Jean Baptiste Willermoz Instructions Pour Les Elus Cohens

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Martinisme

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LES FEUILLETS D'HERMOPOLIS Y X UVOLUME 2JUIN 2000

Jean-Baptiste WILLERMOZ

"INSTRUCTIONS"POUR LES

LUS COHENS

YNICE

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LES FEUILLETS D'HERMOPOLIS- II (Mai 1994) Mai 2000 Prologue, juin 2000 Lors de la reprise des Feuillets d'Hermopolis , au mois d'octobre 1999, nous avons indiqu aux lecteurs que les deux premiers numros seraient la reprise de ceux dj prpars en 1994 ; et que le second Feuillet traiterait des Instructions pour les lus Cohens . Dernirement, nous avons appris la parution aux ditions Dervy d'un livre prsent par Robert Amadou, intitul : Les leons de Lyon aux lus cons . L'auteur propose le texte des Instructions de Willermoz, des notes de Louis-Claude de Saint-Martin et de Jean-Jacques d'Hauterive, le tout nous donne une vue de l'ensemble du travail collectif effectu Lyon pour dfinir l'enseignement de Martines ; en cela, il conforte notre hypothse, savoir, que les Instructions (leons) de Lyon ne sont pas l'uvre d'un seul homme, mais la rflexion des adeptes de Martines. Ces textes sont prcds d'une introduction de 212 pages formant la somme de la pense martinsiste actuelle, bien que cette introduction soit de lecture assez difficile, mais la pense de Martines n'est-elle pas aussi difficile ? nous ne pouvons qu'encourager l'adepte se procurer ce livre incontournable, il ne sera pas du.Un point reste toujours dans le vague, les sources de Martines. L'auteur nous projette bien l'ore du Christianisme parmi les nombreuses sectes juives ou chrtiennes, plus ou moins connues : les Juifs-Chrtiens du culte primitif, les premiers Chrtiens non-Juifs mais judasants, les gnostiques de tous bords.....Nous pourrions mme y ajouter Jsus, homme historique, en faisant appel aux nouvelles critiques des textes ; en effet si l'on lit les dernires traductions des textes vangliques, nous constatons qu'on ne nous prsente plus Jsus de Nazareth , simple habitant de Nazareth, mais Jsus le Nazoren, comme en a toujours tmoign le texte grec des vangiles, voir les diverses traductions modernes, par exemple, de l'vangile de Jean 19, v. 19, lI.N.R.I. bien connu dans un certain haut grade maonnique. Nous serions donc en mesure de penser que Jsus tait membre d'une secte, et pourquoi pas leur leader ! Qui tait donc ces Nazorens ? les futurs Mandens ? Nul ne semble pouvoir y rpondre, moins que nous les rapprochions des nazir (nazorim) ; si l'on admet que les voyelles taient encore flottantes cette poque, la racine est la mme (n-z-r, r-z-n) ; les consacrs Dieu, attests dans l'Ancien Testament et mme jusqu'aux temps vangliques. Si les origines de la thurgie de Martines venaient d'une des multiples sectes Gnostiques des premiers sicles, sa thorie serait en contradiction avec les textes neo-testamentaires, particulirement avec l'ptre aux Hbreux. Et mme si l'on trouvait une telle secte dans les temps primitifs, il resterait un trou de quinze sicles pour arriver Martines . . . . . Il faut, tout au moins, pour le moment, en attendant de nouvelles rvlations, admettre que nous n'avons aucune ide sur les sources de Martines.

A la lecture de ce livre, nous avons eu le plaisir d'apprendre que l'auteur, vingt-cinq ans plus tard, tait presque satisfait de n'avoir pas publi le texte des Leons de Lyon, en 1975. En effet, ce moment, il avait, aprs la sortie du n 3 des Cahiers de l'Homme-Esprit, et avant le n 4, de triste mmoire, (priode du plerinage La Mecque) ; propos l'diteur de Beausoleil (A.M.), Marc C., la publication, en fascicules, des Leons, mais en commenant par une srie allant de la leon 6 12, ce livret compos et mme corrig, formait un ensemble de 28 pages, mais aprs tude de march et rflexion, l'diteur refusa, dbut octobre 1975, ne voulant diter qu'un texte complet, le projet fut abandonn. En ce qui concerne l'dition avorte de 1994, dans les Feuillets , mais publie aujourd'hui, elle n'a aucun rapport avec l'diteur de Beausoleil, cette maison ddition fut cre uniquement pour la publication des Cahiers de l'Homme-Esprit et ne survcut pas. Nota. Le lecteur corrigera de lui-mme notre prtention de publier deux textes indits la suite des Instructions, ils l'taient certainement en 1994, et ne le sont plus actuellement puisqu'ils sont insrs dans les Leons de Lyon, respectivement p. 33 et suiv. et 369-370. A propos de ce premier texte, notons une petite erreur du typographe (ou de lordinateur) ; page 37, 2e paragraphe, il faut lire : ... mana de son sein des Etres purs et intelligents revtus de puissance pour sopposer aux efforts de la volont mauvaise des pervers, pour oprer dans le temps sur les formes et ....

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========LES LUS COHENS Tout d'abord "lu Cohen" de quelle provenance et pour quoi faire ? Depuis Martinez, aucun renseignement ne donne une filiation ininterrompue, cet Ordre, que certains qualifient de paramaonnique, ce qui peut se comprendre la lecture des rituels et de l'enseignement, semble n'avoir eu aucune ligne directive prcise, mais une suite de ttonnements. Les lus Cohens se livraient des crmonies "thurgiques", le mot "thurgie" est lch, combien s'en sont gargariss et s'en gargarisent encore. Ce que l'on peut penser, aux vues des origines doubles de Martinez, c'est--dire judo-chrtienne, c'est qu'il eut accs personnellement certains travaux et qu'il pratiqua des manipulations, sur des textes interprtatifs de la "Tora", l'instar des "Rabbi", avec un rituel connu, et que ces derniers pratiquent encore aujourd'hui. Il n'est pas possible, dans ces lignes, d'en dire plus. Mais, une chose est sre, Martinez voulut ajouter la vision judaque, de ce que nous appelons "thurgie", une ouverture et une vue chrtienne, ce qui devint, contradictoire. Martinez, de ce fait, cra son propre cnacle pour exposer son enseignement, il fonda donc l'Ordre des lus Cohens. Mais o et comment recruter des adeptes susceptibles de le suivre ? A l'origine, il tait quasiment seul, pour asseoir ses travaux et ses recherches, dans une direction, sinon solide, du moins non contestable, dans le sens traditionnel; pour ce faire, il lui manquait beaucoup de clefs, qu'il ne trouva sans doute jamais, du fait mme qu'il se fut exclu, lui-mme, par ses vues particulires et par ailleurs tout fait intressantes, d'un cercle qui ne pouvait plus lui apporter ce qui lui aurait t fort utile. Mais les Cohens sont des prtres l'origine et donner ce nom un Ordre, impliquait une rfrence sacerdotale trs prcise; donc comment aller plus loin sans tre guid par les "Rabbi" ? C'est toute la question qui reste, aujourd'hui encore, pose. D'o l'engagement de pseudo-successeurs se revendiquant, par la suite, de ses ides et de sa filiation, pour satisfaire la recherche d'une identit remarquable. Quant aux continuateurs, plus proches de nous, bien que par ailleurs leurs autres travaux furent intressants, ils ne prcisrent jamais rien de plus que ce que nous ne savons pas; et leur pseudo-filiation n'apparat que comme un succdan hypothtique de ce que pouvait faire ou penser Martinez de Pasqually dans son Ordre initial; mais lui-mme le savait-il ? Donc, partir de cette "incohrence", les "Cohens" modernes ont imag et fabriqu de toutes pices des rituels qu'ils adaptrent leurs besoins immdiats, distribuant qui voulait bien se prsenter pour les prendre, des grades..., on peut dire des galons, quils taient seuls savoir ce quils reprsentaient et lorsque que l'on entend, aujourd'hui, d'aucun afficher les plus hauts grades, revendiquer les plus hautes filiations, on ne peut que sourire devant cette recherche d'litisme facile pour certains, et tout a, dans le plus grand mystre, videmment quand on ne sait pas, on ne dit pas. Mais la question essentielle reste pose : "Pour quoi faire" ?

C.B. ========videmment le terme choisi par Martines : Cohen voque la Tradition hbraque et son sacerdoce ancien, avec toute sa ritulie propre, mais si Cohen se traduit par prtre, il signifie aussi Serviteur de Dieu . Si lOrdre Cohen est uniquement hbraque, il est bien entendu que seuls les descendants de Mose peuvent articuler la ritulie mosaque, et la Nouvelle Alliance Chrtienne na rien faire dans cette histoire, mais la lecture du texte que nous publions prsentement o la Tradition chrtienne tient une place importante, il est, peuttre, possible de concilier : tradition hbraque et tradition chrtienne ; eu gard aux Juifs des origines du christianisme, dont la tendance elle-mme voulait sorienter vers la Nouvelle Alliance, tout en gardant une partie de lAncienne. Actuellement, les no-Cohens sont partags entre les deux tendances, mais avant de choisir lune delles, ne faudrait-il pas matriser lenseignement de Martines, en tenant compte des Instructions mises au point sous la direction de Willermoz, qui, elles, sont incontestablement chrtiennes ? mais nest-ce pas dj une volution des concepts de Martines ? Il faudrait que les Matres Cohens modernes se mettent enfin daccord sur deux points : la thorie de la Rintgration de Martines est-elle uniquement hbraque et rserve aux seuls hommes ? Daprs les Instructions recueillies par Willermoz, entre 1774 et 1776, il nous semble quil faille rviser notre jugement sur la judacit de lOrdre ; dautre part, cet Ordre maonnique, cette vraie maonnerie selon lexpression de Martines, ne peut tre uniquement masculin, car dans ce cas cela reviendrait dire : la rintgration de lhomme seul , la femme ne pouvant tre rintgre, puisque la maonnerie classique est uniquement masculine. Si la rintgration des tres est pour tous les tres humains, hommes et femmes, la maonnerie de Martines devrait ltre aussi. Serait-il le prcurseur de la mixit ? Ce qui complique laffaire, cest que les lus Cohens ne sont pas uniquement une maonnerie o lon se passe quelques grades pompeux, mais lOrdre se double de pratiques thurgiques personnelles et collectives.

Avant dentreprendre la lecture des Instructions , rappelons brivement lhistoire de lOrdre des lus Cohens, elle est trs courte : fond par Martines de Pasqually vers 1760, lOrdre se propagea dabord dans le Sud de la France, pour monter enfin Paris ; il est bas sur les trois premiers grades de la Franc-Maonnerie et les hauts grades forment sa hirarchie ; le RauCroix en est lultime grade. En 1772, il sembarque pour Saint-Domingue et deux ans plus tard, il y meurt. Ses successeurs, en France, assistrent impuissants lagonie des lus Cohens ; au dbut du XIXe sicle, il ne restait pratiquement aucun Cohen vivant.LOrdre ne compta jamais plus quune douzaine de Loges parsemes en France ; ses plus illustres membres et les plus connus restent Louis-Claude de Saint-Martin, le Philosophe Inconnu et Jean-Baptiste Willermoz de Lyon. J.-B. Willermoz fut ordonn Rau-Croix en 1768, pour cette crmonie, il d brler, dans son appartement, les restes de la tte de bouc, afin de se conformer au rituel de cette crmonie. Le gnial, mais naf, crateur du R.E.R. esprait-il voir, par cela, la chose ? Et aprs le dpart du Matre, na-t-il pas suscit, avec ses amis, une rvision des thories de Martines ? afin de les rendre plus chrtiennes ......

