Joseph de Maistre - Essai Sur Le Principe Générateur Des Constitutions Politiques [Em Francês]

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Essai sur le principe générateur des constitutions politiques et des autres institutions humaines ([Reprod.]) par M. le [...] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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Ensaio sobre os princípios geradores das constituições políticas, uma obra clássica de Joseph de Maistre.

Transcript of Joseph de Maistre - Essai Sur Le Principe Générateur Des Constitutions Politiques [Em Francês]

  • Essai sur le principegnrateur des

    constitutions politiqueset des autres institutions

    humaines ([Reprod.])par M. le [...]

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

  • Maistre, Joseph de (1753-1821). Essai sur le principe gnrateur des constitutions politiques et des autres institutions humaines ([Reprod.]) par M. le comte de Maistre,.... 1814.

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    LES ARCHIVES DE LAREVOLUTION FRANAISE

    PERGAMON PRESS

    Headington Hill Hafl, Oxford OX3 OBW, UK

  • ESSAISUR

    LE PRINCIPE GNRATEUR

    DES

    POLITIQUES^

    JPar M. Ze Comte DE

    potentaire de S- M. le Roi de prs

    S. M, l'Empereurd Russie auteur des

    drations sur la France,

    En/ans dts hommes Jusques qi'd

    porterez-vous des coeurs assoupis? Quand

    cessert-eous de courir aprs te mensongeet de vous passionner pour le Nant?

    Ps. IV. 3.

    A PARIS,

    A LA SOCIT TYPOGRAt HIQUJE,Tlace Saint-Sulpice, n 6> de loi naturelle qui ordonne d'excuter les

    lois qu'on a faites d quoi servent elles ?

    M Les promesses, les engagemens les scrmens

    ne sont que des paroles: il est aussi ais

    de rompre 'ce lien frivole que de la fbrtner.

    w Sans le, dogme d'un dieu lgislateur, toute

    j) obligation morale est chimrique. Force d'un

    ct. impuissance de l'autre voil tout le

    lien des socits humaines (**).

    (*) L'homme dans l'tat de Nature n'avoit que des

    droits En entrant dans la socit je re-

    nonce ma volont particulire pour uie conformer

    la Loi qui est la volont gnrale. Le Spec-

    ( Tom. i,'p. 194 ) j s'est justement

    mo'^u de cette dfinition mais il pouvait observer de

    pins qu'elle appartient au'sicle, et surtout Locke

    c^ui a ouvert ce sicle d'une manire si funeste.

    et dogrn. de la Religion.

    8. Tom. 3, chap. 4, '

  • Ce qu'un sage et profond

    ici de

    gale vrit l'obligation politique pu civile.

    La Loi n'est proprement ne possdeune vritable sanction qu'en la

    ne d'une volont suprieure

    caractre essentiel est de n'tre pas la vo-

    lont de tous Autrement les lois ne seront,

    comme on vient de le dire, que des Rgle-

    mens-; et, comme Je dit encore l'auteur cit

    tout l'heure Ceux qui ont eu la libert, de faire ces conventions ne se sont pas tm Je pouvoir de les rvoquer; et leurs degcen-

    dans, qui n'y ont eu aucune part, sont en?-

    n core moins tenus de les observer. () Del

    vient que le bon sens primordial, heureuse-

    ment antrieur aux sophismes, a cherche de

    tout ct la sanction des lois dans une puis-sance au-dessus de l'homme soit, enrconnois-

    sant que la souverainet vient de Dieu, soit

    en rvrant certaines lois non crites comme

    venant de Lui,

    (*) Beigier. Ibid.

  • III. LES rdacteurs des lois romaine* rit

    jet sanfe prtention j daii le pretnier; chapitre

    de leur collection j un fragment de jurispru-

    lois qui nousdit m passage

    tes unes sont le sont

    pas. Riende plus iiSipf

    est rien de ploS pi*c>*

    fond. Connot-on quelque loi tnrque qui pt-

    mette expressmentau Souverain d'nvoyer

    immdiatement ud hbmni la mftrtsaiis l

    dcision intermdiaire

    on quelque loi dttt,Mi religieuse qui

    le dfende aux Souverains de l'Europe- Chr-

    tienne (*) ? Cependantle Tnrc n'est pas plus

    surpris de Voirson matre ordonner imta-

    (*) L'Eglise dfend ses enfans encore plus

    fortement que les lois civiles

    eux mmes et c'est par son esprit que les Rois

    chrtiens ne se la font pas y dans les crimesmmes

    de lse- majest au premier' chef et qu'ils temt-

    tent les criminels entre les mains des juges pour les

    faire punir selontes lois et dans les jormes de la

    justice. ( Pascal. XIVe. lettre prov. ) Ce passageest

    trMnaportant et devait se trouver ailleurs.

  • (6)

    diatement la mort d'un homme que de le voir

    aller la Mosque. Il croit avec toute ;1' Asie,

    et mme avec toute l'antiquit que le'droit

    de mort exerc immdiatement est un appa-

    nage lgitime de la souverainet. M ais nos

    Princes frmiroient JL Ja seule ide de'on-

    damner, un homme mort; car seton notre

    manire de voir cette condamnatiou seroitun

    meurtre abominable Et cependant je doute

    qu'il ft possible de le leur dfendre par une

    loi fondamentale crite, sans amener des maux

    plus grands que ceux qu'on auroit voulu pr-

    IV. Demande? l'histoire romaine quel

    toit prcisment le pouvoir du Snat elle

    demeurera muette du moins quant aux li-

    mites prcises de ce pouvoir. On voit bien, en

    gnral que celui du peuple et celui du;Snat

    se balanoient mutuellement et ne^cessoient de

    se combattre On voit bien que le patrio-

    tisme ou la lassitude,' la foiblesse ou la vio-

    lence terminoient ces- luttes dangereuses mais

    nous n'en savo n s pas davantage (*); en assis-.

    (*) J'ai souvent rflchi sar ce passage de Cic^

  • tant ces grandes scnes de Phistoire, on sesent quelquefois tent de croire, que les choses

    seraient alles beaucoup mieux s'il y a voit eudes lois prcises pour circonscrire les pouvoirs;mais ce, seroit une grande erreur de pareilleslois, toujours compromises par des cas inat-tendus et des exceptions forces, n'auroient pasdur six mois ou elles auroient renvers la

    ublique.

    V. LA Constitution anglaise est un exem~

    pie plus pr de nous, et, par consquentplus frappant. Quyon l'examine avec, atten-tion On verra qu'elle ne va qu'en n'allant

    ron ( de "Leg, n 6. ) Leges Livice prsertim unozersiculo senatus punctotemporis sublat sunt. De

    quel droit le Snat prenoit-il cette libert Et coin-ment le Peuple le laissoit-3 faire ? Il n'est srementpas ais de rpondre Mais de quoi peut-on s'ton-ner dans ce genre, puisqu'aprs tout ce qu'on a critsur l'histoire et sur les antiquits romaines il & fallude nos jours crire des dissertations pour savoir com-jneirt le Snat se recrutait.

  • i)

    pas ( si ce jeu de

    se soutient que

    corpus par

    l'exception

    sons un instaM qti les auteurs de

    oci eussent eu la prtention de fixer le cas o

    il tre suspendu, ils

    par le fait.

    Y|. Dans la Sance de la Chambre des

    Communes, du 26 Juin un Lord cita

    l'autorit d'un grand homme

    blir que le Roi n'a pas droit de dissoudre

    le Parlement pendant la Session,; mais

    cette opinion fut contredite; o est la Loi ?

    Essayez de la faire, et de fixer exclusivement

    par crit le "cas o le Roi a ce droit vous

    amnerez une rvolution. Le Roi, dit alors

    l'un des Membres a l'oc-

    est importante mais qu'est-ce, qu'une

    occasion importante ?

    dcider par crit.

    VU. Mais voici

  • (9)

    monde se rappelle la grande

    question agite avec tant de chaleur en An-

    H savoir:

    ttire avec une ple de membre du Cotuseil

    cipes de la -anglaise, ? EJafrs la

    sance de cette mme Chambre des Commu-

    nes da 3 Mars-) an Membre observa queest gouverne par uni -Corps (.le

    Conseil priv ) que la Constitution ignore ().

    Voil donc chez cette sage et justement fa-et

    fait tout dans le vrai,- mais que la Constitu-

    cependant qu'il s'en doute.

  • (10)

    trait que je pourrais appuyer de plusieursautres..

    Aprs cela qu'on vienne nous parler de

    Constitutions crites et de lois constitution-nelles faites priori* On M conoit pascomment un homme sens

    soit de faire une loi en Angleterre pour don-ner une existence constitutionnelle au Conseil

    prive, et pour rgler ensuite et circonscrire

    rigoureusement ses privilges et ses attribu-

    lions, avec les prcautions ncessaires pourlimiter son influence et l'empcher d'en abu-ser, on renverseroit l'Etat.

    La vritable Constitution anglaise estcet esprit public, admirable,

    tout loge; qui mne tout,qui conserve tout, qui sauve tout. Ce quiest crit n'est rien. (*)

    (*) Cette Constitutin turbulente dit Humetoujours flattante 'entre la prrogative et le privi-

    lge j prsente d'autorits pour et contre.

    la vrit, ne manque point de respectdit ce qui est et ce qui doit tre..

  • ()VIII. On jeta les hauts cris! sur

    la fin du

    sicle dernier, contre un ministre qui avoit

    Conu le projet d'introduire cette mmeCons-

    titution anglaise ( ou ce qu'on appeloitde ce

    nom) dans un Royaume en convulsion qui

    en demandoit une quelconque, avecune es-

    pce de fureur il eut tort, si l'on veut;au-

    tant du moins qu'on peut avoir tortlors-

    qu'on est de bonne foi; ce -qu'il estbien

    permis de supposer, et ce que jecrois de

    tout mon cur Mais qui donc avoit droitde

    le condamner? Ve duo vel nemo. Il ne

    dclaroit pas vouloir riendtruire de son chef;

    il vouloit seulement, disoit-il, substituer une

    chose qui lui paroissoit raisonnable t une

    autre dont on ne -vouloit plus, et qui mmq,

    par le fait, n'existoit plus. Si l'on suppose

    d'ailleurs le principe comme pos ( et il l'-

    toit en effet ) Que l'homme peut crer une

    -:Constitution,; ce Ministre ( qui cet-

    tainement un homme) avoit droit de faire

    la sienne tout comme un autre, et plus qu'un

    autre. Les doctrines, sur ce point, toitent-

    elles douteuses? Ne croyoit-on pas de tout

    ct qu.'une Constitution est an ouvrage d'es-

    prit comme une Ode ou une Tragdie? Thomas

  • ( ia j

    Payne n'avoit-il pas dclar, avec une pro-

    fondeur qui ravissoit les Universits qu'une

    constitution n'existe pas tant qu'on fie peut

    la mettre dans sa poche? Le XVIIIe. sicle

    qui ne- s'est dout de

    c'est la rgle; et, je ne trois pas qu'il ait

    produit un seul jouvenceau de quelque talent

    qui n'ait fait trois choses, au sortir du Col-

    lge une Nopdie, une Constitution et un

    Monde. Si donc un hojmmedans la matu-

    rit de l'ge et du talent, profondment vfirs

    dans les sciences conomiques et dans la phi-

    losophie du temps, n'a voit entrepris que la se-

    conde de ces choses seulement, je

    trouv dj excessivement modr

    voue qu'il mue paroit un, vritable prodige de

    sagesse et de modestie lorsque jele vois,

    mettant ( aa moins comme il

    demander respectueusement une

    aux Anglais, ail lieu de l faire lui-mme.

