Journées franco-québécoises en pédagogie instrumentale

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1 Journées franco-québécoises en pédagogie instrumentale Faculté de musique de l’Université Laval, 14 et 15 février 2015 Programme détaillé Samedi 14 février 2015 Salle Henri "Gagnon 9h00 Conférence d’ouverture : La place de l’improvisation, la composition et des technologies dans l’enseignement instrumental extrascolaire au Québec Résumé : Cette présentation d’ouverture vise à présenter les principaux résultats d’une recherche effectuée à l’hiver 2014 auprès de 130 professeurs d’instrument du Québec à propos de l’utilisation de l’improvisation, de la composition et des technologies musicales avec des élèves débutants. Cette étude nous semblait essentielle à effectuer, car de nombreuses recherches ont démontré l’intérêt et l’importance de leur utilisation dans l’apprentissage instrumental. À titre d’exemple, l’improvisation développerait l’imagination, les habiletés auditives et l’appropriation des concepts musicaux en construction. La composition développerait des compétences de raisonnement et la compréhension de la musique. Quant aux technologies musicales, elles diversifieraient notamment les manières d’apprendre la musique. Cette présentation vise à présenter les principaux résultats qui ressortent de cette étude ainsi qu’à expliquer les facteurs pouvant influencer leur utilisation. Biographies des auteurs : Francis Dubé, Université Laval, Québec Titulaire d’un doctorat (Ph.D.) en éducation musicale (2006), Francis Dubé est professeur agrégé de didactique instrumentale à la Faculté de musique de l’Université Laval. Pianiste de formation, il obtient un baccalauréat et une maîtrise en interprétation de l’Université de Montréal. En 1989- 90, il reçoit une bourse du gouvernement français pour effectuer un perfectionnement à Paris auprès de Monique Deschaussées. Plusieurs de ses élèves qui se distinguent lors de prestigieux concours dont le Prix d’Europe (1998), et ceux de l’Orchestre Symphonique de Montréal (1er prix, 2000) et la Fédération des professeurs de musique du Canada (1er prix, 2004). Subventionné par le Conseil recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et du Fonds québécois de recherche – Société et Culture (FRQ-SC), membre régulier de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), Francis Dubé s’intéresse comme chercheur à la créativité musicale, aux approches informelles d’apprentissage, à la mémorisation pianistique, à l’enseignement d’attitudes posturales saines et à diverses problématiques liées à la pédagogie instrumentale. Il a obtenu récemment avec Maité Moreno, une subvention Fondation Canadienne pour l’Innovation (FCI) (1 043 000 $) pour la construction du Laboratoire de Recherche en Formation Auditive et en Didactique Instrumentale (LaRFADI). Il encadre plus d’une trentaine d’étudiants de 2e et de 3e cycles sur divers sujets entourant l’apprentissage ou l’enseignement instrumental. Francis Dubé est responsable du Centre d’excellence en pédagogie musicale de l’Université Laval et de l’Équipe interdisciplinaire de recherche en pédagogie instrumentale (EIRPI).

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Journées franco-québécoises en pédagogie instrumentale

Faculté de musique de l’Université Laval, 14 et 15 février 2015

Programme détaillé

Samedi'14'février'2015!–!Salle%Henri"Gagnon#

9h00 Conférence d’ouverture : La place de l’improvisation, la composition et des technologies dans l’enseignement instrumental extrascolaire au Québec

Résumé : Cette présentation d’ouverture vise à présenter les principaux résultats d’une recherche effectuée à l’hiver 2014 auprès de 130 professeurs d’instrument du Québec à propos de l’utilisation de l’improvisation, de la composition et des technologies musicales avec des élèves débutants. Cette étude nous semblait essentielle à effectuer, car de nombreuses recherches ont démontré l’intérêt et l’importance de leur utilisation dans l’apprentissage instrumental. À titre d’exemple, l’improvisation développerait l’imagination, les habiletés auditives et l’appropriation des concepts musicaux en construction. La composition développerait des compétences de raisonnement et la compréhension de la musique. Quant aux technologies musicales, elles diversifieraient notamment les manières d’apprendre la musique. Cette présentation vise à présenter les principaux résultats qui ressortent de cette étude ainsi qu’à expliquer les facteurs pouvant influencer leur utilisation. Biographies des auteurs :

Francis Dubé, Université Laval, Québec Titulaire d’un doctorat (Ph.D.) en éducation musicale (2006), Francis Dubé est professeur agrégé de didactique instrumentale à la Faculté de musique de l’Université Laval. Pianiste de formation, il obtient un baccalauréat et une maîtrise en interprétation de l’Université de Montréal. En 1989-90, il reçoit une bourse du gouvernement français pour effectuer un perfectionnement à Paris auprès de Monique Deschaussées. Plusieurs de ses élèves qui se distinguent lors de prestigieux

concours dont le Prix d’Europe (1998), et ceux de l’Orchestre Symphonique de Montréal (1er prix, 2000) et la Fédération des professeurs de musique du Canada (1er prix, 2004). Subventionné par le Conseil recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et du Fonds québécois de recherche – Société et Culture (FRQ-SC), membre régulier de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), Francis Dubé s’intéresse comme chercheur à la créativité musicale, aux approches informelles d’apprentissage, à la mémorisation pianistique, à l’enseignement d’attitudes posturales saines et à diverses problématiques liées à la pédagogie instrumentale. Il a obtenu récemment avec Maité Moreno, une subvention Fondation Canadienne pour l’Innovation (FCI) (1 043 000 $) pour la construction du Laboratoire de Recherche en Formation Auditive et en Didactique Instrumentale (LaRFADI). Il encadre plus d’une trentaine d’étudiants de 2e et de 3e cycles sur divers sujets entourant l’apprentissage ou l’enseignement instrumental. Francis Dubé est responsable du Centre d’excellence en pédagogie musicale de l’Université Laval et de l’Équipe interdisciplinaire de recherche en pédagogie instrumentale (EIRPI).

