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JeanBonichon

Jean Bonichon né en 1973 à Montluçon (03) vit et travaille à Nantes

Résidences :

2011 : - Maison Jean Chevolleau, Fontenay-le-Comte. - Shakers, Lieux d’Effervescence, Montluçon. - Résidence Workshop, FRAC Auvergne, atelier de maroquinerie, (lycée technologique Desaix), Saint Eloy les Mines. 2009 : Scottish Sculpture Workshop, Lumsden, Ecosse.

Prix et bourses :

2011 : - Prix des Arts Plastiques de la ville de Nantes. - Bourse d’aide à l’achat de matériel, DRAC des Pays de la Loire. 2010 : Bourse d’aide à la création, Clermont Communauté.

Diplômes :

2010 : DNSEP, Ecole supèrieure d’Art Clermont Métropole. 1999 : CAP Ferronnerie d’art, AFPA la Valette du Var, Toulon. 1997 : CAP Ebénisterie d’art, AFPA, Limoges.

Expositions :

2012 : - Orangerie du Château de la Louvière, Montluçon. - Exposition des Lauéats du prix des Arts Plastiques de la ville de Nantes, L’Atelier, Nantes. 2011 : - Les Enfants du Sabbats 12, CAC Le Creux de L’Enfer, Thiers. - Transit: l’art comme témoin, Européen Média Art Festival, Osnabrück (Allemagne). - Tropisme 2, proposition Champ Libre, Chanonat. - Point nommé, Maison Jean Chevolleau, Fontenay-le-Comte. - Autant en emporte le vent, Vidéobar #16, proposition Vidéoformes et Alto, Les Presses, Clermont-Ferrand. - J’ai encore une chose à vous montrer, Le Crand Atelier, ESACM, Clermont-Ferrand. - H-shima, installation vidéo, EMAF ArtBox, bibliothèque municipale, Osnabrück (Allemagne). - Images poétiques, festival L’Oeil d’Oodaaq, Le Jardin Moderne, Rennes. 2010 : - Champagne, installation vidéo, festival Vidéoformes 2010, Clermont-Ferrand. - XXV, ancien hôpital Sabourin, Clermont-Ferrand. 2009 : - R-minutes (projection dans les rues sur ecran 4x3m), proposition du collectif R, Nantes. - Festival Bandit-Mages de Bourges. - Festival e.magiciens, proposition Heure Exquise, Valenciennes. - Greffon plastique, cathédrale de Clermont-Ferrand. 2008 : - Les petites formes concertées: Garden Party, CAC Parc Saint Léger, Pougues les Eaux. - Greffon plastique, Clermont-Ferrand.

Editions :

2012 : Catalogue personnel, Shakers, Lieux d’Effervescence, Montluçon. 2011 : - Catalogue Les Enfants du Sabbatts, “psaume Gargarythmique” texte de Frédéric Bouglé, CAC Le Creux de L’Enfer, Thiers. - Catalogue La Belle Revue, “Trompe le monde” texte de Frédéric Emprou, In Extenso. - Catalogue Tropisme 2, texte d’Elisabeth Wetterwald, Champ Libre. - Catalogue XXV, “Maudite gravité” texte de Mélina Bourki. - Catalogue Art et Paysage “le parti pris de l’expérience”, inventaire 2000/2010, ESACM, Clermont Communauté. - Catalogue Transit : European Young Talents Forum, EMAF, Osnabrück (Allemagne). 2010 : - Catalogue de festival, Vidéoformes 2010.

Expériences et mobilités :

2011 : - Adhésion à Mémoires d’Eléphants, projet de Jean-Paul Sidolle, www.memoires-elephants.com. - BIP (Brigades.0.0. d’Interventions Plastiques), Artothèque de l’ESBA, Nantes. - Vacations montages pour le FRAC des Pays de la Loire. - Interventions : sensibilisation à l’art contemporain, Collège Berthelot, Le Mans. 2010 : - Workshop de production, atelier verrier, (Lycée technologique Jean Monnet), Yzeure. 2009 : - Médiation culturelle exposition “Mes Daltons”, CAC Chapelle du Genéteil, Château-gontier. - Assistant au montage «Les Enfants du Sabbat 9», CAC Le Creux de l’Enfer, Thiers. - Voyage d’étude au Sénégal. 2000 : Stage en dinanderie d’art, atelier Guy Labrouche, Casteljaloux. 1998 : Stage tournage sur bois, atelier «Au coeur de l’arbre», Champagny. 1997 : Stage finition de mobiliers, AFPA, Limoges. de 2000 à 2009 : Saisonnier agricole sur l’île de Samso, Danemark.

Mon travail s’articule autour de l’absurde.Mais qu’est ce que l’absurde? L’absurde, c’est continuer de vivre pour eux. L’absurde, c’est continuer de boire. L’absurde, c’est continuer de créer. L’absurde, c’est se donner des remèdes pour continuer de ...