    On dira Gela mme pas possible

    Je le sais mais il ne le savoit pas et coin-

    ment l'auroit-il .su? Qu'on me nomme celai

    qui le lui avoit dit.

  • IX. Plus on examinera le jeu de l'action

    humaine dans la formation de Constitutions

    politiques, et plus on se convaincra qu'elle

    n'y entre que d'une inanire infiniment sul>

    ordonne; ou comme simple instrument,- et

    ne crois pas qu'il reste le moindre doute

    sur l'incontestable vrit des propositions sui-

    vantes

    Que les racines des Constitutions po-

    litiques existent avant toute loi crite.

    loi constitutionnelle n'est, et ne

    peut tre que le dveloppement, ou la sanc-

    tion d'un droit prexistantet non crit.

    Que ce qu'il ya de

    plps# essentiel,

    de plus intrinsquement constitutionnel et de

    n'est jamais crit,

    et mme ne sauroit sans exposer rEtat.

    4. Que la foiblesse et la fragilit d'un$

    sont prcisment en raison di-

    recte de la multiplicit des articles constitu-

    tionnels crits.

    (*) Ce* qui peut servir de Coftimentaire au Motclbre de Tacite

  • ( *4 )

    .' Nous sommes tromps' sur ce point

    par un sophisme si naturel qu'il chappe en-tirement notre attention. Parce que l'homme

    agit, il croit agir seul; et parce qu'il a la

    conscience de sa libert, il oublie sa dpen-dance. Dans l'ordre physique il entend, rai-

    son, et quoiqu'il puisse, par exemple, plan-ter un gland, l'arroser, etc., cependant il est

    capable de convenir qu'il ne fait pas des

    chnes, parce qu'il vot. l'arbre crotre et se

    perfectionner sans que le pouvoir humain

    s'en mle, et que d'ailleurs il n'a pas fait le

    gland; mais dans l'ordre social o il est pr-sent et agent /il se met croire qu'il est

    rellement fauteur direct de tout ce qui sefait par lui c'est, dans un sens, la truelle quise croit architecte. L'homme est intelligent ilest libre, il est sublime sans doute; mais il.

    n'en est pas moins- un outil de Dieu; suivant

    l'heureuse expression de Mutarque, dans un

    beau passage qui vient de lui-mme se placerici.

    Il ne faut pas s'merveiller, ditril, si les plus belles et les plus grandes clieses du

    monde se font par la volont et providence de Dieu; attendu que, ei^j^tites les plu

  • Ci*

    Qp n,f saurai* :* je gip

    psfi

    d'application pj$$ ju$e formationdes Constitutions politiques, o l'on pei*tavec une 4g$te lnt que fait Mutet nv fait rien.

    X I. S'il y a quelque chose

    comparaison de icron, ai^t sujex du systmed'EpiF$ qui vquJaU Mr un rond avec le*

    atomes tombant au hasard dans le vide.' On in$

    fqiroit plutt disoit le grand

    que des lettres jete en l'air, pourroient

    s'arranger en tombant de manire jbrmetun pome. Des milliers de bouches ont rptet clbr cette pene; je ne vois pas cependantque personne ait song lui

    ment qui lui manque. Supposons

    d'une tovu^ viennent former terre

    Racine, qu'en r,sultera-t-il?

    gence a prsid la chute et l'arrangementsens ne conclura jamais

    XII. Considrons maintenant une Cons-

  • X >7 )

    quelconque celle de l*nR

    gleterre par exemple. Certainement elle n'a

    pas i faite Jamais des hommes

    d'Eiat ne se sont assembls et n'ont dit

    Crons trois pouvoirs balanons le$de

    telle manire, tc., personne n'y a pens. La

    Constitution -est l'ouvrage des circonstanceset Je nombre de ces circonstances est infini.

    Les lois romaines, les lois ecclsiastiques, les

    lois fodales, les coutumes saxonnes-, norman-

    des-,et danoises; les privilges, les prjugs et

    les prtentions de tous les ordres; les guerres

    ls rvoltes les rvolutions la conqute les

    croisades toutes les vertus, tous les vicestoutes les connoisSances toutes les erreurstoutes les passions tous ces lmens, enfin,

    agissant ensemble et formant par leur m-

    lange et leur action rciproque des combi-

    libre de forces politiques q4&n

    dans le monde (*).. V r-

    (*) TaGte croyoit que cette

  • XIII. Or, puisque ces lmenS;, ainsi piir

    jets dans l'espace, se sont arranges ensi bel

    ordr.e sans que parmi cette foule innom-

    brable d'hommes qui ont agi dans ce vaste

    champ, un seul ait jamais su ce qu'ilfaisoit

    par rapportau tout ni prvu ce qui devoit

    arriver il s'ensuit que ces lmens toient

    guides dans leur chule parune main infail-

    lible suprieure l'homme. La plus grande

    folie, peut-tre du sicle des folies,fut de

    croire que les lois fondamentales pouvoient

    nement ne seroit jamais qu'une thorie idale ou une

    exprience passagre. Le meilleur de tous les gpu-

    vernemens dit -il ( d'aprs Cicron comme

    on sait) seroit celui qui rsulteront du mlange des

    trois pouvoirs balancs l'un par l'autremais ce

    gouvernement n'existera, jamais}ou s'il se Mun-

    tre, il ne durera pas. ( Ann. Iv, 33. ) Le bon

    sens anglais peut cependant le faire durerbien plus

    long-temps qu'on ne, pourroit l'imaginer,en subor-

    donnant sans cesse, mais plus ou moins, la thorie,

    ou ce qu'on appelle les prixcipes, aux leonsde l'ex-

    prienee et de la modration Ce qui seroit impos-

    sible, si les principes toient crits

  • ( '9)

    tre crites ayiripv'i; tandis qu'elles sont vi-

    demment l'ouvrage d'une force suprieure

    l'homme; et que l'criture mme, trs-post-

    rieure, est pour elles le plus grand signe de

    nullit.

    XIV. Il est bien remarquable que Dieu

    ayant daign parler aux hommes a mani-

    fest lui-mme ces vrits dans les deux rv-

    lations que nous tenons de sa bont. Un trs-

    habil homme qui fait mon avis une sort^

    d'poque dans notre sicle raison du Com-

    bat outrance qu'il nous montre dans ses

    crits entre les prjuges les plus terribles de

    sicle de secte d'habitude etc; et les in-

    tentions les plus pures les mouvemens du

    cur le plus droit et les connoissances les plus

    prcieuses; cet habile homme, dis-je a d-

    cid Qu'une instruction venait imm-

    par ses ordres, DE VOIT premirement cer-lifter aux hommes l'existence de cet TRE.

    C'est prcisment le contraire car le pire-mier caractre de cette instruction est de ne

    rvler directement ni l'existence de Dieu ni

  • (20)

    es attributs mais de supposer le tout ant-rieurement connu, sans qu'on sache ni poufe*quoi ni comment. Ainsi elle ne dit

    n'y a; ou vous ne croirez qu'un seul Mieu

    ternel, Tout-Puissant) etc. Elle dit, (etc'est son premier mot) sous une forme pure-ment narrative Au commencement,_ Dieucra etc. par o elle suppose que Je dogmeest connu avant l'criture.

    XV. Passons s au Christianisme qui est la

    plus grande de toutes les institutions imaai*nables, puisqu'elle est toute divine, et qu'elleest faite pour tous les hommes et pour tousles sicles Nous la trouverons soumise laLoi gnrale. Certes, son divin auteur toitbien le matre d'crire lui-mme ou de feii?ecrire cependant il n'a fait ni l'un ni l'au-tre, du moins en formeveau Testament postrieur il la mort duLgislateur et mme l'tablissement de sa

    religion prsente une narration des avertis-setnens des prceptes moraux, des exhor-tations des ordres, maisnullement

  • formeimprative.LesEvanglistes,en racon-tantcettedernirecne o Dieu nous aimaJUSQU'A LA FIN,voient: l une belle,occasionde commanderpar crit notrecroyance;ils se gardentcependantde dcla-rer ni d'ordonnerrien.On lit biendansleuradmirablehistoire jlles! Enseignez!Mais.pointdu tout enseignezceci ou cela. Si ledogmese prsentesonsla plumede l'histo-riensacr,il l'noncesimplementcommeunechoseantrieurementconnue(*). Les symbo-les,qui parurentdepuis,sontdesprofessionsde foipour se reconnotreou pour contre-

    (*)Hesttrs-remarquablequelesEvanglistesmmeneprirentla plume'qutard,et principale-mentpourcontrediredeshistirqsses publiesdeleurtemps.LesEptrescanoniquesnaquirentaussidecausesaccidentellesjamaisfEcrituren'entradansle planprimitifdesfondateurs,MU,mquoiquepro.testantVa,reconnuexpressment.( Prolog.in nov.test. grc.P. I. N.65. EtHobbesavoitdjfaitlammeobservationen Angleterre( Hobbes'*Tripos,intireiscourses.Dite.TheIlth.P.a65.in-8.)

  • ( 22 )

    dire les' erreurs du montent; on y lit Nous

    craons jamais Vous croiriez Nous les

    rcitons en particulier nous les chantons

    dans les Temples sur la Lyre } et sur l'Or-

    gue (*), comme de vritables prires, parce

    qu'ils sont des formules de soumission de

    confiance et de foi adresses Dieu et non

    des ordonnances adresses aux hommes. Je

    voudrois bien voir la Cnfessian d'jiusbourg,

    ou les trente-neuf articles; mis en musique';

    cela seroit plaisant

    (*)It chordis et

    organo.Ps. CL. 4.

    La raison ne peut que parlr c'est

    mour qui chante; et voil pourquoi nous chantons

    nos Symboles car la Foi n'est qu'une croyance par

    dmorir elle ne rside point seulement dans l'en-

    tendement elle pntre encore et s'enracine dans la

    volont. Un Thologien philosophe a dit avec* beau-

    coup de vrit et de finesse II y a bien de la dif-

    frenee entre croire et jugec qu'il faut croire.

    AHud est credere aliud judicare esse redendutn.

    ( Leon. Lessi Lyon. pag.

    556 col. 2. DtfP rdestinatione. )

  • ( *3 )

    Bien loin que les premiers Symboles con-

    tiennent l'nonc de tous nos dogmes, les

    Chrtiens d'alors auroient au contraire regard

    comme un gradd crime de les noncer tous.

    Il en est'de mme des Saintes Ecritures ja-

    mais il n'y eut d'ide plns creuse que celle d'y

    chercher la totalit des dogmes chrtiens il

    n'y a pas une ligne dans ces crits qui d-

    clare y qu'il laisse seulement apercevoir le pro-

    jet d'en faire un Code ou une dclaration

    dogmatique de tous les articles de Foi.

    Xyi. Il a plus Si un Peuple possde un

    de ces Codes de croyance on peuttre sur

    de trois choses

    1 Que la Religion de ce Peuple est

    fausse.

    ap Qu'il a crit son Code religieux dans un

    accs de fivre.

    3** Qu'on s'en moquera en peu de tempstiez cette Nation mme, et qu'il ne peut avoir

    ni force ni: dure. Tels sont, par exemple

    ces fameux Articles, qu'on signe plue

  • ).

    qu'on ne les Ut, et qu'on ne les

    qu'on ne les croit Non seulement ce

    catalogue de dogmes est compt pour rien

    -ou peu, prs dans le pays qui l'a vu natre;

    mais de plus, il est vident, mme pour l'il

    tranger, que les illustres possesseurs de cette

    feuille de papier en sont tort

    voudroient bien Il faire disparatre, parca

    qu'elle impatiente le bon sens national clair

    par le temps, et parce qu'elle leur rappelle

    uneorigine malheureuse snais, ta

    tion est crite.

