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Journal de l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France Olympiades métiers 39 èmes des Que le meilleur gagne ! Photo : © Thomas Pozzo Di Borgo - FOTOLIA

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Journal de l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France

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39èmes Olympiades des métiers

Les Compagnons du Devoiret les Olympiades des Métiers, une belle et longue histoire

Nous devons nous réjouir qu’il y ait un tel engouement aujourd’hui autour des Olympiades des Métiers tant au niveau des sélections régionales que de la finale nationale ou de la compétition internationale. Il n’en a pas toujours été ainsi et les Compagnons du Devoir le savent bien, eux qui pendant de nombreuses années étaient les seuls en France à porter à bout de bras ce projet.

C’est en Espagne qu’est née cette magnifique idée de mettre à l’honneur des femmes et des hommes de métier, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, pour à la fois redonner le goût du travail, solliciter des vocations et reconnaître le savoir-faire de la jeunesse pratiquant un métier.

Cette idée s’est rapidement ouverte au Portugal, puis à plusieurs autres pays euro-péens et, enfin, aux autres continents pour en faire une compétition internationale basée sur le principe des Jeux Olympiques renouvelés par le baron français Pierre de Coubertin.

Des Compagnons du Devoir ont rapidement trouvé cette idée intéressante et s’y sont inscrits à titre individuel (de 1953 à 1961). En 1973, le Compagnon Poitevin, Compagnon Menuisier du Devoir, Conseiller au Collège des Métiers a souhaité donner une nou-velle dimension en engageant l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir pour représenter la France. Depuis cette date, des Compagnons du Devoir ont participé aux Olympiades des Métiers. Puis ce fut André Delibes, Compagnon Maçon du Devoir et premier Conseiller, qui s’y engagea davan-tage encore entraînant dans son sillage de nombreux jeunes, avec la volonté d’ouvrir cette compétition à d’autres métiers et à d’autres organismes.

A son décès, le Compagnon Alain Gaudré, Compagnon Plombier du Devoir et Conseiller au Secrétariat, prit la relève avec d’autres

Olympiadesmétiers39èmes desmétiersdesmétiers

comme Roland Dutertre, Compagnon Chaudronnier du Devoir, Alain Borjon, Compagnon Plâtrier du Devoir, l’un et l’autre prenant successivement le poste de délégué technique occupé à ce jour par Yvan Valentinuzzi, Compagnon Maçon du Devoir. L’organisation française était née, il fallait y intéresser d’autres professionnels, d’autres organisations que les Compagnons du Devoir, ce que s’appliqua à faire le Compagnon Gaudré.

Le C.O.F.O.M. (Comité Français des Olympiades des Métiers) regroupant notamment la Fédération Française du Bâtiment, l’Union des Industries Métallurgiques et Minières, le ministère du Travail, voyait le jour et représentait la France en adhérant à l’organisation internationale Worldskills, dont Alain Gaudré fut vice-président. Monsieur André Ramoff fut le premier Président du C.O.F.O.M., suivi par Monsieur Jacques Métais, puis par Madame Marie-Thérèse Geffroy l’actuelle Présidente.

Les Compagnons du Devoir ne peuvent que se réjouir de l’ampleur donnée à cette magnifique fête des métiers en l’honneur de la jeunesse. Ils se doivent de promouvoir cette action auprès de l’ensemble de la jeunesse du Tour de France afin que celle-ci ait la chance de vivre une belle aventure humaine pour femmes et hommes de métier.

Michel GuisembertNormand la Clef des Cœurs

PREMIER CONSEILLER

Les Compagnons du Devoir et les Olympiades des Métiers : une belle et longue histoire par Normand la Clef des Coeurs............................................................................................................................. 2De l’intérêt des Olympiades des Métiers par Marie-Thérèse Geffroy........................................................................................................... 3Olympiades des Métiers : mode d’emploi par Daniel le Stanc ........................................................................................................................... 4Médaillé d’argent au concours international des 38èmes Olympiades des Métiers par Cédric le Tourangeau................. 5Les métiers du plâtre aux Olympiades des métiers par La Fermeté de Pont-de-Vaux...................................................................... 739èmes Olympiades des Métiers - Zoom sur les finales nationales d’Amiens par Daniel Le Stanc ............................................. 9Une médaille qui décoiffe ! par Béatrice Patt-Traineau........................................................................................................................................ 15De l’or au bout des doigts propos recueillis par Marie-Laure Dunis .......................................................................................................... 16Le classement des finales nationales 2007 .................................................................................................................................................................... 18Mes Olympiades par Poitevin ................................................................................................................................................................................................. 20

Sommaire

édito

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39èmes Olympiades des métiers

De l’intérêtdes Olympiades des Métiers

D u 28 au 30 mars 2007 plus de 670 garçons et filles se sont retrouvés en Picardie, à Amiens, pour participer aux finales nationales des

Olympiades des Métiers.

Enthousiastes et déterminés, ils venaient de toutes les régions de France où, parmi plus de 5 300 candidats et candidates, ils avaient tenté leur chance d’accéder à ces épreuves nationales qui permettent de sélectionner l’équipe de France des Métiers, cette équipe représentant notre pays au concours mondial, Worldskills Competition, organisé tous les deux ans dans un pays du monde. En novembre 2007, les Olympiades auront lieu au Japon.

Qu’est-ce donc que cet évènement qui suscite un tel enthousiasme, une telle émulation dans notre pays et sur tous les continents ?

C’est un grand rassemblement qui réunit, pendant quatre jours, pour se mesurer dans plus de quarante métiers de différents secteurs de l’économie « Bâtiment, Industrie , Automobile, Services, Agriculture, Nouvelles Technologies », des garçons et des filles qui ont comme caractéristiques communes : la jeunesse et la volonté de réussir.

Pour participer au concours mondial, il faut avoir moins de vingt-trois ans. Qu’ils soient lycéens, apprentis, étudiants, jeunes salariés, tous ont l’ambition de monter sur la plus haute marche du podium. C’est sur leur production qu’ils seront jugés, sur la qualité de la réalisation du sujet élaboré par des experts internationaux de tous pays. Ce n’est pas leur parcours, leur diplôme qui les départageront mais leur savoir-faire et leur capacité à mettre en œuvre la production qu’ils présenteront.

C’est pourquoi les Olympiades des Métiers, Worldskills Competition, auxquelles la France participe depuis leur création, dans les années 50, par les Compagnons du Devoir, ne sont pas un concours comme les autres.

Créées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elles veulent réunir dans une compétition pacifique la jeunesse de tous les pays pour que les candidats, présentant une vitrine vivante des métiers dont les économies de tous les pays ont besoin, puissent faire la preuve de l’épanouissement personnel, de la réussite professionnelle auxquels peut conduire le choix de la formation professionnelle.

Tournées vers le progrès économique et humain, les Olympiades des Métiers permettent, au travers des performances des candidats de tous les pays, de comparer, de mesurer, mais aussi de partager les évolutions des compétences dans tous les secteurs d’activité au niveau mondial.

Elles permettent aussi la reconnaissance du talent, du travail, du mérite de tous ceux qui y participent. Elles suscitent une saine émulation qui entraîne les jeunes à se dépasser pour porter leur métier -leur passion- toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus fort.

On comprend l’adhésion croissante que suscite en France un tel évènement de la part des Pouvoirs Publics nationaux, des Conseils Régionaux, des Partenaires Sociaux, des Organisations Professionnelles et Consulaires, des établissements de formation et des

entreprises pour réussir à sélectionner les meilleurs talents dignes de représenter notre pays au plus haut niveau.

La France, avec le Comite Français pour les Olympiades des Métiers, a choisi de fédérer et de réunir toutes les forces qui peuvent concourir à cette tâche et de donner au plus grand nombre possible de jeunes, la chance de tenter l’aventure des Olympiades des Métiers. C’est pourquoi la sélection de l’Equipe de France des Métiers est organisée en deux étapes et s’appuie sur une base très large.

Des sélections régionales organisées par les Conseils Régionaux et leurs partenaires, en coordination avec le Cofom, permettent de trouver dans tous les territoires les jeunes les plus motivés, les plus talentueux. Ces sélections régionales permettent également de mettre en valeur et d’informer sur les voies professionnelles, l’apprentissage, l’alternance, tout en apportant considération et reconnaissance aux jeunes qui s’y engagent.

Les sélections régionales, qui se sont déroulées de novembre 2006 à janvier 2007, ont rassemblé 5 317 participants dans toute la France.

Organisés en équipes régionales, 673 d’entre eux sont venus en mars, à Amiens, défendre les couleurs de leur territoire. Sous le regard de plusieurs milliers de visiteurs, ils ont pris le risque de se mesurer avec d’autres. Pendant trois jours, en Picardie, ils ont donné des métiers, de la formation professionnelle et de l’alternance, une image attrayante. Une image propre

à motiver et à éclairer dans leur choix les milliers de collégiens et leurs familles venus découvrir leurs performances.

S’ils ont pu donner le meilleur d’eux-mêmes, c’est aussi grâce à tous ceux qui les encadrent et les accompagnent. Autour des jeunes, il y a en effet une formidable mobilisation de milliers de bénévoles qui acceptent de donner de leur temps, de leurs compétences pour participer aux jurys, au niveau régional, puis national, sous la responsabilité des experts du Cofom.

444 jurés étaient présents aux finales nationales, sous la responsabilité de 53 experts, chefs d’entreprise, artisans, salariés, formateurs qui s’investissent bénévolement pour préparer les sujets régionaux, nationaux puis internationaux, encadrer les concours, suivre la formation des jeunes sélectionnés et, pour les experts, les accompagner au concours mondial.

Chacun dans son métier, autour du délégué technique, Yvan Valentinuzzi, devenu aujourd’hui délégué général du Cofom, s’attache aussi à mobiliser des entreprises partenaires qui fournissent matériaux, matériels, équipement pour les épreuves régionales et nationales. Aujourd’hui, plus de 100 entreprises sont partenaires des Olympiades des Métiers. C’est grâce à

la mise en commun de toutes ces ressources, de toutes ces énergies que les Olympiades existent en France et dans le monde.

Largement soutenu par les partenaires sociaux qui participent à son financement dans le cadre de la promotion de l’apprentissage et de l’alternance aux côtés de tous ses membres, le Cofom réunit un vaste réseau dont le dynamisme est sans cesse renouvelé par l’apport des jeunes « anciens ».

C’est une chose de préparer un concours, d’intégrer l’Équipe de France, de vivre jusqu’à l’international l’aventure des Olympiades des Métiers mais cette aventure peut se poursuivre, les expériences se transmettre, les liens tissés aux niveaux national et international se consolider et se pérenniser.

En France, l’Association des Anciens des Olympiades des Métiers, présidée par Anthony Daviet, ancien de l’Equipe de France de Séoul en 2001, et, depuis mars 2007, par Auriane Vial, médaille d’or coiffure à Séoul, invite à garder le contact, à participer à la suite, à transmettre ce que l’on a reçu à ceux qui suivent.

Lors de la compétition internationale, les deux chefs de l’Equipe de France sont de jeunes anciens. Tout au long de la compétition, le stand de la France est également animé par des anciens des équipes précédentes.

Au niveau international, nous avons organisé, depuis 2006, le « Youth Forum » chargé de regrouper tous ceux qui ont participé au concours international, d’organiser

des échanges, de suivre leurs parcours pour montrer que, partout dans le monde, l’on peut réussir et être heureux dans un travail où l’on s’épanouit.

