JOURNAL FONDÉ LE 5 MAI 1944 PAR LE DOCTEUR RAYMOND …

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Témoignages JOURNAL FONDÉ LE 5 MAI 1944 PAR LE DOCTEUR RAYMOND VERGÈS VENDREDI 17 JUILLET 2015 WWW.TEMOIGNAGES.RE N° 18195 - 71EME ANNÉE Nouveau pavé dans la mare de la route en mer Carrière des Orangers : pour lannulation immédiate de la procédure dautorisation Le collectif Chipek a ef- fectué une étude de lautorisation dexploi- tation dune carrière de plus de 120 hectares dans une région encore préservée du tout-auto- mobile et de lurbanisa- tion. Ses premières consta- tations plaident pour une annulation de la procédure demandant lautorisation dexploi- tation, car les dégâts infligés à lenvironne- ment sont sous-esti- més. Cette carrière a pour but de fournir des mil- lions de tonnes de ga- lets pour la route en mer. Autant dire quun nou- vel obstacle anéantit les illusions des parti- sans de Didier Robert, car la route en mer re- vient au centre du dé- bat. Plan du projet de carrière et de la zone qui a fait l'objet d'une prospection par le collectif Chipek.

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TémoignagesJOURNAL FONDÉ LE 5 MAI 1944 PAR LE DOCTEUR RAYMOND VERGÈS

VENDREDI 17 JUILLET 2015 WWW.TEMOIGNAGES.RE

N° 18195 - 71EME ANNÉE

Nouveau pavé dans la mare de la route en mer

Carrière des Orangers :pour l’annulation immédiatede la procédure d’autorisation

Le collectif Chipek a ef-fectué une étude del’autorisation d’exploi-tation d’une carrière deplus de 120 hectaresdans une région encorepréservée du tout-auto-mobile et de l’urbanisa-tion.

Ses premières consta-tations plaident pourune annulation de laprocédure demandantl’autorisation d’exploi-tation, car les dégâtsinfligés à l’environne-ment sont sous-esti-més.

Cette carrière a pourbut de fournir des mil-lions de tonnes de ga-lets pour la route enmer.

Autant dire qu’un nou-vel obstacle anéantitles illusions des parti-sans de Didier Robert,car la route en mer re-vient au centre du dé-bat.

Plan du projet de carrière et de la zone qui a fait l'objet d'une prospection par le collectif Chipek.

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2 - LA UNE TÉMOIGNAGES DU VENDREDI 17 JUILLET 2015

P our entretenir l’illusion d’uneroute en mer, la Région a be-soin que le projet puisse être

alimenté en roches. Mais manifeste-ment, des marchés d'un total deplus d'un milliard d'euros ont déjàété passés sans que la ressource engalets ne soit garantie. En effet, laRégion Réunion a demandé à l’Étatde modifier le plan départementaldes carrières. Le but des amis de Di-dier Robert est de s’emparer deroches situées dans des zones pro-tégées, ou à proximité d’habitations.Ainsi, la catastrophe environnemen-

tale n’est pas circonscrite au péri-mètre de la route en mer, mais vaconcerner toute La Réunion. Des an-dains issus de l’épierrage fin deschamps de canne sont achetés ettransportés sur des dizaines de kilo-mètres pour être jetés dans la mer.Mais cela ne suffira pas pour assu-rer au projet de Didier Robert le vo-lume minimal nécessaire de galetset les ouvertures de nouvelles car-rières sont compromises. C’estpourquoi l’éventualité de l’importa-tion de plusieurs millions de tonnesde cailloux de Madagascar a étéévoqué, faute de trouver la res-

source à La Réunion.

Projet de NRL au centredu débat

La tentative d’ouvrir les nouvellescarrières indispensables à la pour-suite du projet de la nouvelle routedu littoral fait l’objet d’une opposi-tion résolue. Un large rassemble-ment est en train de se construirepour la protection de l’environne-ment. Contre le projet d’ouvrir une

« Le collectif Chipek est une association de natura-listes réunionnais dont l’action bénévole et indépen-dante est mobilisée pour s’assurer de la bonne laprise en compte des enjeux écologiques dans lesprojets de développement de La Réunion. Son objec-tif principal est la préservation du patrimoine natu-rel et de la biodiversité de l’île pour les générationsactuelles et futures de réunionnais.La lecture du dossier de demande d’autorisationpour l’exploitation, par l’entreprise Lafarge, d’unecarrière de matériaux alluvionnaires aux Orangers etplus précisément du volet naturel de l’étude d’im-pact (pages 343-444) soulève un certain nombred’interrogations et un grand étonnement de la partde notre collectif d’experts.

