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Ji t i: .. ~, , •. . .~ r o··.e a 1 r'e ':1 parti communiste international '(programme communiste) bimensuel LE NUMERO Ce qui distingue notre Parti La ,eyendication de la ligne qui va du " Manifeste communiste" Ca la révolution d'Octobre et à 10 fondation de l'Internationale communiste; la lutte co ntre la dégénérescence de Moscou, le refus des Fronts populaires et des blocs de la Résistance; la tôche diffi cile de eesreuretlen de la doctrine et de l'organisation révolutionnaires, en liaison avec la classe ouvrière, contre la politique personnelle et parlementariste. 9 11le ANNEE - 112 4 octobre - 17 octobre 1971 D,50 F CHI N' E :: U. S. A. MORT D'UNE Le succès dip lom atique rempo. pnr 1.3 Chine gdce à 10 « norme lise+ion » oHicielle de ses rapports avec les Eiats-U3'lÎs a été accueiili dans le monde enr.er comme un événement ·inattendu et d'une extrême im- portance. En _fait, l'évcnernent en quest.on devrait surtout in- citer nombre de « révolu- tionnaires » improvisés à s'interroger sur le véritable rôle de la puissance chinoi- se dans la politique inter- nationale. Il porte en effet un coup mortel à tous ceux qui croyci ent dur comme fer à on ne sait quelle mis- sion « anti-impérialiste » de la Chine. Quoi que puis- sent dire certains maoïstes désespérément crcr.ponnés à leur fétiche, qui croira que la multiplication des contacts officiels entre chi- nois et américains et la re- connaissance de fait de la chine populoire par les Etats-Unis m a r que le .triornphe d'une ligne «. ré- volutionnaire » sur l'impé- rialisme yankee ? Ces faits illustrent seulement l'adhé- sion de la Chine populaire à la diplornot.e tradition- nelle de l'impérialisme; et ils con fi rment avec éclat ce que nous, marxistes, avons toujours dit, à savoir que le but .e la Chine po- pulaire a toujours été d'en- rrer da ns le chœur des J: uissonces impérialistes mondiales qui la tenaient à l'écart et de s'y faire la place due à son rang. L'Irnp èr io lisrne n'est pas le fa.it de telle ou telle nation : c'est la forme in- ternctiono!e du capitalisme dans la rernière phase de son histoi re. Le marxisme ne condamne pas morale- ment l' « impérialisme» : il comtat le capitalisme dans toutes les formes politi- ques qu'i 1 revêt, y compris la prétendue liqne « révo- lutionnaire » de la Chine populaire chantée par les maoïstes. C'est pourquoi non seu lement no us n'avons jamais partagé l'il- lusion selon Ioquelle la Chine de Mao pouvait ré- générer le mou v e men t communiste international, mais nous l'even, toujours ê"prement combattue. La Chine populaire nous a donné' l'exemple d'une révolution nationel-bour- geoise dans l'aire extrême- orientale. Cette révolution plus ou moins accomplie désormais, la Chine aspi- re à se faire la place qui lui revient parmi les puis- sances rnondicles. C'est dans la loqique même des choses. Non seulement nous n'avons pas à le dé- plorer, mais nous considé- rons comme historique- rnerir positive la transfor- mation des masses paysan- nes chinoises en nouvelles phalanges de l'armée pro- létarienne mondiale de de- main que l'accumulation forcenée du capital entraî- nera inéluctablement. Môis considérer le développe- ment du capitplisme mo- derrie dans le lointain Orient comme un facteur de première importance pour la future révolution communiste est une chose, et présenter ce développe- ment lui-rnêrne comme la construction d'un « socia- lisme national » ou com- me une forme d'2 la re- naissance du mouvement révclutionnai re du prol é- tari ot en est une tout au- tre. Une telle mvst.ficc- tien est fille de l'illusion e t de l'aveuqlement com- muns à tous ceux qui n'ont pas su ti rer les le ~ons de la co.rtre-r èvolut ion par la- quelle ce mouvement a été depuis lonqtemp s submer- et détruit. La Chine de Mao cycnt el.e-même con- tribué à cette contre-révo- en con.ri r.uont à la déna- turation de toute position rnorxiste, ce n'est pas de ce coré rue o ouvc.r surgir l' éti ncelle de la reprise prolè tor i anne. Pour nous, l'insertion de la grande Chi.".: dans le jeu des rapports e.itre impé- rial istes n'est pas une dé- ception, parce C!U= nous n'avons jamais pris son ac- cumulation copi tolist, pri- mitive pour une révolution social iste, c' est-à-di re pour l'effet dune insurrection prolétarienne r.i POUr la construction d'un quel- conque « commun isme ». Si cette ins er tion ruine ILLUSION quelque chose, c'est uni- quement l'idée folle que des révolutionnai res prolé- tariens puissent faire con- fiance à d'autes qu'eux- mêmes pour travailler à la reprise du mouvement de classe. Elle confirme en plein que le futur parti de classe ne pourra jamais se frayer son chemin par au- cune « voie nationale », que ses bases sont interna- tionales parce que ce sont celles de son programme scientifique. La perspect i- ve de la révolution prolé- tarienne ne passe ni n'a ja- mais passé par la Chine des « cents fleurs », du « bloc des quatre closses », de la ( révolution culturel- le » ou du « nouveau Yal- ta » : elle passe et a tou- jours passé par la défense, la réaHirmation constante, anonyme, collective, inter- nationale du programme communist-e. Que les pro-chinois pleurent sur Ileffondre- ment de leur perspective : nous, marxistes, nous n'y avons jamais cru. En marge de la crise monétaire internationale Alors que les soulbtresautS commefciOlux e·t monétaires montrent <tue poulr le mo·nd-e boulrgeois se pf'ép,arent de nouveeux affron·tements et !Une neuvelle crise, les penseurs ·petits-boulrgeo·is se leneent à corps perd,u dans les rêveries fu'meuses qui ex'priment l'i'm'p·uissan(;e déses- pérée d'une classe dépovrY1ue de toute perspective politique autonome. Un beau rêve tiers-mondiste: Inflation M. Emmanuel propose oinsi au public éclairé du "Monde" (7/9) le. solution née de son cerveau sorbonnard : création d'un « hô- tel des monnoies » mondial qui estcmpilleroit l'or réservé aux paiements internationaux moyen- nant un très fort droit de frappe payé en or pa,r les banques cen- troles ; les importantes quantités de métal jaune ainsi recueillies par « l'hôtel des monnoies )} en pniement de la frappe seraient utilisées au développement des pays arriérés. Ainsi serait résolu le problème qui tourmente M. Emmanuel : comment les jeunes bourçeoisies du Tiers-Monde peu- vent-elles développer leur écono- mie notlonole en protégeant con- tre leurs rapaces confrères impé- rialistes Jes richesses qu'elles ont eu tant de mol à extorquer à leur prolétariat et à leur paysannerie? Et notre auteur de préciser : «Ce sere une aide d'autant plus focile à dispenser que personne ne la poiero ». Jésus-Christ qui ne faisait que changer l'eau en vin peut aller se recycler, ainsi quo¤! les alchi- mistes du Moyen-âge Qlui, pour orr iver à l'or, portoient ou moins du plomb : M. Emmanuel, lui, part de rien pour créer non seule- ment de l'or, mais encore le dé- veloppement des pays arriérés, de miracles avec en prime la paix et l'har- monie universelles dons le meil- leur des mondes capitolistes. Cer- tes, écrit-il la réalisation d'un tel système serait « posscblement dif- ficile » (!'). Mais en cas de réus- site, « personne ne dominera ni ne gênera personne » (sic). Grô- ce à la oierre philosophole bre- vetée Emmanuel, le monde copi- ta.liste aura donc enfin trouvé le moyen d'avoir le sai or ict sans exploitation, le commerce sans vol, l'orçent sans usure, la Bourse sans spéculation, l'cccumulction sons expropriation des produc- teurs directs, l'exoortotiors de ca- ' piteux sans impérialisme, l'Etat. bourgeois sans violence, en som- me le copitolisme sans le c()(tège de sang et de misère qui l'a toujours accompagné et qui l'ac- coropoqnero t·oujoun. Que pareil exploit soit en effet {( passablement difficile » à réa- liser, peu importe, du moment que la nouvelle invent.ion atteint ce qui est le véritable but de tous les mythes petits-bourgeois : foi':" ·re crolre à la classe 'ouvrtêre qu'elle peut « faire l'économie » de la Révolution grâce à des ré- formes astucieuses qui suppr irne- raient comme par rnicocle les vi- ces les plus hideux du copltc- lisme. (SUite page 2) Mythe du Vietminh et vérité .historique La publication du dossier Mc Namara désormais fameux a provoqué une vague de stupeur, d'indignation et de protesta- tion dans l' « opinion publique ». La presse démocratique l'a ac- cueilli avec satisfaction comme une preuve décisive des crimes pour lesquels le gouvernement américain avait été depuis long- temps accusé par le « mouve- rnent pour la paix » et par le « tribunal des droits de l'hom- me ». Voici une liste sommaire des crimes amér.calns selon l'opposi- tion démocratique : 1 0 Les « premiers à commencer z-. c'est-à-dire les « agresseurs s, ont été les USA. 2" Il n'y a eu ni invasion ni même appel à l'insurrection de la part de la République démocratique du Vietnam. Ce sont les USA qui ont «\ violé» les accords de Ge": nève de 1954. 4 0 Par la façon bestiale dont ils ont conduit la guerre, les USA ont mllle fois dépassé les nazis en férocité. 'ainsi que par l'amp.leur des moyens employés pour terroriser et exterminer les populations. 5" Le respect que les USA ont des traités fait honneur aux nazis eux-mêmes : les USA ont violé tous les traités internationaux, 1:< les droits de I'homme », le « droit d'es peuples à l'auto-dé- termination », etc ... 6 0 Par leur intervention militaire, enfin, les USA ont agi « contre la volonté du parlement américain» ; ils ont donc foulé aux pieds leurs propres lois. nié leurs propres prlncrpes de « démocratie », de « liberté », etc ... Or. comment le gouvernement des USA a-t-il pu aller à la fois contre « son peuple », « ses principes » et ses organes légis- latifs ? Son action a, violé mille « droits », mais elle a respecté REUNION PUBLIQUE A SAINT-ETIENNE Le vendredi 22 octobre, à 20 h 30 au « Cercle Péd..:JgogÎ,!ue », 90 bj s, Boul. Yalbenoite Nature ft tcnctron du P.C,F. pleinement ce qui compte, c'est- à-dire le droit du plus fort. Face à une telle démonstra- Hon de brutalité et de cynisme, combien apparaissent stupides et stériles les lamentations des naïfs pacitlstes petits-bourgeois Q'ui, contre elle, brandissent le « droit» et qui opposent aux ar- mes les chiffons de papier que sont les traités et les chartes ! Pas plus qu'aucun Etat bour- geois, J'Etat des USA ne défend ni une idéologie, ni une consti- tution, mais un ensemble d'in- térêts : il peut donc à l'occa- sion fouler aux pieds « ses pro- pres lois ». D'une part, un pâle courant d'opinion qui se définit en général comme « pacifiste » let qui prétend lutter aux côtés des vietnamiens en dénonçant dans la guerre et dans la violen- Ice la cause de tous les maux, et dans la paix la solution uni- verselle : de l'autre, la véritable (lutte à coup de bombes et de massacres ! Mais les héroiques combattants vietnamiens qui luttent de façon presqu'Ininter- trompue depuis vingt-cinq ans sont seuls : seuls contre I'Impé- (rialisme américain, seuls contre Ile « mouvement pacifiste » qui contribue à embrouiller les idées du prolétariat occidental et à iavaltser la thèse selon laquelle les vietnamiens « peuvent s'en tirer seuls» et que la solidarité envers leur lutte doit s'expri- mer dans les formes démocra- tiques et non violentes ; seuls enfin contre leurs propres chefs liés à la fois à la politique de Moscou et à celle de Pékin qui ont toujours cherché à contenir le mouvement dans des limites oourgeotses-nattonares et (com- me nous le démontrons) non seulement à ne pas heurter les intérêts de la classe des proprié- taires terriens, mais à s'enten- dre avec eUe, se moquant systé- matiquement des prolétaires et des paysans pauvres. Que le prolétariat occidental ait assisté à l'extermination systématique de milliers et mil- liers de vietnamiens sans lever le petit doigt, c'est un fait qui montre l'abîme dans lequel nous sommes tombés depuis cin- quante ans et plus. Voilà le point central, et tandis que tous exaltent hypocritement la lutte et les victoires militaires des tvletcongs, nous ne pouvons pas ~disstmuler que la lutte des pro- Ilétaires et des paysans pauvres du Vietnam est et restera sans espoir tant que le prolétariat occidentail ne se sera pas libéré de la chape de plomb de l'op- portunlsme G'ui fragmente et di- vise ses luttes et les maintient sur un terrain légalitaire et pa- cifiste. Ceux qui se limitent à exal- ter les luttes des combattants vietnamiens sans tirer des évé- nements passés les leçons néces- saires, aussi douloureuses qu'el- les soient, aident-ils en quoi Ique ce soit ces combattants ? ICeux qui prétendent que les événements du Vietna.m prou- vent qu' « un peuple petit et faible peut par ses seules for- ces infltger Ia déf.aite à l'impé- rialisme » sont-ils dans le camp des héroïques combattants vietnamiens ? Que démontrent 'en réalité les vingt-cinq ans de guerre d'abord contre les Japo- mais puis contre les Français et aujourd'hui (depuis bientôt on- ze ans) contre les Américains, sinon le contraire ? En 1946, après l'écrasement des Japonais, un accord avec la France ouvre la voie à l'entrée des troupes françaises dans le (Suite page 4)

