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SYNTHÈSE L’investissement direct étranger au service du développement OPTIMISER LES AVANTAGES MINIMISER LES COÛTS «

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L'investissement direct étranger (IDE) fait partie intégrante d'un système économiqueinternational ouvert et efficace et constitue l'un des principaux catalyseurs du développement.Les avantages qu’il procure ne se manifestent cependant pas de manière automatique et serépartissent inégalement entre les pays, les secteurs et les collectivités locales. Les politiquesnationales et le cadre international de l'investissement jouent un rôle déterminant pour attirerdes IDE vers un plus grand nombre de pays en développement. C'est aux pays d'accueil qu'ilincombe de mettre en place des conditions générales, transparentes et favorables àl'investissement et de renforcer les capacités humaines et institutionnelles nécessaires pourles exploiter.

La plupart des flux d'IDE prenant leur origine dans les pays de l'OCDE, les pays développéspeuvent contribuer à la réalisation de ce programme. Ils peuvent faciliter l'accès des pays endéveloppement à la technologie et aux marchés internationaux, et assurer plus généralementla cohérence de leurs actions en faveur du développement ; ils peuvent encourager des paysnon membres de l'OCDE à intégrer plus étroitement les cadres internationaux fondés sur desrègles qui sont applicables à l'investissement ; ils peuvent promouvoir activement lesPrincipes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales ainsi que les autreséléments de la Déclaration de l'OCDE sur l'investissement international ; ils peuvent enfinpartager avec les non-membres l'approche mise au point par l'OCDE pour renforcer, aumoyen d'examens mutuels, les capacités en matière d'investissement.

La publication, dont provient cette synthèse, offre un examen complet de l'impact de l'IDE surle développement. Elle couvre de nombreux thèmes tels que croissance économique, transfertde technologie, capital humain, concurrence, gouvernement d’entreprise et environnement.Elle examine également les politiques nécessaires pour maximiser les bénéfices. Cettepublication paraîtra en octobre 2002.

SYNTHÈSE SYNTHÈSE

L’investissementdirect étranger au service du développementOPTIMISER LES AVANTAGESMINIMISER LES COÛTS

www.oecd.org

L’investissement direct étranger au service du développementOPTIMISER LES AVANTAGES, MINIMISER LES COÛTS

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L’investissementdirect étranger

au servicedu développement

OPTIMISER LES AVANTAGES,MINIMISER LES COÛTS

Synthèse

ORGANISATION DE COOPÉRATION ET DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

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Note de l’éditeur

Ce rapport a été préparé dans le cadre des activités du Comité de l’Investis-sement International et des Entreprises Multinationales. Il se base sur une étudedu Secrétatiat de l’OCDE, qui a été examinée par les membres et les observateursdu Comité au cours de ses réunions de décembre 2001 et d’avril 2002 et de sesconsultations avec le Comité consultatif économique et industriel auprès del’OCDE, la Commission spéciale consultative auprès de l’OCDE et d’autres parte-naires de la société civile du Comité. Ce rapport a été approuvé pour publicationpar le Comité.

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Introduction

L’investissement direct étranger (IDE) est bénéfique pour les pays d’origineet d’accueil et fait partie intégrante d’un système économique internationalouvert et efficace et constitue l’un des principaux catalyseurs du développement.Les avantages qu’il procure ne se manifestent cependant pas de manière automa-tique et ne se répartissent pas équitablement entre les pays, les secteurs et lescollectivités locales. Les politiques nationales et le cadre international de l’inves-tissement jouent un rôle déterminant pour attirer des IDE vers un plus grandnombre de pays en développement et pour que ces investissements aient lemaximum d’effets positifs pour le développement. C’est essentiellement aux paysd’accueil qu’il incombe de mettre en place des conditions générales, transparen-tes et favorables à l’investissement et de renforcer les capacités humaines et ins-titutionnelles nécessaires pour les exploiter.

La plupart des flux d’IDE prenant leur origine dans les pays de l’OCDE, lespays développés peuvent contribuer à la réalisation de ce programme. Ils peu-vent faciliter l’accès des pays en développement à la technologie et aux marchésinternationaux, et assurer plus généralement la cohérence de leurs actions enfaveur du développement ; ils peuvent utiliser l’aide publique au développe-ment (APD) pour soutenir des projets d’investissement associant capitaux publicset privés ; ils peuvent encourager des pays non membres de l’OCDE à intégrerplus étroitement les cadres internationaux fondés sur des règles qui sont applica-bles à l’investissement ; ils peuvent promouvoir activement les Principes direc-teurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales ainsi que d’autreséléments de la Déclaration de l’OCDE sur l’investissement international, demême que les Principes OCDE de gouvernement d’entreprise ; ils peuvent enfinpartager avec des non-membres l’approche mise au point par l’OCDE pour renfor-cer, au moyen d’examens mutuels, la capacité d’investissement.

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Résumé et conclusions

La présente étude examine les moyens de tirer le maximum d’avantagesde la présencede sociétés étrangères…

Pour les pays en développement, les économiesémergentes et les pays en transition, l’IDE est devenu unesource de plus en plus importante de développement éco-nomique et de modernisation, de croissance des revenus etd’emplois. Ils ont libéralisé leurs régimes applicables à l’IDEet mis en œuvre d’autres mesures pour attirer l’investisse-ment. Ils cherchent à déterminer, avec plus ou moins de réus-site, la façon dont les politiques nationales peuvent le mieuxcontribuer à tirer le meilleur parti d’une présence étrangèredans l’économie locale. L’étude intitulée L’investissementdirect étranger au service du développement, qui est essen-tiellement consacrée à cet aspect de la question, examinel’effet global de l’IDE sur la croissance macro-économique etd’autres facteurs propres à accroître le bien-être, ainsi que lesmécanismes par lesquels ces avantages se manifestent.