De prime abord, les enjeux flore semblent clairementsous-estimés pour ce type de milieu (à dires d’ex-pert) et certains enjeux faune (notamment ceux liésà la présence avérée du Gecko Vert de Bourbon(Phelsuma borbonica) semblent avoir été « oubliés ».De ce constat, une visite du site d’étude a été réali-sée début juillet 2015 afin de confronter les doutesdu collectif sur la représentativité du volet de l’étuded’impact du projet avec les enjeux et sensibilitésréelles observables sur site.

Quatre membres du collectif ont été mobilisés sur leterrain pendant une demi-journée.La visite a été réalisée début juillet, période de l’an-née qui n’est pas la plus favorable, sur ce type de mi-lieu, pour l’observation de la faune et de la flore.

La prospection a été réalisée de manière oppor-tuniste, l’objectif étant de parcourir un maximum desurfaces et de détecter d’éventuelles espèces flo-ristiques patrimoniales. Les zones cultivées ont étéévitées volontairement du fait de leur plus faible po-tentialité. La carte placée en annexe situe la zonecouverte par notre prospection et nos observations.La zone prospectée n’est donc pas exhaustive. Elledemeure relativement peu étendue par rapport à lazone d’étude globale. Seule une partie des zones boi-sées susceptibles de présenter un enjeu a été visitée.

Notre brève prospection du site a néanmoins été suf-fisante pour remettre en cause la pertinence et la re-présentativité des résultats de l’étude fournie par lasociété Lafarge. La visite de notre collectif aura en

effet permis, malgré un échantillonnage limité, deconstater la présence, parfois localement abon-dante, de stations d’espèces protégées et en voie deprotection, non mentionnées par le documentd’incidence de la société Lafarge.

Le constat réalisé suite à nos prospections non ex-haustives sur le site est donc très alarmant. Sur les53 espèces indigènes (relevées en quelques heures,cf. annexe 2), 36 ne sont pas mentionnées dansl’étude d’impact (près de 70 % des espèces relevéesI). En outre, l’ensemble des taxons vulnérables, pro-tégées ou en voie de protection n’a pas été mention-né…

Conclusion

L’étude d’impact du projet de carrière des Orangersporté par la société Lafarge, et plus particulièrementle volet « Milieu Naturel », souffre de nombreux im-pairs et manques.Il apparaît très clairement que le document ne peutêtre convenablement pris en référence pour la défi-nition des enjeux environnementaux présents sur lesite.Que ce soit sur la partie flore ou la partie faune, lesenjeux du site ont été très manifestement sous-éva-lués et ne permettent donc pas d’apprécier les im-pacts réels du projet. Une visite rapide du sitemontre que la majorité des espèces indigènes végé-tales, et notamment l’ensemble des espèces proté-gées ou en voie de le devenir, n’a pas été mentionnée(soit 36 des 53 espèces relevées).

L’incidence, sur la biodiversité, du projet d’exploita-tion d’une carrière de matériaux alluvionnaires auxOrangers (Commune de Saint-Benoit), par l’entre-prise Lafarge, est clairement bien plus importanteque celle présentée par l’étude d’impact du projet.Le respect de la réglementation nationale, du patri-moine naturel de l’ile de La Réunion et de ses habi-tants requièrent l’annulation immédiate de laprocédure de demande d’exploitation engagée par lasociété Lafarge sur le site des Orangers dans l’at-tente d’une véritable évaluation et prise en comptedes enjeux environnementaux et éventuellementd’une redéfinition du périmètre opérationnel de ceprojet majeur d’extraction de matériaux. »

Extraits du dossier transmis hier aux médiaspar le collectif Chipek

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- 3TÉMOIGNAGES DU VENDREDI 17 JUILLET 2015 POLITIQUE

Fondé le 5 mai 1944 par le Dr Raymond Vergés71e annéeDirecteurs de publication :1944-1947 : Roger Bourdageau ; 1947 - 1957 : RaymondVergés ; 1957 - 1964 : Paul Vergés ; 1964 - 1974 : BrunyPayet ; 1974 - 1977 : Jean Simon MounoussanyAmourdom ; 1977 - 1991 : Jacques Sarpédon ;1991- 2008 : Jean-Marcel CourteaudDepuis 2008 : Jean-Max Hoarau

6 rue du général Émile RollandB.P. 1016 97828 Le Port CEDEXRédactionTÉL. : 0262 55 21 21 - FAX: 0262 55 21 29E-mail : [email protected] web : www.temoignages.reAdministrationTÉL. : 0262 55 21 21 - FAX: 0262 55 21 23E-mail Avis, Abonnement :[email protected] Publicité : [email protected]

Témoignages

P lus personne à La Réunion ignore lemoustique tigre, cette bestiole zébréevecteur du chikungunya. À la faveur del’été, en France, on dénombre une

vingtaine de départements infestés. Il y auraitmême eu quelques cas de chikungunya. Un suiviVigilance-Moustique a été mis en place pour ten-ter de répondre aux nombreuses questions quese posent les habitants et les pouvoirs publics.En lisant la presse française, l’une des questionsse rapporte aux besoins en insecticide. Ici, onconnaît bien cette affaire.

