Journal Médecins du Monde - Numéro 112

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MÉDECINS DU MONDE 112 LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS DE MÉDECINS DU MONDE FRANCE TRIMESTRIEL - N° 112 SEPTEMBRE/OCTOBRE/NOVEMBRE 2013 0,60 WWW.MEDECINSDUMONDE.ORG TOUS MÉDECINS DU MONDE ! MIGRANTS Pour un accès aux soins et aux droits en Algérie, en Turquie et au Mali |P. 5 SANTÉ MENTALE Répondre à l’urgence psychologique sur les zones de conflit |P. 6 MISSIONS Comment se construit un programme chez MdM ? |P. 8 MOBILISATION Lyon manifeste pour les sans-abri |P. 10 LIRE La revue Humanitaire sur la santé des femmes |P. 10 RENCONTRE Michel Kazatchkine : « Le silence autour de l’hépatite C doit cesser » |P. 11 PROTÉGER LES POPULATIONS CIVILES COLOMBIE |P. 2 à 4

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Migrants: Pour un accès aux soins et aux droits en Algérie, en Turquie et au Mali. Santé mentale : Répondre à l’urgence psychologique sur les zones de conflit. Missions : Comment se construit un programme chez MdM ? Mobilisation: Lyon manifeste pour les sans-abri. Lire : La revue Humanitaire sur la santé des femmes. Rencontre: Michel Kazatchkine : « Le silence autour de l’hépatite C doit cesser ».

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Médecinsdu Monde

112Le journaL destiné aux donateurs

de médecins du monde FranceTrimesTriel - n° 112

sepTembre/ocTobre/novembre 2013 0,60 €

www.medecinsdumonde.org

Tous médecins du monde !

Migrants pour un accès aux soins et aux droits en algérie, en Turquie et au mali |p. 5

santé Mentale répondre à l’urgence psychologique sur les zones de conflit |p. 6

Missions comment se construit un programme chez mdm ? |p. 8

Mobilisation Lyon manifeste pour les sans-abri |p. 10

lire la revue Humanitaire sur la santé des femmes |p. 10

rencontre michel Kazatchkine : « le silence autour de l’hépatite c doit cesser » |p. 11

Protéger Les PoPuLations civiLes

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Alors qu’à la Havane le gouvernement et les Farc dialoguent pour tenter de mettre fin à cinquante ans de conflit armé, sur le terrain les violences continuent. Présent dans le pays depuis 1987, mdm soigne les plus vulnérables aux confins du territoire.

SoiNS De SANTÉ pRimAiReS

Protéger Les PoPuLations civiLes

les colombiens vivent une situation de conflit armé depuis 1964, date de la création des Forces armées révolutionnaires

de colombie (Farc). le conflit aurait fait plus de 5,5 millions de victimes, dont 79 % de personnes déplacées, depuis 1996. médecins du monde est la seule ong à intervenir dans les zones les plus reculées du meta, du guaviare et du nariño, où s’entremêlent affron-tements entre groupes illégaux (guérillas, néoparamilitaires, nar-cotrafiquants), campagnes d’éra-dication de la coca et opérations de l’armée. « L’objectif de MdM est d’améliorer l’accès aux soins médicaux et psychologiques en déployant des services mobiles de santé, de plaider pour une meilleure prise en charge par le système de santé national, mais aussi d’offrir, par sa présence, une protection aux populations les plus vulnérables. Directement, nous soignons environ 17 000 per-sonnes. Indirectement, nous aidons beaucoup plus de monde », explique la coordinatrice générale de la mission*.

dans La zone historique du confLitFief historique des Farc, la région du meta et du guaviare a été le théâtre de combats féroces, en particulier depuis 2002 et la fin de la zone adminis-trée par les Farc (zona de disten-sión). ce territoire est délaissé par les pouvoirs publics, les routes ne sont que des pistes, 2

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se rendre à une consultation de mdm prend une journée.

l’accessibilité à certaines zones est pire qu’avant

les villages s’y organisent en assemblée d’action communale (Jac). ilda est arrivée à santo domingo il y a vingt ans, à la naissance du village : « Du fait du conflit, il n’y avait rien ici, alors on a cultivé la coca. Sous la loi des Farc, ça se passait plutôt bien. Quand la zona de distensión a pris fin, ça a été terrible. On a perdu beaucoup de monde et des maisons ont été entièrement détruites. Les paramilitaires nous ont accusés d’être des auxiliaires de la guérilla. Pour la santé, sans Médecins du Monde, il n’y aurait rien. » l’éventualité de la paix pourrait être une opportunité

pour l’état de renforcer sa pré-sence. pour l’instant, les civils sont victimes de contrôles, arres-tations, détentions arbitraires, exécutions extrajudiciaires.une responsable communautaire précise que « la violence phy-sique s’accompagne d’une très grande pression psychologique : le moindre paysan, assimilé à un guérillero, est contrôlé, stigma-tisé, menacé, ainsi que sa famille ». un membre de l’équipe soignante confirme le climat de terreur : « Il y a des captures aléa-toires, notamment des respon-s a b l e s c o m m u n a u t a i r e s . L’accessibilité à certaines zones est pire qu’avant. La situation est plus difficile du fait de cette

