Journal Esprit de la France n°1

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COMMENT EN SORTIR DETTE JOURNAL DE CAMPAGNE DE MARINE LE PEN | N° 1 | SEPTEMBRE 2011 M e COLLARD POURQUOI MARINE ? ENTRETIEN ACTUALITÉ INTERNATIONALE AFGHANISTAN TANT DE MORTS POUR UNE GUERRE INUTILE DOSSIER DU MOIS

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Journal de campagne Esprit de la France n°1, journal de campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle 2012.

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comment en sortirdette

journal de campagne de marine le pen | n° 1 | septembre 2011

me collard pourquoi marine ?

entretien

actualité internationale

afghanistan tant de morts pour une guerre inutile

dossierdumois

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on vous l’avait bien dit !

« Nous avons réussi à traverser cette crise, je le dis parce que c’est la vérité, les chiffres parlent, en préservant le pouvoir d’achat de nos concitoyens. »(Nicolas Sarkozy, discours de vœux aux forces économiques, 12 janvier 2011)

« Je suis convaincu qu’en 2011 on va faire reculer le chômage grâce à une croissance forte et aux mesures que nous avons prises. »(François Fillon, 27 janvier 2011)

« Je veux rassurer nos concitoyens. La croissance au 1er trimestre a été plus forte que prévu, l’emploi repart depuis le début de l’année et nos objectifs de maîtrise des dépenses et de baisse des déficits sont tenus. Notre action est en train de payer. »(Valérie Pécresse, 10 juillet 2011)

« Je suis très confiant, parce que les fondamentaux de notre économie sont solides. »(François Baroin, 12 août 2011)

« Ce qui nous attend, ce n’est pas la reprise mais la re-crise ! »(Jean-Marie Le Pen, 1er mai 2010)

« Refusant par idéologie de modifier sa politique économique, continuant de se soumettre à tous les dogmes ultra-libéraux, le gouvernement de Nicolas Sarkozy condamne la France à la sous-croissance, et les Français aux sous-emplois et aux sous-revenus. »(Marine Le Pen, 26 janvier 2011)

ILS dISaIeNt

NouS dISIoNS

• Croissance du PIB. pour le 2e trimestre 2011 : 0 %.

• En comparaison, l’Allemagne enregistre 0,1 % et l’Italie, dési-gnée comme une Grèce en puissance, 0,3 %.

• Quant aux États-Unis, dont on connaît la précarité économique sans précédent, ils affichent 0,3 %.

Même un fidèle soutien du gouvernement, Laurence Parisot, patronne du Medef, vient de dire (le 22 août dernier) qu’il serait « très difficile » d’atteindre l’objectif gouvernemental de 2 % de croissance en 2011. Un objectif déjà jugé irréaliste par de nom-breux économistes.

Chômage : toujours plustaux de chômage en juin 2011 (France métropolitaine, chiffres fournis par le ministère du travail et le Pôle emploi) :

• pour la catégorie A (personnes n’ayant exercé aucune activité au cours du mois), il s’élève à 2 720 400 soit + 1,3 % (33 600) par rapport au mois précédent, et + 1,5 % sur un an. Le taux de juin 2011 est le plus élevé depuis décembre 2010.

• en ajoutant les catégories B et C (personnes ayant exercé une activité réduite) le nombre total officiel de demandeurs d’emploi atteint 4 103 700, soit + 4 % sur un an. Le taux de chômage tel que défini par le Bureau international du travail s’établit donc actuel-lement en France métropolitaine à 9,7 % de la population active.

Le ministère du Travail indique qu’en juin les catégories les plus touchées ont été les jeunes, les plus de 50 ans et les chômeurs de longue durée. La (très) légère embellie du 1er trimestre 2011 a fait long feu. Et n’oublions pas que ces chiffres officiels sont minorés par rapport à la réalité : demandeurs radiés de l’ANPE, non inscrits, préretraités.

Et la tendance se confirme : pour juillet 2011, la hausse du nombre de chômeurs est de 1,3 % par rapport à juin, et de 2,8 % sur un an. Avec les départements d’outre-mer, ce sont désormais officielle-ment 4 391 900 personnes qui sont inscrites sur les registres du Pôle Emploi, soit 4,5 % de plus qu’il y a un an. Et l’on s’approche dangereusement de la barre symbolique des 10 % de chômeurs (en fait déjà nettement dépassée du fait des radiations et des mesures de traitement social et administratif du chômage).

Seuil de pauvreté : de plus en plus de pauvres en France

Les chiffres de l’Insee pour 2009 viennent de tomber : le nombre des pauvres – les personnes vivant avec moins de 954 euros par mois – a atteint 8,2 millions de personnes, c’est-à-dire 13,5 % de la population, soit + 0,5 % par rapport à 2008 et le niveau le plus élevé depuis 2000. Sur ces 8,2 millions de pauvres, la moitié ont vécu avec moins de 773 euros par mois.

Et l’on ne voit pas, du fait de ce qu’on sait de la situation éco-nomique, comment cette tendance aurait pu s’inverser en 2010 et 2011 !

La crise n’en finit pas de finirCroissance

d epuis des mois, face à l’évidence de la gravité d’une crise économique, monétaire et boursière sans précédent depuis

1945 (dixit Jean-Claude Trichet, patron de la Banque centrale européenne ou BCE), nos gouvernants utilisent comme contre-mesure principale… la méthode Coué : de Valérie Pecresse à François Baroin, de Nicolas Sarkozy à François Fillon, c’est tou-jours l’incantation, les formules « éprouvées » du genre : « Le gros de la crise est derrière nous », « La croissance repart », « Les fondamentaux de l’économie française restent bons », etc.

Hélas ! comme disait Lénine – qui n’était pas au FN –, « les faits sont têtus ». Les faits et les chiffres. Et ceux qui viennent de tomber, relatifs au taux de croissance trimestriel et aux statis-tiques du chômage, ne sont pas bons. Vraiment pas :

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Par Marine Le Pen

sommaire/édito

L a campagne présidentielle s’ouvre dans des conditions économiques

et sociales difficiles. Insécurité, immi-gration et pauvreté gangrènent une société déjà lourdement fragilisée par trente ans de confiscation de la démocratie, d’immobilisme, de compro-missions et de corruption.

Tandis que les peuples d’Europe ne cessent de manifester leur méfiance à l’égard des contraintes de l’Europe fédérale, alors même que celle-ci se ré-vèle chaque jour plus incapable de défendre leurs intérêts diplomatiques, monétaires et commerciaux, la France arrive au stade ultime de sa lente agonie financière, morale, économique et politique.

L’histoire contemporaine de notre pays se réduit désormais à la chro-nique presque quotidienne de l’effondrement général, de la faillite de nos comptes aux frasques de l’ancien ministre socialiste DSK, en passant par une chasse coûteuse et sélective de dictateurs hier reçus avec tous les honneurs.

Faillite, scandale et distractions en tout genreDans le désert politique français, la parole est désormais monopolisée par les traditionnels marchands d’illusions et de mensonges. Sur l’air de « Tout va très bien, madame la marquise », la classe politique manipule, dissimule et communique pour tromper une énième fois le peuple à quelques mois des élections.

Pour sauver coûte que coûte une construction européenne que tous les peuples rejettent, le système est prêt à tout. Artificielle, contraignante, surévaluée, la monnaie unique n’a apporté que la récession aux pays qui l’ont adoptée et désormais les dettes sont colossales.

La France a besoin de notre victoireLa croissance européenne est au plus bas. L’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal dépassent allègrement les critères de Maastricht en matière de déficit et de dette publique, véritables coups de canif dans le contrat qui sonne la fin de cette Europe-là.

Édifiée contre les peuples et pour leur plus grand malheur, cette Europe est bien évidemment à bout de souffle, à bout de ressources, à bout de nerfs. Comme s’il s’agissait de terminer un château de sable avant que la mer ne l’emporte, les eurocrates demandent plus d’Europe pour nous débarrasser des derniers oripeaux de notre souveraineté.

La France tombe, et les Français le sentent. C’est le gage de l’imminence de l’arrivée de nos idées au pouvoir. Je crois possible une révolution électorale et patriotique, qui marquera le plébiscite, tardif mais salutaire, des Français pour les solutions réalistes, justes, équilibrées et nationales.

Je vous demande donc de vous impliquer autant que possible dans les batailles électorales de 2012, parce que la victoire est possible.

Bonnes journées d’été et en avant pour 2012 !