Le remède que je propose est rarement gai, mais souvent il porte à rire.Ce remède est le décalage : décalage des classes, décalage des préoccupations, décalage des durées, nourrissent insidieusement ma production.Comme remodelant le banal, je cherche la bonne articulation pour proposer une image nouvelle du quotidien, parfois sans réponses.

Ce doit être par une enfance curieuse en Creuse et par une expérience de vie nomade que j’ai développé un regard étrange sur le quotidien, ainsi qu’un fort attachement aux éléments.Et comme la nature, chaque interstice me fait peur; je cherche à remplir les vides de manière avide.

Ma production est tout image (tout devient image). Sculptures narratives, mise à disposition de mon enveloppe physique neutre, mythologie du banal aménagent une vision inédite qui par la dérision cherche à nous renvoyer, comme le miroir, à notre propre existence où rien n’est jamais joué.

Alors, planté les pieds dans l’eau, j’accepte de ne pas trouver.

« L’absurde est la notion essentielle, la première vérité » Albert Camus

Les clefs, 2009, dessin mine de plomb, 25,4x25,4cm

Samso Geyser, 2008impression numérique couleur sur papier mate, 33x40cm

Zangra, 2009Impression numérique couleur sur papier mate, 33x50cm

Hors-limites, 2009impression numérique couleur sur papier semi-gloss, 80x100cm

Water walk, 2007impression numérique couleur sur papier semi-gloss, 24x48cm

Aqua ergo sum, 2008impression numérique couleur sur papier semi-gloss, 48x24cm

La grande piscine, 2009 (Sète)impression numérique couleur sur papier semi-gloss, 80x80cminstallation: contre plaqué, tube cuivre, peinture glycéro, 65x70x60cm

Chromosomes XXV (le mutant), 2010installation réalisée pour l’exposition XXV, ancien hôpital Sabourin, Clermont-Ferrandvingt cinq Chambres à air (tracteur, camion, voiture), ficelle, 5x40x3m

Hiver 1833, 2M10, 2009installation réalisée pour l’événement Greffon Plastique entée nord de la cathédrale de Clermont-Ferrand feuilles de plexiglass blanc, 4x1,70m

L’installation révéle l’état d’enneigement de l’hiver 1833 (marqueur gravé).

Un bouchon de champagne au gabarit hors norme traîne sur le sol de l’ancienne glacière du parc Saint Léger.

Ici, le bouchon géant est la trace d’un passé effervescent, d’une époque glorieuse où le champagne de la région voisine coulait à flot au casino de la station thermale; lorsque Pougues les Eaux était une étape mondaine.

Après la fête, ..., 2008

installation réalisée pour l’événement Les petites formes concertées: Garden Partyau parc Saint Léger, CAC de Pougues les Eauxliège sur ossature de bois et de mousse polyuréthane, 120x80cm

Madame de Fontenay, 2011réalisation lors de la résidence de la Maison Jean Chevolleau, Fontenay-le-Comteplancher, poubelle plastique de 80 litres, parasol, pot de fleur, bitume, gravier, barres de métal; 250 x 150 x 350 cm

Comme si elle avait pris ses quartiers d’été dans le grenier de la Maison Chevolleau, Madame de Fontenay, dame élégante, flotte évaporée et articule un rébus estival et grinçant dont j’ai perdu la clé.

Installation vidéo interactive, Autant en emporte le vent! est une performance basée sur un procédé simple lié à l’illusionnisme dans le cinéma : un pan incliné et savonné, une caméra d’une égale inclinaison qui redresse l’image projetée en directe.Entre le comique de l’oblique de Jacques Tati et l’énergie de Buster Keaton, cette performance donne à se questionner quant au statut de l’image et à laplace de la mise en danger directe, tout épousant une esthétique universelle aux accents burlesques.Sur fond musical (accompagné par un pianiste), la projection met en scèneun homme luttant pour avancer contre le vent…. Intégré à l’espace scénique, le spectateur se trouve au coeur de l’illusion.

Autant en emporte le vent!, 2011Installation / Performance vidéo projetée, réalisée lors de l’événement Vidéobar #16pan incliné bois et mélaminé, moquette, eau savonneuse, caméra sur pied, vidéo projecteur, éclairage

O.V.N.N (Objet.Voyageur.Nautique.Nonchalant), 2007mousse expansée, grillage, peinture, 120x150x150cm

L’O.V.N.N est la réplique hors norme du canard de bain qui peuple nos salles d’eau.Avec sa coquille de moins de 20 kg, il est élaboré de manière à pouvoir flotter.Le process, le titre, impliquent la notion de déplacement sur le milieu aquatique et comme il ne possède pas d’yeux, il suit, nonchalant, le courant sans aucune intentions particulières.

Cette pièce pourra faire l’objet d’une sorte de «road-movie fluvial» dont la trace sera photographique et vidéo.

Ice scream (one ball), 2009bronze, 17x15x8cm

Ice scream (two balls), 2009bronze,17x17x13cm

pièces produites au Scottish Sculpture Workshop, Lumsden, Ecosse

Côte de Grave, 2010

série de cinq pièces produites à l’atelier verrier du lycée technologique Jean Monnet, Yzeurepâte de verre et verre en cristal, 40x15x12cm

Un verre de vin se renverse sur le sol, l’instant critique est fixé dans la pâte de verre; la petite sculpture semble défier la gravité.

