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 JM L – L’aj ustement du corps – 1/1 – Signes : 17041 Ostéopathie, science biologique John Martin Littlejohn Ph. D. LL. D., D.O. 1  L’ostéopathe s’intéresse particulièrement à l’hygiène et à la prevention de la maladie. Son unique ambition est de rendre la vie plus confortable, d’ajouter aux joies de la vie en rendant les gens  ph ys iq ue me nt et so ci al em en t ap te s à pr of it er de la vie. No us av on s pl us de ch an ce de réus si r en étudian t la maladie à partir du po int de vue même du corps, de sa réelle composition et de ses capacités au sein de ses activités fonctionnelles, qu’en utilisant des substances étrangères intro- duites en son sein dans l’espoir de pallier ses inaptitudes. Pourquoi ? Parce que nous considérons le corps comme on devrait le trouver dans sa condition biologique naturelle et que nous le trai- tons comme un mécanisme biologique. En faisant cela, nous demeurons proches de la Nature, explorant les caractéristiques natives du corps et essayant de les faire s’accorder de manière qu’il  pu is se fon ct io nn er co mm e il a ét é pr év u, et ut iliser ses ap ti tu de s na ti ves no n se ul em en t po ur vi vr e mais également pour rendre la vie agréable et précieuse. 2  L’ostéopathie n’est pas une science de la manipulation, mais une science biologique, t out comme nous savons aujourd’hui que les substances composant le corps ne sont pas chimiques, mais bio- chimiques. Virchow 3  résuma l’œ uvre de Huxley 4  en ces termes : « Libéré du formalisme des éco- les, désireux d’utiliser son propre intellect pour tester chaque objet selon ses propriétés et son histoire, il oublia bientôt les dogmes du système en vigueur, pour devenir d’abord un sceptique,  pu is u n in v es ti g a te ur » . Ces mo ts ex pri me nt le s en ti me n t d ’i n p enda nc e qu i an im a Hu xl ey , Vi r- chow et Still dans leurs recherches. Huxley ouvrit la voie à de nouvelles idées dans le domaine de la physiologie ; Virchow jeta les bases d’une nouvelle pat hologie, fondée sur la perversion du fonction nement et ses effets sur et dans le corps ; Still établit le principe selon lequel, dans l’étiologie de la maladie, une perturbation fonctionnelle doit être corrélée à un déplacement ana- tomique relié à l’incapacité articulaire. Ainsi envis agé, le corps est cons titué de parties structur a- les en corrélation mutuelles et sa vie présente certaines propriétés associées à la vie cellulaire. Par  pr op ri ét és , nous dé si gn on s le s ca ra ct ér isti qu es de l’ac ti vi fonction ne ll e te rm in ées pa r la cel- lule, normale ou anormale, ainsi que ses produits. Dans les conditions corporelle anormales, bio-  1  Extrait de : T. Edward Hall et John Wernham, The Contribution of John Martin Littlejohn to Osteopathy pp. 71- 78 – publié par Maidstone Colle ge of Osteopathy – Traduit de l’anglais par Pierre Tricot DO MRO ( F), novembre 99. 2  Ce concept est profondément ostéopathique et par ticulièrement proche de la pensée de St ill : « Trouver la santé devrait être l'objectif du docteur. N'importe qui peut trouver la maladie » (  Philosophie de l’ostéopat hie, p. 28) (N.d.T.). 3  Rudolph Virchow (1821-1902) : Médecin, anthropologiste et homme politique allemand, fonda la théorie de la  pathologie cellulaire q ui modifia profondément les observations pathologiques et l’étude des phénomènes in- flammatoires. Virchow a été le premier à démontrer que la théorie cellulaire s'applique aux tissus malades aussi  bien qu'aux tissus sains, c' est- à -di re que les cell ules mal ades dérivent des cellules saines des tissus normaux. Ce -  pendant, il n'accepta pas la théorie des germes en tant que facteurs des maladies proposée par Louis Pasteur. (N.d.T.). 4  Thomas Huxley  (1825-1895) Autodidacte depuis l’âge de huit ans, Thomas Huxley réussit néanmoins à étudier la médecine au Charing Cross Hospital et à s’embarquer comme chirurgien en second sur une frégate de la ma- rine anglaise. En 1850, il est nommé professeur de zoologie au Museum of Practical Zoology de Londres et char- gé de cours d’anatomie comparée à la School of Mines. Il se lie d’amitié avec Darwin dont il est un des premiers et ardents défenseurs. Il publiera de nombreux ouvrages d’étude et de classification animales (N.d.T.).

