ISATIS-Le diable et la lune+ISBNpdf · 2018. 4. 13. · Éditions de l’Isatis inc. 4829, avenue...

40

Transcript of ISATIS-Le diable et la lune+ISBNpdf · 2018. 4. 13. · Éditions de l’Isatis inc. 4829, avenue...

  • Il y a de cela très longtemps, seul le soleil éclairait laterre. Dans le royaume du Diable, un feu d’enferbrûlait nuit et jour. Lucifer, le maître des lieux, étaitbien certain qu’il en serait toujours ainsi. Mais un jour,les flammes commencèrent à être moins vigoureuses etles damnés se mirent à crier moins fort. Au bout dequelque temps, la triste réalité devint évidente : l’enfers’éteignait au grand plaisir de ses pensionnaires.Paniqué, Lucifer essaya de trouver une solution à cettecatastrophe. Pendant ce temps, à la surface de la terre, la frileuseDame Lune parvenait à peine à se réchauffer à lachaleur des cent poêles de son château. À bout deressources, Lucifer se résigna à aller jusque chez elle afin

    de négocier un accord. Mais les problèmesd’intendance du Diable laissèrent la jeune

    dame de glace. . .

    ISBN 978-2-923234-25-0

    7829239 234250

    11

    LE D

    IABL

    E ET

    LA

    LU

    NE

    MA

    RIE-

    AN

    DRE´

    E BO

    UCH

    ER

  • LLee ddiiaabblleeeett llaa LLuunnee

  • LE DIABLE ET LA LUNE

    Direction éditoriale : Angèle DelaunoisÉdition électronique : Hélène MeunierRévision linguistique : Dominique Chichera(Communications NetWord)

    © 2007 : Marie-Andrée Boucher et Alexandre Boyadjievet les Éditions de l’IsatisCollection Korrigan no 11Dépôt légal : 1er trimestre 2007Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada

    Nous remercions le Gouvernement du Québec –Programme de crédit d’impôt pour l’édition delivres – Gestion SODEC

    Nous remercions le Conseil des Arts du Canada del’aide accordée à notre programme de publication.

    Catalogage avant publication de Bibliothèqueet Archives Canada

    Mativat, Marie-Andrée, 1945-

    Le diable et la lune : conte russe

    (Korrigan ; 11)Comprend un index.Pour les jeunes.

    Édition imprimée : ISBN 978-2-923234-25-0Édition électronique : ISBN 978-2-923818-56-6 (PDF)I. Boyadjiev, Alexandre. II. Titre. III. Collection: Collection Korrigan ; no 11.

    PS8576.A828D52 2007 jC843'.54 C2007-940402-2PS9576.A828D52 2007

    Aucune édition, impression, adaptation ou reproduction de ce texte parquelque procédé que ce soit, ne peut être faite sans l’autorisation écrite desÉditions de l’Isatis inc.

  • 4829, avenue VictoriaMontréal (Québec) H3W 2M9www.editionsdelisatis.com

    Marie-Andre´e Boucher

    LLee DDiiaabblleeeett llaa LLuunnee

    conte russe

    illustre´ par Alexandre Boyadjiev

    E´ditions de l�

  • N.B. : Les mots suivis d’un astérisque sont expliqués dansun lexique, à la fin du volume.

    Une fiche d’activités à caractère pédagogique a été conçuepour chaque titre de la collection Korrigan.

    Ces fiches sont téléchargeables gratuitement depuis le sitewww.erpi.com/DLMbibliwww.editionsdelisatis.com

  • À Nicole…pour son inspirante hospitalité

  • DU JAMAIS VU !

    1

  • 8

    Il y a de cela très longtemps, seul le soleiléclairait la terre. La nuit venue, nul crois-sant ne se balançait dans les cieux. Au cré-puscule, l’horizon avalait l’astre du jour etjusqu’à l’aube suivante, hormis la lueur desétoiles, pas une lumière ne crevait lesténèbres. Tel était alors l’ordre des chosesauquel étaient soumis les humains. Il enallait tout autrement au royaume de Lucifer.