Fontaine, 2010céramique cuite 70x90x60cm,socle en contre plaqué peint 120x55cm

La sculpture canine est comme descendue de son piédestal pour uriner dessus.

Une plaque d’égout a été déplacée dévoilant un trou sans fond.Cette pièce peut faire penser au gag de cartoon; pourtant les matériaux (la résine blanche laissée brute et le caoutchouc) lui apporte une présencebien sculpturale.Amovible, l’éclipse peut être présentée plus ou moins ouverte, suivant l’humeur.

Eclipse partielle, 2010résine acrylique, feuille de caoutchouc, 2x115x65cm

Housse à panneau publicitaire, 2011

pièce réalisée lors de la résidence Workshop, atelier de maroquinerie, lycée technologique Desaix, Saint Eloy les Minesskaï doublé vert, joncs et fermeture éclair noirs, 235x130x93cm

Pliant … de voyage, la sculpture molle imaginée par Marcel Duchamp (1917), est à la genèse de cette sculpture/installation.Avec Housse à panneau publicitaire, l’objet utile recouvert devient inapte, abstrait, précieux; il lui est attribué un statut nouveau : celui de pièce artistique.Pour la première réalisation de la série imaginée Housses à mobilier urbain, mon choix c’est porté sur ces panneaux qui colonisent notre environnement et nous bombardent d’images comme pour offrir un espace neutre, zen, un monochrome apaisant dans l’espace public.

Sans amie, 2010polystyrène, contre plaqué, peinture, une chaussure, 150x220x75cminstallation de 4m20 de haut

Cette association incongrue ouvre à une multitude de scénarios.

Vive le feu, 2009bois de tilleul et une allumette, 70x20x20cm

jeux de balle interdits, 2011réalisée lors de la résidence de la Maison Chevolleau, Fontenay-le-Comteérable sycomore ciré, ballon de basket, 110 x 30 x 45 cmoeuvre dédiée à Mémoires d’Eléphants

«... Quelle tribu voudrait m’adopter je suis un égaré sans carte d’identité, ok je me plierai à vos coutumes, ok si vous acceptez mon volume ...»

extrait de la chanson bébé éléphant de Dick Annegard

Comme le bébé éléphant de Dick Annegard, comme Mr Hulot ou encore Peter Land, l’artiste est parfois inapproprié, inadapté, inapte à la vie en société, comme perdu.

Triplette, 2011réalisées lors de la résidence de la Maison Chevolleau, Fontenay-le-Comteboules de pétanque, bois de placage teinté, médium 10 mm, verni,cubes : 65 x 65 x 65 mmpyramide : 106 x 106 x 106 mm

Triplette est une surprise qui joue de la forme géométrique simple mariée àl’objet ordinaire, populaire. Capturé, l’objet perd toute utilité, toute aptitude et devient autre chose : une oeuvre d’art.Les trois formes déjà réalisées sont le début d’une série que je compte finir cet été.En effet chaque paire de boules au motif identique (les traits dessinés dessus)se voit attribuée un cube et une pyramide de la même couleur.Un cochonnet sera aussi réalisé pour compléter cette petite famille.

Tas de feuilles, 2010feuille de cuivre, soudure étain, 30x60cm

Un étrange tas de feuilles de platane compose une demi-sphère parfaite.

Une forme minimale (le cône) est comme transpercée par une pelle.L’idée vient d’un mariage entre le minimalisme et la pelle à neige de Duchamp.

Le cône de sable nous rappelle celui du sablier qui égraine le temps; comme Sysiphe nous sommes condamnés à pelleter un tas de sable qui cereformera toujours.

Sans titre (tas de sable), 2010tôle de 2mm, pelle, peinture acrilyque et glycéro,120x115cm

Coup de vent, 2011pièce réalisée lors de la résidence de la Maison Chevolleau, Fontenay-le-Comtecontre plaqué, laque glycéro brillante, combiné téléphonique de cabine, matériel de diffusion sonore et enregistrement dissimulés dans le double fond,210 x 90 x 110 cm

Coup de vent est une sculpture qui combine volume et installation sonore.De loin on pourrait se croire face à un «Sol Lewitt» un peu tordu mais lorsque l’on s’en approche on découvre un combiné au fil arraché qui traine sur le sol;révélation, c’est une cabine téléphonique.

Mais que lui est il arrivé pour qu’elle ait cette allure?C’est en tendant l’oreille que l’on trouve la solution; un discret son de tempête sort des deux écouteurs du téléphone.

Sans titre (porte), 2010contre plaqué, serviette éponge, poignée de porte, peinture acrilyque, 210x80x65cm

Cette pièce est un leurre:Dans un premier temps le spectateur se trouve face à une grande forme séduisante recouverte d’un carré de tissu rouge; la forme élégante peut nous renvoyer à la tradition de la sculpture minimale ou anglaise.Cependant la face cachée et équipée d’une poignée de porte; toute la belle élégance s’éffondre alors pour laisser place à un objet usuel: une porte.La forme de la sculpture est issue de l’élévation des dessins d’architectes.

