Journal de bord suite

43
Périple Hendaye Dakar aller retour 2014 sous l’égide de Voiles Sans Frontières (VSF) Récit du journal de bord sur Alizés II avec Francis skipper et Alain équipier Rappel de mes engagements pour VSF Je suis membre de VSF depuis 2010 et j’ai déjà fait un aller retour Hendaye Dakar avec ce bateau ayant comme équipière l’une de mes filles Elodie, nous sommes intervenus dans le cadre d’un partenariat scolaire et de suivis de projets. Nous devons participer en 2014 à une mission médicale du 25 janvier au 11 février dans les villages de Djinrda et Maya dans la région du Siné Saloun au Sénégal. Notre bateau et celui de VSF, Yobaléma doivent apporter la logistique en termes de déplacement et d’hébergement aux membres de la mission sur ces deux villages. Je suis également coordinateur adjoint venant en soutien à Philippe Maysonnave, skipper, propriétaire de YOBALEMA et administrateur de VSF Par ailleurs, nous transportons un fauteuil dentaire complet destiné à un centre de santé de NIODIOR, avons du matériel pour les opticiens à donner à l’hôpital de FONDIOUNE, du matériel scolaire à distribuer pour un partenariat scolaire et des vêtements à donner Nous allons également initier un partenariat scolaire entre une école de NIODIOR avec celle de CAPBRETON dans les Landes. Nous allons vérifier le bâtiment en partie financé par Référence Conseil et contrôler d’autres suivis de projets. Pour finir, nous viendrons en aide à différentes tâches dans les villages Trajet maritime 1

Transcript of Journal de bord suite

Page 1: Journal de bord suite

Périple Hendaye Dakar aller retour 2014 sous l’égide de Voiles Sans Frontières (VSF)

Récit du journal de bord sur Alizés II avec Francis skipper et Alain équipier

Rappel de mes engagements pour VSF

Je suis membre de VSF depuis 2010 et j’ai déjà fait un aller retour Hendaye Dakar avec ce bateau ayant comme équipière l’une de mes filles Elodie, nous sommes intervenus dans le cadre d’un partenariat scolaire et de suivis de projets. Nous devons participer en 2014 à une mission médicale du 25 janvier au 11 février dans les villages de Djinrda et Maya dans la région du Siné Saloun au Sénégal.

Notre bateau et celui de VSF, Yobaléma doivent apporter la logistique en termes de déplacement et d’hébergement aux membres de la mission sur ces deux villages.

Je suis également coordinateur adjoint venant en soutien à Philippe Maysonnave, skipper, propriétaire de YOBALEMA et administrateur de VSF

Par ailleurs, nous transportons un fauteuil dentaire complet destiné à un centre de santé de NIODIOR, avons du matériel pour les opticiens à donner à l’hôpital de FONDIOUNE, du matériel scolaire à distribuer pour un partenariat scolaire et des vêtements à donner

Nous allons également initier un partenariat scolaire entre une école de NIODIOR avec celle de CAPBRETON dans les Landes.

Nous allons vérifier le bâtiment en partie financé par Référence Conseil et contrôler d’autres suivis de projets.

Pour finir, nous viendrons en aide à différentes tâches dans les villages

Trajet maritime

1

Page 2: Journal de bord suite

Premiers jours de navigation jusqu’à VIVEIRO en Espagne du 30/12/2013 au 04/01/204

Nous sommes donc partis d’Hendaye le 30/12/2013 avec le franchissement un peu récalcitrant du Cap Machichaco, le mal de mer nous a gagné rapidement, nous n’avons rien mangé pendant 1 jour et demi et nous avions l’air bougon avec nos nausées constantes.

Notre 31 décembre ne fût pas festif compte tenu de notre état général Nous avons une petite halte technique à GIJON pour repartir le lendemain 02/03/2013 vers la Corogne.

Le 03/01/2014, nous sommes arrêtés dans la RIA de VIVEIRO, position N 43 40 W007 35, impossible de franchir le Cap ORTEGAL

La première tentative a dur toute la nuit, nous avions 5 à 6 m de vagues et un vent maxi de 46 kts soit 80 km/h, c’était une situation très chaude mais gérable sans risque.

Alain mon coéquipier en manque de connaissance de navigation ne pouvait pas aider un skipper un peu speed et il a regagné sa cabine.

Nul besoin pour lui de compter les moutons ou les poissons non pêchés, je rappelle que sa passion est la pêche, mais en ce moment il faudrait des bestioles de compétition et il est plus performant pour récupérer les Fou de Bassan avec son moulinet.

Fou de Bassan récupéré avec la ligne de pêche d’Alain

Pour revenir sur son sommeil, il est capable de s’endormir à poings fermés dans un fracas d’enfer se faisant rouler dans sa cabine ou on a du mal à le retrouver sous un amalgame d’affaires en tout genre pour le transport.

Essai de passage du cap Ortégal

Je refais une tentative de passer le cap Ortégal, nous sommes le 03/01 au matin avec un rapprochement des côtes, Alain fait surface à 8h30, le skipper a du mal à garder les yeux

2

Page 3: Journal de bord suite

ouverts après sa nuit blanche, le vent ne dépassait pas les 70 km/h mais les vagues devaient atteindre des 7 m avec certaines déferlantes qui recouvraient le bateau.Nous étions dans une grande lessiveuse, j’ai abdiqué, le coéquipier était en pleine forme sans panique mais le skipper était vidé et nous avons fait escale au port de Viveiro.

Observations techniques

Nous avons fortement appréciés les protections dans le cockpit fabriquées et montées par Jean Philippe Autant, elles ont tenu à force 9 sans difficulté et la trinquette nouvellement installée nous a sérieusement aidés à gérer les passages délicats.

Nous avons fait 684 km avec une moyenne de navigation de 9.26 km/h, nous avons eu le vent en permanence contre nous, c’est une dominante dans ce golf de Gascogne.

Départ prévu lundi 6 au soir ou mardi matin

De Viveiro à Cap Finistère Espagnol

Nous sommes partis de Viveiro le 07/01/2014, le Cap Ortégal était encore difficile et nous l’avons passé.

Nous pensions avoir évité le pire, mais c’était sans compter sur l’apparition d’une bande de front froid venant de l’océan symbolisée par des petites barbules de vent avec 3 graduations faisant un total de 30 nds ce qui a provoqué des rafales de 45 nds.

Nous avions une houle résiduelle de 5 m à 6 m et une hauteur de vague par le vent approchant un cumul de 8 m.