    XVII. Jama.is, sans doute, ces mmes An-

    glais n'auroient demand la Grande Charte, si

    les privilges de la Nation n'avoient pas t, vio-

    ls; niais jamais aussi ils ne l'auroient

    de, si les privilges n'avoient pas exista avant

    la Charte, Il en est de l'Eglise comme de l'Etat

    -si jamais le Christianisme n'avoit t attaquer

    dans

  • Ca5 >

    jamais il n'auraitcrit pour fixer le dogme;

    que parce qu'il existoitantrieurement dans son

    tat naturel qui est

    Les vritables auteurs du Concile

    rent les deux grands novateurs duXTe. si-

    devenus plus calmes

    nous ont propos Hpuisd'effacer cette o fori-

    damentale paree qu'elle contient quelqueg mois

    difficiles pour eux; et ils ont essayde nous

    tenter, en nous montrant comme possible ce

    prix une runion quinous rendroit complices

    att lie de nous rendre amis; mais cette demande

    n'est ni tbologique ni philosophique. Eux-

    mmes amenrent jadis dans la tangue reli-

    ces mots qui les fatiguent. Dsirons

    qu'ils apprennent aujourd'hui les prononcer.

    L Fi si h sophistique opposition ne l'avoif

    jamais force d'crire, 9eroit mille fois^piusAn-

    elle pleure suit ces dcisions que lat

    (*) On peut faire ta mme observation en remon-

    crire ses dogmes toujours on l'y s force.

  • ( * )rvolte. lui arracha et qui furent toujours des

    malheurs puisqu'elles supposent toutes le doute

    ou l'attaque et, qu'elles ne purent natre qu'au*

    milieu des commotions les plus dangereuses.

    L'tat de guerre leva ce! remparts vnrables

    autour de la Vrit ils la dfendent sans doute,

    mais ils la cachent ils la rendent inattaquable

    mais par-l mme, moins inaccessible. Ahl ce

    n'est pas ce qu'elle demande, elle qui voudroit

    serrer le genre humain dans ses bras.

    X V III. J'ai parl du Christianisme comme

    systme de croyance je vais maintenant l'envi-

    sager comme souverainet dans son associationla plus nombreuse. L, elle est monarchique

    comme tout le monde sait, et cela devoir tre,

    puisque la monarchie devient., par la

    mme des choses plus ncessaire mesure que

    l'association devient plus nombreuse. On n'a

    point oubli qu'une bouche impure, se f Ce-

    pendant approuver de nos jours, lorsqu'elle dit

    que la Ftance toit mo-

    mer plus heureusement une vrit plus incon tes-

    table. IVJais sil'tenduedelaFrance repousse seule

  • ( n )

    l'ide de toute autre espce de gouvernement,

    plus forte raison, cette souverainet qui, par

    l'essence mme de sa Constitution, aura tou-

    jours des sujets sur tousles points du globe ne

    pouvoit tre que monarchique;et l'exprience

    sur ce point se trouved'accord avec la tnehe.

    Cela pos, jui ne croiroit qu'unetllemona

    chie se trouve plus rigoureusement dtermine

    et circonscrite que toutes'les autres, dansia pr-\

    rogative de son chef? C'est cependantle con-

    traire qui a lieu. Lisez les innombrablesvolumes

    enfants par la guerre trangreet mme par

    une espce de guerre civile quia ses avantages

    est ses inconveniens, vous verrez que de tout

    ct on ne citeque

    des faits; et c'est une chose

    surtout bien remarquable quele tribunal su-

    prme^ at constammentlaiss disputer sur la

    question qui se prsente tous les esprits.comme

    la plus fondamentale, de la Constitution, sans,

    avoir voulu jamais la dcider par une> loi for-

    nielle,; ce qui devoit tre ainsi; si jene me

    trompe inlnimea&, raison prcismentde

    l'importance fondamentale dela question. (*)

    .(*) Je ne sais si les Anglais ont remarqu que le

  • Quelques hommes sans missioo, et tmraires

    par foibjess, testrent de la dcider en t6$a

    en dpit d'un grand homme et ce fut une des

    pls solennelles imprudences qui aient jamaist commises dans le monde. Le monument quinous o est rest, est condamnable sans doute

    soMa tous les rapports mais il l'est surtout. parun ct qui n'a pas t remarqu quoiqu'it

    prte le flne plus que tout autre une critiqu,claire. La fameuse dclaration osa dcider parcrit et sans ncessit, mme apparente (ce quiporte la faute l'excs ) une question qui de'Voit

    tire constamment abandonne une certaine sa*

    gesse pratique, claire par la conscience wi-

    Ce point de vue est le seuh qui se rapport

    plus docte et t pins fervent dfenseur de la souve-rainet dont il s'agit ici, intitule ainsi un de ses cha-

    pitres Quela monarchie mixte

    tempre dParisto-

    pure. de suntmo. fil,. Pa*

    mal pour un fanatique

    On s'apercevra facilement la leeture de cet article que l'iuleut"

    n'est pas ni en Fronce

  • < *9 )

    au dessein mois il est biti

    digne des mditations de tout esprit juste et de

    tout cur droit.

    XIX. Ces ides ne sont point trangres

    ( prises dans leur gnralit)aux philosophes

    de l'antiquit ils ont bien senti la foiblesse,

    j'ai presque dit le nantde l'Ecriture dans les

    grandes institutions mais personne n'a mieux

    vu ni mieux exprime cette vrit que Piaton,

    qu'on trouve toujours le premier sur la route de

    toutes les grandes vrits. Suivant lui d'abord;

    a frh&mme qurdoit toute son instruction r-

    que f apparence de

    w la sagesse. If*1) La parole, ajoute-t-il est

    1) -il l'criture ce qu'un homme est son portrait.

    ,Le productions de rcriture se prsentent

    nos yeux comme vivantes; mais si oit les in-

    le silence avec di'

    griit. II en est de mme de l'criture qui

    (*) kvr in Phtedr.

    Opp. Tom. X. Edit. Bipont. P. 38 1

    {**) p. 38a.)

  • "(5o.)

    ne sait ce qu'il faut dire un homme ni

    ce qu'il fai cacher un autre. Si l'on

    Tient l'attaquer ou l'insulter sans raison

    M elle ne petit se dfende; car son pre n'est

    Jamais l pour la soutenir. (*) De manire

    que celui qui s'imagine pouvoir tablir,parl'-

    M criture seule une doctrine claire et durable

    M EST UN GRAND SOT. (**) S'il possdoit

    M rellement les vritables germes de la vrit,

    M il segarderoit bien de, croire qu'avecun peu

    M de liqueur noire et une plume (f) il pourra

    . les faire germer dans l'Univers, les dfendre

    M contre l'inclmence, des saisons et leur commii-

    M niquer l'efficacit ncessaire. Quant celui

    qui entreprend d'crire des loisou des

    '(*) S (bid. p.

    (**) noXA v evteU yipoi. (Ibid. p. 382 )mot

    mot. Il regorge de btise,

    Prenons garde, chacun dans notre pays, que cette

    espce de Plthore nedevienne endthique.

    (f)*Ev &R*t>

  • (3x )

    constitutions civiles () et qui se figur que

    parce qu'il ls a crites il a pu leur donner

    l'vidence t la stabilit convenables, quelque

    puisse tre cet homme particulier ou' lgisla-

    teur, et oijt qu'on le dise ou qu'on ne le

    dise pas il s'est dshonor; car il a

    prouv par-l qu'il ignore galement ce quec'est que l'inspiration et le dlire, le juste et

    n l'injuste, le bien et le mal: or, cette igno-

    r nce estime ignominie, quand mme la

    masse entire du vulgaire applaudiroit. (j*)"

    XX. Aprs avoir entendu la sragesse, des Na-

    tions il n'e sera pas inutile, je pense, d'enten-

    dre encore la philosophie chrtienne.

    p. 386.)

    (*)Et rtt

  • (3a)

    loquent des Pres grecs que nous

    n'eussions jamais eu besoin de l'criture et que les prceptes divins ne fussent crite que-m dansjaos curs par 'le grce, comme ils le.

    sont par l'encre, dans nos livres Mais, puis* que nous avons perdu cette grce par notre faute saisissons donc puisqu'il le faut, unem planche au lieu du vaisseau et sans oublier

    cependant la supriorit du premier tat. Dieu ne rvla jamais rien par grit aux glus de l'Ancien-TestamenTr: toujours il leur parlaIl directement, parce qu'il voyoit la puret de

    leurs coeurs; mais le peuple hbreu, s'tant prcipit dans l'abime des vices il fallut des livres et des lois. La mme marche s'est re-

    nouvele sous l'em pire de la nouvelle rvla-

    tion; car le Christ n'a pas laiss un seul erit ses Aptres. Au lieu de livres il leur pro-

    mit le Saint-Esprit. Cesf lui, leur dit-il^0 qui vous inspirera ce que vous aurez

    dire ;Mais parce que dans la sjjite des

    Chrysost. Hom, in Mat th. I, i*

  • (33)

    3

    coupables se rvoltrent

    contre les dogmes et contre la morale;, il fallut

    en venir aux livres.

    XXI. Toute la vrit se trouve runie

    dans ces deux autorits. Elles montrent la

    profonde imbcillit ( il est bien permis de

    parler comme Platon, qui ne se fche jamais )la profonde imbcillit dis-je, de ces pauvres

    gens qui s'imaginent que les Lgislateurs sont

    des hommes (*), que les Lois sont du papier;et qu'on peut constituer les Nations avec de

    au contraire que l'-un signe de

    mesure qu'une

    institution est parfaite, elle crit moins, d

    Pseumes de David distingue le sui-vant Constitue domine Icgislatarem supersciant

    Seigneur, un Lgislateur sur leurs ttes, afin qu'ils

  • tm)manire que celle qui est Certainement divine,

    n'a rn crit du tout en

    nous faire sentir que

    qu'un mal ncessaire produit par l'infirmit

    pu par la xnalice humaine et qu'elle n'est rien

    du tout, si elle n'a reu une sanction antrieure

    et non crite?

    XXI I. ici qu'il sur le

    paralogisme fondamental d'un systme qui a

    si maUteuceusement divis l'Europe. Les parti-

    sans de ce systme ont dit Nous lie

    qu'Ja parole de, Dieu Quel abus de

    choses divines %>us

    parole tandis que nos" chers ennemis s'obsti-

    ou voulu changer la Nature

    vie et l'efficacit qu'elle

    n'a pas Sainte n'est elle donc

    Sait-ellece qr$ faut dire

  • ( 56 )

    convaincre sur ce point pour peu qu'il veuille

    rflchir sur un axiome galement frappant

    par son importanceet par son universalit.