Des journées d’été placées sous le signe de l’espoir

Journal de campagne de Marine Le Pen78 rue des Suisses - 92000 Nanterre

Directeur de la Publication : Marine Le PenRédacteur en chef : Louis Aliot

Tirage : 10 000 exemplairesNuméro de commission paritaire en cours

Conception - Impression : Unanime

Courriel : [email protected]

Photo en couverture : D.R.

on vous l’avait bien dit ! �������������������� 2La crise n’en finit pas d’en finir

édito ���������������������������������������������� 3

ce que j’en pense ����������������������������� 4

Internet : la liberté ne se divise ni ne se réduit

à propos des parcs à thèmes et de leur TVA

dossier ����������������������������������������� 5

Anticiper la sortie de l’Euro dans de bonnes conditions

lu, vu et entendu ����������������������������� 9

le détecteur de mensonges ������������� 10

coups de cœur culture ������������������ 11

entretien �������������������������������������� 12

Gilbert Collard : pourquoi j’ai rejoint Marine Le Pen

actualités internationales ��������������� 14

Afghanistan : tant de morts pour une guerre inutile !

soutenez-nous ! ���������������������������� 15

Aidez pour la campagne présidentielle

la voix du peuple ���������������������������� 16

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ce que j’en pensePar Marine Le Pen

La Liberté ne se divise ni ne se réduit

à propos des parcs à thème et de Leur tva

Internet

Question d’actualité

La limitation de l’accès à Internet, telle qu’elle serait envisagée par la Fédération française des télécoms et plusieurs opérateurs, marquerait un retour en arrière inadmissible.Elle serait aussi une terrible injustice sociale pour les foyers qui n’auraient plus les moyens de s’offrir un accès illimité.

de faire savoir immédiatement qu’il refu-sera toute restriction de l’accès à Internet.

Dans le cadre de la grande loi « Liberté sur Internet » que je propose, je ferai ins-crire le libre accès à Internet comme un droit fondamental pour tous les citoyens. L’accès à Internet peut être assimilé à un service public. Il n’est pas question d’en rendre le coût prohibitif ou d’en dégrader la qualité de service.

Cola et Disneyland Paris. C’est évidem-ment plus facile que de retirer nos troupes de la guerre américaine en Afghanistan.

Cette proposition est totalement absurde dans la conjoncture actuelle, et injuste, car elle touche aux loisirs de ceux qui ne peuvent pas partir en vacances.

Mais surtout elle est en partie incohé-rente : le relèvement de la TVA sur les parcs à thème n’a même pas passé le cap de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Et pour cause : elle n’aurait pas pu s’appliquer à Eurodisney ! Parmi les multiples avantages consentis alors à Mickey, le gouvernement Chirac s’était en effet engagé, par une lettre d’Édouard Balladur du 24 mars 1987, à

L ’Internet illimité est un progrès aussi bien technologique qu’économique

et social. Il profite à des millions de foyers français, qui tiennent légitimement à leur liberté sur la Toile.

S’il y a saturation de la bande passante, c’est à l’État et aux opérateurs de prendre les dispositions nécessaires, sans sur-coût supplémentaire pour les consom-mateurs. Je demande au gouvernement

Taxer les parcs à thème et les sodas sucrés en passant la TVA de 5,5 % à 19,60 %… Cette proposition, on le sait, a été insérée la semaine dernière au second projet de loi rectificatif pour 2011.

ce que le taux de TVA réduit soit appli-qué aux entrées du futur parc. Consé-quence : la proposition du gouverne-ment actuel aurait créé un contentieux avec eurodisney, qui aurait pu exiger des dizaines et des dizaines de mil-lions d’euros de réparation.

Cette erreur technique est beaucoup plus qu’une anecdote de cuisine budgétaire. Elle traduit le degré de précipitation et d’impréparation des décisions de ce gouvernement. autant pour le « sérieux » et la « compétence technique » de ce gouvernement…

La fiscalité est aussi une arme de stratégie économique. Comment faire confiance à des responsables politiques qui l’utilisent avec des cartouches à blanc sans même s’en apercevoir ?

J ’ignore qui, à l’Élysée, à Matignon ou à Bercy, a eu l’idée de cette

« mesurette » baroque pour combler le déficit abyssal de nos finances publiques. Mais je suppose qu’il n’est pas prêt d’en revendiquer la paternité, étant donné l’étonnement ironique qu’elle a suscité…

Il se serait agi, paraît-il, d’une mesure fiscale anti-américaine visant directement Coca-

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Par Machin Chose

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dossier

anticiper la sortie de l’euro dans de bonnes conditions

Un projet d’espérance pour la France et l’Europe

« L’euro a franchi le cap, et la zone euro a désormais le pire de la crise de la dette derrière elle. » (Christine Lagarde, Forum de Davos, 25 janvier 2011)

6/9/2011 : des militants du FNJ dispersent de faux billets de 500 euros, symbolisant l’aide à fonds perdus à la Grèce.

où en sommes-nous ?Dette nationale

Bien loin d’être, comme le prétendent les élites mondialisées, une avancée et un atout, l’euro, comme on va le voir, est un boulet. Et même un contresens économique !

e n France, tout débat sur l’euro est interdit par les élites médiatiques et

politiques. Ce n’est pas sain en démo-cratie. En Allemagne, le débat est très vif, les médias organisant des confrontations entre partisans et adversaires de la mon-naie unique. Marine Le Pen seule défend la liberté du débat démocratique en France.

Un puits sans fondLe renflouement d’un pays comme la Grèce par les États provisoirement plus « viables » comme la France ou l’Alle-magne s’apparente au tonneau des Danaïdes : on a beau insuffler des cré-dits conséquents dans son économie, la dette de ce pays continue d’augmen-ter, parce que son économie n’est pas structurellement adaptée aux exigences de la monnaie unique et des organismes européens. Et ce qui est vrai de la Grèce l’est, ou le sera bientôt, de l’Irlande, du Portugal, de Chypre, de l’Espagne et de l’Italie. Et la France aurait tort de croire que ça n’arrive qu’aux autres : par son

taux d’endettement et la faiblesse de son taux de croissance, elle est la suivante sur la liste des « mal notés ».

Cette politique de maintien de la Grèce dans la zone euro ne coûte pas qu’à l’Union européenne : les deux plans successifs d’aide à ce pays vont à eux seuls alourdir la dette publique de la France de 32 milliards d’euros – 17 milliards pour le 1er plan + 12 milliards débloqués pour le 2e plan fin juillet ! Une somme que chaque ménage français devra bien sûr en partie payer.

Cette dette publique à la réduction de laquelle Nicolas Sarkozy prétend œuvrer a augmenté de près de 500 milliards d’euros depuis son élection en 2007, soit d’avantage que sous n’importe quel président précé-dent ! Et à cause de cette obstination suici-daire à tout sacrifier au dogme de la mon-naie unique, elle augmentera encore.

Un coût social effrayantNon seulement les mesures et subsides décidés par l’Union et la Banque centrale européennes sont impuissants à rétablir durablement la situation économique de la Grèce, mais ils occasionnent un véritable saccage social : baisse des salaires, des aides sociales et des retraites, hausse du chômage, hausse de la TVA et des impôts.

GRèCe, IRLaNde, PoRtuGaL, eSPaGNe, ItaLIe… à quI Le touR ?

Il existe actuellement trois agences internatio-nales principales – sur 150 en tout – de nota-tion des économies des pays développés. Elles sont toutes d’origine américaine : Fitch Ratings (à capitaux en partie français), Moody’s et Standard & Poor’s. Elles sont d’abord des en-treprises commerciales qui se font rémunérer leurs « audits », par des entreprises comme par des collectivités publiques. Elles rendent leur verdict sur la base de critères uniquement financiers : endettement, inflation, taux de croissance. Elles ne prennent pas en compte de données sociales ou environnementales. La notation des agences est l’expression de leur opinion sur l’économie de tel ou tel pays, elle n’a pas un caractère « mathématique » rigou-reux. Ainsi, les agences « se couvrent » par rap-port aux conséquences de leur notation. Mais, de fait, cet avis est pris comme parole d’évan-gile par les acteurs du monde économique.

Leur fiabilité et leur indépendance sont re-mises en question : ces agences sont accusées par nombre d’investisseurs ou d’analystes de n’avoir pas anticipé la crise des subprimes et, une fois celle-ci déclarée, de n’avoir pas fait montre d’une grande réactivité. Surtout, il leur a été reproché l’inexactitude de leurs notes, qui ne correspondaient pas à la situation réelle des entreprises. Ce qui pose la question de l’indépendance de ces agences, qui sont d’abord des prestataires de services avec des clients – les « acteurs du marché », entreprises ou collectivités – à qui elles ont intérêt à don-ner les meilleures notes possibles.

Le caractère exclusivement anglo-saxon des trois principales agences a conduit certaines personnalités de l’Euroland – Jean-Claude Juncker, Angela Merkel, Michel Barnier – à envisager une agence de notation européenne. Mais qui fonctionnerait selon le même sché-ma financiarisé qu’outre-Atlantique.

Enfin, l’influence des agences de notation s’explique bien sûr par la dépendance des États vis-à-vis des marchés financiers. De-puis les années 1970, les États européens, dont la France, sont obligés d’emprunter auprès des marchés financiers.

les « agences de notation » : quelle légitimité ?

