Journal anniversaire

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Regards en coulisse Journal anniversaire

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1961–2011: La CPAT a 50 ans – 50 ans d’engagement

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Regards en coulisse

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R ERétrospective

WDIN

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Au cours de ce demi-siècle d’existence, la CPAT a régulièrement posé de nouveaux ja-lons, a élaboré des perspectives d’avenir et s’est développée. La rétrospective sur cette période est bien plus que de la simple nos-talgie. Elle montre les bases sur lesquelles nous pouvons construire et qui resteront es-sentielles pour notre travail, également à l’avenir. Un travail au service des assurés.

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J’ai été embauché par ATAG à Berne en 1968 comme jeune directeur administratif. On me confia alors

en plus de mes tâches habituelles un petit «travail annexe»: la direction de la Caisse d’assistance des

associations techniques SIA UTS FAS FSAI. A l’époque, il y avait quelque 400 assurés et le total au bilan

s’élevait à environ 2 millions de francs.

Lors de ma première participation au conseil de fondation, le président, M. Jean-Claude Piguet, me réserva

un accueil fort bienveillant. Il me confia cette remarque importante: «Vous savez, Monsieur Senn, si nous

mettons ici bénévolement notre temps à disposition, ce ne doit pas être sans un bon repas et un bon vin!»

Un conseil avisé, que j’ai toujours suivi depuis.

Je fais deux constats entre hier et aujourd’hui:

premièrement, une différence notable dans les

chiffres, d’environ 11 000 assurés et 1,7 milliard

de francs au total au bilan aujourd’hui – ce qui

souligne la réussite durable de cette caisse de pen-

sion innovante et, deuxièmement, les changements majeurs dus à l’introduction de l’informatique et du

deuxième pilier obligatoire, à la création d’un portefeuille immobilier, à la professionnalisation permanente

de la gestion du patrimoine et j’en passe. Il ne me reste plus qu’à souhaiter à la CPAT un excellent anniversaire,

à la féliciter pour sa réussite durable et à lui souhaiter de continuer de même à l’avenir!

Peter Senn

Ancien directeur administratif

Chère lectrice, cher lecteur

Au cours de ma vie professionnelle, j’ai été lié pendant 34 ans à la CPAT, soit pendant une bonne partie de l’existence de cette or-ganisation.

Editorial de Peter Senn

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Lorsque la Fondation suisse de prévoyance

pour les professions techniques est créée en 1961,

l’Etat social suisse n’en est qu’à ses premières

heures. Il y avait certes eu de premiers efforts en

faveur d’une assurance sociale fédérale à la fin du

XIXe siècle, mais l’assurance vieillesse et survivants n’a pas été introduite avant 1948 et ce n’est qu’en 1985

que le système des trois piliers avec la caisse de pension comme deuxième pilier n’est entré dans la loi.

En raison de la longue absence de règlementation légale mais aussi grâce à des avantages fiscaux, les institu-

tions de prévoyance privées ont connu un essor rapide depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Les

grandes entreprises en particulier ont mis sur pied des assurances qui prévoyaient pour leurs collaborateurs

et leurs familles des prestations vieillesse que l’Etat ne proposait pas.

Croissance continue du nombre de membres

La CPAT est aujourd’hui une fondation de prévoyance indépendante soutenue par les associations profes-

sionnelles des ingénieurs et des architectes. A ses débuts, c’est une simple caisse d’épargne associée à une

assurance externe contre le risque. Elle voit le jour avec 147 assurés. Le premier sinistre survenu en 1963

fait l’objet d’une justification précise dans le rapport annuel: un employé de bureau a été plusieurs mois en

incapacité de travail suite à un infarctus. En 1974, après un sondage auprès des assurés, la CPAT devient

une caisse de pension autonome.

Jouissant d’une bonne réputation, la caisse voit le nombre de ses membres augmenter. Pourtant, la situation

économique de l’industrie du bâtiment, sensible aux changements de conjoncture, s’est toujours répercutée

sur l’évolution de la caisse depuis sa création. C’est pourquoi les premiers rapports mentionnent déjà que

si «beaucoup d’entreprises sont convaincues des avantages de la caisse, elles n’arrivent pas pour autant à

prendre la décision d’y adhérer pour l’instant en raison de réflexions politico-conjoncturelles». Les années

soixante-dix sont, elles aussi, toujours et encore marquées par des considérations sur la difficile conjoncture

dans l’industrie du bâtiment. Mais cela n’a pas gêné la croissance ni empêché le nombre d’assurés de pour-

suivre sa croissance.

Avec l’obligation légale de la LPP, la CPAT connaît une forte croissance en 1985: 1800 nouvelles adhésions

sont enregistrées au 1er janvier, soit presque un doublement du nombre d’adhérents. Ensuite, l’évolution

stagne quelque peu, d’une part du fait d’une plus forte concurrence à laquelle la caisse essaie de faire face

en engageant une agence de communication et en embauchant des collaborateurs externes, d’autre part

du fait d’une légère saturation du marché. En 1995, le nombre de membres de la CPAT recule pour la première

fois de son histoire. Cela s’explique par la crise qui a secoué la branche de la construction dans laquelle

travaillent la majorité des membres. Si ce recul n’a pas pu surprendre les responsables, il les a cependant

Un modèle de réussite d’association d’entraide

Grâce à des idées innovantes, à un conseil personnalisé et à un grand engagement de ses responsables, 50 ans après sa création, la CPAT compte parmi les meilleures caisses de pension de Suisse. Son évolution a été marquée par une grande constance.

Historique

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«inquiétés». En réaction, la caisse décide entre autres

de modifier ses statuts pour pouvoir accueillir des

membres d’autres branches ou associations au but

similaire mais s’oppose à une ouverture généralisée.

