Journal de L'APPEL n°153

20
PUBLICATION TRIMESTRIELLE • N° 153 • MAI 2014 BILAN 2013 : L’APPEL EN ACTIONS artisan de l’avenir d’un enfant

description

 

Transcript of Journal de L'APPEL n°153

Page 1: Journal de L'APPEL n°153

PUBLICATION TRIMESTRIELLE • N° 153 • MAI 2014

BILAN 2013 :L’APPEL EN ACTIONS

artisan de l’avenir d’un enfant

Page 2: Journal de L'APPEL n°153

2 Mai 2014 www.lappel.org

Le Foyer des filles de Sarh s’agrandit…

…avec la construction d’un dortoir plus grand et d’une salle d’études. Six à huit ouvriers- maçons viennent chaque matin travailler à l’intérieur de la concession sous une température moyenne de 44 degrés et plus… L’entrepreneur est un homme dynamique et très humain. Périodiquement il organise des stages de formation aux métiers du bâtiment pour des jeunes gens au chômage. Ainsi, les jeunes peuvent trouver par la suite du travail qualifié. D’ailleurs, devant la réussite de cette initiative, il cherche à pérenniser ces formations professionnelles.

Petite anecdote : en 2010, Mr V… a acheté pour son entreprise un camion, un Toyota. Quelque temps après, l’Etat tchadien a choisi cette marque et ce type de camions pour équiper son propre réseau national...Alors tous les particuliers et entrepreneurs qui avaient acheté cette même marque ont été dans l’obligation de les donner à l’Etat ! Normalement, cela devait se faire contre remboursement, mais nous sommes en 2014, et personne n’a été remboursé à ce jour…

Sarh avril 2014. Geneviève Saux(Voir L’APPEL N° 146 - Septembre 2012 « Sans le Foyer,

nous les jeunes Tchadiennes nous serions déjà mariées »)

Depuis Sarh, au Tchad, à 60 km au dessus de la frontière nord de la Centre Afrique, où elle est en mission depuis janvier jusqu’à fin avril, notre amie Geneviève Saux nous adresse des nouvelles dont nous détachons quelques impressions.

Les populations déplacées

En ce début du mois d’avril on estime les personnes déplacées à 19.000 à Sarh, lieu de transit principal, où il y a un camp spécial pour les enfants sans parents (400 enfants pour l’instant), plus 8 à 10.000 à Goré, et aussi à Sido à la frontière de la RCA, N’Djaména, Abéché….

Les personnes déplacées de la RCA vers le Tchad, majoritairement des musulmans, sont :

- soit des réfugiés pris en charge par le HCR (ONU).

- soit des retournés (d’origine tchadienne sur une ou deux générations). Ils sont normalement pris en charge par l’Etat tchadien, c’est-à-dire surtout par les citoyens tchadiens et les familles des retournés.

Depuis le début de janvier où les déplacements se sont intensifiés l’objectif de l’Etat est de faire en sorte que les familles soient, dés leur arrivée au Tchad, redéployées sur l’ensemble du territoire afin d’éviter de grandes concentrations de population. Mais de fait, beaucoup de «déplacés - retournés », une fois les formalités obligatoires faites, s’arrangent pour redescendre vers le Sud et se faire ré- inscrire en tant que réfugiés ….ce qui leur permet de recevoir également les aides onusiennes !

La confusion est assez grande et les armes nombreuses…

SommaireJ Éditorial...............................3

J Planisphère ..................... 4-5

J Rapport d’activité ...............6

J Dossier pays : Burkina Faso .......................7 Cameroun ............................8 Congo-Brazaville.................9 El Salvador ........................10 Haïti...................................11 Madagascar ......................12 Pérou .................................14 Rwanda .............................14 Tchad .................................16 Vietnam .............................18 Témoignage Vietnam........19

J Burkina Faso Dix ans de parrainage : où en est-on ? ...................20

Photo de couverture Hervé Vincent © :

« Marché au nord du Bénin »

89, avenue de Flandre Boîte n° 9001 75019 Paris

Tél : 01 42 02 77 78Site : www.lappel.org

E-mail : [email protected]

Directeur de la publicationPatrick Larmoyer

avec la collaboration de Madeleine Le Moullec

Réalisation INTERCOM 1bis rue Charles de Gaulle,

ZI de la Marinière, 91070 BONDOUFLE

Commission paritaire

N° 0912 H 84899ISSN 0398 6039

Quelques instantanés du Pérou

Mano a mano, l’association, soutenue par L’APPEL, qui anime un centre aéré pour enfants des rues en banlieue de Lima, organise des « vacaciones utiles », proposant, sous des formes ludiques et parfois inattendues, des découvertes simples : calcul des mesures, poésie (sur les lampadaires !), nutrition, urbanisme…

Anne Feltz

D’ici et d’ailleurs...

Ile-de-France

GrammaireNutrition Calcul

Urbanisme

La vie au quotidien. Lettre de Sarh.

Page 3: Journal de L'APPEL n°153

Mai 2014 3www.lappel.org

CONVOCATION A L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DE L’APPELLE VENDREDI 13 JUIN 2014 A 19H30

dans les locaux de l’Église Réformée d’Auteuil : 53 rue Erlanger-75016 Paris - M° Michel-Ange Molitor Ordre du jour : Approbation des comptes • Rapport moral et d’activité (1) • Comptes 2013 et budget 2014 (1)

• Quitus sur la gestion de l’association • Remise à jour partielle des statuts de l’association (1) (2) • Renouvellement partiel des membres du Conseil d’Administration • Présentation de certaines actions de L’APPEL • Questions diverses

Accueil à partir de 19 heures avec une collation et un comptoir d’objets artisanaux.(1) ces documents seront disponibles en libre service lors de l’AG. (2) Un document détaillé peut être préalablement demandé au siège de l’association

POUVOIR (à découper ou recopier)

Je soussigné(e), Nom/Prénom ...................................................................................................................................................................................................................................

Adresse ..........................................................................................................................................................................................................................................................................................

E-mail .............................................................................................................................................................................. Tél. ....................................................................................................

ne pouvant assister à l’Assemblée Générale ordinaire de L’APPEL, le vendredi 13 juin 2014, donne pouvoir à la personne suivante

(elle-même membre de L’APPEL) : M., Mme ...................................................................................................................................................................................................

Date, « Bon pour pouvoir » et signature obligatoireVous pouvez scanner et envoyer votre procuration signée par mail (attention nouvelle adresse). Un membre participant à l’Assemblée générale ne peut recevoir plus de 10 procurations. Seuls les membres à jour de leur cotisation 2012/2013 peuvent voter.

"

ÉDITORIAL

Un peu, beaucoup, passionnément...C’est l’énergie et l’implication que déploient tous les bénévoles de L’APPEL pour que vive notre rêve : offrir un avenir meilleur aux enfants dont nous avons la charge.

C’est le soutien et la fidélité de tous les donateurs qui nous font confiance.

C’est le sérieux avec lequel nous avons travaillé ces trois dernières années pour inscrire notre association dans la modernité, la compétence, la fiabilité, la transparence.

Vous trouverez dans les pages qui suivent une présentation succincte de notre situation financière ainsi qu’un aperçu résumant les activités d’une année avec, selon les cas, les perspectives qu’elles engendrent.

Ce sera l’ambition de l’équipe renouvelée que notre prochaine Assemblée Générale choisira d’élire: que notre association continue à grandir, qu’elle prenne sa place dans le réseau de solidarités qui se tisse à travers le monde, en soutien aux enfants.

Qu’elle continue à inventer, rencontrer, construire. Ensemble !

Car, si tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin (proverbe africain).

Brigitte Audras Présidente de L’APPEL

© H

ervé

Vin

cent

Page 4: Journal de L'APPEL n°153

4 Mai 2014 www.lappel.org

BURKINA FASO

HAÏTI

CAMEROUN

2 projets

1 projet

1 projet

1 projet

1 projet

1 projet

1 projet

PÉROU

3projets

EL SALVADOR

1 projet

2 projets

DOSSIER

L’enfant au cœur de nos programmesEn 2013, 34 programmes soit 25 missions, 1 318 jours sur place et 72 bénévoles (45 femmes et 27 hommes)

Page 5: Journal de L'APPEL n°153

Mai 2014 5www.lappel.org

TCHAD

RWANDA

1 projet

2 projets

4projets

1 projet

1 projet

2 projets

CONGO - BRAZZAVILLE

3projets

BRAZZAVILLE

MADAGASCAR

1 projet

2 projets

VIETNAM

4projets

DOSSIER

L’enfant au cœur de nos programmes

Éducation SantéEau / Amélioration des conditions de vie

© Hervé Vincent

Page 6: Journal de L'APPEL n°153

6 Mai 2014 www.lappel.org

ÉLÉMENTS FINANCIERS : NOS RESSOURCES ET LEUR EMPLOI EN 2013

K Quelles sont nos ressources ? 636 494 euros, complétés par une reprise sur fonds dédiés de 12 468 €. Soit 649 142 €.

