement de ce territoire de s’approprier cette notion pour la décliner en fonction de ses priorités, dans les domaines où l’apport des TIC peut avoir un effet levier significatif pour que le Pays basque devienne un véritable territoire numérique et durable en réussissant de meilleures articulations entre :• l’économie productive et l’économie

résidentielle,• l’enseignement supérieur et la recherche-

développement,• la formation et la gestion des

compétences sur le territoire,• le développement économique et la

préservation d’un certain cadre de vie,• le renforcement des dynamiques urbaines

et des solidarités territoriales,• l’ouverture transfrontalière et

internationale.

Compétitivité territoriale et numérique imposent donc de mobiliser un réseau d’acteurs autour d’une stratégie commune de développement et d’un modèle habituel de politiques publiques enrichi et augmenté des apports et enjeux induits par les TIC.

Tout le monde est concerné, les responsables politiques, les différents partenaires économiques (Etat, collectivités locales, chefs d’entreprise, syndicats), mais aussi l’ensemble de ceux dont l’action engage l’avenir : associations, éducateurs et enseignants, car cette introduction

CLÉS POUR L’ANALYSELE DIAGNOSTIC DE LA SOCIÉTÉ DE L’INFORMATIONPrenant appui sur la démarche de projets élaborée, depuis 1992, sur le territoire Pays basque, l’aNTIC s’est attachée, dans une perspective de suivi cohérent des tendances de développement des TIC, à définir avec d’autres observatoires de la Société de l’Information en France et en Europe une base commune d’analyse (méthode, grille d’indicateurs clés, etc.) permettant de comparer et de mieux cerner les réalités locales.

S’appuyant sur les systèmes territoriaux (zone littorale, zone intermédiaire, Pays basque intérieur) mis en évidence lors de la définition du Schéma de développement du Pays basque, la synthèse de ce Diagnostic de la Société de l’Information est disponible en téléchargement sur : www.paysbasquenumerique.net

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massive des TIC va profondément modifier les modes de vie.

La démarche collective d’aménagement numérique du Pays basque sera nécessairement une construction progressive. L’effort à produire est significatif puisqu’il s’agit de conduire une transformation d’ensemble vers la société de la connaissance, vers un territoire en réseaux seule réponse possible aux défis exacerbés de notre temps.

Si l’ambition décrite dans le rapport « Pays Basque Numérique » est élevée, elle répond à des exigences pressantes, aux besoins des générations futures comme à la nécessaire réinvention de nos équilibres. Mais elle ne peut certainement pas exister isolément, à la marge, elle ne peut pas non plus se substituer à une vision globale que nous devons construire ensemble de notre avenir. Elle ne peut que s’y intégrer.

C’est pourquoi, au moment où les forces vives du Pays basque sont de nouveau appelées à se mobiliser pour réécrire le projet de territoire, la marque « Pays Basque Numérique » peut être aussi et avant tout un formidable moyen de mobilisation des compétences de ce territoire pour contribuer à donner sens aux 3 axes stratégiques retenus et partagés par le comité mixte « Conseil des Elus - Conseil de développement » pour réussir le développement du Pays basque.

Les 3 axes stratégiques étant : • concrétiser la réciprocité territoriale ; • développer une coopération

transfrontalière ambitieuse et opérationnelle ;

• promouvoir un développement durable du Pays basque.

Dans ce contexte, les membres du Conseil d’administration de l’aNTIC s’appuyant sur le travail de concertation mené à l’automne 2004, ont décidé à l’occasion de l’Assemblée générale de l’aNTIC (juin 2005) de verser le document « Pays Basque Numérique » comme une contribution à la réécriture du projet de territoire et inviter les acteurs mobilisés autour des « Assises du développement numérique » à enrichir par leurs réflexions la démarche engagée.

Une contribution à la réécriture du projet de territoire Préam

bule 04/05

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CONSTRUIRE ENSEMBLE UN PAYS BASQUE NUMÉRIQUE Les Assises du développement numérique du Pays basque ont constitué, en 2004, une démarche collective de six mois, qui a mobilisé de nombreux acteurs impliqués dans le développement du Pays basque, sous des formes multiples : entretiens, études, rencontres, travaux thématiques, échanges en ligne… Cet effort commun a permis de préciser les attentes des territoires, des entreprises, des acteurs institutionnels et de communautés dynamiques comme l’audiovisuel, la formation ou les entreprises des TIC.

Ces échanges, ainsi que le diagnostic du « Pays Basque Numérique » réalisé par l’équipe de l’aNTIC, ont permis de mettre en lumière des priorités d’action, des questions urgentes auxquelles il était nécessaire de répondre, des opportunités à concrétiser.

Un grand enseignement de cette démarche réside dans l’affluence et la mobilisation (plus de 200 personnes)

constatées lors des Assises, tant pour la présentation du Diagnostic que pour chacune des réunions thématiques : les participants, nombreux et divers, ont eu l’occasion d’échanger sur les constats et se sont montrés prêts à se mobiliser pour agir de façon convergente.

Ce document propose un état des réflexions qui émergent de cette démarche, ainsi que des pistes qui s’en dégagent pour l’avenir. Il prépare la réflexion stratégique 2005-2007 du Pays Basque Numérique.

Les résultats du Diagnostic de la Société de l’Information en Pays basque

Du Diagnostic de la Société de l’Information en Pays basque, il ressort nettement qu’à la fin 2004, et par rapport à ce que donnent les résultats d’enquêtes équivalentes menées sur d’autres territoires en France, le Pays basque ne présente pas, globalement, de caractéristiques qualifiables de « retards structurels » et susceptibles de créer pour lui une situation particulièrement préoccupante vis à vis de son avenir : sa situation en matière d’infrastructures est plutôt bonne, même si elle reste contrastée entre les territoires de la côte et ceux de l’intérieur ; les niveaux d’équipement des structures productives – de grandes ou de très petites tailles, privées ou publiques - se situent dans des positions relatives tout à fait acceptables ; les conditions d’accès à l’Internet –en particulier au haut débit- sont relativement bonnes.

Ainsi, à la suite des actions entreprises en faveur des TIC au cours de la période passée, le Pays basque se situe en moyenne dans des positions plutôt bonnes quand on regarde la diffusion des TIC, même si, par rapport à ces moyennes, des dispersions significatives existent entre ces divers territoires et les différentes catégories d’acteurs de ces territoires.

Toutefois, au même titre que dans les autres régions, la situation est plus préoccupante quand on quitte la perspective de la diffusion et qu’on se situe dans celle de l’appropriation.

On constate en effet que les usages effectifs des équipements disponibles ne sont ni quantitativement, ni qualitativement, à la hauteur des investissements réalisés. De plus, les écarts se creusent sensiblement pour atteindre des niveaux qui, dans le cas où ils s’accentueraient, pourraient donner crédit à la thèse de la fracture numérique : fractures entre et au sein des acteurs et des territoires.

D’une certaine façon, cette perspective résulte de la dynamique même des processus de diffusion et d’appropriation de ces technologies qui, d’une façon classique, viennent en quelque sorte s’encastrer dans les situations structurelles et leurs dynamiques préexistantes : la fracture numérique n’est ainsi que le reflet/miroir de fractures économiques et sociales préexistantes qui, au lieu de s’atténuer – voire se résorber – grâce aux TIC, tendent en certains lieux et cas à se renforcer en raison de phénomènes cumulatifs.

Dès lors, les conclusions du « Diagnostic » incitent d’une part à privilégier une orientation générale pour l’action publique qui mettrait l’accent sur les processus d’appropriation par rapport aux processus de diffusion.

Elles incitent d’autre part à favoriser des actions beaucoup plus diversifiées et spécifiées en fonction d’objectifs et surtout de points d’action plus ciblés.

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Ces actions devraient combiner, avec des pondérations variées, trois types d’investissements dont la nature peut être illustrée par quelques exemples s’inscrivant dans le prolongement des actions antérieures : des investissements en matière d’infrastructures et de points d’accès à Internet, des investissements en équipements, des investissements en éducation/formation et d’acculturation aux usages des TIC.

En matière d’infrastructures et points d’accès à Internet, au-delà du slogan confortable, « le haut débit pour tous », il s’agirait d’éviter un surdimensionnement autant coûteux qu’inutile, ce surdimensionnement résultant le plus souvent d’une volonté d’éviter une fracture numérique territoriale. Une telle orientation supposerait de mieux spécifier les niveaux de débits qui seraient à offrir sur l’ensemble du territoire du Pays basque en fonction des types d’usagers et d’usages qui seraient privilégiés comme cible.

C’est ainsi que le débit à offrir pour la couverture exhaustive du territoire devrait correspondre aux débits nécessaires pour satisfaire les usages courants de l’ensemble des citoyens, les prix correspondants devant être les plus bas possibles.

En revanche, pour un certain nombre de territoires de la zone intermédiaire et de l’intérieur dont on voudrait faire explicitement des zones de développement professionnel plus ciblées, la perspective serait d’apporter à des tarifs concurrentiels,

des débits plus élevés, correspondant à des besoins générés par des applications professionnelles plus sophistiquées. Enfin, pour les zones de type « technologique » destinées à accueillir des activités nécessitant des très hauts débits, des investissements pour des plates-formes du type de celle en cours de mise en place à Izarbel demeurent nécessaires.

Si, grâce aux efforts du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, le Pays basque sera rapidement doté d’une infrastructure de télécommunications puissante, il est urgent de donner à chacun des acteurs du Pays basque des clés de compréhension, d’appropriation et d’anticipation nécessaires pour conduire sa « e-transformation » dans une économie des savoirs chaque jour plus ouverte et plus concurrentielle.

Les mêmes types de raisonnement devraient pouvoir être menés en matière d’équipements informatiques et numériques, la principale question qui se pose en la matière étant de savoir si, en dépit de l’abaissement des prix des PC et des coûts de connexion, il existe encore des barrières d’entrée d’ordre économique pour les divers lieux et types d’usage, ainsi que pour les divers types de populations. La réponse semble être encore positive si on suit les résultats des actions menées à grande échelle auprès des ménages par la Communauté autonome basque.

Toutefois, les expériences antérieures (ville de Parthenay, Départements des Landes ou des Bouches du Rhône, opérations en direction des étudiants) ont montré que des opérations de type « un micro pour tous » – mise en location/vente ou avec subventions d’achat – aussi bien pour les ménages que pour les TPE, supposaient pour le moins deux types d’actions complémentaires : la mise en place de services de proximité de maintenance équipement/réseaux ; la mise en place de services de proximité d’acculturation aux usages.

Les actions d’éducation/formation et d’acculturation aux usages des TIC

constituent donc dans l’état actuel du processus de diffusion/appropriation des TIC dans le Pays basque, le levier qui paraît de loin le plus important pour favoriser une amplification des usages de ces technologies tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif, le problème principal devenant, nous l’avons vu, d’amener les usages des TIC au niveau de leurs potentialités effectives. Ces dernières sont en effet des technologies génériques dont la base des apprentissages d’usages n’est pas spécifique.

A travers les formations initiales et continues, elles s’adressent à tous les âges, elles concernent tous les lieux et peuvent être des nœuds de stratégies de projets diversifiés combinant plusieurs finalités, plusieurs investissements supports et plusieurs types d’acteurs. On peut en particulier concevoir des combinaisons d’actions à vocation générale de couverture avec des actions plus ciblées à finalités plus spécifiques.

Pour tout ce qui concerne l’éducation/formation professionnalisée dans les établissements scolaires et universitaires, le concept unificateur à retenir pourrait être celui de « e-établissement » par analogie avec celui de la @-entreprise. Suivant cette vision, l’établissement est conçu comme un établissement producteur d’un service éducatif. Il s’agit d’équiper les établissements et de les faire fonctionner à travers la mise en place de « projets d’établissement dans la ville ».

En fonction des besoins, le concept de « e-établissement » peut être ensuite décliné en « e-école », « e-collège », « e-lycée » et « e-université ». Dans tous les cas, l’objectif pédagogique de référence serait que tous les élèves aient une réelle acculturation aux usages généraux et professionnels des TIC, en fonction des filières suivies.

Toutefois, le concept ne se limite pas aux applications pédagogiques, mais concerne l’ensemble des activités de la vie scolaire – la fonction enseignante, la fonction

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documentaire, la fonction gestion, la fonction hôtelière, les relations avec les familles. Dans cette perspective, les établissements ont certes besoin d’un Intranet/Extranet, d’ordinateurs fixes et portables, de logiciels divers d’applications dans les diverses fonctions, mais ils ont surtout besoin de compétences des personnels aux usages correspondants.

En la matière, une question centrale est d’évaluer l’intérêt d’équiper tous les élèves avec des ordinateurs portables accompagnés d’un temps gratuit de connexion, suivant par exemple l’expérience en cours sous l’égide du Conseil Géneral 13 auprès d’élèves de 4ème et de 3ème.

La question des formations continues dans le cadre ou non des GRETA avec la FOAD, renvoie à la conception de politiques plus ciblées en relation avec des partenaires d’entreprises et destinées à favoriser le développement des ressources humaines.

Dans le même esprit, les espaces publics numérisés peuvent également constituer des lieux de formation/acculturation aux usages des TIC pour des publics divers de proximité.

