JessY bourgeois, Horizon - Adoma · 2013-11-23 · JessY bourgeois, JeUne réSidant, Stagiaire en...

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Horizon www.adoma.fr LE MAGAZINE D’ADOMA 61 OCTOBRE NOVEMBRE DÉCEMBRE 2009 L’entretien _P. 3 Sur le terrain _P. 4 Parcours _P. 8 DOSSIER_P.6 Bien vieillir chez Adoma : un défi , un engagement PIERRE HéRANT, DIRECTEUR DE LA FONDATION BÂTIMENT-ÉNERGIE UNE JOURNéE AU CENTRE DE STABILISATION LE « HAMEAU DE L’ESPOIR » JESSY BOURGEOIS, JEUNE RÉSIDANT, STAGIAIRE EN ENTREPRISE

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Horizonwww.adoma.frLe magazine d’adoma61

OCTOBRENOVEMBREDÉCEMBRE 2009

L’entretien _P. 3 Sur le terrain _P. 4 Parcours _P. 8

DOSSIER_P. 6

bien vieillir chez adoma : un défi , un engagement

pierre hérant,directeUr de La Fondation bÂtiment-énergie

une JournéeaU centre de StabiLiSation Le « HameaU de L’eSPoir »

JessY bourgeois,JeUne réSidant, Stagiaire en entrePriSe

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>Édito

L’expertise au service des clients

la résidence sociale « abbé pierre » de gardanne (13)

maître d’ouvrage et gestionnaire, adoma mène plusieurs actions afin de proposer des logements adaptés aux attentes de ses clients. des études de marché sont réalisées en amont des constructions puis des enquêtes de satisfaction sont menées auprès des résidants, après leur installation. Les deux premières années d’existence de la résidence « abbé Pierre » éclairent parfaitement cette démarche.

A doma doit dès à présent faire face à une diversification de ses publics. Vous découvrirez dans ce nouveau numéro

d’Horizon les enjeux d’aujourd’hui et de demain auxquels Adoma devra savoir répondre grâce à une stratégie renou-velée : loger les jeunes, qu’ils soient étudiants, en insertion ou demandeurs d’emploi, continuer à mieux accueillir les personnes vieillissantes, héberger toutes les personnes en situation de grande précarité, mais également recevoir des populations plus spécifiques comme les Gens du voyage ou les demandeurs d’asile.Pour cela, Adoma sait mobiliser son savoir-faire et ses nombreux parte-naires. Car la problématique du loge-ment en France, loin d’être résolue, est bien l’affaire de tous. Les chantiers de réhabilitation et de construction qui battent leur plein, sont le signe de ces engagements : un programme d’inves-tissements soutenu de 106 M€ en 2008, près de 1 900 nouveaux logements créés, 78 chantiers en 2009 et 37 M€ de fonds

propres supplémentaires apportés par l’Etat dans le cadre du plan de relance. Adoma, entreprise d’insertion par le logement, est capable de proposer aujourd’hui une solution transitoire d’hébergement ou de logement à près de 70 000 personnes partout en France.

>Retour sur…

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>Tableau de bord

> pierre mirabaud,président-directeur général d’adoma

“ Adoma sait mobiliser son savoir-faire et ses nombreux partenaires. ”

La commune de Gardanne a sollicité Adoma pour la construction de loge-

ments destinés aux personnes à faibles ressources. Une étude de marché a d’abord permis de définir, entre autres, la faisabilité du projet, le peuplement de la résidence et la typologie des logements, avant qu’un partenariat entre la ville et Adoma soit formalisé en juillet 2003. La commune souhaitait apporter une solution de loge-ment de qualité pour un public précarisé, mais aussi lutter contre l’habitat insalubre du centre-ville : pari réussi grâce à la créa-tion de 40 places en résidence sociale et 18 dans des immeubles réhabilités !La résidence « Abbé Pierre » propose 36 studios et 4 deux pièces pour des per-sonnes seules, des couples ou des familles monoparentales. Les premiers clients ont emménagé en septembre 2007 et une étude de satisfaction a été réalisée sur place. Le responsable études et développement a interrogé les résidants sur plusieurs sujets tels que les services proposés dans la résidence, le confort du logement,

