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PONT YAGOUA-BONGOR Début des travaux en juin 2018 «J’ai serré la main de Paul Biya grâce à la fraise» Lire l’interview de Alhadji Ibrahim Malam, agriculteur. P. 9 400 FCFA Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun N°1062 du mercredi 18 avril 2018 Directeur de la Publication : Guibaï Gatama P. 5 Garoua Violée et assas- sinée à 81 ans P. 3 Ngamé 02 pê cheurs tu és par Bo ko Haram P. 3 Adamaoua Le département du Mbéré empoche 04 sénateurs sur 10 P. 4 Affaire Kouamedjo La justice condamne les dernières volontés du défunt P. 8

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PONT YAGOUA-BONGOR

Début des travauxen juin 2018

«J’ai serré la mainde Paul Biya grâceà la fraise»Lire l’interview de AlhadjiIbrahim Malam, agriculteur. P. 9

400 FCFA

Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun N°1062 du mercredi 18 avril 2018

Directeur de la Publication : Guibaï Gatama

P. 5

GarouaViolée et assas-sinée à 81 ans P. 3

Ngamé02 pêcheurs tuéspar Boko Haram P. 3

Adamaoua Le département du Mbéréempoche 04 sénateurs sur 10

P. 4

Affaire KouamedjoLa justice condamneles dernières volontésdu défunt P. 8

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A c t u a l i t é L’OE I L DU SAHEL N°1062 du mercredi 18 avril 20182

Par Yanick Yemga

La coopération entre leCameroun et l’Union euro-péenne (UE) s’est enrichie denouveaux fruits. Dans le droitfil de ce partenariat avecYaoundé, Bruxelles vient definancer à hauteur de 130 mil-lions de FCfa, l’organisationd’un séminaire de formationdes magistrats et cadres de laChambre des comptes de laCour suprême camerounaise.Animée par des experts dehauts vols de la Cour descomptes de Paris et de Tunis,cette formation vise notam-ment à doter 35 nouveauxmagistrats de cette institutiondu système judiciaire camerou-nais, des techniques d’auditexterne les plus à la pointe.

Ces formations qui se tiennentdu 16 au 20 avril prochain, porte-ront sur les thèmes tels «les tech-niques générales de contrôleexterne», «nouvelles normesinternationales de contrôleexterne», et «audit externe des

institutions bancaires et finan-cières». Relativement à la perti-nence de cette formation, l’am-bassadeur, chef de la délégationde l’Union européenne auCameroun évoque un des défismajeurs qui interpellent laChambre des comptes. C’est quecette dernière «se trouve devant

une évolution majeure, liée à unetransition institutionnelle de tailleà venir. En effet, les Etats de laCemac se sont mis d’accord surdes principes partagés régissantla gestion macroéconomique etmonétaire de leur région. Latransposition et la mise en appli-cation des directives Cemac au

Cameroun offrent doncune opportunité impor-tante de renforcer lecadre institutionnel etl’architecture decontrôle interne etexterne des financespubliques», expliqueHans-Peter Schadek.

Un avis du restepartagé par le ministredélégué auprès duministre del’Economie, de laPlanification et del’Aménagement du ter-ritoire (Minepat) encharge de laPlanification. PaulTasong indique qu’ils’agit au travers d’une

telle session de formation, de«s’assurer que ceux qui ont la res-ponsabilité de l’audit, du contrôlede la gestion des financespubliques, disposent des meilleursoutils possibles leur permettant debien accomplir les missions quileur sont assignées».

Pour Marc Ateba Ombala, le

président de la Chambre descomptes de la Cour suprême, «ceséminaire répond d’abord à unbesoin commandé par les circons-tances : à savoir, l’arrivée de 35jeunes magistrats, et du renouvel-lement de l’effectif des magistratsde la Cour suprême (…) C’estdonc un séminaire d’imprégnationpour ces nouveaux magistrats, etde recyclage puisqu’au cours duséminaire, il sera question d’alleren profondeur dans les techniquesde certification. Ce séminaire avocation à nous préparer à l’effi-cacité d’un contrôle du comptegénéral de l’Etat, à une certifica-tion probante».

Ce soutien de l’UE s’inscritdans le cadre des opérations d’ap-pui budgétaire en cours qui pré-voient la mobilisation de plus de60 milliards de FCfa pour facili-ter les réformes dans le secteuragricole et dans le domaine de lagestion de finances publiques surla période de 2017 à 2020. Unepremière enveloppe de 19,5 mil-liards de FCfa a été débloquéedans ce cadre en 2017.

COOPÉRATION. Bruxelles a financé un séminaire visant à doter ses magistrats et cadres des techniques d’audit externe plus efficaces.

L’Union européenne renforce la Chambre des comptes

Cérémonie d’ouverture. Une attitude des officiels.

Par Bertrand Ayissi

Les Pr. Ngah Esther etMvondo Awono Jean Pierre, res-pectivement directeur des affairesacadémiques et doyen de lafaculté des sciences de l’universitéde Ngaoundéré racontent à l’envileur passage en Israël. Ces deuxresponsables universitaires quiont suivi des cours en Israël, enfin janvier et début février dernier,notamment sur la productionintensive de légumes et technolo-gies modernes d’irrigation ; et laphysiologie et pathologie postrécolte et manipulation des pro-duits frais, ont partagé les acquisde cette enrichissante expéditionle 16 avril dernier, lors de la visiteà l’université de Ngaoundéré, deRan Gidor, ambassadeur d’Israëlau Cameroun. C’est avec un pin-cement au cœur que le Pr NgahEsther est rentrée au bercail.«Nous avons appris de nom-breuses méthodes et la plus fasci-nante, c’était l’application duLow-tech, compte tenu du fait quele high-tech est encore inaccessi-ble chez nous, nous pouvons faci-lement implémenter les disci-plines du Low-tech… Dans notrepays, nous avons des mangues,oranges, ananas qui trainent par-tout, mais en Israël, nous avonsappris comment ces produits peu-vent être traités à moindre coût.Mais c’était une expériencequelque peu traumatisante parceque nous avons vu des choses quenous pouvons faire, mais que nousne faisons pas encore», a-t-elledéclaré.

Mais le rêve est permis depuisla visite de S.E Ran Gidor à l’uni-versité de Ngaoundéré. «Depuisqu’Uphie Chinje a pris les rênesde l’Université, nous avons donnéun nouveau sens à notre coopéra-tion. Je suis donc venu moi-même,pour voir avec mes propres yeux

le potentiel pour asseoir notrecoopération. Nous n’opérons pascomme les grandes ambassades, àl’instar des Etats-Unis, la Franceet l’Allemagne. Nous créons unpartenariat et je suis très opti-miste pour les axes que nousallons définir pour notre coopéra-tion», a martelé l’ambassadeurd’Israël au Cameroun.

PROJETSEn tout cas, «sur le plan tech-

nologique, Israël a encore beau-coup à offrir au Cameroun», afait savoir le Pr Mvondo Awono,doyen de la faculté des Sciences.C’est sans doute pour cette rai-son que la faculté dont il a lacharge espère des financementsd’Israël pour des projets sur lespétro fertilisants et agro miné-raux alternatifs, sur le dévelop-pement de l’apiculture et de laméliponiculture, sur le dévelop-pement des énergies renouvela-

bles et technologies innovantes,et le développement de la rizicul-ture. «On peut produire du rizdans tous les agrosystèmes, maisnous dépensons des milliardschaque année pour l’importation; ce qui est paradoxal», a-t-ilcommenté. L’Ecole nationale dessciences agro industrielles(Ensai), elle, a soumis le projetde la mise en place des vergers demanguiers et de goyaviers dansl’arrondissement de Mbé, nonsans cacher ses intentions de pro-duire d’autres dérivés de cesfruits. A l’Institut universitairedes technologies (IUT), la valori-sation du lac de Dang menacé dedisparition, est prioritaire. Maisl’établissement expérimenteaussi le système PV Online quiest une forme d’alimentation enénergie hybride, au vu des déles-tages d’énergie électrique ; lamise en œuvre d’un plan de sau-vegarde du patrimoine culturel ;

l’exploitation de nombreuxinsectes nuisibles pour l’alimen-tation des poissons (poisson chatet tilapia du Nil pour lemoment). L’Ecole des sciences etmédecines vétérinaires (Esmv)travaille sur les pathologies quifreinent le développement desanimaux en milieu rural, toutcomme sur les zoonoses. A lafaculté des Sciences économiqueset de gestion, c’est le NavelIncubator Ngaoundéré (NIN) quiest au centre des préoccupations.Ce, pour stimuler le développe-ment économique et social del’Adamaoua à travers la créationdes PME.

L’amélioration du cadre de viedes citoyens préoccupe autant lafaculté des sciences juridiques etpolitiques, celle des arts, lettres etsciences humaines, et des sciencesde l’éducation. Elles ont des pro-jets sur la métamorphose du droitpénal et minier, le développement

de l’archéologie et de l’enseigne-ment à distance, et la création deslaboratoires de recherche. «Enlisant le document «StartupNation» qui montre le miracle quia changé Israël, au point d’avoirde plus grandes sociétés que cer-tains pays de ce monde n’ont pas,on peut facilement faire un rap-prochement avec la vision du chefde l’Etat du Cameroun. Ainsi,l’émergence du Cameroun en2035 passe par le développementdes technologies. C’est ce qu’ondoit obtenir d’Israël et grâce à cepartenariat, on aura beaucoup àfaire pour notre pays. Nous avonsdéjà élaboré le programmeMashav pour la formation dans ledomaine de l’agribusiness ; il y aceux qui sont déjà partis pour laformation et sont prêts pourimplémenter ce qu’ils ont appris»,a rassuré Uphie Chinje Melo, rec-teur de l’université deNgaoundéré.

UNIVERSITÉ DE NGAOUNDÉRÉ. De nombreux projets présentés à l’ambassadeur de ce pays le 16 avril dernier.

Un nouveau cadre de coopération avec Israël

Le laboratoire de plusieurs projets innovantsPar B. A.