À La Réunion, ce débat n’a jamais été tranché.Dès l’apparition des infections, l’accent a étémis sur toutes sortes de produits chimiquesimaginables. Le gouvernement a même envoyél’armée pour bombarder notre pays d’insecti-cides. Les mots ne sont pas exagérés. Desmilliers d’intervenants ont participé à l’opéra-tion. Les gens étaient priés de fermer portes etfenêtres pour éviter de respirer les produits. Ce-pendant, les opérateurs militaires disposaientde masques. Habillés d’une combinaisonblanche, ils étaient comme dans un film avecdes extra-terrestres. La faune en a pris un sé-rieux coup.

Combien d’articles n’avions-nous pas consacré,à Témoignages, à propos de la lutte biologiqueau stade larvaire. Cela tombait sous le sens. Eneffet, nous avions à faire faire face à une muta-tion, c’est-à-dire à un phénomène réactif et du-

rable qu’aucune puissance militaire oufinancière ne peut éradiquer. Il faut s’adapter.Maintenant que la panique gagne la France,l’étendue n’a rien à voir avec notre minusculeespace de 2500 kilomètres carrés.

Par contre, La Réunion aurait pu devenir la baseexpérimentale avancée pour le monde entier.Pourquoi les pouvoirs publics et intellectuelsn’ont-ils pas poussé a fonds la Recherche verscette urgence ? Est-il trop tard ? Ce n’est pas lesfinancements qui manquent dans notre pays, ilfaut savoir bien les orienter et ne pas perdre dutemps car, les autres pays vont s’engouffrerdans la brèche et nous faire avaler (respirer)n’importe quelle pourriture chimique. Cela peutvenir de France, vu la panique devant la propa-gation du moustique que certains humainscroient pouvoir éradiquer.

J.B.

Edito

Quelle quantité d’insecticide faut-ilpour combattre le moustique tigre ?

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4 - TÉMOIGNAGES DU VENDREDI 17 JUILLET 2015LA UNE

carrière à Bois-Blanc, des milliers deRéunionnais se sont unis et ontmanifesté en formant une immensechaîne humaine. Cette prise deconscience de l’opinion est un coupdur pour Didier Robert et les partispolitiques qui poussent pour que leprojet de la Région continue. Cettequestion est à l’ordre du jour de laprochaine campagne électorale desrégionales. Les électeurs saventdonc pour qui ne pas voter s’ilssont contre l’ouverture des car-rières et la route en mer. C’est pour-quoi lors de la présentation de sacandidature aux régionales, le pré-sident sortant s’est bien gardé demettre en avant la NRL, préférantlancer la diversion du monorail.Mais un fait nouveau vient anéantircette tentative de reprendre la main.

Deux fois Bois-Blanc

C’est en effet un scandale deux foisplus grave que Bois-Blanc qui est enpréparation. Une entreprise a en ef-fet demandé l’autorisation d’ouvrir

une nouvelle carrière aux Orangers,entre Sainte-Anne et la Rivière del’Est. Cela permettra notamment derépondre à une partie de la de-mande en galets de la NRL de DidierRobert. Ce projet de carrière se si-tue dans une région de notre île jus-qu’à présent préservée del’urbanisme et de la pollution auto-mobile. Le but est d’éventrer LaRéunion sur une surface bordée parla rivière de l’Est, le Parc national, laravine des Orangers et la RD3, routeHubert-Delisle. Cela représente plusde 120 hectares affirme le « JIR » du18 juin dernier, soit le double de cequi est prévu à Bois-Blanc. Une foisextraites, ces roches seraient en-suite transportées pour être jetéesdans la mer entre Saint-Denis et LaPossession.

Défilé de camions dansl’Est et Saint-Denis ?

Des millions de tonnes de galets tra-verseraient les rues des Orangers,

de Petit Saint-Pierre, de Sainte-Anne,de Saint-François, de Saint-Benoît,avant d’éprouver la chaussée laquatre-voie traversant les com-munes de Bras-Panon, le pont de larivière du Mat, Saint-André, Sainte-Suzanne, Sainte-Marie puis les ruesde Saint-Denis avec la traversée dela capitale par le front de mer ou leboulevard Sud, l'artère qui relie lesquartiers où se concentre la ma-jeure partie de la population.Qui accepterait un tel défilé sousses fenêtres ?Après l’opposition contre le projetde carrière de Bois-Blanc, nul douteque celui des Orangers constitueralà aussi une des fondations du ras-semblement pour la protection del’environnement de La Réunion. Lagénération aux commandes ne doitpas léguer aux jeunes un payséventré par des carrières géantes.Le retour à la raison s’impose pourarrêter un projet inutile, coûteux etqui ne peut que déboucher que surune catastrophe environnementaleà l’échelle de l’île.

M.M.