le mobilier et les relations avec les équipes d’Adoma. Les résultats des enquêtes per-mettent à Adoma d’établir des préconisa-tions pour ses futurs projets.Sur la résidence « Abbé Pierre », plus de la moitié des clients ont répondu aux diffé-rentes questions. La satisfaction globale atteint 90 %, elle est toutefois nuancée par quelques améliorations à apporter, comme le fonctionnement du portail et de la lave-rie, le remplacement du système d’ouver-ture des portes des logements par carte, ou l’insuffisance de rangements dans les logements. Ces points ont été pris en compte et des solutions ont été apportées. Grâce aux remarques des clients, Adoma cerne désormais mieux leurs attentes et pourra proposer, lors des futurs projets, des logements plus confortables et un accueil mieux adapté.

> contact Cyrille Métal, Directeur de l’agence d’Aix-en-ProvenceTél. : 04 42 20 44 43

> Les personnes accueillies sur la résidence se disent

satisfaites à 90 %

13 opérations immobiliÈres sont programmées en 2009, ce qui équivaut à 622 places dans des logements neufs.

les investissements 2009

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>L’entretien

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stratégie de réhabilitation du parc d’adoma

horizon Le magazine d’adoma _n°61 octobre/novembre/décembre 2009

Horizon : En quoi consiste le quatrième appel à projets de la Fondation Bâtiment-Énergie auquel Adoma a répondu ?Pierre Hérant : Dès le premier appel à projets en 2005, qui concernait les maisons individuelles, la Fondation s’était fixé des objectifs d’efficacité énergétique très ambitieux, qui anticipaient les mesures prises ultérieurement par le Grenelle de l’environnement. Les appels à projets suivants portaient sur les bâtiments de bureau et sur la méthodologie à mettre en œuvre pour diminuer par quatre la consommation d’énergie. Celui qui a été remporté par Adoma concerne les bâtiments tertiaires d’hébergement et se veut tourné vers la maîtrise de l’énergie, les énergies renouvelables et la réduction des gaz à effet de serre.

H. : Pourquoi le projet ADORER a-t-il été retenu ?P. H. : Adoma est concernée, comme tous les gestionnaires de bâtiments d’hébergement, par une forte consommation d’énergie due au chauffage et à l’eau chaude sanitaire. Avec un ratio de 180 kWh/m² par an, les consommations d’Adoma se situent dans la moyenne du secteur. D’après les objectifs du Grenelle de l’environnement, cette valeur devra être divisée par quatre d’ici 2050. Ce qui a motivé la décision de la Fondation de soutenir le projet ADORER, c’est la taille importante du parc social d’Adoma, associée au fait que l’entreprise soit propriétaire des bâtiments gérés, ce qui lui permet de décider des opérations de maîtrise d’ouvrage. L’entreprise a un intérêt certain à réduire ses dépenses

ADORER les économies d’énergie

> pierre hérant, directeur de la Fondation bâtiment-énergie

• ADORER est un projet de recherche-action visant à élaborer une stratégie de réhabilitation du parc d’adoma, répondant aux objectifs de performance énergétique de l’état pour les décennies à venir.

• La Fondation de recherche bâtiment-énergie, reconnue d’utilité publique, a été créée en 2005 par quatre acteurs majeurs du secteur du bâtiment et de l’énergie : arcelormittal, edF, gdF-SUez et Lafarge, à l’initiative de l’ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et du cStb (centre scientifique et technique du bâtiment).

contact :[email protected]

wwww.batiment-energie.org

La Fondation bâtiment-énergie a pour objectif de soutenir les travaux de recherche et de méthodologie visant à réduire les dépenses énergétiques et favoriser les énergies renouvelables dans le secteur du bâtiment. elle soutient actuellement le projet adorer* porté par adoma et axé sur l’élaboration d’une stratégie de réhabilitation de son parc.