Rassemblement, concours, occasion de se mesurer, de se dépasser, de gagner, de faire gagner et rayonner les compétences de son pays, les Olympiades des Métiers, Worldskills Competition, sont aussi une formidable occasion de participer à la construction d’une société sans frontières, où l’élan de la jeunesse et l’amour

d’un métier permettent de tisser des liens, de créer des espaces de rencontre et de partage.

En novembre prochain, à Shizuoka, au Japon, 40 jeunes Français et Françaises défendront les couleurs de notre pays. Au cours des six mois qui viennent, nous organisons leur préparation professionnelle avec leurs experts dans des centres pilotes. Nous leur offrons aussi, en partenariat avec l’INSEP, une préparation physique et mentale pour que, à l’instar des sportifs de haut niveau, ils disposent de tous les atouts pour résister à la pression d’un évènement où ils devront faire à nouveau leurs preuves devant des centaines de milliers de visiteurs venus du Japon mais aussi du monde entier.

Soyons nombreux à venir les encourager, aux côtés de responsables de toutes les régions, des entreprises, des organisations professionnelles et consulaires, des partenaires sociaux qui, à nouveau, donneront leur temps et leurs ressources pour une très belle cause : celle de la jeunesse et des métiers pour construire le futur.

Marie-Thérèse GeffroyPrésidente du CofomVICE-PRÉSIDENTE DE WORLDSKILLS INTERNATIONAL

Créées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elles veulent réunir dans une compétition pacifique la jeunesse de tous les pays pour que les candidats, présentant une vitrine vivante des métiers dont les économies de tous les pays ont besoin.

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39èmes Olympiades des métiers

D epuis plus de cinquante ans, des jeunes de moins de 23 ans venus de tous les continents participent au concours

international des métiers , appelé aussi Olympiades des Métiers. Lancées en 1950, celles-ci consistent en une compétition mondiale, organisée tous les deux ans, et accueillant des jeunes d’une quarantaine de métiers. Leur défi consiste à réaliser un ouvrage imposé sur un sujet technique dans un temps limité, sous le signe des valeurs olympiques. Outre leurs qualités professionnelles individuelles, ces jeunes doivent faire preuve de qualités humaines et d’un esprit d’équipe.

Trois étapes successives

Les Olympiades des Métiers se déroulent en trois phases de sélection, successivement régionale, nationale et internationale. Les sélections régionales permettent de désigner le meilleur candidat de chaque métier des régions participantes. Ces lauréats s’affrontent ensuite durant des finales nationales (objet de ce numéro spécial de Compagnon du Devoir).

Les finales nationales permettent d’une part aux lauréats régionaux de se confronter et d’autre part de désigner trois lauréats pour chaque métier (or, argent et bronze). Les médaillés d’or constituent l’Equipe Nationale des Métiers, les médaillés d’argent sont leurs suppléants. Mais, attention, tous ces lauréats ne sont pas pour autant finalistes internationaux ! En effet, pour qu’un métier soit présent au concours international, il faut qu’au minimum douze pays présentent un candidat dans ce même métier. C’est ainsi que pour cette année, le concours a pris fin au niveau national pour treize métiers, tandis que les trente-cinq autres concourront à l’international.

Le concours international constitue l’ultime étape où se confrontent les lauréats de chaque pays, afin de désigner les quatre meilleurs jeunes professionnels mondiaux. Ils seront récipiendaires d’une médaille d’or, d’argent ou de bronze, ou d’un diplôme d’honneur (quatrième place), s’ils ont obtenu plus de 500 points.

Quel que soit le niveau du concours (régional, national, international) , les épreuves se tiennent généralement dans un espace de foires et d’expositions, parcouru par un public de supporters, de curieux, d’amateurs et de spécialistes. Les jurés sont souvent des enseignants du métier, un expert (président de jury) étant désigné pour chaque métier, au niveau national, par le Cofom, et, au niveau international, par WorldSkills Competition.

Le COFOM

En France, depuis 1990, les concours sont organisés par le COFOM, Comité Français des Olympiades des Métiers, association loi 1901, regroupant de nombreux membres fondateurs, actifs et associés,

qui s’impliquent dans l’action du WorldSkills Competition (organisation internationale).

Le COFOM s’est donné pour mission d’assurer la promotion des métiers, la valorisation de la formation professionnelle à l’intention des jeunes, ainsi que l’organisation des finales nationales. Le COFOM assure aussi conseils et assistance pour l’organisation des concours régionaux, la représentation française au comité WorldSkills Competition, ainsi que la préparation des membres de l ’équipe de France des Métiers : consolidation du savoir-faire technique des candidats (trois semaines de stage) et

préparation physique et mentale (deux semaines de stage, avec l’appui des services du ministère de la Jeunesse et des Sports).

Le Cofom bénéficie du soutien des pouvoirs publics, des organismes paritaires, des régions et des cotisations de ses membres. L’équipe de France des Métiers bénéficie de l’appui d’entreprises partenaires, toutes leaders dans leur domaine d’activités.

WorldSkills Competition

Fondée en 1950, WorldSkills Competition est une organisation internationale sans but lucratif, dont le siège est à Amsterdam. Sa mission consiste à relever le niveau et les normes de formation professionnelle qualifiante à travers le monde. Sa direction est assurée par un bureau exécutif composé de représentants élus par les 46 pays membres (la France est membre depuis 1953).

WorldSkills Competition fonde l’accomplissement de sa mission sur un vaste programme d’activités, dont le plus important est l’organisation -tous les deux ans- du plus grand concours de métiers au monde. Les six premiers concours internationaux se sont tenus en Espagne. Depuis, ils se sont déroulés successivement, à partir de 1958, dans différents pays du monde (en France, à Lyon en 1995). Le dernier concours international, 38ème

du nom, s’est tenu à Helsinki (Finlande) en 2005. Le prochain se déroulera à Shizuoka (Japon), en novembre 2007, avec trente-cinq métiers représentés.

Une expérience inoubliable !

Quels que soient les métiers, que ce soit en sélection régionale, nationale, ou bien au concours international, les candidats sont unanimes : « Les Olympiades des Métiers constituent une expérience exceptionnelle, riche en expériences, en émotions et en rencontres. »

Depuis plus d’un demi-siècle, ce concours a permis à des milliers de jeunes, non seulement de mesurer leurs qualifications et confronter leurs méthodes de travail, mais aussi de comprendre que, quel que soit son niveau professionnel, il est toujours possible de s’améliorer dans son métier.

Les Olympiades des Métiers contribuent à améliorer le niveau des formations existantes tout en permettant le développement de nouvelles. En tant que laboratoire, elles permettent à l’ensemble des professionnels d’optimiser les aspects techniques et pédagogiques de formation à leurs métiers.

Daniel Le StancresPonsable du serVice de la communication

de l’aocdtF

Olympiades des métiers

Mode d’emploi

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39èmes Olympiades des métiers

Médaillé d’argent au concours international des 38èmes Olympiades des Métiers

J e suis le Pays Cotilleau, Cédric le Tourangeau, Compagnon Menuisier du Devoir, et je vais vous raconter la

magnifique expérience que j’ai vécue.

Concours régional

Tout commence dans notre ville de Cagnes-sur-Mer. Après m’être inscrit au concours régional des Olympiades des Métiers, région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, je me présente en mai 2004 aux ateliers de la Maison des Compagnons du Devoir de Marseille. C’est là que doit avoir lieu le concours régional. Nous sommes trois candidats en lice et nous devons réaliser notre travail en huit heures. Celui qui réalisera la meilleure pièce pourra représenter notre belle région aux finales nationales qui doivent se tenir à Nantes, du 19 au 22 janvier 2005.

Lors de la réalisation de cette pièce, je me rends compte que mes gestes ne sont pas sûrs. Je n’ai suivi aucun entrainement préalable, grosse erreur ! Après une dure journée, je me classe quand même, mais de justesse, premier et je peux dès lors m’inscrire au concours national en tant que représentant de la région PACA.

De retour à Cagnes-sur-Mer, je prends réellement conscience des difficultés rencontrées lors du travail que j’avais à fournir. Ayant déjà participé en 2001 aux finales nationales des 36èmes Olympiades des Métiers qui se tenaient à Poitiers et ayant été classé cinquième, il n’est pas question pour moi cette fois-ci d’avoir un autre classement que celui de premier, place indispensable pour participer au concours international. Sans perdre beaucoup de temps, je me mets donc au travail et me lance dans la préparation du concours.

Au mois de septembre, c’est le changement de ville, je quitte Cagnes-sur-Mer pour me rendre à Auxerre.

Stage de préparation

Tous les premiers de chaque région, dont je fais partie, se retrouvent pour une semaine de stage professionnel à Périgueux, au centre-pilote de formation des Olympiades des Métiers. Là, nous avons l’occasion de revenir sur les bases de la menuiserie à travers l’exécution d’assemblages avant de travailler à la réalisation de pièces.

Nous sommes encadrés par deux Compagnons, le Pays Esteban, Patrick le Bordelais, Compagnon Menuisier du Devoir, expert en menuiserie et organisateur du concours national (ce Pays est également membre du jury du concours international) et le Pays Maréchet, Arnaud le Forézien, Compagnon Menuisier du Devoir, maître de stage à la Maison des Compagnons de Périgueux, formateur pour les 38èmes Olympiades des Métiers et ancien candidat international des 36èmes Olympiades des Métiers qui se sont tenues à Séoul, en Corée du Sud.

Ce magnifique stage restera pour moi le plus beau vécu sur mon Tour de France. La qualité et la motivation de chaque candidat étaient surprenantes.

Concours national

Le concours national se déroule à Nantes, au parc de la Beaugeoire. Il s’étend sur trois jours. L’équipe PACA dont je fais partie est arrivée sur les lieux du concours après quelques embûches, sans doute dues au stress car la volonté de gagner domine.

La pièce du concours à exécuter est une petite fenêtre qui doit être réalisée sur deux jours et demi et il est conseillé que la pièce soit montée à l’issue de la deuxième journée afin de pouvoir

remporter un maximum de point sur la finition. La première journée pour moi n’est pas facile, le démarrage est long et difficile. Par contre, la seconde journée est intense.

Chaque candidat est à son maximum, chacun voulant la première place. J’ai ce second jour un énorme travail à fournir pour que ma pièce soit montée le soir. Je prends donc mon courage à deux mains, me concentre un maximum et donne le plein de mes capacités. Je réussis à coller mon ouvrage juste à temps.

Le troisième jour se termine bien. Ma pièce est montée, poncée, terminée. Bien sûr, elle n’est pas parfaite mais je suis content de ce que j’ai fait.

Les résultats doivent être proclamés dans les locaux des ateliers d’Airbus, à Saint-Nazaire. Tout le monde est là, certains joyeux, même heureux, d’autres déçus mais tous contents d’avoir vécu une telle expérience.

Enfin, dans une ambiance de feu, les résultats sont donnés. L’attente me semble longue mais quel soulagement et quelle joie lorsque j’apprends que je suis médaillé d’or, devant Monsieur Julien

Renoult de la région Pays-de-Loire qui obtient une belle médaille d’argent et le Pays Sylvain Jacob, Aspirant menuisier, dit Poitevin, de la région Aquitaine qui, lui, obtient une médaille de bronze.

Cette première place me donne la chance de faire partie de l’Equipe de France des 38èmes Olympiades des Métiers, représentant trente-neuf métiers regroupés par pôles : industriel, automobile, bâtiment travaux publics, services, métiers de bouche, nouvelles technologies, communication, horticulture, agriculture.