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  • JML Lajustement du corps 1/1 Signes : 17041

    Ostopathie, science biologique

    John Martin Littlejohn Ph. D. LL. D., D.O.1

    Lostopathe sintresse particulirement lhygine et la prevention de la maladie. Son unique ambition est de rendre la vie plus confortable, dajouter aux joies de la vie en rendant les gens physiquement et socialement aptes profiter de la vie. Nous avons plus de chance de russir en tudiant la maladie partir du point de vue mme du corps, de sa relle composition et de ses capacits au sein de ses activits fonctionnelles, quen utilisant des substances trangres intro-duites en son sein dans lespoir de pallier ses inaptitudes. Pourquoi ? Parce que nous considrons le corps comme on devrait le trouver dans sa condition biologique naturelle et que nous le trai-tons comme un mcanisme biologique. En faisant cela, nous demeurons proches de la Nature, explorant les caractristiques natives du corps et essayant de les faire saccorder de manire quil puisse fonctionner comme il a t prvu, et utiliser ses aptitudes natives non seulement pour vivre mais galement pour rendre la vie agrable et prcieuse.2

    Lostopathie nest pas une science de la manipulation, mais une science biologique, tout comme nous savons aujourdhui que les substances composant le corps ne sont pas chimiques, mais bio-chimiques. Virchow3 rsuma luvre de Huxley4 en ces termes : Libr du formalisme des co-les, dsireux dutiliser son propre intellect pour tester chaque objet selon ses proprits et son histoire, il oublia bientt les dogmes du systme en vigueur, pour devenir dabord un sceptique, puis un investigateur . Ces mots expriment le sentiment dindpendance qui anima Huxley, Vir-chow et Still dans leurs recherches. Huxley ouvrit la voie de nouvelles ides dans le domaine de la physiologie ; Virchow jeta les bases dune nouvelle pathologie, fonde sur la perversion du fonctionnement et ses effets sur et dans le corps ; Still tablit le principe selon lequel, dans ltiologie de la maladie, une perturbation fonctionnelle doit tre corrle un dplacement ana-tomique reli lincapacit articulaire. Ainsi envisag, le corps est constitu de parties structur a-les en corrlation mutuelles et sa vie prsente certaines proprits associes la vie cellulaire. Par proprits, nous dsignons les caractristiques de lactivit fonctionnelle dtermines par la cel-lule, normale ou anormale, ainsi que ses produits. Dans les conditions corporelle anormales, bio-

    1 Extrait de : T. Edward Hall et John Wernham, The Contribution of John Martin Littlejohn to Osteopathy pp. 71-

    78 publi par Maidstone College of Osteopathy Traduit de langlais par Pierre Tricot DO MRO (F), novembre 99.

    2 Ce concept est profondment ostopathique et particulirement proche de la pense de Still : Trouver la sant devrait tre l'objectif du docteur. N'importe qui peut trouver la maladie (Philosophie de lostopathie, p. 28) (N.d.T.).

    3 Rudolph Virchow (1821-1902) : Mdecin, anthropologiste et homme politique allemand, fonda la thorie de la pathologie cellulaire qui modifia profondment les observations pathologiques et ltude des phnomnes in-flammatoires. Virchow a t le premier dmontrer que la thorie cellulaire s'applique aux tissus malades aussi bien qu'aux tissus sains, c'est--dire que les cellules malades drivent des cellules saines des tissus normaux. Ce-pendant, il n'accepta pas la thorie des germes en tant que facteurs des maladies propose par Louis Pasteur. (N.d.T.).

    4 Thomas Huxley (1825-1895) Autodidacte depuis lge de huit ans, Thomas Huxley russit nanmoins tudier la mdecine au Charing Cross Hospital et sembarquer comme chirurgien en second sur une frgate de la ma-rine anglaise. En 1850, il est nomm professeur de zoologie au Museum of Practical Zoology de Londres et char-g de cours danatomie compare la School of Mines. Il se lie damiti avec Darwin dont il est un des premiers et ardents dfenseurs. Il publiera de nombreux ouvrages dtude et de classification animales (N.d.T.).