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Ji

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r o··.e a1r'e ':1parti communiste international '(programme communiste)bimensuel

LE NUMEROCe qui distingue notre Parti

La ,eyendication de la ligne qui va du " Manifeste communiste" Ca la révolution d'Octobre et à 10fondation de l'Internationale communiste; la lutte co ntre la dégénérescence de Moscou, le refus des Frontspopulaires et des blocs de la Résistance; la tôche diffi cile de eesreuretlen de la doctrine et de l'organisationrévolutionnaires, en liaison avec la classe ouvrière, contre la politique personnelle et parlementariste.

911le ANNEE - N° 112

4 octobre - 17 octobre 1971 D,50 F

CHI N' E :: U. S. A.

MORT D'UNELe succès dip lom atique rempo. té pnr 1.3 Chine

gdce à 10 « norme lise+ion » oHicielle de ses rapportsavec les Eiats-U3'lÎs a été accueiili dans le monde enr.ercomme un événement ·inattendu et d'une extrême im-portance.

En _fait, l'évcnernent enquest.on devrait surtout in-citer nombre de « révolu-tionnaires » improvisés às'interroger sur le véritablerôle de la puissance chinoi-se dans la politique inter-nationale. Il porte en effetun coup mortel à tous ceuxqui croyci ent dur commefer à on ne sait quelle mis-sion « anti-impérialiste »de la Chine. Quoi que puis-sent dire certains maoïstesdésespérément crcr.ponnésà leur fétiche, qui croiraque la multiplication descontacts officiels entre chi-nois et américains et la re-connaissance de fait de lachine populoire par lesEtats-Unis m a r que le

.triornphe d'une ligne «. ré-volutionnaire » sur l'impé-rialisme yankee ? Ces faitsillustrent seulement l'adhé-sion de la Chine populaireà la diplornot.e tradition-nelle de l'impérialisme; etils con fi rment avec éclatce que nous, marxistes,avons toujours dit, à savoirque le but . e la Chine po-pulaire a toujours été d'en-rrer da ns le chœur desJ: uissonces impérialistesmondiales qui la tenaientà l'écart et de s'y faire laplace due à son rang.

L'Irnp èr io lisrne n'est pasle fa.it de telle ou tellenation : c'est la forme in-ternctiono!e du capitalismedans la rernière phase deson histoi re. Le marxismene condamne pas morale-ment l' « impérialisme» : ilcomtat le capitalisme danstoutes les formes politi-ques qu'i 1 revêt, y comprisla prétendue liqne « révo-lutionnaire » de la Chinepopulaire chantée par lesmaoïstes. C'est pourquoinon seu lement no u sn'avons jamais partagé l'il-lusion selon Ioquelle laChine de Mao pouvait ré-générer le mou v e men tcommuniste international,mais nous l'even, toujoursê"prement combattue.

La Chine populaire nousa donné' l'exemple d'unerévolution nationel-bour-

geoise dans l'aire extrême-orientale. Cette révolutionplus ou moins accompliedésormais, la Chine aspi-re à se faire la place quilui revient parmi les puis-sances rnondicles. C'estdans la loqique même deschoses. Non seulementnous n'avons pas à le dé-plorer, mais nous considé-rons comme historique-rnerir positive la transfor-mation des masses paysan-nes chinoises en nouvellesphalanges de l'armée pro-létarienne mondiale de de-main que l'accumulationforcenée du capital entraî-nera inéluctablement. Môisconsidérer le développe-ment du capitplisme mo-derrie dans le lointainOrient comme un facteurde première importancepour la future révolutioncommuniste est une chose,et présenter ce développe-ment lui-rnêrne comme laconstruction d'un « socia-lisme national » ou com-me une forme d'2 la re-naissance du mouvementrévclutionnai re du prol é-

tari ot en est une tout au-tre. Une telle mvst.ficc-tien est fille de l'illusione t de l'aveuqlement com-muns à tous ceux qui n'ontpas su ti rer les le ~ons dela co.rtre-r èvolut ion par la-quelle ce mouvement a étédepuis lonqtemp s submer-gé et détruit. La Chine deMao cycnt el.e-même con-tribué à cette contre-révo-en con.ri r.uont à la déna-turation de toute positionrnorxiste, ce n'est pas dece coré rue o ouvc.r surgirl' éti ncelle de la repriseprolè tor ianne.

Pour nous, l'insertion dela grande Chi.".: dans le jeudes rapports e.itre impé-rial istes n'est pas une dé-ception, parce C!U= nousn'avons jamais pris son ac-cumulation copi tolist, pri-mitive pour une révolutionsocial iste, c' est-à-di re pourl'effet dune insurrectionprolétarienne r.i POUr laconstruction d'un quel-conque « commun isme ».Si cette ins er tion ruine

ILLUSIONquelque chose, c'est uni-quement l'idée folle quedes révolutionnai res prolé-tariens puissent faire con-fiance à d'autes qu'eux-mêmes pour travailler à lareprise du mouvement declasse. Elle confirme enplein que le futur parti declasse ne pourra jamais sefrayer son chemin par au-cune « voie nationale »,que ses bases sont interna-tionales parce que ce sontcelles de son programmescientifique. La perspect i-ve de la révolution prolé-tarienne ne passe ni n'a ja-mais passé par la Chinedes « cents fleurs », du« bloc des quatre closses »,de la ( révolution culturel-le » ou du « nouveau Yal-ta » : elle passe et a tou-jours passé par la défense,la réaHirmation constante,anonyme, collective, inter-nationale du programmecommunist-e.

Que les pro-chinoispleurent sur Ileffondre-ment de leur perspective :nous, marxistes, nous n'yavons jamais cru.

En marge de la crise monétaire internationale

Alors que les soulbtresautS commefciOlux e·t monétaires montrent<tue poulr le mo·nd-e boulrgeois se pf'ép,arent de nouveeux affron·tementset !Une neuvelle crise, les penseurs ·petits-boulrgeo·is se leneent à corpsperd,u dans les rêveries fu'meuses qui ex'priment l'i'm'p·uissan(;e déses-pérée d'une classe dépovrY1ue de toute perspective politique autonome.

Un beau rêve tiers-mondiste:

Inflation

M. Emmanuel propose oinsi aupublic éclairé du "Monde" (7/9)le. solution née de son cerveausorbonnard : création d'un « hô-tel des monnoies » mondial quiestcmpilleroit l'or réservé auxpaiements internationaux moyen-nant un très fort droit de frappepayé en or pa,r les banques cen-troles ; les importantes quantitésde métal jaune ainsi recueilliespar « l'hôtel des monnoies )} enpniement de la frappe seraientutilisées au développement despays arriérés. Ainsi serait résolule problème qui tourmente M.Emmanuel : comment les jeunesbourçeoisies du Tiers-Monde peu-vent-elles développer leur écono-mie notlonole en protégeant con-tre leurs rapaces confrères impé-rialistes Jes richesses qu'elles onteu tant de mol à extorquer à leurprolétariat et à leur paysannerie?Et notre auteur de préciser :«Ce sere une aide d'autant plusfocile à dispenser que personnene la poiero ».

Jésus-Christ qui ne faisait quechanger l'eau en vin peut allerse recycler, ainsi quo¤! les alchi-mistes du Moyen-âge Qlui, pourorr iver à l'or, portoient ou moinsdu plomb : M. Emmanuel, lui,part de rien pour créer non seule-ment de l'or, mais encore le dé-veloppement des pays arriérés,

de miracles

avec en prime la paix et l'har-monie universelles dons le meil-leur des mondes capitolistes. Cer-tes, écrit-il la réalisation d'un telsystème serait « posscblement dif-ficile » (!'). Mais en cas de réus-site, « personne ne dominera nine gênera personne » (sic). Grô-ce à la oierre philosophole bre-vetée Emmanuel, le monde copi-ta.liste aura donc enfin trouvé lemoyen d'avoir le sai or ict sansexploitation, le commerce sansvol, l'orçent sans usure, la Boursesans spéculation, l'cccumulctionsons expropriation des produc-teurs directs, l'exoortotiors de ca- 'piteux sans impérialisme, l'Etat.bourgeois sans violence, en som-me le copitolisme sans le c()(tègede sang et de misère qui l'atoujours accompagné et qui l'ac-coropoqnero t·oujoun.

