ISCH2 OU L'HOMME QUI VOULAIT SAUVER L'HUMANITE

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Un monde de brouillard où tout est gris... Et ses habitants qui semblent s'en satisfaire! Comment est-ce possible?

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Un monde de brouillard où tout est gris. Et ses habitants

qui semblent s’en satisfaire!

Comment est-ce possible?

Il faut reprendre l’histoire au tout début pour le savoir.

Découvrir les protagonistes d’une grande épopée. Isch.

Ischa. Le Propriétaire. L’Etranger. Isch2.

Découvrir leur manière d’agir et leurs motivations.

Vosgien d’origine installé en Picardie, Gilles Georgel aime

manier la plume… ou le clavier: il est l’auteur de plusieurs

ouvrages et participe activement à diverses publications

ainsi qu’à l’animation de blogs et autres sites internet.

ISBN 978-2-940335-56-5CHF 5.50 / € 5.20

Gil

les

Ge

org

el

Et si cette histoire était un peu la nôtre, celle de l’humanité?

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Gilles Georgel

Isch2 ou

l’homme qui voulait sauver

l’humanité

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© et édition: Ourania, 2011

Case postale 128

1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse

Tous droits réservés

E-mail: [email protected]

Internet: http://www.ourania.ch

ISBN édition imprimée 978-2-940335-56-5

ISBN format epub 978-2-88913-520-2

ISBN format pdf 978-2-88913-909-5

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Table des matières

Préface 71. Ici 92. Genèse 133. Tentation 174. Rupture 215. Générations grises 256. Le projet secret 317. Préparatifs 358. Isch2 419. Combat et victoire 4510. Isch2 dans ses œuvres 5111. Les choisis d’Isch2 5512. Les quatre témoins 5913. Les ennemis 6314. Complot et trahison 6715. Arrestation et procès 7116. La mort d’Isch2 7517. Retour à la vie 7918. Contagions 8519. Dernière génération 8920. Le règne d’Isch2 93En guise d’épilogue 97

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Préface

C’est évident, quelque chose ne tourne pas rond dans notre monde. Plus le temps passe, moins nous avons de certitudes. Le présent n’est pas le fait du hasard. Il est l’héritage du passé.

Où, quand, comment la situation a-t-elle com-mencé à déraper? Quels sont les faits qui, à l’origine de l’histoire, ont amené l’humanité sur de faux aiguillages?

Le récit que vous allez lire ne se contente pas d’analyser le côté visible de la réalité, il vous amène à en connaître les coulisses. Tel l’iceberg, il démontre que la partie visible du monde n’en est que la plus petite. C’est, en fait, ce qui est caché à nos yeux qui représente la vraie raison des choses.

Tous les personnages de cette histoire fictive sont réels. Nul doute que, à la lecture, vous les reconnaîtrez. Ils sont tous là pour nous dire, nous révéler ce qui fait l’énigme de ce monde. Le voyage risque de secouer. Mais, surtout, ne le ratez pas! Vous avez plus à y gagner qu’à y perdre!

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1 Ici

On me l’avait dit. Mais le fait de m’y rendre m’a permis de le constater. Vingt kilomètres avant que je n’atteigne le but, le soleil brillait. Il y avait bien ici ou là quelques bancs de brume voilant la clarté du jour, mais rien qui annonce ce que j’ai rencontré par la suite. Entourée de murs épais, la ville se dressait fièrement sur un éperon rocheux. On y accédait par une série de lacets tous plus serrés les uns que les autres. Aujourd’hui, la ville est à la hauteur de sa réputation. Un épais brouillard cache tout. Je suis donc contraint, comme ceux qui me suivent et me précèdent, d’allumer les phares. Le changement d’éclat m’oblige à un changement de comportement. La décontraction ressentie durant les derniers kilomètres fait place à une certaine crispation. D’une part, je ne connais pas bien la route, de l’autre, la visibilité réduite pousse à une attention soutenue. Dans le brouillard, tous les repères s’estompent. Les lignes du panorama, agents de sécurité de la

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conduite, ont disparu. Toutes les nuances, toutes les couleurs ont viré au gris.

Une fois arrivé je fais connaissance avec le lieu… et les gens qui l’habitent. Je leur fais part de ma rencontre soudaine avec le brouillard et de la sur-prise qui a été la mienne. Rien d’étonnant pour eux. Le brouillard, disent-ils, c’est leur quotidien. Peut-être pas 24 heures sur 24 ou 365 jours par an, mais presque. Je ne sais pas s’ils le regrettent ou s’ils en ont pris leur parti. Ce qui paraît sûr, en tout cas, c’est que ce n’est plus la lumière mais le brouillard qui, chez eux, est devenu la norme. Marcher ici, c’est marcher à tâtons ou avec un champ de vision limité. Courir, n’en parlons pas! La vue des contours est trop aléatoire pour qu’on s’y risque. Arrivé tôt en début d’après-midi, je suis loin, cependant, d’avoir encore tout vu. Petit à petit, comme par-tout dans le pays (nous sommes en novembre), le jour décline. Mais, contrairement à ce qui s’observe ailleurs, il n’y a pas ici ce saint respect empreint de courtoisie entre le jour qui décline et la nuit qui sur-vient. On ne passe pas ici du clair au clair-obscur, puis à la nuit. La nuit, déjà présente dans le jour, ne fait, comme une évidence, que le prolonger. Pour autant, le lugubre n’a pas disparu. Il y a, dans les villes au ciel dégagé, de belles nuits, presque aussi belles que le jour. Mais la nuit d’ici n’est pas belle.

