Jean de Fer

L’homme sauvage et l’enfant

Nous sommes tous, au fond, des êtres sauvages. Une force considérable gît, inemployée, dans cette sauvagerie. Devenir, enfin, un être entier. Pour cela,

civiliser le sauvage, ensauvager le civilisé. Et disposer de toutes les forces que recèle notre nature : la sauvage, et la civilisée.

Henri Gougaud

2

Equipeartistique

Distribution Auteur – interprète Etienne Van der Belen Compositeur – musicien Baptiste Vaes Regard extérieur, écriture Henri Gougaud Regard extérieur, mise en scène Claudine Aerts Création lumières et régie Josse Derbaix Images, photos, vidéos Marco Lavand’homme Parcours

A l’adolescence, Etienne Van der Belen quitte sa campagne et déménage à Bruxelles. Il étudie le droit mais la peur d’étouffer dans le costume trop « civilisé » du juriste le pousse à devenir comédien. Il suit une formation d’acteur au Conservatoire Royal de Bruxelles, où il obtient un Premier Prix d’art dramatique. Pendant plusieurs années il joue avec de nombreux metteurs en scènes, dans la plupart des théâtres de Belgique francophone et à l’étranger. Il met également en scène plusieurs spectacles, notamment en Amérique latine et en Afrique de l’Ouest. Il collabore également pendant une quinzaine d’années avec la Cie La Fabrique Imaginaire d’Eve Bonfanti et Yves Hunstad, sur différents spectacles : Au bord de l’eau, Voyage, L’heure et la seconde et A ta folie ! Désireux d’un contact plus simple et plus chaleureux avec le public, il apprend l’art du conte avec Henri Gougaud dont il suit les ateliers depuis près de 5 ans, et Claudine Aerts, avec qui il monte L’Appel du large, seul en scène écrit en hommage à sa grand-mère.

3

J’aime les histoires qui questionnent le monde et célèbrent la Vie, donnent la force au brin d’herbe de surgir dans les fentes du béton des villes. Le domaine des contes est pour moi un laboratoire magique pour éprouver cette vitalité, offrir sa présence, oser l’ouverture et la fragilité, partager l’intime … Je suis animé par un désir d’explorer les profondeurs de l’Etre avec ses parts d’ombres et de lumière. A travers les histoires que je raconte, j’espère secrètement rendre les gens un peu plus amoureux de la Vie ! Etienne habite dans une maison à l’orée d’une grande forêt. Il y a construit tout près une cabane dans un arbre, dans laquelle il aime dormir avec son fils…

Baptiste Vaes étudie le piano au Jazz studio d’Anvers et l'improvisation libre au Conservatoire de Liège. Il collabore musicalement aux spectacles El encuentro et Passerelles d'Etienne Van der Belen à Cuba et au Burkina Faso et créé ses propres projets musicaux en tant que chef de chœur (Pej, EnfanTfare). La rencontre avec le Théâtre Mâat et la tournée du spectacle Pourquoi pas fou ? entame une série de trois créations mêlant le jeu théâtral, le chant et la danse (l’art du plongeon de Sarah Goldfarb, La vie au bord du puits de Candy Saulnier). Il collabore encore à la musique des spectacles Gitan de la Cie pour Rire, Parades et Le chant de la source des Baladins du Miroir. En dehors de la scène, il se consacre à l’enseignement du rythme et de la polyphonie. Il est notamment enseignant certifié du processus rythmique TaKeTiNa.

Cela fait plus de quinze ans que je me dédie à la transmission des chants traditionnels. Ils répondent à mon besoin vital d’expression et me mettent en lien avec les gens au niveau du cœur. A l’instar des contes, ces chants sont porteurs d’histoire et de culture et sont le plus souvent issus de sociétés où la tradition orale est encore bien vivante. En les interprétant, je retrouve un lien à la terre, à la simplicité, à ma vitalité.

Baptiste vit au cœur de la ville et dans une yourte au fond des bois, au sein de la société humaine et dans un rapport solitaire avec la nature.

4

Claudine Aerts est née à Amsterdam. Après des études de comédienne à l’Institut des Arts de Diffusion (IAD, Louvain-la-Neuve) et quelques cinq années sur les planches de diverses scènes belges, elle se spécialise dans le travail de la voix pour l’acteur. Elle enseigne cette discipline durant de nombreuses années à l’IAD ainsi qu’au Conservatoire de Mons.

Depuis une vingtaine d'années, elle signe un grand nombre de mises en scènes, essentiellement au Théâtre du Public, parmi lesquelles No Limits, Le Noir Quart d’Heure et Terres Promises. Elle met également en scène le conteur Hamadi, dans Dieu, Les Mille et Une Nuits et Gilgamesh. La plupart de ces spectacles ont fait l’objet de nombreuses représentations, tant en Belgique qu’en France, en Palestine, en Inde et au Burkina Faso.