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dossier

Pourquoi nous, Français, ne pouvons plus attendre (le coût économique et social de l’euro)

l’euro « plombe » nos exportations en les rendant trop chères par rapport, notamment, au dollar. Ce faisant, il bloque la croissance. Or seule une croissance forte permettra de faire reculer le chô-mage et de rembourser notre dette.

l’euro est responsable du renché-rissement considérable du coût de la vie en dix ans : on est, entre autres, passé de la baguette à 1 franc à celle à 1

Grèce : manifestation anti-FMI.

euro, soit presque sept fois plus (+23 % pour le croissant, + 45 % pour le café au comptoir, + 133 % pour un kilo de pommes). Le passage à l’euro a été, dans les faits, le moyen pour de nombreuses sociétés, notamment les grandes sur-faces, de maquiller des hausses de prix.

À cause de l’euro, les pays euro-péens – à commencer par la grèce – ne peuvent utiliser une monnaie nationale comme variable d’ajustement face à la crise : du coup, ils sont obligés de reporter cet ajustement sur les dépenses budgétaires, c’est-à-dire les dépenses sociales, les services publics, les salaires et les taxes, autrement dit ils font payer leurs peuples ! Le plan imposé aux Grecs – et aux

ils l’ont bien fait !

Irlandais – par l’Union européenne et le FMI a produit un véritable « saccage social », avec hausse de la pauvreté et du chômage : en Irlande, le Smic vient de chuter de 11,5 %. Sans que rien soit réglé sur le fond !

Les premières mesures à prendre avant le retour au franc

L’économie n’a rien à voir avec le dogma-tisme (de l’euro) mais doit, au contraire, être guidée par le pragmatisme, la prise en compte des réalités et spécificités natio-nales. Avec Marine Le Pen, un groupe d’experts a réalisé un document détaillant les 12 étapes qui permettront de sortir enfin, sans précipitation et avec respon-sabilité, de l’euro. Des économistes ont été consultés. Voici les mesures, simples et fiables, à prendre tout de suite, dès avant la sortie effective de l’euro.

1) concertation et unité d’action avec les partenaires européens : bien évidemment, la sortie française de l’euro ne se fera pas sans concerta-tion avec nos partenaires européens, et notamment l’Allemagne, première puis-sance économique de la zone euro. MLP préconise une « sortie groupée », le même jour, de la France et des pays européens souffrant de la monnaie unique – Grèce, Espagne, Portugal, Italie, Belgique, Irlande. Pour rejoindre aussitôt les pays aux monnaies libres : Norvège, Suède, Danemark…

2) création d’un « ministère des souverainetés », chargé de coordon-ner la restauration de notre souveraineté dans tous les domaines, qu’il s’agisse de monnaie, de budget, de commerce, de défense, de diplomatie, de droit.

3) préparation simultanée de la fabrication de la nouvelle monnaie nationale – le franc – afin d’éviter toute rupture des signes monétaires, fabrica-tion qui se fera sous contrôle de la Banque de France (BdF).

4) restauration de la Bdf dans ses prérogatives d’institution moné-taire et dans son rôle de définition de la politique monétaire de la France – en étroite liaison avec le ministère de l’Éco-nomie et des Finances – tout en garan-tissant son autonomie vis-à-vis de l’État.

En 1992/1993 le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie ont décidé de sortir du Ser-pent monétaire européen – pourtant beaucoup plus souple que l’euro – pour sauvegarder leurs économies nationales. À l’époque, pas d’euro, mais un mark allemand très fort, autour duquel gravitent tant bien que mal les monnaies et économies d’une dizaine de pays européens.Au début des années 1990, la croissance ralentit fortement en Europe, mais la rigidité du SME empêche l’adaptation des économies faibles à la conjoncture. Du coup, fin 1992, début 1993, l’Italie, l’Espagne et la Grande-Bretagne décident de sortir du carcan du SME pour redonner de l’oxygène à leurs économies.Celles-ci, et notamment les exportations, ont aussitôt enregistré un net « mieux », alors que les « experts » et les élites déjà mondialisées leur avaient prédit la ruine économique et le chaos social. La France, elle, est restée – par orthodoxie moné-tariste – au sein du SME : elle a payé cet entêtement d’un million de chômeurs supplémentaires selon l’analyse rétrospective de la plupart des économistes. Bref, trois grandes nations européennes avaient osé s’affranchir des diktats éco-nomiques des eurocrates et on voit aujourd’hui qu’elles avaient bien fait ! Au-jourd’hui, avec l’euro et la crise, les nations européennes ont retrouvé un SME bien plus contraignant et néfaste que celui d’il y a vingt ans !

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notre pLan de sortie concertée

Des solutions existent

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on vous l’avait bien dit !Par Machin Chose

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Le PRIx deS bIeNS de CoNSommatIoN Ne

doIt PaS ChaNGeR, PouR évIteR uN mouvemeNt

INFLatIoNNISte.

5) Vertu de l’exemple français : l’an-nonce par la France de son retrait de la zone euro – simultanément avec d’autres nations (voir plus haut) – portera un coup fatal à l’euro, et toutes les nations euro-péennes, Allemagne compris, seront contraintes d’imiter l’exemple français.

Les mesures pour rendre effectif le retour au franc

Une fois la décision, et les premières mesures prises, une fois le franc offi-ciellement rétabli, viennent les mesures d’accompagnement et de consolidation de la nouvelle politique. Là encore, rien d’inédit, ni d’hérétique, ni de téméraire en matière d’économie et de finances.

1) mise en circulation des nou-velles pièces et des billets libellés en francs avec, pendant un à deux mois, une double circulation autorisée avec l’euro, le tout supervisé par la BdF.

2) institution d’un contrôle des changes temporaire qui sera levé une fois la stabilisation financière effective.

3) institution du franc comme seule monnaie ayant cours légal en France, au terme des deux mois de double circulation.

4) parité fixée à 1 franc pour 1 euro, avec un taux de change fixe et ajustable, de façon à mieux maintenir le pouvoir d’achat : en effet, le prix des biens de consommation ne doit pas changer, pour éviter un mouvement inflationniste comme celui constaté lors du passage du franc à l’euro. En conséquence, la

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baguette payée 1 euro passera à 1 franc et non à 6,57 francs.

Les bienfaits – rapides – d’une sortie de l’euro

Les effets d’une sortie de l’euro seront pour l’économie française comparables, en intensité et en rapidité, à un « massage cardiaque ».

Le retour au franc équivaudra à une déva-luation compétitive. Cette dévaluation est estimée à 20 % par les experts : c’est exac-tement ce que vient de faire la Grande-Bretagne avec la livre. Cette dévaluation compétitive donnera une vraie bouffée d’oxygène à une économie atone, démo-ralisée et pénalisée par la cherté de ses coûts. Très concrètement, et très rapide-ment, elle relancera l’activité touristique, un des grands « postes » de notre écono-mie. dans un de ses derniers rapports au FMI, dSK lui-même recommandait aux américains de dévaluer le dollar pour relancer leur économie. alors pourquoi ce qui serait vrai d’un côté de l’atlantique serait faux de l’autre ? De son côté, l’économiste Alain Cotta estime que la sortie de l’euro entraînerait un « accroissement immédiat » de nos exportations, réduisant – enfin – notre déficit extérieur et suscitant à son tour une baisse du chômage.

La monnaie nationale pilotée par une Banque de France et un ministère de l’Économie raisonnant enfin en termes de stratégie nationale permettra une poli-tique monétaire plus souple, plus finement

adaptée à nos besoins, mieux à même de lutter contre la crise, les délocalisations et le chômage. La souveraineté monétaire permet d’anticiper plutôt que de subir.

Un an après la sortie de l’euro, le minis-tère des Souverainetés publiera un pre-mier bilan de l’impact du retour au franc sur l’économie française – industrie, commerce, pouvoir d’achat, emploi. On peut envisager, en fonction de l’évolution du paysage monétaire international, la possibilité pour le franc de s’adosser, à terme, à un étalon monétaire polymétal-lique, basé sur un « panier » de monnaie et de métaux précieux – or, argent, platine…

La preuve par la Norvège, le dane-mark, la Suède, la Grande-Bretagne : on observe que les nations ayant conservé leur monnaie nationale s’en sortent glo-balement mieux que les pays de la zone euro. Pour se faire une idée, il suffit de comparer les taux de croissance des uns et des autres. En moyenne globale, depuis dix ans, les pays européens hors de l’euro affichent un taux de croissance de 2,5 % (contre 1,3 % pour les pays de la zone euro) ; un taux de chômage de 5,4 % (contre 8,6 pour la zone euro) ; un déficit de 1,5 % du PIB. (contre 2,6 % dans la zone euro) (données Eurostat).

notre pLan de sortie concertée

Contribution de la France au sauvetage de la Grèce

Voilà ce que l’on sacrifie !15 milliards d’euros, cela représente…

• 3 000 équipements IRM• 750 000 places de crèche• 5 500 000 isolations de logements• 943 km de lignes de TGV• 2 419 km d’autoroutes…et plus que l’ensemble du déficit de nos caisses de retraite pour 2011 !