Certaines de ces vagues étaient déferlantes, heureusement, les protections empêchaient de faire le plein dans le cockpit et nous étions très humides dans notre machine à laver.

Nous n’avons pas de photo, difficile de se tenir, de maintenir l’appareil et de se montrer dehors au risque de se faire valser par un paquet d’eau

Cela se traduisait : mer forte avec un peu de 9 beaufortA 18h précises, l’accalmie était annoncée et ce fût le cas.

Contents d’être sortie de cette grande lessive à l’eau de mer, nous remarquons la présence d’un gros bout (cordage) ne nous appartenant pas et accroché dans l’hélice.

Nous bricolons, puis l’intrus s’échappe, sinon c’était plongée avec bouteille à 12 degrés, il a mieux au petit déjeuner.

Alain, le plongeur certifié de l’expédition n’a pas jugé utile de prendre le haut de la combinaison, il s’est vu directement au Sénégal et il a zappé la possibilité de cette intervention dans les eaux froides de l’Espagne et le Portugal (petit plongeur ce Alain)

Nous avons passé le Cap Finistère à 6h le 09/01/2014 sans ventFini ce Golf de Gascogne qui nous réservera d’autres surprises au retour en mars.

3

Page 4: Journal de bord suite

Du Cap Finistère à Lisbonne Le 09/01/2014, au petit matin nous passons le Cap Finistère dans la froideur de la nuit sous une petite brume percée par le phare ce cette pointe.

Nous zigzaguons à la recherche du vent favorable, il devient au portant (vent arrière), allure confortable.

Il manque le soleil et nous supportons bien les tenues d’hiver sur le bateau, de temps en temps je mets le chauffage pour apprécier un peu de chaleur aux poses repas.

Tout va bien à bord durant cette journée, nous faisons les petites bricoles, il y a des choses qui ne marchent plus ou sont détraquées, joies de l’électronique embarquée.

Le sondeur a déclaré forfait, pourtant il est neuf, les informations de l’anémomètre sont maintenant inversées.

La nuit est toujours aussi froide, Alain a une sacré touche avec sa tenue de nuit sur le pont dans l’humidité hivernale, je vais communiquer un cliché souvenir à sa chérie Chantal.

Au petit matin du 10/01/2014, nous sommes toujours vent arrière, je mets un peu de moteur pour recharger batteries et chauffer un peu l’intérieur.

Une alarme stridente résonne m’indiquant un problème de chauffe moteur, je constate une coupure sur la durite d’alimentation d’eau de mer et ce phénomène a détruit complètement la turbine caoutchouc de la pompe à eau.

Je répare la durite percée et remplace la turbine, le moteur fonctionne correctement, il est 9h30, Alain n’a rien entendu pourtant cette alarme était puissante, la lourdeur de son sommeil est impressionnante, en plus il ronfle, bon courage à Chantal.

Ce coéquipier peu ordinaire se plaint d’un petit couinement dans sa cabine, il est gêné pour s’endormir, la remarque est disproportionnée par rapport à ses possibilités de sommeil dans les conditions déjà évoquées.

Pour en finir avec ce chapitre, lors des changements de quarts, il faut avoir de la voix, cogner dans la porte de sa cabine au point d’être à la limite de la casse et lui éblouir la tête pour espérer un réveil.

Petit matin du 11/01/2014, nous sommes à 60 mn de Lisbonne, grand soleil, peu de vent nous obligeant de fonctionner au moteur, nous prenons le cap 220°, droit vers les Canaries.

Nous traversons les rails des cargos venant du nord au sud, inversement et vers la méditerranée, nous avons plein de bateaux sur notre écran AIS et nous devons nous faufiler dans cette armada de gros navires où nous sommes minuscules.

Nous avons un réel plaisir à bénéficier d’un soleil généreux mais rien coté pêche à la traine

4

Page 5: Journal de bord suite

Du large de Lisbonne à la marina la Goméra aux Canaries

Le 12/01/2014 au matin, nous prenons le cap 220° vers les Canaries, nous sommes vent de travers, allure assez confortable voisinant les 6 nds ou kts.

Je décide de faire marcher le sondeur monté par un pro, les coupures de cet équipement sont fréquentes.Un bouton de coupure d’alimentation est positionné à proximité de la barre tribord, en effet, avant cette modification je devais faire de la gymnastique dans le coffre AR pour débrancher le câblage pour que ce truc retrouve ses esprits, nous avons donc simplifié la manipulation.

Le 13/01/2014 est une belle journée avec un vent s’orientant un peu vers l’arrière au 120°, toujours une allure confortable.

Nous avons un craquement identifié sur le plateau de commande du vérin de safran, nous perçons, rajoutons des boulons pour tenter d’immobiliser le plateau au mieux et le bruit est encore persistant, rien de grave, Alain dormira dans le carré sachant la gène évoquée pour son sommeil (je doute, son ronflement est plus conséquent).

Le 14/01/2014 est une journée nuageuse avec des températures en augmentation, 18° au lieu de nos 12 à 13 ° quotidiens depuis le départ.Nous sommes toujours vent AR à 120° avec des faiblesses nous obligeant à s’aider du moteur et cela permet de charger les batteries, les panneaux solaires fonctionnent peu et l’un d’entre eux à un rendement médiocre.Je fais du pain, Alain s’évertue à pêcher sans aucun résultat.En soirée, nous avons une petite frayeur, un claquement se fait entendre et plus de pilote automatique.

Après des contorsions dans le coffre AR, je découvre le déboîtement du vérin reliant le safran, la rotule située en son embout était juste déboîtée et la réparation fût rapidement réalisée.

Nous avons pris notre rythme des quarts, je le commence de 22h à minuit et Alain reprend le relais jusqu’à 4h du matin et après il revoit le jour vers 10h.

Alain a besoin d’un capital sommeil de 10h et le mien est de 5 à 6h, donc tout va bien.

Le 15/01/2014 est une grande journée, c’est l’anniversaire d’Alain, 61 ans déjà, nous ouvrons la bouteille de champagne et une bonne bouteille de rouge, les marins ne sont pas très clairs, heureusement, le bateau est sous pilote automatique avec un cap sans aucune modification à effectuer.

Le 16/01/2014, le soleil se fait rare en matinée, nous sommes toujours sur le même cap, le vent au 120° avec du 20 nids de temps en temps et des pointes de vitesse du bateau à 10 nids, nous avons un maximum de 13,7 nids soit 25 km/h.Nous avalons les kilomètres et croisons de rares cargos sur notre route, ayant toutes les infos sur nos dispositifs AIS, nous mettons des vecteurs et plaisantons avec un point d’impact supposé, jusqu’à ce jour les cargos ont dévié leur route, ne soyez pas inquiets, nous ne jouons pas à la roulette russe, nous sommes capables de modifier notre trajectoire. .

