Journal Esprit de la France n°4

16
JOURNAL DE CAMPAGNE DE MARINE LE PEN | N° 4 | JANVIER/FÉVRIER 2012 www.marinelepen2012.fr CONVENTION DE LILLE 18 ET 19 FÉVRIER

Transcript of Journal Esprit de la France n°4

Page 1: Journal Esprit de la France n°4

journal de campagne de marine le pen | n° 4 | janvier/février 2012www.marinelepen2012.fr

CONVENTION DE LILLE18 ET 19 FéVrIEr

Page 2: Journal Esprit de la France n°4

2

on vous l’avait bien dit !

«Nous avons le triple A, c’est-à-dire que nous sommes considérés comme un pays bien géré»Nicolas Sarkozy, entretien accordé à France 2

«Si je pers le triple A, je suis mort !»Nicolas Sarkozy à un de ses proches, rapporté par le Canard enchaîné le 6 décembre 2011

«Le triple A est un trésor de la France»Alain Minc au Figaro, le 23 août 2011

«La France conservera son triple A»Valérie Pécresse, ministre du Budget, sur LCI, août 2011

«Ce n’est pas une bonne nouvelle, mais ce n’est pas une catastrophe»François Baroin au 20 heures de France 2, le 13 janvier

«Il est aujourd’hui quasi-inéluctable que, malgré l’épouvantable cure d’austérité qui se concocte à Bercy, les marchés financiers auront à très court terme la peau du triple A de la France»Marine le Pen, conférence de presse sur la crise, jeudi 11 août 2011

ILS dISAIeNt hIer

NouS dISIoNS

ET LE AAA... TOMBA !Crise

V oilà, c’est fait, la France, par décision d’un agence de notation américaine travaillent pour le dollar américain, a perdu son «triple

A». C’était inévitable, compte tenu et du contexte économique et finan-cier et des critères rigides des agences de notation. Et pourtant, de Nicolas Sarkozy en François Baroin, en passant par Valérie Pécresse, on nous avait assuré que la France n’était pas la Grèce, ni même l’Italie, et que notre pays conserverait sa précieuse notation. Ou alors ce serait une catastrophe.Au fait, vous avez remarqué ? Depuis que la catastrophe est quand même arrivée, elle n’est plus si catastrophique : l’imperturbable Fran-çois Baroin s’emploie à dédramatiser ce cuisant échec , «pas une bonne nouvelle, mais pas une catastrophe». Ah bon, n’est-ce pas au nom de la nécessité absolue de conserver ce triple A que le gouvernement s’est engagé dans deux plans de rigueur successifs en quatre mois ?

Qui a vécu par les marchés périra par les marchésQuant à Nicolas Sarkozy, grand opérateur, pour la France, de l’écono-mie virtuelle, financiarisée et mondialisée, que dit-il, alors que son châ-teau de cartes économique s’effondre, en dépit de tous le sommets franco-allemands qu’il peut mettre en scène ? Eh bien qu’il va annon-cer «à la fin du mois» «les décisions importantes qu’il faut prendre sans perdre de temps». En traduction simultanée de la «sarkolangue», cela signifie, quoi qu’en dise François Fillon, de nouvelles mesures d’austérité dont feront les frais les éternels «cochons de payants» des classes populaires et moyennes. Car c’est la logique de ce système, et de ses équipes politiques, de tout sacrifier, y compris leur peuple, aux exigences de l’hyper-classe ultra-libérale. Cela signifie aussi que l’activisme de Sarkozy consiste en fait à courir après une actualité qui se fait sans lui, voire malgré lui, et à faire pas-ser ses gesticulations pour de l’action. Avec lui on songe au mot de Cocteau : «Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs» !Sinon, les crises de l’euro, de la dette et de l’activité économique auront achevé de démontrer que Nicolas Sarkozy, bien loin d’être le président du volontarisme politique, est celui de l’impuissance totale. Impuissance causée par les abandons de souveraineté qu’il a lui même consenti à l’Union européenne et au libre-échangisme mondial. Et par son incapacité profonde et quasi-congénitale à pou-voir envisager une autre voie pour la France que sa sujétion aux marchés et à toutes les formes de supra-nationalité.Aujourd’hui, les comptes sont en train de se régler. Et le sarkozysme qui a longtemps cru pouvoir surfer sur la logique et la dictature des marchés, est en train de périr à cause d’eux. Comme quoi, il y a une morale en politique, malgré les hommes politiques !

ILS dISeNt à PréSeNt

Page 3: Journal Esprit de la France n°4

3

L es 18 et 19 février se tiendra à Lille notre

Convention présidentielle. Son succès, en termes d’af-

fluence et d’enthousiasme, devrait traduire l’atmosphère d’espoir qui nous habite, et la dynamique du mouvement qui porte ma candidature. Et je ne donne pas là dans la clause de style ou la langue de bois : enquêtes et sondages, depuis le début de l’année, vont tous dans le même sens : un tiers des Français sont d’accord avec les idées que je défends, les arguments que j’avance. Il y a eu vraiment, ces dernières semaines, une maturation des Français, il est vrai accélérée par la déconfiture de l’Euro, et de l’écono-mie française dans la zone euro. Déconfiture aussi, et c’est normal, des «champions» de la monnaie et de la pensée uniques, les candidats de l’UMPS au mieux stagnant dans la plupart des enquêtes, et à l’évidence ne suscitant pas d’enthousiasme, aucune adhésion profonde.

Ma candidature semble être la rencontre d’une volonté politique et d’une situation exceptionnellement grave. Et le pays, en dépit de tous les discours lénifiants, n’est plus dupe des «diseurs de bonne aventure» du système, qu’ils nous parlent de l’euro, de la sécurité, du chômage, ou de l’immigration. On ne croit plus, à l’heure de tous les dan-gers, aux déclarations et promesses des «bisounours» poli-ticiens de droite et de gauche. Et donc on se tourne naturel-lement vers un discours de vérité. Le mien en l’occurrence.

J’ai – quand même – besoin de vous !

Mais, évidemment, il ne suffit pas d’attendre les sondages. Comme le disait excellemment Jean de la Fontaine, «Aide-toi et le Ciel t’aidera». Bref, la victoire se mérite, par les efforts que chacun d’entre nous faisons pour convaincre et amplifier la vague qui nous porte. Il faut donc, plus que jamais se mo-bi-li-ser !