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Isabelle Héroux, UQAM, Québec Isabelle Héroux est professeure régulière de pédagogie musicale et de guitare au département de musique de l’UQAM. Chercheure régulière dans le Groupe de recherche en pédagogie instrumentale et musicale (GREPIM) et à l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique l’OICRM. Possédant une double formation comme chercheure (Ph.D Université Laval) et comme interprète (guitariste, Diplôme de concertiste, École Normale de

musique de Paris et 1e Prix, Conservatoire de musique de Montréal), elle est active dans les deux domaines. Ses intérêts de recherche portent sur la pédagogie et la didactique instrumentale, le développement de matériel pédagogique, la psychologie cognitive ainsi que sur la recherche création en interprétation de la guitare et en duo flûte et guitare. Noémie Robidas, Institut supérieur des arts de Toulouse et CNSMD de Paris, France

Forte d’une formation d’interprète et de pédagogue acquise tant en Europe, qu’au Canada et aux É.U., Noémie L. Robidas a complété un doctorat (PhD) en éducation musicale à l’Université Laval en 2010 portant sur l’intégration de l’improvisation dans l’enseignement instrumental. Tout en poursuivant des activités professionnelles d’interprète, elle enseigne le violon durant plus de 15 ans et agit à titre de conseillère pédagogique à l’École des jeunes de l’Université de Montréal.

Elle est signataire des programmes de violon de l’École préparatoire de l’Université Laval et de l’École des jeunes de l’Université de Montréal. Proposant une approche pédagogique novatrice, Mme Robidas est souvent sollicitée comme formatrice et conférencière au Québec et en Europe. Professeure invitée responsable du séminaire de maitrise et doctorat de didactique instrumentale à l’Université de Montréal de 2009 à 2011, elle est ensuite nommée directrice du Centre de Formation Supérieur de Danse et de Musique (Cefedem) de Lorraine, puis directrice du Département du spectacle vivant de l’Institut supérieur des Arts de Toulouse, poste qu’elle occupe actuellement. Professeur associé à l’Université Laval (Canada), elle poursuit parallèlement des activités de recherche autour de la créativité dans l’enseignement instrumental et de la formation des futurs enseignants spécialisés en musique.

___________________________________________________________________________________________ 10h00 Philippe Genet, École nationale de musique de Villeurbanne, France

L’École par l’Orchestre : une nouvelle organisation du parcours d’étude dans l’école de musique centrée sur l’activité de l’élève et les pratiques artistiques.

Résumé : Depuis 2009, le dispositif « École par l'Orchestre » est proposé aux enfants dès le début de leur formation en fondant leur apprentissage sur une pratique musicale

collective rythmée de cours mono-instrumentaux et d’ateliers transversaux. Tout au long de l'année, un jeune instrumentiste pourra s'essayer à la composition, à l'improvisation, au chant, à la scène... Il passera de la grande formation composée de plusieurs dizaines de musiciens à la petite formation proche du jazz ou de la musique de chambre. Il flirtera avec des répertoires mêlant le classique au jazz, le traditionnel au contemporain et goûtera à la danse et au théâtre. Cette communication présentera la philosophie et l’organisation de ce nouveau parcours d’étude dans l’école de musique, et témoignera de la place de l’élève au travers d’extraits vidéo d’un atelier de théâtre instrumental et d’un cours de trompette organisés lors de ce dispositif. L'élève en situation d'acteur cherche, propose, donne son avis, discute : il participe à l'interaction constructrice du groupe en mettant en jeu sa compétence et son savoir-faire. La réussite existe déjà pour lui, de par la valorisation que lui confère cette position centrale. Il s'agit d'une forme de réussite intégrée à l'activité même qui fait tourner la roue de la motivation, et valorise l'apprentissage du jeune instrumentiste dans une dimension globale d’artiste musicien.

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Biographie de l’auteur: Trompettiste diplômé du CNSMD de Paris, Philippe Genet, enseigne depuis une quinzaine d'années à l’Ecole Nationale de Musique, de Danse et d’Art dramatique de Villeurbanne où il mène diverses expériences pédagogiques autour de la pédagogie de groupe. Ses rencontres avec différents metteurs en scène et chorégraphes au sein de la compagnie de théâtre instrumental Odyssée lui permettent d’inscrire la théâtralité et la corporalité dans son rapport à l’instrument suscitant en écho une réflexion sur l’approche de l’enseignement artistique dans les conservatoires. Son expérience depuis 20 ans dans la pédagogie de groupe et l’éducation artistique et culturelle, le conduit aujourd’hui à intervenir comme formateur auprès de centres de formation professionnelle continue, au sein de conservatoires ou dans le cadre de l’enseignement supérieur. Il vient d’intégrer le Centre de Formation des Enseignants de la Musique Rhône-Alpes en charge d’un cours autour de l’enseignant, artiste médiateur au sein des territoires.

___________________________________________________________________________________________ 11h00 Pascale Batellier, Conservatoire à rayonnement régional de Rennes, France

Comment aborder les notions d'improvisation, de musique d'ensemble, de déchiffrage, d'harmonie au clavier et d'étude d'un texte pianistique, en petit collectif?

Résumé : La fin de premier cycle, au conservatoire, pose souvent le problème de l’arrêt des études pianistiques, par manque de motivation de la part des élèves ou parce qu’ils

n’ont pas été acceptés en deuxième cycle. C’est pourquoi l’équipe des professeurs de piano du Conservatoire de Rennes a cherché une solution qui permette à chaque élève de compléter sa formation individuelle en lui laissant la possibilité d'acquérir suffisamment d'autonomie pour continuer une pratique artistique quelle que soit l’orientation prise en fin de cycle. Il s'agit de développer, d’une part, sa curiosité par différentes approches pianistiques (musique d'ensemble, improvisation, musique contemporaine, etc.), de consolider les bases (déchiffrage, harmonie au clavier) et d'établir des liens entre les cours théoriques et la pratique (approche analytique et historique d'un texte musical) ; d’autre part, de définir le premier cycle comme le temps pour l'élève d'acquérir une expérience de l'expression musicale qui peut être déterminante dans la construction de sa personnalité. Enfin, pour de valoriser l’investissement de chacun, l’évaluation de ces cours en fin de premier cycle est dissociée de la capacité à poursuivre dans le cycle 2. Lors de cette intervention, le contenu des cours, leur organisation, les problèmes rencontrés, seront exposés et illustrés par des vidéos qui insisteront sur l’improvisation en musique contemporaine. Enfin, seront évoqués les retours faits par les différentes personnes impliquées dans de cette expérience de quinze années. Biographie de l’auteur : Études du piano et la musique de chambre au CRR de Saint-Maur et à l’Académie Chopin de Varsovie avec Madame Barbara Halska. A obtenu le D.E de piano en 1991 et le Grade de Professeure Chargée de Direction en 2003. Enseignante au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris (1983/1984) puis au Conservatoire à Rayonnement Régional de Rennes (1992/2003). Directrice des études au CRR de Rennes (2003/2007) pour revenir à l’enseignement comme Professeure, depuis 2008. Parallèlement y dirige l’orchestre à cordes. Actuellement Doctorante en Sciences de l’Education à Université de Bretagne Ouest (France), en co-tutelle avec l’Université de Genève (Suisse). Ses recherches portent sur l’enseignement d’un instrument de musique en collectif. Membre du CREAD (Centre de Recherche en Education, Apprentissage, Didactique), a publié : Forest, D., & Batézat Batellier, P. (2013). Apprentissage d’une pratique instrumentale en orchestre à l’école : une approche didactique. Education & Didactique, VII(3) et son mémoire de recherche : Batézat Batellier, P. (2012, septembre), est consultable sur http://cread.espe-bretagne.fr .