Le 7 juin dernier, l'opposition à un autre projet de carrière à Bois-Blanc avait rassemblé plusieurs milliers de personnes.

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- 5TÉMOIGNAGES DU VENDREDI 17 JUILLET 2015 ENVIRONNEMENT

F aut-il continuer les aberrationspolitiques de la majorité ac-tuelle de la Région Réunion au

détriment des Réunionnais avec lesdiverses pollutions du pays, commecelles de la nouvelle route en mer, lasuppression du tram-train, l’empê-chement de l’autonomie énergé-tique prévue par l’Alliance pour2025 ? Voilà une question que l’ondoit se poser après la publicationde ce rapport, selon lequel, rien quele coût sanitaire global des pollu-tions en France (traitements desmaladies, mortalité prématurée,absentéisme, etc) représente «entre68 et 97 milliards d'euros».Mais ces chiffres sont des «mon-tants a minima» dans la mesure oùles rapports retenus par la commis-sion portent «sur un nombre depolluants extrêmement limités», asouligné Leïla Aïchi (écologiste),rapporteure de la commission. Cerapport a toutefois le mérite demettre «enfin de la transparence surces données, il les a réunies et ilmontre que la pollution de l'air, çacoûte des journées de travail, çacoûte sur les rendements agricoles,cela coûte sur la santé des per-sonnes et cela a un coût global surl'Etat», a remarqué la secrétaire na-tionale d'Europe Écologie-Les Verts(EELV) Emmanuelle Cosse.

Quels effets à LaRéunion ?

Les propositions de la commission,présidée par Jean-François Husson(Les Républicains), doivent doncfaire preuve de « vérité, réalisme,franchise et courage », a-t-il assuré.Outre des efforts sur la connais-

sance du phénomène, la commis-sion préconise donc de s'attaqueraux sources principales de la pollu-tion de l'air, transports en tête.Mais en quoi son ami Didier Robertfait-il preuve de « vérité, réalisme,franchise et courage », en conti-nuant la politique du tout-automo-bile et du tout-pétrole-charbon ? Lesecteur des transports aux énergiesfossiles représente en effet 59% desémissions d'oxydes d'azote et entre16 et 19% des émissions de parti-cules fines aux effets mortels surdes dizaines de milliers de per-sonnes en France chaque année. Età La Réunion ?

Quelles mesures à LaRéunion ?

Régissant à la publication de ce do-cument, la ministre de l'Écologie a

promis d'annoncer « la semaine pro-chaine » des « mesures extrême-ment fermes » de lutte contre lapollution de l'air. « Pour faire face àce problème de santé publique et cegrave problème économique, il fautmaintenant agir, agir vite et prendredes décisions qui soient à hauteurdu problème », a déclaré SégolèneRoyal à sa sortie du Conseil des mi-nistres.La ministre va-t-elle donc continuerà cautionner avec ses collègues dugouvernement socialiste les effetscatastrophiques de la nouvelleroute en mer prévue par Didier Ro-bert et son refus de l’autonomieénergétique de La Réunion au plusvite ? Enfin, les propositions du PCRpour sauver les Réunionnais des ef-fets polluants souvent mortifères etpharaoniques en termes financiersvont-elles être prises en comptepour les prochaines élections régio-nales ?

Les médias ont beaucoup parlé ces derniers jours du rapport publié mer-credi par une commission d'enquête du Sénat à Paris, selon lequel la pollu-tion de l'air coûte plus de 100 milliards d'euros par an à la France. Cerapport, intitulé "Pollution de l'air: le coût de l'inaction", propose des me-sures fiscales pour lutter contre cette «aberration économique» et atténuerses conséquences. Mais qu’en est-il à La Réunion du fait de l’inaction de laRégion après son arrêt des mesures mises en œuvre avant 2010 par PaulVergès avec l’Alliance ?

À propos des 100 milliards d’euros que coûte la pollutionen France

Quel est «le coût de l’inaction» de laRégion Réunion et de son «aberration»?

Photo Toniox

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6 - TÉMOIGNAGES DU VENDREDI 17 JUILLET 2015MONDE

« Cet accord révolutionnaire,le Programme d’action d’Ad-dis-Abeba, fournit un cadre

de mise en œuvre au niveau mon-dial du futur programme de déve-loppement durable que lesdirigeants mondiaux sont censésadopter en septembre [à NewYork] », a déclaré dans un communi-qué de presse un porte-parole del’ONU, précisant que l’accord a étéconclu par les 193 Etats membresde l’Organisation participant à laConférence, dans le cadre de dis-cussions sous l’égide du Ministreéthiopien des affaires étrangères,Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le Programme d’Addis-Abebaadopté après des mois de négocia-tions entre Etats membres, a préci-sé le porte-parole, marque uneétape importante dans l’établisse-ment d’un partenariat mondial ren-forcé en faveur d’une prospéritééconomique universelle et inclusive,de l’amélioration du bien-être de lapopulation mondiale et de la protec-tion de l’environnement.