5

Page 6: Journal de bord suite

Le 17/01/2014, nous arrivons à 9h dans la superbe marina de Goméra, petite ile située entre la Palma et Ténériffe.Cette marina est abritée dans la roche volcanique avec ses villages perchés de maisons très colorées de toute beauté.

Marina de Goméra aux Canaries

Nous faisons les petites réparations et les pleins.

Alain va surtout acheter les fruits et la viande dont il a un réel besoin.

Nous repartons à 18h de la marina de Goméra

Quelques chiffres : Nous avons fait une grande ligne droite de 1150 kilomètres depuis le large de Lisbonne et l’approche des Canaries, nous étions sur un seul bord avec une moyenne de 5.8 nids.

Nous devons cette performance à une bonne météo et cela nous fait oublie les aléas du Golf de Gascogne, nous espérons que la suite jusqu’à Dakar sera aussi agréable avec plus de soleil afin de tester le four solaire Grosse déception pour Alain, aucune pêche à ce jour, néanmoins il est ravi de ne pas manger de poisson.

De la marina Goméra aux Canaries à Dakar

La nuit du 17 et la journée du 18 se passent sans grande difficulté, nous avons eu une montée de vent très importante nous obligeant à prendre 3 ris à la fois, une des drisses de génois s’est brisée et le frein de bôme a endommagé une poulie.

Nous avions également 4 m de houle avec une vague de vent supplémentaire de 1.5 m

6

Page 7: Journal de bord suite

En fin de soirée, je pêche notre premier poisson, un thon de 2kg 800, il est découpé en filets et mis au réfrigérateur.

Le 18 est une journée ensoleillée avec une température moyenne de 21 degrés.

Le vent faiblit et nous devons mettre le moteur en fin de soirée.Je cuisine le poisson, Alain prétend apprécier mais il s’agit de politesse et je sais très bien qu’il ne faudra pas lui faire du poisson à chaque repas au risque de le voir partir à la nage

Le 19 est la première journée avec notre petite tenue en short, nous sommes en partie au moteur faute de vent, lessive, bricoles sont les occupations du jour.

Les voiles sont en ciseaux avec un génois sous tangon.

La deuxième écoute de génois est coupée à cause de la ferrure de trinquette, il est nécessaire de faire des modifications afin d’éviter ces anomalies.

Je pêche un deuxième thon de 1.8 kg au grand désarroi d’Alain, nous tenons à jour un système de points quantifiant les touches sérieuses et les prises, je suis à 14 et Alain a bloqué le compteur à 1.

Nous finissons le poisson de la veille, grise mine d’Alain sachant d’autres repas avec thon.

Vers 21h lors d’une petite inspection je découvre une hauteur d’eau anormale sous les planchers ; il faut se rendre à l’évidence d’une entrée d’eau par le joint de l’arbre d’hélice.

Au petit matin du 20/01/2014, j’ai une pensée pour ma défunte maman née le 20 janvier 1920.

Je graisse abondamment l’arbre et il faut prévoir de faire une plongée dans la journée pour examiner l’hélice et l’entrée du tube de l’arbre.

Nous décidons de stopper le bateau en pleine mer au large du Sahara Occidental, une fois les voiles affalées, Alain se propose de s’équiper avec bouteille de plongée pour examiner l’hélice et l’entrée du tube contenant l’arbre d’entrainement, il y avait beaucoup de fils de pèche et de bouts à extraire.

Après cet arrêt d’une heure, le moteur est remis en route, il n’y a plus de fuite.Lors de notre premier périple au Sénégal avec Elodie en 2011, nous avions connu le même problème avec obligation de sortir le bateau de l’eau et de le mettre sur la plage, c’était une manipulation périlleuse.

La journée se passe bien avec son lot de petites bricoles, en fin soirée nous sommes cernés par une colonie de dauphins proche de la centaine, nous avons eu plaisir à les filmer et photographier ce fût un réel plaisir.

7

Page 8: Journal de bord suite

Dauphins à l’étrave du bateau

La nuit et début de matinée du 21/01/2014 nous ont fait découvrir une météo capricieuse, mer forte, houle de 4 à 5 m et des vents proches de 30 nids, nous bâtons des records de vitesse, le maximum enregistré est de 16.6 nids environ 30 km/h.Les bouts et poulies souffrent sérieusement, nous réparons, remplaçons, cependant, l’achat de matériels à Dakar est indispensable.

Au moment ou j’écris la suite de ce blog, il est 7h26 heure française, il faut rajouter 1 h en local, les vents réels au portant sont de 22 nids à 32 nids, nous utilisons que la grand voile, je lui ai mis 2 ris cette nuit et le génois vient en soutien dans les baisses de vent.

A l’observation des compteurs la vitesse va de 6.5 à 9 nids, il reste 190 mn jusqu’à destination à Dakar.

Arrivée à Dakar

Nous arrivons au Club de Voiles de Dakar (CVD) le 23/01/2014 à 21h.

Le bateau est mouillé en face du CVD, nous mettons notre annexe à l’eau pour retrouver une partie de la mission, Philippe, Jean Luc, Françoise, Sophie et Chloé et nous partageons ensemble un repas et débattons du programme.

Le 24/01/2014, et nous allons faire les formalités, VISA à l’aéroport, enregistrement à la police du port et visite à la douane.

Au retour au CVD et au bateau nous faisons une plongée pour éliminer le reste de fils dans l’axe de l’hélice

Quelques chiffres supplémentaires, on aime bien les consulter régulièrement

8

Page 9: Journal de bord suite

Notre vitesse moyenne est de 5.4 nds depuis le départ sans les arrêts, avec les immobilisations elle est de 4.2 nds.

Nous avons parcouru 2253 ml soit 4000 km.

Nous nous sommes arrêtés 5 nuits pour cause de mauvais temps dans le Golf de Gascogne et avons eu une petite escale de 9h aux Canaries à la marina de Goméra

La durée de navigation sans arrêt est de 18 jours

De Dakar au mouillage au village de Djida dans le fleuve du Siné Saloun

Le 24 en soirée vers 23h nous reprenons la mer vers le Siné Saloun, à l’entrée du fleuve dans le chenal, apercevons 2 pirogues en pêche dont un bout les relie et notre quille est venue toucher ce bout, quelle idée d’obstruer un chenal de navigation.Il était inutile de se pencher sur le code maritime, après diverses manœuvres, nous avons dégagé le bateau.

