Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de...

45
Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera, surfera pas ? Auparager La Start Up qui lutte contre le gaspillage alimentaire L’année des minis en 7 EPI

Transcript of Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de...

Page 1: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

JeunesFaut-il avoir peur de l’avenir ?

École entreprise Je t’aime moi non plus ?

NumériqueÉcole : surfera, surfera pas ?

AuparagerLa Start Up qui lutte contre

le gaspillage alimentaire

L’année des minis en 7 EPI

Page 2: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

32

L’agilité suppose la souplesse, c’est la qualité de ce qui plie mais ne rompt pas. Est agile celui qui sait s’adapter aux contraintes pour les transformer en forces. Ce sont aussi tous ceux qui savent se remettre en cause pour se réinventer. C’est aussi tous ceux qui vont nous rejoindre sur le marché du travail : on les appelle les Z, les digital na-tives ou les edges... Eux sont agiles, et vont nous entraîner à l’être comme l’explique Marianne URMÈS (p.31). Les virages, décisions ou mutations entrepris par EPA témoignent de cette extraordinaire envie de se dépasser, avec agilité. La réforme des collèges en septembre 2016 ? Une opportuni-té de déployer largement le programme Mini Entreprise-EPA au cœur des En-seignements Pratiques Interdiscipli-naires (EPI) et avec une autonomie ac-crue des établissements. La nouvelle carte des régions ? L’occasion de revoir notre organisation tout en renforçant notre maillage territorial. Les perspec-tives ouvertes par l’école numérique ? Nous prenons les devants en mettant en place notre intranet collaboratif pour faire vivre nos programmes au travers l’école du numérique. Chaque nouvel enjeu est une nouvelle occasion de nous question-ner, de relever de nouveaux défis.

2014- 2015 est une année charnière pour EPA : par l’actualité et les enjeux particu-liers, médiatisés et politiques autour de

Soyons agiles

l’éducation et de l’esprit d’entreprendre. Par l’engouement que génèrent notre activité et nos programmes : +20% de bénéficiaires cette année. Cet état d’es-prit conquérant, nous l’accompagnons d’initiatives structurantes et innovantes pour préparer l’avenir. Comme le lance-ment du programme Innov’EPA qui in-vite entreprises, élèves et professeurs à réfléchir autrement sur des solutions et services de demain. Ou encore le privi-lège d’avoir été retenu par la Fondation AlphaOméga, créée par Maurice Tche-nio et Martine Clavel, pour nous accom-pagner à structurer notre organisation et développer notre activité, pendant au moins trois ans. Ou encore ces convictions de partenaires et d’experts que nous avons invités pour nous éclairer sur des sujets de société et d’avenir, en cahier 2.

Ce rapport 2014-2015 a souhaité rendre compte de cet appétit d’avenir qu’EPA, les jeunes, nos partenaires et les entreprises partagent. Nous vous souhaitons à tous une bonne lecture.

Jerôme Gervais et Jean-Claude Rouanet, Co-présidents EPA FranceJulien Vasseur, Directeur national

L’ESSENTIEL Ambitions & chiffres clés

Les actualités 2015Réforme des collèges : enjeux et perspectives

Parrains, Marraines et Partenaires : merciLes 4 programmes EPA

3 questions à Thibault Lanxade Vice-Président du MEDEF Conseil d’administration et conseil des présidents

QUESTIONS D’AVENIR À 6 EXPERTS

Employabilité des jeunes : est-ce devenu un gros mot ? Jerick DEVELLE, Directeur Marketing Innovation et Communication Groupe Adecco

Jeunes : faut-il avoir peur de demain ?Marianne URMÈS, The Boson Project

J’ai fait mon 1er Conseil d’Administration à 15 ans : c’est grave ?Paul MAILLEFERT, PDG de la mini Entreprise-EPA Coup d’Coeur

École numérique : surfera, surfera pas ?Patrick BERTRAND, Directeur Général de CEGID

École & Entreprise : je t’aime, moi non plus ?Blandine MULLIEZ, Présidente de la Fondation Entreprendre

EPA : le jeu en vaut-il la chandelle ?Catherine BERTHO-LAVENIR, Rectrice de Martinique

L’ANNÉE DES MINIS, EN 7 EPILangues et cultures étrangères ou régionales

Transition écologique et développement durable Culture et création artistique

Information, communication, citoyennetéSciences, technologie et société

Monde économique et professionnelCorps, santé, bien-être et sécurité

LES CHIFFRES CLÉS

P. 6 P. 8P. 18P. 19 P. 20 P. 22P. 24

P. 48P. 54P. 60P. 64P. 68P. 72P. 78

P.84

P. 28 P. 31

P. 34

P. 37

P. 41

P. 43

Page 3: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

54

EPA : 21 ans d’existence en France

Aujourd’hui, la fédération accompagne et fait grandir ses projets dans toute la France métropolitaine et Outre-Mer, avec plus de

25 000 jeunes participants. Nous sommes loin de la petite centaine de pionniers qui ont débuté l’aventure EPA avec nous. Nous sommes deve-

nus plus forts, plus structurés, désireux de sou-lever toute une jeunesse pleine de ressources.

Plus que jamais, dans un contexte de crise économique, mais aussi de crise de confiance et de perte de repère, l’enthousiasme et l’ave-

nir que portent les solutions EPA sont au cœur des enjeux politiques, économiques et sociaux. L’essentiel est là.

Ambitions & chiffres clés Les actualités 2015 : des Mini Entreprises-EPA remarquables, des fondations partenaires éclairantes, un intranet connecté, des initiatives dans toute la France, une réforme des collèges prometteuse

Réforme des collèges : enjeux et perspectivesParrains, Marraines et Partenaires : merci

Les 4 programmes EPA 3 questions à Thibault Lanxade Vice-Président du MEDEF

Conseil d’Administration et Conseil des Présidents

« L’initiative d’EPA est toute indiquée pour relier monde de l’éducation et de l’entreprise. Cette démarche structurante pour les élèves démontre à quel point le projet est moteur et créateur de richesses. Nous avons vu une dynamique nourrie par la motivation, par l’appropriation du projet, par l’éclosion d’intrapreneurs. Mettons des jeunes en situation et ils nous blufferont ! Merci pour ces initiatives, aux enseignants ouverts à l’entrepreneuriat, aux managers (parrains, marraines) ouverts au génie de la jeunesse. Continuons à leur donner des «crayons» pour nous dessiner demain ! »

Jean-Marie Estève, Président du Club des Managers Hérault Méditerranée, parrain de Speaking Green, Mini Entreprise-EPA Post bac qui a conçu la poubelle connectée.

Déployer ses forces

+20%de bénéficiaires de nos programmes

P. 8 P. 10

P. 16P. 19

P. 20 P. 22

P. 24

Page 4: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

76

Entreprendre Pour Apprendre a pour mission de développer l’esprit d’entreprendre chez les jeunes et les préparer au mieux à intégrer et réussir leur vie sociale et profession-nelle. En 2014-2015, le réseau a sensibilisé près de 25 000 élèves dans le secondaire dont 17 000 mini-entrepreneurs. Nous souhaitons ces pro-chaines années réunir les conditions pour consolider nos appuis et devenir une ré-férence pour tous les entre-preneurs de demain. Notre ambition est que chaque élève du secondaire ait la possibilité de participer au moins une fois durant sa scolarité à un pro-gramme pédagogique EPA. Nous avons pour cela forma-lisé 7 engagements.

Ambitions & engagements 2016 : les 7 +

+ accessibles en intégrant des groupes de travail, en travaillant une version allégée de 6 Mini-Entreprise-EPA ou en créant un parcours éducatif EPA

+ vifs en définissant des plans stratégiques de développement et des objectifs chiffrés de croissance ambitieux mais réalistes, tout en conservant la qualité de nos programmes

+ centraux en devenant la référence de l’esprit d’entreprendre auprès des parlementaires, dirigeants, leadersd’opinion…

+ solides en concevant des politiques partenariales win/win, pour EPA et l’ensemble des associations

+ unis en structurant la fédération EPA France sur la nouvelle carte des régions administratives

+ parlants en consolidant nos outils de communication (site fédération, présentations, charte commune…)

+ connectés aux technologies pour déployer nos programmes de façon plus pratique, vivante, interactive, en mettanten place des bases de données, un intranet, des formations numériques.

Page 5: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

98

Auparager, Start Up Programme-EPA championne de France 2014-2015

Auparager : la Start Up Programme-EPA qui lutte contre le gaspillage alimentaireAlors que près de 40% de la produc-tion mondiale est jetée dans le monde, 7 étudiants de l’école de gastronomie Ferrandi ont décidé de s’engager active-ment, avec goût et succès, dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Voici Auparager, la Start Up Programme-EPA gagnante du championnat national 2015 qui a représenté la France au champion-nat européen en juillet, à Lisbonne. En vieux français, auparager signifie anoblir. Ce qu’ils anoblissent ? Légumes moches, fruits cabossés, salades flétries ou autres invendus alimentaires au cœur de « plate-formes AUPARAGER SHARING ». Chacune est un eco-système solidaire et engagé qui mobilise tous les acteurs concernés par le gaspillage alimentaire (produc-teurs, distributeurs, transformateurs, consommateurs et pouvoirs publics).

championnat européen. Leur produit ? Pié karaïb, des pas de jardin en béton fibré, en forme de Mar-tinique, Guadeloupe et Guyane. Au-delà du produit lui-même, l’ensemble de leur prestation était d’un professionnalisme surpassant le niveau post-bac, selon les membres du jury. Un succès qu’ils doivent à leur motivation, mais égale-ment à l’implication de tout un lycée : les responsables du CDI pour un coup de pouce en marketing/communication, le professeur d’anglais pour les prépa-rer à l’entretien d’anglais du champion-nat français, et les coacher intensive-ment pour le championnat européen, le professeur de français pour préparer leur présentation...

Ainsi, Auparager : • collecte les invendus alimentaires grâce à la filière de récupération qu’ils ont créée

• élabore des recettes bistronomiques, variant selon les arrivages (comme ce bavarois à la tomate, cœur d’artichaut & chips de peau de tomate)

• cuisine dans son foodtruck Meals & Wheels (ancien bus RATP réaménagé en cuisine, prêté par l’association par-tenaire Calidris qui réinsère des jeunes filles de quartiers défavorisés dans la vie professionnelle)

• sert à prix très raisonnables (10 euros le menu entrée/plat ou plat/dessert & son smoothie maison) pour rendre plus ac-cessible consommation responsable et gastronomie. Très avisés, ils ont choisi un foodtruck pour son aspect très événemen-tiel, vivifiante vitrine de communication à lui seul qui se déplace sur divers événe-ments gastronomiques ou en rapport avec le gaspillage alimentaire. Leur crédo : « Vous dénigrez, on anoblit, vous hési-tez, on embellit, puis dégustez : vous serez surpris. »

Attention : jeunes en pleine construction d’avenirÀ l’issue d’une année de travail, une grande présentation des lauréats des salons ré-gionaux est organisée chaque année pour les Mini Entreprises-EPA (collèges, lycées, post-bac et Initiatives Emplois) et pour les Start Up Programme-EPA (post-bac). 2015 a été particulièrement riche en initiatives : c’est au total 66 Mini Entre p r i s e s -EPA tout confondu qui ont été présentés. Nous avons eu l’immense honneur d’être accueillis au Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, le 3 juin 2015 pour le Championnat des Mini Entre-prises-EPA, et à l’Université Paris Des-cartes pour le Championnat des Start Up Programme-EPA . Le palmarès 2015 ?

Construction Express TP : la Martinique à l’honneur

La Martinique, pionnière des Dom Tom en la matière, porte le projet EPA de-puis 2014. Cette année, 19 classes (col-lège et lycée) se sont ainsi lancées dans l’aventure. Pour leur première participation, c’est un carton plein martiniquais : les 14 élèves de 1e du lycée professionnel Léopold Bissol de la Mini Entreprise-EPA Construction Express TP ont remporté haut la main le titre de Champion National 2015. Ils sont ensuite allés à Berlin pour le

Construction Express TP, Mini Entreprise-EPA championne lycée 2014-2015, avec M. Jean-PaulDelevoye, président du CESE

Page 6: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

1110

« La mesure de l’impact social » : de quoi s’agit-il ?

Les donateurs sont nombreux et enthou-siastes, mais se demandent naturellement et sainement « à quoi servent mes dons ». Nous pensons qu’il faut passer d’une at-titude de don à un comportement d’euro utile. Il s’agit donc de prouver que les dons sont utilisés à bon escient et ont des ré-sultats non financiers, mais sociaux. Pour cela, nous avons commencé avec EPA par travailler sur une « démarche qualité » autour de leur programme pédagogique. L’intensifier tout d’abord en mettant en

place un solide management de la qualité. Puis en mesurer les impacts : c’est un chantier en cours que nous souhaitons me-ner le plus scientifiquement possible avec des méthodes pragmatiques. Mais encore faut-il s’accorder sur le sens du mot impact. Par exemple la mini-entreprise a-t-elle un impact sur l’orientation, sur l’insertion, sur la motivation des jeunes et sa durée ? Cette culture de l’impact, très anglo-saxonne, est cruciale pour nous.

Mini Entreprises-EPA : au cœur du progrès digital EPA a lancé son nouvel intranet en septembre 2014 avec une ambition digitale affir-mée : passer au tout numérique et permettre à toutes les équipes gravitant autour des mini-entreprises de mieux travailler, mieux collaborer, mieux avancer ensemble. L’intranet EPA, central et collaboratif, souhaite développer :

• la dématérialisation de documents pé-dagogiques partagés, comme cela a été fait pour l’ensemble du guide pédagogique EPA

• le travail collaboratif avec des espaces dédiés pour chaque projet (stockage de document, calendrier partagé, forum de discussion, newsfeed...). Chaque région a son propre espace dédié et peut com-muniquer directement avec ses interve-nants en région (enseignants, parrains, bénévoles)

• la collecte d’informations métier (établissements, projets, utilisateurs) compilées dans une base de données commune à toutes les associations ré-gionales. Enjeu prioritaire de cette an-née, l’intranet a réuni les meilleures ex-pertises pour son déploiement et utilise le cloud pour son efficacité et son ex-cellent rapport qualité/prix. Aujourd’hui l’effort est mis sur la formation des utili-sateurs pour faciliter la prise en main de ce nouvel outil.

FondationAlphaOmega :consolider, mesurer les progrès AlphaOmega est une fondation de Venture Philanthropy créée par Maurice Tchénio, fondateur d’Apax Partners et pionnier du Private Equity. Elle accompagne EPA de-puis 2014 à travers un mécénat financier (dons) et de compétences : les équipes d’AlphaOmega ainsi que des partenaires extérieurs interviennent gracieusement sur des opportunités ou problématiques identifiées ensemble. Par exemple : • définir un statut juridique, fiscal et comptable pour les Mini Entreprises-EPA avec le cabinet Latham & Watkins• réfléchir aux différentes opportunités de croissance d’EPA et à un nouveau mo-dèle organisationnel de la fédération avec le cabinet de conseil OC&C• actualiser les contrats des salariés EPA avec le cabinet de droit social ACTANCE.

AlphaOmega soutient également une typo-logie inédite de R.O.I, bienveillante, saine et génératrice de confiance : la mesure de l’impact social. Martine CLAVEL, Direc-trice Générale d’AlphaOmega, revient sur cette posture pleine de pragmatisme.

Quelle est la mission d’AlphaOmega ?

