investnews Guide 2016 des Gérants de Patrimoine_Auris Gestion et Auris Wealth Management_FR

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30 D e part et d’autre de la frontière, les prestations des banques de gestion privée sont souvent très hétérogènes. En voici les principaux axes de différen- tiation. La clientèle internationale a naturellement stimulé des savoir-faire helvétiques incomparables. Le gérant y maîtrise plusieurs cultures, langues, grilles d’allocation et réglemen- tations, quand bien même il est appelé à se spécialiser pour améliorer son efficacité. Son coût de production s’en trouve plus élevé, mais une taille de comptes plus impor- tante lui permet de proposer des prestations moins répan- dues en France, telles que le crédit Lombard ou le conseil («advisory»). France-Suisse même compas? NICOLAS WALTHER, AURIS GESTION PRIVÉE ET AURIS WEALTH MANAGEMENT La qualité de service des banques à l’étranger est-elle comparable à celle offerte en Suisse? Retour d’expérience d’un gérant d’origine suisse installé à Paris depuis plus de dix ans et qui a récemment établi une filiale à Genève.

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De part et d’autre de la frontière, les prestations des banques de gestion privée sont souvent

très hétérogènes. En voici les principaux axes de différen-tiation. La clientèle internationale a naturellement stimulé des savoir-faire helvétiques incomparables. Le gérant y maîtrise plusieurs cultures, langues, grilles d’allocation et réglemen-tations, quand bien même il est appelé à se spécialiser pour améliorer son efficacité. Son coût de production s’en trouve plus élevé, mais une taille de comptes plus impor-tante lui permet de proposer des prestations moins répan-dues en France, telles que le crédit Lombard ou le conseil («advisory»).

France-Suissemême compas?

NICOLAS WALTHER, AURIS GESTION PRIVÉE ET AURIS WEALTH MANAGEMENT

La qualité de service des banques à l’étranger est-elle comparable à celle offerte en Suisse? Retour d’expérience d’un gérant d’origine suisse installé à Paris depuis plus de dix ans et qui a récemment établi une filiale à Genève.

G É R A N T S D E P A T R I M O I N E S : L ’ E N V I R O N N E M E N T

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A l’inverse, le banquier qui opère depuis une place financière européenne sera essentiellement au service d’une clien-tèle domestique dont les besoins varient selon la taille des portefeuilles ou la complexité du patrimoine. Cela conduit à une approche plus segmentée, liée à un profil de risque, et adossée à des produits d’épargne locaux.En Suisse, le gérant a pris l’habitude d’initier des arbi-trages financiers en dehors de toute contrainte fiscale, ce qui lui permet d’optimiser ses choix avec plus de rationalité économique. Son univers d’investissement financier s’en est trouvé élargi et plus international et sa compétence en allocation d’actifs est inspirée de celle d’investisseurs insti-tutionnels tels que les fonds de pension.

[ En Suisse, le gérant a pris l’habitude d’initier des arbitrages financiers en dehors de toute

contrainte fiscale, ce qui lui permet d’optimiser ses choix avec plus de rationalité économique ]

En France, les choix du gérant seront souvent subordonnés à des contraintes fiscales complexes. L’univers d’investis-sement devra inclure des produits d’épargne ainsi que des contrats d’assurance-vie qui permettront d’anticiper la trans-mission du patrimoine. La compétence de gestion financière se portera souvent vers la sélection de titres proches des références du client et au bénéfice d’incitations fiscales. Une véritable compétence de «stock picker» s’est alors naturel-lement développée.

MOINS DE SECRET, PLUS DE PROXIMITÉ Le banquier privé genevois a pendant longtemps été le propriétaire d’une banque, alignant ses intérêts sur ceux de sa clien-tèle et disposant d’un horizon d’investissement de très long terme. L’éloignement géographique a favorisé la création d’un moment privilégié d’intimité et de confidentialité que l’on pourrait apparenter à celui d’un service d’hôtellerie de luxe. La levée du secret pourrait remettre en cause cette discrétion et ce soin du détail.En effet, en France, la transparence des données des assu-jettis fiscaux modifie la nature même du degré d’intimité créé par les banques avec leurs clients. Le service d’un banquier privé français s’apparente donc plus souvent à celui d’un généraliste qui s’appuie sur un ingénieur patrimonial, lui-même agissant en tant qu’intégrateur de compétences juri-diques et fiscales en constante évolution. Compte tenu de cette situation, la centralisation de la gestion financière y est plus fréquente, quand bien même des maisons comme la nôtre résistent, à contre-courant.Ces quelques éléments démontrent à quel point les chaînes de valeurs et les sensibilités sont différentes, et rendent, par conséquent, toute comparaison qualitative diffi-cile. Cependant, de manière prospective, nous pourrions imaginer que la convergence des exigences de transpa-rence fiscale apportera un avantage aux services de proxi-mité, et que l’enjeu sera de les offrir localement, dans les régions de forte création de valeur, et non plus en mode «cross border» sur notre vieux continent.

NICOLAS WALTHER

Diplômé de l’école HEC Lausanne, Nicolas Walther entame sa carrière en Suisse dans le secteur des services bancaires aux multinationales françaises et belges. Il sera par la suite chargé de mission au sein de Crédit Suisse First Boston à Londres, avant de rejoindre Paribas en 1987. En 1996, il prend la responsabilité commerciale des intermédiaires financiers de Lombard Odier puis, à partir de 2000, il crée et dirige la filiale Lombard Odier Gestion à Paris. En 2004, il fonde Auris Gestion Privée aux côtés de Marc de Saint Denis, diplômé de l’EPFL mais actif à Paris où, depuis 1995, il assume la direction générale de la filiale française de Caixa Geral de Depositos.

Société de gestion indépendante détenue par ses associés, Auris Gestion Privée exerce le métier de gestion de portefeuilles à destination de clients privés et institutionnels et ses encours sous gestion s’élèvent à un milliard d’euros.