“guerre psychologique”. Parfois, ce sont nos équipes qui sont har-celées par les groupes armés. »ce matin-là, l’équipe du service mobile part de la base de santo domingo pour intervenir sur un

« point d’attention ». elle constate des flambées d’affections respi-ratoires, de paludisme, de rotavi-rus (première cause de diarrhée sévère chez le jeune enfant) qui montrent la détérioration de la santé des populations. les soi-gnants s’occupent également des maladies liées à l’insalubrité, à l’absence d’eau potable, à un régime alimentaire inadapté et aux produits déversés par les avions pour éradiquer la coca.

santé sexueLLe et reProductiveun volet santé sexuelle et repro-ductive est aussi développé car les femmes n’ont pas accès au planning familial. « Nous traitons les grossesses non désirées ou les IVG, explique l’infirmière. Lors de la consultation avec le méde-cin, s’il détecte le souhait d’une femme de ne plus avoir d’enfant, j e l a r eço is ensu i te .  

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1_ dans certaines régions rurales, il y a des postes de santé, mais qui n’ont pas de médecins. les promoteurs de santé qui gèrent les centres ne peuvent pas prescrire les médicaments, qui font souvent défaut.

2_ Par sa présence, Médecins du Monde offre aux plus vulnérables, en plus des soins, une certaine protection.

3_via les services mobiles de santé, l’ong soigne des milliers de personnes dans une vingtaine de « points d’attention » disséminés dans la jungle. chaque tournée dure entre dix et vingt-cinq jours et requiert jusqu’à dix heures de marche pour atteindre les communautés.

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Officiellement, je lui donne juste “un médicament”. »grâce à un appui psychosocial, mdm aide la population à sur-monter les conséquences immé-diates des violences liées au conflit : violences sexuelles, intrafamiliales, bombardements, menaces, disparitions, déplace-ments contrôlés, sentiment d’abandon, stress. « Nous tra-vaillons au renforcement des communautés en aidant à res-tructurer le tissu social, telle-ment ab îmé pa r fo i s qu’ i l engendre la reproduction de la violence. Nous travaillons beau-coup avec les enfants, avec les parents ou avec les JAC ; la vio-lence dure depuis tellement longtemps qu’il nous faut la

“dénaturaliser” et qu’il leur faut s’en déshabituer », précise un membre de l’équipe. plus d’une centaine de leaders communau-

taires et près de 70 enseignants ont ainsi été formés en 2012.

le coordinateur veille au respect de l’interculturalité

dans Les terres ancestraLesdans le nariño, deux groupes révolutionnaires et les néopara-militaires se disputent le contrôle des terres pour la culture de la coca et des corridors pour le tra-fic d’armes et l’exploitation minière illégale. les 26 ong ou agences des nations unies pré-sentes sont concentrées le long de la route ricaurte-Tumaco, mdm est la seule à apporter des soins jusque dans les zones reculées où vivent les commu-nautés d’indigènes awa. « Ce qui est frappant, constate le coordi-

nateur du projet, c’est l’isolement dans lequel sont maintenus les indigènes. Ici, en plus du conflit, les gens meurent parce qu’ils sont pauvres, parce qu’ils sont abandonnés. Si nous pouvons entrer dans ces territoires contrô-lés par la guérilla, c’est parce qu’il y a une forme d’accord ou de respect pour ce que nous faisons et c’est toujours à la demande de l’Unipa [instance représentative des indigènes awa] ».l’équipe du nariño, conjointe-ment avec le service de santé indigène (ipsi), se rend auprès des awa pour apporter matériel, médicaments et vaccins. elle effectue des soins médicaux et psychologiques, du suivi nutri-tionnel et une sensibilisation gra-duelle à la planification familiale, car pour les awa, contrôler les naissances signifie la fin de l’eth-nie. de plus, le coordinateur veille

au respect de l’interculturalité et encadre des actions de préven-tion et de formation des leaders communautaires et des promo-teurs de santé indigènes.alors que les Farc et le gouverne-ment colombien discutent depuis neuf mois à cuba, les équipes constatent qu’il y a encore plus de déplacements forcés et de violences contre les paysans. « La paix, ce n’est pas seulement une signature en bas d’un docu-ment. C’est concrètement, pour de nombreux citoyens colom-biens, des services publics de base, des infrastructures. C’est du développement économique. C’est pour les parents d’avoir un travail et pour leurs enfants d’aller à l’école ! » s’énerve ilda. ■juLie chanseL

* Les noms ont été supprimés ou changés pour la sécurité des inter-venants.

4_MdM cherche à renforcer les capacités de la population par le biais de formations aux premiers secours, psychologiques et médicaux.

