JOHNNY AU ZÉNITH...2009/10/07  · Johnny Hallyday, qui est entré dans le Petit Larousse illustré...

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COLLECTOR TOUR 66 JOHNNY AU ZÉNITH STRASBOURG 7 ET 8 OCTOBRE 2009

Transcript of JOHNNY AU ZÉNITH...2009/10/07  · Johnny Hallyday, qui est entré dans le Petit Larousse illustré...

  • COLLECTOR

    TOUR66

    JOHNNY AU ZÉNITHSTRASBOURG7 ET 8 OCTOBRE 2009

  • / Spécial Johnny Hallyday 02No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 2

    Dans l’histoire de la musique populai-re, aucun artiste n’a atteint, en France,les sommets où s’est hissé Johnny Hally-day. Malgré l’un ou l’autre faux pas, sonitinéraire l’a conduit jusqu’aux plus hau-tes charges. Quel destin pour ce chan-teur si décrié à ses débuts, moqué ensui-te, parfois vilipendé, mésestimé, déconsi-déré.

    Rien ne l’a fait dévier de sa route. Pro-pulsé par la frénésie et la fantaisie musi-cale des années 60, par cet âge d’or dumicrosillon, le rocker fracassant des dé-buts a traversé toutes les modes et cô-toyé tous les styles pour renvoyer, à

    COMMENTAIRE

    «Rock’n’roll attitude»

    ballades− et qui privilégie depuis tou-jours le français. C’est cet improbablecocktail, mélangé à ses qualités d’inter-prète et à ses prouesses scéniques, quilui a permis de fédérer plusieurs généra-tions et d’emporter l’adhésion (presque)générale.

    Son immense mérite, c’est aussi d’êtreresté un souverain modeste. Une qualitédont il fait preuve avec une indéniableconstance : dans le bêtisier de Johnny,on ne trouvera pas un seul dérapage xé-nophobe, pas un affront, une offense ouune indignité. Ce n’est pas rien en 50 ansde carrière.

    Jean-Marc Thiébaut

    chaque virage, l’exacte image de sonépoque.

    On l’oublie souvent : Johnny est un vraienfant de la balle. Pendant que les au-tres vont à l’école, il apprend le métieren coulisses. Son instinct des planchesest presque atavique. C’est là, dans lessalles de concert et plus tard dans lesstades, que cet Elvis Presley français aconstruit et édifié sa légende.

    Elle confine désormais au mythe : dansl’hexagone, qu’on le veuille ou non, John-ny est le père du spectacle rock et durock spectacle. Il est surtout la seule,vraie et unique rock-star du pays. Dansle style musical, dans la manière et dansl’attitude.Mais c’est une rock-star qui flirte depuisses débuts avec la variété −quelquesuns de ses plus grands succès sont des

    En 1970, un showman d’exception qui n’a rien à envier aux anglo-saxons. (Photo archives DNA)

    Le 27 septembre 2009. Souve-rain. (Photo DNA-J.F.Badias)

    Dans les années soixante : un matériel scénique qui semble dérisoire aujourd’hui, mais une pêche à couper le souffle. (Photo archives DNA)

    «FLAGRANT DÉLIT»

    Ses concerts en Alsace− 15 août 1961 : foire aux vins de Colmar.− 27 mars 1963 : Wacken à Strasbourg.− 18 décembre 1964 : chante, en uniforme, avec l’or-chestre Les Lionceaux, au Sporting à Strasbourg.− 28 août 1965 : à 13h, Jean-Philippe Smet est libéré àOffenbourg de ses obligations militaires. A 15h, Johnnyse produit à la foire aux vins de Colmar devant 10 000personnes.− Décembre 1967: Wacken à Strasbourg.− 9 août 1968 : foire aux vins de Colmar.− 10 août 1969 : foire aux vins de Colmar.−19 février 1970 : Wacken à Strasbourg.− 16 août 1970 : foire aux vins de Colmar.− 1973 : foire aux vins de Colmar.− 14 août 1975 : foire aux vins de Colmar.− 9 février 1978 : hall Tivoli à Strasbourg.− 1979 : Strasbourg.− 7 mars 1980 : hall Rhenus à Strasbourg.− 17 août 1980 : foire aux vins de Colmar.− 12 février 1981 : Strasbourg.− 19 février : Mulhouse.− 31 janvier 1983 : hall Rhenus à Strasbourg.− 22 mars 1985 : Strasbourg.− 13 octobre 1987 : hall Rhenus à Strasbourg.− 26 octobre 1990 : hall Rhenus de Strasbourg.− 9 août 1991 : foire aux vins de Colmar.− 17 décembre 1992 : Colmar.− 18 juillet 1996 : parc des expositions de Mulhouse.− 5 novembre 1998 : hall Rhénus e Strasbourg.− 14 août 1999 : foire aux vins de Colmar.− 22 juin 2003 : stade de la Meinau à Strasbourg.

    Liste établie sous toutes réserves. Merci au Club des Amis de JohnnyHallyday Région Est.

    Supplément gratuit des

    du 7 octobre 2009Le directeur de la publication :

    Jean-Claude BONNAUDN° commission paritaire 66238

    ISSN 0150 - 391 XImprimerie DNA

    Coordination rédactionnelle :Jean-Marc Thiébaut

    Couverture : Studio dessin DNAPhoto Une :

    Jean-François Badias (Johnny auZénith de Nancy le 27 septembre 2009)

  • / Spécial Johnny Hallyday 03No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 3

    Tour 66 / Au Zénith de Strasbourg les 7 et 8 octobre

    «On se reverra...»

    Un show adossé en grande partie à d’anciens morceaux de son répertoire. (Photo DNA - Jean-François Badias)

    Cette confrontation inat-tendue avec le destin auraitabattu plus d’un chêne. John-ny Hallyday reste indéracina-ble. Malgré un déluge d’effetsscéniques parfois dispensa-bles, le géant tient le cap avecla force de ses 66 ans. Restela question clé : pourquoicontinuer ? Pourquoi se lan-cer dans cette ultime mara-thon de plus de 70 concerts ?L’homme n’a plus rien àprouver, ni à lui même, niaux autres. Il est d’ores et dé-jà au panthéon, hors d’attein-te.

    On peut s’évertuer à croireque les chiffres vertigineux(dix millions d’euros pourl’ensemble des spectacles)qui entourent cette tournéesont déterminants. On nepeut pas pour autant occultercette relation presque fusion-nelle avec son public qui faitdepuis cinquante ans l’essen-ce même du phénomène

    Johnny Hallyday. Malgré leprix des places (de 55 à120 ), ces concerts du déjàhistorique «Tour 66» s’appa-rentent à bien des égards àun cadeau de la star. « Je suisceux qui m’ont aimé», répèteJohnny, et on ne doute pas desa sincérité, au fil d’un spec-tacle de deux bonnes heuresadossé aux plus ancienneschansons de son répertoire.

    La nostalgie, qu’il partageavec nombre de ses fans, estaujourd’hui logiquement aucœur de son show. Elle n’estpas empreinte d’amertume:sur la Route 66, Johnny n’estjamais aussi bon que dansces vieux standards qui l’ontvu débuter. A Nancy, c’estavec l’éternel Blue SuedeShoes de Carl Perkins, pourtout dire aux sources durockabilly, que le vieux lion arugi de plus belle.

    Jean-Marc Thiébaut

    ■ «La route est encore longue,mais on se reverra... ». Au Zé-nith de Nancy, dimanche 27septembre, juste avant le rap-pel, Johnny Hallyday n’a faitque cette sibylline allusion àsa dernière tournée, cette«Route 66» qui le conduit les7 et 8 octobre à Strasbourg.De la fosse au dernier fau-teuil, un frisson a couru dansla salle archi-comble : per-sonne ne pouvait plus se voi-ler la face et faire semblantd’ignorer ce que les projec-teurs avaient mis en lumièrependant près de deux heures.Depuis son entrée en scène,la démarche de Johnny étaitmal assurée (sa hanche le gê-nait visiblement) et cetteprestance magnifique qui sé-duisait les plus incrédulesjusque dans sa démarche degrand cow-boy était écornéepar une espèce de lassitudepresque amusée, une certai-ne sagesse, que font émergerparfois les ennuis de santé. Pour ce Tour 66, Johnny est entouré par une quinzaine de musiciens. (Photo DNA - J.F.Badias)

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  • / Spécial Johnny Hallyday 04No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 4

    «Je suis né dans la rue»

    Un biographe raconteIl côtoie Jean-Philippe Smet et Johnny Hallyday depuis près de 50 ans : journaliste, animateur de radio, propriétaire de boîte de nuit, Sam Ber-nett a accueilli dans les années 60 tout le gratin de la pop-music dans son Rock’n’roll Circus. Il vient de signer un second ouvrage sur JohnnyHallyday.