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dossier

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ce qu’iLs en pensent

Avis d’experts euro-sceptiques

C’est le grand argument – mensonger – de nos adversaires, destiné à faire peur : la dette française convertie en francs sera, assure notamment Nicolas Sarkozy, deux ou trois fois plus élevée qu’en euros, ce qui aura des conséquences terribles sur l’endette-ment et les revenus de chaque ménage français.C’est faux. Pour les raisons suivantes :D’abord, si la France abandonne l’euro, l’euro cesse d’exister partout en Europe comme monnaie unique. La France sera donc en position de force pour imposer la conversion en nouveaux francs de la part extérieure de notre dette à nos créanciers étrangers. Ceux-ci seront donc remboursés en francs, monnaie redevenue monnaie d’échange, sur la base d’un franc = un euro. La hausse de la dette est, dans ce cas, égale à zéro.De toute façon, la dette de la France augmentera beaucoup plus vite si nous nous accrochons à l’eu-ro : non seulement les plans de renflouement des économies de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal (en attendant l’Espagne et l’Italie) conçus et finan-cés par l’Union européenne ne servent à rien d’autre qu’à prolonger artificiellement la vie de l’euro, mais ils sont extrêmement coûteux : 110 milliards d’euros donnés en 2010 + 100 milliards promis en 2011 pour la Grèce ; 85 milliards donnés à l’Irlande ; 78 milliards donnés au Portugal. La France finance ces plans à hauteur de 20 % : cela représente des di-zaines de milliards d’euros à verser dans les années qui viennent, et plus encore si l’Espagne et l’Italie tombent à leur tour. Du coup, notre dette s’accroît mécaniquement et dramatiquement ! Uniquement pour replâtrer l’euro, qui est bien plus un dogme idéologique qu’une nécessité économique !

Les dévaluations font partie de la vie monétaire tra-ditionnelle. Elles ne sont ni bonnes ni mauvaises en soi, elles sont un fait, et une arme dans certains cas.Entre 1949 et 1989, le franc a perdu 75 % de sa valeur par rapport au mark. Pourtant, sur la même période, la croissance économique de la France a été forte, et globalement équivalente à celle de l’Allemagne.

Diaboliser la dévaluation comme le font les parti-sans de « l’euro-à-tout-prix » n’a donc pas de sens. il s’agit simplement d’un faux argument purement idéologique, destiné à tromper l’opinion publique.Pour Alain Cotta, économiste et enseignant à l’uni-versité Dauphine, la dévaluation compétitive du franc par rapport à l’euro n’entraînera pas d’infla-tion : au contraire, insiste-t-il, les dévaluations – dont celle du franc en 1968 – ont toujours permis de rééquilibrer les finances extérieures sans inflation.

nouriel rouBini, qui fut le premier économiste à annoncer la crise financière des subprimes, prévoit que les pays de la périphérie de la zone euro – Grèce, Espagne, Portugal, Italie, Irlande – auront abandonné l’euro d’ici à cinq ans.

Jacques sapir, directeur à l’EHESS, pronostique « la crise termi-nale de l’euro » pour l’hiver 2011.

emmanuel todd, essayiste, serait « très étonné que l’euro survive à 2011 » – pourtant Todd n’est pas partisan de la disparition de la monnaie unique. Il affirme néanmoins que le « système actuel est le pire conce-vable parce qu’il détruit une partie de l’industrie européenne, dresse les Européens les uns contre les autres, met l’Allemagne dans une position de domination mais aussi de cible, d’ennemi collectif de l’Europe ».

norman palma, maître de conférences à l’université Paris Sor-bonne, décrit la zone euro comme une « zone monétaire très probléma-tique, dans la mesure où elle favorise les pays excédentaires et pénalise les pays déficitaires : les premiers ont, grâce à leurs excédents, la pos-sibilité de fonctionner en abondance monétaire, tandis que les seconds s’étouffent dans la pénurie monétaire »

Jean-luc gréau, auteur de La trahison des économistes (Galli-mard) estime que « la monnaie unique est un bouclier de papier » pour les économies européennes.

amartya sen, prix Nobel d’économie 1998, a signé le 4 juillet 2011 dans Le monde une tribune à l’intitulé signifiant : « L’euro fait tomber l’Europe. »

philippe simonnot, auteur du livre d’économie-fiction (encore que…) Le Jour où la France sortira de l’euro, dit que « la nouvelle vague d’hyperinflation américaine (…) obligera l’euro à se réévaluer de facto » avec, pour conséquence inévitable, la montée du chômage.

alain cotta, professeur émérite à l’université Paris Dauphine et auteur de nombreux essais, démontre que l’euro « a non seulement pénalisé notre compétitivité mais il a aussi et surtout permis aux États de se droguer aux déficits en pensant que, grâce à l’euro, on échapperait à la dévaluation ». En fait, la monnaie unique a surtout profité à l’Allemagne, lui permettant notamment de financer sa réunification. Mais maintenant, ajoute Alain Cotta, « l’Allemagne n’a plus envie de payer pour tout le monde » et d’ailleurs ne le peut pas.

Jean-Jacques rosa, économiste réputé et opposant à la mon-naie unique dès les années 1990, voit l’euro « comme un contresens économique » : on ne peut, en effet, « appliquer la même politique moné-taire, c’est-à-dire le même taux de change et le même taux d’intérêt, à des économies dont les trajectoires et les structures sont différentes ».

gérard lafay, économiste et coauteur de l’essai Nations et mon-dialisation (Économica) est partisan d’une sortie « en douceur » de l’euro qui seule peut permettre aux économies européennes faibles de s’adap-ter, via une dévaluation de leurs monnaies nationales, aux différences de niveaux les séparant des économies fortes, la dévaluation relançant leur compétitivité. En outre, il fait de l’euro « un facteur majeur de la désin-dustrialisation » des nations européennes. Et il explique que la mise en place de l’euro n’était qu’« un prétexte » (pour les eurocrates) pour aller vers une Europe fédérale, confirmant la dimension bien plus idéologique que technique de la monnaie unique.

le faux argument du renchérissement des dettes françaises

« dédiaboliser » la dévaluation

la fausse équation : dévaluation = inflation

Page 9: Journal Esprit de la France n°1

lu, vu et entendu

« que minc me traite de connard, ça vaut la Légion d’honneur ! »arnaud Montebourg, candidat à la primaire PS, le 27 août, sur son blog

en vérité : Montebourg s’est attiré les foudres d’Alain Minc, grand prêtre de l’ultralibéralisme, de la mondialisation et du mondialisme, parce qu’il défend le protectionnisme écono-mique pour la France et l’Europe. Il faut reconnaître qu’ils ne sont pas tant que ça au PS à mériter la Légion d’honneur ! La majorité des pontes du parti, de Martine Aubry à François Hol-lande, sont plus proches de Minc que de lui.

Un florilège des déclarations et postures de notre classe politique qui insultent la vérité ou la France. Plus quelques-unes, beaucoup plus rares hélas,

allant plutôt dans le bon sens…

au secours !

bien vu !

« Le sens de l’état, l’exigence de la prospérité nationale, la défense des traditions et des mœurs sont l’adN de la droite républicaine, commun à ses trois principales familles : la tradition gaulliste, les centristes et les libéraux. »Nathalie Kosciusko-Morizet commentant, le 31 août, la réunion des élus de l’uMP à Port-Marly

en vérité : Eh bien, cet ADN a subi une manipulation génétique carabinée sous le règne de Sarkozy : les magouilles avec le clan Bettencourt et le népotisme sarkozyste (pour le sens de l’État), la dette exponentielle et la croissance nulle (pour la prospérité nationale), la théorie du genre enseignée dans les manuels sco-laires (pour la défense des traditions et mœurs), l’inféodation à Washington et à l’Otan (pour la tradition gaulliste). On ne vou-drait pas de Mme NKM comme biologiste – ni d’ailleurs comme grande prêtresse du gaullisme !

« en ce moment, je veux dire à quel point nous pouvons être fiers de nos banques françaises. »Laurence Parisot, présidente du Medef, le 2 septembre

en vérité : Certes, les banques françaises ont plutôt bien résisté à la crise des subprimes et à la « dépression nerveuse » financière et boursière qui s’en est suivie, grâce à une grande prudence en matière d’investissements financiers. Mais le 10 août, la Société Générale, BNP Paribas et le Crédit Agri-cole ont connu de vraies turbulences en Bourse : -22 % en une séance pour la première, -9,5 % pour la seconde, -11,8 % pour la troisième. Et le 18 août dernier, la banque centrale américaine (la FED) évoquait publiquement le « manque de solidité » des banques européennes. Aussitôt nos banques enregistraient une nouvelle chute de leurs cours : -12,3 % pour la SG, -7,3 % pour le CA, -6,8 % pour la BNP.

À la racine de cette facilité, le doute des marchés sur la capa-cité de la France à conserver son « triple A ». Et le fait que les banques françaises ont pas mal investi en titres grecs et italiens : on parle de 400 milliards d’euros pour la seule Italie.

Comme l’écrit Stéphanie Villers dans La Croix, « une contagion de la crise de la dette à la Péninsule risque de sérieusement les (les banques françaises) endommager ». Madame Parisot est peut-être trop pressée d’être « fière » !

