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1 215 Le je-ne-sais-quoi et le presque rien 1 ... / janvier 2013 Ce n’est pas prendre grand risque que d’oser la subjectivité, la partialité et, pourquoi pas, l’autosatisfaction. Au diable les sciences exactes et les discours normatifs, administratifs ou évaluatifs. Je veux parler ici du colloque du 22 novembre dernier auquel ce journal est, pour l’essentiel, consacré. Disons tout simplement que cette journée fut un extraordinaire moment de plaisir partagé… et sur une thématique comme l’art de la rencontre, cette réussite ne pouvait être que collective. Ce jour là, nous étions bien plus de 500 participants présents au théâtre du Luxembourg, ce qui n’est pas rien. Les uns étaient de la maison (environ 50%) et les autres d’ici ou d’ailleurs… mais ce distinguo est en la circonstance parfaitement incongru tant l’esprit du moment était à l’ouverture et au voyage transfrontalier. À l’instar des chants marins de « Vent de Noroise », il soufflait sur l’onde meldoise comme une brise d’étonnement, de découverte intellectuelle et artistique. Ce numéro du journal de l’ADSEA 77 a pour prétention de faire une synthèse, forcément partielle, de ce qui s’est passé ce jour là... Heureusement, un DVD retraçant l’intégralité de la journée sera édité à la fin du mois de janvier. Face à la richesse des propos tenus et à la valeur des nombreuses expressions artistiques, je souhaite porter le trait sur un point de tension évoqué par tous les intervenants. Les uns et les autres ont pointé, selon des angles différents (psychologiques, sociologiques, philosophiques) le risque de voir se mécaniser les pratiques sociales. En la matière et bien au-delà des tendances normalisatrices à l’œuvre actuellement, ce risque peut être entendu comme une critique du professionnalisme. Il est vrai que le mouvement de professionnalisation des travailleurs sociaux est aujourd’hui boosté par une inflation d’exigences administratives en tous genres : référencement des bonnes pratiques, contractualisation des projets, évaluation des actions, contrôle qualité… Cette technicisation de la relation d’aide au nom du droit des usagers et d’une efficacité de gestion n’apparaît pas nécessairement compatible avec les considérations humanistes fondatrices de l’action sociale. Alors, une forme mutante de professionnalisation se développerait-elle à bas bruit, minée par le virus clonesque de l’anti-rencontre ? Sûrement pas. Cette vision critique tend à placer une éventuelle responsabilité du côté de nos commanditaires ou, plus globalement, d’un monde qui ne serait pas le nôtre. Cela semble procéder d’une Au seuil de la nouvelle année, j’adresse, au nom du Conseil d’administration et en mon nom personnel, mes voeux les plus chaleureux et les plus sincères, à tous ceux qui font vivre et bénéficient des services de l’ADSEA 77. Yves Le Gal, Président Je me joins à notre Président pour vous présenter mes meilleurs voeux pour l’année qui commence. Jean-Michel Tavan, Directeur général facilité que je trouve suspecte. Si la situation de crise économique à laquelle nous avons à faire face et les incertitudes qui pèsent sur l’avenir peuvent expliquer cette pression à la maîtrise et à la codification, nous ne devons pas pour autant nous dédouaner d’un véritable questionnement interne. Quel type d’articulation ou de complémentarité entre le cœur et la technique, l’amour et le respect, l’application des procédures et la nécessaire spontanéité, la singularité et l’universalité 2 ? À l’instar d’Éric Fiat, je pense que « mécaniques, protocoles, procédures, sont nécessaires », pour autant, « ce n’est jamais Directeur de la publication : Jean-Michel Tavan Comité de rédaction : Christophe Charlanne Cosette Jaschinski Paul de Maximy Jean-Michel Tavan François Varry Ont participé à ce numéro : Laurent Barbe Marc Grouzard Jocelyne Laverré Yves Le Gal Jacques Lecomte La chorale des enfants du Coudray Éditorial Le je-ne-sais-quoi et le presque rien Adsea-scopie : retour sur le 22 novembre - La rencontre : une question fondamentale, par Laurent Barbe - L’art de la rencontre, par Marc Grouzard - Voici quelques phrases-clés... - Remerciements aux 199... - Calliope... - ... et Euterpe. Des nouvelles brèves - Réunion d’information DGA-S - Si vous avez raté le direct... Offres d’emploi 1 Titre d’un livre de Vladimir Jankélévitch cité par Éric Fiat lors du colloque « l’art de la rencontre ». 2 À ce propos, un pôle thémaque « humanisme et professionnalisme » traitera du sujet en 2013…

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Le je-ne-sais-quoi et le presque rien1...

/ janvier 2013

Ce n’est pas prendre grand risque que d’oser la subjectivité, la partialité et, pourquoi pas, l’autosatisfaction. Au diable les sciences exactes et les discours normatifs, administratifs ou évaluatifs. Je veux parler ici du colloque du 22 novembre dernier auquel ce journal est, pour l’essentiel, consacré. Disons tout simplement que cette journée fut un extraordinaire moment de plaisir partagé… et sur une thématique comme l’art de la rencontre, cette réussite ne pouvait être que collective.

Ce jour là, nous étions bien plus de 500 participants présents au théâtre du Luxembourg, ce qui n’est pas rien. Les uns étaient de la maison (environ 50%) et les autres d’ici ou d’ailleurs… mais ce distinguo est en la circonstance parfaitement incongru tant l’esprit du moment était à l’ouverture et au voyage transfrontalier. À l’instar des chants marins de « Vent de Noroise », il soufflait sur l’onde meldoise comme une brise d’étonnement, de découverte intellectuelle et artistique.

Ce numéro du journal de l’ADSEA 77 a pour prétention de faire une synthèse, forcément partielle, de ce qui s’est passé ce jour là... Heureusement, un DVD retraçant l’intégralité de la journée sera édité à la fin du mois de janvier. Face à la richesse des propos tenus et à la valeur des nombreuses expressions artistiques, je souhaite porter le trait sur un point de tension évoqué par tous les intervenants. Les uns et les autres ont pointé, selon des angles différents (psychologiques, sociologiques, philosophiques) le risque de voir se mécaniser les pratiques sociales. En la matière et bien au-delà des tendances normalisatrices à l’œuvre actuellement, ce risque peut être entendu comme une critique du professionnalisme. Il est vrai que le mouvement de professionnalisation des travailleurs sociaux est aujourd’hui boosté par une inflation d’exigences administratives en tous genres : référencement des bonnes pratiques, contractualisation des projets, évaluation des actions, contrôle qualité… Cette technicisation de la relation d’aide au nom du droit des usagers et d’une efficacité de gestion n’apparaît pas nécessairement compatible avec les considérations humanistes fondatrices de l’action sociale. Alors, une forme mutante de professionnalisation se développerait-elle à bas bruit, minée par le virus clonesque de l’anti-rencontre ? Sûrement pas.

