Journal mémoire de la guerre
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L’ENQUÊTE 14-18Le journal des lycéens de Saint-Vincent (Senlis)
Mars 2015
EDITOAprès de longs mois à travailler tous ensemble sur ce projet, nous vous présentons enfin notre journal : « L’enquête 14-18 ».
Nous avons construit cette découverte plus approfondie de la Grande Guerre grâce à la littérature et société, l’option que nous avons choisie en début d’année. Mesdames Sidi-moussa et Zbynovsky nous ont encadrés et nous ont encouragés à donner le meilleur de nous-mêmes. Dans ce journal, vous découvrirez la synthèse du travail que nous avons fourni durant six mois. Le 16 octobre, nous nous sommes rendus à Paris pour visiter l’agence de presse Reuters.Nous avons découvert leur incroyable organisation, leur grand calme également.Nous avons essayé par la suite d’être de vrais journalistes. Et notre travail a payé ! Toute la classe de seconde 5 est fière de vous présenter son journal !Bonne lecture.
La rédaction de l’Enquête
LES FAITS HISTORIQUES MAJEURS
L’ART ET LA GUERRE
PATRIMOINE & TOURISME
LE SPORT DURANT LA GUERRE
JEUX & BD
REMERCIEMENTS
08-09
10
11
12-14
15
16
CENTENAIRE DE LAGRANDE GUERRE
1914-1918
AU CŒUR DE L’ENQUÊTE :
LE MONUMENTAUX MORTSDE ST-VINCENT
02-07
AU CŒUR DE L’ENQUÊTE :
LES MONUMENTS AUX MORTS DE LA GRANDE-GUERRE, UNE MANIFESTATION CONCRÈTE DE LA MÉMOIRE COLLECTIVE.
AU CŒUR DE L’ENQUÊTE : LE MONUMENT AUX MORTS DE ST-VINCENT
Une volonté de l’Etat Le coin du poète
Une organisation méthodique
Une codification précise
Pour aller plus loin
« Déjà la pierre pense où votre nom s’ inscrit …»
02
La tragédie de la Grande Guerre a touché toutes les familles : plus d’un 1,3 millions de soldats a perdu la vie. La demande mémorielle se manifeste très tôt en France, dès 1916 et ne cessera de croitre. La loi du 27 avril 1916 prévoit la création d’un diplôme d’honneur des militaires morts pour la patrie et le 25 octobre 1919 est lancé le recensement des disparus de chaque commune. L’Etat vise à commémorer tous les soldats morts en martyrs héroïques. Dès 1915 une loi consacre « le mort pour la France », dénomination qui offre des avantages aux familles des défunts (pension, pupille de la nation). Le point le plus important à souligner est que pour la première fois dans l’histoire de la France les victimes sont nommées, qu’une identité leur est reconnue, une individualité propre au sein d’un carnage collectif.
Le poète Louis Aragon, né en 1897 et mort en 1982 rédige le poème « Tu n’en reviendras pas », en honneur aux soldats morts pendant la
Première guerre mondiale.
Annette Becker, spécialiste de la Première Guerre Mondiale, a rédigé en 1988 un ouvrage intitulé Les Monuments aux morts :
patrimoine et mémoires de la Grande Guerre. Elle vient de faire paraître un récent ouvrage intitulé Voir la grande guerre. Un autre
récit qui rend compte des images liées au conflit.
(https://www.youtube.com/watch?v=jAFBXrJf5o8)
http://www.paroles.net/leo-ferre/paroles-tu-n-en-reviendras-pas
Tu n’en reviendras pas toi qui courais les fillesJeune homme dont j’ai vu battre le coeur à nuQuand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille
Qu’un obus a coupé par le travers en deuxPour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l’ancien LégionnaireTu survivras longtemps sans visage sans yeux
Roule au loin roule train des dernières lueursLes soldats assoupis que ta danse secoue
Laissent pencher leur front et fléchissent le couCela sent le tabac la laine et la sueur
Comment vous regarder sans voir vos destinéesFiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous faite de la couleur des pleursVous bougez vaguement vos jambes condamnées
Vous étirez vos bras vous retrouvez le jourArrêt brusque et quelqu’un crie Au jus là-dedansVous baillez Vous avez une bouche et des dents
Et le caporal chante Au pont de Minaucourt
Déjà la pierre pense où votre nom s’inscritDéjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s’effaceDéjà vous n’êtes plus que pour avoir péri
Si l’Etat manifeste la volonté d’une commémoration au niveau national, notamment par la loi de finances de 1920, qui finance la construction des monuments aux morts, il revient aux municipalités d’en organiser la mise en œuvre. De 1918 à 1925 plus de 30 000 monuments sont construits sur des lieux qui font souvent l’objet de polémiques. Faut-il choisir un lieu « public », neutre ou doit-on l’implanter dans un lieu à forte charge religieuse ? Si la place centrale, où cohabitent mairie et église est souvent choisie, dans des régions où le catholicisme est intact, les vieux calvaires accueillent les monuments aux morts et superposent à une tradition religieuse un culte « républicain ».
Les monuments aux morts de 14- 18 sont des néo-cénotaphes, c’est à dire des monuments érigés à la personne qui ne contiennent pas de corps. Quatre grandes typologies de monuments sont repérables. Les monuments « neutres », civiques reflètent l’idéal républicain, sans messages religieux ou revanchards. Le deuxième type développe en une dimension patriotique républicaine une thématique de la gloire et de l’honneur et soulignent la victoire. Le troisième type est marqué par le patriotisme allié à la religiosité ; enfin, le dernier type se veut uniquement « funéraire, situés dans les cimetières. Il est intéressant de relever la teneur des messages: rares sont les messages « pacifistes » où la guerre est condamnée, plus nombreuses sont les formules de victoire, de revanche, voire de perpétuation de la haine de l’ennemi
Le monument aux morts de 14-18 a permis d’affirmer pour la première fois, en France l’individualité du sacrifice de chaque soldat et l’effort commun dans la lutte contre l’ennemi.
Par Emilie, Hugo, Océane, Sarah, Emma et Mike
AU CŒUR DE L’ENQUÊTE :
LE MONUMENT AUX MORTSDE ST-VINCENT
AU CŒUR DE L’ENQUÊTE : LE MONUMENT AUX MORTS DE ST-VINCENT
Trois élèves de St-Vincent morts au combat
L’abbaye royale de St-Vincent
Qui sont ces soldats dont les noms figurent en plein lycée ?