On connaît bien les avantages que l’on peut attendredes IDE dans les économies des pays en développement.Une large majorité d’études montrent que, avec des politi-ques adéquates dans les pays d’accueil, et un niveauminimum de développement, l’IDE a des retombées tech-nologiques, contribue à la formation de capital humain,facilite l’intégration aux échanges internationaux, favorise lacréation d’un climat plus compétitif pour les entreprises etaméliore le développement des entreprises. Tous ces fac-teurs contribuent à l’accélération de la croissance économi-que, instrument le plus puissant pour lutter contre lapauvreté dans les pays en développement. De plus, au-delàde ses avantages strictement économiques, l’IDE peut aider àaméliorer les conditions environnementales et sociales dansle pays d’accueil, par exemple en transférant des technologies« plus propres » et en amenant les entreprises à avoir despolitiques plus socialement responsables.

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L’investissement direct étranger au service du développement : synthèse

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… et tient égalementcompte des coûts

éventuels enproposant

des méthodes pourles réduire.

Le rapport ne traite pas uniquement des effets positifsde l’IDE pour le développement. Il examine également leseffets négatifs potentiels, tant économiques que non éco-nomiques, pour les pays d’accueil. Si bon nombre de ceseffets négatifs, appelés « coûts » dans ce rapport, sont vrai-semblablement liés à des lacunes des politiques internesdes pays d’accueil, des problèmes importants peuventnéanmoins survenir lorsque ces lacunes ne peuvent pasêtre facilement comblées. Les effets négatifs potentiels nesont pas toujours bien documentés par les études existantes.Cependant, des données d’observation suggèrent queparmi ces effets figurent la dégradation de la balance despaiements du fait du rapatriement des bénéfices (bien quececi soit souvent compensé par l’arrivée d’IDE), l’absencede relations positives avec les collectivités locales, les pré-judices potentiels causés à l’environnement, notammentdans les industries extractives et les industries lourdes,les perturbations sociales entraînées par la commer-cialisation accélérée dans les pays en développement,et les effets exercés sur la concurrence au niveau desmarchés nationaux. De plus, les autorités de certainspays d’accueil estiment que la dépendance grandissanteà l ’égard des entreprises dont les activités ont unedimension multinationale constitue une perte de souve-raineté politique. A cela s’ajoute le fait que certains desavantages attendus peuvent ne pas se concrétiser si, parexemple, l’économie d’accueil dans son état actuel dedéveloppement économique est mal adaptée pour tirerprofit des technologies ou du savoir-faire transférés parle biais d’IDE.

I. Évolution

L’IDE a atteintde nouveaux records

en 1999 et 2000,avant de retomber…

Le volume des flux d’IDE n’a cessé d’afficher desrecords tout au long de la dernière décennie avant de secontracter en 2001. En 2000, les entrées mondiales totalesd’IDE ont atteint 1 300 milliards de dollars US – soit quatrefois le niveau enregistré cinq ans plus tôt. Plus de 80 pourcent des bénéficiaires de ces apports, et plus de 90 pourcent de leurs initiateurs, étaient situés dans des « paysdéveloppés ». On trouvera au tableau 1 une ventilation dessorties d’IDE en provenance des pays de l’OCDE.

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Résumé et conclusions

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… et bien queles pays développés en aient étéles principaux bénéficiaires,les pays en développementont eux aussi reçu des apports économiquement significatifs…

Le faible pourcentage d’IDE qui va aux pays en déve-loppement est très inégalement réparti, les deux tiers desapports totaux d’IDE des membres de l’OCDE aux paysnon membres allant à l’Asie et à l’Amérique latine. Al’intérieur de chaque région, on observe une forteconcentration sur un petit nombre de pays, par exemplela Chine et Singapour dans le cas de l’Asie. Malgré cela,l’IDE constitue un apport important pour beaucoup depays en développement, atteignant, pour plusieursd’entre eux – compte tenu de la dimension de l’écono-mie locale – un niveau largement supérieur à celuio b s e r v é d a n s l e s p l u s g r a n d s p a y s d e l ’ O C D E(graphique 1). De plus, les apports d’IDE aux pays endéveloppement sont actuellement très largement supé-rieurs aux apports d’aide publique au développement,ce qui souligne encore la nécessité de percevoir etd’encourager ces investissements en tant que facteurimportant du développement économique. La difficultéapparente du continent africain à attirer des IDE estrapidement examinée à l’encadré 1.

Tableau 1. Sorties d’IDE par région

* Non compris les pays de l’OCDE.Source : OCDE, Statistiques d’investissement direct international.

En millions de dollars US En pourcentage du total

1985 1990 1995 2000 1985 1990 1995 2000

MONDE 61 277 235 836 335 194 1 068 786 100 100 100 100dont :

Pays de l’OCDE 42 055 189 166 263 716 904 349 68.6 80.2 79.7 84.6Pays non membres

de l’OCDE 19 222 46 670 71 437 137 747 31.4 19.8 21.3 12.9dont :

Afrique 404 195 3 100 7 267 0.7 0.1 0.9 0.7Asie* 2 171 12 650 25 106 29 494 3.5 5.4 7.5 2.8Europe* 8 408 3 570 14 026 0.0 0.2 1.1 1.3Amérique latine

et Caraïbes* 9 101 18 948 23 632 68 374 14.9 8.0 7.1 6.4Proche et Moyen-Orient 212 1 056 1 936 1 571 0.3 0.4 0.6 0.1Non spécifiés 7 325 13 413 14 093 17 015 12.0 5.7 4.2 1.6

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L’investissement direct étranger au service du développement : synthèse

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… principalementsous forme

d’investissementsdans des projets

entièrementnouveaux.

Ces dernières années, un pourcentage de plus enplus important des apports d’IDE a correspondu à desfusions et acquisitions. Ceci reflète en partie une vagued’opérations transatlantiques de rachats et en partie lesvastes programmes de privatisation mis en œuvre unpeu partout dans le monde pendant les années 90. Dansles pays en développement cependant, le financementde projets entièrement nouveaux a été la voie privilé-giée par les investisseurs directs, suivie par la participa-t io n de soc ié tés ét ran gè res à de s o pér at io ns deprivatisation.

II. L’IDE et la croissance

Au-delà de son impulsion macro-économique initiale, l’IDEinfluence la croissance en améliorant la productivité totale des facteurs et,plus généralement, l’efficience de l’utilisation des ressources dans l’écono-mie bénéficiaire. Trois mécanismes interviennent à cet égard : les liensentre les flux d’IDE et le commerce extérieur, les retombées etautres externalités dont bénéficient les entreprises du pays d’accueil,et l’ incidence directe sur les facteurs structurels de l’économied’accueil.