K D’où proviennent nos ressources ?

• Les financements publics (7%) proviennent d’organismes publics comme le SEDIF, ou de collectivités locales comme le Conseil régional d’Ile de France, les Conseils Généraux de la Manche, de l’Hérault, les mairies de Cherbourg, Cadenet et Vaugines.

• Les mécénats, entreprises et fondations représentent un tiers de nos ressources : Groupe Pernod-Ricard, fonds ARETHE, groupe G7, fondation Marie Lagente, Insolites Bâtisseurs, fondation ARTELIA, CDC Tiers-Monde, Synergie des Sciences, Fondation Bel, Fondation Dora, Coordination Sud.

• Les dons des particuliers comptent pour 57% de nos ressources, auxquels s’ajoute une reprise sur les dons de 2012 utilisés en 2013 de 2%.

K Comment L’APPEL utilise-t-elle les fonds issus de la générosité du public ? Ce sont 366 796 € de dons de particuliers récoltés en 2013 et 12 648 € repris sur les fonds de réserve, soit 379 444 €.

85% de ces fonds sont utilisés directement au bénéfice des enfants que nous soutenons.

K Bilan au 31 décembre 2013

2013 2012 (rappel)

ACTIF

Actif circulant :

Dons et subventions à recevoir 24 158 E 68 619 E

Avances sur missions 5 889 E 3 844 E

Autres créances 250 E 0 E

Total Actif circulant 30 297 E 72 463 E

Trésorerie :

Banques 509 816 E 482 038 E

Caisses 1 381 E 1 043 E

Total Trésorerie 511 197 E 483 081 E

TOTAL ACTIF 541 494 E 555 544 E

PASSIF

Fonds associatifs :

Fonds de réserve 176 152 E 142 294 E

Résultat de l’exercice 3 236 E 33 858 E

Total Fonds associatifs 179 388 E 176 152 E

Fonds dédiés : 342 605 E 355 253 E

Dettes :

Fournisseurs 6 871 E 12 408 E

Dettes fiscales et sociales 12 630 E 11 524 E

Autres dettes 0 E 207 E

Total Dettes 19 501 E 24 139 E

TOTAL 541 494 E 555 544 E

K Nos actions de parrainage, individuel ou collectif, se déroulent dans sept pays :

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

Parrainages Autres actions

Emploi des ressources issues de la générosité du publicEmploi des ressources issues de la générosité du public

Frais d’appel à la générosité du public5%

Frais de fonctionnement10%

Dépenses des actions au bénéfice des enfants

85%

Répartition des recettes en 2013Répartition des recettes en 2013

Divers 1%

Reprise sur provision : fonds dédiés de l’année précédente, dépensés cette année 2%

Cofinancements publics 7%

Subventions privées,mécénat,fondations33% Dons des

particuliers57%

K L’APPEL peut compter aussi sur d’autres ressources• Le bénévolat : une centaine de bénévoles, au siège et dans les antennes, se consacrent

au fonctionnement de l’association et au suivi des projets dans les dix pays, y compris lors de missions sur place. Nous avons recensé le temps passé par ces bénévoles, ils équivalent à 10 personnes travaillant à temps plein sur l’année (ETP), soit une valorisation de 330 000 €.

• Les subventions versées directement par des bailleurs à nos partenaires du Sud : nous les aidons à monter des dossiers, à entrer en relation avec les bailleurs. Elles ont représenté 200 000 €.

Ces chiffres sont à ajouter aux recettes de L’APPEL si on veut évaluer l’impact total de son activité.

K Comment les actions de L’APPEL se répartissent-elles entre les dix pays d’intervention ?

Pérou8%

Vietnam23%

Tchad8%

Rwanda16%

Madagascar9%

Haïti14%

Burkina Faso12%

Cameroun3%

Congo3%

El Salvador4%

K Les autres actions en faveur des enfants se répartissent entre huit pays :

Pérou12%

Vietnam21%

Tchad12%

Rwanda17%

Madagascar14%

Haïti12%

Burkina Faso7%

Cameroun5%

Page 7: Journal de L'APPEL n°153

Mai 2014 7www.lappel.org

12 enfants en situation familiale difficile. Le coût annuel est de 101 E

par enfant. L’un d’entre eux est entré cette année dans une école supérieure technique.

1 projet

Parrainage thérapeutique d’enfants concernés par le Sida

Aujourd’hui, 33 enfants sont parrainés (prise en charge des frais de santé, d’écolage, de vêture, etc), 15 autres perçoivent une aide aux frais de scolarité et 19 bénéficient d’une remise à niveau scolaire. Depuis 2004, près de 120 enfants ont profité des actions de L’APPEL.

Nous continuons également à suivre du point de vue médical environ 50 anciens filleuls. L’une de nos préoccupations majeures reste l’insertion professionnelle des jeunes.

Nous avons initié un programme d’éducation nutritionnelle des mères pour lutter contre la malnutrition des enfants concernées par le sida. C’est une nouveauté en 2013 : nous avons mené une formation à l’éducation nutritionnelle pour six médiatrices avec l’aide des Nutricartes® - outil pédagogique créé par L’APPEL. L’appui de nutritionnistes burkinabés permet entre autre d’évaluer l’action sur site.

Si 62 % du budget va directement aux enfants ou à leur famille, il faut y ajouter les coûts de renforcement de capacités de notre partenaire et la mission formation / évaluation de L’APPEL.

1 projet

Appui au développement du village de Karma

Le village de Karma n’a pas subi de famine en 2013. L’aide de L’APPEL se poursuit dans le domaine de la lutte contre la malnutrition : formation des mères à la préparation de bouillies

BURKINA FASO

J Indice développement humain : 183e rang / 195 paysJ Population totale : 18 MillionsJ Taux d’accroissement de la population : 3%J Densité de population : 65 hab/km2

J Espérance de vie à la naissance : 54 ansJ Population moins de 15 ans : 46 %J Mortalité des moins de 5 ans : 73 ‰

2 projets

Soutien à une Maison des Jeunes, des Cultures et des Associations (M.J.C.A.) à Ouagadougou

L’APPEL poursuit son aide à la MJCA et confirme l’enracinement de ce projet dans le quartier. Toutes les couches de la population sont concernées par les activités menées, créant ainsi une dynamique de quartier.

Au cours de l’année 2013, 35.000 participations ont été enregistrées pour environ 1000 bénéficiaires (enfants et adultes), 300 familles ont été reçues lors des permanences sociales, 200 élèves sont parrainés grâce à une épargne spécifique des familles mise en place. Un centre d’alphabétisation et de formation pré-professionnelle accueille les jeunes non scolarisés ou déscolarisés et s’adresse également aux parents.

Par ailleurs L’APPEL a permis la construction d’un mur d’enceinte de cette structure qui assure une certaine sécurité aux équipements.

En 2013, la Directrice de la MJCA, Yasmina Badolo, a été lauréate du prix Harubuntu 2013, Prix des porteurs d’espoir et créateurs de richesses africains dans la catégorie « société civile ».

Parrainage scolaire à Ouagadougou

C’est une toute petite action reprise par L’APPEL à la suite de la disparition de l’association AUPE - Association Urgence Pour l’Enfance - à Ouagadougou. Il s’agit de permettre la scolarisation de

Espérance de vie à la naissance : 54 ans

Mortalité des moins de 5 ans : 73 ‰

Soutien à une Maison des Jeunes, des Cultures

DOSSIER

Page 8: Journal de L'APPEL n°153

8 Mai 2014 www.lappel.org

3 projets

Depuis plus de quinze ans L’APPEL agit pour améliorer la prise en charge des enfants l’hôpital de Bangwa, dans la province de l’ouest.

Renforcement de l’UPEC [Unité de Prise En Charge] du VIH

Commencée en 2000 la prise en charge du VIH était la première et reste une des principales actions de la coopération entre l’APPEL et l’hôpital. Le temps passant, le renouvellement du personnel et l’évaluation des traitements ont rendu nécessaire l’organisation d’un séminaire qui a été réalisé par un médecin spécialiste du VIH à Yaoundé. En 2013 a eu lieu la première phase de ce séminaire destiné à l’analyse et l’évaluation du fonctionnement actuel. Les résultats, a priori satisfaisants, seront appréciés lors de la prochaine mission de L’APPEL.

