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MÉDIATHÈQUE de CHÂTEAUNEUF Journal des lecteurs Janvier 2014 N° 25

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M É D I A T H È Q U E d e C H Â T E A U N E U F

Journal des lecteurs

Janvier 2014 N° 25

Sommaire

La pendue de Londres, Didier Decoin .........................................4

La Garçonnière, Héléne Grémillon............................................5

La cravate, Milena Michiko Flasar .............................................6

La grâce des brigands, Véronique Ovaldé ...................................7

Les faibles et les forts, Judith Perrignon........................................8

C'est fort la France, Paule Constant .............................................9

Un long dimanche de fiançailles, Sébastien Japrisot ...................10

Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre ............................................11

Compagnie K, William March ................................................11

Le roman du mariage, Jeffrey Eugenides ..................................12

Le dernier Lapon, Olivier Truc .................................................13

Sombre dimanche, Alice Zeniter ..............................................14

Canada, Richard Ford.............................................................15

La cuisinière d’Himmler, F.-O. Giesbert .....................................16

Comme les amours, Javier Marias ..............................................17

Kinderzimmer, Valentine Goby................................................18

Esprit d'hiver, Laura Kasischke ...............................................19

Billie, Anna Gavalda................................................................20

Les perroquets de la place d’Arezzo, E.-E. Schmitt.........................21

Lady Hunt, Hélène Frappat ....................................................22

Chroniques de Jérusalem, BD de Guy Delisle.............................23

Édito

« Enlivrez-vous! » Enivrez-vous de lecture et de mots.

Répondez présents à nos prochains rendez-vous du Printempsdes Poètes: il y en aura beaucoup entre le 14 et le 18 mars… Vous trouverezle détail des événements à la bibliothèque.

Et, en attendant, grappillez des idées, trouvez dans ce numéro de rentréede quoi assouvir votre soif de lecture. De grands et beaux romans sur dessujets qui nous touchent de près ou de loin: la colonisation (C’est fort laFrance) ou la grande guerre (Au revoir là-haut, Un long dimanche de fian-çailles), des romans tirés d’histoires vraies (La Garçonnière, La pendue deLondres). Des romans d’analyse, des romans d’amour, des histoires cocasses.

Certains ont reçu des prix parmi les plus prestigieux, tous méritent deretenir votre attention. Alors partez à leur découverte car:

« L'univers, c'est un livre, et des yeux qui le lisent. » Victor Hugo

Marie-Claude

La pendue de LondresDidier Decoin

Grasset

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C'est l’histoire d’un homme qui se fond dans la foule et la vie de tous les joursavec sa femme à laquelle il livre sa conscience. Nous sommes en 1945 etdécouvrons l'univers de celui qu’on appelle l’exécuteur des basses œuvres, lebourreau de Londres. Un homme sans histoire… Cependant quand il est requis,c'est avec une conscience professionnelle très scrupuleuse qu'il s'acquitte de safonction pratiquement sans état d'âme.

Ruth Ellis, elle, vit à Londres, la vie est rude pour elle. Elle est dominée par unevolonté sans faille de se sortir de la fange et si nous suivons avec intérêt sonascension sociale, nous regrettons ses choix qui vont l'amener à croiser la vie bien« pépère » du bourreau national.

Ce roman est une vraie réflexion sur le monde d'après guerre avec ses préjugés,il est l'occasion aussi de se poser la question des choix qui se présententobligatoirement à chacun d'entre nous au cours d'une existence.

Un roman sombre mais qu’on lit avec avidité tant les personnages sontcaptivants. Soulignons qu’il est inspiré d’une histoire vraie.

Jocelyne

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Ce roman est inspiré d'une histoire vraie, il se déroule à Buenos Aires en 1987.

Si je vous disais que c'est un roman sur la Jalousie, cela pourrait paraître assezbanal. Mais c'est aussi et surtout un vrai suspense qui se dévore jusqu'à la dernièrepage. Et ce n'est qu'arrivé là que l'on comprend enfin le titre du livre. En toile defond, la dictature qui sévit en Argentine entre 1976 et 1983.

Un psy renommé, Vittorio Puig, est accusé d'avoir défenestré sa jeune femme,danseuse de tango, reconnue pour sa grande beauté. Il est aussitôt arrêté. À lalecture d'un article paru dans la presse sur ce sujet, une de ses patientes Eva Mariadécide de l'aider à prouver son innocence. À la demande de son psy, elle se renddans son appartement pour prendre les enregistrements réalisés durant lesinterviews avec ses patients afin, dit-il, d'y trouver – peut-être – quelques indices.

Tout en écoutant les cassettes, le soir chez elle, Eva Maria se met à boire etpleure encore la disparition de sa fille. En effet, depuis cinq ans Stella a disparucomme des milliers de femmes, hommes et enfants. Parents, époux, portant laphoto de ces « Desaparecidos » se retrouvent régulièrement sur la Place de Mai,dans le calme et la dignité. Eva Maria vit avec son fils Estéban mais son chagrinl'empêche de lui donner un peu d'amour et même de le voir. Il a le tort d'êtrevivant.