Nous avons mouillé à 13h Hakuna Matata, village de vacance déserté d’une grande tranquillité en bordure du fleuve Siné Salouen

Nous avons tenté sans succès de récupérer des huitres dans les palétuviers de la mangrove, elles sont très petites.

A 16h45, une charrette est venue me chercher pour rejoindre par la terre l’autre bateau de VSF, Yobaléma mouillé à Essaimage afin de faire le point sur le début de la mission.

Le 26/01/2014, Alain était resté tout seul sur notre le bateau et nous avons fait la jonction des 2 embarcations le lendemain matin à 11h.

Mouillage devant village de Djida avec débarquement de l’équipe et du matériel

Le 26/01/2014, nous avons fait route vers le village de Djida et avons mis les deux bateaux à couple au mouillage en face de ce village..

9

Page 10: Journal de bord suite

Nous avons débarqué, avons fait connaissance de l’infirmier (ICP), Unit et de la sage femme Nouage, nous avons été présentés au chef de village avant de regagner les bateaux au mouillage.

Le 27/01/2014, est le début de la mission dans le village de Djida

Tout le matériel dentaire nécessaire aux soins est déposé pour être monté dans une pièce de la maternité, une heure après notre arrivée, Véronique notre dentiste est en mesure de faire les premiers soins aidée de Françoise comme assistante et Seydou notre coordinateur interprète Sénégalais.

10

Page 11: Journal de bord suite

Nous commençons à évaluer les premiers besoins d’entretien au sein de la maternité, les portes des latrines sont à remettre en état, en effet, les encadrements sont en fer et l’oxydation est perforante surtout en partie basse

Nous commençons par leurs réparations avec Alain et Jean Luc.

Problématique de l’eau consommée

La gestion de l’eau est rapidement évoquée puisque l’infirmier du village nous indique des pathologies liées à une eau saumâtre et souillée par des oiseux venant d’une citerne de stockage.

Par ailleurs, cette citerne ne serait jamais nettoyée

Le 28/01/2014, je décide de visiter la réserve d’eau de stockage afin d’évaluer son état intérieur, elle est remplie au trois quart dont l’eau est destinée au village de Djida et une cuve supérieure beaucoup plus petite est destinée aux villages de Maya et de Famine.

En montant sur le toit de cette citerne de 10m de haut, je découvre que sa partie supérieure menace de s’effondrer, une partie du béton et des ferrailles sont déjà tombés dans la première cuve.

Nous demandons si possible la tenue d’une réunion avec le comité de forage qui a en charge cette réserve d’eau.

Nous visitons le local implanté par la Sté SUISSEFRECHWATER puisque cette eau serait réputée potable pour 200 F les 20 litres contre 15 F les 20 litres pris au forage.

Nous avons des doutes sur la qualité de cette eau, sachant qu’elle vient de la citerne et nous pensons que les bactéries ne sont pas éliminées

11

Page 12: Journal de bord suite

Le 29/01/2014, nous continuons la réparation des portes des latrines de la maternité et demandons la participation du menuisier du village pour implanter 2 gongs dans le mur.

Je grimpe sur le toit de la salle d’accouchement pour nettoyer les panneaux solaires qui ont été délaissés depuis de nombreux mois

Nous remettons en état la robinetterie du lavabo dans cette même salle.

Nous révisons l’ensemble des portes de la maternité, remettons en services des prises électriques et modifions la couveuse artisanale.

Nous sollicitons une rencontre avec l’imam du village.

Djinrda à Niodior pour déposer fauteuil dentaire

A 14h, Alain, Philippe, Jean Luc et moi prenons Alizés II, laissons Yobaléma au reste de l’équipe, notre destination est le village de Niodior ou nous devons déposer le fauteuil dentaire ramené de France avec notre bateau, ce matériel doit être acheminé au centre de santé entièrement neuf.

Le 30/01/2014, il nous faut 3 voyages en pirogue pour transporter tout cet ensemble, la manœuvre de transfert de la base du fauteuil fait 100kg environ, elle est encombrante, il faut s’aider de la drisse de grand voile et du portique d’Alizés II, finalement ce transfert en mer se passe bien.

Une fois le matériel acheminé au centre de santé, l’ICP de Niodior, M Ibouba nous reçoit chaleureusement et nous partageons un repas avec lui.

Initialisation d’un partenariat scolaire entre école de Niodior et celle de Capbreton

Je fais la connaissance de M.CAMARA directeur de l’école n°1 de Niodior avec qui nous allons faire un partenariat scolaire avec l’école de Capbreton.

M’CAMARA Ad1jà va débuter ce partenariat scolaire avec VSF, il a déjà fait cette démarche dans un autre village, il en connait le fonctionnement et il est particulièrement motivé

Composition de cette école primaire:

Le directeur en la personne de M.CAMARA 12 classes 537 élèves soit une moyenne de 45 par classe

12

Page 13: Journal de bord suite

12 enseignants le français 1 enseignant arabe 6 classes neuves, financées par ONG Suisse D’autres classes méritent des travaux de rénovation

M.CAMARA et son fils

Ecole n°1 de Niodior

Classes neuves classe vétustes

13

Page 14: Journal de bord suite

Autre classe avec toiture endommagée coure intérieure de l’école

Centre de santé de Niodior

Retour au centre de santé ou tout l’appareillage du fauteuil dentaire est stocké dans le bureau.

Des modifications en termes d’attente pour le fauteuil dentaire doivent être corrigées, l’étanchéité des fenêtres et du toit est à revoir.

14

Page 15: Journal de bord suite

Installation du dispositif solaire par l’électricien

Autre vue du centre de santé

Reconnaissance à la pointe de Jackonsa

L’après midi, nous sommes revenus au bateau mouillé en face du chenal de Niodior, Philippe, Jean Juc et moi avons pris la pirogue afin de rechercher un tracé entre notre mouillage et la pointe de Jackonsa, un sondeur et un GPS nous ont permis d’effectuer des relevés

Village de Dionewar

15

Page 16: Journal de bord suite

Donation de petits matériels scolaire à l’école de Dionewar

Le 31/01/2014, une visite est organisée au village de Dionewar, une remise de fournitures est donnée à l’enseignant qui est chef de village, cette donation met fin à un partenariat scolaire

Retour au village de Niodior

Retour Niodior

Les Sénégalais ont une grande reconnaissance pour les anciens et Alain a fait son petit tour de charrette au retour de Dionewar

A Niodior, nous avons fait le point avec l’électricien chargé de faire le branchement du dispositif solaire, il était nécessaire de réfléchir sur les besoins et implantations de l’électricité dans le centre de santé, il lui a été remis un vidéo projecteur et régulateur de tension pour réparation.