Lors d’une conférence de presse or-ganisée plus tôt dans la journéeavant l’annonce de l’accord, M. Banavait averti que le sort du futur pro-gramme de développement durabledépendait en grande partie du suc-cès de la Conférence et de la capaci-té des Etats à s’accorder sur unprogramme d’action définissant lesrègles du financement du dévelop-pement pour les années à venir.

« Je demande instamment aux négo-ciateurs de garder cet objectif à l’es-prit alors qu’ils terminent leurstravaux », avait alors déclaré le Se-crétaire général, tout en notant avecsatisfaction les différents engage-ments et initiatives annoncés dansle courant de la semaine, y comprisla création d’un nouveau mé-canisme de financement pour aider

à éradiquer la mortalité maternelleet infantile, le Global Financing Faci-lity (GFF).

« Pris dans leur ensemble, les résul-tats obtenus à Addis-Abeba peuventconstituer le fondement d’un parte-nariat mondial pour le développe-ment durable revitalisé, qui nedevrait laisser personne de côté »,avait-il ajouté.

« Un succès est essentiel pour ren-forcer la confiance et l’élan en fa-veur de l’adoption d’un programmede développement ambitieux pourl’après-2015 en septembre à NewYork et un accord universel sur lechangement climatique endécembre à Paris », avait insisté M.Ban.

Le Programme d’action d’Addis-Abeba sur lequel les Etats sont tom-bés d’accord dans la soirée com-prend des engagements concretsdans six domaines essentiels : la

conclusion d’un nouveau pacte so-cial pour l’investissement de quali-té ; l’augmentation de l’aidepublique au développement et lamise en œuvre d’une banque de li-cences de technologie d’ici 2017pour les pays les moins avancés ;l’établissement de nouveaux mé-canismes pour faciliter le dévelop-pement, le transfert et la diffusionde technologies pertinentes dans lecadre de la réalisation des ODD ;une plus grande coopération inter-nationale en matière fiscale pourendiguer l’augmentation des flux fi-nanciers illicites ; la reconnaissancede l’égalité des sexes au sein duprogramme de financement du dé-veloppement ; et la protection de laplanète, la biodiversité et le climat.

A l’issue de négociations qualifiées d' « acharnées » entre Etats participantà la Conférence sur le financement du développement à Addis-Abeba, enEthiopie, un accord historique a finalement été conclu concernant unesérie de mesures audacieuses pour réformer les pratiques mondiales dufinancement du développement durable, ont annoncé mercredi soir lesNations Unies.

Adoption du Programme d’action d’Addis-Abeba

« Accord révolutionnaire » pour lefinancement du développement

L’adoption du document final saluée par les délégués. (Photo : Shari Nijman)

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- 7TÉMOIGNAGES DU VENDREDI 17 JUILLET 2015 MONDE

L a mobilisation des ressourcesest au cœur du programme.Dans le document final, les

pays ont convenu d’une série demesures qui vise à élargir la basedes recettes, améliorer la collectedes impôts et lutter contre lafraude fiscale et les flux financiersillicites. Leurs pays ont égalementréaffirmé leur engagement à l’aidepublique au développement, enparticulier pour les pays les moinsavancés et se sont engagés à ren-forcer la coopération Sud-Sud.

Le Programme d’action d’Addis-Abeba comprend des engagementspolitiques importants et objectifsclés dans des domaines critiquespour le développement durable, ycompris les infrastructures, la pro-tection sociale et la technologie.Des accords pour la coopérationinternationale ont également étéconvenus pour le financement dezones spécifiques où des investis-sements importants sont néces-saires, à savoir les infrastructurespour l’énergie, les transports, l’eauet l’assainissement, et autres do-maines pour parvenir aux objectifsde développement durable propo-sés.Les pays ont aussi soulignél’importance des stratégies natio-nales de développement durablesoutenues par des cadres de finan-cement nationaux intégrés.L’accord stipule que nous réaffir-mons que chaque pays est res-ponsable d’assurer d’abord sonpropre développement écono-mique et social et qu’on ne sauraittrop insister sur le rôle des poli-tiques et stratégies nationales dedéveloppement.

Les pays ont également convenude nouvelles initiatives pour at-teindre ces objectifs, notammentsur :

Technologie– Les pays ont convenu d’établir unMécanisme de facilitation de latechnologie lors du Sommet du dé-veloppement durable en sep-tembre pour stimuler lacollaboration entre les gouverne-ments, la société civile, le secteurprivé, la communauté scientifique,les organismes des Nations Unieset autres parties prenantes poursoutenir les Objectifs de dévelop-pement durable.

Infrastructures– Les pays ont convenu d’établirun Forum mondial pour les infra-structures afin d’identifier et com-bler les lacunes dans lesinfrastructures, mettre en évidenceles opportunités d’investisse-ments, de coopération et de veillerà ce que les projets soient écologi-quement, socialement et économi-quement durables.