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11h40 Isabelle Cossette, École de musique Schulich, Université McGill, Québec Le programme « Musical Futures » mis en place en Angleterre : une approche différente pour apprendre et faire de la musique.

Résumé : Musical Futures – un futur québécois? À vous de décider! Le projet Musical Futures a été initié en 2003 par la fondation Paul Hamlyn du

Royaume-Uni afin d’encourager le développement de nouvelles approches créatives qui stimuleraient les jeunes à d’avantage s’engager dans des activités musicales à l’école. La philosophie du mouvement, inspirée des recherches de Lucy Green - How popular musicians learn? - redonne la chance aux professeurs et praticiens de créer des outils en fonction des besoins sur le terrain. Le soutien offert aux praticiens-musiciens se divise en quatre secteurs : la formation et le développement professionnel, les ressources didactiques, le réseautage, et des projets spéciaux. Alors que certains programmes font leur début en Ontario (Dr. Ruth Wright, Western University), je tracerai les grandes lignes directrices du programme anglais et donnerai un aperçu de résultats de recherches ayant évalué l’implantation de ce programme dans plus de 200 écoles du Royaume-Uni. Biographie de l’auteur : Directrice du Music Performance and Body Lab (MPBL) et professeure en éducation musicale à l’école de Musique Schulich (Université McGill), Isabelle Cossette étudie l’interaction interprète-instrument et les phénomènes physiologiques et biomécaniques utilisés durant la performance musicale en vue d’améliorer la pédagogie instrumentale actuelle. Sa formation multidisciplinaire (interprétation en flûte/physiologie respiratoire), son rôle de co-meneur de l’axe de recherche III (Cognition, Perception and Movement) au Centre interdisciplinaire de recherche en musique, médias et technologie (CIRMMT), les outils de mesures qu’elle utilise (pléthysmographe optoélectronique, électromyographie, etc.) et ses collaborations internationales l’ont amené à publier dans des revues telles que Respiratory Physiology and Neurobiology, Acta Acustica United with Acustica, Perceptual and Motor Skills and Journal of New Music Research. Régulièrement membre de comités scientifiques, elle co-organise présentement la conférence internationale qui aura lieu à Montréal en novembre 2015 Apprentissage et enseignement de la musique au XXIe siècle : l’apport des sciences et des technologies.

___________________________________________________________________________________________ 13h30 Pascal Terrien, Université Aix-Marseille et CNSMDP, France

Rires et Chuchotements de Roger Tessier : collaborations créatrices. Une démarche didactique de la création musicale.

Résumé : L’initiative de cette démarche de formation pédagogique revient à François Bousch, alors directeur du CEFEDEM de Lorraine. Il souhaitait répondre le plus

pragmatiquement possible aux attentes de la formation diplômante au Diplôme d’Etat (D.E.) de professeur de musique dans le cadre de la formation continue des musiciens-enseignants. En demandant au compositeur Roger Tessier, un des membres fondateurs en 1973 du collectif Itinéraire d’imaginer une démarche formatrice qui permettrait aux futurs professeurs de musique de s’approprier les connaissances spécifiques de la musique après 1945, de se familiariser les modalités de jeux instrumentaux, et d’envisager un projet de création collaborative, F. Bousch donnait naissance, dès 2006, à un projet de formation des maîtres très innovant. Il s’agissait alors de réaliser, dans une démarche collaborative proche des modèles institutionnels prôner dans la formation des maîtres (Schwart, 1987, Pastré, 2011, Clot, 2011, et al.), où la co-création d’une œuvre musicale intégre toutes les dimensions du projet artistique et

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pédagogique. Notre propos est de rendre compte de cette démarche et de montrer ses multiples dimensions innovantes en la recontextualisant avec les travaux menés dans la recherche en formation entre 2006 et 2014.

Biographie de l’auteur : Pascal Terrien est maître de conférences à Aix Marseille Université – ESPE d’Aix-en-Provence -, et professeur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (C.N.S.M.D.P.). Ses recherches portent sur les musiques des XXe et XXIe siècles, tant sur le plan didactique que musicologique. Il est membre permanent l’équipe de recherche ADEF EA 4671, équipe ERGAPE, et de SFERE-Provence, FED 4238. Il est aussi chercheur associé à l’Observatoire musical français de Paris IV (OMF - EA 206), équipe MUSECO, Paris Sorbonne, et à l’Observatoire Interdisciplinaire de Création et de Recherche en Musique (OICRM), Canada. Ces dernières publications sont Une histoire du saxophone par les méthodes parues en France : 1843-1942, Delatour France, 2014, L’enseignement de l’Histoire des arts (2014), La voix et l’éducation musicale (2012) aux éditions L’Harmattan. Il est régulièrement invité comme professeur ou conférencier à Keele University, Royaume-Uni, à Calgary University, Université Laval, Université d’Ottawa, Canada.