Stage de préparation internationale

L’entraînement commence très vite. Me trouvant dans notre ville d’Auxerre, je fais un changement de ville exceptionnel début février avec l’accord de mon patron Monsieur Bernard Asselineau et celui des Compagnons Menuisiers du Devoir. Je pars dans notre ville de Périgueux afin de pouvoir m’entraîner dans de bonnes conditions.

Sélectionné pour les 38èmes finales internationales des Olympiades des Métiers qui se dérouleront en Finlande, à Helsinki, je bénéficie de trois semaines de stage professionnel, toujours encadré par les Pays Esteban et Maréchet et avec l’aide de mes partenaires d’entraînement, Monsieur Julien Renoult, le Pays Jacob et Monsieur Simon Mousset (candidat ayant réalisé un bon résultat lors du concours national et pouvant se représenter pour le prochain).

Chacun d’eux a pour but de me faire grandir, de me retransmettre son savoir afin que je puisse approfondir mes connaissances, que je me sente le plus à l’aise possible dans mon entraînement et surtout lors du concours. Je bénéficie également de deux semaines de stages, physique et mental,

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dirigés par Monsieur Daniel Levavasseur, maître d’armes et le Compagnon Valentunizzi, délégué technique du Comité Français des Olympiades des Métiers. Ces deux stages me permettent de mieux me préparer à ce qui m’attend.

Le premier se déroule à Prémanon, dans le Jura, et associe les exercices de gainage (exercices physiques permettant de muscler toutes les parties du corps), les sorties en ski de fond et les séances d’étirement. Le deuxième a lieu à Banuyls-sur-Mer et regroupe les séances de gainage, le footing, les étirements, la découverte de sports comme le handball, le rugby, la plongée, la voile et se termine par un rallye dans l’arrière-pays.

Cet entraînement d’une grande intensité dure au total quatre mois, ce qui, étant donné le niveau très élevé du concours international, donne peu de temps pour progresser.

Concours international

Je pars pour Paris le 21 juin 2005 retrouver ma belle équipe de France. Nous prenons l’avion dès le lendemain pour Helsinki. Dès l’arrivée à l’aéroport, le stress m’envahit car tant les cameramen que les autres participants sont présents. Deux jours avant le début du concours, je prends place à mon établi et découvre mes adversaires. A partir de ce moment, plus de cadeau, que le meilleur gagne. La cérémonie d’ouverture a lieu la veille au soir de l’ouverture du concours, c’est-à-dire le 25 juin 2005.

La pièce, une porte, est à réaliser sur quatre jours. A la fin de la première journée, d’une durée de quatre heures trente, l’épure doit être rendue. Le deuxième jour, d’une durée de six heures trente, c’est au tour du panneau bas d’être rendu, poncé, prêt à vernir. Le troisième jour, d’une durée également de six heures trente, le dormant doit être terminé et le dernier jour, d’une durée de quatre heures trente, doit voir l’achèvement de la pièce.

Le premier jour est très dur pour moi, je passe beaucoup de temps sur mon épure et me retrouve avec une heure trente de retard par rapport aux autres candidats. Je suis dans un état indescriptible. Le soir, à l’hôtel, je fais l’analyse de fabrication pour le lendemain et détermine des temps pour chaque étape.

Je me rends compte que le temps passé lors de mes entraînements était beaucoup trop long. Je prends conscience de la difficulté qui sera la mienne pour surmonter cette deuxième journée si je veux me retrouver sur le podium. Je dois tout donner. Je vais donc être à 100 % pendant ces six heures trente, ne pensant qu’à l’instant présent et au travail que j’ai devant moi. Lorsqu’un certain niveau de concentration est atteint, l’on fait abstraction de tout ce qui nous entoure, gens, flashs des appareils photos, haut-parleur et caméras. On ne voit plus que ce que l’on fait et l’on n’entend plus que le bruit de ses propres outils.

Chaque matin, experts et candidats menuisiers d’un même pays ont le droit de se parler pendant dix petites minutes, ce qui me laisse le temps de faire le point sur mon travail avec Patrick et de me préparer mentalement à l’épreuve qui m’attend.

La deuxième journée n’est pas facile, effort physique et concentration sont intenses. Je dois me battre jusqu’au bout, resté attentif à ce que je fais, donnant tout ce que j’ai en moi pour que ma pièce soit terminée à temps. Heureusement, tout se passe bien et je rends ma pièce à temps. L’espoir revient. Le bilan de cette journée est bon, j’ai rattrapé mon retard et tant la qualité de l’exécution que l’aspect général

de ma pièce sont bons. La fatigue commence à se faire sentir et des douleurs musculaires se font jour, pourtant je ne suis qu’à la moitié du concours. La troisième journée m’attend avec sa masse de travail.

Ce troisième jour est plus difficile, notamment à cause de la fatigue accumulée. Je termine mon dormant avec peine (partie encadrant le panneau bas et la petite fenêtre) et juste à temps. Néanmoins, la qualité du travail que je rends me convient, bien que quelques imprécisions me tracassent. Je pense immédiatement à la prochaine journée. L’ouvrant devra être t e r m i n é e t a j u s t é ave c p ré c i s ion c ar il doit rentrer dans la par t ie haute du dormant, sans jeu. Or, seuls mes cintres sont calibrés et le temps alloué est de quatre heures trente, ce qui est trop peu (pendant l ’e n t r a î n e m e n t , i l m ’a u r a i t f a l l u s i x heures !) . Je prends p e u r e t p e r d s u n instant confiance en moi jusqu’à ce que Daniel Levavasseur me fasse redescendre sur terre et que Forézien me rassure.

J e p e n s e to u te l a journée au lendemain, la peur au ventre de ne pas être à la hauteur de ce qui m’attend, mais ma force mentale reprend le dessus à tel point qu’une seule chose me semble évidente : la réussite. Peu m’importe les conséquences physiques, je dois terminer mon ouvrage, quitte à en tomber malade.

Je commence ma journée tel un boxeur entrant sur le ring. Les outils en main et les gestes bien décidés. Les copeaux de bois volent. Les chutes tombent. Je ne pense qu’à ce que je suis en train de faire, sans oublier de manger et de boire, clés de l’énergie. Je n’ai jamais été aussi rapide, ni aussi stressé de ma vie. Plus le temps passe, plus je me rapproche de la fin et plus le temps qui me reste me semble court.

Tout à coup, j’entends le compte à rebours indiquant la fin du concours… Le coup de sifflet retentit lors de mon dernier cassage d’arête. Je termine mon ouvrage à la seconde près.

La joie gonfle en moi, le stress et la pression se dissipent. Toute l’équipe de la région PACA est là, m’applaudit. Forézien est à mes côtés, heureux du travail que j’ai fourni. Je regarde ma pièce et la vois terminée. Mon cœur bat enfin de joie. Je pars saluer et féliciter mes adversaires. Le bonheur m’habite, comme quoi l’impossible n’est pas impossible. Qui aurait pensé que ma pièce serait terminée ?

La caisse rangée et les outils nettoyés, je pars rejoindre mon équipe, certains sont heureux, d’autres déçus, mais tous avouent avoir vécu une expérience hors du commun.

Les résultats et la cérémonie de clôture sont prévus le 1er juillet 2005. Cela sonne la fin du concours. Après trois jours d’attente, les résultats sont enfin donnés. Je suis médaillé d’argent, devant le Suisse qui est à égalité avec le Coréen et le Belge, mais derrière l’Allemand médaillé d’or.

Voilà, cette belle aventure reste gravée à jamais dans mon cœur. Cette magnifique expérience m’a énormément apporté. Elle m’a permis de mieux me connaître, d’approfondir mes connaissances professionnelles, d’être plus habile dans mon métier. Le physique compte beaucoup, de par l’endurance et la résistance physique pendant l’effort. La force mentale est une grande cause de réussite. Mais rassurez-vous, ce que vous n’avez pas encore, vous l’acquerrez.

Je dois cette médaille à tous ceux qui ont été présents à mes côtés, qui m’ont soutenu lors des

moments difficiles, plus particulièrement à cette belle équipe de France, à mes proches et pour couronner le tout à cette exceptionnelle équipe professionnelle. Sans elle, mon résultat n’aurait pas été le même. J’encourage tous les jeunes motivés et volontaires à participer à ce concours. Donnez-vous les moyens de pouvoir vivre cette magnifique expérience que sont les Olympiades des Métiers. N’ayez pas peur, lancez-vous et vous verrez, vous vous surprendrez.

Je remercie le Pays Esteban, expert en menuiserie, pour tout ce qu’il a fait pour les Olympiades et, plus particulièrement, pour le dévouement dont il a fait preuve envers tous les jeunes participants menuisiers. Je le remercie aussi pour son encadrement et tous ces moments passés bénévolement mais je n’oublie pas sa femme et sa patience.

Je remercie aussi le Compagnon Maréchet pour l’encadrement qu’il m’a apporté, pour sa qualité à retransmettre notre beau métier, pour la force qu’il m’a donnée, le courage et l’amour du métier bien fait.

Je remercie Monsieur Julien Renoult et Monsieur Simon Musset qui ont joué le jeu jusqu’au bout. L’échange et la complicité que nous avons eus restent pour moi exceptionnels.

Je remercie enfin ma famille et Dhassyv qui m’ont beaucoup soutenu et m’ont poussé devant l’épreuve. Merci d’avoir accepté ma passion, d’avoir toujours été là pour moi.

Cédric CotilleauCédric le TourangeaucomPagnon menuisier du deVoir

39ème Olympiades des métiers

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39èmes Olympiades des métiers

Les métiers du plâtre aux Olympiades des Métiers

Découverte des Olympiades des métiers

Un jour de 1972, alors que j’étais Chargé d’Etude au Collège des Métiers pour les Plâtriers (on dirait aujourd’hui Chargé de Mission), je reçois un coup de téléphone du Compagnon Poitevin « Raymond le Poitevin » alors Conseiller au Collège des Métiers. Il m’informe de l’existence et de l’intérêt d’un Concours International de Formation Professionnelle alors principalement axé sur les Métiers du Bâtiment. Il connaît bien le fondateur de ce concours, un espagnol, Monsieur Francisco Albert-Vidal qui insiste pour que de jeunes Français participent au prochain Concours en août 1973 à Munich. Auparavant plusieurs Français dont des Compagnons y avaient déjà participé de façon épisodique et à titre personnel (1 en 1953 à Madrid ; 3 en 1955 à Madrid ;10 en 1956 à Madrid, 6 en 1957 à Madrid ; 10 en 1958 à Bruxelles ; 5 en 1961 en Allemagne) Le projet du Compagnon Poitevin était, après plus de 10 ans d’absence des Français à cette compétition, de pérenniser leur participation, en créant une équipe de français sous l’égide de l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir qui représenterait la France au sein de l’Organisation Internationale. Il faut préciser que ce Concours rencontrait un succès grandissant : 2 pays (Espagne et Portugal) en 1950 et 20 candidats ; 11 pays (européens) en 1961 et 192 candidats ; 15 pays (Europe et Asie) en 1973 et 281 candidats.

Première participation

Nous décidons donc de constituer une petite équipe de candidats, dont un Aspirant Plâtrier et d’accompagnateurs avec pour objectif de prendre connaissance de cette compétition et d’en mesurer l’intérêt pour des participations futures. Notre candidat victime du manque d’expérience de ce concours, obtient des résultats décevants, 6ème sur 7 compétiteurs. Malgré cela nous ne sommes pas déçus d’avoir fait le déplacement car nous découvrons une compétition dont nous n’avions pas imaginé l’ampleur, l’ambiance et le niveau nécessaire de préparation des candidats. Nous prenons conscience que ce concours international est un formidable outil de promotion des métiers auprès de la jeunesse.