    En enfer, nuit et jour se confondaient. Letemps s’y mesurait en éternité. Sur le cadrande l’horloge pendue au-dessus des flammes,la grande aiguille pointait obstinément lemot toujours. La petite aiguille lui faisaitécho en visant le mot jamais. Pour le maîtredes lieux, c’était une façon cruelle de rappe-ler à ses clients qu’ils brûleraient pour tou-jours dans son royaume et que jamais, au

  • 9

    grand jamais, ils ne s’en échapperaient.

    Pourtant, depuis l’origine des temps, unvieux proverbe affirme qu’il ne faut jamaisdire jamais. Or, dans son insolente préten-tion, Lucifer avait choisi d’ignorer la sagessepopulaire. Et ce qui devait arriver, fatalementarriva.

    Un beau jour, en jetant un regard au ther-momètre, Pyro, le diablotin affecté à la four-naise, crut y remarquer une légère variation.En effet, le niveau de la colonne de liquide,habituellement figé dans la zone verte indi-quant une chaleur intense, semblait avoirglissé imperceptiblement vers la zone rouge,signalant un léger refroidissement. Cettefluctuation minime, qui eut échappé à un œilmoins averti, suscita chez le fidèle serviteurdu démon un accroissement de zèle. Il se mità scruter attentivement les flammes. Ellesétaient hautes et claires. Les gémissementsdes damnés qui s’y tordaient de douleurachevèrent de rassurer le petit personnage.

  • 11

    Par souci de professionnalisme, de sonindex crochu, il donna tout de même unepichenette contre le thermomètre. Aussitôt,le liquide regagna docilement sa placehabituelle.

    — Fausse alerte, murmura le diablotin.

    Le coeur léger, il fila faire son rapport àson maître :

    — Ça brûle ! Ça hurle ! La routine.

    Lucifer, qui compulsait ses registres,écouta ce compte-rendu d’une oreille dis-traite. Rien n’étant jamais venu interromprele ronron du brasier, pourquoi se serait-ilinquiété ?

    Or, à quelque temps de là, Pyro se mit àobserver les damnés d’un air soupçonneux.Même s’ils se lamentaient toujours autant, lediablotin eut le sentiment qu’ils y mettaientmoins de conviction. À l’évidence, lesflammes avaient légèrement baissé. Pourtant,s’il fallait en croire le thermomètre, lachaleur était toujours infernale. Le préposé à

  • 12

    la fournaise décida donc d’y regarder de plusprès, lors de sa prochaine ronde. Ce qu’il vitalors lui donna des sueurs froides.

    Si quelques flammèches dansaientencore de-ci de-là, les damnés, incrédules,sautillaient gaiement sur les cendres tièdes.

    — Ça se refroidit. Ça rit. C’est la fin,lança tout de go Pyro, en faisant irruptiondans le bureau de son illustre patron.

    En fait, l’enfer était en train de s’éteindre.

  • AUX GRANDS MAUX,LES GRANDS REME`DES !

    2

  • 14

    Satan bondit hors de son siège. Commepoussé dans le dos par un vent de tous lesdiables, il courut constater l’ampleur de lacatastrophe.

    — Par mille charbons ardents, ranimez-moi ça ! s’exclama-t-il. Et que ça chauffe !

    Démons et diablotins se mirent aussitôtau boulot. Copeaux et planchettes de cèdre,bûchettes d’érable bien sèches et quartiersde merisier furent tour à tour jetés dans lefoyer. Sans résultat.

    — Aux grands maux, les grands remèdes !trancha alors le diable.

    Ayant épuisé sa réserve de combustible,Lucifer décida qu’il fallait abattre une forêtentière. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Les troncsfurent débités en billots, les billots en

  • 16

    bûches, les bûches en allume-feu. Mais lesflammes refusèrent obstinément de lécherces pièces de bois encore gorgées de sève.

    Changeant de tactique, Lucifer partit sil-lonner le monde. Armé d’un pic, il comptaity recueillir tous les silex de l’univers avecl’espoir qu’en les frottant les uns contre lesautres, il redonnerait vie à son feu agonisant.Mais ce fut peine perdue.

    Il élabora ensuite des plans pour creuserune tranchée destinée à récupérer à sonprofit la lave d’un volcan. Cette entreprisenécessitant des travaux titanesques, il dut serésoudre à y renoncer.

    Lucifer était au bord du désespoir.