•Tout d’abord, je vous convie tous à notre Convention de Lille, afin que par votre affluence et votre enthousiasme, vous en fassiez, aux yeux de tous, amis comme adversaires, politiques comme journalistes, un temps fort de cette cam-pagne présidentielle ;

•De même, il faut que tous s’investissent sur le terrain militant, en collant, tractant, boîtant : cette présence physique est, aux yeux de tous, un signe évident de dy-namisme et de représentativité ;

•Il faut aussi, bien sûr, sortir de sa réserve, et ne pas craindre de parler et faire parler de ma candidature dans votre en-tourage : il faut, en quelque sorte, la banaliser, la faire vivre dans votre quotidien, dans votre environnement familial, amical et social ;

•Et puis, la chose devient urgente, il faut que chacun redouble d’efforts pour accroître notre «stock» de parrai-nages. Car je ne vous cache pas que c’est une quête difficile, plus difficile encore qu’auparavant, peut-être justement à cause du succès historique que nous promettent les son-dages et l’état de l’opinion publique. En clair, le système ne nous fait pas de cadeaux sur ce terrain-là non plus. Donc, démarchez autant qu’il est possible les élus dont vous pensez qu’ils seraient susceptibles de nous accorder une promesse de parrainage, ou signalez-les à notre équipe de campagne, à vos responsables locaux.

En un mot comme en cent, la victoire est - vraiment - à portée, mais elle dépend toujours de vous. A cent jours du premier tour, l’heure est à la mobilisation générale !

Je compte sur vous !

Par Marine Le Pen

édito/sommaire

ET LE AAA... TOMBA !

Journal de campagne de Marine Le Pen

78, rue des Suisses 92000 Nanterre

Directeur de la Publication : Marine Le PenRédacteur en chef :

Louis AliotTirage : 50 000 exemplaires

Numéro de commission paritaire en cours

Conception - Impression : Unanime

Courriel : [email protected]

Photo en couverture : © Luca Da Ros/Grand Tour/Corbis

on vous l’avait bien dit ! �����������������������������2 et le AAA... tomba !

édito ������������������������������������������������������3

on en parle ���������������������������������������������4 tVA sociale = tVA patronale

taxe tobin : Sarkozy contre Sarkozy

Claude Guéant et la (soi disant) maîtrise des flux migratoires

dossier ����������������������������������������������� 11

Le second tour de plus en plus à portée

entretien ���������������������������������������������� 16 Convention de Lille

la voix du peuple ������������������������������������ 16

D.R

.

CONVENTION DE LILLE : LA VICTOIRE EST à PORTéE, MOBILISONS NOUS à FOND !

Page 4: Journal Esprit de la France n°4

4

on en parle

TVA SOCIALE = TVA PATRONALE !Comme son nom ne l’indique pas, la TVA sociale chère à Nicolas Sarkozy est anti-sociale, et même a mérité l’appellation «TVA patronale» décernée par Marine Le Pen. Florian Philippot, directeur de campagne et conseiller économique de la candidate, nous explique les tenants et aboutissants, économiques et sociaux, de ce projet élyséen…

L’esprit de la France : Pourriez-vous rappeler ce qu’est, techniquement, la TVA sociale, qui l’a imaginée et quelles pourraient en être les consé-quences sociales ?Florian Philippot : C’est d’abord un vieux projet du MEDEF, une vieille exi-gence du grand patronat français. Ca consiste, dans le projet Sarkozy, en une baisse des cotisations sociales

employeurs, compensée par une hausse très sensible de la TVA, sans doute de 3 ou 4 points, ce qui la porte-rait à 22,6 ou 23,6% sur tous les produits assujettis au taux normal.Du coup, ça entraîne une nette baisse du pouvoir d’achat des Français, particulièrement ceux appartenant aux classes popu-laires et moyennes, dont on sait qu’elles consomment une part importante de leurs revenus et épargnent peu, contrai-rement aux classes aisées. Et c’est une baisse encore plus sensible pour les retraités modestes qui ne peuvent même pas espérer une augmentation de revenus, puisque la baisse des coti-sations employeurs - contrepartie, dans le projet de TVA sociale, de la hausse de la TVA - ne concerne ni les chômeurs ni les retraités. D’autre part, la hausse des salaires qui serait la conséquence de la TVA sociale demeure très hypothétique puisqu’on sait que la plupart des entreprises, notamment les grandes, conserveront pour elles cette baisse des cotisations-employeur.

Il n’y a donc rien à attendre de bon de ce projet qui par ailleurs touche - contrai-rement à ce qu’a dit lors de ses voeux Nicolas Sarkozy qui, en l’espèce, a menti - tous les produits, les importa-tions mais aussi les productions fran-çaises. La TVA sociale ne sert en rien une politique de ré-industrialisation, elle est à la fois injuste et inefficace !

e.F. : Les défenseurs, au gouverne-ment, de ce projet font valoir que la TVA sociale permettrait de faire bais-ser le coût du travail en France. Qu’en dites-vous ?F.P. : La vraie cause du coût élevé du travail en France, c’est le coût du chômage. On est dans un pays qui connait depuis des années un chô-mage de masse et un chômage crois-sant, qui doit donc indemniser plu-sieurs millions de personnes. Si on ne mène aucune politique de fond pour résoudre ou résorber significativement ce problème du chômage, tout le reste n’est que de la communication, des coups d’épée dans l’eau ! La seule et vraie solution au coût du travail fran-çais, c’est la ré-industrialisation, seule à même de ressusciter la croissance, et donc de relancer l’emploi, il n’y a pas d’autre issue ! Dire le contraire ou autre chose serait mentir aux Français. La ré-industrialisation de la France, c’est la réponse de Marine Le Pen à la TVA sociale de Sarkozy !

e.F. : Donc, la ré-industrialisation c’est reprendre le problème écono-mique et social français à la base, c’est aller à la racine du mal, tandis que la TVA sociale n’est qu’une sorte de placebo inefficace - et sociale-ment injuste - ?