Que pareil exploit soit en effet{( passablement difficile » à réa-liser, peu importe, du moment quela nouvelle invent.ion atteint cequi est le véritable but de tousles mythes petits-bourgeois : foi':"·re crolre à la classe 'ouvrtêrequ'elle peut « faire l'économie »de la Révolution grâce à des ré-formes astucieuses qui suppr irne-raient comme par rnicocle les vi-ces les plus hideux du copltc-lisme.

(SUite page 2)

Mythe du Vietminh et vérité .historiqueLa publication du dossier Mc

Namara désormais fameux aprovoqué une vague de stupeur,d'indignation et de protesta-tion dans l' « opinion publique ».

La presse démocratique l'a ac-cueilli avec satisfaction commeune preuve décisive des crimespour lesquels le gouvernementaméricain avait été depuis long-temps accusé par le « mouve-rnent pour la paix » et par le« tribunal des droits de l'hom-me ».Voici une liste sommaire des

crimes amér.calns selon l'opposi-tion démocratique : 10 Les« premiers à commencer z-.c'est-à-dire les « agresseurs s,ont été les USA. 2" Il n'y a euni invasion ni même appel àl'insurrection de la part de laRépublique démocratique duVietnam. 3° Ce sont les USA quiont «\ violé» les accords de Ge":nève de 1954. 40 Par la façonbestiale dont ils ont conduit laguerre, les USA ont mllle foisdépassé les nazis en férocité.'ainsi que par l'amp.leur desmoyens employés pour terroriseret exterminer les populations. 5"Le respect que les USA ont destraités fait honneur aux naziseux-mêmes : les USA ont violétous les traités internationaux,1:< les droits de I'homme », le« droit d'es peuples à l'auto-dé-termination », etc ... 60 Par leurintervention militaire, enfin, lesUSA ont agi « contre la volontédu parlement américain» ; ilsont donc foulé aux pieds leurspropres lois. nié leurs propresprlncrpes de « démocratie », de« liberté », etc ...

Or. comment le gouvernementdes USA a-t-il pu aller à lafois contre « son peuple », « sesprincipes » et ses organes légis-latifs ? Son action a, violé mille« droits », mais elle a respecté

REUNION PUBLIQUEA SAINT-ETIENNE

Le vendredi 22 octobre, à 20 h 30au « Cercle Péd..:JgogÎ,!ue », 90 bj s, Boul. Yalbenoite

Nature ft tcnctron du P.C,F.

pleinement ce qui compte, c'est-à-dire le droit du plus fort.

Face à une telle démonstra-Hon de brutalité et de cynisme,combien apparaissent stupideset stériles les lamentations desnaïfs pacitlstes petits-bourgeoisQ'ui, contre elle, brandissent le« droit» et qui opposent aux ar-mes les chiffons de papier quesont les traités et les chartes !Pas plus qu'aucun Etat bour-geois, J'Etat des USA ne défendni une idéologie, ni une consti-tution, mais un ensemble d'in-térêts : il peut donc à l'occa-sion fouler aux pieds « ses pro-pres lois ». D'une part, un pâlecourant d'opinion qui se définiten général comme « pacifiste »let qui prétend lutter aux côtésdes vietnamiens en dénonçantdans la guerre et dans la violen-Ice la cause de tous les maux,et dans la paix la solution uni-verselle : de l'autre, la véritable(lutte à coup de bombes et demassacres ! Mais les héroiquescombattants vietnamiens quiluttent de façon presqu'Ininter-trompue depuis vingt-cinq anssont seuls : seuls contre I'Impé-(rialisme américain, seuls contreIle « mouvement pacifiste » quicontribue à embrouiller les idéesdu prolétariat occidental et àiavaltser la thèse selon laquelleles vietnamiens « peuvent s'entirer seuls» et que la solidaritéenvers leur lutte doit s'expri-mer dans les formes démocra-tiques et non violentes ; seulsenfin contre leurs propres chefsliés à la fois à la politique deMoscou et à celle de Pékin quiont toujours cherché à contenirle mouvement dans des limitesoourgeotses-nattonares et (com-me nous le démontrons) nonseulement à ne pas heurter lesintérêts de la classe des proprié-taires terriens, mais à s'enten-

dre avec eUe, se moquant systé-matiquement des prolétaires etdes paysans pauvres.

Que le prolétariat occidentalait assisté à l'exterminationsystématique de milliers et mil-liers de vietnamiens sans leverle petit doigt, c'est là un faitqui montre l'abîme dans lequelnous sommes tombés depuis cin-quante ans et plus. Voilà lepoint central, et tandis que tousexaltent hypocritement la lutteet les victoires militaires destvletcongs, nous ne pouvons pas~disstmuler que la lutte des pro-Ilétaires et des paysans pauvresdu Vietnam est et restera sansespoir tant que le prolétariatoccidentail ne se sera pas libéréde la chape de plomb de l'op-portunlsme G'uifragmente et di-vise ses luttes et les maintientsur un terrain légalitaire et pa-cifiste.

Ceux qui se limitent à exal-ter les luttes des combattantsvietnamiens sans tirer des évé-nements passés les leçons néces-saires, aussi douloureuses qu'el-les soient, aident-ils en quoiIque ce soit ces combattants ?ICeux qui prétendent que lesévénements du Vietna.m prou-vent qu' « un peuple petit etfaible peut par ses seules for-ces infltger Ia déf.aite à l'impé-rialisme » sont-ils dans lecamp des héroïques combattantsvietnamiens ? Que démontrent'en réalité les vingt-cinq ans deguerre d'abord contre les Japo-mais puis contre les Français etaujourd'hui (depuis bientôt on-ze ans) contre les Américains,sinon le contraire ?

En 1946, après l'écrasementdes Japonais, un accord avec laFrance ouvre la voie à l'entréedes troupes françaises dans le

(Suite page 4)

DEUX

. (Suite de la page 1)

Le rëausme bourgeoisAux boniments petit-bour-

g.eois, c'est toujours le capitallui-même qlui oppor te les mei l-leurs démentis. Pendant que M.Emmanuel rêvcssclt, M. Bidegain,capitadiste « de gauche » dontles exportations de chcussures auxUSA sont rnenocées por la surtaxede 10 %, ne se gênait pas pourrèclorner la solution. impérialisteà la crise commerciale qui mena-ce

« Il faut que l'Europe cherche« à rernplocer la oerte des ven-« tes futures sur le marché orné-({ ricain par de nouveaux débo.r-« chés créés da-ns le Tie,rs-Mon-« de. Les possibilités fantasti-« ques d'équipement 'et de con-«sommation que représentent« les pays en voie de développe-« ment sont pour l'Europe sa« meilleure chenee d'ovenir au« moment où les USA orr êtent({ leur aide au Tiers-Monde. Mais

IN·FLATION DE MIRACLES. ~

« il ne s'agit plus d'aide, il fout« financer ces achats possibles.« Nous devrions suggérer, après{( étude avec les autres organisa-« tiens patronales européennes,« qUi'au niveau des gouverne-{( ments un plan européen de fi-{( noncement du développement{( du Tiers-Monde soit créé. Il« nous est peut-être possible de« consentir des crédits rembour-{( sables en 20 ou 30 ans qui({ permettraient à la Chine et à({ d'autres pays en voie de dé-« veloppernenr de nous acheter« les éq'_;ipements et les biens de{( consommation dont ils ont tant« besoin ». (<< Le Monde », 8-9).

Le petit-bourqeois utopiste pro-pose, mais c'est le capitalisme quidispose, et le seul «remède» qu'ilapplique est l'exportation demcrchondises et de capitaux quiconduit inéluctablement à l'exas-pération de la concurrence, à lacrise et à la guerre imoér icliste !

Un « soctausme » antt-dollarVoisinant avec M. Bidegain

dans le même ,numéro du « Mon-de », M. Record apporte commed'habitude un parfait complémentoux propositions du porte-paroleavancé du capital :

« Le problème, écrit le dir i-({ g·eant du PSU, n'est pas celui{( du dollar, mais celui de l'im-{( périalisme américain. La répon-« se ne peut se faire que pcr la« création d'outres pôles moné-({ taires, et chacun ici de parler« de l'Europe. Mais dans ce do-« maine l'évidence est criante·:« il n'y aura de 'monnaie euro-« péenne que lorsqu'il y aura« pouvoir politique européen. Il« n'y aura de pouvoir politique« européen que lorsque la lutte« des classes imposera ses orbi-« trages à ce niveau ».

Conscient de ses responsobi litèsde parlementaire, M. Rocard pro-pose donc pour objectif à lb clas-se ouvrière d'opposer à la puis-sance américaine ... une puissantemonnoie européenne. Mais à sup-poser q.ue le pouvoir politique eu-ropéen qu'il souhaite puisse exis-ter, comment ossurer la puissancede sa monnaie?

La recette est aussi viei Ile quele copit olisme. La voleur d'une

monnaie nous dit M. Rocard« 'est directement liée à la puis-scnoe et ·à la ocmpénitivirè del'économie qui lui sert de sup-port ». Or, comme les seulsmoyens d'assurer la puisscnce etJo compétiqVlité d'une économiesont le travail toujours plus inten-sif de la classe ouvrière, les «gainsde productivité » (et donc les li-cenciements), sa « solution »consiste à crier aux prolétaires :« Retroussez vos rnonches, cama-rades, il nous faut une monnaieforte pour concurrencee le dol-lor ! » Pendoot que les Bideçcins'occuperont d'exporter marchan-dises et capitaux, les Rocard etCie prêcheront au prolétariat lessacrifices nécessoir es pour sus-

. citer à l'Impér io lisrne américainun concurrent capable de lui pi-quer ses morchés et ses zon-esd'influence. En somme, l'e PSU sepropose de supplanter nos sta-liniens nationaux dans l'asservis-sement du prolétariat aux be-soins du capital. La seule diffé-rence est que ce n'est pas po ..J laglra'nd:eull' fralnçaise qu'j 1 I:ui de-mande de s'échiner, mais pour lagro'node'ur ,européenn.e. L'opportu-nisme riest jornois -o court denouveautés pour tromper la clesseouvrière.