Trois cassettes retiennent son attention. Elle les apporte et les lit à Vittorio Puig,le psy, toujours en prison. Ces textes sont retransmis intégralement dans leroman. Par les silences, les non-dits ou le besoin de tout dire, les lapsus, lesdialogues entre le psy et ses patients, Alice la cinquantaine qui voit sa beauté sefaner, Felipe avec ses problèmes de couple et son secret et enfin Miguel, le pianiste,torturé, deviennent terriblement révélateurs. Ils sont les points forts de ce romanriche en rebondissements.

Si vous avez aimé « Le Confident » le premier roman d'Hélène Grémillon, vousretrouverez en lisant « La garçonnière » la même force de construction du romanet l'impossibilité de le lâcher en route.

Simone

La GarçonnièreHélène GrémillonFlammarion

La cravateMilena Michiko FlasarÉditions de l'Olivier

Quelque part au Japon, un parc, deux bancs. Un salaryman et un hikikomori,lentement et précautionneusement, font connaissance.

Il s'agit de Tetsu, ancien cadre de 58 ans portant toujours costume-cravate, licen-cié mais qui cache à son épouse Kyoko cette vérité pénible, et de Hiro, ancien cloî-tré, qui fait ses premiers pas timides hors de sa chambre où il s'est enfermé pen-dant deux ans. Tels des ours polaires sur leur banquise qui se rétrécit comme peaude chagrin, ces deux êtres déboussolés, sans repères, résument ainsi leur situationprécaire : « Nous dérivons sur de la glace en dégel ».

Certes, ils représentent une face inquiétante de la société japonaise avec sespressions parfois insoutenables, mais leur histoire est racontée avec tant d'empa-thie qu'elle dépasse de loin ces frontières. Au-delà du Japon c'est toute la sociétématérialiste actuelle, en perte de vitesse et d'idéaux, qui est visée. Hiro et Tetsu,écorchés vifs marginaux, hantés par l'irréparable, commencent à se raconter, dévoi-lant leurs blessures intimes et les événements tragiques qui les ont marqués. Leurrétablissement passe par la solidarité : « Nous sommes forcément, chacun de nous,parents les uns des autres… et comme chacun porte son stigmate, comme chacuna une tare, chacun a besoin de chacun ».

Grâce à l'amitié qui les libère de leur sentiment de culpabilité et de leur hainede soi, ils sont enfin prêts à écouter, à regarder, à sympathiser avec autrui. Prêts àconclure que « cela vaut tout de même la peine d'être au monde ».

Au grand bonheur de ses parents, Hiro sortira définitivement de sa chambre.

Voilà pourquoi le mot de la fin de ce beau roman est : « Début ».

Anne

L'austro-japonaise Milena Michiko Flasar est née en 1980 et vit à Vienne. Elle a publié des nouvellesremarquées et signe ici son premier roman, qui a déjà connu un grand succès en Allemagne et enAutriche.

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La grâce des brigandsVéronique OvaldéÉditions de l'Olivier

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« Maria Cristina Väätonen, la vilaine sœur, adorait habiter à Santa Monica ».

Qui est cette héroïne au nom étrange ? Pourquoi « la vilaine sœur » ? Et que fait-elle de si agréable en Californie ? Les questions sont posées et Véronique Ovaldé n’aplus qu’à dérouler le fil d’une histoire embrouillée dès l’enfance.

Années 70, Los Angeles, Maria Cristina, romancière reconnue, savoure unmoment de solitude sur sa terrasse quand un appel de sa mère qu’elle n’a pas vuedepuis 10 ans, la ramène soudain à l’enfance. L’enfance, c’est une petite ville duGrand Nord canadien où elle a grandi entre un père taciturne, une mère détestableet une sœur jalouse. La jeune fille timorée s’enfuit vers les États-Unis pour pour-suivre des études et c’est la découverte de l’eldorado californien à travers un écri-vain sur le déclin, obèse et séducteur, qui va à la fois l’exploiter et la libérer.

Comment ce lourd passé remonte-t-il à la surface ? Comment Maria Cristina par-viendra t-elle à trouver le chemin de son autonomie ? Qu’adviendra-t-il du petitPeeleete qui se retrouve dans sa voiture ?

L’écriture subtile et envoûtante de Véronique Ovaldé nous enveloppe et nousentraîne dans une histoire sans fin, conformément à ce qui nous est annoncé :

« Ceci n’est pas la fin de l’histoire de Maria Cristina Väätonen. Elle va encorese déployer puisque je ne peux pas dire que demain et demain et demain il n’yaura plus rien ».