Création d’un service de néonatologie

Nous avons été à l’initiative de la création d’un service de néonatologie au sein de l’hôpital, dont l’objectif est l’amélioration de l’accueil et des soins à tous les nouveau-nés et plus particulièrement à l’égard des prématurés ou de ceux atteints d’une pathologie.

Pour cela nous avons entrepris la formation du personnel, la rénovation des locaux. Nous avons également équipé le service de berceaux chauffants, alternative à la technique de « peau à peau » prônée par L’APPEL, issue de la méthode « mères & bébés kangourous ». Le service a été inauguré le 15 avril 2013, lors de la mission de nos experts.

Fait important : un suivi des enfants après la sortie se réalise par contact téléphonique avec les mères.

Cette action a reçu le soutien de :

Le projet Mère / Enfant

Au sein du service de Pédiatrie, L’APPEL a permis, grâce à des protocoles, de rationaliser les traitements. Sur le plan financier l’offre aux parents d’un forfait leur a permis de faire face au coût de l’hospitalisation, compte tenu de la pauvreté de la plupart d’entre eux.

En 2013, 120 enfants ont pu bénéficier de ces soins.

A la maternité et au service de PMI (Protection Maternelle et Infantile) notre action a porté sur l’amélioration du suivi de la grossesse et de l’accouchement.

Dans le domaine du sida, le dépistage du VIH chez toutes les femmes enceintes et la mise en place d’un traitement ont abaissé le taux de transmission de la mère à l’enfant de 35% à près de 0%.

CAMEROUN

J Indice développement humain : 150e rang / 195 paysJ Population totale : 20,5 MillionsJ Taux d’accroissement de la population : 2,80%J Densité de population : 43 hab/km2

J Espérance de vie à la naissance : 55 ansJ Population moins de 15 ans : 40 %J Mortalité des moins de 5 ans : 58 ‰

et soutien à l’agriculture vivrière. Une extension du jardin potager (+50 %), de nouveaux puits et bassins et l’implication des jeunes du village ont permis d’augmenter et de diversifier la production de légumes. Deux Activités Génératrices de Revenus complètent le dispositif : l’apiculture et l’élevage de poule par les élèves de l’école.

L’école du village est toujours fortement soutenue : construction d’un bâtiment, éclairage solaire, distribution de fournitures, aide à la cantine.

Vingt bourses pour le collège de Barga ont été distribuées et la construction sur place d’un logement pour les filles menée à bien.

En 2014 nous prévoyons le lancement d’un nouveau projet hydrau-lique comprenant un forage avec pompage solaire.

Espérance de vie à la naissance : 55 ans

DOSSIER

Page 9: Journal de L'APPEL n°153

Mai 2014 9www.lappel.org

Enfin, 60 séances pédagogiques réalisées à la maternité et en PMI ont permis d’aborder des thèmes comme la limitation des naissances, la prévention des infections sexuellement transmissibles, l’éducation nutritionnelle…

Cette action a reçu le soutien de :

Parrainages collectifs : accueil préscolaire des « Poussins »

Il s’agit d’aider un jardin d’enfant de l’Agence Régionale d’Information et de Prévention du Sida (ARIPS), qui accueille 108 « poussins » âgés de 2 à 5 ans. Huit parrains versent 2 000 € par an pour une aide alimentaire.

Depuis septembre 2012 les poussins sont accueillis dans des locaux neufs situés au cœur même de la cité et plus près des familles les plus pauvres. Des salles d’activités pour chacune des tranches d’âge,2, 3, 4 ans, offrent de meilleures conditions d’accueil, de travail et d’hygiène.

L’AIJA : Atelier d’Insertion des Jeunes en Apprentissage

Cet atelier, soutenu par L’APPEL depuis plusieurs années, propose à 30 jeunes filles une formation en couture et en coiffure.

En 2012 et 2013 un souffle a été retrouvé grâce au programme gouvernemental «Pré-Base» prenant en charge les frais de formation des jeunes et des frais matériels.

En Octobre 2013, à la fin du programme gouvernemental, L’APPEL et L’APPEL Pointe-Noire ont décidé de se retirer de la gestion de l’atelier, ne voulant pas connaître à nouveau les importantes difficultés financières rencontrées les années précédentes.

Pour la couture, c’est le maître d’apprentissage qui assure à son compte l’atelier d’apprentissage. Pour la coiffure, un repreneur est envisagé.

CONGO - BRAZZAVILLE

J Indice développement humain : 142e rang / 195 paysJ Population totale : 4,5 MillionsJ Taux d’accroissement de la population : 2,60%J Densité de population : 15 hab/km2

J Espérance de vie à la naissance : 55 ansJ Population moins de 15 ans : 45 %J Mortalité des moins de 5 ans : 72 ‰

Espérance de vie à la naissance : 55 ans

Mortalité des moins de 5 ans : 72 ‰

3 projets

Au Congo les actions sont centrées aujourd’hui sur l’Education, notamment à travers des parrainages.

Parrainages individuels

En 2013 nous comptons 24 filleuls : 67 % des filleuls sont de jeunes adultes (19-25 ans), 58% suivent des études supérieures, six fins de parrainages ont été prononcées pour des filleuls devenus autonomes. Nous comptons également 28 parrains et la moyenne mensuelle d’un don est de 28,60 €.

La finalité de cette action est l’insertion professionnelle locale des jeunes congolais de Pointe-Noire en grande difficulté sociale, orphelins de père ou de mère voire des deux parents. Les jeunes sont suivis tout au long de l’année par une assistante sociale, détachée par la Direction de l’Action Sociale de Pointe-Noire.

Dans un objectif de pérennisation de cette action existante depuis 1996 et d’autonomisation de notre partenaire, l’association L’APPEL Pointe-Noire, nous visons à développer des solidarités locales entre citoyens congolais. Nous entrons ainsi dans une phase de relais de l’APPEL France vers l’APPEL Pointe-Noire.

DOSSIER

Page 10: Journal de L'APPEL n°153

10 Mai 2014 www.lappel.org

L’accent est mis sur l’éducation et l’acquisition de meilleures habitudes alimentaires : préparation des aliments, usage des farines enrichies, sensibilisation au planning familial, à l’hygiène, à la vaccination, la prévention de la dengue et des parasitoses, etc.

Cette communauté très isolée fait indiscutablement des progrès, visibles sur les relevés de poids et taille : il y a moins de dénutrition et moins d’obèses. Quatre vingt dix enfants sont suivis régulièrement dont 53 ont eu besoin de suppléments alimentaires. La participation aux réunions est ouverte à toute la communauté, soit potentiellement 350 familles. Le programme touche vraisemblablement beaucoup plus de personnes que celles qui sont inscrites.

EL SALVADOR

J Indice développement humain : 107e rang / 195 paysJ Population totale : 6 MillionsJ Taux d’accroissement de la population : 1,10%J Densité de population : 290 hab/km2

J Espérance de vie à la naissance : 74 ansJ Population moins de 15 ans : 30 %J Mortalité des moins de 5 ans : 19 ‰

1 projet

Les parrainages

Ils concernent 25 filleuls qui ont tous été visités deux fois en 2013. Les 23€ mensuels donnés par les parrains pour chaque enfant paient leur scolarité. Les responsables locaux suivent -et nous font suivre- leurs résultats scolaires, les problèmes de santé et de logement pour les familles.

L’APPEL parraine également une garderie nommée « Primeros Pasos » à Tepetitan, pour la cinquième et dernière année comme initialement prévu. L’aide a permis de fournir un repas le matin à trente enfants et de réaliser un soutien scolaire l’après midi pour 20 autres. Le coût annuel est de 80 € par enfant.

Un autre parrainage collectif permet à 20 enfants de la communauté de Soyapango, vivant dans un quartier très violent dominé par les « maras » (gangs), d’aller dans une école où ils sont mieux protégés, d’avoir des cours d’anglais, d’informatique et d’être encadrés et soutenus. L’APPEL paie les frais de scolarité, les fournitures scolaires, une partie des salaires des institutrices. Les porteurs de projet ont visité ces jeunes chez eux dans le célèbre et redouté quartier « la Campanera ».