Claudine fonde avec Hamadi la Maison du Conte et l' Ecole du Conte de Bruxelles.

Henri Gougaud est auteur de chansons (parolier de Jean Ferrat, de Juliette Gréco et de Serge Reggiani), homme de radio, pionnier du renouveau des contes, et auteur de nombreux ouvrages (romans, récits, recueils, essais divers), parmi lesquels : Le Grand Partir (roman, Grand prix de l’humour noir, 1978) ; L’Arbre à soleils (1979) ; Bélibaste (1982) ; La Bible du hibou (1993) ; Les Sept Plumes de l’aigle (1995) ; L’Homme qui voulait voir Mahona (2008) ; Le Trouveur de feu. Il a également publié Départements et Territoires d'outre-mort (Bourse Goncourt de la nouvelle 1977), et d'autres ouvrages consacrés aux contes du monde entier transposés avec un sens poétique très fin et très sûr, au Moyen-Age ainsi que des romans ayant pour cadre l'épopée spirituelle des cathares, l'initiation aux visions amérindiennes et chamaniques du monde, etc.

5

L’histoire Une forêt mystérieuse, un marais dans lequel est tapi un homme sauvage. Capturé, il est mis en cage dans la cour du palais du Roi. Le prince, âgé de 8 ans le libère et l’accompagne dans la forêt. Après quelques jours passés ensemble, l’homme sauvage pousse le prince à parcourir le vaste monde, pour qu’il apprenne à devenir un homme complet. Il deviendra ainsi tour à tour aide-cuisinier, jardinier, chevalier, livrera bataille, gagnera des tournois et finalement obtiendra la main d’une princesse. Le jeune homme devient ainsi un véritable prince, non par sa seule lignée mais par ce qu’il aura accompli, avec l’aide de l’homme sauvage et grâce aux qualités que seule l’expérience de la vie pouvait lui révéler.

6

Noted’intention Depuis quelques années, une question me taraude : comment devient-on un homme aujourd’hui ? Dans les sociétés traditionnelles, il existait généralement un ensemble de rites de passages et d’épreuves qui marquaient symboliquement la bascule de l’enfance à l’adolescence, puis à l’âge adulte. Qu’en est-il de notre société moderne ? La question peut paraître naïve mais je pense qu’elle n’est pas étrangère au malaise des hommes d’aujourd’hui et au sentiment parfois éprouvé de vivre dans une société de grands enfants irresponsables… En participant à un stage intitulé « Contes, chemins de vie et de sagesse » animé par le conteur et écrivain Henri Gougaud, je lui ai parlé de ce désir d’aborder le thème de l’initiation que l’on rencontre souvent dans les contes. Il m’a conseillé de lire le livre L’homme sauvage et l’enfant de Robert Bly. Ce livre m’a fort touché car depuis l’adolescence, j’avais cherché de manière confuse et dans différentes directions un chemin initiatique pour devenir un homme et me connecter avec les profondeurs de mon être, pour aller rencontrer l’homme sauvage qui sommeillait en moi. Je pressentais en lui, en moi, la source d’une grande énergie vitale, mais je n’osais pas vraiment aller le rencontrer, peut-être par peur qu’il me dévore, qu’il me dépasse… Etienne Van der Belen

7

D’après l’analyse de Robert Bly, le conte Jean de Fer des frères Grimm raconte Comment redevenir - selon l’expression d’Henri Gougaud- un « être entier », comment retrouver en nous cet équilibre entre nos parts sauvage et civilisée. Il s’agit donc de l’initiation d’un jeune garçon par un homme sauvage, du passage progressif de l’état de garçon à celui d’homme, sous la conduite de ce mystérieux mentor à travers différentes épreuves « initiatiques ». Mais c’est aussi la transformation de l’homme sauvage, qui progressivement, de par sa relation avec le jeune prince, passera d’une sauvagerie stérile, négative et même meurtrière (parce que non reconnue par une civilisation factice et rigide) à une énergie vitale enfin canalisée. Cette histoire est la clé de voûte du spectacle, la source qui coule à travers les mots du conteur, et qu’irriguent aussi les rythmes et les chants du musicien.

"La vraie réalisation dans la vie, c’est l’art d’être un guerrier, car c’est la seule façon

d’équilibrer la terreur d'être un homme avec la merveille d'être un homme." Carlos Castaneda.