4Martines ne publia aucun livre, mais sa doctrine circula sous forme dun manuscrit : Le Trait de la rintgration des tres . Il tenta de propager cette doctrine dans un Ordre structure maonnique, quil appelle la vraie maonnerie en opposition la maonnerie classique, la maonnerie apocryphe . Sa maonnerie dispense sa doctrine en une dizaine de grades, comportant initiations et ritulies thurgiques collectives, fort compliques, le tout complt par certaines pratiques individuelles, dont il ne nous reste que des bribes. Martines dans son zle de rendre authentique sa thurgie, naurait-il pas t trop influenc par les crmonies pratiques dans lancien Temple par les sacrificateurs de lpoque ? Tout en prsentant sa doctrine comme chrtienne, nen aurait-il pas oubli la nullit des sacrifices sanglants danimaux ? ? ? En 1774, deux ans aprs le dpart du Matre pour Saint-Domingue, ses disciples lyonnais sinterrogent, L.-Cl. de Saint-Martin est install chez Willermoz, et ds janvier, ils tentrent de fixer la doctrine de Martines en runissant les directives que celui-ci leur envoyait et qui compltaient le Trait, cest ainsi quils rdigrent les premires Instructions , publies ici-mme. Willermoz, chrtien sincre et grand lecteur de la Bible, aurait-il t choqu par certaines crmonies ? Saint-Martin laurait-il influenc ? Au paragraphe 37 [Numrotation tablie par Antoine Faivre] les rdacteurs des Instructions semblent prendre une position nette, pourtant actuellement certains groupes no-Cohens sont toujours partisans de lefficacit de leffusion du sang. Par la suite, L.-Cl. de Saint-Martin renona la voie thurgique de Martines pour se consacrer llaboration de ses propres principes qui devraient tre la base de ceux qui, prsentement, se rclament de lui ; Willermoz soccupa de son Rite Rectifi ; tous deux nabandonnrent jamais les principes du Matre, mais leur donnrent une autre forme. Il fallut attendre un sicle pour que les lus Cohens rapparaissent par Papus, qui en crant son Martinisme et en lui donnant une pseudo filiation saint-martinienne, se crut aussi investi de la filiation de Martines, bien que nayant leur disposition que peu de documents et sans un sens de critique historique bien lev, ses successeurs prirent ces lgendes pour des ralits jusqu' C. Chevillon, dans le groupe de Lyon, daprs le peu que nous en connaissons, il semble quils ne pratiqurent que peu, ou pas, de crmonies thurgiques.. Pour faire connatre Martines, Papus publia, en 1895, chez lditeur Chamuel, une biographie : Martines de Pasqually , dans laquelle il insra les catchismes des lus Cohens, presque les seuls documents sa disposition. En 1902, il fera de mme, aux ditions Chacornac, pour le Philosophe Inconnu : Louis-Claude de Saint-Martin. Entre temps, dans sa collection Bibliothque Rosicrucienne , lditeur Chacornac publia, en 1899, la premire dition du Trait de la rintgration des tres, de Martines de Pasqually, avec une Notice historique sur le Martinsisme et le Martinisme signe : Un Chevalier de la Rose Croissante , critique assez acerbe envers Papus et son Martinisme. Cette publication dut avoir un certain retentissement, car le Mercure de France de la mme anne, sous la plume de Jacques Brieu, donna un compte-rendu de 22 pages, reproduisant mme la Notice du Chevalier de la Rose Croissante. Ds les premires lignes de son article, Jacques Brieu identifie le Chevalier : Cest grce M. Ren Philippon que nous devons de pouvoir dsormais le lire... (le Trait). Lauteur de cette notice tant identifi, il le restera assez longtemps ; pourtant dans un numro suivant du Mercure , on peut lire ce petit entre- filet : Une lettre de M. Jacques Brieu. Monsieur et cher Directeur, Monsieur Ren Philippon mcrit pour me dire quil nest pas lauteur de la Notice historique que jai reproduite dans mes Notes sur le Martinsisme et le Martinisme. Lauteur est un chevalier Rose-Croix qui dsire garder lanonyme. Ce qui mavait induit en erreur, ce sont les propres lettres de M. Philippon. Or M. Philippon nest que le mandataire de lordre de Misram. Je vous prierai den informer les lecteurs du Mercure. Veuillez agrer, etc. Jacques Brieu Papus ragit de suite aux objections du Chevalier, en publiant, toujours la mme anne, chez son diteur Chamuel : Martinsisme, Willermosisme, Martinisme et Franc-Maonnerie. Le Chevalier de la Rose Croissante est maintenant identifi comme tant Albric Thomas, dignitaire de la Loge Arc-en-Ciel, dernire, en France, du rite de Misram ; il fut de ceux qui sopposrent lentre de Papus dans cette Loge vers 1897. Le Chevalier de la Rose Croissante - Albric Thomas nen resta pas l, en 1900 il rcidiva en publiant une Nouvelle Notice sur le Martinsisme et le Martinisme in Franz von Baader, Les enseignements secrets de Martines de Pasqually, Chacornac diteur ; notice fort instructive, trs favorable Martines, mais pas tendre, et cest peu dire, envers Papus, son Martinisme et Louis-Claude de Saint-Martin. Quelque cinquante ans plus tard, un nouveau personnage apparat : Robert Ambelain. Il est lorigine du renouveau de lOrdre des lus Cohens et cest de lui que tous les Cohens actuels, sans exception, drivent en le nommant et quelques fois en loubliant . En 1940-41 Robert Ambelain envisage de reconstituer lOrdre des lus Cohens sur de nouvelles bases. En dcembre 1938, ses parrains, Chevillon et Laugnie le prsentent la Loge parisienne La Jrusalem des Valles gyptiennes du Rite de Memphis-Misram, obdience de Constant Chevillon, successeur de Papus - Tder - Bricaud. Il passa sous le bandeau en Fvrier 1939, fut initi apprenti le dimanche 26 Mars dans le temple Porte dOrlans . Cest le FNauvelaers qui tait vnrable et qui ma donn la lumire crit-il un ami ; Chevillon tait orateur, le Dr Gesta, secrtaire, Ren Chambellant, 1er surveillant et Laugnie, 2 e surveillant. Daprs un tmoignage, il semble que R. Ambelain ne frquenta pas normment les frres de cette Loge, car : nous navons jamais rencontr Robert Ambelain, les dimanches aux repas de la Reine Blanche , lorsque nous mangions avec Chevillon . Six mois plus tard la guerre clatait ; contrairement aux membres de cette Loge, tout porte croire que Robert Ambelain nentretint aucune relation pistolaire avec C. Chevillon pendant les annes noires , mais, il se rapprocha plutt des Martinistes et des membres de Memphis-Misram qui, entre les deux guerres, avaient quitt ou avaient t radis par Bricaud ou Chevillon. Cela, peut-tre, par son temprament plutt magiste que spiritualiste selon la formule de Chevillon, R. Ambelain qualifiait, dans ses conversations, Chevillon de doux rveur , avec un petit brin dironie. Ds le dbut de loccupation R. Ambelain se retrouve investi des plus hauts grades tant Martinistes que dans les divers Rites de la Franc-Maonnerie, cela peut paratre choquant, mais en cette priode trs trouble, ctait tout fait normal et valide. Avec son ami et principal initiateur, Georges Lagrze Mikal , ils rveillent lOrdre des lus Cohens en 1942-43 ( ?) selon lancienne Ritulie et le Sacramentaire utiliss jadis pour ses mmes lus-Cohens crira-t-il dans Le Martinisme, en 1946. La Libration passe, le 9 dcembre 1944, il rend son nouvel Ordre officiel.

5Ayant compris que la filiation voque par Papus et Chaboseau : Martines - Saint-Martin tait douteuse, mais sans la renier, Robert Ambelain - Lagrze trouvrent une autre solution. Dans les documents et correspondance, dj publis cette poque, il est souvent mentionn que Willermoz nabandonna jamais les thories de son initiateur Martines et quil les fit passer via les C.B.C.S. dans les Profs et Grands Profs, grades ultimes de son rgime rectifi. Dans les annes, 1940-1950, en France, bien peu dinitis pouvaient se revendiquer dtre C.B.C.S., quant aux Profs et Grands Profs, ils taient presque des tres mythiques, on doutait mme quen Suisse, Genve, il en exista encore. La filiation tait trouve, et celle-ci tait indiscutable, elle venait bien de Willermoz (et Martines) sans interruption. Il ne restait plus qu rveiller lOrdre des lus Cohens puisque Lagrze se disait Grand Profs. Avec quelques Martinistes et Maons, comme il lexplique dans son livre Le Martinisme, ils sinitient les uns les autres, il ne reste plus qu trouver les Rituels pour les grades Cohens et dautres pour la ritulie des crmonies thurgiques, afin de passer de ltude pure lexprimentation, de spculatifs devenir opratifs . Hors les catchismes Cohens publis par Papus, ils ne disposaient que de bien peu de documents, mais R. Ambelain laide de ces catchismes et de la correspondance de Martines, en comparant les grades maonniques existants, il lui fut facile de composer de nouveaux rituels adaptables au systme Cohen . En ce qui concerne les rituels opratoires, il crit : on tablit une nouvelle forme opratoire, compte tenu de lpoque moderne, de lesprit (diffrent de celui des hommes du XVIIIe sicle) et nanmoins en rigoureux accord avec la Tradition, magique et martinziste. . Il tablit donc toute une ritulie, avec, disait-il, certains documents quil eut par lintermdiaire dun gardien , provenant des saisies de loccupant et entreposes square Rapp, dans lhtel des Thosophes ( ?), mais ce qui est plus vident, cest quil consulta nombre de grimoires aux bibliothques de Ste Genevive et de lArsenal, dont il tait un lecteur et copiste assidu. Ds les annes 1945, Robert Ambelain essuya bien quelques checs avec la Loge Alexandrie dEgypte , cra une Loge Rectifie, loge de base des Cohen, LArche dAlliance, loge qui fonctionne au vieux rite rectifi .....Cette Loge comprend une quinzaine de membres, hauts dignitaires parfois de la G.L., du G.O. ou du Grand-Prieur des Gaules. Le F. Savoire en est Vnrable dHonneur, il la install le 4 fvrier,... [Lettre du 3 Mars 1945]. Il sut rallier sa cause de nombreux maons et martinistes et son Ordre des lus Cohens prospra tant en Europe quen Amrique, tous les adeptes connaissent la suite : son hritage de Charles-Henry Dupont, son union avec Philippe Encausse, son abandon en faveur dIvan Mosca, qui mit lOrdre en sommeil, mais qui ne fut pas suivi par tous et enfin, ce dernier proposa de rouvrir lOrdre, dans une runion Nice, en 1995. A ce tableau idyllique, il y a pourtant une petite ombre dont personne ne semble tenir compte. En mars 1948, dans une petite brochure intitule Le Martinisme contemporain et ses vritables origines, Robert Ambelain rectifie quelques erreurs qui staient glisses dans son livre Le Martinisme de 1946, mais surtout, il crit p. 19 : Lorsque nous avons demand en 1943 au Frre Georges Lagrze de nous remettre la filiation willermozienne, nous le supposions non seulement Chevalier Bienfaisant de la Cit Sainte, mais encore un des huit Grands-Profs de France, dclare Aurifer. [Robert Ambelain] Or, si Lagrze fut affili au Grand Prieur des Gaules en qualit de C.B.C.S., ...... et parce que 33 e du Rite cossais Ancien et Accept, il ne fut jamais, il nous le dclara un jour, dtenteur de la Grande Profession.................... En conclusion, Robert Ambelain-Aurifer navait pas la Grande Profession en 1943 ; de quoi rflchir... Depuis ces cinquante dernires annes beaucoup de documents insouponnables ont t mis jour par des chercheurs infatigables, malheureusement ces documents sont dissmins dans de multiples publications : livres, revues, articles, pas toujours faciles se procurer, nous regrettons quil nexiste pas un corpus des documents manants de Martines et de ses adeptes de lpoque. Peut-tre quun jour les divers inventeurs feront preuve dun peu plus dhumilit et effaceront leurs rivalits mesquines ; que toutes les bonnes volonts suniront pour un travail en commun ; si Dieu le veut ! En dfinitive, que dire ceux qui sincrement sintressent la doctrine mise par Martines ? Crez des groupes de travail, tudiez la pense de Martines, de L. Cl. de Saint-Martin, discernez ce qui peut-tre bon pour votre enrichissement spirituel. En ce qui concerne la pratique thurgique soyez extrmement prudent, quelques prires ne peuvent pas faire de mal, mais les crmonies individuelles ou collectives, soit avec les rituels mis au point par Robert Ambelain ou ceux dcouverts depuis, peuvent tre dangereux pour des esprits faibles et occasionner des troubles psychiques sils sont conduits laveuglette, donc prudence, prudence ! Ayez toujours en vue que la spiritualit chrtienne ne demande pas toutes ces choses.