    Les copains d’abord... A droite, Sam Bernett.

    End, les derniers jours de JimMorrison» aux Editions Privé(2007).

    −Comment avez-vous ren-contré Johnny Hallyday ?On se connaît du Golf Drouot(Ndlr : la première discothè-que de rock de Paris, célèbrepour son tremplin et sesconcerts). On s’y voyait régu-lièrement dès le tout débutdes années 1960. Johnny de-vait avoir 16 ans, j’en avais14. A cet âge là, la différenced’âge joue encore, on étaitdonc chacun avec petite ban-de de copains...−Quand êtes-vous devenusamis ?Je suis parti aux Etats-Unis,où j’ai été embauché au NewYork Times. A mon retour enFrance, j’ai travaillé pour RTLet c’est dans les couloirs de laradio que nous nous sommesrevus. A l’époque, j’étais l’as-sistant du président Rosco,un animateur qui avait tra-vaillé pour Radio Caroline etque la station avait débauché.Son personnage apparaîtd’ailleurs le film Good Mor-ning England.Vous avez même fini partravailler avec lui...−Oui, j’étais le présentateurofficiel des concerts Hallydaypendant une bonne vingtained’années, entre autres pen-dant la tournée du fameuxJohnny Circus, qui s’inspiraitde ce que faisait Joe Cockeravec Mad Dogs and English-men. Les concerts avaientlieu sous un énorme chapi-teau de cirque dans une am-biance de saltimbanques. Enpremière partie il y avait Na-nette Workman et le groupebelfortain Ange de ChristianDécamp.−Johnny s’intéressait déjàde très près à la scène musi-cale anglo-saxonne...Enormément... Dès 1963, il aenregistré à Nashville et en-suite pendant toutes les an-nées 60 il a travaillé dans lesstudios de Londres, notam-ment avec le célèbre GiorgioGomelsky, le premier pro-ducteur des Rolling Stones.−C’est à Londres que John-ny a fait la connaissance deJimi Hendrix...Il l’a vu jouer dans un club derock en 1966 et après leconcert ils sont sympathisé.Le même soir, Johnny lui aproposé de faire la premièrepartie de sa tournée. Jimi estdonc venu en France pourquelques dates, mais au dé-but le public n’a pas accro-ché. La tournée s’est achevéeavec un Musicorama àl’Olympia où cette fois Jimi afait un triomphe.

    tions Albin Michel (2005), de« Johnny, 7 vies», aux EditionsL’Archipel (2009) et de «The

    −A l’époque, vous dirigiezvous même un club derock...En 1967, à Paris, j’ai ouvertune discothèque qui s’appe-lait la Tour de Nesles sur lemodèle des clubs anglais etaméricains, c’est à dire avecdes concerts live. Joe Cockery a chanté pour la premièrefois With a little Help frommy friends, sa légendaire re-prise du morceau des Beatles.−Vous étiez à la radio lejour et la nuit dans votreclub...Oui, si l’on veut... En 1969,j’ai ouvert le Rock’r’Roll Cir-cus, où j’ai accueilli les BeachBoys, Richie Havens, Claptonou Jimmy Page qui venaient yfaire des bœufs. C’est chezmoi que Gene Vincent a don-né son dernier concert...−L’un des habitués de votreclub s’appelait Jim Morri-son...Oui, il a débarqué à Paris auprintemps 1971. Il est venuau club, on l’a reconnu, je mesuis présenté et on est deve-nus copains...−C’est chez vous que John-ny a renconté Jim Morrison?Effectivement, au Rock’n’RollCircus. Je me souviens les

    avoir vus sortir de chez moiau petit matin bras dessusbras dessous...−Est-ce qu’on peut disso-cier la vie et la carrière deJohnny Hallyday ?Oui et non... Non, parce queJohnny est entré dans le mé-tier à l’âge de trois ans et quetout est lié, que tout le mon-de le connaît. Oui, parce qu’ila une existence privée. Je di-rais qu’il y a la vie de Jean-Philippe et celle de Johnny.−Pourquoi n’a-t-il pas écritdavantage de chansons ?D’une part, il y a un peu deparesse et d’autre part il atoujours été entouré de gensqui lui écrivaient des chan-sons sur mesure, donc il n’in-sistait pas.−Est-il exact qu’on l’appelle"le patron" ?C’est Florent Pagny qui l’asurnommé comme ça le pre-mier. Et dans le métier, c’estresté. Johnny est un décideur.Il aime intégrer des gens detalent dans son cercle, mais ilsait aussi donner sa chance àun inconnu. C’est un patron,mais quelqu’un d’aimable etde modeste...

    Propos recueillisparJean-Marc Thiébaut

    Sam Bernett est entre autresl’auteur de « Johnny Hallyday,Rock’n’Roll Attitude», aux Edi-

    Une conversation à bâtons rompus. (Photos Collection Sam Bernett)

    La Marseillaise en rockWright (on l’entend sur «AllThings must pass » de GeorgeHarrison), mais aussi parBobby Keys (sax) et Jim Price(trompette), qui jouent tousdeux régulièrement sur scèneavec les Stones. Il a aussichanté en duo avec Tony JoeWhite («Polk Salad Annie»),les Stray Cats («That’s allrightMama»), Carl Perkins («Honeydon’t») ou Don Everly («Nash-ville Blues»)... JmT

    ■ Le premier enregistrementde Johnny remonterait à1958. Jean-Philippe Smet n’aque 15 ans et il n’est pas en-core sous contrat avec unemaison de disques. Un co-pain à lui, Jean-Pierre Guer-lin, se sert d’un dictaphonepour capturer cinq titres dont«Heartbreak Hotel », «TuttiFrutti » et « Je me sens siseul ». L’affaire se passe finjuin à la... piscine de Leval-lois-Perret.

    moins «Cheveux longs, idéescourtes », dans la vraie faussebrouille qui l’oppose à Antoi-ne.■ Johnny a souvent enregis-tré avec les plus grandespointures du rock. En 1968,pour l’album « Je suis né dansla rue», il est entouré entreautres par Ronnie Lane etSteve Marriott des Small Fa-ces et par Peter Frampton. En1971, pour «Flagrant délit », ilest servi par l’organiste Gary

    ■ Les chansons du disque«D’où viens-tu Johnny», dufilm du même nom tourné enCamargue, sont parfois d’ins-piration flamenco. Sorti en1963, il contient notammentle fameux «Pour moi la vie vacommencer » et des mor-ceaux instrumentaux. L’undeux est interprété par LosReyes, le guitariste qui se feraplus tard connaître avec lesGypsy Kings.

    ■ Bien avant Serge Gains-bourg, Johnny a interprété LaMarseillaise... dans une ver-sion rock. Cela se passe àTrouville, le 14 juillet 1963.Aucun témoignage sonoren’existerait de cette repriseélectrique de l’hymne natio-nal.■ En 1964, Johnny fait sonservice militaire. Sur certai-nes pochettes de disque, il atroqué le jeans contre l’uni-forme. C’est notamment le

    cas de deux 45 tours et d’un33 tours avec la chanson...«Le pénitencier ». Le clind’oeil est passé inaperçu, àmoins que quelques gradésn’aient fermé les yeux.■ En 1966, Johnny sympathi-se avec Bob Dylan, qui seproduit à l’Olympia de Paris.Johnny reprendra un de sesmorceaux, « If you gotta go,Go now», traduit par «Main-tenant ou jamais ». La mêmeannée, il n’en chante pas

  • / Spécial Johnny Hallyday 05No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 5

    «Toute la musique que j’aime»

    38% des Françaisont un disque de lui

    Marie, le Pénitencier, Laura et Allumer le feu en tête du hit-parade des chansons préférées du public devant Que je t’aime ou Gabrielle

    ■ Au fil de sa carrière, John-ny Hallyday a vendu, c’estune estimation, 200 millionsde supports, dont 100 mil-lions de disques.