Ran Gidor a eu l’occasiond’admirer le 16 avril dernierdans les locaux de University ofNgaoundéré Innovation Centerof Excellence (Unice), des feuxde signalisations «intelligents».Ceux-ci, dotés de plaquessolaires, s’autorégulent et com-muniquent parfaitement avecl’usager, lui indiquant par exem-ple le nombre de secondes qu’illui reste avant le changement dufeu. Une innovation des étudiantsde la faculté des sciences, niveauDEA. L’ambassadeur d’Israël auCameroun ne s’est pas moinsextasié face au dispositif qui per-met de traiter de l’eau sale en seservant des microbes de la

nature ; une autre innovation desétudiants de l’Ensai. Et c’est ceque vise désormais l’université deNgaoundéré, à travers la créa-tion de University of NgaoundéréInnovation Center of Excellence(Unice). «Le programme Mashavoctroie d’ailleurs des finance-ments pour les projets. C’est unaspect pour lequel nous allonssolliciter d’autres partenaireslocaux. Nous aurons certainesde ces productions dans le sec-teur agricole dans la région del’Adamaoua. Evidemment,l’étudiant gagne à travers l’au-tonomisation. Car aujourd’hui,on sait que tout personne en finde formation veut travaillerdans le secteur public. Pourtant,avec la technologie et leurs

compétences les étudiants vontse retrouver dans des domainesspécifiques et ce sera facile poureux de trouver un emploi», aprécisé le recteur Uphie ChinjeMelo, en présence de son hôte.

Unice a pour but d’apporterà l’université l’expérience dumonde des affaires et sociocul-turel afin de stimuler l’espritd’entreprenariat aux étudiantset enseignants, veut transformerl’université de Ngaoundéré enune institution entrepreneurialed’ici 5 ans avec pour slogan :«un (e) étudiant (e), un entre-preneur», a précisé ValèreDjomo, un partenaire du secteurprivé. Les secteurs prioritaire-ment visés pour le moment sontl’agribusiness, les énergies

renouvelables, les technologiesde l’information et de la com-munication, l’entreprenariatsocioculturel… Pour accompa-gner Unice, University ofNgaoundéré VentureDevelopment Fund (Unvdf) a étémise sur pied pour le finance-ment de projets et la valorisa-tion des résultats de larecherche. Ce fonds fournit ainsile capital pour les programmesd’entreprenariat universitaire,les études de marché et le busi-ness plan, etc. Toutes initiativesqui sont passées en revue surUniversity of NgaoundéréConsult, une plateforme qui per-met de donner des conseils et lamise en œuvre des référentiels decompétences à l’université.

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Par Jean Areguema

La fréquence des incendiesdans la ville de Maroua inquièteles populations. C’est qu’en l’es-pace de trois mois, plus de sixincendies ont été enregistrés dansle chef-lieu de la région del’Extrême-Nord. Les flammesont ravagé des édifices publics,des boutiques et des domicilesprivés. Des pertes vies humainesn’ont pas été enregistrées maisles dégâts matériels sont estimésen des dizaines de millions deFcfa. Des dégâts réduits grâce àl’intervention rapide des sapeurs-pompiers dans certains cas. Ledernier cas a été enregistré le 11avril dernier en matinée. Cetincendie a consumé un studiophoto devant son propriétaire qui

n’avait que ses yeux pour pleurer.Une semaine avant, notammentle 03 avril, c’était la résidence dupréfet du département duDiamaré sis au quartier Pitoaréqui subissait la furie desflammes. Absent à la maison aumoment de l’incendie, ErnestChristian Samuel Ebelle n’avaitpu rien récupérer de l’incendie.Certaines mauvaises langues ontvite fait de voir derrière cetincendie, une main criminelle.Elles soutiennent leur positionpar le fait que «le préfet n’est pasen odeur de sainteté avec plu-sieurs personnes dans son terri-toire de commandement, parmilesquels certains de ses collabo-rateurs. En plus, les agentsd’Enéo ont décliné la cause d’uncourt-circuit».

Le 22 mars dernier, un incen-die s’était déclaré au lycéed’Ouro-Tchedé. Dans sa furieravageuse, l’incendie a consumétout le bloc administratif dulycée, les bureaux du proviseur,des censeurs, des surveillantsgénéraux, des conseillers d’orien-tation, de l’intendant, la salle desprofesseurs et une dizaine d’ordi-nateurs. Les bulletins, relevés denotes, actes de naissance,archives et autres documentsconfidentiels sont également ontété également réduits en cendres.Le 15 février au quartier Dougoy,le domicile d’Ousmanou Sadouétait ravagé par les flammes fai-sant de nombreux dégâts maté-riels. Même situation vécue auquartier Kakataré le 19 janvierdernier ; où un incendie réduisaiten cendres deux boutiques et undomicile privé.

Le bilan dressé par les sinis-trés faisait état de près de vingtmillions de Fcfa de pertes enre-gistrées. Ce gros bilan avait ainsimarqué le début de la série noiredes incendies à Maroua. Le doigtaccusateur est pointé sur lesbranchements électriques anar-chiques comme principale causedes incendies à répétition dans laville de Maroua. «Il y a l’instal-lation anarchique de l’électricité.Les gens préfèrent aller acheterdes fils électriques de mauvaisequalité et sollicitent des brico-leurs. Toute chose qui peut faci-lement provoquer un court-cir-cuit. La négligence est égale-ment l’une des causes des incen-dies. Une dame qui oublie sapoêle au feu occasionne un

incendie. Pour ceux qui utilisentles appareils tels que le climati-seur, le plus souvent, ils oublientces appareils branchés quand ilssortent des locaux. Le fait qu’ilfait chaud amène les gens à pas-ser la nuit hors de leurs cham-bres et ne voient pas ce qui sepasse à l’intérieur du bâtiment.Il y a aussi des causes acciden-telles», explique le chef debataillon Djonyang DjorwéPatrick, commandant le 40egroupement des sapeurs-pom-piers de Maroua. En cas d’incen-die, outre le premier réflexe quidoit consister à appeler lessapeurs-pompiers au 118, le chefde bataillon prodigue d’autresconseils. «En l’absence des per-sonnes à la maison, il estconseillé de débrancher les appa-reils tels que le climatiseur, leventilateur. En cas de coupured’électricité, débrancher tous lesappareils avant le retour effectifde l’énergie électrique. Dans lesmagasins, il est conseillé d’avoirdes extincteurs à poudre et fairevérifier régulièrement les instal-lations électriques par les techni-ciens. Parce vous allez beau utili-ser le matériel électrique debonne qualité, mais avec letemps, il va se détériorer. Avanttoute tentative d’extinction, ras-surez-vous que le secteur est isoléde l’alimentation électrique etutilisez un agent extincteuradapté à la classe de feu. Un feud’origine électrique ne s’éteintpas avec de l’eau», conseille lecommandant du 40e groupementdes sapeurs-pompiers deMaroua.

MAROUA. Plus de six sinistres enregistrés en l’espace de trois mois.

Les incendies se multiplient

Des incendies en série à Maroua.

Par Bertrand Ayissi

30 villages de la région del’Adamaoua, dont 10 par arron-dissement sont concernés par leProjet de renforcement de la rési-lience des populations des régionsseptentrionales du Cameroun(Presec). Aussi, dans les troiscommunes de Nyambaka,Meiganga et Ngah-Ha desactions seront-elles menées pen-dant trois ans. Ceci, afin d’amé-liorer la situation sanitaire etnutritionnelle des populationsvulnérables, notamment lesfemmes enceintes et allaitanteset les enfants de moins de 05 ans; améliorer l’accès des commu-nautés aux opportunités écono-miques et à une alimentationadéquate sur le temps ; favoriserl’appropriation, la pérennisationet la mise à l’échelle des bonnespratiques par les institutionslocales et nationales. «Le phéno-mène de l’insécurité chez nos voi-sins de la République centrafri-caine et du Nigeria, a fait déver-ser dans les régions septentrio-nales du Cameroun un fluximportant de populations. Lescharges se font ainsi ressentir surles ressources humaines, natu-relles, sociales et autres. C’estdans ce sens que le projet de ren-

forcement de la résilience despopulations a été mis sur piedpour pouvoir apporter uneréponse pérenne et salutaire pources régions. On déplore encore lasurvenue des exactions dans laville de Banki le 11 avril dernier,et qui, à coup sûr, feront déverserencore un flux important de per-sonnes dans les régions septen-trionales. Il n’est pas exclu quedans l’Adamaoua, d’autres com-munes soient impactées auregard de la situation sur le ter-rain», a indiqué le représentantdu gouverneur de l’Adamaoua.

En effet, le 13 avril dernier,six mois après le lancement duprojet dans la région del’Adamaoua, le comité de pilo-tage du Presec a procédé à sonévalutaion à Ngaoundéré. «Lebilan des réalisations sur le ter-rain, à ce jour, est que le Presec ades axes d’intervention sur leterrain, dont les activités Washdans le cadre desquelles nousavons des forages à réaliser ;nous avons déjà pu identifier lessites appropriés pour les 12forages qui seront réalisés dansles trois communes del’Adamaoua. Pour ce qui est deslatrines, elles ne sont pas entiè-rement construites par le projetqui vient en appui aux popula-

tions ; les ménages ont déjà étéidentifiés. Dans le domaine de lanutrition, nous avons déjà éla-boré des termes de référence.S’agissant de la sécurité alimen-taire, nous avons déjà aussiidentifié tous les chefs de postesagricoles, soit 16 avec qui nousavons fait une planification desactivités agricoles», a confiéDaniel Dionmayal, chef d’an-tenne Presec Adamaoua. Pourles réalisations à venir dans lestrois régions septentrionales, lePresec vise d’emblée la

construction de 43 forages etdes magasins de stockage. Deskits de production de semencesaméliorées et des intrants serontégalement remis aux popula-tions, a précisé Eric Kpoumié,coordonnateur national du pro-jet. Il faut noter que la mise enœuvre du Presec est pilotée parun consortium constitué de SNV,Aspropen et Cadepi, sur un finan-cement de l’Union européenne àhauteur de 07 millions d’Euros.Au total, 11 communes duSeptentrion sont concernées.

ADAMAOUA. Le Presec vise l’amélioration de la situation économique de Nyambaka, Meiganga et Ngan-Ha.

03 communes à l’épreuve de la résilience

Les acteurs du Presec.