Cette vision critique tend à placer une éventuelle responsabilité du côté de nos commanditaires ou, plus globalement, d’un monde qui ne serait pas le nôtre. Cela semble procéder d’une

Au seuil de la nouvelle année, j’adresse, au nom du Conseil d’administration et en mon nom personnel, mes voeux les plus chaleureux et les plus sincères, à tous ceux qui font vivre et bénéficient des services de l’ADSEA 77.

Yves Le Gal, Président

Je me joins à notre Président pour vous présenter mes meilleurs voeux pour l’année qui commence.Jean-Michel Tavan, Directeur général

facilité que je trouve suspecte. Si la situation de crise économique à laquelle nous avons à faire face et les incertitudes qui pèsent sur l’avenir peuvent expliquer cette pression à la maîtrise et à la codification, nous ne devons pas pour autant nous dédouaner d’un véritable questionnement interne. Quel type d’articulation ou de complémentarité entre le cœur et la technique, l’amour et le respect, l’application des procédures et la nécessaire spontanéité, la singularité et l’universalité2 ?

À l’instar d’Éric Fiat, je pense que « mécaniques, protocoles, procédures, sont nécessaires », pour autant, « ce n’est jamais

Directeur de la publication :

Jean-Michel Tavan

Comité de rédaction :

Christophe CharlanneCosette JaschinskiPaul de MaximyJean-Michel TavanFrançois Varry

Ont participé àce numéro :

Laurent BarbeMarc GrouzardJocelyne LaverréYves Le GalJacques LecomteLa chorale des enfants du Coudray

Éditorial Le je-ne-sais-quoi et le presque rien

Adsea-scopie : retour sur le 22 novembre- La rencontre : une question

fondamentale, par Laurent Barbe- L’art de la rencontre,

par Marc Grouzard- Voici quelques phrases-clés...- Remerciements aux 199...- Calliope...- ... et Euterpe.

Des nouvelles brèves- Réunion d’information DGA-S- Si vous avez raté le direct...

Offres d’emploi

1 Titre d’un livre de Vladimir Jankélévitch cité par Éric Fiat lors du colloque « l’art de la rencontre ».2 À ce propos, un pôle thématique « humanisme et professionnalisme » traitera du sujet en 2013…

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Adsea-scopie : retour sur le 22 novembre

suffisant ». En effet, avoir remplacé le crucifix par la charte du patient hospitalisé ne change pas grand chose à l’affaire... si celui qui officie sur le terrain n’évolue pas dans sa pratique en y ajoutant « un je ne sais quoi et un presque rien »...

Revenons au colloque du 22 novembre. De la conceptualisation à la réalisation c’est un travail de plusieurs mois. Plus concrètement, c’est un budget conséquent, une organisation, de la création, de la communication, un management et presque 200 salariés et bénévoles qui s’activent3... Soyons clairs, c’est une grosse mécanique n’échappant pas à une masse d’exigences administratives qui pourrait paraître contraignante, voir rebutante. On serait d’emblée tenté d’abandonner ou de se contenter d’un format normalisé : une monotone succession d’intervenants… Mais de la grisaille naît la couleur et ce qui fait la singularité et crée l’évènement (de la rencontre), c’est l’inventivité. Ainsi, l’organisation n’a pas tué l’invention4.

Vraiment, il y a dans la nature humaine un je-ne-sais-quoi et un presque-rien qu’il nous faut absolument cultiver, surtout quand on fait œuvre sociale. Cette indispensable inventivité, c’est une question de style. Une note proustienne en guise de conclusion : « le style n’est nullement un enjolivement comme le croient certaines personnes, ce n’est pas même une question de technique, c’est – comme la couleur chez les peintres – une qualité de la vision (…). Le plaisir que nous donne un artiste, c’est de nous faire connaître un univers de plus »5.

J’ai l’idée que c’est dans cette vision inventive et décalée que se dessine, mystérieusement, l’art de la rencontre6…Jean-Michel Tavan

La rencontre : une question fondamentalePar Laurent Barbe

Je viens de participer à une journée organisée par l’association ADSEA de Seine et Marne sur le beau thème de «l’art de la rencontre». Les riches et nombreux échanges de cette journée m’ont fait réfléchir sur ce sujet oublié de la science managériale mais pourtant tellement central...

Une des originalités de cet ambitieux temps d’échange organisé par l’association tous les deux ans, tient dans le mixage entre des apports diversifiés (sociologue, philosophe, acteur de terrain, réalisateur de télévision...) et des temps de spectacle assurés par des artistes locaux mais surtout par des enfants et des jeunes accueillis par l’association dans ses structures de protection de l’enfance et d’accueil de personnes handicapées.

Avant de revenir sur le fond, il faut dire le plaisir et l’émotion de voir le travail de ces jeunes, présenté à un public nombreux (500 personnes) et accueillant, favorisant une rencontre entre générations suffisamment rare pour qu’on la souligne. Parmi ces temps de spectacle réjouissants et variés, je retiens le sourire des jeunes enfants de la chorale du Coudray (maison d’enfants). Ceux-ci chantaient une chanson qui parle de blessure et d’espoir...écrite par leur accompagnateur. Les mots donnent peu accès à ce qui est touché dans ce type de moments.

Cela rappelle à quel point l’utilisation des médias artistiques constitue une richesse dans les démarches éducatives dont on ne devrait pas se passer.

Et puis sur le fond, la question de la rencontre m’apparaît comme très en phase avec nombre des questions qui m’intéressent. Mais elle a le mérite de les reformuler d’une manière directe et claire : nos dispositifs et systèmes d’action permettent-ils vraiment une rencontre qui soit riche et fructueuse tant pour les personnes accompagnées que pour les intervenants qui ont à apprendre des personnes qu’ils accompagnent ?

Il ne faut pas se leurrer et se payer de mots. Les facteurs qui rendent la rencontre problématique et parfois même ratée ne manquent pas (asymétrie des places, exigences de l’organisation, contraintes du mandat, attitudes professionnelles surplombantes, etc.). Et même si la rencontre relève toujours d’un certain mystère, et plus d’un art que d’une technique, elle peut se travailler et se réfléchir.