03
Fondée en 1065 par Anne de Kiev, princesse ukrainienne mariée au roi de France Henri 1er, l’abbaye est consacrée à Saint Vincent, patron des vignerons, mort martyr en 304. L’abbaye connaît de nombreuses modifications architecturales et confisquée à la Révolution elle est transformée en usine de tissage. Rachetée par l’évêque de Beauvais, l’abbaye devient une institution scolaire pour garçons en 1836. Les Pères Maristes assurent à partir de 1869 une tutelle religieuse, qui, suspendue lors de la séparation de l’Etat et de l’Eglise en 1905 leur est à nouveau confiée. Après les épisodes difficiles des deux guerres mondiales, où Saint Vincent est hôpital militaire en 14-18 et baraquements pour les troupes allemandes, l’Abbaye devient à nouveau un lycée, mixte depuis 1969, qui accueille plus de 700 élèves et prépare au bac général, technologique et forme au BTS informatique.
Le monument aux morts du lycée, a été crée en 1921. Il se trouve dans le bâtiment Saint Vincent, à l’angle Nord Est, sur un lieu de passage qui dessert le cloître et le passage vers le bâtiment Saint-Louis. Il se déploie au cœur d’un espace carré et couvre les murs de larges panneaux de calcaire sculpté. Les noms des soldats morts s’égrènent , qu’il s’agisse de soldats morts en 14-18 ou en 39-45 ou plus récemment en Indochine.
Nous avons mené l’enquête : qui sont ces soldats dont les noms, le lieu de mort et de naissance ainsi que leur grade figurent sur ces plaques de calcaire ? Quel message est exprimé autour de la liste des noms ?
Nous avons découvert l’existence de trois personnes ayant étudié au lycée Saint-Vincent à Senlis, nous allons les présenter à l’aide de fiches de renseignement.
Par Emilie, Hugo, Océane, Sarah, Emma et Mike
Nom : DE ORSETTI Prénoms : Alexandre StanislasConflit : 1914-1918Grade, unité : Lieutenant - 5e R.D.[Cavalerie/A.B.C.] - R.D. Régiment de DragonsDate de naissance : 01/03/1890Département ou pays : 75 - ParisCommune de naissance : Paris 08Genre de mort : Mort des suites de blessuresMention Mort pour la France : OuiDate du décès : 02/06/1918 Département ou pays : 80 - SommeCommune du décès : AmiensAutres informations : Légion d'Honneur (posthume) - Croix de guerre avec palme - "Brillant officier remarquablement doué, énergique et brave. En 1915-1916, a rendu les plus grands services dans l'aviation, en qualité d'observateur. Blessé gravement dans un combat d'avions à la suite duquel un pilote fut tué à son côté. Tué pendant la traversée d'Amiens le 02/05/1918." Tué place Mont-Plaisir à 17h30, par un obus allemand, alors qu'il était transporté à l'Hôtel-Dieu. Saint-Cyrien promotion de Fez (1909-1912) - Acte de décès établi à Amiens le 02/05/1918 - Domicilié à Paris 05 - Ancien élève du lycée St-Vincent à Senlis (60) et à l'école Ste-Geneviève (78) - Inscrit "D'ORSETTI Alexandre" sur le mémorial du lycée Saint-Vincent.
Nom : GALLÉ Prénoms : Maurice Philippe LouisConflit : 1914-1918Grade, unité : Aspirant - 106e R.I. [Infanterie] - R.I. Régiment d'InfanterieDate de naissance : 17/02/1895Département ou pays : 60 - OiseCommune de naissance : CreilGenre de mort : Tué à l'ennemiMention Mort pour la France : OuiDate du décès : 26/05/1917Département ou pays : 80 - SommeCommune du décès : Bouchavesnes Date du jugement : 08/04/1918Département ou pays : 60 - OiseCommune du jugement : Senlis
Date de transcription : 16/07/1918Département ou pays : 60 - OiseCommune de transcription : CreilDépartement ou pays inhumation: 80 - SommeCommune inhumation : Bouchavesnes-BergenLieu inhumation : ChampsCarré, rang, tombe : Tombe privéeAutres informations : Étudiant à la faculté de droit de l'Institut catholique 1912 à 1914 après des études au collège St Vincent de Senlis - Incorporé le 20/12/1914 au 150e R.I. – Nommé
Le saviez vous ?
Vous recherchez un monument aux morts ? Connectez vous à : monuments.centenaire.org/cartographie/
AU CŒUR DE L’ENQUÊTE :
LE MONUMENT AUX MORTSDE ST-VINCENT
AU CŒUR DE L’ENQUÊTE : LE MONUMENT AUX MORTS DE ST-VINCENT 04
Par Emilie, Hugo, Océane, Sarah, Emma et Mike
Le saviez vous ?
Des hommes morts à Craonne et au chemin des DamesParmi les soldats inscrits sur ce monument nous affirmons qu’au moins trois de ces soldats ont péri durant la bataille à Craonne :
-Henri Bouche mort le 29 avril 1917
-Louis Oden mort le 16 mai 1917
-André-Martin De Caen
La bataille du Chemin des Dames, seconde bataille de l’Aisne pendant la Première Guerre mondiale ou « offensive Nivelle », commence le 16 avril 1917 à 6 heures du matin par la tentative française de rupture du front allemand entre Soissons et Reims vers Laon, sous les ordres du général Nivelle. Cette bataille fut à l’origine de la perte de 350.000 soldats(Français et Allemands).
Nom : MARTIN DECAEN Prénoms : Henri AndréConflit : 1914-1918Grade, unité : Maréchal des logis - 258e R.A.C. (Campagne) (Artillerie)
Complément : Eclaireur (service optique)Date de naissance : 09/06/1888Département ou pays : 60 - OiseCommune de naissance : ErmenonvilleGenre de mort : Mort des suites de blessuresMention Mort pour la France : OuiDate du décès : 12/06/1917Département ou pays : 02 - AisneCommune du décès : Craonne
Date de transcription : 08/10/1917Département ou pays : 60 - OiseCommune de transcription : ErmenonvilleDépartement ou pays inhumation: 60 - OiseCommune inhumation : ErmenonvilleLieu inhumation : Cimetiére communal
Autres informations : Clerc tonsuré du diocèse de Beauvais - Séminaire de Saint-Sulpice d'Issy (92) - Médaille militaire a titre posthume - Croix de guerre 2 étoiles - Fils de Leon MARTIN ( 1836-1918 ) député de l'Oise et de Marie-zélie DECAEN (1842-1917)
Entre Patrie et Religion : le devoir du soldatLes inscriptions autour des listes sont les suivantes : « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aimée« Ils ont laissé la patrie plus grande qu’ils ne l’ont trouvée et Saint Vincent, aussi ». Nous remarquons que le discours inscrit souligne la d imension importante du sacrifice pour la patrie. Ce sacrifice est aussi renforcé d’un point de vue religieux car nous distinguons des couronnes de lauriers, qui renvoient à l’image de l’héroïsme ainsi que des palmes qui évoquent l’idée de la palme des martyres. Ainsi, deux dimensions se superposent dans les messages, la dimension patriotique renforcée par la dimension religieuse. Des éléments catholiques sont très clairement signifiés : des croix sont gravées en tête des listes, les plaques sont disposées autour d’un autel dans lequel une statue de la Vierge en prière est représentée, en taille réelle.