Graphique 1. Encours des apports d’IDE, 2000(en pourcentage du PIB)

Source : CNUCED.

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Pays développés

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Résumé et conclusions

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Encadré 1. Entrées d’IDE en Afrique

En 2000, l’ensemble du continent africain (à l’exception de l’Afrique du Sud) aenregistré des entrées d’IDE estimées aux alentours de 8.2 milliards de dollars. Atitre de comparaison, ceci équivaut au montant des entrées d’IDE en Finlandecette même année, et représente seulement 0.6 pour cent des flux mondiauxtotaux d’IDE. Plusieurs études récentes ont cherché à expliquer cette apparenteimpuissance manifeste des pays africains à attirer des investisseurs étrangers.

Les principaux facteurs ayant suscité des IDE en Afrique ces dernières décen-nies paraissent avoir été l’existence de ressources naturelles dans les paysd’accueil (on en a l’illustration avec les investissements dans les industries pétro-lières du Nigeria et de l’Angola) et, dans une moindre mesure, la taille de l’écono-mie locale. La faiblesse des IDE dans la plupart des autres pays d’Afriques’explique très probablement par les mêmes facteurs qui ont été responsables dela faiblesse générale de l’investissement privé rapporté au PIB dans l’ensembledu continent. Selon certaines études, la raison en serait que si les rendementsbruts des investissements peuvent être très élevés en Afrique, le poids de la fis-calité et le risque significatif de pertes de capital (ainsi que la fiscalité élevée)neutralisent très largement cet avantage. S’agissant des facteurs de risque, lesanalystes se sont accordés à reconnaître qu’il en était trois qui étaient sans douteparticulièrement pertinents : l’instabilité macro-économique, la perte d’actifs dueau non-respect des contrats, et les destructions physiques résultant de conflitsarmés1. Le deuxième de ceux-ci peut le plus décourager les investisseurs domici-liés à l’étranger dans la mesure où ils sont généralement exclus des réseaux infor-mels qui se mettent place en l’absence d’un système judiciaire transparent.

Plusieurs autres facteurs susceptibles de freiner l’IDE ont été avancés dansdes études récentes, notamment le manque apparent de viabilité des politiquesnationales, la médiocre qualité des services publics et le régime fermé deséchanges2. Même lorsque les obstacles à l’IDE ne semblent pas insurmontables,les investisseurs peuvent néanmoins être fortement tentés de rester dans l’expec-tative. L’IDE (et notamment le financement de projets entièrement nouveaux) estpour une large part irréversible de sorte que là où les investisseurs ont le senti-ment que les risques sont élevés, de très fortes incitations seront nécessairespour les amener à entreprendre des IDE au lieu de retarder leur décision3. Ceproblème est aggravé lorsqu’un déficit de démocratie, ou d’autres formes de légi-timité politique, fait que le système de gouvernement peut être brutalementmodifié. Enfin, l’absence d’efforts effectifs d’intégration des échanges au niveaurégional a été identifié comme facteur4. Pour cette raison, les marchés nationauxsont restés modestes et ont augmenté à faible allure (dans certains cas, ils se sontmême contractés).

Un petit nombre de pays ont cependant réussi à attirer des IDE, apparem-ment grâce à la qualité des conditions offertes localement aux entreprises. Ilest apparu à la fin des années 90 que des pays comme le Mozambique, la Namibie,le Sénégal et le Mali offraient un climat relativement favorable à l’investissement5,

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L’investissement direct étranger au service du développement : synthèse

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On reconnaîtlargement

l’existence d’uneincidence

« supplémentaire »de l’IDE sur

la croissance :son ampleur

est cependant moinsévidente…

La plupart des études économétriques concluent quel’IDE contribue à la fois à la croissance de la productivitédes facteurs et à celle des revenus dans les pays d’accueil,au-delà de l’incidence qu’aurait normalement un investis-sement local. Il est cependant plus difficile d’évaluerl’ampleur de cet effet, ne serait-ce que parce que lesimportants apports d’IDE dans les pays en développements’accompagnent souvent de taux de croissance exception-nellement élevés, dus à des facteurs extérieurs au proces-sus. Il est difficile de savoir si, comme on le prétendparfois, les effets positifs de l’IDE sont tempérés par une« éviction » partielle de l’investissement local. Certainschercheurs ont conclu à une telle éviction, tandis que d’autresestiment que l’IDE pourrait en fait contribuer à accroîtrel’investissement local. Quoi qu’il en soit, même s’il existe unphénomène d’éviction, l’effet net de l’IDE reste généralementbénéfique, ne serait-ce que parce qu’il tend à libérer des res-sources intérieures rares qui deviennent ainsi disponiblespour d’autres projets d’investissement.

Encadré 1. Entrées d’IDE en Afrique (suite)

grâce semble-t-il, en premier lieu, aux efforts faits par les gouvernements pourencourager la libéralisation des échanges, au lancement de programmes de priva-tisation, à la modernisation des codes d’investissement et à l’adoption desaccords internationaux relatifs à l’IDE, au développement d’un petit nombre deprojets prioritaires ayant une large incidence économique, et, enfin, à la fortemédiatisation des efforts ainsi engagés pour informer les investisseurs de cesaméliorations.

1. E. Hernández-Catá (2002, « Raising Growth and Investment in Sub-Saharan Africa : WhatCan Be Done? », IMF Policy Discussion Paper, PDP/00/4.

2. Voir, par exemple, D. Dollar et W. Easterly (1998), « The Search for the Key : Aid, Investmentand Policies in Africa », World Bank Working Paper.

3. L. Serván (1996), « Irreversibility, Uncertainty and Private Investment : Analyticial Issuesand Some Lessons for Africa » , World Bank Working Paper.

