Jeudi 20 - Cité de la Musique · Zajdi, zajdi, jasno sonce – instrumental, Aleksandar Sarijevski...
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Roch-Olivier Maistre,Président du Conseil d’administrationLaurent Bayle,Directeur général
Jeudi 20 juin 2013Jordi SavallBAL•KAN : Miel et Sang
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Jor
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Les chemins des diasporasÉvoquer les Balkans, c’est renvoyer à cette péninsule où l’Europe se confond avec l’Asie, comme le ciel et la mer à l’horizon, ou les nuages et les montagnes à leur sommet. L’image ne se veut pas seulement poétique : c’est à ces dernières que cette immense presqu’île doit son nom. « Montagne boisée », le géographe allemand Johann August Zeune l’imposa en 1808, croyant à l’existence d’une longue chaîne ininterrompue ralliant les Alpes aux rivages de la mer Noire. Zeune collecta ce terme auprès des Turcs qu’il rencontra au cœur de l’actuelle Bulgarie, dans une région appelée Stara Planina, vieille montagne en bulgare.
Eût-il été bulgare, le terme aurait donc tout aussi bien défini cette terre prédisposée au cloisonnement. Si le terme Balkans reste lié à de profonds conflits malheureusement ravivés ces dernières décennies, il est aussi lié à une grande richesse culturelle, due à l’empreinte laissée par les empires successifs auxquels ce territoire grand comme la France doit son histoire. Celle de Rome, qui a laissé le roumain, puis de Byzance, devenue Istanbul sous les Ottomans, sans oublier l’influence germanique et hongroise dans les régions plus au nord.
Trois alphabets se côtoient aujourd’hui, grec, cyrillique et latin, l’alphabet arabe ayant été abandonné au début du XXe siècle. Trois religions tentent de cohabiter, le christianisme, sous les dogmes orthodoxe et catholique, l’islam sunnite et le judaïsme d’origine séfarade. Toutes ces minorités, anciennes ou récentes – les Tsiganes arrivent au XVIe siècle, tentent de se faire entendre et de maintenir leur unité culturelle et linguistique au-delà du découpage des frontières politiques qui n’a cessé de changer au cours du temps. Unité… est-ce le bon terme quand, par définition, ce qui est vivant est mouvant, sans cesse nourri d’emprunts ? Maintenir sa différence, pour exister, serait plus approprié.
Des Tsiganes (ou Roms), qui représentent peut-être le meilleur exemple de la mobilité et de l’emprunt, et pour aborder enfin le domaine musical, on aimerait dire qu’ils sont partout chez eux, étant présents sur l’ensemble du territoire. Parlant toutes les langues (plus la leur) selon la terre à laquelle ils se sont attachés, ils jouent toutes les musiques. Ils sont le trait d’union dont personne ne veut pourtant s’encombrer. Sans eux, les fêtes sont moins riches et les mariages moins prestigieux. Ils animent jusqu’aux funérailles dont la musique, qui n’est pas la leur mais celle de la communauté qui enterre son parent, vient honorer les derniers moments de présence du défunt. Les Tsiganes avaient, dans la société traditionnelle, le statut de professionnels contrairement aux musiciens locaux – bergers et paysans joueurs de flûte et de cornemuse, ou de luth chez les musulmans. Ils sont à l’honneur lors de ces concerts, venus de Roumanie et de Grèce, tandis que l’Albanie est illustrée par la flûte pastorale kaval qui, à l’image du ney turc auquel elle s’apparente, prend des allures mystiques pour accompagner le chant des frères Dervishi. Enfin, ou plutôt pour commencer la série, Jordi Savall et ses invités assurent le lien entre tous les peuples qui aujourd’hui font du mot « balkan » un synonyme de « richesse ».
Marie-Barbara Le Gonidec
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JEUDI 20 JUIN - 20H
BAL·KAN : Miel et SangLes cycles de la vieDialogue des musiques des peuples des Balkans et des diasporas tsiganes et séfarades
Montserrat Figueras, idée originale du programme Les cycles de la vieJordi Savall, conception du programme musical Miel & SangBorisav Dugic, Nedyalko Nedyalkov, Dimitri Psonis, Tcha Limberger, Gyula Csík et Jordi Savall, choix des musiquesHespèrion XXIJordi Savall, vielle, rebec & direction
SAMEDI 22 JUIN - 20H
Balkan Brass Battle
Fanfare CiocărliaMahala Rai Banda
DIMANCHE 23 JUIN 2013 - 16H30
Chants et flûtes des bergers
Les frères DervishiDervish Dervishi, chantAziz Dervishi, chantAdnan Aliu, flûte kavalSalah Shabani, flûte kaval
La Tradition de l’Épire
Manos Achalinotopoulos et son ensembleManos Achalinotopoulos, clarinetteChristos Dalianis, violonMaria Ploumi, luthEvi Kanellou, percussions
DU JEUDI 20 AU DIMANChE 23 JUIN
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JEUDI 20 JUIN 2013 - 20HSalle des concerts
BAL·KAN : Miel et SangLes cycles de la vieDialogue des musiques des peuples des Balkans et des diasporas tsiganes et séfarades
CréationCréation, Univers et Vie
Le Livre de la Formation : Séfer Yetsirà, chap. V, 1-3 : la kabbale explique l’universКадона седи в бахчона – chanson des montagnes RhodopesZajdi, zajdi, jasno sonce – instrumental, Aleksandar Sarijevski (Serbie)Dentri – danse et chanson (traditionnel orthodoxe grec)
Ta xyla & Çeçen kızı – instrumental (Grèce et Turquie)
PrintempsNaissance et Enfance, Apprentissage et Adolescence
Мома е мома родила – berceuse bulgareChichovata – instrumental (danse du nord-ouest de la Bulgarie)En la excola de l’Aliança – romance séfaradeTilliriotissa – chanson de jeunes gens (Grèce et Turquie)
Sanie cu zurgălăi, Richard Stein – improvisation tsigane au cymbalum
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ÉtéL’Amour, la Rencontre & le Mariage
La Moledet Shuvi Roni – mélange arabe et hébreu (traditionnel andalou)Godini ludi mladi – chanson lyrique macédonienneHisar Buselik Şarkı, Tanburi Mustafa Çavuş Vrcavo Kolo – instrumental (traditionnel de Serbie centrale)Duy duy duy, denomori deshudui – chanson tsigane
entracte
AutomneLa Famille, Le travail, Maturité & Célébrations
Sborenka – instrumental (danse de Dobrudzha du nord-est de la Bulgarie)Yasemi mou – chanson traditionnelle de Chypre Hermoza muchachica – séfarade Koniali – traditionnel grec
Pastirska Elegija et Danse urbaine – instrumental (traditionnel serbe)
HiverExpérience, Sagesse, Sacrifice, Spiritualité, Exil et Mort
Shuvi nav shi – traditionnel séfaradeZaplakala e vdovitsa – chanson du centre-ouest de la BulgarieGazel, poème de Fuzuli – improvisation (traditionnel ottoman)En to stavro pares tosa. Stabat Mater, attr. Leo VI – chant byzantin du IXe siècle
Plainte de l’Exil, duduk – instrumental (traditionnel arménien)
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(Ré)conciliation
Apo xeno meros (traditionnel chrétien) - Torah (hébreu)Üsküdar, poème de Fuzuli – traditionnel turcOj Javore, Javore – Serbie centrale Durme hermosa donzella – romance séfarade (Rhodes)Ghazali – instrumental (bosnien et tsigane)+ (tutti)
Montserrat Figueras, idée originale du programme Cycles de la vieJordi Savall, conception du programme musical Miel & SangBorisav Dugić, Nedyalko Nedyalkov, Dimitri Psonis, Tcha Limberger, Gyula Csík et Jordi Savall, choix des musiques
Stoimenka Outchikova-Nedyalkova, chant (Bulgarie)Irini Derebei, chant (Grèce)Marc Mauillon, chant (France)Lior Elmaleh, chant (Israël)Gürsoy Dinçer, chant (Turquie)
Hespèrion XXI*
TurquieYurdal Tokcan, oudHakan Güngör, kanun
BulgarieNedyalko Nedyalkov*, kavalValeri Dimchev, tambura
HongrieGyula Csík, cymbalumJanos Dani, bracs / viola da braccio
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SerBieBora Dugić, frulaMarko Lazović, violonSlobodan Prodanović, accordéonSlodoban Markovic, orgueMihailo Blam, contrebasse
arménieHaïg Sarikouyoumdjian, duduk
iSraëlYair Dalal*, oud
grèceDimitri Psonis*, santur & morescaZacharias Spyridakis, lyre crétoise
eSpagnePedro Estevan*, percussion
Jordi Savall, vielle, rebec & direction
Fin du concert vers 22h20.