====== Le manuscrit des Instructions est conserv la Bibliothque de Lyon ; des extraits en ont t publis par Ren Gunon dans La France antimaonnique en 1914, reproduit in Ren Gunon tudes sur la Franc-Maonnerie et le Compagnonnage Paris, d. Traditionnelles (tome II) ; par Paul Vulliaud, Les Rose-Croix lyonnais au XVIIIe sicle , Paris, Nourry 1938. La premire dition complte est due Antoine Faivre, sous le titre de Les confrences des lus-Cohens de Lyon ditions du Baucens, Braine-le-Comte (Belgique) 1975 ; cette dition faite, peut-tre, avec une certaine prcipitation comporte quelques fautes de lecture, par contre les notes restent dactualit et de valeurs sres. La transcription du manuscrit original est assez difficile, la lecture tant malaise, nous esprons que notre dition est la plus fidle possible, nous avons conserv la numrotation des paragraphes tablie par Antoine Faivre, les verbes sont moderniss, lorthographe est conserve, ainsi que la ponctuation, lorsque cela est possible ; nous signalons tous les mots douteux. [xxx] mot barr, remplac par le suivant. /xxx/ mot en interligne, ajout au texte original. Lorthographe des noms propres est conserve, seul Mose est crit indiffremment : Moyse ou Mose.

6Nous ajoutons deux textes conservs eux aussi la Bibliothque de Lyon, et qui peuvent complter les Instructions : De ltat primitif, de limmensit de lespace et du temps et Les six circonfrences, les six jours de la cration par laddition mystrieuse de la pense, volont et action ; ce dernier texte semble de la main de Willermoz et les deux paraissent indits. NOTA. En modernisant lorthographe du texte, nous avons galement modernis et suivi les divers auteurs modernes en crivant Cohen(s) , bien que tous les textes originaux portent Con(s) , il semble que cette orthographe soit la forme de transcription en franais, de lpoque de Martines, du mot hbreu Nhk. Michel de Saint-Gall dans son Dictionnaire des Hbrasmes... (d. Demeter, 1988) transcrit cohen . Ragon pareillement. A noter galement que certains crivent : Kohen Dans le groupe de Lyon, on crivait : Martinez dou Martinzisme . ========

Sceau et signature de Martines de Pasqually

Jean-Baptiste Willermoz(Bibl. de Lyon)

91re Instruction du 7 janvier 1774 sur la Cration Universelle, Matrielle temporelle et le nombre snaire qui l'a produit, et ses rapports avec l'homme. Le Crateur voulant former cet Univers Physique de matire apparente pour la manifestation de sa Puissance, de sa Justice et de sa Gloire. Le plan qu'il en conut se prsenta son imagination Divine sous une forme triangulaire peu prs comme le plan ou le dessin d'un tableau se prsente l'imagination du peintre qui l'entreprend avant de commencer l'excution. Ce plan tant triangulaire, l'ouvrage qui en est provenu devait en porter l'empreinte et tre triangulaire ou ternaire comme lui et il l'est en effet. (2) Je dis que la cration universelle matrielle a t opre par le Crateur pour la manifestation de sa Puissance, de sa Justice et de sa Gloire; sa Puissance s'est manifeste en effet par l'acte mme de la cration qui a t produite de rien par sa seule Volont, sa Justice l'a t par la punition des premiers esprits prvaricateurs qu'il a chass de sa prsence, le Crateur tant immuable dans ses dcrets n'a pu les priver des Vertus et Puissances qui taient innes en eux par leur principe d'manation divine mais il a chang leurs lois d'action spirituelle. Il a form cet univers matriel o il les a relgu pour tre un lieu de privation et pour qu'ils y exerassent pendant une ternit leur action Puissance et Volont mauvaise dans les bornes qu'il leur a fix; de cette manifestation de Puissance et de Justice du crateur rsulte sans contredit celle de sa Gloire; cet univers devait encore servir pour la manifestation de sa Bont infinie et de sa Misricorde, ce qui sera expliqu dans son temps. (3) C'est par le nombre snaire que la Cration universelle a t opre ainsi que Mose le donne entendre par les Six jours dont il parle dans la Gense qui ne sont qu'un voile qu'il a employ pour exprimer ce qu'il voulait dire. Le Crateur est un Esprit pur et simple, ternel qui ne peut tre sujet au temps, d'ailleurs le temps n'a commenc qu' la Cration universelle dont nous parlons. Tout ce qui l'a prcd ne pouvait tre temporel, ce ne peut dont tre de six jours ni d'aucun laps de temps dtermin que Mose a voulu parler mais bien plutt des six penses Divines qui ont rellement opr la Cration. Nous apprenons les connatre par l'addition mystrieuse que l'Ordre enseigne des trois facults Divines qui sont la Pense, la Volont, et l'Action ou dans un autre sens que nous expliquerons quand il en sera temps, l'Intention, le Verbe et l'Opration. (4) La Pense est une, simple et indivisible comme l'Esprit qui l'a produit, elle est le principe de tout acte spirituel /libre/ et par l tient le premier rang entre les trois facults spirituelles dont nous parlons. C'est pourquoi nous la comptons 1; elle engendre la Volont sans laquelle toute pense /serait nulle et/ ne produirait rien. Par son rang binaire elle vaut deux et en y joignant la pense dont elle provient nous la comptons 3. Ce qui complte /forme/ le premier ternaire spirituel; mais la Pense et la Volont seraient nulles et ne produiraient aucun effet si elles n'taient mises en acte. C'est cette facult productrice de l'effet [qui procde de la Pense et de la Volont ] (phrase barre) que nous nommons action. Cette action par son rang ternaire vaut 3; et en y ajoutant le ternaire prcdent de la Pense et de la Volont dont elle procde, elle complte le nombre snaire qui a opr la Cration universelle. (5) Le tableau des trois facults puissantes innes dans le Crateur nous donne en mme temps une ide du mystre incomprhensible de la Trinit. [ L'Intention] (mot barr, remplac par "Pense") La Pense donne au Pre : 1. Le Verbe /ou l'Intention/ attribue au Fils : 2, et l'Opration attribue l'Esprit : 3; comme la Volont suit la Pense, et que l'Action est le rsultat de la Pense et de la Volont, de mme le Verbe procde de [ l'Intention] (Idem) la Pense, et l'Opration procdera de [ l'Intention] (Idem) la Pense et du Verbe. Donc l'addition mystrieuse de ces trois nombres donne galement le nombre snaire principe de toute Cration temporelle; vous reconnaissez par cet examen trois facults rellement distinctes et(1)

10procdantes les unes des autres et produisantes de rsultats diffrents et cependant toutes runies dans le seul et mme tre unique et invisible. (6) Il nous est enseign que l'homme fut cr l'image et la ressemblance de Dieu. Le Crateur tant pur Esprit ce n'est pas par sa forme corporelle que l'homme peut tre son image et sa ressemblance; que ce ne peut donc tre que par ses facults spirituelles, puisque l'Etre spirituel mineur ou l'homme est une manation de la Divinit et doit participer l'essence mme de cette Divinit et ses facults. Nous en avons une bien faible image mais sensible dans la reproduction journalire de tous les tres temporels, /mais/ l'tre produit quoiqu'en similitude de l'tre producteur et participant sa nature n'est pas pour cela l'Etre producteur lui-mme, de mme l'homme vient de Dieu, participe son essence et ses facults sans tre Dieu lui-mme, sans dtruire l'image et la ressemblance qui lient l'un l'autre. Il y aura toujours l'immense diffrence qui doit tre entre le Crateur et la Crature. Ainsi donc, comme l'homme sent en lui la Puissance ou les facults distinctes de la Pense, de la Volont et de l'Action, nous pouvons dire avec vrit qu'il est rellement par ces trois facults spirituelles qui sont innes en lui la vraie image du Crateur comme il en est la ressemblance par les trois facults /puissantes/ qui sont de mme innes en lui : [ l'Intention] (Idem) la Pense, le Verbe /ou l'Intention/, et l'Opration dont nous parlerons dans un autre temps et qu'il ne faut pas confondre avec la Pense, la Volont et l'Action. (7) Aprs avoir expliqu le nombre snaire par la vertu duquel s'est opr la Cration je vais parler du nombre ternaire producteur des formes et du nombre neuvaire que nous attribuons la matire, car il ne faut pas confondre non plus cette matire apparente et palpable qui frappe nos sens avec les principes impalpables qui la constituent. C'est l'union de ces principes mis en action qui composent les corps. ======== Note des Choses traites dans la p[remi]re instruction en assemble gnrale du 7 janvier 1774[Dans loriginal, cette note est place aprs la 2e Instruction] (15) Sur la Cration universelle matrielle temporelle

opre par la Vertu du nombre snaire des penses divines voile dans la Gense par les six jours de Mose, addition mystrieuse des 3 facults divines : pense, volont, action. Plan de la Cration prsente l'imagination du Crateur sous une forme e; empreinte de ce triangle dans tous les produits de la Cration, nombre ternaire des essences spiritueuses productrices des formes appeles mystrieusement : souffre, sel et mercure. Essences principes des lments, lments principes des corps produites par les esprits de l'axe /feu/ central ou feu incr, essences spiritueuses en aspect les unes des autres dans leur tat d'indiffrence /ayant leur vhicule inn sans action/ formaient le chaos. Enveloppe du Chaos forme par les esprits de l'axe producteur. Vhicule insr dans le chaos /dvelopp et ractionn/ par la descente de l'esprit [ du Crateur] (mots barrs) /agent suprieur, il n'y a point d'action sans raction/, explosion du chaos par la retraite de l'agent majeur divin, extension du chaos. Bornes de la Cration fixes par les esprits de l'axe, ils entretiennent les bornes de la cration, elle sert de barrire la mauvaise volont des p[remie]ers esprits pervers, ils y exercent leur malice et cherchent sans relche la dgrader. Ternaire des trois feux, de l'axe, de la terre et du soleil. Effets de ces trois feux actionnant les uns sur les autres. Mercure passif et actif, souffre vgtatif /et actif/, sel sensitif. ========