Si on observe les évaluations des initiatives régionales du Nord Pas de Calais et de Bretagne, et si l’on suit l’expérience acquise à travers le dispositif des ERIC, mis en place par le Conseil Régional de PACA, on voit que pour que ces Espaces publics atteignent pleinement leurs objectifs de support de développement territorial, il faut que, d’une part, ils soient génériquement inscrits dans de tels projets et que, d’autre part, ils disposent eux-mêmes d’un niveau suffisant de professionnalisation. D’où, en ce qui les concerne, une triple stratégie possible de consolidation plus que d’extension :

• Une inscription de chaque espace numérique, dans un projet de développement numérique en synergie ;

• Une mise en réseau des espaces à deux niveaux de territoires : de « proximité » et « global », autour d’une « plate-forme numérique » d’animation et de mutualisation ;

• Une professionnalisation des animateurs des espaces en utilisant les possibilités de la VAE (validation des acquis de l’expérience).

Une partie de ces objectifs est d’ores et déjà inscrite dans le programme « LEADER Plus Pays basque » de mise en place de Cyberbases déployé en partenariat avec le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et la Caisse des Dépôts et Consignations. Une réflexion est déjà engagée avec les acteurs socio-économiques et publics concernés.

Parmi les projets de développement, les espaces numériques pourraient avantageusement servir de centres de ressources/appuis plus ou moins spécialisés pour les publics du territoire (les personnels communaux des petites communes et les élus ; les artisans et commerçants ; les agriculteurs…) ; cette stratégie est déjà en cours d’expérimentation dans d’autres territoires. Des initiatives sont aujourd’hui conduites par l’Agence Numérique 64 autour du co-marquage, de la dématérialisation du contrôle de légalité... Il est donc possible d’envisager leur élargissement, leur convergence et leur renforcement avec les dispositifs d’informations et de services publics territoriaux, d’e-administration.

Des besoins issus de constats Loin d’être perçu comme un sujet autonome et périphérique, le développement numérique est au contraire une préoccupation dans chaque compartiment de l’action publique et du développement du territoire : les acteurs ont conscience que nous abordons l’ère de la généralisation.

Pour tous les acteurs qui ont participé aux Assises, les questions numériques semblent commencer à s’intégrer de façon normalisée dans les diverses évolutions du Pays basque.

Les difficultés rencontrées par les uns ou les autres dans le développement des TIC recouvrent en règle générale d’autres difficultés (de reconversion de certaines filières économiques, de développement des formations supérieures adaptées, de relève générationnelle, …) tandis que les pistes les plus fertiles se construisent sous forme de stratégies globales dont les TIC sont un levier (en lien avec les questions foncières, éducatives, culturelles, économiques,…).

La nécessité de concevoir une démarche offensive

Les besoins du Pays basque en matière de développement numérique sont identifiés par la plupart des acteurs territoriaux et économiques en termes très génériques : il s’agit d’abord, de façon assez défensive, de rester dans la course, d’éviter le départ des activités, des jeunes, des acteurs dynamiques ; l’inquiétude de tous est celle d’un retard, ou d’une inertie, du Pays basque. De façon plus offensive, il peut s’agir de démarches de conquête largement ancrées dans les stratégies de montée en qualité de développement économique et de développement local, avec des éléments de comparaison diffus pour lesquels les voisins du sud si proches et si différents sont cités en exemple. La préoccupation d’image et de rayonnement est présente chez chacun, mais c’est avant tout la vitalité du territoire, sa capacité à être en mouvement, à se réinventer, à ne pas se replier ou compter sur ses acquis, qui émergent des échanges.

Au-delà de ce constat général, force a été de constater qu’un petit nombre d’entreprises « TIC » sont implantées en Pays basque. Les acteurs rencontrés indiquent que le contexte est peu propice à leur activité : marché trop restreint, transports réduits à une liaison aérienne coûteuse, faibles ressources humaines qualifiées pour le développement logiciel, le conseil, le graphisme… D’abord réticentes à se rencontrer et à se fréquenter

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davantage, les entreprises du secteur ont fortement adhéré à la démarche des Assises. Leurs attentes vis-à-vis des pouvoirs publics sont principalement la poursuite des efforts d’ « éducation du marché », un effort sur les formations initiales et continues et l’attractivité du territoire.

Cependant, l’ambition d’une véritable « filière TIC », ou d’une synergie des entreprises TIC, ne semble pas pouvoir se construire sur ce seul tissu. Une telle filière pourrait éventuellement se construire en mobilisant le secteur audiovisuel, la communauté du logiciel libre, les acteurs plus « classiques » de l’informatique, de l’électronique, des télécoms et de la communication, en lien avec l’ensemble du secteur de l’innovation technologique.

Par contre, l’opportunité du positionnement géographique du Pays basque, frontalier et littoral, l’existence d’un vivier autour de l’audiovisuel (même si il est aujourd’hui plus modeste que l’image qu’il donne de lui-même), les potentialités créatives qui se révèlent dans la filière glisse, la crédibilité acquise par les initiatives de la Communauté d’agglomération de Bayonne Anglet Biarritz, du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, et de l’aNTIC au niveau régional et national, font partie des opportunités qui permettraient au Pays basque d’aller plus loin et de construire un développement numérique ambitieux.

La posture offensive est envisageable comme une « montée en qualité » passant par les infrastructures, le

développement des services numériques, la e-transformation des filières les plus classiques, l’effort sur les filières les plus innovantes, la e-formation des jeunes, … : les interlocuteurs rencontrés ne manquent pas d’idées, globalement convergentes, qu’il faut enrichir, préciser, hiérarchiser.

Mettre un plus grand accent sur l’appropriation

La question des infrastructures Haut Débit nécessaires est intégrée par tous comme incontournable. Cependant les freins à l’appropriation de l’Internet par les élus, les PME et les divers acteurs de la société basque sont considérés comme des dangers pour l’avenir, et chacun s’accorde à dire que de gros efforts d’appropriation doivent être entrepris.

Une nécessité exprimée par les plus néophytes comme par les plus experts est celle d’un « bouillon de culture », d’une facilitation permanente de l’appropriation des TIC. Il s’agit d’un domaine où les résultats sont souvent imperceptibles, affaire de patience : au Pays basque comme partout en France, le grand public comme les PME, les associations ou les élus sont encore à un niveau d’appropriation très modeste par rapport aux possibilités offertes par l’Internet d’aujourd’hui, sans parler de celui de demain.

Toutefois, dans les domaines « d’usage », l’action publique peut avoir du mal à faire apparaître rapidement des résultats tangibles et mesurables, compte tenu de l’« effet de traîne » qui existe entre les pionniers qui « surfent » sur toutes les applications nouvelles et ceux qui se trouvent en début d’apprentissage, ou ne trouvent pas dans l’usage des TIC, des services convaincants.

Les « Assises du développement numérique » ont montré que beaucoup de questions déjà soulevées à l’époque de l’émergence des TIC restaient d’actualité, comme celles de l’intégration des moyens numériques dans la vie quotidienne des entreprises,

des particuliers, mais aussi des formes de regroupement des uns et des autres.

Relancer un nouveau cycle d’action

Si tous partagent le souhait d’avancer, et d’avancer ensemble, les acteurs du Pays basque se méfient d’eux-mêmes, et beaucoup craignent un risque d’immobilisme, d’un Pays basque se reposant sur ses acquis et sa qualité de vie, accentué par des facteurs générationnels (la difficulté à conserver les jeunes générations ou à les attirer), économiques (la hausse des prix du foncier rendant délicate l’implantation de nouvelles activités en zone urbaine, l’absence du haut débit la rendant impossible hors de ces zones), de dimensionnement (du marché intérieur du Pays basque, de la capacité d’investissement), d’enclavement relatif, et surtout, de ressources humaines et de compétences. La relative rareté des formations supérieures est fréquemment citée ; de même, la présence modeste de laboratoires de recherche est perçue comme un handicap.

Or, les énergies qui se sont investies dans l’aNTIC (comme dans de nombreux projets de développement du Pays basque au cours des dix dernières années) sont arrivées à la fin d’un cycle et se réfèrent parfois davantage à ce passé qu’à l’avenir. La difficulté du passage actuel tient à la nécessité d’accueillir, dans la continuité, de nouvelles forces vives, de nouveaux projets, sans aller dans la dispersion et les incitations peu durables, et sans perdre la qualité des acteurs et des acquis de ce passé récent.

Comme dans de nombreux territoires, la qualité des porteurs de projets et des initiatives est un point sensible. Il a été considéré que le Pays basque a besoin d’un vivier d’acteurs nouveaux, d’opérateurs capables de porter les démarches publiques et d’accompagner les projets, d’un soutien à la maîtrise d’ouvrage publique.

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Il a été également considéré qu’il avait besoin de pouvoir réunir des conditions technico-économiques nécessaires à ces dynamiques, de même que les conditions de valorisation qui permettent à ces projets d’atteindre leurs marchés ou de remplir leurs missions. Il a été aussi dit que dans cette mobilisation, la diaspora pouvait trouver une place pour contribuer à transgresser l’image d’un Pays basque rêvé et immobile.

Mettre en synergie les acteurs du territoire

Dans ce contexte, et compte tenu de l’ampleur des besoins et de la difficulté des acteurs publics à les couvrir tous, la « concurrence » entre acteurs publics des TIC semble tout à fait hors sujet.

C’est pourquoi, une clarification des rôles respectifs des institutions concernées et de leurs agences est devenue nécessaire. Une telle perspective paraît d’autant plus raisonnable à envisager que cette clarification a déjà commencé, et que la démarche collective, à laquelle tous ces acteurs ont participé, l’a permise dans de nombreux domaines.

Ainsi, il semble aujourd’hui clair que le Département assume les investissements structurants sur son territoire en termes de réseaux de collecte, et que l’Agglomération développe des projets d’infrastructures et de services qui se mettent aisément en cohérence avec ceux-ci : dans l’un et l’autre cas, il s’agit pour le territoire de maîtriser son aménagement, d’en conserver l’initiative, et de se doter des moyens structurants de son développement.

Par ailleurs, le Département assume directement ses missions dans l’équipement et le raccordement des collèges, ainsi que dans d’autres domaines relevant de ses attributions. Il confie à son agence, Numérique 64, le soin de développer les usages (déployer les cyberbases, développer l’e-administration, conduire les projets

éducatifs et culturels,…). La Communauté d’agglomération de Bayonne Anglet Biarritz conduit ses projets de développement économique. Elle les mène dans le domaine des TIC par délégation à l’aNTIC qui, dotée d’un statut associatif et d’un positionnement de proximité reconnu, conduit ou accompagne un ensemble de projets en partenariat avec les acteurs du Pays basque. Dans ce rôle, l’aNTIC n’est jamais maître d’ouvrage. En revanche, elle est naturellement en charge de porter la plupart des actions de communication, de sensibilisation, de valorisation et d’anticipation dans le champ des TIC.

Elle les mène également, pour tout ce qui concerne le développement de la Technopole Izarbel, de pépinières et de zones d’activité, en partenariat avec la CCI de Bayonne Pays basque qui elle-même, à travers ses propres actions, accompagne les entreprises dans leur appropriation des TIC, et accompagne les entreprises liées aux TIC dans leur développement.

Enfin, les autres acteurs consulaires, les établissements d’enseignement supérieur et de formation, les acteurs de l’innovation et du développement économique, les acteurs associatifs, culturels et de tous les domaines du développement local, jouent dans le champ des TIC un rôle qui prolonge leurs missions habituelles.

Mais la démarche collective, par le fait de la généralisation des TIC à tous les domaines de l’action publique, a également permis de montrer la multiplication du nombre d’acteurs clés : très loin de la situation de carence qui avait vu naître l’aNTIC, la profusion actuelle demande donc un effort régulier de concertation et de convergence qu’il est important d’organiser.

Ainsi, l’identification des acteurs et leur mise en réseau devront faire partie des actions prioritaires pour pérenniser les fruits de l’effort qui a été mené.

Associés à une réflexion sur l’avenir, les participants semblent souhaiter être

également associés à la construction de cet avenir, ce développement d’un état d’esprit collectif et positif pouvant être considéré comme l’un des acquis de la position d’écoute qui a été adoptée par les organisateurs des « Assises du développement numérique ». C’est pourquoi, tout en réinvestissant le champ de l’action, il est important de préserver cette mobilisation et de poursuivre cette maturation collective.

Mais une telle clarification, si elle est nécessaire, ne paraît pas suffisante : pour que cette mobilisation des acteurs, cette mise sous tension du territoire soient fertiles, il est nécessaire de donner un cadre général pour structurer leur action.

En effet, la juxtaposition des actions et la spécialisation des compétences, si elles sont légitimes et souvent utiles, peuvent s’avérer improductives quand elles n’assignent pas au territoire un objectif commun, ne lui garantissant ni ne lui permettant pas de construire un projet commun. Elles risquent alors une dilution des investissements structurants et des efforts d’appropriation.

De cette nécessité est née la proposition de mettre les TIC au service du développement en promouvant une véritable stratégie commune placée sous l’ambition unificatrice de « Construire ensemble un Pays Basque Numérique ».