    Il passe pour la premièrefois à la radio le 30 décembre1959 dans une émission inti-tulée Paris-Cocktail.

    Son premier disque, un 45tours, sort le 14 mars 1960.Un mois plus tard, on le voità la TV dans l’émission L’éco-le des vedettes.

    Rien qu’en 1963, il s’estproduit sur scène plus de 180fois.

    Johnny Hallyday, qui estentré dans le Petit Larousseillustré en 1986, a enregistréplus d’un millier de chan-

    sons. Plus de 700 auteurs etcompositeurs ont travaillépour lui et avec lui.

    40 disques d’or, 21 de platine,trois de diamant

    Johnny a derrière lui plusde 180 tournées. Son palma-rès comprend entre autres 40disques d’or, 21 disques deplatine, trois disques de dia-mant. Il a été récompensé parhuit Victoires de la musique.Il a tourné dans 37 films etplus de 120 livres lui ont étéconsacrés. Au cours de sacarrière, il a fait 2000 fois lacouverture des magazines.

    A la question, possédez-vous un disque de Johnny,

    38% des Français ont répon-du oui. Parmi ceux qui ontun disque de Johnny, 64%sont âgés de 18 à 34 ans et41% sont des hommes.

    Le même sondage (*), indi-que que Marie est la chansonpréférée de 18% des Fran-çais. Suivent, par ordre depréférence, le Pénitencier,Laura, Allumez le feu, Que jet’aime, Sang pour sang, Re-tiens la nuit, Gabrielle, Quel-que chose de Tennessee.

    Le plus proche musicalementd’Elvis Presley

    Pour 44% des Français, s’ilfallait le comparer, Johnny

    serait le plus proche musica-lement d’Elvis Presley. Pour33% des interrogés, il repré-sente un style de musique, lerock, le blues, mais 41% l’as-socient aux années 60.

    Partout en France, la Hally-daymania gagne du terrain :de Lille à Marseille et de Brestà Strasbourg, une vingtainede fans clubs réunissent au-jourd’hui plus de 10000membres. Plus étonnant en-fin, 2% des Français auraientrencontré Johnny... au res-taurant !

    Jean-Marc Thiébaut

    * Sondage TNS/Sofres (mars2005) pour Limited Access, leClub officiel de Johnny Hallyday.Source : « Johnny, 7 vies», deSam Bernett, éditions l’Archipel.

    A l’entrée du théâtre de plein air de Colmar en 1980. Une scène encore courante à l’époque pendant les concerts de Johnny. (Photo archives DNA - Bernard Schmidlé)

    Le directeur de la publication : Jean-Claude Bonnaud No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 05 5

  • / Spécial Johnny Hallyday 06No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 6

    «Allumer le feu»

    Rêves de fansPrésident du Club des Amis de Johnny Hallyday pour la Région Est, Marc Larguillier, de Eckbolsheim, n’est pas un fan ordinaire : il se consacredepuis des années à un véritable travail de documentaliste.

    pour un disque ou un produitHallyday».

    Marc a lui même assistédepuis ses jeunes années àdes dizaines de concerts deJohnny. « J’étais copain avecson ancien chauffeur, HenriCulot, qui m’a souvent donnéun coup de pouce... ». PourMarc, un des plus forts restele tout premier spectacle au-quel il a assisté, à Melun en1975 : «On était scotchés parle show, tout devant, les cou-des collés sur le rebord de lascène... ».

    Grâce à ses contacts, Marca aussi eu la chance de ren-contrer Johnny et de lui par-ler pendant un petit quartd’heure. «C’était au Rhénus, le22 octobre 1990, il était extrê-mement sympa, c’était un mo-ment impressionnant, ungrand souvenir... ».

    Jean-Marc Thiébaut

    Association du Club des Amis deJohnny Hallyday Région Est.www.johnnypassion.com

    ■Son père était guitariste etaccompagnait Toni Rossi.« Il y a un film où on peut lesvoir ensemble interpréter Ma-rinella... ». Adolescent, Marc

    heures à sa passion. «Depuisdes années, je lis tout ce que jetrouve sur le sujet... ».

    Appuyée sur une quaran-taine de membres actifs, l’as-sociation a entre autres déve-loppé une formule de sortiesen groupe pour assister auxconcerts. Au fil des années,des centaines d’Alsaciens sesont rendus avec eux àl’Olympia (en 2000), au Parcdes Princes (2003), au Zénithde Paris (2007) ou au Stadede France (2009).

    « Scotchés par le show, lescoudes

    collés au bord de la scène... »

    «Tout est fonction de lui, deson actualité, de ses concertssurtout », explique Marc Lar-guillier, « il nous arrive aussid’organiser des boursesd’échanges et bien sûr noussommes tous en contact pourpartager des infos, desconseils et des coups de cœur

    Larguillier préférera se met-tre à la batterie.Et jouer des morceaux deJohnny Hallyday. «A la mai-son, c’était musette, valse et

    accordéon», raconte Marc,«mon père rejetait complète-ment Johnny, seul Michel Pol-nareff avait droit à son estimeparce qu’il était premier prixde conservatoire... ».

    « Je lis tout ce que je trouvesur le sujet, j’y passe des

    heures... »

    Qu’importe, comme desmilliers d’autres, Marc de-vient fan de Johnny qu’ilécoute avec autant de pas-sion que les groupes anglaisou américains qui inondentles ondes et les bacs des dis-quaires. En 1971, il achèteson premier 33 tours, un en-registrement public au Palaisdes Sports avec un medley defin où Johnny était accompa-gné par... Michel Polnareff.«Pour moi, il était aussi im-portant que Deep Purple ou lesRolling Stones, c’était unevraie bête de scène, avec uncharisme extraordinaire... ».

    Né à Paris, Alsacien decœur, « je suis resté ici aprèsmon service militaire à Lan-dau», Marc Larguillier, 57 ansaujourd’hui, n’a jamais cesséde vouer une admiration sin-cère à Johnny. Président del’association du Club desAmis de JH pour l’Est (fondéeen 1996), il est devenu peu àpeu une référence dans lemilieu des fans de la région.Méticuleux et organisé, il rè-gne sur une documentationinvraisemblable, où sont ré-pertoriées les tournées, lessorties de disques, où sontnotées des anecdotes, où illégende des photos.

    Tiré au hasard d’une dizai-ne d’épais classeurs, il mon-tre un magnifique cliché encouleurs, sur lequel on voitJohnny, bronzé et détendu, sereposer, visiblement quelquepart dans le midi. «C’était àBéziers, en coulisses, le 3 août1974», précise Marc Larguil-lier, qui avoue consacrer des

    Un billet de concert historique, précieux souvenir de Marc Larguillier.(Document remis)

    Le 27 septembre, une des premières chansons du show : « Je veux te graver dans ma vie... ». (PhotosDNA-J.F.Badias).

    De nombreux classiques sont au programme duTour 66. Notamment « Ma gueule », « Je veux tegraver dans ma vie », « Joue pas de rock’n’rollpour moi », « Excuse moi partenaire », « Lescoups », « Noir c’est noir », « Aussi dur que du

    bois », « Que je t’aime », « Gabrielle », « le Péni-tencier », « La fille de l’été dernier », « Blue Sue-de Shoes », « La terre promise », « Quelque cho-se de Tennesse », « Le temps du rock’n’roll »,« La musique que j’aime »...

    Un jeu de scène désormais dépouillé, mais toujours d’une grand intensité.

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  • / Spécial Johnny Hallyday 07No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 7

    « Quelque chose de Tennessee »

    Ciné-Johnny: tout est à voirLa relation de Johnny Halliday au cinéma ressemble un peu à un rendez-vous éternellement manqué, et éternellement recommencé.