___________________________________________________________________________________________ 14h15 à 15h30 - Salle attenante à Henri-Gagnon (via Skype)

Thomas Rieppi, Institut supérieur des arts de Toulouse, France iReal Pro : une technologie musicale pour faciliter l’utilisation de stratégies d’apprentissage innovantes

Résumé : Cette communication vise à présenter le logiciel iReal Pro et à proposer des manières de l’intégrer aux cours d’instruments en musique classique. De façon plus

précise, on y présentera les différents avantages liés à son utilisation pour diversifier la formation instrumentale des musiciens classiques et à exemplifier des applications concrètes d’utilisation. Les exemples d’application de iReal Pro seront faits à partir de leçons de percussions. Toutefois, l’outil convient à tous les types d’instrument. Il s’agit d’un formidable outil pour développer des compétences théoriques, d’interprétation et de créativité, et permettant de pallier aux manques souvent ressentis par les élèves et étudiants inscrits dans un cursus de formation musicale classique. Il peut également mobiliser positivement la motivation de l’apprenant. Biographie de l’auteur : Thomas RIEPPI est étudiant à l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse où il se perfectionne auprès de Michel Ventula. Il a enseigné les percussions dans différentes écoles en Aquitaine et il est régulièrement sollicité en tant que professeur pour participer à de nombreux stages de musique. Durant la session d’automne, il a étudié à l’Université Laval de Québec dans le programme de maîtrise en didactique instrumentale. Passionné par diverses formes artistiques, on le retrouve régulièrement dans de nombreux projets et ensembles. Depuis 2012, il est percussionniste solo de l’Orchestre Symphonique des Landes, il est régulièrement sollicité par l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine. En juin 2014, il est invité en tant que timbalier solo par l’Orchestre Philarmonique du Maroc pour une série de concerts dans tout le pays. Il est également percussionniste dans le GET7 Brass Band groupe de cuivres et percussions New Orléans et on le retrouve régulièrement dans divers projets et créations artistiques comme la Symphonie Emes de Maria Luisa Macellaro La Franca ou encore SunnIsdat création artistique de la chorégraphe Régine Chopinot.

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Benjamin Soistier, CNSMD de Paris, France Classic meets Hip Hop - retour sur un projet pédagogique crossover mené dans la ville de Saint-Ouen, France

Résumé : L’idée m’est venue de travailler sur les liens entre le hip-hop et le classique avec des élèves de conservatoire : de par mon goût de la musique rap et par mon travail

de professeur de batterie dans le département de Seine-Saint-Denis en région parisienne, une terre de hip-hop. Le constat que j’ai fait dans cette zone très pauvre socialement est simple : les jeunes élèves du conservatoire de voient pas de rapport entre la musique qu’ils travaillent en cours individuel extrascolaire et la musique de leur quotidien qu’ils écoutent tous les jours. J’ai donc mené tout un projet de travail pour essayer de réunifier ces deux entités artistiques. Une restitution par deux concerts le 31 janvier 2015 à Saint-Ouen a été l’occasion d’en vérifier les résultats ; en clair de voir si oui ou non la vision des choses de nos élèves de conservatoire comme deux des cités ont évolué sur ce point : celui que tout un chacun peut apprendre un instrument comme aimer le rap. Ma communication est basée sur cette expérience, tel un état des lieux suite aux concerts : les défaillances de ce projet de dialogue transdisciplinaire et pluristylistique, ses réussites et ses questionnements. Biographie de l’auteur : Il commence très jeune ses études musicales par la pratique du tambour d’ordonnance français. Il se voit distingué en 2007 d’un Premier Prix d’Excellence, plus haute distinction nationale dans son instrument. Il rentre au Conservatoire de Rennes à l’âge de 16 ans où il découvre la percussion contemporaine. Il sera récompensé par le Diplôme d’Études Musicales à l’unanimité du jury en 2008, en parallèle d’une Licence de Musique et Musicologie avec mention à l’Université de Rennes II. La même année, Benjamin obtient son Diplôme d’État de professeur de percussions en candidat libre. Par la suite, il rentre dans un cursus de Licence au Pôle Supérieur de Paris-Boulogne-Billancourt. Il se verra récompensé par le Diplôme National Supérieur de Musicien Professionnel en 2012. Soucieux d’approfondir la pédagogie instrumentale qu’il pratique dans diverses structures allant de l’associatif au CRD, il entre en formation au Certificat d’Aptitude au CNSMDP en 2013.

___________________________________________________________________________________________ 14h15 à 15h30 - Salle Henri-Gagnon (en présentiel) Véronique Daigle, Université Laval, Québec

Les activités musicales pratiquées au quotidien de manière informelle par des élèves suivant des leçons extrascolaires d’instruments de musique.

Résumé : Depuis les 20 dernières années, le domaine de l’éducation musicale a subi

d’importants changements sociétaux, notamment par les avancées technologiques qui ont grandement influencé l’apprentissage des élèves (O’Neill, 2012). Ainsi, les jeunes n’apprennent plus uniquement la musique à travers un cadre formel d’apprentissage (Peluso, 2012), mais également par le biais d’activités musicales informelles pratiquées, entre autres, à l’aide des technologies. Cette nouvelle réalité oblige à réviser les approches à utiliser pour motiver le jeune pour son apprentissage formel de la musique (http://www.cosn.org/superintendents). À ce titre, Lehmann, Sloboda et Woody (2007) soutiennent que la réalisation d’activités informelles d’apprentissage motiverait l’élève à s’engager dans son apprentissage musical. Ainsi, il apparaît évident que les enseignants doivent dorénavant établir des liens significatifs entre l’enseignement formel qu’ils dispensent et les expériences musicales informelles vécues par l’élève (Peluso, 2012). Pour établir ces liens, il s’avère d’abord nécessaire de connaitre les pratiques musicales

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informelles réalisées au quotidien par l’apprenant (Peluso, 2012), soit le but de notre recherche. Cette communication vise à présenter la recherche que je m’apprête à réaliser dans le cadre de mon doctorat en éducation musicale, volet didactique instrumentale, de l’identification du problème à la méthode de recherche. L’objectif de cette recherche est d’identifier, à partir d’études de cas, quelles sont les activités informelles pratiquées au quotidien par des élèves suivant des leçons extrascolaires d’instruments de musique. Biographie de l’auteur : Véronique Daigle a étudié au sein de la Faculté de musique de l’Université Laval et possède une triple formation en tant que musicienne éducatrice (B. MUS, 2009), professeure de piano (M. MUS, 2012) et interprète (B. MUS, 2009 et M. MUS, 2012). Elle a également effectué une partie de ses études auprès du pianiste Michael Gurt, au sein de la Louisiana State University. Elle réalise présentement des études de doctorat en didactique instrumentale à l’Université Laval, sous la direction de Francis Dubé et codirection de Susan O’Neill. Elle enseigne sa discipline dans des contextes très variés, tant au privée que dans les différentes écoles publiques. Au cours de ses études, elle a remporté plusieurs prix pour l’excellence de son parcours scolaire dont une bourse de doctorat Joseph-Armand-Bombardier du CRSH, une bourse de doctorat FRQSC, une bourse de doctorat OICRM, une bourse de maîtrise CRSH, une distinction au tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures de l’Université Laval ainsi que les bourses Marc-André Hamelin et Brunot-Biot de l’Université Laval. Comtesse Parent, Université Laval, Québec

Le rôle du professeur d’instrument pour contribuer à la satisfaction des besoins psychologiques et motivationnels de l’étudiant.