F. P. : Exactement. Et la ré-industria-lisation, ça passe notamment par la mise en place du protectionnisme. Le vrai débat de cette présidentielle, c’est la protection aux frontières. Aux frontières nationales, parce qu’on ne va pas attendre des années encore d’hypothétiques mesures de protec-tion européenne qui ne règleraient pas tout, de toute façon, car il y a une vraie concurrence, au sein de l’Europe, de la part des pays de l’Est, et qui ne viendra jamais parce que l’Allemagne ne veut pas entendre parler de protection-nisme, principe d’ailleurs proscrit par tous les traités que toutes les forces politiques françaises ont avalisés. Et donc cette protection nationale - par les droits de douane, les quotas d’im-portation, par des normes plus strictes - sera le moyen de nous réarmer dans la mondialisation, de nous remettre à niveau par rapport aux autres pays - je pense à l’Argentine, au Brésil, à la Russie, aux Etats-Unis eux-mêmes, à ces nombreux pays qui se mettent au protectionnisme ou le pratiquent, pour certains, depuis des années. Il y a une nécessité absolue de lutter contre la concurrence déloyale mondiale !

e.F. : Au fait, a-t-on des exemples de pays ayant adopté l’équivalent de la TVA sociale sarkozyste ?F. P. : Oui le Danemark, à la fin des années 80 ; l’Allemagne, très modéré-ment, en 2007, qui a créé un point de TVA sociale - une hausse globale de 3 points de la TVA, mais seulement d’un point en termes de TVA sociale. Et les résultats, aujourd’hui, ne sont pas probants.

FLorIAN PhILIPPot :«LA ré-INduStrIALISAtIoN de LA FrANCe, voILà LA réPoNSe de MArINe Au Projet de tvA SoCIALe !»

Entretien avec Florian Philippot

Page 5: Journal Esprit de la France n°4

5

on en parle

La crise et les médiocres sondages aidant, Nicolas Sarkozy se déguise, à trois mois du premier tour, en altermondialiste et sort de ses car-tons la taxe Tobin sur les transac-tions financières qu’il avait naguère jugée «absurde». Naguère, c’était il y a 13 ans, quand, au cours d’un débat télévisé, Nicolas Sarkozy, alors seulement président du RPR, avait sentencieusement expliqué à Robert Hue, alors «espoir « du PCF, la chose suivante : «Si nous le faisons en France (adopter la taxe Tobin), on va encore le payer de dizaines de mil-liers de chômeurs supplémentaires». Sans nous prononcer sur le fond du

TAXE TOBIN : SARkOzy CONTRE SARkOzy

dossier - la mise en place de cette taxe ne vaut, comme plusieurs com-mentateurs l’ont signalé, que si elle est le fait de plusieurs pays majeurs économiquement - on dira que cette subite reconversion du chef de l’Etat est caractéristique de son cynisme et de son «bougisme» désordonné, et qu’elle donne la mesure du désarroi présidentiel, à moins de cent jours de l’épreuve de vérité du premier tour !

Treize ans après la réplique dédai-gneuse de Nicolas Sarkozy à Robert Hue, alors que la France est redevable à la présidence Sarkozy de plusieurs centaines de milliers de chômeurs

supplémentaires - + 500 000 chô-meurs longue durée rien que pour les années 2008 et 2009 ! - le président-candidat exhume la taxe Tobin pour essayer - désespérément - de faire oublier qu’il a été à l’Elysée le fondé de pouvoir français des marchés finan-ciers et l’avocat de l’ultra-libéralisme mondialisé. C’est pathétique autant qu’absurde politiquement, personne ne croyant à la conversion in extre-mis de Nicolas Sarkozy à l’anticapi-talisme ou à l’économie encadrée. Du reste, en une semaine, ce dernier a déjà eu largement le temps d’oublier la taxe Tobin !

Page 6: Journal Esprit de la France n°4

6

on en parle

CLAUDE GUéANT ET LA (SOI DISANT) MAîTRISE DES FLUX MIGRATOIRESPrésidentielle imminente – et difficile – oblige, Claude Guéant vient de voler au secours de son champion Nicolas Sarkozy en annonçant, via une conférence de presse, des résultats tangibles et même d’un importance «remarquable». Nous avons donc demandé à Nicolas Bay, responsable de la communication électorale, porte-parole de Marine Le Pen et son conseiller sur les questions d’immigration, de «décrypter» les chiffres et les affirmations du ministre de l’Intérieur.

L’esprit de la France : Le 10 janvier, Claude Guéant a fait état de toute une série de statistiques témoignant selon lui d’une fermeté et d’une effi-cacité inédites du gouvernement sur l’immigration en 2010. Prétention relayée par Le Monde qui a fait sa une sur une limitation record des natura-lisations. Guéant base son argumen-tation sur trois chiffres-clé : limitation des naturalisation, baisse du nombre de permis de séjour, augmentation des expulsions de clandestins. Quelle est votre analyse à ce propos ?Nicolas Bay : En réalité, c’est une baisse très artificielle, qui intervient à la cinquième année de mandat, et qui ne saurait masquer la réalité de l’immi-gration, clandestine ou légale, dans ce pays : il y a eu au cours du mandat de Nicolas Sarkozy une hausse constante de l’immigration légale d’abord. Sous Lionel Jospin, en 2000, la France déli-vrait 120 000 titres de séjour chaque année ; aujourd’hui on en est quand même à 200 000 par an ! Quant à l’im-migration clandestine, évidemment le ministre ne donne pas de chiffres et se gargarise d’un nombre d’expul-sions en légère hausse (33 000 en 2011 contre 28 000 en 2010). La réalité est ailleurs : avec les crises arabes, on a eu une immigration clandestine mas-sive en direction de l’Europe. Et 20% des demandes d’asile des «visiteurs» de Lampedusa concernent la France, où les prestations sociales sont les plus «intéressantes» d’Europe.