WAZA. 02 pêcheurs tués àNgamé par Boko HaramPar Douworé Ousmane

Ngamé, petite bourgade d’unecentaine d’habitants et située àune quarantaine de kilomètres deWaza dans le Logone et Chari, areçu la visite des terroristes deBoko Haram dans la nuit du 16avril 2018. L’incursion a faitdeux morts, tous des pêcheurs.«En cette période, des pêcheursviennent par ici chercher du pois-son dans les lacs artificiels crééspour l’abreuvage des animaux,car l’eau est à son plus basniveau et qu’il est donc plusfacile de capturer des poissons»,renseigne un riverain. L’objectif des terroristes n’étaitpas les pêcheurs mais bien leséleveurs qui faisaient paitre leursanimaux dans le coin. «Ils ontarrêté cinq pêcheurs afin qu’ilspuissent les mener auprès deséleveurs. Les deux pêcheurs quiont été tués ont voulu prendre lapoudre d’escampette et c’estpour cela qu’ils ont été tués»,commente un riverain. Les deuxvictimes sont respectivementAmadou Mani, 40 ans, d’originemalienne et Blama Sala Jonasd’origine tchadienne.

GAROUA. Une femme de 81 ansviolée et assassinée

Par I-B. Y

Le corps sans vie de Isa Modou,dame âgée de 81 ans a étéretrouvé le 11 avril 2018 aupetit matin au quartier Plateaude Garoua, un quartier réputépour être résidentiel. La vielledame, résidente au quartierBarmare à Garoua et connuecomme mendiante, a quitté sondomicile ce jour pour le quartierPlateau. Selon les témoignagesrecueillis auprès de sa famille,elle est sortie de son domicile laveille 10 avril 2018 pour sonactivité et n'y est plus retournée.Toujours selon ces témoignages,c’est dans la nuit du 10 au 11avril, qu’elle a été entrainée deforce dans un couloir obscur pardes individus qui vont la violer etl’assassiner. Les auteurs de ceforfait courent toujours dans lanature.«Quand nous avons été informés,nous avons saisi les autorités.L’adjoint d’arrondissement deGaroua 1er, Louis Mondou, lesubstitut du procureur de laRépublique près les tribunaux deGaroua, Rodrique Imbara et lechef de service de la recherche etdes enquêtes criminelles à ladivision régionale de la policejudiciaire du Nord se sont rendussur les lieux. Au terme duconstat qui a été fait en présencedu médecin légiste, des officiersde police judiciaire et dessapeurs-pompiers, il s’est avéréqu’elle a été bien violée avantqu’on lui ôte la vie. En attendantla conclusion des enquêtes on arétrocédé le corps à la famillepour inhumation», explique unmembre de la famille de ladéfunte. Originaire d’Amchidédans l’Extrême-Nord, la victimeétait aveugle et mère de plu-sieurs enfants.

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Par Olive Atangana

Son propos avait tout d’undiscours de campagne. Entrepromesses et déclarations, rienn’a été laissé au hasard parMaurice Kamto, président duMouvement pour la renaissancedu Cameroun (MRC). Et l’unedes promesses phares de celuiqui a été désigné candidat àl’élection présidentielle d’octo-

bre 2018 par son parti, à l’issuede leur 2è convention, le retourdes restes d’Ahmadou Ahidjo, letout premier président de laRépublique, mort en exil auSénégal. Le président du MRC aaussi promis l’organisation desobsèques à tous les nationauxmorts en exil, un forum de dia-logue national pour réconciliertous les Camerounais, avec laprésence de Germaine Ahidjo en

exil depuis près de 40 ans. Et cen’est pas tout. Les prisonniersde l’opération épervier ne sontpas en reste. NotammentMarafa Hamidou Yaya et JeanMarie Atangana Mebara. «Ilfaudra que l'on revoie ces dos-siers. Je vois en particulier celuide quelqu'un comme le ministred'Etat Marafa Hamidou Yaya,dont la sentence contient unenotion, la complicité intellec-

tuelle, que j'ai cherché en vaindans notre code pénal. Je vois lecas d'un Atangana Mebara,relaxé par une décision maisjamais libéré», a déclaré le PrMaurice Kamto, au cours d’uneconférence de presse tenue enmarge de la convention de sonparti. Et de poursuivre : «Maisje veux être clair, on resteraferme sur les questions de prin-cipe, et ceux qui ont réellementcommis des crimes économiquesresteront en prison. Voilà doncce que fera le candidat du MRC,s’il est élu président de laRépublique dans six mois».

Depuis le 15 avril 2018, àl’issue de la 2ème conventionélective du MRC tenue duranttrois jours à Yaoundé, le leaderde ce parti politique a été dési-gné candidat à la prochaineélection présidentielle d’octobreprochain. C’était d’ailleurs l’undes buts de ces assises, qui ontvu la participation de 3000délégués venus des 10 régionsdu pays, outre celui d’élire lebureau exécutif national. Aprèsavoir donc déclaré forfait pourles élections sénatoriales, leMRC participera bien auxautres échéances à venir, dontles municipales législatives et laprésidentielle. «Vous pouvezcroire à ma déterminationd’amener le MRC vers la vic-toire. Depuis 1982, le RDPC etses alliés sont parvenus au bout

de ce qu’ils pouvaient offrir auxCamerounais. Je vous invitetous à porter ma candidaturepour ce pénalty. Je vais le tireret mes pieds ne tremblerontpas», a lancé Maurice Kamto,après sa désignation commecandidat à l’élection présiden-tielle. Celui qui dit être le candi-dat des forces pour l’alternancepar les urnes et dans la paix,appelle à une «coalition de l’op-position» autour de sa candida-ture, pour «former une synergied’efforts pour libérer leCameroun».

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PRÉSIDENTIELLE 2018. Le candidat du MRC l’a déclaré à la suite de la dernière convention de son parti.

Kamto favorable au rapatriement de la dépouille d’Ahidjo

Maurice Kamto, président du MRC.

Par Innocent-Blaise Youda

Les militants de l’Union despopulations du Cameroun (Upc)ont célébré hier, 10 avril 2018,le 70e anniversaire de leur for-mation politique à Garoua. C’estla première fois que le parti "his-torique" célébrait cette manifes-tation dans la région du Nord.«J’ai estimé qu’en ma qualité deprésidente nationale, il merevient de marquer une présenceforte de mon parti dans marégion. J’ai été élue il y a un anet depuis lors, le déploiementsur le terrain à redoubler. Lesmanifestations marquant lacélébration des 70 ans rentredans ce cadre-là», a expliquéHabiba Issa, présidente natio-nale de l’UPC et principaleactrice des manifestations deGaroua.

La journée du 10 avril àGaroua a consisté essentielle-ment au déroulement d’unemarche sportive qui a mobiliséune centaine de militants dansles artères de la ville de. Desjeunes et militants ont ensuiteeu droit à une projection vidéoqui retraçait l’histoire de l’UPCau siège du parti à Marouaré.Une projection qui a eu le donde rappeler une version de l’his-toire de la création de l’Upc auxjeunes. «Le 10 avril 1948 dans

un café-bar de Douala-Bassadénommé «Chez Sierra», justeau lieu-dit Ndogbatti (situé der-rière l’actuel Socafer), ungroupe de Camerounais sortisdu Cercle des études marxistes,Jacques Ngom, Charles Assale,Guillaume Hondt, JosephRaymond Etoundi, LéopoldMoume etia, Georges Yemi,Théodore Ngosso, GuillaumeGabal, Léonard Bouly,Emmanuel Yap, Jacques-RénéBidoum et Henri Manga Mado,posent l'acte de création deL'Union des populations duCameroun. Déjà identifié et sur-veillé par les colons, le maitred’œuvre de cette opération,Ruben Um Nyobe n’y a pas prispart», a-t-on pu retenir de laprojection.

Au terme de la projection,une rencontre de football aopposé les jeunes de l’Upc(Jeunesse démocratique duCameroun) à un groupe dejeunes de la ville de Garoua.«Notre objectif comme je l’aiprécisé plus haut, c’est de mar-quer notre présence et nous vou-lons miser sur la jeunesse. C’estavec elle que nous allonsconstruire l’avenir. C’est ce quiexplique que notre cible princi-pale à l’occasion de cet anniver-saire soit la jeunesse. Il fautleur expliquer la vraie histoire

du Cameroun afin de pouvoirenvisager l’avenir, poursuitHabiba Issa. La présidente quireconnait au passage que sonparti a manqué le rendez-vousdes dernières sénatoriales. Laliste Upc de la région du Nord aété disqualifiée par Elecam en

raison des pièces manquantesdans les dossiers de candidature.Un échec qui n’empêche pas lesresponsables locaux de penseraux prochaines consultationsélectorales, notamment les élec-tions législatives et munici-pales».

BENOUÉ. La présidente nationale a voulu marquer sa présence dans son fief.

L’UPC célèbre ses 70 ans d’existence

L’histoire de l’UPC en projectien.

SÉNATORIALES2018/ADAMAOUA. Le Mbéré se taillela part du lion

Par Francis Eboa

Après la nomination, le 12avril dernier, des 30 sénateurspar le président de laRépublique, le Sénat affichedésormais complet. Au total,sur les 100 sièges de cettechambre du Parlement, leRassemblement démocratiquedu peuple camerounais (Rdpc)en compte 87. Dans le départe-ment du Mbéré, région del’Adamaoua, ce succès électo-ral du «parti du flambeau»s’est traduit par l’élection dedeux ressortissants, à savoirHamadou Paul et MmeSouadatou Djallo épouseKalkaba.En ce sus de ces parlemen-taires, sur les trois sénateursnommés par le chef de l’Etat,deux sont également des fils duMbéré : Moussa Sabo, lamidode Meïganga et DjafarouMohamadou, ancien député del’Union nationale pour ladémocratie et le progrès(Undp) qui a bénéficié du dealpolitique entre son parti et leRdpc. Au total donc, le Mbérés’en tire avec quatre sénateurssur les 10 dévolus à la régionde l’Adamaoua. Paul Biya aurait-il, au traversdu décret du 12 avril dernier,voulu récompenser le Mbéré ?«Si l’on avait procédé par unpartage équilibré, l’Adamaouaaurait par exemple deux séna-teurs par département puisqu’ilen compte cinq. Mais lePrésident a choisi de renforcerle Mbéré plutôt que la Vina etce n’est pas gratuit au vu de laréalité politique sur le terrain»,éclaire un observateur averti.De l’avis d’un autre connais-seur du marigot politique del’Adamaoua, il convient derelativiser tout de même «cetteémergence du Mbéré». «Il fautavoir un regard panoramiquepour comprendre que ce dépar-tement a certes des raisons dese réjouir aujourd’hui mais pastant que cela puisqu’il n’a parexemple jamais eu de minis-tre».