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« PAYS BASQUE NUMÉRIQUE », UNE VISION STRATÉGIQUE GLOBALEPour synthétiser, à partir de ces constats, ce que seraient les besoins du Pays basque en matière d’action publique dans le domaine des TIC, on peut dire qu’il s’agit aujourd’hui de créer un contexte fertile à la création de services et à la multiplication des usages.

Ce contexte doit permettre d’exprimer les potentiels de chacun, de stimuler et valoriser l’innovation, d’assurer la montée en qualité des projets au service du développement de chaque pan de la société basque.

Les investissements structurants au service d’un tel projet porteront sur les infrastructures, les équipements et les systèmes d’information, mais aussi sur les hommes. Dans chaque domaine, la priorité qui a émergé est, en effet, celle de l’éducation, de la formation, et du développement des « ressources humaines du territoire ».

Elle concerne tout autant les actions de formations initiales et continues dans les établissements scolaires que les actions d’appropriation en tous lieux et de toutes natures à destination aussi bien des acteurs de pointe que des publics les plus ordinaires, ou que des actions d’adaptation des organisations (entreprises, administrations), et ce, autour d’un projet commun : réussir le « Pays Basque Numérique ».

Il est pour cela impératif de prendre en compte la généralisation des outils numériques, et de favoriser leur intégration dans la totalité des domaines du développement du Pays basque, qu’il s’agisse de son rayonnement touristique, de son attractivité pour les entreprises de pointe, de sa capacité à développer la qualité de secteurs fertiles en création d’emploi comme le BTP, de sa modernisation et de la réforme de ses administrations et de ses collectivités,

ou encore de l’éducation, de l’agriculture, des services à la personne,…

Il n’est pas de secteur du territoire qui ne soit amené à faire sa « e-transformation » : il ne s’agit donc plus simplement de favoriser des accès à des TIC, mais de savoir doter les acteurs du Pays basque de clés de compréhension, d’appropriation et d’anticipation nécessaires, tout en menant les investissements structurants pour équiper le territoire et développer l’offre de services.

Ce changement de nature est loin d’être déjà pris en compte dans la plupart des chantiers TIC des acteurs publics français. Il correspond, pour le Pays basque, à une priorité.

La stratégie de développement numérique n’est rien d’autre que la stratégie d’ensemble du développement du Pays basque, augmentée des moyens et des opportunités numériques en vue d’accroître l’attractivité du territoire basque. Cela impose de passer en premier lieu par le développement des infrastructures et des équipements, mais elle conduit aussi à développer :• l’offre de services basés sur ces

équipements ;• l’appropriation par tous, des enjeux, des

outils et des services.

Cette stratégie est conduite par tous les acteurs du développement du Pays basque, maîtres d’ouvrage de ses différentes actions, coordonnés dans une démarche de territoire en réseau.

Cette stratégie repose sur quatre priorités :1 Le développement local, donc la prise en

compte des questions structurantes des territoires, et notamment des questions foncières, d’habitat et d’urbanisme, indissociables des besoins d’infrastructures et des opportunités d’activité et de qualité de vie ;

2 Le développement économique : les TPE et PME, l’artisanat, l’agriculture, le tourisme, l’emploi. Il s’agit d’accompagner la e-transformation de l’économie basque pour lui donner les meilleures armes dans

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une économie mondialisée, en prenant appui sur ses atouts et en renforçant sa dynamique ;

3 Le développement de la connaissance, des compétences, de la formation et de l’éducation, de la recherche : il s’agit de faire du Pays basque un territoire apprenant, dont la montée en qualité garantit l’avenir ;

4 Le développement des services publics, de l’e-administration, des services de proximité aux habitants, de la e-démocratie, de l’implication des acteurs associatifs : il s’agit de faire du Pays basque un territoire solidaire, désenclavé, moderne, dont la qualité de l’offre des acteurs publics constitue un ciment et un facteur d’attractivité.

On indiquera, à titre illustratif, pour chacun de ces thèmes, ce que pourraient être des objets de projets. Ces illustrations résultent des premières réflexions issues des groupes de travail mobilisés pour le diagnostic. Elles résultent également de réalisations déjà entreprises dans d’autres territoires.

Un des intérêts de ces illustrations est qu’elles permettent de toucher concrètement du doigt combien la logique d’Internet vient brouiller les frontières des objets et des rôles, permettant ainsi de mieux comprendre les déplacements qui sont requis dans les positionnements des acteurs du territoire.

Développement local

Le Pays basque s’est doté d’un cadre de réflexion et d’action, porté par le Conseil des Elus et le Conseil de Développement, qui lui permet d’envisager dans la concertation l’avenir du territoire. Quatre Plans Collectifs de Développement (Nive Adour Ursuya, Nive Nivelle, Soule et Baxe Nafarroa) prolongent aujourd’hui en Pays basque une vision ambitieuse du développement territorial, englobant les différents aspects du développement local dans une démarche cohérente.

L’Agglomération de Bayonne Anglet Biarritz est porteuse d’une politique au service de

l’ensemble du territoire basque, prenant en compte les écueils de la polarisation urbaine et côtière en termes d’attractivité pour les jeunes générations et les créateurs d’entreprises.

Le Diagnostic de la Société de l’Information en Pays basque est riche d’informations sur les besoins et les opportunités territoriaux : il permet notamment d’apprécier les corrélations entre la densité de population, le niveau de vie et la couverture numérique (en termes de réseaux et de services).

Les constats qui peuvent en être tirés sont ceux d’une agglomération en pointe et d’un Pays basque intérieur relativement bien accompagné, et que le projet de réseau départemental amènera à un niveau enviable en termes de réseaux ; en revanche, les efforts semblent en deçà des besoins dans la zone intermédiaire qui concentre les populations aux revenus les moins élevés (jeunes salariés, demandeurs d’emploi,…) et auxquelles l’accès et l’appropriation des TIC apporteraient probablement un concours précieux.

Ainsi peut-il être légitime de faire porter les efforts d’aménagement numérique sur les immeubles d’habitat collectif, voire d’habitat social, en liaison avec les bailleurs sociaux, et sur les constructions nouvelles, ce qui amène à considérer l’importance d’une concertation accrue et continue avec tous les acteurs publics et l’Agence d’Urbanisme, notamment dans le cadre des préoccupations qui sont les siennes d’un développement urbain et foncier harmonieux : les réseaux numériques peuvent en effet permettre de rendre attractives des zones relativement enclavées, à condition que l’impact de cette bonne desserte ne se fasse pas au détriment du maintien des populations actuelles sur le territoire.

L’offre de services de proximité est un autre volet du développement local. Un véritable effort de maintien et de développement des services sur le territoire est effectué ; il doit pouvoir prendre appui

CLÉS POUR L’ANALYSEDES « E-SERVICES » DE PROXIMITÉ POUR LES PERSONNES ÂGÉES OU HANDICAPÉESLe diagnostic a fait apparaître une sur-représentation au Pays basque de la population âgée (> 60 ans), cette présence étant due à un double phénomène de vieillissement du monde rural pour l’intérieur et d’attrait de la Côte basque pour les retraités.

Plus que les autres régions de France, le Pays basque est donc confronté, dès aujourd’hui, à la nécessité d’élaborer une stratégie globale de services aux personnes âgées, combinant à la fois les établissements publics et privés ainsi que les relations entre des établissements plus ou moins spécialisés et des maintiens au domicile.

Les enjeux, ici, sont double, puisqu’ils concernent à la fois les créations d’emplois de services de proximités aux personnes – ces emplois sont considérés comme un des gisements les plus importants, - et un modèle de société. Il y a là tout un champ d’application des TIC qui est en plein développement, avec, par exemple, la mutualisation des offres et des mises en réseaux allant des télésurveillances à domicile à des services hospitaliers hautement spécialisés en gériatrie.

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sur les moyens numériques, avec le développement de « e-services » utiles et convaincants pour la population.

Les « Assises du développement numérique en Pays basque » ont, sur ce sujet, souligné l’utilité d’un effort progressif, commençant par la couverture de besoins concrets des habitants et la mise en ligne d’offres de services telles que la garde d’enfants et le soutien scolaire, les services à la personne (et notamment le développement du secteur du maintien à domicile), les offres de commerces, les activités associatives,…

Sur ce sujet, il semble important d’approfondir la connaissance de ce qui se fait ailleurs (les services de la Carte de vie quotidienne, les Maisons médicales virtuelles, les téléservices pour les familles, etc.) ; cet effort de connaissance doit être facilité par l’organisation de la mise en accès, pour les acteurs du Pays basque, des abondantes ressources existantes et la mobilisation des acteurs qui les portent (Adae, Iris, CDC, Fing, associations de collectivités territoriales, acteurs territoriaux ou spécialisés porteurs de bonnes pratiques,…).

Il est également important de prendre en compte la dimension numérique dans ce qui se fait déjà en Pays basque et en facilitant la « e-transformation » des opérateurs de services associatifs, notamment.

En améliorant la couverture des besoins, ces services améliorent également les opportunités d’emplois de services et mobilisent les solidarités territoriales. La première étape est certainement celle d’un répertoire et d’une valorisation en ligne des services du territoire basque, et à ce sujet il sera certainement utile de se rapprocher des efforts du Conseil Régional d’Aquitaine et de la Caisse des Dépôts et Consignations pour une architecture mutualisée des informations et services de proximité : il s’agira, concrètement, de constituer et d’enrichir ces informations, à partir de sources nationales et locales, et de les mettre à disposition de chaque territoire du Pays basque afin de valoriser son offre et de mieux informer ses habitants et ses visiteurs.

Pour aller plus loin dans cette voie des e-services, il peut s’avérer utile d’aller jusqu’à de véritables extranets territoriaux comme ceux initiés par certains pays et agglomérations, concrétisant le partage d’informations entre acteurs d’un territoire, et jusqu’à l’attribution d’identifiants d’accès aux habitants, simplifiant dès lors l’accès aux services personnalisés.

L’Observatoire des TIC en Pays basque montre que les activités liées au tourisme constituent une des principales sources d’emplois, que ce soit directement à travers l’hôtellerie et la restauration, ou, indirectement par suite des achats effectués sur place pendant la durée des séjours. On peut dire, dans une perspective de segmentation, qu’à côté d’un tourisme plus urbain privilégiant la Côte basque, il existe un tourisme qui s’articule plus sur les activités rurales – camping, gîtes, tables d’hôtes – et qui domine dans le Pays basque intérieur.

Ce « tourisme d’intérieur » s’inscrit dans une tradition plus « naturelle », à la recherche d’une authenticité des terroirs avec leur patrimoine et leur histoire, des personnes avec leurs traditions, leurs langues et leurs cultures… Le sentiment prévôt aujourd’hui, qu’avec l’élévation des niveaux éducatifs des populations, la saturation des zones touristiques côtières et l’amplification des

mouvements écologiques, des demandes croissantes iront dans ce sens.

Dès lors se pose une question intéressante : en quoi et comment l’usage des TIC permettrait-il de mieux offrir ce qu’ils attendent, aux candidats à ce type de tourisme ? Un nombre non négligeable de projets déjà réalisés ou en cours de réalisation, ne serait-ce que dans la Région Aquitaine, ouvre de ce point de vue des pistes de réflexion qu’il pourrait être intéressant d’explorer plus à fond.

En matière de développement d’offres pour un « e-tourisme rural » à fondements culturel et patrimonial , il pourrait s’agir, en premier lieu, de concevoir des sites thématiques spécialisés : inventaire du patrimoine au sens des monuments historiques, archéologiques et protohistoriques, du patrimoine rural (maisons d’habitation, moulins à eau, cimetières…), la mise sur site de contes, de légendes, de pastorales.

Il pourrait s’agir, en deuxième lieu, d’un agencement sur un site de ces informations en fonction de territoires fédérateurs, comme par exemple des vallées : de l’Adour, de la Nive ou de la Nivelle.

Il pourrait s’agir, enfin, d’un agencement de ces informations suivant un itinéraire qui serait parcouru et qui pourrait être visualisé en trois dimensions, simulant le parcours. Une telle démarche dont la démonstration a été faite pour un GR dans la haute vallée de l’Ossau, pourrait par exemple se transposer aux chemins de Saint Jacques.

Bien évidemment tous ces sites seraient à fédérer sur le site-portail du « Pays Basque Numérique » avec des liens qui permettraient une navigation aisée.

Le développement de l’information géographique apparaît comme un point d’appui important aux efforts des acteurs locaux, tant comme outil de travail et de collaboration entre services (voirie, infrastructures,…) que comme support de services (cadastre, géolocalisation,…) et

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comme point d’appui à la compréhension du territoire, à la concertation et aux décisions de politiques publiques (comme l’a engagé le Diagnostic de la Société de l’Information) ; des efforts sont déjà entrepris en la matière, et gagneront certainement à la mutualisation et à l’interopérabilité.

La présence en ligne des territoires du Pays basque, leur visibilité et leur lisibilité est un aspect fondamental de la concrétisation du Pays Basque Numérique : aujourd’hui très inégale en couverture et en qualité, elle doit gagner en densité avec le processus engagé par le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et son Agence Numérique 64 pour soutenir les initiatives des intercommunalités ; elle devra également gagner en continuité et en notoriété, et ce sera l’un des objets du portail du territoire basque (www.paysbasquenumerique.net) initié par l’aNTIC pour supporter la dynamique de ces « Assises ».