e.F. : Un autre cocorico de Guéant concerne les reconduites à la fron-tière, qui seraient trois fois plus impor-tantes en 2010 qu’en 2002. Mais com-

bien de Roms, citoyens européens, et donc autorisés à revenir, parmi ces 33 000 expulsés de 2010 ?NB : En réalité, il faut mettre ce chiffre de 33 000 en relation avec celui de l’immigration clandestine dans sa glo-balité, estimé à 150 000 par an : dans ces conditions, évidemment, qu’il y ait eu ces deux dernières années 28 000 ou 33 000 expulsions, c’est dans tous les cas dérisoire. On dispose malgré tout d’éléments permettant de quan-tifier l’immigration clandestine comme l’aide médicale d’Etat qui est la CMU des clandestins : en 2010 son coût a dépassé les 600 millions d’euros, mon-tant en hausse constante depuis que cette prestation a été instituée ; ce qui signifie clairement qu’il y a de plus en plus de clandestins installés dans notre pays, de plus en plus longtemps. Cela dit, il est parfaitement exact que les expulsions concernent principale-ment les Roms venus de Roumanie, qu’on renvoie par avion avec un via-tique de 300 euros par personne, et qui reviennent le plus souvent par camion, en payant leur passeur à hauteur de 60 euros. Cet allez-retour lucratif est devenu d’ailleurs pour certains Roms une activité en tant que telle. Une autre importante source d’immi-gration clandestine, c’est celle qui vient de Mayotte, avec des Comoriens qui font, eux, l’allez-retour entre l’île et le reste de l’archipel, et sont comptabilisés par M. Guéant comme les Roms dans la colonne «expulsions». Sinon il serait intéressant que le ministre nous com-munique les chiffres relatifs au nombre d’immigrés provenant du Maghreb ou de l’Afrique sub-saharienne et qui seraient concernés par ces expulsions,

et ça on sait que c’est un chiffre très faible, alors même que le gros de l’immi-gration clandestine touchant la France provient de cette partie du monde.

e.F. : Pour revenir à l’immigration légale, Claude Guéant se vante d’être passé de 189 500 titres de séjour accordés en 2010 à «seulement» 182 500 en 2011. Est ce que cette diffé-rence n’est pas dérisoire et ne reflète-t-elle pas la politique «homéopa-thique» du gouvernement ?NB : Là encore, c’est une façon de pré-senter les chiffres : en réalité on diminue légèrement, et artificiellement, en fin de mandat, le nombre de titres de séjour accordés, et dans le même temps on laisse entrer un nombre plus impor-tant de clandestins, en attendant de les régulariser après l’éléction. On voit bien au final, dans cette affaire que mal-gré les promesses de Nicolas Sarkozy en 2007 l’immigration «choisie» n’a pas remplacé l’immigration subie, la France continue d’être touchée par des flux migratoires massifs et incon-trôlés qui ont évidemment un impact considérable sur la vie de nos compa-triotes, d’abord sur le plan économique : 95% des étrangers bénéficiant d’un titre de séjour n’ont pas de contrat de travail et par conséquent ils pèsent sur les comptes de la sécurité sociale, de l’assurance maladie, des retraites et donc sur le contribuable français.

«LeS ChIFFreS AvANCéS PAr M. GuéANt SoNt truquéS et de PLuS dérISoIreS Au reGArd de LA réALIté de

L’IMMIGrAtIoN eN FrANCe»

Entretien avec Nicolas Bay

Page 7: Journal Esprit de la France n°4

Lille - Grand Palais - 1, bd des Cités-Unies 59000 Lille

cmlp - 78, rue des Suisses 92000 Nanterre - Tél. : 01 83 64 87 04 - www.marinelepen2012.fr

CONVENTION

élecTioN préSideNTielle - 22 avril eT 6 mai 2012

Marine

CAP 2012

Avec

ESPéRANCE

18 et 19 févrierDE LILLE

Page 8: Journal Esprit de la France n°4

bULLETIN D’INsCrIPTION

✆ 01 83 64 87 04

II

INsCrIPTION à La CONVENTION

Je participe à la convention présidentielle de marine le pen

à lille et suis accompagné(e) de ............... personnes.

Nom des accompagnants obligatoire : ........................................

.......................................................................................................

INsCrIPTION aU dîner de galaDU samEDI sOIr

Je participe au dîner de gala en présence de marine le pen

et suis accompagné(e) de ................... personnes.

Nom des accompagnants obligatoire : ......................................

.....................................................................................................

INsCrIPTION aU baNqUET PaTrIOTIqUE DU DImaNChE mIDI

Je participe au banquet patriotique en présence de marine le pen

et suis accompagné(e) de ................... personnes.

Nom des accompagnants obligatoire : ......................................

.....................................................................................................

Nom : .....................................................................................................

prénom : ................................................................................................

adresse : ...............................................................................................

................................................................................................................

code postal : .............................. ville : ..................................................

Tél dom. : ....................................... portable : ....................................

email : ..............................................................@ ..................................

....... x 10 e = ......

....... x 30 e = ......

....... x 20 e = ......

1

2

3

Total = ....... e

les chèques sont à l’ordre de : CMLP 2012

78 rue des Suisses 92000 Nanterre

ce bulletin d’inscription est à renvoyer au plus vite à :

CmLP - Convention de Lille - 78 rue des suisses 92000 Nanterre

CONVENTION DE LILLE

"

Page 9: Journal Esprit de la France n°4

pour votre confort, un service de vestiaire et de bagagerie sera disponible gratuitement pendant toute la durée de la convention de lille.

pour vos véhicules, les parkings à proximité sont publics mais payants et surveillés.

IIIconventIondelIlle

• vous trouverez sur le site de l'office du tourisme de lille la liste des hôtels autour de lille Grand palaisSite : lilletourisme.com par téléphone : 0 891 56 2004• Notre partenaire des hôtels accor vous fait profiter, sur des nuits d'hôtel modifiables et annulables jusqu'à 18h le jour même, de tarifs préférenciels :

- 10% sur Novotel et Mercure, - 5% sur All seasons et Ibis.