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E c o n o m i eL’OE I L DU SAHELN°1062 du mercredi 18 avril 2018 5

Par Alkali

Le 13 avril dernier, dans leslocaux du Musée maritime deDouala, la direction du groupeBolloré Transport & Logisticspour le Golfe de Guinée, et leConseil national des chargeursdu Cameroun (Cncc), ont signéune convention de partenariat.Le protocole d’accord signé,côté Bolloré, par MohammedDiop, directeur du groupe pourla région Golfe de Guinée, etcôté Cncc par Auguste MbappePenda, directeur général decette structure publique came-

rounaise ; vise à contribuer à lafluidité du transit des marchan-dises au port de Douala, ainsiqu’à la réduction des coûts etdes délais de ces opérations.

«Cette convention prévoit lacréation d’une plateforme decollaboration permanente entrel’ensemble des filiales du groupeBolloré opérant au Cameroun,au Tchad et en République cen-trafricaine, et le Conseil natio-nal des chargeurs du Cameroun,qui est le relais naturel desconseils tchadien et centrafri-cain. C’est dont dire que lesengagements qui sont pris ici, le

sont également avecles chargeurs de cestrois pays», a déclaréle directeur de BolloréTransport & Logisticspour le Golfe deGuinée. Et le Dg duCncc de préciser quece partenariat «vise àmoderniser et à profes-sionnaliser le métier dechargeur, dans l’op-tique de la fluidifica-tion des opérationsportuaires, la réduc-tion des coûts et délais,et donc du renforce-ment de l’économie duCameroun et de lasous-région».

Dans le détail, autravers de cetteconvention, le groupe

Bolloré s’engage, apprend-on, àprendre en charge les coûts rela-tifs aux formations organiséespar le Cncc à la demandeexpresse du groupe ; à mettre àla disposition du Cncc une basede données actualisées des char-geurs (clients) ; à transmettreau Cncc toutes les informationsrelatives aux procédures ducommerce extérieur, ainsi quecelles impulsées par le groupepour une large sensibilisationdes chargeurs ; à coopérer avecle Cncc dans le cadre de ses mis-sions d’assistance aux chargeurs; à transmettre au Cncc les

préoccupations exprimées parles chargeurs de son portefeuilleet informer le Cncc des diffé-rentes concertations qu’il orga-nise entre les opérateurs du sec-teur des transports ; et à dési-gner deux points focaux pour lesuivi des différentes opérationsdu Cncc.

Dans le même temps, l’ac-cord de partenariat impose auCncc d’organiser des formationsà la demande expresse dugroupe Bolloré, pour le comptede son personnel ou de sesclients dédiés ; de transmettretoutes les parutions (manuels deprocédure import/export,cahiers statistiques, notes deconjoncture) au groupe Bolloré,dès leur publication ; de porterpériodiquement à la connais-sance du logisticien français lespréoccupations exprimées parles chargeurs à son égard, afinque des solutions rapides ysoient apportées ; de proposer etde mettre en place un cadre adé-quat pour assister les chargeurstout au long de la chaine logis-tique.

Pour rappel, toujours dans lecadre de l’amélioration de lacompétitivité du transit au portde Douala, Bolloré Transport &Logistics Golfe de Guinée avaitdéjà signé avec l’administrationdouanière camerounaise, unprotocole d’accord similaire.C’était au mois d’août 2016.

GOUVERNANCE. Nouvelle chasse auxfonctionnaires fictifs

Par BRM

Le ministre des Finances,Louis Paul Motazé, annonce,dès la période de paiementdes salaires des agents del’Etat pour le compte du moisd’avril, le lancement d’uneopération de comptage phy-sique des employés de l’Etat.Cette opération, souligne leMinfi, «a pour but d’identi-fier et d’expurger du fichiersolde de l’Etat, tous lesagents publics y émargeantirrégulièrement, du fait d’uneabsence non justifiée, d’unedémission ou d’un décès nondéclaré».Ce nouveau comptage phy-sique des agents publics, quiest au moins le 3ème effectuépar le gouvernement came-rounais au cours des 10 der-nières années, «va s’étalerd’avril à juin 2018, pour lacollecte des données», précisele ministre des Finances, touten rappelant le «caractèreobligatoire de cette opéra-tion, qui impose à tout agentpublic de se soumettre auxexigences de sa mise enœuvre, sous peine de suspen-sion pure et simple de solde».Cette opération se déroulerasur l’ensemble du territoirecamerounais, et est réaliséepar des agents spécialementdéployés pour les besoins decette cause, au sein des éta-blissements bancaires, desinstitutions de microfinanceet des postes comptables.

Par Brice R. Mbodiam

Le 13 avril 2018, le chef del’Etat, Paul Biya, a signé deuxdécrets habilitant le ministre del’Economie, de la Planificationet de l’Aménagement du terri-toire, Alamine Ousmane Mey, asigné avec la Banque africainede développement (BAD), deuxaccords de prêts d’un montanttotal de 29,6 milliards de francsCfa. De montants respectifs de33,32 millions d’euros (21,860milliards FCFA) et 9,73 mil-lions d’euros (7,790 milliardsFCFA), ces financements de laBAD permettront, apprend-onofficiellement, de financer par-tiellement le projet de construc-tion d’un pont sur le fleuveLogone, entre les villes deYagoua, dans l’Extrême-Norddu Cameroun, et Bongor, enRépublique tchadienne.

Deuxième pont reliant leCameroun au Tchad, après lepont Nguéli, qui s’étire deKoussérie à Ndjamena, la nou-velle infrastructure en gestationentre Yagoua et Bongor permet-tra de booster les échanges entrele Tchad et le Cameroun. «Enplus de ses retombées directespour ses usagers et les habitantsdes villages environnants, cepont devrait libérer le potentieléconomique dans les secteurs de

l'agriculture, du bois et desminéraux dans le Nord duCameroun et dans le Sud-Ouestdu Tchad», avait indiqué endécembre 2017, Ousmane Doré.Le directeur général de la BADpour la région Afrique centraleavait, par ailleurs, indiqué que

la BAD débloquera, au total,une enveloppe de 66 millionsd’euros, soit environ 43,5 mil-liards de francs Cfa, au profitdes deux pays parties au projet.

Long de 650 mètres, le futurpont entre Yagoua et Bongorcoûtera environ 92 milliards de

francs Cfa. Il sera financé àhauteur de 58% par l’Etat duCameroun, tandis que le Trésorpublic tchadien apportera 42%de la cagnotte, apprend-on desources proches du dossier.Selon les conclusions d’une réu-nion du Comité bilatéral de pilo-

tage de ce projet, tenue àDouala en octobre 2017, la posede la première pierre de cetteinfrastructure, synonyme dedémarrage officiel des travauxqui dureront quatre ans, est pré-vue au mois de juin 2018. Unedate confortée par les premiersaccords de financements de laBAD, dont la signature vientd’être autorisée côté camerou-nais.

Le pont transfrontalierYagoua-Bongor, dont les étudestechniques ont été réalisées parla société Egis International, etpour lequel des financementsadditionnels sont recherchésauprès de l’Union européenne ;est l’un des projets intégrateursmajeurs actuellement en coursdans la zone Cemac. Aux côtésdu projet d’extension du cheminde fer camerounais vers leTchad, à partir du terminalCamrail de Ngaoundéré ; ouencore de la construction, tou-jours en cours, de la routeSangmélima (Cameroun)-Ouesso (Congo), dans la régiondu Sud.

INTÉGRATION. Ces financements de la BAD ouvrent la voie au lancement des travaux prévus en juin 2018.

29,6 milliards FCFA pour un pont entre Yagoua et Bongor

Biya et Déby. Un nouveau pont pour mieux coopérer.

BOLLORÉ-CNCC. Les deux acteurs ont signé une convention de partenariat à cet effet, le 13 avril 2018 à Douala.

Synergie pour fluidifier le transit des marchandises

Les deux parties signant la convention.

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S o c i é t é L’OE I L DU SAHEL N°1062 du mercredi 18 avril 20186

Par Innocent-BlaiseYouda

Trois étudiants de nationa-lité nigériane ont trouvé lamort le 16 avril 2018, à lasuite d’un accident dans leParc national de BoubaNdjidda. En plus des troismorts, le bilan de ce dramefait état de 16 blessés, tous denationalité nigériane. Arrivéeau Cameroun vendredi 13avril dernier, la délégation de50 étudiants en sciencesenvironnementales et 6 enca-dreurs de l’Université del’Etat de Taraba au nord duNigeria s’est d’abord rendue

à l’Ecole de faune deGaroua, institution parte-naire au Cameroun. Ils ontensuite regagné le parcnational de Bouba Ndjidda ledimanche 15 avril 2018, oùils devaient effectuer desobservations de terrain enrapport avec leur examen defin de formation. «Ils sontarrivés normalement au lieuoù ils devaient travailler.Dans la journée de lundi 16avril 2018, il y a eu une vio-lente tornade qui s’est abattudans le parc. C’est alors que19 d’entre eux se sont abritédans une tente qui était situéau pied d’un grand arbre.

Malheureusement, la tornadeva faire tomber ce gigan-tesque arbre sur la tente oùse trouvaient ces 19 étu-diants. Il a fallu scier lesbranches pour les faire sortirde là», explique le déléguérégional des Forets et de laFaune du Nord, Jean DavidNjigba.

C’était la seconde fois queles étudiants de cette univer-sité nigériane venaient fairedes études de terrain auCameroun et précisément,dans le Parc de BoubaNdjida, en partenariat avecl’Ecole de faune de Garoua.Informé de l’incident, le gou-

verneur de la région du Nord,Jean Abate Edi’i va prendredes dispositions pour faireévacuer à l’hôpital régionalde Garoua, les 16 blessés etles trois morts. Ce mardi 18avril 2018, il a rendu unevisite de réconfort aux bles-sés en compagnie de sonétat-major dans lequel onnotait la présence des géné-raux Divine Ekongwesse,commandant de la troisièmerégion de gendarmerie et legénéral de brigade BenoitBède Eba Eba, commandantde la troisième région mili-taires interarmées.«Immédiatement informé, le

président de la Républiquenous a prescrit de prendretoutes les dispositions néces-saires pour venir à la res-cousse de ces étudiants. Ence moment, tous les blessésont été placés en soins à l’hô-pital régional de Garoua etleur prise en charge est gra-tuite. Nous avons égalementporté le réconfort du prési-dent de la République à l’en-droit de ces étudiants quiviennent d’un pays frère etami, le Nigeria avec lequelnous entretenons de bonnesrelations», a souligné le gou-verneur de la région du Nord.