Brassant la terrible période de la guerre de position de 14-18 à l’après guerre, le roman vise, sur un ton ironique, à dénoncer les trafics d’après-guerre perpétrés par ceux que l’on nomme désormais les « mercantis » de l’histoire.
Pierre Lemaitre a reçu le prestigieux prix Goncourt en 2012 pour Au revoir là-haut.
Selon moi Au revoir là haut est un livre intéressant même si le thème choisi est compliqué, les descriptions difficiles et les références culturelles importantes..Le ton décalé, l’humour permettent d’entrer dans l’intrigue; le traitement des personnages insiste sur la vénalité des attitudes et l’ironie du sort.
«Je veux vous revoir»un spectacle-lecture mis en scène par Séverine Lafforgue
Des séances sont proposées vendredi 17 et samedi 18 Avril au lyçée Saint Vincent.
Rendez-vous au CDI pour un large choix de lectures...
Au revoir là-hautde Pierre Lemaitre, Prix Goncourt
Catherine Cuenca vient présenter son dernier livre : Le Choix d’Adélie
LA LITTÉRATURE DE GUERRELA LITTÉRATURE DE GUERRE 05
Trois personnages principaux sont au cœur de l’action et chacun offre une vision très différente des événements. Albert Maillard et Edouard Péricourt sont deux soldats de la 163 Division placés sous les ordres du Lieutenant Henry d’Aulnay Pradelle un homme peu scrupuleux qui décide de lancer une bataille contre les « Bosches », le 2 novembre 1918 à 10 jours de l’armistice…cet assaut va bouleverser la vie de nos deux soldat Albert et Edouard…Défiguré, enseveli, laissé pour mort…comment survivre à l’après-guerre ? Comment surtout survivre au souvenir amer du cynisme d’Henry d’Aulnay Pradelle, chargé par l’Etat d’enterrer « dignement » les soldats morts pour la Patrie ? Le roman bascule vers le fantastique et l’horreur lorsque l’on découvre l’incroyable idée d’Edouard et l’immense escroquerie d’Aulnay Pradelle…
Retrouvez l’intégralité du Chapitre 1 lu par les élèves de la classe sur :
https://soundcloud.com/guillaume-bear-huertas/au-revoir-la-haut
Une passion adolescente :
Auteure spécialisée dans les fictions historiques destinés à la jeunesse, Catherine Cuenca dès l’âge de huit ans aime écrire de petites histoires . Grande lectrice elle possède une imagination débordante. C’est à l’âge de quinze ans que Catherine Cuenca commence à écrire des romans et décide de devenir écrivain.
La Grande Guerre, un sujet de roman :
C’est à partir d’une photo prise sur un champ de bataille que l’intérêt de Catherine Cuenca pour la Grande Guerre est né. 6 romans ont donc pour thématique la Grande Guerre, notamment son dernier ouvrage Le choix d’Adélie dont la documentation est extrêmement recherchée (études médicales, éducation des jeunes filles, carte d’époque pour les lieux).
Une période bouleversée
Catherine Cuenca veut montrer les progrès de la médecine pendant la guerre et souligner le courage du personnel de santé. Celui-ci doit gar-der son sang froid malgré les bombardements, les cris des mourants et l’omniprésence de la mort. La période de la guerre est un choix fort où les personnages sont confrontés à des choix difficiles et à des épreuves toujours plus grandes.Un personnage central : Adélie
Au cœur de l‘action, Adélie est une jeune fille issue d’un milieu aisé. Elle rêve de devenir médecin mais ces parents s’y opposent. Ils pensent qu’une fille doit respecter les traditions, s’occuper des taches domes-tiques. Apres plusieurs demandes, ces parents décident donc de l’envoyer dans une école de médecine. La guerre éclate et elle renonce à ces études pour soigner les blessés. Malgré les épreuves qu’Adélie vie, elle ren-contre le grand amour qui va l’aider à affirmer ces choix…
Rencontre avec Catherine Cuenca , dans le cadre des commémorations de la Grande Guerre.
Le samedi 8 octobre, 15h00, bibliothèque de Senlis
Par Solène et Nicolas
Si vous avez apprécié ce roman et que la vision de la guerre vue par la littérature ou la BD vous intéresse, je vous conseille :
- «Mouse» d’Art Spiegelman sorti en 1973
- «Putain de guerre !» de Tordi Verney
Ce livre et cette BD sont disponibles au CDI parmi un grand
nombre d’ouvrages proposés.
AU CŒUR DE L’ENQUÊTE :
PHOTOGRAPHIER LES MONUMENTS AUX MORTS
AU CŒUR DE L’ENQUÊTE : LE MONUMENT AUX MORTS DE ST-VINCENT
Monsieur Paulin, bonjour, présentez-vous en deux, trois mots.Bonjour, je suis photographe, retraité depuis peu, j’ai exercé majoritairement ma carrière au sein de L’Institut Géographique National, comme responsable du laboratoire
photographique réalisant toutes les tâches de développement des prises de vues aériennes (destinées à l’élaboration de cartes géographiques), ainsi que la réalisation des
tirages et agrandissements de très grand format pour les différents utilisateurs (service communication, administrations diverses, clients particuliers).
06
Une interview de Régis Paulin, photographe et intervenant auprès de classe
Par Emilie, Hugo, Océane, Sarah, Emma et Mike
Comment vous est venue l’idée de vous passionner pour les monuments aux morts ?Cela a débuté en découvrant, sur un monument très simple, les nom et prénom de mon grand père
maternel, natif de ce très petit village de montagne, alors que celui-ci a survécu à cette guerre. Ce
qui m’a tout d’abord frappé, c’est la liste de tous ces noms de même famille, tellement nombreux
par rapport à la taille de ce hameau. Cela donne une idée de la perte immense due à ce conflit.