Un roman déroutant, brillant, inclassable

Marie-Claude

Les faibles et les fortsJudith PerrignonStock

Ce beau roman sombre et puissant, comme une tragédie antique où le chœurserait à la fois le héros et la victime, raconte l'histoire d'une famille noire américaineentre 1949 et 2010, c'est-à-dire entre les deux faits-divers marquants du« Fairground Park Incident » – émeute raciale provoquée par l'entrée de quelquesNoirs dans une piscine municipale – et de la noyade de six enfants noirs dans la RedRiver à Shreveport, faute de savoir nager.

Roman choral où chaque voix sonne juste : Mary Lee la grand-mère en visite d'unDétroit détruite par la crise, où elle cultive malgré tout son potager dans un lieuredevenu sauvage ; Dana sa fille qui tremble pour la survie de ses trois garçons, touten sachant que tôt ou tard ils seront happés par les gangs, le trafic et donc la police,tout sauf impartiale. Puis sa fille à elle, Deborah, secouant la tête pour faire tinterses nattes perlées, et qui voudrait tant plaire à son Jason qu'elle lui cède un peutrop vite.

Mieux que tout commentaire ou article de presse bien-pensant, JudithPerrignon nous fait ressentir de l'intérieur ce que c'est que d'être coupable du délitde faciès, auquel nul n'échappe, fût-il Président. Et d'être descendant d'esclave.

Une sombre histoire en effet. Mais, même au plus profond de l'abîme, il ne s'agitpas de se laisser abattre. À la fin, la Grand-Mère Courage retrouvera sa force etréussira, l'auteur nous le dit, à sauver quelques âmes et à repartir vers de nouveauxhorizons pour que, comme dans la chanson : « We shall overcome some day ».

Toutes affaires cessantes, plongez-vous dans ce livre épatant !

Anne

Judith Perrignon a été journaliste à Libération et collabore maintenant au magazine M du Monde età XXL. Elle a écrit plusieurs livres dont C'était mon frère, sur Théo et Vincent Van Gogh,L'Intranquille, avec Gérard Garouste, et Les Chagrins, son premier roman.

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C'est fort, la France !Paule ConstantGallimard

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La colonisation, un sujet épineux, dans lequel Paule Constant plonge unenouvelle fois, dans un va-et-vient largement autobiographique, entre son enfanceau Cameroun à l'époque coloniale, et son âge adulte. Des années aprèsl'indépendance, elle a retrouvé dans un appartement transformé en « Afriquefantôme » la femme de l'administrateur colonial et revisite grâce à elle sessouvenirs. Va-et-vient effectué entre cocasserie et tragédie.

L'angle de vue choisi permet une vision à la fois naïve, piquante et parfoiscorrosive de la colonisation : le huis clos d'une petite ville – pas tout à fait « un postede brousse au milieu de nulle part » puisqu'il y a un hôpital – à travers le regardd'une petite fille dont le père idéaliste est un médecin chef aux idées humanistes.

Le titre du roman déboule dans un premier chapitre irrésistible qui donne aulivre un ton gentiment sarcastique, mais teinté de compréhension, ton qu'il gardequand il s'agit de brosser le portrait de la femme de l'Administrateur. Femme sanséducation, elle « ne comprit jamais ou elle était tombée » ; arrachée à saNormandie, elle finit par s'endurcir et, cédant à tous les ridicules, elle reconstituedans ce trou perdu où tout l'angoisse, les habitudes sociales de la métropole ; saposition lui en donne, pense-t-elle, le droit !

Paule Constant sait rendre palpable l'étrangeté terrifiante du lieu, « le silenceétrange du jour et le déchaînement diabolique de la nuit », les maladies quirôdent, le désarroi du couple lors de vacances en France, confronté aux proposacerbes de la famille, image de la contestation anticolonialiste effleurée seulementdans le roman.

Le roman réussit, avec un humour souvent grinçant, sous lequel pointe lacritique, mais aussi avec une certaine empathie, à lever le voile sur le quotidiend'une petite communauté de colons vivant entre eux – à l'exception desdomestiques –, avec de piètres avantages, près d'une léproserie et au contact de lamouche tsé-tsé, où l'incurie, sinon la malhonnêteté de certains, provoque unetragédie sanitaire.

L'auteur aura-t-elle réglé, grâce ce roman drôle, émouvant mais aussi cinglant,son compte à son « Afrique fantôme » ?

Nicole

Paule Constant : prix Goncourt pour « Confidence pour confidence ». En 1980, premier roman« Ouregano » sur ses souvenirs d'Afrique.

Un long dimanche de fiançaillesSébastien JaprisotGallimard Folio

Dans les tranchées de la Somme, pendant la Première Guerre mondiale, cinqsoldats sont accusés de s’être auto-mutilés pour échapper à leur devoir.Condamnés à mort par une cour martiale, ils sont conduits en janvier 1917 à unavant-poste nommé « Bingo crépuscule » et abandonnés à leur sort dans le no man’sland qui sépare les deux camps.

Parmi eux figure Jean, dit Manech, le bleuet, le fiancé de Mathilde, jeune femmede 19 ans à peine et handicapée des jambes qui ne croit pas à la mort de sonamoureux, à la version officielle « mort au champ d'honneur ». S’il était mort, ellele saurait.