Protection sociale– Les pays ont adopté un nouveaupacte social en faveur des pauvreset groupes vulnérables grâce à lafourniture de systèmes et mesuresde protection sociale pour tous, ycompris les friandises socles deprotection sociale.

Santé– Les pays envisagent d’imposerdes taxes aux substances nocivespour décourager la consommationet augmenter les ressources natio-nales. Ils ont convenu qu’imposerdes taxes au tabac réduit laconsommation et pourrait re-présenter un flux de revenus inex-ploité pour de nombreux pays.

Micro, petites et moyennes entre-prises– Les pays se sont engagés à pro-mouvoir un accès abordable etstable au crédit pour les petitesentreprises. Ils se sont égalementengagés à développer et opération-naliser une stratégie globale pourl’emploi des jeunes et mettre enœuvre le Pacte mondial pour l’em-ploi du Bureau international du tra-vail d’ici 2020.

Aide étrangère– Les pays se sont réengagés à at-teindre l’objectif de 0,7 pour centdu revenu national brut à l’aide pu-blique au développement, et de0,15 à 0,20 pour cent pour les paysles moins avancés.

Ensemble de mesures pour lespays les pays les plus pauvres– Les pays développés s’engagent àinverser la tendance de l’aide auxpays les plus pauvres qui était endéclin alors que l’Union euro-péenne s’engage à accroître sonaide aux pays les moins avancés à0,2 pour cent du revenu nationalbrut d’ici à 2030. Ils conviennent

également d’adopter ou de renfor-cer pays les moins avancés à ren-forcer les régimes de promotiondes investissements, y comprisavec un appui financier et tech-nique. Les gouvernements ont éga-lement pour objectifd’opérationnaliser la Banque pourla technologie pour ce groupe depays d’ici 2017.

Imposition– Le Programme veut un renforce-ment de l’appui pour les activitésdu Comité d’experts des NationsUnies en matière d’imposition pouraméliorer son efficacité et sa capa-cité opérationnelle et l’engagementauprès du Conseil économique etsocial. Il souligne l’importanced’une coopération inclusive et dudialogue entre les autorités fiscalesnationales.

Changement climatique– Le Programme d’action clima-tique appelle les pays développés àmettre en œuvre leur engagementde mobiliser conjointement 100milliards de dollars par an d’ici2020 provenant de nombreusessources pour répondre aux besoinsdes pays en développement. Lespays se sont également engagés àéliminer progressivement les sub-ventions aux combustibles fossilesnon performants qui entraînent lasurconsommation.

En outre, environ 200 évènementsparallèles ont été organisés, oùgouvernements et autres partiesprenantes ont participé et pris desengagements supplémentaires.Parmi ces engagements, des aidessupplémentaires sont prévues pourle renforcement des capacités dansle domaine de l’imposition ; le fi-nancement du développement parle biais des banques, dont 400milliards de dollars provenant duGroupe de la Banque mondiale, ain-si que la création de nouvellesbanques internationales de déve-loppement ; et pour les besoins so-ciaux, une aide accrue et unfinancement philanthropique.

Le Programme d’action d’Addis-Abeba

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8 - TÉMOIGNAGES DU VENDREDI 17 JUILLET 2015CHRONIQUE

L a première solution que pré-conise Yves Paccalet poursauver l’humanité en danger

mortel au cours de ce siècle estcelle du «partage»; un concept qu’ilqualifie à la fois de «moral, religieux,social et politique», comme le prônepar exemple l’idéologie communisteen faveur d’un partage équitabledes richesses. Face aux inégalités etinjustices considérables dontsouffre la plus grande partie de l’hu-manité, nous devons avant tout«prendre soin de l’autre» et «mettreen pratique notre capacité de par-tage», dit-il.Seconde «utopie» cultivée par YvesPaccalet : celle de «la démocratie dumonde», avec la création d’uneinstance démocratique universellecapable de prendre des décisionslégales à dimension mondiale, parexemple contre toutes les formes depollutions, d’atteintes à l’environne-ment, de dangers nucléaires, de dis-criminations sociales pratiquées parles classes dominantes. «Des loismondiales pour l’égalité des ci-toyens et le respect des minorités».

«Devenir tous philo-sophes»

Dernière «sortie de secours» préco-nisée par Yves Paccalet : «le sens àdonner à notre vie afin qu’elle soitharmonieuse, avec un bonheur à lafois personnel et collectif». D’où sonappel à «devenir tous philosophes,amoureux de la sagesse», en nousinterrogeant constamment sur «lesens de notre vie personnelle et col-lective, à court et à long terme, ensachant qu’être philosophe c’estêtre démocrate».Les échanges avec le public lors dudébat de cette conférence à l’amphiÉlie ont confirmé la justesse de cesperspectives parfois ironiques maisaussi leur importance et leur ur-gence. Mais comment passer de ces«utopies», de ces rêves, à la réali-

té…?