AlphaOmega œuvre sur l’éducation et la réinsertion professionnelle des jeunes en France. Nous soutenons ainsi toute une chaîne éducative dans laquelle EPA trouve sa place : les plus jeunes avec l’Association Coup de Pouce (ex Apféé) qui lutte contre le décrochage scolaire en primaire, le réseau des Écoles de la 2e chance qui permet à des jeunes marginalisés de retrouver le chemin de l’éducation et de l’emploi, et entre les deux, EPA qui intervient notamment au collège pour donner une représentation fidèle et tonique de ce qu’est l’entreprise et du rôle que les jeunes peuvent y jouer. Les efforts de la Fondation AlphaOme-ga sont fléchés sur les structures et non sur les projets. Nous préférons fortifier les associations de l’intérieur (outils, recrutement, expertises) pour leur per-mettre de servir de plus en plus de béné-ficiaires, de façon efficace : car les deux sont indissociables.

Page 7: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

1312

La SCOP est un moyen pour être toutes et tous sur le même pied

d’égalité et de prendre les décisions de manière collective

sans hiérarchie

Victor de la mini-entreprise RECUPLIVRE

L’esprit d’entreprendre n’a pas de frontières

L’esprit d’entreprendre se décline aus-si à l’international et les EPA de France n’hésitent pas à s’engager dans des ini-tiatives internationales. Ainsi, EPA Ile de France compte 10 Mini Entreprises-EPA inscrites sur la plateforme Enterprise Without Borders, développée par Junior Achievement Europe (JAEurope) qui met en relation diverses mini-entreprises eu-ropéennes. Trois d’entre elles ont partici-pé au GEP (Global Entreprise Challenge), challenge qui permet à des jeunes lycéens de découvrir les problématiques liées à la mondialisation.

SCOP: un statut qui a le vent en poupe

Les SCOP (Sociétés COopératives et Par-ticipatives) séduisent de plus en plus de Mini Entreprises-EPA : 17% (contre 6% l’an dernier) ont choisi ce statut. Sa particula-rité ? Tous les porteurs du projet sont as-sociés au capital de l’entreprise : tous sont égaux devant les montages, les décisions, les directives...

TodoSunshine Mini Entreprise-EPA lauréate 2015 du GEP

Aux 4 coins de France EPA Ile-de-France labeli-sée « La France s’engage »

La France s’engage est une grande ini-tiative présidentielle qui labellise et ac-compagne, tous les six mois, 15 nouveaux projets d’intérêt général portés par des associations, des fondations et des entre-prises. Entreprendre Pour Apprendre est honoré de rejoindre cette communauté d’acteurs innovants, prêts à mutualiser bonnes pratiques et conseils de réussite.

L’intérêt pédagogique EPA : parlons-en !

Accompagner une mini est une aven-ture passionnante. Voilà pourquoi EPA multiplie les actions de sensibilisation, notamment auprès des professeurs. À Caen, par exemple, EPA Basse-Nor-mandie a conseillé les professeurs de collège et de lycée souhaitant créer une Mini Entreprise-EPA avec leurs élèves, et a organisé des ateliers auprès d’étu-diants stagiaires de l’Ecole Supérieure du Professorat (ESPE) et de Caen. Le 1er avril, l’association était aussi pré-sente au colloque académique « nou-veau parcours pour s’orienter », dans le cadre de la mise en place du Par-cours Avenir (voir p.16) : pour exposer au corps enseignant la démarche et les outils clé en main EPA.

15 000 €reversés par EPA Haute-Normandie depuis sa création

+ de 350jours de formation menés en France pour les professeurs

Les Mini Entreprises-EPA : engagées solidaires

Les Mini-Entreprises EPA existent pour un an et ont reversé l’ensemble de leurs bénéfices 2014-2015 aux associations de leurs choix. Plus de 150 associations d’in-térêt général ont ainsi été soutenues par les EPA de toute la France. Pour exemple, les Mini Entreprises-EPA de Haute-Nor-mandie ont reversé près de 5 000 euros à des associations caritatives en 2014, et de 15 000 euros depuis sa création à des as-sociations aussi bien nationales (Restos du cœur, SPA...) que locales (Au nom d’Inès qui aide une petite fille atteinte du syn-drome de West, Bébés Bulles 76 qui lutte contre l’isolement des enfants autistes...).

Page 8: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

1514

En 10 ans, nous avons réussi à structurer un réseau où chaque projet grandit avec respect et autonomie. Car si l’aide finan-cière est nécessaire, le nerf de la guerre reste l’accompagnement des projets, ce que nous faisons main dans la main avec la vingtaine de responsables de groupes d’agences de BNP Paribas mobilisés au-près des associations sur le terrain. Donc oui, nous sommes heureux de voir l’en-gouement que le projet suscite au sein de la banque et les belles histoires qu’il en-courage. Tout comme nous sommes sa-tisfaits d’avoir pu monter le programme Odyssées Jeunes avec le département de la Seine-Saint-Denis, ce qui a permis à plus de 30 000 collégiens de bénéficier de voyages pédagogiques. Mais il faut rester modeste car beaucoup reste encore à faire pour les quartiers.

Pourquoi accompagner EPA ? Dans le champ de la solidarité, l’éducation est un volet essentiel que nous soutenons depuis toujours. Nos partenaires aspirent à diminuer les inégalités des chances, à fa-voriser l’insertion professionnelle et donc la création d’emplois. Nous cherchions un acteur capable de nous accompagner dans une nouvelle voie: l’envie d’entre-prendre. Les Mini Entreprises-EPA nous paraissaient être de solides arguments pour cela. Nous intervenons ainsi avec EPA dans des établissements profession-nels qui sont plus proches du monde du travail et sont largement fréquentés par des jeunes issus de milieux populaires. Ce lien entre le monde de l’éducation et le monde professionnel est précieux : dimi-nuer les méfiances réciproques, faire que la rencontre se passe bien mérite tous ces effort déployés. Nous avons fêté nos 2 ans de collaboration et souhaitons renforcer nos actions ensemble.

41millions d’euros en mécénat mobilisés

par le groupe BNP Paribas dans le monde en 2014

Jean-Jacques GORON, Délégué Général Fondation BNP Paribas

tives culturelles, de recherche scientifique dans le champ du changement climatique, et de solidarité dont l’éducation fait partie.

Voilà une belle aventure de 10 ans déjà...

Oui : il y a eu énormément de belles vic-toires derrière le Projet Banlieues. L’avoir construit avec et autour de l’ADIE et l’AFEV que nous accompagnions déjà, a eu un effet d’entrainement très fort. Le volet Initiatives Locales, destiné à soute-nir les petites associations qui agissent au sein des quartiers en faveur de l’em-ploi, de l’éducation et du « vivre ensemble », lancé à cette occasion, a lui aussi été porteur de beaux succès. Avec des as-sociations souvent modestes qui ne se-raient sans doute jamais venues à nous...

Porter le Projet Banlieues avec La Fondation BNP ParibasSuite aux émeutes qui ont ébranlé la ré-gion parisienne en 2005, la Fondation BNP Paribas a souhaité mobiliser ses forces autour d’un projet marquant pour les quar-tiers populaires : le Projet Banlieues est né. 10 ans après, elle renforce ses enga-gements en faveur notamment de l’éduca-tion comme vecteur de l’emploi. C’est sur cet axe qu’EPA est fier d’être accompagnée la fondation en déployant ses Mini Entre-prises-EPA dans 3 nouvelles villes après Paris : Nantes, Strasbourg et Marseille. Jean-Jacques Goron, Délégué Général de la Fondation BNP Paribas, en détaille les enjeux et perspectives. La Fondation BNP Paribas, créée en 1984, coordonne le mécénat du Groupe et soutient des initia-

Page 9: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

1716

Parcours Avenir : quels sont pour vous les enjeux ?

Le Parcours Avenir doit préparer les élèves à leur insertion sur le marché du travail : accompagner le projet d’orien-tation, faire découvrir le monde profes-sionnel, soutenir l’esprit d’entreprendre. Pour le CNEE, le défi est de mobiliser le monde économique et professionnel pour faire réussir ce parcours et per-mettre aux enseignants de remplir les objectifs des EPI. Beaucoup d’initia-tives se sont développées dans ce sens, comme EPA. Mais l’enjeu est le change-ment d’échelle : il faut passer de l’arti-sanat à l’ère industrielle, développer de façon massive ces actions pour garantir le succès du Parcours Avenir. On y réflé-chit, tous ensemble : chefs d’établisse-ment, enseignants, salariés et dirigeants d’entreprises, associations… Pourquoi EPA ?

EPA crée tout à la fois du lien fort (entre élèves, enseignants et entreprises), et des projets. Cette force peut emporter une réelle adhésion. Je pense qu’il va y avoir une vraie demande côté ensei-gnants, puisqu’ils vont devoir gérer leurs EPI avec une vraie logique de projet col-laborative (interdisciplinaire) : ce qui n’est pas évident. Et EPA est une solu-tion clé en main, d’intermédiation école/

entreprise, d’ingénierie de projet, d’ac-compagnement toute l’année. L’esprit et la conception pédagogique d’EPA ont un vrai temps d’avance, qui corres-pond tout à fait à l’esprit de ce qu’on doit faire dans un EPI. La plus-value pour les élèves, quant à elle, ne fait plus débat : c’est là toute l’idée de la réforme du collège…

Vous êtes confiant ?

Totalement. Pour la première fois, il y va y avoir un vrai temps consacré pour tous les élèves à la relation école-en-treprise, et pour laquelle les ensei-gnants disposent de solutions simples. Il y a un vrai lien intime entre les pro-jets tels que EPA les conçoit, et les pro-jets de la réforme des collèges. On va chercher les élèves différemment, on met en valeur des compétences dont ils n’avaient même pas connaissance, on pose un autre regard sur eux... et donc ils changent de regard sur eux. J’ai été surpris, lors du championnat, de voir des élèves qui n’en étaient déjà plus vraiment.

Déployée sur les quelques 7 100 col-lèges de France dès septembre 2016, la réforme des collèges mettra en place 2 types d’enseignements complémen-taires. L’accompagnement personnalisé, et 8 Enseignements Pratiques Interdis-ciplinaires (EPI, dès la 5e) : corps, santé, bien-être et sécurité ; culture et créa-tion artistique ; transition écologique et développement durable ; Information, communication, citoyenneté ; Langues et cultures de l’Antiquité ; Langues et cultures étrangères ou, le cas échéant, régionales ; Monde économique et pro-fessionnel ; Sciences, technologie et so-ciété. Deux EPI seront abordées chaque année, 4 heures par semaine, et per-mettront le développement de compé-tences variées : oral, outil numérique, esprit créatif, langues étrangères… Les EPI seront des temps privilégiés pour la mise en oeuvre du Parcours Avenir porté par l’Education Nationale. Pierre Ferracci, Président du Conseil National Education-Economie (CNEE), revient sur cette « formidable opportunité de rencontres entre ces 4 acteurs que sont l’école, les associations, l’entreprise et les collectivités ».

Réforme des collèges : une opportunité

Pierre FERRACCI, Président du CNEE

Page 10: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

1918

Investir et s’investir avec EPA, c’est transmettre aux jeunes une passion, les coacher et leur faire découvrir une réalité professionnelle. C’est aussi découvrir de nouvelles générations, de nouveaux enthousiasmes, de nou-velles façons de voir le monde et de le faire évoluer, dans le cadre du monde de l’éducation.

Missions & Compétences :

Il suffit d’être accessible et attentif aux préoccupations des participants (élèves de primaire, collégiens, lycéens étudiants...) et savoir encourager, dy-namiser, conseiller sans imposer.

Les modes de soutienet partenariat

Mécénat : en tant qu’association à but non lucratif et reconnue d’intérêt général, tout soutien à notre action (quelle que soit sa forme : mécénat fi-nancier, mécénat en nature, ou mécé-nat de compétences) ouvre droit à une réduction d’impôt qui s’inscrit dans le cadre d’un dispositif très souple.

Taxe d’apprentissage le seul impôt pour lequel les entreprises peuvent choisir les bénéficiaires.

Devenir partenaire EPA : une expérience forte, d’aujourd’hui et pour demain

L’implication de chefs d’entreprises, de collaborateurs d’entreprises :

nous avons besoin de vous pour témoi-gner, accompagner, soutenir les projets des jeunes. Parrainage (suivre le pro-jet d’une Mini-Entreprise ou Start Up pendant une année scolaire), intervenir comme un « expert » auprès d’un projet EPA, devenir jury sur nos salons régio-naux ou championnats nationaux...

Depuis ces 7 ans, j’ai rencontré différentes classes : pour qui le dé-marrage était difficile, ou pour qui l’organisation interne est complexe mais également les classes cham-pionnes, graines d’entrepreneurs. Quoi qu’il en soit, tous ces jeunes

entrepreneurs en herbe débordent d’énergie et de créativité ce qui nous laisse présager des futurs potentiels entrepreneuriaux.»

Hinda Mehri, marraine BGE Mini-Entreprises EPA

Dans la mini-entreprise, je ne suis plus le prof qui

impose un savoir mais un guide pour répondre aux

mini-entrepreneurs

Marc Kunkel (enseignant)

Mon rôle de parrain était complémen-taire des profes-seurs et plus facile : motiver, citer des exemples vécus, donner des conseils, rassurer, insuffler la nécessaire en-durance qui faisait parfois défaut… la vie d’une entreprise n’est pas un fleuve tranquille, il y a des hauts et des bas, ce qui est une école de vie. Christian Humbertclaude (parrain)

Cette expérience m’a montré les différentes étapes de la vie d’une

entreprise, et qu’il n’y a pas que des moments roses.

Laurène Barachet (mini-entrepreneuse DRH)

Devenez ce que vous avez envie d’être ! C’est parfois compliqué, mais ce n’est

rien par rapport au bonheur et à la fierté de créer son propre emploi, d’y prendre

du plaisir et de se réveiller le matin en se disant qu’on vit de sa passion !

Frédérique Grigolato (fondatrice de Clic and Walk, Présidente du Concours 2015)

L’apport le plus important d’EPA est sans doute l’apprentissage du travail en équipe : partager un objectif commun, s’organi-ser, planifier, accepter les dif-

férences, s’entraider… Certains élèves se sont révélés être de

vrais leaders.

Jean-Michel Le Neve (accompagnateur)

-

Nos élèves ont pris conscience que l’on peut créer de la richesse tout en préservant l’environnement et que l’être humain est l’élément central de l’entreprise.

Stéphane Battaglia (enseignant)

Page 11: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

Notre Commune-EPA (CM1/CM2)Une première découverte sous forme d’ateliers pour mieux comprendre le monde économique et comprendre le fonctionnement d’une collectivité, en insistant notamment sur l’éducation à la citoyenneté et le rôle du commerce de proximité.

Mini Entreprise-EPA (4e au BTS)

Une équipe, accompagnée par un ensei-gnant et un entrepreneur parrain, se mo-bilise pendant une année pour créer son entreprise, grandeur nature. Découverte concrète de la vie en entreprise, appré-hension de la gestion de projet, réflexes pour concrétiser une idée, tenue des ob-jectifs. Ce dispositif innovant favorise l’orientation des élèves par la pratique de différents métiers.

Start Up Programme-EPA (post-bac)Étudiants, enseignants et entrepreneurs construisent et gèrent collectivement une entreprise active. Il s’agit, pour les étudiants, d’appréhender la démarche de création d’entreprise en réalisant un business plan préparatoire à la création d’entreprise et ensuite de lancer l’activité de celle-ci.

Innov’-EPA (secondaire et supérieur)

Une journée pour convaincre : il s’agit, pour ces élèves de la 4e à la Terminale (gé-nérale, technologique et professionnelle) de répondre à une problématique donnée à travers 4 étapes : cellule créativité, pré-paration de la présentation, auto-évalua-tion, et présentation de 5 minutes devant un jury. Sens de l’analyse, de la recherche, de l’argumentation, esprit critique et syn-thétique sont challengés, en équipe. En collaboration avec le Rectorat, EPA, et un acteur local.