Quand elle est au rendez vous, elle favorise à la fois une réciprocité nourrissante (cf. les travaux du MAUSS1, évoqués par Alain Caillé présent à cette journée) et un approfondissement de la professionnalité. Elle peut et devrait favoriser une forme d’alliance avec les usagers de l’action nécessaire pour que les débats sur l’action publique ne se limitent pas aux relations entre financeurs et opérateurs de l’action, mais intègrent plus et mieux les usagers/citoyens parties prenantes de cette action.

Le sujet est fondamental et constitue à l’évidence un point aveugle de la littérature managériale comme de la doctrine des politiques publiques (ne se limitant pas à la question des droits des usagers). A la réflexion, il me semble cependant qu’il gagne à rester à l’état de question susceptible de nourrir des débats. Car, compte tenu des travers de l’époque, on aurait certainement à craindre de sa protocolisation, de sa formalisation voire de sa transformation en recommandation de bonnes pratiques... Dans la rencontre comme ailleurs, l’enfer est parfois pavé de bonnes intentions.

Merci à l’association pour ce beau moment.

1 MAUSS : Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales. « Anti-utilitariste », sa démarche critique l’économisme dans les sciences sociales et le rationalisme instrumental en philosophie morale et politique. Rendant hommage par son nom à Marcel Mauss, elle incite à penser le lien social sous l’angle des dons (agonistiques) qui unissent les sujets humains.

3 Voir la liste dans ce journal, en m’excusant par avance pour ceux que l’on aurait oubliés…4 La mondialisation n’est pas près de venir à bout des terroirs. Les caprices des dieux ne remplaceront jamais les bons fromages seine-et-marnais au lait cru…5 Article paru dans le journal Le Temps daté du 12 novembre 1913, cité dans le numéro hors-série de Philosophie magazine, Proust, à la recherche du temps perdu, janvier-février 20136 Sur le sujet, lire et relire Fernand Deligny. Il est des fondamentaux indémodables…

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« L’art de la rencontre »Par Marc Grouzard, administrateur à l’ADSEA 77

Présentation de cette journée d’étude par Daniel Gacoin

L’art de la rencontre est le fruit du hasard, un événement, une confrontation, une création. Nous devons nous poser trois types de questions, sociétale, institutionnelle et professionnelle

Sur le plan sociétal : nous dirigeons-nous vers des relations sans engagement ou à l’inverse plus approfondies ? Si l’on tape rencontre sur un moteur de recherche, on trouve essentiellement deux pistes : rencontre sans faire d’effort et recherche de personnes qui nous ressemblent.

Sur le plan social et médico-social : l’évolution de la profession (notamment au travers de la loi de 2002) nous invite à nous poser la question : « Comment accepter des liens qui ne soient pas conditionnés par l’impératif des urgences ? »

Sur le plan professionnel : la bientraitance est-elle une technique ?

Exposé de Laurent Barbe, psychosociologue consultant au cabinet CRESS (www.cabinetcress.fr)

Laurent Barbe a travaillé comme éducateur de rue avant de devenir consultant. Il a notamment écrit Une autre place pour les usagers ? Intervenir dans le secteur social et médico-social, Éditions La découverte, 2006.

La rencontre est le sel de nos vies, un art qui doit se réfléchir, se penser. Elle ne va pas de soi dans le cadre d’un mandat et d’une institution. On entend ouvrir l’espace pour que les jeunes puissent nous répondre. Il nous faut rencontrer la personne dans l’ensemble de ce qu’elle est. C’est une démarche tissée de difficultés, en raison de :

- l’asymétrie des places et positions ;- la position de demande et la dépendance ;- la stigmatisation et la perception des différences ;- les exigences du mandat ;- les contraintes de l’organisation : il faut avoir le temps de la

rencontre ; il y a le risque de la mécanisation ;- la disponibilité et les modes de pensée ;- les peurs ; nous sommes tous fragiles.

Dès lors, quelles sont les conditions d’une rencontre ?

- considérer que ça ne va pas de soi;- créer des conditions et des dispositifs de parole variés et adaptés.

La loi de 2002 impose un cadre, certes, mais il faut l’utiliser; - élargir la manière de considérer la personne.

Ce dernier point nous amène à prendre en compte le fait que la personne accompagnée est plus riche que la catégorie sociale à laquelle elle appartient ; elle se présente sous différentes facettes :

- comme objet d’une intervention professionnelle ; mais le risque existe de faire des projets pour les gens, et non pas avec eux !

- comme sujet de droits, ce qui constitue une protection contre l’arbitraire ;

- comme citoyen, sujet politique ;- comme être social ;- comme son prochain, l’autre, le frère ;- comme mystère. C’est la facette la plus importante dans

l’autre, celle qui nous échappe.

Nous pouvons conclure sur certains enjeux :

- faire évoluer la conception que nous avons de la professionnalité avec un modèle plus construit sur des rencontres libres

- s’inscrire dans la perspective d’une société des égaux. Très modestement, cela contribue à cette société des égaux, cette idée d’égalité étant parfois menacée par nos structures.

Exposé d’Alain Caillé, professeur de sociologie à l’Université de Paris Ouest Nanterre la Défense,

auteur notamment de Pour un manifeste du convivialisme, Éditions le bord de l’eau, 2011

À l’origine dans les sociétés primaires, le fonctionnement social reposait sur la triple obligation de donner, recevoir et rendre. Pour l’homo donator, le don est un opérateur de reconnaissance singulière, tout à fait différent de ce que proposent les économistes.

De nos jours, nous manquons d’une pensée politique, nous sommes en panne d’économie sociale, de débat politique. Comment échapper à ce système des marchés ? La pensée néolibérale a pris le dessus en monopolisant le discours démocratique. Nous ne savons pas penser un idéal politique en dehors de la croissance. Sur quoi allons-nous faire reposer la paix sociale ? Il nous faut découvrir une pensée politique qui ne mettrait pas l’économie au cœur de la vie sociale, comme l’ont fait les modèles politiques majoritaires, qu’ils soient de gauche ou de droite.

Nous avons besoin de partager une éthique consistant notamment à lutter contre la démesure et la corruption. Après tout, ce ne serait pas si catastrophique qu’il n’y ait plus de croissance économique. En revanche, ce qui serait vraiment catastrophique, c’est qu’il n’y ait plus de rencontre.

Exposé d’Antoine de Maximy, globe-trotter , aventurier et réalisateur, entre autres, de l’émission J’irai dormir

chez vous

La rencontre c’est de la communication. Lorsque l’on parle, il y a le contenu de ce qui est dit, mais aussi l’intonation, le contexte, le geste ; il s’agit de découvrir autrui, d’établir un pont avec lui. Par exemple, le « Bonjour ! » est un code et j’ai constaté, dans mes voyages, qu’il donne lieu à une improvisation permanente ; il est généralement préférable de ne pas dire bonjour tout de suite !