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Elle porte encore sur elle les oripeaux du brouillard, un brouillard qui se moque des falots lumineux des réverbères disséminés le long des rues. «Au fond, me dis-je, ni la nuit ni le jour n’existent vraiment dans cette ville. L’élément véritable, celui qui condi-tionne tout, est, en fait, le brouillard.»

Je ne ferai qu’un bref séjour dans la cité, mais il me suffira. Ce court passage m’aura rappelé la chance que j’ai de vivre sous le soleil. Un détail, curieuse-ment, m’a frappé. Bien que ce lieu soit remarquable par sa tristesse, ses habitants n’ont cessé de me redire: «C’est ici chez nous!» Ils se sont, semble-t-il, tant habitués au terne et au monochrome qu’ils s’en sont fait une raison. Plus que cela, ils se sont iden-tifiés au lieu. J’ai beau leur parler de mon ici à moi, fait de chaleur, de soleil, de lumière, de contrastes, il a l’air de les laisser indifférents. Je leur précise que mon ici connaît aussi le brouillard, mais que celui-ci n’est pas envahissant comme chez eux, qu’il sait garder raison et se retirer lorsque plus grand que lui arrive. Pourtant, excepté quelques signes de curiosité, personne ne démontre une vraie envie de changer, de quitter son ici pour s’installer dans le mien. Je repartirai de la ville stupéfait, abasourdi! Se peut-il que le brouillard ait aussi éteint, avec la lumière du jour, la flamme qui brille dans les cœurs? La condition dans laquelle se trouve la ville n’est-elle

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que le reflet de celle, intérieure, de ses habitants? Et si cette cité isolée, autrefois si fière de sa hauteur, était l’image du monde dans lequel je vis? Si, moi aussi, comme beaucoup d’autres, je m’étais tant habitué au flou, au brouillard, que je n’avais plus la nostalgie du goût de la lumière? Et si c’était cela qui faisait que, chaque jour, on côtoie dans nos rues tant de visages si tristes, si désespérés? Si mon ici n’était pas le vrai, celui du bonheur?

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2 Genèse

Au départ, tout était clair. Non pas qu’il n’y avait pas de nuances, mais le gris, mélange du blanc et du noir, n’existait pas. Les choses étaient séparées: le blanc était blanc, le noir, noir. Cette dissociation avait un net avantage: elle traçait des frontières indiscutables. Soit l’on était du côté du blanc, soit de celui du noir. A en croire les témoignages de ceux qui ont vécu cette période, c’était un temps de bonheur et de sécurité. Les choses avaient le mérite d’être simples, facilement et directement compréhensibles. D’ailleurs il n’était venu à per-sonne l’idée de les mélanger. Celui qui avait créé le monde les avait faites ainsi. Manifestement, à en juger par le cadre, ses intentions étaient bonnes. En ce temps, on savait au moins où on en était! Tandis qu’aujourd’hui…

Tout est arrivé le jour où l’Etranger est apparu.Le Propriétaire du jardin avait pourtant prévenu les

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habitants du lieu: l’entrée de l’Eden (c’est ainsi qu’il appelait le jardin) devait être jalousement gardée. Il faut dire qu’alors, en Eden, il n’y avait pas grand monde. Juste l’homme Isch et sa femme Ischa. Qu’elle était belle, Ischa! Isch l’appréciait d’autant plus que, pendant un temps, il avait été seul. Le Propriétaire n’avait pas jugé bon de les faire ensemble. Il avait ses raisons. Il savait que ce n’est que lorsqu’on est dans le besoin qu’on apprécie la valeur d’un don. Or, Isch avait tout ce qu’il lui fallait pour vivre… tout, sauf une compagnie, un vis-à-vis. Alors, pensez, quand Ischa était arrivée! C’était l’extase, le sommet du bonheur! Que demander de plus?

Il y a toujours des gens pour qui les choses simples ne sont pas satisfaisantes. L’Etranger est de ceux-là. De par sa personne, il n’est pas comme les autres, pas aussi commun qu’eux. Lui est spécial, intelligent, mais aussi rusé et très malin. Il n’est pas né non plus, comme Isch et Ischa, de la dernière pluie. Son existence remonte, paraît-il, à des années-lumière. La lumière, parlons-en! Elle était, au départ, son élément. Il en était, d’après les plus vieux écrits retrouvés à propos de lui, complètement environné. Je ne sais pas s’il s’en rendait compte, mais c’était la lumière dans laquelle il baignait qui le rendait beau. Mais voilà! Lui se mit à penser que c’était lui-même qui était beau. Au lieu d’admirer celui qui l’avait fait,

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il se mit à s’admirer lui-même, à s’adorer, même. Là commença sa perversion… et son insatisfaction. Car s’admirer, se trouver le plus beau, comprenez-vous, n’a de sel que si d’autres vous le disent!

Inévitablement, ce qui devait se produire arriva. Alors que tout respirait l’harmonie, un conflit surgit. Un conflit ne naît que lorsque deux volontés antagonistes s’opposent. A la naissance du conflit, les deux volontés ne sont pas forcément fautives. Ce peut être le cas, mais il serait faux et injuste de généraliser. Dans la situation qui nous occupe, c’est à l’Etranger que revient l’initiative de la discorde. Le Propriétaire, lui, dans tout ce qu’il avait fait, n’avait jamais pensé à mal. Il en était d’ailleurs incapable, n’ayant qu’un objectif: partager avec d’autres les richesses de son bonheur. Mais voilà! Il fallait se rendre à l’évidence: la guerre était déclarée, et plus rien désormais ne serait comme avant. Comment allait-elle finir? Quelle somme de souffrances, de larmes, de malheurs allait-elle engendrer? C’est ce que la suite de l’histoire allait montrer.