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    logie et bactriologie suivent des voies parallles, la bactrie attaquant soit directement en tant que cellule soit par lintermdiaire de substances dverses dans les produits de la cellule. Cest cause de cela quaprs avoir abandonn les drogues, le Dr Still affirma que rien dtranger la composition du corps ne devrait y tre introduit. Soixante ans plus tard, Julian Huxley5 nous dit que le corps est constitu de cellules rassembles de manire telle que tous les fonctionnements corporels sont en fin de compte dtermins partir du point de vue de la cellule et que chaque cellule ainsi que chaque groupe cellulaire est un laboratoire au sein duquel toutes les substances sont formes puis circulent dans le corps en fonction de ses besoins nutritifs. cela, Still ajoute le traitement des maladies du corps car, selon ce qui vient dtre affirm, les cellules sont le fon-dement du corps. Lide fondamentale du systme nerveux, cest la cellule, la fois source et centre de la distribution de lnergie nerveuse et mme de lapport trophique, essentiel pour nor-maliser les tissus. Voil qui pose la base biologique sur laquelle se fondent diagnostic et traite-ment ostopathiques. Cela fait sortir lostopathie du domaine de la science manipulative pour lamener dans le domaine biologique. Selon la physiologie applique moderne, le rflexe trouve son origine dans les cellules, et les fi-bres nerveuses fonctionnent comme des annexes de la cellule ; la partie sensorielle stimule la cellule pendant que le stimulus se propage en action du ct moteur. Toute la vie de lactivit et de la mobilit corporelle se fonde sur ces rflexes. Certaines cellules fonctionnent automatique-ment, mais si la sensation nest pas normale, elle ne sont daucune utilit pour le corps. Ainsi, sur le plan thorique, la physiologie moderne amne pratiquement au grand jour ce que nous prati-quons avec lostopathie. Certains auteurs parmi les plus minents nous disent aujourdhui que toutes les maladies sont nerveuses. Cela est vrai, parce que toute maladie est dune manire ou dune autre relie la cellule nerveuse ou ses fibres. Cest pourquoi dans les premiers temps de lostopathie une telle importance tait accorde lide de pression. La pression ne se situe pas forcment au niveau dun orifice, comme on la incorrectement affirm, mais lide de pression occupe encore une place prpondrante. Les muscles rtracts et fibross reprsentent la pression. La physiologie vasomotrice a confirm ce que disait le Dr Still propos de la maladie et de sa relation lartre, pas cause dune pression directe sur le vaisseau sanguin, mais parce que les conditions vasomotrices crent une obstruction la circulation et une irritation rsultante. La physiologie moderne nous enseigne donc que le corps entier a ses connexions avec le systme nerveux et que cest travers ces connexions que nous pouvons contrler le corps. Le contrle de la douleur, la disparition des maux de tte dpendent de la capacit faire en sorte que les nerfs rgulent le sang, quilibrent le sang et la lymphe et coordonnent lnergie nerveuse en une activi-t tissulaire quilibre. Ainsi, la thrapeutique mcanique ostopathique se fonde sur la concep-tion biologique du corps. Cela est galement vrai lorsque lon considre le ct matriel du corps. Le corps a besoin de substances matrielles pour maintenir sa nutrition quilibre. La protine est le centre de toute vie organique au sein des tissus. Elle est fabrique et assimile au sein de la cellule de sorte que la nutrition se trouve centralise dans la cellule. Cela conduit toute condition de malnutrition du corps vers la cellule et terme, vers la cellule nerveuse, parce que ce qui rend la nutrition parfaite dans tous les tissus du corps, cest la trophicit. Cela implique que les cellules nerveuses forment certaines substances qui sont envoyes travers tout le corps en tant que mat-riaux trophiques. Lorsque cela est entrav, le corps tombe dans une condition non trophique. Le fondement de la dittique ostopathique est donc la biologie de la cellule et plus particulire-

    5 Julian Huxley (1887-1875), petit-fils de Thomas, biologiste, philosophe et homme politique, connu pour ses

    recherches sur la gntique et lvolution. Il fut le premier directeur de lUNESCO (1946-48) (N.d.T.).