    — De tous temps, nous n’avons jamaisconnu pareil problème, alors pourquoi main-tenant ? se lamentait-il d’une voix misérable.

    Pyro avait sa petite idée sur le sujet.

    — Constatant que votre affaire roulait auquart de tour, Dieu aura voulu vous éprouver

  • 17

    en glissant un grain de sable dans l’en-grenage. À l’heure qu’il est, Lui qui voit touts’amuse sans doute de vos tentatives pourtrouver une solution à votre problème.

    Le diable releva la tête avec un air de défi.

    — S’il en est ainsi, Il va voir ce qu’Il vavoir !

    Faisant une entorse à la règle stipulantqu’on ne doit jamais pactiser avec un damné,le maître des enfers interpella les pyromanes*en ces mots.

    — Vous qui avez été condamnés pourvotre habileté à mettre le feu et à le fairecourir rapidement d’une isba* à l’autre auxquatre coins des villes, je fais appel à votresens du devoir pour remettre de l’ordre ences lieux. L’enfer a besoin d’hommes detalent tels que vous afin de redevenir cetteinstitution réputée, depuis la nuit des temps,pour l’ardeur et la constance de son brasier.Il va de soi que celui qui acceptera de secharger de cette lourde responsabilité aura

  • 18

    droit à un traitement de faveur.

    Aucun volontaire ne se présenta.

    — Pour qui se prend-il, celui-là, avec sesairs de boyard*? murmura quelqu’un.

    — Il s’imagine peut-être qu’on va croireses bobards ! commenta un autre.

    — Et la solidarité entre damnés, qu’est-cequ’il en fait ? grogna un troisième.

    — De toute façon, on est ici depuis assezlongtemps pour savoir qu’on ne traite pasavec le Diable, fit remarquer un quatrièmelarron.

    — Il a beau prendre un ton mielleux,nous savons bien ce qu’il pense de nous. Àses yeux nous ne sommes que des moujiks*assez fous pour mettre le feu et pas assezmalins pour l’éteindre, conclut brillammentle premier.

    Là-dessus, les pyromanes décidèrent derefouler leurs impulsions dévastatrices pour

  • 19

    jouir pleinement du répit que leur procuraitcette interruption de chauffage.

    Refusant de se compter battu et faisant fidu ridicule, le diable regroupa ses troupesautour de lui.

    — À mon commandement, lança-t-il,soufflez !

    Sous le regard narquois des damnés, toutle personnel des enfers se mit à souffler surles braises mourantes.

    — Allons !

    — Fffffffff !

    — Encore !

    — Fffffffffffffffffff !

    — Plus fort !

    — FFFFFFFFFFFFFFFF !

    — Par mille charbons ardents ! Mettez-ydu nerf !

    — FFFFFFFFFFFFFFFFFFFFF !

  • 20

    Pendant des jours et des jours, la petitetroupe s’adonna à cet exercice épuisant.Malgré les efforts déployés, les dernièresflammes en vinrent tout de même à s’éteindre.Alors, la nuit commença à tomber sur l’enfer.

    — Qu’est-ce que c’est que cet enfer où rienne brûle? se lamentait Lucifer. Je vais être larisée du ciel et de la terre! Il nous faudrait unmiracle… Enfin… Façon de parler…

    Humilié, le Diable regagna son bureau ets’y enferma pour réfléchir.

  • PPOOUURR EENN SSAAVVOOIIRRDDAAVVAANNTTAAGGEE

  • 58

    LLEEXXIIQQUUEE

    BICÉPHALE : Qui a deux têtes.

    BOURLAK : Mot russe. Haleur de bateau et, parextension, homme grossier, vulgaire.

    BOURLAKI : Mot russe, pluriel de bourlak.

    BOYARD : Nom donné autrefois aux nobles de hautrang des pays slaves.

    CHAPKA : Mot russe. Bonnet de fourrure qui pro-tège les oreilles, le front et la nuque.

    FAUSSAIRE : Personne qui commet ou fabrique unfaux.

    FEUTRE : Étoffe non tissée, faite de poils ou debrins de laine agglomérés et foulés.

    ISBA : Habitation des paysans russes, faite derondins de bois de sapin.

    KOKOCHNIK : Coiffe traditionnelle russe.