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Esprit des BalkansDialogue des musiques des peuples des Balkans et des diasporas tsiganes et sépharades
L’idée de développer un grand projet musical et historique sur les peuples des Balkans et les diasporas tsiganes et sépharades est née vers la fin de l’année 2011 durant la préparation du concert Hommage à la ville de Sarajevo, que nous avons donné au Festival Grec de Barcelone le 9 juillet 2012. Il y a 20 ans, durant les tragiques événements de la guerre de désintégration de l’ex-République de Yougoslavie, cette ville avait souffert un terrible siège des troupes serbes ; plus de 12000 personnes y furent alors tuées et plus de 50000 subirent des blessures graves. L’Europe concrètement, et le monde en général, répondirent par un silence absolu et une décision, plus que discutable, de non intervention dans le conflit, avec comme conséquence la continuation du siège féroce de la capitale de la Bosnie durant quatre ans (1992-1996). L’intervention internationale ne devait arriver de façon décisive qu’en 1995, mais déjà, plus de vingt-mille tonnes de kilos de projectiles et de mitraille avaient déjà défiguré pour toujours la géographie physique et humaine de cette ville. Depuis des temps très anciens, elle avait été le carrefour culturel de la péninsule des Balkans où, en parfaite harmonie, les traditions du monde slave, qu’il soit de foi orthodoxe ou catholique, se mélangeaient avec les cultures nouvellement venues : celles de l’Islam des Turcs ottomans – qui ont dominé les Balkans durant plus de quatre cents ans – ou du Judaïsme des Sépharades qui y trouvèrent refuge après leur expulsion de la Péninsule ibérique en 1492. Comme le signale Paul Garde, « cette dernière guerre des Balkans avait éclaté soudainement, dans une Europe pacifiée en profondeur depuis un demi-siècle et oublieuse des aspérités de l’histoire. D’où l’incompréhension, la suspicion contre cette région, et le renouveau des stéréotypes qui la décrivent comme vouée éternellement au crime et au malheur ».
Il ne faut pas oublier, comme le souligne Predrag Matvejević, que cette péninsule, encore considérée comme « poudrière de l’Europe », a été aussi « le berceau de la civilisation européenne ». Cette péninsule du monde méditerranéen s’étend de l’île de Cythère au Sud, au Danube et à la Save au Nord, mais, comme le souligne Georges Castellan, dans laquelle « en fait, l’olivier n’atteint pas Istanbul et les pays bulgares ne doivent rien aux souffles de la Méditerranée. Pourtant, du Péloponnèse à la Moldavie, si les paysages changent, les villes et les villages présentent des traits communs : partout des églises byzantines à coupole, souvent une mosquée, et ces maisons à encorbellements – çardak – ou ces auberges – han –, relais des caravanes, que l’on trouve à Patras comme à Bucarest, à Skodra comme à Plovdiv, sans oublier les échoppes ouvertes sur la rue, où l’artisan, tout en martelant les plats en cuivre, vous offre un café turc. Air de famille ? Sans doute, celui de peuples divers qui, après avoir vécu une longue aventure commune, ont fini par constituer, à l’intérieur de l’Europe une aire culturelle spécifique ». Les voyageurs perspicaces souligneront un certain art de vivre, une sorte d’esprit des Balkans, qui sait associer farniente, convivialité et surtout, sens de l’hospitalité, une valeur essentielle toujours très respectée par toutes les sociétés balkaniques, et spécialement cultivée dans les milieux ruraux.
Cependant, pour bien comprendre cette spécificité balkanique, il faut retracer l’histoire. La chute de l’Empire romain au Ve siècle traça, dans la partie orientale de la Méditerranée, la composition de l’Empire byzantin – avec sa capitale Constantinople, la plus grande et la plus
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riche ville des Balkans durant plus de mille ans, jusqu’en 1453 – qui allait unifier la péninsule tant politiquement que religieusement, installant un legs de chrétienté orthodoxe qui demeure une caractéristique essentielle d’une majorité des pays balkaniques. Cependant, à partir du XVIe siècle, tous les Balkans allaient tomber entre les mains de l’Empire ottoman qui, depuis Istanbul dès 1453, adopterait l’attitude tolérante de l’Islam traditionnel envers la majorité chrétienne, en tant que « Peuple du Livre », à condition qu’elle accepte la gouvernance musulmane et paie les taxes qui exemptaient ses membres du service militaire. Cette conquête ottomane amène aussi des bouleversements considérables dans la géographie humaine de la région. D’une part elle y introduit une troisième religion, l’Islam et, en même temps, elle cause des dévastations et des migrations massives, qui ont pour conséquence un mélange inextricable de populations, de langues et de cultures. Comme le rappelle Manuel Forcano, c’est depuis cette invasion que les Ottomans se réfèrent à la péninsule par le mot Balkan, qui dérive de deux mots turcs, bal et kan signifiant miel et sang. Ils découvrirent non seulement la richesse de la zone – ses fruits, la douceur de son miel – mais aussi combien ses habitants étaient courageux, belliqueux et rebelles, car ils luttèrent farouchement contre les envahisseurs.
L’Empire ottoman commence à perdre du pouvoir dès la fin du XVIIe siècle. Les Autrichiens reconquièrent la hongrie, la Voïvodine et la Slavonie. Finalement, en 1739, est signé le traité de Belgrade qui met fin à une longue guerre entre les deux empires, leur frontière se stabilise pour un siècle et demi sur la Save, le Danube et les crêtes des Alpes de Transylvanie.
Au XIXe siècle, le sentiment national se développe dans l’Europe tout entière et dans ce même élan, toutes les nations chrétiennes sujettes des Turcs se révoltent tour à tour contre ces derniers ; la Serbie (1804), le Monténégro (1820), la Grèce (1821), la Valachie et la Moldavie s’unissent pour former la Roumanie (1877), la Bulgarie (1878). On assiste alors à une renaissance culturelle, linguistique et littéraire des différents peuples : les hongrois, Roumains, Slovènes, Croates, Serbes. En 1912 démarre la première guerre balkanique : Serbie, Grèce, Bulgarie et Monténégro réussissent à s’allier pour combattre la Turquie. La deuxième démarre une année plus tard avec la défaite des Bulgares ; au même moment la Macédoine est partagée entre Serbes et Grecs, et l’Albanie devient indépendante. Tout de suite après commence la Première Guerre mondiale, à propos des Balkans, quand l’archiduc François-Ferdinand est assassiné le 28 juin 1914 à Sarajevo.
Creuset de peuples, de langues, de croyances et de cultures, les Balkans représentent l’image la plus mystérieuse de cette « autre Europe » qui, du fait de son appartenance à l’Empire ottoman, à vécu plus de 400 ans presque totalement en marge des principaux courants culturels et sociaux de l’Europe occidentale. Les Balkans ont été un carrefour très disputé : en même temps riche point de rencontre et terrain d’affrontements dramatiques.
Malgré les violents soubresauts qui marquent leur histoire et leur fragmentation linguistique et politique, les peuples des Balkans partagent toujours un nombre important de caractéristiques culturelles et l’héritage de leur passé historique. Ce sont justement ces caractéristiques que nous voulons mettre en valeur dans ce programme, avec les musiciens que nous avons invités et qui appartiennent aux différentes cultures, religions et régions. C’est avec eux que nous
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avons approfondi, sélectionné, préparé et enregistré différentes musiques, en vue de réunir un beau florilège musical, à la fois ancien, traditionnel et populaire, provenant de cette fascinante et encore très mystérieuse partie de l’Europe orientale. Nous sommes convaincus que grâce à l’émotion, à la vitalité et à la beauté de toutes ces musiques, l’on pourra mieux comprendre ce sentiment que nous aimons définir comme l’image musicale d’un véritable « Esprit des Balkans ».
Aujourd’hui, en Europe occidentale, la culture « balkanique », popularisée par les films d’Emir Kusturica ou par la musique de Goran Bregoviç, semblerait être devenue une valeur sûre. Les festivals de musique des Balkans se multiplient, les concerts de la fanfare Ciocârlia ou de Boban Markovic font salle comble. La musique traditionnelle balkanique, ou du moins l’idée que s’en font les Occidentaux, a désormais sa place dans le rayon world music de tout bon disquaire. On connaît en revanche très peu le répertoire moins « folklorique » qui ne répond pas aux projections mentales du public occidental. Il faut rappeler que l’essentiel de la musique balkanique a subi une forte influence de la culture rom, ce que semblent d’ailleurs oublier tous les musicologues de la région, qui parlent de musiques « serbes », « bulgares » ou « macédoniennes », sans mentionner que leurs sources et leurs interprètes sont très souvent « tsiganes ».
Quelques-uns des plus grands musiciens des différentes cultures de cette partie de l’Europe orientale, les solistes d’hespèrion XXI et moi-même, avons voulu aborder cet extraordinaire legs historique, traditionnel et même moderne, pour l’étudier, le sélectionner et l’interpréter ensemble, en créant en même temps un véritable dialogue interculturel entre ces différentes cultures souvent déchirées par des conflits dramatiques et très anciens.