Résumé : L’objectif de la communication est de présenter un projet de recherche qui traite des déterminants interpersonnels de la motivation dans le cadre de l’enseignement

et de l’apprentissage d’un instrument de musique. Dans un premier temps, je présenterai brièvement la problématique et les objectifs du projet de recherche. Dans un deuxième temps, je donnerai des informations sur la méthodologie utilisée. Finalement, je terminerai la communication en exposant les résultats attendus.

Biographie de l’auteur : Comtesse Parent est détentrice d'une Maîtrise en interprétation de la musique de l'Université Laval. De 2009-2012, elle a réalisé un stage de perfectionnement en chant classique au Mexique avec Arturo Nieto, professeur au Conservatoire national de musique de Mexico. Durant cette période, elle a été activement impliquée dans le domaine de l'enseignement individuel et de groupe (Eton School, Prepanet, Universidad Tecmilenio, Centro de Posgrado de la Ciudad de México). Elle a aussi participé à divers événements comme choriste et soliste (Auditorio Nacional, Universidad de Puebla, Coro de Naucalpan, restaurant les Champs-Élysées). À son retour au Canada en 2012, Comtesse a entamé des études de doctorat en didactique instrumentale. Ses recherches portent sur les déterminants interpersonnels de la motivation dans le cadre de l’enseignement et de l’apprentissage d’un instrument de musique. Parallèlement à ses études, elle enseigne le chant dans son studio de musique situé à Québec.

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François Frémeau, CNSMD de Paris, France Les réseaux sociaux comme outil indirect d’enseignement.

Résumé : Les enfants de la « génération zapping » manquent de concentration, d’investissement dans la tâche, de patience à acquérir un nouveau savoir. Ce sont là des constats que l’on entend souvent en tant que professeur, quand on ne les formule pas

nous-mêmes. En parallèle, nous constatons chez ces mêmes enfants une grande activité sur internet, et notamment sur les réseaux sociaux. Plutôt que de s’en affliger, autant en faire une réalité avec laquelle composer. Telle a été ma démarche de professeur ces dernières années à travers deux axes : une présence pédagogique sur les réseaux sociaux et la valorisation des moments informels dans la classe. Afin de développer un engagement accru des élèves, il est important de développer ce que l’on nomme le sentiment d’appartenance. En effet, l’attachement à un groupe, particulièrement lors de l’adolescence, permet à un enfant de se sentir validé par ses pairs dans son activité et va favoriser la poursuite de cette activité. À cette fin, j’ai expérimenté dans mon enseignement la pratique de moments informels (qui ne sont pas perçus par les élèves comme des moments d’enseignement en tant que tels) durant lesquels les élèves faisaient des progrès plus rapides ou prenaient confiance en leurs capacités. Le deuxième axe de mon enseignement a été de trouver une solution pour utiliser les réseaux sociaux (notamment Facebook) sur lesquels sont présents les élèves. Cette solution devait absolument respecter leur intimité et la mienne, il n’était pas question de devenir « amis » sur Facebook, ce qui aurait mélangé les rôles du professeur et de l’élève. À cette fin, j’ai créé un groupe Facebook dédié à la musique que j’ai proposé à mes élèves. Qui n’a jamais, en effet, reçu un élève en cours qui n’avait pas ouvert sa boîte d’instrument de la semaine ? Pourtant, s’il s’agit d’un adolescent, il y a fort à parier qu’il a ouvert son compte Facebook tous les jours. L’intérêt d’une présence de la musique dans l’environnement numérique quotidien de l’élève peut lui rappeler qu’il trouvera du plaisir à jouer de son instrument aujourd’hui. À travers cette intervention, je présenterai différents outils mis en place dans le sein de ma classe pour renouveler le rapport des élèves à l’enseignement de la musique. Qu’il s’agisse de stratégies de détour à travers l’apprentissage informel ou d’échanges numériques sur la musique permettant, sans que les élèves s’en rendent compte, de faire rentrer la musique au coeur de leur vie.

Biographie de l’auteur : Diplômé d’un Premier Prix de Trompette et de Musique de Chambre, d'un Diplôme d'Études Musicales Supérieures (option musicien d'orchestre) mention Très Bien et d'un DEMS de Concertiste décerné à l’unanimité au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, François Frémeau intègre en 2013 le département de pédagogie-CA du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Son travail sur les liens entre le cerveau et la musique auprès de Béatrice Sauvageot l'ont amené à développer une pédagogie originale. Passionné par l'enseignement, il participe à l'Académie de Musique Musica'Vestys et enseigne la trompette au Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Évry. Il est membre fondateur de l'Ensemble Musica’Vestys, de l'Orchestre Code et du Duo Tarsila. Il a joué sous la direction de chefs renommés tels François-Xavier Roth ou Daniel Klajner et s'est produit à plusieurs reprises à la Salle Pleyel, la Salle Cortot, et au Théâtre du Châtelet.

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15h45 Nadine Laurens, Institut d’enseignement des arts de Toulouse, France Le montage de spectacles à thème en école de musique : un plus pédagogique

Résumé :!Thèmes des projets : les Musiques du Monde et Tchikidan. Musiques du monde : Traversée de différents continents à la découverte de leurs musiques traditionnelles, en mettant en valeur leurs cultures grâce à la participation de

musiciens professionnels. Tchikidan : création d’un spectacle autour d’un pays imaginaire, dans une langue imaginaire, en collaboration avec le compositeur. Le montage de tels projets fédère l’équipe pédagogique autour d’un sujet identifié, mais aussi toutes les structures de l’établissement jusqu’aux parents d’élèves ; ouvre la pédagogie et les thématiques sur des sentiers nouveaux ; introduit une nouvelle forme de transmission par l’apprentissage d’autres langages musicaux et d’autres techniques : oralité, improvisation, nouveaux rythmes. Éléments d’innovation pédagogique : adapter le mode de transmission au niveau des élèves en éveillant leur curiosité ; découvrir différentes cultures ; associer musiciens professionnels et apprentis musiciens ; associer différentes formes d’art à la musique. Éléments d’innovation organisationnelle : nouvelles formes de montage de projets ; recherche de partenariats et de financements ; ouverture vers le monde de l’entreprise ; développement d’une communication spécifique autour du projet ; travail sur la mise en lumière et en espace de diverses salles de spectacle.