La personne qui m’ouvre sa porte est quelqu’un qui a envie de parler, à ce moment-là. Bien que la rencontre soit éphémère, elle est profonde. Mais la rencontre peut aussi être limitée parce qu’on a peur des autres.

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Donner c’est très large ; cela peut être des cadeaux, mais aussi raconter la vie d’un autre coin de la planète.

Exposé de Laurent de Cherisey, directeur général de l’association Simon de Cyrène, auteur

notamment de Passeurs d’espoir, Editions des Presses de la Renaissance, 2005 et 2006.

La vraie rencontre ne ment pas. Il y a nécessairement réciprocité dans la rencontre : la main qui donne est aussi celle qui reçoit. Rencontrer l’autre c’est reconnaître l’égale dignité des êtres humains, c’est voir en chacun le représentant d’une seule race humaine. Nous sommes universels, donc différents.

Inversement, la base de l’anti-rencontre, c’est la peur de soi-même. Un défi s’impose à nous : comment dépasser notre peur du risque pour rencontrer l’autre ?

Notre condition humaine est la fragilité. Il existe une alchimie extraordinaire de nos fragilités. Il nous faut accepter notre propre fragilité pour aller à la rencontre de la fragilité de l’autre ; la personne fragile m’invite à une relation féconde qui me transforme ! Je pose comme postulat que la force d’une société dépend de la place qu’elle donne aux plus fragiles.

Une chose que l’on n’apprend pas dans les livres, c’est le diplôme du cœur ; il n’est alors plus besoin de mots pour être bien ensemble.

Le secret des entrepreneurs sociaux, c’est précisément l’art de la rencontre. Ils ont pris le temps d’entrer en relation avec les autres.

Nous sommes dans une nouvelle ère de la coopération où on ne peut pas faire l’économie de la rencontre. L’économie ne peut retrouver la vraie croissance durable que si elle se met au service de l’homme. Il s’agit de retrouver la confiance, en donnant toute leur place aux plus fragiles. Il nous refuser la fatalité.

Exposé d’Éric Fiat, professeur de philosophie, auteur de Petit traité de dignité, Larousse, 2012

Lors du tournage de La Belle et la bête, Jean Cocteau a dû interrompre le tournage, pour cause de maladie. La véritable souffrance n’est pas belle à voir, on ne peut plus jouer la comédie. Souffrir c’est ce qui fait un être recroquevillé dans sa chambre. Il arrive que celui qui souffre se cantonne dans la rigidité.

Le secret d’une rencontre fructueuse c’est accueillir l’autre avec les conditions de possibilité. Il faut alors dépasser ces conditions de possibilité, par un hommage à une singularité. Il n’y a en effet de rencontre que quand il y a du singulier, quand il y a hommage à une singularité. La singularité, c’est un événement, un fait, une rencontre, mais différent des autres. Pour qu’un fait soit un événement, il faut qu’il soit rare, surprenant et singulier.

Il en découle qu’il n’y a pas de véritable rencontre lorsqu’on laisse le soin se mécaniser. Résister à la mécanisation est donc un préalable indispensable. Si le respect est nécessaire, il n’est pas suffisant, il faut lui ajouter « un je ne sais quoi, un petit rien ! »

Il y a danger que l’éthique devienne un protocole. La posture éthique, quelle imposture ! Pour Kant, les hommes ont de la dignité. Il y a une différence entre le prix et la dignité : la dignité est sans degré. L’amour est toujours de l’ordre de la célébration : célébration d’un être et de sa manière d’être.

Synthèse de la journée « L’art de la rencontre » par Jacques Lecomte enseignant à l’université

de Paris Ouest Nanterre La Défense, auteur notamment de La bonté humaine, Odile Jacob, 2012

Jacques Lecomte a repris les idées forces des principaux intervenants, tout en rajoutant quelques réflexions personnelles, notamment :

- A côté de la bonne distance professionnelle, ne pas oublier la bonne proximité humaine ;

- Il pourrait être utile d’éliminer de nos propos le mot usager en le remplaçant par personne accompagnée.

Il termine en posant une devinette : « Qui a écrit ces deux phrases? »

« J’ai toujours su qu’au plus profond du cœur de l’homme résidaient la miséricorde et la générosité. Personne ne naît en haïssant une autre personne (…) La bonté de l’homme est une flamme qu’on peut cacher mais qu’on ne peut jamais éteindre »

Il s’agit de Nelson Mandela, dans son livre Un long chemin vers la liberté, Livre de poche, 1995, p. 753.

Voici quelques phrases clés prononcées le 22 novembre…Daniel Gacoin à propos de l’art : « Ces traces peuvent servir à quelque chose parce que, par nature, elles ne servent à rien », et au sujet de la rencontre : « La rencontre est une création, elle introduit ou produit une vie nouvelle ».

Laurent Barbe : « Je pense que la rencontre, c’est quelque chose d’assez essentiel puisque, quand elle est réussie, elle change nos vies » - « La rencontre, c’est le sel de nos vies » - « La rencontre ne va pas de soi dans le cadre d’un mandat et d’une institution » - « Presque toutes les fois où l’on met en place des modalités d’échange et d’écoute un peu différentes (...) on voit apparaître des choses qui nous étonnent » - « Les personnes que l’on accompagne sont toujours plus riches que la catégorie à laquelle elles appartiennent »

- « Si des gens ont quelques difficultés, ils ne sont pas que leurs difficultés » - « Les plus handicapés dans l’institution ne sont pas toujours ceux que l’on croit » - « Il ne suffit pas d’être un gentil travailleur social pour abolir la distance » - « Dans les institutions il y a toujours un vrai risque, c’est de mécaniser ce que l’on fait » - « Quand on se rapproche, ça nous renvoie à notre propre fragilité » - « Quand c’est symbolique, c’est essentiel » - « Ne pas oublier que l’autre, c’est un mystère » - « On a quand même assez vite fait (...) de considérer l’autre comme un problème à traiter ou comme un problème qui attend une solution. »