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soigner et écouter ceux dont Personne ne veuten Turquie, en Algérie et au mali, les migrants, refoulés, expulsés ou en attente d’un passage vers l’europe tentent de poursuivre leur rêve d’une vie meilleure. médecins du monde leur offre un appui médical et psychologique et leur consacre un webdocumentaire, Les Voyageurs.

de retour au pays, cet échec en fait des parias, et ils ne retrouvent pas leur place, parfois même au sein de leur propre famille.écouter, c’est bien sûr aider ces migrants sur les difficultés qu’ils rencontrent, se mobiliser, com-prendre et faire comprendre. car au-delà des actions médicales, partout où l’association inter-vient auprès des migrants, elle s’est fixé comme objectif de témoigner de l’impact humain du parcours de migration, des souffrances, des impasses et du gâchis. pour changer les regards, voir au-delà et com-battre les a priori. « Le migrant est une énergie vitale », poursuit christophe adam.pour que les migrants soient per-çus comme une richesse et non une menace, l’association est aux côtés de ces pigeons voyageurs, comme se définit l’un d’entre eux.

internationaL / migrAnTs

lesvoyageurs.medecinsdumonde.org

Quel est le point com-mun entre ibrahim, à istanbul, omar, à alger, et admel, à bamako ? leur

amour du ballon rond. pourtant, c’est leur statut de migrant que l’on retient, une étiquette facile à coller. mais ce n’est pas cela qui les fédère, les fait vibrer, rire et se retrouver.ibrahim, omar et admel, comme tant d’autres, ont quitté leur pays, parfois contraints et forcés, par-fois poussés par la nécessité, jamais en touristes. leurs his-toires illustrent parfaitement le propos de christophe adam, tré-sorier de mdm : « La migration, d’abord, c’est l’homme. Ce n’est pas un concept. »

De retour au pays, cet échec en fait des parias

écouter, coMPrendre, conseiLLermédecins du monde travaille à alger, à istanbul et à bamako pour écouter ces hommes, ces femmes, et pour les soigner. c’est pour changer le regard sur la migration que l’association s’engage auprès de ceux qui risquent tout et perdent parfois autant, poussés par le désir de « faire une belle vie », comme le dit avec un sourire coupable do, migrant à istanbul.pour soigner, mdm a ouvert un centre médical à istanbul, mais il faut aussi informer ces popula-

tions fragiles, qui vivent dans la peur de se voir refuser leur accès aux soins. à alger, par exemple, ils sont nombreux à ne pas oser se rendre à l’hôpital de peur d’y être arrêtés. rétablir la confiance entre les soignants et les migrants est donc indispensable, et de jeunes étudiants en méde-cine s’y attellent.

changer Le regard sur La Migrationau mali, l’ouverture en 2009 d’un programme de santé mentale a permis de prendre conscience des difficultés particulières que rencontraient ceux qui avaient été refoulés aux portes de l’eu-rope, ou expulsés, tombés dans les filets d’un contrôle d’identité ou arrêtés à la préfecture en venant déposer un dossier. l’expulsion, c’est comme si c’était la mort, dit l’un d’eux. car

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nos actions

• à alger : orientation et médiation. Formation de migrants pour qu’ils deviennent relais d’informations. actions de sensibilisation sur la question de la migration auprès des acteurs associatifs et de santé.

• à istanbul : création de l’association de solidarité et d’entraide pour migrants, chargée du centre médico-social. plaidoyers auprès des autorités locales et internationales.

• à Bamako : soutien aux associations partenaires. soutien aux migrants. plaidoyer pour la reconnaissance de leurs droits auprès des autorités locales.

pour qu’il devienne aussi normal de partir que d’accueillir. pour que les migrants soient reconnus comme des personnes, des tra-vailleurs, des patients, en bref, des gens comme les autres. ■Luce MicheL

« L’être humain migre depuis son origine. » blandine bruyère, psychologue.

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et nous avons réussi à mettre sur pied une équipe de profession-nels très motivée » , plaide lauriane pfeffer-whittaker.

Le défi égyPtienla tâche est plus compliquée pour senop Tschakarjan, méde-cin coordinateur de mdm. depuis juillet 2012, il tente d’implanter un programme en santé mentale dans le « chaos politique égyp-tien ». « Nous attendons toujours les permissions pour pouvoir tra-vailler. » là aussi, beaucoup reste à faire : « Il existait une vraie tradition dans le domaine depuis le temps des pharaons, mais cela s’est arrêté il y a environ cent ans !

Moyen-orient / SANTÉ meNTAle

r Pondre L’urgence PsychoLogiquele 10 octobre est la Journée mondiale de la santé mentale. l’approche médico-sociale est de plus en plus présente dans les programmes de médecins du monde, notamment dans les zones de conflits comme la syrie ou la Palestine.