BOUBA NDJIDA. Un arbre s’est abattu sur la tente qui les abritaient au cours de leur voyage d’études.

Trois étudiants nigérians trouvent la mort dans le parc

L’arbre qui a semé la mort à Bouba Ndjida.

Par Ali Magra Abakar

La température de ville deMaroua depuis le retour de lasaison sèche, ne cesse de mon-ter. Elle tutoie ces derniersjours les 40°C à l’ombre.Difficile de résister à la tenta-tion de se désaltérer. Pourétancher leur soif, les popula-tions du chef-lieu de la régionde l’Extrême-Nord ont trouvéune petite formule, elles met-tent à la disposition des pas-sant de l’eau dans des canarisau mépris de l’hygiène etautres maladies qui se conta-mine par la salive. «Cela faitdéjà plus de 10 ans que jeplace le canari devant ma mai-son pour que les personnes quiont soif viennent se désaltérer»déclare Alioum Sanda. Commelui, nombreux sont ceux quimettent l’eau à la dispositiondes passants. Seulement, lescanaris bondés d’eau fraîche,ne sont plus l’apanage des par-ticuliers à Maroua, ils aussi deplus en plus visiblse dans lesservices publics de la ville. Augrand bonheur des passantsassoiffés. «Moi, je n’ai pas de

problème. Je bois l’eau descanaris publics depuis, celane m’a jamais inquiété» faitsavoir Hamidou Ousman.Pour les personnes ces cana-ris devant leurs domiciles,c’est une manière pour euxd’engranger des récompensesdu seigneur. «Je suis musul-man, et dans notre religion,donner de l’eau à une per-sonne qui a soif constitue un

acte qui a une récompenseinestimable», ajoute AlioumSanda. Seule inquiétude,cette eau est -elle potable ?«La consommation de l'eaudes canaris publics expose lesconsommateurs aux maladiestelles que les hépatites, l'her-pès des maladies que l'oncontracte à base de la salivemais qui ne sont encore pastrès répandues à l'Extrême-

Nord», nuance HadidjaIbrahim, une infirmière.Avant de demander aux popu-lations à tourner le dos à cespratiques.

Cependant, la pratique estdéjà ancrée dans les mœurs etl’on a du mal à s’en défaire.«Les gens sont déjà habitués àboire de l’eau dans les canarispublics, on ne peut plus s’enpasser, moi par exemple c’est

depuis que j’étais enfant que jele faisais je suis habitué»,déclare naïvement HamadouIssa un habitué des lieux. «Enplus il fait très chaud et l’eaude ces canaris est très fraiche»ajoute-t-il. En tout cas, lespopulations de Maroua dansleur grande majorité ne voientpas d’un mauvais œil laconsommation d’eau dans uncanari à l’usage public.

MAROUA. Ils sont disposés le long des rues.

Des canaris font office de fontaines publiques

pour étancher la soif.De l’eau dans des cannaris publics...

Le gouverneur de la région du Nord au chevet des étudiants blessés.

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S o c i é t éL’OE I L DU SAHELN°1062 du mercredi 18 avril 2018 7

Par Bertrand Ayissi

Tello ne connaît pas encorele phénomène des enlèvementsde personnes qui sévit dansl’arrondissement de Bélel. Aucontraire des localités voi-sines, à l’instar de Baboua,Tourningal Hosséré, Lipawou,etc. sous la menace quoti-dienne des ravisseurs.Plusieurs de leurs habitantsont d’ailleurs déserté en quêtede sécurité ont choisi de s’ins-taller dans les centres urbainsmais aussi à Tello. C’est le casd’Alhadji Hamadou. «Nousavons été obligés de lesaccueillir parce qu’ils fuientl’insécurité. Ce sont des per-sonnes qui ont été intimidées

ou dont des proches ont étéenlevés. Il y en a qui sont éta-blis dans notre village depuisdeux ou trois ans et qui ont finipar s’intégrer avec leursfamilles ; d’autres sont làdepuis un mois ou plus», confieYaouba Moumini, chef de 3edegré de Tello. Non sans révé-ler que son village connaît unboom démographique, avecune population actuelle esti-mée à 3000 habitants. Pour lemoment, des remous n’ont pasencore été signalés s’agissantde la cohabitation. Comme leshabitants autochtones de Tello,les déplacés venus des localitésvoisines, un peu plus de 100personnes, se livrent à l’éle-vage et à la petite agriculture.

Pourtant la petite localitésituée à environ 105 km deNgaoundéré, en passant parWassandé, Tello a des soucisd’électricité. «Notre ligne estdéfectueuse vers Idool. Et àchaque pluie, nous sommessystématiquement privésd’énergie électrique», confiesa majesté Yaouba Moumini.Historiquement village de ber-gers avec activité principalel’elevage, Tello s’adonne deplus en plus à l’agriculture,particulièrement la culture dumaïs. «Pour ce qui est del’eau, nous avons environ sixforages, mais seuls deux fonc-tionnent actuellement. Il fautdonc puiser de l’eau de 7h à12h, on ferme, questiond’avoir des réserves. Lesélèves de l’école primaire ensouffrent énormément.

D’ailleurs, nos bœufs en pâtis-sent, en plus de souffrir dumanque de pâturage. Ils sontactuellement maigres et notremarché à bétail tourne auralenti. Malgré tout, notremarché reste mieux fourni queceux de Nyambaka, deMbalang Djalingo, de Galdi,etc.», explique le chef du vil-lage. Tello, c’est aussi seschutes d’une hauteur de 45mètres, qui offre un spectaclenaturel aux visiteurs. Maisbien qu’épargnée de la fureurdes ravisseurs, la localité aconnu une certaine régressionde l’arrivée des touristes.Ceux-ceux ne daignaient pasavant la recrudescence de l’in-sécurité, malgré le mauvaisétat de la voie d’accès, à mas-sivement visiter la localité pai-sible.

BÉLEL. Une centaine de personnes fuyant les preneurs d’otages a élu domicile dans la localité.

Tello, terre d’asile

Une vue de Tello.

L’éducation est un véri-table problème à Tello, àcause du manque d’ensei-gnants. Nous avons deuxécoles primaires, pour untotal de sept enseignants.Au niveau du lycée, il y a unproblème d’infrastructures,avec environ 250 à 300élèves. Malheureusement, iln’y a pas un enseignant dephilosophie, de français,d’histoire-géographie, demathématiques. Il y aquelques vacataires quivenaient de Idool, mais il y aeu une mésentente avec leproviseur. Mais le gros pro-

blème que connaît notre loca-lité, c’est celui des actesd’état civil. Il n’y a pas deregistres dans nos centresd’état civil. Donc, les enfants

sont pénalisés et c’est unesituation qui dure depuis10 ans. La majorité de nosenfants n’ont pas d’actes denaissance. Nous sommessouvent obligés d’aller aucentre principal de Bélel,mais là-bas aussi, les regis-tres sont insuffisants. Onvous demande d’aller faireun jugement supplétif autribunal et on vous faitmarcher. Avant, c’est la

sous-préfecture de Bélel quinous fournissait ces registres.Maintenant que c’est le Bunecqui s’en charge, nous atten-dons.

Nana Ousmanou, secrétaire d’état civil de Tello.

«La majorité de nos enfants n’ont pas d’actes de naissance»

Par Bertrand Ayissi

Pour la 4e fois que l’univer-sité de Ngaoundéré va accueil-lir la conférence annuelle des

biosciences, du 27 novembreau 1er décembre 2018, le suc-cès doit être total. C’est ce quijustifie l’installation le 09avril dernier, du comité local

d’organisation présidé par lePr Nukenine et supervisé parle Pr Serge Doka, vice-recteuren charge de la recherche, dela coopération. Car après la24e édition tenue à Buea en2017, emmaillée d’un succèstotal au niveau organisation-nel, avec un niveau de partici-pation rarement égalée, c’estdonc un défi immense que doitrelever le comité local d’orga-nisation de Ngaoundéré. «Ildoit aller au-delà… A partirde maintenant, vous devez tra-vailler jour et nuit pour releverle défi», a prescrit UphieChinje Melo, recteur de l’uni-versité de Nagoundéré. La 25eédition de la conférenceannuelle des Biosciences setiendra sous le thème :«Biosciences, valorisation desconnaissances et entrepreneu-riat». «La Bioscience est ungrand catalyseur du dévelop-pement économique. Donc,après la conférence qui auralieu en décembre 2018, les

attentes sont énormes. Au-delà, on veut les projets dedéveloppement pour qu’on nereste pas seulement dans larecherche, mais qu’on voitcomment les résultats peuventêtre transformés. Ce, en droiteligne de la vision actuelle del’université de Ngaoundéré,qui est axée sur la formation etla recherche en incluent l’en-treprenariat. Les résultats dela recherche doivent pouvoiraméliorer la vie desCamerounais», a indiquéUphie Chinje Melo.

Pour le Pr Nukenine, prési-dent du comité national deBiosciences, l’émergence quevise le Cameroun en 2035 doitavoir pour socle la mise envaleur des résultats de larecherche. Une option prisepar l’ensemble des universitéscamerounaises, que l’univer-sité de Ngaoundéré doit galva-niser à l’issue de la 25e confé-rence des Biosciences. «Nousavons déjà tenu trois réunions

avec chaque commission etavons défini les termes de réfé-rence. Nous avons rappelé auxuns et aux autres que le travailscientifique est gratuit. C’estle code d’éthique de la science,il faut être prêt à corriger lespapiers par exemple, sansattendre quelque chose. Celuiqui ne peut se prêter au jeu,l’exprime clairement. Tousceux qui ont assisté à cettecérémonie sont d’accord etceux qui étaient absents sansexcuses, seront simplementradiés des commissions. Aprèsla conférence, nous devonsévoluer en termes de science,d’amitié, etc. Mais cetteannée, l’aspect internationalsera renforcé avec l’arrivée dechercheurs venus d’au moins12 pays», a précisé le prési-dent du comité national deBiosciences. Organisatio apoli-tique, la conférence deBiosciences a tenu sa premièreconférence en 1991 à l’univer-sité de Ngaoundéré.

UNIVERSITÉ DE NGAOUNDÉRÉ. L’évènement se tient du 27 novembre au 1er décembre 2018.