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Alain Caillé : « Nous constatons dans les années 80 que la science économique était, en quelque sorte, sortie de son lit comme une rivière qui déborde, étendant à l’ensemble des sciences sociales (...) son modèle explicatif » - « Le modèle de l’homo-économicus, autrement dit l’hypothèse que nous ne sommes que des individus calculateurs (...) indifférents les uns aux autres, qui ne se soucient que de la maximisation de notre propre utilité » - « Tout nous montre que nous ne sommes pas fondamentalement des homo-économicus, nous sommes bien autre chose » - « À l’origine, nous dit Marcel Mauss, il n’y a pas de contrat social » - « Qu’est-ce qu’il y a à l’origine ? (...) c’est ce que Marcel Mauss appelle la triple obligation de donner, recevoir et rendre » - « Avant d’être un homo-économicus, l’homme était un homo-donator » - « Selon Marcel Mauss, le don n’est pas charitable (...) c’est une forme de guerre (...) mais cette guerre est une guerre de générosité qui a une vertu singulière : elle permet de passer de la guerre à la paix, de l’hostilité à l’alliance ». Citant encore Marcel Mauss : « Lorsque deux sociétés qui s’ignoraient se rencontrent, elles ont deux solutions : soit elles se défient absolument, soit elles se confient absolument » - « Lorsque l’on fait le pari de la confiance plutôt que de se défier, alors il faut tout donner » - « Il y a dans la rencontre quelque chose de paradoxal que je propose de saisir sous le nom d’inconditionnalité conditionnelle » - « Mais à cette inconditionnalité nul n’est tenu, il faut bien que chacun y trouve son compte » - « Le don est un opérateur de reconnaissance » - « Nous sommes en panne d’imagination politique adaptée à la situation » - « Nous ne savons pas penser l’idéal démocratique en dehors de l’idéal de croissance » - « Est-ce que ça serait finalement catastrophique qu’il n’y ait plus de croissance économique ? (...) la réponse est non » - « Il nous faut chercher de la prospérité sans croissance, voilà le défi qui nous attend » - « La question du bien commun est une question réputée obscène parce que la réponse est toujours la même : ce sont les individus qui doivent librement décider de ce qui est bon pour eux et personne ne peut décider à leur place » - « Nous n’avons plus le droit de poser la question de ce qui est désirable et de ce qui est éthiquement tolérable » - « La lutte contre la corruption est à l’ordre du jour dans le monde entier » - « Il faut déclarer irrecevable et obscène aussi bien l’extrême misère que l’extrême richesse » - « Le convivialisme met au cœur de son interrogation cette question de la lutte contre l’illimitation, la démesure, l’hubris et la corruption.»

Antoine de Maximy : « Les belles rencontres, les bonnes rencontres… très souvent, elles ne commencent pas par bonjour » - « La rencontre, c’est de sortir des codes » - « La rencontre, c’est l’improvisation permanente.»

Laurent de Cherisey : « Le monde ne se résume pas à ce que l’on voit à la télévision ». Citant un grand-père du Rajasthan : « Laxman, quand la dignité humaine est bafouée, ce que tu peux faire pour le bien commun, n’attend pas demain, fais le tout de suite » - « La vraie rencontre ne ment pas, la vraie rencontre nécessite la vérité ». Citant la banque mondiale : « Nous on a mis des millions pour faire des barrages en béton, ça n’a pas marché » - « La banque mondiale n’était pas dans la rencontre ». Se référant à une nouvelle ère de la coopération : « La seule chose qui vaille, c’est celle que l’on fait par la rencontre de l’autre ». Évoquant le défi de la rencontre : « On a compris que faire pour l’autre sans faire avec l’autre… c’est faire contre l’autre » - « C’est par l’égale dignité des êtres humains que nous pouvons nous rencontrer » - « Notre société occidentale a érigé en absolu la réussite individuelle. Tyrannie de la normalité, peur de la fragilité, peur du risque, on est dans cette société-là » - « La personne fragile me dit : n’aie pas peur de tes fragilités, ne mets pas de masque » - « La rencontre n’a de sens que si elle ouvre à la relation, et la relation n’est féconde que si elle me transforme » - « Est-ce que notre condition humaine n’est pas la fragilité et est-ce que le défi de notre société postmoderne n’est pas tout simplement de redécouvrir et d’accepter notre fragilité ? Une société est forte de la place qu’elle donne aux plus fragiles » - « Comme il est bon d’avoir un patrimoine du bien commun » - « Viens passer le diplôme du cœur.»

Éric Fiat : « La vraie souffrance n’est pas belle à voir ». Citant Flaubert : « Le vrai chagrin est désordonné » - « Généralement, dans la vie, nous jouons la comédie, la comédie de la maîtrise, de l’autonomie, de l’indépendance… » - « La fragilité, la dépendance, l’hétéronomie, la vulnérabilité, ce n’est pas que l’affaire des gens dont nous nous occupons, c’est l’affaire de tout homme » - « On a enlevé les crucifix. Et qu’est-ce qu’on a mis à la place ? (…) Une charte du patient hospitalisé » - « La laïcisation de l’occident, c’est le passage du soin inspiré par l’amour du prochain à un soin inspiré par le respect de la dignité de la personne humaine. Est-ce qu’on n’a pas perdu quelque chose en route en passant de l’amour au respect ? » - « Il n’y a pas de rencontre à chaque fois qu’on laisse le soin se mécaniser » - « Il n’y a de rencontre que comme hommage à la singularité » - « Pour qu’un fait soit un évènement, il faut qu’il soit rare, il faut qu’il soit surprenant, il faut qu’il soit singulier ». Citant Derrida : « Il n’y a pas d’horizon à l’évènement » - « La posture éthique, ce singulier m’inquiète énormément » - « La posture éthique, quelle imposture » - « Ce n’est pas seulement érotiquement qu’il faut changer de position, c’est aussi éthiquement » - « Tu n’es pas réductible à ce que tu as fait » - « On n’est pas plus ou moins digne (…) tous les hommes le sont » - Citant Kant : « La dignité est sans degré » - Citant Éric Emmanuel Schmitt : « Il faut arrêter les scènes de ménage parce que vous vous disputez avec un futur cadavre » - « Lui est ici, moi je suis là. Il ne s’agit pas de se mettre à la place de l’autre mais d’essayer de voir la réalité d’un autre point de vue que le sien, voilà le secret d’une véritable rencontre. Si le respect est nécessaire, il n’est pas toujours suffisant et ce que j’aimerais, c’est que l’on puisse, de temps en temps, lui ajouter un je-ne-sais-quoi et un presque-rien en plus » - « Mécanique, protocole, procédure, c’est nécessaire, ce n’est jamais suffisant et il ne faut pas traiter l’autre comme un particulier mais comme un singulier. Cet hommage à la singularité, à l’évènement de sa surrection qui toujours nous dépasse, c’est peut-être cela que l’on peut appeler une rencontre.»