112e Instruction du lundi 10 janvier 1774 Emanation quaternaire de l'homme provenant de la quatriple essence divine reprsente par la Pense /1/ la Volont /2/, l'Action /3/, et l'Opration 4 dont l'addition mystrieuse complte le nombre dnaire 10 ou , c'est--dire la circonfrence qui est l'emblme de la Puissance ternelle et de la Cration universelle, et son centre qui reprsente l'Unit indivisible d'o tout est provenu et dans laquelle tout sera rintgr. (9) Emanation quaternaire et Puissance /privilges/ de l'homme reprsente par les 4 signes ou caractres appliqus sur lui dans la rception aux p[remie]rs grades de l'Ordre. Le 1er sur le cur rappelle son existence /spirituelle/ mme, le 2 e sur le ct droit le Bon Compagnon qui lui est donn pour le diriger, le 3e sur le sommet de la tte /l'esprit majeur de double puissance/ qui actionne, /dirige/, domine les 2 autres et enfin le 4 e par la perpendiculaire tire du sommet de la tte jusqu' l'estomac reprsente la divinit mme qui prside, dirige et gouverne et d'o toute Puissance provient. (10) Les trois premiers formant un triangle reprsente la Puissance de l'homme sur la cration universelle ds son principe d'manation quaternaire o il reut les lois, prceptes et commandements qu'il a perdu par sa Prvarication et qu'il ne peut racqurir qu'en se remettant en correspondance directe avec son nombre quaternaire figur par la perpendiculaire qui fait le centre du triangle, ce triangle figure encore la Puissance ternaire qui lui a t rendue aprs sa rconciliation sur les trois horizons terrestres : Ouest, Nord et Sud et sur les trois parties de la Cration universelle : terrestre, cleste, et surcleste, mais puissance inutile et sans action s'il n'obtient la puissance quaternaire divine figure par la perpendiculaire. (11) Correspondance quaternaire de l'homme, savoir : l'homme ou l'tre spirituel mineur 1, l'esprit Bon Compagnon 2, l'esprit majeur de double puissance 3, le Crateur 4 - 10 -. (12) L'homme tait man et plac au centre des six circonfrences ou penses divines pour commander, diriger, conserver et dfendre la Cration universelle, il avait une puissance proportionne ces actes. Mais aprs sa prvarication, il a fallu que le Crateur le remplaat par un tre revtu d'une /double/ puissance bien plus considrable, puisqu'il avait oprer /tous/ les mmes actes pour lesquels l'homme avait t destin, et de plus diriger soit directement soit par ses agents, conserver, soutenir et dfendre l'tre spirituel mineur et sa forme contre les embches et les attaques journalires des esprits pervers auxquels il s'est assujetti par sa prvarication. (13) Figure triangulaire de l'homme forme de l'extrmit des mains, les bras tendus, jusqu' celle des pieds domins par la tte ou la perpendiculaire cleste qui fait le centre. (14) Division ternaire, les os des les, le bassin ou le ventre 1, les cts ou capacit de la poitrine 2, la tte 3, font trois parties qui ne peuvent tre spares sans dtruire l'tre, les 4 membres sont des adhrences ou la partie vgtative, ils forment un rceptacle dont le buste est le centre, leur runion [forme] (mot barr) rpte le nombre septnaire qui dirige la Cration. ========(8)

3e Instruction Vendredi 14 janvier 1774(16)

Ouverture des 4 portes du Temple et des 3 portes du Porche. Les 3 cercles sensibles visuel rationnel et ses 3 rapports. Le septnaire de la Cration et de sa dure. Le nombre binaire opposition de deux puissances. Le nombre quinaire division du dnaire. Le quaternaire bon oppos la pense et intellect mauvais. Le mineur devient intellect mauvais et pervertit ses semblables.

12Le neuvaire, 3 essences, 3 lments, 3 principes corporels. Le neuvaire par la multiplication des 3 mixtes. Le neuvaire par le nombre snaire, /de facture/, de Cration et les 3 essences crs. Esprits suprieurs, 10; majeurs, 8; infrieurs, 7; mineurs terrestres, 3; ou de suprieur, 10; majeur, 8; infrieur, 3; mineur homme, 4 ou 1 Tout t fait par le snaire et est dirig par le 7aire. (septnaire) La jonction de l'esprit majeur se fait 7 ans. Les hommes et la religion ne punissent pas avant 7 ans. Vieillards dans l'enfance, leur tre spirituel quelquefois occup ailleurs. Cercle sensible terrestre l'ouest, visuel au nord, rationnel au sud. Sensible au sein de la mre, visible pendant la vie, rationnel pendant la rintgration. Sensible de la terre la lune, visuel de la lune au soleil, rationnel du soleil saturne. Etres spirituels mineurs conduits et actionns par les majeurs dans ces 3 cercles. Libre arbitre dtruit par la jonction du majeur, felix culpa. Esprits mineurs ternaires sont corporels sans intelligence. L'axe ordinaire est la ligne horizontale qui soutient et traverse le centre. L'axe feu incr est tout la fois l'enveloppe, le soutien et le centre de la Cration, il est incre parce que les esprits ternaires qui le produisent sont mans et non crs. L'homme destin la molestation des esprits pervers. Il drange l'uvre du Crateur en attentant sa vie et faisant des excs, son corps est un temple, les jenes affaiblissent les attaques de l'ennemi. Les cinq sens sont les portes de l'ennemi et du gardien. L'me corporelle ou vhicule rside dans le sang, l'me spirituelle de mme et actionne sur le sang ou vhicule adhr. ======== 4e Instruction de lundi 17 janvier 1774 Tous les tres provenus du Crateur sont des temples, il faut distinguer les diffrentes sortes de temple. Temple matriel, le plus petit atome de matire en est un puisqu'il a son vhicule qui l'anime. Temple spirituel des tres qui actionnent et dirigent la Cration temporelle sans tre assujettis au temps tel qu'tait Adam dans son premier principe. Temples spirituels temporels levs visiblement sur cette surface pendant la dure des temps pour la rconciliation. Les 7 principaux sont celui d'Adam, d'Enoch, de Melchisedeck, de Mose, de Salomon, de Zorobabel et du Christ, types de dlivrance et de rconciliation. Les autres, comme No, Abraham, etc. sont des types diffrents. Le corps de l'homme est une loge ou un temple qui est la rptition du temple gnral, particulier et universel. La maonnerie consiste lever des difices sur leur base, nous sommes donc des maons spirituels. (18) La maonnerie apocryphe drive de l'Ordre appelle ses assembles loges et nous temple, ils se nomment maons et nous aujourd'hui pour nous distinguer, nous nous disons philosophes Elus Con. (19) Le temple de Salomon sur lequel est fonde toute la Maonnerie tient parmi les 7 principaux temples spirituels temporels un rang remarquable par ses allusions infinies avec la Cration universelle.(17)

13Rapports sa division ternaire : le porche, [ le temple] (mots barrs) o s'assemblait la multitude des Lvites pour assister et aider aux sacrifices, le temple o s'assemblaient les Prtres qui aidaient au G(rand) Prtre dans ses fonctions. Le S(ain)t des Saints o le G(grand) P(rtre) seul entrait pour faire ses travaux particuliers. Rapports avec les parties terrestre, cleste et surcleste de la Cration, et avec le ventre, la poitrine ou sige de l'me par le sang, et la tte de l'homme. (20) Les vtements du G(rand) P(rtre) taient allgoriques et ses fonctions ou travaux particuliers, il courait risque de mort s'il se prsentait impur ou mal prpar dans le S(ain)t des S(ain)ts; il portait des sonnettes au bas de sa robe pour faire remarquer son inanition si elle tait de trop longue dure, il y entrait avec des cordons trs longs tranants par derrire, dont l'extrmit restait dans le temple, ils servaient aux prtres qui ne pouvaient entrer dans le S(ain)t des S(ain)ts pour retirer son corps en cas qu'il y et succomb. Les prtres de nos jours ont conserv ces cordons, l'tole ou rceptacle, aube, mitre, etc. (21) Tous les temples spirituels ont t fonds sur sept colonnes qui sont allgoriques aux sept dons de l'Esprit accords l'homme dans son principe et dont la facult d'action ne se peut dvelopper en lui que par la jonction et la correspondance directe avec son quaternaire d'manation divine. Ces sept colonnes taient reprsentes dans le temple de Salomon par le chandelier 7 branches qui portaient sept toiles ou lampes allumes et figuraient les 7 plantes qui sont les 7 colonnes de la Cration universelle. Le G(rand) P(rtre) transposait ce chandelier suivant les diffrentes parties sur lesquelles il voulait oprer. (22) L'homme fut cr 3 heures, nombre des essences spiritueuses qui ont coopr la formation des corps, il prvariqua 5 heures, nombre de la jonction de son quaternaire divin la prtendue unit mauvaise, il fut incorporis 6 heures, nombre de la facture de l'Univers sur lequel il devait commander, il fut chass 9, nombre de la matire dont il fut revtu. (23) Il reut trois mots puissants : mor, ya, in, par lesquels il devait oprer la puissance qui sont figurs par ces mots, lois, prceptes et commandements en vertu desquels il opra, dirig par le Crateur. Les trois actes de puissance qui taient inns en lui sur le gnral, le particulier et l'universel, ou terrestre cleste et surcleste, mais il voulut aussi contre le gr du Crateur oprer sur le Divin et il perdit l'usage de ses trois puissances, elles lui ont t rendues par sa rconciliation, mais ses trois facults qui sont en lui restent sans action et sans vie si elles ne sont ractionnes par la puissance quaternaire divine que chacun doit travailler obtenir. (24) Ces trois puissances, mots ou facults, sont figures au candidat dans les premiers grades par les trois signes placs sur lui, en sur le cur, le ct droit et sur la tte, la ligne perpendiculaire trace du front l'estomac reprsente la puissance divine quaternaire qui fait le centre des trois autres et sans laquelle elles sont nulles. Le temple de Salomon fut construit sur la montagne du mont Mor, terre leve au-dessus de tout sens, qui correspond au jardin d'Eden au paradis terrestre dans lequel le premier homme fut cr, il fut lev sans aucun outil de mtal pour figurer que la Cration universelle tait provenue de la seule volont et puissance du Crateur et que la matire n'est qu'apparente, pour figurer encore que le corps de matire du premier homme ainsi que celui du Christ a t form sans le concours d'aucune opration physique matrielle, il fut bti en 6 ans et ddi le 7 me pour figurer les six jours ou les six penses divines qui ont opr la facture de l'Univers, et la 7 me qui est la bndiction du Crateur de son ouvrage, la prsentation qui lui fut faite par le G(rand) A(rchitecte), et l'incorporisation temporelle des /7/ agents majeurs mans pour le maintenir et diriger sous la direction suprieure de l'Esprit majeur ou G(rand) A(rchitecte). (25) Origine du Sabat - Ncessit de l'observer, manire de le faire tous les jours et toute heure en mritant la protection des 7 agents principaux et de leurs chefs 8re. (octonaire)