Non à la passivité

Une réponse réunionnaise à cettequestion essentielle se trouve dansle livre ‘’Paul Vergès, du rêve à l’ac-tion’’ paru en 2007, où la philosopheBrigitte Croisier présente et inter-roge le co-fondateur du Parti Com-muniste Réunionnais, pour qui «lapassivité est la pire des attitudes».Cette irresponsabilité est liée à l’as-similation néo-coloniale, du fait que«la décolonisation mentale est laplus longue et la plus difficile quisoit», selon Paul Vergès.Après les nombreux appels quevient de lancer le pape François du-rant son voyage en Amérique duSud à lutter contre les injusticeséconomiques et sociales qui

polluent la planète, créant le risqued’une 3e guerre mondiale, on penseà ce rappel du philosophe Karl Marxen 1848 dans le ‘’Manifeste du Particommuniste’’: «L’histoire de toutesociété jusqu'à nos jours estl'histoire de luttes de classes».Donc, pour soutenir l’ironie d’YvesPaccalet, disons non à la passivitéet faisons le maximum ensemblepour passer des utopies auxluttes…

Roger Orlu(*)Merci d'envoyer vos critiques,remarques et contributions afin quenous philosophions ensemble…!mail : [email protected]

‘’Témoignages’’ a déjà rendu compte de la conférence très intéressante te-nue le jeudi 9 juillet dernier par le philosophe Yves Paccalet à l’Universitéde La Réunion sur cette question importante trop souvent mise de côté parles décideurs de la planète : «l’humanité va-t-elle vers sa fin ou quelle sor-tie de secours peut-elle trouver ?». Allons poursuivre les réflexions sur les«utopies» exprimées à ce sujet par le conférencier…

Billet philosophique

Des utopies… aux luttes…

Yves Paccalet à sa conférence du 9 juillet dans l’amphi Élie de l’Université deLa Réunion.

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- 9TÉMOIGNAGES DU VENDREDI 17 JUILLET 2015 CAFÉ PÉI

« C’est une idée, trancha lecheffou, il faudrait essayer. »

Puis, ce fut au tour de Monsieur Ma-chiaka de dire ce qu’il avait à dire :« Il n’y a pas de miracle, le baudetavance au bâton. Il faut les frapper,ils se décideront bien à parler… »On est dur et droit dans le village,on répéta :« Il faut les frapper, ils se décide-ront. Il faut les frapper, ils se décide-ront…-D’abord la méthode de Koko-Dolto,trancha le chef, puis, si cela ne suffitpas, celle de Machiaka. »Tout le monde loua sa sagesse.

On chanta alors :« MachakaChaboukaAntoudiLamouka. Embrouille et œuf pour-ri… »

Et on dansa, on dansa tout autourdu village. C’est ce moment-là (ma-chaka) qu’un petit vent se leva (cha-bouka) et tournoya (antoudi) : deuxnoix de coco se décrochèrent (la-mouka) et tombèrent pour l’une surla tête de Koko-Dolto et, pourl’autre, sur celle de Machiaka (em-brouille et œuf pourri).Laquelle des deux cassa : la tête oula noix ?Comme ils avaient la tête bien dure,Koko-Dolto et Machiaka se conten-tèrent d’avoir une méchante bosse.Ce sont les noix qui se fendirent, ettout le monde dans le village put ygoûter, exceptés Koko-Dolto et Ma-chiaka qui durent se pommader lecrâne.

On retira les seins des bouches despetits enfants. Les bouches déli-vrées, on entendit crier partoutdans le village, au fond des cases,mais de paroles, aucunes.

On tapa sur les fesses des enfants.

On entendit partout dans le villageclaques et cris, mais de parolespoint.

Cela dura un mois, deux mois, il n’yeut pas d’autres résultats qu’un sur-plus de bruits et de cris.

Au début, les parents étaientmécontents, puis on se lamenta :« Hangno-na hangno oura mangno :Bouche-bouche-pique-dents ». À lafin, tous étaient désemparés.

On retourna voir le cheffou.« Chef, on leur a retiré les seins.- Alors ?- Rien.- On leur a donné des fessées.- Alors ?- Rien.- Quand on donne et quand on re-tire, rien également. Cela n’est pasnormal !- Nous n’y pouvons rien alors », dé-clara le chef.