Depuis 2003, le nombre d’assurés de la CPAT a dou-

blé. Et le nombre d’entreprises affiliées a augmenté

de 50% dans la même période.

Fortune et placements: une stratégie conservatrice

En matière de placement de la fortune, la CPAT a

toujours mené une politique plutôt conservatrice et

avisée. Durant les dix premières années, la fortune

de la fondation est placée principalement dans des

obligations; la préférence étant accordée aux obli-

gations fédérales et cantonales ainsi qu’à celles des

centrales électriques et des banques. A peine dix

ans après sa création, la CPAT acquiert son premier

bien immobilier propre. Une nouvelle forme

d’investissement voit le jour en 1977: pour la premi-

ère fois, les nouvelles directives permettent de pla-

cer 5% de la fortune en actions. En 1992, la caisse

entreprend son premier projet de construction: des

logements d’une valeur de 12 millions de francs

sont construits dans la commune de Boudry (NE).

Pendant toutes ces années, la caisse n’a eu de cesse

de poursuivre une stratégie de placement conser-

vatrice. Pour son cinquantième anniversaire, l’actif

de la CPAT s’élève à environ 1,7 milliard de francs.

Malgré une stratégie de placement prudente, la

CPAT a aussi été touchée par les effondrements de

la Bourse, comme bien d’autres caisses de pension.

Depuis le changement de millénaire, son taux de

couverture est passé deux fois au-dessous de

100% mais s’est rétabli rapidement à chaque fois.

Aujourd’hui, la rémunération des avoirs de pré-

voyance et l’obtention de rendements suffisants

constituent le défi majeur de chaque institution

de prévoyance.

L’innovation permanente comme facteur de réussite

Depuis le début des années 2000, la structure de la

CPAT a été modifiée: en lieu et place des anciens

conseils d’administration et de fondation, trois

comités (assurance et stratégie, titres, immeubles)

ont été créés sous la responsabilité du conseil de

fondation, ce qui réduit les processus décisionnels

et accroît l’efficacité.

La CPAT doit avant tout son succès au fait qu’elle

appartient à ses membres. Elle peut donc agir indé-

pendamment d’un actionnariat ou d’une société,

elle représente uniquement les intérêts de ses assu-

rés et elle est donc en fait une association d’entraide.

La caisse joue sans cesse un rôle de précurseur avec

des idées innovantes: elle a par exemple garanti

le libre passage intégral 10 ans avant l’obligation

légale ou permis de percevoir les 10 premières an-

nées de rente en capital dès 1980. Les autres

prestations avant-gardistes semblent presque évi-

dentes, comme la rente de veuve qui a été transfor-

mée en rente de conjoint bien plus tôt que dans

d’autres caisses et le fait que la CPAT ait été l’une

des premières caisses de pension à introduire la

rente de concubin. Bien entendu, la participation

aux excédents pour les membres fait partie des

prestations fixes depuis longtemps. Les coûts liés

aux risques et les primes de risques sont analysés

tous les ans et les éventuelles baisses de prix sont

immédiatement transférées aux assurés et aux

employeurs.

Ainsi, le contenu du rapport annuel de 1978 est en-

core d’actualité aujourd’hui: «La caisse entreprend

donc tous les efforts lui permettant d’augmenter

son attrait. Elle est en effet sans aucun doute une

caisse de pension de première classe proposant

d’excellentes prestations.»

Dialma Jakob Bänziger, ingénieur génie civil EPF

Assuré à la CPAT depuis ses débuts et l’un des ingénieurs les plus

caractéristiques de Suisse

«Après une société en nom collectif en 1959 que j’ai quittée par la

suite, j’ai créé deux bureaux d’études en 1962 sous forme d’entre-

prises individuelles. J’ai toujours accordé de l’importance au bien-

être de mes collaboratrices et collaborateurs et j’ai considéré qu’il

était de mon devoir de leur offrir une prévoyance vieillesse sûre.

Je connaissais personnellement certains des ingénieurs et des

architectes présents au conseil de fondation de la Fondation

suisse de prévoyance pour les professions techniques. C’est cette

fondation qui m’a inspiré la plus grande confiance dans le sérieux

de son activité. En tant que professionnel indépendant, je n’ai

toutefois pas pu y adhérer moi-même avant le 1er juillet 1974, soit

10 ans après mes employés, lorsque la CPAT est devenue une

caisse de pension autonome.

Pendant ma vie active, à chaque problème rencontré, la CPAT m’a

toujours conseillé avec grande compétence, en détail et aimabilité.

En outre, pendant les périodes critiques sur le plan financier, plu-

sieurs rapports intermédiaires par an ont fait état de la situation

de manière complète et transparente. De plus, les charges admi-

nistratives sont modérées bien qu’on compte beaucoup de petites

entreprises parmi les membres.

A la retraite depuis 1992 et exerçant toutefois encore une activité

partielle, je suis heureux que, même après ces années critiques

financièrement, la CPAT soit toujours bien placée par rapport aux

autres caisses de pension, par exemple en ce qui concerne son

taux de couverture et son rapport prestations-prix.»

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Andreas Kim, bien que vous ayez l’âge d’être

en retraite, vous travaillez toujours comme archi­

tecte. Les prestations de votre caisse de pension ne

sont­elles pas suffisantes?

(Il rit.) Les architectes ne prennent pas leur retraite. Chez nous, on dit que la passion remplace la pension.

Bien souvent, les architectes sont tellement absorbés par leur travail qu’ils ne peuvent pas s’arrêter.

Vous avez été 15 ans au conseil de fondation de la CPAT et président pendant 8 ans. Qu’est­ce qui vous

a incité à vous engager dans la CPAT?