La 25e conférence annuelle des Biosciences se prépare

Des feux de signalisation à panneaux solaires. Innovation de l'Université deNgaoundere.

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S o c i é t é L’OE I L DU SAHEL N°1062 du mercredi 18 avril 20188

Par Yvonne Salamatou

«Nous (les enfants du pre-mier lit) ne sommes pas associésà cette mascarade développéepar le cynisme de personnes quenous qualifierons d’usurpateurs,de manipulateurs sans vergogne.Ces derniers ont pris en otage,voici bientôt 12 mois, lamémoire de notre regretté pèrebien aimé, ceci sous l’égide deplusieurs soutiens véreux et inté-ressés (frères, sœurs, épouses,amis hypocrites, etc.), qui, sansaucune hésitation, trahissent etsalissent la mémoire de ce grandrassembleur qui fut pour eux unhomme de bien (…) La familleKouamedjo Philippe, que jereprésente, se désolidarise de cegrand manège montée sur fondde manipulation». En dépit decette sortie d’Eric Kouamedjo,fils aîné du regretté PhilippeKouamedjo, les obsèques de cepatriarche de la région del’Ouest devraient, en principe,finalement avoir lieu du 27 au28 avril 2018.

En dépit du ressentimentqu’exhale le propos ci-dessus duchef de famille, apprend-on desources familiales, les enfantsissus du premier lit du défuntont décidé de mettre un termeau supplice imposé à ladépouille de PhilippeKouamedjo, décédé en juin2017, et dont le macchabé estretenu prisonnier depuis lors,dans un coffre de la morgue del’hôpital général de Yaoundé. Acause d’une longue bataille judi-

ciaire opposant la premièreépouse du défunt, Woussé àBaba, et Marie Gabrielle Etoga,réputée être la seconde épouse.Cette dernière est l’auteur duprogramme des obsèques que-rellé par le chef de famille, quidénonce un non-respect des der-nières volontés de son géniteurdéfunt, notamment la consigneformelle d’installer directement

sa dépouille dans une égliseaprès la levée de corps.

Mais, à la vérité, en dépitdes contestations des enfants dupremier lit, ledit programme,qui prévoit notamment uneescale des restes de PhilippeKouamedjo au domicile deMarie Gabrielle Etoga, a étévalidé par le tribunal de pre-mière instance de Yaoundé-

Ekounou. En effet, à la requêtede l’aîné des Kouamedjo et deses frères du premier lit, le tri-bunal a accédé, le 12 avril2018, à la requête visant à leverles scellés posés à la demande deMarie Gabrielle Etoga, sur lecorps de Philippe Kouamedjo.

COUP DE POUCE INTÉRESSÉMais, dans le même temps,

la magistrate en charge du dos-sier a subtilement confié l’orga-nisation des obsèques du défuntà la dernière citée. Excluant defait le premier lit de tout. Aumépris des dernières volontésdu défunt, d’une part, et sur-tout, d’autre part, en contra-diction flagrante avec «le certi-ficat d’opposition contenantune sommation en arrêt de jac-tance», délivré à la premièreépouse par le tribunal de pre-mière instance de Yaoundé cen-tre administratif, qui interditformellement à la secondeépouse, Marie Gabrielle Etoga,de se prévaloir du statutd’épouse du défunt PhilippeKouamedjo.

En effet, en plus d’êtredétentrice «de deux actes demariage avec M. Kouamedjo»,dont l’un sous le régime polyga-mique (dressé le 20 septembre1994 à Batchingou) et l’autresous le régime monogamique(dressé le 3 mars 2004 àYaoundé), selon des révélationsfaites en septembre 2017 parun membre de la famille, PierreNana, dans une lettre ouverteau délégué générale à la sûreté

nationale ; Marie GabrielleEtoga se prévaut égalementd’une décision de justice consa-crant le divorce entre M.Kouamedjo et sa premièreépouse. Un acte inconnu decette épouse, elle-même, qui aaussitôt introduit une requêteen opposition à son prétendudivorce auprès du TPI deYaoundé Centre administratif.C’est cette requête qui vautencore aujourd’hui à MmeEtoga l’interdiction de se pré-valoir du statut d’épouse dudéfunt Kouamedjo, en atten-dant qu’une décision soit ren-due dans l’affaire.

Mais, la magistrated’Ekounou n’en n’a pas tenucompte. Du coup, des membresde la famille Kouamedjo crient àl’injustice. Et voient dans l’attri-bution exclusive de l’organisa-tion des obsèques de sieurKouamedjo à sa «prétendueépouse», un coup de pouce dujuge «au service d’une amitiéavec dame Etoga MarieGabrielle», peste EricKouamedjo, l’aîné du défunt. Lefils Kouamedjo est d’autantconvaincu de la collusion entrela magistrate et Mme Etogaque, souligne-t-il, le programmedes obsèques finalement validéle 12 avril 2018 par la juge encharge du dossier, «avait déjàété préalablement annoncé encoulisse par Dame Etoga et sesproches deux mois avant», et lepagne des obsèques dûment pro-duit par la Cicam dès le mois defévrier 2018.

CONFLIT. Le chef de la famille Kouamedjo dénonce une collusion entre le juge et l’une des parties impliquées dans l’affaire.

La justice condamne les dernières volontés d’un défunt

Le pagne des obsèques. Prêt depuis février.

Par Jean Areguema

Confrontées aux consé-quences des conflits armésengendrés par Boko Haram auNigeria et les rebelles enRépublique centrafricaine, lespopulations des régions septen-trionales du Cameroun(Adamaoua, Nord, Extrême-Nord) font face à d’énormes dif-ficultés pour leur survie. Lesactions de l’Etat en faveur desvictimes de ces conflits arméesne suffisent pas pour satisfaireleurs besoins. Malgré égalementles actions des partenaires dugouvernement, les défis humani-taires restent toujours grands etnombreux. C’est dans cecontexte que sont nés deuxconsortia composés d’organisa-tions non gouvernementaleslocales et internationales. Lepremier consortium est consti-tué d’Action Contre la Faim(ACF), Première UrgenceInternationale (PUI), la Croix-Rouge française (CRF), CareFrance et SolidaritésInternationales (SI). Ces orga-nisations sont chargées de lamise en œuvre du Programmede redressement économique etsocial inclusif et de lutte contre

l’insécurité alimentaire et nutri-tionnelle des territoires du Nordet de l’Extrême-Nord(Résiliant). Elles bénéficientd’un financement de 13 millionsd’euros, soit 8,5 milliards deFcfa sur trois ans. Le secondconsortium quant à lui est com-posé de SNV, APROSPEN etCADEPI. Doté d’un financementde 07 millions d’euros, soit 4,5milliards de Fcfa, ce consortiumest chargé de la mise en œuvredu Projet de renforcement de larésilience des populations desrégionale septentrionales auCameroun (Presec). Les 20 mil-lions d’euros de financementsoit 13,1 milliards de Fcfa deRésiliant et Presec sont octroyéspar l’union européenne à traversle Fond fiduciaire d’urgencepour l’Afrique. L’objectif visé estd’apporter une réponse à l’im-pact des mouvements de popula-tions dans les trois régions sep-tentrionales. A l’Extrême-Nordoù selon le HCR 90 701 réfugiéssont enregistrés et 215 000déplacés recensés parl’Organisation internationalepour les migrations (OIM), lesprojets Résiliant et Presec inter-viennent dans six communesnotamment Mora, Waza,

G o u l f e y ,Makary, LogoneBirni etMogodé.

Lancés dejuillet à décem-bre 2017, lesprojets Résiliantet Presec ontentamé la phasede déploiementde leurs activi-tés en janvier2018. Il s’agitdes activitéspréparato i resaux études deréférence duprogramme, ledémarrage desappuis à la pres-tation des soinsde santé et lelancement desactivités préparatoires à laconstruction d’une maternité àMbreché dans la commune deTokombéré.

Le comité de pilotage régio-nal de Résiliant et Presec s’estréuni fin mars à Maroua à l’ef-fet d’évaluer les premières acti-vités réalisées. La rencontreprésidée par Hadidja BrahimSalé, chef de division du déve-

loppement régional aux servicesdu gouverneur, a été un cadre deconcertation avec les acteursétatiques et non étatiques sur lesrôles qu’ils ont à jouer. Lesorganisateurs de la rencontreont recueilli leurs suggestionsqui vont dans le sens d’appuyerles consortia Resiliant et Presecdans la mise en œuvre des acti-vités pour l’atteinte de leursobjectifs. Tous ont convenu des

domaines d’intervention de deuxprojets. Notamment l’améliora-tion de la situation sanitaire etle statut nutritionnel des popula-tions vulnérables particulière-ment les femmes enceintes etallaitantes, l’amélioration d’ac-cès des communautés auxopportunités économiques et lafavorisation l’appropriation desbonnes pratiques par les institu-tions locales et nationales.

EXTRÊME-NORD. Résiliant et Presec vont intervenir pour l’amélioration des services des réfugiés et des déplacés internes.

Des nouveaux acteurs humanitaires dans six communes

Des refugiés.

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E n a p a r t éL’OE I L DU SAHELN°1062 du mercredi 18 avril 2018 9

Entretien mené parBertrand Ayissi

Comment vous estvenue l’idée de cultiverles fraises ?

