Janvier 2013

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ISSN 0299 - 0342 CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS N°308 • janvier 2013

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Tours • Studio

Transcript of Janvier 2013

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ISSN

0299 - 0342

CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURSN°308 • janvier 2013

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du 2 au 8 janvier 20131semaine

Film proposé au jeune public, les parents restant juges.Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. www.studiocine.com

Cinémas Studio – 2 rue des Ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com

du 23 au 29 janvier 20134semaine

NIKOLE PETIT RENNE 2

de Jorgen Lerdam & Kari Juusonen

JEAN DE LA LUNEde Stéphan Schesch

UN ENFANT DE TOIde Jacques Doillon

LES BÊTESDU SUD SAUVAGE

de Benh Zeitlin

LES CINQ LÉGENDESde Peter Ramsey

1h32’

2h16’

1h15’ VF

1h36’ VF

1h20’

JOURS DE PÊCHEEN PATAGONIE

de Carlos Sorin

1h18’

Le film imprévuwww.studiocine.com

MAINDANS LA MAIN

de Valérie Donzelli

1h37’ VF

17h15

21h15

21h30

16h00sauflundimardi

17h30

21h30

16h00sauflundimardi

17h15

21h45

1h25’

14h15sauflundimardi

ERNEST ETCÉLESTINE

de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier

LE GRANDRETOURNEMENT

de Gérard Mordillat

DJANGOUNCHAINEDde Quentin Tarentino

ALCESTEÀ BICYCLETTE

de Philippe le Gay

THÉRÈSEDESQUEYROUX

de Claude Miller

BLANCANIEVESde Pablo Berger

14h15

19h30

14h30

19h45

14h1517h3021h00

14h30

19h30

CNPjeudi18h00voir page 4

14h1517h1521h30

1h50’

L’IVRESSE DE L’ARGENT

de Im Sang-Soo

14h30

19h45

vendredi19h00

21h00

23h00voir page 5

mardi19h45voir page 6

1h53’

1h47’ + court métrage 11’

2h44’

1h44’

1h44’

MILLER’S CROSSINGde Joel Coen

J’AI TOUJOURS RÊVÉ D’ÊTRE UN GANGSTERde Samuel Benchetrit

SNATCHde Guy Ritchie

ULTIMO ELVISde Armando Bo

THE MASTERde Paul Thomas Anderson

RENOIRde Gilles Bourdos

LA PARADEde Srdjan Dragojevic

UNE HISTOIRE D’AMOURHélène Fillières

1h55’

Le film imprévuwww.studiocine.com

1h12’ sans paroles

1h31’

2h17’

1h20’

1h51’

LE PETIT CHAT CURIEUX(KOMANEKO)

de Tsuneo Goda

LES MONDES DE RALPHde Rich Moore

Jean Renoir

UNE PARTIE DE CAMPAGNELE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE

40’

17h30

21h30

21h45

17h00

21h30

17h45

21h45

mercredis amed idimanche14h15

19h15

17h30saufjeudi

mercredisamedi

dimanche16h15

lundi19h3020h15

GIMME THE LOOTde Adam Leon

1h21’ + court métrage 9’

LE ROIDU CURLING

de Ole Endresen

1h18’

RENOIRde Gilles Bourdos

FOXFIREde Laurent Cantet

2h23’

YOSSIde Eytan Fox

1h23’

L’HOMME QUI RITde Jean-Pierre Améris

1h51’

14h30

19h45

14h3016h00sauf

lun-mar19h30

14h30

19h45

14h15

17h30

19h30

lundi19h30

14h15

19h00

14h1517h1519h3021h45

1h33’

LA CHATTE DES MONTAGNESde Ernst Lubitsch

LIEBELEIde Max Ophuls

19’

POPULAIREde Régis Roinsard

1h51’

17h00

21h30

C I N É M A T H È Q U E

1h28’

8e NUIT DU GENRE

1h50’

52’ 1h12’

1h19’

Débat avec NadineMichau & René Warck

Luttes ouvrières en France,hier et aujourd’hui

DE MÉMOIRES D’OUVRIERSde Gilles Perret

QUAND LES FEMMES ONT PRIS LA COLÈREde René vautier & Soazig Chappedelaine

LES CONTIde Jérôme Palteau

C I N É M A T H È Q U E

Rencontre avec des professionnelsde la santé et le réalisateur.

Soirée en partenariat avec le CHRU de ToursARTICLE 23de Jean-Pierre Delépine

1h21’1h22’

1h sans paroles

1h42’ VF

samedi

1h48’

1h43’

À suivre.

À suivre.

À suivre.

À suivre.

À suivre.

À suivre.

ATEL I ERmercredi

LE CIRQUEde Charlie Chaplin

mercredi, samedi, dimanche3D

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du 9 au 15 janvier 20132semaine

du 16 au 22 janvier 20133semaine

Films pouvant intéresser les 12-17 ans, (les parents restant juges) au même titre que les adultes.Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire).www.studiocine.com

Cinémas Studio – 2 rue des Ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com

UNE HISTOIRE D’AMOURHélène Fillières

L’HOMME QUI RITde Jean-Pierre Améris

THE MASTERde Paul Thomas Anderson

RENOIRde Gilles Bourdos

COMME UN LIONde Samuel Collardey

14h1517h1519h15sauf jeu

14h30

19h45

14h15

21h30

14h30

19h30

14h1519h0021h30

1h42’

1h51’

1h20’

2h17’

AUJOURD’HUIde Alain Gomis

14h30

19h45

1h28’ + court métrage 11’

17h1519h30sauf lun

POPULAIREde Régis Roinsard

1h51’

1h33’

YOSSIde Eytan Fox

BOYde Taika Waititi

MAINDANS LA MAIN

de Valérie Donzelli

LE ROIDU CURLING

de Ole Endresen

LES CINQLÉGENDESde Peter Ramsey

1h18’

1h25’

1h23’

1h28’ VO

1h17’

GIMME THE LOOTde Adam Leon

1h21’

Le film imprévuwww.studiocine.com

FOXFIREde Laurent Cantet

1h37’ VF

19h30sauf

samedi

17h45

21h45

17h15

21h15

17h00

21h15

samedi19h45

17h30

21h45

2h23’

mercredisamedi

dimanche14h15

LE CIELPEUT ATTENDRE

de Ernst Lubitsch

lundi19h30

CNPjeudi20h00

1h52’

ULTIMO ELVISde Armando Bo

1h31’

THE MASTERde Paul Thomas Anderson

2h17’

ALCESTEÀ BICYCLETTE

de Philippe le Gay

DJANGOUNCHAINEDde Quentin Tarentino

2h44’

LA PARADEde Srdjan Dragojevic

1h55’

LA FÉLINEde Jacques Tourneur

LA MAIN DU DIABLEde Maurice Tourneur

1h44’

14h30

19h15

14h1517h0021h15

14h30

19h45

lundi19h3021h00

CNPjeudi20h00

14h1517h3021h00

14h1517h1519h3021h30

1h13’

UNE HISTOIRE D’AMOURHélène Fillières

1h20’ + court métrage 12’

14h30

21h45

COMME UN LIONde Samuel Collardey

1h42’

LES HABITANTSde Alex Van Warmerdam

1h48’

L’HOMME QUI RITde Jean-Pierre Améris

1h33’

RENOIRde Gilles Bourdos

1h51’

LES CINQ LÉGENDESde Peter Ramsey

1h52’

1h37’ VF

LES MONDESDE RALPHde Rich Moore

1h42’ VF

Le film imprévuwww.studiocine.com

17h15

21h30

19h45

17h45

21h45

17h30

mercredisamedi

dimanche14h15

19h30

vendredirencontre :18h00film :

19h45

Débat avec Chadi M’raghli

C I N É M A T H È Q U E

2013, femmes en TunisieTUNISIE

HISTOIRE DES FEMMESde Fériel Ben Mahmoud

Rencontre et débat animésGérard Mordillat après la séance

C I N É M A T H È Q U E

Rencontre et débat animés parPascal Mérigeau, critique et journaliste

LE GRANDRETOURNEMENT

de Gérard Mordillat LA RÈGLEDU JEU de Jean Renoir

Débat avec J.-C. Bragoulet de Sortir du nucléaire

Démantèlement de centrales nucléaires

BRENNILIS, LA CENTRALEQUI NE VOULAIT PAS S’ÉTEINDRE

de Fériel Ben Mahmoud

1h28’

52’

mercredi, samedi, dimanche3D

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Horaires d’ouverture :

lundi : de 14h00 à 19h00mercredi : de 14h00 à 17h00

jeudi : de 14h00 à 17h00vendredi : de 14h00 à 19h00samedi : de 14h30 à 17h00La bibliothèque est fermée

les mardis, dimanches et les vacances scolaires.

Présence graphique contribue à la préservation de l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.

LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €.ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Éric Costeix, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Claude du Peyrat,

Dominique Plumecocq, Claire Prual, Éric Rambeau, Roselyne Savard, Marcelle Schotte,avec la participation de Marie Bertin, Gisèle Godet-Massey et la commission Jeune Public.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet.ÉQUIPE DE RÉALISATION : Éric Besnier, Roselyne Guérineau – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37)

Les STUDIO sont membres de ces associations professionnelles :

AFCAEASSOCIATION

FRANÇAISEDES CINÉMASD’ART ET ESSAI

ACORASSOCIATION

DES CINÉMAS DE L’OUESTPOUR LA RECHERCHE

(Membre co-fondateur)

GNCRGROUPEMENT

NATIONALDES CINÉMASDE RECHERCHE

ACCASSOCIATION

DES CINÉMAS DU CENTRE(Membre co-fondateur)

EUROPAREGROUPEMENTDES SALLES POURLA PROMOTION

DU CINÉMA EUROPÉEN

Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

CNP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

animation bibliothèquePascal Mérigeau - Jean Renoir . . . . . . . . . . . . . 5

Nuit du genreGangsters . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Soirée CHRULe suicide au travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

L E S F I L M S D E A à Z . . . . . . . . . . . . 6

en bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Bande annonceLa prison de demain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

InterférencesJ’enrage de son absence/Après mai . . . . 19

courts lettragesAmour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

rencontreSandrine Bonnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

rencontreMichel Leclerc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

rencontreJean-Pierre Améris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

rencontreVolker Schlöndorff . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

InterférencesDans la maison/J’enrage de son absence . . 32

Vos critiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Jeune Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

FILM DU MOIS : YOSSI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

GRILLE PROGRAMME . . . . . . pages centrales

La cafétéria des Studiogérée par l'association AIR (chantier d'insertion),

accueille les abonnés des Studiotous les jours de 16h00 à 21h45sur présentation des cartes abonné et cafétéria.

Tél : 02 47 20 85 77

Site : www.studiocine.comet un lien vers notre page Facebook : cinémas STUDIO

S O M M A I R Ejanvier 2013

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3Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013

éditorial

Le samedi 26 Janvier 2013, les cinémas Studioaccueilleront la première séance de Ciné-ma

différence ! Ciné-ma différence est né en 2005 d’un constat :le cinéma, premier loisir culturel, est refusé auxpersonnes autistes, polyhandicapées, ou pré-sentant des troubles du comportement. À lamoindre réaction étrange, au premier cri ou rirebizarre, les regards et les réflexions souvent hos-tiles font sortir de la salle la famille qui s’était ris-quée dans ce lieu public avec un enfant, un ado-lescent ou un adulte porteur de ce type dehandicap.Pour remédier à cette exclusion sociale quiajoute une injustice à celle du handicap, Ciné-ma différence formalise et organise dans le cadred’un réseau national de près de 30 salles, selonun déroulement identique, des séances decinéma ouvertes à tous : personnes handica-pées, leurs familles et le public habituel.Le dernier samedi de chaque mois, aux Studio,un film sera proposé en VF sur le créneau de 14heures. Choisi dans notre programmation, il seraannoncé dans Les Carnets et sur le site, au tarifabonné pour tous.Une séance Ciné-ma différence commence dèsl’accueil, à l’entrée du cinéma, par une informa-tion donnée à chaque spectateur. Des béné-voles formés et attentifs sont présents à la porte,près de la caisse, devant et dans la salle. Lesspectateurs sont salués et guidés, quelques motséchangés permettent déjà de savoir qu’on estbienvenu dans cet endroit étranger à beaucoup.Une signalétique, flèches avec pictogrammes,indique la salle de projection et les sanitaires. Avant le film, un responsable salue les specta-teurs et explique en quelques phrases les règlesdu jeu de ces séances, présentées par un court-

métrage.La lumièreest progres-sivement dimi-nuée et le sonmodéré. Pendantle film, les bénévoles, visibles grâce à leur giletjaune imprimé du logo Ciné-ma différence etmunis de lampes de poche, se tiennent auxpoints clés de la salle. À la sortie, on prend le temps de se dire aurevoir.À Tours, les séances de Ciné-ma différence sontcoordonnées par l’Art et la manière et co-orga-nisées par l’ ADAPEI d’Indre-et-Loire, les Elfes,Entraide Naissance Handicap 37 et les cinémasStudio, avec le soutien de la ville de Tours(Mission culture et handicap).Sollicités il y a quelques mois par ces partenaires,nous n’avons pas hésité à nous engager danscette nouvelle aventure qui répond à nos prin-cipes d’orientation. Convaincus du rôle d’inté-gration sociale du cinéma, de source d’émotionsindispensables à l’épanouissement de chacun,salariés et membres actifs des Studio sont unisdans cette action qui permet l’accès à la culturecinématographique pour tous !Cette expérience vivante et chaleureuse, où cha-cun est accueilli avec sa singularité, a pour mar-raine Sandrine Bonnaire. Venue aux Studio enoctobre présenter son dernier film, très émuequand nous lui avons parlé de la réalisation dece projet, elle nous a dit : « Merci pour eux ».