2 projets

Nutrition à Nuevo Calvario

L’action de lutte contre la malnutrition, engagée depuis plusieurs années, a permis en 2013 d’engager un suivi médical pour 53 enfants malnutris et 15 femmes enceintes, de distribuer des suppléments alimentaires sous forme de farine enrichie et de lait.

Espérance de vie à la naissance : 74 ans

Mortalité des moins de 5 ans : 19 ‰

Prévention des grossesses non désirées chez les adolescentes

Les grossesses précoces non désirées sont sources de problèmes multiples. C’est un sujet crucial et difficile à aborder dans ce pays très catholique et à forte proportion de jeunes.

Un projet test a été initié et s’est déroulé en 2013. Il a permis de sensibiliser, dans la ville de Zaragoza, une soixantaine de jeunes et une trentaine d’adultes, surtout des femmes. Des interventions de professeurs des écoles, juristes, gynécologues, psychologues, militantes des droits des femmes et du planning ont été bien accueillies et écoutées. Les réunions ont permis d’aborder les droits des enfants, des femmes, l’égalité des genres. Des messages ont été également relayés par la radio locale.

Cette action a permis de mobiliser sur cette problématique, outre notre correspondant habituel pour les parrainages, le centre de santé municipal et surtout une association de femmes catholiques. A l’issue de cette expérience les trois partenaires, convaincus de la nécessité d’agir auprès des jeunes et de leur famille dans ce domaine, poursuivent chacun leur action.

DOSSIER

Page 11: Journal de L'APPEL n°153

Mai 2014 11www.lappel.org

La formation des maîtres des « préscolaires » (maternelle et CP) et du primaire s’est poursuivie. Plusieurs kits de matériel confectionnés en France circulent désormais dans les écoles soutenues par L’APPEL. Outre l’appropriation des matériels pédagogiques, les jeux de rôle en créole et en français ont été très appréciés par 150 enseignants de l’île. Une opération de fourniture de 10.000 livres scolaires, pour la plus grande partie subventionnée, a pu être organisée pour la première fois avec l’association des directeurs de l’île.

Elisabeth Arend en séance de formation

Un mini pôle informatique alimenté en énergie solaire devrait être opérationnel en 2014 pour initier les élèves.

1 projet

Nous travaillons à la prévention de la malnutrition des enfants par l’éducation nutritionnelle des mères à l’aide des Nutricartes® - outil pédagogique créé par L’APPEL.

Les professionnels et les agents de santé de l’île (soit 54 personnes) viennent de recevoir une formation.

Cette action fait partie d’un projet collectif de L’APPEL dans plusieurs pays, en appui au programme national de dépistage des enfants malnutris en Haïti.

1 projet

En 2013, 40 nouvelles citernes familiales d’eau pluviale ont été construites en liaison avec l’association tortuguaise ACCF. Sur cette île-rocher où les sources sont rares, notre partenaire local gère

HAÏTI

J Indice développement humain : 161e rang / 195 paysJ Population totale : 9,8 MillionsJ Taux d’accroissement de la population : 1,50 %J Densité de population : 356 hab/km2

J Espérance de vie à la naissance : 63 ansJ Population moins de 15 ans : 35%J Mortalité des moins de 5 ans : 51 ‰

L’APPEL poursuit un travail de fond dans la zone rurale déshéritée de l’île de La Tortue depuis 10 ans.

1 projet

Renforcer la scolarité c’est non seulement permettre l’accès des enfants à l’école mais également de former les maîtres.

Un parrainage collectif permet l’attribution de 850 bourses scolaires dans 13 écoles primaires de l’île, pour des enfants qui autrement n’iraient pas à l’école et de 7 bourses attribuées à des étudiants issus de familles modestes.

Certaines écoles privées bénéficiant de subventions (Ecole Pour Tous de la Banque Mondiale, ou Programme de Scolarité Universel Gratuit du Président Martelly) L’APPEL s’est retiré de ces écoles au profit de nouveaux partenariats comme l’école communautaire de la Roselière, la seule de cette bourgade du Sud, dont la directrice, Edith Fergilus, est particulièrement dynamique.

Espérance de vie à la naissance : 63 ans

Mortalité des moins de 5 ans : 51 ‰

dans la zone rurale déshéritée de l’île de La Tortue depuis 10 ans.

DOSSIER

Page 12: Journal de L'APPEL n°153

12 Mai 2014 www.lappel.org

Il concerne aujourd’hui 71 lycées et environ 40 000 élèves de la fin du secondaire.

Les principales activités menées en 2013:

• l’amélioration des contenus scientifiques et une réflexion sur les programmes d’éducation technique et professionnelle

L’équipe malgache de notre partenaire ACCESMAD

• sur le plan technique : l’installation de 653 ordinateurs dans les lycées, de nouvelles versions des programmes, la sécurisation électrique et la mise en réseau des installations

• la formation des professeurs, des chefs d’établissements et des responsables informatiques : 18 stages de formation dans 12 villes ont touché 322 enseignants

• la recherche d’un rapprochement de partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale.

désormais un parc de 775 citernes (plus de 600 ont été construites avec le concours de L’APPEL) au profit de plus du tiers des habitants de l’île, soit plus de 16 000 personnes. La demande de la population reste toujours aussi importante…

Cette action a reçu le soutien de :

Citerne construite au nord est de l’ile dans la zone aride de Manbuco

DOSSIER

L’Assemblée Générale de l’ACCF a réuni 413 adhérents en mai 2013

MADAGASCAR

J Indice développement humain : 151e rang / 195 paysJ Population totale : 22,5 MillionsJ Taux d’accroissement de la population : 2,60%J Densité de population : 38 hab/km2

J Espérance de vie à la naissance : 65 ansJ Population moins de 15 ans : 41 %J Mortalité des moins de 5 ans : 46 ‰

1projet

EDUCMAD

Le programme d’implantation d’une médiathèque scientifique dans le système éducatif malgache est mené en consortium avec plusieurs associations et entreprises françaises et malgaches.

Dans la salle informatique

L’APPEL a permis l’évaluation pédagogique de la médiathèque, conduite par une ONG malgache. Cette évaluation assez satisfaisante propose des pistes de réflexion pour améliorer l’impact du projet.

Cette action a reçu le soutien de :

Page 13: Journal de L'APPEL n°153

Mai 2014 13www.lappel.org

Depuis sept ans L’APPEL a initié et participé à la création de 12 CRENAM [Centres de RÉcupération Nutritionnelle Ambulatoires] avec notre partenaire, l’asso ciation malgache Miray, qui accueil lent chaque année environ 2400 enfants de moins de 5 ans et 300 mères enceintes ou allaitantes dénutris. Outre la distribution de farine enrichie, l’originalité de cette action repose sur la pédagogie de l’éducation nutritionnelle des mères selon le protocole développé par L’APPEL à l’aide des « Nutricartes® ».

En 2013, nous avons mis l’accent sur les mères enceintes fortement dénutries (car leur état retentit directement sur le poids de l’enfant à naître) et sur la prise en charge plus ciblée du 7ème mois de grossesse et jusqu’aux 2 ans de l’enfant.

Nous testons aussi, très progressivement, les conséquences d’une baisse de distribution de la farine enrichie au profit des produits du marché. A ce jour, une baisse de 20% des quantités de farine enrichie n’a apparemment pas d’incidence négative sur le taux de guérison.

Nous progressons ainsi vers une réalimentation moins dépendante en apports de suppléments nutritionnels coûteux.

Une évaluation en continu des résultats de l’action est réalisée par pesées régulières et on constate que la guérison reste stable aux environs de 93%. Une étude conduite sous l’égide de l’Université de Genève va se dérouler en 2014 pour interpréter ces résultats.

Cette action a reçu le soutien de :

Plate-forme de prise en charge du handicap à Tananarive

Depuis 2007, l’association partenaire Fanarenana, avec le soutien de L’APPEL, a créé et animé une plateforme pluridisciplinaire d’accueil des enfants handicapés, site unique à Madagascar. En 2013, grâce à l’appui de l’ambassade France, ont été développés :

• le dépistage médical des enfants présentant des troubles psychomo-teurs afin de mieux appréhender les difficultés perçues chez ces enfants (objet du souci des parents, difficulté de l’apprentissage scolaire)

• des activités d’éveil psychomoteur, du langage, de stimulation, du travail d’autonomie… pour les enfants en grandes difficultés

• l’accompagnement des éducateurs dans leur compréhension des difficultés des enfants handicapés et l’adaptation pédagogique de leur activité.

Les résultats traduisent une nette progression du nombre de béné-ficiaires et une forte mobilisation des parents et des professionnels. Cependant se pose ensuite le problème de l’accès à une scolarité de ces enfants handicapés.