La sélection des musiques de ce programme a été faite sur la base de nos recherches sur les répertoires sépharades et ottomans, conservés dans les principales villes des Balkans, et surtout à partir des propositions des différents musiciens et des ensembles spécialisés comme Bora Dugić, Tcha Limberger, Nedyalko Nedyalkov, Dimitri Psonis, Gyula Csík et Moslem Rahal, invités à travailler sur le projet. A tous nous adressons nos remerciements pour leur formidable engagement et leurs merveilleuses interprétations musicales qui, par leur variété et leur diversité, contribuent à donner forme et sens à cet « Esprit des Balkans ». Musiques d’anciennes et de modernes traditions, musiques rurales et urbaines, musiques de célébrations (la pièce Ciocârlia a été composée et interprétée à l’occasion de l’inauguration de la Tour Eiffel, en 1889) ou d’évocations : chants et danses d’origines très diverses, allant de la Bulgarie à la Serbie, de la Macédoine à la Turquie des confins ottomans, de la Roumanie à la frontière hongroise, de la Bosnie à la Grèce, des musiques sépharades aux traditions tsiganes. Véritable mosaïque, ces musiques sont interprétées sur les instruments d’origine de chaque culture : kaval, gûdulka (lire bulgare), tambura, lira grecque, kemancha, kanun, oud, tambur, ney, santur, saz, violon et contrebasse, frula, cymbalum, accordéon, orgue et guitare, etc. L’ensemble de ces musiques nous permet d’évoquer une véritable carte multiculturelle des traditions musicales de cette riche partie de l’Europe orientale, qui surprennent et captivent par leur vitalité et leur passion, mais aussi par leur beauté et leur spiritualité. On constate alors qu’en dépit des caractéristiques nationales des différents peuples de la Péninsule balkanique, très souvent les mêmes traits les relient au plus profond niveau.
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La consolidation de la Paix dans cette péninsule est encore une entreprise pleine de difficultés, très accentuées notamment dans les régions qui ont été les plus touchées par les guerres : la Bosnie et le Kosovo. Mais l’entente et l’intégration entre les différents peuples des Balkans ne pourront se faire que par une véritable réconciliation – semblable à celle qui a été réalisée, il y a un demi-siècle, entre les peuples français et allemands – et l’intégration de tous les pays de la péninsule dans l’Union européenne. Comme le souligne Paul Garde, « ils n’ont pas à devenir européens, ils le sont ». Mais « L’Ange de l’histoire » avance en regardant derrière son épaule, ce qui implique un important processus de réconciliation entre les identités et les passés de chacun, en intégrant toutes les strates de l’histoire balkanique, notamment l’héritage ottoman. Comme le soulignent Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin, nous croyons aussi que « c’est dans cette redécouverte de leur propre histoire et de leurs identités multiples que les peuples des Balkans pourront enfin redevenir pleinement maîtres de leur destin, tout en dessinant une autre manière d’être Européens, qui n’en finira pas d’étonner et d’émerveiller les Occidentaux ».
Jordi SavallBellaterra, printemps 2013
Bibliographie sélective et œuvres consultées :
Timothy Rice. Music in Bulgaria : Experiencing Music, Expressing Culture. New York, Oxford University Press, 2004.Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin. Comprendre les Balkans. Histoire, sociétés, perspectives. Paris, Éditions Non Lieu, 2010.Georges Castellan. Histoire des Balkans : XIVe-XXe siècle. Paris : Fayard 1991.Paul Garde. Les Balkans - héritages et évolutions. Paris, Flammarion, Champs actuel, 2010.
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Bal·Kan : Miel et SangLes cycles de la vieDialogue des musiques des peuples des Balkans et des diasporas tsiganes et séfarades
Les Balkans sont une chaîne de montagnes située au Sud-Est de l’Europe qui s’étend abruptement d’Est en Ouest depuis la côte méditerranéenne jusqu’à la mer Noire, et du nord au sud depuis le bassin du Danube jusqu’au Péloponnèse et aux îles grecques parsemées dans la mer Égée. Cette région de 550 000 kilomètres carrés couvre actuellement douze pays (Slovénie, Croatie, Serbie, Bosnie-herzégovine, Monténégro, Kosovo, Macédoine, Albanie, Grèce, Bulgarie, Roumanie et la partie européenne de la Turquie) et englobe 60 millions de personnes. Elle forme ce que l’on appelle la Péninsule balkanique, un concept utilisé pour la première fois en 1808 par le géographe allemand Johann August Zeune et qui, avec le passage des siècles et les constantes divisions et subdivisions politiques et culturelles subies, s’avère être un concept géographique mal défini, car il unit ce que l’histoire démontre ne pas vouloir unir.
Balkans est un mot d’origine turque qui signifie « miel et sang » et remonte aux temps de l’occupation de cet énorme espace géographique par l’Empire Ottoman qui y trouva à la fois la richesse, les fruits, la douceur et le miel mais aussi des peuples guerriers, pugnaces et insoumis qui luttèrent férocement contre eux. Les constantes dissensions entre les peuples balkaniques, les affrontements fréquents entre leurs habitants et les luttes qui s’exercèrent contre ceux qui essayèrent de les dominer de l’extérieur, constituent des facteurs à l’origine du terme « balkanisation ». C’est ainsi que ce concept a reçu de l’historiographie occidentale une connotation péjorative, tendant à désigner un processus constant de déstructuration politique et de violente division. Ceci explique probablement que les pays de cette région préfèrent définir leur espace par des termes plus neutres comme « Europe du Sud » et, préfèrent ne pas s’identifier aux Balkans, en essayant ainsi de mettre à distance l’époque des guerres de libération et des massacres fratricides.
Cependant, malgré les fragmentations linguistiques et politiques, les peuples balkaniques maintiennent entre eux un certain nombre de traits culturels communs et l’héritage d’un passé historique commun. Tout d’abord, il existe un substrat indo-européen à partir du IIe millénaire av. J.-C., puis une influence de la civilisation hellène dès le IIIe siècle av. J.-C., et une romanisation qui pour la première fois, grâce à des routes et à un réseau communicant de ports et de villes, aida à unifier la région, permettant ainsi une première synthèse culturelle. La chute de l’Empire romain au Ve siècle donne sa configuration à l’Empire byzantin qui prend la moitié orientale de la Méditerranée et dont la capitale est Constantinople. Cette ville sera la plus grande et la plus riche des Balkans durant un millier d’années jusqu’en 1453 et elle unifiera toute cette péninsule, tant politiquement que religieusement, laissant en héritage la foi du christianisme orthodoxe, un trait aujourd’hui encore essentiel à la majorité des pays balkaniques.
À partir des Ve et VIe siècles, la région voit arriver des peuplades slaves qui s’y installent et qui, quoique ayant adopté la foi orthodoxe, finiront par renverser l’autorité byzantine. Ces peuplades sont les Slaves du sud s’exprimant dans des langues comme le serbo-croate, le bulgare, le slovène,
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le bosniaque et le macédonien : langues actuellement parlées par beaucoup de pays balkaniques et partageant des traits syntaxiques, grammaticaux et phonologiques communs. Le Moyen Âge est le témoin des luttes entre les Byzantins et deux autres empires qui se forment dans la région : l’Empire bulgare (du VIIe au XIVe siècle) et l’Empire serbe (XIVe-XVe siècles) ainsi que de l’arrivée du peuple Rom qui, encore aujourd’hui, est très présent dans beaucoup de ces pays.
Mais à partir du XVIe siècle, tous les Balkans tombent sous une nouvelle force unificatrice : l’Empire Ottoman qui, dès 1453 depuis Istanbul, applique la traditionnelle politique islamique de tolérance avec la majorité chrétienne comme « peuple du livre », à condition que ses adeptes acceptent le gouvernement musulman et qu’ils paient les tributs les libérant du service militaire. Il n’y aura donc pas de conversions forcées de masse des populations, sinon le fait qu’une minorité adoptera la foi des nouveaux maîtres en Bosnie, en Albanie et en Thrace, constituant des communautés musulmanes qui perdurent actuellement. Les sultans ottomans vont aussi permettre que les juifs réfugiés en provenance de Castille et d’Aragon en 1492 s’installent tranquillement dans leur empire, étant ainsi à l’origine d’importantes communautés juives sépharades dans les Balkans, comme c’est le cas à Sarajevo, Belgrade, Skopje, Vidine, Sofia, Edirne, Patras, Corfou ou encore à Thessalonique, ville grecque où la grande congrégation arriva à constituer la majorité de la population.
Malgré cette politique des « bonnes manières » envers la population balkanique, l’Empire Ottoman se désintéressa du développement de ces territoires, ne s’y déplaçant que pour les guerres qu’il mena contre la hongrie et les Européens. Si, au début du XVIe siècle, la population balkanique était de huit millions d’habitants, au milieu du XVIIIe siècle, elle n’était plus que de trois millions. Condamnées à un flagrant abandon, accablées d’impôts et lassées des passages toujours violents et brutaux des armées ottomanes à travers leurs pays, les populations balkaniques se révoltèrent contre l’autorité turque et entamèrent des luttes de libération du joug musulman. La majorité des héros nationaux des pays des Balkans sont les guerriers et les dirigeants qui menèrent ces guerres de libération et de reconquête comme Nikola Šubić Zrinski et Petar Kružić pour les Croates, Miloš Obilić et Tsar Lazar pour les Serbes, les Đurađ I Balšić et Ivan Crnojević pour les Monténégrins, George Kastrioti Skanderbeg pour les Albanais, Nicola Karev et Goce Delcev pour les Macédoniens, hussein Gradaščević pour les Bosniens, Vasil Levski, Georgi Sava Rakovski et hristo Botev pour les Bulgares, ou comme Constantin IX Palailogo et Théodore Kolokotronis pour les Grecs.