En fait, j’y suis arrivé un peu par hasard. Nous avons assuré notre bureau et nous souhaitions faire au plus

simple: peu d’administration et même cotisation pour tout le monde. Plus ou moins au même moment,

en 1987, la SIA a fêté son anniversaire à Aarau, c’est comme ça que je suis venu voir la CPAT. Il y avait une

place de libre au conseil de fondation et ça m’a intéressé. Je ne l’ai jamais regretté, car j’y ai beaucoup

appris: sur le droit, la politique sociale, les placements financiers et la science actuarielle. J’ai en plus ren-

contré des personnes intéressantes issues aussi bien de ma branche que d’autres secteurs.

Est­ce que ça procure un sentiment spécial d’être soudain responsable de milliards de francs?

A l’époque, il n’y en avait que 250 millions… J’ai toujours considéré cette activité comme un élargissement

de mon horizon. A ce moment-là, l’ambiance était très familiale, c’était une petite caisse de pension et il y

avait des directives strictes. ATAG s’occupait de l’administration et apportait le savoir-faire professionnel.

Tout était bien organisé et transparent. D’autant plus qu’à cette époque, c’était un peu différent: la spécula-

tion, les placements, les marchés financiers, tout se jouait à une échelle bien plus petite qu’aujourd’hui.

Après 5 ans au conseil de fondation, vous êtes devenu président de la CPAT en 1996. Cette année­là,

le nombre de membres a reculé pour la première fois. Est­ce que ça a été un choc pour la caisse ou

était­ce prévisible?

Le recul était prévisible. A cette époque, peu après l’obligation du 2e pilier, il était clair que la prévoyance

était établie et organisée dans le cadre de la caisse de pension. La crise de l’industrie du bâtiment est venue

s’y ajouter. Nous avons alors décidé d’accueillir une autre association mais nous avons aussi décidé au

même moment de ne pas devenir une caisse de pension généralisée mais de rester une caisse d’association.

Nous avions une bonne répartition des risques et une bonne répartition des âges.

D’après un conseiller en assurances, la CPAT est la meilleure caisse de pension

Andreas Kim a représenté la SIA au conseil de fondation de la caisse de pension des associations techniques. Aujourd’hui comme hier, il considère que c’est un avantage ma-jeur que la CPAT appartienne à ses membres et qu’elle ait donc toujours joué un rôle de précurseur en proposant des solutions inno-vantes.

Interview d’Andreas Kim

Andreas Kim

Architecte SIA dipl. EPF,

architecte chez felber widmer

kim architekten ag à Aarau,

président de la CPAT de

1996 à 2004

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Lors de l’introduction de la rente de concubin en 1999, la CPAT était en avance sur son temps, comme lors

de l’introduction de la rente de conjoint ou du libre passage intégral…

Comme notre branche n’est pas étrangère aux innovations, ce type de propositions progressistes y a trouvé

un écho favorable. Et comme la caisse appartient à ses membres, elle peut effectivement introduire des

nouveautés qui vont réellement dans leur intérêt. En général, les propositions étaient émises par la direc-

tion qui disposait (et dispose) d’un très bon réseau et qui a souvent pris des initiatives parce qu’elle savait

quels étaient les sujets d’actualité et les tendances.

Lorsque vous étiez au conseil de fondation, à quels défis avez­vous été confronté?

Avec le recul, je me rends compte que le changement des bases d’évaluation de la présentation des comptes

a été une étape importante. Avant, les titres étaient portés au bilan au prix d’acquisition ou, s’ils avaient

provoqué des pertes, au prix actuel. Ensuite, la «fair value» a été proposée comme méthode d’évaluation,

c’est-à-dire que les actions étaient évaluées au prix du marché, ce qui permettait de faire état de bénéfices.

Je me souviens encore du sentiment négatif que j’ai alors éprouvé, dans une certaine mesure, ça me parais-

sait imprudent. Mais nous avons appliqué cette méthode. Ce qui était bien normal vu que tout le monde

le faisait. Avec le recul, je me dis que c’était une décision un peu douteuse. Pas mauvaise, mais peut-être

un peu discutable sur le principe, car les bénéfices comptables miraculeux peuvent disparaître à nouveau

de manière aussi miraculeuse. Et on se retrouve face à une perte inattendue. Evidemment, nous avons pro-

visionné une solide réserve de fluctuation de valeurs. Ce dont nous nous sommes réjouis en 2001 et 2008.

Votre entreprise est­elle toujours assurée à la CPAT?

Nous sommes évidemment toujours assurés à la CPAT. C’est toujours l’une des meilleures caisses de pension

qui existe. Vous savez, ma femme dirige une organisation et a dû s’occuper de trouver une solution de pré-

voyance. Je lui ai dit tout de suite que la CPAT était la meilleure. Et quand elle a demandé à son conseiller en

assurances quelle est la meilleure caisse de pension, il lui a répondu: «La caisse de pension des associations

techniques, la CPAT. Mais vous ne pouvez malheureusement pas y adhérer.»

Notre entreprise est très satisfaite du rapport qualité-prix entre les prestations et les primes. En plus, c’est

un vrai soulagement – je peux vous le dire comme vous le dirait quelqu’un qui s’occupe de l’administration

dans l’entreprise – qu’avec la CPAT, il y a peu de problèmes administratifs, des formulaires simples et de

bons conseils. En outre, la CPAT a toujours été très innovante. Je donnerai en exemple la possibilité de

percevoir une partie en capital: je peux percevoir un capital à 65 ans et, à 75 ans, je perçois de nouveau une

rente! Et si je décède, elle est versée à ma femme. Une solution sensationnelle.

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Hormis les possibilités apportées par les nou-

veaux matériaux de construction, les principaux

changements qu’ont connus les architectes et les

ingénieurs dans leur activité quotidienne concernent

la société toute entière: l’ordinateur s’est généralisé

et si l’on trouve certes encore des planches à dessin

et des règles à calcul dans quelques bureaux,

c’est bien souvent seulement en souvenir du bon

vieux temps.