MB et GGM

[email protected]

Aux Studio, le cinéma,c’est pour tout le monde !

Les cinémas Studio vous souhaitentune excellente année cinématographique !

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Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 20134 5Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013

Nuit du genre 9e édition : Vendredi 25 janvier

Le CNP, le Club UNESCO, le Collectif Palestine 37, leCIDFF et le Café des Femmes proposent :

2013, Femmes en Tunisie« La prochaine révolution sera celle des Tuni-siennes », déclarait le 22 octobre 2012,Madame Bochra Belhaj Hmida, avocate d’unejeune tunisienne violée par deux policiers.L’avenir lui donnera-t-il raison ?Le code du statut personnel, du 13 août 1956(droit à l’égalité homme-femme, à la citoyen-neté, à l’éducation, à la monogamie, audivorce, au travail, à la liberté de circulation…)unique dans le monde arabe, semble menacé.Difficile d’imaginer que ces femmes acceptentles menaces venant des salafistes, des pays duGolfe, de certaines prises de position du nou-veau gouvernement, sans oublier bien sûr lepoids des traditions.FILM : Tunisie, Histoire des Femmes, de FérielBen Mahmoud, 2005, suivi d’un DÉBAT avec M.Chadi M’raghli de l’Association Tunisiens desdeux r ives et une femme tunisienne (sousréserve).

Le CNP, le Réseau Sortir du Nucléaire, Saint-AvertinAvenir proposent :

Démantèlementdes centrales nucléaires :

Quels impacts ?La Loi de 2006 prévoit, lors d’un projet de cen-trale nucléaire, que les réacteurs usés seront« déconstruits » : retour à l’herbe ! EDF s’estengagée à démanteler ses neuf réacteurs arrê-tés ! Que faire des déchets : 115 000 tonnespour A3 à Chinon. Quel stockage ? Le coût n’ajamais été chiffré. Brennilis comme étalon : ladépense dépasse la provision.La déconstruction : longue aventure pour desmillions d’années en millions de tonnes dedéchets. 300 centrales concernées dans lemonde. Marché prometteur : la France peut-elle devenir spécialiste de la déconstruction ?FILM : Brennilis, la centrale qui ne voulaitpas s’éteindre, de Brigitte Chevet, 2008, 52,suivi d’un DÉBAT avec J.-C. Bragoulet du groupelocal Sortir du nucléaire Touraine.

jeudi 10 janvier - 20h00

jeudi 17 janvier - 20h00

Le CNP propose :

Luttes ouvrières en France, hier et aujourd’hui …

Finies les luttes ouvrières ? Pas sûr…

La condition d’ouvrière et d’ouvrier a beau-coup changé au cours du XXe siècle. Les luttesont pris de multiples formes (grèves, occupa-tions, réappropriations de l’outil de travail,réflexions et organisations collectives…) pouraméliorer le quotidien du travail, augmenter lessalaires et défendre l’emploi. Elles ont abouti àdes victoires, des déceptions, des espoirs… Aujourd’hui encore, elles sont une réalité quenous aborderons par le biais de trois docu-mentaires et d’un moment d’échanges, avecl’intervention de deux sociologues : NadineMichau et René Warck.

DÉROULEMENT DE LA SOIRÉE :18h - FILM : De mémoires d’ouvriers, deGilles Perret, 2012, 1h19.19h30 : pause-buffet.

20h - FILM : Quand les femmes ont pris lacolère, de René Vautier et Soazig Chappede-laine,1977, 1h12.21h15 : ÉCHANGE & DÉBAT, avec NadineMichau et René Warck

22h15 : FILM : Les Conti, de Jérôme Palteau,2011, 52 minutes.

Billet unique pour toute la soirée, au prix habituel de la par-ticipation aux frais du CNP.Entrée dans la salle dès 18h, ou à 20h, ou à 22h15.

Un toit, c’est un droit :populations expulsées et enjeux

économiquesFILM : Même un oiseau a besoin de son nid,de C. Chansou et V. Trintignant-Corneau.

DÉBAT avec Yves Prigent (Amnesty InternationalFrance) et un des réalisateurs.

jeudi 24 janvier - 18h00

jeudi 31 janvier - 19h45

Et c’est reparti pour cet événement tant attendu, LaNuit du genre de la commission Vague Jeune des Stu-dio, qui fête ses neuf printemps, soirée culturelle maissurtout festive et décalée. Cette année l’équipe achoisi d’évoquer le thème des gangsters au cinémapour vous concocter une nouvelle soirée dont elle ale secret. Gangster, c’est surtout un mythe :Ce qui plaît dans le film de gangsters c’est qu’il meten avant un personnage violent prêt à tout pour s’em-parer des rênes du pouvoir et de l’argent. Il prend sasource dans le gangstérisme des années 1920, dontles héros s’inspirent d’une figure mythique de cettepériode : Al Capone. Le gangster fascine et repousseà la fois tant il cristallise tous les paradoxes de l’âmehumaine. Gangster, victime de son succès :Les premiers films du genre commencent à être pro-duits au début des années 30 dont le plus connu res-tera à tout jamais le Scarface d’Howard Hawks en1932. Puis le genre s’essouffle au profit du film noir.Il doit à Francis Ford Coppola et Martin Scorsese delui redonner une seconde jeunesse.Et maintenant ?Nous pourrions disserter encore longtemps et cen’est pas le but de ces quelques lignes. Nous vousproposons de venir nous rejoindre lors de la Nuit du

genre, qui aura lieu le 25 janvier 2012, et d’en discu-ter toute la nuit s’il le faut… Au programme :19h00 : Miller’s crossingde Joel Coen, 1h50’, 1991 (Interdit aux moins de 12 ans)À l’époque de la Prohibition, le gangster Tom Reagantrahit et manipule son entourage, l’utilisant à sespropres fins afin de se faire une place. 21h00 : J’ai toujours rêvé d’être un gangsterde Samuel Benchetrit, 1h48’, 2008L’histoire d’un braqueur sans arme dont la victime estelle-même une braqueuse, armée. Deux kidnappeursamateurs qui enlèvent une adolescente suicidaire.Deux chanteurs qui parlent d’un tube volé. Cinq sep-tuagénaires qui se retrouvent pour un dernier coup…23h00 : Snatch de Guy Ritchie, 1h43’

Franky vient de voler un diamant qu’il doit livrer à Avi,un mafieux. En chemin, il fait escale à Londres où il selaisse convaincre par Boris de parier sur un combatde boxe clandestin. Il ignore qu’il s’agit d’un coupmonté afin de le délester de son magnifique caillou.Mais le boxeur est un gitan fêlé qui refuse de se cou-cher au quatrième round comme prévu.

Tarifs : 10 euros pour les abonnés Studio / 12 euros pourles non abonnés. Possibilité de prendre des places à laséance aux tarifs Studio. Possibilité de se restaurer.

Cette soirée-rencontre proposée par la Bibliothèquedes Studio, se déroulera sous l’égide de Pascal Méri-geau, critique de cinéma et journaliste au NouvelObservateur, auteur de maintes biographies notam-ment sur G. Tierney, J. Manckiewicz ou M. Pialat. Maiscette fois, c’est de Jean Renoir qu’il va nous entrete-nir : en effet, il a consacré son dernier ouvrage à undes maîtres du cinéma français, auteur de quelqueschefs-d’œuvre comme La Grande Illusion, La Bêtehumaine ou La Règle du jeu ; cette monographie,nourrie d’informations inédites est d’ailleurs accueilliecomme LA référence sur le réalisateur. À l’issue de cette rencontre, une séance de dédicaceest prévue avec Pascal Mérigeau.

La Règle du jeuFrance – 1939 – 1h52, de Jean Renoir, avec Julien Carette,Marcel Dalio, Paulette Dubost, Nora Gregor, Jean Renoir…« Un drame gai ou une fantaisie dramatique », c’estainsi que Renoir présentait ce film, incompris à sa sor-

tie mais désormais classé parmi les chefs-d’œuvre ducinéma mondial. « Chacun a ses raisons », affirmait Renoir, et le cœurparticulièrement, qu’il appartienne à une aristocrateou à un domestique. À La Colinière, propriété solo-gnote des de La Chesnaye, on s’adonne à la chasse,à des saynètes costumées et aux jeux de l’amour etdu hasard ; des distractions en apparence inno-centes, hormis quand la jalousie et la mort veillent.Danse macabre, certes, mais les automates de Renoir,comme ceux collectionnés par le marquis, doiventcontinuer à remplir leur fonction, même si ce n’estqu’en apparence, puisque encore une fois : « Cha-cun a ses raisons ». À la fin de la projection, Pascal Mérigeau s’en-tretiendra avec le public.NB : La bibliothèque des Studio dispose désormaisd’un blog sur lequel vous pourrez trouver les diffé-rentes animations proposées et de nombreusesautres choses encore : biblistudio.wordpress.com

Vendredi 18 janvier : 18h00Projection à 19h45

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7Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013

et Alceste. Autour d’eux, il y a le micro-cosme de l’île figée dans la morte saison :un agent immobilier, la patronne de l’hô-tel local, une italienne divorcée venuevendre une maison.Les spectateurs des Studio avaient plébis-cité en 2011 Les Femmes du sixième étage,précédent film de Philippe Le Gay et troi-sième du réalisateur avec Fabrice Lucchini.On attend donc beaucoup de cette comé-die douce et légère sur fond de littératureet de théâtre qui réunit un duo d’acteursamoureux des jolis mots.

Sources : dossier de presse

établi aux USA, Satché est retourné chezlui, au Sénégal, pour célébrer sa mort àvenir en compagnie des siens. C’est sa der-nière journée. Comme cela arrive parfois,tout le monde savait. Comment ? Par ici,il arrive que la mort prévienne encore desa venue. Cela se passe la veille, commeune certitude qui descend dans les corpset les esprits de celui qui est choisi et deses proches. Pas de doutes ni de lutte pos-sibles. Satché, engagé dans cette journée,entre dans un espace étrange, où il se joueune sorte de vie. C’est un voyage intérieurdurant lequel il passe d’état en état à tra-vers différents tableaux  : de la maisonmaternelle, au quartier d’enfance, aux amisd’adolescence, au premier amour…Ce troisième film du Franco-sénégalaisAlain Gomis, après L’Afrance (2001) etAndalucia (2008), a reçu le Prix spécial duJury au Festival de Carthage après avoir étéconsacré Meilleur long métrage de fiction au

Aujourd’huiFrance-Sénégal – 2013 – 1h28, d’Alain Gomis,

avec Saul William, Aïssa Maïga, Anisia Uzeyman…

Festival de cinéma africain de Cordoue. Ila aussi été également primé à Milan et àSeattle. À noter la présence de SaulWilliams, musicien et poète hip hop, révéléen 1998 avec Slam.

Sources : dossier de presse

+ court métrage

KinBelgique – 2011 – 11’, animation, de Atelier collectif.

dans le sud de la Louisiane, un peuple d’ir-réductibles villageois vit dans un paradis ensursis, derrière une digue non faite pourles protéger de la montée des eaux maispour protéger des intérêts pétroliers. Là,un père (Wink) prend soin de sa petite fillede six ans (Hushpuppy) de manière rude,dans un abri de fortune. Il lui apprend àrésister à tout et jusqu’au bout, mêmequand une tempête apocalyptique sedéclenche…Tout au long du film, nous sommes tota-lement sous le charme de cette fillette auregard vif et intelligent, au caractère can-dide mais aussi fort face à la dureté de lavie qui est la sienne. Entre son père et elle,valsent des sentiments mêlant grâce,rudesse, tendresse, brutalité. Benh Zeitlin fait preuve d’une écriturecinématographique originale. Son premierfilm est envoûtant, la nature sauvage etdévastée d’une beauté stupéfiante, lamusique saisissante.Les Bêtes du sud sauvage a été couronné aufestival de Deauville et à Sundance aprèsavoir remporté trois prix dont la Camérad’or à Cannes. MS

Les Bêtes du sud sauvageUSA – 2012 – 1h32, de Benh Zeitlin,

avec Ouvenzhané Wallis, Dwight Henry, Jonshel Alexander…

6

Serge Tanneur était un grand comédienavant de se retirer des feux de la rampe.Depuis trois ans, il vit en solitaire sur l’îlede Ré qu’il sillonne à vélo par tous les

Alceste à bicycletteFrance – 2013 – 1h44, de Philippe Le Guay,

avec Fabrice Luchini, Lambert Wilson, Maya Sansa…

temps. Son confrère Gauthier Valence,dont la carrière est au sommet, se prépareà reprendre Le Misanthrope de Molière, etsouhaiterait voir Serge dans le rôle-titre.Pour le convaincre, il lui suggère de venirle voir et de répéter pendant une semainela grande scène 1 de l’Acte I, entre Philinte

Les films de A à Z08 92 68 37 01 – www.studiocine.com

avant leS filmS, danS leS SalleS, au moiS de janvier 2013 :• Latinalina de Jean-Pierre Mas (studio 1-2-4-5-6) • Hommage à Jobim de Thierry Lange-Berteaux (studio 3 et 7).

Musiques sélectionnées par Eric Pétry de RCF St Martin.

Sur le site des Studio (cliquer sur : pluS d’infoS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverezdes présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle.

Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partir des informations disponibles au moment où nous imprimons.

w w w . s t u d i o c i n e . c o m

A

Prévention du suicide au travailSoirée en partenariat avec le CHRU de Tours

Mardi 29 janvier – 19h45

Le suicide est souvent perçu comme un acte per-sonnel, qui serait mûri en secret par un être quise serait retranché du monde et affirmerait là sonultime façon d’avoir prise sur un destin sans espoir.Souvent également perçu comme un acte social, ilpeut être la conséquence d’une situation intenable,l’ultime message dans un dialogue impossible.Vouloir mourir n’est en fait jamais un acte solitaireet s’inscrit fondamentalement dans un rapport àl’autre. Aussi, s’il est logique que la prévention dusuicide passe d’abord par un soutien à la personne,elle implique tout aussi logiquement la prise encompte de l’entourage, de ses effets apaisants oudéstabilisants.

La projection du film : Article 23 nous donneral’occasion de réfléchir à ces différentes réalitésétroitement imbriquées.

Article 23France – 2012 – 1h21, de Jean-Pierre Delépine, avecThanh Ingle-Lai, Nicolas Buchoux, Alix Benezech….

Cécile, veuve et mère de deux enfants vientd’être licenciée, Cédric est un recruteur sansétats d’âme et Alice, jeune diplômée qui vientde changer d’orientation pour se lancer dansl’humanitaire : trois des protagonistes de ce filmqui s’attache à montrer les rouages de lamachine à broyer les êtres pour des raisons deprétendue rentabilité.

Un film acide qui entend porter une caméraincisive dans l’une des plaies les plus doulou-reuses de notre société : la peur du chômage,les pressions au travail et les douleurs qu’ellesentraînent.

film pouvant intéresser les adolescents, les parents restant juges.

B

La séance sera suivie d’un débat avec des professionnels de la santé et le réalisateur Jean Pierre Delépine.

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Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 20138 9Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013

Sud de l’Espagne, dans les années 20. Car-men est une belle jeune fille dont l’enfancea été hantée par une belle-mère acariâtre.Fuyant un passé dont elle n’a plusmémoire, elle se lance dans une aventureexcitante avec ses nouveaux amis, unetroupe de nains qui lui donnent le surnomde « Blancanieves ». Il fallait oser adapter,qui plus est en muet et noir et blanc, lemythe si célèbre de Blanche neige. Mais ici,l’héroïne n’a rien de la bonne ménagèrefaçon Disney, elle a juste les yeux enfan-tins et émerveillés de ceux qui n’ont pasgrandi. Quant à la beauté que désire lamarâtre, elle se transforme en soif de célé-brité et de jeunesse éternelle figée sur desphotos et des couvertures de magazines. Blancanieves, qui a déjà obtenu le Prix spé-cial du jury et celui d’interprétation fémi-nine au prestigieux festival de San Sebas-tian, a été choisi pour représenterl’Espagne aux Oscars. Après le triomphede The Artist, et les commentaires très élo-gieux de ceux qui ont vu le film, tous lesespoirs sont permis.

Sources : dossier de presse

VO - Voir pages Jeune Public

Voir pages Jeune Public

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BoyNouvelle-Zélande – 2010 – 1h28, de Taika Waititi,avec James Rolleston, Te Aho, Eketone Whitu…

Les Cinq légendesUSA – 2012 – 1h37, de Peter Ramsey,

avec les voix de Gaspard Ulliel, Nolwenn Leroy…

Le CirqueUSA – 1928 – 1h10, de Charles Chaplin.

BlancanievesEspagne – 2013 – 1h30, de  Pablo Berger,

avec Maribel Verdú, Ángela Molina, Daniel Gimenez-Cacho…

mitri, 15 ans, vit dans un village du Séné-gal. Comme tous les jeunes de son âge, iljoue au football en rêvant du Barça ou deChelsea. Un agent recruteur venu repérerles jeunes talents persuade son père de lelaisser partir pour l’Europe. Mais il fautpayer… La famille s’endette pour financerle voyage mais à son arrivée à Paris, le rêves’écroule  : personne ne l’attend sur lesquais. Incapable d’imaginer la honte d’unretour au pays, Mitri devient un sans papierdu ballon rond…Chef opérateur (Adieu Gary, J’aime regarderles filles), Samuel Collardey s’était faitremarqué en 2008 avec un premier filmréussi intitulé L’Apprenti qui savait mêlerfiction et approche documentaire. Basé surdes faits réels, Comme un lion semble suivrecette voie prometteuse…

Sources : dossier de presse.

c’est l’histoire d’un chasseur de primesallemand qui propose ses services à unhomme noir, pour l’aider à retrouver safemme qui serait retenue en esclavage parun homme puissant et mystérieux, lequelpossède une grande plantation. C’est unwestern où l’on tire beaucoup de coups defeu (ah, ce Tarantino !). Un western vio-lent (eh, oui, Tarantino !)Mais, avec le réalisateur de Reservoir Dogs,on sait que la réalité n’est jamais aussisimple qu’elle paraît. Les personnages nesont pas toujours ceux qu’on croit. Rienn’est sûr. Après Boulevard de la Mort et

Django UnchainedUSA – 2012 – 2h44, de Quentin Tarantino,

avec Christoph Waltz, Samuel L. Jackson, Leonardo DiCaprio…

Comme un lionFrance – 2012 – 1h42, de Samuel Collardey,

avec Mitry Attal, Marc Babé, Jean-François Stévenin…

Inglourious Basterds, ses deux opus précé-dents, on peut s’attendre à toutes les sur-prises. Django Unchained s’annonce commeun grand cru. Un cocktail d’humour et deférocité (ou l’inverse) à déguster et àsavourer avec gourmandise.

Sources : dossier de presse.

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1955 : dans un quartier populaire d’unepetite ville des USA, une bande d’adoles-centes crée une société secrète, Foxfire,pour survivre et se venger de toutes leshumiliations qu’elles subissent. Avec, à satête, Legs, leur chef adulée, ce gang dejeunes filles poursuit un rêve impossible :vivre selon ses propres lois. Mais, de l’ex-périence de la vie communautaire à l’équi-pée sauvage pour survivre, rien n’estsimple… Magistralement interprété par de jeunesactrices américaines méconnues, Foxfireest un film riche, plein de passion et defureur de vivre, dans lequel la violencecôtoie une grande tendresse. Quant aupersonnage de Legs, avec sa fougue, sahaine, sa souffrance et son culot, il estmagnifique ! SB

Filmographie succincte : Entre les murs (2008), Palmed’or à Cannes ; L’Emploi du temps (2001), Ressourceshumaines (2000)…

Ernest et CélestineFrance – 2012 – 1h20, film d’animation de S. Aubier, B. Renner, V. Patar.

FoxfireCanada France – 2013 – 2h23, de Laurent Cantet, avec Raven Adamson,

Katie Coseni, Madeleine Bisson… D’après le roman de Joyce Carol Oates.

Sofia et Malcom sont deux jeunes adoles-cents graffeurs du Bronx, fiers de leurstags. Une équipe d’un autre quartierrecouvre l’un d’entre eux pendant la nuit.Furieux, Sofia et Malcom veulent se ven-ger et tagguer la pomme géante du SheaStadium, un grand stade de baseball. Mal-heureusement il leur faut 500 dollars pourque le gardien de nuit les laisse entrer.Pendant deux jours, on voit les deux per-sonnages évoluer de combine en combine,au milieu des gangs, non sans risque.Le cinéaste filme caméra à l’épaule et suitses personnages, naïfs et pleins de rêve endéfinitive, dans les rues des quartierspauvres de New-York, tout cela avec unregard indulgent et attendri.

Sources : dossier de presse.

+ court métrage

semaine du 2 au 8 janvierOrgesticulanismus

Belgique – 2008 – 9’, Animation, de Matthieu Labaye

c’est la crise  : la Bourse s’écroule, lesbanques se meurent. Bien qu’ils le détes-tent ouvertement à longueur d’année, lesbanquiers font appel à l’État. Les citoyensdoivent payer pour que le système per-dure : que les riches continuent à l’être,que les pauvres le restent ! Le Grand retournement est l’adaptationd’une pièce de théâtre écrite en alexan-drins par Frédéric Lordon, un économisteiconoclaste (Le Monde diplomatique) à la

Le Grand retournementFrance – 2013 – 1h14, de Gérard Mordillat,

avec Jacques Weber, François Morel, Edouard Baer, Patrick Mille…

Gimme The LootUSA – 2012 – 1h21, d’Adam Leon,

avec Tashiana Washington, Ty Hickson, Zoë Lescaze…

les fiches paraphées correspondent à des films vus par le rédacteur.film proposé au jeune public, les parents restant juges.

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11Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201310

plume féroce. Il y met en scène quatregrands banquiers et un président de laRépublique  ! L’analyse est rigoureuse(comment le renflouement des banquesplonge l’État dans une dette qui le met à lamerci des marchés… donc des banques)mais le ton est à la caricature. Les vers deLordon sont portés par de grands acteurs,souvent d’anciens de la Comédie françaiserompus à la déclamation des vers. Gérard Mordillat, cinéaste (Billy ze Kick oula série Les Vivants et les morts pour France2) et romancier (Vive la sociale, Rue desrigoles, Ce que savait Jenny), talentueux etengagé, a choisi de faire jouer ce texte,toujours en alexandrins, dans le cadred’une usine désaffectée suite à une délo-calisation. Tragique comme du Racine,comique comme du Molière, écrit àAthènes de nos jours.

Sources : dossier de presse.

+ court métrage

Action commercialeFrance – 2011– 11’, de Pascal Jaubert,

avec Yannik Mazzili, Jean-Pierre Paulais, Frédéric Gorny, Marie Paulais.

c’est une ville en apparence banale. Maiselle est au milieu du vide, elle est incom-plète. Il n’y a qu’un quartier, très incom-plet lui-même. Et ses habitants sontétranges : une femme arrête de mangerparce qu’une statue de Saint-François le luia demandé. Son mari est un boucher nym-phomane. Leur fils se prend pourLumumba, héros de l’indépendance du

Samedi 12 janvier à 19h45avant premiere du film en présence

du réalisateur gérard mordillat.

Les HabitantsHollande – 1992 – 1h45, d’Alex van Warmerdam,

avec Alex Van Warmerdam, Annet Malherbe, Leonard Lucieer…

Congo, assassiné par des rivaux. Ajoutezun facteur indiscret, un garde-chassemyope. Dans ce petit monde déjanté,rongé par l’hypocrisie et la frustration, toutle monde s’épie et se soupçonne.Sorti il y a 20 ans, Les Habitants revientdans les salles en copie numérique. C’estl’occasion de (re)découvrir un film qui nelaisse pas nos certitudes intactes. Unecomédie loufoque… et très satirique.Réjouissante et dérangeante.

Sources : dossier de presse, telerama.fr.

gwynplaine, enlevé puis abandonné pardes voleurs d’enfants qui l’ont atrocementdéfiguré, est recueilli par Ursus, colpor-teur bourru, en même temps qu’uneorpheline aveugle (Déa). Ursus vit en ven-dant des potions médicinales mais, lorsqu’ildécouvre que le visage de Gwynplaine fas-cine les foules autant qu’il les repousse, ilse fait comédien et metteur en scène pourporter sur les tréteaux des pièces inspi-rées de la vie de ses protégés. Le succèsest tel que le spectacle se fait remarquerjusqu’à la cour, au point qu’une duchessejettera son dévolu sur Gwynplaine… Dansle même temps, la révélation des originesde Gwynplaine va bouleverser sa vie etcelle de la petite troupe qui lui sert defamille depuis son enfance. Après le beau succès des Émotifs anonymes,Jean-Pierre Améris s’est tourné vers unsujet en apparence moins intimiste quepour ses précédents films. Tout en restanttrès proche de ses personnages, il parvientici à donner à son Homme qui rit un soufflepresque épique, costumes, décors et

L’Homme qui ritFrance – 2012 – 1h30, de Jean-Pierre Améris,avec Marc-André Grondin,

Christa Théret, Gérard Depardieu, Emmanuelle Seigner…

musique concourant à la création d’un uni-vers frôlant parfois le gothique ou le fan-tastique, sans oublier la dimension poli-tique si chère à V. Hugo, dont ce film estl’adaptation. ER

un jeune homme ambitieux, Young Jack,tente d’obtenir tout ce qu’il désire, endevenant le secrétaire particulier deMadame Baek, détentrice d’un puissantempire industriel Coréen. Pris dans unengrenage d’affaires douteuses et desecrets familiaux, il va rapidement devoirfaire des choix entre ses principes morauxet la réussite sociale, dans un monde oùdominent l’argent, le pouvoir et le sexe.Ce drame érotique reprend le registre deHousemaid, sorti en 2010. « La vision de lasociété sud-coréenne que je présente est déso-lante, mais véridique », affirme le réalisateur.Le film avait été présenté à Cannes etapprécié pour ses qualités formelles, loinde l’orientalisme des films asiatiques, dixitIm Sang Soo…

Sources : dossier de presse, L’Express, Le Parisien

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marco parcourt un long chemin afin dechanger de vie. Il part s’initier à la pêche aurequin en Patagonie. Ce nouveau loisirn’est pas l’unique raison de son arrivéedans la petite ville de Puerto Deseado.