4. N. Odenthal (2001), « FDI in Sub-Saharan Africa », Technical Paper no 173, OECD Develop-ment Centre.

5. J. Morisset (2000), « Foreign Direct Investment in Africa : Policies Also Matter », WorldBank Working Paper.

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Résumé et conclusions

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… en particulier dans les paysles moins avancés, où les faibles niveaux d’instruction etde connaissances technologiqueset les lacunes des marchés financiers peuvent réduireles avantages potentiels de l’IDE.

Dans les économies les moins avancées, l’IDE sembleavoir un effet un peu moindre sur la croissance, ce que l’ona imputé à l’existence d’« effets de seuil ». Il faut semble-t-ilque les pays en développement aient atteint un certainniveau de développement en matière d’éducation, detechnologie, d’infrastructures et de santé pour pouvoir tirerparti d’une présence étrangère sur leur marché. Les imper-fections et le sous-développement des marchés financierspeuvent également empêcher un pays de recueillir tous lesavantages de l’IDE. L’insuffisance de l’intermédiation finan-cière pénalise beaucoup plus les entreprises locales queles entreprises multinationales. Dans certains cas, elle peutconduire à une pénurie de ressources financières qui lesempêche d’exploiter les opportunités créées par la pré-sence étrangère. L’IDE est un outil d’accroissement desencours de capitaux domestiques, qui permet d’éviterl’accroissement de l’endettement extérieur. De plus, la par-ticipation d’investisseurs étrangers à l’infrastructure physi-que et au fonctionnement du secteur financier (sousréserve qu’il existe des cadres réglementaires adéquats)peut contribuer à améliorer l’éfficacité.

a) Commerce et investissement

Bien que les données économétriques concernant les effets de l’IDEsur le commerce extérieur du pays d’accueil diffèrent sensiblement selon lespays et les secteurs économiques, on s’accorde néanmoins de plus en plusà reconnaître la nécessité de ne pas limiter l’analyse de la relation IDE-commerce à l’impact direct de l’investissement sur les importations et lesexportations. Le principal intérêt de l’IDE pour les pays en développe-ment en matière d’échanges tient à sa contribution à long terme à l’inté-gration de l’économie d’accueil dans l’économie mondiale selon unprocessus faisant vraisemblablement intervenir une augmentation desimportations ainsi que des exportations. En d’autres termes, on reconnaîtde plus en plus que les échanges et l’investissement se renforcent mutuel-lement pour attirer des activités transfrontières. Néanmoins, les autoritésdes pays d’accueil doivent également prendre en compte l’incidence àcourt et moyen terme de l’IDE sur le commerce extérieur, notammentlorsque leur balance courante est soumise à des tensions, et ils doiventparfois se demander si certaines des transactions des entreprises àcapital étranger avec leurs sociétés mères risquent de diminuer lesréserves extérieures.

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L’investissement direct étranger au service du développement : synthèse

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L’IDE vagénéralement

de pair avecune intégration

plus pousséedes échanges

internationaux,qui peut refléterune intégration

verticale croissanteainsi que la mise

en place de réseauxde distribution

transnationaux.

A mesure que les pays se développent et se rappro-chent du statut de pays industrialisés, les apports d’IDEcontribuent à les intégrer plus étroitement à l’économiemondiale en générant et en développant des courantsd’échanges avec l’étranger (la relation entre l’ouverture auxéchanges et l’investissement est illustrée au graphique 2).Apparemment, plusieurs facteurs sont en jeu, notammentla mise en place et le renforcement de réseaux internatio-naux d’entreprises apparentées et l’importance grandis-sante des filiales étrangères dans les stratégies desentreprises multinationales en matière de distribution, devente et de commercialisation. Dans les deux cas, uneconclusion s’impose, à savoir que la capacité d’un pays endéveloppement à attirer des IDE dépend dans une largemesure des facilités ultérieurement accordées à l’investis-seur pour importer et exporter. Ceci implique à son tourque les pays d’accueil potentiels devraient considérerl’ouverture aux échanges internationaux comme un élé-ment essentiel des stratégies qu’ils mettent en place pour

Graphique 2. L’ouverture à l’IDE et aux échanges

Source : OCDE, Statistiques d’investissement direct international et OCDE, Perspectives économiques.

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Moyenne des entrées et des sorties d’IDEpar rapport au PIB (1995-2000)

Moyenne des entrées et des sorties d’IDEpar rapport au PIB (1995-2000)

Moyenne des exportations et des importations par rapport au PIB (1995-2000)

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Moyenne des entrées et des sorties d’IDEpar rapport au PIB (1995-2000)

Moyenne des entrées et des sorties d’IDEpar rapport au PIB (1995-2000)

Moyenne des exportations et des importations par rapport au PIB (1995-2000)

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Moyenne des entrées et des sorties d’IDEpar rapport au PIB (1995-2000)

Moyenne des entrées et des sorties d’IDEpar rapport au PIB (1995-2000)

Moyenne des exportations et des importations par rapport au PIB (1995-2000)

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Résumé et conclusions

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tirer parti de l’IDE, et qu’en limitant les importations enprovenance des pays en développement, les pays d’ori-gine réduisent en fait la capacité de ces pays à attirer desinvestissements directs étrangers. Les pays d’accueil pour-raient envisager, pour attirer l’IDE, une stratégie visant àélargir la dimension du marché concerné par des mesuresde libéralisation et d’intégration des échanges au niveaurégional.

La contributionde l’IDEau développement des capacités d’exportation dépend du contexte. Les zones de transformationdes exportations peuvent permettre de renforcer l’intégration au commerce mondial, mais leur coût n’est pas négligeable

La capacité des pays d’accueil à utiliser l’IDE pouraccroître leurs exportations à court et moyen terme dépenddu contexte. Les exemples les plus manifestes de l’effetpositif qu’exerce l’IDE sur les exportations sont ceux quel’on observe lorsque les apports d’investissements aidentles pays d’accueil qui connaissent des difficultés financiè-res à utiliser soit leur dotation en ressources (par exempleinvestissements étrangers dans l’extraction de minerais)soit leur situation géographique (par exemple les investis-sements dans certaines économies en transition). Onaccorde une place grandissante aux mesures visant spécifi-quement à exploiter les avantages de l’IDE pour intégrerles économies d’accueil plus étroitement aux échangesinternationaux, notamment par la création de zones detransformation des exportations. Dans nombre de cas, cesmesures ont contribué à accroître les importations ainsique les exportations des pays en développement. Il n’estcependant pas certain que les avantages qui en découlentpour l’économie locale justifient le coût que représentel’existence des zones de transformation des exportations pourles deniers publics ou le risque de créer des conditions deconcurrence imparfaites entre les entreprises locales et étran-gères et de déclencher une surenchère internationale.