Toutefois, là où se retirait le pouvoir turc, les troupes de l’Empire austro-hongrois prenaient la place, tout particulièrement dans les territoires au sud du Danube. Le démembrement d’un empire ou d’un autre devenait imparable et durant le XIXe siècle et le commencement du XXe, apparurent les Nations-États, de Grèce en 1829, de Serbie, de Roumanie, de Bulgarie et du Monténégro en 1878, d’Albanie en 1912, de Croatie et de Slovénie en 1918. Passées les deux guerres mondiales, la majorité de ces pays tombèrent dans l’orbite de l’Union Soviétique et durant la guerre froide furent soumis à des régimes communistes, tandis que des dictatures militaires s’imposaient en Grèce et en Turquie. Les derniers épisodes de violence dans les Balkans ont été causés par les désirs libérateurs des différentes nations qui composaient l’ancienne
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République de Yougoslavie (« Slaves du sud ») dans les années 1990. Ils se sont soldés par la formation et l’indépendance de six pays différents, non sans de cruels massacres et des génocides, spécialement contre la population musulmane de Bosnie-herzégovine.
Malgré les évidences d’une histoire souvent commune et une famille de langues très proches, l’émergence des nationalismes romantiques du XIXe siècle, ainsi que les mouvements nationaux xénophobes et chauvins du XXe ont fait en sorte que chaque peuple balkanique se soit réapproprié l’histoire de la région, qu’il ait minimisé les points communs, les apports et les influences des voisins, sous-estimant ainsi, par exemple, la romanisation ou l’importante marque laissée par quatre cents ans d’occupation ottomane. Rejetant l’héritage commun, les nations balkaniques à la recherche d’une légitimation ont projeté dans le passé leurs nations actuelles comme si celles-ci avaient existé depuis les temps les plus reculés, au moins antérieurs au Moyen Âge. Le programme Bal·Kan : Miel et Sang, Les cycles de la Vie souhaite montrer qu’en dépit des traits nationaux de chacun des peuples de la péninsule balkanique, certains sentiments communs les unissent profondément, comme celui de chanter et de célébrer. Les musiques et les textes de la très riche mosaïque des peuples des Balkans convergent à l’heure d’exprimer la joie pour la fête, pour la vie, le chagrin face à la douleur, à la séparation et au déracinement ou la nostalgie de celui qui est parti et a fait le dernier voyage.
Jordi Savall et les musiciens invités des différentes parties de la grande région balkanique mettent en scène une carte multiculturelle de musiques qui dessinent Les Cycles de la vie depuis leurs origines jusqu’à la mort, en un programme structuré à partir des quatre saisons de l’année et de la vie de l’homme. Ce sont les prémisses du printemps, la plénitude de l’été, la maturité réflexive de l’automne et la spiritualité unie aux épilogues de l’hiver, telles que les ont forgées et senties les peuples balkaniques d’hier et d’aujourd’hui, ce sont le miel et le sang de traditions musicales qui, par leur beauté et leur spiritualité, émerveillent et captivent.
Manuel ForcanoBarcelone, 2013
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Кадона седи в бахчона
Кадона седи в бахчона
китчица но си в ракона.
На срьощу върви севдьона,
с бели му ръки махаше.
Йела ми, йе ла юначе,
за тебе се дим в бахчона,
за тебе ми е киткаса.
Le Livre de la Formation : Séfer Yetsirà,
chap. V, 1-3 : la kabbale explique l’univers
Alef, mem, shin.
Trois principes, alef, mem, shin.
Grand mystère,
dissimulé, merveilleux,
scellé par six anneaux,
d’où sont issus le feu, l’air et l’eau,
se divisant en mâle et femelle.
Trois principes, alef, mem, shin, dans l’univers
sont l’air, l’eau et le feu.
L’origine du ciel est le feu,
l’origine de la terre est l’eau,
l’origine de l’éther est l’air,
mettant l’équilibre entre eux.
Kadona était assise dans le verger
Kadona était assise dans le verger
Tenant un bouquet dans sa main
Son amoureux vint vers elle
elle le salua par un signe de sa blanche main
Viens vers moi, viens là, mon héros
je suis assise dans le verger pour toi
et mon bouquet est pour toi aussi.
Dentri
De l’arbre dont je ne t’ai rien écrit, ne mange pas les fruits,
Ne t’endors pas sous son ombre, car tu prendrais son
souci.
Il tonne en mon esprit, il neige sur mon âme,
Et entre mes soupirs, la vie s’en va.
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נ ו ו נ .
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16
Мома е мома родила
Мома е мома родила, с алян я мендиль повила,
летва му л юлка сторила и песен й е запела.
Нани ми на ни дощерьо, големка да ми нарастеш,
големка да ми нарастеш на осемнайсет годинки.
А га са с дружки събереш, със твойте дружки лефтери,
те ща та питат дощерко : « Кутри е твойен бубайко ».
Пък ти им речи, дощерко,
йе немам с тар бубайко,
мен ма е майка украла,
въз коса, о ще въз жотва.
En la excola de l’Aliança
En la excola de l’Aliança
Quitaron un marafét
Ni los chicos ni los grandes
No lo pueden entender.
Abaxó Kham Iskhacuchu
A la puerta del paxá
La topó a Lialucha
Con un maço de condjás.
Oh! qué tiempo muy hermozo
Que se empeça acercar
El mez de Mayo vino
Y mos haze alegrar.
Estos cantes de bilbiles
Non mos dexan repozar
De caza en caza andan
Y al puevlo despertar.
Une jeune fille accoucha d’une fillette
Une jeune fille accoucha d’une fillette et l’enveloppa dans
un tablier rouge.
Elle leur fit un berceau de guenilles et lui chanta une
chanson.
Douce berceuse, ma fille, j’espère que tu grandisses.
Tu deviendras une belle jeune fille, tu auras dix-huit ans.
Et quand tu seras avec tes amies non mariées,
elles te demanderont, ma fille : « Qui est ton père ? »
Et tu leur diras, ma fille,
Je n’ai pas de père âgé
Ma mère m’a volée
Pendant la moisson, durant la récolte.
À l’école de l’Alliance
À l’école de l’Alliance
Ils enlevèrent un talent
Ni les petits ni les grands
Ne peuvent le comprendre
En bas, Kham Iskhacuchu
à la porte du Pacha
rencontra Lialucha
Avec un bouquet de fleurs.
Oh ! quel temps merveilleux
qui maintenant s’approche
le mois de mai est arrivé
Et cela nous rend joyeux.
Ces chants de rossignols
ne nous laissent pas de repos
ils vont de maison en maison
Et réveillent tous les gens.
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17
Despertadvos mis queridos
De este esfueño sin valor
El mez de Mayo vino
Que olvida la dolor.
Réveillez-vous mes amis
quittez ce sommeil sans valeur
le mois de mai est arrivé
Qui fait oublier la douleur.
Tilliriotissa
Je suis passé par Dillirga, une nuit
Et j’ai bu l’eau de ses fontaines,
Je suis tombé amoureux d’une fille aux yeux d’amande,
Et j’ai perdu toute notion du temps.
Les collines de Dillirga surplombent la mer
Les filles du village ont mis des fleurs dans leurs cheveux.
Il y avait une petite étoile
Où se trouvent les sept planètes
Oh ! ma douce aux yeux noirs
On a dit à cette femme folle
que je partais pour toujours,
Oh ! ma douce aux yeux noirs !
La Moledet Shuvi Roni revenant à la Patrie en chantant
Revenant à la patrie en chantant,
réjouis-toi, belle jeune fille,
en toi je situerai mon temple
élevé sur le mont Moriah.
Reviens à tes palais,
reviens et je reviendrai,
et te libérerai de ta captivité.
Sois la mère de mille et cent,
j’aurai pitié de tes terres,
et tu seras une vigne qui fructifie.
Épouse affable et aimable,
réjouis-toi, exulte et chante.
Fleuris comme un bourgeon, une rose
croîs, multiplie, fructifie.
puisque le salut est proche
et que je lui enverrai le Messie et Élie.
