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SOMMAIRE Page 2 : Interview d'Indra, directeur de TOIT Népal Page 3 : Saras Pathshala story Page 4 : une journée avec deux écoliers Page 5 : mini projets, grandes ambitions Page 6 : galerie de portraits des bénéciaires Page 7 : paroles solidaires Page 8 : l'école Saraswati vue par ses élèves The Saras Pathshala journal Franchir les montagnes Ils ont atteint leur Everest : surmonter le fatalisme et la résignation. Dans un pays où les plus hautes cimes du monde cohabitent avec un niveau d'éducation dramatiquement bas, l'association TOIT Nepal a bâti quelque-chose de vertigineux, en ouvrant une école aux enfants issus de milieux défavorisés. L'éducation : chance unique offerte à ces dizaines de gamins qui, sans une telle aide, devraient trimer aux champs ou s'improviser contrôleurs de bus, renonçant ainsi à toute perspective d'élever leur condition sociale. Éducation, savoir, éveil citoyen, stimulus créatif. Voilà la mission assumée depuis 2007 par l'école Saraswati Pathshala à Bhaktapur. Cet ambitieux défi donne corps au rêve commun du président de TOIT, Indra Prasad Khaitu - le genre d'homme qui vous réconcilie avec l'humanité - et de feu Francis Longavesne, qui a financé via La Maison des Himalayas la construction et l'animation de l'école. Tout ceci, avec le soutien de Sahaya Nepal, de FantaZia, de nombreux volontaires et donateurs. Bien sûr, il reste beaucoup à faire : obtenir l'habilitation SLC (l'équivalent du Bac), sécuriser la route de l'école et les sources de financement - pour, in fine, tendre vers l'autonomie. Autant de cimes qui restent à gravir. Mais en additionnant les bonnes volontés, l'ascension sera plus aisée. Textes & photos : Christophe Cirone Le journal de l'école Saraswati à Bhaktapur, Népal Numéro 1- Mars 2015 - GRATUIT Page 1

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SOMMAIRE

Page 2 : Interview d'Indra,

directeur de TOIT Népal

Page 3 : Saras Pathshala

story

Page 4 : une journée avec

deux écoliers

Page 5 : mini projets,

grandes ambitions

Page 6 : galerie de portraits

des bénéficiaires

Page 7 : paroles solidaires

Page 8 : l'école Saraswati

vue par ses élèves

The Saras Pathshala journal

Franchir les montagnes

Ils ont atteint leur Everest : surmonter le fatalisme et la résignation. Dans un pays où les plus hautes cimes du monde cohabitent avec un niveau d'éducation dramatiquement bas, l'association TOIT Nepal a bâti quelque-chose de vertigineux, en ouvrant une école aux enfants issus de milieux défavorisés. L'éducation : chance unique offerte à ces dizaines de gamins qui, sans une telle aide, devraient trimer aux champs ou s'improviser contrôleurs de bus, renonçant ainsi à toute perspective d'élever leur condition sociale.

Éducation, savoir, éveil citoyen, stimulus créatif. Voilà la mission assumée depuis 2007 par l'école Saraswati Pathshala à Bhaktapur. Cet ambitieux défi donne corps au rêve commun du président de TOIT, Indra Prasad Khaitu - le genre d'homme qui vous réconcilie avec l'humanité - et de feu Francis Longavesne, qui a financé via La Maison des Himalayas la construction et l'animation de l'école. Tout ceci, avec le soutien de Sahaya Nepal, de FantaZia, de nombreux volontaires et donateurs.

Bien sûr, il reste beaucoup à faire : obtenir l'habilitation SLC (l'équivalent du Bac), sécuriser la route de l'école et les sources de financement - pour, in fine, tendre vers l'autonomie. Autant de cimes qui restent à gravir. Mais en additionnant les bonnes volontés, l'ascension sera plus aisée.