4 programmes pour défricher l’avenir Entreprendre Pour Apprendre est membre du réseau mon-dial JA Worldwide. Ce mouvement, né en 1919 aux États-Unis, prépare les jeunes au monde professionnel via des pro-grammes pédagogiques sur le principe du « Apprendre en faisant ». Le mouvement a gagné notamment l’Europe où une fédération européenne est née en 1977. C’est sur cette dyna-mique que nous intervenons auprès des jeunes générations, via 4 programmes.

Page 12: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

23

Quel est le regard que porte le MEDEF sur la jeunesse ?

La jeunesse d’aujourd’hui connaît trop bien la crise économique et un taux de chômage trop important. Les jeunes doutent de nos institutions et ont parfois le sentiment d’être oubliés par la généra-tion actuellement au pouvoir. En parallèle, ils voient le monde bouger, savent se sai-sir des opportunités du numérique, sont ouverts sur l’international, créatifs et cu-rieux. Par ailleurs, si deux tiers des jeunes de 18 à 34 ans se disent plutôt très opti-mistes, plus de 80% déclarent que le tra-vail est important pour eux, pas seulement pour gagner de l’argent mais aussi pour s’épanouir. Ainsi cette jeunesse constitue un défi majeur pour les entreprises car les attentes vis-à-vis du monde écono-mique ont changé. Les entreprises doivent s’adapter, que ce soit en termes de recru-tement, de formation, de management, de gestion des carrières et des compétences. Mais au-delà de leur capacité à intégrer ces jeunes générations, les entreprises ont désormais un rôle social plus large qu’elles ne peuvent ignorer. L’entreprise et l’envie d’entreprendre sont des réponses à une société challengée par sa jeunesse.

Comment accompagnez-vous EPA ?

Le Medef accompagne EPA depuis de nom-breuses années. Que ce soit au niveau na-tional ou territorial, son soutien passe par une très forte mobilisation des équipes du Medef, par une implication des adhérents du Medef dans le développement des mi-ni-entreprises, par la co-construction d’outils pédagogiques sur l’entrepreneu-riat. Le Medef relaie aussi à chaque occa-sion qui lui est donnée l’intérêt de promou-voir le programme des mini-entreprises; il en fait une des mesures phare qu’il porte lors des Assises de l’Entrepreneuriat ou au Salon des Entrepreneurs.

Pourquoi accompagner EPA en tant que partenaire ?

Les Mini Entreprises-EPA sont un pro-jet phare soutenu par le Medef en faveur de la diffusion de l’esprit entrepreneu-rial. Car c’est dès le plus jeune âge que la culture entrepreneuriale, l’envie et l’esprit d’entreprendre, la prise de risque doivent être enseignés. Permettre aux élèves de toucher au plus près du terrain la réalité d’une entreprise, lever des ta-bous et les a priori mais aussi casser les stéréotypes, donner l’occasion aux en-seignants et aux chefs d’entreprise de se parler et se rencontrer, tels sont les en-jeux que porte le programme des mini-en-treprises et les raisons pour lesquelles il est capital de soutenir EPA. Le Medef considère qu’EPA est l’acteur historique en matière de diffusion de la culture en-trepreneuriale et l’envie d’entreprendre auprès des élèves du secondaire. Mais c’est aussi un enseignement pratique in-terdisciplinaire extrêmement vertueux. L’efficacité de son programme « mini-en-treprises » n’est plus à démontrer. Du chemin reste cependant à faire afin d’ai-der les équipes à déployer ces mini-en-treprises sur tout le territoire et dans un maximum d’établissements scolaires.

Page 13: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

2524

Le Conseil d’Administration EDUCATION : 1. Ministère de l’éducation Nationale, Brigitte DORIATH 2. Secrétariat général de l’enseignement catholique, Jean Marc PETIT 3. APEL, Cedrick REYNAUD ABSENT : PEEP Véronique HERVIOU ENTREPRISES : 4. FONDATION GROUPE ADECCO, Laurence HURNI 5. EURONEXT, Catherine THERET 6. FINANCES ET PEDAGOGIE, Chantal FAZEKAS 7. ORACLE, Dominique VAN DETH 8. BNP PARIBAS CARDIF, Héloïse LAURET INSTITUTIONS ET RÉSEAUX NATIONAUX : 9. MEDEF, Jacky ISABELLO 10. Agefa PME, Laurence SOUDRY-DUBARRY 11. CJD, Sophie PELLIER & CCI, Thierry Olivier GASCARD PERSONNES QUALIFIÉES : Isabelle KNOCK MEO 12. Gabriel MADELIN 20. Co-président Jérôme GERVAIS

& le comexASSOCIATIONS RÉGIONALES EPA : 14. Secrétaire EPA BOURGOGNE Yves NOIROT 15. Membre du comex EPA Ile de France Daniel TOUTAN 16. Membre du comex EPA Ile de France Bruno BACIOTTI 17. Membre du co-mex EPA RHONE ALPES Pascal RE-BER 18. Trésorier EPA Nord Pas de Calais Amaury FLOTAT 19. Co-pré-sident EPA MIDI PYRENEES Jean-Claude ROUANET

21. Directeur national Julien Vasseur 22. Responsable du développement ,Raphaël Lorenzini 23. Responsable formation et qualité des programmes Nicolas Koster 24. Chef de projet communication et événements Zélie Verdeau

1. 2. 3.

8.

4. 5.

6. 7. 9.

11.

10.

14.

21.

15.

22.

16.

23.

17.

24.

18. 19. 20.

12.

L’équipe des permanents EPA France

1. EPA Alpes Provence Philippe MARC, Président 2. EPA Alsace Georges WALTZ, Président 3. EPA Aquitaine Jean-Charles DUPLAA, Président 4. EPA Auvergne Fabrice MONTAL, Président 5. EPA Basse Normandie Michel RENARD, Président 6. EPA Bourgogne Yves NOIROT, Pré-sident 7. EPA Bretagne Patrick BOBE, Président 8. EPA Centre Marc BRUGIERE, Président 9. EPA Champagne Ardenne Bertrand BOUSSAGOL, Président 10. EPA Corse Serge SANTUNIONE, Président 11. EPA Franche Comté Serge COUESMES, Président 12. EPA Haute Normandie Xavier PREVOST, Président 13. EPA Ile de France Bruno BACIOTTI, Co-Président, 14. EPA Ile de France Daniel TOUTAN, Co-Président 15. EPA Languedoc Roussillon Claude CHAUVY, Président 16. EPA Lorraine Bertrand LOUAPRE, Président 17. EPA Martinique Manuel BAUDOUIN, Président 18. EPA Midi Pyrénées / France Jean-Claude ROUANET, Co-Président 19. EPA Nord-Pas-de-Calais Amaury FLOTAT, Président 20. EPA Pays de Loire Joseph GRIMAUD, Président 21. EPA Picardie Cécile BISCH, Co-présidente 22. EPA Picardie Patrick FERET, Co-président 23. EPA Poitou Cha-rentes Joël MAZET, Président 24. EPA Rhône Alpes Pascal REBER, Président 21. EPA FRANCE Jérôme GERVAIS, Co-président

1. 2. 3. 4. 5.

6. 7. 8. 9. 10.

11. 12. 13. 14. 15.

16. 17. 18. 19.

24. 24.

20.

21. 22. 23.

Le Conseil des Présidents

Page 14: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

2726

Employabilité des jeunes : est-ce devenu un gros mot ? Jerick DEVELLE, Directeur Marketing Innovation et Communication Groupe Adecco

Jeunes : faut-il avoir peur de demain ?Marianne URMÈS, The Boson Project

J’ai fait mon 1er Conseil d’Administration à 15 ans : c’est grave ?Paul MAILLEFERT, PDG de la mini Entreprise-EPA Coup d’Coeur

École numérique : surfera, surfera pas ?Patrick BERTRAND, Directeur Général de CEGID

École & Entreprise : je t’aime, moi non plus ?Blandine MULLIEZ, Présidente de la Fondation Entreprendre

EPA : le jeu en vaut-il la chandelle ?Catherine BERTHO-LAVENIR, Rectrice de Martinique

Questions d’avenir ? Réponses d’experts.

EPA a fait appel à 6 experts, engagés comme nous pour la cause entrepreneuriale, à don-ner leur point de vue sur des sujets de socié-

té. De l’employabilité des jeunes aux relations école /entreprise, de la génération Z aux en-

jeux numériques, de la Mini Entreprise-EPA aux enseignants qui les accompagnent : tous

sont optimistes et voient l’avenir arriver avec de belles opportunités de développement et d’épa-

nouissement. Pour les jeunes, les entreprises, et tout ce que cette formidable rencontre peut

et va générer.

Questions d’avenir ? Réponses d’experts.

P. 28

P. 31

P. 34

P. 37

P. 41

P. 43

« J’ai 17 ans, et j’ai envie d’être chef d’entreprise. Surtout après une expérience telle qu’EPA, où l’on évolue dans un milieu adulte. »

Paul MAILLEFERT, PDG de la Mini Entreprise-EPA Coup d’Cœur

Page 15: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

2928

Sont-ils dans cette posture ?

Oui bien sûr : les difficultés ont amené les jeunes à s’adapter, mais aussi les en-seignants à passer le message, à trans-mettre des notions très claires sur l‘adé-quation entre la vie des entreprises et leurs comportements. En permettant aux entreprises d’aller dans les écoles, EPA accélère le mouvement, et sait nous mettre en contact avec les enseignants qui sont évidemment le vecteur essentiel de ce qu’on a à transmettre. Ils jouent vrai-ment bien le jeu. Et c’est presque cela qui compte le plus.

La valeur ajoutée d’EPA est donc dans la relation ?

EPA est un tiers de confiance qui valide, garantit et oriente la qualité de la relation entre professeurs, entreprises et élèves, et apporte une expérience concrète aux jeunes. Des chiffres sont frappants : 60% de jeunes estiment qu’ils ne disposaient pas des informations nécessaires lors-qu’ils ont choisi leur premier emploi. S’il est possible d’exposer ces jeunes très tôt à la parole d’entrepreneurs, qu’ils com-prennent la diversité de métiers qu’ils peuvent occuper, que des entrepreneurs se sont posé les mêmes questions d’orien-tation qu’eux se posent...

Les jeunes : un sujet complexe et difficile ?

Oui en effet. Le Groupe Adecco a pris des engagements forts en 2013 en faveur des personnes en situation de fragilité, de l’emploi durable, mais aussi du premier emploi des jeunes de moins de 26 ans. De ces 3 sujets, c’est ce dernier le plus dif-ficile. En France, les entreprises ne sont pas assez proches de l’enseignement et des jeunes encore à l’école. La France, avec un taux d’emploi des jeunes de 60%,

est loin d’être parmi les meilleurs euro-péens. Les pays aux meilleurs résultats ont tous misé sur l’apprentissage. En septembre 2015, le Groupe Adecco a donc créé la première école de l’alternance : 15 filières métier qui vont permettre d’entrer dans la vie active par ce biais car nous considérons que favoriser le rapproche-ment école / entreprise est la meilleure façon d’accompagner l’emploi des jeunes. Et EPA, par ses actions et ses mini-en-treprises, va également dans ce sens. C’est la jeunesse de notre pays qui en fera son avenir !

Quels sont les freins ?

Nous vivons une situation inédite : 3 gé-nérations vont travailler en même temps. Cela va forcer chacun à s’adapter à la culture de l’autre, mais va générer des conflits entre 2 univers aux contradictions fortes. La culture digitale et la culture traditionnelle, la culture en réseau et la culture hiérarchique, des collaborateurs qui veulent être évalués sur leurs résultats et non plus sur le chemin emprunté. Cela génère des conflits importants, qui pour-raient être évités. Par exemple avec du mentoring pour accompagner les jeunes dans l’univers professionnel de l’entre-

De plus en plus, nous aurons affaire à des gens qui auront plusieurs vies

professionnelles, en même temps.

Employabilité des jeunes : est-ce devenu un gros mot ?Avec Jerick DEVELLE, Directeur Marketing Innovation et Communication Groupe Adecco

Leader mondial en Ressources Humaines avec plus de 5 000 collaborateurs permanents et 130 000 intérimaires délégués chaque semaine, le Groupe Adecco dispose d’une vue impre-nable sur le monde de l’emploi. Nous avons souhaité faire un fo-cus sur les jeunes et leur employabilité. Est-ce devenu un gros mot, une notion que les jeunes ne comprennent pas ou plus, un sujet tabou sur fond de 24% de chômage pour les moins de 25 ans (avril 2015) ? M. Develle nous répond.

Comment vont les jeunes ?

Ils ont tout lieu d’aller bien et d’avoir confiance en l’avenir. L’économie va mieux, les paramètres démographiques et la nécessité de rentrer de plain pied dans le monde digital ouvrent une voie d’excel-lence pour la France. Quelles que soient les entreprises, quel que soit le métier, le Big Data et ses techniques vont jouer un rôle clé. C’est toute une culture digitale dont les jeunes sont imprégnés qui a in-fusé et orienté des comportements et des valeurs. Car au-delà des compétences pures, c’est la posture des jeunes qui sera jugée, avec sa capacité à adopter des com-portements qui iront dans le sens des at-tentes des entreprises.

Page 16: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

3130

Jeunes : faut-il avoir peur de demain ?Avec Marianne URMÈS, du cabinet de conseil The Boson Projectthebosonproject.com / [email protected]

The Boson Project est un cabinet de conseil atypique qui se dé-finit comme un catalyseur des idées du capital humain. C’est-à-dire ? Il bouscule les entreprises dans leurs modèles tradi-tionnels pour les aider à replacer les collaborateurs au cœur des organisations et pour les mettre en mouvement. C’est une nécessité, voire une urgence, de les mobiliser pour affronter les grandes mutations - digitales, sociétales, humaines, aux-quelles les entreprises doivent faire face. The Boson Project, auteur de l’étude « La grande invaZion » sur la génération Z et réalisée avec BNP Paribas, décrypte leurs attentes et compor-tements « symptomatiques d’un changement du monde ».

Génération Z : qui es-tu ?

Les jeunes Z portent une autre façon de concevoir le monde de l’entreprise. Ils rai-sonnent différemment de leurs aînés car ils sont issus d’un monde numérique qui a bouleversé profondément et rapidement nos sociétés : plus ouvert, transparent, in-terconnecté, agile, rapide… Tout cela est inconscient : ils ne savent tout simplement pas faire autrement car ils n’ont connu que cela. En arrivant dans des entreprises tra-ditionnelles, pyramidales, ils se cognent la tête sur des modèles qu’ils ne com-prennent pas et qui ne leur ressemblent pas. Pour eux, l’entreprise de demain est plus plate, les échelons hiérarchiques raccourcis, elle est plus ouverte sur les éco-systèmes qui l’entourent comme le monde des Start-Up ou de l’éducation,

prise, et du reverse mentoring pour se nourrir des valeurs et visions des jeunes : c’est une question de transmission qui ne peut être que constructive. Quand on vient d’une culture traditionnelle, il est difficile d’entendre un jeune en entretien de re-crutement jauger de son évolution dans 3 mois. Et pourtant il faut avoir cette ré-ponse. Nous sommes passés de la culture de l’effort à la culture de l’instant.Ça ne veut pas dire que la performance ne sera pas bonne, mais que cela nécessite des réflexes différents.

Comment améliorerl’employabilité ?

Il faut arriver à irriguer tous les secteurs d’activité : l’alternance, les stages sont par exemple d’excellents moyens à condi-tion de rendre plus accessibles certains secteurs comme la stratégie, la finance, la logistique... En face, il s’agit de former les managers à savoir travailler avec les jeunes générations. Les entreprises n’ont pas le choix : les meilleures seront celles qui sauront garder cette jeunesse sur le long terme, qui seront capables de mettre en place une organisation basée non plus sur le statut mais sur la contribution.

Les jeunes sont-ils confiants ?