30 ans au plus haut niveau International

Forts de l’expérience de Munich, la décision est prise de s’organiser et de bien se préparer pour participer au prochain concours en 1975 à Madrid. Une équipe plus étoffée de 11 candidats, mieux préparés, y porte les couleurs françaises. Le candidat plâtrier français remporte la médaille de bronze, c’est très encourageant.

Les plâtriers français participeront à toutes les Olympiades des Métiers suivantes avec un palmarès flatteur : Argent en Corée en 1978 ; Argent en Irlande en 1979 ; Or aux USA en 1981 ; Bronze en Autriche en 1983 ; Argent au Japon en 1985 ; Or en Australie en 1988 ; Argent en Angleterre en 1989 ; Argent en Hollande en 1991 ; Argent à Taiwan en 1993 ; Bronze à Lyon en 1995 ; Or en Suisse en 1997 ; Argent au Québec en 1999 ; Or en

Corée en 2001 ; Argent en Suisse en 2003. Sur les 17 Olympiades qui se sont déroulées de 1973 à 2003 les candidats Français en Plâtrerie ont été récompensé 15 fois par des médailles. Ces bons résultats ne sont pas dus au hasard mais principalement au fait que nous avons compris que la clef de la réussite réside dans le choix des candidats et passe par une solide préparation. Il faut également considérer le fait que ce concours international prend en compte une partie du métier commune à l’ensemble des pays participants, le plus grand dénominateur commun en quelque sorte. L’épreuve de plâtrerie est axée principalement sur la gypserie, c’est-à-dire sur la fabrication et la pose de moulures en plâtre. C’est un savoir faire important de notre métier surtout pour évoluer vers la décoration, le staff et le stuc. Depuis 1968, pas moins de 20 pays ont participé aux Olympiades des Métiers du Plâtre.

Les métiers traditionnels victimes de l’engouement pour les Olympiades

Le règlement de l’Organisation Internationale limite à 40 le nombre de métiers en compétition officielle. De nombreux nouveaux métiers et notamment ceux liés aux technologies de l’information et du service, demandent à participer à ce concours international. Le système utilisé pour éliminer des métiers afin d’en inscrire de nouveaux consiste à augmenter le nombre minimum de candidats par métier. Ainsi pour qu’un métier puisse participer le nombre minimum de candidats (donc de Pays) est passé de 6, à 8, puis à 10 et enfin à 12 à ce jour.

Ce système d’élimination avantage les nouveaux métiers ayant par nature un « standard » international et un potentiel de candidats

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39èmes Olympiades des métiers

important. Cela se fait au détriment des métiers traditionnels notamment ceux du bâtiment qui se pratiquent différemment selon les pays. J’y vois une profonde injustice, un paradoxe et un gâchis. Injustice car les métiers qui vont disparaître sont ceux qui ont été fondateurs des Olympiades. Paradoxe car ce sont les métiers qui peinent à recruter et qui ont le plus grand besoin de la vitrine exceptionnelle de ce Concours.

Gâchis car on se prive de l’intérêt de voir concourir côte à côte des candidats qui utilisent des techniques différentes pour réaliser un ouvrage identique et des échanges entre des experts professionnels internationaux. Une solution à cette injustice consiste à imposer un nombre de candidat diffèrent par groupe de métiers, par exemple 10 pour les métiers traditionnels et 14 pour les autres.

Reconquête d’un niveau international

Grande fut notre déception d’appendre que le couperet est tombé et que les métiers du plâtre pourtant en compétition depuis 40 ans ne participeraient pas aux Olympiades d’Helsinki en 2005. En effet 9 pays se sont inscrits au lieu des 12 requis au minimum.

Nous avons réfléchi sur les raisons de cette élimination. Sans doute le pays d’accueil, qui a un poids déterminant pour le maintien d’un métier, n’a pas été un atout car la Finlande n’est pas un pays à fort emploi du plâtre. Par ailleurs il fallait sans doute se questionner sur les techniques du plâtre les plus utilisées sur un plan international. Enfin à ce niveau de compétition il faut réfléchir à l’interférence des technologies de l’information et à leur éventuelle utilisation.

Nous avons proposé une nouvelle description de métier axée sur la mise en œuvre de la plaque de plâtre, des enduits décoratifs et de la pose d’ornements en staff du commerce. Sous l’égide de l’APMP (Association pour la Promotion des Métiers du Plâtre) et avec le concours très actif du COFOM (Comité Français pour les Olympiades des Métiers) et de PLACO notre sponsor, nous avons présenté

3 types d’épreuves réalisées par 3 jeunes Français pendant les Olympiades d’Helsinki. L’objectif était de sensibiliser les délégations internationales présentes à l’intérêt d’une nouvelle approche des métiers du plâtre en vue d’une démonstration internationale au Japon en 2007.

Cette présentation très appréciée a suscité l’intérêt de nombreuses délégations et en particulier de celui des Japonais qui se sont engagés à organiser une démonstration internationale. En avril au cours d’une réunion de travail avec une délégation japonaise à Paris nous avons défini le sujet qui sera réalisé aux prochaines Olympiades. L’objectif désormais est l’inscription de 12 pays au moins au Canada en 2009, afin de pérenniser à nouveau la participation de notre métier.

Nécessaire modernisation des Métiers traditionnels

Les métiers du plâtre ont fait la douloureuse expérience d’être exclus de cette compétition internationale et des difficultés pour y être réintégrés. D’autres métiers sont menacés, ils doivent anticiper cette éventualité afin d’y échapper. Chaque métier doit réfléchir en permanence à son devenir, à sa place sur un plan international et à sa modernisation, notamment par l’utilisation des technologies de l’information.

Alain Borjon-PironLa Fermeté de Pont-de-VauxCompagnon passant Plâtrier du DevoirresPonsable de l’institut suPérieur des métiers du Plâtre

PAYS PARTICIPANTS ET RéSULTATS AUX OLYMPIADES DES MéTIERS DU PLÂTRE

2007 2005 2003 2001 1999 1997 1995 1993 1991 1989 1988 1985 1983 1981 1979 1978 1977 1975 1973 1971 1968

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1 ALLEMAgNE Argent Argent Or BrOnze Or Or BrOnze Or

2 AUSTRALIE

3 AUTRIChE

4 bELgIqUE

5 ChINE

6 CORéE BrOnze d BrOnze BrOnze

7 FRANCE Argent Or Argent Or BrOnze Argent Argent Argent Or Argent BrOnze Or Argent Argent BrOnze

8 gIbRALTAR Argent

9 IRLANDE BrOnze Argent

10 JAPON d

11 LIEChTENSTEIN

12 LUXEMbOURg

13 MAROC

14 NORvègE

15 PAYS-bAS d Or Or

16 PORTUgAL

17 ROYAUME UNI BrOnze

18 SUISSE Or BrOnze d

19 TAïwAN d d Argent

20 ThAILANDE

TOTAL 6 3 8 8 9 8 8 10 9 7 7 7 10 7 7 7 7 8 7 7 7

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39èmes Olympiades des métiers

39èmes Olympiades des MétiersZoom sur les finales nationales

Mercredi 28 mars

14 h 30 - Parking du centre d’exposition et de congrès d’AmiensToute la France est au rendez-vous ! Les deux derniers chiffres de l’immatriculation des véhicules stationnés sont tellement variés qu’ils sont une invitation à réviser la liste des départements… Plus loin, devant l’entrée, depuis ce matin, des cars déversent un flot de passagers jeunes et moins jeunes, dont les visages affichent souvent plus de tension que de joie.

14 h 45 - Bureau de presseBéatrice et Ludivine « mailent » les derniers communiqués de presse annonçant l’ouverture des Olympiades ; une équipe de télévision est en briefing ; des journalistes repèrent les stands sur un plan des lieux monumental.

15 h 00 - Hall d’accueilCandidats et experts se regroupent avec malles et caisses à outils ; la communication entre groupes est rare, voire inexistante ; chacun guette le détail qui lui révélera un futur adversaire.

Le look branché d’un jeune homme me suggère qu’il exerce probablement ses talents dans la mode (coiffure, couture ?) ; cette jeune fille, je la verrais bien dans la peau d’une esthéticienne…

15 h 15 - Dans les hallsParcours rapide du site afin de repérer la disposition des stands de métier ; nombreuses poignées de mains (je suis en pays de connaissance) : les Pays et Coteries sont nombreux chez les jurés, experts et accompagnateurs !

La répartition des stands de métier a été organisée en fonction des pôles d’activités : bâtiment et travaux publics, industrie, services, automobile, agricole, alimentation, nouvelles technologies.

15 h 30 - Hall des métiers du bâtimentLes stands de métier prennent vie : les équipes régionales s’y dispersent, les groupes sont maintenant ceux constitués par les candidats et jurés d’un même métier ; les experts leur communiquent le règlement et des informations.

Des candidats prennent en main les machines collectives afin de se familiariser avec leur fonctionnement ; d’autres font connaissance, certains restent un peu à l’écart et préfèrent vérifier encore une fois leur outillage.

16 h 30 - Dans les hallsLe jeune homme que j’imaginais coiffeur se révèle être chauffagiste, la jeune fille esthéticienne est en réalité pâtissier ! C’est bien vrai que l’habit ne fait pas le moine…

Les stands se vident : les équipes régionales se reconstituent pour aller se préparer pour la cérémonie d’ouverture.

17 h 30 - Derrière le Coliséum (palais des congrès situé dans le centre ville d’Amiens)Arrivée remarquée des premières équipes régionales : tenues vestimentaires identiques pour les candidats d’une même région, drapeau régional agité en tous sens. Très vite le silence du quartier fait place à un brouhaha digne d’une finale internationale de football : klaxon, slogans scandés en hurlant, éclats de rire. L’ambiance chauffe mais reste amicale et sympathique, le jeu consiste surtout à impressionner les autres équipes en criant plus fort qu’elles…

L’organisation avait prévu un chauffeur de salle : elle va pouvoir lui donner congé !

18 h 30 - Dans le ColiséumÀ l’intérieur de l’édifice, le public prend tranquillement place : mille cinq cents accompagnateurs dans la salle principale et mille autres dans une salle située sous la première, où la cérémonie d’ouverture sera suivie sur un écran géant.

18 h 45 - Scène du ColiséumLe présentateur monte sur scène : musique, lumière, c’est parti !

Entrée et défilé des équipes régionales : hurlements des spectateurs et des candidats (officiels médusés), déferlement de flashs photo, décibels de musique, clips vidéo de présentation de la région et des Olympiades… La salle a bien du mal à retrouver un peu de calme pour laisser les orateurs se succéder au micro !

21 h 00 - ColiséumLe mot de la fin. Madame Geffroy (présidente du Cofom) au micro : « Je déclare ouvertes les finales nationales des 39èmes Olympiades des Métiers ». Délire des candidats et des spectateurs…

Quelques chiffres

39émes Olympiades des Métiers677 candidats48 métiers, dont 42 iront au Japon

7 pôles professionnels19 régions représentées16 000 m² d’installation

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39èmes Olympiades des métiers

Jeudi 29 mars

7 h 30 - Une rumeur monte des halls déjà envahis par candidats, jurés et experts. Je vais aller de stand en stand pendant une vingtaine d’heures tout au long des trois journées à venir et voir les ouvrages s’élaborer peu à peu. Notes de parcours…

Métier n°25 (menuisier)J’ai décidé de vivre le début de ces finales avec les pots à colle.