Jean de la LuneFrance/Allemagne/Irlande – 2012 – 1h36, de S. Schesch,

avec les voix de T. Ungerer, K. Talbach…

Jour de pêche en PatagonieArgentine – 2012 – 1h18, de Carlos Sorin,avec Alejandro Awada, Victoria Almeida…

L’Ivresse de l’argentSud-Corée – 2012 – 1h53, de Im Sang-Soo,

avec Kim Kang-Woo, Yun-Shik Baek, Yun Yeo-Jung…

Après avoir connu la dépendance à l’al-cool, il veut récupérer tout ce qu’il a perdu: ses sentiments, sa famille, son envie devivre…Pour Carlos Sorin : « Le cinéma ne doit passeulement se produire sur l’écran mais aussiet surtout dans la tête du spectateur. L’écrann’est qu’une illusion. Le cinéma ne prend véri-tablement sa dimension que dans l’esprit desgens. »Après avoir été sélectionné au festival deToronto, le film a reçu le Coquillage d’Ordu meilleur film, le Coquillage d’argent dumeilleur réalisateur et le Prix spécial du Juryau festival de San Sébastian.

Sources : dossier de presse.

Hélène Marchal et Joachim Fox n’auraientjamais dû se rencontrer tant leurs vies sontdifférentes, lui employé d’un miroitier enprovince ; elle, directrice de la prestigieuseécole de danse de l’Opéra Garnier. Pour-tant, une force étrange les unit, et, depuisque leurs destins se sont croisés, ils nepeuvent plus se séparer. Littéralement.C’est physiquement impossible, sans qu’ilspuissent comprendre ni comment ni pour-quoi…Cette histoire aussi étonnante qu’étrangeet intrigante est le point du nouveau et trèsattendu, film du duo Valérie Donzelli/Jéré-mie Elkaïm après le succès public et cri-tique de La Guerre est déclarée. Ce projetsacrément culotté, mêle humour, fantas-tique et de nombreux moments dansés,portés par Valérie Lemercier en tête d’af-fiche. Et il semblerait que l’énergie, l’ur-gence qui faisaient aussi le sel de La Guerre

Main dans la mainFrance – 2012 – 1h25, de Valérie Donzelli, avec Valérie Lemercier,

Jérémie Elkaïm, Béatrice de Staël, Valérie Donzelli…M

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Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201312 13Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013

est déclarée soient toujours au rendez-vous. Très prometteur.

Sources : dossier de presse.

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Voir pages Jeune Public

le parrain des gangsters de Belgrade sevoit obligé d’assurer la sécurité de la pre-mière GayPride de Serbie. Il part à larecherche d’anciens mercenaires serbes,musulmans, bosniaques, albanais duKosovo, combattants croates qui seretrouvent aux côtés des militants homo-sexuels. Comment cet équipage hétéro-clite va-t-il arriver à transcender les fron-tières et leurs différences ?Le réalisateur note : « Les choses n’ontjamais été aussi graves sur le front des droitsde l’homme et notamment en ce qui concerneles droits des personnes homosexuelles… LaParade aura un effet sur la nation serbe. Ilsvont crier, hurler… Quand ils regarderont lefilm, peut-être vont-ils réfléchir et reconsidé-rer leurs préjugés et stéréotypes à l’égard deceux dont la seule faute est d’être différents.Je crois fermement que le film va aider à ceque nous puissions apprécier dans la joie et labonne humeur les prochaines Gay Prides àBelgrade. Parfois l’Art peut travailler dans cesens… » La Parade a reçu trois prix et septnominations.

Sources : dossier de presse.

La ParadeSerbie – 2012 – 1h55, de Srdjan Dragojevic,

avec Nikola Kojo, Milos Samolov, Hristina Popovic…

Les Mondes de RalphUSA – 2012 – 1h41, film d’animation de Rich Moore.

Niko le petit renne 2Irlande/Danemark/Finlande/Allemagne – 2012 – 1h21,

film d’animation de K. Juusonen et J. Lerdam.

Voir pages Jeune Public

en 1958, Rose Pamphyle, 21 ans, décided’échapper à un avenir tout tracé : épou-ser le fils du garagiste, suite à l’injonctionpaternelle, commerçant dans un petit vil-lage de Normandie. Elle part donc àLisieux pour réaliser le rêve des jeunesfilles de l’époque, devenir secrétaire. Las,elle n’est ni la seule, ni la meilleure, à seprésenter devant Louis Echard, sémillantpatron d’un cabinet d’assurances. Cepen-dant, elle a un don, elle frappe à une vitesserecord, ce qui donne à Louis, ancien spor-tif hanté par la performance, l’idée de lagarder auprès de lui, à condition… qu’elleparticipe à des concours de vitesse dacty-lographique. S’établit alors entre eux unerelation ambiguë, où il ne voit en elle qu’unanimal de cirque et elle ne voit en lui qu’unhomme à conquérir, quel que soit le prixà payer pour les deux.Première comédie d’un cinéaste marquépar les grands films et acteurs Hollywoo-diens, ainsi que par les sitcoms, Populairerisque de l’être, par sa reconstitution trèsfouillée d’une époque glamour et pleine decharme. CP

1915, la Côte d’Azur. Pierre-AugusteRenoir a 74 ans. Son fils, Jean, à 21 ans, estcéramiste et ne songe pas encore aucinéma. Il est en convalescence après avoir

RenoirFrance – 2012 – 1h51, de Gilles Bourdos, avec Michel Bouquet,

Christa Théret, Vincent Rottiers, Romane Bohringer…

Le Petit chat curieux (Komaneko)Japon – 2009 – 1h, film d’animation musical de Tsuneo Goda.

PopulaireFrance – 2012 – 1h51, de Régis Roinsard,

avec Romain Duris, Déborah François, Bérénice Béjo…

été blessé au front. Et puis, il y a Andrée,la solaire, la radieuse Andrée, envoyée parHenri Matisse, qui trouvait qu’elle res-semblait à un Renoir ; elle illumine les der-niers tableaux du vieux peintre, tandis queJean, contre l’avis de son père, succombeà la fascination qu’exerce sur lui, celle quideviendra sa compagne et sa muse quandil envisagera la réalisation. Dans ce filmplein de sensibilité, Gilles Bourdos nousdonne à voir les relations qui unissaient lepère et le fils, la force de l’art, la beauté dela nature. Le film, qui s’appuie sur le duo,fort et émouvant, Michel Bouquet/VincentRottiers, est plein de frémissementscomme la peinture de Renoir.

Sources : dossier de presse, marsfilms.com,next.liberation.fr

Filmographie : Disparus (1998), Inquiétudes (2002), Etaprès (2007)

truls Paulsen est un champion de curlingqui a tout gagné. Mais, perfectionniste aumillimètre près et complètement obsédépar la pureté de la glace, il finit par péterun plomb. Gavé de pilules censées soignersa névrose et interdit dorénavant de cur-ling, il est placé sous la tutelle de safemme, odieuse et aussi déjantée que luimais dans un autre genre… Les choses secompliquent le jour où, pour sauver la viede son ancien entraîneur et meilleur ami,Gordon, il doit reprendre du service etreformer l’équipe de trashy gentlemen tousaussi bancals les uns que les autres… Voilà un film aussi joyeux que loufoque ettrès kitsch, dont l’humour bien gras aséduit le festival Groland (Prix du peuple)…C’est excellent pour le moral ! SB

Le Roi du curlingNorvège – 2012 – 1h20, de  Ole Endresen,

avec Atle Antonsen, Linn Skåber, Kåre Conradi…

cinq ans après le magistral There Will BeBlood, Anderson nous revient avec un sujetfort, l’histoire (classique) d’un vétéran desguerres américaines dans le Pacifique.Devenu violent et alcoolique, il ne maîtriseplus sa vie. Mais il rencontre LancasterDood, qui se fait appeler : Le Maître et quidirige une organisation nommée : La Cause.Freddie devient son disciple : il perd toutevolonté et se laisse manipuler par unmaître qui prend plaisir à abuser de sonpouvoir.Anderson s’est documenté sur l’église deScientologie, dont il démonte ici les tech-niques d’asservissement, avec brio, force,secondé par des comédiens imposants. Lefilm a fait forte impression à Venise, où ila obtenu le Lion d’argent, pendant que lesdeux acteurs masculins se partageaient lePrix d’interprétation !

Sources : dossier de presse, critikat.com.

dans les Landes, on arrange les mariagespour réunir les terrains et allier les familles.Thérèse Larroque devient Madame Des-queyroux, mais cette jeune femme auxidées avant-gardistes ne respecte pas lesconventions, ancrées dans la région, d’unesociété étouffante, engoncée dans sesconvenances, empêchant tout épanouisse-ment, notamment pour la femme. Pour selibérer du destin qu’on lui impose, elle ten-tera tout pour vivre pleinement sa vie…Décédé en avril 2012, à l’âge de 70 ans,Claude Miller a eu une longue et richepériode de réalisateur, dont les films les

Thérèse DesqueyrouxFrance – 2012 – 1h50 de Claude Miller,

avec Audrey Tautou, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier…

The MasterUSA – 2012 – 2h17, de Paul Thomas Anderson,

avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams…T

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15Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201314

plus célèbres sont La Meilleure façon demarcher (1976), Garde à vue (1981), huisclos haletant auréolé de 4 Césars, Mortellerandonnée (1983), L’Effrontée (Prix Louis-Del-luc en 1985), La Classe de neige (1998), LaPetite Lili (2003)… Il signe ici cette nouvelleadaptation du roman de François Mauriac,qui a été projeté hors compétition au fes-tival de Cannes à titre posthume, un filmd’une beauté grave, sans doute le plusbeau, le plus maîtrisé de sa carrière.

Sources : dossier de presse.

À Buenos Aires, Carlos Gutierrez est leking des imitateurs d’Elvis, à qui il ad’ailleurs dédié toute son existence etauquel il s’identifie corps et âme. Sa pas-sion lui a d’ailleurs déjà coûté son mariageet l’affection de sa fille, mais, lorsque sonépouse est victime d’un accident de laroute, Carlos renonce à ses projets aussiambitieux que mal définis pour aller pas-ser du temps avec elle.L’intérêt de ce film (qui n’est pas une bio-graphie d’Elvis, soyons bien clairs !) est qu’ilprend son personnage principal tellementau sérieux qu’il ne semble pas possible detrancher véritablement entre plusieurshypothèses et de ménager de multipleszones d’ombre… Carlos est-il fou ? Est-ilun génie ? Serait-il, en fait, Elvis lui-même ?L’autre élément moteur de ce film réalisépar le scénariste de Biutiful est son acteurprincipal, John McInerny, dont l’interpré-tation de ce sosie/imitateur d’Elvis estparaît-il tout simplement confondante, quel’on soit amateur de cette musique ou pas.

Sources : cameraopoing.com ; variety.com

Ultimo ElvisArgentine – 2012 – 1h31, de Armando Bo,

avec John McInerny, Griselda Siciliani, Griselda Lopez…

les deux amants se sont rencontrés unsoir de printemps. Lui, le banquier, lui aoffert un revolver ; elle, la jeune femme,une combinaison en latex. Imprudent, il luia proposé un million de dollars. Insatiable,elle lui rappelle ses promesses… Une histoire d’amour adaptée du romanSévère de Régis Jauffret, lui-même inspiréd’un fait divers, est la première réalisationde Hélène Fillières pour le cinéma. EtienneDaho en signe la musique (L’adorer, …)« Le fait divers nous fascine parce qu’il dit unecertaine vérité sur l’humain, aussi inimaginablesoit-elle, parfois ». Ainsi, outre la questiondu poids des préjugés sur ces pratiquesamoureuses particulières, la réalisatricenous interpelle sur l’amour, les cheminsobscurs de nos désirs, les fantasmesdéclenchant la jouissance… nos zonesd’ombre. Le duo d’acteurs fascine déjà àlui seul !

Sources : dossier de presse.

+ court métrage

semaine du 16 au 22 janvierTempête dans

une chambre à coucherFrance – 2011 – 12’, animation, de Laurence Arcadias, Juliette Marchand

aya et Louis ont une fille, Alina, qu’Ayaélève avec son nouvel homme, Victor. Lesrelations de Louis et Aya semblent n’avoirjamais été simples mais prennent un tournouveau, et autrement plus complexeencore, lorsqu’ils entreprennent une sériede retrouvailles mi-improvisées, mi-orga-

Un enfant de toiFrance – 2011 – 2h16, de Jacques Doillon,

avec Lou Doillon, Samuel Benchetrit, Malik Zidi…

Une histoire d’amourFrance – 2013 – 1h20, de Hélène Fillières,

avec Laetitia Casta, Benoît Poelvoorde, Richard Bohringer…

nisées, retrouvailles tournant notamment– mais pas exclusivement – autour d’Alinaqui, du haut de ses sept ans, observe toutcela avec amusement et détachement.Filmé (à Tours !) en cadres souvent trèsserrés qui emprisonnent les personnagesdans leurs marivaudages (les dialogues sonttrès riches et très écrits), Un enfant de toiest une comédie désenchantée dans

laquelle les trois acteurs principaux s’ingé-nient à donner corps et présence physiqueà cette éternelle histoire de rivalité amou-reuse. ER

film du mois, voir au dos du carnet

Yossi

lundi 7 janvier19h30

lundi 14 janvier19h30

La Chatte des montagnesde Ernst Lubitsch - 1921 All. Noir et blanc 19’

Liebeleide Max Ophuls - 1933 All. Noir et blanc 1h28

Le Ciel peut attendrede Ernst Lubitsch - 1943 USA Couleurs 1h52

programme détaillé dans le dépliant disponible à l'accueil et sur www.cinematheque-tours.fr

lundi 21 janviertourneur, père et filS – Une soirée, deux films

19h30

21h00

lundi 28 janvier

jean renoir

19h30

20h15

Soirée préSentée par louiS d’orazio

La Félinede Jacques Tourneur - 1942 USA Noir et blanc 1h13

Une partie de campagnede Jean Renoir - 1936 Fr. Noir et blanc 40’

La Main du Diablede Maurice Tourneur - 1942 Fr. Noir et blanc 1h22

Le Journal d’une femme de chambrede Jean Renoir - 1946 USA Noir et blanc 1h22

Yos

si

Y

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• L’Ogre de la Taïga, programme de courts métrages russes• Lili à la découverte du monde sauvage de Oh Seon-gyun

• L’Odyssée de Pi de Ang Lee

35Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201334

Jeun

e Pub

licErnest et Célestine

Jean de la Lune VFFrance/Allemagne/Irlande – 2012 – 1h36, de S. Schesch, avec les voix de T. Ungerer, K. Talbach…

Tout publicà partir de 5 ans

France – 2012 – 1h20, film d’animationde S. Aubier, B. Renner, V. Patar.