Contacter Gwladys Albertini, en donnant le CODE PROMO CmLP

au : 06 23 85 66 26ou par courriel : [email protected]

• En venant de Dunkerque, Bailleul, Calais, Boulogne (A25)prendre la sortie n°1 à lille (attention, la sortie se fait vers la gauche). ensuite voie 2a vers lille Grand palais.• En venant de Paris (A1), Tournai, Mons, Bruxelles (A27), Valenciennes (A23) : Sortie 2, puis voie 2a vers lille Grand palais.• Par le métro : Ligne 2, sortie «Lille Grand Palais» ou «Mairie de Lille»• Par le Bus : Ligne Citadine 1 et 2 - arrêt «Lille-Zénith»

leS HÔTelS

leS accèS à lille grand PalaiS

chers amis,

les 18 et 19 février prochains, nous tiendrons une grande convention présidentielle à lille. ce sera un moment fort de mobilisation et de ferveur militante. À moins de 100 jours du 1er tour, nous sommes les seuls a porter un vrai projet crédible, cohérent et chiffré.

Tandis que les deux candidats mondialistes, Sarkozy et Hollande, n’ont rien à proposer aux Français, nous incarnons l’espérance. la convention de lille sera l’occasion de présenter les différents aspects de notre projet mais aussi de donner les indispensables mots d’ordre pour gagner la bataille présidentielle.

Tous les cadres, militants, adhérents et sympathisants du Front National mais aussi tous ceux qui nous rejoignent dans le cadre de la campagne, sont les bienvenus à lille. votre participation est importante car la France est à la croisée des chemins.

elle a besoin de nous, elle a besoin de vous !

rendez-vous à lille !

Marine Le Pen

INfOrmaTIONs PraTIqUEs

Page 10: Journal Esprit de la France n°4

Le second tour se précise2012 cap eSpéraNce

Iv conventIondelIlle

Samedi 18 FéVRIER

9 h 30 : ouverture des portes

10 h 00 : ateliers programme (parrainages à huis clos)

12 h 00 : déjeuner libre

Séance inaugurale :

14 h 30 : interventions politiques

Séance plénière :

15 h 30 : « La parole aux Français » - 1ère Partie

16 h 45 : Pause

17 h 00 : « La parole aux Français » - 2ème Partie

17 h 15 - 19 h 00 : Travaux

20 h 30 : Dîner de Gala (sur réservation)

9 h 30 : ouverture des portes

10 h 00 : convention des jeunes (Salle pasteur)

10 h 00 : ateliers programme

11 h 30 : Pause

11 h 45 : interventions de la direction de campagne

13 h 00 : Déjeuner Patriotique (sur réservation)

15 h 00 : GraND DIsCOUrs DE

Marine le Pen18 h 00 : clôture de la convention

dimaNcHe 19 FéVRIER

PrOGrammE INDICaTIf

Page 11: Journal Esprit de la France n°4

Par Machin Chose

11

dossier

Le second tour se précise

11© IA

N L

AN

GSD

ON

/epa

/Cor

bis

d écidément, les sondage se suivent et se ressemblent, ces derniers

temps, quant à l’impact de la candida-ture Marine Le Pen dans l’opinion. Après le bruit fait – à bon droit – par l’enquête Libération-Viavoice qui indiquait que 30% pensaient voter, ou n’excluaient pas de le faire, pour notre candidate, un sondage TNS-SOFRES, réalisée pour Le Monde/Canal+/France Info, publié le 12 janvier, indique que pas moins de 31% des Français se disent d’accord avec les idées du Front national, soit un bond de 9 points par rapport à un précédent baromètre réalisé en janvier 2011, et un record depuis que le baro-mètre en question a été créé, en 1984.Parallèlement, le pourcentage de Fran-çais en désaccord avec ces idées est passé en un an de 72% à 62%, ce qui peut paraître encore important mais représente en fait le niveau le plus bas depuis que cette question est posée aux sondés. Et 39% des son-dés pensent que le FN ne représente aucun danger pour la démocratie, ce qui consacre l’échec de trente ans de propagande médiatique, et surtout le succès du travail de «dédiabolisation» entrepris par Marine.

UN FRANçAIS SUR TROIS D’ACCORD AVEC LES IDéES DE MARINE ET DU FN

Conséquence de cette évolution sen-sible – et rapide – de l’opinion, Marine Le Pen est considérée par 41% des Français comme «la représentante d’une droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles».• 40% approuvent ses positions sur la défense des valeurs traditionnelles ;• 35% approuvent ses propositions - et critiques - sur la sécurité et la justice ;• 27% sont d’accord avec ses cri-tiques contre Nicolas Sarkozy et la classe politique ;• 25% partagent ses critique «contre les immigrés» (alors que Marine Le Pen critique la politique d’immigration) ;• 24%, enfin, la rejoignent sur la ques-tion fiscale.

Enfin 36% pensent que Marine sera présente au second tour de la prési-dentielle. Et 31% estiment que le FN est un parti «qui a la capacité de participer à un gouvernement».

Pour résumer les enseignements de cette enquête, il y a certes encore des réflexes conditionnés – et infondés – à propos de notre courant d’opinion, mais l’influence de ses idées et de

celles de Marine Le Pen est en progres-sion importante, rapide - et constante. Au point que le Nouvel Observateur se demandait (le 2 janvier) si les sondages prenaient bien «l’exacte mesure d’une poussée frontiste qui pourrait bouscu-ler tous les scénarios de la présiden-tielle» de 2012, citant l’avis concordant de plusieurs analystes selon lequel Marine Le Pen «pourrait dépasser les 25%» le 22 avril.

Quoiqu’il en soit, nous avons demandé leur avis sur le sujet à nos propres experts et analystes, Louis Aliot, vice-président du Front Natio-nal, et Bruno Bilde, chef de cabinet de Marine Le Pen et directeur de la com-munication pour la campagne prési-dentielle. Enfin, nous avons «sondé» Jean-François Jalkh, délégué géné-ral du Front National, sur la question des 500 parrainages.

1: enquête réalisée du 6 au 9 janvier en face à face (ce qui lui donne une plus grande signifi-cation) auprès de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus.