Observation attentive des pièces de bois par les candidats ; l’un ou l’autre demande à ce qu’une pièce soit changée ; j’observe les pièces jugées mauvaises et ne vois rien (à chacun son métier !). L’expert vérifie encore une fois que l’horloge qui lui a été remise est bien calée sur celle de l’organisation.

Métier n° 25 (menuisier) à huit heures sonnantes, les sujets sont distribués ; les candidats déplient les plans ; certains paraissent sceptiques, d’autres affichent un air détendu, tous sont concentrés. La plupart étudient le plan qui leur a été remis, quelques-uns saisissent déjà une pièce de bois et y portent des indications, les autres commencent un tracé complémentaire sur le plan.

Chacun paraît avoir sa méthode, mais tous sont déjà concentrés dans leur ouvrage…

Je les quitte et pars observer d’autres métiers.

Métier n° 28 (fleuriste) Ce métier semble voir venir à lui une majorité de jeunes femmes ! Les candidates, en pleine épreuve de bouquet, ont des comportements très contraires : l’une parle avec des visiteurs, l’autre s’est isolée du public avec un walkman, une troisième est en conversation avec un juré. Odeurs de feuillage et de fleurs mêlées…

Métier n° 51 (mécanicien poids lourds)Pas de public pour le moment : au moins, les candidats peuvent travailler tranquillement !

Un sponsor a équipé les jeunes de magnifiques combinaisons de couleur rouge vif. Echange avec un juré qui déplore le déficit de jeunes dans le métier…

Métier n° 20 (maçon)Les candidats sont tous occupés à couper des briques et les disposent sur le sol afin de reproduire le motif qu’ils construiront en élévation. Les différences d’avancement de leurs ouvrages sont importantes. Qu’en sera t-il samedi ?

Métier n°25 (menuisier)Les candidats sont en partie occupés à usiner leurs pièces de bois. à noter : il n’y a pas de jeune fille alors qu’elles pratiquent maintenant ce métier. L’esprit de compétition serait-il plus courant chez les jeunes hommes ou bien les jeunes filles ne se croient-elles pas à la hauteur ?

Décontractés, les jurés sont bienveillants envers les candidats ; bruit des machines collectives…

Métier n° 06 (tourneur)Bien que pratiqué au grand jour, ce métier reste des plus secrets. Les machines numériques sont hermétiquement fermées quand elles tournent : seuls les candidats voient leurs ouvrages ; ceci explique probablement l’absence de public.

Métier n° 21 (taille de pierre)Je ne sais ce qui se remarque le plus : le vacarme des outils pneumatiques ou bien la poussière qui s’échappe de cet atelier installé sous un vaste chapiteau de toile ? à l’intérieur, candidats et jurés portent des protections auditives diverses. Ici, on ne parle pas, on écoute les ciseaux crier au contact de la pierre. Parmi le public, des inconditionnels semblent figés à demeure malgré le bruit et la poussière…

Métier n° 41 (boulangerie)Difficile d’approcher du stand tant le public se presse ! Une bonne odeur de fournil règne sous tout le chapiteau. Une correction de pièces de viennoiserie est en cours : débonnaires, les jurés jouent des papilles, après avoir pesé minutieusement toutes les pièces, puis les avoir coupées et observées.

Un candidat est -légitimement- furieux : il vient de se faire voler des pièces de viennoiserie par de jeunes visiteurs qui s’éloignent, apparemment fiers de leur forfait !

Métier n° 37 (jardinier paysagiste)Beaucoup de terre a été remuée depuis ce matin ; des cordeaux sont tendus, des planches

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39èmes Olympiades des métiers

supportent des niveaux ; ici, un muret a été élevé, ailleurs ce sont des pierres plates qui semblent avoir trouvé leur place. Difficile d’y voir clair : à suivre…

17 h 45 - Le flot des visiteurs sortants est suivi de celui des candidats puis des experts. Chacun s’en retourne à son hôtel, plus ou moins souriant, plus ou moins confiant : demain sera un autre jour…

Vendredi 30 mars

8 h 15 - Le temps pluvieux m’a contraint à réduire ma vitesse sur l’autoroute : quand j’arrive, les candidats sont en pleine action depuis quelques minutes mais leur concentration donne l’impression qu’ils sont au travail depuis plusieurs heures. Je recommence un parcours systématique de tous les stands.

Métier n° 25 (menuisier)Les jurés et l’expert (un Compagnon…) me saluent cordialement. Les candidats sont déjà tête baissée dans leurs ouvrages qui ont pris forme depuis hier : pour quelques-uns, les pièces diverses sont en cours d’assemblage, mais je n’en comprends toujours pas la finalité (surtout pour celle en forme de esse). Photos.

Métier n° 12 (carreleur)Les carreaux coupés hier et disposés au sol afin de vérifier l’exactitude du motif sont maintenant pour la plupart collés en place, verticalement. Une jeune fille semble être bien en avance et son ouvrage me paraît bien propre : sera-t-elle sur le podium ?

Métier n° 47 (couvreur)Ici, le vacarme ambiant me paraît plus intense encore : est-ce en raison de la position centrale de ce stand ? Les candidats semblent assez

décontractés ; la plupart d’entre eux sont affairés à plier des pièces de cuivre destinées à faire la jonction entre un châssis de toit et le versant en ardoise réalisé la veille. Odeur acre de la soudure, éclat du cuivre neuf.

Toi aussi, tu peux le faire !Dans un hall, un stand particulier propose des animations au public : d’anciens candidats aux Olympiades accompagnent les volontaires dans la

réalisation d’un moulage en plâtre, d’une planche à découper le saucisson, d’un personnage en fils électriques, etc. Ambiance détendue, et souvent franches rigolades : ce n’est pas aussi facile que l’on pouvait le penser ! Photos…

Métier n° 29 (coiffeur)Probablement le stand où l’on trouve le plus de public, massé sur quatre ou cinq rangs, certaines personnes étant assises sur des chaises installées à demeure (de la famille de candidats ?). Parmi les candidats, les demoiselles sont majoritaires… et vraiment pas souriantes ; un peu paradoxal pour un métier à base de contacts humains.

Métier n° 31 (couturière dames)Ambiance feutrée, peu d’éclairage, une activité assez immobile : l’avancement des ouvrages semble être à peu près identique partout ; difficile de dégager un pronostic… Curieusement, ici le public est rare : pourtant, la mode devrait intéresser au moins les jeunes visiteuses ?

Métier n° 52 (constructeurs de routes)Comme chez les jardiniers paysagistes, les candidats concourent en binôme. Ils sont tous affairés à poser des blocs de béton pour réaliser un trottoir et son abaissement au droit d’un passage piéton. Ambiance TP (poussière dans l’air, vacarme des machines, sol boueux).

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39èmes Olympiades des métiers

Métier n° 13 (tôlier réparateur)Chaque candidat dispose d’un véhicule, enfoncé académiquement ; comme ils effectuent les réparations dans un ordre différent les uns des autres, ils donnent à voir un travail varié : soudure, tôlerie, redressage de châssis, pose de rivets, etc.

Métier n° 32 (pâtissier confiseur)Bonheur ou supplice ? Devoir se contenter d’admirer et ne pouvoir goûter… Prennent-ils des jurés parmi le public ? Ici, c’est le royaume de l’odorat et de la vue… Les jurés, sereins, observent leur petit monde en train de s’activer ; tel décore son entremet, tel autre tourne une cuillère dans une casserole, tel autre nettoie son espace. A suivre !

Métier n° 26 (charpentier)Scie égoïne en main, une partie des bois debout est occupée à réaliser des coupes ; l’autre est curieusement accroupie sur le sol, en chaussettes : la géométrie descriptive est de la fête ! Pour l’instant, les maquettes ne ressemblent pas à grand-chose… Il faudra revenir.

Métier n° 24 (ébéniste)Je m’étonne de la jeunesse d’un candidat auprès d’un juré ; il me répond qu’il y a peu de chance pour qu’il se qualifie mais qu’il sera probablement redoutable dans deux ans… Je demande alors pourquoi ce candidat ne pourrait obtenir un bon classement cette année, et le juré m’apprend que son outillage de type « bricoleur » le pénalise beaucoup ; que, probablement, ce candidat s’est préparé par ses propres moyens et n’a pas été aidé par sa région…

18 h 00 - Les halls se vident. Dehors, quelques candidats échangent, plus ou moins souriants, plus ou moins fatigués ou décontractés. Je crois que la soirée sera courte pour eux…

Samedi 31 mars

8 h 00 - Passage chez les menuisiers pour leur souhaiter le bonjour. Le moral des candidats semble au beau fixe pour cette dernière ligne droite… Un public est déjà présent mais nous sommes samedi et les visiteurs seront probablement nombreux.

Métier n° 55 (tapissier)Isolés à l’extrémité d’un hall, avec un stand dépouillé, ils font pitié ces tapissiers ! Le deuxième ouvrage est en cours de finition. Le seul jeune homme est placé un peu à l’écart des candidates, mais côté public. échange avec l’expert qui avait commencé un Tour de France…

Métier n° 30 (esthéticienne)Une salle vraiment à part : ici , musique d’ambiance feutrée, chaleur et lumière tamisée. Le public respecte même le silence des lieux… Les jurés se chuchotent à l’oreille de probables commentaires. Chaque candidat dispense son art à une jeune fille allongée, enroulée dans une serviette de bains : manucure, pédicure, soins du visage à base de vapeur et de massage. Un monde à part !

Métier n° 20 (maçon)Je suis désolé de constater que le mur de briques d’un candidat a été enfoncé : il présente une importante partie concave qui semble correspondre à l’appui accidentel d’une personne, alors que cette maçonnerie venait d’être montée.

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39èmes Olympiades des métiers

J’apprends qu’il n’en est rien et que c’est le candidat qui a ainsi assemblé ses briques… Les aptitudes des candidats sont parfois extrêmement variables !

10 h 00 - Réunion du groupe de travail du Devenir des Métiers

Je passe rapidement faire deux ou trois clichés des participants. Les visages, connus, sont absorbés dans les propos des orateurs : les enjeux des Olympiades leur sont présentés par des responsables du Cofom.

Métier n° 8 (métallier)Peu de visiteurs ici ; pourtant l’expert a favorisé la vision du public. En effet, on peut voir les candidats travailler à travers quelques fenêtres aménagées dans les cloisons, alors que dans les concours précédents, les métalliers étaient confinés dans un espace entièrement clos afin de protéger le public de la projection d’étincelles et de copeaux.

Je constate qu’une pièce a été assemblée à l’envers : probablement le stress lors de la lecture de plan ?

Métier n° 49 (plâtrier)L’épreuve a consisté à assembler des plaques de plâtre, à les enduire, puis à y coller des moulures en staff industriel ; sans qualification spécifique, on constate facilement les bonnes réalisations… et les moins bonnes !

Métier n° 25 (menuisier)Cette fois-ci, les pièces sont assemblées : il s’agit d’un panneau coulissant dans un cadre. Curieuse pièce qui ne semble pas avoir d’utilité mais qui présente des difficultés, notamment en raison des coupes d’assemblage avec cette traverse en esse…

Les jurés se réunissent autour de l ’exper t qui se t ient pendule en main : au signal, ils applaudissent tous ? Je viens de comprendre : l’épreuve vient de se terminer (on ne rigole pas avec les secondes…). Juste à côté, chez les ébénistes, le même scénario s’est présenté simultanément. Un grand gaillard éclate en sanglots : visiblement, il n’a pas pu atteindre son objectif.