Les architectes utilisent les applications de CAD pour le dessin en deux dimensions et la modélisation en

trois dimensions même si, d’après un architecte, c’est toujours le modèle classique dessiné à la main

«qui vend la maison individuelle». Même l’ingénieur qui bricolait sur le chantier avec sa règle à calcul a bel

et bien disparu. Tous ces travaux sont désormais effectués à l’ordinateur, qui est bien utile pour faire des

calculs, des dessins et des simulations.

Contrairement aux architectes, on déplore aujourd’hui un manque d’ingénieurs diplômés, bien que ce soit

une profession vraiment passionnante et qu’un ingénieur avec 50 ans d’expérience professionnelle «n’a pas

encore connu un seul jour de routine». Les spécialistes de la branche expliquent cette carence, d’une part,

par le bas niveau de salaire et, d’autre part, par la diminution du prestige social et le fait que beaucoup

d’ingénieurs ont tourné le dos à l’industrie du bâtiment fortement sujette à la conjoncture pour trouver

du travail dans les banques ou les assurances.

L’attribution des commandes a changé dans les deux professions. Les projets font l’objet d’appels d’offres

publics et internationaux, la concurrence est forte et les budgets et les délais sont de plus en plus serrés.

Avant, on facturait avec des tarifs fixes mais cette pratique fait désormais partie du passé. Aujourd’hui,

les maîtres d’ouvrage adjugent le plus souvent le marché à l’offre la moins chère.

Mais dans cet environnement de travail devenu aujourd’hui bien plus instable, un principe est toutefois

toujours d’actualité: pour que l’ouvrage soit réussi, ingénieurs et architectes doivent travailler main dans

la main.

Architectes et ingénieurs – des professions en mutation

La planche à dessin et la règle à calcul ne comptent plus parmi les principaux outils des architectes et des ingénieurs. L’attribu-tion des commandes a, elle aussi, changé de manière radicale. En revanche, la collabora-tion entre ces deux groupes partenaires est toujours aussi importante.

Toujours en phase avec son temps

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SIA

Les membres de la Société suisse des ingénieurs et

des architectes (SIA) sont des professionnels quali-

fiés. La SIA les soutient dans l’exercice de leur acti-

vité avec des outils professionnels et juridiques.

Parmi ses principales compétences, la SIA compte

entre autres l’élaboration et la publication des nor-

mes suisses dans le secteur de la construction et la

défense des intérêts nationaux dans la norma-

lisation européenne. La SIA élabore des bases pour

l’organisation et la mise en œuvre de concours de

projets et de concours portant sur les études et la

réalisation. La SIA saisit les appels d’offres pour des

concours et les mandats de conception dans une

base de données et les publie sur son site Internet.

Dans le cadre de SIA Form, la SIA propose une offre

de formation continue interdisciplinaire avec un

grand nombre de cours. www.sia.ch

Au service de ses membres

La CPAT n’est pas soumise à des action-naires mais à ses membres. Cette spécificité lui permet de ne pas être obligée de courir de risques majeurs et de poursuivre une stratégie de placements conservatrice. Outre les associations fondatrices (la SIA, l’UTS et la FAS), la FSAI, l’USIC et SwissT.net sont aussi affiliées à la caisse de pension des associations techniques.

Les organes responsables de la CPAT

UTS

Avec quelque 13 500 membres, Swiss Engineering

ou l’Union technique suisse est le plus grand réseau

professionnel des ingénieurs et des architectes en

Suisse. Depuis plus de 100 ans, il s’engage efficace-

ment en faveur des intérêts professionnels dans la

politique, l’économie, la science et la société et sou-

tient ses membres dans leur carrière professionnel-

le avec des prestations sur mesure. Porte-voix de la

technique, l’UTS encourage la compréhension de la

technique dans la société et fait tout son possible

pour promouvoir la nouvelle génération et la forma-

tion professionnelle. Swiss Engineering est ouvert à

tous les ingénieurs et architectes ayant obtenu un

diplôme ou un niveau Bachelor/Master dans une

haute école spécialisée ou à l’EPF ou EPFL. Les pro-

fessionnels hautement qualifiés inscrits au REG A

ou B peuvent également devenir membres.

www.swissengineering.ch

FAS

Organisation professionnelle des architectes suis-

ses, la Fédération des architectes suisses (FAS) a été

fondée en 1908. Elle se veut la porte-parole des

demandes d’environ 890 membres, dont plus de

770 membres ordinaires, qui sont les seuls à être

autorisés à porter l’appellation «architecte FAS».

Elle compte aussi des membres associés qui, de par

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leur activité, sont étroitement liés aux thèmes de

l’architecture, de l’urbanisme et de l’aménagement

du territoire. Les membres ordinaires sont généra-

lement des architectes indépendants qui ont fourni

des prestations remarquables dans le domaine de

l’architecture, de l’urbanisme et de l’aménagement

du territoire. La FAS est divisée en sections qui fon-

ctionnent sous forme d’associations indépendan-

tes sur le plan juridique. www.bsa-fas.ch

FSAI

La Fédération suisse des architectes indépendants

(FSAI) a fêté son 75e anniversaire l’année dernière.