Pas vraiment, non. C’est en ce sens qu’EPA joue un rôle fantastique : elle nous donne l’occasion de leur dire qu’il faut avoir confiance, de leur rappeler que demain est plein d’opportunités, qu’il sera plus souple et permettra à chacun de construire son propre avenir. C’est en tout cas ma convic-tion. L’emploi et le travail vont de plus en plus être des mots différents. Il y aura plusieurs vies professionnelles en même temps : l’explosion des auto-entrepre-neurs en atteste avec des collaborateurs en entreprise qui gèrent des multi-car-rières. Ou encore l’engouement des jeunes pour le modèle Start Up, que le Groupe Adecco accompagne d’ailleurs avec le pro-jet Start Up Tour qui sélectionne et incube des projets en ressources humaines. Ce foisonnement d’activité est un mouvement de fond, encouragé par de nouveaux outils comme Kickstarter ou le crowdfunding qui permettent de pouvoir s’épanouir et de s’exprimer en s’investissant dans divers projets et entreprises.

Alors : gros mot ou pas ?

Gros mot : oui, car il faut qu’il soit écrit en gros, avec d’autres mots comme avenir, épanouissement professionnel... Et EPA est un beau moyen pour cela. Bien sûr qu’il faut entreprendre car cela permet de construire en marchant. Entreprendre pour apprendre c’est bien, mais apprendre pour entreprendre l’est également. Le nom de cette association doit se lire dans les 2 sens.

EPA joue un rôle fantastique : elle nous donne l’occasion de leur dire qu’il

faut avoir confiance

Page 17: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

3332

tuel de l’entreprise, et préfèrent créer leur propre modèle. Je pense qu’ils n’ont pas peur de l’avenir, et que l’immense pouvoir du numérique qu’ils ont entre les mains va les aider à faire bouger les choses. Michel Serres considère que nous sommes en train de vivre la 3e révolution anthropolo-gique de l’humanité : c’est une chance in-croyable que nous avons de la vivre. Et ils le savent, ou en tout cas le pressentent. L’ou-til internet donne un pouvoir et des pos-sibilités incroyables, mais c’est à moi de tout construire.

Vous soutenez l’idée d’être entrepreneur de sa vie : ça veut dire quoi ?

Les jeunes générations sont entrepre-neuses de leur vie car elles avancent en

L’entreprise de demain ? Une entreprise agile et qui aura remis les

hommes au coeur de son développement.

construisant (entrepreneuses, ou intrapre-neuses). Elles cumuleront peut-être plu-sieurs emplois. Le rapport à l’entreprise va changer : ce n’est plus l’entreprise qui fait l’honneur de me faire travailler, mais moi qui mets mes compétences au service d’une ou plusieurs entreprises. Entrepre-neurs de sa formation également, car c’est à moi d’aller picorer partout des connais-sances qui ne cessent de bouger. Il s’agit de ne jamais se reposer sur ses acquis, être toujours en mouvement. C’est peut-être lié à une génération qui vit dans un monde pré-caire, qui le refuse et se dit qu’elle ne peut et ne doit pas se reposer sur un système.

La crise est génératrice de progrès finalement ?

Ils vivent cette crise comme une oppor-tunité de construire autrement et de tout réinventer.

Alors : faut-il avoir peur de demain ?

Non, au contraire ! Les générations Y et Z sont loin des stéréotypes qu’on leur as-signe. Ils sont une formidable opportuni-té de réinventer les modèles, changer le monde, dessiner l’entreprise de demain : il suffit de les mettre en mouvement, de leur donner la parole et ils deviendront un le-vier de médiation extraordinaire et un po-tentiel fou. Quant à ce qu’ils pensent eux : les études montrent qu’ils sont inquiets pour l’avenir collectif - de la société, de la planète… mais en aucun cas de leur avenir individuel. Ils savent qu’ils ont un pouvoir entre les mains, et qu’ils ont envie de bou-ger. Ils sont confiants. Et ça : c’est extrê-mement positif et excitant pour demain.

c’est un système vivant où les collabora-teurs sont des cellules agiles capables de se remettre en cause et se réinventer très rapidement. Les managers seraient non plus au-dessus mais à côté, comme des coachs, et ne feraient d’ailleurs que ma-nager, pour le faire bien. Pour eux, et c’est aussi ce que nous pensons et souhaitons, l’entreprise de demain aura remis le ca-pital humain au cœur de son développe-ment, saura écouter les responsabilités et pourra bouger de façon vite et bien, car elle sera à l’écoute des idées neuves et partagées. C’est ce que nous faisons avec les entreprises que nous accompagnons : repenser leurs modèles, démontrer à la tête le potentiel réformateur de la base. Tout cela pour mettre le capital humain en capacité de transformer l’organisation.

Et ça marche ?

Les dirigeants commencent à se rendre compte de la richesse de la transmis-sion. Lorsqu’on intervient en entreprise, on interroge les collaborateurs, jeunes ou moins jeunes, sur les process, les choses à améliorer. L’enthousiasme à s’impliquer, à s’engager pour leur entreprise est pro-digieux. À côté de cela, se développent des initiatives extrêmement révélatrices

comme les Shadow COMEX, sorte de CO-MEX off qui réunissent de jeunes collabo-rateurs et challengent la vision du COMEX officiel avec un regard, une posture diffé-rents. Ou le reverse mentoring pour lequel de grands patrons se font aider par des jeunes : au début sur des sujets aussi lé-gers que Comment tu fais un tweet ?, cela déborde très vite sur des sujets plus fon-damentaux comme la vision stratégique de l’entreprise.

Les Z : quelles différences avec les Y ?

Notre étude La grande invaZion nous a appris une chose stupéfiante : c’est la première fois qu’une génération ne se construit pas en opposition à la précé-dente. Les Z sont une amplification des Y : ils ont besoin d’engagement, sont en quête de sens, font passer le pourquoi avant le comment, l’exemplarité avant le statu-taire, l’accomplissement avant la réussite. Cela traduit un changement profond du monde et de notre société. Avec les Y et les Z, nous avons pris conscience des muta-tions de fond qui s’opèrent, que les entre-prises allaient devoir se transformer pour s’adapter, avant qu’il ne soit trop tard et que les jeunes se désengagent totalement du modèle. Nous sommes convaincus que ces jeunes qui font du bruit en bas de la pyramide, c’est un signal faible d’un grand changement de société et du monde.

Ils craignent pour leur avenir ?

Notre enquête a demandé aux Z de dé-peindre l’entreprise qu’ils voient, en un adjectif. Noir, fermé, compliqué, jungle, stressante, sont autant de mots qui sont ressortis. Zut : les Z seraient donc angois-sés, pessimistes, refusant de se projeter dans l’avenir… Mais plus de 50% d’entre eux souhaitent créer leur entreprise. Donc ce que l’on lit, finalement, c’est qu’ils ne se reconnaissent pas dans le modèle ac-

Nous voulons sensibiliser de façon assez forte les équipes dirigeantes à se

réinventer.

Page 18: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

3534

Et en fait...

Et en fait, c’était tout à fait faisable : mieux, c’est très excitant. Tout a été prévu par EPA pour que l’on puisse démarrer et me-ner à bien le projet. Pendant toute l’année, les professeurs et les membres EPA ont été à côté de nous pour nous soutenir, sur-tout dans les coups durs et les moments de tension. Parce que oui : c’est une expé-rience fantastique, très impliquante, mais parfois éprouvante.

C’est-à-dire : comment tout s’est déroulé ?

Nous avons vraiment créé notre mini-en-treprise fin octobre, juste avant la Tous-saint, après un brainstorming qui nous a décidé à fabriquer des trousses, sacs et porte-monnaie en tissu récupéré. L’idée était là. Restait à tout organiser : la pro-duction, les partenariats avec le Secours Catholique qui nous fournirait les tissus, les rôles et missions de chacun dans la mini. Nous prenions nos vendredis après-midi chaque semaine pour travail-ler et mettre en place le projet...

Quel investissement ! A-t-il été payant ?

Bien sûr. C’est une très belle expérience, qui m’a familiarisé avec la création d’en-treprise, la réalisation d’un projet, la gestion d’équipe, et m’a fait énormément avancer, notamment au poste de PDG. La pression était particulièrement forte, sur-tout au début. Je voulais donner à mon équipe l’envie de s’impliquer, autant que moi je l’étais, je voulais tout faire pour qu’ils puissent donner leur meilleur. Le revers de la médaille, c’est que je vou-lais tout gérer, j’avais du mal à déléguer. Lors des premiers concours, j’étais extrê-mement stressé et sous pression, je suis allé au bout de mes limites. J’ai senti à ce moment qu’il fallait que je change. J’ai appris à déléguer, à faire confiance, tout en étant là quand il fallait donner un coup de pouce ou de bourre.

Ton pire moment ?

Il y a eu vers Noël une baisse de régime. C’était une période critique : il fallait pro-duire beaucoup, négocier des points de vente avec la mairie (comme les marchés de Noël), s’impliquer aussi les week-ends pour vendre. C’était dur, même pour moi. Mais en tant que PDG, il ne faut jamais rien lâcher. La mini m’a aussi appris cela : puiser de nouvelles forces et les partager pour motiver et mobiliser les équipes. Et j’ai réussi.

J’ai appris à déléguer, à faire confiance, tout en étant là quand il fallait

donner un coup de pouce ou de bourre.

J’ai fait mon 1er Conseil d’Administration à 15 ans : c’est grave ?Avec Paul MAILLEFERT, PDG de la Mini Entreprise-EPA Coup d’Cœur

Paul a aujourd’hui 17 ans, la tête bien sur les épaules, et un pied déjà dans le monde de l’entreprise. Son expérience de PDG lui a ouvert une aventure qui restera gravée dans sa mémoire et aura marqué son avenir professionnel. À son palmarès : champion régional, champion de France, une parti-cipation au championnat Européen, et une très ferme envie de devenir chef d’entreprise.

Sacrée aventure, non ? Comment tout ça a commencé ?

J’étais en seconde, il y a 1 an et demi. On nous a présenté Entreprendre Pour Ap-prendre en cours d’économie, sa mission de donner l’envie d’entreprendre, de nous montrer ce qu’était le monde de l’entre-prise. Oui, bien sûr : c’était passionnant, comme tout le monde je ne pouvais qu’être partant pour y participer. J’avais déjà dans l’idée de créer ma propre entreprise. EPA était une belle opportunité pour moi et je l’ai donc saisie. Mais j’étais sceptique : comment de jeunes lycéens, de seconde, pouvaient bien créer, gérer et faire rouler une entreprise ? En un an ?

Page 19: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

3736

École numérique : surfera, surfera pas ?Avec Patrick Bertrand, Directeur Général de CEGID et ancien Président du Conseil National du Numérique

CEGID, éditeur lyonnais de logiciels de gestion et de services cloud, inaugurait il y a 2 ans sa fondation. Sa mission ? Sou-tenir des projets de mécénat liés au numérique, autour de 4 thèmes fondateurs : la santé, l’entrepreneuriat, l’intégration et l’éducation. La Fondation entend ainsi répondre aux évolutions de la société, en particulier concernant la réussite scolaire et professionnelle des jeunes par l’éducation digitale pour tous. Patrick Bertrand revient avec nous sur ces enjeux numériques.

Pourquoi promouvoir l’école numérique ?

Je pense que ne pas être accoutumé à utiliser, maîtriser et connaître les outils numériques, j’entends la tech-nique de ces outils comme le code par exemple, est aujourd’hui une forme d’illettrisme. Ces techniques devraient être enseignées dès le collège, comme tout enseignement académique de base : mathématiques, lecture, expression, philosophie... C’est une forme de langage qui structure l’esprit, qu’il est essentiel de comprendre dans le monde digital qui est le nôtre aujourd’hui, et qui sur-tout permettra à nos jeunes d’accéder aux emplois de demain. L’offre d’emplois s’oriente activement sur des métiers qui n’existaient même pas il y a 3 ou 4 ans : data-scientist, data-analyst, ergonomes, UX, spécialistes en matière de privacy et

Même mieux : tu les as fait gagner !

Non : on a gagné. On a tous gagné ensemble.

Bien entendu...Et ton meilleur moment ?

C’est bien évidemment le concours na-tional. Quand on sait toute l’énergie que ce projet a mobilisé sur toute une année, c’est une explosion de joie quand on voit ses efforts récompensés. Et puis il y a eu le concours européen qui lui aussi a été une expérience unique, impressionnante et surtout instructive. On arrive dans un en-vironnement très professionnel : on passe des entretiens, on est noté, on est face à des équipes très fortes. Cela nous donne une belle idée de notre expérience future : tôt ou tard je serai face à des concur-rents qui seront particulièrement doués. C’était challengeant, stressant, stimulant...On ressentait la tension dans toutes les équipes, et malgré cela, il y avait énormé-ment de proximité, on se comprenait et on avait envie de se connaître, de partager.

Te sens-tu différent des jeunes de ton âge ?

Un peu, car je sais que j’ai vécu quelque chose d’unique. Parfois, dans des discus-sions, j’ai une idée de produit et me dis que ce serait pas mal de la développer : c’est comme un réflexe. Cela m’a aussi permis de forger des amitiés fortes avec les camarades de minis, de confirmer mon envie de devenir chef d’entreprise, et cela me servira pour plus tard : c’est une expérience qui attirera l’attention des entreprises sur un CV. J’ai aussi ap-

Quand on a mis toute une année à concrétiser un

projet, et qu’il est soudain récompensé : c’est une

consécration incroyable !

pris beaucoup de choses fonctionnelles, comme manager des équipes, mais aus-si peser le pour et le contre lors d’une prise de décision, les phases de création d’un produit. Tu as craqué ?

Non, jamais. J’y ai toujours cru, malgré la pression. Et tant qu’on y croit, il ne faut surtout pas abandonner. Surtout au poste de PDG, si je lâchais, tout le monde lâchait aussi. Notre lycée a une mini cette année : je leur donne de petits conseils, je partage mon expérience.

Et demain ?

Je voudrais faire soit des classes prépa-ratoires HEC, soit ingénieur. Ingénieur me donnerait un bagage technique supplé-mentaire qui me permettrait de réaliser mes idées. Mais je réfléchis encore.

Page 20: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

3938

bien, mais il faut aussi leur apprendre à « produire » du numérique, le construire et savoir innover, si on veut faire émer-ger des leaders mondiaux du numérique, quel que soit le domaine de compétence. Même si grandir dans un environnement où l’usage du numérique est quotidien et facilite la compréhension des usages, il est nécessaire de former cette généra-tion aux connaissances de base pour de-venir des acteurs de ce nouveau monde dans lequel ils vivent.

Pourquoi accompagner EPA ?

Cette connexion École / Entrepreneuriat est fondamentale. Il est indispensable, bien sûr d’enseigner les éléments de base pour comprendre le monde et y être autonome, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi permettre à nos jeunes de prendre conscience d’eux-mêmes et de leur capa-cité d’initiative. Leur permettre, par l’ex-périence concrète de comprendre com-ment ils peuvent s’épanouir en créant, en essayant de mettre en œuvre une idée, en osant parfois sortir de la démarche théorique, en se confrontant au travail en groupe, en sachant écouter les be-soins pour trouver comment son produit ou son service va mieux répondre aux usages. Quelle belle initiative que celle d’EPA ! Entreprendre c’est apprendre d’autres choses complémentaires que les connaissances basiques qui sont aus-si indispensables à la construction de leur personnalité. C’est extrêmement formateur et positif pour nos jeunes et une belle appréhension de la vie. Quand on assiste au salon régional, ces jeunes élèves ne sont plus des élèves : ce sont des entrepreneurs qui présentent, ani-ment des relations commerciales, négo-cient, sont fiers et affichent une maturité déconcertante. Ils ont créé et géré pen-dant un an leur entreprise, appris qu’il fallait un porteur de projet (et ce n’est pas

forcément le meilleur, mais celui qui sait animer), ils ont découvert leurs forces et celles de leur camarades, leurs envies, la compréhension aussi qu’ensemble on est plus forts et plus créatifs. C’est réel-lement bluffant.