Timber, 2011réalisée pour l’exposition Tropisme(s) 2Médium, peinture glycéro, tronc d’arbre, 75x110x70 cm

Timber est le cri d’avertissement que lancent les bûcherons canadiens lorsqu’ils abattent un arbre.

Tube indigestif, 2008tube PVC, bois, roulettes caoutchouc, 80x160x400cm

«Face à ces contraintes voulues, le corps prenait sa propre mesure ainsi que celle des objets» Robert Morris (1994)

Le spectateur est invité à manipuler la structure; en effet le tube PVC tourne sur la charpente en bois grâce aux six roulettes;les plus aventureux peuvent même faire l’expérience d’une traversée vertigineuse: ils ramperont dans le tube et perdront tout repère.

Dimanche 9 décembre est une action simple voulant perpétuer la tradition des fontainiers tenus de se baigner tout habillés dans la fontaine qu’ils viennent de mettre en eau.

Dimanche 9 décembre, 2007performance, fontaine de l’Hôtel Dieu, Clermont-Ferrandvidéo 57 secondes

Lecture gargarythmique, 2008performance réalisée lors de l’événement les petites formes concertées: Garden Party, pavillon des sources, CAC Parc Saint Léger, Pougues les Eauxet réactivée pour le vernissage de l’exposition Les Enfants du Sabbats 12,CAC Le Creux de L’Enfer, Thiers, 2011

Comment lire un texte avec de l’eau dans la bouche?

La grenouille à météo, 2008performance, 5 éditions/traces de 5 pages impressions numériques couleurs sur paper journal, bois, 40x28cm

Ces cinq jours d’interventions à Pougues les Eaux auraient pu être la fête à lagrenouille; temps couvert, pluie et légende sur les capacités de météorologuesattribuées aux batraciens ont formé cette action et l’édition réalisée ultérieurement.Tout les jours, à la même heure, un homme-grenouille exécute un rituel étrange; positionné sur une échelle plantée dans un bassin du Parc Saint Léger, le personnage chimérique et loufoque indique à tous la météo qu’il fait par des postures invraisemblables à différentes hauteurs. Il finira même dans l’eau le vendredi de beau temps.

A partir des véritables pages de prévisions météo du journal local qui seront scannées, j’ai incrusté la photographie prise chaque jour à l’emplacement réservé à l’image du jour.L’édition finale est imprimée sur du papier journal; les pages sont reliées avec une tige de bois équipée d’une poignée à la manière des journaux dans les grands cafés.

The preacher of pumpkins, 2008 performance, Samso (DK) photographie trace: triptyque impression numérique couleur sur papier mate, 35x87cm

The preacher of pumpkins est une performance réalisée sur l’île danoise de Samso. Au milieu d’un champ de citrouilles, un prêcheur, monté sur une tour de container en bois, invite les cucurbitacés à une grande migration.

«...one day all the earth will be cover of your orange color...»

Champagne, 2009installation diptyque vidéo en boucle: -frissonnage, 3min01 -essorement, 3min32

Champagne est un diptyque vidéo projeté sur deux murs en angle. La première vidéo présente une pyramide de coupes de champagne disposéesur un réfrigérateur qui, par ses vibrations, occasionne un chant cristallin etoppressant. La seconde met en scène la danse d’une bouteille de champagne provoquéepar le programme essorage d’une machine à laver. Montées en boucle, un léger écart de durée crée un décalage qui rend le visionnage à chaque fois inédit.

Eau de là, 2009vidéo, 8min56

Eau de là est le parcours poétique et dérisoire d’un porteur d’eau à travers le territoire qui s’étend entre la mer Méditerranée et l’étang de Thau.

L’aéronaute, 2007vidéo, 1min

Un homme suspendu à des seaux, par des cordelettes, qui coulissent dans des poulies, s’agite comme s’il exécutait un saut en chute libre.Cet homme semble échapper aux lois de la gravité, il vole...

Un personnage remonte un tunnel qui tourne sur lui même.

Spéléolog, 2008vidéo, 1 min

A contre-courant, 2007boucle vidéo de 27secondes

Un personnage grimpe à une échelle posée sur ce qui semble être une chute d’eau tranquille.Où va t-il? D’où vient l’eau? Comment tient l’échelle?

Tigre, 2009vidéo, 1min15

Une cage, une bête: une esthétique grotesque qui glisse vers l’absurde.Ici le basculement est provoqué par le son qui se détraque.

H comme Heure : 8h15 heure, Enola Gay largua la bombe.H comme bombe H : Little Boy, première bombe atomique larguée.H comme Hôpital : Hôpital Shima point d’impact exact de l’explosion.H comme Hiroshima : ville totalement rasée par la bombe le 6 août 1945.

Les aiguilles fixes, figées indiquent l’heure terrible alors que le cadran tourne sans fin en sens inverse.