Depuis 2009, mdm suisse a lancé à H é b ro n u n p ro -gramme pilote pour monter des struc-

tures dédiées à la santé mentale, à destination des enfants et des adolescents. un travail de titan dans une zone où les cursus en psychologie se construisent, où les ressources manquent, et où ces questions sont encore très stigmatisées. « Hébron est une ville conservatrice, témoigne lauriane pfeffer-whittaker, coor-dinatrice en santé mentale dans les territoires palestiniens. On cache encore les personnes qui ont des problèmes de cet ordre, de peur de jeter l’opprobre sur la famille… Un vrai travail de sensi-bilisation était nécessaire et on voit déjà des progrès. »

« Notre travail est une aide à la résilience »les besoins dans les zones de conflits sont immenses : « Nous travaillons beaucoup sur les traumatismes, on entend des récits sur ce que l’occupation produit de pire. Notre travail est une aide à la rési l ience. » l’équipe suisse se dit clairement dans une approche « médico-psycho-sociale », en replaçant la parole de l’enfant dans le groupe familial, éducatif ou communautaire. « La santé men-tale n’est pas un mandat facile à clarifier, mais si on se positionne sur ce terrain-là, il faut y aller franchement. Ce programme est un succès, le ministère nous suit

Il y a un manque de ressources humaines flagrant, les progrès ont été faits dans le secteur privé, inaccessible à la majorité des gens, et les hôpitaux psychia-triques publics servaient presque de prisons, les patients rentraient et étaient persuadés de ne jamais ressortir. »

dans Les caMPs de réfugiésau liban, senop Tschakarjan essaie aussi de coupler à l’aide médicale somatique une aide psychologique ou psychiatrique dans les programmes d’aide aux réfugiés syriens. « Cela fait partie intégrante de l’aide d’urgence. »

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La santé mentale fait désor-mais partie d’un plan spéci-fique de l’OMS courant de 2013 à 2020, et qui vise à « renforcer des politiques et des stratégies globales por-tant sur la promotion de la santé mentale, la prévention des troubles mentaux, ainsi que le dépistage précoce, les soins, le soutien, le traitement et le rétablissement des per-sonnes atteintes de troubles mentaux ». Plus de 450 mil-lions de personnes souffrent de troubles mentaux. L’organisation mondiale est dans la même approche « holistique » que MdM sur cette question : « La santé mentale est déterminée par des facteurs sociaux, biolo-giques et psychologiques. »

PrioriTé Pour l’oms

comme dans les territoires palestiniens, les populations vul-nérables telles que les enfants et adolescents sont particulière-ment visées. l’idée étant toujours de transférer le programme aux gouvernements locaux. « C’est notre fer de lance, nous souhai-tons pérenniser notre action, renforcer les capacités locales puis laisser la place », rappelle lauriane pfef fer-whit taker. d’ailleurs, après Hébron, direc-tion naplouse où mdm France, en partenariat avec mdm suisse et l’association palestinienne pcc, va dupliquer ce programme de fin 2013 à 2016. ■MathiLde goanec

L’approche médico-psycho-sociale est essentielle pour les victimes de conflits.

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PLaidoyer / SANTÉ SeXUelle eT RepRoDUcTive

Les feMMes ont Le droit de déciderla santé sexuelle et reproductive est une thématique prioritaire des actions de mdm. elle comprend notamment l’accès au planning familial et la prise en charge des grossesses non désirées. en 2013-2014, mdm se concentre sur ces deux axes.

situations dramatiques pourraient être évitées, tant sur le plan de la santé que sur le plan social.

éducation, Prise en charge et PLaidoyerla santé sexuelle et reproductive (ssr) comprend l’éducation sexue l le , notamment des adolescent(e)s, et l’accès à la contraception, la prise en charge des grossesses, de l’accouche-ment, des soins du post-partum et néonataux, la prise en charge des complications liées à des avortements à risque et le plai-doyer en faveur du droit des femmes à décider.au niger, les services de planning familial sont gratuits, mais leur mise en œuvre n’est pas totale-ment effective et la population est méfiante malgré une volonté d’espacer les naissances. c’est

pourquoi mdm a développé un projet avec les leaders commu-nautaires et religieux. acteurs incontournables, ce sont eux qui portent les messages de promo-tion de la contraception et qui sensibilisent sur les risques sani-taires associés aux grossesses précoces ou rapprochées. en uruguay, mdm soutient deux associations de défense des droits sexuels et reproductifs qui se sont longtemps battues pour la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse, dans une région marquée par des taux élevés d’avortements à risque.

des textes Peu aPPLiquéspour porter son plaidoyer, mdm s’appuie sur des textes fonda-teurs dont celui de la conférence internationale du caire sur la