Forte de cette intuition, et en dépit du récit d’un ancien sergent, Mathilde selance dans une véritable contre-enquête, aidée de son oncle, de sa tante et dudétective Germain Pire. De faux espoirs en incertitudes, elle va démêler peu à peula vérité sur le sort de Manech et de ses quatre camarades.

Ce roman est l’histoire de Mathilde, déterminée et obstinée, héroïneamoureuse, qui ne cèdera pas quoi qu’il advienne. C’est l’histoire d’un amour fou,bouleversant.

C’est aussi l’histoire d’un gâchis, celui de la guerre de 14/18, cet enfer avec sestranchées, ses conditions de vie… de survie.

Jean L.

Sébastien Japrisot est né à Marseille. Son premier roman fut récompensé par un jury composé deSartre, Aragon et Elsa Triolet. Tous ses livres ont été adaptés au cinéma et il est considéré commel'un des écrivains français les plus lus à l'étranger.

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Décembre 1917. Une compagnie de l’US Marines Corpsdébarque en France et est envoyée au front. William March s'estinspiré de sa propre expérience de la guerre pour écrire ce roman,publié pour la première fois en 1933. Il donne la parole à 113 sol-dats, qui décrivent, l'un après l'autre, les horreurs de la guerre, lesordres absurdes et/ou aberrants, les obus qui explosent, les balles qui sifflent…Aucun sentimentalisme dans ce texte très sobre, juste la réalité vécue par les soldatsde toutes les nations. Ce roman, un des rares ouvrages qui donne la parole à dessoldats américains de la Grande Guerre, est inoubliable ! À lire absolument…

Marie-Anne

William Marc (1893-1954) est né en Alabama. En 1917, il s'engage dans l'US Marine Corps et combaten France pendant la Première Guerre Mondiale d'où il reviendra décoré de la Croix de Guerre, dela Navy Cross et de la Distinguished Service Cross. Hanté par ce conflit, il mettra dix ans à écrireCompagnie K.

Le roman commence en 1918, derniers jours, derniers morts.Deux Poilus, Albert et Édouard, que tout devrait séparer, se

sauvent la vie mutuellement après avoir été témoins d’une scènepour le moins « étrange ». Un lien très fort va les attacher l’un à l’autre.

Mais comment revivre après ces années d’horreur et de destruction, quand legouvernement ne s’occupe que des honneurs dus aux morts et n’a plus d’argentpour prendre en charge les « gueules cassées », broyés de la guerre abandonnés àleur sort.

« Le pays tout entier était saisi d'une fureur commémorative en faveur desmorts, proportionnelle à sa répulsion vis-à-vis des survivants ».

Édouard imagine une rocambolesque escroquerie et convainc Albert de l’intérêtfinancier de cette opération plutôt malhonnête !

Maître du roman policier, Pierre Lemaitre en utilise toutes les ficelles pourattacher le lecteur à Albert, le plus fragile des deux Poilus. Angoisse donc, humourplutôt noir et beaucoup de tendresse dans ce roman très humain.

Marie-Anne

De Travail soigné à Sacrifices, en passant par Robe de mariée, Pierre Lemaitre s'est imposé commeun des grands noms du roman noir français, prix du Polar européen du Point, prix Polar des lecteursdu Livre de poche, prix du Meilleur polar francophone. Et enfin Prix Goncourt 2013 !

Au revoir là-hautPierre LemaitreAlbin Michel

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Compagnie KWilliam MarchAlbin Michel

Le roman du mariageJeffrey EugenidesÉditions de l'Olivier

« Quel roman! », « Tu ne vas pas en faire tout un roman! », on connaît cesexpressions populaires imagées qui suggèrent l'existence de beaucoup decomplications et de perte de contact avec la réalité. Quel « roman » en effet que cemariage dont Eugenides distille les nombreux rebondissements !

Dans les années 80, Madeleine, étudiante en 4e année de « théorie de lalittérature » à l'université de Providence, a choisi ce cursus « pour la plus évidenteet la plus bête des raisons : parce qu'elle aimait lire ». Inscrite à un cours qui traiteclassiquement du sujet du mariage dans les romans d'amour, elle est imprégnée parle destin des héroïnes de Jane Austen dont la lecture a bercé sa jeunesse et qui, dansleur monde étriqué aspirent frénétiquement, envers et contre toute convention, aubonheur, conjugal forcément à cette époque.

Elle repousse les avances du trop sérieux Mitchell, vrai rat de bibliothèque ;Léonard, lui, est bien plus excitant ; instable mais brillant, il se destine à la biologie,mais suit les cours de littérature pour leur apport philosophique. Il l'éblouit ; à sescôtés, elle se passionne désormais pour un cours plus conceptuel sur RolandBarthes. Dédaignant le fait qu'il ne se rase pas, crache, couche dans des draps sales,soit suivi par un psychiatre… elle tombe amoureuse de lui ! Quand il disparaîtbrusquement de sa vie, elle a deux liaisons insatisfaisantes, mais elle se ressaisit etdécide de « s'accrocher farouchement à son célibat », fait des projets de troisièmecycle dans tous les sens, Yale, la Chine, Jérusalem… On la croit sauvée. C'est sanscompter sans le retour de Léonard.