énergétiques, qui sont importantes. Par ailleurs, Adoma est déjà engagée dans une stratégie de réhabilitation ambitieuse, prenant en compte la question du développement durable.

H. : Quelle forme va prendre la collaboration entre Adoma et la Fondation ? P. H. : Le projet ADORER s’étale sur deux ans et comprend un certain nombre d’étapes, allant du diagnostic général du patrimoine et l’analyse de la typologie des résidants à la recherche de solutions techniques et l’évaluation économique des solutions. Ce qui veut dire que des réhabilitations à haut niveau de performance seront expérimentées sur une résidence, dans le but de donner naissance à une stratégie déclinable à l’échelle du parc. L’Ademe assurera un suivi régulier de l’avancement des travaux de réhabilitation de la résidence choisie, et subventionne la réflexion visant à établir ces scénarios de réhabilitation à hauteur de 50 %, soit environ 400 000 €. En effet, la mise en place de cette stratégie demande des moyens importants, et pour y parvenir, l’entreprise a monté un consortium comprenant EDF, des bureaux d’études et de conseil en développement durable, en génie climatique et en énergie renouvelable, des cabinets d’architectes et d’études sociologiques, ainsi que l’université d’Angers.

* Adoma Réhabilitations Énergétiques des Résidences.

2opérations sont des projets de développement, avec une acquisition/amélioration et une construction neuve.

2centres d’hébergement sont également prévus pour 80 places.

11opérations concernent des résidences existantes, soit 3 réhabilitations, 3 démolitions/reconstructions, 4 constructions neuves venant compléter un site et un projet de résidentialisation. au total, 580 places seront mises en service dans des logements neufs.

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24 heures

L’insertion au quotidien

une Journée au « hameau de l’espoir »

ouvert depuis le mois de mars, inauguré par le ministre du logement, le centre de stabilisation le « Hameau de l’espoir » situé en région parisienne, à Serris (77), accueille aujourd’hui quarante personnes. Une équipe de huit professionnels, jeune et engagée, a en charge l’aide à l’insertion des hébergés.

Femmes, hommes, jeunes ou plus âgés, isolés ou en couple, le « Hameau de l’espoir » est devenu un véritable lieu de vie pour des personnes en rupture de logement. Le but de leur séjour est

de stabiliser leur situation en retrouvant un loge-ment et un emploi. Pour une durée estimée à 18 mois maximum, le centre offre une solution d’hébergement stable en plus d’un accompagne-ment social soutenu. Ce matin, la journée com-mence par un atelier sur le thème « Lettre de motivation et entretien d’embauche », encadré par l’animatrice et la conseillère en insertion professionnelle. Autour de la table, la moyenne d’âge des participants est d’environ 30 ans et les échanges fusent. Le sujet interpelle tout le monde et chacun fait part de son expérience :

une vraie dynamique d’insertion porte les per-sonnes accueillies. L’insertion professionnelle est par ailleurs amorcée, des partenariats se créent, sept hébergés ont déjà trouvé un emploi, après parfois plus de cinq ans « sans patron », comme ils disent. Le séjour au Hameau permet aussi de recréer du lien, afin de s’adapter à la vie en société. L’équipe d’Adoma est aussi là pour ça. Ainsi, une animatrice et deux agents d’ac-cueil travaillent avec les personnes en insertion pour assurer une atmosphère sereine et convi-viale. L’organisation d’animations, telles que la création d’un jardin potager et d’un groupe de musique, comme la multiplicité des échanges avec l’équipe ont permis à chacun de trouver ses marques. L’après-midi débute d’ailleurs par l’atelier musique. Les amateurs se lancent dans

les répétitions avant de rejoindre la salle d’anima-tion. La présence de l’équipe sur le centre permet un suivi de qualité, les intervenantes sociales et la conseillère en insertion professionnelle accom-pagnant chacun dans ses démarches, selon son degré d’autonomie. La création de partenariats pour permettre le relogement se fait, bien sûr, en parallèle. Ce travail important, mené par les intervenantes sociales, permettra de gérer dans de bonnes conditions les sorties, assurant ainsi une fluidité d’accueil et l’accompagnement de nouvelles personnes.