Fin septembre, médecins du monde va lancer une campagne sur le droit des femmes à décider. décider d’avoir ou non

des enfants, de choisir le nombre de leurs enfants et l’espacement des naissances. cela implique le droit de recourir à la contraception pour éviter une grossesse et d’avoir accès à un avortement sans risque et légal le cas échéant.mdm s’engage sur cette théma-tique car, sur le terrain, les équipes sont régulièrement confrontées aux conséquences des avorte-ments à risque, allant de graves complications jusqu’aux décès. en répondant en amont aux besoins de ces femmes, des

population et le développement (1994), dont le programme d’ac-tion a été signé par 179 pays. il affirme que la ssr ne se limite pas à la santé maternel le, « [qu’elle] suppose qu’une per-sonne peut mener une vie sexuelle satisfaisante en toute sécurité, qu’elle est capable de procréer et libre de le faire aussi souvent ou aussi peu souvent qu’elle le désire ». La quatrième conférence mondiale sur les femmes en 1995 à pékin a renforcé et affermi les principes précédents, tout en donnant aux femmes les acquis suivants : décider librement et de manière responsable de tous les aspects de la sexualité ; ne subir aucune discrimination, coercition ou violence dans la vie sexuelle ; décider librement du nombre d’enfants souhaité, de l’espace-ment et du moment de ces nais-sances et disposer de l’informa-tion, de l’éducation et des moyens nécessaires pour le faire.mais ces textes sont loin d’être respectés, c’est pourquoi médecins du monde portera son plaidoyer auprès des décideurs jusqu’en septembre 2014, date de la session spéciale des nations unies sur « le caire + 20 ». ■noLwenn roussier

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MdM mène une trentaine de projets ssr dans le monde, comme ici au mexique.

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dans Le Monde :

• 800 femmes meurent chaque jour de complica-tions liées à la grossesse ou à l’accouchement.

• 1 femme meurt toutes les 12 minutes des suites d’un avortement à risque.

• 222 millions de femmes qui préféreraient différer ou éviter une grossesse n’ont pas accès à une contracep-tion sûre et efficace.

• On compte 80 millions de grossesses non désirées chaque année.

• 44 millions d’avortements sont pratiqués chaque année, dont 22 millions dans de mauvaises condi-tions de sécurité ou clan-destinement.

QuelQues CHiFFres

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Pourquoi et coMMent aLLer Là-Bas ?

teurs socio-économiques, consi-dérations géographiques ou thématiques. au Kenya, « nous avons décidé de mettre en place un programme de réduction des risques (RdR) auprès des usagers de drogues en s’inspirant d’un projet similaire mené en Tanzanie, dans le cadre d’une stratégie régionale d’intervention sur le thème de la RdR », explique stéphanie derozier, responsable de desk afrique.chaque desk est responsable de la mise en place et de la gestion des programmes dans une région du monde : afrique, asie, amérique latine, europe ou maghreb-moyen-orient. un desk supplémentaire se consacre uni-quement aux missions d’urgence (lire encadré). Toutes les initia-tives sont soumises à l’approba-tion du comité de direction, qui les étud ie au regard des contraintes financières et de leur cohérence avec la politique glo-bale de l’association.

des Projets inscrits dans La duréel’initiative acceptée, une équipe réalise une mission exploratoire sur le terrain pour évaluer préci-sément les besoins en termes de

santé, les aspects logistiques et le contexte sécuritaire. à son retour, le projet passe à nouveau dans un circuit de validation auprès du comité de direction. si le feu vert est donné, les équipes se mettent alors en quête de financements auprès de bail-leurs de fonds.

« le plus dur n’est pas de lancer un projet, mais d’assurer sa pérennité »

en parallèle, du personnel quali-fié (personnel soignant mais aussi logisticiens, coordinateurs terrain…) est recruté. ce n’est qu’une fois les ressources humaines et financières réunies que le projet peut commencer.au final, il faut compter entre douze et vingt-quatre mois pour construire un programme qui durera entre deux et cinq ans. « Nous inscrivons toutes nos actions dans la durée, précise isabelle bioh-Johnson, directrice adjointe des opérations interna-tionales, responsable secteur long terme. Quand un projet touche à sa fin, nous assurons le transfert de nos activités vers des

en tant qu’association d’envergure internatio-nale qui mène des activités de préven-tion, de soins et de

plaidoyer sur tous les continents, mdm compte près de 70 pro-grammes répartis dans 46 pays, et de nouveaux programmes voient le jour chaque année. mais comment l’organisation élabore-t-elle un projet de ter-rain ? combien de temps dure la mise en place avant le démar-rage effectif des activités ?

réPondre aux Besoins du terrainTous les deux mois environ, sala-riés et associatifs se réunissent dans les bureaux du siège, situé à paris, et participent aux « groupes géopolitiques ». ces groupes sont notamment char-gés d’élaborer de nouveaux pro-jets à partir d’informations reçues du terrain : analyses sanitaires (taux de malnutrition, de préva-lence d’une maladie…), indica-

en Pratique / ConsTruCTion d’un ProgrAmme

Chez médecins du monde, le démarrage d’un nouveau programme est l’aboutissement d’un long travail de préparation pour s’assurer du bien-fondé et de la pérennité du projet. Aperçu des coulisses de mdm.