    C'est que, rien de grand N'A

    wencemens. On ne trouvera pas dans l'his-

    toire, de tous les sicles une. seule exception

    cette loi. Crescit occulto

    c'est la devise ternelle de toute grande insti-

    tution et de l vient que toute institution

    fausse crit beaucoup parce qu'elle sent sa

    foiblsse et qu'elfe cherche s'appuyer. De

    la vrit que je viens d'noncer rsulte

    l'inbranlable consquence,

    tion grande et relle ne

    sur une loi crite puisque les hommes mmes,

    instrumens successifs de l'tablissement, ignorent

    ce qu'il doit devenir et que l'accroissement

    insensible est le vritable signe de la dure,

    dans tous les ordres possibles de choses. Un

    exemple. remarquable de ce genre se trouve

    dans la puissance des Souverains Pontifes que

    je n'entends point envisager ici d'une-manire

    ont fait depuis le

    gieuse dpense d'rudition pour tablir,,ea

  • (37)

    remontant jusqu'au berceau du Christianisme,

    que les Evques de Rome n'toient pointdans

    les premiers sicles ce qu'ilsfurent depuis;

    supposant ainsi comme un pointaccord que

    tout ce qu'on ne trouve pasdans les temps

    esprit de comentionet sans prtendre cho-

    que!- personne ils montrenten cela autant de

    philosophie et de vritablesavoir que s'ils

    cherchoient dans un enfant au maillot les v-

    ritables dimensions de l'h#nm fait. La Sou-

    parte dans ce momentest ne

    comme les autres, et s'est accrue comme les

    une piti de voir d'excellens

    esprits se tuer prouver par renonce quela

    virilit *est un abus tandis qu'une institution

    quelconque adlte en naissant estune ab-

    une vritable contra-

    diction logique. Si les ennemis clairs et g-elle en a

    la question

    leurs yeux comme un lger brouillard.

  • (58)

    s

    rabattre, denous afait

    ! plus, rcri, tel& que,ejtnapla, seront 4m

    humain comme les vritables, gnies,

    Personne n'en .douera

    aoglais serottt Catholique?

  • c >,

    lejs ga?6Ues; dit

    de, la Providence' uo de ces dcretles grapdes poques

    ls bases. Que si

    indignit l'antique familiarise: d'un Patriarche

    m et entreposant qpe;.

    donne la victoire de veiller

  • tontes ses frontires en sorte que nul de

    ses voisins ne puisse s mler de ses affairs, ni la troubler dans ses

    et Nation soit illustre dans les Sciences', ficheK en philosophs, ivre de pouvoir humain',

    libre de tout prjug de tout lien de touteinfluence suprieure Donne lui tout ce

    tf qu'elle dsirera, de peur qu'elle n puissefi dire un jour Ceci m'a manqu ou cela

    m'a gne Qu'elle agisse librementavete cette immensit de moyens

    devienne j sovs, ton inexorable protection, une leon tenaelle pour le

    cc main.

    XX Y. On ne peut sans doute, attendre

    une runion de circonstances qui sroit un

    miracle au pied de la lettre mais a vne-

    mens du mme

    quables, se montrent et l dans l'histoire;mme dans l'histoire de nos jours; et bien

    qu'ils n'aient point pour l'exemple cetteforce idale que je dsirois tout l'heure

    Us ne- renferment pas moins de grandes

  • (4* )

    Nous avons t tmoins

    vingt-cinq ans, d'un effort solennel fait pour

    rgnrer une grande Nation mortellement

    le premier essai du grand-

    primer ainsi de l'pouvantable livre qu'on

    les prcautions

    furent prises. Les Sages du pays crurent mme

    devoir consulter la divinit moderne dans son

    sanctuaire tranger. On crivit a Delphes et

    deux Pontifes fameux rpondirent solennelle-*

    ment (*). Les oracles qu'ils prononcrent dans

    cette occasion ne. forent point comme au-

    jouets 'vides vents

    au reste de l'avouer dans

    ce que la Nation ne .de voit propre bon

    peut

  • Tonte la sagesse

    finit parla mort.

    MM

    manquer l'entreprise,.Comment donc ? Veut-on que

    Anges sous formes humaines, chargschirer une constitution? il. faudra bien, toujours

    que les causes secondes

    mens

    .demain, quelquestions viennent encore organiser un peuple et le

    constituer avec un peu de liqueur noire, la*toute se htera

  • Je crois, avoir lu quelque part

    moins l'origine de son autorit ne seroit qu'un

    inconvnient suite ncessaire d'une loi du

    il s'en

  • (44)

    Peuple acceptera toujours ses Matreset ne

    rigine de la Souverainet se montre hors dela

    sphre du pouvoir humain; de manire que

    les hommes mmes qui paraissent s'en mler

    directement ne soient nanmoins que des cir-

    coastanCes. Quant la lgitimit; si dans son

    principe elle a pu sembler ambigu, Dieu

    s'explique par son peemier Ministre, au dpar-

    tement de ce monde le Temps. Il est bien vrai

    nanmoins que certains prsages contemporains

    trompent peu lorsqu'on est a mme de les ob-

    server niais les dtails sur ce point appartiens

    droient un autre ouvrage.

    XXVIII. Tout .bous ramne donc a la

    rgle gnrale L'homme ne peut faire une

    onmais on n'crira priori, le recueil des Lois

    fondamentales qui doivent constituer une So-

    cit civile ou religieuse. Seulement, lorsque la

    Socit se trouve dj constitue,' sans qu'on

    puisse dire comment, il est possible de faire d-

  • elarer ou expliquer par crit certains articles

    particuliers; mais presque toujours ces dclara-

    lions sont l'effet ou la cause de trs ginr!5

    XXIX. A cette rgle gnrale Que nulle

    Constitution ne peut tre crite, ni faite

    priori, on ne connot qu'une seule exception;

    c'est la lgislation de Mose. Elle seule fut, pour

    ainsi dne, jete comme une statue et crite jus-

    que dans les moindres dtails par un homme

    prodigieux qui dit; FIAT Sans que jamais son

    ni par lui ni

    par d'autres, corrige, supple ou modifie.

    Elle seule a pu braver le nemps, parce qu'ellene lui devoit rien et n'en attendent rien Elle

    seule a vcu quinze cents ans. et mme aprs

    sicles nouveaux pass sur

    elle, depuis le. grand Anathme qui la frappa

    au jour marqu, nous la voyons, vivante,

    encore, par ne sais quel lien myst-de noua humain, les

  • cm )d'an

    l'attraction et par le mme pour-

    voir, elfe

    foule de parties qui ne se touchent point.

    Aussi, cette lgislation sort videmment pour

    toute conscience intelligente, du cercle trac

    autour du pouvoir humain et cette Irn'gni-

    urie loi

    et qu' son au-

    teur, dmontre seule

    grand Lgislateur ds

    que le Hvre eriiir de

    'avec la plus forte

    rierise, d'appuyer

    est divine dans son principe, il s'ensuit que

    peut rien dans

    (*) On peut mme gnraliser Tassertion et pro-

  • ( 48 )

    vraie que

    prpars, vient encore renforcer la dmons-

    tration. C'est toujours un oracle qui fonde

    les cits; c'est toujours un

    la protection divine et les succs du Hros

    fondateur. Les

    pires naissans, sont constamment dsigns et

    presque marqus par le Ciel de quelque ma-

    niere extraordinaire. () Combien d'hommes

    comme des Lois les volonts

    prme) Que si un Etat (quelle que soit sa forme) est

    fond sur le vice } et gouvern par des gens qui foulentaux pieds la Justice il ne lui reste aucun moyende salut. Ovx. ei ercBTXf/as-fj.AX.tt.vn.Tom. VIII. Edit. Bib. p.

    (*) On a fait grand usage dans la controverse de

    .semper, quod ubique quod ab omnibus. Mais cette

    ainsi Toute croyance constamment universelle est

    vraie. } ettoutes les fois qu'en sparant d'une croyance

    quelconque certains articles particuliers

  • (5o)

    leur, conscience. Ce sujet mrileroit d'tre

    Souverains ont

    cherch le Sacre, et quelquefois le Sacre a

    cherch les Souverains. On en a vu d'antres

    rejeter le Sacre comme un signe de dpen-

    dance. Nous connoissons assez de faits pour

    tre en tat de juger assez sainement, mais

    il faudroit distinguer soigneusement tes Hommes,

    les Temps, les Nations et les Cultes. Ici c'est

    assez d'insister sur l'opinion gnrale et ter-

    neHe qui appelle la Puissance divine l'ta-

    blissement des Empires.

    XXXII. LES Nations les plus fameuses de

    l'antiquit, les plus graves surtout et les plus

    sages, telles que les gyptiens,les trusques,

    les Lacdmoniens et les Romains, avoient

    prcismentles Constitutions les plus reli-

    gieuses et.la dure des Empires a toujours

    t proportionne au degr d'influence que le

    principe religieuxavoit acquis dans fa Cons-

    titution politique Les villes et les Nations

    les plus adonnes au

    jours t les plus durables et les plus sages

    comme les sicles les plus religieux ont

  • (.&>toujours t les plus distingus par le g

    lises cfue par la Religion. Attcun autre ins-

    de

    vage. Sans fcourir l'antiquit qui est

    trs dcisive sur ce point, nous en voyons

    une preuve sensible en Amrique. Depuis trois

    sicles nous sommes l avec nos 'lois nos'

    Arts, nos Sciences notre Civilisation notre

    Commerce et -notre Luxe

    sur l'tat sauvage? Rien. Nous dtruisons ces

    malheureux avec le fer et l'eau-de-vie nous

    les repoussons insensiblement dans l'intrieur

    desdserts, jusqu? ce qu'enfin ils disparois-

    autant

    que de notre cruelle supriorit.

    imagin de quitter sa Patrie et ses plaisirs

    pour s'en- aller dans les forts de Vmrique

    la chasse des sauvages,

  • (>

    les vices de la .^barbarie et leur donner uns

    morale ? (*) Ils ont bien fait mieux $ ils ont

    compos de beaux livres pour prouver que le

    sauvage toit l'homme naturel, et que nous

    ne pouvions souhaiter rien de plus heureux

    que de lui ressembler. Condorcet a dit que

    les Missionnaires n'ont port en et en

    Amrique que de honteuses

    Rousseau a dit avec un redoublement de folie

    vritablement inconcevable que

    noires ne- lui paroissoient gure plus sag*

    que Zes Conqurons. (*) Enfin leur cory-

    jfte a eule front ( mais qu'a voit-il perdre?)

    d| jeter le ridiculele plus, grossier sur ces

    pacifiques Conqurons que l'antiquit -_il:

    (*) Condorcet nous a promis la vrit que les.

    Philosophes se chargeroient ineessamment de la Civi-lisation et du bonheur des Nations barbares. ( Esquissed'un Tableau historique des progrs de l'esprit hu-

    bien commencer.

    (**) Esquisse, etc. (|bid, p. 335.)(*) Lettre a l'Archevque de Paris.

    mes amis t que ne restiez-vous dans

  • J&XXXV. CE sont

    euxcependant, ee sont

    les Missionnaires qui ont opr- cette mer-

    veille si fort au-dessus des forces et mme de

    la volont humaine. Eux seuls ont parcouru

    d'une extrmit l'autre le vaste Continent

    de l'Amrique pour y crer des hommes. Eux

    seuls ont fat ce que la Politique n'avot pas

    seulement os imaginer. (Mais rien dans ce

    genre n'gale les missions du Paraguay c'est

    l ou l'on a vu d'une manire plus marque

    l'autorit et la puissance exclusives de la Re-

    ligion pour la civilisation des hommes. On a

    vant ce prodige, mais pas assez l'esprit du

    votre Patrie ? auriez pas trouv plus de

    diables, mais vous y auriez trouv plus de sottises.

    (Voltaire. Essai sur l'Esprit et ies Murs, etc. Tom. I.