> contact Jean-Yves Roiné, Directeur du Hameau de l’espoirTél. : 01 60 43 34 30 [email protected]

>Sur le terrain

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|1| Le centre de stabilisation le « Hameau de l’espoir » à Serris accueille les hébergés dans des chalets pour deux ou trois personnes.

|2| À la fin de l’atelier, chacun rédige sa propre lettre de motivation, avant de la lire à l’ensemble du groupe.

|3| La présence quotidienne des agents d’accueil d’Adoma sur le centre permet de créer de vrais liens avec les personnes accueillies.

|4| Moment de détente et de partage lors des répétitions du groupe de musique du Hameau.

|5| Madame D. nous reçoit chez elle pour nous parler de l’emploi qu’elle a trouvé : une nouvelle vie commence !

|6| Réunion d’une partie de l’équipe Adoma pour faire le point sur le parcours de chacun.

seine-et-marne

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>Sur le terrain

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de l’étude au plan d’actions

Quel accueil pour les seniors ?

A méliorer notre compréhension des difficultés rencontrées par les per-

sonnes âgées nous permettra de mieux répondre à leurs besoins en matière d’accompagnement, de services et d’équi-pements. C’est pourquoi Adoma a réa-lisé l’étude « Le logement des immigrés à l’épreuve du vieillissement », dans le cadre du programme de recherche « Vieillissement de la population et Habitat » lancé par le Puca1. Cette initia-tive a été financée par le Puca, la CNSA2 et la Cnav3. À partir des expérimentations d’adaptation au vieillissement effectuées par Adoma et des observations réalisées sur quatre sites représentatifs, des pré-

conisations ont été données autour de deux axes majeurs. Le premier concerne les actions visant à améliorer l’accompa-gnement des résidants : le travail de coordination sociale gérontologique, la fonction de veille et d’alerte des salariés, la mise en place d’un programme de médiation santé et de ser-vices d’aides à domicile… Dans le second sont abordées les thé-matiques d’adaptation du bâti et d’aménagement des loge-ments : l’accès à la résidence, l’occupation des espaces collec-tifs, l’adaptation des logements

autonomes ou en unité de vie… Autant d’actions pour offrir plus de confort aux résidants.

1. Puca : Plan Urbanisme Construction Architecture, ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer.2. CNSA : Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.3. Cnav : Caisse nationale d’assurance vieillesse.

> contact Anne Févotte, Médecin gériatre Direction des études et du développement Tél. : 01 40 61 44 61 [email protected]

développement durable les rencontres parlementaires sur le logement

Adoma : acteur du logement et de l’insertion sociale

Des chantiers propres !

les moins de 35 ans représentent

15 % des clients d’adoma. ce chiffre était en augmentation en 2008 : 35 % des nouveaux entrants se situaient dans cette tranche d’âge.

22 c’est le nombre de FOyERs de travailleurs migrants qui ont été réhabilités en résidence sociale entre 2006 et 2008.

D epuis le 1er janvier 2008, tous les programmes de maîtrise d’ouvrage d’Adoma relèvent d’une démarche de haute

qualité environnementale (HQE). Certaines constructions font également l’objet d’une certification Habitat et Environnement délivrée par l’organisme Cerqual et qui comprend une charte « chantier propre ». Il s’agit pour l’entreprise de maîtriser les impacts du chantier sur l’environnement, grâce au tri des déchets ou à la réduction des nuisances pour les riverains. Par ailleurs, une attention particulière est portée à l’origine des matériaux, en privilégiant ceux qui sont certifiés.