Alors : surfera, surfera pas ?

Je n’ai aucun doute là-dessus : le mou-vement est lancé. Je suis d’autant plus confiant qu’il me semble que le diagnostic est aujourd’hui partagé par l’ensemble de la société française. Ce qui n’est pas une mince affaire dans notre pays dans lequel trop nombreux sont ceux qui portent leur attention sur la rente et les habitudes. Chacun comprend que ce n’est plus possible aujourd’hui, même s’il est nécessaire d’accompagner cette transi-tion. Dès lors, l’important est maintenant que nous agissions sans tomber dans le manichéisme que nous affectionnons en France. Il ne s’agit pas de faire fi du passé et de nos atouts, mais bien d’ac-compagner le changement et d’accélérer précisément en nous appuyant sur les formidables atouts de notre pays. Mais en toute hypothèse, ce qui est sûr, c’est qu’un nouveau monde est là et que celui qui s’accrochera à son passé sera exclu.

Le mouvement est lancé. C’est désormais davantage

une logique consistant à cadrer, corriger, et accélérer. Mais on ne

reviendra pas en arrière.

données personnelles, marketing digi-tal... Le numérique est plus que jamais vecteur d’emplois, et donc d’inclusion so-ciale. Travailler, c’est une liberté essen-tielle, facteur de lien et d’appartenance à une société. Il faut que le monde de l’éducation au sens large s’empare de cet enjeu et comprenne que l’objectif, passée la phase de formation aux basics, n’est pas de former pour un diplôme, mais bien de former à un métier ! Bâtir un corpus de cursus de formations autour de ces nou-veaux métiers, c’est participer à ce qui est, à mon sens, un enjeu majeur : per-mettre à nos jeunes de trouver un travail et devenir ainsi un être humain libre et acteur de la société.

Comment faire évoluer tout cela ?

Le monde de l’éducation, publique et privée, ne bouge pas suffisamment vite. En France, on veut d’abord réfléchir, dé-battre avec comme conséquence de re-tarder l’inévitable. Le sujet n’est désor-mais plus de se dire « on est en retard », mais « comment accélérer ». C’est lourd, il faut s’appuyer sur le corps professo-ral (qui d’ailleurs expérimente déjà de nouvelles façon d’enseigner comme les MOOC). Tout cela prendra logiquement du temps : même si l’autonomie des uni-versités devrait faciliter le mouvement. Parallèlement, des initiatives privées comme l’école 42 de Xavier Niel, ou l’école LDLC inaugurée la semaine der-nière à Lyon, font énormément bouger les lignes, en franc-tireur. Point ne sera be-soin de demander l’agrément de diplôme de l’éducation nationale, car la valeur du diplôme de ces écoles sera corrélée à la valeur des connaissances métier de jeunes qui en sortiront... C’est ça qu’il est essentiel de comprendre. Arrêtons de raisonner sur des modes anciens et qui n’ont plus lieu d’être! Il faut maintenant bouger, et le faire vite...

Vous parlez du numérique et de son fort pouvoir d’inclusion...

Oui, le numérique a un fort pouvoir d’in-clusion tant au niveau scolaire car il fa-cilite l’accès à la connaissance, qu’au niveau de la capacité du nombre de nos jeunes de trouver un emploi correspon-dant à leurs attentes alors que le sys-tème scolaire traditionnel les a exclus. Je pense aux enfants avec des difficultés en cours, et que de nouveaux contenus pé-dagogiques utilisant les techniques nu-mériques, par exemple une animation 3D, peut les aider à appréhender des notions théoriques et des mots difficiles. Je pense aussi à des initiatives comme l’école Sim-plon ou la Web@cademy qui forment des jeunes de 18 ans sans le bac, qui n’ont pas pu s’adapter aux prérequis de notre système d’éducation et qui se révèlent capables d’intégrer de belles entreprises à l’issue de leur formation aux métiers du numérique. Certains étaient sans doute incapables de réciter par cœur tel théo-rème mais codaient le soir dans leur lit (oui, oui, ce sont des histoires vraies). Après 18 mois de formation dans ces écoles, ils sont devenus des développeurs web de très bon niveau, dont 3 ont d’ail-leurs rejoint CEGID. Toute initiative du monde de l’éducation qui aide les jeunes à se former à un métier et qui leur per-met de trouver un emploi et de s’insérer ou se réinsérer dans la société, doit être activement soutenu car elle nourrit une dynamique positive.

Pourtant, cette génération Z est appelée « Digital Native » : cela devrait être facile ?

Ces digital natives ne sont pas formés au numérique : ils baignent dans l’utilisa-tion des outils (réseaux sociaux, moteurs de recherche, façons de penser...). C’est

Page 21: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

4140

marquées soient-elles, ne s’appuient sur aucune expérience : c’est là qu’il faut les accompagner, bien plus que les nourrir. C’est sur cette opposition que l’enseignant peut construire un réel échange pour l’ai-der à se structurer. De plus en plus de pro-fesseurs se rendent compte de l’impor-tance et du rôle qu’ils ont. Ils sont le lien entre les différents moments de vie d’un jeune, de la socialisation de la petite en-fance à l’entrée dans le monde des adultes et de l’entreprise. Nous, porteurs de l’es-prit d’entreprendre, devons, plus que ja-mais accompagner les enseignants pour les aider à faire ce lien et assurer cette continuité de vie. Et inversement, il faut sensibiliser les entrepreneurs à regarder d’un peu plus près le monde de l’éducation qui n’a d’autre mission que l’épanouisse-ment des enfants...

C’est là l’un de vos credos : rapprocher école & entreprise...

En effet : à travers la fondation et ses ac-tions, nous cherchons à favoriser la poro-sité entre école et entreprise. Qu’elles se nourrissent l’une de l’autre, et perçoivent le potentiel et l’utilité incroyables qu’elles ont à se rencontrer, en mode projet. C’est essentiel, pour que les élèves donnent du sens à ce que les professeurs leur enseignent, que les entreprises com-prennent les modes de pensées et les dif-ficultés de ces jeunes qui vont prochaine-ment intégrer l’entreprise. La rencontre de ces deux mondes est, quand elle est bien organisée, extrêmement riche et fructueuse. On s’aperçoit que les forces sont complémentaires, car elles œuvrent pour et autour d’une tierce personne : l’élève. La 1ère année, ils se parlent, la 2ème année, ils se demandent: « Et main-tenant, que fait-on pour nos jeunes? ».

EPA est un exercice indispensable pour intégrer dans la fibre des jeunes la connaissances du monde

des adultes, pour les rassurer intrinsèquement

École et entreprise : je t’aime, moi non plus ?Avec Blandine MULLIEZ, Présidente de la Fondation Entreprendrefondation-entreprendre.org

Depuis 2008, la Fondation Entreprendre porte, développe, promeut l’entrepreneuriat en France. Ses missions : sensibi-liser à l’esprit d’entreprendre, encourager au métier d’entre-preneur, contribuer au débat sur l’entrepreneuriat. Dans cette démarche, la Fondation œuvre notamment avec et au service d’une dizaine d’associations par an qu’elle soutient et stimule, dont Entreprendre Pour Apprendre. Cet écosystème dédié à l’esprit d’entreprendre est hébergé à la Filature, une pépinière d’associations voulue et conçue par la Fondation. Blandine Mulliez, sa Présidente, partage son point de vue sur les rela-tions école / entreprise.

Vous parlez de « cause entrepreneuriale » : qu’entendez-vous par là ?

La cause entrepreneuriale, c’est savoir entreprendre sa vie. Nous pensons qu’il est important d’apprendre à mener sa vie sur un modèle entrepreneurial, de chef d’entreprise. C’est-à-dire prendre ou re-prendre sa vie en main, être proactif, sa-voir faire ensemble, entretenir l’audace et le mordant... C’est une excellente posture à montrer aux jeunes, notamment dans les écoles, et aux publics plus défavorisés. J’adore l’idée qu’un entrepreneur partage sa liberté, sa force et son enthousiasme en classe : « vous pouvez tous faire de belles choses ». Ce pouvoir, nous naissons tous avec : on peut connaître l’échec, on peut se tromper, mais on se relève toujours après,

on teste tout, on découvre la relation à l’autre et notre capacité à co-construire avec lui... L’erreur, c’est de faire dispa-raître ce pouvoir en exposant le jeune à nos peurs d’adulte, au lieu de l’éveiller à ses chances et lui montrer ses oppor-tunités. Tout comme l’entrepreneur, un jeune doit réussir à se libérer de toutes ses peurs, à se dire avec force qu’il peut le faire... Si on y arrive, la France ira mieux, sera plus positive.

Oui mais : comment fait-on ?

Aujourd’hui, les jeunes sont plus rebelles, pétris de connaissance qu’ils acquièrent seuls, sur Internet, à la télé... Ils n’hé-sitent pas à aller dans une opposition qu’ils pensent argumentée « je l’ai lu sur Google ». Mais leurs convictions, aussi

Page 22: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

4342

Quel est le secret, finalement ?

Le FAIRE. Pendant toute une année, ils vont faire. Construire, bâtir. Par le FAIRE, les élèves se rendent compte de la réa-lité du monde économique, ils prennent conscience qu’ils peuvent y gagner une place, par leur travail, leur mérite. Cette place, ils vont pouvoir l’enrichir avec des compétences et des personnalités diffé-rentes mais complémentaires aux leurs. Par le FAIRE, les jeunes vont s’auto-va-loriser. Ils ne vont pas forcément créer leur entreprise, mais ils vont apprendre le respect de l’entreprise qu’ils rejoin-dront, celui du collaborateur et de tous les métiers et fonctions qu’ils côtoie-ront. C’est là l’intérêt d’EPA et de ses mini-entreprises. Apprendre la réalité, la complémentarité, la valorisation des compétences ou du savoir qui ne l’étaient pas forcément jusqu’alors. Par exemple,

des élèves d’un naturel réservé, se sont révélés être de brillants leaders, ou des dessinateurs en herbe un peu dans leur monde ont tissé de nouvelles relations grâce à leur mini-entreprise…

Alors : je t’aime moi non plus ?

Ce pourrait être davantage « Je t’aime et je ne te comprends pas (encore) ». Mais cela reste de toute manière extrêmement bienveillant, avec des acteurs comme nous en trait d’union. La Fondation En-treprendre, les écoles et les entreprises que l’on rencontre, les associations que l’on soutient, tout ce petit monde œuvre à valoriser les compétences de chacun, à rendre concrète et visible la valeur de chacun dans un projet, à connecter les compétences. Si chaque année, les élèves rencontrent l’entreprise, avec EPA, 100 000 Entrepreneurs, jusqu’aux Entrepreneuriales à l’Université (ndlr : challenge universitaire qui voit 20% des participants créer leur entreprises), cela ancrera des réflexes et des façons d’en-visager l’avenir de façon plus libre.

Il y a de l’espoir, en somme.

C’est plus que de l’espoir : nous avons le pied dans la porte ! Pour moi, c’est deve-nu une réalité, et la prise de conscience est là. L’association EPA est indispen-sable dans ces progrès : par le Learning by doing, par les connexions qu’elle crée, par la confiance qu’elle fait grandir. En-semble, nous avons envie de faire réussir la cause : c’est une question d’hommes, de femmes, de jeunes, de rencontres, et de valeurs partagées !

Par le FAIRE, les jeunes vont s’auto-valoriser. Ils ne vont pas forcément créer leur entreprise, mais ils

vont apprendre le respect de l’entreprise

EPA : le jeu en vaut-il la chandelle ?Avec Catherine BERTHO-LAVENIR, Co-Présidente EPA Martinique

Rectrice de l’académie de Martinique, Mme Bertho-Lavenir a immédiatement été séduite par le projet EPA. Trois ans après, 35 Mini Entreprises-EPA plus tard, le succès est indéniable et l’ex-périence retirée « extrêmement bienveillante et enthousiaste ». Mme la Rectrice revient sur les avantages et perspectives de la formule EPA, en Martinique.

Pourquoi vous être investie aux côtés d’EPA ?

Lorsque nous avons reçu les représen-tants EPA, nous avons tout de suite iden-tifié les possibilités et potentiels de ce projet. Il s’inscrivait parfaitement dans les priorités pédagogiques de l’acadé-mie - à savoir favoriser la persévérance scolaire (conserver dans le système sco-laire les élèves les moins faciles à mo-biliser et à intéresser), amener chaque élève à prendre en charge son parcours de formation et d’orientation, et enfin en-courager les rencontres avec le monde économique. Nous nous sommes alors appuyés sur la Chambre de Commerce et d’Industrie Martinique, pour créer en-semble EPA Martinique, que je co-préside aujourd’hui avec Manuel Baudouin, Pré-sident de la CCI. Nous déterminons en-semble les objectifs et orientations pour le développement des programmes des EPA en Martinique.

Comment a été accueilliecette initiative ?

Avec beaucoup de chaleur et d’enthou-siasme. De la part des élèves, mais éga-lement des écoles : il n’y a pas eu un seulétablissement réfractaire… Le réseau des professeurs a été une force rare et pré-cieuse sur laquelle nous nous sommes appuyés, dans tous les domaines et tous les niveaux de l’éducation. En lycée pro-fessionnel pour commencer car plus lo-gique et facile. Puis les mini-entreprises ont gagné l’année dernière les collèges, une section SEGPA (section d’enseigne-ment professionnel adapté) et un BTS cette année. Côté professionnel cela a été de la bienveillance chaleureuse. Le milieu pro-fessionnel en Martinique est extrêmement soucieux de l’éducation de ses jeunes, de transmettre l’esprit d’entreprise et parta-ger son expérience. C’est une petite île, on aime se serrer les coudes.

Vous attendiez-vous à ce succès ?

Le terrain était bien préparé, depuis long-temps : les inspecteurs de l’enseignement professionnels ont des relations étroites avec les entreprises depuis longtemps, la

Page 23: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

4544

graine EPA a germé assez naturellement. Mais je ne pensais pas que cela se répan-drait si vite dans les établissements avec des enseignants engagés avec autant de volonté. Je ne m’attendais pas non plus à ce que les élèves soient si brillants. La Mini Entreprise-EPA Construct Express TP (lycée professionnel Léopold Bissol qui a créé des pas de jardins en béton fibré) qui a remporté le prix national 2015, a été portée par toute l’île qui s’est mobilisée pour préparer ces jeunes, en organisant des stages de motivation en commando, une immersion en anglais à Sainte-Lucie…

Impressionnée ?

Beaucoup, oui, à commencer par l’équipe qui est allée au championnat européen à Berlin. À chaque fois que la marché était plus haute : ils ont réussi. Et plus globale-ment, c’est l’imagination dont ces jeunes font preuve qui m’a soufflée : ils sont beaucoup moins ancrés dans la société de consommation qu’on ne croit, et ont su sortir de grands schémas industrialisés pour créer leur petit business, souvent local… C’est cela qui m’intéresse dans les histoires des entreprises : leur personna-lité, leurs particularités…

Quels constats tirez-vous de votre expérience EPA ? Et quels défits à venir ?

Je me suis rendue compte que ce disposi-tif ne touchait que quelques élèves, mais irradiait bien au-delà du nombre d’élèves mobilisés. Le deuxième constat : la fierté de voir le dynamisme de notre académie, aux 35 minis en 3 ans. Ce que je vois au-jourd’hui pour demain, et que je souhaite travailler avec les mini-entreprises, c’est un concours dédié à l’espace économique de la Caraïbe, qui réponde à ses exi-

gences culturelles, économiques et géo-graphiques (les îles). Il est fort à parier qu’un tel sujet mobilisera l’attention et nous espérons les énergies de beaucoup d’interlocuteurs.