יחרזמ רשא / ינר יבוש תדלומל20 -ה האמה סינות-םילשורי
יִנָר יִבּוׁש תֶדֶלֹוּמַלהָיִפהֵפְי תַּב יִלֲהַצ יִנָּכְִׁשמ ןֵתֶא ְֵכֹותְּבהָיִרֹומַה רַה לַע יּונָּב
ְִיַתֹונְּכְׁשִמ לֶא יִבּוׁשהבּוׁשָא יִנֲאַו ְּתַא יִבּוׁשְִיַתֹויִבְׁש תֶא לַאְגֶאְוהָבָבְר יֵפְלַאְל ּויְהִיְו ְִיַתֹומְדַא לַע םֵחַרֲאהָיִרֹפ ןֶפֶגְל יִהְתּו
הָניִדֲע הָביִבֲח הָיְעַריִרֵּבַּד ריִׁש יִחְמִש יִליִג הָנַׁשֹוּׁשַּכ ץיִצְּכ יִחְרִּפיִרֶפ יִשֲע יִבְרּו יִגְדּוהָנֹוכְנ הָלֺאְּגַה יִּכהָיִלֵאְו ןֹונִי חַלְׁשֶאְו
יחרזמ רשא / ינר יבוש תדלומל20 -ה האמה סינות-םילשורי
יִנָר יִבּוׁש תֶדֶלֹוּמַלהָיִפהֵפְי תַּב יִלֲהַצ יִנָּכְִׁשמ ןֵתֶא ְֵכֹותְּבהָיִרֹומַה רַה לַע יּונָּב
ְִיַתֹונְּכְׁשִמ לֶא יִבּוׁשהבּוׁשָא יִנֲאַו ְּתַא יִבּוׁשְִיַתֹויִבְׁש תֶא לַאְגֶאְוהָבָבְר יֵפְלַאְל ּויְהִיְו ְִיַתֹומְדַא לַע םֵחַרֲאהָיִרֹפ ןֶפֶגְל יִהְתּו
הָניִדֲע הָביִבֲח הָיְעַריִרֵּבַּד ריִׁש יִחְמִש יִליִג הָנַׁשֹוּׁשַּכ ץיִצְּכ יִחְרִּפיִרֶפ יִשֲע יִבְרּו יִגְדּוהָנֹוכְנ הָלֺאְּגַה יִּכהָיִלֵאְו ןֹונִי חַלְׁשֶאְו
יחרזמ רשא / ינר יבוש תדלומל20 -ה האמה סינות-םילשורי
יִנָר יִבּוׁש תֶדֶלֹוּמַלהָיִפהֵפְי תַּב יִלֲהַצ יִנָּכְִׁשמ ןֵתֶא ְֵכֹותְּבהָיִרֹומַה רַה לַע יּונָּב
ְִיַתֹונְּכְׁשִמ לֶא יִבּוׁשהבּוׁשָא יִנֲאַו ְּתַא יִבּוׁשְִיַתֹויִבְׁש תֶא לַאְגֶאְוהָבָבְר יֵפְלַאְל ּויְהִיְו ְִיַתֹומְדַא לַע םֵחַרֲאהָיִרֹפ ןֶפֶגְל יִהְתּו
הָניִדֲע הָביִבֲח הָיְעַריִרֵּבַּד ריִׁש יִחְמִש יִליִג הָנַׁשֹוּׁשַּכ ץיִצְּכ יִחְרִּפיִרֶפ יִשֲע יִבְרּו יִגְדּוהָנֹוכְנ הָלֺאְּגַה יִּכהָיִלֵאְו ןֹונִי חַלְׁשֶאְו
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18
Oh mes jeunes années en liberté
Oh mes jeunes années de liberté,
Où vous êtes vous envolées comme des pigeons gris ?
Vous vous êtes envolées comme des pigeons gris
et êtes tombés dans le jardin d’une jeune fille
et sauta sur les genoux de la jeune fille.
Célibataire, j’ai erré au loin, ma mère
dans cette riche contrée de Valachie
et je suis tombé amoureux des jeunes filles de ce pays.
Célibat pour l’homme, ma mère, bonheur solitaire
célibat de la femme, ma mère, pouvoir du Vizir.
Hisar Buselik Şarki
Lâche ta chevelure et pars,
chevauche ta monture et laisse-toi convaincre !
Prends tes affaires et viens à ma pauvre demeure,
le rossignol et le jardin de roses sont à toi.
Ô mon amour
il y a longtemps que je t’aime,
anticipant et souhaitant ta venue,
viens donc, viens maintenant.
Tu as répondu favorablement,
tu as consumé cruellement mon cœur
j’ai mille âmes qui te réclament
le rossignol et le jardin de roses sont à toi.
Ô mon amour
il y a longtemps que je t’aime,
anticipant et souhaitant ta venue,
viens donc, viens maintenant.
Години луди млади години
Де гиди луди млади години
летнафте като сиви гълъби.
Летнафте к ато сиви гълъби,
паднафте в о момини дворови,
скокнафте на момини скутови.
Барем се е рген, мамо, наодих,
низ тая вл ашка земя богата,
влаинки мо ми, мамо, полюбих.
Ергенлък, мамо, пашалък
моминство, мамо, везирство.
Hisar Buselik Şarki
Dök zülfünü meydana gel
Sür atÿnÿ ferzane gel
Al daireni hengame gel
Bülbül senin gülşen senin
Yar amman amman
Aşÿkÿnÿm hayli zaman
Dil muntazÿr teşrifine
Gel amman amman
Verdin cevap ünvan ile
Yakdÿn sinem suzan ile
Müştak sana bin can ile
Bülbül senin gülşen senin
Yar amman amman
Aşÿkÿnÿm hayli zaman
Dil muntazÿr teşrifine
Gel amman amman
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19
Duy duy duy, denomori deshudui
Savo shukar piripe, phenori si tut
Blago pe dayake, so bianda tut
duy duy duy, denomori deshudui
de ma te tchumidav, me ko parno mui
shtar shtar shtar, denomori deshushtar
de ma te astarav, ko sano mashkar
Blago pe dayake, so biyanda tut,
nashti te bistrav tut, te na dikav tut
ΓΙΑΣΕΜΙ
Το γιασε μι στην ÿορτ α σου ηρθα να το κλαδεψ ωκαι νομισε η μανα σου ÿ ως ηρθα να σε κλεψω
αυτα τα ματια τα γλυκα τα φρυδια τα μεγαλαεκαμαν με κι αρνηθηκα της μανας μο υ το γαλα.
Hermoza muchachica
hermoza muchachica
vente tú con mí
ven mos cazaremos
juntos mos aunaremos.
Capitán hermozo
no me cazo yo
a la Grecia yo mo vo ir
calogría me vo hazer
hermoza muchachica
yo so Yerohám
en servicio soldado me fui
torní capitán.
Para mi madre ansia
rogo piadad
tú mírame con gracia
y con crueldad.
Deux deux deux, donne m’en douze
Comme ton pas est gracieux, petite sœur,
Ta mère devrait être fière de t’avoir mise au monde.
Deux deux deux, donne m’en douze,
Donne-moi ta bouche, que j’embrasse ton visage blanc.
Quatre quatre quatre, donne m’en quatorze,
Laisse-moi enlacer ta taille fine.
Ta mère devrait être fière de t’avoir mise au monde,
Je ne peux t’oublier, même quand je ne te vois pas.
Mon Jasmin
Ce jasmin à ta porte, je viens le tailler, c’est vrai.
Mais ta mère pense que je viens pour te rapter.
Ce regard si profond, ces yeux si doux
Me font même renoncer au sein maternel.
Belle jeune fille
Belle jeune fille,
viens avec moi
viens, nous nous marierons
ensemble nous nous unirons.
Beau capitaine
je ne me marie pas
en Grèce, je m’en vais
et je me réjouis de le faire.
Belle jeune fille,
moi je suis Yeroham
je suis parti soldat
je reviens capitaine.
Pour ma vieille mère
je demande pitié
regarde moi avec grâce
et avec cruauté.
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20
Koniali
Ai, mi konyali! Cuando te veo en el mercado
con tu gracia, con tus carnes pasturma y sutsukaki,
con tu cuchillo me has cortado la vida,
sin ti no puedo vivir.
Ay mi konyali! Quiero que nos divertamos en las tabernas
con tus carnes pasturma y sutsukaki,
y con ouzo emborracharnos
para que seas mi pareja,
y vivir juntos y hablar contigo.
Zaplakala e vdovitsa
Zaplakala e vdovitsa
krai taia reka Maritsa
plakala i narejdala-
liube Stoiane,Stoiane.
Koniali
Aïe ! mon Konyali ! Quand je te vois au marché
Avec ta grâce, tes viandes pasturma et sutsukaki,
Avec ton couteau c’est ma vie que tu as coupée,
je ne peux vivre sans toi.
Aïe ! mon Konyali ! Amusons-nous dans les tavernes
Avec tes viandes pasturma et sutsukaki,
Et nous serons ivres d’ouzo
Pour que tu sois mon âme sœur,
Vivre et dialoguer avec toi.
Shuvi nav shi
Reviens, mon âme à ton créateur
Et repends-toi de ton péché.
Combien de temps encore seront en toi
Ces pensées chagrines ?
Je m’enferme dans le silence
Mais mon âme a des hauts et des bas
Plus je m’éloigne de l’objet du délit
Plus la honte couvre mon visage
Seigneur, ta miséricorde me console
Ta compassion me recherche
Vous qui connaissez ce qui est occulte
Que celui qui est abattu n’aie plus honte.
Une veuve pleurait
Une veuve pleurait
sur la rive du fleuve Maritza,
Elle pleurait et se lamentait :
Ô mon bien-aimé, mon cher Stoyan,
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21
Kude si liube da doidesh
stado ti blee v agale hraneno,
nedohraneno,zobeno,nenazobeno.
Kude si liube da doidesh
detsata da si otgledash
te shte za tebe otmastiat.