L es 4e Rencontres parle-mentaires sur le logement

se sont tenues à la Maison de la Chimie à Paris et ont réuni plus de deux cents personnes, avec une thématique liée au contexte économique actuel : « Les outils pour surmonter la crise dans le secteur du loge-ment ». Pour y répondre, des personnalités issues du monde politique, économique et asso-ciatif étaient présentes. Pierre Mirabaud, président-directeur général d’Adoma, a souligné que l’entreprise est « à ce jour, essentiellement impactée par la crise en rai-son d’une forte hausse des impayés, en particulier depuis l’automne 2008 » et a pu expri-mer les multiples solutions que l’entreprise pouvait apporter,

tout en insistant sur l’impor-tance des partenariats locaux et nationaux : « Nous cherchons dorénavant à passer du statut d’entreprise nationale et éta-tique à celui d’entreprise par-tenariale. La diversification du public, de même que l’appari-tion de nouveaux besoins nous conduisent à privilégier une approche centrée sur un mode d’intervention collégiale. »La force de ces partenariats : mieux répondre aux besoins des clients et faire d’Adoma une entreprise qui se posi-tionne véritablement comme un acteur d’insertion et de lutte contre la crise du logement en France : « Nous désirons être le maillon d’une seule et même chaîne, intégrant solidarité, logement et insertion sociale. »

horizon Le magazine d’adoma _n°61 octobre/novembre/décembre 2009

Aujourd’hui, Adoma gère 11 pensions de famille, représentant 195 logements, et 11 sont également en chantier. Afin de répondre au besoin de développement de ce type de structures, 22 projets équivalant à 520 logements sont en cours de montage et 20 autres sont à l’étude. Fin 2011, Adoma devrait ainsi gérer 64 pensions de famille pour 1425 logements, soit près de 10 % de l’objectif national.

64 pEnsiOns DE FAmiLLE Fin 2011

> Pension de famille « Raymond Aron »

à Massy (91)

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Bien vieillir chez Adoma : un défi, un engagement

Pour permettre, dans de bonnes conditions, le maintien à domicile des résidants vieillissants, Adoma met en place un plan d’actions global. Aménagements techniques, partenariats gérontologiques et travail de coordination sociale répondent aux besoins d’un nombre croissant de personnes âgées vivant en foyer de travailleurs migrants ou en résidence sociale… Dès lors, c’est toute l’entreprise qui s’engage au service des résidants âgés.

A doma loge un public diversi-fié : travailleurs, personnes en difficulté économique, jeunes en insertion mais aussi retraités souvent ori-

ginaires du Maghreb. Public historique de l’entreprise, les travailleurs migrants arrivés en France pendant les Trente Glorieuses ont vieilli dans les résidences. 38 % des clients d’Adoma sont aujourd’hui âgés de plus de 60 ans et, parmi eux, 30 % ont plus de 70 ans. Cette dernière tranche d’âge progresse rapidement et, avec les années, les problèmes de dépendance s’ac-centuent. Si certains résidants âgés pré-fèrent retourner vivre dans leur famille, nombreux sont ceux qui souhaitent res-ter dans leur logement. Pour permettre ce maintien à domicile, l’entreprise conduit une série d’actions coordonnées.

Plus de confort au quotidienLes personnes âgées ont des besoins parti-culiers en termes de bâti et de logements.

>Perspectives

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des actions coordonnées pour le maintien à domicile

Afin d’y répondre, Adoma a établi un guide de préconisations architecturales et techniques. Les actions à mettre en place pour un meilleur confort des personnes vieillissantes sont ainsi clairement iden-tifiées : il s’agit notamment de faciliter les accès, de renforcer les éclairages, d’instal-ler des douches de plain-pied, d’équiper les aires de circulation de barres d’appui, de proposer des fauteuils de repos… Ces adaptations n’impliquent pas forcé-ment des travaux lourds et elles peuvent améliorer sensiblement le quotidien des résidants. Aujourd’hui, la problématique du vieillissement est systématiquement prise en compte dans les projets de réha-bilitation et les travaux de rénovation. Pour autant, les aménagements pour améliorer l’ergonomie des bâtiments ne sont qu’une partie des mesures à mettre en place.La particularité de ce public est d’une part l’éloignement géographique de la famille, restée dans le pays d’origine,

et d’autre part la méconnaissance sou-vent réciproque des services d’aides à domicile existants.