2 projets

La lutte contre la malnutrition par l’éducation nutritionelle

DOSSIER

PÉROU

J Indice développement humain : 77e rang / 195 paysJ Population totale : 30 MillionsJ Taux d’accroissement de la population : 1,25%J Densité de population : 23 hab/km2

J Espérance de vie à la naissance : 73 ansJ Population moins de 15 ans : 28 %J Mortalité des moins de 5 ans : 21 ‰

Espérance de vie à la naissance : 73 ans

Mortalité des moins de 5 ans : 21 ‰

3 projets

Les enfants des rues de Cusco

L’objectif est l’insertion professionnelle et donc l’autonomie de jeunes issus des rues à Cusco.

Depuis plusieurs années, L’APPEL aide les ateliers de formation, créés par l’association Qosqo Maki, une menuiserie et une boulangerie, par l’achat de machines professionnelles. La boulangerie a formé cette année 6 boulangers et 4 vendeuses, alors que 5 jeunes sont en formation à la menuiserie. En 2013 les premiers diplômes officiels, viennent d’être remis à 4 menuisiers et 3 boulangers.

Page 14: Journal de L'APPEL n°153

14 Mai 2014 www.lappel.org

L’association Qosqo Maki a reçu un trophée du ministère du Travail pour son action en faveur de la formation des jeunes. Il s’agit d’obtenir maintenant un statut d’entreprise de formation pour accueillir officiellement les jeunes en apprentissage.

L’APPEL a également apporté son soutien pour maintenir l’activité d’accueil des jeunes des rues, menacée par l’arrêt des subventions de la municipalité.

Qosqo Maki a obtenu en 2013 le prix Javier Perez de Cuellar des Droits de l’Homme pour son action en faveur des enfants des rues.

En 2014 nous allons maintenir notre soutien en envoyant pour un an, une jeune éducatrice spécialisée, au titre du service civique international, grâce à la Guilde Européenne du Raid.

Cette action a reçu le soutien de :

Les enfants des rues d’Arequipa

L’APPEL aide un centre d’accueil de jour pour enfants des rues, le Hogar de Cristo, notamment pour servir aux jeunes un repas le midi.

En moyenne une quarantaine de jeunes y viennent chaque jour. Les critères d’âge ont été étendus de 7 ans à 24 ans pour pouvoir aider quelques jeunes adultes.

L’année 2013 a été marquée par le recrutement d’un psychologue, nécessaire devant les problèmes de comportement des jeunes : violence, manque de contrôle émotionnel, problèmes relationnels, de discipline etc. L’action de l’APPEL a porté sur la formation des éducateurs. Les résultats sont positifs et déjà mis en application. Les activités proposées par le centre ont été élargies, notamment par la création d’objets destinés à la vente.

Les enfants d’un bidonville de Lima au Pérou

La Ensenada est un bidonville au nord de Lima. En plus d’un soutien renouvelé au fonctionnement du centre aéré en 2013, L’APPEL a initié un nouveau programme pour prévenir la violence et sensibiliser les enfants et adolescents à l’environnement. Il s’agit, pendant les vacances scolaires, de soutenir un centre de loisirs qui propose des activités d’éveil, un soutien scolaire et des actions pour sortir les jeunes de leur enclavement dans le bidonville

pourtant proche de Lima.

En 2013, 200 jeunes de la Ensenada ont été encadrés par 3 archi-tectes bénévoles et 7 animateurs, eux-mêmes issus du bidonville.

L’APPEL a souhaité renforcer les capacités de son partenaire, l’association Mano a mano, en envoyant, dans le cadre d’un service

civique international, une jeune architecte rejoindre pour un an l’équipe de notre partenaire, avec le soutien de la Guilde Européenne du Raid.

Cette action a reçu le soutien de :

RWANDA

J Indice développement humain : 167e rang / 195 paysJ Population totale : 12 MillionsJ Taux d’accroissement de la population : 2,50%J Densité de population : 456 hab/km2

J Espérance de vie à la naissance : 59 ansJ Population moins de 15 ans : 43 %J Mortalité des moins de 5 ans : 61 ‰

Espérance de vie à la naissance : 59 ans

Mortalité des moins de 5 ans : 61 ‰

DOSSIER

2 projets

Le parrainage

• 64 filleuls ont été parrainés en 2013 : 60 en études secondaires et 4 en école primaire.

• 68 enfants, orphelins, isolés ou recueillis, reçoivent un repas complet par jour.

Nous avons également réfléchi à la problématique de nos anciens filleuls qui sont sans travail. Pour ceux d’entre eux qui arrêtent leurs études en fin de secondaire, les possibilités d’emploi sont quasi inexistantes. Nous avons commencé à structurer un projet qui nous l’espérons se concrétisera en 2014. Il s’agit de les former en plomberie et montage de canalisations pour leur permettre de réaliser le contrôle et la maintenance des systèmes d’adduction d’eau propre que nous réalisons.

La Bibliothèque Ludothèque

Ce n’est plus à proprement parler une action de L’APPEL puisque la responsabilité du fonctionnement est maintenant entièrement assumée par L’Appel de l’Avenir des Enfants du Rwanda. Les responsables de l’IFR - Institut Français du Rwanda-- y ont fait des visites régulières mensuelles tout au long de l’année et nous ont témoigné de leur entière satisfaction quant au fonctionnement et la fréquentation de cette structure.

Le nouveau bibliothécaire, rencontré en février 2014, se montre très actif et compétent.

1 projet

La néonatologie

Troisième et dernière séquence du programme de néonatologie, pour l’amélioration de la surveillance de la grossesse à l’hôpital de Byumba. Douze médecins et infirmières ont été formés à la surveillance de l’accouchement par monitoring et à l’utilisation du

Page 15: Journal de L'APPEL n°153

Mai 2014 15www.lappel.org

des délégations de l’Appel Rwanda et de L’APPEL France, au milieu de 2.000 enfants accompagnés de nombreux parents.

Cette action a reçu le soutien de :

Les maisons

En panne en 2013, faute de moyens, notre aide pour les maisons d’enfants isolés ou des familles très pauvres ayant recueilli des orphelins, va pouvoir reprendre en 2014 grâce à une dotation de la Fondation de l’Abbé Pierre et de « Aujourd’hui pour Demain ». L’objectif est de démarrer ce programme en juin 2014, avec huit réhabilitations, six constructions et huit consolidations, soit vingt quatre nouvelles maisons qui viendront s’ajouter aux cent onze maisons de L’APPEL…

Maison en briques d’adobe fabriquées par les habitants eux-mêmes

capteur des bruits du cœur fœtal. L’unité de néonatologie est très bien équipée : 5 couveuses apportées par L’APPEL en 2012 + 2 autres d’origine américaine + 3 rampes chauffantes.

Par ailleurs quatre centres de santé du district ont été visités.

Pour l’avenir, une sage-femme sera bientôt affectée à l’hôpital. L’enseignement se fait maintenant en anglais avec l’aide des américains comme nous l’a confirmé la visite de la nouvelle école de sages-femmes et d’infirmières.

2 projets

L’adduction d’eau

Au cours de l’année 2013, nous avons construit deux réseaux d’adduction d’eau propre dans le secteur de Nyankenke, District de Gicumbi.

Le réseau de GATARE

De décembre 2012 à février 2013, un réseau a été réalisé sur une longueur de 2,5 km, depuis la source (à 1964 m d’altitude), jusqu’au réservoir du village de Muyarugamba. D’avril à fin juin 2013, une extension de 900 m, a été construite jusqu’au village de Nyiragasumba. Au total, 2.200 personnes bénéficient désormais d’eau propre à volonté, ainsi que 3 collèges totalisant 1.800 élèves.

Le réseau de NYAGAFUNZO

D’avril à juin 2013, une canalisation de 3,5 km a été construite depuis une source située à 1936 m d’altitude. Ce réseau dessert :

• 3 villages (800 personnes)

• un grand complexe scolaire à Kinyshia (2.650 élèves en tout)

DOSSIER

Enfants autour de la nouvelle fontaine de leur école

• le plus grand marché de tout le secteur, fréquenté 3 fois par semaine par plus de 5.000 personnes. Sur ce marché 3 bornes fontaines sont accessibles à la population.

La construction d’un grand réservoir de 30 m3 a été nécessaire, situé juste au dessus du grand centre de négoce de Yaramba.