Je dirais d’entrée de jeuque je suis un fils de paysan.Plus jeune, j’ai commencé àvendre des fruits et légumesqui venaient du Sud du paysavec un certain retard. J’aidonc commencé à travaillerles champs, question de lesavoir sur place. J’ai com-mencé par la salade, à tra-vers une pépinière que j’aitransplantée. En plantant,j’ai compris que la terre deNgaoundéré, n’est pas seu-lement une terre d’élevage.Par ailleurs, il y avait beau-coup de Blancs ici àNgaoundéré, qui avaientbeaucoup de sympathie pourmoi et m’encourageaientdans ce que je faisais.Finalement, je suis allé voirmonsieur Ménager André,un fermier basé au LacBaledjam, à qui j’ai dit queje voulais véritablement melancer dans les culturesmaraichères. On est en1972. Lui, il expédiait sesproduits, légumes et fruits àLibreville au Gabon, àDouala et au Tchad. Nouspartions faire la rechercheet allions partout où il ache-tait ces produits. J’ai com-mencé à vraiment travaillerla terre, cultivant les choux,les salades. J’ai vu la photode la fraise dans un bouquin,elle m’a intéressée et je mesuis demandé si cette plantepeut pousser au Cameroun.Mais j’étais très enthou-siaste. J’ai donc rencontré àNgaoundéré, une Françaiseau nom de Véronique, à quij’ai demandé des fraisiers.Elle s’est mise à rire ; elleest partie en congés enFrance, mais m’a ramenéquelques pieds de fraisiers,la variété qu’on appelleMerveille de quatre saisons.J’ai commencé à plantercette dizaine de fraisiers.Tout à coup, Véronique estvenue avec des touristesdans ma boutique, la maisondes fruits au petit marché deNgaoundéré, et a été émer-veillée d’y voir des fraises.Je leur ai proposé de venirvoir où je cultivais cesfraises, ils ont accepté. A lavue de mon champ, ils m’ontproposé d’agrandir, de créerun petit jardin et d’organi-ser un marché le samedi, lesgens viendront nombreux.Je ne savais pas que la mère

de Véronique était produc-trice de fraises en France.Quand elle est rentrée dansson pays, elle m’a faitenvoyer 16 pieds de fraises,la variété le Remontant,avec la photo de sa mère.Elle m’a exprimé leurgrande joie de me voir culti-ver les fraises au Cameroun.Ce sont ces 16 pieds que j’aimultiplié, et j’ai des milliersde pieds aujourd’hui.

Quel est le processuspour cette culture, de laplantation à la récolte ?

Chez les Blancs, la cul-ture de la fraise se fait avecbeaucoup de produits chi-miques. Mais àNgaoundéré, c’est la fraisebio que nous produisons, carnous utilisons la bourse debœuf, le compost. J’aiconstaté qu’en utilisant l’en-grais, la fraise ne résistepas. Dès je plante, il fautattendre deux mois. Tantqu’il fait chaud, la produc-tion est bonne, matin et soir.Quand il fait froid, la pro-duction n’est pas en grandequantité. Par an, nous pro-duisons deux fois pour lemoment. Mais nous avonschangé de tactique ; pendantla saison pluvieuse, nous necultivons pas la fraise dansle marécage, mais sur laterre ferme. Et ça produitbien. Il faut par ailleurs pré-ciser que la fraise a beau-coup de vertus thérapeu-tiques. Il y a environ troisvariétés que sont le

Remontant, Madame Outoet Merveille de quatre sai-sons. C’est le Remontantque nous cultivons le plusici, car produit des fruitstrès gros et charnus. C’estpour cela que cette espèceest plus appréciée. C’est uneculture qui nourrit très bienson homme.

Pensez-vous avoirréussi cette initiative ?

Actuellement, j’ai unhectare et demi de fraises.Avec mon fils, j’ai essayé deprélever les graines poursemer, grâce à nos petitesrecherches. J’ai la demandeà Yaoundé, Douala, Garoua,Ndjamena, Agrocom auGabon, Paris, etc. Ma pro-duction dépend de lademande. Quand il y a desdébouchés, nous augmen-tons la production.Aujourd’hui, j’ai une exper-tise pour la culture de lafraise et si je donne un frai-sier à quelqu’un sans luimonter comment l’entrete-nir, au bout d’un an, il leperd. Si nous avons réguliè-rement l’avion àNgaoundéré, qui va nouspermettre d’avoir une cor-respondance pour Douala etParis, au mois de décembre,on peut expédier les fraisesen France. J’avais une fois,essayé. J’avais récolté desfraises à 17 h àNgaoundéré, j’ai remis àl’avion qui est venu par cor-respondance à Douala àminuit, et à 6 h du matin,

elles étaient à Paris. Lesgens à qui j’avais envoyé cesfraises étaient très contents,au point de venir me souhai-ter une bonne année surplace un 1er janvier. Cetteculture m’a ouvert tellementde portes. Je cherche juste àrassembler plus de jeunesautour d’une coopérative.J’ai mon autre fils, techni-cien supérieur d’agriculture,qui s’est aussi lancé pour larelève. D’ailleurs, il y a unqui a déjà pris la relève, quis’occupe des semences depomme de terre. Nous culti-vons aussi beaucoup depommes de terre. Mais nousavons aussi essayé lespommes de France. C’estmonsieur Barizon, l’entre-preneur italien qui s’occu-pait de la réfection de lamosquée centrale deNgaoundéré, qui m’a donnéles boutures pour la pommede France. Il est venu chezmoi et m’a demandé pour-quoi nous ne cultivons pas lepomme de France, le raisinet autres. Je lui ai dit que jevoulais le faire, mais il n’y apas de moyens. Quand ildevait rentrer chez lui enItalie, les plants qu’il avaitchez lui ici à Ngaoundéré, ilme les a donnés. Mon fils etmoi les avons déterrés surprès d’un mètre pour lesplanter chez moi. Mes fils etmoi avons marcotté etsommes en train d’expéri-menter depuis quatre ans.Nous avons eu des pommesde France, mais qui n’ont

pas encore une bonne gros-seur. Mais nous allons yarriver. En outre, je cultivele haricot vert en plusieursvariétés, j’ai le beurre duparadis, le beurre du saintesprit. Pourtant, je n’étaispas l’école, faute de moyens.En tout cas, la relève estdéjà assurée, je suis presquedéjà à la retraite.

Quel avenir entre-voyez-vous pour la fraiseet les autres cultures«étrangères» àNgaoundéré ?

Ce sont des recherchesqui m’ont poussé à la cul-ture de la fraise et autresfruits et légumes pas encoreexpérimentés au Cameroun.Je n’étais alors qu’un petitcommerçant. Je me suis faitun nom grâce à cette initia-tive. Pour la petite histoire,j’ai nourri 2000 soldatsfrançais pendant deux ans àNdjaména. Je les approvi-sionnais en légumes de1979 à 1982, à leurdemande. Ce, parce qu’ilsavaient été épatés de voir jecultivais du choux fleur, desbetteraves, des petits poisqu’on voit seulement enboite au Cameroun. MaisAlhadji Ibrahim les cultiveet pour les petits pois, lecycle est aussi court, soitdeux mois. La demande icidépasse l’offre parce que lesgens voient ces petits poisfrais. Je fais par an, unquart ou un demi hectare,trois ou quatre fois. Depuisl’arrivée du PAM auCameroun, c’est moi qui lesapprovisionne en légumes etfruits. J’ai d’ailleurs signé lelivre d’or. Autrefois, cesfruits et légumes «étran-gers» n’étaient pas connusdes Africains. Mais mainte-nant, tout le monde lesconnait et la demande vagrandissante. Pâtissiers,brasseurs fruitiers, restau-rateurs et autres sollicitentnos produits au Cameroun età l’extérieur. Par mon exem-ple, les jeunes peuvent êtreencouragés à se lancer dansl’agriculture en général. Jevais vous dire que c’estgrâce à la fraise que j’ai eula chance de serrer la maindu président Paul Biya. J’aieu le 4e prix national sur lesfruits au comice de Marouaet j’ai une contributionexceptionnelle du Corps dela Paix des Américains.Pour mon cas, je mange toutce que je veux, des produitssains et bio.

Alhadji Ibrahim Malam, Cultivateur de fraises à Ngaoundéré.

«J’ai serré la main de Paul Biya grâce à la fraise»

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M e s s a g e L’OE I L DU SAHEL N°1062 du mercredi 18 avril 201810

OBSEQUES du Lieutenant Colonel BNITCHEU Alfred et de Maman WENDJIVéronique Veuve NITCHEU Raphael.

• SM MONKAM TOUKAM Pau Arnaud, Chef Supérieur BANKA ;• SM NKAKAM NOUBIBOU Leopold, Chef BATCHO• La grande Famille Nzeh Mbu NITCHEU à Batcho-Banka• La grande famille WAMBE MIAFFEU NGUEU-SAYAP à Banka• La grande famille NGUIANKAM à Bakwop-Fotouni• La Famille TAFEU TOUKO à Bakotcheu-Bafang• M et Mme TIKEU Jean Bosco à Yaoundé• Mme Veuve BNITCHEU TCHAMENIChantal à Douala• La famille MANGOUA NGAGOM Rosalie àYaoundé• La famille TCHAMGA Elisabeth VeuveTCHOKOUAKO à Banka• La famille NGOUNOU Joseph à Douala• La famille NTICHI Jean Baptiste à Yaoundé• M. et Mme TCHUITCHEU KADEU Isidore àDouala• Mme YOSSA Yvonne Veuve DJOGOUA àNkongsamba• Mme HAPPY Anne Veuve KAMENI àDouala• La famille DJEUGOUE TIEMENI Julienne àMakenéné • Mme NGUEUKAM MOGA Marie Gisèle àDouala• M. et Mme TCHOKOUAKO François àDouala• Maman DJOUMBISSIE Théclaire àBafoussam• M. SIEWE André à Banka• M. NITCHEU NITCHEU Dieunedort àDouala• M. OUELADJI Guy à Yaoundé• M. NGUEUKAM Willy James à Paris• M. FEUNGA Eric à Douala• Mme NYAMA Chimène à Loum

• M TIEMENI Alfred à Malabo• Mlle TOUKAM BNITCHEU Judith Olivia à Douala• Mlle BNITCHEU TCHOKODEU Leticia à Douala• Mlle BNITCHEU WEMEDJI Inès à Bruxelle• Mlle BNITCHEU BNITCHEU Larissa à Douala• L’Association ADOLESCENCE BANKA de Douala• Prince Aristide J. NGUEUKAM, Directeur de Publication du Journal ForumLibre à Douala

Ont la profonde douleur d’annoncer le décès deleur fils, père, frère, oncle, époux et grand-père,Le Lieutenant –Colonel BNITCHEU AlfredSosthène survenu le 17 mars 2018 et de leur fille,épouse, mère, tante, belle-mère, grand-mère etarrière grand-mère, Maman WENDJI VéroniqueVeuve NITCHEU Raphael survenue le 12 Avril2018 des suites de maladie à Douala.

PROGRAMME

- Du 17 Mars au 19 Avril 2018Recueillement tous les soirs au domicile du défuntsis à la Sonel Ndogpassi

- Vendredi 20 Avril 2018.13h : Levée du corps à la morgue de la garnisonmilitaire de Bonanjo. 19h : Début de la veillée à son domicile sis àSonel Ndogpassi

- Samedi 21 Avril 2018• 02h00 : Départ de la dépouille pour le villageBatcho-Banka par Bafang• 06h00 : Arrivée et installation.• 08h00 : Mise en place• 09h00 : Office religieux• 10h00 : Témoignages et Honneur militaire• 11h30 : Inhumation dans la stricte intimité fami-liale• 12h00 ; Collation et Fin des cérémonies.