Depuis 1935, elle a pour mission de valoriser le rôle

de l’architecte indépendant dans la société ainsi

que ses responsabilités dans les activités culturelles

et économiques. Elle s’efforce également de pré-

server les possibilités d’épanouissement de ses

membres sur les plans créatif et économique. La FSAI

est une fédération d’architectes qui se consacre à

la conception de l’environnement et contribue ainsi

à améliorer la qualité de vie en général.

www.architekt-fsai.ch

USIC

L’USIC est l’association patronale des entreprises

suisses de planification dans le domaine de la

construction. Elle défend les intérêts durables de la

branche de la planification dans un contexte éco-

nomique, politique, social et environnemental

tendu. Elle favorise l’acceptation publique de pro-

jets techniques, s’engage à garantir la qualité

des prestations de ses membres et représente leurs

intérêts auprès des autorités et organisations

professionnelles et économiques nationales et

internationales. L’USIC regroupe plusieurs centaines

de bureaux d’ingénieurs dans toute la Suisse. Les

entreprises membres de l’USIC se portent garantes

d’une qualité supérieure dans tous les domaines

de l’ingénierie. www.usic.ch

SwissT.net

SwissT.net, réseau suisse du secteur technologique,

est une plate-forme de services. C’est le point de

rencontre des membres et des non-membres qui

sert de plaque tournante d’échanges de savoir-faire

et d’expériences. Les activités de SwissT.net décou-

lent des intérêts communs de ses membres. Elles

prennent la forme de prestations qui sont rendues

possibles uniquement grâce à une collaboration

active. Elles impliquent par exemple l’échange

de standards, la création et la coordination de coali-

tions dans le marketing, la création de pools,

la représentation de la branche à l’extérieur, etc.

www.swisst.net

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f ROPerspectives

AWDR

Page 16: Journal anniversaire

La CPAT est parfaitement préparée pour af-fronter les 50 prochaines années. Notre tra-vail de développement permanent, notre ex-périence, notre réseau très développé, nos contacts rapprochés avec les assurés; tout cela et bien plus encore nous accompagnent sur la voie vers l’avenir. Nous sommes fiers de ces dernières décennies – et nous nous réjouissons de celles qui nous attendent.

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Cette fondation indépendante qui a vu le jour

il y a cinquante ans avec à peine 150 assurés est

aujourd’hui l’une des meilleures caisses de pension

de Suisse. Plus de 11 000 assurés profitent auprès

de la CPAT d’une prévoyance sûre à d’excellentes conditions. En outre, cette caisse jouit d’un fonctionnement

simple et exempt de bureaucratie et s’efforce toujours de trouver la solution qui convient le mieux à chaque

entreprise.

La CPAT est donc ce que nous sommes tous en droit d’attendre d’une caisse de pension: une entreprise de

services indépendante qui accorde la primauté aux intérêts de ses assurés et une institution de prévoyance

qui ne sanctionne pas isolément une entreprise par des augmentations de primes en cas d’incident mais

qui répartit le risque sur l’ensemble de ses membres. Depuis sa création, elle a prouvé à maintes reprises

qu’une approche plutôt conservatrice de la stratégie de placement se combine très bien avec des idées inno-

vantes dans le secteur des prestations.

Je souhaite que nous, ses assurés, continuions à bénéficier à l’avenir d’une excellente Caisse de Prévoyance

des Associations Techniques avec des prestations solides et de faibles primes. Que notre caisse continue,

comme elle l’a fait au cours des cinquante dernières années, à ne pas donner dans le spectaculaire mais

dans le solide et le sérieux avec des solutions personnalisées en fonction des besoins de notre branche et

de chaque entreprise.

Peter Bucher

Président de la fondation CPAT

Chère lectrice, cher lecteur

Notre caisse de pension fête ses cinquante ans. Je dis «notre» volontairement, car la CPAT appartient à ses membres.

Editorial de Peter Bucher

Page 18: Journal anniversaire

La Société suisse des ingénieurs et des ar-

chitectes (SIA), l’Union technique suisse (UTS) et la

Fédération des architectes suisses (FAS) ont fondé

le 30 mars 1961 la Fondation suisse de prévoyance

pour les professions techniques sous la forme

d’une fondation indépendante. A ses débuts, c’est

une simple caisse d’épargne associée à une assu-

rance contre le risque.

Aujourd’hui, la Caisse de Prévoyance des Associations Techniques (CPAT) est une institution de prévoyance

professionnelle qui offre à ses membres une prévoyance sûre à des conditions intéressantes. Plus de 2500

sociétés comptant plus de 11 450 assurés y sont affiliées. La caisse est inscrite au registre de la prévoyance

professionnelle du canton de Berne et est soumise à la surveillance de l’Office des assurances sociales du

canton de Berne.

Depuis ses débuts, la CPAT a misé sur des solutions innovantes pour ses membres. Sa création en 1961 a eu

lieu plus de 20 ans avant l’introduction du 2e pilier obligatoire. Elle a garanti le libre passage intégral dès

1985, soit 10 ans avant l’obligation légale. En 1993, elle a transformé la rente de veuve en rente de conjoint

et a été l’une des premières caisses de pension en Suisse à introduire en 1999 la rente de concubin.

Sûre et indépendante

Depuis qu’elle existe, la CPAT se distingue par ses solutions innovantes, son conseil in-dividualisé et son engagement majeur en fa-veur de ses membres. 50 ans après sa créa-tion, elle est restée fidèle à ses valeurs en offrant une prévoyance professionnelle sûre et modulable à des conditions avantageuses.

Portrait de la CPAT

Page 19: Journal anniversaire

La participation aux excédents est institutionnalisée

depuis bien longtemps et le fait que les membres

aient pu dès 1980 percevoir les 10 premières années

de rente en capital prouve à nouveau à quel point

elle est innovante. La philosophie de la CPAT n’a pas

changé depuis sa création: offrir à ses membres

une prévoyance professionnelle individuelle, mo-

dulable et sûre à des conditions avantageuses.

Cette fondation qui a commencé avec à peine 150

assurés connaît une belle réussite. Au fil des ans,

d’autres associations se sont ralliées à la CPAT:

la Fédération suisse des architectes indépendants

(FSAI, 1968), le Pool suisse de l’automation SAP –

aujourd’hui SwissT.net (1997) et l’Union suisse des

sociétés d’ingénieurs-conseils USIC (2007).