14Le 8re (octonaire) dirige le 7re (septnaire), le 7re (septnire) dirige et gouverne l'ouvrage de Cration snaire, de mme le snaire sera dtruit par la retraite du 7 re, (septnaire) aprs quoi le 8re (octonaire) rintgrera tout ce qu'il a form. Les 7 sceaux du livre de l'Apocalypse sur lequel est couch l'agneau ou 8re (octonaire) qui seul en a la clef. (26) Dans le temple de Salomon il y avait quatre hiroglyphes et un nombre chacun. ======== 5e Instruction du vendredi 21 janvier 1774 A l'entre du temple de Salomon taient deux colonnes gales de 18 coudes de haut, celle de droite se nommait Jak qui signifie : il tablira, celle de gauche se nommait Bo qui signifie : confusion; la premire faisait allusion [ au corps] (mots barrs) l'incorporisation de l'homme /dans son corps de matire/, la seconde celui de la femme, elles taient gales parce que l'tre spirituel mineur de l'homme et de la femme ayant la mme origine, la mme manation, ils sont gaux et ont le mme acte remplir; elles se divisaient en 3 parties, savoir : 10, 4, 4. Ce qui reprsente par 10 la correspondance directe du mineur avec la divinit de la circonfrence au centre, par 4 de la surface terrestre la partie cleste, et par autre 4 de la partie cleste celle surcleste. Le mot Jak, "il tablira", annonce la puissance du commandement qui tait rserve l'homme dans son principe, le mot Bo, "confusion", exprime celle qui a rsult de la prvarication du 1er homme, qui fut une rptition de celle des premiers esprits qu'il devait contenir, molester, il pouvait seul leur servir d'intellect Bon, et par sa communication avec eux leur inspirer le repentir, et ds lors faire cesser le mal, mais en entranant l'homme ils se sont privs de cette unique ressource. L'homme, malgr sa chute a toujours le mme uvre remplir pour lequel il a t destin; et doit pr(emirement) travailler sa rconciliation, seul moyen de racqurir ses trois puissances sur l'ouest, nord et sud, qui figure le terrestre cleste et surcleste, et de se remettre en correspondance avec son quaternaire, molester sans cesse les esprits pervers en se refusant leurs piges et dtruisant sans cesse leurs projets mchants, et enfin reprendre sur eux l'autorit qui lui tait rserve, parce que si la misricorde divine veut jamais oprer quelque bien en leur faveur, ce sera par la seule communication de l'homme avec eux qu'ils pourront en concevoir le dsir, puisque l'homme a t tabli cette fin et que les dcrets immuables de Dieu doivent avoir leur accomplissement, l'homme qui leur livre sa volont contrarie les desseins /l'uvre/ du Crateur et renonce autant qu'il est en lui sa destination premire, par la jonction de volont et d'action qu'il fait avec leur chef, il devient un avec lui et devient infrieur lui et son sujet, il est lui-mme un intellect dmoniaque pour sduire et pervertir ses semblables par son exemple, il se rend plus coupable qu'eux mmes et doit par consquence s'attendre un sort pire que le leur puisqu'il renforce le parti qu'il est charg de dtruire. (28) Le nombre de confusion de la seconde colonne est dsign par le rang binaire que tient la p(remi)re lettre du mot Booz dans l'alphabet hbraque. Ces deux colonnes avaient encore une autre application, celle du midi dsignait l'me de l'homme ou le mineur, celle du nord l'esprit Bon qui lui est donn pour le diriger, si la partie du midi dans la Cration universelle est celle o les esprits pervers sont plus spcialement relgus, celle du nord doit tre habite par des tres capables et chargs de les contenir. Ce que l'Ecriture Sainte donne souvent entendre soit en parlant du Dmon du midi, soit en parlant de l'esprit saint qu'elle fait toujours venir du ct de l'aquilon.(27)

15Ces choses avaient t de mme figures avant le dluge par les deux colonnes, l'une de pierre ou de brique qui avait t leve dans la partie du nord par la postrit de Seth, et l'autre par celle de terre qui avait t leve dans la partie du midi par celle de Kain; la premire annonait la force et la stabilit des uvres spirituelles bonnes, elle rsista aux inondations du dluge et fut conserve longtemps aprs; l'autre, annonait la faiblesse et la corruption des uvres de matire, ce qui tait mme dsign par le nombre /de confusion/ de ses proportions; aussi fut-elle totalement dtruite par les eaux du dluge. (29) Il tait dfendu aux enfants de Dieu de s'allier avec les enfants des hommes. Cette dfense ne doit point s'entendre matriellement. Les hommes de ce temps, ne pouvant se multiplier que selon les lois physiques de la nature laquelle ils taient assujettis comme tous les autres animaux, devaient tre libres de s'allier indistinctement avec les femmes des deux races; mais il tait dfendu aux enfants de Dieu, c'est--dire ceux qui observaient les lois, prceptes et commandements de Dieu, de s'allier avec des femmes qui les avaient oublis ou les mprisaient, de crainte de se laisser pervertir et entraner dans le mme oubli par leur exemple. Depuis Adam jusqu'au dluge, on n'a compt que deux nations, celle des enfants de Seth /tablie au nord/, appels enfants de Dieu, parce que sa loi s'y tait conserve; et celle de Kain, appele enfants des hommes, relgue au midi. Ces deux nations, par le lieu de leur demeure, figuraient les esprits pervers relgus au midi de la Cration, et l'esprit Bon dans la partie du nord; on ne compte que deux nations provenues d'Adam parce que Abel, son second fils, ne laissa point de postrit matrielle, il n'est venu que pour oprer, par sa mort, la rconciliation de son pre Adam et tre le type de la rgnration universelle. Kain et sa postrit fait le type des esprits pervers premiers mans et de leurs chefs. Seth et sa postrit fait le type des mineurs ou de l'homme second man mais devenu l'an dans l'ordre spirituel; il faut observer que c'est dans cette postrit de Seth et d'Enos, son fils, que se sont passs tous les types spirituels survenus parmi les hommes pour leur instruction jusqu' No. Dans l'origine on voit Adam, pre temporel de toute sa postrit, faisant le type du Crateur, Abel faisant celui du rgnrateur, et Seth celui de l'Esprit qui instruit et dirige. (30) Quoique tous les hommes ayant la mme uvre de molestation remplir, il ne s'ensuit pas une ncessit absolue pour l'accomplissement des dcrets du Crateur et le bien de la Cration, que tous le remplissent; un petit nombre, un seul mme, peut lui suffire, ce qui est prouv en plusieurs endroits de l'Ecriture o pour sauver une partie considrable, il se contente d'y trouver dix justes, mme un seul. La postrit des hommes est sauve du dluge par No trouv seul juste aux yeux du Crateur. No l'vnement du dluge, /g de 600 ans/, fait le type du Crateur, flottant sur les eaux et conservant dans l'arche le germe de toutes les reproductions animales. Les dimensions de l'arche ont encore un rapport sensible avec la cration universelle : elle avait 3 tages, ce qui rappelle les trois essences spiritueuses dont sont provenus toutes les formes corporelles. Par ses dimensions, de longueur /300 coudes/, de largeur /50/, de hauteur /30/, on y reconnat /dans son ge/ le nombre de Cration, /celui des 3 essences et par le produit total/, celui de confusion provenant de deux puissances en contradiction pour la soutenir d'une part et la dtruire de l'autre, par 5 le nombre qui en a occasionn la construction. Le temple de Salomon avait 60 coudes de long, 20 de large et 30 de haut; /l'oracle avait 20 coudes de long, de large et de haut/; le temple avait 40 coudes de long et 20 de large, devant le temple un vestibule de 20 coudes de long sur 20 de large. Mmes rapports dans les dimensions du temple de Salomon. Large de 20, long de 60, haut de 30. Divis en trois tages ou parties distinctes, le porche, le temple, le sanctuaire dans lequel tait le Saint des Saints, ce qui annonce la correspondance de l'immensit divine avec la terre figure par le porche par le moyen du cleste et surcleste.

16Depuis No il y a eu trois nations par Cam, Sem et Japhet. Cam l'an, relgu dans la partie du midi, rpte le type de Kain et des premiers esprits mans prvaricateurs. Sem pre de la postrit des Isralites par Abraham, fait le type de celle de Seth. Japhet est le pre de la troisime nation qui est celle des gentils chez qui la lumire a t transporte par le mpris qu'en ont fait les Hbreux descendants de Sem en punition de leur abandon de la loi divine, et les chrtiens d'aujourd'hui ou des gentils provenus de Japhet sont devenus par la pure misricorde du Crateur les ans dans l'ordre de la grce des descendants de Sem. Mais comme ces descendants de Sem ont t le peuple choisi par le Crateur pour y manifester ses merveilles et sa gloire et que ses dcrets doivent toujours s'accomplir, ils rentreront la fin des temps dans leurs droits et par une rconciliation entire ils redeviendront les ans des gentils qui, par l'abus de leur lumire, connaissances et secours mriteront d'en tre privs leur tour, ce qui commence dj dans le sicle prsent se manifester. Les Egyptiens provenus de Cam figurent, avec leur roi, dans tout ce qui est racont leur sujet dans les Stes Ecritures, les esprits pervers dmoniaques et leur chef. La terre d'Egypte figure la partie de la Cration o ils sont relgus pour oprer leur volont mauvaise, ce qui aide expliquer bien des passages.(31)

Notes particulires revoir.(32) (En marge) (Tout le paragraphe suivant est barr jusqu' "mprisent")

[Le sjour des Isralites dans la terre d'Egypte o ils sont assujettis peut figurer l'tat de l'homme dans le sein de la femme priv de toutes ses facults et la privation sa fuite et ses apprhensions. L'aspect des Egyptiens qui les poursuivent dsignent les peines et combats continuels de cette [prison] vie passagre. L'arche au milieu de la mer est l'Esprit conducteur, le dfenseur bon compagnon qui aide faire le trajet. Le passage de la mer Rouge peut tre aussi envisag comme le passage de cette vie l'autre. Il se fait de mme ce qui annonce la privation o nous sommes dans celle-ci. L'arche s'arrte au milieu de la mer et soutient les eaux pour en favoriser le passage. C'est l'Esprit conducteur, le dfenseur bon compagnon; il conduit au port ceux qui le suivent avec confiance, mais il abandonne les eaux leurs cours naturels pour ceux qui le mconnaissent ou le mprisent] Privs de toute lumire cleste leurs yeux obscurcis par la nue tnbreuse qui leur cache la colonne de feu qui claire les justes, ils suivent en aveugles la route qui est fraye devant eux, et ils sont engloutis sous les eaux, et le mme passage qui a mis les Isralites en sret prcipite leurs ennemis dans les abmes. Les divers campements qu'ils font dans le dsert aprs ce passage semble annoncer les travaux pnibles du mineur dans le cercle sensible. La loi qu'il reoit au bas du Sina n'annoncerait-elle point son retour sa puissance premire dans le cercle Visuel et enfin l'entre des Isralites dans la Terre promise, l'entre du mineur dans le lieu de sa rintgration spirituelle ou l'exercice entier de sa puissance dans le cercle rationnel... etc. etc. etc. Notes revoir. ======== 6me Instruction du lundi 24 janvier 1774 Sur les sacrifices d'Abel, d'Abraham, de Salomon, /de Mose/ et du Christ. Sur la nature du crime du premier homme. Il tait tre pensant, esprit pur; destin commander sur toute la cration et en occuper le centre d'o il pouvait se transporter son gr dans tous les espaces de cette cration, il ne(33)