En amont de toutes les actions qui seront entreprises dans ce champ du développement local, la mise en réseau et la e-transformation du territoire basque passent d’abord par le tissu humain des acteurs du territoire, maires, élus, techniciens territoriaux, agents de développement, acteurs associatifs,... : leur formation, leur mise en réseau, le soutien à leurs efforts d’appropriation et à leurs initiatives est le terreau de ce qui pourra être entrepris.

Développement économique

Face aux enjeux d’aménagement du territoire, nombreux étaient ceux qui voyaient au milieu des années 1990 dans la diffusion des TIC la source d’une répartition géographique plus homogène des hommes et des activités économiques de rééquilibrage entre zones métropolitaines et zones périphériques.

Une dizaine d’années plus tard, il est indéniable que si les réseaux à haut débit permettent de s’affranchir des contraintes de distances, la logique économique

d’adoption de leurs usages comme de la production de contenus et services tend à renforcer les effets de métropolisation.

On assiste alors à un phénomène de polarisation : les territoires pionniers, qui ont déjà enclenché une dynamique d’appropriation permanente des savoirs et surtout de transformation, concentrent la capacité à évoluer et innover en toutes circonstances alors que d’autres resteront en marge de la société de la connaissance.

C’est pourquoi l’émergence d’un nouveau système de croissance partagée ne saurait être le seul fait du déploiement des réseaux à Très Haut Débit, mais au contraire le résultat d’un processus de diffusion de contenus et services à forte valeur ajoutée et d’appropriation de leurs usages par l’ensemble du système économique du territoire.

Le développement économique du Pays basque, de l’avis de tous ses acteurs, doit savoir tirer parti du développement numérique ; c’est un besoin urgent qui est décrit en termes défensifs (ne pas être dépassés) ou offensifs (développer la compétitivité et l’attractivité du territoire).

L’enjeu est celui d’une montée en qualité des activités existantes dans leur diversité, et du tissu économique dans son ensemble : une véritable prise de conscience s’est engagée, quant à la nécessité de mieux préparer les petites et moyennes entreprises, les commerçants et les artisans, les agriculteurs et les acteurs du tourisme, aux nécessaires adaptations de l’entreprise étendue et des échanges dématérialisés.

Un ensemble de pressions, menaces et opportunités, imposent de telles transformations, et conduisent à la modernisation des modes d’organisation à l’intérieur des entreprises et entre elles, au développement de nouvelles formes de services et de relations aux clients, à une meilleure prise en compte de la qualité. Ces efforts constituent les chantiers principaux des acteurs territoriaux et consulaires du

INITIATIVEUN PORTAIL POUR LA CULTURE BASQUEDans sa mission de développement de la médiation culturelle notamment par les TIC, l’Institut culturel basque a récemment développé, en 4 langues, un site portail de la culture basque « eke.org » proposant 1150 pages Web et 800 images. Elaboré dans le cadre de son programme pluriannuel « BatekMila », qui vise à valoriser la langue et la culture basque auprès de nouveaux publics notamment, ce site permet aux associations culturelles et artistes d’entrer leurs informations de manière totalement autonome et de dialoguer entre elles sur leurs thèmes de prédilection grâce à un véritable extranet.

C’est la preuve concrète de l’intérêt de l’intégration des TIC dans la question de la sauvegarde ou de la promotion du patrimoine culturel d’un territoire, en faveur d’une large diffusion de la culture basque, de la normalisation de l’usage de l’euskara, et de la fédération des initiatives culturelles.

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CLÉS POUR L’ANALYSELES TIC COMPOSANTES ESSENTIELLES POUR DES ACTIVITÉS À FORTS NIVEAUX D’INNOVATIONSCompte tenu de la structure actuelle de l’appareil productif du Pays basque et des orientations retenues pour son développement, trois domaines privilégiés semblent ressortir en la matière : • les biens d’équipement pour des secteurs de pointe en particulier l’aéronautique et l’espace ; • les activités de plein air et en particulier celles correspondant à des sports de glisse, • la culture et le tourisme et en particulier l’élaboration de biens culturels à finalités touristiques.

On sait que les activités requérant un fort niveau d’innovation demandent la mise en place de réseaux actifs de coopération/mutualisation de connaissances et savoir-faire, ces exigences étant formulées en termes de mise en place de cluster. Aujourd’hui de tels clusters ne peuvent plus être envisagés sans une composante TIC exigeante en termes d’infrastructure de réseau.

développement économique pour demain, et le contexte numérique, qui en est un auxiliaire, doit être traité comme un vecteur transversal de ces chantiers.

Le premier effort de développement économique, largement engagé, porte sur les infrastructures ; au-delà de la couverture numérique du territoire, il s’agit de parvenir à une véritable offre de services de réseaux et de télécommunications pour les professionnels, assurant une qualité de service à des conditions concurrentielles, tant pour l’Internet et les transmissions de données que pour la téléphonie et les services associés.

Si la formulation de ce besoin n’est pas toujours très explicite de la part des entreprises, la pression de leurs clients et grands donneurs d’ordres et l’évolution de leurs métiers respectifs peut aboutir à l’émergence brutale de besoins importants (accès aux places de marché, réponse à des appels d’offres dématérialisés, intégration à des flux EDI, à des plateformes ERP,…) et mettre en danger les activités qui ne sauront pas s’adapter. Ces besoins concernent tout le territoire basque, au-delà de l’Agglomération ; ils s’étendront certainement à la prise en compte des accès et des outils mobiles, devenus une composante importante des nouvelles organisations du travail.

Au-delà des infrastructures, le développement des info-structures, des systèmes d’informations et des offres logicielles pour les professionnels devront certainement faire l’objet d’un effort concerté et mutualisé, mettant l’accent sur la qualité, la pérennité, l’interopérabilité et la maîtrise des coûts : ces systèmes sont aujourd’hui devenus la réalité quotidienne des grandes organisations, mais restent souvent hors d’atteinte pour le tissu microéconomique qui est pourtant le porteur de la croissance et de l’emploi, et qu’il s’agit d’aider à s’armer pour sa propre montée en qualité.

Un effort particulier est entrepris par le Pays basque en termes d’attractivité pour l’implantation et la création d’entreprises : il s’agit notamment d’un effort sur certaines filières et du développement d’opportunités d’implantation pour les entreprises nouvelles et les entreprises innovantes (avec, entre autres, les pépinières d’entreprises d’Hasparren, Saint Palais, Mauléon, le centre de télétravail de Labastide-Clairence, la Technopole Izarbel Côte basque à Bidart, les Landes de Juzan à Anglet dans un avenir proche,…).

Cet effort doit pouvoir bénéficier de l’appui d’une offre numérique à la hauteur des enjeux, et d’une mobilisation concertée des acteurs publics au service des synergies territoriales. En continuité avec cet effort, le développement des entreprises innovantes est un axe dont l’intérêt et la fertilité sont reconnus par tous, comme un pari sur le Pays basque de demain ; c’est un effort exigeant sur le plan des ressources humaines, de la mise en réseau, de l’accompagnement, de la valorisation.

L’accompagnement des TPE et des artisans et commerçants dans leur appropriation des outils numériques et dans leur e-transformation est déjà au cœur des efforts des acteurs du développement économique, qu’il s’agisse d’efforts entrepris vers les commerçants de centre ville, de la prise en compte significative des pratiques et des besoins des artisans, ou encore des démarches de sensibilisation et de mobilisation menées par la CCI de Bayonne Pays basque dans le cadre de son plan « Entreprises numériques ».

En ce qui concerne les TPE et les PME , la marche qu’il s’agit de monter est certainement plus haute que prévu, du fait de la modification rapide du contexte et de la forte pression des clients et des concurrents ; et le passage à l’échelle nécessite des moyens humains accrus pour l’accompagnement des entreprises, la formation des chefs d’entreprise, les

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chantiers stratégiques et organisationnels nécessaires.

Un effort d’ingéniosité est également entrepris pour améliorer l’effet levier des actions et initiatives et renforcer les dynamiques et les désirs de changement.

Face aux besoins émergents du tissu économique, un travail de lisibilité et de montée en qualité de l’offre des prestataires TIC, informatiques et télécoms, commençant par leur mise en réseau et la description de leurs produits et prestations, s’avère utile, et d’autant plus fertile qu’il pourra aider ces prestataires à se tourner vers de nouveaux marchés hors du Pays basque.

L’exemple de Sophia-Antipolis est caractéristique du cluster TIC. Si le projet est né d’une volonté politique nationale avec la décentralisation de laboratoires publics de recherche (INRIA, Ecole des Mines, CNRS, …) dont la concentration en un point a attiré de grandes firmes nationales et internationales, le décollage de cette zone d’activités innovantes est le résultat de la volonté locale de compléter cette ouverture par la création dès les années 1995 de nombreuses unités d’enseignement et de recherche.

Aujourd’hui l’orientation nationale traduite par les projets de « Systèmes Productifs Locaux » et « Pôles de compétitivité » soutenus par la DATAR traduisent une volonté de générer des effets réseau pour faciliter : le partenariat entre entreprises, le renforcement de la filière par une offre de formation innovante et à forte valeur ajoutée, l’intégration des usages induits par les TIC, etc.

Enfin, le développement de services professionnels publics (e-administration) et privés et de leur appropriation par les acteurs économiques doit faire l’objet d’une attention particulière, en ce qu’ils aideront à l’efficacité des acteurs, à leur prise en compte des outils, et concourront à l’attractivité du territoire.

Dans un contexte d’économie ouverte et de compétition accrue où l’attractivité d’entreprises innovantes est un enjeu de développement local important, il est urgent de développer les outils - en particulier sur l’offre de formation - qui font de cet effet réseau une des conditions essentielles, non de l’attractivité à elle seule, mais surtout de l’ancrage de l’activité économique.

A cet effet, la mise en service depuis le 1er juin 2005 sur l’initiative de la Communauté d’agglomération de Bayonne Anglet Biarritz d’une plateforme mutualisée de services numériques sur la Technopole Izarbel participe à cette dynamique en apportant en Pays basque un outil référent dans le triangle d’or (Bordeaux – Toulouse – Bilbao) pour accompagner - en agrégeant les savoir-faire de la filière TIC régionale - l’émergence d’une offre de contenus et services à très forte valeur ajoutée pour accompagner la transformation de nos systèmes productifs.

CLÉS POUR L’ANALYSEDES « E-SERVICES » DE PROXIMITÉ POUR LES TPE ET LES ARTISANSLe Diagnostic du Pays basque a montré que 58% des entreprises avaient 0 salarié et 33% de 1 à 9 salariés ; ensemble ces entreprises ont créé 98,7% des emplois dans la période 1995-2001. Elles sont donc l’autre cœur stratégique des activités économiques du Pays basque.

Si on croise ces structures avec les secteurs d’activités, deux ensembles ressortent par leurs situations particulières dans le système, puisqu’il s’agit de secteurs où les problèmes de renouvellement de personnes et de choix de « modernisation » sont cruciaux, alors que les usages des TIC restent limités : • les activités du BTP, liées à la construction et à la rénovation d’habitations ; • les activités agricoles et les IAA liées à la transformation et à la valorisation des produits de l’agriculture.

Les professions artisanales et les TPE, ont plus que les autres, besoin de compétences de proximité fiables et honnêtes pour pouvoir développer leurs capacités d’usage des TIC dans une perspective de développement de leurs activités. Parmi celles-ci, les entreprises de ces secteurs ont des besoins spécifiques en « e-services » qui pourraient faire l’objet de chantiers particuliers.

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INITIATIVEADITU : UN OUTIL RÉFÉRENT POUR RENFORCER LA COMPÉTITIVITÉ DE TOUT UN BASSIN D’EMPLOISDéveloppée avec le soutien de grands partenaires technologiques (IBM, Microsoft France, Linux, Wescast, France Télécom, 9 Télécom…) cette plateforme, véritable « Carrier Class » répond aux exigences les plus strictes du marché en matière de qualité, de sécurité, de confidentialité et de disponibilité (99,9%) pour apporter aux acteurs TIC des services professionnels, performants et innovants dans des conditions économiques particulièrement avantageuses.

Avec l’installation de la plateforme ADITU, sur la technopole Izarbel, le Pays basque rejoint le club très fermé des territoires disposant d’un outil équivalent : Paris, Lyon, Nantes, Montpellier et Bilbao…

Développement de la connaissanceLa conscience de l’importance du développement de la connaissance, des compétences, de la formation et de l’éducation, de la recherche est largement partagée.

Mais réussir à faire du Pays basque un territoire apprenant, dont la montée en qualité garantit l’avenir, nécessite de savoir décliner cet objectif dans l’ensemble des politiques et de savoir utiliser l’ensemble des leviers possibles.

En la matière, l’approche « numérique » ne fait que donner une nouvelle lecture de problématiques classiques du Pays basque, de l’enseignement et de la formation ; cette nouvelle lecture amplifie l’acuité des problèmes, pour cause de concurrence territoriale et d’accélération des pressions et donne de nouveaux leviers pour les résoudre, à condition que les acteurs aient les moyens de s’en emparer.