Début d’après midi, nous revenons avec Alizés II sur Djinrda retrouver le reste de l’équipe soignante.et Seydou

Reprise des travaux de rénovation

Le 01/02/2014, nous continuons nos travaux sur les portes de la maternité et sur l’électricité.

Nous décidons de faire l’état des lieux du dispensaire tenu par l’ICP Ounith, les volets en fer doivent être remplacés ainsi que la porte d’entrée.

16

Page 17: Journal de bord suite

Une étude de faisabilité est commentée avec le menuisier qui demande 100000 F soit 150 € pour remplacer cette la porte et 30000 F par fenêtre.

La visite avec l’iman a lieu avec Philippe, Sophie, Jean Luc, Alain et moi, je lui fais voir les photos sur tablette représentant les détériorations de la réserve d’eau et nous lui faisons part de la pollution de l’eau liée à l’absence des obstructions des regards de cette citerne et avons échangé également sur la présence des déchets insalubres.

Visites des villages de Diogane, Bassar et de Thialane

Le 02/02/2014, Nous faisons un déplacement détente avec Yobaléma en direction de la pointe de Jackonsa via Diogane.

DioganeLe dimanche soir 4 d’entre nous dorment dans des cases typiques au village de Diogane

Distribution de bracelets par Véronique

A l’une des classes de l’école de ce village, Véronique notre dentiste remet des bracelets aux couleurs du drapeau français confectionnés par des élèves de métropole et les enfants nous chantent au Clair de la Lune

17

Page 18: Journal de bord suite

BassarLe 03/02/2014, nous faisons un mouillage entre les villages de Bassar et de Thialane, une équipe portant les teeshirts de Référence Conseil fait la visite du local financé en partie par ce réseau d’experts.

Couleurs des teeshirts de Référence Conseil

Contact avec les enseignants

Le bâtiment est terminé et il est utilisé par les enseignants, il est détourné de son utilisation initiale qui était le stockage de la nourriture du Plan Alimentaire Mondial, finalement elle sera entreposée dans un autre bâtiment construit par les villageois.Néanmoins la construction financée était utile pour l’école.

18

Page 19: Journal de bord suite

Vue du bâtiment avec notre équipe et les enseignants

Un cahier de partenariat scolaire est remis à l’enseignant concerné

Thialanne Nous avons un accueil chaleureux des enseignants ou des échanges ont eu lieu avec l’autre équipe et nous partageons un repas avec eux Au retour sur Yobaléma, une plongée permet de remplacer l’anode de faire un nettoyage de l’hélice et de la coque centrale

Retour à Djinrda avec déplacement à Fondiougne le 04/02/2014

Le 04/02/2014, nous sommes de retour au village de Djinrda et Philippe et moi allons en pirogue au village de Fondiougne acheter du petit matériel destiné à la rénovation de Djinrda, de la nourriture et remettre à l’opticien de l’hôpital une machine optique.

Sophie et Noguaye sont du voyage jusqu’à Maya, en effet, elles doivent des visites médicales et participer à des palabres entre femmes

Notre piroguier pour aller à Fondiougne croisement d’une pirogue de pêcheur à voile

19

Page 20: Journal de bord suite

Poissons en vrac en vente à Fondiougne

Retour Djinrda pour faire suite aux rénovations

Le 05/02/2014, nous continuons nos réparations des portes et de plomberie dans le dispensaire de santé ainsi qu’à la maternité et nous faisons avec les matériaux locaux, exemple d’une bassine pour remplacer un lavabo

Délicat de faire fermer des portes avec des encadrements perforés par la rouille

20

Page 21: Journal de bord suite

Véronique continue inlassablement ces travaux de dentiste assistée en particulier par Seydou, Françoise et de Chloé

Le 6/02/2014, une réunion de fin de mission est organisée avec les habitants et notables du village.

Il est rappelé les actions de VSF, les actions menées par chacun et j’interviens pour rappeler le mauvais état de la citerne d’eau jugée dangereuse.

L’ensemble des membres de la mission ont rappelé également les problèmes de santé liés à cette eau de forage polluée et une présence de déchets entrainant d’importantes patrologies médicales.

Le 07/02/2014, les 2 bateaux quittent Djinrda, nous allons à Hakuna Matata partager nos derniers moments de détente ensemble sur l’eau, cependant je fais l’objet d’une gastro aigue, et il est décidé d’avoir l’aide de Chloé et Sophie pour revenir sur Dakar puisque le skipper n’est pas en état de manœuvrer.

C’est l’anniversaire de mon petit fils HUGO.

Le 08/02/2014, à 13h30, nous arrivons à Dakar au CVD et retrouvons le reste de l’équipe revenue en taxi puisque Yobaléma est au mouillage à Essamaye dans l’attente d’une autre mission.

Nous partageons notre dernier repas au restaurent de la Corvette et fêtons l’anniversaire de Françoise avant le départ en avion de Sophie, Cloé et de Véronique

21

Page 22: Journal de bord suite

Dakar

Le 09/02/2014, nous faisons des achats au marché kermel, une vente d’objets en tous genres, l’attrape touristes majeur avec des vendeurs très accrocheurs

Nous revenons avec des vêtements, sculptures de bois, instruments de musique, pleins de bibelots à poussières.

Le 10/02/2014, nous faisons le reste des courses, les pleins et achats de petits matériels pour le bateau.Je décide de consulter un médecin local à Dakar pour mon problème de gastro, je me vide depuis 4 jours et j’ai perdu 5 kg, il me prescrit des remèdes plus puissants pour tenir le choc

Nous allons avec Philippe à la société des eaux puis à l’institut Pasteur dans le but de faire analyser l’eau du forage et de celle de Suissefrechwater.

Malheureusement, ils sont en panne et nos prélèvements sont trop anciens.

Une autre équipe devra refaire des prélèvements dans les conditions du laboratoire.

Nous partageons notre dernier repas au CVD avec Philippe et Alain.

Le 11/02/2014, dernier jours au mouillage devant le CVD de Dakar et après les derniers préparatifs sur le bateau nous prenons la mer à 14h en direction du Cap Vert puis orientation les Acores.