Jacques Lecomte : « J’ai fait des rencontres qui m’ont permis de changer, de voir les choses différemment » - « Je suis un enfant de la rencontre » - « Il ne faut pas oublier la bonne proximité humaine » - Jacques Lecomte propose de supprimer de notre vocabulaire le terme usager : « Le simple fait d’utiliser le terme usager crée cette distance et cette asymétrie des fonctions.»

Jean-Michel Tavan : « Le risque de voir s’accentuer les attitudes de repli sur soi restent d’une bien triste actualité. Comme si la quête d’une qualité de vie minimum, voire du bonheur, ne pouvait s’entrevoir que sur les décombres du bien commun » - « La logique de concurrence ou du moins disant devrait être tempérée par une autre, celle du plus disant. Assurément, il faut prendre le risque de se parler et même de se découvrir, plutôt que de choisir la défiance et l’isolement.»

Yves Le Gal : « Il est temps de mettre au devant de la scène la question du lien et de son acte premier : la rencontre » - « La rencontre est-elle un art ou une technique ? Est-elle le fait du hasard ou de la destinée ? Je ne prendrai pas le risque de trancher ici. Nous entendons souvent dire : ils étaient faits pour se rencontrer… Était-il écrit que nous nous retrouverions ici tous ensemble aujourd’hui ? J’ai pour ma part, au moins une certitude : nous avons tout fait pour que cette rencontre ait bien lieu le 22 novembre 2012 ! J’imagine que dans l’art de la rencontre, il y a sans doute une bonne dose de volontarisme agrémentée d’un soupçon de mystère » - « Personnellement, j’ai la conviction que la rencontre est une nécessité qu’il nous faut provoquer.»

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... et Euterpe2.

Pourquoi ?Pourquoi les étoiles brillent dans le ciel

Pourquoi les abeilles font du mielPourquoi les chenilles d’viennent papillonPourquoi je me pose un tas de questions

Tu sais le monde c’est compliquéTu vois même moi je ne sais pas

Alors arrêtes de me poser toutesCes questions pour lesquelles je n’ai pas de réponses

Pourquoi les hommes sont si méchantsPourquoi les gens aiment tant l’argent

Pourquoi des parents se déchirent Et qu’nous les enfants ont a pas notre mot à dire

Tu sais mon enfant,La vie c’est pas toujours marrant

Tu comprendras quand tu seras grand.

Je sais que j’ veux pas être comme çaJe crois que chacun a le choixDe faire ce qui est bon ou pas

Alors arrêtes de me dire qu’on ne pourra pas Changer toutes ces mauvaises idées, refaire tout ce qu’on a raté

Créer un beau monde de paix, dans lequel on vivrait sans se quereller

Je suis un enfantEt alors un jour je serai grand

Je deviendrai président et je créerai Un monde qui sera un peu plus marrant

Voici les paroles d’une des chansons interprétées par la chorale des enfants du Coudray à l’occasion de la journée d’étude.

RencontreUn regard, un sourire, un échange qui vous change.

Une main qui se tend, ce geste simple qui vous donne envie d’aller plus loin, de dépasser, les difficultés qui vous empêchent d’avancer.

Être encouragé, c’est mieux respirer, se retrouver pour partager.

Une rencontre qui met dans vos cœurs, de la joie et de vmoins de rancœur. Et soudain, surgit une lueur, un nouvel espoir, un nouveau départ. Travailler, chacun de son côté, c’est comme avancer les yeux fermés. Pouvoir compter sur des alliés, c’est certainement une bonne

idée. Pour réussir à réaliser tous ses projets dont on a rêvé. Et se relever quand on est tombé, ne pas abandonner mais continuer.

Recevoir pour mieux donner,S’écouter pour s’accepter,

Réussir à devenir, des acteurs de l’avenir.

« L’art de la rencontre pêle-mêle »

Calioppe1...

Vous aviez pu découvrir dans notre n° 213 les interrogations et les digressions poétiques d’un individu passablement excité, chez qui le thème de notre journée d’étude avait provoqué des sursauts de production littéraire (il paraît qu’elle s’appelle Jocelyne...). Nous ne pouvions évidemment nous permettre de passer sous silence sa réaction à l’issue du colloque. Vous constaterez qu’elle s’est depuis considérablement détendue et que finalement, la rencontre avec les quelques 500 personnes qui ont participé à cette journée a permis d’éclairer sa lanterne.

L’art de la Rencontre c’est :Un Vent de Noroise qui déferlaitSur une galerie d’art improviséeDe graphes, de dessins et de sculpturesDe jeux insolites et de peintures.

L’art de la Rencontre c’est :Les explications d’un psychosociologue,La richesse des personnes en difficulté,La capacité à écouter l’autre,La perspective d’une société des égaux.

L’art de la Rencontre c’est :Le pari de la confiance,Opposé au pari de la méfiance,Le don, la reconnaissance,La motivation d’une alliance.

L’art de la Rencontre c’est :Un globe-trotter qui arrive en courantIl devait aller dormir chez vous,Il nous révèle comment faire du stopEt se lier avec les gens sans dire bonjour.

L’art de la Rencontre c’est :Un esprit pur acceptant sa fragilité,Comme il nous l’a expliqué,C’était impossible, mais il ne le savait pasContre toute attente, il l’a fait.

L’art de la Rencontre c’est :Un philosophe qui jette un piedEn citant Cocteau, Kant, et KirikouAvec un langage pas toujours très châtiéSurprenant comme un savant fou.

L’art de la Rencontre c’est :Force Majeure qui a trouvé sa Juliette,Du tam-tam joué par les Rochettes,Le cheval Tagada et sa marionnette,Moon Walk qui nettoie la planète.

L’art de la Rencontre c’est :Une journée où on se lève tôt, remplieDe plein de musiques, d’oeuvres d’artDe belles paroles par des orateurs éruditsDe la convivialité, presque de l’amitié.

1 Dans la mythologie grecque, muse de la poésie épique et de l’éloquence.2 Une des huit soeurs de la précédente et muse de la musique.

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Remerciements aux 199 personnes, entreprises et animaux grâce à qui cette journée fut ce qu’elle fut...