Les initiatives de campus numériques et de Formation Ouverte et à Distance (FOAD), de portails culturels, de banques du savoir ou du patrimoine, le développement des TIC dans l’enseignement primaire et secondaire, ne doivent pas être disjoints de l’ensemble des efforts pour développer un enseignement et une formation de qualité, un accès à la culture et à la connaissance.

La diversité des acteurs de la Formation ouverte et à distance, leur mise sous tension réussie par l’aNTIC sont parmi les éléments de base constitutifs d’une stratégie revendiquée de « Territoire apprenant ».

Au moment où des efforts sont déployés dans tous les pays européens pour adapter les systèmes d’éducation et de formation à la société et à l’économie de la connaissance, les réformes entreprises ne semblent pas à la hauteur des enjeux et leur rythme actuel ne permettra pas à l’Union européenne d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés.

Dans ces conditions, l’action publique sur un territoire de proximité comme le Pays basque doit se concentrer sur un petit nombre d’objectifs pour des résultats tangibles et partagés.

L’appropriation des outils numériques dans l’ensemble du champ de la formation initiale (enseignement secondaire et enseignement supérieur) est un enjeu fort d’innovation et de solidarité ; l’accès aux outils numériques et l’égalité des chances dans l’accès à la formation sont des facteurs de dynamisme à l’horizon d’une génération. La prise en compte de ces outils par les établissements, par les enseignants, par les parents et les élèves doit faire l’objet d’efforts significatifs d’accompagnement à l’appropriation et de mise à disposition de moyens techniques et de connexion.

La sensibilisation des mairies aux TIC à l’école, les efforts départementaux sur les collèges et régionaux sur les lycées (en termes d’équipement, de connexion, de formation des enseignants, d’accès aux ressources et aux outils numériques,…) doivent faire l’objet d’une vigilance soutenue de la part du Pays basque et d’échanges réguliers avec l’Education nationale, le Département et la Région.

En matière de formation initiale, les acteurs du Pays basque sont nombreux à se rejoindre sur l’urgence de concevoir une université qui permette à la fois d’accueillir des étudiants à la recherche d’enseignements de proximité (niveau licence) et des étudiants de spécialité (niveaux maîtrise et doctorat). Cela signifie de conjuguer un pôle généraliste et des pôles de spécialité s’appuyant sur les points forts existants ou de rechercher pour le développement, des activités économiques avec des filières prioritaires (TIC, informatique, son, image et multimédia ; Ingénierie des sports autour des sports de la glisse ; Bâtiment, travaux publics, génie côtier ; Tourisme).

Dans le cadre de la réforme LMD (Licence, Master, Doctorat) la mise en place de

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formations ciblées (1 an) accessibles aux Bac+2 est également évoquée comme une approche pragmatique de la réponse aux besoins urgents de formation supérieure rencontrés. A l’appui de ces efforts nécessaires, les constats fréquemment formulés sont ceux d’un manque de formations supérieures, d’un manque de mobilité (sortante et entrante) des diplômés, d’une collaboration insuffisante entre acteurs faute d’une véritable mise en réseau et de leviers convaincants.

Dans cette perspective, il ne suffit pas de disposer des ressources technologiques ou scientifiques à proximité pour en tirer tous les potentiels d’innovation et de croissance. Il faut encore que les connaissances circulent, qu’elles soient transmises et comprises, absorbées, appliquées, exploitées. Il faut qu’il existe des formes de proximités institutionnelles organisationnelles et sociales qui permettent de rapprocher les acteurs du territoire.

Les candidatures portées par la ville de Biarritz pour la création d’un « Pôle de compétitivité Tourisme de Seignosse à Hendaye » ou de la région Aquitaine associée à Midi-Pyrénées sur l’Aéronautique, l’Espace et les Systèmes embarqués traduisent cette volonté de tisser des réseaux de relations plus ou moins formelles qui permettent de confronter les idées, d’échanger les informations, de diffuser les connaissances, de mutualiser les expériences sur tels ou tels nouveaux équipements, de former ensemble des personnels qualifiés, etc.

En matière de formation continue, un effort concerté est à entreprendre, sur la base de volontés exprimées par les acteurs du Pays basque lors des « Assises du développement numérique » ; les décideurs institutionnels et les financeurs, les employeurs, les organismes de formation ont à poursuivre cette construction commune, fondée sur des constats d’inadaptation des réponses actuelles aux besoins des individus et des employeurs.

PROJETSDES PÔLES DE DÉVELOPPEMENT ENSEIGNEMENT/RECHERCHE POUR L’ÉMERGENCE DE CLUSTERS Si on se réfère aux « canons » actuels des orientations en la matière, les pôles d’enseignement/recherche, s’ils veulent être compétitifs, doivent être conçus comme des « nœuds de réseaux » articulant des « réseaux académiques » de production de connaissances fondamentales avec des réseaux « industriels » de développement et de valorisation de ces connaissances, ces deux réseaux devant être à la fois mondiaux – au moins européens – et locaux, c’est à dire ancrés dans des territoires de proximité. Ils constituent ainsi des composantes de « cluster ».

Compte tenu des orientations évoquées par ailleurs en matière de développement d’activités innovantes, il serait concevable de réfléchir sur deux domaines qui leur sont étroitement complémentaires : • les matériaux : ils concernent les industries de biens intermédiaires de haut niveau technologique, les activités de plein air, mais aussi le BTP (matériaux « sur mesure », matériaux intelligents, matériaux écologiques …) ; • les logiciels du multimédia aux convergences texte/image/Internet. La conception de ces logiciels concerne les pôles aéronautiques, sport de glisse, mais aussi matériaux, comme outils de conceptions, de test, etc. Mais elle concerne tout autant les créations artistiques, touristiques et plus largement, l’extraction et la mise en forme d’informations multimédia. Elle concerne donc, d’un coté, les industries des TIC pour les « systèmes techniques » et, de l’autre, les activités de production de « contenus » : services artistiques, culturels, éducatifs, de loisir ou de tourisme – Ecole des Beaux Arts, Médiatique -, les frontières entre ces catégories étant complètement bouleversées avec ces technologies.

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Il s’agit notamment d’étudier la mise en place d’une réponse adaptée aux besoins de qualification et de certification des individus ; de se doter de moyens d’observation et d’évaluation ; d’améliorer les dispositifs d’information et d’orientation ; de contribuer à l’évolution des référentiels-métiers en y incluant les TIC.

L’organisation d’un parcours de validation des acquis en entreprise qui puisse attirer l’attention sur l’existence d’une infrastructure de formation est une nécessité.

Cette validation doit s’accompagner d’un effort soutenu à destination principalement des TPE : d’une part faire en sorte qu’elles connaissent les compétences de leurs salariés en disposant d’outils pour les évaluer et d’autre part qu’elles soient capables d’exprimer leurs besoins en compétences.

En matière culturelle, la valorisation des richesses culturelles et patrimoniales du Pays basque fait aujourd’hui l’objet d’efforts qui peuvent être renforcés. La mise en réseau, par l’Institut culturel basque, de nombreuses associations oeuvrant en ce sens, est une modalité qui pourrait être adoptée plus généralement par les acteurs institutionnels, mais aussi étendue au champ du patrimoine.

Le soutien à la création, notamment porté par les acteurs territoriaux et l’Ecole d’art de la Communauté d’agglomération

Bayonne Anglet Biarritz, doit faire l’objet d’un appui renforcé à la production (les moyens numériques ayant profondément changé les façons de produire dans de nombreux domaines des industries culturelles mais aussi des pratiques artistiques) et à la diffusion.

La synergie de ces efforts de formation avec les démarches de développement économique (dans l’audiovisuel, les nouvelles technologies, mais aussi des filières industrielles et artisanales plus classiques comme le Bâtiment et les travaux publics) doit être renforcée.

Développement des services publicsIl y a là à la fois une opportunité et une nécessité : le développement des services publics en ligne et de l’e-administration a vocation à permettre la modernisation des administrations du territoire, en cohérence avec les efforts menés au niveau national et dans l’ensemble des pays européens ; à en renforcer l’efficacité ; et à développer l’orientation usager, la pertinence de ces services.

Les acteurs de cette transformation sont les services publics eux-mêmes : services de l’Etat, organismes publics, acteurs territoriaux, à commencer par le Conseil Général et les mairies.

Ces chantiers en sont encore à leur commencement, et l’initiative du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques de développer la plate-forme « service public local » d’information administrative sur les droits et démarches, en co-marquage (syndication de contenus) sur tous les sites du département est un premier pas décisif. Il doit être prolongé par un véritable effort sur l’information publique en ligne, les téléservices et le renseignement de l’usager.

Dans un autre esprit, on a vu que les Cyberbases en tant qu’espaces publics numérisés, étaient destinés à constituer une ressource de proximité, principalement pour

les populations qui ne pourraient pas accéder aux usages d’Internet faute de disposer de lieux de connexions : chez elles, sur leurs lieux de travail ou à l’école. Les P.A.P.I. puis les Cyberbases ont donc été conçus comme des lieux privilégiés de lutte contre ce qui est appelé les « fractures numériques » .

Le Diagnostic sur le Pays basque a montré cependant que les Points d’Accès Public à Internet étaient très variés aussi bien dans leurs natures que dans leurs prestations et que dans les publics touchés. Ils constituent donc une pièce importante d’un puzzle qui est appelé à fortement évoluer dans les années à venir, en particulier en relation avec le développement de projets dans le cadre du Pays Basque Numérique.

Cet effort d’organisation des acteurs publics pour mieux servir l’usager ne saurait être fait pour les seuls internautes, il doit être le socle d’une approche multi canal, convergeant avec la modernisation de l’accueil (charte Marianne) voire les démarches de guichets uniques (maisons de services publics) et d’intermédiation (notamment vers des publics prioritaires), et avec les canaux téléphonique et papier.

Le domaine de l’emploi (offre, recherche, information,…), substantiellement modifié par l’Internet, pourra faire l’objet d’un effort particulier , moyennant une bonne concertation entre ses acteurs légitimes. Il s’agira notamment d’utiliser le déploiement des Cyberbases pour mieux accompagner les demandeurs d’emploi dans leur maîtrise des outils de recherche d’emploi et d’enrichissement de leurs compétences et de leur candidature, d’intégrer la prise en compte des moyens numériques par les employeurs dans leurs démarches de recrutement et de développement de leurs ressources humaines, de simplifier l’accès aux informations et services publics en ligne malgré la diversité des acteurs institutionnels, et de veiller à la complémentarité des canaux de service et d’information (en ligne-hors ligne). L’e-administration, c’est aussi une meilleure organisation des échanges professionnels des administrations ; la

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dématérialisation des marchés publics en est pour l’heure un mauvais exemple, avec les choix divergents opérés par les acteurs publics en termes de plateformes d’achat public. D’autres opportunités, notamment la dématérialisation des échanges entre administrations et du contrôle de légalité, doivent être saisies dans une démarche de maîtrise collective et de mutualisation des coûts.

Cette amélioration professionnelle des administrations ne peut pas se faire sans une sensibilisation initiale et continue des agents de l’Etat et des territoires. Au-delà d’une formation aux outils, nécessaire, c’est une vision partagée d’un service public efficace et tourné vers l’avenir qu’il s’agit de promouvoir, considérant l’e-administration comme un point d’appui de l’administration de demain, moins cloisonnée et davantage orientée vers les publics, moins procédurière et plus efficace dans ses process, mieux adaptée à la simplification des besoins quotidiens, au traitement attentif des besoins les plus lourds et complexes, à la gestion pragmatique des besoins professionnels.

Enfin, le développement de l’e-démocratie, au sens de pratiques démocratiques accompagnées par le numérique, pourra faire l’objet d’un approfondissement : transparence de l’information publique et mise en ligne des débats, délibérations, informations-clés ; concertation et accompagnement en ligne des débats publics, enquêtes publiques, conseils de quartiers, conseils de développement ; développement de la citoyenneté.

Au-delà des promesses naïves de l’Internet et des illusions du e-vote, il s’agit, à travers ces efforts, de permettre la mise en place de nouvelles pratiques et de nouvelles relations actives du citoyen à l’acteur public, pour le plus grand bénéfice de la démocratie, de la participation, de l’intégration des jeunes générations.

CLÉS POUR L’ANALYSEUNE PLATEFORME MUTUALISÉE POUR LES POINTS D’ACCÈS PUBLICS À INTERNETUne voie qu’il pourrait être intéressante d’explorer est celle sur laquelle s’est engagée la Région PACA qui veut faire des ERIC – Espaces Régionaux Internet Citoyens – un de ses outils de pointe, non plus de lutte contre les seules « fractures numériques », mais aussi de développement des territoires par le Numérique. Il s’agit dans cette perspective, de tirer profit des savoirs diversifiés des PAPI, pour les mutualiser dans trois directions : • se fédérer en « grappe », à plusieurs sur des territoires élargis, pour apporter des services TIC, plus spécifiés en mutualisant leurs offres, plus professionnalisés et plus tournés vers des publics cibles. On rappellera que, pour l’ensemble du Pays Basque, près de 60% des communes ont moins de 500 habitants, ce pourcentage s’élevant à 83% en « zone intérieure ». • se fédérer sur l’ensemble du territoire, autour d’une plate-forme commune, pour échanger leurs expériences, consolider leurs compétences et mieux faire connaître les services qu’ils peuvent offrir ; • dépasser ce rôle d’acculturation aux usages des TIC, pour devenir des participants, voire des porteurs de projets de développement de leurs territoires en s’appuyant sur les usages des TIC. L’objectif est de faire en sorte que des animateurs des PAPI acquièrent des compétences de conduites de projets dans le cadre de programmes, par exemple européens.