Le 12/02/2014, je suis remis de la gastro et c’est Alain qui semble avoir les mêmes symptômes avec de la fièvre en plus, c’est à surveiller, à 21h nous avons parcouru 172 mn dans une mer avec des vagues de 3.5 m et 20 à 25 nds de vent

Désolidarisation de l’enrouleur de génois avec le pont avant du bateau

14/02/2014, il est 1h40 le vent est en rafales à 25 nds, nous avions un ris dans la grand voile, le génois à moitié déployé, nous choisissons l’option de le remplacer par la trinquette et après l’avoir déployée, nous nous apercevons avec stupeur que tout l’enrouleur de génois est désolidarisé du pont.

Le desserrage de la fixation a provoqué une déformation de la ferrure en inox

22

Page 23: Journal de bord suite

Le mât ne tient que par la trinquette et la drisse du spinnaker Je fais de mon mieux pour attacher le génois à la trinquette afin qu’il ne fasse pas plus de dégâts sur le pont.

Le hublot de cabine avant, les filières, les balcons et le pont avant sont abimés

La grand voile est affalée et nous décidons de revenir sur Dakar il est 2h56 du matin.

Nous avons 320 mn à faire au moteur.

Nous avons une hésitation sur le lieu de réparation et nous pensons un moment faire escale au Cap Vert, cependant nous réalisons que la distance est équivalente avec Dakar avec une incertitude sur la marina située sur l’ile la plus à l’ouest.

Je tente de remettre le boulon manquant reliant le tambour du génois avec le pont, l’opération en mer est impossible et la ferrure déformée ne peut pas être redressée sur place.

Finalement, le retour est Dakar, les conditions météo s’aggravent, le force 6 prévue atteint 9 en rafales et nous avons des vagues de 4 à 5 m, je décide de mettre un peu de trinquette pour donner de la stabilité au bateau sachant que nous sommes vent AR avec peu de risque de plier le mât.

La vie à bord devenait compliquée, nous étions dans un roulis permanent, avec des risques de chavirement par les plus grandes vagues déferlantes qui couchaient régulièrement le bateau, la porte extérieure était fermée afin d’éviter les entrées d’eau à l’intérieur.

Nous étions dans le carré en permanence ne pouvant plus rester dans le cockpit, dire que certains pensent que la voile se pratique sur une eau calme couleur turquoise.

Alain à l’avantage de ne pas avoir peur, il râle simplement sur le fait qu’il ne peut plus beurrer ses biscottes le matin avec les turbulences.

Le 16/02/2014, nous arrivons au mouillage du CVD à Dakar, nous remettons l’annexe à l’eau et démontons la partie inférieure de l’enrouleur de génois pour récupérer le support déformé faute de boulon.

La malchance étant toujours de mise, je fais tomber une pièce métallique dans l’eau, obligé de prendre l’équipement de plongée pour aller le récupérer.

Le 17/02/2014, nous trouvons un atelier dans Dakar pour nous redresser la ferrure en inox sérieusement déformée.

Après avoir acheté le boulon et son écrou freiné nous mettons 3 heures pour remettre l’enrouleur de génois en place sur le bateau avec un vent très souvent à 30 nds ne favorisant pas les manœuvres au mouillage.

Le 18/02/2014, nous finalisons le montage et les réglages et nous quittons notre mouillage à 9h30 en direction d’HENDAYE sans escale.

23

Page 24: Journal de bord suite

Le 19/02/2014, un puissant poisson casse le support de cane à pêche et tout le matériel est l’eau définitivement perdu

Le 20/02/2014, anniversaire de mon fils Alexandre.

Je découvre que la bordure du génois se déchire dans sa partie haute et l’un des chandeliers sur l’avant bâbord est cassé.

Nous allons nous passer de cette voile

Ces dommages sont forcément en relation avec la rupture de l’enrouleur de génois, en effet, il y a eu frottement avec la trinquette, le mât et les chandeliers puisque les filières sont endommagées.

Je commence à retrouver le moral, nous sommes à l’endroit ou nous avons fait demi tour,, donc plus de retour possible à Dakar et cap vers les Açores en espérant prendre un peu plus sur tribord pour faire une courbe jusqu’au cap Finistère espagnol,

Dans l’après midi, nous apercevons une tortue géante en surface, elle a probablement été dérangée lors de notre passage, néanmoins, l’hélice ne tournait pas et nous ne pouvions pas la blesser.

Le 21/02/2014, journée sans histoire particulière, toujours un vent de 25nds au près serré, des vagues de 3.5 m, nous sommes sérieusement chahutés et les retombées sur les vagues se font dans un fracas d’enfer.

J’ai mal pour le bateau, la boiserie souffre très sérieusement, il faut refixer une étagère dans la cabine avant et remplacer certaines vis

Prendre un repas est un jeu d’équilibriste et la moindre perte d’appui nous percute violement sur les cloisons et autres montants douloureux.

Impossible de dormir en ce qui me concerne, hormis Alain qui est capable de roupiller une moyenne de 18h par jour.

Quand on n’aime pas lire où jouer avec l’ordi c’est vite l’ennui pour Alain

Nous sommes sur 3 ris depuis le départ avec trinquette en allure de prés sur un seul bord depuis le départ de Dakar, à ce jour nous avons parcouru 570 mn à une moyenne de 5.8 nds.

Le vent faiblit un peu et nous enlevons les trois ris.

Nous avons une bonne surprise avec l’éolienne, en effet, son régulateur interne de tension ne fonctionne plus, elle ne se freine plus automatiquement, elle débite à son maximum ce qui permet d’avoir une source d’énergie plus importante qu’a son origine.Cependant, il faut la diriger manuellement face au vent pour la mettre à contre au dessus de 30 ns.L’installation d’un voltmètre Victron Energy avec alarme permet de maitriser les variations de tension sachant qu’elle débite en 24v avec transformation en 12v

24

Page 25: Journal de bord suite

Toute l’électronique du bateau, le frigo et l’ordi sur convertisseur consomment 15 A qui sont largement alimentés par l’éolienne la nuit et le jour nous avons les 4 à 6 disponibles A des panneaux solaires.

Donc, il n’est pas nécessaire de mettre le moteur en marche pour recharger les batteries

Le 22/02/2014, les conditions météo sont bonnes et il n’y a pas de bricole à faire ce qui est rare, on peut partir de l’idée qu’il y a au moins une réparation à faire par jour sur un bateau grande croisière.

Les secousses, l’air marin, le moindre frottement provoquent des usures prématurées, il faut avoir la vue et l’ouïe très attentives aux moindres anomalies..Cela explique que le skipper est toujours en éveil par rapport au coéquipier.

Le 23/02/2014, j’observe une désolidarisation d’un charriot de grand voile avec le mât et un coulisseau n’est plus attaché.