L’inauguration des 2 systèmes d’adduction d’eau propre a eu lieu le 26 juin 2013, en présence du Maire, de toutes les autorités locales,

TCHAD

J Indice développement humain : 184e rang / 195 paysJ Population totale : 11 MillionsJ Taux d’accroissement de la population : 2,30%J Densité de population : 9 hab/km2

J Espérance de vie à la naissance : 49 ansJ Population moins de 15 ans : 46 %J Mortalité des moins de 5 ans : 92 ‰

Espérance de vie à la naissance : 49 ans

Mortalité des moins de 5 ans : 92 ‰

1 projet

Apports didactiques auprès de jeunes filles

L’APPEL a réalisé pendant 3 mois un soutien scolaire au sein d’un foyer/internat de jeunes filles à Sarh. Ce foyer regroupe les dix meilleures élèves de quatre autres structures d’une communauté religieuse, réparties sur le territoire tchadien. Cette action vise à promouvoir les études des filles. Un accompagnement pédagogique des enseignants a également été effectué. (Voir page 2 « Lettre de Sarh»)

Page 16: Journal de L'APPEL n°153

16 Mai 2014 www.lappel.org

Au Foyer de Sarh, Geneviève Saux avec quelques élèves

4 projets

Education Nutritionnelle

Une mission exploratoire en janvier 2013 a permis de s’engager dans un nouveau programme d’Education Nutritionnelle au Tchad, en partenariat avec une ONG tchadienne le CSSI. En juillet 2013 une seconde mission a eu pour objectif de former à l’éducation nutritionnelle, durant cinq jours, 9 superviseurs du CSSI, chargés d’encadrer ensuite les 27 centres de prise en charge de la malnutrition modérée dans la région du Guéra. La méthode des Nutricartes® de L’APPEL a été utilisée.

Les superviseurs encadrent les « volontaires » c’est-à-dire des agents de santé communautaires, environ cinq volontaires par centre. La file active d’enfants malnutris pour chaque centre de santé est en moyenne de 200.

Chaque superviseur a prévu d’animer environ 3 à 4 groupes de femmes d’ici la prochaine mission de supervision et formation qui aura lieu en mars 2014.

Dernières nouvelles !Florence Landra et Christelle Poucet, éducatrices spécialisées, reviennent de mission. Elles ont pu constater que les supervi-seurs formés en juillet 2013 se sont bien approprié les notions théoriques et pratiques et sont extrêmement motivés. La démar-che Nutricartes® est en cours de mise en place dans sept centres de santé. Ils devraient être seize d’ici la fin de l’année.

©H

ervé

Vin

cent

©C

hris

telle

Pou

cet

Formation des superviseurs aux Nutricartes®

(juillet 2013)

Une séance de Nuticartes® dans un centre de santé du Guéra

Coopération avec l’hôpital régional de Sarh

L’hôpital de Sarh est, un établissement public de 232 lits, le centre de référence pour 3 districts fonctionnels. Il est situé au sud du pays non loin de la frontière avec la République Centrafricaine.

Prévention de la tuberculose

La ville de Sarh compte environ 800 cas de tuberculose avec un fort taux de co-infection sida/tuberculose. L’hôpital reçoit l’aide du programme national de lutte contre la tuberculose. Grâce à cela, il bénéficie de traitements adaptés à la maladie. Mais peu de moyens sont mis en œuvre pour prévenir la propagation de l’endémie. C’est pourquoi en 2013, L’APPEL a créé au sein du pavillon des tuberculeux un outil visuel. Il s’agit d’une fresque peinte sur le mur principal, reprenant les moyens simples d’éviter la contamination par le BK. Ainsi les patients, les soignants, les familles des malades, la population générale peuvent être sensibilisés.

Aménagement d’un jardin potager

Pour permettre à l’hôpital de fournir un repas équilibré en apport nutritionnel, L’APPEL a aménagé un jardin potager. Après la phase de démarrage (nettoyage, préparation du sol, terreau et semis), la récolte de légumes (pommes de terre, haricots, courges, aubergines, tomates, poivrons, arachides…) et de fruits (pamplemousses, citrons,

fruits locaux...) en 2013, a permis d’agrémenter la cuisine de l’hôpital. En outre la pose d’un enclos grillagé évite les pillages.

DOSSIER

Page 17: Journal de L'APPEL n°153

Mai 2014 17www.lappel.org

Sécurité incendie des personnes et des biens à l’hôpital

Les responsables du centre hospitalier nous ont demandé de créer un service de sécurité incendie, pour mettre en sécurité les patients et le personnel. Après évaluation des locaux de l’hôpital et compte tenu de l’état délabré des bâtiments, nous avons élaboré un plan d’action. Il faudra réparer certaines fissures, réaliser des aménagements. Une formation incendie sera réalisée auprès du personnel de l’hôpital pour que chaque personne soit sensibilisée à l’importance de la prévention et acquière la connaissance des risques et des dangers du feu.

Cette action a reçu le soutien de :

Amélioration des conditions de l’anesthésie des césariennes

Cette action se poursuit avec en premier lieu un recueil des conditions de l’anesthésie pour les 100 césariennes pratiquées à l’hôpital régional de Sarh et les 37 césariennes dans les hôpitaux de district de Kyabé et Danamadji. Ensuite ces données sont analysées avec les personnels impliqués pour permettre l’émergence d’actions correctrices et un début de mise en place de celles-ci : formation des personnels d’anesthésie, en particulier à la surveillance de l’anesthésie, à la réalisation des rachianesthésies et aux soins post-opératoires.

L’APPEL a permis la participation au congrès annuel de la Société d’Anesthésie Réanimation d’Afrique Noire Francophone de notre partenaire, le médecin anesthésiste réanimateur de l’hôpital de Sarh.

Enfin nous avons défini un projet de rédaction de cahiers des charges pour les commandes d’équipements et matériels d’anesthésie, en règle avec les normes internationales de commandes publiques, dans le but améliorer la fourniture des hôpitaux.

Formation des personnels de santé sur la grossesse et l’accouchement

Depuis 1986, nous réalisons des formations en gynécologie, obstétrique et échographie, autour de Moïssala, dans le sud du Tchad, pour améliorer les conditions de grossesse et d’accouchement et lutter ainsi contre la mortalité maternelle et infantile.

En 2013 une mission exploratoire avait pour objectif d’évaluer les besoins et d’identifier de nouveaux partenaires dans la région de Koumra. Il se trouve qu’un programme similaire est actuellement en cours dans ce secteur, financé par les Nations Unies. L’intervention de L’APPEL s’est orientée vers les élèves d’une école privée de Santé. Une prochaine mission pourrait former les accoucheuses traditionnelles (les matrones) des centres de santé de la région, qui ne bénéficient pas de la formation continue actuellement en place.

1 projet

Construction de latrines à l’école de Koumogo

Toujours présente à l’école communautaire de Koumogo, village enclavé du Tchad, L’APPEL a, en 2013, soutenu la construction de latrines sèches pour l’école primaire.

Trois constructions séparées, en briques cuites, abritent en tout sept latrines. Deux bâtiments de trois latrines chacun pour les garçons et les filles respectivement et un pour l’équipe pédagogique.

Ainsi ce sont 350 élèves de l’école, 8 enseignants et le directeur qui en bénéficient au quotidien. La construction s’est faite selon un modèle déjà utilisé localement et avec la participation active des familles.

L’objectif est d’améliorer des conditions de vie et de contribuer à l’apprentissage de l’hygiène des enfants du village.

Nous souhaitons que les familles apprécient de voir leurs enfants moins soumis à des maladies graves liées à la défécation à l’air libre (choléra, dysenterie, parasitoses, trachome, diarrhée), et qu’elles-mêmes soient motivées pour construire leurs propres latrines.

Cette action a reçu le soutien de :

DOSSIER

VIETNAM

J Indice développement humain : 127e rang / 195 paysJ Population totale : 92.5 MillionsJ Taux d’accroissement de la population : 1%J Densité de population : 280 hab/km2

J Espérance de vie à la naissance : 73 ansJ Population moins de 15 ans : 25 %J Mortalité des moins de 5 ans : 19 ‰

Espérance de vie à la naissance : 73 ans

Mortalité des moins de 5 ans : 19 ‰

4 projets

Parrainages individuels

Les parrainages individuels (un parrain pour aider une famille), permettent aux enfants de familles pauvres de poursuivre leur scolarité, car au Vietnam TOUT est payant pour pouvoir aller à l’école (les cours obligatoires, les cours facultatifs, l’uniforme, la cantine, les travaux pour l’école, l’assurance etc.). On compte 59 familles parrainées (43 à Hô Chi Minh-Ville, 3 à Can Gio et 13 à Lam Dong) ; de plus, nous continuons à aider régulièrement sept « anciens » filleuls, aujourd’hui adultes toujours très handicapés. Quelques anciennes familles d’accueil continuent à leur apporter leur soutien.