Rencontre imprévisible entre une petite souris grise chasseuse de dents et un gros ours musicien…

Tout publicà partir de 6 ans

De son astre lunaire, Jean de la Lune envieles terriens. Quand l’occasion lui

est donnée, il rejoint la Terre.Mais il va être mal accueilli…

Irlande/Danemark/Finlande/Allemagne – 20121h21, film d’animation de K. Juusonen et J. Lerdam.VF

Jeun

e Pub

lic

Niko doit se surpasser pour accepterl’ami de sa mère et sauver le tout petitrenne Johnny. Il fait preuve d’unebelle maturité qui lui fera connaître lesjoies de la famille.

À partir de 6 ans

USA – 2012 – 1h37, de Peter Ramsey,avec les voix de Gaspard Ulliel, Nolwenn Leroy…

2D 3D

Issus des romans de William Joyce, cinq personnages de légendes,Jack Frost, Nord, La Fée des dents, Sab et Bunny décident d’as-socier leurs pouvoirs pour protéger les enfants du très sombre Pitch.

VO

Nouvelle-Zélande – 2010 – 1h28, deTaika Waititi, avec James Rolleston,Te Aho, Eketone Whitu…

Tout public à partir de 9 ans

Boy, jeune garçon maori, voit son quotidien transformé par leretour d’Alamein, le père qu’il avait idéalisé...Gags, parodie, musique, dessins d’enfants qui s’animent... lesimages défilent avec entrain.

VF2D 3DTout public à partir de 5 ans

USA – 2012 – 1h41,film d’animation de Rich Moore.

Le héros mal aimé d’un jeu vidéo des années 80 va se trans-porter dans un nouveau jeu installé dans son arcade, pouressayer d’atteindre la gloire et la reconnaissance des siens.Un divertissement familial et un hommage aux jeux vidéo.

sansparoles

Tout publicà partir de 5 ans

USA – 1928 – 1h10,de Charles Chaplin.

Charlot se retrouve surles pistes d’un cirquedont il devient mal-gré lui la vedette.

Après la séance du mercredi 23, les enfants pourrontparticiper à un atelier de déguisement et se transfor-mer en Charlot. Nous leur prêterons des costumes.

sansparoles

À partir de 3 ans

Japon – 2009 – 1h, film d’animationmusical de Tsuneo Goda.

Komaneko le petit chat curieux adore le cinéma.Il fabrique des marionnettes pour faire un film etpart à l’aventure avec sa caméra dans la forêt…

Un film drôle, poétique, délicieux... un régal !VF

Samedi 26, première séancespéciale (voir édito en page 3).

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17Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201316

elle découvre qu’elleest enceinte, alors que sa viesexuelle est inexistante et davantageencore quand, après des tests de paternité, legéniteur s’avèrera être un dangereux criminel en fuite,alors qu’elle n’a absolument aucun souvenir d’une quel-conque relation avec lui. Après Bernie, Le Créateur, Enfermés dehorset Le Vilain, on peut s’attendre à tout de la part d’Albert Dupontel,tant comme que réalisateur qu’interprète. Cela tombe bien car pour LaJuge et l’homme, il sera des deux côtés de la caméra !

et ailleurs. . .

` pouSSièreS d’étoileSIl semblerait que David Cronenberg possède désormais deux alter ego : le magné-tique Viggo Mortensen déjà admiré dans A History of Violence, Les Promesses de l’ombreet A Dangerous Method, et le encore juvénile Robert Pattinson, vu dans le dernier opusdu Maître, Cosmopolis. Maps of the stars se penchera sur les excès d’Hollywood et par-ticulièrement sur le sort réservé aux enfants stars. L’ambiance y sera à la fois sombreet comique. L’éclat de Rachel Weisz devrait éclairer le film.

` lÂcHer la proie pour l’omBreViggo Mortensen, décidément très sollicité, sera à l’affiche de la première réalisation duscénariste de Drive, Hossein Amini, pour une adaptation de Two Faces of January de Patri-cia Highsmith (romancière dont L’Inconnu du Nord-Express avait inspiré Hitchcock et Mon-sieur Ripley, René Clément). Le film se déroulera dans les années 60, et suivra un coupleconstitué donc de Viggo Mortensen et de Kirsten Dunst, lors d’un voyage en Grèce.Leur guide sera un jeune étudiant, escroc à ses heures ; et si la proie n’était pas celleque l’on croit…

` la forme et le fondCette annonce s’adresse à ceux et celles qui sont sensibles aux tempes gri-sonnantes, au charme ponctué d’autodérision, au sourire ravageur mais pasdupe… incarnés notamment et surtout par George (qui d’autre ?) et notre(encore) Jean Dujardin : réjouissez-vous ces deux fleurons de la gentmasculine seront réunis dans The Monument’s Men ! Le premier, der-rière et devant la caméra, endossera l’uniforme d’un officier amé-ricain chargé avec une équipe de spécialistes, de retrouverles œuvres d’art volées par les nazis ; quant au second,il sera membre de la Résistance française. Et enplus, ils ne se contentent pas d’être beaux !

IG

Ici. . .

` Qualité SupérieureLa toujours géniale Valérie Lemercier (on oubliera

sans hésitation ses rares faux pas tel Agathe Cléryd’Etienne Chatiliez) réalise, après Quadrille en 1997, Le Der-

rière en 1999 et Palais Royal en 2005, 100% cachemire, un qua-trième long métrage grinçant, forcément grinçant. Pour le scénario,

elle s’est inspirée de l’histoire réelle d’une Américaine qui, déçue parle petit Russe âgé de sept ans, dont elle avait procédé à l’acquisiti…, enfin

à l’adoption, l’avait remis sans délais dans l’avion ! La réalisatrice en personneinterprétera une « adoptante » tout aussi exigeante, en compagnie de Marina

Foïs, Gilles Lellouche, Bruno Podalydès et Chantal Ladesou.

` touteS SeS envieSVincent Lindon serait-il boulimique ? En 2012, il aura été à l’affiche de Quelques heures

de printemps de Stéphane Brizé, et d’Augustine tandis que pour 2013, il est annoncédans rien moins que quatre films : L’Écume des jours de Michel Gondry, Gibraltar de

Julien Leclercq, Les Salauds de Claire Denis (avec laquelle il a déjà tourné le tropméconnu Vendredi soir, et dans lequel il retrouvera Chiara Mastroianni après Augustine)et enfin Mea Culpa de Fred Cavayé avec lequel il a déjà tourné Pour elle en 2008. En tousles cas, dans sa frénésie, on ne peut pas nier que fidèle, il est resté fidèle !

` joeY Star(r)Jean Dujardin n’est pas le seul comédien « bankable » du moment : on sait que depuisle triomphe d’Intouchables, il faut désormais compter avec Omar Sy, mais Joey Starr,depuis ses prestations chez Maïwenn n’est pas à négliger. Contre toute attente, quiaurait imaginé le rappeur en héros romantique ? Emmanuel Mouret. Non, vousn’avez pas la berlue : il s’agit bien du réalisateur lunaire de Changement d’adresse,

d’Un baiser s’il vous plaît, de Fais-moi plaisir ou de L’Art d’aimer. Dans Une autre vie,il a demandé à Joey Starr d’incarner un homme marié (à Virginie Ledoyen, tout

de même…) qui redonne le goût à la musique à une pianiste de renomméeinternationale, épuisée par son métier.

` immaculée conception ?Sandrine Kiberlain peut tout jouer : le drame, le burlesque, la

comédie plus subtile… Alors après une sémillante enquêtricedans Pauline détective de Marc Fitoussi, la voici prête à

endosser la robe d’une magistrate gérant sa vie pro-fessionnelle avec autant que rigueur que sa

vie personnelle. Elle tombe vérita-blement des nues quand

En bref…

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19Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201318

La prison de demain sera «moderneet digne », à en croire les déclarations

de la Garde des sceaux en visite dans l’in-achevé centre pénitentiaire de Lyon-Cor-bas, en 2008. Moderne, elle l’est à n’en pas douter :hygiène, salubrité, superficie, effectif…tous les points noirs des anciennes taulessont sacrifiés sur l’autel des normes euro-péennes, accordant aux détenus plus d’es-pace, d’intimité, et la douche en libre accès.Mais ces nouveaux îlots carcéraux, bâtisloin des villes, des gênes de voisinage, audétriment du maintien du lien familial,sont-ils dignes ? Déshumanisante en ce qu’elle prive ledétenu de contacts sociaux, infantilisanteen ce qu’elle réduit les personnes à unemasse privée d’initiative personnelle, plon-geant les détenus dans un anonymat crois-sant et oppressant, la prison de demain qui,finalement, est déjà celle d’aujourd’hui, nesemble pas, selon le Genepi*, digne.Cette modernité et cette dignité impli-

quent-elles – comme c’est désormais lecas – de déléguer leur gestion à des socié-tés privées ? Est-il nécessaire, sous couvertd’un besoin sécuritaire impulsé par l’opi-nion populaire, d’ériger des murs tou-jours plus hauts, plus infranchissables, iso-lant des détenus déjà bannis de la société ?

Plutôt que de penser au visage de la pri-son de demain, ne faut-il pas simplements’interroger sur son existence même, sonutilité ? Est-elle La solution aux problèmesde société ? Il serait temps que l’opinionet ses représentants pensent à réfléchir ausens de la peine. La prison n’est que l’aboutissement d’unlong processus d’échecs répétés, édu-catifs, économiques, sociaux, et l’échecn’a pas d’avenir. Comment alorspenser à la prison de demain ?

*Le Genepi, Groupe de Tours (Groupement étudiantnational d’enseignement aux personnes incarcérées).

InterférencesJ’enrage de son absenceAprès mai

Bande annonce

NOUS EN REPARLERONS PROCHAINEMENT…

J’enrage de sonabsence n’est

pas le premierlong-métrage deSandrine Bon-naire puisqu’ellea déjà réalisé

Sabine, un documentaire sur l’une de sessœurs. Pourtant, avec cette première fictionon a l’impression de la voir faire ses vraisdébuts. Une cinéaste est née, imposant un uni-vers très particulier pour une histoire trèsnoire. Car c’est un peu un conte gothiquequ’elle nous raconte, celui d’un ogre quidétruit tout sur son passage et qui après avoirperdu son fils va jeter son dévolu sur celui d’unautre (mais pas d’une autre puisque c’est l’en-fant de son ex-femme, ce qui est beaucoupplus pervers). Sous ses allures douces, ses costumes chics etsa richesse, le personnage incarné par WilliamHurt est un monstre. Plus exactement, unhomme devenu monstrueux à force de souf-frir, un monstre qui « enrage de l’absence »de son fils et que la douleur aveugle. Quitte àdétruire une autre famille et laisser le fils desubstitution dans un champ de ruines. Le filmest très noir, il fouille l’inconscient et laisse ungoût âpre. On peut lui reprocher quelquesbaisses de régime, on peut le trouver lisse,mais son intérêt c’est d’être beaucoup plustrouble qu’il ne le paraît en surface. Et puis, ilcontient et montre une grande force, uneenvie de cinéma qui dépasse les réserves etdonne très envie de voir ce que Sandrine Bon-naire, réalisatrice, va nous concocter par lasuite.Olivier Assayas n’est pas un débutant non plus,loin de là. Il a déjà une œuvre importante et aréalisé de très beaux films (L’Eau froide, Clean,

entre autres). Mais rarement aussi vibrantsqu’Après mai. La grande réussite de ce dernier,celle qui saute aux yeux tout de suite, c’est saforme. Peu de cinéastes manient aussi bien uneécriture aussi fluide et séduisante, Après mainous embarque dans son mouvement quasiincessant (mais il sait aussi se poser) et ne nouslâche plus. Il nous grise (mais ne nous étour-dit pas), c’est rare de ressentir, physiquement,un flot aussi sensuel et chaleureux. Mais il y a plus, car on comprend rapidementque le cinéaste raconte sa propre histoire(avec références autobiographiques comprisescomme son amour du cinéma expérimental etde Kenneth Anger, ou ses débuts comme des-sinateur) et là, ça devient passionnant. Car,même si le récit est sûrement romancé, onsuit le personnage en sachant ce qu’il va deve-nir. Du coup, il y a presque une sorte de sus-pense, on se questionne. Comment cela va-t-il arriver ? Comment le désir va-t-il naître ?Comment va-t-il laisser de côté son activitéprincipale (peindre, dessiner) pour l’écriture,la caméra ? C’est très beau à voir et aussi trèsémouvant car on sait, à la dernière imaged’Après mai (une magnifique scène de tournagequi rend palpable ce qu’est la magie du cinémapour ce jeune homme) que Gilles, l’alter egod’Olivier Assayas, a trouvé sa voie, sa place,que c’est là qu’il doit être, que c’est là qu’il vapouvoir s’accomplir et manifester, à traversses films, son désir, son envie. Car Après maine raconte pas plus et bien au-delà ducontexte histo-rique et poli-tique, c’est celaqui est le cœurdu film : la nais-sance d’uncinéaste. JF