Un ((communisme» du rouble-orDans ce concours Lép"ne des

rcf istoleurs du capitalisme, lapalme revient sans aucun douteaux propositions du dénornrnèAmendola dans « Rinascita )}[hebdorncocice du PC italien,10-9-71). Ce monsieur, qui s'in-titule sans rire « communiste »,ne propose rien de moins que de« résoudre la crise monétaire in-« ter not ionole par la formation« d'un nouveou système monétai-« re internationol, d'un système«. qui ne soit pas dominé par une« ou deux monnaies exprimant« l'hégémonie d'un ou deux Etats« capitalistes, mois .réglé par un« centre- mondial dcns lequel« soient présents et dérerrni-« nants, en toute autonomie,« tous les pays, sous l'égide de« l'ONU ». Ah I·e doux rêve d'unmonde harmonieux formé de na-tions libres et égales se livrantpaisiblement à la plus noble desactivités humaines : le commer-ce. Chaque bourgeoisie a large-ment de quoi vivre en exploitantsc. clesse ouvrière : pourquoi doncs'entredéchirer ? Pourquoi n-e pascréer, sous l'égide de l'ONU, unegrande a·lliance fraternelle detous \IleS exploiteurs qui suppri-mera,it l'injustice 'et l'inégalité,c'est-à-dire interdirait aux grosexploiteurs d'exploiter les petits?M. Amendola et ses semblables ontdep:Jis longtemps oublié, à suppo-ser qU·'i,l'S ':I.'a,i,ent jama~s su, 1.qu'il n'y a pes de « crise moné-taire internatiolnole )} en soi,mais une crise du capitalismemondia,1 ; 2. que le but des vraiscommunistes n'est pas de « ré-soudre la crise )} du capitalisme,mais bien d'en profiter pourl'abattre à jamais ; 3.) que Lé-nine, qui qualifiait de ca"ferne debrigands la Société des Notions,rappelait déjà aux petits-bourgeoisKautsky, saint patron de tous lesAmendola, Marcha,is et Cie, queles rapports économiques entrenations capitalistes n'ont jamaisété une question de bonne yolo·n-té, ,mais ont toujours été détermi-hés por les Io-is du capitalisme :« Si les capitalistes se partagent« le monde, ce n'est pas en rai-« son de leur scélératesse ~at'ti-« culière, mais pa·rce que le de-

« gré de concentrotion déjà at-« teint les oblige à s'engager« dans cette voie afin de réali-« ser des bénéf ices, et ils 1 e par-« toçent proportionnellement aux« capitaux, selon les forces de« chacun, car il ne sour oi t avoir« d'autre mode de partoge en ré-« gime de production marchande« et de ccpi tolisme » (( L'im-

périalisme ... », ch. V) ; 4.) q:..;ele même Lénine rappelait au mê-me Koustsky que l'inévitable par-tage du monde entre puissancesrropér iol istes ne peut être qu'unequestion de fOl'Ce et nond'organisation interoct ionc le«... il 'est inconcevable en« régime capitaliste que le« partage des zones d'influence,« des intérêts, des colonies, etc ... ,« repose sur autre chose que la« force de ceux qui prennent part« au portage, la force ¤conomi-« que, financière, mi litqjre , etc.« ( ... ) Aussi les alliances .« in-« te.r-implérii·Oiiistes » !ou « ul-« tru-tmpér iclistes » dans la rpf]-« lité capitaliste .er non dons la« mesquine fantoisie petite bour-« geoisie des prêtres. anglais ou« du « marxiste )} all'2mand« Kautsky, ne sont inévita·ble-« ment" quelles que soient I·es« fo-rmes de ces allia.nces, qu:il« s'agiss.e d'une coalition impé-« ria-liste dressée contre lune Oj-

« tre, ou d'une union générale« embrassant toutes les puissan-

ces impérialistes, que les ({ trê-« ves » entre l,es guerres .')}.IL'im;Jérialisme ... », ch. 'lX). '

Ce que M. Amendola appelle pu-diquement « systèm! monétaireinternatio:i{].1 » n'a j"',nais été c·u-tre chose qu'un sfstème de paie-ments des dettes entre bourgeo i-sies national·es imposé au reste dumonde par le ou les impériolismesdominants : anglais avant la pre-mière guerre mondiale, ang:ais etaméricain entre les deux guerres,américain après le second cc,mageimpérialiste. Le prochain « sys-tème » ne pourra pas être autrechose qu'un compromis provisoireentre l'impérialisme dominant etI·es nouveaux vevnus aux dentslongues, en attendant un nouvelaffrontement ou une nouvelle cri-se ; quant c,ux autres pays soi-

disant « autonomes », ils se plie-ront comme toujours à la loi duplus fort.

Il est vr ci que le système de/11\. Amendolo comporte une gran-de no·uye(l~té, qu i va permettrenon seulement de réaliser enfinle mythe petit-bourgeois de l'éga-lité des nations, mais 'encore demuer sans douleur la sociétébourgeoise en socialisme sonsmême qu'elle s'en aperçoive. Cet-te poudre doe perlimpinpin, c'estle lt'oubJe-or convertible. M.Amendola et ses semblables con-sidèrent certainement la conver-tibilité du rouble-or comme unpas de plus vers le communismeen Russie et une nouvelle vic-toire du camp socialiste mondial :po.ir tous ces adorateurs de lasociété marchande, les plus sûrsagents du socic.lisme ne sontplus depuis longtemps le prolé-tariat et sc."] pa-rti, mais le billetde banque et le lingot. Grâce aurouble-or convertible, on pourramesurer les progrès du socialis-me d'après l'e niveau des rèser-ves d'or dans le bilan hebdoma-daire de la Banque d'Etat deMoscou. En échcnçe de l'accepta-tion de la devise russe commemonncie de réserve pœ les beur-geoisies occidentales, MM. Mar-chais, Arnendolo et Cie s'emores-seront d'expliquer aux ouvr ie.s

que la Benque de France, la 8an-que d'I talie, etc ... , ayant desroubles dans leurs coves, ellesfont un peu por tie du camp so-ciolis te et qu'il n'est donc pasques_tion d'y toucher ou de lesrnet tre en dcnçer por des grêvesou des mouvements incoosidérés.Au lieu de continuer à prêter desecro-dollœ-s aux financiers occi-dentaux pour qu'ils construisentde nouveaux bagnes producti fs,I.a « Moscow tNarodny Bank »pourra enfin leur prêter des euro-roubles - et chacun sait que lesusines coostr uit es avec des rou-bles sont par définition « socia-listes ». Le rouble, agissant com-me contrepoids a';j dollcr dansles paiements internationaux,mettra fin par sa seule présenceà l'impérialisme omèr ico.n, dél i-vrcnt enfin les petites nations dela domination des granGes. Diffu-sion du socialisme et de 10 démo-cratie, afflux d'or à la Banquede Moscou, tout cela - comble desmerveil les - se produira p..cifiq'ue-ment. La fée rouble-or event rem-placé la lutte des classes, rendu« socialiste » tout ce q,·..J(el!e c.irotouché, . désintégré d'un coup debaguette le dragon impèr iolis te ,il ne rest er o plus, pour paracheverce becu conte, qu'à admettreWalt Disney por rni les promoteursdes « voies nouvelles Q.:J socia-lisme ».

Buts et moyens du capitalismeLa vér itoble société bou.rgeoise

n'a rien à voir avec tous ces con-tes de fées. Dans le monde copi-toliste, une monnaie est réputéeforte lorsque le pays q'jli l'émetréc.1ise régul ièrement ur» fort ex-cédent commercial faisant rentrerdans ses coisses de l'or et desmonnaies de réserve (des dcllars)qui lui permettent d'ex·po,rter descQ'pit;aux pour elle- extorquer àl'étranger des taux de profit plusélevés que dans la 'm-étropole (cc-t uel lernen t ;' c'est surtout ,le casdu mark ollerncnd et yen japo-nais). Le dollor ayant été impo-sé au monde en 1945 - commemonnaie de paiement interrio.tio-noie par l'imperialisme américainvictorieux sur tous les fronts, cedernier a pu procéder à des ex-portations massives de-,· capitaux -sans avoir eu à constituer préolc-blement des réserves de dollarscorrespondantes par le moyen deses excédents commerciaux. MOIS

les rivaux des Etats-Un1s cher-chent à mettre fin à ceprivi.Jèg.e qui les déscvontopeet la crise économique et societequi le. menace à lintér ieur impo-se à la bourgeoisie américaine derétablir rapidement son excédentcornrnercloi g-rignoté peu à peupar la for te concurrence européenne et japonaise. En résumé.chaque 'capita,1 noticncl cherchedonc, non pas à réaliser un pai-sible équi libre de ses échangescommerciaux, mois à ra'masserSUl' le m1alrché mondial le plus devoleur possible pour la transfor-mer en capital exporté rapportantun surprofit ; or cela n'est possi-ble qu'à la condition d'être pluscompétitif que ses concurrents,

cest-ù-dired'explo.ter les ouvr iersplus férccement ou plus efficoce-ment qu'eux : la puissance desmonnaies, qu'elles s'appellentfranc ou rouble ou dolic", repo..edonc toujours sur l'exploitat-ion deplus en pius intensive de la clos-se ouvrière,

Par ailleurs, la nécessité detrouver des débouchés pour desmarchandises sans cesse plusabondantes et des Sources sûres dematières premières et dénerq:e ,ainsi que le besoin d'échapper àl'insupportable limitation des ex-portations de copiroux quirnoosela contr ointe de l'équi 1ib-e de labalance des pciernents ôe chaquepays (à l'except ion des ûSA),amènent chaque bcurçeoisie no-tionale à chercher à se cré'2f unezone d'influence pr ivillqièe Où l . isoient ossurés les marchés ct lesmatières premières in d.spensobleset surtout où ses exportations decapitaux puissent se faire, non enmonnoie de pqiernen t internatio-nale, mais dans sa monnaie na-tionale qui ser oir pratiquementcdmise COmme rnonnoe de réservedans cette zone. En somme cha-que poys capitaliste développédoit, pour éviter l'étouffement parla surproduction de copitol, es-sayer de faire dans L.n coin de laplanète ce que l'impérialismeaméricain a fait à J'échelle de laplanète entière. Le développementdu capitalisme aboutit donc iné-luctablement à la lutte entre lesprincipaux impérialismes pour laconstitution de ces zones d'in-fluence ou la remise ,en couse deszones existantes. Pendant que laRussie s'efforce vainement de ren-

forcer la zone rouble baptiséepour les besoins de la. couse« comp socialiste », les Etats-Unis che-rchent à protéger l'uni-versell·e zone dollar contre leursJeunes concurrents en expansion.La Grande-Bretagne et la Frances'efforcent pareillement de proté-ger dans. la mesure de leursmoyens les zones sJertinog' .et fronc;derniers vertiges de leur puissonceimpériale, cependont que les ca-oi tclismes les plus dynamiques,J'Allemagne et le Japon, sont iné-luctablement poussés à chercher àse constituer des zones rncrk etyen pour déverser leur capital su-rabondant. Sur le morché rnondiol,les différentes monncies nationa-les noe sont que les rep:ésentantsdes intérêts des divers capitauxnotionoux. Deux guerres impéria-listes ont déjà pro.rvè qu'ouconsystème monétaire, quel qu'ilsoit, ne peut empêcher les impe-r iclisrnes concurrents de s'affron-ter pour déverser leu, s marchan-dises et leurs capitaux d'une part,s'assure, le contrôle des sources dematières premièr-es et d'énergiede l'autre, et donc de chercher àremettre en cause le partage ac-tuel de la planète. La seule for-ce q'..1.ipuisse les empêcher est larévolution communiste qui se mo-quer o bien des •.:JHféren!ts irite-rèts nationaux.