Textes & photos : Christophe Cirone

Le journal de l'école Saraswati à Bhaktapur, Népal

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"L'éducation clé d'une vie meilleure"

Indra Prasad Khaitu, 37 ans, est le fondateur et directeur de TOIT Nepal, l 'association qui pilote l 'école Saraswati à Bhaktapur. Il vit dans cette charmante cité médiévale voisine de Katmandou avec sa femme, Sanchita, et leur fille Aahana, 4 ans. Dynamique et ouvert d'esprit, diplômé ès sociologie, ce citoyen népalais dit son désir d'améliorer les conditions de vie de ses jeunes compatriotes. Comment est né le projet Saraswati ?

Notre idée d'origine était de venir en aide aux enfants privés d'accès à l'éducation. Bâtir une école est devenu possible plus tard, grâce à la popularité de TOIT et aux fonds collectés par La Maison des Himalayas, à la suite de ma rencontre avec l'un de ses fondateurs, Francis Longavesne. Au Népal, de nombreux parents n'envoient pas leurs enfants à l'école publique à cause de son faible niveau. Mais ils ne peuvent leur payer une école privée. Notre but n'était pas simplement de créer une école de plus, mais d'offrir un enseignement qui respecte leur créativité.

Quelles matières y sont enseignées ?

Maths, sciences, népalais, anglais, éducation civique... Mais aussi la poterie, les arts plastiques, le chant, la danse, les échecs ou enore le recyclage. Nous souhaiterions enseigner aussi la mécanique ou la menuiserie, mais nous n'avons pas pu jusqu'à présent, faute d'espace suffisant. Nous voulons faire d'eux de bons élèves mais aussi de bons citoyens, créatifs et autonomes.

À qui est destiné cet enseignement ?

Priorité aux enfants issus de familles pauvres. Celles qui ont peu de revenus, qui gagnent à peine de quoi vivre en cultivant un lopin de terre. Afin d'en bénéficier, elles doivent indiquer leur situation économique, leurs revenus, leur patrimoine. À cela s'ajoutent deux conditions : que l'enfant manifeste le désir d'apprendre, et que la famille lui procure un cadre propice à sa scolarité.

À combien d'enfants a déjà bénéficié

ce programme ?

Quand l'école a ouvert en 2007, elle comptait 35 élèves. Ils sont à présent 130 (âgés de 5 à 14 ans), 50 scolarisés

dans d'autres écoles, et une centaine a bouclé ou interrompu sa scolarité. Alors que de nombreux parents se soucient plus d'eduquer les garçons que les filles, nous ne faisons aucune discrimination entre les sexes. Notre école montre ainsi aux familles l'importance de l'eduation et apparaît comme un exemple à suivre.

Que sont devenus vos anciens élèves ?

Certains sont devenus enseignants à leur tour, médecin, dentiste, infirmière, architecte... Ils ont franchi des rivières grâce à notre aide. Merci aux sponsors qui ont rendu cela possible !

Qui sont les personnels encadrants ?

Ils sont quatorze : huit professeurs pour autant de classes (maximum 20 élèves chacune), une cuisinière, un gardien, un agriculteur, une assistante de ménage, le

principal - Sanchita, ma femme - et moi. Je suis le seul bénévole. Mon rôle est d'encadrer les volontaires et collecter des fonds. Outre leurs connaissances, leur

maîtrise du népalais et de l'anglais, tous ces enseignants partagent la ferme envie de travailler avec des enfants issus de milieux défavorisés.

Quelles difficultés rencontrez-vous ?

Au départ, de nombreuses familles n'emmenaient pas les enfants à l'école, ou pas régulièrement. Leur priorité reste l'alimentation, pas l'éducation. Il a fallu les convaincre qu'élever la condition

des petits bénéficiait à tous. L'education est une action sur le long terme !

Quels sont vos principaux besoins ?

Nous voudrions constituer un fonds d'urgence afin de garder parmi nous les enseignants, et de pouvoir faire face à une éventuelle crise du sponsoring. Outre le parrainage régulier (15 /mois par enfant) et les dons ponctuels, nous devons vendre des produits artisanaux à l'étranger. C'est ce que nous faisons déjà en France avec FantaZia, et que faisait Francis judqu'à son décès, fin 2012.