    Introd. in-8. p. de la Magie. )Cherchez ailleurs plus de draison, plus d'ind-

    cence plus de mauvais got mme Vous n'y rus-

    sirez pas. C'est cependant ce Lyre dont bien peu de

    Colifichet fastueux que de modernes enthousiastesn'ont pas craint d'appeler un monument de l'esprithumain sans douteet les Tableaux de Boucher.

  • (54)

    XVIIIe sicle et un autre esprit son compliceont eu la force d'touffer en partie la voix

    de la justice et mme celle, de: l'admiration.

    Un jour peut-tre (car on peut esprer que

    tique* Savane le Pre de ces Missionnaires

    aura une statue. On pourra lire sur le Pi*

    destal

    A l'Osiris chrtien.dont les-

    envoysont

    parcouru, la Terr

    pour atracher les hommes la misre

    l'abrutissementet

    d la frociten leur enseignant F agriculture

    en leur donnant des lois

    en leur apprenqnt connoitm et servir Dieu

    appriaoisant Qinsi le malheureux sauvage

    .NON PAR'LA FORCE DES ARMES

    dontils n'eurent jamais besoin,

    mais par la douce persuasion, les chants moraux

    ET LA PUISSANCE DES HYMNES

    ensorte qu'on les jjrut des Anges. (*)

    rgnant en retira'es Egyptiens de la vie indigente souffreteuse et

  • C.S5-)-

    XXXyi. Or, quand .:on songe que cet

    ordre lgislateur, qui rgnoit au Paraguay

    sauvage en leur enseignant semer et planter

    en leur tablissant des lois en leur montrant d ho*

    norei et 'rvrer les Dieux et depuis allant par

    tout le monde, il Pappfivoisa aussi sans y employer

    aucunement la force des armes. mais attirant et

    gagnant la plus partdes peuples par douces persua-

    sions et 'remontrances couches en chansons et en

    tnute sorte de musique ( Trtiiso x) hytp (ter iS$

    wetii kit) :mvikSs ) dont les Grecs eurent opinion.

    que c'tait le mme que Bacchus } ( Plut'arch. de

    Jside et Osiride. Trad. d'Amyot. Paris. Cussac. 1802.

    OEuvrcs Morales. Tom. V, p. 239. dit. Henr.Steph.

    in-8". Tom. I. p.

    On a trouv nagure dans une le du fleuve

    Penobscot, une peuplade sauvage qui Chant oit encore

    ungrand

    nombre de Cantiques pieuxet

    instructifs

    en indien,' sur la musique de l'Eglise, avec une

    prcision qu'on dans les churs

    vient de ces Indiens ( qui l'avoient

    appris leurs matres il va plus de quarante ans)

  • (m yjSpr l'ascendant unique des vertus et des ta-

    sans jamais s'carter de la plus humble

    sans que ds-lors ces malheureux Indiens aient jouid? aucune espce d'instruction. ( Merc de France5 juillet t8o6. N. aSg, p. et suiv. )

    Le Pre Sawaterra (beau nom de Missionnaire !)

    justement nomm fAptre de la Californie, aBordoit

    les sauvages les plus intraitables dont jamais on ait

    eu connoissance sans autre arme qu'un Luth dont il

    jouoit suprieurement. Il se mettoit chanter: Invoi

    credo o Dia mio etc. Hommes et femmes l'entou-

    roient et l'coutoient en silence. Mutllltori dit, en par-lant d cet homme admirable Pare favola quella

    d?Orfo ma chi sa che non sia succeduto in simil

    caso? Les Missionnaires seuls ont compris et dmontre

    la vrit de cette fable. On voit /mme qu'ils a voient

    dcouvert l'espce de musique digne de s'associer

    ces grandes crations. Envoyez-nous criyoient-

    ils leurs amis d'Europe envoyez-nous les airs des

    grands matres d'Italie Peftsere armoniosissimi

    \tsenza tanti imbrogli di violini obligati et&.

  • soumission envers l'autorit lgitime mme la

    plus gare; que en

    mme teops affronter dans nos prisons, dans,

    nos hpitaux dans nos lazarets tout ce que

    la maladie et le dsespoir ont de

    plus hideux et de plus repoussant^ que ces

    mmes hommes qui am premier

    appet, se coucher sur la paill cte de l'in-

    digence, n'avoient pas l,air trangers dans les

    cercles les plus polis; qu'ils alloient surles

    chafauds dire les dernires paroles aux

    victimes de la justie humaine et que de ces

    thtres d'horreur ils s'lanoient dans les

    chaires pour. y tonner devant les Rois; (*)

    qu'ils tenoient le pinceau la Chine, te 't-

    lescope dans nos observatoires, la,lyre d'Or-

    phe au milieu des sauvages et qu'ils avoient

    lev tout le sicle de Louis XIV. Lorsqu'on

    songe enfin qu'une dtestable coa ition de Mi-

    ( ) Loquebar de testimoniis tuis in conspectu

    ( Ps. CXVHI. C'est

    l'inscription m sous le portrait de Bourdaloue est

    ,lige plusieursde ses mrite.

  • (58)

    nistres pervers, de Magistrats on dlire et d'i-

    gnobles sectaires, a pu, de nos jours dtruire

    cette merveilleuse institution et s'en applaudir,on croit voir ce fou qui mettoit glorieuse-ment le pied sur une montre, en lui disant

    Jet empcherai bien de faire du bruit.

    Mais, qu'est-ce donc que je dis? Un fou n'est

    pas coupable.

    XX XVII. J'AI d insister principalementsur la formation des Empires comme sur l'ob-

    jet le plus important; mais toutes les institu-

    tions humaines sont soumises la mme re-

    isle, et toutes sont nulles on dangereuses, si

    elles ne reposent pas sur la base dboute exis-

    tence. Ce principe tant incontestable, que

    penser d'une gnfation qui a tout mis rt

    et jusqu'aux bases mmes de l'difice

    social en rendant l'ducation purement scien-

    tifique ? Il toit impossible de se tromper d'une

    manire plus terrible; car tout systme d'du-

    cation qui ne 'repose pas sur ta Religion tom-

    bera en un, cin-d'il, ou ne des

    ^poisons dans UEtat; l Religion tant, comme

  • l'a dit excellemment Bacon l'aromate qui

    empche la science de se corrompre.

    XXXVIII. SOUVENT on a demand

    Pourquoi une Ecole de thologiedans toutes

    les Universits ? La rpouse est aise C'est

    afin que les Universits subsistent et que

    renseignement ne se corrompe pas Primi-

    tivement elles ne furent que des Ecoles tho-

    logiques ou* les autres Facults vinrent se ru-

    nir comme des Sujettes autour d'une Reine.'

    L'Edifice de d'instruction publique, pos sur

    cette base, avoit dur jusqu' nos jours. Ceux

    qui l'ont renvers chez, eux, s'en repentiront

    longtemps inutilement. Pour brler une ville

    il ne faut qu'un enfant ou un insens; pour

    l rebtir, il fautes architectes, des mat-

    riaux, des ouvriers, des millions, et surtout

    du temps.

    XXXIX. Ceux qui se sont contents

    de corrompre les institutions antiques, en con-

    servant les formes extrieures, ont peut-tre

    fait autant de mal au genre/hiinaaia. Dj

    l'influence des Universits modernes sur les

  • (6o)

    murs et l'esprit national dans une partie

    considrable du Continent de l'Europe est par-

    faitement connue. Les Universits d'An..

    (*) Je ne me permettrai .point de publier des no-

    tions qui me sont particulires quelque prcieuses

    qu'elles pussent tre d'ailleurs mais je crois qu'il est

    loisible chacun de rimprimer ce qui est imprim,et de faire parler un Allemand sur

    s'exprime sur les Universits de son pays un homme

    que personne n'accusera, d'tre infatu d'ides an-

    tiques. Toutes nos Universits d'Allemagne,' mme les

    Meilleures, ont besoin de grandes rformes sur le

    chapitre des moeurs. Les meilleures mme

    sont un gouffre o se perdent sans ressource Fin-

    liocence la sant et le bonffeur futur d'une foule

    de jeunes gens est d'o sortent des tres ruins

    de corps et d'me plus charge qu'utiles la sq-

    cit, etc. Puissent ces pages tre un pr- servatif pour les jeunes gens Puissent-ils lire sur

    la port de nos Universits l'inscription sui\ ante Jeune tomme Cest ici que beaucoup de tes pa- reils perdirent le bonheur avec l'innocence.

    ( Mr. Campe. Rec. de Voyais pour FInstr. de la

    Jeunesse, in-12. T. II. p. 129. )"

  • (6i)

    gleterr ont conservsous ce rapport plus de

    rputation queles autres; peut-tre parce que

    les Anglais savent mieux setaire ou se louer

    propos Peut-tre aussi que l'esprit public,

    force, extraordinairedans ce pays,

    a su y dfendre mieux qu'ailleursces vn-

    rables coles, de l'anathme gnral. Cepen-

    dant il faut qu'elles succombent,et dj le

    mauvais coeur de Gibbon nous a valu d'-

    tranges confidencessur ce point. Enfin,

    pour ne pas sortir des gnralitssi l'on n'en

    o, aprs nous avoir

    fait de fort belles rvlations sur les Universits de

    son pays,* il nous dit surcelle d'Ox-

    me renoncer pour son fils

    renonce pour mre. Je

    ne doute pas que cette tendre mre, sensible,comme

    dclaration, ne lui ait d-

    cenHMJnemerito.

    sa lettre M. An-

    excs contraire } mais cet excs

    lui fait honneur.

  • ( 6Ovient pas aux anciennes maximes; si

    Science n'est pas mise

    place, les maux qui nous

    calculables nous serons abrutis par la Science,

    et c'est le dernier degr de l'abrutissement.

    X L. Non -seulement la cration n'appar-

    tient point l'homme mais il ne parot pas

    que notre puissance non assiste s'tende

    jusqu' changer en mieux les institutions ta-

    blies. S'il y a quelque chose d'vident pour

    l'homme, c'est l'existence de deux

    poses qui se combattent sans relche dans

    l'Univers. Il n'y a rien de bon

    ne souille et n'altre; il n'y a

    le bien ne comprime et n'attaqua

    sant sans cesse tout ce qui existe vers un tat

    plus parfait. Ces deux forces sont prsentes

    roit dire vers ta

    quela philosophie peut fort bien emprunter la

    risprudence et qui jouira sous cette

  • H*?5)par-tout On les voit galement dans la vg-

    tation des plantes dans la gnration des ani-

    dans la formation des langues dans

    celle des Empires *( deux

    bles) etc. Le pouvoir humain ne s'tend peut-

    tre qu' ter combattre le mal pour

    endgager le bien et lui rendre le pouvoir

    de germer suivant sa nature. Le clbre

    notti a dit Il est difficile de changer Zes

    tien d'une merveilleuse justesse. Quant ropposition

    et au- balancement des deux -forces*, il suffit d'ouvrir

    les yeux. Le bien est contraire au mal, et la vie

    la mort.Considrez toutes les uvres dri

    Trs-Haut vous les trouverez ainsi deux d'deux et

    opposdes l'une d l'autre. ( Eccles.- xxxiti. i5.)

    Pour le dire en passant c'est de l que nat la

    rgle du Beau-Idal. Rien dans 5 la nature n'tant ce

    qu'il doit tre, le vritable artiste, celui qui peut dire

    est deus ih NOMS, a le pouvoir mystrieux de dis-

    cerner, les traits les moins altrs et de les assem-

    bler pour ep former des touts qui n'existent que dans

    son entendement.