« Je salue la lucidité et la capacité d’anticipation du chef de l’état et du gouvernement qui permettent, à la France, depuis le début de la crise, de s’en sortir mieux que ses voisins européens. »Christian estrosi, député-maire uMP de Nice, le 24 août, sur son site

en vérité : Il est certain que la France s’en sort mieux – pour le quart d’heure – que la Grèce. Mais c’est tout : dans un article publié le 6 août sur le site de Libération, un « proche du gouverne-ment » reconnaît que la France est « le plus fragile des pays notés AAA » (la meilleure note des agences de notation financières).

Au deuxième trimestre 2011, la croissance du PIB en France a été plus faible que partout ailleurs : 0 %, contre 0,1 % en Allemagne, 0,3 % dans la zone euro et en Italie.

Et ce ne sont pas les talents de visionnaire de Nicolas Sarkozy et de son ministre des Finances François Baroin, accrochés au dogme ruineux de l’euro, qui vont nous sortir de cette zone dan-gereuse… On salue donc le manque – volontaire ? – de lucidité de Christian Estrosi.

« La règle d’or (…) c’est demander à l’état de s’appliquer à lui-même la règle que tous les Français s’appliquent tous les jours, c’est-à-dire j’ai un euro à dépenser, je ne dépense pas plus d’un euro ! »Valérie Pécresse, ministre du Budget, début juillet, sur I-télé

en vérité : Ah vraiment ? L’État, qui a le très long terme devant lui peut s’endetter à volonté, il a le monopole de la violence légitime qui lui permet de recourir à l’impôt et, de plus, est insaisissable par le fisc. Bref, sa situation n’est donc en rien comparable à celle du Français de base qui, lui, sera poursuivi et saisi en cas de surendettement, et n’aura pas le moyen de se renflouer sur le dos de tiers. On voit à des déclarations de ce genre combien des technocrates et bobos « de droite » comme Valérie Pécresse n’ont rien à envier à ceux « de gauche » en termes de déphasage par rapport aux « vrais gens ».

« Cet homme a visiblement une maladie mentale ! »Michel Rocard à propos de dSK, le 29 août au « Grand Journal » de Canal+

en vérité : Pour une fois que M. Rocard ne pratique ni la langue de bois ni le politiquement correct, on s’incline bien bas. Mais pas longtemps : il a présenté ses excuses à DSK dès le 31.

« Il y a deux solutions : soit le Président de la République continue par amour-propre à nier ce fiasco et envoie à la mort nos soldats pour rien (…) soit on accélère le retrait parce que c’est un fiasco. »Nicolas dupont-aignan à propos de l’afghanistan, le 8 août sur RtL

en vérité : Pas mal vu, Nicolas Dupont-Aignan ! Vous devriez vous rallier à celle qui a le plus de chance d’imposer le retrait de nos soldats de ce bourbier américain !

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le détecteur de mensonges

CLaNdeStINS« La France a expulsé de son territoire quelque 29 000 étrangers en situation irrégulière en 2009. »(Éric Besson, alors ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, europe 1, janvier 2010)

« une situation irrégulière ne peut conférer plus de droits qu’une situation régulière et légale »(Nicolas Sarkozy, président de la République, discours de Grenoble, le 30 juillet 2010)

*mensonge ! Actuellement moins de 30 % des sans-papiers placés en rétention sont finalement reconduits aux frontières (Le Parisien du 11 mai 2011). Le nombre des clandestins présents en France est « estimé » de 200 000 à 400 000. 20 000 d’entre eux ont été régularisés en 2009 (Le monde du 21 décembre 2009). Dans un avis rendu le 21 mars 2011, le Conseil d’État a sanctionné l’incompétence du gouver-nement, qui n’a pas pris les dispositions juridiques nécessaires pour permettre le renvoi des clandestins dans leur pays : du coup, c’est le droit européen que le gouver-nement doit appliquer, droit qui laisse aux clandestins un délai de 7 à… 30 jours pour repartir « volontairement » chez eux !

LeS RoMS« Les ressortissants de Roumanie et de bulgarie seront reconduits quasi immédiatement dans leurs pays en cas d’atteintes aux biens ou de fraudes. »(Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, 28 juillet 2010)

« Nous devons mettre un terme aux implantations sauvages de campements roms. »(Nicolas Sarkozy, discours de Grenoble du 30 juillet 2010

« 2 % de la délinquance en France sont le fait des Roumains (…) Nous allons faire en sorte que les mineurs rentrent en Roumanie dans les services d’aide à l’enfance de leur pays. »(Claude Guéant, RMC, 29 août 2011)

*mensonge ! Grâce aux accords de Schengen, la plupart des expulsés roumains reviennent en France après avoir empoché

Cette rubrique, qui ne devrait pas manquer de matière, se propose de traquer impitoyablement les mensonges, omissions et approximations

émaillant les interventions de notre classe politique.

Ce mois-ci, nous nous intéressons au dossier de l’immigration et à son « traitement » par l’UMP, censée, contrairement à la gauche, lutter contre le phénomène.

un pécule d’« aide au retour » de 350 euros. Le collectif immigrationniste « Romeurope » observait qu’un an après le fracassant dis-cours de Grenoble de Sarkozy, le nombre de Roms et de campements sauvages était resté exactement le même !

L’aCquISItIoN de La NatIoNaLItÉ

« Grâce à l’amendement du collectif de la droite populaire, il ne sera plus possible de devenir Français sans le savoir. »(déclaration commune des 44 députés membres de la droite populaire, tendance « droitiste » de l’uMP, 10 mars 2011)

« Les conditions d’attribution de la nationalité ne sont pas assez restrictives. Il y aura, un jour, un débat sur le droit du sol et du sang. »(dominique tian, député de la « droite populaire » – tendance droitiste de l’uMP – déclaration à Slate.fr, 13 avril 2011)

*mensonge ! L’amendement en ques-tion n’a pas été retenu par l’Assemblée nationale qui a approuvé un autre amen-dement du député UMP Claude Goas-guen : l’automaticité d’acquisition de la nationalité française pour les jeunes étrangers de 18 ans n’a pas été sup-primée, on demandera seulement aux jeunes majeurs en question de faire une demande écrite afin d’obtenir leur certifi-cat de nationalité.

Quant à un hypothétique débat sur la réforme globale du Code de la nationalité demandé par le FN depuis plus de vingt-cinq ans, les députés de l’UMP, Droite populaire comprise, n’ont pas déposé le moindre projet allant dans ce sens depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007.

Enfin le gouvernement que soutient tou-jours la Droite populaire a procédé à 107 000 naturalisations (91 000 par décret, 16 000 par mariage) en 2008, seuls 13 % de ces naturalisés étant originaires d’Europe !

Sur le débat entre droit du sang et droit du sol, Claude Goasguen, député-maire du XVIe arrondissement de Paris, rapporteur du projet de loi « Immigration, intégration et nationalité » à l’Assemblée, et consi-déré comme membre de l’aile droite de la majorité, s’est félicité que les Allemands aient « modifié leur droit de la nationalité dans le bon sens » en renonçant à leur ancestral droit du sang au profit du droit du sol (déclaration devant l’Assemblée nationale, le 9 mars 2011).

BINatIoNaLItÉ« Il faut contraindre les bi-nationaux à « choisir entre deux nationalités » ou sinon aller « vers une limitation de leurs droits politiques. »(Claude Goasguen, député-maire uMP du XVIe arrondissement de Paris, rapporteur pour la mission d’information parlementaire sur le droit de la nationalité, La Croix du 9 mai 2011)

*mensonge ! Dès le 8 juin, Jean-Fran-çois Copé demandait à ce qu’on ne modi-fie pas la situation des Français binatio-naux. Christian Jacob, patron du groupe parlementaire UMP, et les membres UMP de la mission parlementaire sur le droit de la nationalité avaient déjà déclaré leur opposition à la proposition de Goasguen. Celui-ci l’a aussitôt mise au tiroir : effet d’annonce et poudre aux yeux !

IMMIGRatIoN LÉGaLe« J’ai demandé que l’on réduise le nombre de personnes admises au titre de l’immigration du travail (…) et nous allons continuer à réduire le nombre d’étrangers venant en France au titre du regroupement familial. »(Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, 8 avril 2011)

*mensonge ! D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, nous recevons plus de 180 000 nouveaux immigrants légaux chaque année,(sans compter les clandes-tins !) En 2010, la seule immigration légale a représenté 203 000 nouveaux arrivants, soit une hausse de 10,6 % par rapport à l’année précédente (chiffres du Haut Conseil à l’intégration et de l’Office français de l’immigration). Et sur ce total, 81 100 per-sonnes sont entrées en France au titre du regroupement familial (+ 4 % par rapport à 2009). Rappelons qu’en 2000, sous Jos-pin, le nombre d’immigrants légaux n’était « que » de 114 000 !

dRoIt d’aSILe« Il n’est pas question de laisser la demande d’asile devenir un passeport pour la clandestinité. »(Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, devant l’assemblée, 1er février 2011)

*mensonge ! La France accueille envi-ron 10 000 réfugiés politiques par an, et ce nombre ne cesse d’augmenter : + 20 % en 2008, + 12 % en 2009, + 10 % en 2010.