On se marie encore très jeune dans les années 80, quand on aurait toute la libertéd'attendre d'être sûre d'aimer, qui plus est, d'être tombée sur un « bon numéro ».Madeleine ressemble beaucoup à l'héroïne de Henry James, Isabelle Archer qui,convaincue d'être une femme supérieure et indépendante, dédaigne comme elle unsoupirant paré de toutes les qualités et finit par épouser un individu déséquilibréqui la brise.

Mitchell, le bon garcon « intelligent et sain qui plaisait aux parents » retrouvera-t-il une place dans sa vie quand arrive le temps de la nostalgie et de la lucidité, etqu'elle voit en lui « le genre de garçon dont elle aurait dû logiquement tomberamoureuse et devenir l'épouse » ?

Ce grand roman sentimental, de conception et d'écriture très classiques, nousparle des éternels paradoxes du sentiment amoureux, des illusions dont il se nourritet des errements de l'amour que même la libération des mœurs de la fin du XX

e sièclene nous permet pas d'éviter.

Nicole

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Le dernier LaponOlivier TrucMétailié (noir)

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Mardi 11 janvier

Lever du soleil : 11h14 ; coucher du soleil : 11h41. 27 minutes d'ensoleillement.

Nous voilà plongés dans la nuit polaire (ponctuée par des aurores boréalesmagnifiques), au fin fond de la Laponie, au cœur du territoire sami devenunorvégien, finlandais, suédois.

Avec la police des rennes nous partons à la recherche d'un vieux tambour volé,à la poursuite des assassins d'un éleveur paumé dont on a coupé les oreilles. Y a-t-il un lien entre les deux événements ? Et que fait dans la région le géologue françaisau passé plus que douteux ?

Le livre d'Olivier Truc vous apportera la réponse à ces questions, et beaucoupd'autres choses encore - allant de la colonisation cruelle de la Laponie par lesNorvégiens qui en convoitaient les richesses naturelles et brûlaient d'en convertirles indigènes, détruisant au passage leurs vieilles croyances chamaniques, jusqu'àl'empiétement du monde moderne dont l'impact ne se limite pas aux scooters et auGPS. Hélas !

On pénètre dans ce monde au climat impitoyable où seuls les plus fortssurvivent, on s'attache aux personnages subtilement dessinés et on célèbre avec euxla percée du soleil et la chaleur d'une tente.

Sans doute connaissez-vous déjà les thrillers scandinaves des auteurs islandais,danois et autres : essayez donc ce « polar ethnologique » écrit par un journalistefrançais résidant à Stockholm - peut-être penserez-vous qu'il les coiffe tous aupoteau !

Anne

Olivier Truc est correspondant du Monde et du Point, spécialiste des pays nordiques et baltiques. Ilvit à Stockholm depuis 1994 et signe ici son premier roman, déjà couronné de plusieurs prix (PrixQuais du polar 2013, Prix Mystère de la critique 2013)

Sombre dimancheAlice ZeniterAlbin Michel

L'auteure nous entraîne dans la Hongrie des années 70 jusqu'à nos jours.

À travers l'histoire de la famille Mandy, nous allons revisiter la seconde partie dusiècle dernier. Pàl, fils et père de Imre – ce prénom est donné traditionnellement àchaque premier garçon de la famille – et d’Agnès est marié à Ildiko. Ils vivent toutesgénérations confondues dans une petite maison en bois, tout près de la gare deNyugati à Budapest.

Le jeune Imre est le personnage principal et grâce à lui nous évoquons l'histoi-re de Imre, le grand-père alcoolique qui a vécu la guerre : « la seconde guerremondiale [qui] avait été un chaos total durant lequel le pays avait servi de parcà thèmes aux Hongrois, aux Allemands et aux Russes qui l'avaient tour à tourcontrôlé. Chacun avait eu son temps de barbarie et chacun en avait usé ».

Puis la révolte des Hongrois contre les Russes en 1956 qui aboutira à l'invasionde Budapest par l'armée rouge. Suivront les exécutions des opposants ; la répres-sion est terrible et les Hongrois ont peur jusqu'en 1961, date à laquelle arriveraJanos Kadar.

Imre grandit dans ce pays en solitaire, comme un peu tous les membres de lafamille. Il n'a qu'une relation amicale, Zolst, et se sent trahi lorsque celui-ci partvivre en Autriche lors de la chute du mur de Berlin. Il n'aura qu'un seul amourKerstin, qui lui donnera une petite fille se prénommant Greta.

Il ressent toujours une profonde tristesse et au fil des années, sa tante Pankafinit par lui révéler des secrets de famille.