H-shima, 2011boucle vidéo muette de 1mn

Série de dessins en cours qui met l’accent sur ces petits incidents désagréables qui pourrissent la vie: perte des clefs, bain qui déborde, ascenseur coincé...

En outre cette série me sert comme une sorte de synopsis pour la réalisation de sculptures, photographies, vidéos et performances.

Le bain, Le papillon, 1 franc, La derniére feuille, La vague, 2009extraits d’une sèrie de dessins mine de plomb et crayon aquarellé, 25,4x25,4cm chaque

Trompe le monde 1 « Je suis un humoriste, un plaisantin, je suis un acrobate… » 2 Parler du travail plastique de Jean Bonichon en citant Gombrowicz pourrait tenir du grand écart, s’il n’était pas question de décrire une tentative narquoise et iconoclaste d’interprétation du monde : l’évocation d’un regard facétieux exercé à l’égard d’un certain dérisoire de l’existence. Déraisonnable et pléthorique, Jean Bonichon n’a de cesse d’explorer une mythologie de la banalité au travers de performances, d’actions filmées ou de sculptures, sous le mode du décalé et de l’angle irrésistiblement éclaté. Douces et savantes divagations, les productions de l’artiste rappellent des leurres irrévérencieux et parfois grinçants, prétextes à des combinatoires avec la surface des choses. Répliques en bronze d’un cornet de glace écrasé sur le sol, bouche d’égout improbable échappée d’un cartoon mimant la forme simplifiée d’une éclipse, les narrations développées par les pièces de Jean Bonichon consistent en la mise en dérèglement des points de vue et des attentes du spectateur, ainsi que des registres formels.Entre ready-made mutant et clins d’œil à l’art minimal, objets célibataires et dérives poétiques allusives, le répertoire prolixe de l’artiste tient de l’inventaire fantasque. Story board distillant une esthétique de la platitude et du non sens, ces images qui déraillent et génèrent des renversements constituent autant de pastilles, fruits d’une idée ou d’un dessin tout droit échappé d’un carnet de notes. Cultivant les incongruités, l’artiste décline les matériaux et les contextes avec application, en témoigne un bouchon de champagne aux dimensions extravagantes placé dans la nature en écho au passé du lieu.Si l’esprit de Tati ou de Buster Keaton semble planer dans les vidéos de Jean Bonichon, c’est notamment parce que l’artiste éprouve les mises en scène équivoques dans des postures vainement périlleuses. Au-delà du running gag plaisant et de la blague potache, ces mini séquences se distinguent par le classicisme des ressorts utilisés, l’économie de moyen et la simplicité de l’intrigue.Instantanés énigmatiques en forme d’interrogation face à une certaine l’inanité, les photographies de Jean Bonichon rappellent des moments suspendus qui oscilleraient entre mise en abyme interlope et rêverie contemplative. Dans ces tableaux magrittiens d’un nouveau type, celui-ci en devient le scrutateur impassible, le héros et figurant allégorique d’une possible lecture du réel.Auteur et personnage improbable d’une trame généralisée, Jean Bonichon module et expérimente des fictions à la manière de l’errance loufoque. Comme un remake élargi et savoureux de La vie de Brian, la pratique de l’artiste se présente sous la forme d’une vaste entreprise qui consiste à recenser le quotidien des jours, une façon intrépide d’en reproduire ses absurdes séances : « ce qui se passe ici d’affreusement significatif ne se laissait cependant pas comprendre, déchiffrer jusqu’au bout. Le monde tournoyait dans un sens imprévu, étrange… » 3 1 titre de l’album éponyme, Trompe le monde, Pixies, 4AD, 1991.2 Witold Gombrowicz, Testament, entretiens avec Dominique de Roux, éd. Gallimard, 1996.3 ibid.

Frédéric Emprou, 2010 écrivain et critique d’art à Nantes.

psaume Gargarythmique

On dit d’une personne qu’elle ne mâche pas ses mots - voire qu’elle ne devrait pas mâcher un chewing-gum en parlant - et d’une autre qu’elle devrait, avant de parler, faire tourner sept fois sa langue dans sa bouche. On dit aux enfants qu’il ne faut pas parler en mangeant, mais on dit aussi que la vérité sort de la bouche des enfants. Artiste invité à réaliser une performance pour le vernissage Les enfant du sabbat XII, Jean Bonichon s’amuse de ces principes devant tous ; pratiquant par « l’altération aquatique de ses organes phoniques » un drôle de récitatif. Ce soir là, en effet, Jean Bonichon ne mangeait pas ses mots, il les buvait et les régurgitait aussitôt. Dans son « Dictionnaire des idées reçues », Flaubert rappelle que Démosthène prononça un discours un galet dans la bouche pour perfectionner la portée de sa voix, une manière d’apprendre à s’exprimer clairement face au bruit d’une mer grondante. Dans la Vallée des usines à Thiers, point de vagues à surmonter, reste une chute d’eau entêtante, et ce soir là le brouhaha des nombreux invités.