Coordination sociale géron-tologique et médiation santéDes études réalisées par Adoma en 2005 et 2007 ont mis en évidence le fait que les résidants âgés vivant dans les rési-dences sociales bénéficient rarement des aides auxquelles ils ont droit et qui leur sont parfois nécessaires. Les respon-sables de résidence, par leur connais-sance des résidants, sont en première ligne pour repérer les situations pro-blématiques et alerter les partenaires. Avec les coordinateurs sociaux, ils tra-vaillent à l’intégration des résidences dans les réseaux gérontologiques et à la mise en place de conventions de par-tenariat. C’est ainsi qu’une expérience pilote a été réalisée avec les unités de vie adaptées pour les résidants vieillissants de la résidence « Le Petit Barthélemy »,

38 % des résidants d’adoma ont plus de 60 ans

20 studios pour personnes dépendantes

des struCtures Pour les Personnes âgées démuniesDans le cadre du projet de démolition-reconstruction du foyer « La Prairie » de Seynod, à côté d’Annecy, en plus du programme de résidence sociale traditionnelle, Adoma a intégré un module médico-social comprenant une vingtaine de studios adaptés aux personnes dépendantes. Ces logements sont destinés aux résidants vieillissants, fragilisés et isolés. Ils accèdent ainsi à une structure où ils recevront un accompagnement individuel et les aides nécessaires aux actes de la vie quotidienne. Adoma, promoteur de cette opération, soumettra la gestion de ce module à un opérateur extérieur spécialisé.

4 millions d’euros : c’est le budget 2010 des projets d’adaptation du bâti pour les personnes âgées.

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>Perspectives

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Horizon : Comment améliorer les conditions de vie des résidants âgés ?Anne Févotte : La démarche à mettre en place est globale. Bien entendu, le bâti est à adapter mais les résidants qui vieillissent ont aussi besoin d’être accompagnés. Il existe dans nos résidences des personnes âgées qui sont dans des situations problématiques,

notamment parce qu’elles ne sont pas prises en charge par les dispositifs et les services de droit commun, par défaut de connaissance mutuelle. Un travail de coordination sociale gérontologique et de médiation santé est indispensable pour identifier les partenaires gérontologiques et pour amener le public âgé des foyers et résidences vers ces services, ou l’inverse.

H. : Justement, comment améliorer ces partenariats ?A. F. : C’est toute la mission du travail de coordination sociale gérontologique. Les coordinateurs sociaux assurent le suivi

et l’analyse du travail de veille conduit par les responsables de résidence. Ils identifient le réseau de partenaires afin de faire, avec eux, un diagnostic partagé de la situation du public âgé des foyers et des résidences et de mettre en place les actions partenariales nécessaires pour l’accès aux droits, aux aides à domicile et à la santé. Pour cela, ils établissent des conventions avec les partenaires. Ils en assurent l’évaluation et font régulièrement des bilans.

H. : Que fait Adoma pour adapter le bâti pour ses résidants âgés ?A. F. : Depuis 2005, Adoma a mené trois expérimentations dans des foyers particulièrement confrontés à la problématique du vieillissement. Ces opérations globales ont concerné l’adaptation du bâti et l’accompagnement des personnes âgées par les services de maintien à domicile. À partir de leurs enseignements, des outils qui servent à la conduite de nouveaux programmes ont été réalisés. Adoma, consciente des besoins, alloue chaque année un budget pour l’adaptation du bâti. En 2010, ce sont 4 millions d’euros qui seront ainsi utilisés. Dans les résidences où les projets seront mis en œuvre, ces efforts représentent une amélioration concrète du confort de vie des résidants âgés.