Le programmecommuniste

Le véritable programme corn-rnumniste est donc à cent lieuesde tout système monétoive. Il pré-veit au contraire l'abolition- de lamonnaie car il est dans la natureimmanente de l'argent, COmmel'a mOntré Marx, de se tronsfor-mer inéluctab·lement. en capitalpo";r engendrer en présence detravailleurs « libres », c'est-à-di-re dépossédés de tous moyens deproduction" lesclovoqe solor ié,l'accumulation forcenée, la con-currence. pour l'écoulement desmarchandises, l'exportation descapitaux, la constitution de zonesd'Influence, l'affrontement impé-rialisme, en somme tout le cortè-ge sanglant du capitalisme queles petits-bovrçeois pleurnichordsvoudr cierit réformer sans en sup-primer la cause première. Pour dé-truire définitivement l'odieuse so-ciété capitaliste, il faut en ex-t,'aire les racines : la marchandi-se, 10 vaieur et l'argent, 'en leursubs titucnt dictorialement la ré-partition centrale par la sociétédes biens produits, au moyen debons de travail, cartes de réparti-tion ou outres procédés exclusive-ment comptables exclu'ant toute-circulcficn de valeulr aCClumula·bleet donc toute monnaie. Alors seu-lemén t I,e fétiche-or perdra touteslès vertus mythiques que proje-taient en lui les rapports mar-chands. 'On se souviendra que sesqualités d'jnolrérobtllté chimiqueen font comme l'a noté Lénine unmatériau por t iculièrernent appro-prié. au revêtement des latrinespuhliques MM. Emmanuel,Amendolo et tous leurs semblablesqui o irrœnt t'e.l~ment le métraijaune seront tout désignés pour lesen.tretenir quotidiennement.

La c. ·G. T. et laLa C.G.T. se décheîne contre les revendications un·ifo'rmes en déve-

loppant toute lune série d'Q.rgu!ments ,p.lus spédauix Ies uns qare les autres.Le pou ..q!uoi de cette attitude est plus im,polrtant que le comment

et il est pass·ablement clair. La C.G.T. s'émeut 'parce que les revendica-tions 'uniformes peuvent dresser les ,pet'it.es c,a·tégories contre les cad:reset vice-versa ; perce qu'elles écresent l'échelle hiérerchique et limitent.'alm,éllioration so<ia.J.e Ca la· seu,Je p.rogression des rémuné'rations. En unmo·t, la C.G.T. crain't pou-r la 'p1romotion soûale ,dont eUe est devenue lecha·m'pion eil qui constitue le pt'·incipal 'moyen pour le capitalisme deréd!uire la classe oU"frière à l'impuissance.

Il n'est pas étonnant que lesprincipaux arguments de la C. G. T.en faveur de la hiérarchie des sa-laires tournent autour du sort descadres. Tout se tient. Le P. C. F.pactise avec les classes moyennes,recherche leurs votes en vue d'uneg'estion « démoc.ra-tique » des af-faires du capital. En conséquence,la C. G. T. se prostitue aux cadreset techniciens qui représentent lependant de ces classes moyennesparmi ces catégories salariées. Nonseulement elle se prosterne devanteux en précisant, par la voix deSéguy, qu'elle n'c.ttend ~s qu'iisadhèrent à son orientation générale,mais elle se fait la propagandistedu point de vue des cadres parmiles ouvriers.

La C. G. T. n'est pas un syndi-cat de cadres, c'est un syndicat quis'évertue à donner à toute la cla.sseouvrière un psychologie et un com-

port·ement de cadres, c'est-à-direl'orguei 1 stupide du {( qualifié », lecarriérisme, la servilité, voire l'at-titude de chien de· garde du copi ta:face à la révolte des catégories défa-vorisées. La C. G. T. c'est la mai-trise contre l,es O. S. lors de lagrève du Mans, c'est l'ouvrier denationalité française qui ignore sonfrère « étranger » surexploité, c'es!la « défens-e de l'o'..1til » contre lasainte colère c.es esclaves salariés:La hiérarchie comme;1ce dès lemanœuvre, souligne-t-elle, afind'encourcg.er et renforcer le point devue le plus misérable qui soitvouloir maintenir des degrés dansla misère avec l'espoir d'en gravirquelques uns. La C. G. T. c'est :chacun à sa place ; l'ingénieur etle délégué auprès du po.tron, 1'0. S.cons l'enfe~ de la chaîne de produc-tion ~

A cette armée d'im.poste.urs Cjui

hiérarchieprétendent souveçor der les intérêtsdes ouvriers en détruisant leurprincipale c.rme - la revendicationunitaire de classe - il arrive par-fois de dire quelque vérité. Nouslisons doris une feuill'e cégétiste :« Dons l'état actuel de la sociétéet du comportement de l'homme,les thèses égalitaristes ne peuventconstituer qu'un fr,ein pour le dé-veloppement de l'humanité ». Cequi signifie en clair que le capita-lisme, l'exploitation, la loi de lavaleur et la hiérarchie sc.larialequi en. est l'expression sont encorenécessaires au « développement c·el'humanité ». Depuis un demi-siècle,le marxisme a dénoncé le capitalis-me comme un monstre à abattre etqui ne pouvait plus apporter à l'es-pèce humaine que misère et catas-trophe, destruction et guerre. Sa-ch)ns po:.,:rtant gré aux faux mar-xiste, de nous dire tout cru, pourune fois, leur vérité : ils défendentla hiérarchie parce qu'ils défendentle capitalisme, ils considèrent celle-là comme naturelle parce qu'i ls ad-mettent celui-ci pour l'éternité.

r'-lous sommes, nous, pour la re-vendication uniforme pa.rc·e qu'elle,unifie les luttes, pour la lutte gé-né~a:e contre la hiérarchie capita-liste d'abord, contre la division dutravail ensuite par le communismequi abolira toute hiérarchie.

TROIS

Productlviste, patriote et répressive

Les faits que nous relatonsdans cette étude, références etpreuves tnduscutables à I'appui,constituent l'exemple le plusinouï de la vile besogne don tl'opportunisme est capable lors-qu'il conserve la confiance de laclasse ouvrière qu'il a lui-mêmedivisée et rendue impuissante.

Fln 1944, la France est « li-bérée », les armées allemandesrefoulées outre-Rhin. Le prolé-tariat, que le stalinisme inter-national a livré comme chair àcanon aux impérialismes occi-dentaux, refait brutalementconnaissance, après le fascismehonni, avec la « ' démocra tie »qu'il a sauvée, oubliant que cesdeux formes politlques ont pourmême contenu la dictature ducapital. Le « parti communiste »dégénéré, qui a sacrifié la viedes prolétaires au sauvetage dela patrie bourgeoisie ne sauraitdavantage lui marchander leurtravail: après le sang, la' sueur,toujours pour le salut du capi-talisme !

Ses dirigeants· syndicauxplient les travailleurs aux con-cessions les plus humiliantes,leur imposent eux-mêmes lespires méthodes d'exploitation dela force de travail. Ils exaltentl'esclavage salarié et condam-nen t la grève comme « arme destrusts ». Ils instaurent le travailgratuit du dimanche et le re-noncement volontaire à unepartie du salaire. Ils utilisenttous les moyens pour accroîtrele rendement: le désarmementidéologique à l'appui du désar-mement matériel, la calomniecomme la coercition, la délationaussi bien que la concurrence.L'histoire des deux années quenous relatons n'est qu'accumu-lation de trahisons plus répu-gnantes les unes que les autres:la division entre les catégoriesde salariés saluée comme « unitéde classe », les intérêts de la pa-trie assimilés à ceux du proléta-ria t, le socialisme déguisè enproductivisme effréné ...

Une première raison suffiraità Justifier le rappel de ces faitsoubliés. Bien des jeunes qui neles ont pas vécus, et que révoltenotre présent de misère et devlolence, ignorent encore qu'ilplonge ses racines les pâus pro-fondes et les plus solides dansce passé de honte et de capitu-I;..tion. Des « révolutionnaires »qui leur proposent le « frontunique » avec les bourreaux duprolétariat aux sociologues dé-mocrates qui les exhortent às'accomoder de « I'embourgeoi-sement inévitable des ouvriers »,tout un iront politique et socials'interpose entre eux et l'histoi-re pour dérober à leurs yeux laresponsaoüité politique de l'op-portunisme stalinien lors du

. tournant 'crucial qui a décidé dusort du siècle.

Si la bourgeoisie capitalisteest parvenue à briser la comba-tivité des ouvriers en leur of-frant - à crédit - HLM, auto-mobile, et autres merveilles dela technique moderne ; si l'en-treprise est devenue une jungleoù les salariés. à couns d'heu-res supolémentaires et- de cour-se à la cuaürtcaüon, se livrentla plus fratricide des concurren-ces; si l'ouvrier qualifié mépri-se on ignore le manœuvre algé-rien ; si, en un mot, la bour-geoisie capitaliste a pu, grâce àl'essor effréné de sa production,diviser. désarmer et corromprele prolétariat c'est aussi parcequ'au moment le plus difficile,lorsque son capital d'exerciceétait tombé à zéro, un parti quidéhonore le nom du communis-me a collaboré avec elle, la

L4 C. G. T. DEmain dans la main, pour recons-truire ce capital au prix de lasouffrance et de la faim de laclasse ouvrière. C'est parce quela CGT, que ce parti tenait danssa poigne de fer, s'est transfor-mée, durant les deux années quenous évoquons, en garde-chiour-me impitoyable du prolétariat.

D2S raisons plus générales in-citent pourtant à ce coup d'œilhtstorique sur. des événementsvieux de plus d'un quart de siè-cle. Dans tous les pays du mon-de, l'histoire du mouvementsyndical est celle d'une lente dé-gradation de cet organisme.Créé pour défendre la force detravail, il apparaît de plus enplus comme complice des ex-ploiteurs capitalistes. Fier autre-fois de son indépendance, ils'asservit toujours davantageaux partis bourgeois et à leurgouvernement. Fervent de la ré-volte dans le passé, il est deve-nu l'apôtre de la conciliation SD-etale. Arme du prolétariat. ildevient celle du pouvoir bour-geois au sein même de la classeouvrière.

Cette évolution, toute conte-nue dans la tendance totalitai-re du développement historiquedu capitalisme, épouse dies ryth-mes plus ou moins rapides etréguliers selon les caractèrespropres à la lutte des classesdans chaque enceinte nationale.Dans certains pays, l'Internatio-nale Communiste de la grandeépoque avait réussi à refouler,momentanément, l'asservisse-ment du syndicat là l'Etat bour-geois dont la social-démocratieétait l'artisan actif. Le commu-nisme ne s'est jamais implantévéritablement ou durablementdans les pays nordiques et an-glo-saxons ; il a été écrasé dansle sang en Allemagne. Mais laCGT française et la GGIL ita-lienne ont survécu, prospéré etconservé, longtemps après qu'unpeu d'oxygène révolutionnaireleur ait été insufflé, une façadesociale et politique qui, jusqu'àces dernières années, ont puabuser sur leur véritable rôle.Cette particularité explique en-core, pour une part difficile àdéfinir, leur position majoritai-re parmi les ouvriers et le rôlede « clé de voûte » qu'ellespeuvent jouer, dans des stylesà.ifférents, dans une constella-tion de centrales syndicales quise partagent la même tâche desabotage des luttes immédiatesdu prolétariat.