Les parrains sont au nombre de 74. Le coût moyen du parrainage d’une famille s’élève à 370 euros/an.

Page 18: Journal de L'APPEL n°153

18 Mai 2014 www.lappel.org

Par ailleurs, le concours de jeunes créateurs d’entreprise a été organisé parmi des candidats étudiants de l’université YERSIN. L’activité des quatre entreprises lauréates en 2013 est: groupement d’infirmières, location de triporteurs électriques, fabrication et commercialisation d’objets faits-main et fabrication et commercialisation de tableaux brodés-soie.

Parrainages collectifs

Jardins d’enfants

Sept jardins d’enfants de la province de Lam Dong sont parrainés. Ils accueillent au total environ 230 enfants. Pour certaines structures les enfants apportent leur repas quand ils le peuvent. L’APPEL aide à l’amélioration de l’alimentation quotidienne (déjeuner et goûter). Dix sept parrains soutiennent ces jardins d’enfants. Le coût moyen par enfant s’élève à 35 euros/an.

Programme d’aide à la scolarisation

Soixante et onze étudiants, dont 34 « montagnards » issus de minorités ethniques, et 37 étudiants vietnamiens de familles démunies ainsi que 2 lycéens « montagnards » reçoivent une bourse. Le montant des bourses attribuées varie par étudiant entre 280 et 520 euros/an en fonction du lieu des études (Ban Me Tuot, Dalat, Hô chi Minh Ville…).

Par ailleurs, 86 écoliers, collégiens et lycéens sont réunis pour un repas hebdomadaire le dimanche et trois d’entre eux jugés malnutris reçoivent une soupe quotidienne.

Cette action est portée par 64 parrains.

Cette action a reçu le soutien de :

Formation d’éducatrices

L’APPEL aide à la formation spécialisée de deux éducatrices d’un foyer pour enfants handicapés à Can Gio (province de Hô-Chi-Minh). Le coût de la formation sur 3 ans pour une éducatrice est de : 400 euros. Le foyer accueille une cinquantaine d’enfants handicapés mentaux en externat.

Centres de formation en informatique et en anglais

L’objectif est de former à l’anglais et à l’informatique des jeunes de 13 à 18 ans issus des villages de la province de Lam Dong. En 2013 deux nouveaux centres d’anglais ont été ouverts à Datong et à Loc Phat. Un nouveau centre d’informatique a été créé, dans un centre d’accueil pour enfants et adolescents issus des minorités, à Dalat. Les cours sont donnés par des instructeurs qualifiés. L’université de Dalat apporte son assistance technique aux instructeurs afin de maintenir un haut niveau d’éducation.

Nous avons rencontré plusieurs difficultés opérationnelles en 2013:

• Le centre d’informatique de Dalat qui est le plus important a été fermé une grande partie de l’année suite à des difficultés organisationnelles locales

• L’Université de Dalat a annulé sans explication les examens de milieu d’année. Nous n’avons pu faire passer qu’un seul examen d’informatique au lieu de deux en année normale.

Il y avait, à fin 2013, 8 centres informatiques et 4 centres d’anglais en fonctionnement.

95 élèves seulement se sont présentés aux différents examens contre environ 350 les années précédentes.

Cette action a reçu le soutien de :

Projet « J’apprends-J’entreprends »

Il s’agit de soutenir l’accès aux études universitaires et à l’entrepre-neuriat. En 2013, 43 bourses d’études supérieures ont été accordées à des étudiants de familles pauvres et de minorités ethniques de la province de Lam Dong : 22 bourses à des étudiants de l’Université Yersin et 21 bourses à des étudiants d’autres universités.

Lauréats en 2014

DOSSIER

L’accompagnement des jeunes entrepreneurs a été renforcé avec la mise en place d’un système de tutorat assuré par des chefs d’entreprises locaux, sur convention avec l’Université YERSIN.

Cette action a reçu le soutien de :

Page 19: Journal de L'APPEL n°153

Mai 2014 19www.lappel.org

TémoignageAnne Feltz, délaissant pour un (court) temps le Salvador et le Pérou, a accompagné Jeanine Maeder et Sonia Panafieu (marraine mais aussi responsable d’action sociale) en mission au Vietnam du 1er au 13 mars dernier. Elle nous livre ses impressions…

Nous sommes passées successivement de l’immense Hô Chi Minh-Ville et sa touffeur (8 jours), à Dalat, belle ville provinciale tenue fraîche par ses 1500 m d’altitude (3 jours) et enfin dans des bourgades de cultivateurs montagnards (2 jours). Nous avons donc eu un aperçu de multiples aspects de la vie vietnamienne. La majorité de notre temps fut passé à HCMV, aussi c’est essentiellement des impressions perçues dans cette ville que je parlerai.

Derrière l’agitation et la touffeur de la ville…

Pour ceux qui ne connais-sent pas l’Asie du Sud Est, HCMV c’est un monde grouillant de 9 millions d’ha-bitants qui toute la journée se déploie à moto à travers une ville qui n’est pas encore équipée de métro. Le jeu est de maintenir une circulation aussi fluide que possible, priorité aux voitures entre

lesquelles se glissent les motos qui évitent au mieux les piétons en anticipant leurs déplacements : donc à chacun de tenir sa place. Plus de trottoirs, ceux-ci sont transformés de jour en parking à moto.

…la vie s’organise

S’il reste un espace libre, s’y loge aussitôt un vendeur ambulant à triporteur ou plus simplement à bicyclette ou encore, mais ça se fait plus rare, un portefaix dont la charge est équilibrée par une perche entre les deux épaules. Le piéton n’a plus qu’à jouer au saute-trottoir. Des immeubles étroits de 3-4 étages pour les plus anciens, des buildings de taille plus ou moins modérée pour les plus récents enserrent des artères où l’activité est encore accrue par les nombreuses boutiques qui s’encastrent en rez-de-chaussée dans le bas des immeubles. L’ensemble répercute les vrombissements des motos, des bruits de klaxons et s’élève une rumeur assourdissante.

Le Saigonnais a toujours su vivre à l’abri dans le calme des îlots de maisons enserrés entre les gros axes : des venelles y zigzaguent offrant des aires de jeux aux enfants car les motos s’y glissent aussi doucement que possible. Les maisons à 1-2 étages offrent cependant fort peu d’espace à la nombreuse population. Le génie du Vietnamien est alors pour pallier le peu de surface dont il dispose d’utiliser au mieux le principe du territoire superposé : de jour, une pièce offre un lieu où, accroupi à même le sol, tout le monde se réunit pour manger, un canapé parfois dans un coin permet de suivre la télé assis et, ô merveille, la nuit arrivent des nattes, des lits pliants permettant à chacun de trouver du repos (je n’ai pas dit d’éviter la promiscuité). De même le soir quand le gros du trafic des motos a cessé, les trottoirs se couvrent de tables et, assis sur des petits tabourets en plastique très légers, on s’installe pour jouer aux échecs, aux cartes, boire une bière, un café, écouter de la musique.

Visites aux filleuls

Le but de notre mission est de voir tous les jeunes qui sont parrainés dans leurs études ainsi que leurs familles (soit un total d’une centaine de familles si l’on inclut les anciens parrainés venus donner de leurs nouvelles). Il s’agit de savoir s’ils progressent bien dans leurs études secondaires, collège puis lycée, et de les aider dans leur orientation vers une formation professionnelle, une école normale (formation des maîtres en maternelle et primaire) ou enfin universitaire. Avec l’aide de Mme Tâm, de Monsieur Hiêp et de M. Manh, nos correspondants locaux et traducteurs tout au long de ce séjour, nous avons rencontré un à un nos filleuls et leurs familles. Profitant de la présence des parents, nous conduisons une enquête sociale pour savoir comment

vit chaque famille, quel est le nombre et l’âge des enfants à charge, le coût de leurs études, quel est le métier des parents, leurs revenus, loyer… savoir s’il y a de gros problèmes de santé ou autres, quitte à apporter une aide dans la limite de nos possibilités. Ainsi pouvons-nous vous transmettre des nouvelles de votre filleul. Au cours de la mission, nous rencontrons aussi les boursiers de L’APPEL, jeunes aidés dans leurs études universitaires (à Dalat, Saigon, Hué ou encore Buon Ma Thuot). Il s’agit là d’un parrainage collectif (auquel s’ajoute une donation Pernod-Ricard) qui couvre 70 bourses. Nous nous informons des éventuelles difficultés rencontrées, parfois des changements d’orientation souhaités ; cette année nous avons découvert un cas de problème cardiaque exigeant une opération parmi nos boursiers et nous allons voir dans quelle mesure nous pouvons le prendre en charge. Nous nous rendons aussi auprès des jardins d’enfants soutenus par L’APPEL.