> contact Anne Févotte,Médecin gériatre Direction des études et du développement Tél. : 01 40 61 44 61 [email protected]

Adapter le bâti et accompagner les personnes

“ Adoma a mené trois expérimentations dans des foyers confrontés à la problématique du vieillissement ”

> anne Févotte, médecin gériatre chez Adoma

3 questions à

à Aix-en-Provence. Les partenariats ins-taurés avec les acteurs gérontologiques ont permis de mettre en place un service mutualisé d’aides au maintien à domi-cile. Ainsi, les résidants âgés conservent leur autonomie et bénéficient de l’accom-pagnement et du suivi social dont ils ont besoin.

une mobilisation de toute l’entrepriseLes salariés du siège sont aussi mobilisés pour aider les équipes dans l’élaboration de projets pour le maintien à domicile du public âgé. Des formations sur l’approche du vieillissement et sur la connaissance des réseaux de partenaires sont dispen-sées. Les services du siège apportent aussi aux salariés de l’exploitation un soutien méthodologique : un guide de préconisations architecturales et tech-niques pour l’aménagement du bâti a ainsi été réalisé. L’étroite collaboration entre les équipes techniques et de coordi-nation sociale, entre les salariés du siège et de l’exploitation, permet de développer les projets qui répondent au mieux aux besoins des résidants vieillissants.

systématiquement, la problématique du vieillissement est prise en compte dans les projets de réhabilitation et les travaux de rénovation.

60 % des résidants du foyer « Brenu » à Gennevilliers (92) sont âgés de plus de 60 ans. C’est pourquoi, comme à Aix-en-Provence, résidence « Le petit Barthélémy », Adoma a choisi cet établissement pour mener une expérimentation d’adaptation du bâti au vieillissement.Après un diagnostic réalisé sur trois axes : les résidants, le patrimoine et les partenaires, deux unités de vie ont été spécialement adaptées.

Dans tous les logements, un mobilier spécifique intégré a été mis en place. Les salles d’eau ont été équipées de douches avec siphon au sol, des barres d’appui ont été installées. Certaines chambres ont été décloisonnées afin de faciliter le confort d’usage et le travail des aides extérieures. Pour favoriser les échanges et la convivialité, les résidants disposent d’une cuisine aménagée avec un espace salon-salle à manger. En ce qui concerne l’accompagnement des personnes, une convention a été signée avec un service d’aide à domicile pour les personnes relevant de l’APA1 ou de l’aide sociale de la Cnav2.

1. APA : Allocation personnalisée d’autonomie2. Cnav : Caisse nationale d’assurance vieillesse

expérimentation

Horizon Le mAgAzine d’adoma _n°61 octobre/novembre/Décembre 2009

gennevilliers : une expérimentation d’adaptation spécifique sur deux unités de vie

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Arrivée à Adoma le 20 juillet 2009.

résidant d’Adoma à La ciotat depuis quelques mois. Stagiaire en entreprise, il a pu trouver avec Adoma et l’Ant (l’Agence nationale pour la promotion et l’insertion des travailleurs d’outre-mer) une solution complète pour réussir son parcours d’insertion.

>Parcours

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Zoom sur un résidant d’adoma

l orsque nous arrivons à la résidence « Le Peymian » à La Ciotat, Jessy nous attend sur le pas de la porte, sous un soleil de plomb. Le soleil, il connaît bien, mais

aujourd’hui « il manque l’alizé ». Car ce jeune homme de 23 ans à l’allure bran-chée est originaire de la Guadeloupe, et a vécu à Pointe-Noire, à l’ombre de deux volcans éteints. Jessy, lui, ne semble absolument pas endormi. C’est un jeune homme dyna-mique. Nous commençons immédiate-ment l’entretien dans la salle commune de la résidence, sous l’œil parfois inter-loqué de résidants qui entrent et sor-tent au fil de la journée. Jessy n’a pas beaucoup de temps, il doit reprendre son stage chez Mr. Bricolage, situé juste à côté de la résidence. Il y est vendeur polyvalent. « J’ai tenté pas mal de choses avant d’arriver à la vente. Ce que j’aime dans ce métier, c’est le contact avec les gens. » Pourtant, à la base, il voulait être derrière une caméra. Il a même déjà réalisé deux spots en Guadeloupe, l’un sur le thème du racket et l’autre sur la prévention routière. Qui sait ? Peut-être pour plus tard. Aujourd’hui, il a trouvé ce stage dans le cadre d’une convention avec l’ANT – objectif de cet organisme : conseiller et accompagner la mobilité géographique à travers la construction d’un parcours professionnel. Il alterne ainsi sessions de cours et sessions de stage en entreprise, avec comme objectif de passer son bac pro commerce d’ici la fin de l’année scolaire. Pour accéder à ce dispositif, Jessy a brillamment réussi les examens d’entrée. « Ma cousine a fait le même parcours, c’est comme ça que j’ai entendu parler de l’ANT. Je leur ai parlé de mon projet, après, tout est allé