  • (64)

    choses en mieux. Cette pense cache

    tin trs grand sens sous l'apparence d'une

    extrme simplicit. Elle s'accorde parfaitement

    avec une autre pense ? Origine, qui tant

    seule un beau livre. Rien, dit-il Ne peut

    changer en mieux parmi les hommes

    INDIVISEMENT (**) Tous les homms ont

    le sentiment de cette vrit, mme sans tre

    en tat de s'en' rendre compt. De l cette

    aversion machinale d tous les bons esprits

    pourras innovations. Le mot de Rforme,

    en lui-mme et avant tout examen sera tou-

    jours suspect la sagesse, et l'expriencede

    tous les sicles justifie cette sorte d'instinct.

    (*) Difficile in

    dans le Transunto dlia R. Accadeniia

    I788. 89. in-8. p. 6. )

    (**) A0EEI on, si l'on

    d'une manire 'pias laconique et dgage de toute

    licence grammaticale, UNS (Orig.adv. Cels. I. 26. Ed. Rui. Paris. in-fol. Tom.I.

    p. 345.)

  • ( 65 )

    9

    On sait trop quel a t le fruit des plus belles^

    spculations dans ce genre. (*)

    XLI. PouR, appliquer ces maximes gne-

    raies un cas particulier, c'est par la seule

    vations foudeSkSur de simples thories hu*

    un avis dcid par voie de raisonnement, sur

    la grande question de la rforme parlemen-

    taire qui agilesi fort les esprits en Angleterre,

    et depuis si long-temps, jeme sens nanmoins

    entran croire que cette ide est funeste, et

    que si les Anglais s'ylivrent trop vivement,

    ils auront a s'en repentir. Mais, disent les

    partisansde la rforme (car c'est le grand

    argument)ineontes'

    tables nr, un abus formel un vice peut-il

    tre constitutionnel ? Oui, sans dout il peut

    car toute constituhon politique a des

    dfauts essentiels qui tiennent sa nature et

    an il est impossible dVn spnrer:ctce qui doit

    faire Iremhler tous les rformateurs c est que

    IC" (*) Nil1il motion ex Antiquo probabileest. Tit

    liv. xxxiv 5.

  • (66)

    ces dfauts peuvent changer avec les circons-

    tances de manire qu'enmontrant qu'ils sont

    nouveaux, on n'a point encore montr qu'ils

    ne sont pas ncessaires (*). Quel hommesens

    ne frmira donc ps-^n mettant la main

    l'oeuvre? L'harmonie sociale est sujette la loi

    du temprament comme l'harmonie propre-

    ment dit dans le clavier gnral. Accordez

    rigoureusefnem les quintesles octaves jure-

    ront, et rcipKqMement. La dissomance tant

    donc invitable au lieu de la chasser ce qui

    est impossible il faut la tempreren la distri-

    (*) Il faut, dit-on recourir aux lois fondamentales

    et primitives de l'Etat qu'unecoutume injuste a abo-

    lies; et' c'est xtii jeu pour tout perdre. Rien ne serct

    juste iL. cette balance cependantle peuple prte

    sment J'oreuie. ces discours. (Pascal. Penses prem.

    part, Art. vi, l'aris, Renonard, i8o3,pag. 121, 122.)

    On ne sanroit mieux dir^^mais voyez ce que c'est

    que l'homme l'auteur de cette observation et sa hi-

    deuse secte n'ont' cess de jouer ce jeu- infaillible

    pour tout perdre; et eu effet le^jeu a parfaitement

    russi. Voltaire, au reste, a parl sur ce point comme

    pascal c'est une ide bien vaine dit-il un tr

    va il bieningrat,

    devouloir tout rappeler aux usages

    antiqus, etc. (Essai sur lehist. gn., t. n, chap. 85,

    p. 4o3.) Entendez-le ensuite parler des Papes; vouoverrez comme il se rappelle sa maxime.

  • huant. Ainsi de part et d'autre, le dfautest

    un lment de la perfection possible*Dans cette

    propositionil n'y

    a quela forme de para-

    doxale. Mais dirait-on peut-tre encore,o

    est la rgle pour discerner le dfiait accidentel

    de celui quitient ci la nature ds choses

    et

    qu'il st impossibled'liminer? hesiommes

    hqvla nature n'a donn que des oreilles

    font de ces sortes de questionset ceux qui ont

    de l'oreille haussent les paules.

    XLII. h faut encore bien prendre garde,

    lorsqu'ilest question d'abus,

    de ne juger les

    institutions politiques que parleurs effets cons.

    tans, et jamais parleurs causes quelconques

    qui ne signifientrien (*), moins encore par

    cer-

    tains inconvniens collatraux (s'il est permis

    de s'exprimer ainsi ) qui s'emparentaisment

    des vues foibles et les empchentde voir l'en-

    semble. En effet la causesuivant l'hypo-

    thse qui paroitprouveene devant avoir. au-

    cun rapport logique avecl'effet et les incon-

    (*) Du moins, par rapport

    lion; car, sous d'autres points devue,- il peut tre

    trs-important de s' eu occuper. 9*

  • vniens d'une institutions bonne en soi n'tant,

    comme je le disois tout--l'heure qu'une dis-

    so' nuance invitable dans le clavier gnral

    comment les institutions pourroient-elles tre

    jugessur les causes et sur les iuconvniens ?

    Voltaire qui parla de tout pendant un sicle

    sans avoir jamais perc une surface (*), a fait

    un plaisantraisonnement sur la vente des of-

    fices de magistrature qui avoit lieu en France;

    et nul exemple, peut-tre, ne seroit plus pro-

    pre fairesentir la vrit de la thorie que

    j'expose. La preuve dit-il, que cette vente est-'

    un abus c'est qu'ellene fut produite que par

    un autre abus (**). Voltaire ne se trompe point

    ici comme tout homme est sujet se tromper.

    Il se trompe honteusement. C'est une clipse

    centrale de sens commun. Tout ce qui nat

    d'un abus est un abus! Au contraire; c'est

    (*) Le Dant disoit Virgile, en lui faisant, il

    faut l'avouer, un peu trop d'honneur; Maestro di

    color cite sanno. Parini quoiqu'il ft la tte ab-

    solument gte, a cependant eu le courage de dire^ Voltaire en parodiant le Dante Sei -Vi

    colora che credon di. Il Matlino. ) Le mot

    est juste.

    (**) Prcis du sicle de Louis XV chap.42.

  • une des lois les plus gnraleset les plus vi-

    dentes de cette force -la-fois cache et frap-

    pante qui opre et se fait sentirde tout ct,

    qu le remde de 1 abusnat de l'abus et que Ie

    ,rriv un certain point, s'gorge lui-mv

    me, et cela doit tre car le mal qui n'est qu une

    ngation a, pour mesures dedimensions et de

    dure, celles de l'tre auquel il s'est attacha

    et qu'il dvore. Il existe comme-lechancre

    ,qui ne peut achever qu'en s'achevant.Mais alors

    une nouvelle ralit se prcipite ncessaire-

    ment la place de celle quivient de, dispa-

    rotre car la nature a horreur dit videet le

    Bien. Mais je m'loigne tropde Voltaire.

    XLIfl. L'erreur de cet'homme venoit de

    ce que ce grand crivain partagentre vingt

    sciences comme il l'a dit lui-mme quelque

    part, et constamment occupd'ailleurs ins-

    truire l'Univers, n'avoit que bienrarement

    le temps de penser, Une cour voluptueuse

    et dissipatrice rduiteaux abois par ses

    dt-

    v> de magistrature, et creainsi (ce quelle n'au-

    roit jamais fait librementet avec connoissance

    de cause ), elle cre dis-je >

  • (7o)ture riche, inamovible et indpendante

    de manire que la puissance infinie qui se

    joue dans l'Univers (*) se sert de la cor-

    ruption pour crer des tribunaux

    tibles ( autant que le permenla foiblessehumaine). Il n'y a rien en vrit de si plausiblepour l'il du vrit;tble philosophe; rien de

    plus conforme aux grandes analogies et cette

    loi incontestable qui veut que les institutionsles plus importantes ne soient jamais le rsul-

    tat d'une dlibration mais celui des circons-

    tances. Voici le problme presque rsolu

    quand il est pos comme il arrive- tous les

    problmes. Un pays tel que la -France pou-voit-il tre jug mieux que par.

    desMagis-

    frats hrclitaires? Si l'on se dcide pour

    l'affirmative ce que je suppose, il. faudra tout

    de suite proposer un second problme que

    voici Ijft magistrature devant tre hrdi-

    taire ,y a- tr il ,pour la constituer d'abord

    et ensuite pour la recruter, un mode plus

    avantageux que celui qui jette des millions

    au plus bas prix dans les coffres du Souverain,

    et qui certifie en mme temps la richesse,,

    (*) Ludens in Pror. vm. St.

  • - v

    l'indpendance et mme la noblesse (quel-

    conque) des juges suprieurs? Si l'on ne con-

    sidre la vnalit que comme moyen d'hrdit,

    tout esprit juste est frapp dece point de vue

    qui est le vrai. Ce n'est pointici le lieu d'ap-

    profondir la question mais c'en est assez pour

    prouver que Voltaire nel'a pas seulement

    aperue.

    XLIV. Supposons maintenant la tte des

    affaires un homme tel que lui, runissant

    par un heureux accordla lgret l'incapa-

    cit et la tmrit il ne manquera pas d'agir

    suivant ses folles thories de lois et d'abus. 11

    empruntera au denier quinze pourrembour-

    ser des titulaires, cranciers au denier cin-

    quanteil prparera

    les esprits par unefoule

    d'crits pays, qui insulterontla magistrature-

    et lui teront la conflrfhce publique.Bientt

    la protection mille fois plussotte que le

    hasard, duvrira la liste ternelle de ses bvues:

    l'homme distingu ne voyant plusdans l'h-

    rdit un contrepoids d'accablans travaux

    s'cartera sans retour, et les grands tribunaux

    seront livrs des aventuriers sans nom,sans

    fortune et sans considration,; au lieu de cette

  • magistrature vnrable en qui la vertu et la

    science loient devenues hrditaires comme

    ses dignits, vritable sacerdoce qutas Na-

    tions trangres ont pu envier la France jus-

    qu'au moment ou le piii'osopliisme avant

    exclu la sagesse de tous!es lieux qu'elle lian-

    toit, termina de si beaux exploits par la chasser

    de chez elle.

    XLV. Telle estl'image naturelle de la plu-

    crmation n'appartient point k-tWmme, mais

    la rformation mme ne Ljji appartient que

    d'une manire secondaire et avec une foule de

    restriciious terribles. En partant de ces prin-

    cipes incontestables chaque homirie peut ju.

    ger les institutions de son p-ys avec une cer-

    titud# parfaite, il peut surtout apprcier tous

    s Crateurs ces Lgislateurs ces'

    muruteurs des Nations si chers au XVIIIe.

    sicle, et que la Postrit regardera avec piti,

    peut-tre mme avec horreur.

    O a. btides

    chteaux de cartes enEurope

    et hors dcl'Eu-

    Tope. Les dtails scrocnt odieux mais cer-

    en priant simplement

  • (73)

    et de juger au moins par l'vnements'ils

    s'obstinent a refuser tout autre genred'iris-

    truction. L'homme en rapportavec son Cra-

    teur, estsubllm, et soa action est cratrice:

    au contraire ds qu'il se spare de Dieuet

    qu'il agit seul, ilne cesse pas* d'tre puissant,

    car c'est un privilge desa nature; mais son

    action est ngative et n'aboutit qu'adtruire.