DES « E-MAISONS » DE L’EMPLOI Les services aux populations à la recherche d’informations sur les emplois offerts, les formations disponibles et accessibles en fonction des situations personnelles, les conseils et aides personnalisés, sont souvent éclatés entre de nombreuses institutions et de nombreux lieux, entraînant des discontinuités voire des fractionnements et des ruptures dans les accès aux dispositifs publics d’aides à l’emploi. Ces ruptures sont d’autant plus graves que les populations concernées sont fragilisées et ont plus besoin de ces services.

Pour y remédier, on voit apparaître, à défaut de « guichets uniques », des « lieux uniques » - souvent appelés « maison de l’emploi » -, où se trouvent regroupés dans des antennes, l’ensemble des services concernés, qu’ils soient publics ou privés, à caractère associatif.

On voit que l’ensemble des institutions concernées gagneraient à pouvoir fonctionner en réseaux sur la base d’extranet permettant de mutualiser les services. Il y a là un gros chantier qui n’est pas seulement technique, mais tout autant socio–institutionnel (Un projet européen de ce type est en cours d’élaboration avec un consortium comportant la Ville de Marseille, le Conseil Général 13 et le Conseil Régional PACA).

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D’UNE AMBITIONA travers la notion de « Pays Basque Numérique », il s’agit de constituer une marque désignant toutes les initiatives qui convergent vers la démarche de transformation du Pays basque en un territoire numérique.

« PAYS BASQUE NUMÉRIQUE », UNE MARQUE AU SERVICE

Il s’agit de concevoir et mettre en place un objet commun, « copropriété » des acteurs publics et privés du territoire. « Pays Basque Numérique » n’est pas une entité dotée d’une structure juridique, une personne morale : il ne s’agit pas de créer un acteur de plus, mais de développer, dans la philosophie qui est familière aux acteurs socio-économiques du Pays basque réunis au sein du Conseil de développement, une vision et des efforts communs, avec une forme de gouvernance originale, fondée sur la concertation et la montée en qualité, et développant une approche de « territoire en réseau ».

La notion de « Pays Basque Numérique » s’apparente à une bannière d’enrôlement des acteurs du Pays basque au service d’une vision commune, plutôt qu’à un label de qualité décerné par une instance « tiers-certificatrice » de qualité de projets, qui serait difficile à mettre en œuvre et risquerait d’être contre-productive.

Il s’agit, à travers les actions proposées et réalisées dans la période 2005-2007, d’asseoir la crédibilité d’un Pays basque qui se présenterait aux yeux du Monde, comme un « Territoire Numérique ».

Il s’agit donc pour lui, au terme de cette période, de pouvoir se présenter à travers ses infrastructures, ses équipements, les conditions d’accès aux services, la structure de ses activités économiques et éducatives ainsi qu’à travers les modes de vie de ses populations, comme un territoire où le concept de « Société de l’Information » connaîtrait une traduction concrète et

prendrait sens au regard d’un certain nombre d’attributs qui seraient clairement identifiés et présentés comme une caractéristique structurelle du territoire.

La bannière « Pays Basque Numérique » sera donc, au terme de ces trois ans, une composante de l’image de marque globale du Pays basque.

Elle sera à son service pour porter ses couleurs dans la compétition mondiale des territoires qui luttent pour attirer et fixer des richesses. La qualité des actions sera déterminée par leur niveau d’ambition au regard d’un objectif global affiché par la « bannière ».

Elle sera donc appréciée par les porteurs des projets suivant un cahier des charges déterminé par les porteurs de chaque projet singulier et en relation avec l’apport que voudra faire le projet au projet global de « Pays Basque Numérique ». Ce seront donc en quelque sorte, les ambitions affichées par les différents projets et les efforts déployés au service de la réalisation de ces ambitions qui constitueront le principal moteur de l’ensemble.

Un processus progressif

Pour atteindre ses objectifs de crédibilité et de qualité, la marque « Pays Basque Numérique » doit se construire avant d’être utilisée vis à vis de l’extérieur ; elle ne peut pas émerger en un jour, même si sa période de construction n’a pas vocation à rester confidentielle.

Elle doit se doter de modalités de pilotage, d’objectifs concertés, de règles de développement et d’utilisation (charte, conventions de partenariat), d’outils de valorisation (portail, matériel de communication). Dans un premier temps, le Pays Basque Numérique peut intégrer les projets les plus mûrs et les plus structurants ; à terme, il a vocation à identifier et à valoriser des centaines de projets et d’initiatives.

Une contribution à la réécriture du projet de territoire «Pays Basque Num

érique» : une marque au service d’une am

bition

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C’est une marque, qu’il faut d’abord construire, et qui est amenée à se décliner par la suite en produits de natures diverses. Réussir le « Pays Basque Numérique » c’est donc lui donner un contenu crédible, asseoir sa notoriété.

Un cadre de travail entre acteursLa première utilité de « Pays Basque Numérique » est d’amener les différents acteurs à se doter d’un cadre et d’objectifs communs : sa première vocation est interne.

Outre les acteurs existants et actifs, il s’agit de prendre en compte la diversité et le nombre grandissant des maîtres d’ouvrage, intervenant dans leurs domaines de compétence respectifs. Si chacun agit indépendamment, l’effort d’ensemble restera difficilement lisible. Les initiatives ne se connaîtront pas a priori et se développeront sans mutualisation d’expériences, de compétences et de moyens.

Avec « Pays Basque Numérique », il s’agit notamment de permettre à chaque nouveau projet de se faire connaître auprès des autres, et ainsi de bénéficier éventuellement des apports des plus avancés.

Un outil de valorisation et de lisibilité, un vecteur de marketing territorial

Profitant de la dynamique acquise pendant les « Assises du développement numérique » la marque « Pays Basque Numérique » pourra être, d’ici la fin de l’année 2005, en ordre de bataille et doté de ses moyens de communication et de valorisation, permettant dès lors de faire connaître l’ambition d’excellence du territoire basque et le foisonnement des énergies. Dès lors, chaque événement, chaque publication, chaque site Internet concourant à l’ambition commune

bénéficiera de cette marque et la fera connaître.

Aujourd’hui éparse et illisible, la présence du Pays basque dans le champ numérique gagnera en cohérence, tandis que la présence de la préoccupation numérique dans les différents champs de son développement deviendra plus nettement lisible.

La communication du Pays basque pourra utiliser cette nouvelle marque au service du marketing du territoire, comme gage de modernité et d’attractivité pour les visiteurs, les jeunes générations, les investisseurs et les entrepreneurs.

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D’ACTIONAu-delà de la stratégie d’ensemble et du développement de la marque, l’ambition « Pays Basque Numérique » repose sur une philosophie de l’action qui a fait l’objet de nombreux échanges, celle d’un partenariat autour d’une vision commune.

Concrètement, il s’agit de définir de nouvelles règles du jeu entre acteurs publics, inhabituelles dans le mille-feuilles institutionnel français, et entre ces acteurs et les acteurs de la société civile. Et c’est en relation avec ce modèle d’action que doit être redéfinie notamment la place de l’aNTIC pour accompagner le plus utilement possible dans cette nouvelle étape, les acteurs du Pays Basque Numérique.

Les traits caractéristiques généraux du modèle d’action pour « construire ensemble un Pays Basque Numérique »On a vu que le principal problème sur lequel les acteurs du « Pays Basque Numérique » risquaient de venir collectivement buter pour réussir la création d’un contenu de cette notion au cours de la période 2005-2007, était à la fois un trop-plein d’acteurs et d’actions dans certains domaines et, par ailleurs, des lacunes béantes dans d’autres.

On a vu également que cette situation était largement liée à la trajectoire du territoire et au fait que cette nouvelle séquence déplaçait doublement les enjeux :• des TIC seules vers l’encastrement des TIC

dans des stratégies de développement durable de territoires ;

• des infrastructures et équipements vers les créations de contenus, de services et vers la qualité des usages.

Dans cette perspective, il est proposé de retenir trois notions clés pour structurer le

cadre global de l’action, à chaque notion pouvant être associés un champ d’action ainsi que des cadres communs d’action. Dans ses grandes lignes, le cadre de ce modèle d’action peut, en première analyse, être décrit comme suit :

Concertation Champs d’action

Information mutuelle préalable Projets et synergies

Cadres d’action communs Pilotage / Orientation en continu Règles du jeu, conventions, chartes

Cohésion Champs d’action

Actions d’acteurs multiples vers publics communs

Communication Cadres d’action communs

Projets et publications sous marque commune, et sous conduite des maîtres d’ouvrage « légitimes »

Convergence Champs d’action

Mutualisation des efforts d’investissement

Outils communs : portail, marque, événements et rencontres

Cadres d’action communs Achats mutualisés Maîtrise d’ouvrage collective / déléguée

La concertation

On a vu pendant les « Assises » que les acteurs du Pays basque étaient extrêmement attachés au respect d’une sorte de démarche démocratique de type participatif, cette démarche renvoyant à la notion de concertation : il s’agit donc bien de concevoir et réaliser ensemble.

Ce premier domaine d’action constitue une composante essentielle du projet dès lors que ce dernier se veut mobilisateur du plus grand nombre de forces possible à tous ses stades de mise en œuvre.

Le premier niveau de la concertation doit être celui du pilotage. La démarche collective qui vient d’avoir lieu en a jeté les bases

« PAYS BASQUE NUMÉRIQUE », UN NOUVEAU MODÈLE

Une contribution à la réécriture du projet de territoire «Pays Basque Num

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solides, en continuité avec les modalités de travail du Conseil des élus et du Conseil de développement du Pays basque. Il s’agit maintenant de faire vivre en continu ce pilotage concerté de la démarche, en clarifiant d’emblée les responsabilités de chacun, les acteurs institutionnels intervenant dans leurs champs et territoires respectifs, les opérateurs publics intervenant dans le cadre des missions et mandats qui leur sont confiés, et l’ensemble du corps social se mobilisant au service du bien commun. Une instance de pilotage de « Pays Basque Numérique » doit donc être mise en place, elle aura à charge d’animer le projet au cours de son développement et de servir de référent collectif aux acteurs du Pays basque.

Le second niveau est celui des règles de fonctionnement communes. Elles doivent être suffisamment légères pour être acceptables par tous, et suffisamment génériques pour s’avérer durables. La participation à la démarche collective (donc par exemple l’utilisation de la marque future) nécessitera pour chaque acteur une adhésion explicite à ces règles, un mode déclaratif léger (et opposable au déclarant s’il ne respecte pas ses propres engagements) étant en la matière plus opérationnel qu’un mode contractuel. Quelques règles simples peuvent être proposées : l’information mutuelle des acteurs publics et collectifs sur leurs projets et initiatives, la recherche de synergies internes au Pays basque et vis à vis de l’extérieur, le maintien du caractère ouvert et non-excluant de la démarche,… Au-delà de ces règles génériques, chaque « objet commun » futur aura ses propres règles : le portail commun fonctionnera sur la base de liens réciproques, la marque fonctionnera sous conditions qualitatives de son utilisation,…

Des modalités plus précises de convention ou de contrat s’avèreront nécessaires à chaque fois que des partenaires de « Pays Basque Numérique » voudront développer, comme c’est souhaitable, des coopérations renforcées sur des domaines précis.

Le troisième niveau de la concertation est le niveau thématique : chaque domaine d’action évoqué doit ainsi constituer son groupe de travail, vraisemblablement sous forme d’un cercle restreint qui se mettra en position d’animation et d’un cercle élargi, ouvert, qui sera en position participative. L’un et l’autre cercles (concentriques) construiront leur calendrier, leurs échéances, leurs modalités. Ils seront outillés de moyens numériques appropriés (listes de discussion, espaces collaboratifs en ligne, répertoire des membres, partage des documents clés, …) sans oublier les rencontres « physiques » indispensables.

La cohésion

Le principe d’une large démarche participative destinée à mobiliser des initiatives multiples et variées a été retenu, et pose donc cette question de la cohésion à construire et à maintenir. On sait en effet que par opposition aux démarches traditionnelles de type « top-down » qui sont destinées à offrir des cadres structurants à l’action collective, les démarches participatives du type « bottom-up », posent le plus souvent des problèmes redoutables de mise en cohésion des projets et des acteurs. Les tâches de mise en cohésion qui sont autant stratégiques que sous-estimées, demandent cependant des savoir-faire importants, de véritables ingénieries de projets à la fois individuels et collectifs, puisqu’elles supposent, au-delà de la concertation, des capacités de négociation et de mise en forme.

Les efforts de cohésion devront principalement s’exercer dans la conduite des projets et dans la conduite de la communication. Dans les deux cas, les publics visés par les différents acteurs sont communs, la mobilisation de l’argent public et des moyens collectifs doit être mutualisée, la valorisation du Pays basque dans son ensemble se fait au bénéfice de toutes ses parties prenantes.