    Quelques perles tout demême. Au second degré : legrandiose Le Jour se lève et lesconneries commencent (1981),où il accepte de jouer le se-cond degré - il y est une popstar amoureuse de la vitesse,et qui passe sa vie à l’hôpital.Ou au premier : Détective,vrai chef-d’oeuvre mélancoli-que de Godard, où il estconfronté à Claude Brasseuret Nathalie Baye, peut-êtrel’amour de sa vie ; Mischka(2002) de Jean-François Sté-venin, son plus grand fan,avec l’allumée Rona Hartner,le regretté Jean-Paul Roussil-lon, l’habitué Yves Afonso -mais il n’y fait que passer ; oùle bien intéressant Jean-Phi-lippe (2005) de Laurent Tuel :s’y joue enfin la dialectiquede la notoriété et de anony-mat, sous l’oeil angoissé deFabrice Luchini - car que se-rait, demande le film, unmonde sans Johnny? Dontacte. Jérôme Mallien

    ■ Certains, dont les promo-teurs du film, font mine decroire que la vraie carrière deJohnny au cinéma commen-cerait avec Vengeance, le filmtotalement surévalué du Chi-nois Johnnie To : il y incarne,mythologie en marche et sta-tue en mouvement, un pèrede famille ex-tueur à gages,venu récupérer sa fille kid-nappée à Hong Kong. Pour-quoi pas? Mais les rapportsde Johnny avec le cinéma nedatent, c’est peu dire, pasd’avant-hier.

    Rappel des faits. 1954 : lepetit Jean-Philippe Smet à 10ans. Il figure, pour Henri-Georges Clouzot qui est alorsbien le plus psychopathe et àce titre le plus redouté des ci-néastes, dans la bande demômes des Diaboliques, avecSimone Signoret, Véra Clou-zot et Paul Meurisse. On ycroise aussi, ce n’est pas rien,Michel Serrault, Noël Roque-

    vert, Pierre Larquey, RobertDalban.

    Pas de pot : la courte sé-quence où il apparait est cou-pée au montage. Mais qui avu, sept ans plus tard, Dossier1413 d’Alfred Rode, «ungrand film policier » (c’est l’af-fiche du film, en panne d’ins-piration, qui le dit) où il croi-se, l’immense et oubliée DoraDoll, le formidable Jean Tis-sier - qui fut après Jules Berryle plus beau salaud du ciné-ma français - et l’évident Ed-die Barclay «et son orches-tre » ?

    Entre admiration, affectionet consternation éblouie

    En fait, la relation de John-ny Halliday au cinéma res-semble un peu à un rendez-vous éternellement manqué,et éternellement recommen-cé. Les nanars y sont nom-breux, et somptueux. En

    1961, il tourne Les Parisien-nes sous la direction de MarcAllégret. Affiche sublime, cas-ting de rêve : Danny Saval (lapremière des « filles à fran-ges », appelées à un si belavenir), le génialissime DarryCowl, Jean Poiret, FrançoiseArnoul, Serge Marquand, LesChaussettes noires en gueststars, José Luis de Villalongaen people d’époque invité, etqui d’autre que Catherine De-neuve.

    Quand sort en 1963 D’oùviens-tu Johnny?, le premierfilm qui capitalise sur sa no-toriété, réalisation Noël Ho-ward, les salles en délire en-tonnent en choeur devantl’écran, tandis qu’il chevau-che des chevaux camarguais(et aussi Sylvie Vartan, maishors champ) Pour moi la vieva commencer. C’est fait : ilest devenu une star.

    Après quoi, le cinéphile at-tentif est partagé entre l’ad-miration, l’affection quand

    planétairement Klaus Kinski),le premier film où il ne chan-te pas, mais où il fait sem-blant d’être Clint Eastwood(ou peut-être Lee van Cleef).

    Plus tard, les films devien-nent un peu meilleurs (enfin,pas tous...), c’est-à-dire bienmoins intéressants : L’Aven-ture, c’est l’aventure (1972),où Lelouch anarchise avecgentillesse ; Malpertuis deHarry Kumel (1972), d’aprèsHarry Kumel, où il croise enatmosphère vaguement sur-réaliste rien moins qu’OrsonWelles et Michel Bouquet ;Conseil de famille (1985) deCosta Gavras, où le réalisa-teur de Z s’essaie assez vaine-ment à la légèreté, l’effarantLa Gamine d’Hervé Palud(1991) ou l’incroyable Pour-quoi pas moi ? (1998) de Sté-phane Giusti, où il joue face àAmira Casar et Julie Gayet unimpossible toréro à la retrai-te.

    même, et la consternationéblouie. Du côté de celle-ci :l’impossible Cherchez l’idole(1964), où sous le regard deMichel Boisrond se croisentJohnny-Vartan, Eddy Mit-chell, Franck Alamo, les Sur-fs, Bruno Coquatrix, Jean-Jac-ques Debout, Daniel Filipac-chi (alors patron de Salut LesCopains) et même, si si,Franck Fernandel.

    La dialectique de la notoriétéet de l’anonymat

    Autre grand moment : LesPoneyttes en 1968, année quiparle, voit Johnny apparaitreen folle psychédélique, che-veux blonds bouclés et capelamée. On y aperçoit aussiCarlos et Patrick Topaloff, letop de la pop culture à lafrançaise. Ou encore l’indis-pensable Le Spécialiste deSergio Corbucci (l’homme quicontribua à faire connaîre

    «Hey Jo»

    A Offenbourg, devant son miroirfois, je l’ai attendu devant lacaserne, on a bavardé et sym-pathisé... ».

    Johnny se montre franche-ment amical. « Il avait prisune chambre dans un Gas-thaus un peu à l’écart, et là,devant la glace de l’armoire, ilme montrait des attitudesrock, des plans de jeu de scèneà la Elvis Presley... ».

    Johnny est « l’axe fondateurdu rock en France», estimeHarry Lapp. «Le 19 février1970, pour mon premier enga-gement, il s’est produit sous lelégendaire hall 16 du Wacken,

    qui accueillait alors tous lesgrands concerts pop. Après lespectacle, on est partis man-ger dans un endroit sur lesquais qui s’appelait le Penalty,c’était le seul ouvert lanuit... ». Plus fort qu’ElvisPresley, Johnny est pour Har-ry Lapp le meilleur showmandu monde. «C’est un artistequi connaît parfaitement lerock et qui a un énorme ins-tinct de la scène et du public.Mais il a toujours eu l’intelli-gence de faire le pont entre lesgénérations, dès ses débuts, ila glissé de la variété dans sesdisques... ». JmT

    ■ Son premier contrat d’en-trepreneur de spectacles,Harry Lapp le signe avecJohnny Hallyday. «C’était en1970, j’avais 23 ans et j’étaisencore président de l’asso-ciation des étudiants endroit... ».

    Avec cet engagement, il ho-norait une promesse faite àJohnny quelques années plustôt. « J’étais allé le voir à Of-fenbourg, où il faisait son ser-vice militaire », raconte HarryLapp, qui s’est rendu à plu-sieurs reprises en Allemagneavec sa moto. «La première Au festival du film Fantastic’Arts de Gérardmer en janvier 1999. (Photo archives DNA)

  • / Spécial Johnny Hallyday 08No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 8

    « Souvenirs, souvenirs... »

    Cinquante ans de rappelsLe blog consacré à Johnny Hallyday sur le site internet Dna.fr a connu un véritable succès: près de 5000 visiteurs et plus de 10 000 pages vues.

    Pour moi la vieva commencer

    De Jean-Marc Camehl :«Début 1964, j’avais pré-

    cieusement gardé l’argent depoche que me donnait magrand-mère chaque diman-che pour filer dans l’un descinémas colmariens de l’épo-que pour voir D’où viens-tuJohnny. Je n’avais pas dix anset je me souviens y être re-tourné la semaine d’aprèsavec mon camarade de jeu debilles. J’ai toujours cru que lefilm s’appelait Pour moi la vieva commencer, en fait c’étaitle titre de l’une des quatrechansons du film. En 63(l’année de production dufilm) c’était le début de laBeatlemania avec les deux al-bums du millésime PleasePlease Me et With the Beatles,les Rolling Stones sortaientleur premier 45 tours, ComeOn. La Grande Evasion avecSteve Mac Queen était numé-ro un au box office suivi deLa Cuisine au Beurre, Lawren-ce d’Arabie, James Bondcontre Dr No et Les 55 Joursde Pékin...

    En 1963, étaient égalementà l’affiche Les Oiseaux et LesTontons Flingueurs. La Foireaux Vins se tenait au centreville de Colmar (jusqu’en1968), Johnny y est venu plu-sieurs fois. La radio diffusaitles tubes L’école est finie deSheila, Si j’avais un marteaude Claude François ou encoreEnfants de tous pays d’EnricoMacias.