    XLVL IL n'y a pasdans l'histoire de tous

    les sicles un seul fait qui contrediseces

    maximes. Aucune institution humaine ne peut

    durer si elle n'est supporte parla main qui

    supporte tout; c'est-a-duesi nll ne lui est

    spcialement consacre dans son origine.Plus

    elle sera pntre^ par le principe divin,et plus

    elle sera durable. trange aveuglementdes

    hommes de notre sicle Ils se vantent de leurs

    lumires et ils ignorent tout puisqu'ilss'i-

    gnorenteux-mmes. Ils ne savent ni ce qu'ils

    sont ni ce qu'ils peuvent. Un orgueil indomp-

    table les porte sans cesse ' renverser tout ce

    et pour oprer deDort'-

    de toute existence. Jean -Jacques Rousseau

  • (74)

    petit et vain montre moi ta puissance je te

    montrerai ta faiblesse. On pourroit dire epcore

    fyec autant de vrit et plus de profit Homme

    petit et vain confesse moi ta faiblesse je te

    montrerai ta puissance.En ..fret, ds que

    l'homme a reconnu sa nullit, il a fait un

    grand pas, car il est bien prs de chercher un

    appui avec lequel il peut tout. C'est prcis-

    ment le contraire de ce qu'a fait le sicle qui

    vient dfinir. ( Hlas! il n'a fini que dans-nos

    almanachs. ) Examinez toutes ses entreprises.

    toutes ses institutions quelconques, vous le

    verrez constamment appliqu les sparer de

    ) la Divinit. L'hommes'est cru un tre and-

    pendant et il a profess un vritable athisme

    pratique, plus dangereux peut-treet plus.

    coupable que celui de thorie.

    XLVII. Distrait par ses vaines sciences

    de la seule science qui l'intresse rellement

    il a cru qu'il avon le pouvo\de crer, tan-

    dis qu'il n'a pas. seulement celui de nommer?

    Il a cru lui qui n'a pas seulement le pouvoir

    de,produire un insecte ou, un brin de mousse,

    qu'il tait l'auteur immdiat, de la Souverain

    nel la chose la plus .importante la plus &

  • cre, la plus fondamentale du monde moral

    e7ti3eollitique (*). Et qu'une telle famille par

    exemple rgne .parce qu'un tel peuplel'a

    voulu, tttdJs-qu'i est environn de pr&ves

    incontestables que toute famille souveraine

    rgne parce qu'elle est choisie-par un pouvoir

    suprieur. S'il ne voit pas ces preuvesc'est

    qu'il ferme les yeux,ou qu'il regarde de trop

    prs. Il a cru que c'est lui qui avoit invent,\

    les langues tanins qu'ilne tient encore qu'

    lui de voir que toute languehumaine est ap-

    prise et jamais invente et 'que nulle hypo-

    thse imaginable dans le cercle de la puis-

    sance humaine ne peut expliquer avec la

    moindre apparence de probabilit nila

    formation ni la diversit des langues. Il

    a cru qu'il pouvoit constituer les Nations

    c'est ouV-, en d'autres termes qu'il

    pouvoit crer cette unitnationale en vertu

    delaquelle

    une nation n'estpezs

    urte autre.

    Le principe quetout pouvoir lgitime part du

    peuple est nobleet spcieux en lui-mme cependant

    il est dmenti par toutle

    poids de l'histoire et de

    l'exprience. ( Hume,Hist..

    ch. 5g. Ann, 1.642. JSdit, angl.de Ble

    pag. J2Q. )

  • (76)Enfin il a cru que, puisqu'il avoit le

    pouvoir de crer des institutions il avot plus forte raison celui de les emprunter

    aux Nations et de les transporter chez luitoutes failet avec le nom qu'elles portoientchez ces peuples, pour en jouir comme euxavec les mmes avantages. Les papiers franaisme fournssent sur ce point un exemple sin-

    gulier.

    XLVIII. Il y a quelques'annes que les

    Franais s'avisrent d'tablir Paris certaines

    courser qu'on appela srieusement dans quel-ques crits du jour, Jeux Olympiques. Le

    raisonnement de ceux qui inventrent ou.,renouvelrent ('e beau nom n'loil pas com-

    pliqu. Oie courait se dirent-ils . pied et'ci cheval sur les bords de fA)phe; oh court

    pied et cchevl sur les bords de la Seine:

    Donc c'est la mme chose. Rien de plus

    simple mais, sans leur demander pourquoiils n'avoient pas imagin d'appeler ces Jeux,

    4 Parisiens au lieu de les appeler Olympiques

    Jeux Olympiques on con-

    Les Dieux et les Hros s'en

  • flrent on ne les commenait jamais sans

    avoir fait des sacrifices et d'autres crmonies

    religieuses on les regardoit comme les grands

    Comices de la Grce, et rien n I oit plus

    auguste. Mais^les Parisiens, avant d'tablir

    leurs courses renouveles des Grecs, allrent-

    ils. Rome ad limina apostolorurn pour

    consulter le Pape ? Avant de lancer leurs

    casse -cous, pour amuser des boutiquiers

    faisoient ils chanter la Grand' Messe ? .A

    quelle grande vue politique avoient-ilssu.

    associer ces courses ? Comment s'apploient

    les Instituteurs ?-Mais c'en est trop le hon.

    sens le plus ordinaire sent d'abordle nant

    et mmde ridicule de cette imitation.

    XLIX. Cependant, dans un Journal crit.

    par des hommes d'esprit quin'avoient d'autre

    tort ou d'autre malheur que celui de professer

    les doctrines modernes, on crivoit, il y a

    quelques annes,au sujet de ces courses

    le

    passage suivantdict par l'enthousiasme

    le

    plus divertissant

    Je le prdisLes Jeux Olympiques cls

    Franais attirerontun Jour l'Europe

    ait

    Champ-de-Mars. Qu'ilsont V arne froide et

  • peususceptibled'motionceuxqui ne voientici quedes courses?

    depareil >depuisceuxde l'Elide ola GrceetoitenSpectaclecilaGrce.Non,les CirquesdesRomains lesTournoisdnotre AncienneChevalerien'en approchoientpas. (*)Et riioi,jecrois et mmeje sais,quenulle

    institutionhumainen'est durablesi ellenraunebasereligieuseetdeplus (je priequ'onfassebien attention ceci) si elleneporteun nompris dans la languenationaleetnedelui-mmesans aucunedlibrationant-rieureet connue.

    L.LAthoriedes'nomsestencoreun objetde grandeimportance.Lesnomsne sontnul-

    (*)Dcade.Philosophique.Octobre1797 n. I.pas.31( 1B09).Cepassagerapprochde sadate,a le doublemrited'treminemmentplaisantetdfairepenser.Onyvoitdequellesidesseber-oientalorscesenfans;et ce qu'ilssavoientsurcequel'hommedoitsavoiravanttout.Ds lors uu>nouvelordredechoses bellesimaginations-,et si touteattireParis,cen'estpascertainementpouryvoir

  • (79)lement arbitraires egmme l'ont affirm tant

    d'hommes qui avoient perduleurs noms. Dieu

    s'appelle Je ail/ ettoute crature s'appelle

    Je suis cela. Le nom d'un tre spirituel tant

    ncessairement relatif son scti^ quiest sa

    qualit distinctive,de la vint que parmi leiO

    Anciens, le plus grand honneur pour .une

    Divinit, toit la Polyonymie, c'est--dire

    la Pluralit des noms, qui annonoit celle des

    fonctions ou l'tendue de la puissance. L'an-

    tique Mythologie nousmontre Diane, encore

    enfant demandant cet honneur Jupiter; et

    dans les vers attribus Orphe, elle est com-

    plimente ousle nom de Dmon Polyonyme.

    ( Gnie plusieurs noms ). (*) Ce quiveut

    dire au fond Dieu seul a droit de donner

    un nom. En em$^ ila tout nomm, puisqu'il

    a touf cr. Il abonn des noms aux toiles;

    (**) il en a donnaux esprits et de ces der-

    (*) Voyez la note de Spanheim, SurJe VIF vers

    de l'Hymne Dianede Callimaquc. Lanzi. Saggio

    di letteratura Etrusca etc., in-8\ Tom. IL p. 2*1.

    Note. Les Hymnes d'Homre ne sont au fond que

    des collections d'pithtes; ce qui tient au nima

    principe de la Plyonymie.

    (**) Isae. XL. at>.

  • (8o)rers noms l'criture n'en

    prononce que

    mais tous les trois relatifs la destination de

    ces Ministres. Il en est de mme des hommes

    que Dieu a voulu -nommer lui-mme et que

    l'criture nous a faitconnotre en assez grand

    nombre toujours les noms sont relatifs aux

    fonctions. (*) ]N'a-t-il pas dit que dans son

    Royaume venir, il donnerait aux vainqueurs.

    vn NOM nouveau (**) proportionn leurs

    exploits? .et les hommes, faits l'image de

    Dieu ont-ils trouv^une manire plus solen-

    nelle de rcompenser les vainqueurs que celle

    de leur donner un nouveau nom, le plus-

    honorable de tous, au jugement des hommes,

    celai des nations vaincues (*? Toutes les

    ( ) Qu'on* se rappelle le plwyflffidnom donn

    divinement et directement La raison

    du nom fut donne dans ce cas avec le nom et

    le nom exprime prcisment la destination ou, ce

    qui revient au mme le pouvoir.

    (**) Apoc. MF. 12.

    (*) Cette observation a t faite par l'auteur ano-

    nyme, mais trs-connu, du livre allemand intitul

    dor christlichen Religionin

    einer gemeinrilzigen ^Erlclarung der Offenbarung

    Joliannis, in-8. Nuremberg,

    a rien dire contre cette page.

  • dans le Baptme, dans la Confirmation, dans

    l'enrlement des Soldais, dans l'entfe en Re-

    de tout ^re exprim

    ce quil. est, et dans ee genreil

    n'ya rien

    d'arbitraire. un

    trs-justeet

    trs-expressive 5 aucun homme ne pouvant

    tre, rang parmi ceux "qn'on appelleaux

    assembleset qui

    ont un nom(*),

    si sa famille

    n'est marque du signe qui la distingue des

    autres-- .

    en indi-

    vidus il.. y eu. a gui n'ont point de nom.

    que,

    peuple le plus phisBant de l'Univers s'ils

    .taient unis mais> ajoute-t-il cette-union

    est

    modernes

    2.

    (*) Hrod. Tcrpsic. V. 7.

  • a'de nom,

    .8 leurs; mais la Polyonymie est aussi frialhe

    honorable pour les" nies.

    LU. Les noms n'ayant donc rien d'arbi-

    traire, et leur origine tenant, comme toutes

    les choses, plus ou moins immdiatement

    Dieu, il ne faut pas :croire que l'homme ait

    droit de nommer-, sans'restriction, mme

    celles dont il a quelque droit de se regardercomme l'auteur, et de leur imposer des noms

    suivant l'ide qu'il s'en form. Dieu s'est

    rserv cet gard une espce, de jtjfidictioo

    immdiate qu'il est impossible de mcon-

    notre. (*) O mon cher ^fermogne 0estune

    ,grande chose que V 'imposition des noms, et

    qui-nepeut appartenir nid l'homme mauvais,ni mme l'homme vulgaire Ce droit

    v? appartient qu' un Crateur de noms,

    c'est--dire ce qui semble au

    \seul Lgislateur; mais de tous les Crateurs

    ad. Martyr., n. 46 et in 1. 1

    p. Zo5, 34i.