C’est la vue de tous ces noms, ces jeunes, voire très jeunes gens, qui m’a d’abord interpellé. Et
c’est surtout le fait que pour la première fois, ce sont ces hommes qui sont cités sur un monument,
pas seulement les grands chefs de guerre. Ensuite, j’ai fait des découvertes sur la très grande
diversité de ces monuments, ainsi que les motivations qui ont conduit à réaliser tel ou tel type
d’œuvre, et j’ai été parfois très ému par certains d’entre eux
Combien en avez-vous photographiés et lequel préférez-vous ?Je ne sais pas au juste, je pense entre trois et quatre cents….Certains m’ont particulièrement ému,
celui d’AUCHEL, par exemple, petite commune minière du Pas de Calais. Cette ville, entourée
d’anciens terrils et de corons qui a fait ériger un monument remarquable, représentant une femme
voilée, tête penchée dans ses mains, qui regarde deux corps de soldats étendus à terre.
Comment choisissez-vous les monuments aux morts que vous photographiez?Je cible certains lieux qui ont été témoins de nombreuses batailles, comme l’Artois ou la
Lorraine, le chemin des Dames…. Je vais en rechercher certains après avoir lu des informations
particulières, liées soit à l’esthétique du monument, ou sa signification particulière, comme les
monuments pacifistes, par exemple. Des amis connaissant ma démarche m’en indiquent certains
qui leur paraissent intéressants.
Depuis combien de temps vous consacrez-vous à cette démarche ?J’ai fait ma première photo de monument en 1999, au cours d’un séjour en montagne, en
visitant le village natal de mon grand père maternel.
Retouchez-vous vos œuvres ?Non, ni retouche ni recadrage, cela oblige à être plus attentif au moment de la prise de vue. Si le
tirage papier présente des petits défauts (poussières ou autre imperfection), j’effectue ce que l’on
appelle de la « repique », qui consiste à gouacher ces imperfections à l’aide de pinceaux très fins.
Quel matériel utilisez-vous pour vos photos ?Pour ce sujet, j’utilise des boitiers 24x36 chargés de films argentiques noir et blanc.
Quelle formation avez-vous suivie ?Après des études de mathématique, physique et chimie, j’ai
passé le concours de l’Ecole Nationale Supérieure Louis
Lumière (« Vaugirard »), et obtenu un BTS Photo.
Que pensez-vous du monument aux morts de Saint Vincent ?On n’est pas a priori trop attiré par une esthétique spéciale,
car il est constitué en fait de plaques commémorant des
élèves ayant fait leurs études en ces lieux. C’est la citation
de ces personnes ici qui en fait sa signification, et remplir
sa fonction de devoir de mémoire et de réflexion sur ces
événements de notre histoire. Son emplacement sombre et
sa structure se déployant sur plusieurs murs constituent une
gageure pour un photographe…
Une passion particulière
L’argentique, un principe
Son parcours
AU CŒUR DE L’ENQUÊTE :
PHOTOGRAPHIER LES MONUMENTS AUX MORTS
AU CŒUR DE L’ENQUÊTE : LE MONUMENT AUX MORTS DE ST-VINCENT 07
Une sélection des photos de Régis Paulin
Par Emilie, Hugo, Océane, Sarah, Emma et Mike
Le saviez vous ?
Un monument pour la paix à Creil
Inauguré en 1926, il a été sculpté dans le calcaire par Georges Armand Vérez sur des plans de l’architecte Albert Tournaire
Ce monument fait figure d’exception dans le paysage des monuments commémoratifs de 14-18. En effet, la Paix, sous la forme allégorique d’une femme vêtue à l’antique, se découvre à l’humanité en soulevant un pan de son voile. Les monuments aux morts pacifistes sont rarissimes en France, on en compte, selon les spécialistes, 6 en France.
Exposition de Régis Paulin dès le 16 Avril au Lycée St Vincent
Le monument représentant une femme au poing tendu est celui de Péronne : « Picarde maudissant la guerre » inauguré le 20 Juin 1926. Architecte Louis FAILLE, sculpteurs : Paul AUBAN & Paul THEUNISSEN. Prise de vue 2001
Monument « Les Fantômes », du sculpteur Paul LANDOWSKI, situé butte CHALMANT, près de OULCHY LE CHATEAU (Aisne) inauguré le 27 Juillet 1935. Prise de vue 2001.En haut à droite, détail.
LES FAITS HISTORIQUES MAJEURS
La poudrière des Balkans
LES FAITS HISTORIQUES MAJEURS 08
Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, est assassiné à Sarajevo. L’attentat précipite toute l’Europe dans la guerre : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet ; l’Allemagne à la Russie le 1 août et à la France le 3 août ; le Royaume-Uni à l’Allemagne le 4 août.Deux alliances sont mises en place : la triple alliance et la triple entente. C’est le temps de « l’union sacrée ».
Les Etats-majors avaient prévu des opérations militaires très offensives et croyaient à une guerre de mouvement courte. Les allemands envahissent la France et se retrouvent à une quarantaine km de Paris. Le 2 septembre les troupes arrivent à Senlis! Mais du 6 au 13 sept, la France réplique : c’est la bataille de la Marne (les français commandés par le général Joffre repoussent les allemands).
Par Solene et Taj
Carte des opérations militaires de septembre 1914 à l’hiver.
Opérations militaires en 1915 et 1916. Le front en 1917.
© Photo tous droits réservés © Photo tous droits réservés
Le saviez-vous ?
Des mots apparaissent…
Le cuistot = Le cuisinierLa barbaque / la bidoche = La viande
Le rab = SupplémentLe pinard = Le vin
Les grolles / les godillots = Les chaussuresLa croûte = Aliment
(d’où l’expression casser la croûte)Boche / Fritz = Allemand
Flotte = EauToubib = Médecin
Pièce de 5 francs = ThunePolochon = Traversin
Boulot = TravailBide = Ventre
Cuite = IvresseFlingue = Fusil
Zieuter = Regarder
D’autres disparaissent…L’eau de Cologne devient l’eau de Louvain
Le berger allemand s’appelle désormais le berger alsacienOn évite de manger du bleu de Prusse et des saucisses de Francfort
LES FAITS HISTORIQUES MAJEURSLES FAITS HISTORIQUES MAJEURS 09
Boite de singe = Conserve de bœuf
Par Solene et Taj
Les dernières offensives allemandes de l’été 1918.
La contre-offensive alliée à l’automne 1918.
La situation après la signature de l’armistice le 11 novembre 1918.