    Pour moi c’était les annéesde l’insouciance, pourtantKennedy et Edith Piaf nousquittaient, une affaire degrands. Aujourd’hui, on écritaussi que Brad Pitt, JohnnyDepp et Quentin Tarantinosont nés cette année là. D’oùviens-tu Johnny? 46 ans plustard je m’obstine à appeler cefilm Pour moi la vie va com-mencer.

    A l’époque, c’est avec degros yeux de gamin que jedécouvrais Johnny, la Camar-gue (l’histoire se déroule auxSaintes-Maries-de-la-Mer).Plus tard, ce sera Woodstock(le film) toujours avec moncopain du quartier, et nousavions troqué nos billescontre des harmonicas, desblues-harp je crois... »

    ■ Parmi les nombreux té-moignages reçus sur le blogdes DNA, trois ont été retenuspour figurer dans cette rubri-que «souvenirs, souvenirs... ».Ces trois contributeurs ontgagné chacun deux billetspour un des concerts deJohnny à Strasbourg. Merci àtous ceux qui ont animé ceblog, plein de messages sou-vent émouvants. L’essentielétait de participer !

    La magiedu 26 février 2007

    De Viviane :«Après six heures d’attente

    debout sous une pluie battan-te, trempée et gelée, aprèsencore 2h30 de patience,comprimée comme jamais autroisième rang dans une cha-leur étouffante, les nerfs à vif,une tension terrible de le sa-voir dans les coulisses et dele voir bientôt, il est enfin ap-paru.

    Quel charisme, quelle pré-sence sur scène. Cette force,cette puissance, quelle auraface au public. Sa voix de ve-lours était chaude, envoûtan-te, rock’n’roll, tendre, forte etrauque.

    Quel pouvoir il a de com-munier avec nous, la fusionétait perceptible, on pouvaitpresque la toucher. L’amourde son public était palpable.Son regard bleu acier nousbalayait et donnait l’impres-sion de nous regarder indivi-duellement.

    Il est là, debout, il pourraitne pas chanter, sa présencesuffirait à me combler tant ilremplit la scène.

    Ah, quel spectacle, il a étégrandiose, divin, il m’a rem-plit d’ondes de bien-être, deforce, de paix, d’amour. Ou-bliées les heures sous la pluieet les douleurs dorsales etaux jambes, fini la soif, auplacard les soucis et chagrins,les peurs et les doutes. Il étaitlà, le reste n’avait plus d’im-portance. Je suis dans unmonde parallèle, je m’imprè-gne de lui.

    La spectaculaire scénographie du « Tour 66 », vue des coulisses du Zénith de Nancy. Au fond, les gra-dins... (Photo DNA - Jean-François Badias)

    Il a chanté avec nous, j’aichanté avec lui. Quelle ma-gie.

    Malheureusement, cesdeux heures passent si vite,comme un éclair, je me senssi bien et pourtant triste, carme voilà déjà à la sortie, en-core complètement hébétée,baignée par la magie et lepouvoir Hallyday.

    Je l’emmène avec moi, ilest en moi, hier, aujourd’hui,maintenant et pour tou-jours ».

    Johnny et le poissond’avril des Polaris

    De Michel Schwenck:«Tout a commencé avec un

    article paru le premier avril1964 dans les pages localesdes DNA de Colmar, soitquelques jours avant l’incor-poration de Johnny dans unrégiment régional jusque làtenu secret. En fait un superpoisson d’avril monté par leregretté Claude Mura, alorsjournaliste aux DNA à Col-mar, avec la complicité dugroupe de rock-twist Colma-rien Les Polaris, dont j’étaiscofondateur. Nous jouionschaque jour au cinéma Edende Colmar durant l’entractedu film D’où viens-tu John-ny?

    Alors que Johnny s’apprê-tait à partir à l’armée, lesDNA ont fait paraître unmontage photo avec les Pola-ris et Johnny descendant dutrain à Colmar et annonçantsa présence le soir même surla scène du cinéma Eden. Ré-sultat, des centaines de fansse sont bousculés le soir de-vant le cinéma ! A l’issue deleur prestation musicale, LesPolaris ont salué la salle dosau public, pour montrer legros poisson d’avril que cha-cun des musiciens avait collésur sa veste ! La salle hurla,tant la déception était grande,jusqu’au début de la projec-tion du film dans lequel lesnombreux fans retrouvèrentenfin leur idole... »

    Mon cœur vibre au son desa voix, je suis caressée parsa voix. Je suis fascinée parce regard, sa démarche cha-

    loupée. Mon cœur explose.Bonheur.

    J’attends, comme les au-tres, une parole à boire, un

    mot de lui, une geste, sa mainqui se tend vers nous et cesmagnifiques sourires dontseul lui a le pouvoir.

    Le berger allemandde Pfaffenhoffen

    ■ Dans les années 70, JohnnyHallyday a acheté un berger al-lemand grâce à des contactsdans la région.

    «C’était autour de

    1978-1979», raconte Georges

    Cleiss, qui travaillait à com-

    me dresseur pour l’élevage

    Clair Ruisseau à Pfaffenhof-

    fen. «Si ma mémoire est bon-

    ne, le propriétaire de l’époque

    a accompagné Johnny jus-

    qu’aux environs de Karlsru-

    he... ».

    Georges Cleiss, 54 ans au-jourd’hui, se rappelle en re-vanche parfaitement quec’est lui qui a expliqué àJohnny « comment s’y prendreavec un berger allemand de ceniveau».

    Un après-midi, à sa grandesurprise, Georges voit doncdébarquer Johnny à Pfaffen-hoffen.

    « Il était franchement épatépar cet animal, de le voir rap-porter des objets, de le voir

    marcher au pied, et c’est vraique ce chien était magnifique,il avait fait des concours,c’était un animal de grandeclasse... ».

    «Il me tutoyait...»

    Georges a passé un peuplus d’une heure en compa-gnie de Johnny. « Il portait unjeans et une chemise à man-ches courtes, il était vraimenttrès sympa avec moi, je mesouviens qu’il me tutoyait,

    mais moi, en retour, je n’osais

    pas... ».

    Georges Cleiss a racheté

    l’élevage (qu’il dirige tou-

    jours) en 1987. Le 7 octobre

    prochain, il fera aussi partie

    des équipes de sécurité au...

    Zénith de Strasbourg.

    « Je crois que je serai du côté

    de l’entrée des artistes... ».

    Et si Johnny reconnaissait le

    dresseur de Pfaffenhoffen?

    JmThiébaut

    « TUTTI FRUTTI »

    Il est resté un rockerEddy Leininger, chef de production aux DNA, a animé

    le blog consacré à Johnny. Le Strasbourgeois est lui aus-si un fan de la star et depuis la première heure. « Toutjeune, Hallyday a repris des morceaux des plus grandsrockers américains, comme Tutti Frutti ou Long Tall Sally,et, à l’époque, on connaissait ses versions à lui, mais pasles originaux... ». Pour Eddy, « il a ensuite su négociertous les virages, et plutôt bien, mais il est toujours revenuaux sources. Même à 66 ans, il est resté un vrairocker... ».

    Grand collectionneur de disques, entre autres, Eddyreconnaît que sa fille de 33 ans va « aussi bien voir unconcert de Johnny que de Leonard Cohen ». « On n’arrive-ra jamais à le remplacer », estime-t-il. « A un momentdonné, chacun finit par l’aimer, l’apprécier ou le respec-ter... ». Pour lui, en tout cas, personne en France ne saitfaire vibrer autant de gens rassemblés dans un mêmeendroit. « On trouve tous les thèmes dans ses chansons,mais au fond, elles tournent toujours autour del’amour... ».

  • / Spécial Johnny Hallyday 09No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 9

    «Le bon temps du rock’n’roll»

    Une longue histoire avec Colmar

    A la foire aux vins de Colmar, en 1961. Survolté.

    Bête de scène. Une réputation qui ne le lâchera plus. (Photos Schleiffer/Collection Michel Schwenck)

    Johnny a chanté sur les scènes colmariennes plus de dix fois et notammentà la foire aux vins, où il fait des débuts explosifs en 1961.