8

Unspectaclemultiforme L’écriture du spectacle mélange des moments contés, portés par le seul pouvoir d’évocation des mots, et d’autres plus théâtraux, plus joués. Privilégier ainsi l’art de la relation avec le public tout en gardant le plaisir de l’incarnation des personnages. Être à la fois conteur, dans l’ici et maintenant avec le public, et acteur, plongé dans un ailleurs recomposé ou imaginaire. Le texte s’est construit à partir d’improvisations retranscrites, rejouées, réinventées. C’est en définitive toujours le plateau qui nous donne la réponse de l’écriture juste, une écriture organique qui semble spontanée même si elle est le fruit d’une longue maturation. La musique, quant à elle, est essentiellement percussive et crée une toile de fond qui révèle la richesse rythmique du langage. Par sa nature organique, instinctive et émotionnelle, la musique agit comme une invitation à se connecter à cette partie plus « physique » de nous-même, à sentir battre en nous la pulsation de l’homme sauvage. Le chant prend place dans la partition comme un prolongement de la voix parlée ; un chant fait tantôt d’onomatopées, tantôt d’un langage intrigant (créole et occitan) qui abandonne la narration au pouvoir de la mélodie.

Un plateau nu. L'espace appartient à l'acteur-conteur et au musicien. Espace où ceux-ci tissent le lien premier et essentiel avec le public, lieu de la relation de personne à personne. Rien ne doit pouvoir distraire de cette relation privilégiée. Le narrateur crée les divers lieux de l'histoire par son récit et par l'incarnation de tous les personnages. Ce spectacle veut éveiller l'imaginaire des spectateurs, non les placer devant l'illusion.

9

Aquinousadressons-nous?

L'universalité du sujet ainsi que son traitement destinent ce spectacle à un large public. La question de la construction de notre identité se pose en effet à chacun à toutes les étapes de notre vie. Il serait toutefois particulièrement intéressant de confronter un public jeune, à partir de 12 ans, à cette question du passage de l’enfance à l’âge adulte.

La légèreté technique du spectacle (un conteur-acteur et un musicien acoustique) permet de l'envisager dans un éventail très large de lieux de diffusion allant des écoles aux théâtres en passant par d’autres types le lieu où le conteur a l’habitude de faire son nid (bibliothèques, scènes extérieures, …). Deux versions du spectacle seront ainsi disponibles :

- une version pour les théâtres, centres culturels et festivals avec régie son et lumières : jauge de 120 spectateurs

- une version mobile pour les classes et les bibliothèques : jauge de 60 spectateurs

Que la rencontre se fasse en milieu scolaire ou dans l’enceinte d’un théâtre, nous souhaiterions en plus du spectacle, proposer aux jeunes intéressés quelques pistes de ‘mise en jeu’ de leur propres questionnements par rapport à la thématique. Cela pourra prendre la forme d’une simple discussion d’après spectacle ou d’une animation mêlant voix, corps et musique.

10

VoletPédagogiqueduprojet2 possibilités d’interventions dans les écoles:

- La présentation du spectacle suivie d’un débat (+/- 1h30)

- Le spectacle, le débat et un atelier de mise en pratique (+/- 3h)

1) Présentation du spectacle (1h)

2) Débat (1/2h) sur différentes thématiques du spectacle :

- Comment devient-on un adulte aujourd’hui ? Comment passe-t-on de l’état d’enfant à celui d’homme ? C’est le thème de l’initiation.

- Comment réconcilier la part sauvage et civilisée en nous, et redevenir un être entier ? Réconcilier la civilisation moderne avec la nature, avec le sacré.

- Comment trouver l’harmonie entre le corps, le cœur et l’esprit, symbolisé dans notre histoire par les archétypes du paysan, du chevalier et de la princesse ? Et devenir un vrai fils de Roi, qui représente l’harmonie de ces 3 figures.

3) Atelier de mise en pratique

a. Ecriture personnelle (15’): - Qu’est ce que représente le sauvage pour vous ?

- Que représente pour vous ce chemin pour devenir un adulte ?

Choix d’un mot emblématique par question.

b. Echauffement corporel et rythmique à travers la méthode Taketina qui allie le mouvement et le rythme. (30’)

c. Mise en jeu dans l’espace d’un cercle du mot emblématique : chacun dit son mot accompagné d’un mouvement qui engage tout le corps et le groupe le soutient en imitant le mouvement et en répétant le mot. (15’),

Débriefing. (30’)

11

FicheTechnique Cette fiche technique peut être adaptée à votre lieu selon votre infrastructure et vos moyens techniques.

Espace scénique : 5 m d’ouverture x 3 m de profondeur - Tapis de sol fourni par la compagnie

Scénographie : 2 coussins en osier pour les instruments, apportés par la compagnie

Lumière : 4 PC 500W, apportés par la compagnie

Equipe présente : 2 personnes : le comédien et le musicien

Une loge est souhaitée. De l’eau minérale, du thé et des fruits seront appréciés.

Durée de la représentation : 55 minutes, sans entracte

Contact technique : Etienne Van der Belen : +32 (0) 497 647 849

Contacts

COORDINATION & DIFFUSION :

Etienne Van der Belen : Tel : +32 (0)497.647.849

Mail : etiennevdbelen@gmail.com / Site : www.etiennevanderbelen.com

PRODUCTION :

Asbl Chispa Tél : +32(0)71.80.03.23.

Mail: etienne@chispa.be / Site : www.chispa.be