L’IDE n’a généralementpas été un instrument adéquat pour les stratégies de substitutionaux importations.

Certaines études récentes ne confirment pas l’hypo-thèse selon laquelle les pays les moins avancés pourraientutiliser les apports d’IDE comme substitut aux importa-tions. Au contraire, l’IDE a tendance à avoir pour effet unaccroissement des importations, qui, souvent, se réduisentgraduellement au fur et à mesure que les entreprises loca-les acquièrent les capacités nécessaires pour pouvoir servirde sous-contractants aux entreprises multinationales ayantprocédé à l’investissement.

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b) Transferts de technologie

Pour la littérature économique, les transferts de technologiessont peut-être le principal mécanisme par lequel la présence de socié-tés étrangères peut avoir des externalités positives dans l’économied’accueil en développement. Les entreprises multinationales sont laprincipale source d’activités de recherche et de développement (R-D)dans le monde développé, et leur niveau de technologie est générale-ment plus élevé que celui des pays en développement, de sortequ’elles sont en mesure de générer de très importantes retombéestechnologiques. Néanmoins, le rôle joué par les entreprises multina-tionales pour faciliter ces retombées varie selon le contexte et selon lessecteurs.

Le transfertde technologie est

un important aspectde la présence

des entreprisesmultinationales,qui se manifeste

en particulier parle biais de liaisons

verticales…

Le transfert de technologies et leur diffusion s’opèrentpar le biais de quatre mécanismes interdépendants : lesliaisons verticales avec les fournisseurs ou les acquéreursdans les pays d’accueil ; les liaisons horizontales avec desentreprises concurrentes ou complémentaires de la mêmebranche ; les migrations de personnel qualifié ; et l’interna-tionalisation de la R-D. L’existence de retombées positivesest particulièrement manifeste dans le cas des liaisons ver-ticales, en particulier des liaisons en amont avec les four-nisseurs locaux dans les pays en développement. Lesentreprises multinationales fournissent généralement uneassistance technique, une formation et diverses informa-tions pour améliorer la qualité des produits des fournis-seurs. Bon nombre d’entreprises multinationales aident lesfournisseurs locaux à acheter les matières premières et lesbiens intermédiaires et à moderniser ou améliorer les ins-tallations de production.

… tandis quel’importancedes liaisons

horizontalesest encorecontestée.

Il est difficile d’obtenir des données empiriques fia-bles sur les retombées horizontales parce que l’entréed’une entreprise multinationale dans une économie endéveloppement a, sur la structure du marché local, deseffets que les chercheurs ont du mal à cerner. Les étudesrelativement peu nombreuses consacrées à la dimensionhorizontale des retombées ont abouti à des résultats miti-gés. L’une des raisons pourrait en être les efforts faits parles entreprises étrangères pour éviter la retombée desavoir-faire vers leurs concurrents immédiats. Selon certaines

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Résumé et conclusions

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données d’observation récentes, il semblerait que lesretombées horizontales soient plus importantes entre lesentreprises qui opèrent dans des branches n’ayant entreelles aucun lien, et que ces retombées ont généralementdes effets à long terme.

L’effet surla croissance dépendde la « pertinence » des technologies étrangèreset du niveau technologiquede base du pays d’accueil.

La pertinence des technologies transférées est cepen-dant déterminante. Pour qu’elles puissent générer desexternalités, il faut qu’elles puissent s’appliquer à l’ensem-ble du secteur des entreprises du pays d’accueil, et passeulement à l’entreprise qui en bénéficie au départ. Leniveau technologique des entreprises du pays d’accueilrevêt une grande importance. Si l’on en croit les donnéesdisponibles, il faut, pour que l’IDE ait une incidence pluspositive que l’investissement local sur la productivité, quel’« écart technologique » entre les entreprises locales et lesinvestisseurs étrangers soit relativement limité. Lorsqu’ilexiste d’importantes différences, ou lorsque le niveau tech-nologique absolu du pays d’accueil est faible, les entrepriseslocales ont peu de chances de pouvoir absorber les tech-nologies étrangères transférées par l’intermédiaire desentreprises multinationales (par le biais desquelles lesécarts technologiques pourront, naturellement, être réduitsà long terme).

c) Amélioration du capital humain

L’incidence majeure de l’IDE sur le capital humain dans les paysen développement paraît être indirecte, et résulter non pas tellementdes efforts déployés par les entreprises multinationales que par lesmesures prises par les gouvernements locaux pour attirer l’IDE enaméliorant le capital humain local. A partir du moment où des indi-vidus sont employés par des filiales d’entreprises multinationales,leur capital humain peut être encore amélioré par une formation etun apprentissage sur le tas. Ces filiales peuvent aussi avoir uneinfluence positive sur l’amélioration du capital humain dans lesautres entreprises avec lesquelles elles nouent des liens, y comprisleurs fournisseurs. A cela s’ajoutent d’autres effets lorsque la main-d’œuvre se déplace vers d’autres entreprises et lorsque certains sala-riés créent eux-mêmes leur entreprise. En conséquence, la questiondu développement du capital humain est intimement liée à d’autresquestions plus larges touchant le développement.

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Le capital humainest un élémentindispensable

des conditions quedoit offrir un pays

pour attirerefficacement

l’investissement.En particulier, il faut

que la populationatteigne un certain

niveau minimumd’instruction…

L’investissement dans l’enseignement général et lesautres formes de capital humain est essentiel pour qu’unpays offre un climat favorable à l’IDE. II est impératif que lapopulation ait un certain niveau minimum d’instructionpour qu’un pays puisse à la fois attirer l’IDE et exploiterpleinement les retombées de la présence d’entreprisesétrangères sur le plan du capital humain. Ce niveau mini-mum diffère selon les branches d’activité et selond’autres caractéristiques du pays d’accueil ; l’enseigne-ment n’est pas en soi une condition suffisante pour qu’unpays soit attrayant aux yeux des investisseurs directsétrangers. Lorsque persiste un important « écart desavoir » entre les investisseurs étrangers et le reste del’économie d’accueil, on n’a guère de chances d’enregis-trer de retombées significatives. Néanmoins, l’expériencemontre que même les pays à faible capital humain peu-vent ramener ces niveaux aux moyennes mondiales enl’espace d’une génération.