Gazel
Beni candan usandÿrdÿ cefadan yar usanmaz mÿ
Felekler yandÿ ahÿmdan muradÿm şem-i yanmaz mÿ
Şeb-i hicran yanar canÿm döker kan çeş mi giryanÿm
Uyarÿr halkÿ efganÿm kara bahtÿm uyanmaz mÿ
ἘΝ ΤΩΙ ΣΤΑΥΡΟ ΠΑ ΡΕΣΤΩΣΑ Ἐν τῷ σταυρῷ παρεστῶσα,ἡ ἀμνὰς, ἡ ἄσπιλος, καὶ μήτηρ καὶ παρθένοςτοῦ Λυτρωτοῦὀλοφυρομένη ἐβόα,δακρυρροοῦσα θερμῶς.Τί τοῦτο, τὸ μέγα θαῦμα,ὃ τοῖς οφθαλμοῖς μου ὁρᾶται σήμερον;Πῶς ἡ ζωὴ θανάτου γεύεται,οἴμοι τέκνον ποθεινόν;τί τοῦτο τὸ παράδοξον;καὶ τὸ μέγα μυστήριονὃ εἰργάσω ἐπὶ γῆς,διὰ τὸ σῶσαι τὸν Ἀδάμκαὶ σὺν τούτῳ πάνταςἀπαύστως τοὺς μεγαλύνονταςτὰ ἑκούσιά σου πάθη,καὶ τὴν θείαν ἔγερσιν,καὶ τὴν ἀσπόρως σε κυήσασαν.
Où es-tu, mon bien-aimé ?
Ton troupeau bêle dans son coin sans nourriture,
Tes moutons gémissent abandonnés sans fourrage.
Où es-tu, mon bien-aimé ?
Pourquoi ne peux-tu revenir élever tes enfants ?
Je t’en supplie, ils vengeront ta mort.
Gazel
Je suis meurtri de tant de tourments ; mais ma bien-aimée ne se
lasse pas de prolonger mon agonie ?
Le destin a entendu ma complainte ; ne voudrait-il pas
raviver mes espérances pour le futur ?
La nuit de l’adieu, mon âme se consume et mes yeux au
lieu de larmes versent le sang.
Tous sont réveillés par mes pleurs ; comment ceux-ci
n’alarment-ils pas mon infortune ?
Droite au côté de la croix
Droite au côté de la croix, la pure, l’immaculée,
du Sauveur la mère et tout à la fois vierge,
elle criait entre ses plaintes,
défaite de larmes brûlantes :
« Quelle grande merveille est-ce là,
que mes yeux voient en ce jour-ci
Et comment en va-t-il que la Vie savoure la mort,
ah, mon pauvre fils regretté !
Quel est ce fait si étrange ?
Le grand mystère qui est advenu sur la terre,
par le salut d’Adam,
et avec lui, celui de tous ceux qui exaltent
la souffrance que tu as assumée de ton plein gré,
la divine résurrection,
et ta conception sans semence. »
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22
Apo xeno meros
D’un lieu étranger et lointain
est arrivée une fille de vingt ans.
Elle avait les yeux noirs et les cheveux blonds,
sur la joue, un grain de beauté.
La Torah
J’entonnerai un chant pour célébrer la Torah
Le Seigneur l’a créée d’or fin, précieuse et forte.
C’est notre pasteur Moïse qui nous l’a donnée,
lui notre maître, il nous l’a donnée,
notre maître, le pasteur Moïse.
Üsküdar
Sur la route d’Üsküdar il s’est mis à pleuvoir.
Mon secrétaire a une longue veste et des basques boueuses.
Mon secrétaire s’éveille avec des yeux embués.
Il m’appartient et je lui appartiens, c’est notre affaire,
et qu’il est élégant dans sa chemise empesée.
Oj Javore, Javore
hey érable, écoute moi bien
il n’y a pas meilleur arbre que toi.
(Étire tes branches comme au printemps,
Empêche l’aurore d’éclore).
Durme hermosa donzella
Dors, dors, belle donzelle,
dors ma belle, libre de toute anxiété, de toute douleur !
Me voici ton esclave, qui désire tant
voir ton rêve d’un grand amour.
ΑΠΟ ΞΕΝΟ ΜΕΡΟΣ
Από ξένο μέρος κι απ’ αλαργινό
ήρθ’ ένα κορίτσι φως μου είκοσι χρονώ.
Είχε μαύρα μάτια και ξανθά μαλλιά
είχε και στο μάγουλό της φως μου μια ελιά.
Üsküdar
Üsküdar’a gider iken aldÿ da bir yağmur
Katibimin setresi uzun eteği çamur
Katip uykudan uyanmÿş gözleri mahmur
Katip benim ben katibin el ne karÿşÿr
Katibime kolalÿ da gömlek ne güzel yaraşÿr
Oj Javore, Javore
Oj, javore, javore
ti si drvo najbolje
(siri grane na sve strane
ne daj zori da svane).
Durme hermosa donzella
¡Durme, durme, hermosa donzella,
durme hermosa, sin ansia y dolor!
heq tu esclavo, que tanto desea
ver tu sueño con grande amor.
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23
Jordi Savall
Dans l’univers de la musique actuelle,
Jordi Savall occupe une place
exceptionnelle. Depuis plus de trente
ans, il fait connaître au monde des
merveilles musicales abandonnées
dans l’obscurité et l’indifférence :
jour après jour, il les lit, les étudie
et les interprète, avec sa viole de
gambe ou comme chef d’orchestre.
C’est un répertoire essentiel rendu
à tous les mélomanes curieux et
exigeants. Un instrument, la viole
de gambe, d’un raffinement au-delà
duquel il n’y a que le silence, a été
soustrait aux seuls happy few qui le
révéraient. Jordi Savall a fondé, en
compagnie de Montserrat Figueras,
trois ensembles : hespèrion XXI,
La Capella Reial de Catalunya et Le
Concert des Nations. Le monde entier
les salue à travers leurs concerts et
leurs productions discographiques
comme les principaux défenseurs
de ces musiques oubliées. Jordi
Savall est l’une des personnalités
musicales les plus polyvalentes de sa
génération. Concertiste, pédagogue,
chercheur et créateur de nouveaux
projets musicaux et culturels, il se
situe parmi les acteurs essentiels de
l’actuelle revalorisation de la musique
historique. Sa participation au film
d’Alain Corneau Tous les matins du
monde (César de la meilleure bande-
son), son intense activité de concerts
(environ 140 par an), sa discographie
(six enregistrements annuels) et la
création d’Alia Vox – son propre label
d’édition – en 1998 nous prouvent
que la musique ancienne n’est en rien
élitiste et qu’elle peut intéresser, dans
le monde entier, un public chaque
fois plus jeune et plus nombreux.
Comme bien des musiciens, Jordi
Savall a commencé sa formation
à six ans au sein d’un chœur
d’enfants à Igualada (Barcelone), sa
ville natale, la complétant par des
études de violoncelle, achevées au
Conservatoire de Barcelone en 1964.
En 1965, il commence en autodidacte
l’étude de la viole de gambe et de la
musique ancienne (Ars Musicæ), et
se perfectionnera à partir de 1968
à la Schola Cantorum Basiliensis
(Suisse). En 1973, il succède à son
maître August Wenzinger à Bâle,
y donne des cours et des master-
classes. Au cours de sa carrière, il
a enregistré plus de 170 CD, dont
le dernier paru chez Alia Vox Mare
Nostrum. Parmi les distinctions et
titres qu’il a reçus, mentionnons :
Creu de Sant Jordi (1990), Médaille
d’or des Beaux-Arts (1998), membre
d’honneur du Konzerthaus de
Vienne (1999), docteur honoris
causa de l’Université Catholique de
Louvain (2002) et de l’Université de
Barcelone (2006), Médaille d’or du
Parlement de Catalogne. En 2008,
il a été nommé « Ambassadeur de
l’Union Européenne pour un dialogue
interculturel » et, avec Montserrat
Figueras, « Artistes pour la paix »
dans le cadre du programme des «
Ambassadeurs de bonne volonté »
de l’UNESCO. En 2009, il a été nommé
« Ambassadeur de la créativité et de
l’innovation » par l’Union Européenne
; le Conseil National de la Culture et
des Arts de Catalogne lui a décerné
le Prix National de la Musique
pour sa trajectoire professionnelle
et son livre-disque Jérusalem ; il
reçoit le Praetorius Musikpreis en
Allemagne puis le Prix de la Musique
de l’Académie Royale des Arts et
des Sciences en tant que meilleur
interprète soliste pour le disque The
Celtic Viol. En 2011, le livre-disque
Dinastia Borgia a été couronné par un
Grammy Award dans la catégorie «
meilleure interprétation par un petit
ensemble » ; il a également été élu «
meilleur disque de musique ancienne
2011 » par l’International Classical
Music Awards (ICMA), qui a aussi
récompensé en 2012 l’album Rameau,
l’orchestre de Louis XV. Jordi Savall est
commandeur dans l’ordre des Arts et
des Lettres et chevalier dans l’ordre de
la Légion d’honneur. En 2012, il a reçu
le prestigieux Prix musical Léonie-
Sonning (Danemark).