Quelles ambitions pour la suite ?

Une fois les travaux d'extension achevés, nous souhaiterions accueillir 50% d'enfants issus de milieux aisés, de façon à ce que leurs frais de scolarité financent celle des plus démunis, mais aussi à favoriser une mixité sociale. Ce n'est pas facile de les faire venir, car il nous manque encore l'habilitation pour le niveau SLC (équivalent du Bac). Par ailleurs, nous envisageons de créer un atelier offrant des emplois aux parents, afin de mener l'école vers l'autonomie. Pensez-vous qu'une telle école puisse

contribuer à changer la société ?

Clairement oui ! L'éducation, le savoir jouent un rôle-clé pour prétendre à une belle vie. Cela ouvre des portes vers un avenir meilleur. Beaucoup de nos écoliers ont enduré des humiliations en raison de leurs origines sociales. Mais à chaque fois qu'ils se retrouvent avec des volontaires, ils se sentent très fiers.

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Indra Prasad Khaitu près du stupa élevé en mémoire de Francis Longavesne.

"De bons élèves...

et bons citoyens"

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Saraswati Pathshala story

1999 : naissance d'un projet éducatif et solidaireÀ l'issue de ses études financées par la Française Marie Stoehr, Indra Prasad Khaitu, 22 ans, commence à donner avec un groupe d'amis des cours gratuits pour une vingtaine d'enfants issus de familles pauvres, qui ne pourraient assumer le coût de leur scolarité.

2000 : premiers parrainagesIndra crée l'association TOIT Nepal, bientôt reconnue en qualité d'ONG. À cette époque, Eva Dieterman, une touriste hollandaise, commence à parrainer deux enfants pour leur permettre d'aller à l'école. Deux ans plus tard, l'association américaine Answer parrainera à son tour quinze enfants.

2003 : rencontre aux sommetsIndra fait la connaissance de Francis Longvesne, co-fondateur de La Maison des Himalayas. Grâce à son soutien moral et financier, cette association française entreprend de parrainer une trentaine d'écoliers.

2005 : le chantier démarre12 novembre. On commence à creuser les fondations de l'école Saraswati à Bhaktapur. Symboliquement, Indra pose la première pierrele 17 novembre, une date choisie par un astrologue pour ses bons auspices. Une puja (cérémonie reliagieuse hindouiste) est célébrée, lors de laquelle des offrandes sont présentées aux dieux afin de garantir à l'école un destin prospère.

2006 : en pleine révolution...L'inauguration était prévue en 2006. De graves

troubles politiques en ont décidé autrement. Les élections pseudo-démocratiques organisées par le roi Gyanendra ont déclenché grèves et révolution,

jusqu'à sa démission en avril. Conséquences : retards dans la construction et flambée du cours

des matériaux. Stoppés en juillet, les travaux reprendront grâce à une rallonge budgétaire.

2007 : porte ouverte sur futur17 avril. Ils l'ont fait ! L'école Saraswati ouvre juste à temps pour le nouvel an népalais. Pour

ses débuts, quatre enseignants et autant de classes accueillent 35 enfants sur deux étages - bientôt quatre. Année après année, elle verra le nombre d'écoliers croître sans discontinuer.

2012 : toujours plus grand !En juillet, Indra et Francis posent la première

pierre d'un nouveau bâtiment jouxtant le premier. Objectif : élargir la capacité d'accueil à neuf

classes et aménager une aire couverte pour les activités sportives. Le 8 novembre, Saraswati Pathshala pleure la perte de Francis, décédé à

Katmandou. L'année suivante, un stupa sera érigé dans le jardin afin d'honorer sa mémoire.