La Prison de demain

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21Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201320

Hanekeest un affreux manipulateur,répètent ceux qui ne l’aiment pas ! En ap-pelant son film Amour, il ne laisserait aucunelatitude interprétative à ses spectateurs,obligés de voir, dans cette histoire… unehistoire d’amour. S’il avait appelé son filmHaine, par exemple, aurait-on vraiment vuun huis-clos vachard où de cacochymesvieillards s’entredéchirent ? DP

Haneke plus sobre que jamais. Planfixe après plan fixe, dans l’espace confinéd’un vieil appartement, il montre ce qued’aucuns appellent le naufrage de l’âme etdu corps. Ça fait mal, très mal, mais c’estsublime. SB

Quel soulagement lorsque M. Trin-tignant, au bout de deux heures éprou-vantes pour le spectateur, se décide (enfin !)à expédier ad patres son épouse devenuedepuis longtemps grabataire et incons-ciente ! L’eût-il fait 1h40 plus tôt, j’en au-rais sans nul doute été reconnaissant à Mi-chael Haneke. ER

Ses films pouvaient être superbes ilsn’en étaient pas moins glacés, mais cette fois,Michael Haneke a découvert l’Amour. N’al-lons pas imaginer non plus une bluette maisc’est quand même une très bonne nouvel-le. JF

Que reste-t-il du fringant Trintignantdont j’étais amoureuse à 18 ans ? La voixde velours apaisante d’un acteur devenu im-mense… BS

On pourrait penser qu’il s’agit d’unfilm faisant l’apologie de l’euthanasie pouralimenter le débat de nos idéologues poli-ticiens. Il n’en est rien. Cinéaste du hors-champ, Haneke nous montre paradoxale-ment l’exécution dans le champ cinémato-graphique. De fait, on ne peut s’identifierau personnage, le condamnant nécessaire-ment. EC

J’aipresque oublié la simpli-cité du quotidien, la vieillesse, la ma-ladie ravageuse pour ne voir que, dansl’amour de ce couple paraissant indes-tructible, la relation extrême qui nous em-mène, en balbutiant, jusque « Sssur… le…pont… d’A… vi… gnon… ». MS

Michael Haneke est coutumier desfilms noirs, et Amour malgré son titre en estun. Film sur la déchéance, la vieillesse, il nousplonge dans un univers où l’on étouffe (com-me l’héroïne), où l’on prend des gifles. Lavision du monde du réalisateur est pro-fondément pessimiste et désespérée. Maisquel talent de cinéaste, quel art du scéna-rio, quel brio dans la direction d’acteurs. Etles acteurs eux-mêmes dans ce film sontmagnifiques. Quelle force pour restergrands et sublimes, alors qu’ils jouent despersonnages que la vieillesse a profondé-ment détruits ! CdP

Courts lettragesAmour

de Michael Haneke

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23Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201322

En préambule, elle a dit que ça lui faisaittrès plaisir de voir cette salle pleine : la

sortie ayant lieu le mercredi suivant :« Mon petit cœur bat de plus en plus fort carc’est un film fait avec beaucoup de cœur, deventre, de passion… Faire un film, c’est faireune offrande, un cadeau à vous tous. Il vousappartiendra désormais. »Avant de laisser place au film, SandrineBonnaire a tenu à remercier les Studio quiviennent de signer un partenariat avec l’as-sociation Ciné-ma différence dont elle est lamarraine afin d’accueillir des gens diffé-rents qui eux aussi ont droit à la culture*.« Ce lieu, je l’affectionne aussi pour cetaccueil ! »Pas facile de poser des questions après unefin de film particulièrement éprouvante.Alors, Sandrine Bonnaire a pris la parolepour nous parler d’un homme, Guy, le pre-mier amour de sa mère. Ses parents sesont opposés à cet amour. Sa mère a faitune dépression, est partie dans l’Allier où

elle a rencontré son père avec qui elle s’estmariée pour se débarrasser de ses parents.Elle a parlé à ses enfants de Guy et ils l’ontrencontré deux ou trois fois. Un jour,alors qu’elle avait vingt ans et qu’elle por-tait une lettre à la poste, quelqu’un l’in-terpelle, un clochard, assis sur le trottoir :c’était Guy. Il n’avait pas pu faire le deuilde sa mère. C’est la raison pour laquellece film est dédié : À ma mère. « J’ai cherchéce qui pourrait faire que je m’écroule : la perted’un de mes enfants. »

Pourquoi, dans le scénario, un tel chan-gement de statut social  : de clochard àquelqu’un de très riche ? « Ce qui m’avaittouché, chez Guy, c’était le renoncement tra-gique qui, à la fois, fait peur et semblehéroïque. On peut avoir de l’argent et êtremalheureux. Ce film est plein de paradoxes :l’ombre, la lumière, la mort, l’enfant quiramène la vie. Je trouve Jacques héroïqueparce qu’il va jusqu’au bout de son chagrin. »

Pourquoi avoir choisi un sujet aussi dif-ficile ? « Je suis pour le divertissement maissurtout pour les émotions fortes. Il n’y a pasde honte à exprimer ses émotions. Leshommes ont plus de mal à le faire. Je voulaiscette image d’un homme qui pleure. »

Interrogée sur le travail autour del’image, la réalisatrice répond qu’elle achoisi un format 2-35 (allongé) parce quec’était celui du soupirail de la cave.«  Jacques regarde la vie au travers de cetécran. Il y a un contraste très fort au niveaudu noir et des couleurs : l’appartement, le ter-rain de jeu, c’est la vie, l’enfance, cette cavec’est à la fois un caveau et un monde intra-utérin ; les rôles sont inversés : c’est Jacquesqui est dans le ventre. Il appelle Paul : Monpetit père et le père de Paul appelle celui-ci :Mon grand.

Il y a peu de mouvements de caméra. Il y abeaucoup d’images fixes, des plans très ser-rés sur Jacques, une image qui tangue quandelle regarde Mado. Une caméra doit avoir unsens. »Pourquoi William Hurt ? « C’est un acteurmerveilleux. C’était un plus pour l’histoire qu’ilvienne de loin. J’ai écrit pour lui. Ça avait dusens de faire un film qui parlait d’un hommeaimé par ma mère et joué par un hommeaimé par moi. C’est un très bel héritage pourJade, notre fille. Vous connaissez maintenantson petit frère (le film) ! »

rencontreSANDRINE BONNAIRE

Il y avait la foule des grands soirs ce samedi 27 octobrepour rencontrer Sandrine Bonnaire venue présenter sonpremier long métrage de fiction intitulé J’enrage de son absence.

Pourquoi Alexandra Lamy ? Pourquoi pasvous ? « Je n’ai pas eu envie de jouer Mado.Alexandra est une actrice que j’ai toujoursaimée. On a rien fait pour qu’elle me res-semble mais de nombreux spectateurs le pen-sent. » 

Et Augustin Legrand ? « Quand je cher-chais un acteur pour ce rôle, j’ai fait toutes lesagences et je suis tombé sur sa photo qui m’aimpressionné. Je n’associais pas son visage auxEnfants de Don Quichotte. C’est un hommemerveilleux. Il voulait arrêter le métier d’ac-teur car il n’avait plus de proposition depuisLes Enfants de Don Quichotte. »

Malgré le sujet, il y a peu de pathos.« Comme dans le film sur ma sœur, j’ai essayéde rester à la bonne distance. Comme dansmon métier d’actrice, je pense d’abord auspectateur car je suis aussi une spectatrice etje n’aime pas le pathos. »

Plusieurs spectateurs sont choqués parla violence de la fin. « Une fin moins violente,ça aurait été quoi ? Le père l’aurait invité àboire un café ? Je ne vois pas comment finirsans violence ? Un suicide ? Ce n’est pas moinsviolent ! »Mais le temps passe. L’heure du dernierTGV approche. Sandrine Bonnaire remer-cie la salle et s’en va déjà, laissant l’imagefugitive d’une belle rencontre. DP

* Lire l’éditorial page 3

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Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201324

Télégaucho est un film de groupe pour lequelil a fallu créer « un esprit de troupe afin que

les comédiens se fondent dans l’atmosphère d’unlieu qui existait avant le tournage : le local de Télé-bocal. Le film s’inspire directement (et très libre-ment) de l’aventure de cette télé libre localisée dansle 20e arrondissement. » Cette télévision d’avant-internet a été portéepar un groupe de personnalités très diverses,heureuses d’être ensemble mais qui n’avaientpas toutes les mêmes raisons de s’impliquerdans cette aventure. Comme dans tout groupe, aussi uni soit-il, lesrancœurs et incompatibilités prennent souventle dessus. Michel Leclerc ajoute que le lieu trèsouvert accueillait aussi beaucoup de figures dece « quartier super, vraiment populaire, avec desgens de tous âges et de toutes conditions ; de nom-breux enfants trainaient là aussi ». Il parle d’unendroit « magique qui prend un peu l’aspect d’uncirque », – ce que le film montre abondamment.L’importance du personnage de Victor a étévoulue par le coscénariste Thomas Litli ; l’his-

toire emblématique de cette télé est vue à tra-vers le regard de ce jeune qui essaie de deve-nir adulte en se cognant à la réalité du groupeet de cette aventure ; le film se présente alorscomme un récit initiatique.Félix Moati n’est pas avare en précisions etanecdotes, toujours relatées avec humour :« Michel m’a offert mon premier grand rôle… Jesuis né en 1990 et l’histoire se déroule en 95, donc

je n’étais pas au courant de l’aventure des téléslibres ; il a constitué, à ma demande, tout un dos-sier… Quand j’ai su que j’allais tourner avec lestrois grandes actrices que sont Sara Forestier, Maï-wenn et Emmanuelle Béart, j’ai eu peur de ne pasm’en sortir… Pour Emmanuelle, je lui ai demandéde mettre au moins une scène avec un bisou ; il l’afait. C’est un père pour moi, je l’adore ! »Le réalisateur ajoute avec malice : « Quand jel’ai mis à poil devant Sara Forestier, c’était un peucomme une revanche après Le Nom des gens oùc’est elle qui est toute nue face aux hommes ». Le personnage de Clara que joue l’actrice« cache une vraie tragédie ; elle sait consoler maispas vivre, est trop perdue pour se donner lesmoyens d’arriver à quelque chose. Il se situe à l’op-posé de celui de Sara dans Le Nom des gens, quel-qu’un qui malgré une originalité folle savait fairepreuve d’une grande détermination pour construirequelque chose ».Quant au rôle d’Emmanuelle Béart – ici àcontre-emploi –, il n’a pas été écrit en fonction

25Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013

de l’actrice qui l’interprèterait mais de person-nages existants rencontrés. Les reportages vus dans Télégaucho ont été leplus souvent tournés avant, à l’occasiond’événements comme la Gaypride oudiverses manifestations dont la plupart sonttoujours d’actualité. Certains extraits sontpuisés directe-ment dans les archives deTélébocal d’il y a quinze ans – l’interviewd’Albert Jacquard entre autres. « Mais, que cesoient le PACS, les sans-papiers, l’avortement…nombre de sujets ont commencé à être débattusà cette époque et font encore la différence entrela gauche et la droite  ; questions d’identitésobsessionnelles ? »Enfin, en ce qui concerne l’interview impro-bable pendant la manifestation du Front natio-nal, du couple vivant au Maroc, il s’agit d’uneretranscription jouée par des acteurs d’un dia-logue réellement entendu au cours d’un de cesrassemblements !Avant de nous retrouver autour d’un verre, ilsera question :– du titre Télégaucho, pouvant priver le film dela moitié de son public, fait remarquer un spec-tateur ;– du logo TF1 au générique, alors que la chargecontre cette chaîne est violente. « C’est que jesuis un traître ; comme TF 1 ne m’a pas demandéde changer quoi que ce soit au scénario, j’utilise sesfaiblesses ».– d’une actrice en combinaison transparente surun balcon avec concierge, machiniste etpolice…– et de quelques objets qui nous font chier pas

TÉLÉGAUCHO est un film réjouissantque nous a offert en avant-premièreMichel Leclerc le mardi 20 novembre etla salle comble venue l’applaudir a biensouvent ri au cours du débat joyeux quia suivi la projection. Il faut dire que leréalisateur et son jeune acteur, FélixMoati (Victor), se sont livrés à unnuméro de duettistes apprécié par tous.Si l’on a pu regretter l’absence de der-nière minute de Sara Forestier, Félixnous a assuré que « les meilleurs » étaientprésents…

rencontreMichel Leclercet Félix Moati

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vus dans le film : « le store à lamelles (qui s’obs-tine à remonter ou se baisser que d’un côté), labalance à légumes de supermarché (150 éti-quettes, impossible de trouver votre produit), lespistaches fermées… »

Merci infiniment à ce duo très sympathique decette soirée pleine de fraîcheur et de bonnehumeur… Les discussions se sont poursuivieset les spectateurs ont été longs à quitter le halldes Studio ce soir là. SB

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Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201326 27Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013