17peut plus aujourd'hui la parcourir qu'en pense, mais cette facult de la parcourir ainsi fait bien sentir qu'il est actuellement en privation et qu'il tait autrefois d'une nature bien diffrente, le corps matriel dont il est envelopp est tout fait contraire sa nature premire. Voil pourquoi l'esprit qui y est renferm tend toujours s'en dbarrasser et dsire avec ardeur d'en voir rompre les liens. L'homme, dans son premier corps de gloire, recevait communication directe du Crateur par l'Esprit Majeur; dans son corps actuel de matire il ne peut plus en recevoir de bonne que par des esprits agents secondaires qui agissent sur lui ainsi qu'il leur est ordonn et qu'il doit se rendre favorables. Le Crateur est un tre trop pur pour pouvoir communiquer directement avec un tre impur tel qu'est l'homme dans ce corps de matire dont il n'est revtu que par punition, il ne peut esprer cette communication directe qu'aprs sa Rconciliation qui ne peut tre parfaite pendant la dure de sa course temporelle matrielle, il faut qu'il commence par purifier sa forme corporelle matrielle pour pouvoir commencer ici-bas sa Rconciliation. (34) Quoique les Etres Spirituels agents et ministres du Crateur pour oprer ses volonts soient des esprits purs, nanmoins il y a une grande diffrence entre leur puret et celle du Crateur parce que le crime de l'homme a occasionn une sorte de tache dans les diffrentes classes de ces tres, mme parmi les Etres Spirituels Divins du Cercle Dnaire, en ce qu'ils n'avaient oprer en prsence du Crateur qu'un culte purement spirituel et que depuis la prvarication du premier homme il est survenu un changement dans leurs lois d'actions qui les assujettit une action en partie spirituelle et en partie temporelle, et c'est par eux que l'homme reoit la communication de la pense bonne que le Crateur lui envoie, ne pouvant plus en avoir de lui-mme. (35) L'homme, man dans un tat de gloire et de puret pour oprer les dcrets de l'Eternel dans la Cration universelle, loin d'agir selon les lois, prceptes et commandements qu'il avait reus, orgueilleux de sa puissance qu'il venait de mettre en acte sous les yeux mme du Crateur, reut en cet tat l'insinuation de l'intellect mauvais auquel il abandonna sa propre volont bonne et agit selon leur conseil dmoniaque. Le crime des premiers esprits fut double : 1 - Ils attaqurent avant les temps la puissance du Crateur et voulurent se rendre gaux lui. 2 - Loin de se soumettre au dcret de punition port contre eux et de se repentir de leur crime, ils l'aggravrent par un second en s'efforant de sduire et de pervertir l'homme qui devait les commander, ils aggravrent ainsi leur punition en se privant des secours qu'ils pouvaient recevoir de lui. L'intellect dmoniaque s'empara de la volont bonne du mineur et par cette jonction binaire ils la firent oprer par des lois toutes contraires celles du Crateur, l'homme fut puni de son crime d'une manire conforme la nature mme du crime, il se trouva resserr dans une prison de cette mme matire qu'il devait contenir et se soumit par l une action sensible de ces esprits pervers sur ses sens corporels provenus de cette matire qui avait t cre pour les tenir en privation et sur laquelle ils pouvaient exercer leur volont mauvaise qu'ils manifestent tous les jours en travaillant continuellement la dgrader pour rompre, s'ils le pouvaient, leurs barrire et bornes de privation, mais tous leurs efforts seront vains pendant la dure de la cration universelle parce qu'elle est dfendue par des tres revtus par le Crateur de Vertu et de Puissance pour la soutenir et la prserver. (36) Adam, dchu de son tat de gloire et enseveli dans un corps de matire tnbreuse, sentit bientt sa privation. Son crime tait toujours devant ses yeux, il s'en repentit mais il fallait une victime pour mriter sa grce, il fallait que sa forme corporelle matrielle fut purifie par la destruction de la forme de son fils Abel et par l'effusion de son sang, afin que purge par l de son impuret, elle devint plus susceptible de communication. La mort d'Abel n'opra point la rconciliation de son pre, mais elle le disposa l'obtenir, il ne pouvait l'obtenir parfaite que par la destruction de sa propre forme matrielle, mais il fallait qu'elle ft

18purge de son impuret par l'effusion du sang de son fils Abel et ce fils ne lui fut donn qu' cette fin. (Note en marge) [Erreur corriger touchant le fruit qu'Adam retira du sacrifice d'Abel et sur toute la suite de cette instruction qui est rdige fausse sur le mme plan.] Kain, premier-n d'Adam, retarda la rconciliation de son pre parce qu'il fut conu par lui avec excs de ses sens de matire. L'intellect dmoniaque avait prsid cet acte d'impuret, aussi il s'empara de l'uvre corporel comme de son propre domaine d'o il attaqua avec bien plus de certitude le mineur qui y fut incorpor. Ce fils ainsi conu augmenta la punition de son pre par les dsordres auxquels il se porta bientt puisque c'est lui qui arracha la vie son frre. Abel, second-n d'Adam, fut conu par lui sans excs des sens matriels selon les vues du Crateur et la puret des lois de la nature. Il devint par l un temple mieux dispos recevoir le mineur qui devait l'habiter, aussi ce mineur lu par le Crateur pour oprer ou disposer la Rconciliation de son pre fut dou de vertus spirituelles plus grandes et telles qu'elles convenaient sa mission. Il la termina par le sacrifice de sa vie, ce fut tout l'uvre qu'il eut remplir et voil pourquoi il n'eut point d'autre postrit. Il fut en cela le type de la Rgnration universelle qui devait s'oprer /de mme/ dans les temps par l'effusion du sang du juste par excellence. (37) Les sacrifices sanglants, ou [l'] cette effusion du sang pour la purification de la forme et purger l'impuret que le mineur contracte en habitant ce corps de matire si contraire sa nature, ont t pratiqus dans tous les ges du monde. Elle tait ncessaire pour les hommes qui ont vcus sous l'ancienne loi mais elle ne l'est plus sous la loi de grce, cette purification universelle des formes /matrielles/ ayant t opre par l'effusion mme du sang du Christ lors de son avnement temporel. (38) No sortant de l'arche offre des victimes en sacrifice d'actions de grces. Mais sous Abraham on voit un sacrifice bien plus considrable dans la personne de son fils Isaac qui s'y soumit volontairement pour consommer la Rconciliation de son pre et prparer celle du peuple lu qui devait natre de lui. Si ce sacrifice ne fut pas achev c'est que le Crateur se contenta de la bonne volont du pre qui lui prouvait sa confiance et celle du fils qui prouvait sa parfaite rsignation aux ordres du Crateur. Mais il n'en fut pas moins une figure relle du sacrifice qui devait s'oprer par le Christ en Jrusalem dont Isaac fait le type, comme Abraham pre d'une nombreuse postrit fait celui du Crateur. Ce sacrifice fut remplac par celui d'un blier pour dsigner qu'il fallait une effusion de sang pour purifier leurs formes et celles de leurs descendants que ce sacrifice prparait la rconciliation. (Note en marge jusqu' "Rconciliation") (39) Ce n'est point par l'effusion du sang d'Abel que son sacrifice a opr la purification de la forme corporelle d'Adam, puisque chaque tre doit travailler lui-mme la purification de sa propre forme, mais c'est par la force des vertus spirituelles qui taient en lui, qui le rendaient agrable au Crateur, qu'il a dispos son pre sa Rconciliation. (40) Ce sacrifice avait t prcd par une autre effusion de sang qui commena par Abraham et fut perptue comme elle l'est encore dans toute sa postrit. Elle fut opre par la circoncision de sa propre chair qui lui fut ordonne par le Crateur en signe de l'alliance ternelle qu'il contractait avec lui et avec toute sa race dans laquelle il faisait lection par sa pure misricorde d'un peuple privilgi destin tre le tmoin oculaire de toutes ses merveilles. Le but de cette circoncision perptue dans cette postrit tait donc de purifier la forme corporelle de chaque tre et de prparer les mineurs qui les habitaient leur Rconciliation s'ils suivaient exactement les lois du Crateur.

19Le sacrifice d'Abel et d'Isaac furent renouvels par Moise, mais sous une forme diffrente. Les Isralites avaient presque perdus toute ide de leur tre spirituel pendant l'assujettissement o ils avaient vcu dans la terre d'Egypte qui, selon les principes de l'Ordre, signifie l'empire dmoniaque. Si le Crateur eut exig des sacrifices sanglants d'homme, ce peuple grossier et ignorant n'aurait vu en lui qu'un dieu cruel et destructeur, mais il voulut le rappeler lui sous des figures et lui faire sentir la ncessit de purger l'impuret des formes de matires pour parvenir la Rconciliation. C'est pour cela que Moise, par ses ordres, prescrivit des sacrifices d'animaux. Il y en avait de diffrents pour les diffrentes grces que le peuple voulait obtenir, ces sacrifices furent conservs et perptus dans le temple de Salomon, mais il tait expressment ordonn de choisir des animaux sans tache extrieure ni intrieure. Il ne s'agissait pas des taches de couleurs sur la peau, mais il fallait que l'animal ft parfaitement sain et n'eut aucune dfectuosit. Le Grand Prtre en rpandait le sang de la victime autour de l'autel (il en teignait les cornes) et il sparait les 4 membres qu'il faisait consumer par le feu en holocauste. Il rpandait le sang parce qu'il est le sige de l'me et qu'il faut pour ainsi dire amortir les sens pour que l'Esprit fasse sa Rconciliation. Cette partie de l'animal ainsi consume par le feu dsigne que toute rintgration corporelle se fait par l'action du feu qui est l'agent principal de toute dissolution. (Le paragraphe suivant est barr et accompagn des mots " revoir", en marge) (41) L'Esprit actionne sur l'me, et l'me sur le vhicule corporel; le feu, vhicule des principes corporels aprs la retraite de l'me ou du vhicule gnral actionn par le feu suprieur, cherche se dgager de son enveloppe et se rintgrer son principe. Les parties se dissolvent aussitt et se rintgrent leur tour, et tant que cette Rintgration des principes corporels n'est pas complte, l'Esprit erre avant de commencer son passage dans le cercle sensible. ======== Suite de la 6me Instruction du 24 janvier 1774 Cette effusion de sang a enfin t opre par le Christ en Jrusalem. Cet tre divin voyant sa cration attaque par les esprits pervers dont les triomphes sur les mineurs augmentaient tous les jours, vint lui-mme en personne /de sa propre volont/ la dfendre et oprer sur eux cette molestation pour laquelle l'homme avait t cr, les dpouiller de leur proie, les resserrer dans une plus grande privation et abrger le cours des travaux pnibles que les mineurs rintgrs et non rconcilis avaient encore oprer. Il prit naissance dans le sein d'une femme vierge comme le commun des hommes. Il y vint revtu de toutes ses vertus et puissances, mais il y fut conu sans aucune opration physique matrielle, ce qui fait une immense diffrence avec la conception d'Abel opre par Adam selon les lois physiques de nature. Un corps ainsi form ne devait subir qu'une Rintgration trs succincte, aussi fut-elle trs prompte puisqu'ayant t enseveli avec son corps matriel il ressuscita le 3me jour avec un corps glorieux et incorruptible. Il avait toute l'apparence de la matire, puisqu'il but et mangea aprs sa rsurrection avec ses disciples et qu'il se rendit palpable au toucher de l'un d'eux. Mais il tait immatriel et d'une nature bien diffrente du premier, puisqu'il se transportait rapidement presque dans le mme temps dans des lieux diffrents et loigns, qu'il apparaissait au milieu de ses disciples dans des appartements bien clos et en disparaissait aussi subitement. Vraie image de la nature du premier corps de l'homme dans son premier tat de gloire et d'innocence, il est n avec un corps sensible et matriel semblable celui dont l'homme ft revtu aprs son crime pour purifier les mineurs hommes de la souillure qu'ils contractent dans ce corps matriel oppos leur nature et avancer d'autant leur Rintgration(42)