Toit du monde... V ville des dévotsToit du monde... t ville des dévottsMontagnes monumentales, temples à l'ornementation savante, gentillesse des habitants. Voilà ce que les visiteurs retiennent principalement de leur voyage au Népal, ce "toit du monde" étriqué - 147 180 km , 30 millions d'habitants -, pris en étau entre les géants indien et chinois. Mais cette vitrine alléchante ne saurait occulter une grande pauvreté (salaire moyen : 10 000 roupies, soit moins de 100 ), un taux élevé de corruption, de chômage et d'illlétrisme. Alors que le tourisme attire désormais de nouveaux candidats venus de Chine, le Népal voit chaque jour 2 000 des siens s'envoler vers les pays du Golfe, nouvel eldorado présumé. En particulier le Qatar, où ils sont employés dans des conditions extrêmement dures et sous-payés.

À 13 km de Katmandou, Bhaktapur, dite "la cité des dévots", est l'illustration vivante de ces contrastes qui dessinent le Népal. Derrière la splendeur de son temple Nyatapola à cinq toits, son riche héritage newari, son label Unesco, cette ancienne capitale royale reste essentiellement dépendante d'une économie basée sur l'agriculture, et nombre de familles estiment le travail des enfants plus urgent que l'éducation. Le faible niveau de l'école publique et les coûts élevés du privé n'aident pas à changer la situation. C'est précisément là le défi relevé par TOIT Nepal, La Maison des Himalayas et leurs partenaires à travers Saraswati Pathshala. Une école où seule la discrimination n'a pas sa place, qu'elle soit économique, sexuelle, ethnique ou géographique.

2008 : petits mais costauds Suivant une idée de Francis, La Maison des

Himalayas lance un programme de mini-projets destinés à enrichir la vie quotidienne et le

bagage des élèves : déjeuner équilibré, salle informatique, bibliothèque, cours d'échecs, de recyclage, et installation de panneaux solaires.

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Une journée avec Sujan and Niruta

Immersion dans le quotidien de l'école Saraswati avec Niruta Machamasi, 10

ans, et Sujan Sayaju, 12 ans. Deux bons élèves qui racontent avec leurs mots

9h Sur la route de l'école"Je me lève à 6h45 du matin. Je prends une collation à 7h (thé et biscuits), mon petit-déjeuner à 8h15, et à 9h je suis prêt. Il me faut 25 mn à pied pour aller à l'école. Je porte toujours mon gilet de sécurité, à l'aller comme au retour. C'est important pour nous de traverser la route en étant bien visibles."

10h Fenêtre sur cours"IL y a vingt élèves dans ma classe. Chaque cours dure 40 mn. J'ai des leçons de mathématiques, anglais, science, népalais, grammaire, culture générale... Ma matière préférée ? Les maths !"

13h I got the power !"J'aime le dal-baht [le plat national népalais]. À l'école, "Sister" cuisine ce dal-baht qui nous donne de l'énergie car il est composé d'hydrates de carbone."

14h Parascolaire activity"Dans mon école, il y a beaucoup d'activités comme le recyclage, la poterie, les jeux, l'agriculture... J'aime beaucoup la poterie. Je fabrique différentes choses : voiture, fleur, maison, éléphant, fruit, etc."

15h Du sport aussi au menu"J'aime le football. C'est un sport très populaire au Népal. Il y a un arbitre pour superviser le match. Le football est comme un exercice, il développe notre capacité d'adaptation."

16h Remercierments et prières de concert"À l'assemblée du matin et du soir j'adresse mes remerciements aux professeurs et aux dieux. Tous les élèves se réunissent pour les prier de les éduquer. À l'assemblée du soir, ils disent tous aux enseignants : 'Merci de vous occuper de nous'."

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Sciences, géographie, calcul, religion... Des centaines de livres ont été récoltés pour la bibliothèque, qui procure aux professeurs une base pour leurs leçons et aux élèves, un "plus" éducatif. Cette riche collection devra toutefois être renouvelée.

Recyclage

Transformer l'eau et des papiers usagés en briques solides qui serviront à cuire le repas, c'est le petit miracle accompli durant les séances de recyclage. Une façon pratique de sensibiliser aux thèmes écologiques.