très vite. En quatre mois, j’ai intégré le dispositif et je suis arrivé en métropole. » Pourtant, la difficulté ne touche pas seu-lement l’emploi mais concerne égale-ment l’accès à un logement. Adoma, qui signe localement des conventions avec l’ANT, reçoit à ce titre des travailleurs d’outre-mer en leur proposant des loge-ments adaptés et situés à proximité de leur lieu de stage. Jessy apprécie petit à petit la vie dans cette résidence sociale qui compte un peu moins de 150 loge-ments. Une jolie cour ombragée, du soleil, du calme. L’idéal. « Je m’y sens bien, c’est une résidence cosmopolite, à taille humaine, dans laquelle les gens ne font pas de bruit. J’ai déjà fait connais-sance avec quelques personnes, mes voisins les plus proches surtout. Il y a

d’autres jeunes comme moi ici. » Nous abordons des sujets plus politiques, les dernières manifestations contre la vie chère, l’application des lois… La complicité se noue doucement, tran-quillement, avec l’esprit des gens qui viennent d’une France lointaine mais pas si différente. « Je me sens français.La Guadeloupe, c’est la France », assure-t-il… Je m’étonne presque de la maturité de ce jeune homme qui ne paraît nulle-ment intimidé par le photographe qui nous accompagne. Il nous invite dans son logement pour nous montrer l’en-droit où il écrit. « Le rap, c’est un peu ma drogue. » Auparavant, aux Antilles, il avait même un groupe, CMC... Je lui demande la signification de l’acronyme, il me dit : « C’est un peu comme NTM mais en créole »... Moins de révolte désormais chez ce jeune homme qui prend les choses en main et se pré-pare à retourner en Guadeloupe pour y construire sa vie. m.r.

> contact Laurence Marciano, Responsable de résidence « Le Peymian »Tél. : 04 42 71 51 04

>1986naissance à Pointe-à-Pitre le 22 septembre 1986.

>2009Signature de la convention avec l’Ant en mai 2009.

Arrivée en métropole le 2 juin 2009.

>bio

Jessy Bourgeois,

HorizonLe mAgAzine D’ADomA

Horizon - le magazine d’adoma – directeur de la publication : Pierre mirabaud, Président-directeur général – rédacteur en chef : mathieu rouault – rédacteurs : isabelle Fabio, Sophie masson, Patricia monnot, olivia Weiland – contact : Safia Sedkaoui, tél. : 01 40 61 44 49 – conception : – responsable d’édition : Aurélien coustillac – directeur artistique : David corvaisier – mise en pages : Fabienne Laurent – secrétariat de rédaction : Alexandra roy – photogravure : PPDL – impression : imprimerie vincent – crédits architectes : Atelier urbain Anne Durand et marco Stathopoulos, cabinet Fourquerai-Jacquet, Fabre 2012, Fauvet Sagazan rousseau, gPt Ladoy-gutfreund-chalumeau – crédits photos : Adoma Dr, Fabien de chavanes, Sylvie Dupic, garcin, christophe goussard, thierry mamberti, christophe meyer, Jérémie Pitot – tirage : 6 500 ex. – issn : 1242 - 1863 – adoma : 42 rue cambronne, 75740 Paris cedex 15.

“C’est une résidence cosmopolite, à taille humaine. Je m’y sens bien. ”

35 % de nouVeaux entrants d’Adoma ont moins de 35 ans.