20corporelle et Rconciliation spirituelle. Il est ressuscit avec le mme corps, puisqu'aprs sa Rsurrection il portait sur lui les mmes signes du supplice qu'il venait de subir, mais ce corps avait chang de nature et tait devenu impassible. Les essences ou principes corporels taient rintgrs et il n'en restait plus aux yeux de ses disciples que les apparences extrieures. Il resta trois jours dans le tombeau et l'Ordre nous enseigne que pendant ces trois jours, il alla oprer en Esprit les trois points importants de son avnement. Le premier jour il descendit aux Enfers, c'est--dire il pntra dans les abmes de la terre pour y dlivrer les mineurs qui y gmissaient, /dtenus/ dans la captivit du prince des dmons. C'est l o il exera sa double puissance en agissant sur eux en leur faveur et en molestant et resserrant davantage en privation le prince dmoniaque et tous ses agents, il commena son uvre dans ce sjour parce que les mineurs qui y taient s'y trouvaient dans la plus grande oppression. ======== 7e Instruction du vendredi 28 janvier 1774 L'homme man pour commander et rgir la cration universelle tait revtu de toutes les Vertus, Puissances et Facults ncessaire pour oprer son uvre; elles taient dsignes par les trois colonnes mystrieuses qui lui furent prsentes par le Crateur lors de son manation spirituelle du sein du Crateur, et encore lors de son incorporisation temporelle matrielle, dans le premier temps ou la premire poque, ces trois colonnes places au nord, au midi et l'orient lui rappelaient les lois, prceptes et commandements dont il devait faire usage; dans la seconde, elles lui retraaient les trois moyens ou Vertus qui lui taient accordes pour racqurir ce qu'il avait perdu par sa faute. (44) L'homme a dchu de son principe d'manation divine : 1, par sa ngligence faire usage de l'intelligence qui lui tait donne pour dmler les piges des esprits pervers qui le tentrent; 2, par le dfaut de force et de courage qu'il devait employer pour les repousser; 3, par la prsomption et l'orgueil qu'il a eu de vouloir s'galer au Crateur. (45) Le Christ, par ces paroles : "Je dtruirai ce temple et je le rebtirai en 3 jours", semble vouloir nous faire entendre par ce nombre ternaire, qui ne peut se rapporter des jours ordinaires, les trois routes indiques l'homme pour tre remis son principe de Cration divine, il ne peut esprer d'y parvenir que par l'exercice des trois vertus opposes aux vices qui l'ont fait dchoir, qui sont la Sagesse, la Force et l'Humilit. En tudiant ce qui lui est figur par la colonne du midi, il acquierra la Sagesse et le Discernement pour discerner le Vrai et le Faux, le Bien et le Mal, enfin la vritable source d'o lui viennent les penses qu'il sent natre en lui, puisqu'il sait qu'tant dchu il n'a plus de penses lui et qu'elles lui sont toutes suggres ou par son intellect bon ou par l'intellect mauvais. Il doit donc donner ses premiers soins avant de donner l'acquiescement de sa volont aux penses qui lui sont suggres, connatre de quelle part elles lui viennent pour agir ensuite selon ses lumires. Par l'tude de la colonne du nord, qui dsigne la partie d'o lui viennent les secours suprieurs, il acquerra la force et le courage ncessaires pour adopter et faire jonction avec le Bien et pour rejeter le faux, le molester et s'en sparer, car il ne lui suffit pas d'avoir su discerner, il faut ensuite que sa volont agisse et fixe son choix, il le fera bon s'il rclame avec force et persvrance les secours des agents suprieurs mans par le Crateur pour le soutenir dans ses combats et qui lui sont dsigns par cette colonne du nord. Enfin, puisque c'est l'orgueil qui l'a fait dchoir, ce sera donc par l'humilit, la soumission et la confiance qu'il pourra tre remis son Principe il enquerra ces Vertus par le(43)

21secours de la colonne d'orient. Il y trouvera la perpendiculaire qui l'unit avec le Crateur mme d'o il est man. Il se conservera par l en sagesse en intelligence, en force et en courage, pour accomplir son uvre temporel et spirituel. (46) L'homme ne peut pas rflchir sur la nature de son tre et sur ses facults sans y dcouvrir un reste de sa grandeur originelle. La pense dont il est susceptible, par laquelle il se transporte en Esprit dans toute la Cration universelle, la parole qui lui est donne par laquelle il fait connatre et oprer sa volont par tout ce qui l'entoure, enfin toutes les facults intellectuelles qui sont en lui, qui le distinguent seul entre toutes les classes des autres animaux, sa position mme corporelle, marchant seul sans exception habituellement sur deux pieds la face haute, et formant une ligne perpendiculaire, emblme de sa correspondance spirituelle avec le Crateur, tout lui prouve la noblesse de son origine, la grandeur et la sublimit de son tre dont il n'a pas perdu entirement le souvenir. Il sent qu'il est en privation et enseveli dans les plus paisses tnbres, mais ce sentiment mme lui annonce qu'il n'est pas fait pour y rester, que sa nature corporelle lui est contraire et trangre qu'il est fait pour en sortir et pour jouir de ses premiers droits, s'il sait les racqurir. Il rpugne de penser que le Crateur infiniment juste, bon et misricordieux, et donn ou laiss l'homme seul ce sentiment intime de sa supriorit et de la connaissance de lui-mme, s'il devait rentrer au nant et ne jouir jamais par sa nature des avantages qui paraissent si visiblement tre faits pour lui. (47) Ces paroles du Christ pourraient se rapporter avec autant de vrit aux Principes corporels des formes, leur action, leur destruction, et leur Rintgration, tous ces objets, quoique vus sous des points de vues diffrents ont nanmoins chacun les mmes rapports. En effet, dans toutes ces actions particulires on y dcouvre la mme loi ternaire qui a tout produit et par laquelle tout finira. On l'aperoit 1, dans le nombre des trois essences spiritueuses d'o tout est provenu, Souffre, Sel et Mercure. 2, dans l'union de ces trois essences spiritueuses prises ensemble 1, dans celle des trois lments provenus des trois essences 2, et enfin dans l'union des trois principes corporels qui constituent toute forme matrielle, provenus leur tour des trois lments 3, nombre ternaire de forme ou snaire /de cration temporelle matrielle./ (Phrase barre, entre crochets) [La mme loi ternaire qui a coopr la formation /et l'entretien/ des tres corporels de vie passive oprera leur [rintgration] destruction et leur Rintgration.] Cette loi ternaire qui a opr la Cration des formes est la mme pour l'entretien de ces mmes formes pendant la dure qui leur est prescrite, elle opre avec la mme prcision dans tous les tres corporels de vie passive. On la trouve en comptant les essences spiritueuses 1, le vhicule de vie passive corporelle 2, et les esprits de l'axe qui ont produit les essences et le vhicule 3, autre rapport de la loi ternaire d'entretien des formes. Lors de la cration universelle, dans l'enveloppe chaotique taient renfermes les trois essences spiritueuses produites selon la volont du Crateur par les esprits de l'axe qu'il avait mans pour cela, ils y avaient insrs aussi de leur propre feu un vhicule destin lier les essences entre elles, ces essences taient en aspect les unes des autres dans un tat d'indiffrence jusqu' ce qu'elles eussent reu le principe de vie passive corporelle et de mouvement ou de raction qui leur fut communiqu par la descente de l'Esprit majeur dans l'enveloppe chaotique, c'est ce vhicule /gnral/ suprieur, principe de vie passive corporelle qui actionne et ractionne sur les vhicules particuliers des tres corporels qui y entretient par cette raction continuelle la vie et la dure. Ainsi donc dans tous les tres corporels matriels, chacune des plus petites parties qui le composent est lie par un vhicule particulier 1, ce vhicule particulier est entretenu et ractionn sans cesse par le vhicule gnral suprieur principe de vie passive corporelle, lequel son tour n'agit dans la forme ou le corps qu'autant

22de temps qu'il y est entretenu et maintenu par l'tre spirituel majeur qui a prsid la formation de l'univers et des corps qui y sont renferms, de sorte que ds que cet tre spirituel majeur suspend et retire vers lui la facult agissante du vhicule suprieur qui entretient la vie passive corporelle des tres de matire, l'action ou la vie de l'tre corporel cesse, le vhicule particulier de chacune des parties qui constitue la forme n'tant plus actionn par le vhicule suprieur tend se dgager de son enveloppe ou des essences qu'il tient en liaison. Ds qu'il en est spar, les essences dpourvues de tout lien se dsunissent et tombent en dissolution. Ainsi la mme loi ternaire de cration a opr la formation, entretient la dure des formes, opre leur destruction et la Rintgration des parties constituantes. La facult de vie et d'action du vhicule principe de vie corporelle, suspendue et retire par l'tre spirituel majeur 1, le vhicule particulier de chaque partie corporelle dgag de son enveloppe se rintgre dans les esprits de l'axe qui l'ont produit 2 et les essences ainsi dgages de leur vhicule particulier, dissoutes et dcomposes par cet abandon, se rintgrent leur tour dans ces mmes esprits de l'axe qui les ont aussi produit 3. On trouve aussi un autre ternaire spirituel de cette manire. Les esprits de l'axe qui ont produit les essences et les vhicules particuliers 1, l'Etre spirituel majeur qui a prsid la cration et y a donn l'action, la vie et le mouvement 2, et l'Etre ternel divin Crateur de qui tout est man 3. ======== 8e Instruction du lundi 31 janvier Distinction importante faire entre les tres spirituels corporels, les tres spirituels temporels, les tres spirituels purs et simples qui dirigent le temporel sans tre temporels et l'Etre spirituel divin Crateur de qui sont mans tous les autres tres. L'Etre spirituel divin Crateur de toutes choses ne prend aucune part directement au temporel mais il a man des tres spirituels purs et simples et intelligents qui prsident et dirigent le temporel ou la Cration universelle selon ses ordres et sa volont; ces tres qui nous reprsentent la partie surcleste ont donc une double opration faire, l'une purement spirituelle et l'autre spirituelle et temporelle, ils sont assujettis au temporel comme chargs de le diriger sans tre assujettis au temps. Les tres spirituels temporels sont ceux qui renferms dans l'espace de la cration universelle, y ont une action purement temporelle exercer, soit pour soutenir, dfendre et diriger le mineur homme, soit pour veiller l'entretien et la dfense de cette mme Cration universelle contre les attaques continuelles des esprits pervers. Enfin les tres spirituels corporels sont les esprits plantaires majeurs et infrieurs et les esprits de l'axe qui ont une action purement corporelle oprer, n'ayant que l'intelligence ncessaire pour oprer ce dont ils sont chargs par le Crateur d'o ils sont tous mans pendant toute la dure fixe par lui pour cette Cration; mais n'tant que des tres d'action corporelle ils sont dpourvus des facults de pense et de volont. (49) Le vhicule gnral qui anime chaque individu dans les trois rgnes animaux, vgtaux et minraux, ainsi que les vhicules particuliers qui entretiennent chaque particule des corps ne sont point des tres spirituels, ce sont de simples manations des esprits de l'axe qui se rintgrent en eux aprs leur dure temporelle, ce sont des tres de vie passive destins simplement l'entretien des formes. Ces manations de facults produites par les esprits de l'axe ou vhicules des formes y sont insres par eux selon la loi qu'ils en ont reue, ils les retirent de mme par devers eux selon la volont du Crateur lorsqu'ils en ont reu l'ordre de l'agent suprieur majeur chef de la Cration temporelle.(48)

