Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011 5

itinéraires techniques intégrés du colza d’hiver : comment concilier environnement et économie

Christine Bouchard, Muriel Valantin-Morison, Gilles Grandeau

INRA, unité d’agronomie UMR 211 INRA -AgroParisTech, bâtiment EGER, 78850 Thiverval-Grignon

c3r@orange.fr ; muriel.morison@grignon.inra.fr ; gilles.grandeau@grignon.inra.fr

et al., et al.,

ont été initiées depuis plus de dix ans.-

-

Brassica napus - et al.,

6 Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011

et al., Rolland et al.,

-

(Meynard et al., et al., et al., -

-teindre l’objectif. Par exemple, on peut favoriser l’évitement en désynchronisant les cycles plante-

et al., (Aubertot et al., -

Tableau 1. Indice de fréquence de traitement (IFT) et équivalent pleine dose (EDP) des principales cultures céréalières et oléagineuses en 2006. Le calcul est réalisé sur la base des enquêtes agricoles du SCEES.

Espèce

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produits confondus

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Part de l’EDP(i)

(%)

Part de l’EDP(A)

(%)

Blé tendre 4,0 43 44 40,6 52,1 20,8 64,1

Colza 6,1 12 19 15,1 10,4 52,8 11,8

Orge 3,2 15 12 13,3 14,0 3,8 14,9

Pomme de terre 16,6 1 6 2,0 13,7 1,7 2,8

Betterave 4,2 3 4 4,8 3,6 3,5 0,2Indices EDP : (T) : tous produits confondus ; (H) : herbicides ; (I) : insecticides ; (F) : fongicides ; (A) : autres produits. Sources : pour l’IFT, les données 2006 du SCEES pour la France entière (http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/page-d-accueil/article/donnees-en-ligne). Les surfaces sont issues des données Agreste 2006. L’EDP (équivalent pleine dose) est l’IFT exprimé sur la surface développée.

Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011 7

et visuels. --

une contamination intervient. Le plus

du couvert, comme, par exemple, de favoriser la compétition du couvert pour réduire l’enherbement, ou, sur colza, de favoriser la compensation de la plante pour réduire l’intensité des

-férents objectifs peuvent être atteints

dates de semis, choix variétal, travail du sol, association d’espèces, densité de semis, fertilisation azotée (doses et

--

Un dispositif expérimental multi-local et pluriannuel

plusieurs fois en bloc.

Deux grandes stratégies de conduites culturales selon la disponibilité en azote du milieu au moment du semis

-

utilisés pour favoriser l’étouffement et l’évitement sont une combinaison des différentes interven-

-

et al., -

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Figure 1. Le réseau d’essais

8 Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011

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Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011 9

Deux traitements expérimentaux sont mis en place par site cor-

-

les faux semis1 -

estivales. Le semis précoce aura aussi pour effet d’éviter la concomitance du phoma, des limaces ou des insectes d’automne avec des stades sensibles du colza

et al.,

-

et les carences azotées. En revanche pour éviter la concurrence avec des adventices automnales, la

est préconisé.-

– laisser l’étouffement s’exprimer et ne pas traiter en prélevée. L’étouffement des adventices est

et al.,

-

Encadré 1. Détermination de la dose d’azote à apporter

Cette dose est déterminée grâce à la différence de la pesée de poids frais en entrée et en sortie de l’hiver qui intègre les éventuelles pertes de feuilles (et donc d’azote) sous l’effet du gel hivernal. Pour la pe-sée, 2 à 4 placettes représentatives de la parcelle sont prélevées. La moyenne entre les deux mesures de matière verte (kg/m²) est ensuite

-ner la quantité d’azote absorbée. L’objectif de rendement, multiplié par 6,5, permet de connaître les besoins totaux de la culture. La dose à apporter est donc une différence entre, d’une part, les besoins et, d’autre part, la quan-tité absorbée calculée ci-dessus et la minéralisation de printemps. L’ensemble de ces étapes est résu-mé dans un outil d’aide à la déci-sion nommé la « réglette azote » (Reau et Wagner, 1998 ; Makows-ki et al., 2005 ; voir sur le site web du CETIOM, www.cetiom.fr).

10 Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011

– ne pas traiter au molluscicide ni contre les insectes d’automne --

tomnes (Valantin-Morison et al.,

précoce favorise l’évitement du phoma (Aubertot et al.,

-

-

-

dans les situations où le colza ne peut pas exprimer sa capa-cité d’étouffement (concurrence avec de nombreuses céréales,

– ne traiter contre les insectes d’automne précoces les plus pro-

seuil d’intervention élevé.