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Mini projets, grandes ambitions

Épinards, ail, oignons, choux-fleurs, pommes de terre... Grâce à un jardin bio et aux conseils de Narbahadur, les enfants apprennent des notions d'agriculture tout en alimentant la cuisine de l'école. La récolte d'un grand jardin, situé de l'autre côté de Bhaktapur, vient compléter la production du petit lopin de terre situé aux portes de l'école.

La plupart d'entre eux surfent déjà sur Facebook dans les cybercafés. Mais utiliser Word, Paintings et autres programmes bien utiles, c'est une autre histoire... Douze ordinateurs et trois moniteurs ont donc été récoltés afin de procurer aux écoliers les plus âgés des compétences informatiques bien utiles pour la suite.

À l'école Saraswati, le terme "apprendre" revêt plusieurs sens. Bibliothèque, échecs, jardin bio... . Sept mini-projets ont été lancés afin de cultiver les aptitudes des enfants

Doper leurs aptitudes intellectuelles, stimuler leur créativité : les leçons d'échecs dispensées par Sandee sont bien plus qu'un jeu. Certaines pièces ont été confectionnées par les élèves lors de cours de poterie.

...É i d il i h fl

Doper leurs aptitudesInformatique

Dal-baht, what else ? Ce plat népalais typique est servi aux élèves au déjeuner, au dernier étage de l'école, afin de leur assurer une alimentation équilibrée. À Didi la cuisine, aux élèves de donner un coup de main pour servir leurs camarades.

Un panneau solaire dédié à la recharge de la batterie utilisée pour l'électricité et la dynamo ; un second chargé de réchauffer l'eau. L'énergie ainsi produite couvre 70% des besoins de l'école. Ce dispositif écologique est complété par un filtre qui permet de drainer de l'eau potable.

Repas quotidien

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Échecs

Bibliothèque

Énergie solaire

Jardin bio

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Rohin, Rohan, Roshina, Robina : galerie de portraits de ces enfants issus de

familles défavorisées, auxquels l'accès à l'éducation a offert un autre futur

Éclairés par l'éducationÀ la lueur fragile d'une lampe de secours (l'électricité vient de s'éclipser une fois de plus à Bhaktapur), trois générations d'une même famille nous accueillent dans leur appartement. Krishna Bhakta, 80 ans, qui souffre de problèmes respiratoires. Krishna Chawal et sa femme Ganga, 30 ans chacun. Enfin Rohan, 10 ans, et son cadet Rohit, 7. Tous deux vont à l'école, ce que leur condition sociale n'aurait pas permis sans l'école Saraswati. Leur père travaille comme charpentier. Leur mère gagne quelques roupies par la couture. Depuis que le grand-père a vendu sa terre, la famille gagne à peine 6 000 roupies (moins de 60 ) par mois. Ganga espère que ses enfants "deviendront de bonnes personnes, gagnant de l'argent par eux-mêmes". Pour l'heure, les jeunes gens sont "très fiers d'être parrainés, reconnaissants d'aller à l'école." Dans la pénombre, mais éclairés grâce à l'éducation.

Leçons de vies

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L'élève devenue enseignanteNaguère, elles s'asseyait sur le banc des élèves. Désormais, elle se dresse face à eux. Elle-même scolarisée grâce à TOIT, Rabina Prajapati, 27 ans, enseigne désormais aux nouvelles générations à Saraswati Pathshala. "Quand j'étais ado, j'ai pu poursuivre ma scolarité grâce aux parrainages. Sans cela, je n'aurais pas pu pour des raisons financières", explique la jeune femme, issue d'une fratrie de quatre sœurs et deux frères. Rabina a étudié la sociologie, la psychologie, la philosophie, la littérature anglaise, et convoite un diplôme de démographie. Aujourd'hui, elle enseigne les maths, les sciences ou encore la santé aux élèves. "D'un côté, ils sont consciencieux car ils se savent parrainés. De l'autre, ils restent des enfants qui ont besoin de rire ! Mais je peux voir leur attitude évoluer, et devenir de plus en plus sérieuse". Juste retour des choses pour la jeune prof, satisfaite de pouvoir rendre ce qu'elle a un jour reçu.