23Il y a donc une grande distinction faire entre la nature des vhicules tres de vie passive ou me vgtative sensible mane des esprits de l'axe et insrs par eux dans tous les tres corporels matriels; et celle des tres spirituels dont nous avons parl en commenant. Ces vhicules ou mes passives qui animent toutes les formes sont entre elles de nature bien diffrentes selon les espces d'tres corporels pour lesquelles elles sont destines, il y a mme dans chaque rgne des varits infinies, celui qui anime la pierre n'est pas de mme nature que celui de la plante, quoique man de la mme source, ceux-ci sont bien diffrents de ceux qui animent les animaux, ces derniers diffrent encore beaucoup de ceux qui animent l'homme; ils ont tous des proprits distinctes suprieures les unes (des) autres. Ces vhicules tres de vie passive portent avec eux dans l'tre corporel qu'ils animent ce sentiment que nous appelons instinct dans les animaux, qui les porte agir selon leur loi particulire l'entretien, la dfense de leur forme et la reproduction de leur espce, on ne sera point surpris de la varit ni de l'tendue de ces facults ou instincts lorsque l'on sait qu'elles sont des productions ou manations d'tres spirituels chargs par l'E(ternel) de cet emploi. Ces vhicules ou me gnrale passive de chaque tre corporel n'ont chacun qu'une seule action oprer lorsqu'elle est remplie selon leur loi particulire; ce vhicule, cette partie igne qui anime l'tre, est retire et se rintgre sans retour dans l'esprit de l'axe qui l'a produit. Ces productions ou manations des esprits de l'axe ne peuvent tre que temporelles et momentanes; il n'appartient qu'au Crateur d'maner de son sein des tres spirituels intelligents et permanents, ce qui dtruit le systme absurde de la mtempsycose. Il en est de mme des essences spiritueuses ou principes corporels des formes, elles n'ont de mme qu'une seule action oprer. Celles qui ont form un corps ne contribuent nullement aprs la dissolution la formation d'un autre corps; lorsque le vhicule ou principe de vie passive est retir de la forme qu'il habitait, les vhicules particuliers qui servaient de lien aux principes corporels de chaque particule de l'individu et qui y taient par l'opposition de leur nature dans un tat de contrainte, cessant d'tre ractionn par le vhicule gnral de l'Etre, deviennent libres, ils tendent se dgager de leur enveloppe. Les principes corporels, aprs leur dpart se dsunissent, se rintgrent dans les lments, ceux-ci dans les essences spiritueuses, et enfin ces dernires dans les esprits de l'axe qui les ont produites; cette Rintgration des principes corporels et des lments dans les essences est plus ou moins lente, mais il est prsumer que la Rintgration particulire des essences dans les esprits de l'axe qui les ont produites se fera tout la fois aprs la dure fixe pour cette cration universelle, de cette manire les principes corporels qui ont composs un corps ne peuvent cooprer en former un autre, puisqu'ils se rintgrent chaque fois, et chaque tre corporel nouveau exige une nouvelle production d'essences spiritueuses et de vhicules de la part des esprits de l'axe dont l'action est varie et multiplie l'infini. Mais comment expliquer l'augmentation de volume de terre dans certains endroits et surtout dans les cimetires, si toutes les particules se rintgrent ? Autre proposition qui suit la premire. Il n'y a aucun acte temporel corporel qui ne soit prcd d'une action spirituelle. Il faut encore ici distinguer essentiellement action spirituelle, action temporelle et action corporelle, ce qui est dit ci-devant peut servir faire comprendre ces distinctions. ======== 9e Instruction du vendredi 4 fvrier 1774 Sur la double action universelle, image de la double action spirituelle divine. Sur la nature de l'Etre spirituel mineur terrestre, sur son action et sa raction, sur ses facults et proprits relatives aux esprits plantaires dont il reoit les influences et l'action.(50)

24Sur la nature et proprit des trois essences spiritueuses, des trois lments et principes corporels qui en proviennent, et leur action et raction mutuelle, leurs applications et leurs rapports. Explication de ces propositions. Nous appliquons aux trois essences spiritueuses, ou aux trois lments et principes corporels qui en proviennent, les noms de Souffre, Sel et Mercure. Ces trois choses sont les principes de toute corporisation. Elles sont toutes mixtes et runies ensemble, non seulement dans les corps, mais mme dans la plus petite particule des corps, et sans cette union intime qui s'opre par le vhicule qui les lie, les corps ni les parties qui le composent ne pourraient subsister, puisque ds le moment que le vhicule insr en elles par les esprits de l'axe qui les produisent en est spar, les lments constituant le corps se dsunissent, se dcomposent et se rintgrent dans les essences d'o ils proviennent. Ces trois choses nommes Mercure, Sel et Souffre, reprsentent les trois principes constitutifs universels de cration et de corporisation matrielle qui sont la partie solide, la partie fluide aquatique et la partie igne, quoique ces principes universels se trouvent indispensablement runis, comme nous l'avons dit, dans tous les corps quelconques, nanmoins nous appliquons chacun d'eux avec une distinction particulire celui des lments dans lequel il abonde le plus et encore aux parties des corps avec lesquelles on y aperoit plus d'analogie, et aux couleurs qui les reprsentent. Nous y examinons leurs plans [ou places]pour mieux juger leur action. Ainsi, lorsqu'il s'agit de la cration du gnral ou de la terre et de ce qui l'environne, quoique chaque particule de cette terre soit un mixte des trois principes universels, nanmoins, comme elle est le corps le plus solide et le plus pesant de la cration, ce qui est prouv par la place infrieure qu'elle y occupe, nous lui appliquons le Mercure comme reprsentatif du principe solide /et tnbreux/ dsign par la couleur noire que nous lui appliquons aussi. Nous appliquons le souffre tant au feu intrieur de la terre qu'au feu infrieur que l'Ordre nous enseigne tre plac au-dessous d'elle comme un foyer toujours entretenu par les esprits de l'axe que nous nommons feu central ou feu incr, lequel par son action toujours subsistante actionne sans cesse le feu intrieur, lequel est son tour ractionn par le feu suprieur ou solaire, qui le tient en quilibre dans son centre. C'est par cette raison que nous appliquons au Souffre la couleur rouge comme reprsentative du feu agent principal de la nature. Enfin nous appliquons le Sel l'Eau dont il est le principe particulier, l'Eau ou l'humide grossier qui enveloppe la terre tempre l'action du feu qui en dissoudrait et diviserait les parties, comme le feu son tour la dfend de la destruction qu'occasionnerait l'Eau si elle restait expose sa seule action. Dans le corps de l'homme et des autres animaux nous appliquons le Mercure /ou la Terre/ au solide ou l'os qui fait la charpente du corps. Le Souffre ou le feu, au sang qui est le sige de l'me passive corporelle, et le Sel ou l'Eau la chair qui est l'enveloppe du corps et le dfend de l'action intrieure et extrieure du feu. Lequel des trois applique-t-on la moelle des os que l'on peut regarder comme reprsentative des trois essences spiritueuses ? D (aprs cette unique lettre, un espace blanc denviron trois ou quatre lignes) Dans les plantes et arbres on applique le Mercure au corps de l'Arbre, le Souffre la sve qui en procure la vgtation et l'accroissement, le Sel lcorse qui prserve l'Arbre des accidents journaliers. Le Souffre ou le Feu est toujours plac au centre du corps mais le Mercure /ou le solide/ est toujours plac entre les deux autres essences et peut tre envisag lui mme comme faisant(51)

25le centre des trois; c'est une loi gnrale de la nature qui n'est pas sans dessein, puisqu'il est le dpositaire de la double action; le Souffre et le Sel ou l'Eau et le Feu sont deux principes d'une nature si oppose qu'ils ne s'uniraient jamais sans un mdium qui modre leur action rciproque et en lie les effets; le Mercure ou le corps solide terrestre qui constitue tous les corps est le mdium si ncessaire. Il est l'tre de double action puisqu'il reoit d'une part et communique de l'autre. Il faut donc qu'il soit revtu de proprits plus considrables et plus puissantes que les deux autres principes pour pouvoir subir et rsister cette action et raction continuelle. Le gnral ou la terre nous reprsente dans le temporel ce que la cration opre dans le spirituel; si on se rappelle que la partie infrieure de la terre, les abmes, est celle qui est destine tous dans une plus grande p(rivation ?). ========(Le texte de la 10e Instruction manque.)

======== 11e Instruction du vendredi 11 fvrier 1774 Sur l'origine du Mal provenu de la pense orgueilleuse des esprits majeurs premiers mans et de la confrontation de leurs vertus, facults et puissances avec celles du Crateur. (53) De la ncessit de libert dans les tres spirituels intelligents pour qu'ils puissent rendre dans l'immensit divine un culte agrable au Crateur. (54) Sur la prvarication du premier homme man dans l'immensit temporelle pour gouverner la cration universelle. Il avait un culte spirituel temporel corporel y oprer pour la manifestation de la justice, de la puissance et de la misricorde du Crateur, il reut la loi en oprant sur le corps gnral terrestre, le prcepte (ou principe) en oprant sur les habitants du corps gnral terrestre et du cleste, le commandement en oprant sur la cration universelle; sa propre pense orgueilleuse l'carta de la ligne perpendiculaire, dans cet tat il reut impression de l'intellect dmoniaque, et opra par leur conseil une uvre matrielle de confusion. S'tant spar de la partie spirituelle bonne pour n'agir que dans le temporel, sa punition est d'tre priv de cette partie spirituelle bonne qu'il abandonna alors. Par cette privation il a perdu la connaissance et la facult des trois actes de puissance qu'il opra devant le Crateur. (55) Etres spirituels physiques non intelligents, tres spirituels intelligents, le Crateur de toutes choses. Etres spirituels fixs, non fixs, et physiques en preuve. ========(52)

12e Instruction du mercredi des Cendres 16 fvrier 1774(56)

Rception du F(rre) Baron d'Eyben aux trois grades symboliques et au grade de Me ======== 13e Instruction du vendredi 18 fvrier

Elu.

faite au F(rre) nouveau reu sur les proprits du simple et double triangle et du rceptacle qui en fixe le centre. ========(57)

2614e Instruction du lundi 21 fvrier 1774 La p(remi)re tenue devant le Fre Orsel son retour. Rcapitulation de ce qui a t dit dans les deux dernires sur la valeur et les rapports des trois grades bleus et du grade d'Elu, du double triangle et rceptacle. (59) Les trois premiers grades font allusion la cration universelle, tant dans sa division de gnrale terrestre, de partic