Mais il tient à nous parler de Positif, qui a 60 anscette année et qui, nous dit-il, est l’axe de savie. Elle est créée en 1952 à Lyon par RichardChardère avec tout un groupe d’étudiants quiveulent imposer l’idée que le cinéma est un art.A l’époque, la « bourgeoisie » n’aimait pas lecinéma contemporain. Elle ne tolérait que les« vieux films ».Les Cahiers du cinéma ont été fondés l’annéeprécédente : ils veulent imposer une « politiquedes auteurs » et mystifient ainsi leurs lecteursen faisant croire que La Nouvelle vague a crééet imposé le cinéma d’auteur. Or, préciseMichel Ciment, dès les années 20, les revuessavaient que le réalisateur est l’auteur de sonfilm. La vedette dès cette époque-là, c’était lemetteur en scène.La revue Positif se positionne quant à elle sur lapriorité donnée aux œuvres. Elle s’évertue dèsle début à mettre en rapport cinéma du passéet cinéma contemporain. Elle est ainsi la pre-mière à mettre en valeur l’œuvre de Jean Vigo.L’opposition entre les deux revues va grandiret prendre des dimensions idéologiques. LesCahiers du cinéma défendent une conception dedroite, la revue Positif se réclame d’une visionde gauche du cinéma et de la culture. Depuis,

les lignes ont un peu bougé.Positif n’a pas changé depuis sa création : tousles membres de l’équipe sont bénévoles, ils seréunissent pendant 3 heures tous lesdimanches. Elle se renouvelle sans arrêt etaccueille sans cesse des jeunes, qui sont sou-vent des lecteurs de la revue.Dans l’équipe de départ il y avait des surréa-listes, comme Robert Benayoun. Michel Cimentaimait d’ailleurs beaucoup André Breton.C’était un homme qui aimait la beauté, l’art, lecinéma en particulier. Il avait beaucoup de cul-ture. Pour Michel Ciment, la culture est essen-tielle. Surtout pour un critique de cinéma, parceque c’est un genre qui contient tous les autres :littérature (scénario et dialogue), peinture,architecture, danse, musique. Il ajoute mêmeune technique que les autres ne possèdent pas,l’art du montage. D’où la nécessité pour les cri-tiques, mais aussi pour les d’avoir une large cul-ture. C’est une base indispensable donc.Ainsi se clôt la causerie du grand critique à labibliothèque des Studio. Une fort belle soirée,qui s’est prolongée par la projection de BrightStar de Jane Campion. La cinéaste lui plaît parcequ’elle est hors des modes et qu’elle construitson œuvre selon ses désirs, sans se laisserinfluencer. Pour lui, Bright Star n’est pas seule-ment un beau film : c’est une œuvre sur la poé-sie et sur le romantisme, un mouvement queMichel Ciment apprécie tout autant que le sur-réalisme.Après un échange chaleureux entre le critiqueet le public, la soirée se termine autour d’unpot sympathique et détendu. CdP

Michel Ciment est producteur et animateurde l’émission Projection privée sur France-

Culture et c’est une des grandes voix de l’émis-sion Le Masque et la plume sur France-Inter.Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages decinéma notamment sur Stanley Kubrick, JohnBoorman, Elia Kazan, Theo Angelopoulos…Comme beaucoup de ceux qui l’ont précédéaux Rencontres de la bibliothèque, il tient à rendrehommage à la richesse de notre fonds docu-mentaire et de notre bibliothèque. Pour lui,c’est grâce (entre autres) à des structurescomme les Studio que la France est devenue undes pays phares du cinéma dans le monde.Il nous parle tout d’abord de son itinéraire d’ap-prentissage avant de devenir critique de cinéma,qui s’est déroulé en 3 étapes. D’abord la décou-verte du cinéma populaire quand il était jeune.Essentiel : de grands cinéastes comme Lang, degrands artistes comme les surréalistes ontapprécié et défendu ce cinéma.Puis à l’adolescence, vers 17 ans, il voit surgirde nouveaux cinéastes, auteurs-créateurs,comme Antonioni, Elia Kazan, Bergman… Ilssont nombreux. C’est ainsi pour lui la décou-verte du cinéma d’auteur.La troisième étape, c’est la révélation du cinémamuet. Il fréquente la cinémathèque, il est fas-ciné par Walsh, Gance, Lang, Stroheim dansleur période muette.

Michel Ciment est alors étudiant. Il a pour pro-fesseur de philo Gilles Deleuze, et est déjà trèscinéphile, amateur de Jerry Lewis et de vonStroheim. Il collabore à une petite revue ronéo-tée, confidentielle, Cinémathèque. Et un ami lepersuade d’envoyer un article à Positif : il enenvoie un sur Le Procès d’Orson Welles. Noussommes en 1963  : or Positif consacre sonnuméro de mars 1963 à une table ronde sur Le

Procès justement. Alors que Michel Cimentpense que son article ne sera pas retenu,Benayoun, un des rédacteurs de la revue,retient son texte. C’est le début d’une longuecollaboration qui se poursuit toujours. MichelCiment intègre l’équipe rédactionnelle de Posi-tif en 1966. Il en deviendra le directeur par lasuite.Michel Polac, qui aimait la revue Positif, et quianimait l’émission Le Masque et la plume, luidemande de rejoindre l’émission : il y est tou-jours.

Critique de cinéma, dans une revue et à laradio, Michel Ciment élargit son champ etentreprend d’écrire des livres sur les réalisa-teurs qu’il aime. Le premier sera Kazan parKazan, en 1973, qu’il a mis 4 ans à rédiger. Tousles matins il s’entretient avec le réalisateur, quilui donne accès à toutes ses archives. Suivrontdes ouvrages sur Stroheim, Rosi, Losey,Kubrick et bien d’autres.Depuis, Michel Ciment écrit également desarticles pour des journaux très divers  : LeMonde, Le Point, L’Express, Le Nouvel Observateur,La Quinzaine littéraire, etc. La liste est longue.

Comme tout le monde est bénévole à la revuePositif, pour vivre, Michel Ciment est devenuprofesseur en lycée, puis à l’université. Jusqu’en1999, où il prend sa retraite. Il a adoré ensei-gner. Il s’était spécialisé en civilisation améri-caine : une partie de son cours était bien sûren relation avec le cinéma. Enseigner pour lui,c’est communiquer et partager. Deux mots-clés dans sa vie de critique.Il a d’ailleurs réalisé une quinzaine de filmsdocumentaires sur des cinéastes, afin de fairepartager sa passion.Ainsi, dit-il, se résume son itinéraire de critique.

rencontreMichel Ciment

Ce vendredi 23 novembre la bibliothèque organisait sa pre-mière soirée-rencontre de la saison 2012-2013, avec uninvité de marque, Michel Ciment, directeur de la revue Posi-tif, laquelle fête cette année ses soixante ans de parution.

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29Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201328

biographique mystérieuse dans les rôlesdes acteurs. Avant même d’écrire, Ursusétait déjà Gérard Depardieu, qui adoreL’Homme qui rit. Ce personnage est «  lepère qui ne peut pas empêcher ses enfantsde vivre leur vie ». G. Depardieu a acceptétout ce que le cinéaste lui imposait. « Marc-André Grondin, québécois, a passé sa vie surles planches. Cela raconte quelque chose delui. Il n’a vécu que comme acteur. Je l’avais vudans C.R.A.Z.Y. où il cherchait son identité.Il y a ça chez lui. Le film parle beaucoup del’acteur qui voudrait enlever le masque […]Qu’est-ce que le vrai ? Marc-André a un regardtrès troublant, celui d’Edward aux mains d’ar-gent qui regarde avec candeur et qui découvrele monde. Quand j’ai pensé à lui, je le voyaisun peu comme une rock star ; comme KurtCobain […] Au moment où Gwynplaine, sonpersonnage, pense être vu pour lui-même, ilest de plus en plus maquillé, habillé ». J.-P. Améris a aimé travailler avec Emma-nuelle Seigner. « C’est la femme-démon quifait plonger Gwynplaine. J’essaietoujours de trouver la souffrancedu personnage. Cette femmen’en revient pas d’être regardéeavec amour, elle est troublée[…] J’ai toujours aimé les mélo-drames, les histoires d’amourimpossibles comme Sur le Pontde Madison ». Adapter «  c’est comme tra-vailler un matériau. Le momentle plus douloureux, c’est l’écri-ture. Guillaume Laurant a beau-coup travaillé sur la structure ».Sur les 96 scènes, le cinéasteen a coupé 4 ! « Ce qui a aidé,c’est le story board qui étaitpresque comme un deuxièmescénario qui a permis de voir ce

que j’avais en tête ». Comme tourner enstudio en France revient très cher, le filma été réalisé en numérique en Tchéquiechez Barrandov. « Le champ de foire est faiten studio à la manière de Fritz de Ted Brow-ning. C’est ensuite retravaillé, on redessine leciel… ». Le discours politique tenu par Gwynplainedevant l’assemblée étonne. « On a respectéle discours de V. Hugo au mot près, jusqu’aumot chômage. Cela fait presque du person-nage un indigné de nos jours. Il est tiraillé parl’idéalisme et il se fait piéger par la vanité…C’est de la caricature, c’est du Daumier, c’estpour cela que j’ai mis des faux nez aux par-lementaires ». Avant de poursuivre la soirée autour d’unverre avec un réalisateur chaleureux, éru-dit, toujours humble et disponible pour leséchanges, celui-ci conclut la discussion : « sicomme moi, vous n’aimez pas les fêtes, le filmsort le 26 décembre »… Revenez vite, Mon-sieur Améris ! RS

rencontreJean-Pierre Améris

curer le sentiment de peur que les enfantsaiment ressentir, tout en présentant ungrand spectacle. Le public évoque Tim Bur-ton avec Batman. J.-P. Améris nous ren-seigne que le créateur de Batman s’estservi de L’Homme qui rit pour créer leJoker et que Tim Burton a également unevéritable passion pour le roman de V.Hugo. Interpellé sur le contraste entre la froideurgothique du château et la chaleur de lafoire, le réalisateur confie son envie d’avoirvoulu créer un univers très enfantin, avecune illustration à la Gustave Doré. « C’estun enfant qui passe d’un espace à l’autre, toutson malheur provient de la tragédie duclown ». Il a voulu suivre les descriptionsde V. Hugo « «Le château est un tombeau»comme le Xanadu de Citizen Kane, unespace trop grand ». Jean-Pierre Améris évoque une part auto-

Une adaptation projetée à la télévisionen 1971 avait généré une réelle frus-

tration chez lui, puisque ses parents luiavaient demandé d’aller se coucher, le pri-vant ainsi de découvrir l’œuvre. La lecturedu roman avait bouleversé J.-P. Amérisadolescent. Alors, si l’adaptation des 900pages en 1h30 ne s’est guère avérée facile,nécessitant au moins trois années de tra-vail avec différentes versions du scénario,le désir était là ! Ce n’est pas « une recons-truction historique, mais plutôt… sur «Il étaitune fois», en faire un conte  […] J’ai toujoursimaginé un film concis, ce n’est pas unefresque. J’ai essayé de retrouver dans le mon-tage quelque chose de heurté, de brusque,comme dans le roman, » en essayant de pro-

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Le 16 novembre, les Cinémas Studioavaient le plaisir d’accueillir Jean-PierreAméris à l’occasion de la projection enavant-première de son dernier film,L’Homme qui rit, adapté du roman épo-nyme de Victor Hugo. Le réalisateur desÉmotifs Anonymes est un habitué deslieux qui nous honore de sa visite à la sor-tie de chacun de ses films. « Ça me faitvraiment plaisir, c’est même important pourmoi de venir ici présenter mes films aux Stu-dio. J’ai l’impression de rentrer à la mai-son ! ».

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31Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201330

Et le soir à 19h45, le réalisateur était au Stu-dio 7 pour nous présenter son dernier film,

La Mer à l’aube, réalisé pour la télévision. C’estd’ailleurs la chaîne Arte qui a gracieusementprêté la copie du film au Studio pour cette soi-rée. Le livre éponyme cité plus haut a été écritpar le cinéaste à peu près en même temps quele film.Après la projection, Volker Schlöndorff estvenu échanger avec le public avec beaucoup desimplicité et de modestie. Il commenced’ailleurs par une proposition surprenante : ilpense qu’il y a probablement dans la salle desgens qui en savent plus que lui sur le sujet dufilm et il serait heureux de les entendre.