Ce succès, c’est un beau message d’avenir…

Bien sûr : je n’ai aucun doute sur les com-pétences de ces jeunes qui, l’espace d’un instant, cessent d’être des élèves pour de-venir des professionnels. C’est une expé-rience qui soutient l’esprit d’entreprendre, bien sûr, mais qui révèle également aux jeunes élèves leurs capacités à se prendre en main, à devenir leader de projets qui pourront être intéressants pour l’île. Chacun en a retiré une expérience per-sonnelle très forte. Certains ont été mar-qués par le travail d’équipe, d’autres se sont découvert des compétences, ou sont sortis de milieu de vie un peu étroit… La mini-entreprise est un outil complet, po-lyvalent, qui va s’inscrire idéalement dans l’objectif des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires : maîtriser la produc-tion, le français, le marketing, la gestion des compétences… Je remercie vraiment EPA d’avoir partagé avec nous un modèle, une façon de faire, un outil aussi bien rôdé pour permettre aux talents de nos élèves de se déployer. C’est quelque chose dont on avait besoin.

Le bilan est donc…

Entièrement positif, très bien accompagné par des équipes dédiées aux succès du projet, à tous les niveaux. Je suis extrê-mement fière de ce que mon académie a su développer en 3 ans, avec autant d’ef-ficacité. Et, en tant qua Rectrice, voir des jeunes s’épanouir et déployer leur talent, c’est un pur plaisir : car on est là pour ça.

Page 24: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

4746

Nos projets s’illustrent au cœur des nouveaux EPI

EPA réunit depuis 1994 des milliers d’énergies positives autour de l’esprit d’entreprendre et de ses

valeurs. Chaque année, des professionnels, des élèves et des enseignants du secondaire se croisent autour de

projets, au cours d’échanges professionnels, au cœur de Mini Entreprises-EPA, et font grandir ensemble les

entrepreneurs français de demain.

Cette année, le sujet de la réforme des collèges commence à être abordé. Un tournant pour les élèves

et leurs enseignants, une nouvelle aventure pour EPA qui a souhaité dès cette année marquer le changement

en inscrivant l’ensemble des initiatives des Minis, dans la nouvelle donne des 8 Enseignements Pratiques

Interdisciplinaires (EPI). L’occasion de sonder les envies et les appétits d’entreprendre des jeunes : ce qui les taraude ? Ce qui les motive ? Visite guidée de

cette nouvelle génération d’entrepreneurs.

Langues et cultures étrangères ou régionalesTransition écologique et développement durable

Culture et création artistiqueInformation, communication, citoyenneté

Sciences, technologie et sociétéMonde économique et professionnel

Corps, santé, bien-être et sécurité

« Le programme Mini Entreprise-EPA peut s’inscrire po-sitivement dans le cadre des Enseignements Pratiques Interdiscplinaires. Tout au long de l’année ce projet a réuni plusieurs enseignants : français, mathématiques, histoire géographie, arts plastiques, technologie… cha-cun apportant sa pierre à l’édifice du projet des jeunes. J’ai apprécié accompagner professeurs et élèves. Ces jeunes sont plein d’énergie : ils m’ont nourri par leur vitalité, leur sourire, leur inexpérience, leur curiosité et même parfois leur insolence. »

Bruno Casado, Directeur des Services Group Cegid et parrain de Mini Entreprise-EPA 3e

Une année passée à progresser

+23%

+12%

de Mini Entreprises-EPA par rapport à 2014

de jeunes sensibilisés au programme

P. 48P. 54

P. 60P. 64

P. 68P. 72

P. 78

Page 25: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

49

La longue et passion-nante histoire de France a eu le temps de semer

une diversité culturelle extrêmement riche, du

Béarn à la Manche en pas-sant pas l’Alsace et la Lor-

raine. Accent, gastronomie, traditions, croyances,

paysages... les différences et les goûts sont parfois tranchés,

et notre territoire aime les cé-lébrer. Plus de 76% des Français

sont ainsi fiers de leur région avec des jeunes en sur-représentation

(49% des 18-24 ans, contre 34% des plus de 75 ans). Les équipes EPA suivent

cette tendance : à tel point que certaines équipes n’ont pas hésité à leur dédier leur

Mini Entreprise-EPA.

Jugad’Ors, lauréats collège 2014-2015

Page 26: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

5150

• la pédagogie : chaque carte s’ac-compagne d’une carte explicative ou biographique

• la fabrication maison : les illustrations par les élèves, impression, packaging, housse de protection, fabrication des jetons par des entreprises locales.

• la diversification produit : le succès rencontré par ce premier jeu a ouvert la porte à 3 nouveaux. Un jeu Memory, un autre inspiré du jeu de l’oie et enfin des Domino reprennent eux aussi les grands symboles catalans (dont l’emblématique Train Jaune, symbole catalan menacé de disparaître).

Le tout premier moteur de leur dé-marche a été leur catalanité : fierté de leur culture, envie de la cultiver les ont poussé à consacrer leur mini entreprise à leur identité régionale. Les rouages EPA se sont ensuite mis en marche pour les accompagner à monter un projet viable et pérenne : réunions et brainstorming pour trouver l’activité, conseils des pro-fesseurs et du parrain Claude SARDA de la société Abies Lagrimus. Et si l’aventure Mini Entreprise-EPA s’est terminée avec

l’année scolaire, les élèves du collège de Prades et leurs enseignants étudient au-jourd’hui, avec l’appui de professionnels, la pérennisation de leur activité et envi-sagent la conception de nouveaux jeux pour continuer de promouvoir la langue et la culture locale et pourquoi pas, celles d’autres départements.

Le verse-champagne : bras armé de la tradition champenoiseAvec plus de 300 maisons de Champagne et 307 millions de bouteilles expédiées en 2014, le Champagne est un savoir-faire ancestral qui s’exporte partout dans le monde (environ la moitié des bouteilles expédiées). Pour accompagner cette tra-dition, 3 élèves en Première bac pro ar-chitecte au lycée Arago de Reims ont créé un verse-champagne pour un magnum de Champagne. Le Mag Conceptor a ainsi remporté le championnat régional. Pour se le procurer : soit l’achat du produit fini, ou l’achat du fichier pour imprimante 3D.

C’est l’histoire d’une belle région. Catalane, plus exactement...

Comme un chapeau bas joliment tiré aux cultures régionales, EPA a sacré Championne de France la mini entreprise Jugad’Ors (Languedoc Roussillon). Son propos : promouvoir le pays et la culture catalane avec des jeux de société, mais aussi avec savoir-faire, joie et simplicité. Bravo : pari réussi, à tous les niveaux.

30 collégiens de 3e ont créé la mini entre-prise Jugad’Ors (joueurs en catalan), qui joue avec les grandes figures de la culture catalane dans un jeu de 54 cartes. Tout y est régional : la baratina (instrument de musique), l’espardenya (l’espadrille), la faune et la flore (de l’isard au desman), l’art (d’Aristide Maillol), les personnalités tels que François Arago, Gustave Violet... Ce projet a été mené avec rigueur et jus-tesse, sur les conseils des professeurs et parrain.

• la conception : les élèves ont fait appel aux conseils d’un ludologue (expert en création de jeu). Les règles doivent être simples, et l’univers attrayant.

Jugad’Ors : de l’or en jeu Mini Entreprise-EPA Champion de France (catégorie collège), Prix de l’Entrepreneuriat et Prix du Business Model (toute cat.) Collège Gustave Violet de Prades (66) dans les Pyrénées Orientales.

jeux vendus en 3 mois

1 000

Page 27: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

5352

D’unilatérale, la transmission des savoirs est devenue bilatérale :

je mettais mon expertise au service de mes

nouveaux collaborateurs, eux soulevaient des

problématiques inhérentes à leur âge, à leur environnement. Ils ont entrepris pour apprendre, j’ai appris

pour continuer à mieux entreprendre... Merci !

Philippe Gomisparrain de Moov’in Dijon

City guides : fiertéde raconter sa villeLes Mini Entreprises-EPA peuvent être d’excellents moyens pour développer tou-risme ou maillage urbain. C’est en tout cas ce qu’ont prouvé 3 Mini Entreprises-EPA, qui ont travaillé pendant une année à faire mieux connaître leur ville, son his-toire, ses bons plans ou son actualité. En Basse-Normandie, c’est d’ailleurs l’office du Tourisme qui a commandé à une Mini Entreprise-EPA un tel projet, dans le cadre d’un échange avec une ville allemande. C’est ainsi que la mini Memomerville a créé un jeu de memory sur la ville de Mer-ville-Franceville ( Basse-Normandie ). En Poitou-Charente, la Mini Entreprise-EPA Entre-Jeunes-Prises (collège Saint-Jo-seph, Cognac) a édité le jeu de cartes « Cart’Ados » qui sillonne et fait connaître la ville, par et pour des adolescents. Avec l’ambition d’être le plus exhaustif et pra-tique possible, le jeu comprend 8 familles de cartes, comprenant une carte dépliante pour chacune d’elle. Bons plans, restau-rants, lieux historiques : les incontour-nables cognaçais se retrouvent dans cette boîte sans colle et en carton recyclé non blanchi. Enfin, en Bourgogne avec le BTS du Lycée Montchapet de Dijon, l’applica-tion gratuite Moov’in Dijon rassemble tous les bons plans utiles de la ville pour dé-couvrir et profiter facilement de la ville : restaurants, pub, prix, horaires, promos.Disponible également en anglais, pour les touristes ou étudiants étrangers. Le projet s’auto-finance avec de l’es-pace publicitaire vendu. La mini compte grandir et développer l’application pour d’autres villes.

Le patrimoine gastronomique à l’honneurLa richesse française en la matière est culturelle : depuis 2010, le repas gastro-nomique des Français est d’ailleurs ins-crit au patrimoine de l’Humanité. Gas-tronomique ou pas, la cuisine est un art de vivre très français, cadencé par nos repas immuables. La moitié des Fran-çais est à table à 13h, et c’est plus du tiers qui dîne à 20h15, souligne Thibaut de Saint Pol, sociologue. Même si les pratiques ont quelque peu évolué avec les jeunes générations, qui cuisinent pour 59% avec leur smartphone ou ta-blette, on continue à profiter des repas comme des moments de convivialité et de partage. Très français. Il n’est donc pas étonnant de retrouver 2 Mini En-treprises-EPA : où ça ? À table. Globe’s Cooker (École de la Deuxième Chance de Thionville, en Lorraine) et Interde-lis (Rhône-Alpes) ont édité des recettes régionales ou internationales. Pour Interdélis, il s’agissait des nationalités de chaque élève. Pour Globe’s Cooker, des fiches plastifiées et aimantées pour en simplifier la manipulation.

Page 28: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

55

Alors que les nouvelles générations (X et Y) grandissent aux côtés des urgences environnementales que l’on connaît, seuls 31% des jeunes Français savent précisément ce que recoupe le développement durable (étude ADEME / IPSOS). Dans une autre étude, l’Ademe jugerait même les moins de 30 ans avec « un niveau d’information correct sur les sujets en-vironnementaux mais peut mieux faire

sur le terrain ». Les jeunes EPA ont en-tendu l’appel : comme pour démentir les

différentes études, c’est la catégorie Tran-sition Écologique qui a réuni le plus de pro-

jets. 30% du total des Mini Entreprises-EPA ont œuvré pour ce thème avec des produits

et services éco-conçus, de bienveillants à révolutionnaires. Trois types de projets ont

ainsi émergé.

Porter la bonne parole : la voie de la sensibilisation Les sources privilégiées d’information sur les problèmes environnementaux sont l’école (49%), la télévision (45%) et les parents (40%). En partenaire très actif de l’école, EPA se mobilise vivement au-près des élèves sur ce sujet de l’environ-nement. Avec EPA Alsace par exemple, les mini-entrepreneurs ont pu suivre le

module de sensibilisation Graines de DD grâce aux salariés EDF et du groupe ÉS. Des sujets tels que biodiversité, climat, pollutions, inégalités sociales ou diver-sité ont été abordés avec l’objectif qu’en-jeux et solutions soient bien intégrés par les mini-entrepreneurs. Comme un écho (…)

Page 29: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

5756

(…) à cette démarche, certaines Mini Entreprises-EPA ont souhaité devenir elles-mêmes émettrices de messages citoyens de sensibilisation sous un leit-motiv commun : laissons une planète propre ! • Teen Entreprise (Creully, Basse-Nor-mandie) a ainsi conçu un jeu de plateau autour du gaspillage alimentaire. Belle initiative : pour information, plus de 20 kilos par an par personne sont jetés en France, dont 7 kilos d’aliments encore emballés (ADEME).

• En Ile-de-France, Amazing Ecolo (col-lège Gérard Philipe de Villeparisis) a conçu un kit de réduction des déchets comprenant notamment un vide-tube dentifrice (fabriqué avec une imprimante 3D), une étiquette stop-pub, un livret de sensibilisation créé par leurs soins.Rappelons que les déchets des ménages pèsent plus de 30 millions de tonnes (contre 26 en 2004) : une production de déchets qui a doublé en 40 ans, pesant 590 kg de déchets / an / personne.

• Cycl’n’Styl (3e prép. pro en Ile-de-France) a orchestré une campagne de communication et lobby (affiches, flyers, lettre de motivation...) pour collecter stylos et correcteurs usagés en faveur des enfants du Népal, avec TerraCycle, leur partenaire.

• la Mini Entreprise-EPA corse I frut-ti freschi de l’école de la 2e chance de Bastia (Vice-Champion national, Cat. Ini-tiative emploi) ou Soup & Smooth (Rhône Alpes) ont élaboré des jus de fruits frais

Ma plus grande satisfaction reste d’avoir vu évoluer ces jeunes qui étaient d’ardents

promoteurs de leur entreprise lors de la finale nationale, la défendant avec une force qui faisait plaisir à voir ! Je suis d’ores et déjà candidat pour

parrainer une promotion 2016 !

Jean-François Bianchi, Chef d’entreprise et parrain de

« I frutti Freschi », Mini Entreprise-EPA de Corse

et des smoothies à base de fruits récu-pérés : un exploit tant les contraintes légales et administratives sont nom-breuses pour ce type de projet.

Up-cycling : les 2e vies sont ici monnaie courante

Les jeunes générations EPA se sont em-paré avec enthousiasme des probléma-tiques du recyclage, avec des solutions up cycling : comment redonner une utili-té à un objet ou un matériau, en le trans-formant soi-même (le recyclage, lui, fait intervenir des processus de transforma-tion plus complexes, laissés aux indus-triels). Les exemples sont ici nombreux, et démontrent l’extrême sensibilité des jeunes aux enjeux environnementaux, et de la grande imagination et débrouillar-

69modules Graines de DD ont été dispensés à plus de

1 200mini-entrepreneurs depuis la création du salon régional d’Alsace

Les Français et l’environnement

45% sont conscients que l’individu est le 1er acteur pour agir concrètement en faveur du développement durable (notamment via sa consommation)

17%des jeunes sont confiants sur l’avenir de la planète à 10 ans

Pourquoi réduire ses déchets • préserver les ressources utilisées pour fabriquer, dont certaines ne sont pas renouvelables • réduire la quantité et la nocivité des déchets produits • limiter émissions de gaz à effet de serre, pollution (eaux et sols), coûts de collecte, de traitement, de stockage...