    1961. Les pompiers arrosent la foule. (Photo archives DNA)

    vivre vite et sans entraves. En

    1961, en France, la fureur de

    vivre, c’est lui.

    Personne n’imagine alors

    qu’une relation particulière

    va se nouer entre Johnny et

    Colmar, où il tient régulière-

    ment le haut de l’affiche de la

    foire aux vins. Il s’y rend mê-

    me à titre privé: le 6 août

    1964, sous les drapeaux à Of-

    fenbourg, il profite d’une per-

    mission pour assister, avec

    Sylvie Vartan, à un concert de

    Ray Charles.

    L’été suivant, il chante à la

    même foire aux vins alors

    qu’il vient tout juste, c’est-

    à-dire à peine quelques heu-

    res plus tôt, d’être libéré du

    service militaire... Un concert

    historique, de l’aveu de John-

    ny lui-même, qui confessera

    bien plus tard que c’est là

    qu’il a retrouvé ses marques,

    ses sensations et son public.

    La légende grandit

    soir après soir

    En vérité, l’énorme succès

    de Johnny Hallyday s’est cris-

    tallisé pendant toutes les an-

    nées soixante sur des centai-

    nes de scènes semblables à

    celle de Colmar. C’est en pro-

    vince, tournée après tournée,

    soir après soir, que la légende

    est née, que le mythe a gran-

    di. Plusieurs générations se

    sont ensuite transmises le re-

    lais, quand elles ne se retrou-

    vaient pas au coude à coude

    devant la scène...

    Jean-Marc Thiébaut

    ■Quand Johnny Hallydaymonte pour la première foissur scène à la foire aux vinsde Colmar, en 1961, il est dé-jà une vedette pour une gran-de partie de la jeunesse. Ilchante du rock’n’roll, unemusique que les parents mé-prisent, qu’ils jugent sansavenir, bruyante, «une musi-que de sauvages».

    Il vient applaudirRay Charles à Colmar

    Dans le public, cet été là,des milliers de jeunes s’iden-tifient à ce chanteur du mê-me âge qu’eux, qui se roulesur scène, chevauche lacontrebasse de l’orchestre,qui chante comme un Améri-cain, qui rythme de ses épau-les des refrains bourrésd’électricité. Ses chansons,son attitude, sa manière sontdéjà des codes, des mots depasse, des signes de recon-naissance. C’en est fini descouplets de papa, des chan-sons pépères, de la musetteet de Luis Mariano.

    Ce concert marquera dura-blement les esprits dans larégion. Les lances à incendiesur la foule ont certes contri-bué à installer la légende,mais moins que ce showinouï pour l’époque, électri-que et explosif, qui charrieavec chaque note les aspira-tions d’une jeunesse qui veut

    «Cheval d’acier»

    Taillé pour la scène■ Directeur artistique de la foi-re aux vins de Colmar, ClaudeLebourgeois a travaillé à plu-sieurs reprises avec JohnnyHallyday : pour lui, « c’est in-contestablement la star numéro1 ».

    ou versés dans le rock. «Maisaucun d’entre eux n’a une car-rière aussi longue, aussi denseet aussi riche».

    Ce qui frappe et étonne,depuis toutes ces années,c’est sa vitalité, son énergieinvraisemblables, constateClaude Lebourgeois. « Il a in-déniablement un plus quen’ont pas les autres, c’est unenature de lion, il peut être fati-gué pendant un quart d’heureet repartir dans la foulée enpleine forme».

    «Dans son public, il rassem-ble comme personne ne sait lefaire plusieurs générations, lesjeunes qui apprécient ses dis-ques les plus récents tout com-me les anciens qui ont grandiavec lui . Quel que soit sonâge, chacun se retrouve, cha-cun à des chansons qui l’ac-crochent et lui rappellent desmoments de sa vie».

    Jean-Marc Thiébaut

    «Hormis les capitales, Colmarest un des endroits où il s’estproduit le plus souvent. EntreJohnny et Colmar, il y a quel-que chose de particulier, d’uni-que... On y raconte même quele théâtre de plein air du parcdes expositions a été conçu etimaginé pour lui. Colmar etJohnny c’est une longue histoi-re. Il a même chanté ici le jouroù il a été libéré du service mi-litaire... ».

    « A l’époque, on n’avaitjamais

    vu ça en France... »

    Dès qu’il entend Johnnypour la première fois, « j’étaisencore tout gamin», Claude

    Claude Lebourgeois : « Ce théâtre de plein air, au parc-expo de Colmar, avait été conçu à la fin des années60 notamment en fonction des shows de Johnny. Il y avait même une fosse entre la scène et la salle, quia été comblée depuis... ». (Photo archives DNA)

    Lebourgeois, 57 ans, est sé-duit par son style, sa fougueet son rythme.

    «Quand je l’ai découvert, ilétait déjà torse nu sur scèneaprès trois chansons, il se rou-lait par terre avec son micro,il transpirait... C’était quelquechose qu’on n’avait jamais vuen France. Pour beaucoup, ilétait à l’époque assimilé auxblousons noirs, mais pourmoi, il représentait la libertéet le rêve américain, lesgrands espaces, les motos, lavitesse et le rock... ».

    « Indéniablement un plusque n’ont pas les autres... »

    Pour Claude Lebourgeois,Johnny reste aujourd’hui « lastar numéro un». En plus detrente ans de métier, il a ren-contré et travaillé avec des di-zaines d’artistes, Français,Anglais ou Américains, qu’ilssoient sur le terrain la variété

  • / Spécial Johnny Hallyday 10No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 10

    « L’idole des jeunes »

    Jamais de caprice de starTous les concerts de Johnny pour le quart nord-est de la France ont été confiés aux Productions Label LN. Rencontre.

    de Johnny par exemple, lesgens ont aussi bien souventacheté leurs billets bien avantla crise ».

    Dans les mois à venir, laprogrammation de Label LNpropose quelques affichesparticulièrement alléchantes :entre autres Charlie Winston(le 20 octobre au Zénith deStrasbourg), Muse (le 1er no-vembre au Galaxie d’Amné-ville), Massive Attack (le 15novembre aux Arènes deMetz) ou M (le 17 décembreaux Arènes de Metz).

    JmThiébaut

    Lionel Ruvera et Fred Saint-Dizier, gérants de Label LN.

    ■ L’entrepreneur de specta-cle nancéien s’est chargé desshows Hallyday dans les sta-des de Sochaux et de Metz(30000 et 35000 personnes)et dans les salles de Nancy,Strasbourg, Montbéliard, Am-néville et Epernay. «Nous tra-vaillons avec Johnny depuisdix ans», souligne son gérantFrédéric Saint-Dizier, 44 ans,qui note que malgré son sta-tut, il n’a pas d’exigences par-ticulières, « il ne fait jamais decaprice de star ».

    Issue du tissu associatif,Label LN emploie aujourd’hui

    six permanents et son chif-fres d’affaires est de l’ordrede quatre à cinq millionsd’euros par an. La société apris la forme d’une Sarl en1996. Elle assure à 90% laprogrammation du Zénith deNancy, dont la jauge est d’unpeu moins de 6000 places.La salle a toutefois la particu-larité de donner, à l’arrière,sur une amphithéâtre deplein air d’une capacité de25000 places. C’est dans cet-te configuration qu’elle a ac-cueilli notamment Tina Tur-ner ou Elton John.

    Déjà bien implantés au Zé-nith de Strasbourg, les Nan-céiens de Label LN ont égale-ment entrepris une collabo-ration fructueuse avec l’équi-pe de la Laiterie. « Ils nous ontréservé un excellent accueil etle courant est bien passé », re-marque Lionel Ruvera, 35ans, gérant associé, qui enveut pour preuve le partena-riat réussi pour les concertsde Christophe Maé, Pleymoou Arno. Le prochain ren-dez-vous alsacien de Label LNsera lui aussi d’envergureavec le concert de Mika, le 3mai au Zénith strasbourgeois,

    gros spectacles, la demandereste énorme», constate Fré-déric Saint-Dizier. «Pour cer-taines tournées, comme celles

    monté en collaboration avecChapitre 21.