Les projets liés au Pays basque en ligne appartiennent aux quatre grands domaines évoqués, et sont liés à la démarche de

constitution de la marque et de création du portail ; ils devront faire l’objet d’un effort concret de cohésion dans leurs calendriers, dans la réflexion sur les publics, dans l’effort de mobilisation des acteurs et de l’expertise. Il en est de même des projets liés à l’appropriation, ou de projets de services, entre autres.

La cohésion des initiatives de communication, qu’il s’agisse d’événements, de publications, de rencontres, de communiqués de presse, n’impose pas à chacun de cesser tout effort de sa propre entité, cela ne serait pas réaliste. Il s’agit plutôt de systématiser, dans la communication de chacun, qu’elle soit touristique, économique, administrative,…, la référence à l’effort commun. Cette cohésion, construite sur la concertation, sera grandement facilitée quand le travail sur la marque aura été mené. Elle peut néanmoins être engagée sans attendre.

Une meilleure prise en compte des publics visés devra sous-tendre la recherche de cette cohésion : qu’il s’agisse des communes ou des petites entreprises, certaines « cibles » font aujourd’hui l’objet d’efforts parallèles et insuffisamment cohérents ; en revanche, d’autres, comme le tissu associatif, la communauté enseignante, ou encore la communauté des développeurs, ne sont pas destinataires de démarches structurées. Quant au « grand public », il est vu tour à tour comme citoyen, consommateur de haut débit et d’informatique, habitant, etc. et fait l’objet de démarches disparates qu’il est décidément utile de relier par un « fil rouge ».

A terme, une véritable démarche de cohésion serait une démarche de « schéma directeur », telle qu’en entreprennent certains territoires dans les domaines des infrastructures et des systèmes d’informations, mais aussi des services et usages. Il s’agit alors d’envisager un cadre commun de programmation pour les efforts de tous. Ce chantier pourrait être ouvert au terme du processus de réécriture du projet de territoire engagée par le Conseil des

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élus et Conseil de développement du Pays basque.

La convergence

Il s’agit là d’une dernière composante du cadre d’action qui vient en complément des deux autres avec lesquelles elle fait système. C’est qu’en effet, à partir du moment qu’il est admis que des acteurs multiples avec des visions diversifiées sont susceptibles d’intervenir dans les même domaines, avec, à la limite, les mêmes légitimités, alors les besoins d’organisation de convergences réelles entre les projets et les acteurs se font sentir.

Ces besoins sont d’autant plus forts que les ressources, aussi bien financières qu’en talents, sont rares, l’organisation de la convergence étant destinée à les épargner et à les utiliser au mieux, suivant un principe d’économie qu’il n’est pas inutile de respecter.

Il s’agit donc ici principalement de mutualiser les efforts et les outils. Concrètement, qu’il s’agisse de production d’informations en ligne, de développement de téléservices publics, de mise en place d’outils et de démarches de formation ouverte et à distance, de déploiement de systèmes d’information territoriaux voire géographiques, ou plus simplement d’organisation de rencontres ou de recours à l’expertise spécialisée, la divergence n’est que rarement justifiable et les cadres de convergence existent.

Qu’il s’agisse de maîtrise d’ouvrage collective ou déléguée ou de simple mutualisation d’achats ou d’investissements, de la création d’entités mutualisées pour des besoins opérationnels spécialisés ou du mandat commun confié à un opérateur, les exemples existent déjà. La valorisation de ce modèle serait un succès significatif pour la démarche « Pays Basque Numérique ».

Modalités d’action et calendrier Dans le prolongement de son Assemblée générale, l’aNTIC a animé dans le cadre des « Assises du développement numérique », une réflexion collective de ses membres et de l’ensemble des acteurs impliqués dans les TIC en Pays basque pour déboucher sur une ambition collective : « Construire ensemble un Pays Basque Numérique ».

Cette phase de réflexion a permis également, au cours de 3 séminaires de travail organisés le 10 septembre 2004, le 5 novembre 2004 et le 10 janvier 2005, de confronter l’aNTIC et ses missions aux évolutions du Pays basque sur ce sujet.

Les questions numériques concernent désormais tous les domaines du développement du territoire, elles impliquent un nombre croissant d’acteurs publics et collectifs, dont les politiques et les actions se juxtaposent, au risque d’une incertitude sur la répartition des rôles, qu’il importait donc de clarifier.

Après 5 années d’initiatives pour mettre le Pays basque à l’heure de la culture Internet et anticiper l’arrivée des hauts débits en zone rurale, l’aNTIC a mis en place avec son Observatoire en réseau de la Société de l’Information, les moyens d’évaluer l’impact des TIC sur le territoire et mesurer la qualité des services numériques déjà développés.

L’importance accrue du sujet et la nécessité d’une plus grande cohérence entre les efforts ont produit une nouvelle approche, plus adaptée à la maturation des acteurs, et qui

sera fertile et efficace par son effet de levier et de mobilisation.

A l’heure où se prépare le processus de réécriture du projet de territoire, c’est la vision stratégique du Pays basque qui est aujourd’hui au cœur des préoccupations. Au temps de la réflexion va donc succéder le temps de l’action concertée.

L’aNTIC, qui a joué un rôle de précurseur, est aujourd’hui un acteur parmi d’autres à pouvoir faire avancer le développement numérique du Pays basque, il s’agit donc pour elle de jouer un rôle nouveau, au service du projet commun, et d’entrer dans une logique de développement dont les TIC sont un élément transversal.

A l’issue de ces trois séminaires de réflexion, il est apparu que l’aNTIC disposant de compétences particulières acquises, depuis sa création en 1999, dans le triple domaine d’ingénierie de projets spécifiques en propres, de facilitateur/accoucheur de projets ayant vocation à être réalisés par d’autres, enfin de veille et de capacité à mobiliser des expertises variées autour de la constitution et la mise en forme d’informations, doit pouvoir dès lors se positionner de façon privilégiée sur quatre missions d’intérêt général intéressant conjointement la gouvernance du territoire « Pays Basque Numérique » :1 Une assistance à la conception et

l’accouchement de projets singuliers demandant des déplacements d’acteurs préconstitués ;

2 Une assistance à la mise en cohérence globale des projets singuliers dans la perspective de la constitution du Pays Basque Numérique ;

3 Une coordination de la production des informations nécessaires à l’évaluation des effets globaux des projets sur la numérisation du Pays basque (en prolongement de l’Observatoire des TIC au Pays basque) ;

4 Une orchestration de la communication destinée à mettre en valeur et faire connaître les actions entreprises et les résultats associés.

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Désormais, ces quatre axes serviront de points d’ancrage à toutes les actions qui seront maintenant décrites ; son modèle d’action servira de grammaire à l’action commune des partenaires ; et chacun pourra se positionner en pilote ou en partenaire, selon les champs d’action, en bénéficiant d’un cadre commun et d’efforts mutualisés.

La question est maintenant celle de la prolongation et de la pérennisation des réunions d’acteurs sous une forme destinée à piloter la démarche collective « Pays Basque Numérique », dont l’aNTIC ne sera l’opérateur que pour les missions relevant de ses compétences.

Suite aux décisions du Conseil d’Administration du 20 avril 2005 et de son Assemblée Générale, l’aNTIC s’attachera d’ici la fin de l’année à consolider la liste des partenaires, des responsabilités, mettre en place un calendrier et des outils de communication (à commencer par une liste de discussion mail interne et un espace de travail partagé)…

Dans cette perspective, les participants à la démarche ont dégagé la nécessité de formaliser un véritable « acte d’engagement » des acteurs du Pays basque dans ce projet commun, chacun devant faire état de ses motivations, de sa volonté, de ses engagements, afin d’éviter la participation « intermittente et consommatrice » dans un processus qui engage l’avenir de tous.

Un groupe de travail en charge de l’élaboration de la marque et du portail, sera mis en place dès le mois de juin pour donner forme à une bonne appropriation de ces chantiers par les acteurs du Pays basque, et à permettre un début de visibilité publique à la fin 2005.

Au sein du chantier le plus « générique », outre la mise en place du comité de pilotage, il est maintenant nécessaire de consolider l’identification des porteurs du projet « marque » et du projet « portail ».

Les missions d’appui, déterminantes, pourront mobiliser les acteurs qui ont déjà œuvré en ce sens, et notamment l’aNTIC, qui est présente, mais pas seule, sur chacune de ces quatre actions.

Les porteurs de chaque démarche thématique se sont identifiés au fil des « Assises du développement numérique » et des séminaires ; il leur reste maintenant, ainsi qu’ils l’ont exprimé en janvier 2005, à se responsabiliser et à engager l’échange.

Le repérage des projets d’acteurs est déjà engagé, il est important d’en tenir la liste à jour, et d’en suivre l’avancement ; des démarches de type « appels à projets », mais aussi la cartographie, la réalisation du web, les concertations thématiques, aideront à ce repérage continu et au maillage du réseau d’acteurs qu’il permettra.

En termes de calendrier, il est utile de travailler à la construction d’actions de court terme, dans les domaines prioritaires, en conformité avec les objectifs de long terme : actions de mise en réseau des acteurs et créant le socle de « Pays Basque Numérique », actions relevant des 4 priorités stratégiques, actions destinées aux publics et aux secteurs clés.

La gestion du court terme est une question particulièrement sensible en ce qu’elle bénéficie de la dynamise des « Assises » et qu’elle offre des opportunités de premières petites victoires, mais aussi qu’elle intervient dans un cadre qui n’est pas encore stabilisé.

En effet, le Diagnostic de la Société de l’Information produit pour les besoins de la démarche « Assises du développement numérique » révèle qu’en fin d’année 2004 le Pays basque ne présente plus de « retards structurels » susceptibles de créer une situation particulièrement préoccupante vis-à-vis de son avenir, mais bénéficie d’un contexte favorable pour être un acteur dans la Société de l’information et s’affirmer parmi les territoires européens.

Toutefois, au même titre que dans les autres régions, la situation est plus préoccupante quand on quitte la perspective de la diffusion et qu’on se situe dans celle de l’appropriation.

Il s’agit aujourd’hui de créer un contexte fertile, qui permette d’exprimer les potentiels, d’accompagner les projets, de stimuler et valoriser l’innovation, d’assurer la montée en qualité et le développement de chaque pan de la société basque.

Ce changement de nature est loin d’être déjà pris en compte dans la plupart des chantiers TIC des acteurs publics français. Il correspond, pour le Pays basque, à une priorité.

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PROJETSDES ACTIONS CONCRÈTES POUR UN PAYS BASQUE NUMÉRIQUEL’organisation du chantier qui s’ouvre pourrait correspondre au schéma ci-dessous, présenté lors du séminaire du 10 janvier 2005 :

Quelles actions ? Quels acteurs ?

Pays Basque Numérique : charte, marque, portail,… Comité de pilotage + Maître d’oeuvre

Animation, mobilisation des acteurs

Observation, veille, expertise

Rayonnement, communication

Appui, ingénierie

Missions collectives d’appui à la démarche

Développement local

Développement économique Services publics Connaissance

Recherche 4 groupes de travail

Projets des acteurs du Pays Basque NumériqueMaîtres d’ouvrage légitimes et leurs partenaires

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CONCLUSIONLa démarche collective d’aménagement numérique de leur territoire, engagée par les acteurs du Pays basque, est une construction progressive. Ayant formulé des constats, partagé le diagnostic, ils se sont mis en état d’agir ensemble au service du bien commun, au lieu de disperser les initiatives et les efforts.

Ayant compris que le développement numérique et l’appropriation des TIC n’étaient pas un but, mais un ensemble de moyens au service du développement territorial, ils commencent à intégrer la composante “numérique” au sein des démarches d’aménagement, de montée en qualité ou de rayonnement du Pays basque. Il ne s’agit plus de “ne pas être en retard”, mais de déployer une vision plus offensive et plus cohérente de l’avenir, à l’unisson des travaux du Conseil des élus et du Conseil de développement du Pays basque.

L’effort à produire est significatif, puisqu’il s’agit de conduire une transformation d’ensemble, vers la société de la connaissance, vers un territoire en réseaux (humains, organisationnels, technologiques), seule réponse possible aux défis exacerbés de notre temps. La compétition entre territoires, la fluidification de la vie économique et la mobilité des entreprises, les transformations du paysage de l’action publique, plus décentralisée et plus européenne, demandent à chaque espace collectif de gagner en densité et en cohésion.

La mobilisation qu’il s’agit de mener concerne les petites et les grandes mairies, les petites et les grandes entreprises traditionnelles et innovantes, le tissu associatif, tous les protagonistes de la culture, de l’éducation et de la formation. Elle s’appuie sur des opérateurs multiples travaillant de concert. Elle dirige ses efforts vers l’intérieur (notre amélioration) comme vers l’extérieur (notre rayonnement).

Comment pourra-t-on, au fil du temps, évaluer le succès de ce processus ? En observant, chez les élus et les décideurs du Pays basque, une plus grande prise en compte des enjeux du développement numérique du territoire ; en constatant une amélioration de l’offre de services publics, de services aux entreprises, de formation, de connaissance ; en mesurant l’impact de la démarche “Pays Basque Numérique” sur les sites web du Pays basque mais aussi, hors ligne, parmi les autres modalités de communication, publications et événements ; en vérifiant l’amélioration de notre attractivité pour les entreprises, les jeunes, le tourisme, les échanges.