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    ment de la cellule nerveuse. La manipulation nest quune forme de technique au moyen de la-quelle nous pouvons ajuster6 ces conditions biologiques au sein du corps. Cela signifie qu tra-vers lutilisation de nos doigts, nous faisons appel au fonctionnement biologique des cellules du corps, essayant de les normaliser afin de rendre le corps coordonn dans toutes ses activits sp-cialises. La dittique ostopathique reprsente une science biologique. Donc, rien dtranger la composition du corps ne devrait y tre introduit par la nutrition ou autrement. Le protoplasme fait partie du corps dans le mesure mme o il peut tre converti en bioplasme. La maladie com-mence souvent par laccumulation de substances non vitales ou trangres quelles soient viva n-tes ou mortes, au sein du corps ou de ses tissus. Ainsi, chimie et biochimie doivent tre converties en biologie. Le corps humain vivant est comme un laboratoire o les mots Entr interdite sont placards chaque entre et recoin. Cela signifie que les problmes de la vie du corps sont ceux de la chimie physiologique. Cela signifie que si nous pouvons savoir ce que fait la chimie, nous ne pouvons pas savoir ce que fait la vitalit et que la chimie physiologique du corps se doit dtre sous le contrle de la biologie. Cest ce point que dbute trs souvent la maladie. Le point de dpart de toute intoxication, cest lexistence dans le bioplasme dune ou plusieurs substances trangres au bioplasme du corps vivant normal, cest--dire de substance morte. Pour que les substances constitues puissent tre assimiles par le bioplasme du corps, la chimie physiologique doit tre convertie en son quiva-lent biologique. Cela nous conduit galement dans le domaine du systme nerveux car cest le domaine de la vitalit et le systme nerveux dtermine long terme, si les matriaux seront ou pourront tre assimils ou non. Cela est dmontr par le fait que la chimie de la substance vivante est la chimie du mouvement. Dans le domaine mtabolique, cela veut dire que la chane de pro-cessus est ferme et quaucune substance ne peut la pntrer sans tre mobilise. Cest une des raisons pour lesquelles les substances trangres au bioplasme ne peuvent lui tre daucun ser-vice, parce que le seul moyen par lequel une substance trangre peut oprer dans le bioplasme cest la destruction. Un acide dtruit un alcalin et vice versa. Cela explique pourquoi un ulcre peut tre dvelopp par un acide positif. Voil pourquoi nous parlons de chimie du mouvement : la chimie du mouvement est activit. Dans ce cas, lactivit tant une assimilation destructrice implique la rception de substances sur une base unifie. La mme chose est vraie quelles soient les formes de mtabolisme et de scrtions. Voil pourquoi en ostopathie, lorsque existe une condition statique dsquilibre ou une mobilit diminue ou anantie, nous attaquons le pristal-tisme de lestomac ou de lintestin ou le rythme dun organe comme le foie ou le rein : le pristal-tisme et le rythme reprsentent ce qui opre en relation avec les processus digestifs, mtaboliques ou scrtoires. Lappendicite correspond au dversement dans lappendice de substances altres ou au rythme suspendu, libres une frquence trop rapide, entranant un largissement rsul-tant du cul de sac appendiculaire, etc. Nous nous occupons de cela, pallions la douleur et vri-fions le pristaltisme intestinal. Voil la mthode idale pour soccuper de lhyperfonctionnement conduisant lappendicite.

    6 Le mot anglais adjustment est un faux ami. Sa traduction directe par ajustement pourrait suggrer remise en

    normalit, en conformit alors que le sens de ce mot est plutt rglage, quilibration, harmonisation. Il doit nous orienter vers lide daccommodation mutuelle, de justesse, dharmonie au sein dun ensemble de paramtres dy-namiques. En ce sens, il respecte parfaitement la complexit et la ncessit dadaptation permanente du vivant par rapport lui-mme et son environnement. Cette ide nous semble matresse dans la pense de Littlejohn et la traduction littrale du mot anglais adjustment par ajustement altre ce concept, cest pourquoi il nous a sem-bl important dvoquer cette ide (N.d.T.).