Jean Bonichon, silhouette élancée, grand blond flegmatique aux chaussures usées, se lance dans son étrange et inconsolable plaidoyer. Peu intimidé, un micro à la main gauche, une bouteille d’eau à la main droite, perché sur un petit tabouret, l’artiste fait chuter le liquide insipide dans sa cavité buccale comme s’il y avait un brasier, tête renversée pour mieux la noyer. A ses cotés, un haut socle métallique accueille sa bouteille plastique, avec un petit ampli posé à ses pieds, chaque diction laissant échapper une coulée de diarrhée sonore. Entre chaque rasade, un temps de silence que personne n’ose troubler, c’est lui qui rythme le chant de sa logorrhée.

Dès 1913, avec l’ « Arte dei rumori » de Luigi Russolo, le futurisme italien reconnaît L’art des bruits, de la voix et du cri, et dès 1927 le Théâtre de la pantomime. En 1953, François Dufrêne, encore Ultralettriste des cordes vocales, époumone son premier «Crirythme ». Pour Tristan Tzara, avec Dada c’est conclu, « La poésie se fait dans la bouche ». Antonin Artaud, Marcel Jousse, Jean-Louis Brau, Henri Chopin, William Burroughs, Michel Giroud, Jacques Halbert et bien d’autres entonnèrent chacun à leur manière cette poésie déconcertante. Pour Jean Bonichon, l’important est de communiquer à tous en se faisant comprendre autrement. Et si son médium guttural émet à partir d’une langue francophone, son logogriphe gargarythmique atteint un auditoire polyglotte. Un ange au psaume brouillé est passé, et tout le monde s’est tu pour écouter, mi amusé mi interloqué, avant un soulèvement d’applaudissement.

Frédéric Bouglé, février 2011 écrivain, critique d’art et directeur du CAC Le Creux de L’Enfer, Thiers.

Comme un certain nombre d’artistes de sa génération, Jean Bonichon se nourrit de nombreuses références piochées dans l’art du XXème siècle. Ce qui le distinguenéanmoins, c’est sa manière non académique et amusée de procéder, distillant dans cette histoire un esprit burlesque (Keaton, Tati) ou mélancoliquement drôle (Dick Annegarn). Timber, par exemple, apparaît d’un certain point de vue comme un polyèdre reposant sur le sol. Il est d’un beau vert sombre et semble aussi méticuleusement réalisé qu’une sculpture minimale. Cependant, quand on s’approche, on découvre qu’un tronc d’arbre plié est relié au volume. L’image idéale abstraite disparaît pour laisser place à celle des vicissitudes de la réalité… Avec Sans titre (tas de sable), c’est la pelle à neige de Duchamp qui semble enfoncée (et coincée) dans un cône en acier couleur sable. En plus de ses nombreuses sculptures, Jean réalise des performances qui sont pour la plupart empreintes d’un léger sentiment de vanité. The preacher of pumpkins : juché sur un tas de palettes, au milieu d’un champ de citrouilles situé sur une île danoise, il se fait prêcheur en exhortant les fruits (qu’il doit ramasser) à migrer. Dans le même esprit, mais filmé en vidéo cette fois (Eau de là), il entreprend de transvaser l’eau de la mer méditerranée dans l’étang de Taux. Muni de deux seaux, sous un ciel sombre, on le voit traverser le petit territoire qui les sépare, tranquillement, indéfiniment.

Elisabeth Wetterwald, Septembre 2011 Ecrivaine, critique d’art et commaissaire d’exposition à Paris

Jean Bonichon, Maudite gravité

Torture mentale physique psychose/ Torture mentale physique névrose (1)