À travers lui, l'auteure nous fait nous arrêter sur la difficulté de vivre dans unpetit pays brimé, où il ne faut pas faire de vagues si l'on veut vivre ou survivre.

Le titre du livre est tiré d'une chanson hongroise dont la légende dit qu'elle futlongtemps interdite parce qu'elle provoquait des vagues de suicide.

Ce livre a été récompensé par le prix du Livre Inter 2013 et de l'Express 2013.

Brigitte

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CanadaRichard FordÉditions de l'Olivier

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« D'abord, je vais raconter le hold-up que nos parents ont commis. Ensuite lesmeurtres, qui se sont produits plus tard. C'est le hold-up qui compte le plus, parcequ'il a eu pour effet d'infléchir le cours de nos vies à ma soeur et à moi. Rien neserait tout à fait compréhensible si je ne le racontais pas d'abord… ».

La famille Parsons vit dans une petite ville du Montana, au nord des États-Unis.Dell et Berner sa sœur jumelle sont deux adolescents rêveurs. Bev le père est unancien officier de l’Air Force ; Neeva la mère, secrète et quelque peu fantasque, vitdans les livres.

Ils laissent un beau matin leurs enfants endormis pour partir dans l’État voisindévaliser le coffre de l’Agricultural National Bank. Rien ne prédispose ces parents àcette bizarre « sortie de route ». Très vite identifiés, arrêtés, emprisonnés, lesparents sont absorbés par la machine judiciaire et les enfants se retrouvent livrés àeux-mêmes. Berner s’enfuit seule vers la Californie. Dell se laisse conduire auCanada auprès du mystérieux Arthur Remlinger.

La force de ce roman réside dans deux questions essentielles, récurrentes dansl’œuvre de Richard Ford : « qu’est-ce qu’une vie heureuse ? » et « qu’est-ce qu’unevie normale ? ». Elles sont ici posées par Dell l’orphelin, qui au seuil de la vieillessese souvient de son enfance, de l’abandon de ses parents, de sa solitude et de l’exil.Il y répond de manière simple et forte : « Pratiquer la générosité, savoir durer,savoir accepter, se défausser, laisser le monde venir à soi — de tout ce bois, fairele feu d'une vie ».

Marie-Anne

Auteur de nombreux romans, Richard Ford est un très bon analyste de la société américaine, sansjamais la caricaturer. Ses ouvrages les plus connus : Un week-end dans le Michigan, Indépendance(prix Pulitzer), « L’état des lieux »

Canada a reçu le Prix Fémina étranger 2013

La cuisinière d’HimmlerFranz-Olivier GiesbertGallimard

« Jusqu’à mon dernier souffle et même encore après, je ne croirais qu’auxforces de l’amour, du rire et de la vengeance. Ce sont elles qui ont mené mes paspendant plus d’un siècle, au milieu des malheurs, et franchement je n’ai jamaiseu à le regretter, même encore aujourd’hui, alors que ma vieille carcasse est entrain de me lâcher et que je m’apprête à entrer dans ma tombe ».

On est en 2012, Rose a 105 ans. Elle a reçu une lettre d’Allemagne qui la remuebeaucoup, on n’en saura pas plus pour le moment mais elle se dit qu’il est tempspour elle de raconter ses souvenirs. Cuisinière hors pair, que ce soit dans unrestaurant ou chez un dignitaire nazi, elle aura vécu tous les grands drames del’histoire du XX

e siècle, la joie de vivre malgré tout chevillée au corps.

L’auteur nous fait revivre la grande histoire par la petite et le plus remarquablec’est qu’on y croit ! L’écriture de Franz-Olivier Giesbert, son sens du détail, sontalent pour fabriquer des personnages hauts en couleur et des situationsrocambolesques mais toujours plausibles expliquent la réussite de ce livre.

C’est une version féminine du livre « Le vieux qui ne voulait pas fêter sonanniversaire » de Jonas Jonasson en moins absurde mais que je vous recommandeaussi. Tout aussi jubilatoire et politiquement incorrect !

Séverine

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Comme les amoursJavier MariasGallimard

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Maria est une jeune femme éditrice à Madrid. Plutôt belle et plutôt seule.Chaque matin, avant d'aller affronter «  les jérémiades d'écrivains souventimbuvables », elle prend son café dans un bar madrilène.

Elle est fascinée par un couple qu'elle ne peut s'empêcher d'observer tant il luisemble radieux. Elle ignore tout de ces deux êtres mais leur complicité amoureusela séduit et elle s'imagine vivant la même histoire.

Au retour des vacances, elle s'interroge car elle ne les voit plus, jusqu'aumoment où elle découvre un article dans un journal relatant l'assassinat du mariMiguel Desvern.