Le rôle de l'opportunisme ou-vrier consiste à formuler les re-vendications ouvrières dans lestermes et les formes qui con-viennent au respect de la domi- .nation du capital. Les syndicatsdirigés par les opportunistes fei-gnent donc de défendre les con-ditions de vie et de travail dessalariés, tout en interdisant àces derniers de compromettre lastabilité et la prospérité de l'ex-ploitation capttaüste. Dans lesépoques d'intense lutte sociale.ce rôle devient déterminantpour la sauvegarde de l'ordreétabli. Mais alors il s·e démasquede lui même parce que ceux (i'üi12 j 'ment doivent, dans ces cir-constances, renoncer jusqu'austnuls.cre de la lutte de classepour prendre la défense ouvertede l'Etat bourgeois et de la pro-riuctton capitaliste. Ce fut latâche des partis dégénérés de ladéfunte Ille Internationale,après l'avoir été de ceux de laSeconde en 1919.

Ces « heures de vérité » del'opportunisme n'entraînent pasnècessairernent la ruine de soninfluence politique et sociaëe.qui ne peut être véritablement

Correspondance :" le prolétaire "

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(entourer l'étoile)

détruite que par la victoire ré-volutionnaire du prolétariat. Lasocial-démocratie, quoique dés-honorée par sa politique d'unionsacrée durant la première guer-re mondiale. ne perdit jamaistotalement la sienne. Elle l'amême récupérée en partie lors-que les partis de la nr Interna-tionale, initialement ses adver-saires farouches, se rallièrent àson réformisme sous le doublecoup de la défaite du commu-nisme en Europe et de l'avène-ment du stalinisme en Russie.Renfloué deux fois par le frontunique conclu entre socialisteset « communistes », le syndica-l.srne de collaboration de classea donc survécu en contaminantceux qui, primitivement, s'assi-gnaient pour but de le combat-tre. A la Libération, la CGT àmajorité « communiste », nonseulement défendit un pro-çrtrmme de réforme que lescommunistes dénonçaient dansla CGT de 1919 ; non seulementelle sabota grèves et luttes, toutcomme son aînée l'avait faitvtngt-cinq ans plus tôt, maisencore par une collaborationéhontée avec ceux que Lénineappelait en son temps « social-traîtres» et agents du capitalis-me, elle les réhabilita aux yeuxdes travailleurs.

Lorsque le lecteur aura vudans le détail comment cetteCGT « communiste » s'est com-portée à la Libération, il s'in-terrogera inévitablement sur lesraisons de la confiance que lesouvriers, en dépit de ses forfaits,lui témoignent encore. Ces rai-sons sont complexes et toutesliées à un phénomène d'ordrehistorique et général : le pro-létariat internatlonal ne s'estpas remis de la défaite essuyéepar la révolution communistemondiale autour de l'année192.0. Mai-s de toutes les consé-quences dt cette dérarte, celles·qui déterminèrent plus particu-lièrement la' survivance des il-l usions ou vrières concernant laCGT se rattachent directementaux circonstances politiques quisuccédèrent au second carnageimpérialiste. L'opportunismestalinien, grâce à sa parttcipa-tion active à ce carnage, y ga-gna ses galons de « parti degouvernement ». Rien ne dé-masque mieux l'opportunismed'un parti « ouvrier » que sapromotion au rang de « gérantloyal »' de l'Etc. t bourgeois, Maisle stalinisme, en France et enItalie, resta trop peu de tempsau pouvoir pour s'y compromet-tre irrévocablement.

Deux ans à peine après avoiroutrageusement collaboré àJ'union sacrée, le PCF - et à sasuite la CGT - adoptèrent uneattttuds d'ouverte hostilité àl'égard du gouvernement tripar-tite. Ce qu'ils avaient perdu deprestige auprès des masses en-tre 1945 et 1947, ils le récupé-rèrent dans leur période « op-positionnelle » des années sui-vantes.

Leur aptitude surprenante àeffectuer un tel revirements'exo.Ique. comme tous les au-tres « tournants » auxquels lestalintsme les avait contraints,par les différences profondes quiséparent les dégénérescencessuccessives des partis de la se-conde et de la troisième Inter-nationale. Les syndicats so-ciaux-démocrates, tout commeles vieux partis socialistes, aban-donnèrent la lutte de classe aucours d'une longue évolution etpar soumlsston directe à leurEtat bourgeois national. C'estd'une f'acon bien plus brutale,dans un laps de temps beaucoupplus court. que les partis com-munistes renièrent la perspec-tive de la révolution mondialepour devenir de simples appen-dices extérieurs de l'Etat stali-nien. Les syndicats sociaux-dé-rr.ocrates étaient aux ordres deleur bourgeoisie. Ceux que les« ccmmunistes » s'annexèrentdépendaient en premier lieu desdirectives du Kremlin. Les pre-miers nommés. face à une gravecrise sociale. n'avaient pas d'au-tre ressource que de reprendreouvertrvnent fait et cause pourl'Etat bourgeois national aux-quels leurs acolytes du parti so-cialistes fournissaient par ail-leurs des ministres qui, devantla menace révolutionnaire, ne

1945 ·Areculaient pas devant le rôle de« chiens sanglants ». Les se-conds, par contre, osciHaient en-tre l'opposition parlementaire etla collaboration au gouverne-ment capitaliste, décidant l'uneou l'autre, certes en fonction dela situation intérieure des paysoù ils agissaient, mais toujoursselon l'état des rapports, bonsou mauvais, existant à un mo-ment donné entre l'URSS et lepouvoir en exercice dans cespays.

Si, à la. Libération, leur colla-boration de classe s'affirme defaçon aussi cynique et éclatantequ'on le verra par la suite, c'estprécisément parce que les deuxmobiles de la politique du PCFconvergent alors dans la mêmedirection. D'une part, la situa-tion économique et politique ducapitalisme français exige unediscipline sociale de fer que seulle stalinisme peut alors Impo-ser au prolétariat. D'autre part,l'URSS, rangée dans le campoccidental dès l'attaque subiedurant la guerre par l'allié na-zi de la veille, est depuis cemoment-là aux côtés des démo-craties victorieuses ; mais elley soutient aussi, en la personnedu gouvernement tripartite, etcontre le trop envahissant« protecteur » arnértcatn, lesvélléités d'indépendance du gé-néral de Gaulle. Ce dernier estaccueilli triomphalement àMOSCOU,tandis que 'I'horez exor-te les ouvriers français à « pro-duire avant de revendiquer » :contre le prolétariat, le frontunique des opportunistes et dela bourgeoisie, des staliniens, dela démocratie chrétienne et dessoclallstes « gérants loyaux ducapitallsme », se présente sansaucune tissure !

En 1947, la situation changebrusquement. La coalition deguerre entre l'URSS et les .paysoccidentaux éclate face à lamain-mise économique en Euro-pe que l'Amérique déguise sousle Plan Marshall. Les PC, enFrance et - en Italie, passentdans l'opposition. La CGT, jus-que là farouchement anti-grève,laisse exploser le mécontente-ment longtemps contenu de laclasse ouvrière. Elle prend mêmela tête des luttes immédiates,redore le blason terni de sacombativité, fait oublier sesdeux années de colla boratloninouie avec le capital. Il faudrapar la suite toute une longueévolution pour qu'elle soit rame-née, dans des conditions toutesdifférentes, aux mêmes posi-tions pour le con tenu sinon pourla forme, que celles de 1944-47.

Ce tournant constitue donc unvéritable « sauvetage» de l'op-portunisme stalinien à la faveurde la « guerre froide ». S'il nesuffit pas à expltquer la robus-tesse actuelle de la centralesyndicale qu'il contrôle toujours,il permet toutefois de compren-dre comment un appareil politi-que et syndical qui s'est désho-noré de la façon Ignomineusedont on trouvera l'illustrationdans nos prochains articles, apu vlctorteusement résister àl'érosion qui guette l'opportunis-me lorsqu'il accède aux anti-chambres du pouvoir. Ce capdélicat passé, c'est une laborieu-se adaptation aux nouvellesconditions économiques et so-ciales - celles d'un long en-tr'acte de « prospérité » et destabilité - qui le maintient à latête des masses ouvrières. L'ex-pansion économique qui a per-mis au capitalisme français deremplacer le bâton par la ca-rotte appartient à une phaseultérieure à celle que nous étu-dions ici, de même que l'absen-ce de réaction ouvrière sérieuseà la longue plaie de la guerred'Algérie et la période de pros-tratinn qui occupe toute l'ère« gaullienne» iuscu'au coup detonnerre de mai-juin, 1968. Maispar -delà les changements quali-tatifs et quantitatifs survenusdans la situation de la classeouvrière. une chose est demeu-rée constante. présente et acti-ve : le zèle contre-révolution-naire qui caractérise l'opportu-nisme stalinien.

Opportunisme classique, parcequ'il remplit intégralement safonction consistant à assortirle.', revendications ouvrièresd'une idéologie et de méthodes

1947d'action qui leur interdisentd'être des dangers pour la domi-nation du capttal. Mais oppor-tunisme stalmien parce qu'il as-secte à l'hypocrisie démocratiqueet humanitaire traditionnelle dela social-démocratie la disciplinequasi-militaire, les méthodespolicières, l'excommunicationpolitique, l'obscurantisme doc-trtnal et le culte des chefs quiont fait de la contre-révolutionrusse un modèle inégalé et unesynthèse complète de toutes lesformes de destruction du prolé-tariat en tant Que classe.

La CGT depuis la guerre estl'expression de cet opportunis-me dont la structure est fidèle-ment reflétée par un svndicalis-me où l'existence de fractionsdivergentes est interdite et oùla « démocratie » interne n'estqu'une sinistre mise en COndi-tion d'ouvriers divisés par unsavant cloisonnage qui laisse ladirection effective de l'organisa-tion à son ossature politique.