2010

2004

1998

1992

1986

1980

1974

1968

1962

Assurés actifs

Degré de couverture actuel 105%

Bases actuarielles LPP 2010

Taux d’intérêts actuariel 3%

Somme du bilan en MCHF Entreprises affiliées

11 254

6 825

4 523

4 552

3 302

1 067

733

358

147

1 765

911,7

532,3

291,4

108,6

38,4

10,4

1,8

0,3

1 873

1 408

1 077

908

661

197

140

82

48

Page 20: Journal anniversaire

Car la prévoyance professionnelle fait l’objet

de changements incessants et les offreurs de pres-

tations doivent s’adapter en permanence. Daniel

Dürr parle d’un secteur qui doit faire face à de nom-

breux défis.

Quand avez­vous été pour la première fois en contact avec la CPAT?

Cela remonte à mes études à l’ancienne ESCEA, aujourd’hui une haute école spécialisée. J’y avais alors tra-

vaillé comme assistant pour gagner de l’argent, notamment en archivant des certificats d’assurance. C’est

là que j’ai eu le premier contact. Le lundi suivant la fin de mes études, j’ai été officiellement engagé comme

employé à la CPAT.

Vous avez donc effectué l’ensemble de votre carrière professionnelle à la CPAT. Qu’est­ce qui vous

fascine dans cette institution?

Tout d’abord, le domaine de la prévoyance est extrêmement diversifié. Déjà à l’époque, au milieu des années

quatre-vingt, on sentait venir une révolution de la prévoyance professionnelle, dans le cadre de laquelle

elle allait devoir relever de nouveaux défis. Pour moi, c’étaient des perspectives passionnantes, et je voulais

être en première ligne pour répondre à ces défis. La révolution et les changements attendus se sont effecti-

vement réalisés.

Et où se situe, très concrètement, l’attrait de la CPAT par rapport à d’autres institutions de prévoyance

professionnelle?

Dans la combinaison des questions d’assurance et des problématiques techniques. La clientèle de la CPAT

est très particulière. Lorsque je suis entré à la CPAT, le monde des architectes et des ingénieurs m’était

totalement inconnu. A l’inverse, ce groupe professionnel s’intéresse assez peu aux questions d’assurance.

J’ai très vite été fasciné par le domaine technique. Et, bien sûr, la CPAT est également particulière par son

statut de caisse de prévoyance d’un secteur professionnel.

Qu’est­ce qui la distingue d’une entreprise conventionnelle?

Dans mon travail quotidien, la différence consiste, par exemple, dans l’étroite collaboration avec les différents

organes, jusqu’au conseil de fondation et à ses différentes commissions. A cela s’ajoute qu’en tant que

fondation, nous avons une clientèle très variée: nous assurons aussi bien des particuliers que des PME et

même de grandes entreprises. Cela rend notre travail encore plus complexe – et passionnant.

En tant que néophyte, on a l’impression que la prévoyance professionnelle est tellement réglementée

que les différents offreurs ne peuvent guère se démarquer. Est­ce une fausse impression?

Il est certain que le législateur réglemente fortement notre activité, et cette tendance va encore se renfor-

cer. Mais nous avons aussi une marge de manœuvre, que nous mettons à profit en faveur de nos clients.

«Mettre à profit la marge de manœuvre en faveur de nos clients»

Daniel Dürr travaille à la CPAT depuis prati-quement 25 ans. Durant ce quart de siècle, le directeur n’a pas eu à craindre la routine.

Interview de Daniel Dürr

Page 21: Journal anniversaire

La CPAT peut lancer ses propres produits et se dé-

marquer de ses concurrents au niveau de ses

prestations et du rapport prix-prestations. Je pense

notamment à notre rente pour partenaires, pour ne

citer qu’un exemple.

Une autre impression de néophyte veut que la pré­

voyance soit un domaine généralement ingrat,

dans la mesure où c’est une obligation pour chacun,

mais que personne ne s’y intéresse vraiment…

C’est vrai. Lorsqu’on est jeune, on ne s’y intéresse

guère. Plus tard, au moment de fonder une famille,

on est davantage concerné par le sujet. Et lorsqu’on

approche de la retraite, cela devient évidemment

un thème brûlant. De notre côté, nous nous effor-

çons de faire prendre conscience de l’importance

de la prévoyance professionnelle en informant

régulièrement nos clients des nouveautés, en orga-

nisant des formations, etc. Mais dans la pratique,

de nombreux assurés ne s’y intéressent que

lorsqu’ils sont face à un besoin concret, par exemple

lors de l’acquisition de leur propre logement.

La prévoyance devient également un sujet d’actua­

lité lorsque les médias remettent en cause la soli­

dité de l’assurance pour l’avenir. Comment la CPAT

réagit­elle face à de telles craintes?

Durant ces dix dernières années, nous avons connu

deux crises financières. Dans de telles situations,

nous devons impérativement réfléchir à la manière

de dégager les rendements nécessaires à l’avenir.

Mais il est aussi vrai qu’assureurs et assurés n’ont

pas la même vision des choses. Prenons le taux

de conversion pour le calcul de la rente de vieillesse.

Si l’on baisse ce taux, de nombreux assurés pensent

qu’on leur prend quelque chose. C’est alors à nous

d’expliquer que cela est nécessaire pour maintenir

l’équilibre financier à long terme et assurer ainsi

la prévoyance. C’est un fait: notre espérance de vie

augmente, ce qui est très positif en soi; mais de

l’autre côté, cela signifie aussi que nous enregistrons

des pertes au niveau des prestations de vieillesse.

Que fait la CPAT concrètement pour favoriser

l’acceptation de telles mesures, à l’avenir?

En mars 2010, le peuple s’est prononcé contre

l’adaptation du taux de conversion minimal.