Page 12: Journal Esprit de la France n°4

12

dossier

12

L’esprit de la France : Entre le sondage Viavoice pour Libération et celui de TNS/SOFRES pour Canal+ et France Info, avec la vague d’enquêtes de la mi-janvier mettant notre candidate autour ou nettement au-dessus de la barre des 20%, une évidence s’impose en ce tout début d’année : il y a, vraiment, une dynamique Marine dans l’opinion française. Pensez-vous qu’elle puisse être encore sous-estimée ?Louis Aliot : Les sondages ne sont qu’une photographie de l’instant. Ce qui est important c’est la tendance vers le haut ou vers le bas et en ce qui concerne Marine, l’indicateur est vers le haut. Je pense que notre dyna-mique ne fait que commencer et que la candidature de Marine connaitra une croissance soutenue dans les mois qui viennent.

e.F. : Si 31% des Français au niveau national se disent d’accord avec les idées de Marine, 39% pensent que le FN peut être un parti de gouverne-ment, quels peuvent être les niveaux atteints dans une région que vous connaissez bien comme le Langue-doc-Roussillon, ou encore la PACA et le Nord-Pas-de-Calais ?L.A. : Les niveaux peuvent être très importants puisque dans ces régions, nous y avons des points d’ancrage importants et une base solide d’im-plantation. Beaucoup de nos candi-dats dans les élections locales ont dépassés les 40%. Nos idées pro-gressent dans toutes les catégories populaires et sur l’ensemble du ter-ritoire. Il faut continuer et continuer encore à travailler et à convaincre. La stratégie de Marine de dédiabo-lisation et de développement d’un programme économique et social rigoureux produit ses effets. C’est encourageant pour la suite.

e.F. : On connait les «points forts» sociologiques de Marine - ouvriers employés, jeunes. Mais quelle autre

«JE PENSE qUE NOTRE DyNAMIqUE NE FAIT qUE COMMENCER»

Entretien avec Louis Aliot

catégorie vous semble susceptible de rejoindre ce «socle» ? Les classes moyennes, la France rurale ? L.A. : La France rurale, la France pro-fonde, celle qui est la racine mère de notre identité est dans une grande inquiétude à la fois identitaire, mais aussi économique et sociale. Cette France du seigle et de la châtaigne est respectueuse des valeurs tradi-tionnelles, de l’ordre et de la Patrie. De gauche ou de droite, c’est une France qui s’apprête à basculer. Marine Le Pen est la seule à répondre à leurs attentes et notre impact dans ces milieux est significatif. En ce qui concerne les classes moyennes, notre discours économique, notre volonté de pro-tection sociale et notre soucié de réo-rienter l’Europe intéressent de plus en plus. Nul doute que cette classe-là est l’une des clefs de notre progression.

e. F. : Vous êtes, aux côtés de Marine, en campagne depuis des mois. Avez-vous ressenti sur le terrain ce frémissement, qui semble pouvoir se transformer en «glissement de terrain» ? Avez-vous eu des manifestations concrètes de ce nouvel «état d’esprit» des Français ?

L. A. : Tous les jours les témoignages affluent. Mais il ne faut pas en tirer de leçons trop rapidement. Travailler et travailler encore, montrer l’échec de nos adversaires et la novation de notre programme. Des talents nous rejoignent, un rassemblement national est en cours de constitution avec des personnalités comme Gilbert Collard, Paul-Marie Couteaux ou Gaël Nofri.

e. F. : Avez-vous, dans ce contexte, reçu des messages, ou des confidences «off the record», de personnalités poli-tiques, de droite ou de gauche ?

L. A. : Les élus locaux, notamment de l’UMP, sont très inquiets. Beaucoup nous parlent, et beaucoup voient bien l’impasse dans laquelle Sarkozy les a conduits. Ils souhaitent un bou-leversement, une recomposition sur des bases saines et un programme patriotique authentique de rassem-blement national. Continuons ce que nous faisons et vous verrez que beaucoup se joindront à nous dans ce combat pour la France.

Page 13: Journal Esprit de la France n°4

on vous l’avait bien dit !Par Machin Chose

13

dossier

13

L’esprit de la France : Libération titrait il y a quelques jours sur un sondage annonçant Marine Le Pen à 30%... Bruno Bilde : Cette étude comptabi-lisait les électeurs qui, sans dire qu’ils voteront pour Marine, n’excluaient pas cette hypothèse. Quand on analyse avec précision les sondages d’inten-tions de vote depuis 1 an, il apparaît que Marine Le Pen est en hausse constante avec des pics lors des périodes de forte médiatisation. Ainsi, l’institut IFOP créditait Marine de 13% des voix en novembre 2010, 16,5% en janvier 2011, 21% en juin 2011, 18,5% en septembre 2011, 19,5% en novembre 2011 et actuellement 21,5%. Même LH2, dont les analyses sont assez controversées, place aujourd’hui Marine au plus haut niveau depuis 1 an, à 17%, alors que cet ins-titut la crédite toujours de 4 à 5 points de moins que les autres instituts.En conclusion, on observe une consolidation ces derniers mois. Ainsi qu’une nouvelle hausse récente depuis que Marine Le Pen a présenté son projet ainsi que le chiffrage de celui-ci, aucun de ses concurrents n’osant se livrer à cet exercice de cré-dibilité et de transparence.

e. F. : Estimez-vous que les sondages actuels ont tendance à surestimer ou à sous-estimer le vote Marine ?B.B : Bien qu’il s’agisse d’un domaine ou les tentatives de manipulation de l’opinion ne sont pas rares, les instituts de sondage font sans doute leur tra-vail avec rigueur et professionnalisme. Pour autant, force est de constater qu’ils ont toujours sous-estimé le vote FN, particulièrement pour l’élec-tion présidentielle. À titre d’exemple, Jean-Marie Le Pen était crédité de 9% des suffrages en janvier 1995. Il a obtenu 15,3% trois mois plus tard. Quant à 2002, il était annoncé à 8%

«LES CANTONALES DE 2011 ONT éTé UN SONDAGE EN GRANDEUR NATURE POUR MARINE LE PEN»

Entretien avec Bruno Bilde

en janvier, vous connaissez la suite...D’une manière générale, il faut analy-ser les sondages et enquêtes d’opinion avec prudence. Il s’agit d’indicateurs sur l’état de l’opinion à un instant T. Les meilleurs sondages sont les élections elles-mêmes : aux cantonales de mars 2011, les 1480 candidats présentés par le Front ont obtenu en moyenne près de 19% des suffrages. Or l’expé-rience nous a montré que le FN obtient généralement aux cantonales à peine 2/3 des voix que son candidat peut rassembler à l’élection présidentielle. Les résultats de mars 2011 ouvrent donc des perspectives de progres-sion du « vote Marine » bien au-delà des chiffres actuels des sondages qui sont pourtant déjà très bons.Quant aux résultats du 2e tour des cantonales, ils montrent que nous bénéficions d’un potentiel consi-dérable pour le 2e tour de la prési-dentielle, sans comparaison avec la progression limitée que nous avions connue entre les deux tours de 2002.