… et que les normesfondamentales

concernantle marché du travail

soient respectées.

Parmi les autres éléments importants figurent les nor-mes de travail appliquées dans le pays d’accueil. En pre-nant des mesures contre la discrimination et les abus, lesautorités améliorent les chances des salariés d’améliorerleur capital humain et leur donnent des raisons supplé-mentaires de faire un effort dans ce sens. De même, unmarché du travail sur lequel les participants bénéficientd’une certaine sécurité et sont socialement reconnus a plusde chances d’avoir la flexibilité indispensable au succèsdes stratégies économiques fondées sur le capital humain.Il assure un environnement dans lequel les entreprisesmultinationales basées dans les pays de l’OCDE peuventplus facilement opérer, en appliquant les normes de leurpays d’origine et en contribuant au développement ducapital humain. L’adhésion des politiques nationales auxnormes correspondantes de l’OIT est très importante à cetégard. Pour faire avancer cet objectif, il serait égalementsouhaitable qu’un plus grand nombre de pays souscriventà la Déclaration de l’OCDE sur l’investissement internatio-nal et les entreprises multinationales, ce qui faciliteraitl’acceptation des Principes directeurs à l’intention desentreprises multinationales.

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L’enseignement général dans le pays d’accueil reste essentiel.Le renforcementdu capital humain par l’intermédiaire des filiales étrangèrespeut utilementle compléter…

Si l’on s’accorde généralement à reconnaître les avan-tages de la présence d’entreprises multinationales pourl’amélioration du capital humain, leur ampleur est moindreque celle de l’enseignement général (public). Les effetsbénéfiques d’une formation assurée par le biais d’IDE peu-vent compléter, mais non remplacer, une améliorationgénérale des niveaux de qualification. La présence d’entre-prises multinationales peut cependant avoir un utile effetde démonstration, dans la mesure où la demande de main-d’œuvre qualifiée de ces entreprises permet aux autoritésdu pays d’accueil de savoir rapidement quelles sont lesqualifications recherchées. Elles doivent alors répondre àcette demande en temps utile tout en assurant un ensei-gnement général qui ne favorise pas implicitement desentreprises déterminées.

… dans la mesure notammentoù les entreprises multinationales assurent dansla plupart des cas plus de formation que les entreprises locales.

Il ressort de données économétriques et de donnéesd’observation que malgré la persistance de très importantsécarts selon les pays et les secteurs, les entreprises mul-tinationales tendent à assurer plus de formation etd’autres formes d’amélioration du capital humain queles entreprises locales. Néanmoins, il est moins évidentde trouver des données qui suggèrent que le capitalhumain ainsi créé a des retombées sur le reste de l’éco-nomie du pays d’accueil. On pourrait améliorer la situa-tion à cet égard en prenant des mesures pour accroître laflexibilité du marché du travail et pour encouragerl’esprit d’entreprise.

Les résultats obtenus sur le double plan technologiqueet éducatifse renforcent mutuellement,ce qui justifierait que les autorités adoptentune approche coordonnée.

Le niveau du capital humain et ses retombées sontétroitement fonction des transferts de technologies. Enparticulier, les secteurs et les pays d’accueil technologique-ment avancés ont plus de chances d’enregistrer des retom-bées au niveau du capital humain et, à l’inverse, leséconomies où le capital humain est élevé enregistrent plusfacilement des retombées technologiques. Ceci permet deconclure que les efforts engagés pour exploiter les retom-bées sur les plans de la technologie et du capital humainpeuvent gagner en efficacité si les autorités s’emploientsimultanément à améliorer la technologie et élever leniveau d’instruction.

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d) Concurrence

L’IDE et la présence d’entreprises multinationales peuvent avoirune forte influence sur la concurrence dans les pays d’accueil. La pré-sence d’entreprises étrangères peut favoriser largement le développe-ment économique en stimulant la concurrence au niveau local, ce quipeut se traduire au bout du compte par une amélioration de la produc-tivité, une baisse des prix, et une affectation plus efficiente des ressour-ces. Néanmoins, l’entrée d’entreprises multinationales tend aussi àrenforcer la concentration sur les marchés des pays d’accueil, ce quipeut entraver la concurrence. Ce risque est aggravé si le pays d’accueilconstitue un marché géographique distinct, si les obstacles à l’entréesont élevés, si le pays d’accueil est de petite taille, si l’investisseur dis-pose d’une position de force sur les marchés internationaux ou si lecadre réglementaire du pays d’accueil en matière de concurrence estpeu développé ou mal appliqué.

La concentrationdes marchés s’estrenforcée du fait

des fusionset acquisitions

et des stratégiesde coopération

des entreprises…

La concentration des marchés s’est sensiblement ren-forcée partout dans le monde depuis le début desannées 90 du fait de la vague de fusions et d’acquisitionsqui a remodelé le paysage mondial des entreprises. Dansle même temps, la multiplication des alliances stratégiquesa modifié les interactions entre des entités officiellementindépendantes. On considère généralement que lesalliances limitent la concurrence directe tout en générantdes gains d’efficience, mais on ne dispose guère d’élé-ments à l’appui de cette thèse. On a également assisté àune vague de privatisations qui a attiré de très importantsinvestissements directs étrangers (principalement dansles pays en développement et dans les pays émer-gents), et ce facteur peut là encore avoir eu des effetsimportants sur la concurrence.