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Le desk urgence est un ser-vice spécialisé pour mettre en place des missions en réponse à un événement soudain (déclenchement d’un conflit, catastrophe naturelle…). L’équipe est notamment composée de « voltigeurs », c’est-à-dire de salariés mobilisables à tout moment pour partir en opé-ration. Des ressources financières sont pré-allouées et des stocks de matériel (véhicules, tentes, médicaments…) sont pré-positionnés à l’aéroport de Roissy pour permettre aux équipes du desk urgence d’intervenir en moins de quarante-huit heures, même à l’autre bout du monde.

le desk urgenCe

acteurs locaux ou les recondui-sons. Le plus dur n’est pas de lan-cer un nouveau projet, mais d’as-surer sa pérennité. » ■Morgan fiette

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MdM a ouvert en avril un pro-gramme de réduction des risques (rdr) auprès des usagers de drogues de Dagoretti, dans l’ouest de la capitale kényane. Trois jours par semaine, cinq travailleurs de rue formés par mdm mènent des actions d’éducation à la santé dans les bidonvilles et distribuent des kits comprenant notamment des préservatifs et des seringues stériles. depuis le lancement du projet, 250 personnes, dont une centaine d’usagers de drogues par voie intraveineuse, ont pu en bénéficier. ■

Kenya RÉDUcTioN DeS RiSQUeS

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des soins et un accompagne-ment psychologique dans des centres de santé et via des cli-niques mobiles. mdm apporte aussi son soutien à un centre de rééducation à la frontière nord de la syrie. ■

Présent depuis février 2012 en syrie et dans les pays limitrophes, Médecins du Monde y poursuit et renforce ses activités. l’association fournit en matériel et en médica-ments des réseaux de médecins

syriens qui agissent à l’intérieur du pays, dans les zones de conflits, et vient directement en aide aux déplacés internes dans les gouvernorats du nord de la syrie. au liban et en Jordanie, mdm délivre aux réfugiés syriens

inDeoUveRTURe D’UN programme  en inde, la guérilla naxalite a provoqué le déplacement de 150 000 personnes depuis 2005. 40 000 d’entre elles, majori-tairement aborigènes, ont trouvé refuge dans l’état d’andhra pradesh, où leurs droits sont bafoués. avec l’appui de l’asso-ciation locale sitara, mdm a mis en place un programme de soins de santé primaires dans 17 vil-lages du district de Khamman. les activités de prévention, de soins et de plaidoyer débutent actuellement. ■

observatoire De l’accès aux soinsSoRTie DU RAppoRT le 17 ocTobRe comme chaque année à l’oc-casion de la Journée inter-nationale du refus de la m isère , l e 17 oc tobre , médecins du monde publiera le rapport de son observatoire de l’accès aux soins de la mission France. ce document, très attendu par la presse nationale,

témoigne des difficultés d’accès aux soins des populations accueillies par l’association, et constitue un véritable outil de plaidoyer pour alerter le gouver-nement sur la nécessité de mettre en place des mesures exceptionnelles pour protéger les plus démunis. ■

Près de 100 000 personnes ont été contraintes de fuir les zones tribales pakistanaises en raison de la recrudescence des combats au printemps. présent depuis 2009 dans la pro-vince du KpK, région voisine de la zone des conflits, mdm a mis en place au mois de juin deux cliniques pour permettre l’accès des personnes déplacées aux soins de santé primaires. parmi elles, 33 % seraient des femmes et 46 % des enfants. ■

PaKistanAiDe AUX peRSoNNeS DÉplAcÉeS

syrieReNFoRcemeNT DeS AcTiviTÉS

nancy a 25 ansla mission nancy de MdM fêtera ses 25 ans le 4 octobre 2013, date anniversaire de l’ou-verture du centre d’accueil, de soins et d’orientation. aujourd’hui, les équipes mènent également des actions auprès des roms et des sans-abri.à cette occasion, des événe-ments auront lieu autour du 17 octobre, Journée internatio-nale du refus de la misère. ■

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rendez-vous / lA Vie de l’AssoCiATion…

Lyon Manifeste Pour Les sans-aBri

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à lyon, l’équipe de mdm s’est mobilisée le 19 juin pour témoigner de l’augmentation du nombre de personnes

à la rue et de la dégradation de leur état de santé. l’après-midi, les lyonnais étaient invités à découvrir le bus de mdm stationné place antonin-poncet, dont les équipes médico-sociales vont deux fois par semaine à la rencontre des personnes sans domicile fixe. les passants se sont vu aussi proposer

d’imprimer une photo de leurs yeux et d’interroger, grâce à un jeu de miroirs, le regard qu’ils portent à l’autre. les enfants ont colorié des banderoles sur lesquelles on pou-vait lire notamment : « pas de santé sans toit ni droits ! ». le soir, l’équipe a planté des tentes place carnot pour y passer la nuit, dans les mêmes conditions que les per-sonnes sans abri. cette action symbolique, relayée par la presse, a permis d’alerter l’opinion publique sur l’inhumanité des conditions de vie des personnes vivant à la rue, et sur leurs consé-quences en termes de santé. ■