Par ailleurs, pour les deux -

tal est fondamental. D’une part, le choix d’une variété

-teur. D’autre part, l’évitement d’une contamination par le phoma au travers d’une date de semis précoce est évidemment accentué

-« push-pull »

(Cook et al., -

repousser les insectes de la culture commerciale.

Encadré 3. Mesure du sclérotinia

Entre la chute des premiers pé-tales et l’apparition des premières siliques, on utilise un kit pétales pour assurer une démarche de diagnostic mais pas pour prendre une décision de traitement. Déve-loppé par le CETIOM, le kit pétales est un outil d’estimation du risque sclérotinia : des pétales sont mis en culture en boîtes de Pétri sur milieu nutritif sélectif de sclérotinia. On lit ensuite, par décoloration du milieu, si le champignon est présent ou ab-sent. Si un fongicide est nécessaire, il se fera en une application unique qui peut être décalée selon le risque (voir Makowski et al., 2005).

Encadré 2. Détermination des attaques d’insectes

Les charançons de la tige sont très

pression des charançons de la tige à la parcelle, 1 ou 2 cuvettes jaunes sont mises en place par parcelle dès que les températures atteignent 12-14°C. Les contrôles se font jusqu’à début mai (selon les conditions climatiques) pour encadrer toute

est vidée à chaque contrôle, deux fois par semaine, et de l’eau savon-neuse y est remise, sans oublier de remonter la cuvette pour qu’elle se trouve le plus possible à hauteur de la culture de colza (le jaune de la cuvette doit se voir un peu en surface pour attirer les insectes). Il est préconisé de traiter dès la pré-sence d’adultes dans les cuvettes.Le nombre de mélighètes se note sur les plantes elles-mêmes à deux stades du cycle (stade « bou-tons accolés » et « stade boutons séparés »), sur 25 plantes qui se suivent et cela répété deux fois. Le seuil de déclenchement du traite-ment est de 4 à 5 méligèthes par plante au stade « boutons acco-lés » et 8 à 10 par plante au stade « boutons séparés » (Pilorgé et al., 1997). Pour les essais en mé-lange, faire les comptages très tôt tant que les différences se voient encore et sur 25 plantes mais qui ne se suivent pas nécessairement.

Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011 11

et al., et al., Ce principe de « push-pull »

– soit une bordure de navette autour de la parcelle.

12 Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011

Conséquences sur le système de culture

-

-

la disponibilité en azote du milieu n’est pas possible partout. Néanmoins, le choix d’un précédent

d’automne (Chauvel et al.

(Dejoux et al., -

Une faible perte de rendement mais une marge brute maintenue

Cultures d’hiver 2004/2005

-

-

Rendements

-

Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011 13

-

Charges opérationnelles

Figure 2. Comparaison des rendements (q/ha) à 9 % d’humidité de la récolte entre les deux itinéraires techniques.

14 Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011

Marges brutes-

ha.

Et si les prix du marché s’envolaient ?-

Figure 3. Détails des charges opération-nelles par poste dans les deux itinéraires techniques.

Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011 15

-

Un intérêt environnemental certain sans pénaliser le bilan énergétique…

-

et al., -

Figure 4. Évolution des IFT par poste entre les deux itinéraires techniques. Dans les itinéraires techniques classiques, la valeur d’IFT pour le régulateur est très faible (0,02) et se devine à peine.

16 Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011

-

et al., et al.,

points. Par contre, la volonté de réduire les produits phytosanitaires a peu d’impact sur l’utilisation

peu de solutions pour réduire le recours aux insecticides, sauf pour les insectes d’automne et les

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Tableau 3. Coûts des passages et consommation énergétique des interventions mécaniques.Type d’intervention Coût

d’un passage (en €/ha)

Consommation d’énergie (en MJ/ha)

Déchaumage 24,2 331Labour 29,0 757Préparation du semis 18,1 490Semis 27 250Désherbage mécanique 27,2 310Passage de pulvérisateur 11,5 146Passage d’épandeur 7,0 42Récolte 80 591

Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011 17

et al.,

En conclusion : des performances intéressantes

%

-

nombreux facteurs limitants peuvent induire parfois de fortes pertes.

Figure 5. Consomma-tion d’énergie (MJ/ha) sur les deux itinéraires techniques.

18 Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011

-

cruellement pour réduire le recours au traitement.

(Gombert et al.,

cité en introduction a mis en évidence des interactions entre variétés et conduites. Dans l’état actuel

et al., et al., et al., -

--

-

Courrier de l’environnement de l’INRA n° 61, décembre 2011 19

RemerciementsLes auteurs remercient les très nombreux contributeurs de ce projet, et tout particulièrement les

-

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