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Par Marine Le Pen

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coups de cœur culture

viLLefranche-de-confLent : vauban et Les pyrénées

le camp des saints de jean raspaiL

en pleine tempête de woLfgang petersen

Un site

Un livre Un film

C’est mon coup de cœur touristique de l’été. Villefranche-de-Conflent est un village médié-val fortifié (XIe siècle) d’à peine 200 habitants, rénové au XVIIe siècle par Vauban, et niché au fond d’une vallée verdoyante, où se ren-contrent les deux rivières de la Têt et du Cady. On est là dans les Pyrénées-Orientales, en Ca-talogne française. C’est le pays de mon com-pagnon Louis Aliot, qui me l’a fait découvrir.

Imaginez donc des maisons de pierres grises, coiffées de tuiles rouge orange, bien à l’abri des remparts qui les enserrent. Des rues étroites et fleuries dans lesquelles il fait bon visiter les nombreuses échoppes d’artisans ou simple-ment se perdre. Au hasard d’une rue, on tombe sur l’hôtel de ville, et l’hôpital médiéval. Sans oublier l’église locale, dédiée à Saint-Jacques, avec un beau porche en vieux marbre rose.

Et partout, bien sûr, la marque de Vauban, le plus grand archi-tecte militaire mais aussi un des grands urbanistes français. À Villefranche, les fortifications ne présentent pas ces défenses aux angles aigus saillants, caractéristiques qui, sur les plans anciens, faisaient ressembler toutes les villes fortifiées à des étoiles. Non, on a l’impression que notre maréchal-architecte s’est soumis non seulement au relief escarpé et à l’espace limité du lieu, mais qu’il s’est adapté aussi à la forteresse médiévale préexistante : il a notamment doté les remparts crénelés d’un toit abritant les

défenseurs non seulement du soleil mais du regard des éventuels assaillants installés sur les hauteurs dominant partout le village. Il a aussi « signé » trois bastions, dédiés à Louis XIV, à son épouse et à leur fils le Dauphin. Sans jouer les pédantes, ces « dédicaces » renvoyaient à l’annexion du Roussillon et de la Cerdagne à la France (traité des Pyrénées, 1659 : je remer-cie Wikipédia d’avoir rafraîchi mes souvenirs scolaires). Quant au Moyen âge, il est toujours représenté par deux ou trois tours.On ne s’étonnera pas que Villefranche ait été, à l’été 2008, un des douze sites fortifiés par Vauban inscrits au Patrimoine mondial de

l’Unesco. J’approuve ce choix, ainsi que l’appellation contrôlée de « plus beau village de France ».Et la nature ? Ce sont les Pyrénées, qui dominent tout, le vert des bosquets se détachant sur le gris de la roche. Mais même sur les cimes, on retombe sur Vauban, avec le fort Libéria, relié au village part un escalier souterrain de mille marches – je n’ai pas eu le cœur de vérifier. Et pour prendre la mesure complète du site, on peut emprunter le petit train jaune qui serpente sur 50 kilomètres (je crois) à travers la Cerdagne. Enchantement garanti en perspective.Bref, ce bout de terroir français est vraiment magnifique, et c’est une Bretonne enracinée qui le dit !

On a beaucoup reparlé, à l’occasion de sa récente réédition, du roman d’anticipation politique de Jean Raspail. Antici-pation politique puisqu’il imagine le débarquement subit, sur la Côte d’Azur, d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants chassés d’Inde par la misère et l’espoir de l’Eldo-rado. Et aussi parce qu’il décrit un pays qui a perdu ses dé-

fenses patriotiques immunitaires, et dont les autorités – politiques, morales et religieuses – non seulement ouvriront toutes les portes, mais écraseront, au nom des droits de l’homme, ceux qui tentent de résister à cette invasion. On sait que la réalité a suivi d’assez près le romanesque : on n’a pas eu un raz-de-marée unique d’un million d’immigrants, plutôt d’innombrables vagues de plusieurs millions de déracinés du monde entier, mais l’intuition catastro-phiste était globalement juste. Et pour ce qui est de l’anesthésie d’un pays, de ses « élites », Raspail a, hélas ! mis dans le mille. Début 2011, Le Camp des Saints s’est révélé un best-seller. Beaucoup de critiques, même hostiles, ont ac-cordé à l’auteur une dimension visionnaire. J’ai découvert le livre à seize ans. Mais j’en ai pleinement apprécié la force à l’occasion de sa réédition. D’au-tant que Raspail a écrit une préface où, notamment, il recense pas moins de 85 passages susceptibles de poursuites. Si je suis élue, je ferai tout pour qu’un écrivain puisse dire ce qu’il a à dire, surtout quand, comme Jean Raspail, il dit ou pressent la vérité. Une vérité que j’ai prise en pleine figure en visitant, cette année, l’île italienne de Lampedusa, transformée en camp de transit géant pour des milliers d’immigrés illégaux, mais guère plus clandestins.Ah ! j’allais oublier un détail important : Le Camp des Saints est un vrai roman, haletant et poignant, sans happy end mais illuminé par la den-sité des personnages, auquel on reprochera peut-être son pessimisme foncier. Moi je crois encore à la force de la volonté, au désir des Français de sauver leur identité. En refermant ce livre sans concession, on a une pensée pour la « petite fille Espérance » de Péguy, qui refuse de mourir.

C’est l’histoire de Billy, pêcheur d’espadon américain (George Cloo-ney) qui décide avec son équipage de gagner une zone plus poissonneuse, au large de Terre-Neuve. En fait d’es-padons, ils vont trouver l’enfer, sous la forme d’une gigantesque tempête. Le film est adapté d’un best-seller lui-même inspiré d’événements authen-tiques. C’est l’occasion, bien sûr, d’ef-fets spéciaux saisissants – dus à l’excellent réalisateur Wolfgang Petersen (Das Boot). C’est aussi le prétexte d’un nouveau numéro de héros pour Clooney, dans un rôle peut-être plus âpre et émouvant que d’habi-tude. Mais si j’ai retenu ce film, c’est, je l’avoue, pour des raisons un peu extracinéphiliques. En le voyant, j’ai pensé à un autre capitaine courageux que le des-tin a frappé : mon grand-père paternel Jean Le Pen, dont le chalutier heurta une mine au large du Mor-bihan, en août 1942. Jean Le Pen a nagé huit heures avant de succomber à l’épuisement, son second par-venant à regagner le rivage. Quand, sur l’écran, la tempête s’est déchaînée, ce n’est plus une star hol-lywoodienne que je voyais luttant contre le sort et les éléments : malgré tout son talent et sa présence, George Clooney avait cédé la place au modeste Jean Le Pen, héros anonyme et martyr ordinaire du quo-tidien breton. C’est lui surtout qui m’a ému, dans ce film ! J’en demande pardon à George Clooney…

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arin

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PEN

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entretien

Pourquoi j’ai rejoint Marine Le Pen

Gilbert Collard

L e style Collard – fait d’indignation vraie et d’une certaine théâtralité – s’est

ainsi imposé ces vingt dernières années dans le PJF (paysage judiciaire français). L’homme s’investit totalement dans les causes, judiciaires ou politiques, qu’il a choisi de défendre.Pardon pour le cliché, mais Gilbert Col-lard est une « grande gueule » – habitué d’ailleurs de l’émission éponyme – qui

Né à Marseille en 1948, ayant grandi puis étudié en Provence, Gilbert Collard est une – forte – personnalité en même temps qu’un avocat et un essayiste. Les Français ont appris à le connaître au fil d’affaires très médiatisées, certains de ses clients ayant pour nom Charles Pasqua, Richard Virenque, le général Aussaresses, le tueur en série Patrice Alègre, Brigitte Bardot, Laurent Gbagbo… Il a tâté de la politique active, se présentant notamment sous l’étiquette « divers droite » à Vichy (dont il a été conseiller municipal) et a adhéré un temps au vénérable Parti radical, actuellement dirigé par Jean-Louis Borloo.

ne cache pas ses indignations et, d’une manière générale, ne met pas son dra-peau dans sa poche. Justement, en par-lant de drapeau, Me Collard a récemment (mai dernier) rallié le comité de soutien de Marine Le Pen, une de ses clientes deve-nue une amie. Bien sûr nous avons voulu en savoir plus sur le cheminement qui a conduit cet homme venu de la gauche à rallier et défendre – devant les prétoires du

PAF (paysage audiovisuel français cette fois) la candidate Marine.

l’esprit de la france : Aviez-vous, avant de la connaître, des préjugés à son encontre, liés au nom qu’elle porte ?

gilbert collard : Je dirais qu’à l’époque j’étais dans ce que j’appelle le « confor-misme logique », c’est-à-dire que j’étais moi-même prisonnier de ce que je dénonce aujourd’hui, le mécanisme de la « pensée par association ». Et selon ce mécanisme, Jean-Marie Le Pen représentait tout ce qui pouvait être attentatoire, antinomique de la démocratie, de la République. Je fonction-nais vraiment sur ce schéma qu’on m’avait imposé depuis toujours. et puis j’étais si bien dans la « posture morale », celle qui consiste à être du bon côté de la fron-tière. Et du reste j’ai continué à ferrailler sévèrement avec Le Pen, jusqu’à la der-nière présidentielle ! Tout en éprouvant, je dois dire, une certaine « communion » intel-lectuelle : d’abord nous avons en commun l’amour du subjonctif ! Plus généralement, je considère que le fait de bien parler fran-çais rend respectable.