e. F. : Quels segments de l’électorat vous semblent encore réticents à voter pour la candidate des patriotes ?B.B :Les traders et les banquiers  ! Plus sérieusement, nous devons faire preuve de pédagogie pour mieux faire connaître notre analyse et nos propo-sitions auprès des personnes âgées par exemple, des cadres du privé, des enseignants, etc.

e. F. :A contrario, quelles catégories de l’électorat sont déjà très mobilisées en faveur de Marine Le Pen ?B.B :Tout d’abord les ouvriers. Selon les différents instituts de sondage, 34 à 41% d’entre eux prévoient de voter Marine en avril. D’une façon générale d’ailleurs, les classes populaires se tournent massivement vers nous car elles ont été abandonnées par les par-

tis de gauche. C’est d’ailleurs un effet boomerang bien naturel puisque la gauche s’est détournée des Français les plus modestes en se soumettant docilement aux dogmes mondialistes et ultra-libéraux. En se prononçant pour le droit de vote des étrangers, la gauche poursuit dans cette voie et se détourne définitivement des classes populaires qui sont les premières vic-times à la fois de l’ouverture totale des frontières et de l’immigration.À noter également que la candidature de Marine rassemble aujourd’hui uni-formément les salariés du secteur privé et les fonctionnaires. Chacune de ces deux catégories affichent 25% d’inten-tions de vote pour notre candidate.S’agissant de la répartition par classe d’âge, Marine fait une véritable percée chez les 35-49 ans où elle est en tête des intentions de vote à 27%.Contrairement aux tendances obser-vées dans les années 80-90, nous avons aujourd’hui un électorat nom-breux dans les zones rurales, ce qui explique la récente percée de Marine chez les agriculteurs : 22%.

e. F. :En définitive, pensez-vous que la candidature de Marine peut atteindre ou dépasser la barre des 25% ?B.B :Cela me semble possible et même probable ! Nous rentrons dans la dernière ligne droite et la bataille des projets peut être décisive. Forte d’un projet cohérent et chiffré, Marine a une longueur d’avance certaine sur ses adversaires et incarne une voie réel-lement alternative aux ornières dans lesquelles l’UMP et le PS ont conduit la France et les Français depuis 30 ans. Plus que jamais, nous pouvons créer la surprise le 22 avril en arrivant en tête du 1er tour.

Page 14: Journal Esprit de la France n°4

14

dossier

14

L’esprit de la France : D’abord, une question obligée : où en, à 100 jours du premier tour, la quête des 500 par-rainages ? Avez-vous bon espoir ?Jean-François Jalkh : Cette opé-ration de recueil des parrainages a démarré en avril dernier et se pour-suit activement, dans des conditions extrêmement difficiles : contraire-ment à ce qu’on entend ici et là, il ne s’agit pas d’une stratégie de vic-timisation de la part de Marine, mais ‘une réelle difficulté, déjà rencontrée en 2002 et 2007 mais qui demeure hélas d’actualité, nonobstant l’excel-lente image de notre candidate. On continue de travailler, de façon très professionnelle, je vous assure, pour obtenir le quorum d’ici le 16 mars prochain.

e.F. : Concrètement, comment se fait, sur le terrain, la chasse aux par-rainages ?J.-F. J. : Elle se fait à deux niveaux. tout d’abord il y a tout un travail admi-nistratif, et en amont et en aval : il faut déjà préparer les démarchages de telle sorte que nos responsables locaux, qui sont très souvent des bénévoles, aient le minimum de tra-vail administratif à leur charge ; tou-jours en amont, il y a une vaste opéra-tion de contacts téléphoniques avec les élus. Puis, en aval, il faut faire en

sorte que les précieux formulaires de parrainage remontent à l’état-major de campagne. Ces différentes opé-rations sont de la responsabilité de Dominique Martin, en collaboration étroite avec Michel Guigniot à qui incombe plus particulièrement la répartition et le calendrier des visites aux élus.

e. F. : Peut-on estimer le temps moyen que nécessite l’obtention d’une promesse de parrainage ?J.-F. J. : C’est extrêmement variable ; il n’y a pas de recette miracle ni donc de temps moyen.

e. F. : Vous devez être souvent confrontés au cas de figure du maire qui dit comprendre la néces-sité d’une candidature de Marine Le Pen, approuver même son action, et qui néanmoins vous refuse son parrainage…J.-F. J. : Cette chasse aux signatures, c’est une expérience très difficile sur le plan militant mais passionnante sur le plan humain et psychologique. Tous les cas de figure se présentent : le maire chaleureux qui au terme d’un assez long entretien vous informe qu’il ne pourra pas accéder à votre demande. Et, au contraire, un élu dont on pouvait supposer, par son accueil, qu’il n’avait pas de sympa-

thie pour notre candidate et qui nous accorde cependant une promesse de parrainage, pour des questions de principe.

e. F. : En 2007 aussi, Jean-Marie le Pen avait fait, jusqu’au bout, état de grandes difficultés, mais avait fina-lement obtenu les 500 signatures. Qu’est-ce qui, selon vous, explique cette difficulté accrue en 2012, les très bons sondages de Marine ?J.-F. J. : Paradoxalement, ces très bons sondages peuvent rendre les choses plus difficiles. Il y a aussi le fait que nombre de maires sont excédés par la lourde responsabilité qu’on leur fait assumer. D’autant plus pesante que depuis 1976 les parrainages sont publiés au Journal officiel. Il y a vraiment, on peut le constater, une rancoeur des maires contre le pou-voir et la classe politique en général, dont Marine Le Pen fait paradoxale-ment et injustement les frais : beau-coup de maires ne font pas le détail, et englobent notre candidate dans leur ras-le-bol des politiques. Dans cette exaspération, la marche quasi-forcée à l’inter-communalité joue un rôle : nombre d’élus de petites com-munes ressentent mal cette aliéna-tion, notamment financière, de leur «souveraineté», qu’on justifie en haut lieu par les moyens supplémentaires