L’ambition décrite dans ce rapport est élevée, elle répond à des exigences pressantes, aux besoins des générations futures comme à la nécessaire réinvention de nos équilibres. Mais elle ne peut certainement pas exister isolément, à la marge ; elle ne peut pas non plus se substituer à la vision d’ensemble que nous devons construire de notre avenir. Elle ne peut que s’y intégrer.

Plus précisément, il ressort des réflexions menées que, vouloir «construire ensemble un Pays Basque Numérique» conçu à la fois comme une ambition et un modèle d’action, demandera aux acteurs du Pays basque des efforts importants tant de mobilisation que de modification de leurs pratiques. En effet, on a vu que par rapport aux TIC et à leurs usages, la phase de construction dans laquelle ces derniers sont appelés à s’engager suppose un double déplacement, de la diffusion vers de l’appropriation et d’une appropriation autonome vers une appropriation intégrée à des objectifs de «développement durable».

On a vu qu’à son tour, cette perspective d’intégration des TIC au développement conduisait à mettre en exergue des «projets carrefour» ou des «projets passeurs» dont la caractéristique commune est d’obliger les acteurs, supports de ces projets, à se déplacer plus ou moins substantiellement dans leurs orientations et leurs pratiques. Il en résulte que la réussite de ces projets suppose des renouvellements importants dans leurs compétences individuelles et collectives,

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ce qui explique l’emphase mise, dans ce rapport, sur l’éducation et la formation aussi bien initiales que continues.

Enfin, on a vu que la démarche retenue pour le « Pays Basque Numérique » était totalement participative, c’est à dire partant des «porteurs de projets» singuliers pour «remonter» au projet global. Ainsi s’explique pourquoi reviennent, comme un leitmotiv, les termes de : «concertation», «cohérence», «convergence».

Il est clair que ce n’est qu’au prix d’une mise en œuvre effective de ces pratiques, par tous les acteurs qui voudront bien se mobiliser, que le projet global «Pays Basque Numérique» pourra être réussi.

C’est dans ce cadre et au service de cette ambition que se situe tout à fait naturellement la contribution que les acteurs socio-économiques, mobilisés autour des « Assises » par l’aNTIC dans le droit fil de la trajectoire de son action passée, versent au projet de réécriture du territoire impulsé par le Conseil des élus et le Conseil de développement du Pays basque.

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REMERCIEMENTSL’aNTIC remercie pour leur collaboration aux réflexions engagées, pour leur confiance et pour leur implication au sein de la démarche Pays Basque Numérique

Arnaud ABBADIE, Mairie d’Amorots ;Anne Marie AITCIN, AFMR Etcharry ;Yann AMICE, FJT Côte basque ;Jean ANIOTZBEHERE, Mairie de Sare ;Txomin ANSOTEGUI, CEEI Pyrénées ;Dominique ARBIEU, Inspection d’académie ;Isabelle ARRECHEA, Communauté de Communes Garazi Baigorri ;Emmanuel ARRECHEA, aNTIC Pays basque ;Marcel ARNAUD, Communauté de Communes Amikuze ;Philippe ARNOULD, CIUPPA ;Franck AUTONNET, La Tribune ;Marie Ange AVENIER, AFP Bayonne ;Jean Paul BADIE, Conseil général 64 ;Elisabeth BARADAT, Numérique 64 ;Jean Paul BARITAUT, AREPA ;Sylvain BATAILLE, Animedia Prod ;Xavier BAYLAC, Centre de formation Etcharry ;Jacques BEAUCHESNE, 2MORO ;Jean Marc BENESSE, BCM Informatique ;Dominique BERTHOMME, Ecole d’art ;Jean-Luc BESSARD, GRETA Formation ;Vincent BIARD, Technopole Izarbel ;Antoine BIDEGAIN, eCoordination Etienne BIGOT, Arkatza ;Didier BILLELA, Mairie de Bayonne ;François BIOY, Mairie Lahonce ;Maïté BLONDY, Mairie de Boucau ;Ludovic BODIN, Avatara ;Battitta BOLOQUY, Conseil de développement Pays basque ;Gwenaël BONAVO, PACT CDHAR ;Jean Pierre BORRA, CIO St Jean de Luz ;Jean Félix BOUQUAIN ;Yves BOUTIN DESVIGNES, EXAKIS ;Marie Christine BRARD, SOCOPROMOTION ;Marie José BURUCOA, NOVALDI ;Beñat CACHENAUT, Mairie Iholdy ;

Stéphane CAILLAUD, Mairie d’Anglet ;Chantal CAMBOS, Conseil Régional Aquitaine ;Aline CARRA, Animedia Prod ;Michel CASTAINGS, FJT Bayonne Biarritz Côte basque ;Ghislaine CASTILLON, Internet citoyen ;Bernard CAUSSE, IUT de Bayonne ;Fabrice CAUVIN, Neuf Telecom ;Gérard CAZALIS, Comité départemental du tourisme ;François CESAT, Mairie de Louhossoa ;Delphine CHAIX, Ecole d’Art ;Marie-Claude CHIPOLINA, Mairie Boucau ;Jacques CHOPINEAU, AFPA ; Marie CLEMENT, CCI Bayonne Pays basque ;Stéphanie COCHARD, Syndicat intercommunal Nive-Nivelle ;Jean-Gérard COLIBEAU, CCI Bayonne Pays basque ;Serge COLONNESE, PanoraPix ; Francis COUROUAU, Numérique 64 ;Annick DALMAGNE, aNTIC Pays basque ;Bernard DARRETCHE, CCI Bayonne Pays basque ;Léopold DARRITCHON, Mairie de Labastide Clairence ;Christian DARROUZES, La Poste Anglet ;Manuel DE LARA, Communauté d’agglomération Bayonne Anglet Biarritz ;Olivier DELCROIX ;José DEL MORAL, Internet&Euskadi ;Valérie DEQUEKER, Mairie Anglet ; Olivier DE VAZEILLES, Photosud ;Emmanuelle DISSARD, Office de Tourisme de Saint Palais ;Julien DIZDAR, aNTIC Pays basque ;Thibaud DOSIERE, MB Production ;Florence DOUYROU, Photographie Production ;Laurent DOZIERES, UPPA ;Alain DU BOISDULIER, DIS ;Antoine DUCOULOMBIER, Les Développements Durables ;Nicolas DUCOULOMBIER, Les Développements Durables ;Sébastien DUCOULOMBIER, Les Développements Durables ;Hervé DUFAU, EITICA ;Jacques DUPIN, Biarritz Terre Images ;Sylvie DURRUTY, Ville Bayonne ;

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Mathieu DUTHIL, Conseil Développement Pays basque ;Patxi ELISSALDE, ESTIA ;Michel ELLISSALDE, PACT CDHAR ;Christiane ELORGA, ISA-BTP ;Guy ENECO, Communauté de communes Amikuze ;Alain ESTRADE, CEEI Pyrénées ;Pantxoa ETCHEGOIN, Institut Culturel Basque ;Jean Jacques ETCHEVERRY, Lauburu Micro-Informatique ;Jean Michel EVIN, Agence d’urbanisme Adour Pyrénées ;Jean Michel GALANT, Conseil général 64 ;Alain GARDINIER, ZUMA Productions ;Annick GARLOT, Nous irons au bois ;Alain GASPARD, MACH2COM ;Eric GATEAU, TEMESIS ;Marcel GEGU, Mairie AROUE ;Didier GERMAIN, Mairie de Larceveau ;Laurent Pierre GILLIARD, Aquitaine Europe Communication ;Olivier GIRY, Conseil Général 64 ;Rémy GOURRAT, AG-Carto ;Nicolas GRAEFF, Comité départemental du tourisme 64 ;Louis GRAMMONT, Ecole d’Art ;Jean Michel GRATIANNE, Gratianne.com ;Jean-Roch GUIRESSE, ESTIA ;Gérard HARDY, TACTIS ;Isabelle HARDY, ARDESI ;Bernard HAUSSEGUY, Ecole d’Art ;Christophe HEGUY, MP Diffusions ;Michel HELIE, Cabinet recrutement Marie-Ange Hélie ;Stella HERAULT, France Telecom cable ;Pierre HEREROS, Infoborn ;Dominique HIRIART, Numérique 64 ;Jenofa HIRIART, Syndicat mixte Baxe Nafarroa ;Jean Pierre HITTA, ODACE ;Fabienne IDIOPE, Mairie d’Hasparren ;Bénat INCHAUSPE, Conseil Général 64 ;M. IRAZOQUI, Office de tourisme Urrugne ;Jean-Claude IRIART, Conseil des Elus du Pays basque ;M. ITHURBIDE, Communauté d’agglomération Bayonne Anglet Biarritz ;Pierre JOUANTHO, Mairie Saint Jean Pied de Port ;Francis JOST, CM64 CFA ;

Dominique JOZEFOWICZ, CIS Sud-Ouest ;Laurent KELLER, CM64 CFA ;Hélène KHOURI, Conseil Régional Aquitaine ; Georges LABAZEE, Conseil Régional Aquitaine ;Catherine LACUVE, photographe ;Jean-Claude LAMOURE, Mairie d’Anglet ;Fabien LANGERAERT, Mairie de Guéthary ;Alain LANUSSE, Mairie d’Ustaritz ;Joëlle LASSAGA, Mairie de Guéthary ;Emmanuelle LASSALLE, Conseil Général 64 ;Josette LATOURNERIE, CFA CABAB ;Claude LATREILLE, BTS audiovisuel GRETA Pays basque et Biarritz Image ;Christophe LE BRETON, SARL Calligramme ;Jean-Denis LEFEUVRE;Erwan LE GALLIC, AMEC SPIE Communications ;Marie LEMASSON, Graphiste ;Karine LEON, Mairie Hasparren ;Pierre LEROY, Communauté d’agglomération Bayonne Anglet Biarritz ;Jean LESGARDS, Journal de Saint palais ;Laetitia LETAMENDIA, Office de Commerce de Bayonne ;Peyo LIZARAZU, Quiksilver Europe ;Jean-Jacques MANTEROLA, ODACE pépinière de Mauléon ;Florence MARCEILLAC ;Christian MARCHIONINI, ISEO ;Hélène MARTY, ESTIA ;Pascal MARTY, CCI Bayonne Pays basque ;Jean Luc MATHIEU, Proximum ;Claude MEDALE ;Jean MEILLON, Caisse des Dépôts et Consignations ;François Xavier MENOU, Conseil départemental de la Jeunesse ;Pierre MERIOT, Journal de Saint Palais ;M. MILLE-BARBE, Communauté d’agglomération Bayonne Anglet Biarritz ;Françoise MIREMONT, France Télécom ;Jean Christophe MONNARD, Euskalug ;Jean-Baptiste MORTALENA, Communauté d’agglomération Bayonne Anglet Biarritz ;Michel NARBAIS JAUREGUY, Syndicat mixte Baxe Nafarroa ;Peïo OLHAGARAY, CCI Bayonne Pays basque ;Jean Baptiste OTEIZA, Mairie de Larceveau ;

Henri OTHONDO, SEI Fagor ;François PAGEAULT, FCMB ;Emmanuelle PANGAUD, VISTA POINT ;Eric PAPET, DEV1-0 ;Brigitte PARADIVIN, ANPE Biarritz ;Fabien PARZANI, Institut Jean Errecart ;Cédric PASQUINI, photographe ;Frédéric PERES, CCI Bayonne Pays basqueMargarita PEREZ-GARCIA, aNTIC Pays basque ;Catherine PERIE, Le Grand Hôtel Bayonne ;Serge PERRIN, SARL Perrin ;Michel PERRIN, e-creatures ;Stan PEUCH, IUT Bayonne ;Caroline PHILLIPS, Phillips Internet Consulting ;Bernadette PORDOY, Musée d’Art moderne de Paris ;Raphaël PRUVOT, Chambre des Métiers 64 ;Fabien RENOULAUD, Montaury (UPPA) ;Christian RODELLAR, Chambre des Métiers 64 ;Daniel ROUQUIE, ASP64 ;Alain RUBZNIEWSKI, Mairie de Biarritz ;Roger RUIZ, Ville Bayonne ;Marie-Dominique SABATINI, Cyberbase Garazi Baigorri ;Marie Laure SALABERT ;Franck SANCHEZ, BGS Conseil ;Alexandre SIMON, Spirit Info ;Catherine SOUDRE, CIO St Jean de Luz ;Michel STYLITE, BCM Informatique ;Ana SUSO, ESTIA ;Pierre TEILLAGORRY, Communauté d’agglomération Bayonne Anglet Biarritz ;Béatrice TIRA, AFPBTP 33 ;Didier TORRESIN, Chambre Agriculture ;Vincent TROUCHE, Lycée René Cassin ;Thierry VENIN, Numérique 64 ;Michel VEUNAC, Communauté d’agglomération Bayonne Anglet Biarritz ;Pascal VIGNERON, Neuf Telecom ;Véra WOJTOWICZ, INSUP Formation ;Patrice ZAMORA, photographe ;André ZUCCARO, MICA Anglet ;Rafa ZULAIKA, Luberri.

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