    KOPECK : Pièce de monnaie russe valant un cen-tième de rouble.

  • 59

    MOUJIK : Mot russe. Paysan.

    PALABRE : Discussion longue et oiseuse.

    PIERRE LE GRAND : Tsar et empereur de Russie.

    RELAIS : Lieu qui sert d’étape au cours d’un voyage.

    ROUBLE : Pièce de monnaie russe.

    SARAFAN : Longue tunique, autrefois portée par

    les femmes en Russie.

    SIBÉRIE : Partie septentrionale de l’Asie. Comprise

    entre l’Oural et le Pacifique, l’océan Arctique et les

    chaînes de l’Asie centrale, elle couvre plus de douze

    millions de kilomètres carrés et est presque exclu-

    sivement russe.

    THÉSAURISER : Mettre de l’argent de côté sans le

    dépenser, ni l’investir.

    TIRE-LAINE : Voleur qui attaquait les gens pour

    leur voler leur manteau.

    TOULOUPE : Pelisse en peau de mouton que

    portent les paysans russes.

  • 60

    TROÏKA : Mot russe désignant un groupe de trois

    chevaux attelés de front.

    VERSTES : Ancienne mesure itinéraire utilisée en

    Russie et valant 1,067 mètres.

    VESSIES DE POISSON : Fine pellicule fixée àune fenêtre pour laisser filtrer la lumière.

    VOLGA : Fleuve de Russie, le plus long d’Europe.

  • 61

    LE DIABLE ET LA LUNE :UN CONTE RUSSE

    La Russie, de loin le plus vaste pays du monde,s’étend sur 10,000 kilomètres carrés d’Ouest enEst et est traversée par onze fuseaux horaires.Elle est formée essentiellement de plaines.

    La montagne apparaît toutefois dans le Sud,aux confins de la Mongolie et de la Chine, et enbordure du Pacifique à l’Est. L’Oural constitueune barrière traditionnelle entre la Russied’Europe à l’Ouest et la Sibérie à l’Est. C’estjustement en Sibérie que le climat est le plusrigoureux. Les hivers, très longs et très froids,limitant les possibilités agricoles, cette régionfournit une part croissante des approvision-

  • 62

    nements de gaz et de pétrole ainsi que des métauxnon ferreux.

    La majeure partie de la population habiteaujourd’hui dans les villes telles que Moscou, lacapitale, et Saint-Pétersbourg.

    Construite dans la plaine russe, sur laMoskova, Moscou est un centre administratif,culturel, commercial et industriel célèbre par sonKremlin, qui domine la rive gauche de la rivière.Cette ancienne forteresse est le quartier centralde la capitale russe. Il est formé d’un ensemble debâtiments administratifs et de monumentshistoriques dont les églises Basile-le-Bienheureux, Saint-Nicolas-des-Tisserands et lemonastère Novodevitchi.

    En 1712, Moscou est abandonnée commecapitale au profit de Saint-Pétersbourg. Fondéeen 1703 par Pierre le Grand, Saint-Pétersbourg,à laquelle on donnera successivement les nomsde Petrograd (1914-1924) et de Leningrad (1924-1991), est située à l’embouchure de la Neva. Cefleuve, qui prend sa source dans le lac Ladoga,passe à Saint-Pétersbourg pour aller ensuite se

  • 63

    jeter dans le golfe de Finlande. Construite surd’anciens marais, la ville est connue entre autrespour l’Ermitage, un vaste musée qui abrite lescollections de l’impératrice Catherine IIla Grande.

    La culture russe est riche de nombreux contesdont certains personnages sont devenus des clas-siques. Que l’on pense seulement à Baba Yaga,cette méchante sorcière qui habite une maison-nette montée sur des pattes de poule et quivoyage dans un mortier qu’elle manœuvre à l’aided’un pilon, effaçant les traces de son passage dansle ciel avec son balai.

    Et qui ne connaît pas Babouchka? La nuit deNoël, alors que la tempête fait rage au dehors, labrave grand-mère reçoit la visite de trois étrangersen route pour aller porter des cadeaux au petitPrince, le fils du Roi. Bien au chaud devant sacheminée, la vieille femme refuse de les guider.Au matin, regrettant son geste, elle part sur lespas des mystérieux visiteurs. En vain. Le vent abalayé toutes traces de leur passage. Depuis, lanuit de Noël, Babouchka va de maison en

  • 64

    maison, entre dans les chambres où dorment lesenfants et y dépose un jouet. Ensuite, elle pour-suit sa route, laissant derrière elle une odeur degel et de citron.