Une guerre d’usureLa guerre de position est un effroyable carnage. Les attaques que Joffre commande en 1915 sur la Champagne et l’Artois causent 350 000 morts et les lignes fçaises n’avancent que de 4km.L’année 1916 est marquée par la bataille de Verdun. Les français tiennent la position grâce au général Pétain, mais au prix de l’une des batailles les plus meurtrières de la guerre (300 000 morts, 400 000 blessés).
Il en va de même pour la bataille de la Somme (plus d’un million de victimes dont 400 000 morts), déclenchée en juillet 1916 par les français et les britanniques pour soulager Verdun. En avril 1917, une offensive française au chemin des Dames échoue et dans les rangs des soldats éclatent alors en mutineries vite réprimées (la chanson de Craonne en est un exemple).
Vient un tournant dans la guerre: les Etats-Unis du président Wilson entrent en guerre le 2 avril 1917 alors que les russes, après la révolution bolchevique signent en décembre le traité de Brest-Litovsk : l’Allgne, qui n’a plus à combattre sur deux fronts, espère l’emporter avant que l’armée américaine puisse intervenir en Europe.
Alors que les mutineries se multiplient dans les rangs allds et qu’apparaissent plusieurs foyers révolutionnaires, la république est proclamée à Berlin. Guillaume II abdique et l’Allgne signe l’armistice dans la forêt de Compiègne, à Rethondes, le 11 novembre. Les démocraties sortent ainsi victorieuses militairement mais aussi politiquement du conflit. C’est la fin de la guerre !
Un site indispensable !http://centenaire.org/fr
L’art pendant la première guerre mondiale
Visite à la Fondation Francès
L’extraordinaire production de l’avant-garde parisienne a été bouleversée
par la guerre. La plupart des artistes entre 18 et 45 ans ont été mobilisés.
Malgré cela des milliers de représentations voient le jour : tableaux, dessins,
croquis… d’auteurs renommés ou non, missionnés par l’armée pour
documenter la guerre ou simple illustration pour les journaux. Certains
artistes soldats ont réalisé « sur le vif » des croquis d’une inspiration
proche du cubisme, du futurisme, de l’expressionisme ou de l’abstraction.
Comme Fernand Léger, Gino Séverini, Georges Grosz ou Otto Dix, ils
ont compris que cette guerre devait être peinte de manière moderne et que
face à la guerre totale, il ne fallait pas seulement représenter le combat
mais faire ressentir sa monstruosité. Des documents visuels de différentes
natures témoignent de la diversité des créations. Les articles de presse
tentent de ridiculiser les artistes de l’avant-garde et les affiches utilisent
des croquis pour remplacer la propagande de l’Etat. Cette sélection de
documents donne à comprendre le peu de liberté accordée à l’artiste en
temps de guerre.
Otto Dix dénonce dans ses oeuvres
la brutalité et la sauvagerie de la guerre.
Il témoignera des effets de la guerre
sur l’Homme, la nature et le patrimoine
Nous nous sommes rendues pour vous à la Fondation Francès à Senlis
(créée par un couple de collectionneurs, qui expose près de 300 œuvres
dans le but de nous faire partager leur amour pour l’art) afin de vous
faire découvrir deux peintures contemporaines sur la première guerre
mondiale.
Nous avons été reçues par Madame Francès et Cristina Barroqueiro en
charge de l’accueil et de la médiation culturelle.
Nous les remercions d’avoir pu faire venir de leur collection les oeuvres
de Willem Anderson & Philip Gurrey.
http://www.fondationfrances.com/
Cette peinture sur bois présente
un soldat au visage flouté, voire
momifié. Sa veste est surchargée
de médailles. Cette œuvre dénonce
l’importance des décorations
et l’anonymat du soldat. Les
décorations avant la vie ?
Le visage que nous découvrons évoque un champ de bataille, labouré par les bombardements.
Le visage mutilé, recousu, reconstruit maladroitement est le symbole des gueules cassées.
Un semblant de sourire esquissé, un œil ouvert, l’autre condamné, cet homme nous fixe et nous met
mal à l’aise.
Les artistes contemporains dont nous avons pu découvrir les œuvres grâce à la Fondation Francès
posent un regard interrogateur et dénonciateur sur les conflits et nous invitent à réfléchir sur le
caractère universel du mal.
L’ART ET LA GUERREL’ART ET LA GUERRE 10
Beaucoup de peinture représentant les gueules cassées ont vu le jour pendant
la guerre pour démontrer la brutalité de celle-ci. Notamment la célèbre
peinture d’Otto Dix, Les joueurs de Skat peinte en 1920.
Avec l’aimable autorisation de la Fondation Francès« Décoration» de Willem Anderson a été peinte en 2010.
Avec l’aimable autorisation de la Fondation Francès« Eye» par Philip Gurrey, peinte en 2007.
Par Marie, Solene et Radya
© Photo tous droits réservés
La grande guerre marque profondément la région Picardie, théâtre de nombreuses batailles, comme en témoigne des monuments incontournables.
Pour commencer :
1. Sur les traces de la Grande Guerre :
Pour les amoureux d’histoire et surtout pour les plus courageux, le parcours pédestre de Senlis est fait pour vous ! En une heure ou deux, découvrez avec intérêt les anecdotes, l’histoire de Senlis pendant l’arrivée des alliés le 2 Septembre 1918.
Pour info, contactez l’office de tourisme : http://www.senlis-tourisme.fr/
2. Le monument de la fraternité « franco-marocaine » (statues équestres)
Pour aller plus loin dans l’Oise
La clairière de l’Armistice en forêt de Compiègne.
La fin de la 1ère guerre mondiale est signée le 11 novembre 1918, à 5h du matin, dans un wagon transformé en bureau, près de la gare de Rethondes dans l’Oise. Le maréchal Foch, général des armées alliées et le général Weygand reçoivent la capitulation de la délégation allemande envoyée par la toute nouvelle république de Weimar. Le cessez-le-feu général prendra effet 6 heures plus tard. Dès 1922, la clairière de l’Armistice est aménagée par l’architecte Mages en un vaste rond-point précédé d’une allée de 250m de long. Le wagon utilisé pour la signature de l’armistice est installé dans le musée créée en 1927. Le site sera jusqu’en juin 1940 le symbole national de la victoire et de la paix, et le théâtre de nombreuses cérémonies nationales. En 1940, Hitler choisit de signer la capitulation de la France dans le wagon. Le site est ensuite complètement détruit par les Allemands. Le Musée de l’Armistice est reconstitué en 1950, à l’exception du wagon remplacé par une voiture similaire. Des aménagements successifs permettent aujourd’hui de découvrir quatre salles dédiées aux deux grands conflits mondiaux.