Biographie de l’auteur : Nadine Laurens, pianiste de formation, s’est très tôt orientée vers la pédagogie : d’abord dans son instrument, puis à la tête, pendant plus de 25 ans, d’une école intercommunale de musique de la périphérie de Toulouse. Elle a voulu privilégier la construction au sein de son établissement de projets thématiques et interdisciplinaires (opéras pour enfants, musiques du monde, …) qui puissent tout à la fois fédérer son équipe et ouvrir de nouveaux horizons à ses élèves. Ces nouveaux horizons, elle les a aussi abordés dans sa vie de concertiste, musique de chambre (avec des solistes de l’orchestre National du Capitole de Toulouse), accompagnatrice de chorales ou au travers de ses collaborations avec des groupes péruvien (Alturas) ou arabo-andalou, en Europe, Etats Unis et Maroc. En 2013, elle a réorienté sa carrière pour intégrer l’ISDAT (institut supérieur des arts de Toulouse) et mettre au service des étudiants ses connaissances et son engagement.

___________________________________________________________________________________________ 16h20 Mathieu Rivest, Directeur du Camp musical St-Alexandre, Québec

Insuffler le "Groove" collectif

Résumé : Vivre intensément l'activité musicale à travers l'énergie d'un camp de vacances permet de briser des cadres, de donner des ailes et de s'émerveiller quant aux possibilités qu'offre l'éducation musicale. C'est à travers la présentation des activités du Camp musical St-Alexandre que son directeur proposera divers chemins qui mènent au

bonheur de l'apprenti et de l'enseignant. L'entourage, la motivation, la création, la folie, les opportunités sont au coeur du groove qui anime ce lieu de formation musicale depuis sa fondation. Des projets qui dépassent les limites et la foi, un souffle dirigé dans le bon sens, voilà quelques-unes des clés de la réussite qui vous seront partagées. Attention, une opportunité vous guette peut être ?

Biographie de l’auteur : Natif de Beauport, Mathieu Rivest entreprend des études en piano dans sa ville natale pour ensuite poursuivre sa formation en trompette au Cégep de Ste-Foy auprès de Marc Carmichael. Il poursuit ses études à l’Université Laval d’où il obtient un baccalauréat (1999) ainsi qu’une maîtrise (2002) en éducation musicale. Mathieu Rivest a également participé à des stages de perfectionnement en éducation musicale au sein de diverses académies musicales en Belgique. C’est auprès de Chantal Masson-Bourque, Gilles Auger ainsi que Guy Lavigne que Mathieu Rivest débute ses

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études en direction. Passionné par cette nouvelle discipline, il étudie en direction d’orchestre et chorale au Conservatoire de Metz (France) pendant un an auprès du réputé professeur Fernand Quattrochi. Par la suite, il participe à des ateliers de direction à l’étranger auprès de grands maîtres tels que Pierre Cao, Hervé Niquet, Loïc Pierre, Éric Bauer, Florent Stroesser et Yoshihisa Mathias Kinoshita. En 2004, il participe également au stage de direction d’orchestre organisé par la « Sergiu Celibidache stiftung » avec le chef Konrad von Abel en Allemagne. Musicien actif et engagé, il est régulièrement invité à titre de chef et répétiteur pour différents ensembles et organisations dont le CAMMAC (Canadian Amateur Musicians Musiciens Amateurs du Canada). Depuis 1993, il enseigne au Camp musical de Saint-Alexandre de Kamouraska et depuis avril 1998, il agit à titre de directeur général et artistique. Il y a d’ailleurs fondé en 1998 les Camps d’orchestre et il en dirige les orchestres d’harmonie et symphonique depuis leur création. Il réalise, avec brio, divers projets de développement artistique au sein de la communauté bas laurentienne ainsi qu'avec le Camp musical St-Alexandre qu'il fait rayonner au delà des frontières canadienne. Il enseigne maintenant la musique au Cégep de La Pocatière.

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Dimanche)15!février'2015!–!Salle%1531#

9h00 Xavier Vidal, Conservatoire à Rayonnement Régional de Toulouse, France Musique traditionnelle et pratique instrumentale

Résumé : Le mouvement de valorisation des musiques traditionnelles s'est développé en France surtout à partir des années 1980 dans la rencontre entre le mouvement folklorique, les mouvements régionalistes, le mouvement folk et la rencontre avec

l'ethnomusicologie et l'intérêt pour les cultures et les musiques du monde. Dès le début, cette valorisation des musiques de traditions populaires a établi des liens étroits entre collectage, pratique musicale et transmission. La connaissance des traditions musicales régionales ou issues de l'immigration a montré les liens étroits entre danse, chant et pratique instrumentale. C'est cette approche globale, avec le mouvement, la parole et le geste, qui a été défendue pour proposer une pédagogie utile à l'enseignement général de la musique. Au delà de l'objectif de former des musiciens à l'aise dans leur culture et leur pratique musicale, les modes d'expression des musiques traditionnelles servent aussi pour la recherche et l'expérimentation pédagogique: les répertoires de l'enfance sont restitués dans le travail de l'éveil musical pour les tout petits ou les scolaires. Berceuses, sauteuses, comptines, rondes, alimentent la pédagogie progressive et globale dans laquelle le mouvement et le chant s'imbriquent. Sur la base du chant, du mouvement et de la danse, la pratique instrumentale prend du relief. L'instrumental est à considérer comme une transcription et un prolongement de ce qui est chanté et dansé; les pratiques vocales et instrumentales des musiques traditionnelles sont restituées dans des fonctions évidentes de la musique qui sont celles des rituels ou des bals. Dans ces contextes, cette fonctionnalité "au naturel" révèle immédiatement à l'élève l'intérêt de sa pratique. Même le débutant est valorisé; les musiques traditionnelles s'inscrivent naturellement dans une pratique collective de l'échange, de l'observation et du jeu en ensemble; l'oralité conditionne l'interprétation personnelle et la variation à partir du modèle. Ce travail sert de base à une approche de l'improvisation.