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    Cela range dfinitivement la maladie dans le chapitre de la mobilit. Nous fondons donc tout no-tre traitement sur le mouvement appliqu une articulation ou une structure. En disant cela, nous ne devons jamais oublier que les organes internes constituent une partie de la structure du corps, de sorte quils tombent sous la condition de lsion ou de correction, tout comme les os et les muscles au niveau de la structure plus superficielle. Il est un autre point que nous ne devons pas ngliger ; cest que la composition chimique du corps nest pas le seul facteur intervenant au sein des tissus corporels et lors de leur reconstruction. Cela explique pourquoi tant dminents biologistes et physiologistes mettent laccent sur ce quils appellent la morphologie. Ils signifient par l la constitution molculaire des cellules et des groupes de cellules. Le fameux botier dAbrams7 si souvent dcri tait un effort pour rvler la solidit au sein dun organe ou dune structure du corps. Par exemple, un foie plus solide que la normale tait un important facteur dans la composition molculaire et la morphologie dun tel organe. Cela indique la solidit organique comme tant une condition biologique. Cela signifie quau lieu dtre une structure lastique dis-posant dune libre mobilit rythmique, un organe devient solide. Lorsque lintestin devient r-serve de gaz, sa morphologie est modifie et pour nous occuper correctement de cette condition, nous devons dcouvrir comment sest constitue cette poche de gaz. Le facteur sous-jacent la tuberculose dans son stade de dbut est similaire celui dun foie congestionn. La suspension du mouvement rythmique constitue la condition sous-jacente et lavis habituellement donn de rester tranquille et de mettre au repos poumon, estomac ou foie est tout fait correct dans les stades ultimes, lorsque labcs ou la dgnrescence se dveloppe pathologiquement ; mais dans les dbuts, marqus par une physiologie anormale, le mouvement rythmique doit tre maintenu dans le but de prserver la morphologie. Dans cette optique, lide ostopathique ne se rapporte pas une lsion osseuse, mais la modifications de caractristiques biologiques qui doivent tre discu-tes, diagnostiques et traites partir du point de vue de la mobilit. Dans la mme ligne, le fondement de toute la vitalit du corps est la stimulation. Dans les premiers temps de lostopathie, on disait souvent que stimulation et inhibition ne faisaient pas partie de lostopathie. Mais la stimulation reprsente la condition sur laquelle slaborent tous les phno-mnes corporels. Ainsi, stimulation et inhibition reprsentent en ostopathie les voies et les moyens permettant de soccuper du corps partir dun point de vue physiologique, parce que dans le mouvement cyclique des parties du corps, elles sont des faits dans les changements cycli-ques survenant en connexion avec lactivit vitale des organes et des tissus. Cela nous amne galement ltroit contact du systme nerveux parce que la fonction de la cellule y est de crer la stimulation, la fonction dpressive du systme nerveux stablissant par un contrle recouvrant la stimulation. Stimulation et inhibition sont donc des conditions biologiques destines quili-brer au mieux les diffrentes formes dactivit. La diffrence entre protoplasme et bioplasme tient en ce que le premier est une substance pratiquement immobile alors que le second est lexpression organique de la mobilit. partir de ce point de vue, comment dfinir la maladie ? Elle est soit une exagration, soit une diminution de la stimulation que nous nommons irritabilit. La biologie nous dit donc que tous les tissus du corps sont automatiquement irritables et que cette irritabilit existe afin de rendre toutes les substances ajustables. Lostopathie na donc pas in-vent lajustement mais la emprunt la biologie. Nous appliquons cette ide dajustement au

    7 Albert Abrams (1863-1924), n San Francisco pre de la radionique , pseudo science fonde sur le principe

    que tout corps met des radiations lectroniques qui peuvent tre dtectes et mesures. Le Dr Abrams mesurait le degr de vibration laide de botiers contenant des bobines, des circuits complexes et des cadrans indicateurs. Son travail fut trs controvers, notamment par la mdecine orthodoxe (N.d.T.).