Page 30: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

5958

dise des candidats. Des jeans devenus des sacs vendus en ligne de Back To Jeans (1ère STMG du Lycée Emiland Gauthey, Chalon-sur-Saône), des briques de lait transformées en porte-monnaie ( Stylait, CLPS de Rennes), les bijoux de Air Beauty Pearls (Rhône Alpes) fabriqués à partir de pneus et chambres à air, les papiers de café transformés en sac ou trousses par Créa Pocket (collège Jean-Jaurès de Gen-çay, Poitou-Charente), des bâches publici-taires et voiles de bateaux qui deviennent des trousses de toilette (1ère STMG du lycée privé ICOF à Lyon), des bijoux La Maison des Bijoux à partir de capsules Nespresso, des chutes de bois fabriquant des supports de téléphone, des bouteilles plastique dé-coupées en fils à tresser des scoubidous, des décorations de Noël grâce au système unique des vice-champions de France ca-tégorie Lycée TSM Alliance (Lycée Poly-valent Georges Baumont, Saint-Dié-des-Vosges, Lorraine). Elle a d’ailleurs gagné le prix de l’innovation et de l’utilisation des nouvelles technologies... La liste est longue et ne manque ni d’inspiration ni de progrès.

Connaissance et respect des indicateurs durables : en route pour l’exemplarité

Quand les mini-entrepreneurs déclarent être en phase avec les valeurs respon-sables, ils vont au bout de la démarche. C’est le cas par exemple pour la Savon-nerie des Volcans (Lycée Pierre Joël Bonté, Riom, Auvergne) qui a éco-pen-sé l’ensemble de son activité autour des

3 piliers DD : approvisionnement local (100% achats auvergnats), fournisseurs rémunérés à juste valeur, consommation d’énergie et de matière première raison-née (produit et packaging), jusqu’aux pré-sentoirs récupérés de grandes enseignes puis customisés...

Encore, en Haute-Normandie, Happy Do (Lycée Val de Seine, Grand-Quevilly, fabri-cation de bouillotte sèche avec du lin bio) et Housse N’Caux (Collège André Raim-bourg, Doudeville, housses de téléphone rigide et naturelle) ont eux aussi fait le pari de l’économie très locale : les meil-leurs fournisseurs et partenaires les plus proches de leurs établissements, dont des ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail) et des maisons de retraite afin de développer le lien intergénérationnel.

Mention spéciale à la valorisation du lin, savoir-faire séculaire de la région, qui a été bio-sourcé par Housse N’Caux ins-tallé à Doudeville, capitale européenne de la production lin. Notons également des efforts, en ribambelle : une « empreinte carbone surveillée de près tout au long du projet » par Recycl’art (Collège Robert Schuman, Behren, Lorraine) qui fabrique des horloges à partir de bois récupéré et de peinture eco-friendly. De la chimie du-rable mise à l’honneur dans le détergent LavoBio. Du home staging de meuble grâce à la rénovation de MBR (collège Maryse Bastié de Reims).

Vendre des bouillottes sèches avec du lin bio produit

en Haute-Normandie et mettre en avant notre région

à travers un marketing « normand » était évident.

Happy Do, championne de France

catégorie post bac

Page 31: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

61

La création artistique est cette année montée sur scène avec de nombreux projets mêlant audiovisuel, musique ou encore bande dessinée. Passionnés,

ces mini-entrepreneurs n’ont manqué ni de professionnalisme,

ni d’intuition pour accompagner leurs projets.

Tour d’horizon.

La musique pour adoucir les mœurs,

et aiguiser les ambitions

Mélomanes en herbe, les mini-entrepre-neurs n’ont pas hésité à joindre passion à professionnalisation. À Montluçon (Au-vergne), Lem’On Rock du Lycée Madame de Staël s’est lancé dans l’événementiel en consacrant sa mini à l’organisation de concert : ces élèves de seconde ont en effet tout géré, de la négociation des groupes à la promotion, jusqu’à la logis-tique le jour du concert. Une expérience rock’n’roll avec des pics de stress, mais surtout beaucoup d’enseignement.

En Alsace, c’est sur une note solidaire que les élèves de 3e de la mini HDL Prod ont accompagné un groupe de musique composé d’élèves de 4e DYS (dyslexique, dyspraxie) de leur collège Herrade de Landsberg de Rosheim : les Improbables. Promotion du groupe, pressage des CD, clip en ligne sur Youtube, organisation du concert ont mobilisé l’énergie et les ef-forts de la mini. Les textes, tournant au-tour de la thématique de « la différence », ont été un excellent support de sensibili-sation au sujet de l’intégration et du re-gard de l’autre.

Page 32: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

6362

Une page de la BD réalisée par la Mini Entreprise-EPA

Bijoux en capsules de café réutilisées : néo-chic 2015

Les capsules de café représentent une manne de matière première incroyable, sur laquelle la mini Bij Box de 3e Pré-pa Pro du lycée professionnel Brossaud Blancho (Saint-Nazaire) a fait main basse pour créer des collections de bi-joux. Une initiative maline et exemplaire, quand on sait que seulement 20% des cap-sules sont recyclées. Première et princi-pale difficulté (même pour les marques) : la collecte des capsules. En créant son propre circuit de collecte grâce aux mar-raines DRH de Auchan Saint-Nazaire, la Mini Entreprise-EPA a réuni les quanti-tés nécessaires pour créer ses bijoux. Le double bienfait : le marc de café a servi de compost pour les plantes, l’aluminium a été nettoyé et stocké. La création et le de-sign : réalisés par les élèves.

Notre Commune-EPA : l’art et la manière

Le programme, qui fait découvrir la vie socio-économique aux primaires, sait utiliser les meilleures ressources pour soutenir son propos. Par exemple, ces 17 maquettes de leur ville réalisées par plus de 300 élèves de CM2 d’Ile-de-France (Poissy et Nanterre), et présentées à leurs parraines et marraines de BNP Pa-ribas Cardif. Prouesse artistique, large-ment applaudie ce 15 juin 2015

Une bande dessinée pourpromouvoir EPA

Tout a commencé en 2013 avec un projet vi-déo entre TVR et EPA Bretagne. L’aventure a continué sous forme cette fois de bande dessinée : elle devra faire la promotion de l’esprit d’entreprendre en peignant les premières étapes d’une mini. Un dessina-teur breton de renom, Lucien ROLLIN, a ainsi accompagné 4 mini-entrepreneurs du collège Chateaubriand à Saint-Malo. La meilleure planche a été sélectionnée pour être éditée, et exposée (en parte-nariat avec Quais des Bulles). Un outil de sensibilisation intelligent et original, « fait maison ».

Rendre les élèves acteurs de leur savoir est la meilleure

manière de susciter leur intérêt et leur motivation.

Sonia Pazos professeur d’Espagnol

Page 33: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

65

Communiquer, informer : c’est aujourd’hui devenu inné, tant les moyens de le faire se sont généralisés, démocratisés, simplifiés. À tel point que l’in-fobésité (excès d’information) a commencé à infecter nos socié-tés pour devenir « l’un des plus grands problèmes à résoudre par les organisations pour les 10 prochaines années ». Trop d’info,

souvent inutile et polluante, crée déconcentration et stress. Place

donc à l’info utile et ciblée, non in-trusive et raisonnable. C’est en tout

cas ce type d’information que EPA et les mini-entrepreneurs portent.

Parole aux Mini Entreprises-EPA.

Guerres Mondiales : de la mémoire à l’hommage

Les deux guerres successives ont été des périodes dont les témoins sont de-venus rares ou ont disparu (le dernier Poilu au monde, Claude Choules, s’est éteint en 2011 en Australie). Tout à la fois devoir de mémoire et hommage au cou-rage de toute une époque, plusieurs ini-tiatives ont été portées par EPA et des mini-entrepreneurs. • À Gueux (Champagne-Ardenne), les élèves de 3e du collège Raymond Sirot ont créé un jeu éducatif 14/18 GAME sur la guerre et les Poilus (le jeu a reçu le label « Centenaire » accompagnant les célébra-tions du centenaire de la guerre).

Page 34: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

6766

Silence : ça tourne !Etonnant pour de si jeunes élèves : une web TV a été créée au Collège Pierre Souverville (Pontfaverger-Moronvilliers, Champagne-Ardenne) pour partager ac-tualités, évènements marquants, publi-cités pour des commerçants locaux. Tout a été fait par les élèves : de la concep-tion du site Web au démarchage des commerçants.

Que veux-tu faire, plus tard ?

Difficile question à laquelle Walking Game (Ecole de la Deuxième Chance de Montigny les Metz, Lorraine) tente d’apporter une réponse ludique et pratique. Elle a créé un jeu de discussion pédagogique qui per-met d’aider les jeunes dans leur insertion professionnelle, en illustrant différents parcours possibles qui mènent à la vie ac-tive. Le jeu couvre 6 grandes thématiques

(aide sociale, savoir-être et compétences, organismes publics et associatifs pour vous accompagner, outils de recherche, formation / apprentissage / études, vie en entreprise). Il nécessite un animateur (un professionnel de l’insertion) qui va guider le jeu et orienter les discussions. La mai-rie de Metz a immédiatement identifié le potentiel pédagogique de ce produit.

MALIN : des Trophées - Travaux Pratiques

EPA Basse-Normandie a cette année confié la conception des trophées du salon régional aux étudiants de la région : les élèves BTS DESIGN Produit (Lycée Mezeray d’Argentan) les ont designés, ceux du BTS Système Constructif Bois Habitat (Lycée de la Ferté Macé) ont proposé une étude de faisabilité pour les réaliser.

• En Alsace, Pass’Tem Clic (lycée Camille Schneider, Molsheim) a créé un docu-USB dédié aux « Malgré Nous ». Ces soldats, en-rolés de force dans l’armée allemande lors de Seconde Guerre Mondiale, ne sont dans aucun manuel scolaire : les jeunes alsa-ciens ont souhaité réparer cet oubli en deve-nant « passeurs de témoignages » avec une clé USB. • À Balaruc-les-Bains (Languedoc Roussil-lon) le module « 14-18 c’est notre histoire » a réuni 140 élèves de CM1 et CM2 autour du centenaire dans le cadre de Notre Com-mune-EPA (école Lou Planas). Une expo-sition réalisée par les élèves a clôturé la session (du 11 au 13 juin 2015) : discours, ob-jets, photos d’époque, etc. EPA Languedoc Roussillon s’engage depuis déjà deux ans aux côtés des écoles élémentaires avec son programme « Éducation et Citoyenneté ».

Le premier réseau des anciens minientrepreneurs en Ile-de-France

Partager des informations, des expé-riences, des conseils pour un stage ou un job, faciliter le contact entre toutes les gé-nérations de mini-entrepreneurs et nourrir l’esprit d’entrepreneuriat aux côtés de EPA : voilà quelques ambitions de ce tout nouveau réseau d’Alumni baptisé « J’ai créé une Mini Entreprise-EPA en Ile-de-France ». Créé par l’ancienne Mini Entreprise-EPA Pea-brains ( lycée Jean Rostand de Villepinte (2012), avec l’aide de EPA Ile-de-France, le réseau a été officiellement lancé le 20 mai 2015, lors du salon régional. Avec un poten-tiel d’environ 2 500 jeunes par an, ce réseau devrait grandir vite !

Ces minis qui veulent vite grandir : du projet à l’entreprise

EPA les appelle avec fierté ses Success Story : ces Mini Entreprises-EPA ou Start Up Programme-EPA menées avec tels professionnalisme et passion qu’elles se lancent dans la foulée dans la vraie éco-nomie. Il y en a eu plus de 150 depuis le début de EPA. La dernière en date s’ap-pelle SIYOUX, agence de graphisme créée dans le Start Up Programme-EPA par 8 étudiants en audio-visuel de l’IUT TAIS (Chalon sur Saône). Elle accompagne les entreprises avec des produits de com-munication accessibles et des services réactifs. Le succès de leur projet phare (une sorte de Trip Advisor Régional, avec des avis de consommateurs filmés sur place : restaurant, bars…) a décidé 2 des 8 fondateurs à continuer le projet : SIYOUX a rejoint une pépinière d’entreprises de Chalon-sur-Saône. Un peu plus loin, un peu plus jeune, la Start Up Synon, à Rennes, ambitionne de développer son application Agenda pour smartphone. Adossés à une équipe de développeurs de l’ESIR, les étudiants de l’IGR-IAE (institut de gestion) ont su allier leurs expertises pour créer cette application Agenda pour Smartphone : agendas partagés, multiplication des agendas (pro,perso, famille...), gestion ultra simplifiée, et surtout détection des disponibilités communes entre plu-sieurs personnes. Cette fonctionnalité, inédite, est un avantage concurrentiel que les jeunes entrepreneurs sont bien décidés à exploiter.

Page 35: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

69

Observer le monde, repérer un dysfonctionnement ou de nou-velles envies, et se demander comment y répondre. Voilà la méthode qu’ont à peu près suivi les mini-entrepreneurs qui se sont illustrés dans cette caté-gorie. Que ce soit avec des com-pétences techniques, chimiques, artistiques, ou tout simplement du bon sens, chaque mini a relevé la gageure avec brio et inventivité.

LavObio, le détergent qui lave les a prioris

Voici des étudiants qui revendiquent une chimie durable : ou comment « laver pro tout en lavant écolo ».Pour répondre à cela, ces 8 élèves de la seconde à la terminale du lycée professionnel Lavoisier de Mulhouse, ont lancé leur Mini Entreprise-EPA LavObio. Leur projet : concevoir et commercialiser, de la formulation chimique jusqu’au conditionnement, un détergent multi-usage biologique à base d’huile d’olive et de savon noir (particulièrement sain et économique). Une recette responsable, au prix accessible, formulée à partir de matières premières végétales ou minérales. Garanti sans conservateur, sans colorant, sans parabène ni phosphates. Cette expérience leur a permis de faire un lien avec les matières enseignées et de parler positivement de la filière Procédés chimie et eau.

Bast’Hackers, ou comment empêcher la fraude de carte bancaireSelon la dernière enquête « cadre de vie et sécurité » de l’Institut National de la Statistique, les fraudes à la carte bancaire seraient passées de 500 000 à 650 000 entre 2010 et 2011, soit +30%. Et ce qui a particulièrement retenu l’attention des 18 mini-entrepreneurs de Bast’Hackers, ce sont les nouvelles fraudes des cartes ban-caires au paiement sans contact. La fraude ? Pirater à l’aide d’une appli-cation les ondes émises par ce type de cartes bancaires. La solution : un porte-carte limitant la propagation des ondes et protégeant les informations. Les contraintes et les diffi-cultés à créer cet objet ont été telles que les jeunes entrepreneurs ont dû redou-bler d’intelligence et d’initiatives. Trouver le meilleur fournisseur capable de les conseiller, organiser des débouchés via (…)

La Mini Entreprise-EPA Bast’Hackers

Page 36: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

7170

La Mini Entreprise-EPA est une fabuleuse machine à

mettre en mouvement auprès des jeunes. Les effets sont indéniables sur les élèves, en tant que performances scolaires, épanouissement

individuel et collectif et de dynamique de groupe. Mais cette dynamique se

retrouve aussi auprès des enseignants qui font un travail

remarquable. Le projet Mini Entreprise-EPA les invite à

sortir des carcans habituels, à travailler en équipe, à se

questionner. C’est une vraie prise de risque pédagogique

et il faut les en féliciter.

Dominique Malroux, principal du collège Voltaire,

St Florent sur Cher

(…) des conférences de presse (divers articles et reportages sur France 3 et au cinéma ont d’ailleurs remercié leurs ef-forts). C’est souvent quand on est dos au mur que l’on peut trouver des ressources insoupçonnées. Belle expérience.

Le doux retour à la natureLes tendances convergent vers un retour certain aux valeurs authentiques, dont la nature fait partie. La volonté d’être en harmonie avec cette nature capable de rompre avec le roulis et le train-train des sociétés industrialisées et de ses ma-chines. Les sociologues parlent de ten-dance Happy Life ou d’Unexpected Wild, avec en fond un doux retour à la nature. Les Gens du Jardin (collège Charles Pé-guy de Vauvillers Franche Comté), en plus d’être dotés d’un solide sens de l’humour et d’avoir Jean Dujardin abonné à leur fan page Facebook, répondent à cette ten-dance avec des produits de jardinage. Du jardin suspendu à la tour à fraisiers, leurs produits utilisent des matériaux récupé-rés et s’adressent aussi bien aux jardins urbains (balcons) que ruraux. Encore, les poulaillers mobiles de la Mini Entre-prise-EPA Poul’alaise (collège Paul Por-tier, Bar-sur-Seine, Champagne Ardenne), permettent même aux urbains de profiter d’œufs frais avec des poules bien rangées et protégées.