Biographie de l’auteur : Formé aux musiques populaires dès son enfance, auprès d'un ancien musicien de bal et au sein d'une fanfare-harmonie, il participe à l'âge du lycée à l’activité d'un groupe de jazz-rock. Découvre les musiques traditionnelles occitanes au sein de la troupe des Ballets Occitans (1974). Participe aux activités de recherche, de collectage, du Conservatoire Occitan de Toulouse (à partir de 1977). Effectue un travail de recherche ethnomusicologique dans la région du Lauragais qui donne lieu à plusieurs publications et à un diplôme d'ethnologie de l'EHESS. Réalise un travail sur les traditions campanaires pour la direction du patrimoine du ministère de la culture (1989). Réalise un travail de recherche et d’édition sur les imitateurs d’oiseaux et siffleurs de danses (1990). Installé dans le Lot à partir de 1983, il fonde l’Association pour les Musiques de Traditions Populaires en Quercy, qui entreprend un travail important de collecte des musiques populaires dans le département du Lot. Suit la formation du CFMI de l’Université de Toulouse Le Mirail (1986).Titulaire du Certificat d’Aptitude d’enseignant de musique traditionnelle en 1987, il participe à la création de départements pédagogiques dédiés à ces musiques dans le département du Tarn, de l’Aveyron et dans le Lot. Dans ce dernier département cet enseignement est créé au sein de l’ADDA (1989). Participe à différentes expériences musicales, en essayant de mettre la culture traditionnelle en contact avec les expressions contemporaines. En 2005 créé l’association La Granja à Soulomès (Lot) qui organise des actions de diffusion et de pédagogie. Cette association a lancé dès sa création une collecte de la tradition orale, constituant ainsi un fonds audio visuel important, servant de base à un travail de diffusion. Depuis septembre 2011,

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coordination et enseignement au sein du département de musiques traditionnelles du CRR de Toulouse. Participe à la formation de préparation au DE de musiques traditionnelles au sein de l’ISDAT.

____________________________________________________________________________________________________ 9h35 Mathieu Fortier, École Jeunes musiciens du monde, Québec

Jeunes musiciens du monde : une école à vocation sociale

Résumé : Un des organismes pionniers au Québec dans l’intervention sociale par l’entremise des arts, Jeunes musiciens du monde vise à permettre aux jeunes issus de milieux à risques de développer leurs capacités et leurs aspirations en offrant gratuitement des cours de musique, des activités d’expression musicale et un

accompagnement personnalisé. Chacune des écoles est implantée dans un milieu où les problèmes socioéconomiques sont nombreux et dont l’offre en activités culturelles est largement insuffisante. Œuvrant actuellement à Québec, Montréal, Sherbrooke, dans la communauté autochtone de Kitcisakik et en Inde, l'organisme accueille plus de 850 jeunes dans ses 5 écoles. Mathieu Fortier, cofondateur de l’organisme, présente 13 ans d’implication auprès des jeunes grâce à la musique, un outil exceptionnel de transformation personnelle et sociale. Biographie de l’auteur : Après des études en anthropologie à l’Université Laval, Mathieu Fortier séjourne longuement en Inde (près de 14 ans depuis 1991). Il y étudie le hindi, le bengali et le kannada, la musique classique indienne, ainsi que le hatha yoga. En 2002, avec l’appui d’un sitariste Indien, Hameed Khan, de son épouse Agathe Meurisse et de son frère Blaise, il met sur pieds la Kalkeri Sangeet Vidyalaya, une école résidentielle qui offre éducation académique et musicale gratuitement à des enfants issus des milieux les plus précaires de l’Inde. Cette école sera le projet fondateur de Jeunes musiciens du monde. Mathieu travaille aujourd’hui à temps plein au siège social de Jeunes musiciens du monde, situé à Québec où il veille au développement de l’organisme et, entre autres, agit en tant que directeur des communications.

___________________________________________________________________________________________ 10h45 Sophie Lapierre et Mélanie Cullin, École des jeunes de l’Université de Montréal, Québec Acte créateur et motivation : regard sur des pratiques de pédagogie de

groupe

Résumé : La persévérance chez les apprentis musiciens est une préoccupation commune à tout enseignant en musique. Dans un contexte d'enseignement en parascolaire, cet enjeu est d'autant plus

tangible que les jeunes sont sollicités, de plus en plus, par une multitude d'offres de formations et d'activités sociales toutes plus alléchantes les unes que les autres, mais qui doivent cohabiter dans une fenêtre très restreinte. Dans ce contexte, l’École des jeunes et son équipe d'enseignants s'interrogent sur les leviers à développer pour optimiser la persévérance de ses élèves. Parmi plusieurs avenues explorées, celle du développement de la créativité au sein des cours de groupes a déjà donné des résultats tangibles. Nous explorerons donc plus particulièrement le travail effectué avec un groupe mixte (instruments variés), en exposant leur projet de composition collective : avec témoignages et extraits de cours à l'appui, nous nous attarderons à la naissance du projet, aux outils créatifs utilisés, aux différents degrés d’implication et d’évolution de chacun des élèves, ainsi qu’aux premiers résultats obtenus.

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Biographies des auteurs : Sophie Lapierre, École des jeunes de l’Université de Montréal, Québec Sophie Lapierre participe pour une deuxième fois aux Journées franco-québécoises en pédagogique instrumentale. Diplômée de la Faculté de musique de l’Université de Montréal (maîtrise en interprétation piano) ainsi que de l'École des Hautes Études Commerciales de Montréal (diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion d'organismes culturels), elle a fondé le Camp musical d'été de Montréal en 1988, et fut mandatée par sa faculté de musique pour mettre sur pied, en 1993, l'École des jeunes. Depuis lors elle voit au bon développement des deux institutions, rassemblant plus de 450 élèves par année, et une cinquantaine de professeurs et spécialistes en enseignement des arts auprès des élèves de 3 à 17 ans. L'École des jeunes est devenue après deux décennies un formidable lieu d'apprentissage de la musique en parascolaire, et offre à ses enseignants un terreau fertile à la réflexion sur l'enseignement de la musique. Mélanie Cullin, École des jeunes de l’Université de Montréal, Québec Mélanie Cullin fait des études de piano au Conservatoire de Toulouse, tout en suivant une licence de musicologie et un cursus en accompagnement. Après l’obtention de son Diplôme d’Études Musicales et de son diplôme d’État de piano, elle démarre une carrière d’enseignement. Elle se produit également dans plusieurs formations de musique de chambre. En 2009, elle s’établit à Montréal pour une année de maîtrise à l’Université de Montréal. Elle soulève alors des questions essentielles au sujet de la motivation de l’élève. En 2010, elle obtient une tâche d’enseignement du piano en groupe à L’École des Jeunes, et développe une approche plus créative, basée sur l’improvisation. Elle diversifie également ses intérêts, voguant entre musique classique, répertoire contemporain, et musique improvisée. Depuis 2013, elle collabore avec la compagnie de théâtre Le Moulin à Musique et s’investit dans le collectif d’improvisation Lindex. Elle suit également une formation en théâtre et en composition instrumentale.