  • humains le plus rare, c'est un jbgisla-

    LUI. Cependant l'homme n'aime rien tant

    que de nommer. C'est ce qu'il fait, pat

    exemple, lorsqu'il applique aux choses des

    pithtes significatives; talent qui distinguele grand crivain et surtout le grand pote.

    "L'heureuse imposition d'une pithte, illustre

    un substantif qui devient clbre sous ce

    nouveau signe (**). Les exemples se trouvent

    dans nous en

    tenir celle de ce peuple qui a lut-mme un

    si grand nom, puisqu'il l'a donn la Fran-

    chise ou que la Franchise l'a reu de lui

    quel homme lettr ignore l'avare Achroni

    les Coursiers attentifs le Lit effront, les

    Timides supplications le Frmissement ar~

    () lato.in Orat. Opp. T. III, p. 244.

    (**) De manire comme fa observe Denys d'Ha-

    Kcamasse que si l'Epithte est distinctive est

    naturelle ( *

  • adu*

    exercera toujours

    Voici une Dieu

    faite:

    grands noms aux choses dont il est' l'auteur

    tintement, le

    elle et deviendra grand.

    LIV.

    ou politiques, la rgle est la mme.

    pas de plus auguste.

    hommes et son existence politique

    mmoire.

  • dans le Cramique, etc., etCicron l'enbadi-

    signifi cependant

    en lui-mme ce mot si clbre Tuilerie (**)?

    il n'y a rien de plus vulgaire; naais'la cendre

    des te l'avoit con-,

    acre, et la terre avoit consacr le nom. Il est

    assez singulier qu' une si grande distance de

    temps: et lieux ce mme mot de Tuileries

    fameux jadis comme nom d'un lieu de spul-

    ture ait t de nouveau illustr sous celui

    d'un Palais, La Puissance qui venoit habiter

    les Tuileries ne s'avisa pas de leur donner

    quelque nom imposant qui et une certaine

    proportion avec elle. Si elle et commis cette

    faute, il n'y avoit pas de raison pour que, le

    lendemain, habit par des filous

    et par des filles.

    LV. Une autre raison, qni a son prix,

    quoiqu'elle soit tire de moins haut-* doit

    nous engager encore nous dfier de tout

    (*) Voil pour phrase

    varit Vautre jour dan$ le Cramique, etc. ( Cic. ad.

    Alt. IL 6. )

    latitude qui renferme en-

  • (86)

    conscience d l'homme l'avertissant presque

    toujours du vice de l'ouvrage qu'il vient de

    produire, l'orgueil rvolt, qui ne peut 'se-

    tromper lui mme cherche au moins

    tromper les autres en inventant un nom

    honorable qui suppose prcisment le mrite

    contraire.; de manire que ce nom au lien

    de tmoigner rellement l'excellence de l'ou-'

    vrag est une vritable confession du vice

    qui le distingue. Le dix-huitime sicle, si

    riche en tout ce qu'on peut imaginer de faux

    et de ridicule, a fourni sur ce point une

    foule d'exemples curieux dans les titres des

    livres, les pigraphes, les Inscriptions et

    autres choses de ce genre. Ainsi, par exemple,

    si vous lisez la tte de l'un des principaux

    ouvrages d ce sicle

    Tantum series

    Tantum de medio sumptis accedii honoris t-

    Effacez la prsomptueuse pigraphe, et

    substituez hardiment avant mme d'avoir

    ouvert le livre, et sans la moindre crainte

    d'tre injuste:

  • En effet, le chaos, est l'image de ce livre,

    et l'pigraphe exprime minemmentce qui

    manque minemment il' l'ouvrage.Si vous

    lisez la tte d'un autre livre Histoire Phi-

    losophique et Politique vous savez, avant

    d'avoir lu l'histoire annonce sous ee titre,

    qu'elle n'est ni philosophique ni politique; et

    vous saurez de plus aprs l'avoir lue, que-e?estl'oeuvre d'un frntique. Un homme ose-t-il

    crire au dessous de son propre portraitviUpn impendere Gagez sans informa-

    tion que c'est le portrait d'un* menteur et

    lui-mme vous l'avouera, un jour qu'il ,lui

    prendra fantaisie de dire la vrit., Peut on

    lire sous un autre portrait Postgenith hic

    carus erit, nunc carus aniicis, sans se rap*

    peler sur-le-champ ce vers si heureusement

    emprunt l'original mme pour le peindred'une manire un peu diffrente J'eus des

    adorateurs et n'eus pas, un czmi ? Et en effet,

    jamais peut-tre il n'exista d'homme, dans la

    classe des gens de lettres, moins fait pour

    sentir l'amiti, et moins digne de l'inspi-

    rer, etc. etc. Des ouvrages et des entreprisesd'un autre genre prtent a

    la mme obser-

    vation. Ainsi, par exemple, si la musique

  • ebez une nation clbre, devient tout-a-coup,une affaire d'tat; si l'esprit du sicle, aveu*

    gle sur- tous les points, accorde cet art

    une fausse' importance et

    tion bien diffrente de celle dont il auroit

    besoin} si l'on lve enfin un temple a la

    Musique, sous le nom sonore et antique d'O-

    Pon; c'est une preuve infaillible que l'art

    est en dcadence, et personne ne doit tre

    surpris d'entendre dans cc. 0 pays un critiqueclbre avouer, bientt aprs, en "style assez

    vigoureux, que rien n'empche d'crire dansl fronton du Temple Chambre A LOUER

    LVI. Mais, comme je l'ai dit, tout ceci

    n'est qu'une observation du second ordre

    Revenons au principe gnral

    n'a pas vu n'a plus le droit de nommer les

    ehsea (du rxoins dans le sens que j'ai

    Il s'en fant bien que les mmes morceaux ex&

    cuts l'Odon produisent en moi la mme sen-*

    satian que j'prQuvois l'ancien Thtre, de Musique^

    entendais a.vec ravissement.

    yerdu la tradiiioii de ( le Stabat

    de Pergolse ) il est

    l'esprit

  • ( 8gf )

    I3

    expliqu). Que Ion y fasse bien attention, lesnoms les plus respectables ont dans toule

    les tangues, une origine vulgaire^-Jamais le

    nom n'est proportionn a la chose j toujoursla chose lustre le nom. Il faut que le notii

    germe pour. ainsi dire, sans quoi l est faux.

    Que signifie le mot Tr6ne d^fis l'origine

    Sige, ou mme JEscalelle? Que signifie Scep*tre? un Bton pour s'appuyer .(*). Mais

    leur excution est la glace dnue d'me, de sen-

    timent et d'expression. L'Orchestre lui-mme joue,

    machinalement et avec une foblesse qui tue l'effet.

    L'ancienne Musique ( Laquelle ? ) est la rivale de la

    plus hauteposie; la ntre n'est que la rivale du rai-

    mage des oiseaux. Que nos virtuoses modernes ces*

    scnt donc. de dshonorer- des compbsiiions subli-

    mes. qu'ils ne se jouent plus ( surtout) Pergolse;

    ill est trop fort pour eux.

    ( Journal' de l'Empire, a8 mars i'82.;)

    (*) Au second.lvre de l'Iliade, Ulysse, veut emp

    cher les Grecs de renoncer lchement leur entre-

    prise S'il rencontre au milieu du tumulte excit pafr

    les mcontens 'un roi ou un noble il lut adresse da

    dauces paroles pour le persuader mais s'il trouve

    sous sa main

    gallicisme remarquable ), il le rosse gfanch coups do

    tceplre. ( Jliad. 1],

    Qn fit, jadis, ua crime Socrate cle s'tre empar

  • (9o)Bton distingu de tout

    les autres, et ce nom, sous sa

    fication, subsiste depuis trois mille ans. Qu'ya-t-il de plus noble dans la littrature et de

    plus humble dans son origine que le mot

    Tragdie? et le nom presque ftide de Dra-

    peau, soulev et ennobli par ta lancedes-

    Gurriers, quelle fortune n'a- 1- il pas. fait

    dans notre langue? une foule d'autres nom

    viennent plus ou moins l'appuidu mme

    principe, tels que ceux-ci par exempleS-

    nat, Dictateur, Consul, Empereur, Eglise

    Cardinal, Marchal, etc. Terminons par

    .ceux de Conntcchle et de Chancelier- donns

    deux minentes dignits des temps modernes:

    des vers qu'Ulysse prononcedans cette occasion et

    de les avoir cits pour prouver au peuple qu'il no

    $ait rien et qu'il n'est rien. ( Xenoph. Mmor.Socr.

    I. a, 20. )

    Pindnre peut encore tre cit pourl'histoire du

    Sceptre, l'endroit o il nous raconte l'anecdote de

    cet ancien roi de Rhodes qui assomma son beau-frre,

    sur la place en le frappant dans uninstant de vi-

    vaeit et sans mauvaise intention avec un sceptre,

    ( Olymp. VII. v.

    gBt les sceptres 1

  • le premier ne signifie dans l'origine que le

    Chef de l'Ecurie (*) et le second l'honutte

    qui se tient derrire une grille (pour n'tre

    pas accabl par la foule des supplians).^

    LVII^ II y a donc deux rgles infaillibles

    pour juger toutes les crations humaines,de

    quelque genre qu'elles soient, la Base etle

    Nom; et ces deux rgles bien entendues,

    dispensent de toute application odieuse.Si la

    ba$e est purement humaine l'difice ne peut

    tenir; et plus il 'y aura d'hommes qui s'en

    seront mls, plus ils y auront mis de dli-

    bration, de science, d'criture -surtout, enfin,

    de moyens humains de tous les genres,et

    plusl'institution sera fragile. C'est principalement

    par cette rgle qu'il faut juger tout ce quia

    t entrepris par des Souverains ou par des

    assembles d'hommes, pour la civilisation

    l'institution ou la rgnration des peuples.

    Pab. la raison contraire, plus Tins-

    de Comesstabuli; leon le ministre du

    Ecuries.

  • ( 92.

    titution est divine dans ses bases et plus elleest durable. Il est bon mme d'observer,

    .pour plus de clart, que le principe reli-gieux est, par essence crateur et cesser-

    dateur, de deux manires. En premier lieucomme il agit plus fortement que tout autresur, l'esprit humain, il en obtient des .effort

    prodigieux? Ainsi, par exemple, l'homme

    persuad par ses dogmes religieux que c'estun grand avantage pour lui, qu'aprs samort son corps soit cosserv dans toute

    l'intgrit possible sans qu'aucune mainindiscrte ou profanatrice puisse en appro-cher cet homme, dis-je, .aprs avoir puisJ'art des embaumemeus, finira par construireles Pyramides d'Egypte. En second lieu le

    principe religieux dj si fort parce qu'ilopre, l'est encore infiniment parce qu'il

    empche raison du respect dont il entoure^

    tout ce qu'il prend sous sa protection. Si un\

    simple caillou est consacr, il y a tout de suite:une raison pour qu'il chappe aux mains qui

    pourroient l'garer ou le dnaturer. La Terre-est couverte des preuves de celte vrit. Les

    vases

    par la religion des

  • -nous., malgtg leur

    grand nombre que les mqnumem de marbre

    # de bronze des mrnes poques (*). Voulez-

    vous donc conserver tout cUdif% touU

    JUX.

    noms, n'est, j& crois, ni moins claire ni

    moins dcisive que la prcdente. Si le nom'

    est impos par une assemble js'il est tabli

    par tme dlibration antcdente,en sorte qu'il

    prcde la chose si le nomst pompeux

    s'il g