Le concours est fini…

Des candidats se serrent la main, d’autres s’étreignent, d’autres rient, certains essuient discrètement leurs yeux, quelques-uns s’affairent à ranger leurs outils comme s’ils devaient prendre un train dans les minutes à venir : toute une palette de sentiments s’exprime dans ces attitudes variées et reflète bien les tensions intérieures.

Une annonce diffusée dans les halls demande au public d’évacuer les lieux ; plus de bruit de machines, plus de coups de marteaux, plus de brouhaha de la foule, un silence étonnant prend possession des halls.

Selon les métiers, les corrections commencent ou sont déjà terminées. En effet, bon nombre de corrections ont lieu au fur et à mesure de l’avancement des ouvrages (vérification de cotes, d’usinage, d’assemblage, etc.). Pour la plupart des jurés, la phase de correction consiste maintenant à vérifier les dimensions d’un ouvrage fini et à additionner les différents points attribués au cours des trois journées d’épreuve.

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39èmes Olympiades des métiers

16 h 30 - Cathédrale d’AmiensLa cérémonie de clôture étant annoncée pour 18h30, je profite de ce temps libre pour aller visiter la cathédrale d’Amiens. A peine entré, j’y retrouve des Coteries maçons que je connais et qui effectuent une visite guidée. Je me joins au groupe pour redécouvrir encore une fois les merveilles de cet édifice.

18 h 00 - Derrière le ColiséumRetrouvailles des jeunes groupés en équipes de régions, mais cette fois, les démonstrations de chauvinisme sont plus discrètes. Je constate même des échanges entre les équipes régionales : les épreuves partagées ont permis de se découvrir… Des amitiés se sont nouées depuis mercredi dernier et perdureront probablement longtemps. Le simple spectateur est transporté par l’ambiance fabuleuse de ce concours. Alors, médaillés ou non, les candidats rentreront demain matin chez eux, un peu différents, sûrement grandis, avec pour longtemps des souvenirs en tête…

18 h 30 - Dans le ColiséumLes équipes régionales ont maintenant pris place et les organisateurs ont bien du mal à contenir leur entrain… (le vacarme est tel que je me protège avec des bouchons d’oreilles). Drapeaux agités dans la salle, farandoles, confettis improvisés avec les programmes, hurlements, rires…

19 h 00 - Scène du ColiséumLe présentateur ouvre la cérémonie. Très vite, la longue proclamation des résultats commence. Sur un écran géant apparaissent successivement le nom du métier, le nom du troisième lauréat, celui

du deuxième puis celui du premier. Joyeux ou émus, les lauréats rejoignent la scène, grimpent sur le podium. Applaudissements nourris, joie ou émotion… Une médaille est remise aux lauréats et l’on enchaîne très vite sur le métier suivant : il faut répéter cette scène quarante-huit fois de suite !

22 h 45 - Scène du ColiséumMadame Geffroy appelle les 144 lauréats à monter sur scène : joyeuses bousculades dans la salle, délire sur scène, applaudissements… Madame Geffroy demande maintenant aux troisièmes lauréats et aux deuxièmes de rejoindre la salle. Ceux restant sur scène sont les premiers de chaque métier : ils constituent l’équipe de France qui défendra les couleurs de l’hexagone lors du concours international, en novembre prochain, au Japon.

23 h 15 - Devant le coliséumEmbrassades, félicitations, cris de joie : ce sont les retrouvailles des candidats avec leurs familles et amis qui eux ont assisté à la cérémonie de clôture dans la salle inférieure. Une « teuf » a été organisée : dîner, danse ; j’apprendrai lundi que cette fête s’est prolongée fort tard dans la nuit et qu’au petit matin, Amiens voyait encore quelques petits groupes rejoindre leur hôtel pour une heure ou deux de sommeil, avant le voyage de retour dans les Provinces : ces cars ont dû être bien silencieux sur les routes de France…

Daniel Le StancresPonsable du serVice de la communication de l’aocdtF

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Photos de métier, quelques astuces…

En tant que photographe des Compagnons du Devoir, j’ai suivi ces Olympiades grâce à une accréditation officielle du Cofom, ce reportage leur permettant d’alimenter leur fonds iconographique. J’avais donc un accès libre sur les stands, ce qui facilite souvent les prises de vues. Durant ce concours, de nombreux Coteries et Pays prenaient des photos. Ayant observé leur manière d’opérer, je me permets de leur transmettre quelques trucs de métier qui les aideront à améliorer à coup sûr leurs prochains clichés d’un même genre.

La lumièreElle est souvent insuffisante dans ce type de bâtiment. Si l’appareil est utilisé en automatique, les vues d’ensemble ne seront pas équilibrées : le flash se déclenchera, éclairant le premier plan et laissant les arrière-plans dans une ombre floue. Pour remédier à cela, il faut d’une part -si l’appareil le permet- passer en mode priorité vitesse (1/60) ou, pour les appareils plus simples, en mode « bougie », et d’autre part augmenter la sensibilité à 800, voire 1600 asa, de manière à obtenir un diaphragme le plus fermé possible (16 ou 22) : cette combinaison vitesse faible / diaphragme fermé donne de la profondeur de champs et donc des arrière-plans lisibles, sans surexposer pour autant le premier plan.

Le cadrage■ Ne pas photographier les sujets de dos ou dans des positions ne permettant pas de voir leur

visage, au moins de trois-quarts arrière. De même, observer les gestes de métier de façon à ne pas déclencher au moment où un bras ou un outil est placé devant le visage.

■ éviter d’utiliser une focale inférieure à 35 mm de manière à ne pas créer de proportions disgracieuses (premiers plans déformés, fuyantes verticales importantes).

■ Se placer plus bas que le sujet afin d’être « dominé » par lui (et non l’inverse) : ne pas hésiter à s’accroupir, voire même s’asseoir sur le sol.

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39èmes Olympiades des métiers

Une médaille qui ” décoiffe ”

A 21 ans, Célia Hamel vient d’être sacrée championne de France de coiffure lors des Olympiades des Métiers qui se sont

déroulées du 28 au 31 mars 2007, à Amiens, en Picardie. Pourtant, les Olympiades ont failli passer à côté de cette jeune fille ambitieuse, qui s’est révélée être une surdouée de la coiffure.

Célia, née en Corée du Sud, puis adoptée par des parents français, a découvert les Olympiades par hasard :

« C’est en discutant avec les filles de ma classe que j’ai découvert l’existence d’un formulaire d’inscription pour les Olympiades. L’une de mes copines en tenait un exemplaire dans sa main et je lui ai demandé ce que c’était. Malheureusement, il ne restait plus d’autre exemplaire. Du coup, je me suis débrouillée pour faire une photocopie et je me suis inscrite. C’est vraiment par chance que j’ai pu participer car j’ai failli passer à côté, mais finalement le résultat est au rendez-vous ».

Un résultat auquel Célia associe sa famille : « Mes parents et mon ami m’ont soutenue pendant les trois jours de l’épreuve. Ils étaient plus angoissés que moi et ils ne m’ont pas lâchée pendant le concours. Je leur suis incroyablement reconnaissante pour leur soutien ! ».

Célia peut également compter sur Raymond Hélie, son formateur. Celui-ci, naturellement enthousiasmé par les performances de sa jeune protégée, lui reconnaît des qualités exceptionnelles.

Une capacité de concentration hors normes, une détermination sans failles et la fierté d’exercer ce métier : « Depuis l’âge de trois ans, Célia rêve de faire ce métier. Une fois qu’elle a une idée en tête, elle ne baisse jamais les bras, elle se concentre et donne le meilleur d’elle-même. La compétition la transcende et le résultat d’Amiens y est pour preuve ! ».

Le concours d’Amiens reste un moment très fort dans la tête de la jeune salariée : « Je l’ai bien vécu, je n’étais pas très angoissée. La première épreuve est toujours un peu difficile car on doit tout de suite se mettre dans l’ambiance. Ensuite, j’ai eu un petit problème de temps sur une épreuve car je voulais une couleur et celle-ci ne décolorait pas ! Il fallait donc changer de couleur, ce qui a modifié mon modèle de coupe. Heureusement, tout s’est bien terminé ! ».

Grâce à son mental d’acier, Célia a pu éviter le pire lorsqu’elle a fait tomber sa tondeuse électrique employée pour la coupe homme : « Sur le coup, j’ai eu plus peur pour la tondeuse car c’était celle de mon formateur ! », puis elle termine sa coupe au ciseau…

En tant que championne de France, Célia fait désormais partie de l’Equipe de France des Métiers et participera aux stages de préparation physique et mentale ainsi qu’aux stages techniques avant de partir au Japon. Pour elle, l’objectif est clair : « Tout ce qui compte, c’est de gagner ! ».

« Je veux de l’or pour être remarquée et pouvoir ainsi exercer le métier de coiffeuse artistique dans un studio. Les Olympiades ouvrent vraiment des portes, elles permettent d’être reconnu dans le métier. Tous les coiffeurs qui ont obtenu la médaille d’or ont été remarqués lors de cet événement. Alors, pourquoi pas moi ! ».

Depuis les finales nationales, Célia a déjà pu participer au stage d’Houlgate, en Normandie. Pendant ces six jours de stage, l’accent a été mis sur la préparation physique et mentale des candidats tout en leur permettant de créer un vrai esprit d’équipe. Le leitmotiv est de tout donner pour ne rien regretter… Une maxime faite pour Célia !

Béatrice Patt-TraineauDIRECTRICE DE CARRÉ FINAL

(AGENCE DE COMMUNICATION MISE À CONTRIBUTION PAR LE

COFOM POUR CES 39ÈMES OLYMPIADES)

« Je veux de l’or pour être remarquée (…) Les Olympiades ouvrent vraiment des portes, elles permettent d’être reconnu dans le métier. Tous les coiffeurs qui ont obtenu la médaille d’or ont été remarqués lors de cet événement. »

Toutes les épreuves de coiffure sont réalisées sur des mannequins pourvus de vrais cheveux.

Célia Hamel sur le podium : une joie contenue par l’émotion !

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39èmes Olympiades des métiers

De l’or au bout des doigts

I l est Compagnon Chaudronnier du Devoir, actuellement itinérant à la Maison de Lille. Il a vingt et un ans et a

obtenu une médaille d’or aux finales nationales d’Amiens. Florent Terrien, Angevin le Réfléchi, nous raconte son aventure.

Comment es-tu venu au métier de chaudronnier ?Des personnes de ma famille font ce métier, dont mon cousin et mon père, tous deux Compagnons du Devoir. Ils m’ont montré ce qu’ils faisaient et cela m’a bien plu. Dès l’âge de 12 ans, je voulais devenir chaudronnier.

Que fais-tu actuellement ?Je suis en première année de BTS, en contrat d’alternance. Je passe quinze jours à l’école et quinze jours en entreprise, et cela pour deux ans.

Je suis salarié d’une entreprise de tuyauterie qui travaille pour la sidérurgie et beaucoup pour la pétrochimie, entre autres pour Total et BP. Nos chantiers sont d’envergure et permanents. Cela me plaît. Pour l’instant, je travaille surtout en atelier mais, après les vacances d’été, je passerai au bureau d’études pour une durée d’un an. J’y ferai ma deuxième année de préparation au BTS.

Quel est ton parcours chez les Compagnons ?J’ai fait mon apprentissage dans une entreprise de Compagnons à Ancenis, puis je suis parti à 17 ans à Colomiers où je suis resté une année. J’ai été Adopté là-bas. J’ai résidé ensuite à Epône pendant un an également. Je suivais mes cours de première année en bac pro à Angers et travaillais en alternance dans une entreprise à Epône. J’ai passé ma deuxième année de bac pro à Quimper en faisant toujours les stages à Angers. Puis je suis allé à Marseille où j’ai réalisé mon travail de Réception pour devenir Compagnon.