Maria nous conte comment elle finit par rencontrer à nouveau Luisa,l'inconsolable épouse, comment elle ose lui parler et finir par entrer brièvementdans sa vie. Comment elle fait connaissance avec le meilleur ami du défunt, JavierDiaz-Varela. Des masques tomberont…

Ce livre est une méditation sur l'amour, puis sur la mort, qu'elle soit redoutéeou désirée.

Au coeur du récit, nous sommes surpris par une analyse du Colonel Chabert deBalzac : pourrions-nous supporter que les morts reviennent soudain occuper laplace qu'ils ont laissée vide ?

Ce livre dévoile tout ce que dissimulent les apparences, trahison, fidélité,mensonges, vérités, ombre et lumière.

Jusqu'où irions-nous par amour ?

Brigitte

KinderzimmerValentine GobyActes Sud

On dit qu’il n’y a pas de mots pour décrire l’horreur des camps deconcentration. Il y a pourtant ce nouveau roman de Valentine Goby qui nousplonge dans l’univers de Ravensbrück, le camp des femmes, en utilisant une languecharnelle et effroyable.

Parmi des dizaines de milliers de femmes, nous suivons le destin de Mila, arrivéeenceinte dans un camp où mieux vaut cacher sa faiblesse pour survivre. Au milieude l’horreur, des coups, de la dysenterie, Mila s’efforce de survivre.

À Ravensbrück, on trouve une «  kinderzimmer « où sont parqués desnourrissons qui ressemblent à de petits vieillards et meurent de malnutrition enquelques semaines.

Au milieu de cette désolation, il y a encore de l’humanité et parfois de lasolidarité. Quand on n’a rien, on peut encore partager la tiédeur du souffle ou unebouchée de pain remâché.

Mila n’est pas une héroïne ; elle sait juste qu’il faut « tenir debout » et elle utilisepour cela toutes ses capacités sensorielles. Elle devient « survivante forcenée ».

Kinderzimmer est plus qu’un témoignage, c’est un roman qui sonde nosentrailles, un roman sombre et lumineux, tel que l’a voulu son auteure.

Une lecture impressionnante !

Marie-Claude

Valentine Goby est une écrivaine française née à Grasse en 1974.

Elle est notamment l’auteure de L’Échappée (Gallimard, 2007), Qui touche à mon corps je le tue(Gallimard, 2008), Des corps en silence (2010) et Banquises (Albin Michel, 2011). Elle écritégalement pour la jeunesse. Kinderzimmer est son huitième roman.

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Esprit d’hiverLaura KasischkeBourgois

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C’est le matin de Noël dans une famille américaine de la classe moyenne. Hollyse réveille beaucoup plus tard que d’habitude, beaucoup trop tard. Eric, son mariest parti chercher ses vieux parents à l’aéroport, laissant Holly seule avec leur filleTatiana, adolescente de 15 ans. Le mauvais temps se lève, empêchant le retourd’Eric, annulant la venue des invités.

Seule avec Tatiana, Holly a un mauvais pressentiment, et revient encore ettoujours à l’arrivée de Tatiana dans la famille : les raisons pour lesquelles ils n’ontpu avoir d’enfants, les circonstances plutôt sombres de l’adoption en Sibérie, leurvie avec Tatiana…

Tatiana, d’ordinaire si agréable, se montre d’une humeur exécrable, d’uncomportement étrange, de plus en plus inquiétant. Qui est en réalité cetteadolescente, s’interroge Holly ?

Le dénouement de la dernière page est assez hallucinant et inattendu. Surtoutne pas commencer le roman par la fin…

Ce roman est un huis clos entre mère et fille, plutôt glaçant, dans lequel lesquestions essentielles relatives à l’adoption, aux lois de la génétique, à la difficultéde la création littéraire sont abordées de front, mais restent sans réponse.

Impossible de poser ce livre, tant on est absorbé et oppressé par toutes cesquestions, par les angoisses de Holly et sa solitude.

À lire absolument…

Marie-Anne

Laura Kasichke est une auteure américaine plus connue en France qu’aux Etats-Unis. Esprit d’hivera été publié en français avant de l’être dans son pays d’origine. Elle est l’auteure de plusieursrecueils de poésie et de nombreux romans dont « A suspicious river », autre roman à l’atmosphèreétouffante…

BillieAnna GavaldaLe Dilettante

Attention, ne pas se fier à la photo de couverture ! Billie est un bien un romanpour adultes (et ados) malgré cet adorable petit âne qui gambade dans sonchamp… vous comprendrez la photo après avoir lu le livre.