Intervenants : Patrick AUGEY (Adjoint au Maire de Meaux), Laurent BARBE, Alain CAILLE, Laurent DE CHERISEY, Antoine DE MAXIMY, Eric FIAT, Daniel GACOIN, Jacques LECOMTE - Comité de pilotage : Karim AZOUGUAGH, Martine BERAUT, Jean-Marie BONNEAU, Christophe CHARLANNE, Mehdi CHEBOUT, Isabelle DAURIAC , Paul DE MAXIMY, Hassan EL GROUA, Olivier ESSENOUSSI, Odile FROMENT, Esther GIBAND, Cosette JASCHINSKI, Mireille JOSSELIN, Karl LEMBURG, Franck LICHTLE, Brigitte MOURANT, Marc PIGATTI, Béatrice PIRIS-BAUMAN, Jean-Michel TAVAN, François VARRY - Discours d’ouverture : Jean-Michel TAVAN, Directeur général de l’ADSEA 77 - Discours de clôture : Yves LE GAL, Président de l’ADSEA77 - Franck SONO (son, lumière et vidéo) : Julien BRETON, Emmanuel CHALOIN, Nicolas DECAMP, Olivier LEGENDRE, Franck LICHTLE, Jean-François MOREAU, Mickael REGNIER, Nicolas REYNAUD - La chorale du Coudray : encadrants : Denis CORNET, Anges DENIER, Laurent VIRLOGEUX, les enfants : Dylan, Malik, Brahima, Tidiane, Peter, Thomas, Patrick, Antoine, Cathy, Cassandra, Cassandra, Lucas, Morgan, Alexis, Timy, Cristale, Mérillia, Dylan, Daniéla - Percussions et mise en musique : Francis DEWIGNE (Cisco) - Les danseurs de Secret of Moonwalk : Mohamed AMIRA, Mehdi AMIRA, Hedi AMIRA, Samuel ARNOLD, Maryline MORAT, Alex brou SVENSON - Force Majeure : Néna BLONDET, Guillaume DUHAMEL, Karl LEMBURG, Endryque MICHEL, Anthony MUSCARA - Vent de Noroise : Jean-Michel BARRABES, Christian LE GOFF, Josette LE GOFF, Lucien LEGRAND, Jean-Louis LEYGNIER, Christine LEYGNIER, Jean-Manuel RIQUELME, Matéo ROSSI - Les marionnettes : Marie ABASSI, Mérita ANTON, Laurence BOITARD, Mireille JOSSELIN, Bénédicte POTIER, le chien Razel - Les Rochettes : les animateurs David FATIER, Fabrice NAPP, Daniela SAPATEIRO, les jeunes filles : Marthe, Laetitia, Morgane, Sarah, Wendy, Rachel, Sandra, Abimbola, Doriane - Décors de scène affiche et exposition dans le hall : Hassan EL GROUA, Rudy HENNION, Stéphane VAN’T VERR - CEF : encadrant : Medhi CHEBOUT, les jeunes : Fayssal , Aurélien , Ragavane , Sulyvan - Sculptures : François VARRY - Les équipes du théâtre : directeur technique : Christophe FOUET, techniciens : Cécile, Raphaël, Patrick, Ali et Camille à l’accueil du théâtre - Pôle Développement durable : Céline DUDOUET, Pascale GAIDIER, Marc EVIN - FJT : encadrant : Karim AZOUGUAGH, les jeunes du FJT : Sylvain BERCY-BERTRAND, Benoit BERNES, Jean-Yves DESSOURCES, Fardeen MANANE, Emmanuel SANSAC - Logistique : Marc PIGATTI - Accueil : Christophe CHARLANNE, Juliette DE OLIVEIRA MARTIN, Lucie DENIS, Alexandra DUCHIER, Cosette JASCHINSKI, Lucie LECOMTE, Brigitte MOURANT - Mardanson : encadrant : Sébastien PAGET, équipe des jeunes : Patrice, Laura, Katia, Oumy, Ella-Rose - SAV : encadrant Philippe CUREL, équipe des jeunes : Mathilde, Audrey, Kelly, Doriane - PIJE : Esther GIBAND et Arlette GOLDSCHEIDER, et leur équipe : Dalila BOUNOUAR, Renée CLAUSSE et Valérie DANGLOT - La malicieuse boîte noire : Éric ALLOUCH, Martine BERAUT, Christian BOUSQUET (artiste-intervenant Art-Plastic), Laurent DENOYELLE, Ludovic DIVO, Valérie HERMET, Jean KURZENNE, Catherine LE SAUX, Frédérique LEBLOND, Daniel MORER, Valérie ORLANDI - Logis Formation : Michel MARY, Anne-Marie RAOUL, Philippe VACHÉ, les serveurs : Allan, Justine, Sara, Yannick, les cuisiniers : Brandy, Gael Brutus, Helder, Islam, Jonathan, Mamadou , Singgh - Le petit creux : Françoise, Jess, Sylvie, Thierry - Les résidents : remplissage des malettes : Cindy DAMPIERRE, Rémi DEMARAIS, Annick DUBOIS, Hélène HOLBROOCK, Joël LEBRUN, Rose-Marie LOISEAU, les éducs : Michelle CID, Patrick GRÉSÈQUE, Dominique MARCEL - Vestiaire : Jean-Marie BONNEAU, Patrick GRÉSÈQUE, Charles JEAN-FRANCOIS, Gaëlle LE PEN, Isabelle TAGU - Photographe : Marie-Lise THOMAS - Nos sponsors : Allo Pizza du Clocher, Bonnardel, Bred, Codigo, Couleur Pastel, JM Bruneau, Librairie Jacques Amyot, MAIF, Marascalchi & fils, Société générale.

Discours de clôture du colloque du 22 novembre par Yves Le Gal, Président de l’ADSEA 77, entouré de nombreux artistes.

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Des nouvelles brèves

Réunion d’information DGA-SLe 5 décembre dernier a eu lieu au Logis Formation la réunion des directeurs généraux d’associations, d’établissements et de services. Les directeurs des Maisons départementales des solidarités (MDS) étaient conviés à cette réunion, ce qui a permis à tous de se rencontrer, au cours d’un moment de convivialité.

La présence et la participation de M. Guéry, directeur territorial de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), illustre la qualité des liens et la bonne collaboration entre services de la PJJ et services du département autour de la protection de l’enfance.

Mme Boubet, directrice générale adjointe chargée de la solidarité a présenté l’organisation et les enjeux de la nouvelle Direction Enfance-Adolescence-Famille qui se mettra en place en 2013.

La synthèse de la campagne budgétaire 2012 a montré que l’évolution des tarifs des établissements respectait la lettre de cadrage départementale, puisque le tarif moyen 2012 des structures d’hébergement est stable par rapport à 2011 (- 0,02%). À cette occasion, Mme Boubet a remercié les associations et les directeurs d’établissements et services pour avoir contribué à tenir ce cadre budgétaire contraint.

La présentation des axes stratégiques 2013 pour les établissements et services relevant de la protection de l’enfance a cependant montré que les contraintes budgétaires n’empêchent pas la forte dynamique issue du schéma départemental de porter ses fruits, avec en particulier plusieurs appels à projets prévus en 2013 qui permettront de développer la diversification de l’offre de service en Seine-et-Marne.