    «La crise n’a pas encore af-fecté notre activité », pour les

    De vrais clips en fond de scène pour le « Tour 66 ». (Photo DNA - J.F.Badias)

    «Noir c’est noir»

    Un Ange se souvient■ Christian Decamps, le leaderdu groupe belfortain Ange, serappelle bien sa tournée avec leJohnny Circus en 1972 et larencontre, d’homme à homme,avec une star qui rêvait de li-berté.

    ce, transportant 285 tonnesde matériel à bord de 25 ca-mions.

    Du 16 juin au 25 septem-bre 1972 son staff - musi-ciens et techniciens compris -consommera 10965 petitsdéjeuners, 21930 repas etune quantité hors statistiquesde tabac et d’herbe folle !Sans message, ni idée de ré-volution, le Johnny Circus de-vait former une communautéen mouvement entre musi-ciens et fans pour « retrouverun peu de la joie et de l’en-thousiasme des grandes fêtespopulaires d’antan au milieudes épouvantes de siècles sanslumières ».

    A travers cette tournée,Johnny affirme une identitépopulaire,mais n’affiche aucun engage-ment social ou politique. Surla scène, tout en daim vêtu, iljure sa foi dans la rue ("Monnom est en argent et ma guita-re est en or... mais quand lanuit arrive, je retourne dans larue") Il s’était déjà forgél’image d’un dur à cuire, sûrde lui, fidèle à la fois au suc-cès et à ses origines de «pau-vre gosse». Une vraie successstory à la française !

    « On a parlé longuement... »«Pourtant, sous la carapace

    de la star, j’ai découvert pen-dant cette tournée un humainfragile et très sensible », nousdit Christian Decamps. «Uneaprès-midi, derrière le chapi-teau, on a parlé longuementd’homme à homme. Il était cu-rieux de connaître mon

    parcours, tout à l’écoute. J’aisenti son désir d’échapper à lapression que son image demarque exerçait sur lui, detout larguerpour se lancer dans une aven-ture plus personnelle. Il étaitpartagé entre l’amour pourson public et l’envie d’être li-bre, entre le succès assuré etle goût de l’aventure. »

    En été 1972, Christian De-camps avait 26 ans et rêvaitde composer une musique àparoles hors normes. Aprèsquarante ans de carrière, sonrêve avec Ange reste inchan-gé et son public apprécie tou-jours son humour et sa ten-dresse caustique.

    « Il m’a fait la bise... »«On n’était pas dans le mê-

    me trip Johnny et moi», préci-se Christian Decamps, «maison a une chose en commun:l’obstination ! Il est toujourslà, intemporel, la voix prête àdécoller ! Nous aussi ! En jan-vier, à l’Olympia, on entamerala tournée de notre quarantiè-me anniversaire !

    «Après la tournée de 1972,j’ai croisé Johnny seulementune fois, aux côtés de NathalieBaye, dans le couloir d’unemaison de disques. Il m’a faitla bise comme si on venait dese quitter la veille. Son «Salutmon ange ! » m’a fait fondre lecœur. Il n’a jamais échangé lafidélité amicale pour la grossetête. C’est tout simplement ungrand - un immense interprèteet un homme qui se donnetout entier au public et auxamis ! ». Dostena Lavergne

    Christian Decamps se rappel-lera à jamais l’été 1972. Lesroutes de France tenduescomme des veines qui fontpulser le rêve dans les corpsen sueur, dans les cœursexaltés... Ange - le groupequ’il venait de fonder en1969 - prenait son envol surle porte-avions du JohnnyCircus. «Quel chance, quelleaventure», se souvient Chris-tian Decamps. «C’était uneidée d’Henri Leproux, le fon-dateur du Golf Drouot. Il avaitsuggéré à Johnny Hallyday denous prendre pour les vingtcinq premières minutes de sonshow itinérant. A l’époque, onpartageait le même rêve avecJohnny : bousculer les conven-tions et faire du rock françaisinspiré par les prototypesaméricains et anglo-saxons. »

    Une tournée commecelle de Joe Cocker

    Des voix qui déchirent, deschemises qui volent au-des-sus du public, des parolessans cache-sexe – la Francevenait à peine de goûter à ladrogue douce des scènes à laWoodstock. Séduit par l’idéed’une tournée telle que JoeCocker entreprend auxEtats-Unis en 1970, Johnnylance un « spectacle total »prévu dans 85 villes de Fran-

    Conc

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  • / Spécial Johnny Hallyday 11No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 11«SAN FRANCISCO»

    De la doucheà la scène

    « J’interprète ses chansonsavec mes tripes et à ma façon,sans chercher à le copier etencore moins à l’imiter, ce se-rait déplacé ». Jean-ClaudeBader ne veut surtout pas, dit-il, donner dans la caricature ousinger « un artiste unique etencore en activité ».Avec le groupe Tennessee, leStrasbourgeois se produit de-puis onze ans un peu partouten Alsace. Sur scène, la for-mation puise dans un stock desoixante titres, exclusivementtirés du répertoire de Johnny,depuis ses débuts jusqu’à au-jourd’hui. Quatre à dix solidesmusiciens, selon la formule,servent ces chansons d’unemanière impeccable et sansen rajouter. « Ils sont très forts,avant, je n’osais chanter ceschansons que sous la doucheou dans la voiture... ».

    Jean-Claude Bader a côtoyéla star à plusieurs reprises.Tout à la fin des années 70d’abord, quand il travaillaitdans un hôtel strasbourgeoisoù descendait Johnny. Plustard, quand Jean-Claude Ba-der exploite son propre restau-rant, l’Arsenal, il le reçoit en1998 et en 2003. « Je l’ai éga-lement rencontré en 1993,quand il est venu en Alsacepour voir l’énorme pont, uneréplique du Golden Gate deSan Francisco, fabriqué parl’entreprise Stacco pour sonconcert du Parc des Princes ».

    JmT

    «Sang pour sang»

    Collectionnite à grande échelleDe tous les artistes, Johnny est aussi le plus collectionné : en vinyle, en CD, en coffret, ses disques, mais aussi des gadgets, desvêtements ou des billets de concert alimentent une collectionnite démultipliée par internet.

    Jean-Claude Bader avec un livre sur «les voitures de Johnny»...

    ■ «Avec Hallyday, il n’y a pasde fin... » . Le StrasbourgeoisJean-Claude Bader, 57 ans,sait de quoi il parle. Il suitJohnny depuis l’âge de onzeans. Depuis plus de dix ans,cet ancien adjoint au mairede Strasbourg chante aussiavec le groupe Tennessee, unorchestre de reprises deschansons d’Hallyday. Et il estlui-même, de son propreaveu, un collectionneur par-fois acharné souvent tenace.«Certains disques, je ne les ou-vre même pas, je les laisse car-rément sous leur film de plas-tique transparent... ».

    Les prix de certains objets,notamment

    les collectors, peuvents’envoler

    «Depuis une quinzaine d’an-nées environ, tous les disquesde Johnny sortent avec plu-sieurs conditionnements, de-puis l’emballage standard jus-qu’au coffret ultra luxueux»,explique Jean-Claude Bader.

    «Dans celui du «Coeur d’unhomme», par exemple, ontrouve le disque, un superbe li-vret, un DVD documentaire,un vinyle, des cartes postales,un porte-clés en forme de gui-tare et un vrai harmonica gra-vé avec la signature de John-ny... ». Les prix, bien sûr, sontà la mesure de cette sophisti-cation et « les collectionneurspeuvent avoir du mal à sui-vre ».

    Sur le marché de l’occa-sion, les prix des produitsJohnny Hallyday peuvents’envoler, surtout s’ils sontconsidérés comme des col-lectors. «Tout va très vite »,témoigne Jean-Claude, «uneréédition de 45T est sortie audébut de l’été, notammentavec des enregistrements pourl’étranger, trois mois plustard, on n’en trouvait déjàpresque plus... ».

    Parmi ces CD, que le Stras-bourgeois a pu acquérir uneuro pièce en grande surface,une version en japonais de«Que je t’aime» se vendraitdéjà 50 euros sur net. Sonexotique pochette y poussedu coude « Il mio problema»,version italienne de « J’ai unproblème».