COMMUN IQUE PR E S S E

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S a n t éL’OE I L DU SAHELN°1062 du mercredi 18 avril 2018 11

Par Ali Magra Abakar

Il a poussé son premier cri le05 octobre 2003 à l’hôpital régio-nal de Maroua et depuis toujoursSik Bada est maladif. Mais lespremiers signes de ce qu’il souf-frait d’une maladie rare intervien-dront alors qu’il a trois ans. A cetâge, il ne parvenait pas à parler etbavait en longueur de journée.L’enfant présentait aussi des com-portements incompris de sonentourage et la phobie des étran-gers, entres autres. Désarçonnés,les parents du petit Sik sont viteguidés par des connaissances vers

les marabouts capables de soignerleur enfant. Fervent croyant, sonpère refuse cette option. Aussi àl’âge de la scolarisation, il n’hé-site pas à l’inscrire à l’écolepublique de Palare, pensant qu’aucontact des autres enfants, son filsallait s’ouvrir et enfin parler. Al’école, le petit Sik ne s’en sortpas. Au grand dam de ses parentsqui ne savaient toujours pas dequoi souffrait leur rejeton. Lequelavait du mal à exprimer à cet âge-là.

Un jour, alors que son pèrezappe, il tombe sur un magazineconsacré à l’autisme et dont le

comportement des enfants vic-times était similaire à celui deson fils. C’est à ce moment qu’ilqui fait un rapprochement avec lamaladie qui rongeait leur enfantdepuis sa tendre enfance. Il fautdonc se rapprocher des spécia-listes. Faute de moyens, lesparents du jeunes autiste ne peu-vent l’envoyer dans un centre spé-cialisé à Yaoundé. C’est ainsi queSik Bada se retrouve au centreBethlehem de Mouda.

MALADIE MAL CONNUEDes cas comme celui de cet

adolescent sont légion. Mais

l’autisme reste une maladie peuconnue de tous. Elle se caracté-rise par des difficultés d’appren-tissage du langage, ainsi que parune absence d’interaction socialeselon l’Oms. D’après les statis-tiques de l’organisme onusien, unenfant sur 160 est concerné.Sauf qu’au Cameroun, l'autismereste assimilé à la sorcellerie.L’enfant autiste est rejeté etexclu, autant sa famille estindexée. «C'est un enfant dont lessouffrances ne sont pas perçuescomme les souffrances desautres. Dans notre société, par-fois cet enfant est taxé d'êtreobsédé autrement dit, habité parles mauvais esprits», déplore-t-on ici. Voilà pourquoi il estrecommandé aux parents commeceux de Sik Bada, de jouer unrôle essentiel pour accompagnerles enfants atteints d’autisme.«L'autisme est une réalité trèsprésente dans la mesure où cetype de handicap touche une per-sonne sur 160 dans le monde»,explique-t-on au centre OrchidéeHome que pilote Dr ErnestineGwet-Bell.

Le 2 avril 2018, à l’occasionde la journée mondiale de sensibi-lisation à l’autisme, il a étédémontré que les parents peuventégalement aider leurs enfantsdans le cadre des traitements psy-chosociaux et comportementauxdispensés à leurs propres enfants.Chez Sik Bada, ses quatre frèreset sœurs ont fini par l’acceptercomme tel et comprendre son han-dicap qui n’a pas d’importancepour lui.

AUTISME. La maladie rare est pourtant une réalité très présente.

Une pathologie méconnue au Cameroun

Le suivi particulier des enfants autistes.

HÉMOPHILIE. Près de 2000 maladesau Cameroun

Par Olive Atangana

Sensibiliser un large public auxréalités d'une maladie peu connueet mobiliser le plus grand nombreen faveur de l'intégration despatients. Tels étaient les objectifsde la semaine d’activités en pré-lude à la célébration le 17 avrildernier, de la Journée mondiale del’hémophilie. Au Cameroun, unepersonne sur 10 000 naît hémo-phile. Soit un peu plus de 2000personnes (chiffres obtenus selonune étude photographique des sta-tistiques mondiales en 2014).L’hémophilie est une maladiehémorragique héréditaire due audéficit d’une protéine de coagula-tion, habituellement présente dansle plasma. Elle se transmet defaçon héréditaire de père en filleet de mère en fils. Elle provoquedans certains cas, des hémorragiesfréquentes au niveau des genoux,des coudes, des chevilles et desmuscles. Ce qui entraîne une pertede l'amplitude de des articulations.Ce qui fait de l’hémophilie unemaladie classée dans les catégo-ries rares.L’hémophile est généralement rapi-dement diagnostiquée à cause desaignements excessifs, quelle quesoit la nature et l’endroit de laplaie. Ces saignements peuventsurvenir dès le premier âge. Lorsde la circoncision, ou encore lorsdes premiers déplacements de l’en-fant, des bleus apparaissent auniveau des jambes. Des saigne-ments au niveau des muscles oudes articulations peuvent égale-ment survenir et entraîner deshématomes. Plus tard, des saigne-ments internes au niveau du cer-veau ou de l’abdomen peuventengager le pronostic vital.L’hémophilie n’est pas une maladieévolutive : quelle que soit sa sévé-rité, elle reste identique tout aulong de la vie. Une des complica-tions majeures de l’hémophilie estl’apparition d’hémarthroses : ils’agit d’épanchements de sang auniveau des articulations. Ce phéno-mène douloureux provoque un gon-flement et une perte de souplesse. D’après les médecins, l’hémophiliene se guérit pas, mais elle secontrôle grâce aux traitementssubstitutifs. Ces traitementsconsistent à injecter aux patients,par voie intraveineuse, des fac-teurs de coagulations fonctionnels.Un patient atteint d’hémophilie Areçoit du facteur VIII et unpatient atteint d’hémophilie Breçoit du facteur IX. Ces substi-tuts peuvent être dérivés du sanghumain ou bien produits par géniegénétique (facteurs «recombi-nants»). Ils peuvent être adminis-trés à titre préventif (traitementprophylactique) ou en cas d’acci-dent hémorragique. Un traitementprophylactique (préventif) est indi-qué en cas d’hémophilie sévère oumodérée. Il consiste en deux outrois injections de facteur decoagulation par semaine.L’objectif est de maintenir uneconcentration suffisante en fac-teur de coagulation dans le sang,pour permettre une coagulationquasi-normale en cas de saigne-ment.Il existe trois types d’hémophilieprédominants : L’hémophilie A estla plus fréquente (un garçon tou-ché sur 5 000 naissances), l’hémo-philie B, cinq fois plus rare (ungarçon sur 25 000 naissances), etcelle C, plus rare encore.

SilasTessou, infirmier en santé mentale.

«L’enfant doit grandir dans un environnement où il ne sera pas stressé»Par A. M. A.

Qu’est-ce que l’autisme ?L’autisme est un mot qui a été

créé en 1991 pour désigner unsymptôme fondamental, la schi-zophrénie. Ce sont des troublesmajeurs de la personnalité qui secaractérise par les replis sur soi,la perte de contact avec la réalitéet l’opposition au monde exté-rieur. Il faut entendre parautisme la constitution d’unmonde propre, impénétrable quitend à éclore sur lui-même. C’est-à-dire que l’enfant autiste estreplié sur lui-même. L’autisme semanifeste avant l’âge de troismois et dévient apparent entredeux et trois ans. Les garçonssont les plus exposés à cettemaladie.

Quelle en sont les causes ?L’autisme est jusque-là de

cause inconnue. Certains scienti-fiques pensent qu’il existe plu-sieurs facteurs notamment lesfacteurs génétiques, les facteursenvironnementaux, les facteursmétaboliques et les facteurs liésau développement de l’enfant.Nous pouvons aussi citer les dis-fonctionnements au niveau dusystème nerveux central.

Quelles sont les signes dela maladie ?

Encore appelésignes cardinaux del’autisme, les prin-cipaux signes sontle repli sur soi,l ’ i s o l e m e n textrême, l’intolé-rance au change-ment. Les enfantsautistes sont hos-tiles au change-ment. S’il aime unechose, c’est la seulechose qu’il va aimertout le temps. Iln’aime pas qu’onchange leurs habi-tudes, les troublesde langage, absencede communication.Et même lorsqu’il ya communicationc’est l’école allé.L’enfant répèteinvolontairementdes mots prononcés par autrui.On, peut ajouter à ces signe lafuite du regard des autres, l’en-fant et impassible ne répond pasà l’appel, il n’obéit pas auxordres fait ce qu’il veut, se fâchevite et est souvent agressif. Maisil faut relever que certain enfantautiste s’en sorte bien lors qu’ilssont soutenus par leurs parents.

Quels sont les troubles quis’adossent sur l’autisme chez

l’enfant ?Il existe des troubles associés

à l’autisme. Ceux-ci devraientêtre recherchés et traités notam-ment le retard mental, la défi-cience sensorielle notamment, lesproblèmes de vision et d’écoute.Ils peuvent avoir des anomalies,une grosse tête. Ils peuvent avoirl’épilepsie et même des patholo-gies génétiques.

Qu’en est-il de la prise encharge ?

Il n’existe pas à proprementparler, mais il y a des écoles spé-cialisées dont les soutiens et lesconseils aux parents et auxfamilles et parfois une thérapiecomportementale peuvent contri-buer à une amélioration. La priseen charge et pluridisciplinaire.Elle comprend trois grandsvolets. Notamment le volet édu-catif, le volet pédagogique et levolet thérapeutique qui permet-tent à l’enfant de se constituerune identité. Il faut aussi dire quele traitement médicamenté et noncuratif. L’emploi de certainsmédicaments sont de nature àcalmer l’enfant et de gérer l’an-goisse de manière ponctuelle.

Quels conseils prodigue-riez-vous aux parents desenfants autistes ?

Il faut détecter tôt la mala-die. Cela va aider à empêcher leproblème de s’empirer. Si on nedétecte pas tôt la prise en chargesera tardive. Il faut amener l’en-fant dans les écoles spécialisées.Les parents devraient faire gran-dir l’enfant dans un environne-ment où il ne sera pas stressé.L’encourager à faire ce qu’il aimeet le traiter au même pied d’éga-lité que les autres enfants. Lesparents doivent passer beaucoupde temps avec les enfantsautistes.

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