Cela montre le faible degré d’acceptation de telles

mesures. Nous devons certainement informer de

manière encore plus transparente et présenter

clairement les conséquences. La CPAT ne pourra bien

entendu le faire qu’auprès de ses propres clients –

ce défi concerne donc tous les offreurs. Fonda-

mentalement, nous sommes en permanence

en dialogue avec nos assurés. Mais nous ne pouvons

éviter l’apparition d’intérêts divergents. Les assurés

veulent bien entendu percevoir le plus possible

à la retraite. Notre responsabilité est plus générale:

nous devons gérer l’institution de prévoyance

de manière à ne devoir ni l’assainir, ni augmenter

les cotisations.

Page 22: Journal anniversaire

Durant ces 25 ans où vous avez été aux premières

loges, cette tâche est­elle devenue plus difficile?

Nous constatons que les bases légales changent à

un rythme beaucoup plus élevé et que nous devons

les mettre en œuvre toujours plus rapidement.

Chaque année, nous devons modifier certains

articles du règlement de prévoyance en raison de

décisions du législateur ou de la jurisprudence.

Nous ne sommes toutefois pas le seul secteur dans

ce cas. D’autres sont également confrontés à

des contraintes similaires. Mais cela nous faciliterait

clairement la vie, si nous pouvions passer quelques

années sans modification de la législation.

Qu’en est­il, à côté des obstacles administratifs,

des placements financiers – quelle a été l’évolution

dans ce domaine?

La question des placements financiers est également

devenue beaucoup plus complexe. Au milieu des

années quatre-vingt, nous pouvions répondre aux

exigences minimales relatives au rendement des

avoirs de prévoyance au moyen de stratégies de

placement très simples. Aujourd’hui, ce n’est plus

le cas. Le rendement des obligations n’a cessé de

baisser. Actuellement, les placements en obligations

ne permettent plus d’obtenir le rendement néces-

saire pour les avoirs de prévoyance. C’est devenu

un véritable défi d’atteindre le rendement visé et

de dégager, si possible, une réserve afin de pouvoir

faire face à d’éventuels problèmes futurs. Mais là

aussi, ce n’est pas spécifique à la CPAT; toutes les

institutions de prévoyance y sont confrontées. Et je

constate qu’avec notre stratégie prudente et orien-

tée sur le long terme, nous sommes bien préparés

pour les années à venir.

Comment cela se manifeste­t­il concrètement,

comment la CPAT s’est­elle préparée pour l’avenir?

Ces dernières années, nous avons par exemple

développé de manière cohérente le processus de

spécialisation du personnel. Aujourd’hui, nos clients

posent des questions beaucoup plus spécifiques

dans un grand nombre de domaines. Une autre évo-

lution concerne l’orientation du conseil de fondation.

Celui-ci doit, aujourd’hui, pouvoir réagir plus rapide-

ment et avec davantage de souplesse. Dans ce sens,

nous avons introduit, il y a quatre ans, plusieurs

commissions dans le conseil de fondation, en tant

que niveau supplémentaire. C’était là une mesure

importante, car, grâce à leurs compétences éten-

dues, ces commissions peuvent prendre des décisi-

ons plus rapidement que si ces décisions devaient

être prises par le conseil de fondation dans son en-

semble.

La croissance représente­t­elle une priorité

pour la CPAT?

Nous avons atteint une taille confortable, qui nous

permet de remplir de manière optimale nos tâches

courantes. La croissance n’est pas une fin en soi.

Une saine croissance qualitative est bien sûr tou-

jours souhaitable. Le plus important est que le rap-

port entre assurés actifs et rentiers reste favorable,

comme cela est le cas, actuellement, pour notre

caisse de prévoyance.

Page 23: Journal anniversaire

Que ce soit, comme il y a quelques années,

dans le cadre d’un atelier d’avenir ou en tant qu’élé-

ment à part entière du travail quotidien, à la CPAT,

les spécialistes de tous les domaines ne se conten-

tent pas de gérer le présent. Car tout particulièrement

dans la prévoyance professionnelle, il s’agit de prévoir au mieux les évolutions à venir – et de réfléchir à la

meilleure façon de réagir en cas de réalisation de ces prévisions. Cela, en étant toujours conscient que les

événements peuvent battre en brèche les prévisions les plus sophistiquées. Le thème de la prévoyance est

étroitement lié aux changements de société, lesquels sont, aujourd’hui, beaucoup plus rapides qu’il y a

quelques années encore.

Par le passé, la CPAT a déjà montré à plusieurs reprises que ses prévisionnistes ont un bon feeling pour les

tendances à venir. Par ailleurs, il s’agit aussi de tenir compte de tous les développements de la législation et

de la jurisprudence, et de les intégrer de manière judicieuse au niveau de la CPAT. Les risques des marchés

des placements doivent, eux aussi, être analysés en permanence. D’une manière générale, les marchés sont

soumis à d’importantes fluctuations. La CPAT observe ces dernières attentivement. La stratégie de place-

ment de la CPAT est plutôt prudente, et la mise en œuvre est réalisée, le plus souvent, sans grands paris et

de manière la plus avantageuse possible. La priorité est donnée à l’évitement des risques; dans certains

pays, nous n’investissons pas par principe. La CPAT renonce également, en toute logique, à des placements

qui ne sont pas parfaitement transparents.

Développer des scénarios pour demain

Celui ou celle qui ne veut pas être surpris par l’avenir doit y réfléchir dès maintenant. A la CPAT, la réflexion sur l’avenir – et le dé-veloppement de scénarios adaptés – font partie d’une longue tradition.

Modèles pour l’avenir

Page 24: Journal anniversaire

Yves Rossier, comment feriez­vous pour

expliquer à quelqu’un qui n’est pas suisse la philo­

sophie qui sous­tend nos assurances sociales?