Mon travail de Réception était un alambic pour distiller des roses. Etant à Marseille, j’étais allé un week-end du 14 juillet à Grasse, à côté de Nice. J’y avais vu des alambics de ce type ; j’ai pris des notes et des photos, fait des recherches et j’ai décidé d’en faire un.

Qui t’a fait connaître les Olympiades ?Les Compagnons surtout. Mon père y avait participé il y a trente ans et mon cousin a concouru à Saint-Gall dans l’Equipe de France, en 2003 (c’est le Compagnon Supiot, il est aujourd’hui prévôt du CFA de la Maison de Marseille).

Cette même année à Colomiers, je m’étais inscrit aux Olympiades mais j’avais échoué au niveau national, à Tours. C’est pourquoi j’étais de nouveau candidat à ce concours 2007. J’avais déjà une bonne expérience des Olympiades puisque je savais en quoi cela consistait. Cela m’a permis de travailler mes lacunes.

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’y participer ?J’aime bien la compétition. J’avais fait le concours des Meilleurs Apprentis de France et obtenu la médaille d’or. J’aime les défis et me dépasser.

Comment t’es-tu préparé au concours ?J’ai beaucoup travaillé le traçage car c’était mon point faible. J’ai réalisé des parties de pièce le week-end. J’ai écouté tous les conseils que l’on m’a donnés.

Comment se sont passées les finales régionales ?Elles ont eu lieu au lycée Senez, à Hénin-Beaumont, près de Lille. Je n’avais pas beaucoup de stress car la pression était moindre.Mais c’est en participant au stage préparatoire du concours national, à Nantes, que j’ai rencontré mes concurrents et que je me suis remis en question. Là, j’ai vu qu’il fallait que je m’améliore. J’ai travaillé mes lacunes. Plusieurs jours avant que les épreuves d’Amiens ne commencent, j’étais très stressé.

Quel était ton objectif en faisant ce concours ?C’était la deuxième fois que je participais. La première fois, j’avais vu de quoi il s’agissait ; là, il fallait que je gagne : mon objectif était de gagner la finale nationale pour aller concourir au Japon.

Qu’as-tu éprouvé lors du déroulement de l’épreuve ?J’étais nerveux mais je ne me suis pas trop posé de questions. J’ai suivi les étapes de réalisation que je m’étais fixées.

Qu’est-ce qui, d’après toi, t’a permis d’arriver en finales ?Ma concentration surtout et ma ténacité car, pendant les épreuves, j’ai raté une partie de la pièce. J’étais démoralisé d’avoir fait cette erreur. Mon père m’a remotivé le soir ; il m’a dit : « Il faut y aller. Il faut la finir. Tu verras ce que cela donnera. »

Je me suis battu encore plus et j’ai même réussi à la terminer dix minutes avant la fin de l’épreuve.

Interview d’Angevin le Réfléchi, médaillé d’or

La sécurité est optimale : les protections sont obligatoires.

La préparation demande patience et rigueur : Florent a bien compris que seul un entraînement assidu lui en

permettrait la parfaite maîtrise.

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39èmes Olympiades des métiers

Qu’est-ce que tu as le plus aimé lors de ces finales nationales ?J’ai apprécié la bonne ambiance du concours. Voir plein de jeunes comme moi, motivés pour aller au Japon. On était là pour la compétition mais on avait formé une bonne équipe dans le Nord – Pas-de-Calais. J’ai fait beaucoup de rencontres sur la région.

Quel a été ton sentiment lorsque tu as reçu la médaille ?Je ne m’attendais pas du tout à avoir la médaille d’or. Je pensais quand même être sur le podium car les mesures et les gabarits de ma pièce étaient bons. Les pièces des autres candidats étaient belles mais n’avaient apparemment pas toujours les bonnes cotes, cela leur a fait perdre beaucoup de points.

Donc, je pensais avoir mes chances d’être sur le podium, finir troisième ou deuxième. Quand j’ai vu s’afficher le nom du médaillé de bronze, je me suis dit : « Je vais être deuxième ». Quand j’ai vu le nom du deuxième médaillé apparaître, je me suis dit : « C’est bon, je suis premier ».

Je connaissais les autres médaillés et j’avais vu leurs pièces. Je ne pensais pas que le troisième serait sur le podium ; j’étais vraiment content pour lui car je le connais bien, c’est un Aspirant qui réalise un travail de Réception à Marseille. Il était vraiment heureux.

Par contre, le deuxième paraissait croire à la première place : cela se jouait entre lui et moi. Je n’ai pas eu les résultats mais j’ai obtenu seulement 18 points d’avance (la note maximale étant de 400). J’avais perdu dix points en recommençant une partie de la pièce, si je ne m’étais pas trompé et si j’avais pris le temps de la fignoler, j’aurais pu avoir 28 points d’avance, voire plus. Mais à un concours, il faut aller vite.

Qu’en pensent tes parents ?Ils sont contents. Je pense que mon père est fier de moi. Mes parents feront le déplacement au Japon, ce voyage leur fait plaisir.

Quel sera ton meilleur souvenir de ces finales à Amiens ?Cela m’a permis de vivre une bonne expérience dans mon métier car ce n’est pas souvent que l’on se bat pour une pièce, un métier. Mon meilleur souvenir sera aussi la bonne ambiance qui règne entre les candidats.

J’ai eu le temps de voir les autres métiers. J’aurais bien aimé être carreleur ou maçon si je n’avais pas été chaudronnier. Peut-être que l’informatique m’aurait plu aussi.

Je connaissais de nombreux concurrents d’autres métiers. C’était très sympathique.

Comment vas-tu te préparer pour la finale internationale ?La première semaine de mai, nous suivons une préparation physique et mentale avec un sophrologue, entraîneur de l’équipe olympique d’escrime. Il est sympa mais assez dur. On travaille et on apprend beaucoup. Une semaine de ce type aura encore lieu en octobre avant le concours.

Sur le plan professionnel, nous aurons trois semaines de préparation dans un centre pilote, à Nantes, une semaine en mai, une en juillet, une dernière en août ou septembre. C’est bien réparti dans le temps.

Entre ces stages, je vais, à la Maison de Lille, m’entraîner à refaire des pièces. Je travaille tout seul pour l’instant mais je vais contacter des Compagnons pour qu’ils me disent si ce que je fais est bien et ce qu’il faut améliorer : juger seul n’est pas toujours évident. L’ancien expert des Olympiades habite à côté de Lille, je vais pouvoir lui demander son avis.

Comment évalues-tu ton classement au Japon ?J’espère bien être premier et je vais tout faire pour cela. Je vais travailler, faire de mon mieux mais mon but est d’être le premier.

Qu’attends-tu de ton séjour au Japon ?Après le concours, en attendant les résultats, des visites sont prévues : cela devrait être sympathique. Cela me fait plaisir d’aller au Japon mais j’aurais été tout aussi content si la finale avait eu lieu en Afrique ou en Amérique.

Qu’est-ce que participer aux Olympiades t’a apporté professionnellement ?C’est une bonne expérience : la préparation en Equipe de France vaut le coup. Ces Olympiades seront probablement la seule chance de ma vie de comparer mon savoir-faire avec celui des chaudronniers d’autres nationalités. J’ai découvert combien la rapidité et la concentration étaient importantes, j’ai appris à travailler avec beaucoup de gens autour de moi, des flashs, des caméras… Et, au Japon, il y en aura encore plus.

J’ai acquis de nouvelles techniques de travail, de traçage car, en entreprise, je ne fabrique pas du tout des pièces de ce type. Cela me servira sans doute un jour.

Il y en a beaucoup qui n’osent pas se lancer car ils pensent ne pas avoir le niveau. Il faut se poser moins de questions et prendre confiance en soi. Ne pas se dire que l’on n’a peut-être pas les capacités et qu’il y a meilleur que soi ! Il faut y aller et essayer de se battre jusqu’au bout. C’est toujours bénéfique. Même le dernier est satisfait. Et il n’y a pas que la compétition, il y a aussi une ambiance et tout ce que l’on apprend.

Quel est ton projet à court terme – après le Japon ?C’est un projet de formation : je pense passer un diplôme d’ingénieur dans une école de Montpellier.

Comment envisages-tu ton avenir professionnel ?J’aimerais travailler dans un bureau d’études, dans la conception. Je n’ai pas de préférence de secteur. Pour l’instant, je découvre. Tout ce qui vient, je prends.

Viendras-tu assister aux quarantièmes Olympiades ?Je pense que oui, c’est quasiment sûr. J’irai voir les finales nationales et si, financièrement, c’est faisable, j’irai voir le concours international de Montréal, au Canada.

Propos recueillis par Marie-Laure DunisASSISTANCE AU SERVICE DE LA COMMUNICATION

J’aime bien la compétition. J’avais fait le concours des Meilleurs Apprentis de France et obtenu la médaille d’or. J’aime les défis et me dépasser.

Les jurés examinent avec attention les pièces réaliséespar les candidats : chaque point en moins

peut coûter sa place sur le podium. !

Moment de grâce pour Florent : ses efforts sont récompensés par un ticket pour le Japon…

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Le classementdes finales nationales 2007

39ème Olympiades des métiers

T rois lauréats sont désignés à l’issue des finales nationales. Mais certains métiers voient leurs podiums supportant six,

voire neuf lauréats, car le concours se fait parfois en équipe. Il en est ainsi pour les jardiniers paysagistes, les constructeurs de routes et les mécatroniciens qui concourent en binôme, ou bien encore pour l’activité de construction mécanique (intitulée manufacturing team challenger) qui voit chaque équipe constituée de trois jeunes.

Les lauréats ayant obtenu une médaille d’or constituent l’équipe de France, qui ira défendre les couleurs de l’hexagone, au Japon.

Les lauréats ayant été récompensés d’une médaille d’argent sont suppléants : ils pourraient être appelés à remplacer un candidat médaillé d’or défaillant pour le concours international.

Les lauréats médaillés de bronze se voient devenir partenaires pour l’entraînement des médaillés d’or et d’argent, pendant leurs phases de préparation technique jusqu’aux finales internationales.

Dans les tableaux ci-après, les noms portés en couleurs sont ceux des candidats, Aspirants ou Compagnons, membres de l’AOCDTF.