Et puis, au fil du temps, j’ai bien été obligé de me rendre compte que le discours de Le Pen, si l’on met de côté certains excès de langage, était repris par tout le monde ou presque, à commencer par Nicolas Sarkozy qui s’est fait élire via un processus de « blanchiment » des voix FN.

ef : Mais, finalement, quel est le déclic qui vous a donné envie de vous engager au côté de sa fille ?

gc : Pour faire simple, il demeurait, avec Jean-Marie Le Pen, le problème des petites phrases, qui me gênait. Mais quand sa fille a été élue présidente du parti, j’ai pris contact avec elle. Depuis ses premiers coups de fil d’étudiante, on ne s’était jamais perdu de vue. Je me suis dit qu’elle pourrait défendre certaines idées dont la France a besoin, sans être piégée par l’instrumentalisation des mots, des phrases, de la « sonorité » en quelque sorte, de Jean-Marie Le Pen. Et sous la condition qu’il n’y aurait aucune acceptation de sa part de la moindre forme de racisme et d’antisémitisme, j’ai accepté de rejoindre son comité de soutien.

J’ai depuis pu constater un intéressant phé-nomène socio culturel : quand on me consi-dérait comme un homme de gauche et que je militais contre l’euro, c’était bien ; quand je militais pour la préférence nationale, idée de gauche proclamée et mise en place par le Front populaire, c’était bien ; quand je disais que la double nationalité était un obstacle à l’intégration, une division de l’attachement, c’était encore et toujours bien. Et dès lors que j’ai rejoint Marine, ces idées ne sont plus acceptées. Par quel prodige ?

Bref, pour en revenir à votre « déclic », j’avais conscience de deux choses.

« maRINe eSt La SeuLe CaPabLe de RéCoNCILIeR

Le PaSSé, Le PRéSeNt et L’aveNIR. »

D.R

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entretien

La première c’était que je m’étais moi-même laissé piéger par le conformisme « logique » : je répétais ce que les autres disaient pour me fabriquer une posture morale. Or cette posture morale allait à l’encontre des intérêts du pays.

La deuxième chose, c’est que Marine Le Pen était la seule à avoir ce que j’appel-lerais un « courage d’avenir ». La seule capable – parce qu’elle a été forgée dans toutes les brûlures d’un contexte poli-tique pénible, parce qu’elle a toujours gardé en elle l’amour de la France – de réconcilier le passé, le présent et l’avenir. Il faut absolument, aujourd’hui et dans ce pays, que se lève quelqu’un qui ait le courage de faire un diagnostic, de l’annoncer au « patient » et d’appli-quer un traitement. Sinon, ce qui est en train de se produire avec l’euro va se produire avec tous les dangers qui nous menacent.

Enfin, je tiens à dire que notre establish-ment politique, je le déteste ! Et disant cela, je ne crache dans aucune soupe : je n’ai jamais dîné avec des pontes politiques du système, ni à Marseille ni à Paris. Ces gens prétendent diriger le pays, ils ne dirigent que leur carrière !

ef : Avec votre sensibilité de gauche populaire, vous auriez pu peut-être ral-lier un Jean-Luc Mélenchon. Qu’est-ce qui, en définitive, a fait la différence, en faveur de Marine ?

gc : C’est que Jean-Luc Mélenchon est complètement dans le système, c’est un pur produit de celui-ci, il en est la caution « révolutionnaire ». Mélenchon, c’est le populisme « acceptable » par le système. Du reste, ses outrances montent bien qu’il « surjoue » comme on dit au théâtre : c’est un personnage factice. Il ne fera jamais rien pour changer le système qu’il brocarde bruyamment. Comment peut-on se récla-mer du peuple et continuer à s’agglutiner au Parti socialiste ? C’est définitivement antinomique !

ef : Un rapide diagnostic sur l’état du pays ?

gc : dramatique ! on est dans une situation prérévolutionnaire : tribalisme galopant, banlieues ne vivant que selon leur propre loi, exaspération des particula-rismes, éclatement de tous les intégrismes les plus archaïques, insécurité devenue quasiment endogène – je pense à ma ville de Marseille, ce parking exploité par des voyous. Si c’est ça la société de liberté dont on se gargarise à longueur d’antenne et de discours, eh bien elle me fait peur !

ef : Quelles idées, quelles mesures nouvelles souhaiteriez-vous voir pro-mues par Marine et le mouvement qu’elle dirige ?

gc : Depuis le départ de De Gaulle, le réflexe « Après nous le déluge » a toujours caractérisé notre classe politique. Les hommes au pouvoir n’ont qu’une envie, c’est d’être réélus. D’où l’idée que je pro-pose, de créer un septennat non renouve-lable. Pour que l’on gouverne effectivement pour le pays, et non pas pour qu’on cal-cule la meilleure manière de se faire réélire. Parallèlement, il faut une interdiction totale du cumul des mandats importants.

De même qu’on devrait appliquer à ce pays la « docimasie » des anciens Grecs, qui consistait à exiger un bilan des res-ponsables politiques et administratifs arrivés au terme de leur mandat, bilan portant à la fois sur leur patrimoine per-sonnel et leur gestion. Il faudrait aussi doter la cour des Comptes d’un droit de poursuite, ne pas limiter son action à un audit. Puisqu’on en est à des institutions « bien de chez nous », il faut supprimer le Conseil économique et social qui n’a jamais servi aux présidents de la Répu-blique qu’à « caser » des amis dans la difficulté. Et il faudra aussi en venir à sup-primer, pour les mêmes raisons d’inutilité et de bureaucratie politicienne, le Sénat. C’est ce que voulaient plus ou moins faire les plus grands républicains, Clémen-ceau et De Gaulle.

Je préconise également une adapta-tion des avantages de fonction : les élus et ministres ne doivent pas utiliser une voiture de fonction pour le moindre déplacement. Et puis il faudrait rétablir une vraie circulation des élites, que les jeunes puissent entrer plus facilement en politique. De même que les compétences des aînés doivent être mieux et davantage utilisées. J’avais pensé à la création d’un « corps de contrôleurs civiques », en pui-sant parmi les retraités de la gendarme-rie, de la justice, des impôts. Parce que ce qui manque le plus à cette démo-cratie, ce sont des contre-pouvoirs !

Quoi d’autre ? Peut-être insister sur deux notions. D’abord la laïcité bien comprise, ce n’est pas le laïcisme agressif et borné, c’est la neutralité de l’État. Et ce principe de neutralité devrait interdire notamment à M. Delanoë d’organiser une fête pour la rupture du jeûne musulman.

Ensuite, l’État doit reprendre toute sa place : par exemple qu’on cesse, pour lutter soit disant contre le racisme, de faire appel à des associations ; car ça veut dire que l’État se fout de cette question, au point qu’il la « sous-traite » : c’est moralement ignoble ! De la même manière qu’il n’est pas accep-table que ce soient des sociétés privées qui assurent la sécurité des palais de justice.

Et, à propos de l’État, le service public doit effectivement être au service du public, avant toute autre considération : on ne ferme pas une école au prétexte qu’elle

n’a plus que dix élèves. Dans le même ordre d’idées, on devrait introduire par rapport au droit de grève le principe de non-contradiction avec l’intérêt général : on ne fait pas la grève contre les usagers.

ef : Concrètement, qu’allez-vous faire, dans les mois qui viennent, pour porter la « bonne parole » ?

gc : Mais dire tout haut ce que je pense ! Quitte à ne pas plaire à tout le monde, y compris chez certains amis de Marine Le Pen. D’ailleurs, comme je le faisais remar-quer récemment à un journaliste hos-tile, ma présence à ses côtés prouve au moins une chose : Marine est libérale. Elle est pour la peine de mort, je suis contre. Et alors ? On se parle, on échange. À un moment donné, j’ai « vacillé » sur l’euro, je le lui ai dit, j’ai plaidé pour qu’on passe par des étapes, parce que je pensais que cette idée passait mal dans l’opinion. J’ai évolué depuis et je sais que l’euro est condamné, mais j’en ai quand même discuté franche-ment avec Marine.

ef : Si MLP était élue Présidente, aime-riez-vous vous voir confier le ministère de la Justice ? Quelle réforme vous paraîtrait essentielle dans ce domaine ?

gc : D’abord, il faudrait augmenter le budget de la justice : un pays comme la France ne peut pas se retrouver, à cet égard, classé derrière l’Azerbaïdjan.

Ensuite il faudra restaurer la dignité du juge. Quand Mme Eva Joly, interrogée sur le fait qu’elle pourrait rencontrer DSK, répond : « Je le connais bien, je l’ai mis en exa-men », elle descend dans le caniveau. Y’en a marre de la désacralisation de tout ! Moi, je réaffirme que la justice a une fonc-tion symbolique, et tant qu’elle ne sera pas rétablie dans cette dimension symbolique, elle ne sera pas rétablie dans son efficacité.