Une vague de protestations s’éleva.« Si on t’a élu, ce n’est pas pourt’entendre dire ça ! Fainéant !- C’était au moins pour l’illusion quetu pouvais résoudre nos prob-lèmes !- C’est ça : Zema za mundra ma suzi, un service rendu à un âne est ré-compensé par des pets !- Je vous en prie, je vous en prie,laissez-moi terminer, trancha lechef : si nous n’y pouvons rien, leMoilimu, lui, saura. »Les visages de s’illuminer.« Chef, tu as bien parlé. Allons voirle Moilimu ! »

(Suite au numéro de mardi)

Jean-Charles Angrand

A l’issue de négociations qualifiées d' « acharnées » entre Etats participantà la Conférence sur le financement du développement à Addis-Abeba, enEthiopie, un accord historique a finalement été conclu concernant unesérie de mesures audacieuses pour réformer les pratiques mondiales dufinancement du développement durable, ont annoncé mercredi soir lesNations Unies.

Mayotte

Le petit palmier jaune(moina m’nadzi dzizano) (2)

Page 10: JOURNAL FONDÉ LE 5 MAI 1944 PAR LE DOCTEUR RAYMOND …

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Dantèl de gosh ! Dantèl de droit !Sé dantèl mèm !Dopi la somenn pasé inn-dé mazisien la tir ankor lapin dann z'ot shapo ! Zot i koné,sa i amiz marmay ! Zot i koné, osi sa i amiz demoun. Sa i amiz bann zournalis. Namèm inn-dé la trouv in gran konba rant lo monoraye di nor épi lo monoraye di sid : dépti trin rikiki vèy pa ! Si nout sityasion lété pa sak el i lé, nora été zis bon pou fé ri laboush. Konm i di lo shanté sa in manyèr pou ranplas lo bozoin par l’anvi (DanielBalavoine). Touléka sa la pa in n’afèr va shanj lo mond. Pétèt va fé in park disné ? Félo pti trin avan, lo park va vni apré !

Sèryèzman, alon kalkil in kou ! L’ané 1882 La Rényon l’avé dé mil sink san kilomètekaré, l’avé par la dé san mil abitan. L'avé bozoin in por, é l’avé bozoin in train pouarzoinn inn é l’ot pou transport demoun, pou transport marshandiz san obliyé lotranspor d’sik. L’avé bozoin épi la fé : la mète troi z'ané pou fèr sa, dann in tan léshoz lété pa modèrn ditou. Té i falé fé, la fé ! Mé kan téi falé modèrnizé, gouvèrnmanla profèr kasé é zordi ankor ni soufèr par raport in n’afèr fé san réfléksyon... Zordi LaRényon nana touzour dé mil sink san kilomète karé, mé li marsh dsi in milyonn mouné li lé angliyé dann lo tou-l’otomobil, alé oir nout tout i koné k'i fo, konm i di, in mikstranspor : avèk loto, kamiyon, lo kar, avèk lo train pasazé épi marshandiz, avèk moto,vélo é tout sak i s’ansui. Sa sé in n’afèr sèryé é nout péi la bozoin an avoir in sistèmmodern pou déplasé.

Alon kalkil ankor in kou : na poin in sistèm la fine travay dési ? Na poin in kékshoz lafine fé bèl-bèl dosyé, bèl zétid téknik ? Na poin in n’afèr i pé komans zour o lannmin ?Bin oui, nana lo tram-train. sé sa k'i fo mète dsi lé raye é mi pé asir azot La Rényonnana a gagné… Va kout shèr ? Zot i kroi lo tan pèrdi dann l’anboutéyaz, sa lé gratuit,sa i kout pa arien. Zot i kroi lo déga dsi la santé d’moun sa i kont pa ? Si in zour i féin bon kalkil dsi sak i kout ébin mi pé asir azot in pé va manj z'ot shapo. Mé la pa pousa i fo fé in zé d’marmay, in amiz boush, in tronp kouyon, in manyèr d’trap dé pti boipou… La pa pou sa i fo fé dantèl : dantèl do gosh ? Dantèl de droit ? Sé dantèl mèm !Alé ! Ni artrouv !

Justin« Margoz lé amèr, lo grin lé dou ! » – In kozman pou la routSans prop : sa lé klèr pou in moun i manyé lo kréol rényoné, donk la pa bézoin fé in nos avèkin ké d’mori. Sans figiré ? La lé pli intérésan ! Pou kosa, pars i vé dir azot, dan la vi na in pétout sort de shoz : na sak lé dézagréab, é nana sak lé agréab. Nana lo mové koté d’in n’afèr énana lo bon koté. In légzanp ? Travay ! Souvan défoi sa lé dir, mé si ou la bien travay ou i pégingn out rékonpans... Apré lo l’éfor, lo rékonfor. Sé aou – si ou i gingn fèr la par dé shoz –d’fèr in bon triyaz rant lo bon épi lo mové. Moin la fine antann dir : "dann tout lo mal nana inbien !". Si nou lé maloki ni trouv arienk lo mal, Si ni fé la par dé shoz, ni trouv galman lo bon.Kosa zot i anpans zot ? Arien ditou ? Fé travay z'ot koko ! Fé bouy z'ot matyèr griz ! Zot va oirké rant-rant, ni pé tonm désèrtènn foi dakor rantre nou. Fé roulé !

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