Liberté j'écris en ton nomElle a une voix douce, un sourire charmant et une tête bien remplie. Roshani Shrestha, née à Patan il y a vingt-trois ans, travaille comme journaliste après avoir bénéficié de l'aide de TOIT depuis la classe 7. Auparavant, rien n'a été facile : "Ma mère travaillait très dur comme aide de ménage dans une école. Elle gagnait juste assez pour couvrir les besoins du foyer. Après nos cours, on l'aidait à nettoyer l'école." Le parrainage a aidé Roshani à élever sa condition sociale - "Ça ne nous a pas seulement aidé à être scolarisé, mais aussi à payer l'électricité !" Elle a atteint le niveau SLC + 4 (bac + 4), décroché un diplôme de journalisme et de sciences politiques. Fin 2013, Roshani a intégré le Ham Chhaya ("Lumière & soleil"), bimensuel édité dans la vallée de Katmandou. Elle est spécialisée dans les thématiques culturelles et les sujets relatifs à la condition des femmes. La jeune femme a elle-même du vaincre les préjugés. À présent, elle se rêve en journaliste freelance.

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Ils aident, ils témoignent

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Falk Wienhold, co-fondateur de Sahaya Nepal (Allemagne)"J'ai réalisé qu'il existe, dans les pays en voie de développement, des gens dotés d'une motivation incroyable, du savoir nécessaire et de toutes les qualités requises pour faire avancer leur pays. Tout ce que nous avons à faire, c'est leur donner leur chance et les moyens de la réaliser."

Marie, Benjamin & Clément, animateurs scouts du Finistère"À l'été 2014, nous avons organisé avec d'autres scouts des activités pour les élèves pendant deux semaines. Nous avons pris beaucoup de plaisir et, au retour, nous n'avions qu'une idée en tête : faire découvrir le Népal et y retourner un jour !"

Alain Prouvost, responsable des parrainages à Bhaktapur pour LMDH"Etant amateurs de montagne, nous avons été séduits par le Népal et la gentillesse de ses habitants. Il est très utile de soutenir son développement en permettant de scolariser des enfants désavantagés. Il reste beaucoup à faire, en particulier pour améliorer la condition des femmes."

"Francis Longavesne [son mari et co-fondateur de LMDH, à droite] disait : 'Nous devons apporter des programmes traditionnels et innovants de grande qualité aux enfants pauvres'. Dans cet esprit, depuis 2007, des volontaires de divers pays et continents sont venus à l'école Saraswati, afin de partager des échanges culturels avec des enfants défavorisés et leur montrer, par leur présence, qu'ils ne sont pas oubliés."

Geneviève Dhainne, de La Maison des Hilalayas, en charge du programme de mini-projets pour Bhaktapur

CONTACTS #La Maison des Himalayas (FR): www.maisondeshimalayas.org

#TOIT Nepal (NEP) : [email protected]

#FantaZia (FR) : www.fantazia-shop.fr et [email protected]

#Sahaya (ALL) : sahaya-nepal.de et nepalfalk.blogspot.com

Une touche de FantaZiaJean-Renan Hernandez et sa femme Céline Bienaimé sont, via leur société FantaZia, les principaux contributeurs du projet TOIT à Bhaktapur. "On ne voulait pas faire du business pour du business mais aussi aider au développement du Népal, surtout via l'éducation qui est son gros point faible". L'aide de FantaZia est protéiforme : don d'un euro à chaque vêtement acheté, 10% des gains affectés à un fonds social, appel au parrainage via leur site... Les mamans des élèves perçoivent un complément de revenu en échange d'accessoires en laine tricotés et de sacs en papier journal recyclé.

Répartition des fonds

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L'école vue par ses écoliers

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Namaste

En mémoire de Francis et Jo...

Namaste