____________________________________________________________________________________________________ 11h30 Joëlle Ivanes, Conservatoire à rayonnement régional de Perpignan, France

Quelles relations possibles entre formation auditive et formation instrumentale?

Résumé : De nombreuses pratiques pédagogiques sont porteuses d’innovation dans le domaine institutionnel et permettent de diversifier l’enseignement aux jeunes instrumentistes. En tentant d’installer, par des approches diverses, une relation musicale

entre formation auditive et formation instrumentale dans ces pratiques pédagogiques, le jeune musicien se trouve activement placé au centre des apprentissages et des progressions toujours dans une réalité musicale. Échanges et réflexions de l’expérience d’une praticienne. Biographie de l’auteur : Professeur de Formation Musicale au C.R.R. de Perpignan depuis 1985. De 1981/1983 professeur méthode Yamaha (Yamaha Music School Los Angeles, Ca). 2006 - Licence de rythmique E. Jaques-Dalcroze à la Julliard School (Genève, Barcelone). Diplômée en Sophrologie Caycédienne. Intervenante stages de rythmique Jaques-Dalcroze (Montpellier (France), Barcelone Espagne). Auteure d’ouvrages aux éditions Lemoine (Paris) : » La musique par le mouvement », « l’oreille harmonique » (3 volumes), en collaboration avec Marie hélène Siciliano : » mon jardin Musical », « Pédagogie de l’écoute », « Poésie du chant », avec V. Rousse : » L’oreille en boucle » (2 volumes). Création et mise en scène de contes musicaux pour jeune public. Actuellement pianiste accompagnatrice du chœur lyrique de Perpignan. Conseillère d’enseignement, membre de l’équipe de la formation diplômant au Diplôme d’état.

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13h30 Audrey-Kristel Barbeau, École de musique Schulich et Harmonies « New Horizons », Québec Les Harmonies « New Horizons » : un programme innovant et enrichissant pour les aînés du Québec

Résumé : Le premier « New Horizons Band » a été fondé il y près de 25 ans par le Dr Roy Ernst, professeur à l’École de musique Eastman de l’Université de Rochester (NY),

dans le but d’offrir aux gens de 50 ans et plus l’opportunité d’apprendre (ou de réapprendre) à jouer d’un instrument dans une harmonie. Depuis, plusieurs ensembles « New Horizons » ont vu le jour partout dans le monde. Sous l’égide de l’Association internationale de musique New Horizons, l’Harmonie nouveaux horizons de Montréal a été créé en janvier 2014. Elle est la première représentante du programme New Horizons au Québec, et la première à être offerte de façon bilingue. La présentation portera sur la création et la gestion de l’harmonie, sur les stratégies d’enseignement et d’apprentissage adoptées, ainsi que sur les perspectives de développement futur, telles la création d’un réseau francophone d’harmonies nouveaux horizons à l’intérieur de la province. Plusieurs témoignages de membres seront rapportés et des extraits vidéo des activités de l’harmonie seront projetés.

Biographie de l’auteur : Audrey-Kristel Barbeau a fait un baccalauréat en enseignement de la musique à l’Université du Québec à Montréal et a complété une maîtrise en éducation musicale à l’Université McGill en 2011. Elle est présentement doctorante en musique, sous la supervision du Dr Isabelle Cossette. Elle a été auxiliaire d’enseignement en direction d’harmonies, et agit maintenant comme assistante de recherche dans le projet interdisciplinaire « Musicking the Body Electric ». Depuis plusieurs années, elle s’intéresse au phénomène du trac et a créé un questionnaire pour évaluer les niveaux d’anxiété de performance chez les musiciens. D’abord conçu en anglais, le Performance Anxiety Inventory for Musicians (PerfAIM) a aussi été traduit en français, en polonais et en turc. Elle est la fondatrice et directrice musicale de l’Harmonie nouveaux horizons de Montréal et étudie les effets de la participation musicale active sur la qualité de vie et la santé mentale et physique des aînés.

___________________________________________________________________________________________ 14h05 Jésus Aguila, Université de Toulouse, Le Mirail, France

Pratiques collectives : quelques perspectives d'innovation pour la recherche collaborative

Résumé : Cette communication s'inscrit dans la perspective du projet de partenariat institutionnel France-Québec, qui relie l'Université Laval, l'Institut des Arts de Toulouse (ISDAT) et l'Université Toulouse - Jean Jaurès. Il s'agit de tracer des

perspectives d'innovation pour la recherche collaborative en pédagogie instrumentale : en s'engageant résolument dans des voies d'expérimentation, sur les différents terrains de l'enseignement instrumental, cherchant à sortir des routines des seuls cours individuels ; en définissant les angles d'étude et les type de méthodologies que la recherche devra mettre en place si elle veut faire collaborer efficacement des pédagogues « en recherche » et des chercheurs capables d'aller avec eux « sur le terrain ». C'est en facilitant ces rapprochements que l'on pourra modéliser des situations, définir des environnements, proposer des stratégies d'évaluation etc. Ce sont autant d'outils à inventer, que l'expérimentation scientifique devra mettre à l'épreuve et qui devront, ensuite, « retourner au terrain », pour être à leur tour confrontés à l'expérience des pédagogues, avant d'être mis à disposition de la communauté des enseignants. Biographie de l’auteur : Jésus Aguila est Professeur de Musicologie à l'Université de Toulouse – Jean Jaurès. Ses domaines de spécialité sont liés aux phénomènes d’intégration et de résistance à l’innovation musicale dans les sociétés contemporaines, à l'analyse du langage musical et aux théories de composition au XX° et au début du XXI° siècles, ainsi qu'aux modalités de transmission du sensible dans la pédagogie musicale. Il a été, dans son université,

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Directeur du Département de Musique (1992-1997), Directeur du Centre d’Initiatives Artistiques du Mirail (service art et culture, 1997-2002), fondateur et co-directeur de l'équipe de recherches en musicologie (1999-2009) et Vice-Président délégué à la Culture (2009-2012). Il est aujourd'hui coordinateur des formations au Diplôme d'Etat et au DNSPM, délivrées en partenariat avec l'Institut Supérieur des Arts de Toulouse.

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