Derrière la profusion d’images incongrues introduites par Jean Bonichon se cache une volonté de fissurer certaines des certitudes et des conventions présentes dans la réalité quotidienne, si banales que leur absurdité était devenue imperceptible. La science, son objectivité et ses liens étroits avec la vérité sont particulièrement pris pour cible. Accidents et imprévus provoqués décrédibilisent la physique. Tandis que des glaces en bronze écrasées au sol (Ice scream, one ball, 2009 ; Ice scream, two balls, 2009) dérangent le déroulement logique, des verres à pied renversés en équilibre sur leurs liquides figés en pâte de verre (Côte de Grave, 2010) défient les lois de la pesanteur. Cette profonde aversion pour la gravité pourrait dissimuler celle que l’artiste cultive envers une attitude grave, sérieuse et prétentieuse, qu’elle soit artistique ou générale.Bonichon s’engage dans une constante déstabilisation des perceptions, particulièrement en s’appuyant sur le procédé burlesque du renversement des valeurs : le caché devient visible, le naturel s’artificialise, le petit semonumentalise, l’utile se défonctionnalise… De nombreux objets surdimensionnés —bouchon de champagne dans le parc St-Léger (Après la fête, 2008), canard de bain (OVNN, Objet Nautique Voyageur Nonchalant,2007) et cube de carrelage d’un mètre carré muni d’une échelle de piscine (La grande Piscine, 2009), voyageant et flottant respectivement dans la mer— ramènent sans doute au dérisoire de l’existence face à l’immensité de la nature qu’ils investissent. Dans l’hôpital désaffecté, vingt-cinq grandes croix noires en caoutchouc souple, de tailles croissantes et suspendues par des cordes (Chromosome XXV, 2010), envahissent un couloircondamné, étroit et sombre. Cette représentation antirationnelle d’un microcosme génétique ne correspondant à celui d’aucun être vivant répertorié —« l’homme a vingt-trois paires de chromosomes, le chimpanzévingt-quatre, ici, il y en a vingt-cinq » (2)— et parasitant la réalité de ce lieu autrefois aseptisé, manque à l’exigence d’exactitude scientifique. Sonnant comme celui d’un mauvais film de science-fiction ou d’horreur,son titre renvoie à la chanson « Chromosome Y » de Bérurier Noir, acteur majeur d’une scène punk par laquelle l’artiste a été bercé. Issu, comme Jean Bonichon, de la première génération totalement synthétique;qui n’a grandi qu’avec les poulets aux hormones et le lait chimique, immunisée naturellement, celle des premiers mutants (3), ce groupe s’impliquait à dénoncer dans une noirceur festive, entre autres, les critères sociaux de définition de la déviance, la violence de l’enfermement et de l’aliénation psychiatriques — Nous sommes à l’heure des fanatiques/ Folie oppression scientifique (4)—, et surtout, l’absurdité camouflée dans le monde. La traversée semblant interminable de l’installation impose l’inconfort de distorsions corporelles, accompagné d’un effet oppressif et angoissant favorisant le surgissement de pensées sur la maladie et la mort inhérentes au lieu, faisant elles-mêmes [pleuvoir] des images comme de la boue glacée (5). Claustrophobie, perte de repères sensoriels, situation de lutte…, les états que Bonichon fait éprouver, ou qu’ilse montre en train d’éprouver dans des performances ou vidéos généralement pénibles pour le spectateur empathique, ont en commun une certaine violence. Dans un genre de remake théâtral d’une des nombreusesversions de l’homme volant, L’Aéronaute (2007) gesticule jusqu’à l’épuisement pour mimer une chute libre à quelques centimètres du sol. Le décor artificiel de cette œuvre —poulies, cordes, bruit de vent réaliséavec la bouche—, témoigne d’un goût pour le gag et d’une indifférence à simuler un quelconque réalisme, également visible dans des œuvres basées sur des jeux d’illusion et des effets d’optique (Eclipse partielle,2010). Quant au Spéléolog (2008), il apparaît lampe au front, ballotté par les mouvements rotatifs du tuyau sur roulettes (Tube indigestif, 2008) qu’il explore. Loin de l’autofiction, les personnages anti-héroïques infiltrés, toujours maladroits, malchanceux, idiots, ridicules et incompétents, visent autant à renier les qualités de vérité, d’authenticité et d’intellectualisme du créateur qu’à parodier le scientifique. Derrière son masqued’inventeur détraqué, Bonichon ne présente la science qu’à travers ses envers, en souvenir des expérimentations effrayantes dans lesquelles l’être humain a été évincé au profit de l’idéal de savoir, et par anticipationd’un avenir s’engageant (comme) tout aussi monstrueux.La projection dans le futur est exclue. Le temps se suspend sur l’heure de la bombe H (H-Shima, 2011). Le court plan vidéo montrant l’artiste ramper sur une échelle en lévitation sur une eau agitée se répète en boucle (A contre-courant, 2007). L’acte de remplir un lac avec l’eau de la mer à l’aide de sceaux (Eau de là, 2009), même poétique et malgré les nombreux allers-retours effectués à travers divers no man’s lands,n’aboutira jamais. La narration est abandonnée. Le message argumenté et avec lui l’inscription de la dérision au sein d’un échange raisonnable avec le monde contemporain (6) sont refusés. Dans cet univers artistique, comme dans ce monde purulent, c’est l’échec permanent (7). Alors qu’il élabore au contraire une expression artistique sans fioritures, l’artiste s’emploie à rendre le langage inutile, soit en le réduisantà des bruits incompréhensibles lors de la lecture la bouche pleine d’eau d’un texte sur l’histoire et les avantages offerts par les gargarismes (Lecture gargarythmique, 2008), soit en le destinant à un champ de plusieurscentaines de citrouilles, appelées à migrer (The preacher of pumpkins, 2008). Idéologies, utopies et révoltes échouent elles aussi constamment. Incitation statufiée à une autodestruction par les flammes, un poing levé en bois brandissant une allumette désactive tout espoir de révolution par l’art (Vive le feu, 2009). Un art dont l’œuvre met parfois en scène son retournement contre son propre socle (Fontaine, 2010), et pourlequel des objets quotidiens et des éléments figuratifs se défonctionnalisent et se géométrisent pour en faire partie (Triplette, 2011 ; Coup de vent, 2011). Tandis que l’absurde des situations créées reflète les absurdités du monde —de la répétition des gestes quotidiens à l’inhumanité de l’humain— et semble vouloir révéler la dangerosité des conventions régissant la conception commune du réel, l’engagement du corps jusque dansses retranchements, le rire et l’expérience de l’instant présent apparaissent comme capables d’exorciser les équivalents psychologiques provoqués par la vie collective et sociale des ressentis ici mis en scène (oppression, sentiment d’impuissance…). (1) Bérurier Noir, “Nada 84” / (2) Propos de l’artiste / (3) Eudeline, Patrick, L’aventure punk, ed. Grasset, Paris, 2004 / (4) Berurier Noir, “Porcherie” / (5) Bérurier Noir, “SOS” / (6) Favre, Frédéric, “Modernité du burlesque”, L’art du cinéma, n°8 / (7) Bérurier Noir, « Noir les horreurs »