Depuis sa création en 1993, la fondation s t e r n s t u n d e n (Fondation des ser-vices bavarois de

radiodiffusion) s’est engagée auprès des enfants et des jeunes en situation d’exclusion, de pau-vreté et de handicap en allemagne comme à l’international. en vingt ans, sternstunden a financé, à hauteur de 150 millions d’euros, plus de 2 200 projets. lorsque des besoins sont identifiés, l’organi-sation réagit rapidement. chaque demande d’appui est analysée

en détail, et les fonds accordés sont ensuite contrôlés pour attes-ter de leur bonne utilisation.la fondation est associée à médecins du monde depuis 2008 sur de nombreux projets, pour un total de plus de 4 mil-lions d’euros. en Haïti après les cyclones de 2008, en somalie dans le puntland pour notre pro-gramme à destination des mères et des enfants depuis 2011, au Kenya autour du camp de réfugiés de dadaab depuis 2012, au burkina auprès des réfugiés fuyant le mali ainsi que sur la crise syrienne en Jordanie et au liban. ■

pARTeNARiATune fondation aLLeMande soutient L’urgence

pUblicATioN

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dmLa question des femmes a pris une place incontournable dans le discours des institutions internationales et des États. Mais les ONG n’ont-elles pas une responsabilité particulière pour accompagner un change-ment social, notamment à par-tir de l’approche médicale ? La santé sexuelle et reproductive (SSR), qui concerne différents aspects de la santé des femmes (prévention et prise en charge des grossesses non désirées, lutte contre les infec-tions sexuellement transmis-sibles, prévention de la transmission mère-enfant du VIH…) leur fournit à cet égard un levier important. Les ONG l’utilisent-elles à bon escient ou ne devraient-elles pas investir plus radicalement ce champ en revendiquant un droit à la santé en général ? La SSR va en effet au-delà de la seule mortalité maternelle, portant en elle une charge politique dans le sens d’une autonomie véritable des

La santé des feMMes : chevaL de troie Pour Les droits ?

femmes. C’est peut-être pour cela qu’elle peut servir le com-bat sur le genre et pour l’éga-lité des droits entre hommes et femmes.

Revue Humanitaire, « Quand la santé des femmes rejoint la lutte pour l’égalité des droits », n° 35, juin 2013Informations : [email protected] et http://humanitaire.revues.org

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N° 112 | septembre/octobre/novembre 2013Médecins du Monde - le JoURNAl DeSTiNÉ AUX DoNATeURS

11rencontre

quel est votre parcours chez MdM ?M. K . : J ’a i

conduit un programme en russie de 1992 à 1998, auprès des personnes âgées aban-données, malades et sans res-sources. depuis, j’ai suivi un itinéraire professionnel inter-national, mais je reste membre de mdm depuis 1991 et j’en suis fier.

quels messages du rapport de la commission mondiale pour la politique des drogues sur l’épidémie d’hépatite C, portez-vous ?M. K. : le silence autour de l’hépatite c doit cesser. cette épidémie reste cachée car elle est silencieuse cliniquement et ignorée de l’opinion publique, des décideurs financiers et des

politiques. or 2 personnes sur 3 qui s’injectent des drogues sont infectées par le virus de l’hépa-tite c et dans certaines zones géographiques, la prévalence du virus peut atteindre 90 % (asie, Fédération de russie). nous devons briser ce silence.

quelles solutions préconi-sez-vous ?M. K. : l’hépatite c constitue une menace de santé publique et une menace financière puisque aujourd’hui pratique-ment personne n’accède aux traitements.si les politiques de rdr (le trai-tement substitutif, la mise à disposition de matériel stérile d’injection et les salles d’injec-tion) ne sont pas rapidement mises en œuvre à large échelle, nous n’arriverons pas à préve-nir l’épidémie. il faut réformer les politiques publiques en matière de drogue et instaurer la décriminalisation. ■ProPos recueiLLis Par auréLie defretin

micHel KazaTcHKinehéPatite c, Le siLence doit cesserl’envoyé spécial du secrétaire général des nations unies pour la lutte contre le sida en europe de l’est et en asie centrale, et membre de la commission mondiale pour la politique des drogues, a répondu à nos questions lors de la conférence internationale sur la réduction des risques (rdr) à vilnius, début juin.

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le comité est un groupe de donateurs bénévoles, composé d’une douzaine de membres partageant les valeurs de l’associa-

tion (mais n’exerçant aucune pro-fession de santé). il analyse les activités et la communication de l’association, étudie ses comptes, envoie des représentants dans ses principales instances et se rend plusieurs fois par an sur le terrain, en France ou à l’étranger, afin de visiter les missions.il vous rend compte de ses tra-vaux (notamment à travers ce journal ou sur le site web). sans se substituer aux organismes de contrôle existants (comité de la charte, cour des comptes, audits de grands bailleurs), il formule, à

l’égard de l’association, des avis ou des recommandations en votre nom. sa démarche peut être critique, mais se veut avant tout bienveillante et constructive.la participation au comité demande de la disponibilité (un ou deux soirs par mois, plus des mis-sions ponctuelles), de la curiosité, de la générosité, des aptitudes à la synthèse, à la rédaction et à la prise de parole. le recrutement des membres s’opère par coop-tation, afin d’assurer à la fois l’éclectisme de ses membres et l’homogénéité du groupe. ■oLivier Péray Président du coMité des donateurs