L’Historial de Péronne.
Depuis 20 ans, au fil d’une présentation originale et marquante, l’Historial de la Grande Guerre aborde le premier conflit mondial dans toute son ampleur et son humanité. Une collection de plus de 70000 objets, montre ainsi la vie quotidienne des soldats. L’Historial de la guerre 14-18, inauguré en 1992 et crée à l’initiative du Conseil Général de la Somme, est le premier musée français consacré entièrement a la Première Guerre Mondiale, traité sous l’angle international. Son centre de recherche étudie et présente une histoire culturelle des sociétés : la culture de front de guerre, celle des populations civiles et militaires, est développée à travers les trois principaux belligérants du front occidental (Allemagne, Grande-Bretagne, France).
Les traces du passé
PATRIMOINE & TOURISMEPATRIMOINE & TOURISME 11
Avec l’indépendance du Maroc, il fut démonté en 1961 par les sœurs du consulat Général de France, transporté à Senlis par la marine et par l’armée puis réedifié sur cette place par l’armée de Senlis. Ce monument dédié à l’époque « à la victoire et la paix » est dû au sculpteur Paul Landowski. Le 7ème régiment de Spahis marocains a stationné à Senlis de 1927 à 1964. C’est donc tout logiquement que Senlis a accueilli ce monument aujourd’hui implanté devant leur ancienne caserne.
Par Alexanne, Mayerling et Maëwenn
© Photo tous droits réservés
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Rendez-vous au musée des Spahis à Senlis :http://www.musees-senlis.fr/Musee-des-Spahis.html
Le saviez vous ?
Eugène ODENT, premier martyr français
Présent sur le monument aux morts de notre lycée, il fut le troisième maire de Senlis de sa génération mais aussi fondateur et premier Président de la société civile de Saint-Vincent.Monsieur Odent a été exécuté par les allemands le 2 septembre 1914 à Chamant avec six autres français.Deux plaques commémoratives furent érigées en son honneur à la cathédrale et l’hôtel de ville de Senlis ainsi qu’un monument aux morts où est gravé son nom dans la ville de Chamant.
Le rugby pendant la Premiere Guerre Mondiale
Les origines du rugby
Entre le XIIe et le XIXe siècle, dans le Sud-ouest essentiellement, les villageois
s’adonnaient à un sport nommé la soule. Ce jeu opposait deux équipes, comme
deux paroisses de villages différents, par exemple, ou, au sein d’un même village,
les hommes mariés contre les célibataires. Le but du jeu était de ramener un ballon
dans son village, ou dans une maison si le jeu se déroulait au sein d’un village. Il
n’y avait pas de règles, ni de limite de temps et la partie durait jusqu’à ce que les
joueurs soient épuisés, estropiés, ou jusqu’à ce que les comptes aient été réglés.
En Grande-Bretagne, dans le collège de la ville de Rugby, au XIXe siècle, des
jeunes jouaient au football. Ils eurent l’idée d’autoriser le joueur ayant le ballon
à le prendre à la main, à avancer avec et charger les adversaires, pour viriliser le
jeu. C’est le début du football-rugby ! C’est grâce à des échanges commerciaux et
culturels que ces deux sports se sont rencontrés, pour donner naissance au rugby,
une forme moderne et réglementée de ces combats, qui a évolué jusqu’au rugby
que nous connaissons aujourd’hui.
Le rugby en France
Le rugby a été introduit en France vers 1870 par des Britanniques, dès 1872 des
travailleurs anglais fondent le Havre Athletic Club avec lequel ils pratiquent
une forme hybride de rugby et de football qu’ils appellent « combination ». Le
premier véritable club de rugby français est le English Taylors RFC, fondé par des
hommes d’affaires anglais à Paris en 1877, suivi par le Paris Football Club l’année
suivante. Ce dernier a une durée de vie éphémère, sa fission entraîne la formation
du Racing Club de France en 1882, du Stade français en 1883 et de l’Olympique
en 1888. Le premier championnat de France de rugby à XV, disputé en 1892, se
limite à une opposition entre le Racing et le Stade français, le Racing l’emporte
par 4 à 3.
Les deux clubs parisiens remportent tour à tour le titre de champion de France
jusqu’en 1898, cette suprématie cesse en avril 1899 avec le premier titre remporté
par une équipe de province : le Stade bordelais, l’un des tout premiers clubs du
rugby français (il a été fondé en 1889), créée grâce à l’influence d’un forte colonie
anglaise implantée dans la région bordelaise et à la détermination de pédagogues
locaux comme le Docteur Philippe Tissié. De 1899 à 1911, le S.B.U.C est finaliste
du championnat 12 fois et remporte le titre 7 fois, créant un véritable engouement
pour ce sport d’abord en Gironde, puis dans les départements voisins. C’est
pourquoi la suprématie dans le rugby français ne tardera pas à être exercée par des
équipes de la moitié Sud de la France. Ainsi, à partir de 1904, le championnat de
France est habituellement remporté par une équipe de province (notamment celles
du sud-ouest).
Le rugby au front
Lorsque la guerre est déclarée en août 1914, le monde du
rugby va s’y jeter par patriotisme. Outre-Manche, les
terrains deviennent des camps d’entraînement pour les
recrues. La SRU fait un don de 500 livres pour l’effort de
guerre et « demande cordialement à tous les membres de ses
clubs de faire quelque chose pour laquelle la préparation et
la maîtrise de soi donné par notre jeu les a préparés. » La
fédération anglaise effectue la même démarche. Toutes les
compétitions sont donc interrompues. Sur le front, où les
premiers rugbymen sont tombés, certains tentent de re-goûter
aux joies du rugby mais la dureté des combats les ramène
à leur triste sort comme le rappelait l’international français
Henri Armand : « mon dernier match, je l’ai joué en 1915
en Champagne, près du front. Nous nous étions déshabillés
dans la tranchée. Je jouais à côté de Géo André mais le match
fut vite interrompu. Les Allemands envoyèrent une fusée au-
dessus du terrain et personne ne tint à rester plus longtemps. »
Pourtant, loin du front, la vie se poursuivait et on mit en place
à partir de la saison 1915-1916 une compétition nationale avec
les quelques jeunes valides ou qui n’avaient encore pas été
appelés au combat : la coupe de l’espérance. Ce championnat,
sans véritable signification eut quatre vainqueurs : Toulouse
en 1916, Nantes en 1917, le Racing en 1918 et Tarbes en
1919.