Mélina Burki, Août 2011 critique d’art à Londres

On pourrait considérer Jean Bonichon comme un aventurier, un voyageur. Peu importe le contexte de ses pérégrinations, il reste perpétuellement attentif à la poésie que peuvent dégager les chemins qu’il emprunte : Bonichon marche les yeux grand ouverts. Au grè de ses rencontres, il crée un univers cohérent où se mettre en scéne, avec un minimum de moyens. Ainsi, successivement, il endossera l’identité d’un explorateur, d’un spéléologue, d’un prêcheur,... Autant de jeux de rôles bâtissant le portrait d’un artiste aux multiples facettes, engagé dans une expérience du corps. Mais aussi éprouvantes que ces actions puissent être, elles n’en demeurent pas moins légères et drôles. Car si l’aventureux Bonichon a pris le parti de se confronter au danger (saut en parachute, spéléologie, canyoning,...) il a surtout choisi de s’inscrire dans le quotidien. De cette confrontation entre une posture héroïque et un environnement parfaitement hors de danger, émerge une oeuvre absurde, toute entière faite de dérision envers la figure de l’artiste.On est bien loin de l’image de l’artiste prométhéen, surhumain. Ici, on voit un homme, assumant ses faiblesses et le côté vain de ses actions. D’où peut-être l’importance pour l’artiste d’être toujours en mouvement, comme l’élément liquide si présent dans ses travaux.Et c’est précisément dans ses mises en scène risibles d’un corps gesticulant qu’on peut espérer trouver une clef pour pénétrer le monde du loustic Bonichon. On discerne en effet des affinités avec Tati ou Keaton, ces génies du rire où chaque action, bien que grotesque, se révèle millimétrée. Et l’on aurait bien tort d’assimiler ce travail au simple gag: le burlesque s’y accomode trés bien de la poésie. On songe aussi à Philippe Ramette, et à ses outils à performance. Il existe chez Jean Bonichon cette volonté de montrer les artifices dont il use, de leur donner leur importance.Ainsi, d’un accessoire nécessaire à une vidéo, il va faire une sculpture, toute aussi importante. Et d’un environnement balisé, un terrain d’aventures. Au fur et à mesure des invitations qui nous sont faites, on pousse la porte d’un monde où les convenances se font moins importantes, et où chaque coin de rue devient prétexte au jeu. Le travail semble aujourd’hui s’orienter vers une vision plus pessimiste du quotidien, dérivée de deux lois empiriques : - la loi de Finagle (ou loi de la tartine beurrée, ‘’Si quelque chose de mal peut se produire, cela arrivera’’) - la loi de Murphy (‘’S’il y a plus d’une façon de faire quelque chose, et que l’une d’elles conduit à un désastre, alors il y aura quelqu’un pour le faire de cette façon’’, loi cardinale du principe de sécurité). On observe ainsi une collection de petits tracas courants (tels la perte de clés ou une glace tombée par terre) qui sont autant de raisons d’exaspération. Ou encore, des oeuvres se présentant comme le résultat d’accidents (bonhomme de neige fondu, pantin brûlé). Probablement est-ce là encore à relier à une esthétique absurde, chère à Jean Bonichon. On songe aux Monty Pythons, et à l’humour anglais en général, qui portent en eux une certaine cruauté bonne enfant. Une cruauté quotidienne, homéopathique, que l’artiste nous distille au fur et à mesure de son recensement. Mais toujours avec bonne humeur.

Yann Rebouh, 2009 plasticien vit et travail à Toulon

Prolifique, joueur, performer, acteur, réalisateur, Jean Bonichon navigue entre mineur et majeur raisonné et absurde. Il touche à tout et se met volontiers en scène pour traiter ses sujets, qu’ils soient filmés ou photographiés.Ce qui l’anime avant tout, c’est le plaisir de la confrontation et du décalage. Pour exemple, il relève trois formes géométriques de base, le cercle, le cône, le cube, pour en faire des éléments qui, dérivés de leur forme première, deviennent des formules, des équations poétiques. Il réalise ainsi cet oeuvre Eclispe partielle qui propose deux cercles, l’un noir (un cercle en caoutchouc), l’autre blanc (le moulage résine d’une bouche d’égout), qui une fois agencés et posés au sol donnent naissance à une sorte d’éclipse amusée.Il opère ainsi des déplacement inattendus pour mieux perturber le paysage environnant.

Philippe Eydieu, Fevrier 2011 plasticien, Clermont-Ferrand