Pour résumer en un mot, je parlerai de solidarité au

sens large du terme. Il ne s’agit pas de charité ou

de dévouement comme on est souvent enclin à le

penser. Notre système se base avant tout sur la conviction qu’il existe des problèmes auxquels nous pouvons

apporter de meilleures solutions ensemble que tout seul. Nous sommes tous confrontés aux risques majeurs

de la vie, à savoir la maladie, l’invalidité, le chômage, la vieillesse et la mort. Nous avons tous intérêt à ne

pas faire face à ces risques seuls mais ensemble avec la société tout entière. Car si chacun doit s’en préoccuper

individuellement, les coûts occasionnés sont bien plus élevés et le résultat n’en est que moins bon. Il est

donc dans l’intérêt de tous de bénéficier de la solidarité au sein d’une grande collectivité.

Vous êtes en fonction depuis 2004. Pendant cette période, quelle a été l’évolution de votre mission et celle

des assurances sociales dans leur ensemble?

Ces années n’ont pas connu de véritables bouleversements. Mais les tendances qui se profilaient déjà autrefois

se sont renforcées: une économie solide mais des marchés financiers incertains et un marché du travail

plus ouvert mais aussi plus exigeant. En outre, l’Etat social n’est plus perçu aujourd’hui uniquement selon

ses prestations mais aussi selon les coûts qu’il engendre. Et pour finir, j’ajouterai qu’une révolution démo-

graphique se produit doucement en arrière plan: l’espérance de vie et la qualité de vie des personnes ayant

l’âge de la retraite ne cessent d’augmenter.

Quel est le plus grand défi auquel l’OFAS doit faire face aujourd’hui?

Je pourrais vous dire maintenant qu’à part l’AVS, l’AI et le 2e pilier, je ne vois actuellement aucun défi parti-

culier. Mais, plus sérieusement, je vous dirai que la plus grande difficulté que nous rencontrons à l’heure

actuelle c’est que notre société ne cesse d’évoluer alors que nos assurances sociales ne peuvent s’adapter

que progressivement aux changements. Comme une grande ville, notre Etat social est un chantier éternel

et il ne peut pas en être autrement. Car si l’Etat social n’évolue plus au rythme de la société, il court le risque

de manquer ses objectifs. Mener à bien des réformes concrètes avec des résultats perceptibles immédiatement

alors que les changements sociaux qui les rendent nécessaires ne sont pas perceptibles très concrètement,

tel est le nœud gordien de notre activité quotidienne.

«La solidarité est dans l’intérêt de tous»

Yves Rossier, directeur de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) depuis le 1er fév-rier 2004, nous a accordé un entretien dans lequel il nous parle de l’importance des assu-rances sociales dans notre pays, de l’évolu- tion des années passées et des défis à venir.

Interview d’Yves Rossier

Page 25: Journal anniversaire

Au quotidien, entretenez­vous avec les caisses de

pension comme la CPAT un contact proche et

direct? Existe­t­il des points de contact concrets?

L’une des nombreuses missions de l’OFAS

aujourd’hui est de surveiller directement les institu-

tions de prévoyance en activité dans toute la

Suisse. Quand la réforme structurelle du 2e pilier

entrera en vigueur, cette mission n’aura plus lieu

d’être et je la regretterai bien un peu. Cette sur-

veillance nous permettait de suivre de près l’activité

quotidienne des caisses de pension et de nous

tenir informés de leurs problèmes. Ce savoir-faire

pratique était très précieux pour la législation.

Presque un quart du budget total de notre Etat

est affecté à l’aide sociale. Que représente ce

chiffre surprenant dans votre activité et dans celle

de votre office fédéral?

Ce chiffre ne me surprend pas mais je ne suis peut-

être pas objectif. L’aide sociale et la formation sont

à mon avis les principales missions des pouvoirs

publics. Il est donc tout à fait normal que des

moyens considérables leur soient consacrés. Les

dépenses sociales sont soumises à des tendances

sociales fondamentales, comme le vieillissement

démographique ou la transformation du concept

de santé. Ces tendances engendrent une augmen-

tation des coûts. Ce qui me préoccupe, c’est donc

de savoir si nous serons en mesure de financer

cette hausse. Notre Etat social dépend fortement

du modèle économique actuel basé sur la crois-

sance et je ne suis pas certain qu’il en soit ainsi

éternellement.

Yves Rossier

Directeur de l’OFAS, Yves Rossier a fait ses études de droit à l’Uni-

versité de Fribourg, au Collège européen de Bruges et à l’Univer-

sité McGill de Montréal. En 1990, il est entré au bureau de l’inté-

gration DFA/DFE, à la section des questions juridiques et

institutionnelles. Après un stage diplomatique au DFA, il a été à

partir de 1994 conseiller scientifique responsable des affaires du

Conseil fédéral au secrétariat général du DFE. En 2000, il a été

nommé directeur du secrétariat de la Commission fédérale des

maisons de jeux. Depuis février 2004, il assume la fonction de

directeur de l’Office des assurances sociales (OFAS).

Page 26: Journal anniversaire

Caisse de Prévoyancedes Associations TechniquesSIA UTS FAS FSAI USIC

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Impressum

Editeur

CPAT Caisse de Prévoyance

des Associations Techniques

SIA UTS FAS FSAI USIC

Case postale 1023, 3000 Berne 14

Texte

Andy Heller, HellerText, Berne

Dialma Jakob Bänziger, Zurich

YJOO Communications AG, St-Gall

Illustrations

Alain Bucher, Berne

Concept

Furrer.Hugi&Partner AG, Berne

YJOO Communications AG, St-Gall

Maquette

YJOO Communications AG, St-Gall

Traduction

Inter-Translations SA, Berne