Plus près du front, il y eut une tentative en 1917 pour organiser
un semblant de match international. Il eut lieu le 11 avril
dans le bois de Vincennes et opposa l’armée française à une
sélection de l’armée néo-zélandaise. Composée d’anciens ou
de futurs All Blacks, cette équipe n’eut aucun mal à triompher
de ses hôtes (40 à 0). Quelques jours plus tard, Bechade,
l’arrière français, était tué à son retour au front.
LA RUBRIQUE SPORTLA RUBRIQUE SPORT 12
Par Brieuc, Anthony, Luc et Fernando
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Les origines du tennis
Nul n’ignore que l’ancêtre du tennis est le Jeu de Paume, probablement
d’origine française. Le tennis est né vers 1860 grâce au Major Harry Gem
qui a fait construire un court de tennis dans sa cour. Wimbledon est le plus
vieux tournoi de tennis, il a eu lieu pour la 1ère fois en 1877. Depuis ce
temps et les raquettes en bois peu sophistiquées, le tennis a bien évolué.
Les balles de tennis, blanches à l’origine, sont devenues jaunes pour
être mieux vues à la télévision. Les raquettes passent de bois à acier et
deviennent plus performantes. Le 1er cordage en boyau naturel est crée en
1875. Les polos de René Lacoste décontractent les tenues de jeu et depuis
les années 1980, les shorts et T-shirts sont de plus en plus confortables.
En 1913, à la veille de la première guerre mondiale, la Fédération Française
de Tennis est créée.
Le tennis pendant la 1ère Guerre Mondiale
Durant cette guerre, douze champions sont envoyés au front, comme
Anthony Wilding et Georges Gault, morts au combat.
Roland Garros était un aviateur héroïque de la 1ere Guerre Mondiale. Il
a donné son nom au célèbre tournoi du Grand Chelem parisien car, au
moment de déménager le tournoi à la Porte d’Auteuil en 1928, le club
omnisports voulait que l’enceinte porte le nom d’un de ses membres morts
durant la 1ère Guerre Mondiale.
Les tournois importants n’ont plus lieu pendant 7 ans à cause de cette
guerre (de 1913 à 1920)
Le tennis n’est pas l’un des sports les plus pratiqués par les combattants de
la 1ère Guerre Mondiale. On n’y joue pas sur le front mais à l’arrière. Les
courts sont rares et endommagés par les combats.
Les conséquences de la grande Guerre sur le tennis sont terribles.
De nombreux champions meurent ou deviennent handicapés. Cela aboutit
à la création du tennis en fauteuil qui est encore pratiqué au niveau
professionnel aujourd’hui.
Avant
Raquette en bois
Après
Raquette en carbone et en fibre de verre
La Fédération Française de Tennis a tenu à rendre un hommage aux hommes
et aux joueurs de tennis qui sont morts au combat. Ainsi, une minute de
silence a été observée avant le début de la finale de Roland Garros 2014
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D’une balle à l’autre, le tennis en 14-18
Sources : Site officiel de Roland Garros
La grande guerre, par l’ampleur des pertes et des destructions , a profondément
bouleversé la société française dans de nombreux domaines, et en particulier,
dans la pratique du sport. On assiste ainsi, dès la fin du conflit, à une irrésistible
et grandissante demande qui va ouvrir l’ère de la pratique sportive de masse
que nous connaissons aujourd’hui. Que c’est il passé entre 1914 et 1918 pour
que l’escrime devienne un sport convoité par les soldats. Lors de la guerre de
nombreux soldats sont morts ou rentrés mutilés après s’être battu sur le front.
Tous ceux qui sont devenu paralysés ou amputés d’un membre ont pu découvrir
ou redécouvrir le monde du sport grâce à l’escrime.
L’handisport connut une grande ampleur grâce à l’escrime. En 1915, une
nouvelle technique pour pratiquer l’escrime est inventée par deux soldats
amputés. Ancien tireurs, ils ont cru ne plus pouvoir pratiquer leur passion mais
ils ont réussi, à eux deux, à créer une nouvelle discipline qui consiste à placer
leur chaise roulante à distance d’allongement. Ils ont pu faire connaitre leur
discipline grâce au handisport. L’escrime est devenu l’un des sports les plus
populaires pour les handicapés issus de la guerre.
L’escrime en 14-18
L’exposition « Lignes de front », organisée
par la Fédération Française de Tennis et
présentée dans la Galerie Roland Garros,
retrace le parcours de certains champions
durant la 1ère Guerre Mondiale.
Par Brieuc, Anthony, Luc et Fernando
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Inventé par les britanniques Le football marque la première guerre
mondiale en aidant les soldats à se réunir mais aussi à leur remonter le
moral dans les moments difficiles. Par la suite le football deviendra le
sport le plus pratiqué au monde avec 264 552 000 pratiquants.
En 1914, la réunification du football français est effective, mais la
Grande Guerre éclate. Près de 200 000 joueurs sont alors licenciés en
France pour plus de 2000 clubs. C’est au départ pour remonter le moral
et entretenir le potentiel physique des troupes enlisées dans la guerre
de tranchées que de jeunes officiers pédagogues, reprenant l’initiative
de quelques soldats, eurent l’idée de recourir au sport dès le début de
1915. Pour les Poilus, issus majoritairement du monde rural, ce fut
l’occasion de toucher pour la première fois un ballon de foot. Le football
va devenir rapidement, au sein de l’armée française, le sport le plus
pratiqué. C’est le passe-temps préféré des combattants. On voit ainsi se
multiplier les rencontres entres différentes unités. Certaines opérations
s’effectuent même « balle au pied », les combattants se passant le ballon
tout en chargeant les lignes ennemies. Dès le mois d’août 1914 et la
mobilisation générale, les sportifs n’échappent pas à la règle et doivent
partir au front. C’est donc le début d’une période pendant laquelle le
football tourne au ralenti dans plusieurs pays d’Europe. Néanmoins,
le football ne meurt pas et constitue même l’une des occupations des
soldats sur le front.
Chez les Français par exemple, même si l’État major a d’abord mis en
valeur la gymnastique ou le rugby, le football s’est répandu. Il constituait
une distraction plus qu’un sport et permettait aux combattants d’oublier
un temps les horreurs quotidiennes auxquelles ils assistaient, surtout
à partir de la guerre de position. Ainsi, un soldat déclarait « Lorsque
je joue au football, je ne pense plus que c’est la guerre ». Le football
permettait également de souder les poilus dans un cadre plus plaisant
que celui des tranchées.