… principalemententre les pays en

développement…

Il ressort d’études économétriques que l’effet del’IDE sur la concentration des marchés des pays d’accueilest plus puissant dans les pays en développement quedans les économies plus matures. On pourrait craindre dece fait que l’entrée d’entreprises multinationales dansdes pays en développement constitue une atteinte au jeude la concurrence. De plus, s’il est amplement prouvéque l’arrivée d’entreprises multinationales élève lesniveaux de productivité des entreprises en place dans les

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pays développés d’accueil, on ne peut guère en dire demême dans le cas des pays en développement. Lorsqu’ilexiste de telles retombées, leur ampleur et leur disper-sion sont d’autant plus importantes que la concurrenceest plus vive.

… mais n’est généralementpas telle qu’elle suscite des craintes immédiates pourla concurrence.

Néanmoins, l’incidence directe de la concentration surla concurrence, à supposer qu’elle en ait une, semble varierselon les secteurs et les pays d’accueil. Il n’y a guère desecteurs dans lesquels la concentration mondiale aatteint des niveaux tels que l’on puisse véritablementcraindre pour la concurrence, notamment si les marchésconcernés ont une dimension mondiale. De plus, uneforte concentration sur des marchés bien définis peut nepas entraîner une baisse de concurrence si les obstaclesà l’entrée et à la sortie sont faibles ou si les acquéreurssont bien placés pour ne pas être affectés par une aug-mentation des prix.

Parmi les stratégies destinées à éviterles pratiques anticoncurrentielles figurent l’ouverture au commerce extérieuret le durcissement des règleset des pratiques locales en matière de concurrence.

S’il est économiquement souhaitable de permettre àdes concurrents étrangers efficients de remplacer desentreprises locales moins productives, il faut veiller à ceque des mesures soient prises pour préserver un degrésuffisant de concurrence. Le meilleur moyen, pour ce faire,est probablement d’élargir le marché « considéré » enouvrant plus largement l’économie du pays d’accueil aucommerce international. En outre, il est souhaitable que lalégislation nationale et les organismes en place chargés depréserver la concurrence soient plus efficients pour réduirele plus possible les effets anticoncurrentiels de la sortie dumarché des entreprises en position de faiblesse. Lorsquel’on examine les fusions et lorsque l’on évalue les abuséventuels liés à l’exploitation d’une position dominante, ilfaudrait se préoccuper davantage de préserver la concur-rence, et moins de protéger les concurrents. La politiquemoderne en matière de concurrence met l’accent sur l’effi-cience et la protection des consommateurs ; toute autreapproche risquerait de faire de la politique de la concur-rence une simple politique industrielle dont les avantagesà long terme pour les consommateurs ne seraient pasnécessairement évidents.

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e) Développement des entreprises

L’IDE a la possibilité de dynamiser sensiblement le développe-ment des entreprises dans les pays d’accueil. Au niveau de l’entreprisedans laquelle est opéré l’investissement étranger, on constate l’exploita-tion de synergies avec l’entreprise multinationale qui assure l’inves-tissement, des efforts pour améliorer l’efficience et réduire les coûts,et le développement d’activités nouvelles. De plus, on peut constaterdes gains d’efficience dans des entreprises sans lien véritable avecl’entreprise directement concernée par des effets de démonstrationet d’autres externalités analogues à celles observées au niveau de latechnologie et du capital humain. Les données disponibles fontapparaître une nette amélioration de l’efficience économique dansles entreprises achetées par des entreprises multinationales, quoi-que à des degrés variables selon les pays et les secteurs. C’est dansles industries où il est possible de réaliser des économies d’échelleque les améliorations sont le plus évidentes. Dans ce cas particulier,l’absorption d’une entreprise individuelle dans une entité plus vastese traduit généralement par d’importants gains d’efficience.

Les prisesde contrôle

d’entreprisesse traduisent

généralement pardes améliorations

bénéfiquesdes modes

de gouvernanceet de gestion,

permettantde trouver

un équilibre entreles compétences

étrangèreset les compétences

locales.

Les rachats d’entreprises par des capitaux étrangersentraînent des changements des modes de gestion et degouvernance. En règle générale, les entreprises multinatio-nales imposent leurs propres stratégies, leurs systèmes denotification internes et leurs principes en matière decommunication de l’information aux entreprises qu’ellesacquièrent (encore que l’on ait parfois assisté au processusinverse), et un certain nombre de cadres étrangers sontégalement détachés sur place. Dans la mesure où les prati-ques de l’entreprise étrangère sont supérieures à cellesdes entreprises de pays d’accueil, il peut en résulter, cer-tains auteurs l’ont constaté, une amélioration de l’effi-cience. Néanmoins, pour autant que les compétenceslocales soient un actif pour les dirigeants de filiales, lesentreprises multinationales doivent s’efforcer de combinerau mieux compétences locales et compétences étrangèresen matière de gestion.

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Les participations étrangèresaux opérationsde privatisationse sont révélées positives, mêmesi les mesures prises pour accroître l’efficienceaient parfoisété controversées sur le plan politique.

Un cas qui mérite d’être spécialement évoqué estcelui de la participation étrangère à la privatisation d’entre-prises publiques. Les expériences à cet égard, dont beau-coup concernent des économies en transition d’Europe del’est et d’Europe centrale, ont été largement positives ; laparticipation d’entreprises multinationales aux opérationsde privatisation a systématiquement amélioré l’efficiencedes entreprises achetées. On a cependant parfois assisté àdes controverses politiques dans la mesure où les gainsd’efficience allaient de pair avec d’importantes pertesd’emplois à court terme. De plus, la participation d’IDE àdes opérations de privatisation au sein d’économies entransition tient peut-être en partie au fait que les investis-seurs stratégiques locaux n’ont que rarement accès à desmoyens de financement suffisants. Dans les rares cas oùdes investisseurs privés locaux ont pénétré des entreprisesjusque-là publiques, on a pu constater d’importants gainsd’efficience.

La privatisationdes services d’utilité publique dansles pays en développementa parfois posédes problèmesau niveau dela protectionde la concurrence.