La force et la cohésion de cet-te ossature, malgré diverses vi-cissitudes, a jusqu'ici résisté àtoutes les épreuves et ses chefsen tirent un orgueil errronté,En réalité, ce fait démontreavant tout que le prolétariat,cinquante ans après la défaitedu coinm unisme international,n'en a touj ours pas surmonté lesconséquences et tiré les conclu-sions. Il est même aujourd'hui:la classe de la société ·Q.·u'agi-tent le moins les symptômes. in-quiétants de crise qui ont rapi-dement succédé à l'euphorieproductlviste et expanslonntstedes années soixante. Cette pros-tration n'est nullement, selon laformule de renégats les plus vilsde tous ceux 'lue l'histoire dumouvement ouvri-er a connus, lapreuve d'une sagesse supérieurequi aurait enfin découvert, aumoment où le monde entiertend à devenir un charnier san-glant, une « voie du socialisme»qui « ferait l'économie de la ré-volution ». IDUeillustre au con-traire le caractère totalitaire dela contre-rèvolutton du XXe Siè-cle qui, à la différence de cellesqui l'ont précédée, ne s'est pasbornée à écraser par la force leprolétariat, mais l'a de plus dé-pouillé de ses armes" de sOnparti qu'elle s'est asservi. L'op-portunisme stalinien est en ef-fet à la, fois la cause et le pro-duit de la défaite du commu-nisme international. TI l'exprimepar ses concessions et capitula-tions successives mais par sonrôle policier à l'égard des luttesspontanées et des grèves « sau-vages » il la perpétue : grâceà lui la bourrasque contestatairede mai-juin 68, première traced'orage dans le ciel serein ducapitalisme, a soufflé sur le mô-le de la conservation socialesans même l'ébranler.

Chacune de ses attitudes re-présente par ailleurs, sur le plansyndical, un pas de plus en di-rection de l'in.féodation de cetorganisme à _l'Etat bourgeois.dont nous avons dit plus hautqu'elle était une tendance fon-damentale du capitalisme impé-rialiste. Ainsi, par' la ligne si-nueuse d'un opportunisme spé-cifique, le capitalisme français,à pas de géant, rattrape encette matière le retard consi-dérable qu'il avait pris sur lesautres capitalismes occidentaux.La CGT après les accords deGrenelle, signe Ies « contrats deprogrès », se prononce en faveurde l'ordre dans tous les grandsproblèmes de la gestion del'Etat, veüle à la sauvegarde des« valeurs nationales s , proposeune réorganisation « progressis-te et démocratique » de l'écono-mie bourgeoise, remplit en unmot les tâches de collaborationde classe et de neutralisation dela révolte ouvrière <lui sont as-sumées depuis longtemps, par lasocial-démocratie allemande parexemple ou le trade-unionismeanglais. Ce phénomène n'estnouveau qu'en apparence. Le dé-tour historique que constitue sapériode « oppositionnelle » pro-voquée par la « guerre froide »dissimule mal, à un examen sé-rreux. que les bases définitivesde cette évolution étaient déjàposées au cours des deux annéesdont nous relatons par ailleurs

(Su.ite page 4)

QUATRE

Mytbe du Vletmlnb et vérité blstorlque(Suite de la première page)

Nord et prélude à une nouvelleguerre. En 1954, après la gran-de victoire vietnamienne delDiem Bien Phu, ce sont les ac-cords de Genève qui évitent auxFrançais la destruction complè-te de leur corps expéditionnaire,obligent les Vietnamiens à reti-

- l'er Ieurs torees au nord du 17"parallèle et divisent le pays endeux, créant ainsi les prémissesd'une nouvelle guerre. Aujour-d'hui, après d'autres brillantssuccès militaires comme l'offen-sive du Têt en 1968 et les ré-.centes victoires au Cambodge etau Laos. on s'achemine peut-être vers un nouvel accord.c'est-à-dire vers une nouvelleduperi-e.

Les Vietnamiens ont fait'preuve d'une grande valeur surle champ de bataille : mais aumilieu de l'hymne universel àla paix. on se prépare une nou-velle fois à les rouler à la tabledes négociations. Il est doncfaux qu' « un peuple petit et

faible » puisse « par ses seulesforces infliger la défaite à, l'im-pèrtalisme ».

Une autre thèse à laquelletout le monde souscrit générale-ment et Q'ui contribue à em-brouiller les idées du prolétariatoccidental consiste à prétendrequ'au Vietnam, il existe « un·peuple » opprimé uni dans lalutte contre « l'agresseur étran-ger ». Selon cette conceptionque les actuels dirigeants viet-namiens ont toujours défendue,la lutte de classe aurait subi uncoup d'arrêt et race à l' « ob-jectif prioritaire » de la luttecontre l'agresseur, toute la na-tion se serait unie comme unseul homme. Un bref examendes faits qui se sont succédés de1930 à aujourd'hui nous serviraà démontrer la fausseté de cet-te thèse-là aussi et à démasquerl'attitude des dirigeants vi-etna-rr.iens qui ont toujours sacri-fié les intérêts vitaux du prolé-tariat et des paysans pauvressur l'autel de la « paix» et del' « unité nationale ».

1930-1940 : les insurrections\Le Parti Communiste Indo-

chinois s'est formé en 1930 alors'que la révolution avait déjà étébattue en Europe et que la Troi-sième Internationale et l'Etatsoviétique avaient déjà complè-tement dégénéré sous les coupsde la contre-révolution stali-nienne. Toutefois, il existait au -:-.----------------------.------- ------------------------.------sein de ce Parti une aile' gauchedéfendant des positions tendan-tiellement de classe q'ui fut àla tête des révoltes ouvrières et!paysannes et qui, sous le nomgénéral de « trotskyste », s'op-\posa toujours· au compromisavec la bourgeoisie nationale.

La preuve en est que c'est seu-seulement en 1941, après que lesmeilleurs de ses membresavarent été éliminés dans lesrévoltes et les répressions quela politique du bloc nationalavec les classes des propriétairesfonciers (qui signifiait autorna-tiquement la renonciation à laréforme agraire) s'est arrermiedéttntttvement, Selon les affir-mations du stalinien Jean Ches-neaux, auteur d'une Histoire duVietnam que nous utilisons ici,« le mot de patrie n'apparaîtpratiquement jamais dans lestextes communistes de 1930 à1940 ». En parfaite charogne op-Iportuniste, l'auteur déplore letait que « les mouvements po-puâalres à direction communistese soient contenté (!), du NgheAn à 1940. de brandir le dra-reau rouge du communisme in-terna tional, orné de la faucilletet du marteau ». Même le géné-rail Giap, dans son écrit Guerre

. du peuple, armée du peuple,rapoelte qu' « il fallut attendre1939-41 pour Que la lutte contrel'impérialisme et pour la libéra-tion nationale fût comprisecorne la lutte fondamentale »,Lors de sa constitution le pro-gramme du Parti communistevietnamien comprenait en effetles points suivants : - Renver-sement de l'impérialisme fran-icals. du réodadsme et de lalbourgeoisie réactionnaire.·-Formation d'un gouvernementd'ouvriers, de paysans et de sol-dats. ~ Confiscation des ban-ques et des autres entreprisesimpérialistes. - Confiscation detoutes les propriétés des impé-rialistes et des bourgeois réac-tionnaires vietnamiens et distri-bution de celles-ci aux paysanspauvres. - Introduction de lajournée de travail de 8· heures.

En.1930, sous la dominationrrançàlse, le Vietnam était unIpays .surtout agricole. mais 11!possédait aussi un prolétariatassez nom breux et concen tré(les mines et les plantations de'caoutchouc employaient à elles'seules environ 230.000 ouvriers.'Avec la vague de grèves de 1928-29.'Ies ouvriers entrent en scèneI&Veè l81lJ'8 revendications pro-lpres. En 1930, à la suite de la

chute des prix du riz et desmauvaises récoltes, de grandesa.gitations paysannes se déclen-chant. à la tête desquelles se.trouvsnt des militants du particommuniste. Le mouvement re-vèt des rormes violentes ; e11denombreuses régions, les services

La(Suite de la page 3)

les péripéties. Ce qui a changé,depuis le tournant spectaculairede 1947, n'a fait que renforcerla tendance' qu'exprimait la pé-riode précédente. C'est essen-tiellement, sur le plan syndical,l'appui apporté à la CGT par lamasse de catégories intermédiai-res apparues depuis, bien plus,d'ailleurs, sur l'initiative in.fâmedes syndicats, soucieux de pro-motion sociale, que des modifi-cations, pourtant réelles, pro-duites par une accélération con-sidérable des techniques de pro-duction. L'analyse de cette mu-tation dépasserait le cadre decette étude, mais n'en ferait quedavantage ressortir l'écrasanteresponsabilité de l'opportunismestaünien. Aussi pouvons-nousdire de façon lapidaire que, Q'ui-conque se convainc, au specta-cle des événements de 1944-47;du rôle ouvertement contre-ré-volutionnaire joué par la CGT,déchiffre sans peine, en dépit detoutes les pirouettes, le sens dece qu'elle a pu faire par la sui-te. Dès lors que l'organisationouvrière exalte la productioncapitaliste, encourage la concur-rence entre salariés. justifiel'exploitation de la force de tra-vail au nom de la Patrie et del'intérêt national, elle a cesséd'être au service du prolétariatpour passer au service du capi-tal.

En retraçant les péripétiesd'une phase décisive de SOnévolution, nous n'entendons pasfaire œuvre d'hlstoriens. Cettetâche-là, les spécialistes, lesérudits. l'ont remplie mieux quenous. Nous ne les avons momen-tanérr.cnt imités que pour abou-tir à des conclusions pratiques.pour indiquer à ceux qui nouslisent le sens du combat à me-ner.

La classe ouvrière ne peut sepasser d'un organisme perma-nent de défense de ses intérêtsimmédiats et cet organisme,traditionnellement, c'est le syn-dicat. Par ailleurs, sans le con-cours effectif d'organismes in-terrnèotaires qui propagent lesmots d'ordre révolutionnairesjusqu'aux couches les plus éloi-gnées de salariés, la victoire ducommunisme est impossible.Les ouvriers luttent pour des re-vendications immêdtates, le par-

PERMANENC~S DU PARTIA PAR'IS : Tous les jeudis, de 19 h. Ca 22 h. Les samedis 9 et 23ocreb ..e, de 15 h. à 19 h. Les dimanches 17 et 31 octobre,de 10 h. Ca 12 h., au siège du « Prolétaire », 8, rue Scipion(dans la cour Ca gauche), métro Gobelins.

A MARSEILLE: Tous les semedis, de 15 h. à 19 h. au siège du« Prolétaire », 7, COIu.rs d'Estienne-d'Orves (4" itage).

A SAINT-ETIENNE : Tous les vendredis, de 19 h. à 22 h., au({ Cercle pédagogique », 90 bis, bouleverd ValbenoÎte.

.publlcs sont attaqués et les re-,gistres et archives sont brùiés ;les propriétaires sont chassés e cte mot d'ordre de distributiondes terres est lancé. En 1931,dans la région du Nghe An, seforme un véritable pouvoir so-viétique. Les soviets confisquentla terre des latifondiste et la dis-trtbuent aux paysans pauvres,des tribunaux populaires sontinstitués et dans les villages lepouvoir est remis à des comitesde paysans pauvres. Mais cemagnifique épisode de lutte ré-volutionnaire est étouffé dansJe sang quelques mois plus tard.Dans la région du sucre éclateaussi une insurrection ra.oidc-ment réprimée. .