    « Il existe depuis des annéesun énorme réseau de collec-tionneurs, facilité et démulti-plié par internet, qui recher-chent tout ce qui concerneJohnny, qu’il s’agisse d’enre-gistrements, de films, maisaussi tous les objets en rap-port avec son univers ». Cemarché est notamment ali-menté par la conséquentediscographie de Johnny etpar les multiples rééditionsdont elle fait l’objet, entre au-tres sous la forme d’éditionsde luxe et limitées à l’occa-sion d’événements particu-liers, notamment les tournéesou les grands concerts du ty-pe stade de France.

    Des cartes téléphonique etdes bouteilles

    de vin du Cellier deRamatuelle

    Jean-Claude Bader a consa-cré toute une pièce de sa

    maison à sa passion. Des cen-taines de disques et des dizai-nes de livres sont complétéspar des vêtements (desT-shirts de marque notam-ment) et des objets parfois in-solites estampillés JohnnyHallyday ou en rapport aveclui. «On trouve même des pou-pées Barbie à son effigie, desbriquets bien sûr, mais aussides cartes téléphoniques et desbouteilles de vin... ».

    Et d’ouvrir un coffret enbois, où dorment trois bou-teilles dûment étiquetées Cel-lier de Ramatuelle-DomaineLa Laurada (du nom d’uneancienne propriété de John-ny) assorties d’un certificatd’origine. Santé!

    Jean-Marc Thiébaut

    Pour les collectionneurs, un desouvrages de référence est «L’ar-gus Johnny Hallyday, discogra-phie mondiale et cotations», deDaniel Lesueur, aux éditions Al-ternatives.

    Des pochettes parfois inédites et méconnues. (Photos DNA- Jean-François Badias)

    «QUOI, MA GUEULE»

    JH timbréLa Poste a émis au prin-

    temps (le 7 mai 2009) un tim-bre à l’effigie de Johnny Hally-day. A validité permanente,autocollant, il est vendu parplanche de dix unités au prixde 14,90 .

    Son numéro est le 210 9932. Présentée sur fond noir, laphoto de Johnny est soulignéepar une référence au « Tour66 ».

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  • / Spécial Johnny Hallyday 12No 4 - Mercredi 7 octobre 2009 SUP TE 12

    «Fils de personne»

    L’icône caméléonDinosaure, la rock star est aussi un étrange caméléon. A défaut d’être auteur, il s’est construit l’image simple d’un type qui oscille, doute et suitle mouvement. Comme tout le monde.

    « Sur scène », disait son ami Eddy Mitchell, « Johnny se situe entre Goldorak et James Dean. » (Photo archives DNA-Bernard Schmidlé)

    rendu le fauve familier, il y ale choix des partenaires sys-tématiquement en vogue (Mi-chel Berger, Jean-JacquesGoldman, Pascal Obispo, Za-zie, etc.) et l’incroyable gale-rie d’amis, de Jimi Hendrix àNicolas Sarkozy en passantpar Jacques Chirac, sans ou-blier le fidèle des fidèles, l’ac-teur Jean-François Stéveninqui ne rate pas un concert.

    Monstre du patrimoinefrançais dont il ne dépasseguère les frontières, mais oùses ventes égalent celles decertaines vedettes internatio-nales sur des territoires beau-coup plus importants, Johnnyne représente rien d’autrequ’une image de la perplexitéet du doute. Perpétuellementirrésolu, volant d’une in-fluence à l’autre, il incarne,non un modèle, mais, aucontraire, toutes nos faibles-ses. Joël Isselé

    ■ Qui a vu « l’animal » enspectacle mesure combienJohnny Hallyday est un ac-teur total. Car seuls les im-menses comédiens saventmêler la démesure et l’huma-nité : Brando en son temps,Mitchum sans doute, Gabinen France. Qui d’autre? Quel-ques-uns. Une poignée seule-ment. Plantés au milieu demilliers de mètres carrés descène, les seuls Anglo-Saxonscapables de remplir un stadedurant plus de deux heures(U2, les Rolling Stones) secontentent d’une ironiquegrandiloquence. Johnny aus-si, mais il y ajoute l’émotion.

    Entre Goldoraket James Dean

    Il faut avoir vu Johnny aumoins une fois sur scènepour ne pas mourir idiot, di-sent ceux qui enjambent, àraison, le mépris qui défigureles puristes de la musique etde la culture en général lors-que celles-ci tournent à l’évé-nement populaire. Il fautavoir vu, oui, et surtout ob-servé, comment des milliersde personnes de toutes pro-venances et toutes conditionss’émeuvent sincèrement lors-que la rock star françaisechante «Sang pour sang»avec son fils David ("Au-delàde nos différences/malgré nossilences") ou reprend «Non, jene regrette rien » en rempla-çant la plainte de Piaf par lesrugissements du lion. Emo-tion, malgré le maquillagegrumelé par la sueur qui ma-cule ses yeux de husky, mal-gré ses tenues pailletées, mal-gré des sunlights et une sonoà éventrer, si ce n’était déjà lecas, la centrale de Tcherno-byl.

    «Sur scène», disait son amiEddy Mitchell, « Johnny se si-tue entre Goldorak et JamesDean. » C’est vrai. D’un côté,une mécanique huilée parplus de mille chansons, 100millions de disques, 200 tour-nées, 20 millions de specta-teurs. De l’autre, la face plusfragile qui, à défaut de dispa-raître prématurément commele jeune prodige de La Fureur

    semblé et ne ressemblerontjamais aux messes identifica-toires provoquées par biendes musiciens.

    Amours et déboires

    Si elle s’exprime physique-ment, la nature oscillante etsouvent caméléonesque deJohnny Hallyday se manifestede mille autres manières.Dans ses amours et déboires,par exemple, où, tombeur lé-gendaire, il réunit bientôt laFrance des copines, toujoursappelées uniquement parleur prénom: Sylvie, Natha-lie, Adeline, Babette. AvecLaetitia, ça semble plus sé-rieux, mais qui sait qu’elles’appelle Boudiou?

    Au-delà des énormes fau-tes de goût, des accidents desanté et de moral ou des pu-blicités alimentaires qui ont

    de vivre, n’a jamais réussi às’affermir. C’est là le flanc leplus intéressant, le pluscontradictoire de l’icône Hal-lyday. Après quarante annéesde carrière sans baisse de ré-gime, voilà un homme qui necesse d’être surpris par sonsuccès. «Quand j’ai débutédans ce métier », dit-il, « je nem’imaginais pas devenir unjour une vedette, comme ondisait à l’époque. Chaque nou-velle année, j’étais surpris deme trouver encore dans le pa-norama. »

    Une personnalitéplutôt singulière

    Cet aveu souvent formuléne correspond pas exacte-ment au discours à rayer leplancher qu’assènent les jeu-nes loups de la musique.Jean-Philippe Smet considère

    Johnny Hallyday comme ungenre d’aberration et ceci ex-plique sans doute cela,c’est-à-dire son succès et l’at-tendrissement assez uniquequ’il suscite chez les moinsbégueules.

    Son étonnement sincère−on ne lui connaît guèred’opportunisme−, lié au faitqu’il n’est pas un auteur,mais un pur interprète, induitchez lui une personnalité plu-tôt singulière dans le domai-ne artistique. Idole imitée parses fans, Johnny se construit,comme eux, uniquement paradmiration. Voyez l’habille-ment. Alors que les Prince ouBowie vivent continuelle-ment en quête d’originalitévestimentaire, alors que lesrappeurs et les DJ’s transfor-ment leurs prestations en dé-filé de mode urbano-branché,Jojo, lui, continue éternelle-ment à imiter sans rien impo-

    ser. On l’a connu yéyé, bidas-se, bad boy, hippie, Mad Maxbodybuildé ou crooner de LasVegas ; cuir, jeans, costard outorse nu ; cheveux en bananeou à la George Clooney pério-de Urgences ; menton nu oubouc à la Bruce Willis.

    Pas étonnant que le publicsoit si mélangé : les fauxcow-boys côtoient les fillesde bonne famille, et les mo-tards flirtent sur l’air de«Tennessee» avec des clonesen tailleur de Sylvie Vartan. Iln’existe pas de mode Johnny−même s’il a prêté son nomà une éphémère ligne wes-tern. Non qu’il se contrefichede son apparence physique,mais, comme toute personnequi s’y intéresse sans obses-sion ni ostentation, il consi-dère l’être humain pour cequ’il est : un animal incertainet changeant. De fait, sesconcerts n’ont jamais res-

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