MÉTIERS PRÉNOMS NOMS RÉGIONSArt floral Jenny Drugeot BretagneArts graphiques Maxime Marin Languedoc-RoussillonBijouterie-Joaillerie Simon Vanrhijn BretagneBoulangerie Barthélémy Papineau Pays de la LoireCarrelage Frédéric Biaunier Rhône-AlpesCharpente Adrien Chamoulaud AquitaineChaudronnerie Florent Terrien Nord-Pas-de-CalaisCoiffure Dames/Hommes Célia Hamel Basse-NormandieContrôle industriel Sébastien Guittet Pays de la LoireCouture Dames Laura Dupuy Poitou-CharentesCuisine Angélique Viroulaud Poitou-CharentesDAO-Dessin Industriel Emmanuel Bouchex Rhône-Alpesébénisterie Pierre Bonifait Pays de la LoireFerblantier/couvreur Jérôme Toque Pays de la LoireFraisage Thomas Bidault CentreGestion des réseaux informatiques Quentin Giraud PicardieImprimerie Yoann Soubios Midi-PyrénéesInstallation électrique Cédrick Bellion LorraineJardinier/paysagiste Nicolas Denigot Pays de la LoireJardinier/paysagiste Cédric Thabot Pays de la LoireMaçonnerie Rémi Daudet CentreManufacturing team challenge Jérémie Couture PicardieManufacturing team challenge François-Xavier Fournier PicardieManufacturing team challenge Jérôme Le Bervet PicardieMécatronique Yoann Haye Rhône-AlpesMécatronique Nicolas Suchet Rhône-AlpesMenuiserie Arnaud Savry Champagne-ArdennePâtisserie/confiserie Benoît Lagache LorrainePeinture Automobile Nicolas Gelot Pays de la LoirePeinture et décoration Allan Patin Champagne-ArdennePlâtrerie-staff Benoît Baillergeant CentrePlomberie Aurélien Noël PACARéfrigération technique Damien Deudon AquitaineSerrurerie-métallerie Jérémie Jury BretagneService en salle Victor Delpierre Nord-Pas-de-CalaisSoins esthétiques Audrey Lacoste Midi-PyrénéesSoudage Jonathan Naulleau Poitou-CharentesTaille de Pierre Bertrand Doussault PACATechnologie Automobile Silas Audoin CentreTechnologie de l’information Vanessa Dufresne CentreTôlerie-Carrosserie Benjamin Guilbaud Pays de la LoireTournage Sébastien Evra LorraineWEB design Timothée Lapetite Bretagne

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39èmes Olympiades des métiers

MÉTIERS PRÉNOMS NOMS RÉGIONSArt floral Amélie Marie Franche-ComtéArts graphiques Guillaume Allard PicardieBijouterie-Joaillerie Laurent Joly Pottuz Île-de-FranceBoulangerie Maxime Regnier PicardieCarrelage Eric De Azevedo AquitaineCharpente Rémi Serra LorraineChaudronnerie Jérémy Bedos Languedoc-RoussillonCoiffure Dames/Hommes Angélique Frank AlsaceContrôle industriel Damien Geiger AlsaceCouture Dames Stéphanie Saladin AquitaineCuisine David Gallienne Basse-NormandieDAO-Dessin Industriel Vincent Brouste Aquitaineébénisterie Nicolas Entzmann AlsaceFerblantier/couvreur Mickael Pepin Haute-NormandieFraisage Sébastien Gobert Nord-Pas-de-CalaisGestion des réseaux informatiques César-Anthony Previtali Franche-ComtéImprimerie Carine Rabillard Pays de La LoireInstallation électrique Jérémy Leveque Basse-NormandieJardinier/paysagiste Antoine Auguin Poitou-CharentesJardinier/paysagiste Giovanni Debien Poitou-CharentesMaçonnerie Jack Malinge Pays de La LoireManufacturing team challenge Charles-Edouard Kinzelin Rhône-AlpesManufacturing team challenge Thomas Maurin Rhône-AlpesManufacturing team challenge Samuel Monnet Rhône-AlpesMécatronique Sébastien Pirih AquitaineMécatronique Marco Ramos AquitaineMenuiserie Simon Mousset Basse-NormandiePâtisserie/confiserie Sabrina Ranouille Pays de La LoirePeinture Automobile Julien Gobet BourgognePeinture et décoration Mickaël Berland Poitou-CharentesPlâtrerie-staff Lionel Bernadet AquitainePlomberie Jérémie Poirot CentreRéfrigération technique Laurent Valade Île-de-FranceSerrurerie-métallerie Antoine Lamoureux Champagne-ArdenneService en salle Paul Mickael Pepitone PACASoins esthétiques Isabelle Paulin AquitaineSoudage Cyril Candotto Midi-PyrénéesTaille de Pierre Pierre-François Gaurier Champagne-ArdenneTechnologie Automobile Romain Loll AlsaceTechnologie de l’information Simon Lalanne AquitaineTôlerie-Carrosserie Frédéric Cassard Franche-ComtéTournage Matthieu Duchesne BretagneWEB design Toni Da Luz Pays de La Loire

MÉTIERS PRÉNOMS NOMS RÉGIONSArt floral Doria Letouqye CentreArts graphiques Anthony Munoz PACABijouterie-Joaillerie Coralie - Jasmine Robin Pays de la LoireBoulangerie Rémy Durand LorraineCarrelage Emmanuel Reuzeau BretagneCharpente Pierre Botz Pays de la LoireCharpente Severin Melet CentreChaudronnerie Thomas Meyer PACACoiffure Dames/Hommes Jean-Baptiste Santens Champagne-ArdenneContrôle industriel Romain Lefevre PicardieCouture Dames Lola Atta Pays de la LoireCuisine Loïc Dub PACADAO-Dessin Industriel Cédric Valerius Pays de la Loireébénisterie Arnaud Pacaut Rhône-AlpesFerblantier/couvreur Benoît Menu BourgogneFraisage Loïc Giesen LorraineGestion des réseaux informatiques David Martini Pays de la LoireImprimerie Marion Denois Nord-Pas-de-CalaisInstallation électrique Thomas Noé Nord-Pas-de-CalaisJardinier/paysagiste Grégory Mazars Midi-PyrénéesJardinier/paysagiste Julien Wolff Midi-PyrénéesMaçonnerie Thibault Deschamps Poitou-CharentesManufacturing team challenge Anthony Ferrara AquitaineManufacturing team challenge François-Xavier Prin AquitaineManufacturing team challenge Gaëtan Renou AquitaineMécatronique Fabien Coiffard Poitou-CharentesMécatronique Vincent Mantonnier Poitou-CharentesMenuiserie Sébastien Mazzariol AquitainePâtisserie/confiserie Geoffrey Pichard CentrePeinture Automobile Aurélien Courrege Midi-PyrénéesPeinture et décoration Ludovic Durel AuvergnePlâtrerie-staff Thomas Nedellec Pays de la LoirePlomberie Nicolas Danis Midi-PyrénéesRéfrigération technique Damien Benard CentreSerrurerie-métallerie Xavier Millard PACAService en salle Cédric Kuster AlsaceSoins esthétiques Noémie Martin LorraineSoudage Philippe Le Roux BretagneTaille de Pierre Alban Peduzzi LorraineTechnologie Automobile Stéphane Periard Franche-ComtéTechnologie de l’information Joffrey Simart Nord-Pas-de-CalaisTôlerie-Carrosserie Florian Segretain CentreTournage Thomas Veyser Franche-ComtéWEB design Mélina Zerbib Nord-Pas-de-Calais

© Pero-Design - FOTOLIA

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39èmes Olympiades des métiers

Mes Olympiades

L a première fois que j’entendis parler de ce concours, c’était dans une revue spé-cialisée (métal-Flash). Un Compagnon,

souriant, s’y présentait comme étant le gagnant du concours. Depuis, très peu de renseignements ou de publicité concernant ces Olympiades me parvinrent.

Mon inscription pour les sélections régionales se fit grâce à mon responsable de corporation qui me poussa à m’inscrire dans la région voisine de la nôtre car la région Lorraine avait déjà atteint son quota d’inscriptions.

Heureusement pour moi, l’Ancien chez qui je travaille avait participé en son temps à ce concours et avait terminé deuxième au niveau international. Cela me permit de travailler deux ou trois bases avant les sélections régionales.

En arrivant, le jour J, au concours, j’ai vite compris que tout le monde n’avait pas eu cette chance bien que, discutant avec mes concurrents, j’ai pu constater que parmi les onze participants, neuf étaient issus de la formation des Compagnons du Devoir.

La pièce à fabriquer se fit sur deux jours de travail intense, mais pour beaucoup, trop pris à la légère. Une fois les pièces terminées et mises les unes à côté des autres, on se rendait vraiment compte du niveau des concurrents.

Deux semaines après, je sus que j’étais sélectionné pour les nationales.

Je me suis alors entraîné un peu plus rigoureu-sement et avec plus de méthode. Un stage de formation permit à l’équipe des sélectionnés régionaux d’équilibrer les niveaux. Bizarrement, certaines régions avaient donné des pièces de ferronnerie alors que les Olympiades des Métiers, au niveau national, se déroule avec de l’oxycou-page mécano-soudure, ce qui rebute d’ailleurs beaucoup de Pays.

Ce stage se fit au CFA des Compagnons du Devoir d’Angers, encadré bénévolement par deux Compagnons Serruriers. Il était très étonnant de se retrouver à onze participants pour vingt-deux régions, soit la moitié de la France.

Deux stages me furent ensuite proposés par la Région afin de me familiariser tant avec le stress mental que physique du concours national.

L’enrichissement au niveau du métier est très poussé puisque certaines cotations sont parfois

prises à 0,5 mm près, ce qui exige un entraînement rigoureux et une bonne organisation car le temps joue aussi contre nous.

L’ambiance à Amiens, lors de l’ouverture du concours était des plus accueillantes et l’esprit de corps des équipes régionales des plus soudés.

La durée de ce concours fut de trois jours non stop pendant lesquels les différents métiers se sont dépassés pour montrer aux visiteurs les prouesses techniques de la jeunesse ouvrière française.

Passant de l’œuvre du boulanger à celle du maréchal-ferrant qui montre sa passion pour former un fer avec rapidité et technicité, du travail du carrossier à celui du paysagiste, partout le public ressent la même passion du travail bien fait. Il scrute, compare, s’interroge sur la manière de travailler les matériaux. Quelle publicité pour nos métiers ordinairement si peu reconnus !

Dommage que cette reconnaissance ne com-mence pas dès les sélections régionales. Manque de publicité dans nos Maisons, manque de communication pour ce concours souvent délaissé puisque pas assez reconnu…

Beaucoup se disent que ce concours ne montre pas l’évolution du vrai métier, qu’il est une filière

à part, que le stress d’un concours n’a rien à voir avec ce que l’on apprend dans nos Maisons. Tout ceci est complètement faux, ce concours, comme celui de MAF (Meilleur Apprenti de France), devrait être conseillé à tous les jeunes sur le Tour de France.

Jean-Michel Giffarddit PoitevinASPIRANT SERRURIER DU DEVOIR

Journal mensuel de l’Association ouvrièredes Compagnons du Devoir du Tour de France

Reconnue d’utilité publiqueN°ISSN : 1240-1730

82, rue de l’Hôtel-de-Ville75180 Paris cedex 04

Téléphone : 01 44 78 22 50 Télécopie : 01 44 78 20 90

Michel GuisembertDirecteur de la publication

François BastienDirecteur de la rédaction

Copyright photosLes Compagnons du Devoir

Prix unitaire : 5 ¤

Abonnement annuelSimple : 50 ¤

Soutien : 100 ¤Étranger : 67 ¤

(chèque à l’ordre de Compagnon du Devoir)

Merci de penser à nous signaler tout changement d’adresse.

www.compagnons-du-devoir.comImpression :

Graphi Imprimeur12450 La Primaube

Journal mensuel de l’Association ouvrièredes Compagnons du Devoir du Tour de France

Les flammes sont omniprésentes sur le stand des métalliers.

L’Association des anciens champions de France des Olympiades des Métiers

Cette association, constituée d’anciens candidats et d’experts, a pour but de promouvoir les Olympiades des Métiers, de mettre en valeur nos professions, d’apporter un soutien aux futurs candidats de l’Equipe de France en partageant nos expériences et compétences et de nouer des contacts durables entre anciens compétiteurs, tous passionnés par l’excellence de nos métiers. Consulter notre site www.aacform.com et rejoignez-nous.

Auriane VialPRÉSIDENTE DE L’AACFOM