Si je suis ministre, je supprimerai l’École de la Magistrature. Parce que c’est l’Uni-versité qui doit former les futurs magis-trats et avocats. De la même manière que je supprimerai l’Ena qui, pour moi, est un instrument diabolique de confor-misme politique, et de perpétuation d’une caste : assez de ces « aquariums » ins-titutionnels où les poissons se repro-duisent entre eux !

Et puis j’instaurerai, parce que la chose a été promise mais non réalisée par Sarkozy, la responsabilité des magistrats.

ef : Maître Collard, merci.

« IL y eN a maRRe de La déSaCRaLISatIoN

de tout ! »

Page 14: Journal Esprit de la France n°1

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actualités internationales

tant de morts pour une guerre inutiLe !

Afghanistan

à propos de ce conflit, et de la parti-cipation française à celui-ci, il faut

rappeler les points suivants :

dans cette histoire comme dans d’autres (libye, iran, syrie), Sarkozy n’a d’autre politique que le suivisme (ou la surenchère) par rapport aux Améri-cains : il a augmenté les effectifs français (juillet 2010) après qu’Obama a décidé d’envoyer 30 000 GI’s supplémen-taires (décembre 2009). Il a annoncé le retrait de 1 000 soldats d’ici à la fin 2012 quand Obama a annoncé le retrait de 33 000 hommes du contingent américain d’ici à septembre 2012.

sur le terrain, du fait des mala-dresses et des très nombreuses bavures des américains, les forces de l’Otan sont perçues plus comme des occu-pants que comme des libérateurs. Depuis dix ans, des centaines, voire des milliers de civils afghans sont déjà tombés victimes des bombardements ou des soldats de l’Otan et le président Karzaï lui-même a dû adresser, tout récemment, un avertisse-ment au commandement américain.

du fait de sa superficie et de son relief très souvent montagneux,

« Vous n’êtes pas morts pour rien ! »Cette phrase prononcée le 19 juillet dernier dans la cour des Invalides par Nicolas Sarkozy devant les cercueils des sept derniers soldats français tombés en Afghanistan, on aimerait pouvoir la reprendre à notre compte. Mais ce n’est malheureusement pas possible. Parce que la guerre en Afghanistan, mal engagée et mal gérée par les Américains, ne peut être gagnée – il n’est pas un militaire ou un expert qui n’en convienne, du moins en privé. La France doit se dégager le plus vite possible de ce sanglant bourbier où elle ne reste que par suivisme des Américains.

l’afghanistan est incontrôlable par une armée étrangère : les Soviétiques, après les Anglais, ont échoué à dominer le pays. L’Otan, qui n’a guère plus d’ef-fectifs sur place que n’en avait l’Armée rouge, est incapable de quadriller effica-cement le pays. Avec des effectifs huit fois supérieurs à ceux qu’elle déploie en ce moment en Afghanistan, l’armée américaine n’a pu vaincre au Vietnam. Et, en dépit des milliers de dollars dépen-sés pour sa formation, l’armée régulière afghane n’est pas à même de juguler l’insurrection.

pour s’opposer à un mouvement insurrectionnel de l’ampleur de celui des talibans, il faut s’appuyer sur un pouvoir légitime : le régime pro-occidental d’Hamid Karzaï est notoire-

la position de marine le penMarine Le Pen, sur ce dossier comme sur les autres, promeut l’indépendance de notre diplomatie et de notre défense. Elle estime que la France est grande quand elle parle au monde de sa propre voix, quand elle défend ses intérêts stratégiques en bonne intelligence avec ses partenaires. C’est pour cette raison qu’elle s’est op-posée au retour intégral dans l’Otan décidé sans concertation par Nicolas Sarkozy.

ment corrompu et impuissant, et ne jouit d’aucune assise populaire solide.

on n’impose pas à un peuple une culture ou un régime – la démocra-tie à l’occidentale – qui est étranger à sa mentalité et à ses traditions. On ne trans-formera pas les Afghans en Occidentaux, surtout pas à coups de bombes occiden-tales. Marine le Pen s’est toujours élevée contre les politiques d’ingérence dans les affaires d’autrui. En Afghanistan comme en Libye.

contrairement aux déclarations lénifiantes des membres du gou-vernement, la situation ne cesse de se dégrader sur place : les talibans exé-cutent des opérations de plus en plus audacieuses – raids contre des édifices gouvernementaux à Kaboul, meurtres, fin juillet, du demi-frère du président Karzaï et du maire de Kandahar. L’Afghanistan échappe un peu plus chaque jour à l’Otan comme au gouvernement de Kaboul.

l’annonce du retrait total et définitif de tous les contingents de l’otan d’ici à 2014 est interprétée par tous les Afghans, gouvernementaux et talibans, comme l’aveu d’un échec des Américains et de l’Otan. Un compte à rebours est commencé, qui ne peut se terminer, dans l’esprit de tous, que par un effondrement du gouvernement Karzaï.

Marine Le Pen et le mouvement national sont évidemment solidaires, charnelle-ment, de nos soldats présents en Afgha-nistan. Ils sont naturellement aux côtés des familles de ceux qui sont tombés victimes du devoir. Et c’est parce qu’ils se font une haute idée de la mission et de la valeur de nos soldats qu’ils ne veulent plus voir gaspiller le sang français dans un conflit absurde, dont même ses promo-teurs américains veulent se désengager. Les Pays-Bas et le Canada ont déjà quitté le navire. Le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et tous les autres « contribu-teurs » vont commencer leur retrait. À quoi va servir, dans ce contexte, le sacrifice de soldats français supplémentaires ?

Cette guerre absurde et coûteuse, Nicolas Sarkozy a voulu la mener parce que ses amis américains la menaient. Marine Le Pen y mettra fin dès son arrivée à l’Élysée : 75 soldats français tués – et 500 blessés – c’est bien assez pour un conflit où la France n’a que faire, et qu’elle ne peut aider à gagner !

PArTICIPATIon à LA CAMPAGnE PrésIdEnTIELLE dE

Marine Le Pen

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Page 15: Journal Esprit de la France n°1

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PArTICIPATIon à LA CAMPAGnE PrésIdEnTIELLE dE

Marine Le Pença y est : la campagne décisive est lancée ! nous faisons appel à toutes les bonnes volontés qui peuvent s’exprimer de toutes les façons : en soutenant financièrement, en rejoignant le comité de soutien, en militant....

il y a toujours quelque chose à faire, pour la france et pour nos idées.

à vous de choisir, parmi les formules présentées ci-dessous, celle qui vous convient le mieux !

je souhaite prêter la somme de ___________________ euros (minimum 1 500 euros au taux annuel de 5 % ; nous vous contacterons pour les modalités)

je souhaite faire un don de __________________ euros (4 600 euros maximum bénéficiant d’une réduction d’impôt de 66 % ; nous vous contacterons pour les modalités)

je souhaite rejoindre le comité de soutien de marine Le pen en ma qualité de : ______________________________________________________________________________________ (responsabilités politiques, professionnelles, syndicales, associatives...) et accepte que ce soutien soit rendu public dans le cadre de la campagne présidentielle

je souhaite participer à la campagne de la manière suivante : ______________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ (collage d’affiches, distribution de tracts et documents, expertise sur des sujets et thèmes particuliers,

organisation de réunions à caractère privé...)

Nom __________________________________________________ Prénom ____________________________________________________

Adresse ____________________________________________________________________________________________________________

___________________________________________________________________________________________________________________

Code postal ___________________________________________ Ville ________________________________________________________

Tél. portable ___________________________________________ Tél. fixe ____________________________________________________

Courriel ____________________________________________________________________________________________________________

bulletin à retourner à cmLp • 78, rue des suisses • 92000 nanterre • courriel : [email protected]

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la voix du peuple

« Cette élection démontre la très grande maturité de notre mouvement, mais aussi le très grand respect qu’il a des règles démocratiques. »

« Les responsables européens détournent les yeux en tentant de minimiser les flux migratoires. »

« Je ne suis pas déconnectée du peuple comme le sont les dirigeants de l’UMP et du PS. Aujourd’hui on commence à ressentir le désir des Français de faire leur révolution. »

« À la différence de la caste méprisante au pouvoir depuis 30 ans, je crois à l’intuition et à l’intelligence du peuple. »

« Le FN se porte bien : […] il a doublé le nombre de ses adhérents en quelques mois. »

« Ce qui se fait aujourd’hui dans le dos des Français m’apparait comme un des très graves actes de cette rentrée (…) cette décision obère non seulement notre avenir mais celui de nos enfants, de nos petits-enfants et, probablement, de nos arrière-petits-enfants ! »

présidente élue du fn, le 16 janvier, interrogée par claire chazal sur tf1

à lampedusa, le 14 mars 2011

dette grecque : devant l’assemblée, le mardi 6 septembre

congrès de tours défilé jeanne d’arc 2011

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