    Dans un registre plutôt humoristique, le conte«Le Diable et la Lune», nous fait découvrirl’origine de l’astre des nuits.

  • 65

    Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver avec cestrois termes. On les confond souvent, car on ne saitpas vraiment ce qui se cache derrière chacun d’eux.Tous les trois désignent des récits et des histoires,chers aux conteurs.

    Pour essayer d’y voir plus clair, voici une brèveprésentation qui pourra aider à mieux reconnaîtrechacun de ces univers.

    LLEE MMYYTTHHEE

    Dans toutes les cultures, le mythe se présentecomme un récit qui raconte les origines dumonde. Dans les temps anciens, on ne disposait pasdes explications de la science. De nombreuxphénomènes naturels, comme la foudre ou l’orage,la présence des étoiles ou du soleil dans le ciel, ame-naient les humains à se poser des questions sur eux-mêmes. Ce sont toutes ces questions qui les ontentraînés à inventer de fabuleux récits commeautant de réponses pour essayer de comprendre lesens de leur vie. Dans ces histoires, les dieux et lesesprits de toute nature partagent avec les

    CCOONNTTEE,, MMYYTTHHEE OOUU LLE´E´GGEENNDDEE??

  • 66

    humains des aventures extraordinaires. Leshumains apprennent comment vivre en harmonieavec l’univers qui les entoure ainsi que les règles àrespecter pour vivre en société.

    Les personnages des mythes sont surhumains et dis-posent de pouvoirs surnaturels. Mais, tout commeles humains, ils éprouvent des émotions et des sen-timents. On dit que le mythe est un récit sacré.

    LLEE CCOONNTTEE

    Comme les mythes, les contes sont des histoires.Mais cette fois, les humains, ayant apprivoisé leurpeur du monde qui les entoure, racontent des his-toires qui parlent d’eux. Il n’y a plus de dieux oud’êtres aux pouvoirs surnaturels ou surhumains. Dansles contes, même si l’on trouve des ogres, des géantsou des fées, ces derniers ne sont pas les plus forts.

    Comme le conte concerne les humains et que lesdieux en sont absents, on dit que c’est un récitprofane.

    On distingue plusieurs genres de contes. Voici lesplus fréquents :• les contes merveilleux ou contes de fées ;• les contes populaires traditionnels qui parlent

    des coutumes ou des gens d’une région ;

  • 67

    • les contes facétieux qui racontent des anecdotesdrôles ou des mésaventures burlesques ;

    • les contes d’animaux dans lesquels ceux-ci tien-nent le rôle principal, mais qui, souvent, servent àsouligner certains défauts des humains ;

    • les contes étiologiques qui donnent des explica-tions sur des phénomènes naturels de façon fan-taisiste ou humoristique ;

    • les contes de sagesse ou les contes initiatiquesqui invitent à réfléchir sur la vie et les actions quel’on pose ;

    • les contes fantastiques dans lesquels se glissentdes éléments étranges qui inquiètent ou étonnent ;

    • les contes ethniques qui présentent la culture d’unpays ou d’un groupe d’humains en particulier ;

    • les contes contemporains qui sont créés par desauteurs modernes ou qui présentent des versionsactualisées de contes connus.

    LLAA LLE´E´GGEENNDDEE

    La légende repose toujours sur un fait réel : unpersonnage, un événement ou un lieu géo-graphique. Mais l’histoire est racontée en exagérantles faits et en y ajoutant des éléments fabuleux etinquiétants.