Les rizières du Sud qui em-ploient de nombreux ouvrierssont d'autres centres d'insurrec-tion, ainsi que les grandes plan-tations d'Annam et de Cochin--chine où éclatent partout desrévoltes sanglantes des ouvrierscontre les réductions de salaireJet les licenclements entre 1930'et 1932.Au même moment, dansIes villes, les agitations ouvrièrespour I'augmentation du salaire.et contre le Chômage repren-nent.

Pour avoir une idée de la, vlo-Ience de toutes- ces luttes et duhaut degré de combativité révo-lutionnaire des ouvriers et des,paysan.s. il suffit de se rappelerque, dans la seule année 1930,les autorités pro-françaises ont

c. G. T. deti de classe défend sa revendica-tion hlstoricue : la révolution,c'est l'acte qui conjugue cesdeux revendications en un as-saut brutal contre l'Etat bour-geois.

Or, il apparaît toujours da-vantage que la CGT, organisa-tion syndicale la plus représen-tative, est tout autant devenueincapable, sauf bouleversementradical. de ses méthodes, de sonencadrement et de son orienta-tion, de contribuer à cet assautrévolutionnaire que de défendreopiniâtrement les intérêts di-rects et limités des ouvriers.Quelle doit être dès lors l'atti-tude à son égard des militantsrévolutionnaires ?

TI est bien visible que les con-ditions posées autrefois par laTroisième Internationale àl'adhésion des communistes à unsyndicat sont de moins en moinsremplies par la CGT d'aujour-d'hui. En sont notamment ban-nies l'absenoe d'exclusives idéo-logiques et politiques contre lesrèvolutlonnatres, la possibilitépour eux de s'y organiser en vuede la conquête de la directionde cet organisme. La CGT ac-tuelle interdit les fractions cons-tituées. exige de tous ses mem-bres l'obéissance inconditionnéeet, utilise jusqu'à la force physi-que contre ceux qui simplementla contestent.

Dans ces conditions, l'at.titudeCes révo-lutionnaires à l'égardde la CGT ne peut se fonder surl'objectif d'une « conquête» dusyndicat qui se poserait dans lestermes de la simple éviction deQuelques dirigeants, d'un purchangement de direction potiti-que de cet organisme. La per-spective d'une reprise de la luttede clas.s¤ est au contraire subor-donnée à une dislocation préa-lable de la discipline d'obéissan-ce au capttal dont la force es-sentielle, quantitativement né-gligeable à la CFDT et chez FO.réside précisément dans le cen-tralisme de la CGT, dans la for-ce de police contre-révolution-naire que représentent ses com-mandos de choc, dans la puis-sance d'inertie qu'elle a histori-quement acquise et conservéegrâce au « consensus » de lamasse. C',est là une raison suffi-sante. pour les révolutionnaires.de se battre dans la. CGT. Sanstraiter par le mépris ou l'indif-férence ces « comités de base »ou de grève qui expriment déjàla volonté de minorités salariéesd'échapper à l'emprise défaitistedes syndicats et en leur appor-tant au contraire tout I'anpuipossible. ils ne doivent pas pourautant renoncer à combattrel'opportunisme syndical en sondomaine jusqu'ici incontesté. Cequi conditionne en effet la ré-surrection de la lutte des class-es, c'est 13. défaite de l'opportu-nisme et on ne saurait là. pré-

procédé à 30 exécutions sommai-res pendant les manifestationsdu Premier Mai, à 40 pendantl'anniversaire de la Révolutiond'Octobre, et à 115 pendant l'an-mversaire de la Commune deCanton. Inutile de dire que cefurent les meilleurs militantsQ'ui furent éliminés au cours deces répressions. C'est alors queha fraction stalinienne. dont lefameux Ho Chi Minh fut undes principaux représentants,commença à l'emporter dans le·parti. et c'est elle qui conclutune alliance a.vec la bourgeoisienationale. Toutefois, à l'époque.I~'üpposition « trotskiste » estencore forte, surtout en Cochin-chine. où elle est regroupée au-tour du journal La tiutte.

La rupture définitive entrel'opposition «trotskiste» et l'ailestalinienne n'a lieu qu'en 1937-38. quand cette dernière procla-.rie la priorité de la lutte: contreles « fascistes japonais » parrapport à la lutte contre les pro-priétaires fonciers. ainsi quel'unité non seulement avec cesC:erni-ers.mais aussi avec les co-lonialistes francais.

En 1939, dans un rapport àl'Internationale Communiste, HoChi Minh écrivait :

« 1" En ce moment, le Parti...» doit éviter de poser des re-» vendications visant trop haut ...,» pour ne pas tomber dans le» piège des fascistes j aponais. Il» doit se limiter à revendiquer

1945 .....atendre possible en abandonnantà son autorité Incontestée les« gros bataillons» d'ouvriers quisont nécessaires à cette lutte.

Au degré actuel de décompo-sition de l'organisme syndical,en ne peut exclure des actionsde masse spontanées explosantau-dehors et même contre soninfluence. Même dans ce cas, le« face à face » des révolution-naires et de l'opportunisme syn-dical constitue encore la pre-mière condition d'efficacité decette action. La combativité laplus grande, l'initia.tive la plusrésolue ne peuvent dépasser lestade d'offensives éphémères etsans lendemain, si l'appareilsyndical, grâce à sa supérioritéd'organisation, COILS,ervetoutelatitude d'intervenir dès leurpremier essoufflement pour lessaborder. Maints exemples sau-raient le prouver : des grèvessnontanées déclanchées contrelis directions syndicales et re-pr ses en mains par celles-ci ;des comités de grèves ne comp-tant aucun représentant syndi-cal parmi 'leurs membres maisqui. fina.lement, n'en obéissentpas moins à leurs suggestions !Ces phénomènes S'expliquent ai-s rment. Le rapport des forcesfavorable à l'opportunisme estgénéral et l'organisme syndicalreprésente son centre de con-centration parmi la classe ou-vrière. Au réseau fortement cen-tralisé et discipliné dont il dis-rose les ouvriers n'ont à opposerQ:UC leur combativité et leurbonne foi . c'est insuffisantpour combattre un appareil qui,en C2 qui concerne la CGT, estquasi-milrtaire et ne sait fonc-tionner de manière unitaire quepour briser les grèves et saperla résistance des travailleurs àI'expïoitatton.

Quelle que soit la forme desluttes de demain, dont il seraitvain d'ailleurs de vouloir anti-ciper les voies, il s'agit donc, enpermanence. de s'opposer à l'ap-pareil politico-syndtcal qui leurfait obstacle. Dénoncer une dis-cipline contre-révolutionnairequi n'a d'autre but que d'étouf-fer les luttes spontanées. Refu-ser de sacrifier les vrais prolé-tt.ires aux privilèges des catégo-ries moins défavorisées de lahicrarchte salariale. Combattre'l'idéologie de collaboration deela sse qui retient les grévistesau bord' des seuls actes effica-ces. Libérer en un mot l'énergiesociale immobilisée dans la poli-tique et l'activité des syndicatsactuels.

Cette tâche, bien que s'ap-puyant sur les motivations tm-mèdiates des travailleurs, n'enest pas moins une tâche politi-que. Aujourd'hui, la plus modes-te des ripostes aux exigences dupatronat et du gouvernement seheurte en premier lieu au sabo-

» les droits démocratiques, tels» que la liberté de presse, etc ...» 2" En vue de ces obj ectits, le» Parti d'oit s'efforcer de créer» un vaste front national dé-»mocratique comprenant non» seulement des indochinois,» mais aussi les progressistes» français, non seul-ement les» classes tra vailleuses, mais» aussi la bourgeoisie nationale.» 3" A l'égard de la bourgeoisie» nationale. le Parti doit se» montrer habile et élastique. Il» doit faire de son mieux pour» la convertir à la cause du);.front national. 4° Avec les» trotskistes, aucune alltance et» aucune concession. Il faut dé-,» masquer par tous les moyens» ces agents du fascisme, il faut» les anéantir sur le plan poli-» tique ».,On voit avec quelle haine ceserpent se déchaîne contre lesCamarades qui avaient toujoursété à la tête des luttes et quia valent été décimés par les ré-pressions: et à l'opposé, on notede quel ton plein d'indulgence iluse à l'égard de la bourgeoisienationale. Il va jusqu'à préten-dre au point 6 du rapport que« le parti ne doit pas imposersa direction au front national»ce qui revient à dire qu'il doitabandonner cette direction à labourgeoisie (cf. Ecrits, Lettres etDiscours dn Président Ho ChiMinh).

(à suivre)

1947tage des appareüs syndicaux.Toute grève est implicitementun refus de leurs tabous : pro-duction. rentabilité, intérêt na-tional. Il n'est pas possible d'af-fronter ces impératifs sans bu-ter sur la plateforme syndi-calequi en est l'expression. Or lafaiblesse caractéristique du pro-létariat d'aujourd'hui, c'est qu'illui arrive de s'opposer aux con-sequences pratiques de cetteplateforme, mais sans jamais larefuser intégralement.

Transformer cette critique defait en acte conscient, traduirecc refus des effets de la pol1ti-Clue syndicale en opposttlon ra-dicc.e à leur cause, implique dedémasquer, sans aucune com-plaisance. sans aucun détour« tactique », la force terrible-ment organisée qui aujourd'hutavilit et détruit le syndicat ou-vrier.

Cette étude sc situe dans untel .cadre. A ceux qui voudront yvoir une attacue contre une« organisation ouvrière » nousrépondrons que celle qui s'estdéshonorée, par les faits élo-quents que nous relatons, a per-du ipso facto tout droit à ce ti-tre. L'acte de décès de' la CGT,en tant que syndicat de la clas-se ouvrière. a été définitivementdressé lors de la période quenous évoquons. Toute son histoi-re ultérieure a confirmé ce fait,même lorsque, point culrmnantde I'empmse stalinienne sur les

. masses, des ouvriers menaientencore. sous sa bannière. unetutte réelle, alors qu'à l'abri decette façade oppositionnelle, el-le œuvrait avec persévérance etraffinement. au renforcementpolitique et économique du eapi-tal. Que dire alors de la CGTd'aujourd'hui qui ne branditmême plus le simulacre de laIutte !

(à suivre)

SOUSCRIPTIONPERMANENTE

1971LISTES N° 8 et 9

ciavei. soutien. 5; Local, 4,30:Lucien. 40 ; W. 4.280 : François.120 ; Estivale, 50 ; R et R, 140 ;Arrioldy, 20 ; S. 70 ; Réuniongénérale, 833,07 : Montréal,13341 ; Paris juillet, 144 ; Spé-ciale. 3.250 ; Paris' août, 128,50 ;Divers. 55 : Japy et Anita, 50.

Totaux listes 8 et 9 8.303,28 FTotal précédent .. 25.322,40 F

Total général .... 33.625,68F_ .._.,,_ .._------------,,..------

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