N’hésitez pas à nous contacter en nous écrivant à : [email protected]

comiTÉ DeS DoNATeURSrejoignez-nous

Vidéo de l’interview

question De Donateurs

Vous lancez un appel aux dons pour la syrie et au verso du bulletin, il est écrit que MdM « a pour principe de ne pas affecter les dons et de les mutualiser sur l’ensemble des missions ». Que croire ?compte tenu du nombre de pro-grammes que nous menons et de leur diversité, il nous est diffi-cile de parler de tous, et pourtant, tous ont besoin de financements.

c’est pourquoi mdm a fait le choix de ne pas affecter les dons afin de répartir au mieux les res-sources, indépendamment de leur médiatisation. néanmoins, à chaque appel à dons correspond un besoin réel. en syrie par exemple, les dons représentent 20 % du budget et nous ne pour-rions pas intervenir là-bas sans le soutien de nos donateurs. il est arrivé également que lors d’urgences les dons soient supé-rieurs aux besoins. mutualiser les ressources permet alors d’in-tervenir auprès d’autres popula-tions tout aussi démunies.enf in, lorsqu’un donateur demande que son don soit affecté à une action spécifique, nous respectons bien entendu son choix.

[email protected] ou 0800 014 014 (numéro gratuit)

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12 caMPagne

Médecins du Monde - Journal trimestriel publié par médecins du monde France - 62 rue marcadet, 75018 paris – Tél. : 01 44 92 15 15 – Fax : 01 44 92 99 99 – www.medecinsdumonde.org – service donateurs : le 0800 014 014 (n° gratuit) – Directeur de la publication France : dr Thierry brigaud - Rédactrice en chef : nolwenn roussier – Maquettiste : aurore voet – Comité éditorial : isabelle bioh-Johnson, benoit duchier, luc evrard, pierre salignon – Rédaction : Julie chansel, aurélie defretin, morgan Fiette, mathilde goanec, alice lebel, boris martin, luce michel – Ont collaboré à ce numéro : le comité des donateurs, la direction des missions France, les desks urgence, afrique, amérique latine, asie, europe de l’est, moyen-orient, la direction des missions France – Secrétariat de rédaction : Thérèse benoit – Crédits photos de couverture : michel redondo – Création maquette : créapress bbdo – Tél. : 01 41 23 40 40 – Copyright : toute reproduction doit faire l’objet d’une demande écrite préalable. ce numéro est tiré à 437 160 exemplaires et envoyé aux donateurs de médecins du monde, gc (grande cause) commission paritaire n° 1008H84740 – un dépliant d’information sur les legs est joint à ce numéro – Impression sego - 46 rue constantin-pecqueur – 95157 Taverny – imprimé sur papier 100 % peFc, dont 85 % minimum de fibres recyclées.

■ oui, je souhaiterecevoir gratuitementla brochure d’informationsur les legs, donations et assurances vie.

■ oui, je désirem’entretenir personnellement avec un responsabledu service juridique.

DEMANDE D’INFORMATION LEGS, DONATIONS, ASSURANCES VIEà retourner à médecins du monde - Service juridique62, rue marcadet - 75018 paris - www.medecinsdumonde.org

■ m. ■ mme ■ mlle Nom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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vous pouvez me joindre entre . . . . . . . . . . . h et . . . . . . . . . h

e-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1360

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Vous pouvez prendre contact avec François Rubio au 01 44 92 14 42 ou par courriel à [email protected]

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Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978, vous pouvez accéder aux informations vous concernant ou les modifier en écrivant à Médecins du Monde.

Avec une centaine de programmes répartis dans une trentaine de villes, les équipes de médecins du monde

soignent et accompagnent tous les ans plus de 50 000 personnes en situation de précarité.la campagne « médecins du monde, médecins de tout le monde », lancée le 27 mai dernier dans la presse et sur les ondes de radio France, met en lumière les réalités du terrain et des situations d’exclusion. prises sur le vif et sans mise en scène, les images de la campagne sont signées Jérôme sessini, grand reporter de l’agence magnum. deux journa-listes radio, pauline Jacot et Félix barrès, l’accompagnent dans son

Médecins du Monde agit en france, Près de chez vous

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mdmtour de France. à travers une série

de 12 spots, leur micro navigue de maiwen, intervenante santé à nantes auprès des personnes qui se prostituent, à Kadjija, une femme de 40 ans qui passe son premier hiver dans les rues de strasbourg. annie, infirmière au centre de soins et d’orientation de saint-denis s’interroge : « Où iraient toutes ces personnes si nous n’étions pas là ? »cette campagne se prolongera par une exposition itinérante, à partir du 17 octobre, date à laquelle mdm publie son rapport annuel de l’observatoire de l’ac-cès aux soins. ■aLice LeBeL

Suivez l’intégralité de la cam-pagne sur tousmedecinsdu-monde.org