Si vous avez raté le direct...Vous pourrez toujours vous procurez le DVD retraçant l’intégralité de la journée consacrée à « L’art de la rencontre » du 22 novembre 2012.

Le support est en cours de conception et sera disponible en début d’année 2013 ; n’hésitez pas à surveiller notre site internet :

www.adsea77.fr

et à vous procurer les prochains numéros du journal pour être tenu informé de la date de sortie de ce DVD.

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Les offres d’emploiÀ retrouver en détail sur www.adsea77.fr > Informations et actualités > Offres d’emploi

Le Service d’investigation éducative (SIE) recrute, pour son équipe Nord :

1 chef de service CDI temps plein CCNT 66

Profil :

Titulaire d’un CAFERUIS ou équivalent, vous disposez d’une bonne expérience de la protection de l’enfance et si possible du milieu ouvert.

Missions :

Membre d’une petite équipe de direction composée d’un directeur et deux chefs de services :

- Vous encadrez techniquement la mise en œuvre des Mesures judiciaires d’investigation éducative (MJIE) confiées au SIE et relevant principalement du Tribunal de Meaux :

- Soutien individuel et collectif aux professionnels dans leur mission;

- Garantie du respect des règles de l’art de la profession (éducateurs et assistant social) et du projet de service;

- Garantie de la pluridisciplinarité des approches;- Validation des écrits destinés au juge des enfants.

- Vous animez une équipe pluridisciplinaire composée de 6 travailleurs sociaux, 2 psychologues, 1 secrétaire. Vous favorisez la réflexion clinique et institutionnelle;

- Vous animez le travail avec les partenaires;- Vous gérez le travail de l’équipe : organisation, répartition du

travail, validation des congés, des horaires, gestion du compte éducatif;

- Vous êtes force de proposition à partir de vos observations du travail de terrain.

Poste basé à Meaux, secteur d’intervention : prioritairement moitié nord-ouest de la Seine-et-Marne.

Permis B nécessaire.

Poste à pourvoir au printemps 2013

Merci d’adresser votre lettre de candidature et curriculum vitae à :

Bernard DELILLE, Directeur SIE Chemin du Coudray Ménereaux, 77950 MAINCY

Ou par e-mail à [email protected]

Le service Action Educative, Sociale et Familiale (AESF) recrute pour son équipe sud, sur le secteur de Melun :

1 travailleur social (E.S, A.S, ou CESF) CDD temps plein (2 mois), CCNT 66

Dans le cadre de ce remplacement court, nous organiserons la mission « Bilans et situations actuelles des familles » et les points sur les situations des enfants.

Voiture de service.

Poste à pourvoir au plus tôt.

Envoyer CV et lettre de motivation à Mme Bérengère TAILLEUX, Directrice service AESF, 3 rue Augereau, 77000 Melun ou à [email protected] (préciser « candidature » en objet)

Le Logis Formation, centre éducatif et professionnel pour jeunes adolescents en difficulté, recrute :

1 chauffeur transport en commun CDI à temps plein, CCNT 66

Profil : Permis D obligatoire

Missions :

Sous l’autorité du chef de service, vous :

- Assurez les transports des stagiaires matin et soir,

- Participez à l’action de médiation lors des transports,

- Assurez le petit entretien des véhicules (nettoyage et contrôle) etr le suivi du parc automobile (contrôle technique, des mines, révision)

- Réalisez des tâches d’entretien des locaux de l’établissement

Qualités requises :

Vous êtes autonome dans votre travail, capable d’initiatives et sociable.

Poste à pourvoir immédiatement.

Candidature (CV + lettre de motivation) à envoyer à :

Mme Isabelle DAURIAC, Directrice, Logis Formation, 8 rue de l’église, 77950 SAINT GERMAIN LAXIS

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Les offres d’emploi (suite)À retrouver en détail sur www.adsea77.fr > Informations et actualités > Offres d’emploi

La Maison du Saut du loup (Logis internat) recrute :

1 éducateur spécialisé, moniteur éducateur, travailleur social / CDI, CCNT66

Pour micro-structure expérimentale d’internat éducatif et thérapeutique. Protection de l’Enfance, ouvert 365 jours par an. 7 adolescents de 12 à 16 ans en grande rupture sociale, présentant des difficultés d’ordre psychologique.

Objectifs :

- Interrompre la succession des placements et ruptures;

- Contenir, éduquer et soigner, remobiliser vers l’avenir, accompagnement individualisé.

Poste à pourvoir au 1er février 2013.

Adresser candidatures + C.V. à Mme Isabelle DAURIAC, Directrice du LOGIS / MSL 8 rue de l’église - 77950 SAINT GERMAIN LAXIS

Le foyer de vie de Bécoiseau (hébergement d’adultes handicapés mentaux) recrute :

1 maîtresse de maison CDI temps partiel (mi-temps), CCNT 66

Horaires: samedi 8h – 16h30 et dimanche 12h – 21h.

Profil :

Titulaire d’une Certification Maîtresse de Maison ou d’un diplôme de niveau V.

Mission:

Elle assure prioritairement la prestation restauration du week-end, ainsi que :

- Nettoyage, ménage, rangement de la cuisine et quelques tâches en lingerie;

- En étroite collaboration avec l’équipe d’hébergement, elle contribue à améliorer la qualité de l’accompagnement des résidents.

Qualités requises:

Adaptabilité à diverses tâches; capacité d’initiative; esprit d’équipe.

Poste à pourvoir courant janvier 2013.

Merci d’adresser lettre de candidature et CV à :

M. Jean-Marie BONNEAU, Directeur, Foyer de Bécoiseau 102, rue du 27 Août 77163 MORTCERF

Le foyer de vie de Bécoiseau (hébergement d’adultes handicapés mentaux) recrute :

1 surveillant de nuit CDI temps partiel (mi-temps), CCNT 66

Horaires: 22h45 - 7h15 (environ 2 nuits par semaine)

Profil :

Titulaire d’une certification Surveillant de nuit qualifié ou diplôme de niveau V.

Mission :

Assurer la surveillance de nuit des personnes hébergées (rondes régulières, soins d’hygiène des résidents, change de literie, etc.) et la sécurité incendie des locaux.

Qualités requises:

Capacité d’initiative, rigueur, sang froid.

Poste à pourvoir en février 2013.

Merci d’adresser lettre de candidature et CV à :

M. Jean-Marie BONNEAU, Directeur, Foyer de Bécoiseau 102, rue du 27 Août 77163 MORTCERF