LA ChASSE AUX PARRAINAGESEntretien avec Jean-François Jalkh

C’est une question lancinante, que se posent et les sympathisants, et les adversaires et les commentateurs et journalistes : Marine aura-t-elle les 500 parrainages pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle ? Ce n’est pas évident, à l’heure qu’il est, et il y a un risque qu’une candidate dépassant les 20% d’intentions de vote dans certaines enquêtes soit empêchée de concourir ! Une situation ubuesque, susceptible d’entraîner une crise majeure pour la démocratie française, déjà assez malade. La non publicité des parrainages, réclamée déjà par certains élus, pourrait constituer une réponse à ce problème, et une parade au terrorisme intellectuel qui paralyse le plein exercice de la démocratie et du pluralisme dans ce pays. Mais le temps presse !Nous avons demandé à Jean-François Jalkh, Délégué général du FN, de faire le point avec nous.

Page 15: Journal Esprit de la France n°4

on vous l’avait bien dit !Par Machin Chose

15

dossier

15

qui sont ainsi alloués aux communes. Mais d’un point de vue politique, c’est vrai que la montée en puissance de Marine peut donner à un certain nombre de gens le désir de contrarier cette progression. Mais ne faisons pas des maires des boucs émissaires : une grande partie de leur colère me semble tout à fait justifié.

e. F. : Mais les maires ne sont pas seuls à pouvoir parrainer les can-didats. Le FN peut compter sur un certain nombre de conseillers régio-naux, par exemple…J.-F. J. : Absolument, nous dispo-sons de 118 conseillers régionaux. Je rappelle que le «corps électoral du parrainage» ne se limite pas, en effet, aux 36 000 maires, puisqu’on compte 42 000 parrains potentiels, avec les conseillers régionaux, les conseil-lers généraux, les élus de Nouvelle-Calédonie, et, bien sûr, les députés et sénateurs. Moyennant quoi, on constate que le nombre de parrains «actifs» ne cesse de baisser, d’élec-tion en élection : on est ainsi passé de 14 000 en 2002 à 11 000 en 2007. Nous faisons d’ailleurs valoir, lors de nos démarchages, qu’un maire ne peut exhorter ses concitoyens à voter, et en même temps se refuser à ce devoir civique de parrainage ! Et en rappelant qu’un parrainage n’est pas

un acte d’adhésion à un candidat et à son programme, ce qui ne va pas forcément de soi !e. F. : Est-il pensable que le système ne laisse pas une candidate qui pèse au moins 20% des intentions de vote la possibilité de se présenter ? Com-ment la situation pourrait-elle, selon vous, se débloquer en cas de défaut des maires ? Et quelle serait l’attitude de Marine Le Pen si, d’aventure, elle était empêchée de se présenter aux suffrages des Français ?J.-F. J. : Il est en effet impensable que Marine Le Pen ne puisse se présen-ter, compte tenu de ce qu’elle pèse à l’évidence. Ce serait très grave en termes de légitimité démocratique, et ça discréditerait complètement le système, si prodigue par ailleurs en leçons de pluralisme à la Syrie d’Hafez al-Assad, à la Russie de Poutine et à une bonne partie de la planète (mais pas au Qatar, à l’Arabie séoudite ou à la Chine, curieusement !)Sinon, techniquement, la situation peu se débloquer de façon très simple : 1° en introduisant l’anonymat des parrai-nages, ou en offrant la possibilité aux maires de parrainer plusieurs candidats ;

e. F. : Il ne reste que 100 jours pour introduire ces réformes de la loi…J.-F. J. : Quand on a tous les pou-voirs, on peut si on veut !

e. F. : Des personnalités gouver-nementales ont du reste reconnu qu’une éviction de Marine Le Pen était impensable…J.-F. J. : Ca a en effet été dit par M. Guéant, par M. Accoyer, prési-dent de l’Assemblée nationale. Et je pense que, si nécessaire, le ministre de l’Intérieur pourrait faire non seule-ment une déclaration politique, mais adresser, dans les 24 heures, une cir-culaire aux élus leur rappelant quel est le sens de leur mission, d’essence démocratique et non pas partisane. Et là je suis sûr que cela libérerait pas mal de consciences…

e.F. : Mais imaginons le pire. Com-ment Marine Le Pen pourrait-elle réagir ?J.F. J. : Nous avons déjà introduit un certain nombre de recours devant le Conseil constitutionnel, mais celui-ci ayant approuvé la législation en vigueur, il est peu probable qu’il se dédise. Mais au-delà de ces procé-dure, il est évident que l’absence de notre candidate enlèverait toute légi-timité au prochain président, quel qu’il soit. Et je crois que les gens qui se seraient prêtés à ce détournement et déni de démocratie en subiraient les conséquences politiques. Qu’ils ne se fassent aucune illusion à ce sujet !

55% des Français pour la présence de Marine le pen a la présidentielle

Une enquête réalisée par Harris In-teractive pour le site 2012etvous.fr, M6, MSN Actualité et RTL - et pu-bliée le 16 janvier - montre qu’une nette majorité des Français - 55% - souhaite que Marine Le Pen puisse se présenter à l’élection présiden-tielle, et donc qu’elle obtienne les 500 parrainage requis par la Loi. De tou(te)s les candidat(e)s déclarés et «alternatifs» au duo UMPS, Marine Le Pen est d’ailleurs celle qui re-cueille le plus de «souhaits de candi-

dature», devant notamment Domi-nique de Villepin (52%, alors qu’il est «côté à environ 3% d’intentions de vote), Hervé Morin (43% contre 1% d’intentions de vote) ou Nicolas Dupont-Aignan (40% de souhaits de candidature contre 1% d’inten-tions de vote).Il y a donc dans ce pays une de-mande - majortaire - de candidature «Marine», même de la part de ceux qui ne partagent pas ses idées.

Page 16: Journal Esprit de la France n°4

la voix du peuple

© Je

an-L

ouis

Rei

chm

ann