La grand voile est affalée dans une houle de 2.5 m, j’adapte avec difficultés dans un exercice de funambule une vis et entretoise pour remettre le coulisseau et je le rattache l’ensemble sur le mât.

L’exercice a duré 1h, j’ai eu des douleurs musculaires pendant 2 jours tellement la contraction des jambes et des bras étaient instances autour de ce mât pour réparer.

Il était préférable de solutionner cette anomalie et de vérifier trous les autres chariot de GV, nous sommes souvent avec 25 nds de vent au prés serré, ce qui oblige 2 à 3 ris en permanence et l’usage de la trinquette.

Le 24/02/2014, nous faisons la lessive, les taches quotidiennes, le soleil est toujours au rendez vous et nous avons la visite des dauphins.

J’adapte un autre moulinet de pêche sur le balcon arrière, la canne et son support ont disparu sous l’assaut d’un monstre marin.

Le 25/02/2014, je recherche la meilleure stratégie de navigation pour faire les pleins, il y a hésitation entre Goméra aux Canaries et Funchal à Madère.

Dans le premier cas, il faut rajouter 120 mn en prenant l’option de s’arrêter à Goméra soit une journée supplémentaire de navigation.

C’est dommage d’avoir le timing à l’esprit en permanence mais les déboires avec l’enrouleur de génois a engendré un retard de 8 jours et 1000 km supplémentaires au périple.

Finalement, nous nous dirigeons sur Funchal qui est à 520 mn soit 963 km en tenant compte des virements de bord avec une arrivée prévue le premier mars avant une dépression et nous pourrons analyser calmement la météo pour la fin de la remontée à Hendaye.

Je pêche mon troisième thon avec mon moulinet équipé sur le balcon, il sera consommé le soir même.

25

Page 26: Journal de bord suite

En fin de soirée, nous bouclons les premiers 1000 mn depuis Dakar et nous sommes aux niveaux des Canaries, la première ile HIERRO est à 225 mn soit 416 km.

Nous sommes sur une moyenne de 5.5 nds de vitesse honorable avec un vent de face.

Le 26/02/2014, temps maussade, bricoles, lecture, la température diminue, les pantalons remplacent les shorts et la polaire refait surface.

Je pêche mon quatrième thon de 3 kg, évidemment il n’a pas la taille règlement comme tous les autres ramenés à bord, mais nous pêchons uniquement pour avoir un appoint et un équilibre de nourriture.

Alain n’apprécie pas le poisson, pourtant je le prépare sans aucune arrête

Nous remontons plein nord, toujours malmenés, il est impératif de faire un arrêt technique pour reprendre des réglages de mat et faire les pleins, nous attendons une modification du vent pour tirer un bord sur Funchal, encore 400 mn soit 740 km.

Dans mes lectures, je lis des récits de tour du monde d’une longueur en moyenne de 44000 mn, nous sommes loin de nos petits 6000 mn.

Cependant, la partie la plus désagréable de notre périple est cette remontée en allure de prés sur plus de 2500 mn soit 4630 km, c’est fatigant pour les navigateurs et provoque de la fatigue et usure au niveau du bateau, il faut avoir une oreille très attentive et anticiper au moindre bruit suspect.

Désolidarisation de l’enrouleur de trinquette avec le mât

Le 27/02/2014, nous décidons de tirer un bord sur Funchal à une distance d’arrivée à 290 mn soit 537 km, j’avais pêché un autre thon, la journée était relativement tranquille jusqu’à 18h30.

Après le virement de bord, j’entends des bruits suspects à l’avant et une fois de plus une nouvelle catastrophe est en vue, la trinquette est désolidarisée du mât, nous réussissons à l’enrouler et à l’immobiliser avec sa drisse et ses écoutes.

Nous étions sous 3 ris dans la GV pour un vent de 24 nds maxi, nous ne forcions pas le matériel bien au contraire.

Finalement, nous ne pouvons qu’utiliser la GV en enlevant les ris puisque le génois n’est pas utilisable en l’état, il est déchiré sur la chute de la bande UV.

Nous allons faire les 290 mn principalement au moteur au cap 110° pour finir au 75° en direction de Funchal.

L’épisode de l’enrouleur de génois avait été très éprouvant avec le retour obligé à Dakar.

26

Page 27: Journal de bord suite

Depuis cette dernière réparation, nous venions de parcourir 1250 mn soit 2315 km à la voile et nous avions prévu de faire escale à Funchal dans l’île de Madère pour un ravitaillement et divers réglages et vérifications.

Réflexion du soir Le moral n’est pas au beau fixe, le cumul d’avaries devient oppressant, c’est à se demander si ce bateau va revenir sur Hendaye.

Une personne de mon entourage m’a prédit un très mauvais retour ou de douter de me revoir.

J’avais mis de côté ce mauvais présage, forcé de constater une part de vérité dans le message compte-tenu de l’ampleur des évènements.

Les anomalies majeures sont surtout le fait de mauvaises prestations de professionnels, un bon remontage d’enrouleur de génois et une bonne pose de trinquette n’auraient jamais provoqué autant d’anomalies.

Ce bateau avait connu quelques problèmes lors des notre périple au Sénégal en 2011, mais ils n’étaient pas aussi importants que ceux de 2014.

En 2011, nous n’avions pas une bonne préparation et manquions de pièces de rechange.

Depuis toutes les voiles ont été remplacées, un démâtage, remâtage très récent permettaient en principe d’être serein au niveau du gréement.

La pause d’une trinquette était la voile nécessaire pour soulager, donner plus d’efficacité et de sécurité à ce bateau.

Mais !!! les pros sont intervenus, un défaut de serrage d’enrouleur de génois, un mauvais montage de trinquette fait au dernier moment sont la cause de nos principales misères.

Je ne vais pas régler mes comptes ici avec les pros concernés et je dois conserver mon énergie à régler au mieux les anomalies.

Victor Hugo a écrit «  Les plus belles années d’une vie sont celles que l’ont a pas encore vécues »

Je me demande si les prochains jours ne seront pas les plus sombres par rapport à tout ce cumul d’événements.

Il y aura sûrement des critiques sur mes vacances de 2 mois et demi et sur le fait d’assumer les conséquences de toute cette situation.

Je commence à tirer les premières leçons de ce périple commencé le 30 décembre 2013, un aller retour au Sénégal n’est pas judicieux, c’est trop risqué et la période n’est pas très favorable en termes de météo.