Stoimenka Todorova Outchikova-
Nedyalkova
Stoimenka Todorova Outchikova-
Nedyalkova est née en 1972 dans la
ville de Pazardzhik dans une famille
de musiciens et s’est rapidement
fait connaître des provinces de
Pazardzhik à Thrace pour la beauté
de ses interprétations. Elle est par
ailleurs diplômée de la Folk Music
School de Shiroka Laka en 1991 et de
la Music Academy de Plovdiv en 1995
tout en donnant plusieurs concerts et
réalisant des enregistrements pour la
Bulgarian National Radio. Stoimenka
s’est par la suite produite comme
soliste avec le chœur de femmes de
la radio bulgare Angelite, ensemble
de renommée internationale. Avec
ce chœur, elle a participé à divers
projets avec des personnalités telles
que Bobby McFerrin, Phil Collins, Jan
-
24
Garbarek, hun-hur-Tu, Chris hinze,
le Moscow Art Trio, Eddie Jobson ou
encore Adriano Celentano. Stoimenka
Todorova Outchikova-Nedyalkova se
consacre également à l’enseignement,
en étant notamment professeur de
chansons traditionnelles bulgares.
Marc Mauillon
Nommé dans la catégorie Révélations
des Victoires de la Musique 2010,
le baryton Marc Mauillon connaît
une saison 2012-2013 des plus
éclectiques. En effet, si le baroque y
tient toujours une place importante
(la reprise de King Arthur avec le
Concert Spirituel, le rôle d’Adonis
dans Vénus et Adonis de Blow à Caen,
Luxembourg, Lille, Grenoble, Nantes
et Angers, un programme Monteverdi
et Gabrieli avec la Fenice…), ainsi
que la musique ancienne de façon
générale (concerts et enregistrement
d’un nouveau programme Machaut,
collaboration à de nombreux
programmes avec Jordi Savall à
travers le monde…), il s’illustre
également dans des répertoires
plus récents (Les Contes d’Hoffmann
avec les Musiciens du Louvre de
Marc Minkowski, un récital Poulenc-
Eluard avec le pianiste Guillaume
Coppola à l’Opéra de Lille), voire
contemporain (la reprise de Cachafaz
d’Oscar Strasnoy). La diversité est le
maître-mot d’un parcours au cours
duquel Marc Mauillon aborde de
nombreux répertoires avec toujours
la même réussite. Certes, il montre
un attachement particulier pour
les musiques anciennes, comme en
témoignent son travail sur l’œuvre
de Machaut, sa collaboration
régulière avec Jordi Savall (Jérusalem,
L’Épopée Cathare, Ludi Musici, Mare
Nostrum…) et avec des ensembles
comme Doulce Mémoire (Les Roses
d’Ispahan, Le Requiem des Rois de
France…) et, bien sûr, l’importance du
répertoire baroque dans sa carrière.
Ainsi, depuis le Jardin des Voix en
2002, il retrouve régulièrement
William Christie, comme pour Le
Grand Office des Morts / Te Deum chez
Virgin Classics, Armide de Lully au
Théâtre des Champs-Élysées, le Spirit
dans Didon et Énée notamment à
Vienne et Paris, ou encore la reprise
de la mythique production d’Atys
dans laquelle il a été Idas à l’Opéra-
Comique, à Caen, Bordeaux et à New
York ; avec le Poème harmonique, il
a enregistré et interprété en concert
le Combatimento de Monteverdi, été
Cadmus dans Cadmus et Hermione
et tenu le rôle-titre d’Egisto ; avec
le Concert Spirituel, il est l’un des
deux moines loufoques du King
Arthur de Shirley et Dino. Et 2012
a vu ses débuts à l’Opéra de Paris
dans le rôle de Tisiphone (Hippolyte
et Aricie de Rameau). Pour autant,
il a également enthousiasmé la
critique et le public dans l’opéra
contemporain avec Cachafaz d’Oscar
Strasnoy d’après une pièce de Copi
à Quimper, Paris (Opéra-Comique),
Besançon, Rennes, Bourges et Saint-
Étienne (mise en scène de Benjamin
Lazar, direction musicale de Geoffroy
Jourdain). D’ailleurs, dans le registre
de l’opéra du vingtième siècle, on a
pu l’entendre dans le rôle de Roger
(Le Balcon d’Eötvös), dans Roméo
et Juliette de Dusapin à l’Opéra-
Comique, ou encore dans Pelléas et
Mélisande (rôle de Pelléas) et L’Enfant
et les Sortilèges au Festival de la
Meije ; il a également été le Mari (Les
Mamelles de Tirésias de Poulenc) et,
à l’Opéra National de Lorraine, le trio
de Trouble in Tahiti de Bernstein et
l’horloge comtoise, le Chat (L’Enfant et
les Sortilèges). Dans l’opéra mozartien,
il a été Papageno (La Flûte enchantée)
dans de nombreuses productions,
à l’Opéra de Massy avec l’Orchestre
National d’Ile-de-France, au Théâtre
Musical de Besançon et à l’Esplanade
de Saint-Étienne, et Guglielmo (Così
fan tutte en tournée en 2008-2009 et
2009-2010). Il a également abordé
avec succès l’opérette : Offenbach
(La Vie parisienne, dans laquelle il a
plusieurs fois incarné Bobinet, en
particulier à Angers-Nantes Opéra),
Rosenthal (Rayon des Soieries),
Ganne (Les Saltimbanques à l’Opéra
d’Avignon. Enfin, dans le cadre des
projets Machaut initiés par la sortie
des disques L’Amoureus Tourment
en 2006 et Le Remède de Fortune en
2009, il crée un nouveau programme,
Mon Chant vous envoy, pour lequel il
retrouve ses partenaires Angélique
Mauillon, Vivabiancaluna Biffi et Pierre
hamon et qu’ils enregistrent à La
Borie à l’été 2012.
Lior Elmaleh
Né en 1974, Lior Elmaleh a grandi à
Kiryat Shmona. Dès son enfance, il a
baigné dans le son envoûtant de la
musique andalouse. Il sera éduqué
par le poète séfarade Nissim Shushan
tout en suivant des cours de musique
au Conservatoire Ramat Gan. Dès
l’âge de treize ans, il commence à
se produire sur scène en Israël et à
-
25
l’étranger, se forgeant une réputation
et s’affirmant comme l’un des plus
talentueux chanteurs modernes de
poésie traditionnelle espagnole et
marocaine. Il fait son service militaire
en tant que soliste dans l’IDF Chorus,
puis il rejoint l’Orchestre Andalou
d’Israël, dirigé par le Dr. Avi Amzaleg,
dont il est le soliste vedette pendant
plus de dix ans. Il se produit aux
États-Unis et en Europe avec cet
orchestre ainsi qu’avec Munshid
Abdelfattah Bennis et l’Ensemble
Oriental Classique de Chicago. En
2003, Lior et l’Orchestre ont enregistré
une anthologie de pièces Sh’abi
d’Algérie et du Maroc, intitulées
Tzur Shehechiani, avec le célèbre
pianiste Morris Almaduni. En véritable
visionnaire, Lior Elmaleh rêve de
faire connaître la beauté du piutim à
autant d’amateurs de musique que
possible, à travers le monde. C’est
ainsi qu’il publie son premier album,
Neshima (Souffle), composé par le
musicien Eric Rudich, qui, sorti en
2003, est une émouvante fusion de
musique andalouse traditionnelle et
de morceaux modernes. Il travaille
actuellement à un nouvel album
de mélodies originales, fondées sur
d’anciennes poésies traditionnelles,
aux côtés du célèbre musicien Micha
Sheetrit. Cette tentative s’inscrit
dans le projet sponsorisé par la Beit
hillel et Avi Chai Foundation, à savoir
des spectacles de pitium pour des
étudiants à travers l’Israël. Le talent
exceptionnel de Lior Elmaleh fait
l’objet d’une demande croissante, ce
qui le fait participer à de nombreuses
initiatives, dont la formation d’un
nouvel orchestre de musique
andalouse, sous le nom de Andael,
se produisant avec l’Andalusian
Ensemble, tandis qu’il crée son
propre groupe de fusion flamenca
avec le guitariste et arrangeur Nabil
Khalidi. De plus, Lior Elmalich travaille
constamment avec le Département
d’ethnomusicologie de l’hebrew
University de Jérusalem, afin de
préserver les trésors de l’ancienne
culture musicale juive. Ce projet
vivace et de longue haleine qui
existe depuis plus de deux ans (et
sera bientôt publié) est la première
tentative dans l’histoire, d’enregistrer
le Shirat Habakashot – des poèmes
traditionnels de plus de cent ans
provenant de l’héritage marocain,
algérien et ladino.
Gürsoy Dinçer
Né à Bayburt en 1975, Gürsoy Dinçer
a commencé ses études de chant
au Conservatoire de l’Université
d’Istanbul en 1996 et obtient son
diplôme en 2003. Une fois ses
études terminées, il est engagé par
la radio TRT d’Istanbul ainsi qu’à la
Télévision publique turque où, tant
dans un organisme que dans l’autre,
il participe à de nombreux projets.
Il a ainsi eu la chance de travailler
avec des orchestres et des chefs très
célèbres, comme Feridum Darbazn
Riza Rit, Süleyman Erguner, A. Kadri
Rizeli, Dogan Dikmen et hassan Esen.