  • JML Lajustement du corps 5/5 Signes : 17041

    corps en tant que tout, aussi bien qu ses parties structurales et ses substances. Quel que soit lendroit et le moment o existe une maladie, il existe une irritabilit positive ou ngative. Pour cette raison, le principal traitement palliatif est une forme de stimulation ou dinhibition. Ce point fait ressortir que lensemble de notre systme thrapeutique se fonde sur la biologique, aussi bien au niveau du diagnostic que de la technique de traitement. Toutes les activits du corps rpondent une stimulation. La nature et le degr de la rponse dpendent des forces biochimiques, physi-ques et physiologiques (activits mobiles) au sein du corps. La vie se manifeste par dincessants changement de matire, intervenant soit au niveau de lassimilation, soit au niveau de llimination, et lquilibre du corps est maintenu par une quilibration de ses motricits. Cellu-les, tissus et organes du corps rpondent donc constamment des stimuli dont rsultent des conditions adaptatives au sein du corps. Voil la condition normale. Lanormale, laquelle nous donnons le nom de maladie ou de dsordre, est simplement une perturbation des processus natu-rels. Par consquent, la pathologie est une physiologie anormale. Pour atteindre le commenc e-ment de la pathologie, nous devons donc aller au-del des changements cellulaires et tissulaires. Cest--dire, que prcdent les changements dans les structures que nous dcouvrons, existent des perversions dans les processus nutritifs, laltration de ces processus provoquant une accumula-tion de substance quivalent la condition morbide. Selon Huxley, les dchets sont de la ma-tire qui nest pas sa place et on peut dire que cette condition de non en place est conscutive au manque de rponse approprie des cellules, tissus ou structures aux stimuli ; il en rsulte une altration dans les cycles mtaboliques, nutritifs et rythmiques avec pour rsultat final un tel d-sordre dans la stimulation que lordre ne peut tre rtabli. Tant que le dsordre existe, les condi-tions pathologiques, y compris les substances, se dveloppent. Pour soigner ce dsordre ou mala-die, tout ce qui est ncessaire, cest de rtablir lordre. Aucune stimulation autre que celle rsi-dant au sein du corps et aucune substance autre que les siennes propres ne sont de quelque utilit. La nature na besoin que de ses propres pouvoirs et produits et nutilise queux. Selon ce qui prcde, lquilibre du corps dpend de la continuit normale des cycles digestifs, mtaboliques et dassimilation, lquilibre tant prserv par la raction de la cellule, du tissu ou de lorgane tous les stimuli environnant le corps qui doivent tre expressifs de la relation physi-que aux conditions physiologiques. Les mouvements de la cellule du tissu ou de lorgane, les mouvements de leurs substances, utilisant les fluides, les muscles, les nerfs, les glandes et autres voies de communication constituent la base de lactivit organique. Cela explique pourquoi les tissus possdent le pouvoir de contractilit fond sur la stimulation (irritabilit normale). Dans le corps humain, les stimuli nerveux sont la base des autres formes dirritabilit. Sils sont perdus ou modifis, lactivit est galement perdue ou sombre dans linexistence. Un muscle ne peut se contracter moins dtre stimul, et lorsquil perd sa stimulation, il dgnre. La mme chose est vraie pour toute les structures vitalises. Le contrle de tout fonctionnement dpend donc de lactivit nerveuse, les fibres nerveuses tant des voies le long desquelles les stimuli sont trans-mis et distribus vers toutes les structures bien spares du corps, le rflexe tant le centre de lorigine, de lorganisation et de la distribution des stimuli. Leffet immdiat de la stimulation nerveuse est donc le fonctionnement et cela recouvre le tonus, la contractibilit et lactivit sous toutes leurs formes. Cela fait ressortir les activits et corrlations de tous les tissus et organes du corps et les prsente comme les conditions physiologiques sous-jacentes du corps. La vitalit se montre dans la subs-tance et la substance corrle, la structure des tissus et des organes. En tant que mdecins, nous avons faire non pas la vie elle-mme sauf pour essayer de la sauver, de la prserver ou de

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    lennoblir , mais son moyen matriel dexpression. Cela consiste en une activit constante dans les substances vitales et leurs expressions dans les organes et les tissus. Dans cette substance vitale, la cellule est lunit, la combinaison de cellules reprsentant le cycle de changement sous-jacent aux processus physiologiques signifiant sant pour le corps. Tout changement dans les conditions environnantes, que ce soit lintrieur ou lextrieur du corps signifie un change-ment dans les stimuli, et moins que ces changements soient adapts et ajusts les uns aux autres et au corps, des conditions anormales se dveloppent, constituant la base des conditions patholo-giques du corps et de ses structures. Les rponses aux diffrents changements constituent les sti-muli qui maintiennent le corps en tat de sant et si ces rponses ne sont pas entraves, la vitalit est normale ; si elles sont perturbes, lquilibre des activits vitales est perturb, ce qui signifie maladie. Lors du dveloppement de la perturbation ou de la maladie, un stimulus sajoute au corps pour quil sauto gurisse. Pour essayer daider le corps, il est donc seulement ncessaire de corriger les conditions physiques afin que le corps puisse utiliser ses propres ressources dactivit afin de sauto gurir. Cela implique que le corps reoit un apport nutritionnel ncessaire, que son environnement est correct en chaleur, lumire, humidit, circulation de fluides, distribution dnergie nerveuse, quexistent des conditions normales de contractibilit, des relations et une communication libres entre toutes les parties du corps et un libre ajustement articulaire de ces structures, de manire que la communication intercellulaire, inter tissulaire et inter structurel soit possible.