Sous quelles formes le football se pratiquait-il « dans les tranchées»? Malgré
la médiatisation des trêves de Noël (notamment par le film de Christian
Carion « Joyeux Noël » sorti en 2005), il semble que ces épisodes n’aient
pas tellement entraîné la pratique du jeu de ballon rond. En effet, les sources
sont imprécises sur de telles parties. Néanmoins, qu’ils découvrent ce sport
ou non, les poilus ont bien joué au football. Les soldats urbains furent sans
doute ceux qui ont le plus permis la diffusion, le football étant beaucoup plus
ancré en ville qu’en campagne à ses débuts. Les compétitions de football se
jouaient entre bataillons d’une même armée ou alors même entre alliés. Ainsi
le tournoi inter-bataillons de 1916 a vu sa finale attirer pas moins de 2 500
spectateurs. Bien évidemment, les Anglais, inventeurs du jeu, étaient ceux qui
jouaient le plus, mais les autres nations (France, Allemagne) ne manquèrent
pas de rattraper leur retard quant à l’organisation des loisirs des combattants,
aussi bien pour remonter le moral des troupes après des batailles lourdes en
perte (comme celle du Chemin des Dames) que pour affronter les mutineries.
L’organisation de ce loisir est devenue de plus en plus importante si bien
qu’en septembre 1917, c’est le président du Conseil lui-même qui décide de
l’achat de 4 à 5 000 ballons pour les poilus.
Le football des tranchées était ainsi l’occasion pour les soldats de penser à
autre chose, de s’initier à un sport collectif aux règles simples.
Le football en France pendant la grande guerre
La Grande Guerre marque profondément notre pays. La France est victorieuse
mais exsangue. L’Union sacrée décrétée durant cette période trouve une belle
illustration avec la création en 1919 de la Fédération Française de Football.
Le football a une mauvaise image en Angleterre pendant la guerre suite au
refus des clubs professionnels de stopper leur championnat. Il y eut donc une
saison 1914-1915 en Angleterre, mais pas en France, ou tous les clubs, du
plus petit au plus grand, stoppent leurs activité
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Le football pendant la Premiere Guerre Mondiale
Par Brieuc, Anthony, Luc et Fernando
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Mots croises Quizz
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G
H
I
J
K
L
M
Horizontalement : B. surnom affectueux donné aux soldats français en 1914-1918. D. France, Royaume Uni, Serbie, Belgique, Portugal, Italie, Etats Unis. F. attaque d’une armée vers une autre. I. trous dans le sol creusés par les soldats sur le front. J. zone de combat entre deux camps opposés. L. titre de l’autrichien assassiné en août 1914.
Verticalement : 1. arrêt momentané des combats. 7. pour des militaires, refus d’obéir à un ordre. 10. bataille perdue par les Allemands en 1916. 12. pays en guerre contre les Alliés.
Solution horizontalement : B :poilus/ D :alliés/ F :offensive/ I :tranchée / J :front/ L :archiduc .Solution verticalement : 1 :armistice/ 7 :mutinerie/ 10 :verdun/ 12 :Allemagne.
Que savez-vous de la 1ère Guerre Mondiale ?
1 - Pourquoi peut-on définir la première guerre mondiale comme guerre totale ?
2 - Quel événement embrase l’Europe en 1914 ?
3 - Présenter les 2 alliances mises en place à la veille du 1er conflit mondial.4 - Qu’est-ce que la guerre de mouvement ? de Position ?
5 - L’année 1916 est marquée par deux grandes batailles, lesquelles ?
6 - Pourquoi les USA entrent-ils en guerre ? A quelle date ?
7 - Quelle est la date de l’armistice ? Où a-t-il été signé ?
8 - Qu’elles étaient les conditions des combattants pendant la guerre ? Comment les nomme-t-on ? Pourquoi ?
9- Les civils sont les nouvelles victimes de la guerre; quel est le premier génocide ?
10 - Comment se nomme le gaz utilisé par les allemands dés l’année 1915 ?
11 - Le vocabulaire du poilu était très spécifique. Comment appelait-il « le cuisinier »? « Les chaussures » ? « La viande » ?
1- La 1ère Guerre Mondiale, est une guerre totale, puisque une main d’œuvre est sollicitée, la censure et la propagande pour que les soldats tiennent moralement et physiquement.2- L’attentat de Sarajevo3- La triple entente : France, Royaume-Uni, Russie ! La triple Alliance :Allemagne, Autriche-Hongrie, Neutre : Italie 4- La Guerre de mouvement est une stratégie militaire utilisant des déplacements rapides pour remporter une victoire. La guerre de position est l’antithèse de la guerre de mouvement. Elle consiste en une attaque depuis un point fixe fortifié.
Les jeux de la Première Guerre Mondiale
JEUX & BDJEUX & BD 15
«Coup de crayon»
5- La bataille de Verdun et la bataille de la Somme.6- Le 6 avril 1917, les Etats Unis entrent en guerre, car le président Woodrow Wilson déclare la guerre à l'Allemagne.7- Le 11 novembre 1918 à Rethondes.8-Les conditions de vie des combattant étaient très dures. Les tranchés sont envahies de boue et de rats, les soldats sont mal équipés pour résister au froid et aux gaz de combats.9- Génocide arménien, le 1 novembre 191410- Le gaz moutarde.11-Cuistancier, croquenauds, barbaque.
Réponses
Réponses
Par Sophie,Diane et Clémentine
© Photo tous droits réservés
Ce numéro n’aurait pu se faire sans la collaboration de tous les élèves de la 2nde 5
Nos remerciements vont aussi à :
- L’équipe de direction du lycée Saint Vincent : Mme Bovy, Mme Jullien, M. Chodorge. - L’équipe du CDI : Mme Botte et Mme Monnier. - Patrick Leroux & Julien Ville pour l’aménagement de notre salle de rédaction. - Guillaume Huertas pour la prise son et le mixage. - Séverine Vançon pour le tirage. - Samuel Zbynovsky pour la mise en page - Estelle Francès & Caroline Baroquiero pour leur accueil à la Fondation Francès. - Jean-Michel Belot & Damien Martinez pour leur présentation de l’agence Reuters France. - Régis Paulin pour ses conseils éclairés sur les monuments aux morts.
De gauche à droite : Diane, Maëwenn, Océane, Sarah, Emma, Alexanne, Marie, Emilie, Sophie, Mayerling, Clémentine, Solène, Mike, Elisabeth ( La rédac’ chef), Radya, Solène, Anthony, Nelson(Le redac’ chef), Taj, Luc, Brieux, Nicolas, Fernando, Hugo
Au prochaine numéro, l’enquête principale s’attachera aux infirmières écossaises de Royaumont(parution : Mai 2015)
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