Après ces entretiens, le monde vietnamien prend alors un tout autre sens et les silhouettes rencontrées au bord des trottoirs sortent alors une à une de l’anonymat. La maman de l’un vend de la soupe au bord du trottoir ; certains parents font partie de ces vendeurs de billets de loterie un peu trop insistants ; un père nous explique qu’il fait maintenant sa vente à vélo pour éviter que son matériel ne lui soit confisqué par une police qui n’a pas obtenu le pot de vin obligatoire. Beaucoup d’activités tournent bien évidemment autour de la moto : réparation mécanique, électrique, vente… mais aussi la culture du liseron d’eau, le légume vert du pauvre.

Pas le droit d’être malade !

Quand filleuls et familles viennent nous voir, ils sont tous vêtus impeccablement et sans leur témoignage, il serait difficile d’imaginer les difficultés qu’affrontent la majorité d’entre eux. Les familles de nos filleuls gagnent entre 80 et 150 €/mois. Il s’agit avec ce salaire de nourrir et loger une famille souvent élargie aux grands-parents, à des tantes ou encore un frère et sa famille ; une pièce au loyer élevé quoique exigüe (42 € pour 9 m2 !), dotée dans les meilleurs des cas d’une mezzanine, peut héberger toute la famille ; le coût de l’eau et de l’électricité peut atteindre des montants élevés si les compteurs sont au nom du propriétaire (jusqu’à 21 € pour un coût réel moitié). Les deux énormes dépenses pour ces familles sont les études de leurs enfants et les coûts de santé si par malheur une maladie grave atteint l’un ou l’autre membre de ses membres. La scolarisation d’un enfant revient à 25 €/mois en moyenne, et à ceci il faut ajouter le coût de la demi-pension qui est très variable.

Côté santé, l’hépatite B, en plus des maladies que nous connaissons, frappe 30% de la population, soit souvent plusieurs personnes dans la même famille, et un mois de traitement coûte 10,5 €. Le drame est la nécessité d’une hospitalisation. Dès l’arrivée, même si le patient est couvert par une assurance médicale, il doit verser une sorte de caution, pouvant s’élever à environ 140 €. S’il ne possède pas cette somme, il est tout simplement renvoyé chez lui. Quant à l’assurance médicale, elle est valable dans tel hôpital, mais pas dans tel autre, dont la spécialité correspondrait pourtant mieux aux besoins du malade… D’où malheureusement de nombreux renoncements à des soins pourtant indispensables.

A la campagne, l’impression est que nous avons affaire à des familles plutôt plus riches… Est-ce l’effet de la discrimination positive ? Des maisons construites par le comité populaire, des jardins d’enfants avec des petits en bonne santé, très souriants. Peut-être aussi le calme, l’absence du grondement de Saigon sont pour beaucoup dans la perception que nous en avons.

Vous mesurez combien votre aide leur est précieuse. Sachez que globalement beaucoup de nos filleul(e)s arrivent à trouver un métier qui les sort de la pauvreté connue dans leur famille.

Anne Feltz

©Son

ia P

anaf

ieu

VIETNAM

Ile-de-France

Page 20: Journal de L'APPEL n°153

20 Mai 2014 www.lappel.org

BURKINA FASO

leur faible rentabilité, il s’avère qu’elles sont utiles aux familles qui parviennent à les créer, en leur procurant des contacts extérieurs et un minimum d’autonomie financière. Sur le plan scolaire, les cours de rattrapage en français et en mathématiques, que nous estimions indispensables pour préparer les adolescents à leur avenir professionnel, commencent à fonctionner grâce au recrutement de deux étudiants. Nous nous proposons d’accroître l’attrait de ces formations en créant un espace informatique doté de cinq ordinateurs. Nous en attendons une plus grande fréquentation du local d’AED par ces ados qui permettra à notre partenaire de garder le contact avec eux. Enfin, au chapitre des très bonnes surprises, la création de deux horaires de crèche pour les très jeunes enfants et l’arrivée d’un nouveau professeur de percussions.

Michel Collomb

De février à mars 2014, une équipe de Montpellier, constituée d’Idelette Vital, Philippe Lhoste, Nicole

Grange et Hélène Duchesne, a rendu visite aux enfants parrainés et à notre partenaire au Burkina, AED

Des difficultés…

Les rencontres avec les familles ont apporté leur lot de bonnes et de mauvaises surprises. Si les plus jeunes de nos filleuls sont, dans l’ensemble, en bonne santé et suivent correctement leur traitement, des problèmes apparaissent dès le début de l’adolescence avec certains, qui, sous l’effet de conflits familiaux ou de stigmatisation, font des fugues, relâchent leur observance, décrochent à l’école ou prennent des résolutions inquiétantes, comme cette jeune filleule de 17 ans qui a décidé de se marier sans en parler à sa famille d’accueil. Plusieurs filleuls avaient dû subir une hospitalisation au cours de l’année écoulée. Deux d’entre eux sont décédés peu de temps après le retour de la mission : Mariam, 17 ans, qui souffrait d’anorexie et était très dépressive et Evariste, 13 ans, victime d’une nouvelle

flambée de tuberculose. Nous ressentons douloureusement ces disparitions, même si nous n’oublions pas la santé fragile de ces enfants et l’énergie supplémentaire qu’elle exige d’eux pour construire leur vie. En accord avec notre partenaire, nous avons demandé que les médiatrices que nous rémunérons soient très vigilantes sur l’observance et signalent rapidement les problèmes médicaux ou familiaux repérés lors de leurs visites à nos filleuls.

Cette année encore, l’équipe a réglé quelques cas sur place et, au retour, une liste de recommandations a été envoyée à notre partenaire, qui fait ce qu’il peut avec les moyens dont il dispose. Le budget d’AED subit actuellement une forte diminution des aides fournies par certaines ONG, au point que certains personnels ne touchent plus de salaire depuis des mois…

…mais aussi des avancées

Sur d’autres points, la mission a permis des constats plus positifs : nous avions des doutes sérieux sur l’efficacité des activités génératrices de revenus (AGR) ; or, malgré

Dix ans de parrainage : où en est-on ?

La crècheLe nouveau professeur de percussions

Evariste, l’un de nos petits filleuls du Burkina Faso, s’est éteint le 8 Avril des suites d’une tuberculose associée à son infection à VIH. Il avait 12 ans et nous l’avions vu grandir dans le foyer de son grand oncle et d’Eugénie, son épouse. Car il était orphelin, son père et sa mère étant morts avant qu’il atteigne l’âge de 4 ans. Grâce au parrainage, il avait pu recevoir des soins appropriés, lui permettant une fréquentation scolaire plus régulière et une nourriture plus abondante. La famille vivait des maigres revenus d’un petit élevage de porc et de la vente de mil germé. La situation avait semblé s’améliorer jusqu’à ce que le sort s’acharne sur cette famille : un accident de voiture provoquant une fracture du tibia, immobilisant Eugénie pendant de longs mois. Plus de travail. Et, dans la même année, un cambriolage puis un effondrement du toit de la maison ! Evariste, confié à la surveillance d’une petite nièce, a relâché son observance. Le virus est devenu résistant aux médicaments antiviraux et son état immunitaire a dégringolé. La tuberculose, maladie infectieuse endémique, s’est facilement greffée sur ce terrain et s’est développée à bas bruit. Elle a été dépistée et traitée tardivement car de diagnostic très difficile chez les enfants, ce qui explique l’aggravation brutale et l’épisode final en avril.

Cette malheureuse histoire de vie nous montre combien sont fragiles les équilibres lorsque se conjuguent une santé précaire, les deuils familiaux, la pauvreté, les intempéries et la désorganisation des services de l’Etat. Et ce, malgré les interventions de notre partenaire. Nous en sommes très tristes et nous partageons la peine profonde de ses proches. Mais nous gardons en mémoire son sourire, sa joie et sa vivacité… et nous redoublons nos efforts pour que cela n’arrive pas à d’autres !

Joëlle, Nicole, Idelette, Michel, Philippe et les autres….

Montpellier