Depuis 2005, Gursoy enseigne au
Conservatoire de Kocaeli Golcuk. Il a
été reconnu comme Artiste d’Istanbul
pour la culture et la musique par le
Ministère de la Culture en Turquie.
Gürsoy Dinçer, accompagné de
son ensemble, a gagné une grande
popularité sur scène en Turquie ainsi
qu’à l’étranger.
Irini Derebei
Née et élevée à Athènes, Irini Derebei
étudie le chant auprès de Marina
Gkrilovits et obtient son diplôme du
Conservatoire dans la classe de Menis
Charalambides. Puis, ayant obtenu
son diplôme de l’école de musique
de Pallini, elle se familiarise avec le
répertoire traditionnel byzantin en
même temps qu’avec la musique
classique occidentale. Elle étudie par
ailleurs les percussions, le Kaval et le
luth de Constantinople. La variété de
ses expériences musicales a construit
le caractère de sa musicalité en
développant un son personnel unique
et une technique dans laquelle
elle incorpore différents langages
musicaux. Dès son plus jeune âge,
elle apparaît dans la discographie
grecque. En 1993, elle crée, en
collaboration avec Karolos Kouklakis
et Zacharias Spyridakis, l’ensemble
Palaiina Seferia avec lequel elle
enregistre deux albums et participe à
de nombreux concerts en Grèce et à
l’étranger. Depuis 2008, elle travaille
avec Karolos Kouklakis sur une
nouvelle proposition concernant la
musique de Crète et faisant intervenir
des instruments (flûtes et cordes) tels
que le thiampoli (instrument à vent
crétois) et le boulgari (luth crétois).
Elle a travaillé avec de nombreux
artistes grecs : Nickos Mamangakis
pour un album intitulé Rizitika,
Vangelis Papathanasiou, Christos
Leontis, Yannis Markopoulos, Marios
Frangoulis, Chronis Aidonidis et Ross
Daly. Elle a aussi collaboré avec de
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jeunes compositeurs comme Tatiana
Zografou ou Dimitris Maramis. En
tant que soliste, elle s’est produite
avec l’Orchestre Symphonique
de la BBC dans M. M. Athinon, une
œuvre pour soprano, percussion et
orchestre du célèbre expatrié à New
York et souvent récompensé, Georges
Tsontakis.
Hespèrion XXI (Bâle, 1974)
Dans l’Antiquité, on appelait
Hesperia les deux péninsules les plus
occidentales d’Europe : l’italienne et
l’ibérique. En grec ancien, hesperio
signifiait « originaire de l’une de ces
deux péninsules ». C’était aussi le
nom qui était donné à la planète
Venus quand elle apparaissait la
nuit, à l’occident. Unis par une idée
commune – l’étude et l’interprétation
de la musique ancienne à partir d’un
positionnement à la fois original
et actuel – et fascinés aussi par
l’immense richesse du répertoire
musical hispanique et européen
d’avant 1800, Jordi Savall, Montserrat
Figueras, Lorenzo Alpert et hopkinson
Smith fondèrent en 1974 l’ensemble
hespèrion XX. Tout au long de ses
trente années d’existence et avec la
collaboration de grands interprètes,
cet ensemble a sauvé de l’oubli de
nombreuses œuvres et de nombreux
programmes inédits, contribuant
ainsi à une importante revalorisation
des aspects essentiels du répertoire
médiéval, renaissant et baroque.
Depuis sa fondation, hespèrion XX
donne de très nombreux concerts
dans le monde entier et participe
régulièrement aux principaux
festivals de musique internationaux.
Aux portes du nouveau millénaire,
hespèrion continue d’être un outil
de recherche « en direct », c’est ce
qui a été signifié par le changement
de siècle apparu en son nom : «
Hespèrion XXI » à partir de l’an 2000.
Cette formation a décidé de ses choix
artistiques de manière très éclectique,
les fondant sur la recherche d’une
synthèse dynamique entre expression
musicale, connaissances stylistiques
et historiques, et imagination
créative chez ces musiciens du
XXIe siècle. L’entreprise consistant à
reconstruire la richesse exubérante
de la musique d’autres époques, est
séduisante, particulièrement celle
de siècles lointains (du Xe au XVIIIe),
et a introduit un air nouveau dans
les propositions actuelles. Grâce
au dynamisme et à l’ardeur des
vocations de ses différents éléments,
Hespèrion XXI a su conquérir l’Europe
des nations en faisant revivre ses
trésors musicaux de grande valeur.
Avec ce bagage, il a parcouru les
pays européens, le nouveau monde,
le proche et l’extrême-Orient. Les
disques et les interprétations en
direct d’hespèrion XXI ont permis
de redécouvrir les chants judéo-
chrétiens du répertoire séfarade, le
Siècle d’or espagnol, les madrigaux de
Monteverdi et les villancicos créoles
d’Amérique. Parmi tous les CD publiés,
il faut souligner : Cansós de Trobairitz,
El Llibre Vermell de Montserrat,
Diáspora Sefardí, Música napolitana,
Música en el tiempo de Cervantes, El
Barroco Español, Ostinato, ainsi que
les productions monographiques
consacrées à Giovanni Gabrieli,
Girolamo Frescobaldi, Samuel Scheidt,
William Lawes, Joan Cabanilles,
François Couperin, Johann Sebastian
Bach, de même que les derniers
enregistrements, Mare Nostrum
Érasme – Éloge de la Folie (parus
chez Alia Vox). Ils sont les meilleurs
témoignages de la diversité du
foisonnement et de la ferveur que
nous offre toujours hespèrion XXI.
Ce concert bénéficie du soutien du
Département de la Culture de la
Generalitat de Catalunya, de l’Institut
Ramon Llull, du « Programme Culture »
de l’Union européenne et des Fondations
Edmond de Rothschild
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Et aussi…
> MÉDIATHÈQUE
En écho à ce concert, nous vous proposons…
> Sur le site internet http://mediatheque.cite-musique.fr
… d’écouter un extrait audio dans les « Concerts » :Türkische Intrada de William Brade par Hespèrion XXI, et Jordi Savall (direction), concert enregistré à la Cité de la musique en mai 2006
(Les concerts sont accessibles dans leur intégralité à la Médiathèque de la Cité de la musique.)
… de regarder dans les « Dossiers pédagogiques » :Asie intérieure : Turquie dans les « repères musicologiques » et les « guides d’écoute »
> À la médiathèque
… d’écouter :Jérusalem : la ville des deux Paix : la Paix céleste et la Paix terrestre par Hespèrion XXI, la Capella Reial de Catalunya, l’Ensemble Al Darwish, Montserrat Figueras (soprano) et Jordi Savall (direction)
… de lire :Musiques de Turquie de Jérôme Cler
… de regarder :Musiques pour la paix ou dialogue des musiques d’Orient et d’Occident au festival d’Ambronay de Thierry-Paul Benizeau (réalisation), par Hespèrion XXI et Jordi Savall
> SALLE PLEYEL
LUNDI 7 AVRIL 2014, 20H
Tempêtes, orages et fêtes marines (1674-1764)
Matthew LockeMusic for The TempestJean-Baptiste LullyLa Feste marine (extrait d’Alceste)Marin MaraisAirs pour les Matelots et Tempête (extraits d’Alcyone)Jean-Féry RebelLes ÉlémensAntonio VivaldiConcerto « La Tempesta di mare »Jean-Philippe RameauOrage, Tonnerre et Tremblement de terre (extraits des Boréades)
Le Concert des NationsJordi Savall, direction
> CONCERTS
MARDI 26 NOVEMBRE 2013, 20H
Le Livre vermeil de Montserrat
Hespèrion XXIJordi Savall, viole de gambe, directionMaria Cristina Kiehr, sopranoChiarra Maggi, sopranoRocio de Frutos, sopranoAina Martin, sopranoKadri Hunt, mezzo-sopranoDavid Sagastume, contre-ténorLluis Vilamajó, ténorFrancesc Garrigosa, ténorMarco Scavazza, basseDaniele Carnovich, basse
MERCREDI 14 MAI 2014, 20H
Carl Philipp Emanuel BachLes Israélites dans le désert
La Capella Reial de CatalunyaLe Concert des NationsJordi Savall, directionMaria Cristina Kiehr, sopranoHanna Bayodi-Hirt, sopranoDavid Munderloh, ténorStephan MacLeod, baryton
Éditeur : hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Marina Coquio | Stagiaires : Thomas Thisselin.
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Les Amis de la Cité de la musique et de la Salle Pleyel
DEVENEZ MÉCÈNES DE LA VIE MUSICALE !
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Mar
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L’Association est soucieuse de soutenir les actions favorisant l’accès à la musique
à de nouveaux publics et, notamment, à des activités pédagogiques consacrées
au développement de la vie musicale.
Les Amis de la Cité de la Musique/Salle Pleyel bénéficient d’avantages exclusifs pour assister
dans les meilleures conditions aux concerts dans deux cadres culturels prestigieux.
CONTACTS
Patricia Barbizet, Présidente
Marie-Amélie Dupont, Responsable
252, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 [email protected]
Tél. : 01 53 38 38 31 Fax : 01 53 38 38 01
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