Butter stick : du beurre fermier sur la rampe de lancement

Butter Stick, lauréat collège de l’édition EPA 2014 avec son beurre fermier conditionné en stick, a conquis la presse et séduit nombre de partenaires commerciaux, dont le groupe Auchan qui souhaiterait commercialiser le produit. Ces collégiens (oui, ce sont de très jeunes entrepreneurs !) de Marcq-en-Baroeul poursuivent donc l’aventure, avec son lot de questions. Conditions et contexte juridique et sanitaire de la production, propriété intellectuelle, et surtout, quelle suite donner au projet : Vendre ou créer l’entreprise ? Ils se font accompagner pour cela par le Centre des Jeunes Dirigeants.

J’ose maintenant prendre la parole sans me poser

de questions, j’ai beaucoup plus confiance en moi. Cette expérience m’a aussi donné

envie de créer ma propre entreprise : je me suis rendue

compte que c’était à ma portée.

Sihem DG de LavObio, lycée Lavoisier, Mulhouse

ButterStick, lauréat national collège 2013-2014

Page 37: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

73

Comme l’explique Mariane Urmès de Boson Project (p.31), les jeunes générations sont en quête de sens et d’utile dans leur vie professionnelle.

C’est d’autant mieux, car l’économie sociale et solidaire

(ESS) est en plein boom. Avec +24% d’emplois créés entre

2000 et 2013 (et seulement 4,5 % dans le privé lucratif), l’ESS est

en manque de jeunes diplômés gestionnaires, commerciaux

ou ingénieurs : le secteur se professionnalise de plus en plus

pour pallier la baisse des subventions et structurer un modèle économique

pérenne et agile. « Sans l’aspect business, rien ne se ferait », confie un

jeune entrepreneur ESS créateur d’un robot interactif pour enfants autistes. Les jeunes

EPA ne s’y sont pas trompés, et ont embrassé la vocation avec professionnalisme et passion.

I Frutti Freschi Vice-Champion Initiative Emploi 2014-2015

Page 38: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

7574

Accompagner des publics qui se sont égarés Les initiatives sociales ont été nom-breuses : solidarité, soutien, conseils et enthousiasme ont guidé leur année. C’est ainsi que Peps Cafet’ (Etablissement Ré-gional d’Enseignement Adapté Yvonne Guéguan à Hérouville, Basse-Normandie) s’engage à lutter contre le décrochage scolaire en proposant des cours de cui-sine pédagogique. Responsabilisant, im-pliquant : cette expérience a motivé les participants a reprendre une formation. Pari réussi.

En Alsace, Sentiness (lycée ORT, Stras-bourg) a joué la carte des solidarités pour accompagner le projet de sachets sen-teurs. Collaboration avec des structures d’insertion professionnelle, approvision-nement en tissu en partenariat avec Vetis qui accompagne les personnes en diffi-culté vers l’emploi, fabrication avec les « ateliers du Petit Prince » pour travailler en partenariat avec des malvoyants (les étiquettes sont écrites aussi en braille). Les jeunes entrepreneurs ont également tenu à prendre des cours de langue des signes afin de présenter leur projet dans cette langue...

Favoriser le lien intergénérationnelEn corse, Event’fin (2de professionnelle Accueil Relation Clients Usagers du ly-cée Finosello, Ajaccio) a fédéré ses com-pétences artistiques autour d’un projet créateur de lien : des animations pour les jeunes et des personnes âgées. L’en-thousiasme et la joie manifestés par les personnes âgées en maison de retraite les ont convaincus de poursuivre l’aven-ture jusqu’à la fin de leur scolarité (1ère et terminale).

Innovations pour les personnesà mobilité réduite Le Ministère de la Santé estime à 2 mil-lions le nombre de Personnes à Mobilité Réduite (PMR). Rappelons que la loi du 11 février 2005 a posé des exigences et des ambitions en termes d’accessibilité (transports, bâtiments...), en considérant « la personne en situation de handicap comme un citoyen, qui a des capacités et des potentialités, mais nécessite des com-pensations pour les exercer au regard d’un environnement souvent inadapté ». EPA est fier d’apporter sa pierre à l’édifice avec quelques projets : à petite échelle, mais à grande solidarité. C’est dans cet état d’es-prit que les Terminales (Bac professionnel Technicien d’Usinage du Lycée Oehmichen de Châlons-en-Champagne) ont créé un guidon monobranche pour les PMR. Prix de l’innovation, prix national mobilité re-mis par la SNCF : un produit couronné de succès, mais aussi d’émotion lors de la présentation du produit à des enfants de

+ 600associations bénéficient de dons de Mini Entreprises-EPA

Page 39: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

7776

Plus de 6 heures au contact d’idées innovantes, d’équipes dynamiques et motivées… Je

retiendrai de mon premier salon régional, cette envie débordante de création et

de positivisme dont ont fait preuve tous les participants

Maxime Valette, Président du jury salon

régional Champagne-Ardenne, fondateur du site viedemerde.com

primaire et collège qui ont pu faire du vélo. De son côté, la mini Hypervision a créé un système de miroirs permettant aux PMR de compléter leur vision lorsqu’ils sont dans leur fauteuil roulant. Il permet de voir l’avant proche et l’arrière proche au ni-veau des roues. Très vite, les 13 élèves ont souhaité concevoir un produit aidant les PMR, comme leurs camarades handica-pés moteurs de l’IEM (Institut d’Education Motrice) du Petit Tremblay. Pari réussi : la Mini Entreprise-EPA Hypervision a rem-porté le Trophée d’Argent des Trophées de la Découverte organisés par l’Inspection Académique de l’Essonne, la 1e place du Concours Eveil à l’Esprit d’Entreprendre organisé par la Chambre de Commerce de l’Essonne (catégorie « Graine d’Entrepre-neur »), et encore le prix « Entreprendre Autrement » lors du Salon régional des mini-entrepreneurs.

C’est quoi, pour vous, EPA ?Question à Yann Kappes, Délégué Général - Club des 1000, Entreprises Citoyennes d’Auvergne

Nous accompagnons des jeunes mini-en-trepreneurs d’EPA Auvergne sur des ac-tions mises en place lors la semaine de la Diversité et remettons un Label « Diver-sité & RH » lors du Salon régional. C’est un partenariat solide. EPA nous permet de véhiculer ce message qui est d’entre-prendre mais pas n’importe comment : en étant responsable, responsable so-cialement. C’est un groupe d’élèves qui apprend à être respectueux les uns des autres, à mettre un premier pied dans la relation sociale et solidaire. Il s’agit d’in-jecter des valeurs humaines dans une en-treprise et le faire en respectant les per-sonnes investies, quelles qu’elles soient. C’est aussi les amener à intégrer dans leur processus de création d’entreprise toutes les questions autour des valeurs, de l’implication de tous, des conditions de travail, autour de comment on s’orga-nise pour bien travailler ou prendre les décisions, quelles conditions on pose au groupe, c’est-à-dire à tous les éléments qui constituent le groupe pour que cette mini-entreprise fonctionne bien, déve-loppe son activité comme convenu dans le cadre du dispositif. Finalement c’est un exercice assez révélateur de ce qu’ils pourraient rencontrer dans le contexte économique réel.

Page 40: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

79

Difficile pour de jeunes en-trepreneurs de s’engager sur ces thèmes, qui nécessite des savoir-faire et connaissances parfois très techniques, et une certaine maturité. Pourtant, les brainstorming pour ces mini ont été sans appel et se sont dirigés vers des innovations ou des pro-duits souhaitant « faire du bien » :

prévention, protection, sérénité... ont orienté les actions tout au long

de l’année. Visite guidée.

Des initiatives sur tous les frontsLes mini-entrepreneurs n’ont manqué ni d’imagination ni d’implication sur cette thématique. Se sont particulièrement il-lustrés cette année :

• Le bonnet Tempo Baby’z (collège Marcel Pagnol, Martigues, Alpes Provence) qui prend la température du bébé instanta-nément. Le principe : un thermomètre in-tégré dans ce bonnet décliné en plusieurs coloris et motifs. Pour cela, la mini a fait appel à l’expertise des terminales BAC PRO Option couture du lycée Les Fer-rages à Saint-Chamas.• La mini As du jeu qui a créé une mal-lette de jeux pour communiquer, stimuler et valoriser les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Ces 15 lycéens en bac professionnel SAPAT (Service aux personnes et aux territoires du lycée Agricole Charles Baltet à Saint Pouange) ont également rencontré un professeur en gériatrie pour améliorer leur jeu.

• SecuryBag, du Collège Belsunce de Marseille, qui a fabriqué une alarme de sac à main. Le claim « Pickpockets at-tention, Sécurybag dissuade et prévient contre le vol de portefeuille et de por-table » a rythmé leur présentation et leur communication. • La Mini Entreprise-EPA STAR GARAC (Lycée Jean Jaurès, Argenteuil), a créé des fiches de désincarcération pour vé-hicules afin de sensibiliser et faciliter le dégagement de personnes prisonnières d’un véhicule accidenté. Arrivée 3e au concours « Skills for the Future » orga-nisé par JA Europe et Hyundai, la mini a reçu de Hyundai une voiture neuve, qui rejoindra les 4 autres déjà offertes par la marque dans la flotte dédiée à la forma-tion pratique des élèves section Mainte-nance automobile.

Page 41: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

8180

Le rire : l’anti-stress à déclencher quand bon nous sembleHypertension, nervosité, fatigue, dépres-sion... L’état de stress peut avoir des effets graves sur la santé physique et mentale des travailleurs concernés. Voilà pour-quoi, pour sensibiliser au stress en entre-prise, et en profiter pour détendre plus de 600 lycéens et collégiens juste avant l’ou-verture du salon régional, EPA Bretagne a invité une thérapeute d’un nouveau genre : Aurélie Collet, spécialisée dans le yoga du rire. L’idée est simple : utiliser les bien-faits du rire pour développer bien-être et gestion du stress au quotidien. Le Yoga du Rire par The Smile Workshop, l’entreprise d’Aurélie Collet, ce sont des exercices de respiration mis en scène, afin d’amener les participants à faire la place collective-ment à leur optimisme naturel.

Pack’night Le Pack « fin de soirée » essentiel pour sortir et revenir en sécurité : mallette avec brosse à dents, préservatifs, bon de réduction pour taxi, ethylotest... Il est distribué en sortie de boîte de nuit (lycée Pierre-Brossolette de Villeurbanne, Rhône-Alpes).

Sensibiliser les jeunes entrepreneurs aux risques en entrepriseVoilà l’expérimentation menée avec la CARSAT Normandie (Caisse d’Assurance Retraite et Santé Au Travail) et le Rectorat de Caen, partenaires depuis 25 ans pour l’Enseignement de la Santé et Sécurité au Travail, dont l’objectif est d’inclure dès la formation et l’apprentissage du métier des compétences en santé et sécurité au tra-vail. Même en mode Mini Entreprise-EPA, les jeunes entrepreneurs sont concernés par la sécurité au travail et les risques (phases de production, de vente...). Il leur a donc été demandé d’inclure dans leur réflexion un axe sur la santé et sécuri-té au travail, allant de la prévention pour l’utilisation de produits chimiques, aux risques psycho-sociaux. L’idée était donc de les former aux risques en les iden-tifiant, et les solutionnant (masque an-ti-poussière, siège confortable pour évi-ter les mauvaises postures...). Pour aller au bout de la démarche, il a été proposé de former les enseignants référents des Mini Entreprise-EPA à des bases en pré-vention, pour qu’ils puissent accompagner leurs mini-entrepreneurs sur ce thème. Les meilleures bonnes pratiques de TimberGames (collège Notre Dame de St pierre Eglise, Basse Normandie) ont reçu le prix de la Santé et Sécurité au Travail, avec leur jeu Meuhlky (jeu de quilles d’ori-gine scandinave revisité et destiné à un public local).

Cette expérience m’a énormément enrichi à titre

personnel ! J’ai apprécié accompagner les professeurs

et les élèves dans cette aventure. Ces jeunes sont plein d’énergie ! Ils m’ont

nourri par leur vitalité, leur sourire, leur inexpérience,

leur curiosité et même parfois leur insolence.

Bruno Casado, Directeur des Services Group Cegid,

Parrain de Mini Entreprise-EPA, Collège Lamartine de Villeurbanne

Page 42: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

83

1 061 904 €soit une augmentation de + 5%

6 % Subventions publiques

8,6 %Taxe d’apprentissage

81,8%Mécénat

2,6%Participation aux activités

1% Divers

Donnéeschiffrées

recettes

Page 43: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

84

La stratégie d’EPA est de diversifier au maxi-mum les recettes de la fédération. Dans cette logique, le mécénat a fortement été dévelop-pé avec une part importante de soutien finan-cier reversé aux associations régionales EPA. Les charges de fonctionnement de la struc-ture EPA France ont été contenues. Les dé-penses du championnat national des mini-en-trepreneurs ont été très largement réduite grâce au soutien du Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, par la mise à disposition gracieuse des espaces au sein du Ministère. EPA France a investi sur les 5 prochaines années sur un intranet collabora-tif pour l’ensemble de la fédération, permet-tant du coup de réduire certaines charges de fonctionnement et d’animation des associa-tions régionales EPA.

dépenses

27,5% Dépenses Fonctionnement

3 % Evènements hors championnats

10 %Formation et qualité

15%Championnat national

des mini-entrepreneurs

3,5%Championnat national des

Start Up Programmes-EPA

41% Animation de la fédération

et reversement aux associations régionale

Page 44: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

8786

Ces partenariats expriment la volonté de différents acteurs de nous soutenir en apportant à EPA leur expertise en vue de réaliser un objectif commun : développer l’esprit d’entreprendre des jeunes en France.

EPA est également un acteur engagé au sein du mouvement Entrepreneurs demain ! qui rassemble les principaux acteurs de la sen-sibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat.

Partenaires publics et institutionnels

Réseaux nationaux et associatifs

MENEPA bénéficie d’un agrément en tant qu’association éducative complémentaire de l’enseignement public. Les Rectorats sont fortement investis dans la gouvernance des associations ré-gionales EPA.

Enseignements Catholique + RenasupEPA a signé un accord cadre de coopération qui permet le dé-ploiement des programmes dans les Etablissements de l’En-seignement Catholique.

MFREPA travaille en lien avec les MFR afin de développer des ac-tions communes autour de la démarche de projets destinés aux jeunes des établissements.

Ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique + DGELe Ministère soutient le développement des programmes EPA particulièrement la Mini Entreprise-EPA et le Start Up Pro-gramme-EPA

Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports + CGETEPA propose un déploiement particulier des programmes au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Des acteurs engagés à nos côtés pour développer les talents de demainLes entreprises et fondations partenaires d’Entreprendre Pour Apprendre nous sou-tiennent financièrement par du mécénat ou du versement de Taxe d’Apprentissage. Ils nous accompagnent également par l’implication de collaborateurs auprès des jeunes dans nos projets école / entreprise.

Ils sont partenaires structurels de la Fédération

Ils sont partenaires de nos programmes

Page 45: Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? Je t’aime moi non ... · Jeunes Faut-il avoir peur de l’avenir ? École entreprise Je t’aime moi non plus ? Numérique École : surfera,

Rédacteurs David GarciaJulien Vasseur Crédits photo Maxime Dufour Graphisme Arnold D’Alger

Tous droits réservés EPA France

La Filature bâtiment 532, rue du faubourg Poissonnière 75010 Paris

Édition novembre 2015