    (texte de Jacques Pasquet)

  • 68

    MMAARRIIEE--AANNDDRRE´E´EE BBOOUUCCHHEERR :: AAUUTTEEUURREEMarie-Andrée Boucher est née au Québec et elle vit àLaval. Elle a travaillé dans le milieu de l’éducation,auprès des tout-petits, en France et au Canada. Depuis1983, elle a écrit une cinquantaine de romans quis’adressent aux jeunes de sept à quatorze ans. C’est àl’adolescence, qu’elle a découvert les auteurs russes,Gorki, Dostoïevski, Tourgueniev, Tolstoï… Dès lors, elles’est mise à rêver de ce pays immense. Son intérêt n’a pasfaibli depuis et ses lectures la portent toujours vers cescontrées qu’elle espère visiter un jour… D’ailleurs, sonmets préféré est le bortch, une soupe russe aux better-aves et à la crème sure.

    AALLEEXXAANNDDRREE BBOOYYAADDJJIIEEVV ::IILLLLUUSSTTRRAATTEEUURR

    Alex Boyadjiev est né en Bulgarie. Il a tout juste seize anset c’est la toute première fois qu’il illustre un livre. Il des-sine depuis qu’il a appris à tenir un crayon. Il est arrivé auCanada avec ses parents, il y a treize ans, et il parle aussibien le français et l’anglais que le bulgare. Il espèredevenir un jour un artiste en arts visuels comme sa mère,Daniela Zékina, qui illustre des livres pour la jeunesse etpeint de merveilleux tableaux, ou comme son père, Peter,qui est designer et photographe. Alex vit à Montréal avecses parents et son frère.

  • 69

    TTAABBLLEE DDEESS MMAATTIIE`E`RREESS

    1. Du jamais vu ! .............................................. 5

    2. Aux grands maux les grands remèdes ! ........13

    3. Les mauvais sujets du Diable ......................21

    4. Les paris sont ouverts ..................................29

    5. Voyage au diable vauvert..............................37

    6. Le palais de Dame Lune..............................47

    Pour en savoir davantage ............................57

    Lexique........................................................58

    Le diable et la lune :un conte russe ............................................61

    Conte, mythe ou légende? ..........................65

    Marie-Andrée Boucher : auteure..................68

    Alexandre Boyadjiev : illustrateur ................68

  • 70

    Titres parus dans la Collection Korrigan :

    1. Kado le fou, conte bretonde Daniel MativatSélection Communication-Jeunesse 2005-2006

    2. La naissance du goéland, conte inuit de Jacques PasquetSélection Communication-Jeunesse 2005-2006

    3. Sur les ailes de la lune, conte bulgare de Christine BonenfantSélection Communication-Jeunesse 2005-2006

    4. La tortue et l’araignée, conte créole de Dynah Psyché

    5. Carcajou, démon des bois, conte amérindiende Geneviève MativatFinaliste au prix Hackmatack 2006-2007Sélection Communication-Jeunesse 2006-2007

    6. La tisserande du ciel, légende chinoisede Diane BergeronSélection Communication-Jeunesse 2006-2007

    7. Mary la sanglante, conte irlandaisde Pierre-Luc Lafrance

    8. La Dame Blanche, légende québécoisede Cécile Gagnon

    9. Janos le courageux, conte hongroisde Annie Vintze

    10. Le Pèlerin d’amour, conte andaloude Sonia K. Laflamme

    11. Le Diable et la Lune, conte russede Marie-Andrée Boucher

    12. Badra princesse du désert, conte du Maghrebde Myriame El Yamani

  • Il y a de cela très longtemps, seul le soleil éclairait laterre. Dans le royaume du Diable, un feu d’enferbrûlait nuit et jour. Lucifer, le maître des lieux, étaitbien certain qu’il en serait toujours ainsi. Mais un jour,les flammes commencèrent à être moins vigoureuses etles damnés se mirent à crier moins fort. Au bout dequelque temps, la triste réalité devint évidente : l’enfers’éteignait au grand plaisir de ses pensionnaires.Paniqué, Lucifer essaya de trouver une solution à cettecatastrophe. Pendant ce temps, à la surface de la terre, la frileuseDame Lune parvenait à peine à se réchauffer à lachaleur des cent poêles de son château. À bout deressources, Lucifer se résigna à aller jusque chez elle afin

    de négocier un accord. Mais les problèmesd’intendance du Diable laissèrent la jeune

    dame de glace. . .

    ISBN 978-2-923234-25-0

    7829239 234250

    11

    LE D

    IABL

    E ET

    LA

    LU

    NE

    MA

    RIE-

    AN

    DRE´

    E BO

    UCH

    ER