Deux écorchés de la vie, un gars, une fille, qui se rencontrent au collège ets’arriment l’un à l’autre grâce à une pièce de théâtre. « Des combattants del’invisible, des délocalisés d’eux-mêmes, des qui sont en apnée du matin au soiret qui en crèvent parfois, oui, qui finissent par lâcher prise si personne les repêcheun jour ou s’ils n’y arrivent pas tout seuls… […] le soir d’un de mes anniversaires,celui de mes vingt-deux ans, je crois, j’ai fait reset ». Et parce qu’ils se retrouventtous les deux blessés dans un endroit difficile d’accès et qu’elle pense qu’il risquede mourir, Billie décide de raconter à l’étoile qu’elle aperçoit dans le ciel, sonhistoire avec Franck…

Les amoureux d’Anna Gavalda retrouveront avec plaisir son univers et sagouaille poétique, son vocabulaire qui fait mouche, sa verve qui nous fait passer durire aux larmes. C’est du Bérurier en jupon, de l’argot ciselé. Et malgré tout, çareste de la littérature. On referme ce livre avec l’impression d’avoir passé unmoment enchanté…

Séverine

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Les perroquets de la place d'ArezzoEric -Emmanuel SchmittAlbin Michel

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Quelle animation sur cette place d'Arezzo grouillante d'oiseaux exotiques !

Nous lecteurs, perchés sur une haute branche, nous découvrons la vie deslocataires de ce quartier huppé de Bruxelles. Le fil rouge de ce roman est l'amourqui se décline sur toutes ses facettes ; la sexualité est abordée sans tabou.

Tel un voyeur, l'auteur nous invite à pénétrer dans chaque foyer. Chaqueindividu apporte sa contribution à une réflexion sur les comportements des uns etdes autres jugés souvent d'une manière hâtive, vus de l'extérieur. C'est un purdélice de suivre ce microcosme de la société dépeint avec une écriture qui traduitune fois encore le succès d'Eric-Emmanuel Schmitt.

La résolution de la petite intrigue est au bout du roman pour connaître l'auteurdu message anonyme qui bouleverse bien des vies amoureuses.

Jocelyne

Lady HuntHélène FrappatActes Sud

Laura Kern est une très jolie rousse de 37 ans. Elle est née d'un père gallois etd'une mère bretonne.

Après avoir fait des études d'architecte à Nantes, au grand regret de sa mère, ellepart à Paris. Là, elle travaille dans une agence immobilière « haut de gamme ». Elledevient la maîtresse du patron, sachant que rien de bon ne sortira de cette liaison.

Depuis quelque temps, elle est troublée par un rêve récurrent, une maison lahante. Elle ne la connaît pas mais « l'appelle ».

Elle se replonge ainsi dans les souvenirs de la perte de son père. Celui-ci s'estsuicidé. Il était atteint de la maladie que l'on nomme chorée de Huntington pluscommunément appelée « danse de Saint-Guy », une affection dégénérativehéréditaire du système nerveux à l’origine d’une démence dite sous corticale.

Pendant la visite d'un appartement, Arthur, le fils de ses clients disparaît… Est-ce la suite de la malédiction Kern ? Laura craint d'être touchée à son tour par cettemaladie héréditaire, elle a peur aussi pour sa soeur qui est enceinte.

Ce livre nous plonge dans l'univers du doute, aux lisières de la folie et de lamaladie, des univers parallèles et de la quatrième dimension, là où chacun redoutede s'aventurer.

C'est un livre qui peut paraître « gothique », qui nous plonge dans le monde duroi Arthur, des superstitions bretonnes et aussi de celui de Carlos Ruiz Zafon.

Un petit air de « folie » qui nous emmène ailleurs !

Brigitte

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Chroniques de JérusalemGuy DelisleDelcourt

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Après les « Chroniques birmanes », Guy Delisle revient avec les « Chroniques deJérusalem ». Selon le même scénario, l’auteur suit sa femme, employée parMédecins sans frontières et profite de son temps libre pour croquer le quotidiendes habitants de Jérusalem.

Il s’occupe de leurs deux enfants et lorsque ceux-ci sont à l’école ou à la crèche,il part découvrir les lieux sacrés, les différents quartiers et bien d’autres endroits.Rempli d’anecdotes et de ressenti personnel, l’auteur ne cherche pas à nous expli-quer le conflit mais nous décrit la complexité des relations entre Israéliens etPalestiniens, l’absurdité de certaines situations, la pauvreté, la misère. Parfois aussila richesse de certaines rencontres…

En image, avec ou sans mots, Guy Delisle parvient à montrer le détail qui sauraévoquer toute la difficulté pour résoudre un conflit apparemment sans fin.

C’est une très belle BD au dessin sobre mais très précis, où l’humour et la gra-vité se côtoient, qui mêle la grande et la petite histoire.

Séverine

Guy Delisle est un auteur de bande dessinée, né le 19 janvier 1966 à Québec (Canada). Sesexpériences de superviseur d'animation en Asie fourniront ainsi matière à deux albumsautobiographiques, Shenzhen en 2001 et Pyongyang en 2003, diffusés en France par la maisond'édition l'Association. Paru en 2007, Chroniques birmanes relate un séjour d'une année qu'ileffectue à Rangoon où il suit son épouse, expatriée de Médecins sans frontières. Quatre ans plustard paraît Chroniques de Jérusalem qui relate l'année 2008-2009 passée par la famille en Israël, etqui lui vaut le Prix du Meilleur Album au festival d'Angoulême en 2012.

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