Un spectateur, originaire de Nantes et qui avait17 ans à l’époque des faits (octobre 1941),intervient pour féliciter le réalisateur sur la jus-tesse et la beauté de son film dont il admire lacharge émotive et la grandeur. Il remarque quele cinéaste fait peu d’allusions aux fusillés deNantes. Volker Schlöndorff lui répond que c’estjuste : ce sont les otages de Chateaubriant quisont devenus une légende, probablement parceque le PCF à l’époque le souhaitait. Les hommes

pense de ce grand écrivain allemand dontl’œuvre complète est traduite dans la Pléiade,à l’exception de ce rapport. Et pour cause : leromancier en avait honte et il en avait brûlél’original. Volker Schlöndorff ajoute que le dia-logue qu’il a introduit dans son film, entreArielle Dombasle et l’écrivain rend compted’une pirouette authentique de celui-ci : il avaitdécliné une occasion d’abattre le dictateur Hit-ler. Son argument était bien qu’il voulait restertémoin plutôt que devenir acteur de l’Histoire.Pour le cinéaste, Ernst Jünger est une « planchepourrie » (sic) de la littérature allemande quis’est rendu volontairement complice de la bar-barie nazie.Volker Schlöndorff revient ensuite sur le débatqui secoue les militaires allemands quant àsavoir si fusiller des otages est efficace pourenrayer le « terrorisme ». Bien évidemment,pour lui, c’est une solution « non-productive ».Le lendemain de l’exécution des otages deNantes et de Chateaubriant, un nouvel atten-tat était perpétué à Bordeaux. Les exécutionssont simplement monstrueuses, comme entémoigne le film.À une spectatrice, professeur d’histoire à lafaculté, qui fait remarquer que les exécutionsrelèvent de l’irrationnel et de la folie tragiqued’Hitler, le cinéaste répond que nous sommesalors en 1941. Hitler a conquis l’Europe avecune facilité incroyable, les officiers allemands leprennent encore pour un stratège génial et luifont confiance.Un spectateur se demande si le jeune soldatallemand qui arrive du front russe et qui s’éva-nouit quand il doit participer à l’exécution estle pendant allemand en quelque sorte de GuyMôquet.Volker Schlöndorff répond que ce n’était passon intention : il voulait juste mettre en scèneun soldat « noble », antithèse du méprisableErnst Jünger. Il s’est inspiré d’une nouvelled’Heinrich Böll, militant de la paix et prix Nobelde littérature, qui raconte une scène du mêmeordre. Et le cinéaste s’est imaginé que le jeunesoldat pacifiste qu’il met en scène aurait pu êtreHeinrich Böll lui-même qui, effectivement, était

en France à l’époque des faits. Il devient ainsidans son esprit le contrepoids du détestableofficier.Pour Volker Schlöndorff, La Mer à l’aube n’estpas une fiction cinématographique, ni mêmeune œuvre de cinéma : elle est trop proche dela réalité. Mais il lui fallait raconter cette his-toire, essentielle, comme un devoir moral.À une spectatrice étudiante qui lui demandecomment il a réagi en voyant l’émotion dupublic, le réalisateur répond qu’il n’a jamaispensé à l’impact émotionnel du film, mais qu’ill’avait constaté sur lui-même pourtant en écri-vant le scénario. Il se souvient avoir beaucouppleuré en rédigeant le passage qui se dérouledans la baraque, quand les condamnés écriventleurs lettres.

Puis Volker Schlöndorff termine la rencontreen soulignant que La Mer à l’aube est un film àpetit budget : il y a peu d’acteurs connus parcequ’il n’avait pas de quoi payer leur cachet. Ils’est donc tourné vers des inconnus. Pour aiderles comédiens à s’approprier leur rôle, il ademandé que chacun lise à fond la lettre réel-lement écrite par le personnage qu’il jouait etqu’il la relise aussi souvent que possible. Cela acréé une atmosphère particulière et a contri-bué à la réussite du film. CdP

ont besoin de légendes et de mythes pour com-prendre l’histoire et se légitimer. Et il est despersonnages qui se prêtent mieux à ce rôle :c’est le cas de Guy Moquet, ou de Sophie Schollen Allemagne. Pour le cinéaste, nous avonsbesoin plus de légendes que d’histoires réelles.D’où la nécessité pour lui de faire ce film.Mais son objectif principal, c’est de s’intéresseraux réactions des condamnés, de réfléchir àleurs comportements, qu’il trouve admirables.À une question de la salle sur le curé interprétépar Jean-Pierre Darroussin, Volker Schlöndorffprécise que la belle phrase prononcée par leprêtre, assénant qu’il faut écouter sa conscienceplutôt que d’obéir à des ordres mauvais, n’estpas du prêtre mais de lui-même. Il ajoute quele reste des propos du curé est bien de lui.Pour rester fidèle à ce qui s’est passé dans labaraque, entre les otages et avec le curé, lecinéaste s’est appuyé sur la relation qu’en a faitepar écrit un des otages de la scène qui n’a pasété fusillé. Pour le reste, il a pu lire en entier lecompte-rendu qu’a dressé Ernst Jünger del’événement à la demande du général Otto vonStülpnagel, comme c’est indiqué dans son film.C’est l’occasion pour le cinéaste de dire ce qu’il

RencontreVolker Schlöndorff

Lundi 12 novembre les Studio rendaient hom-

mage au cinéaste allemand Volker Schlöndorff.

A 14 heures et à 19h30, en partenariat avec la

Cinémathèque, ils projetaient une nouvelle ver-

sion du Tambour, en présence du réalisateur. A

18h30, celui-ci dédicaçait ses deux livres, Tam-

bour battant : Mémoires de Volker Schlöndorff, et La

Mer à l’aube : Les dernières heures de Guy Môquet.

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dans la maison

Qui manipule qui ? C’est la question que l’on sepose tout au long du dernier film de FrançoisOzon. Est-ce le jeune lycéen qui en laissant ouvertses « à suivre » insolents, à la fin de ses copies, pro-voque son professeur (au moins son intérêt delecteur-voyeur) ? Est-ce le professeur qui, quoti-diennement, par ses tête-à-tête pseudo pédago-giques, veut provoquer une vocation littérairepressentie chez son élève ? Par quelques rensei-gnements sur ses personnages, Ozon nousentraîne vers des explications psychologiquesassez attendues (père et fils de substitution) maiselles tournent court devant la complexité du jeupervers autodestructeur dans lequel ils s’engagenttous les deux. Qui s’en sort le moins mal de cejeu de massacre délicieux (pour le spectateur) ?Le jeune homme qui doit fuir le lycée ou le profqui perd son travail et sa femme et se réfugie dansla dépression ?

sous la maison

Pourquoi cet homme tourne-t-il autour des jeuxde ce petit garçon et pourquoi le suit-il jusqu’àl’école ? Que lui veut-il ? Petit à petit, le specta-teur apprendra qu’il s’appelle Jacques et qu’il a euun enfant avec Mado, la mère du garçon. Que cetenfant est mort dans un accident de voiture etJacques, le conducteur, ne s’est jamais remis decette disparition. Comment fait-il pour séduire lepetit Paul ? Pour le détourner de l’amour de sesparents ? Par ses cadeaux ? Parce qu’il représentel’ailleurs  (l’oncle d’Amérique)  ? Parce qu’ilsouffre sans s’en cacher ? Alors que le spectateurcroit qu’il est reparti outre Atlantique, Jacquess’enferme dans le sous sol de l’immeuble, au fond

de sa souffrance muette, au cœur d’un secret danslequel il emprisonne l’enfant. Caveau-ventrematernel mortifère où il ne survit plus qu’aucompte-gouttes, nourri par Paul, relié par le cor-don ombilical sonore d’un vide-ordure désaffecté.L’extrême violence et la dureté des scènes finalesrépondent à l’extrême violence douce de cettetentative d’enlèvement : la douleur de Jacques esttelle qu’il aspire Paul à devenir l’enfant qu’il enragede ne plus avoir. Il n’existe qu’un moyen derompre les liens morbides qu’il a tissés avec Paul :le jeter hors de la maison.

fenêtres sur

Le dernier contact que Jacques conservait avec lemonde des humains, c’était le rectangle de lafenêtre du sous sol par lequel il pouvait observerPaul en train de jouer. Sandrine Bonnaire expli-quait qu’elle avait choisi un format d’image qui cor-respondait à celui, tout en longueur, du soupirail :dernier écran d’un homme à cran.Dans la magnifique dernière scène du film de Fran-çois Ozon, le maître et l’élève se retrouvent dansle jardin de ce qu’on imagine être une maison derepos. Avec la nuit venue, des dizaines de fenêtress’illuminent comme autant d’écrans donnant unaccès voyeuriste à des dizaines d’histoires pos-sibles. La vie continue puisqu’elle contient, engerme, des destins, miniatures ou exaltants, quin’attendent plus qu’un narrateur… ou uncinéaste… pour nous être racontés. DP

« Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins inté-ressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans cetrou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre lavie. » (Charles Baudelaire, Les Fenêtres, Le Spleen de Paris)

33Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 2013Les CARNETS du STUDIO n°308 – janvier 201332

amourde Michael Haneke

[…] C’est la grande réussite d’Amour,de ne pas virer dans du sentimentalismeprimaire, mais finalement de profondémentdéranger, de nous interroger, si bien quenous ne sommes pas que simplesspectateurs du récit. Et tout reste d’unejustesse insolente, dans la mise en scènecomme pour les acteurs, ainsi que lepropos et les sentiments qui nous sontdonnés. Amour ne révolutionne pas lecinéma donc, mais en termes de cinémaclassique, Haneke frappe très fort. Àvoir. PP

La vieil lesse, la f in de vie, ladépendance, tout cela dérange dans notresociété, et je salue Michael Haneke pour cechef-d’œuvre du cinéma, avec desinterprètes d’une justesse incroyable, unhuis-clos dans lequel on se retrouve trèsvite plongé, un lieu de vie certes bourgeois,mais plein de souvenirs de la vie despersonnages, soignés jusque dans lesmoindres détails, des plans remarquables.Ce film méritait cette Palme, et je ne peuxque conseiller d’aller le voir, ne serait-ceque pour la profondeur des sentiments quil’habite du début jusqu’à la fin… CM

la cHaSSede Thomas Vinterberg

Excellent film sur un sujet délicat,traité avec beaucoup de subtilité. Visioneffrayante d’une société prise dans unengrenage de violence vis à vis d’unhomme jugé coupable d’un délit qu’il n’apas commis. Cet homme sensible esttellement choqué par ces réactions qu’il nese défend pas. Magnifique interpré-tation. CP

Vos critiques

le capitalde Costa-Gavras

Anecdotique au regard d’un titrechargé de références. Monsieur HR

villegaSde Gonzalo Tobal

[…] Sans doute un peu tropmétaphorique. Mais j’ai bien aimé lesvaches, qui semblent être le point debifurcation de cette petite œuvrelégèrement bucolique. Gaz-de-ville

j’enrage de Son aBSencede Sandrine Bonnaire

[…] Comme souvent dans un premierfilm, il y a quelques longueurs mais cela nenuit absolument pas au film qui nous plongeau cœur de la relation fusionnelle qui vanaître entre Jacques – William Hurt – etPaul, enfant issu du deuxième mariage deMado – Alexandra Lamy – qui sympathiseavec cet homme étrange. SandrineBonnaire s’est inspirée de l’histoire de sapropre mère et on sent son désir de nepas juger cet homme qui souffreterriblement et ne sait plus quel cheminemprunter pour sortir de son mal être. Cefilm est certainement l’un des meilleurs decet automne 2012, grâce en partie auxinterprètes, au scénario et à une mise enscène assez originale, déroutante au débutmais très efficace. Chapeau MademoiselleBonnaire ! ChrisdeTouraine

Sandrine Bonnaire a d’évidentesqualités en tant que réalisatrice. Le jeu desacteurs est également convaincant.Quelques scènes néanmoins sont un peutrop répétitives et la tension croissante melaissait attendre une fin plus tranchée, netteet définitive, d’où une légère déception. HH

Rubrique réalisée par RS

InterférencesDans la maison

J’enrage de son absence

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LES CARNETS DU STUDIO – n°308 janvier 2013 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n° 0214 G 84305

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FILM DU MOIS

Yossi a trente quatre ans et ne prendjamais de vacances ; son travail, car-

diologue, est une échappatoire à sa vie età l’angoisse. Replié sur lui-même, il est trèsseul. Incapable de détruire la carapace quile retient prisonnier, il ne peut se rappro-cher des autres ; ni d’un collègue méde-cin fraîchement divorcé qui veut l’entraî-ner dans un monde de femmes et dedrogues, ni d’une infirmière solitaire qui estamoureuse de lui. Car, dix ans plus tôt,Yossi a perdu l’amour de sa vie à l’arméeet ne s’en est pas remis. Un jour, unefemme vient faire un examen à l’hôpital,c’est la mère de Jagger, l’amant disparu.Elle ne connaît pas Yossi mais acceptequand il lui propose de la raccompagnerchez elle. Après un échange troublantavec les parents de son amoureux disparu,il décide de prendre la route vers le Sinaï.Son chemin croise alors celui de jeunesmilitaires en permission…

Chacun à sa manière tente de tromper lemanque, d’échapper à la tristesse, Yossi,lui, se mure dans le silence. Avec ses kilosen trop, ses yeux tristes et sa semi-dépres-sion, cet homme perdu suscite tout desuite l’empathie et orne le film de mélan-colie. À la fois victime et instigateur de sasituation, Yossi est le héros profondément

humain de cette histoire calme mais vivi-fiante. Car le chemin emprunté (qui passepar la matérialisation de la perte et le par-tage de la peine), est celui du retour à lavie ; l’histoire vibrante d’une reconstructionde soi. Le film et son personnage emprun-tent des chemins parallèles passant tousles deux du brouillard à la lumière. La pre-mière partie est ainsi composée de souf-frances rentrées et de non-dits alors quedans la deuxième, la légèreté, l’humourprennent leurs places au contact de la jeu-nesse insouciante.

Eytan Fox (Tu marcheras sur l’eau, Thebubble) reprend le personnage de Yossi,déjà présent dans Yossi et Jagger tourné ily a dix ans. Mais ne pas avoir vu l’œuvred’origine ne nuit en rien au plaisir et à lacompréhension de ce dernier. C’est peut-être même le contraire, car, vierge de touteinformation, on prend un grand plaisir àdécouvrir le personnage au fur et à mesureplutôt que de le connaître à l’avance.

Bercé par la musique de Keren Ann (quel’on voit dans une scène de concert), Yossiest d’une délicatesse formidable sans tom-ber dans aucune caricature ou facilité.Juste un film simple, solaire et profondé-ment émouvant. JF

YossiIsraël – 2012 – 1h23, de Eytan Fox, avec Ohad Knoller,Lior Ashkenazi, Orly Silbersatz Banai, Oz Zehavi…