Si prochain voyage au Sénégal avec ce bateau ou un autre il ne faut plus de contrainte de temps, je suis encore en activité, mes partenaires de travail assument difficilement cette absence qui se prolonge et j’ai une pensée toute particulière à TEREDA gérante du cabinet.

27

Page 28: Journal de bord suite

Le souhait de mes prochaines longues navigations doit correspondre à un décrochage complet par rapport au professionnel et une préparation du bateau soignée sans interventions douteuses de pros.

Le prochain voyage espéré est celui d’un tour de l’atlantique avec arrêt indispensable dans le Siné Saloun.

Une chose dont je ne doute pas est celle de mon investigation dans VSF, j’aurai plaisir à être coordinateur dans de prochaines missions.

Ma plus grand satisfaction dans ce de ce périple est notre participation à la mission dans le Siné Saloun, il faut bien se rappeler les cotés positifs pour se donner du baume au cœur.

28/02/2014, avec sa réflexion nocturne, Il est 22h, nous sommes à 173 mn soit 320 km de Funchal, j’assume l’habituel premier quart jusqu’ à 23h et Alain prendra le relais pendant les 3 prochaines heures.

Je contemple un ciel pur éclairé de millions d’étoiles, le spectacle est grandiose, nous avons la constellation d’ORION à l’arrière du bateau, je regrette de ne pas poursuivre notre route vers POLARIS, étoile du Nord visible depuis la petite OURS, sensée indiquée l’orientation de notre route de retour.

Malheureusement, nous laissons POLARIS à bâbord afin de rejoindre notre destination provisoire

Si j’étais seul, je crierais à ne plus avoir de voix, j’ai un besoin d’extérioriser toute cette colère, cette accumulation de malchance, j’ai besoin de faire le vide, Alain semble surpris de me voir zen fasse au dernier problème, intérieurement ce n’est pas le cas, écrire fait évacuer un peu la pression.

Pourtant il n’y a pas de danger immédiat et les conditions météo sont acceptables, je pense à mes proches aux belles rencontres, aux regrets de n’avoir pas exprimé tout mon ressenti.

La vie sur terre ne tient qu’à un fil, sur la mer ce lien peut se fragiliser rapidement à cause d’une mauvaise météo, d’une mauvaise manœuvre, d’une casse de matériel, d’un problème de santé et d’une mauvaise anticipation sur l’un ou plusieurs de ces différents critères.

Le dernier numéro de Voiles et Voiliers relate le naufrage de deux français sur un voilier INISH KEA en mer de Tasman, lors d’un violent coup de vent, des panneaux de soutes avant mal attachés sur le pont s’arrachent provoquant une importante entrée d’eau entrainant la perte du bateau.

Heureusement, le mayday a bien été réceptionné par la Navy Australienne et ils ont été hélitreuillés in-extrémistes faute de ne pas avoir de balise de sécurité satellite pour les repérer avec précision.

Points positifs, nous avons à bord la balise et le téléphone satellite.

28

Page 29: Journal de bord suite

C’est vraiment l’exemple d’une réunion d’évènements, il n’y a pas à juger, juste à se persuader un peu plus d’avoir en mer la plus grande vigilance et anticipation pour éviter le pire.

La mer n’est pas spécialement un terrain de jeu, elle offre des plaisirs inoubliables et mes 15 jours en solitaire reliant les canaries en Hendaye en 2011 avaient été une pure révélation me donnant plus l’envie de revenir sur terre.

Les mots, humilité, sobriété, respect, prennent toutes leurs valeurs face à cette nature grandiose de l’eau et du ciel.

Je fais souvent une comparaison entre la mer et la montagne, les deux milieux climatiques sont aussi imprévisibles, un amateur averti en franchissement de col a forcément un équipement de protection adapté aux variations de la météo et nous les navigateurs avons le vent et la houle à gérer depuis notre bateau

Compte-tenu, de toutes ces mésaventures, je suis tenté à communiquer le moins possible par satellite, la plupart de mes appels sont pour annoncer les mauvaises nouvelles et troubler mes proches.

Qui peut croire à une telle accumulation d’avaries aussi importantes, a t-on vu dans les anales maritimes en plaisance de semblables anomalies au niveau d’un enrouleur de génois et d’un enrouleur de trinquette en si peu de temps.sFaut-il croire au mauvais sortilège ? A la présence d’un gri-gri malfaisant dans ce bateau ?

L’esprit divague un peu, il n’est pas toujours rationnel, il est difficile de s’évader, d’oublier, le réveil ramène très vite à la réalité.

Il y aura des leçons à tirer de ce périple une fois terminé, cependant, les incertitudes demeurent actuellement

C’est un très mauvais sketch à 2200 km d’HENDAYE 02/03/2014, réflexion à 4h du matin.Nous sommes en approche de l’ile de Madère à 23 mn de la marina de Funchal, les feux de la côte sont visibles depuis 4 bonnes heures.

Il n’y a plus de vent, plus de houle significative, la météo nous accorde sa clémence.

J’appréhende les éventuelles mauvaises surprises à l’examen des supports de trinquette et de génois lors de ma monté au mât à notre arrivée.

La trinquette ne sera surement pas utilisable, il serait souhaitable de faire une réparation de la voile de génois s’assurer de la bonne fixation de son enrouleur sur le mât afin de reprendre la route au plus vite et en toute sécurité.

Il nous reste 1200 mn soit 2200 km à parcourir, la moyenne journalière en distance est de 125 mn, il faut entre 9 et 10 jours pour remonter à Hendaye, notre date d’arrivée va se situer aux alentours de mon anniversaire le 12 mars.

29

Page 30: Journal de bord suite

Nous sommes arrivés à 9h30 à Funchal, ma marina est complète, nous sommes au mouillage devant le port et obligation de remettre en service l’annexe.

J’ai fait une inspection en haut du mâat, le constat est sans appel ; rupture du câble de trinquette en haut du mat, impossibilité de remettre en état son enrouleur.

Nous avons deux possibilités :

1. La première est de faire réparer rapidement le génois à FUNCHAL2. La deuxième est de mettre la voile de trinquette à la place de celle du génois avec une

manipulation délicate pour récupérer cette voile de trinquette Le 03/02/2014, nous avons trouvé notre réparateur de génois, nous l’avons déposé, il manque des morceaux de voile en plus de la bande UV

Nous allons vérifier tous les boulons de serrage des tubes du génois, allons déposer complètement la trinquette sur le pont afin de récupérer sa voile de manière à l’avoir en secours à la place du génois.

Les pleins de gazole et d’eau sont faits et notre départ est prévu le 04/03/2014 en fin de matinée après la mise en place de la voile du génois.

30