La privatisation des services d’utilité publique estsouvent particulièrement sensible, les entreprises de cessecteurs disposant souvent d’un pouvoir monopolistique,au moins à l’intérieur de certains segments de l’économielocale. La meilleure stratégie de privatisation consiste vrai-semblablement à lier l’opération à l’ouverture des marchésà une plus grande concurrence. Mais lorsque l’entitéconcernée n’a pas été totalement restructurée avant sa pri-vatisation, les autorités locales promettent souvent auxinvestisseurs étrangers, afin de les attirer, de les protégercontre la concurrence pendant une période déterminée.Dans ce cas particulier, l’existence d’un organe indépen-dant et puissant de réglementation locale est absolumentnécessaire.

Les autorités sont tentées d’utiliser l’IDE comme instrument dans leurs stratégiesde développement et de restructuration des entreprises.

Globalement, le tableau qui se dégage de l’expériencerécente concernant les effets de l’IDE sur la restructurationdes entreprises pourrait être excessivement positif, parceque les investisseurs ont choisi leurs cibles parmi lesentreprises les mieux à même de réaliser des gains d’effi-cience. Néanmoins, du point de vue de l’action à mener, celane fait guère de différence aussi longtemps que les investis-seurs étrangers sont mieux à même ou plus désireux que les

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L’investissement direct étranger au service du développement : synthèse

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investisseurs privés d’améliorer l’efficience ou d’exploiterde nouvelles opportunités. Les autorités qui souhaitentaméliorer l’efficience économique des entreprises localessont tentées d’encourager l’IDE comme moyen de restruc-turer les entreprises.

III. L’IDE et les préoccupations socialeset environnementales

L’IDE peut se traduire par des avantages environnementaux etsociaux pour les économies d’accueil grâce à la diffusion des bonnes pra-tiques et des technologies utilisées par les entreprises multinationales etgrâce à leurs retombées ultérieures sur les entreprises locales. On nepeut cependant écarter le risque que les entreprises à capitaux étran-gers utilisent l’IDE pour « exporter » des productions qui ne sont plusapprouvées dans leur pays d’origine. Dans ce cas, et notamment lors-que les autorités du pays d’accueil sont très désireuses d’attirer desIDE, les normes réglementaires risqueraient d’être abaissées ou gelées.En fait, on ne dispose guère d’éléments économétriques pour étayercette thèse.

Bien queles autorités du pays

d’accueil aientune large part

de responsabilité,l’IDE peut avoir

de puissants effetsbénéfiques pour

l’environnement…

L’incidence environnementale directe de l’IDE estgénéralement positive, du moins lorsque les politiques dupays d’accueil dans ce domaine sont adéquates. Il existecependant des exemples du contraire, notamment dansdes branches et des secteurs déterminés. En particulier,pour recueillir pleinement les retombées environnementa-les des IDE, il faut que les capacités locales soient adéqua-tes, en ce qui concerne les pratiques environnementales etles capacités technologiques plus générales des entreprisesdu pays d’accueil.

… dans la mesureoù les entreprises

multinationalespossèdent

généralementdes technologies« plus propres »

et plus modernes.

Les technologies qui sont transférées dans les pays endéveloppement en liaison avec les investissements directsétrangers sont généralement plus modernes, et « pluspropres » du point de vue environnemental, que celles quisont localement disponibles. De plus, on a constaté desexternalités positives là où la reproduction par les entrepri-ses locales des technologies utilisées par les entreprisesmultinationales, la rotation de la main-d’œuvre et lescontraintes liées aux circuits de l’offre entraînent des amélio-rations plus générales de l’environnement dans l’économie

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Résumé et conclusions

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d’accueil. Néanmoins, dans certains cas, les entreprisesmultinationales ont déplacé des installations jugées inadé-quates du point de vue de l’environnement de leur paysd’origine vers leurs filiales implantées dans les pays endéveloppement. L’utilisation de ces technologies de moin-dre qualité ne va généralement pas dans l’intérêt del’entreprise ; ceci démontre bien le type de risque environ-nemental associé à l’IDE.

Il ne semble guère que les entreprises multinationales aient incité les pays d’accueil à assouplir leurs normes environnementales.

Les études économétriques n’ont guère apporté d’élé-ments à l’appui de la thèse selon laquelle les efforts faitspar les autorités pour attirer l’IDE pourraient entraîner lacréation de « refuges pour les pollueurs » ou de nivelle-ment par le bas (voir aussi le graphique 3). Néanmoins, lerisque de « gel de la réglementation » est plus difficile àréfuter faute de contre-épreuve. Apparemment, le coût durespect des normes environnementales est si limité (et lecoût pour la réputation d’une entreprise de paraître vouloirles tourner est si élevé) que la plupart des entreprises

Graphique 3. Pauvreté et encours d’IDE (dans 60 pays en développement)

Source : Indicateurs du développement dans la viande.

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Pourcentage de la population vivantavec moins de 1 $US par jour

Pourcentage de la population vivantavec moins de 1 $US par jour

Encours d’IDE en pourcentage du PIB, 1995

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Pourcentage de la population vivantavec moins de 1 $US par jour

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Pourcentage de la population vivantavec moins de 1 $US par jour

Pourcentage de la population vivantavec moins de 1 $US par jour

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L’investissement direct étranger au service du développement : synthèse

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multinationales investissent dans les pays en développe-ment indépendamment des réglementations de ces pays enmatière d’environnement. Les données réunies à l’appui decette thèse dépendent, semble-t-il, du niveau de dévelop-pement et du degré de protection de l’environnement dansles autres pays où opèrent les entreprises multinationales.

L’IDE peut aiderà répondre

aux préoccupationssociales

en contribuantà la lutte contre

la pauvreté…

On ne dispose guère de données économétriques surles conséquences sociales de l’IDE. Globalement cepen-dant, il semble bien que l’investissement étranger puisseaider à réduire la pauvreté et à améliorer les conditionssociales. Les effets généraux de l’IDE sur la croissance sontdéterminants. Il ressort de diverses études que l’augmenta-tion des revenus dans les pays en développement bénéficieen général aux groupes les plus pauvres de la population. Leseffets bénéfiques de l’IDE du point de vue de la lutte contrela pauvreté sont potentiellement plus importants lorsquel’IDE sert à développer des industries à forte intensité demain-d’œuvre – et lorsque les entreprises multinationalesrespectent strictement la législation nationale du travail et lesnormes de travail internationalement acceptées.

… dans la mesurenotamment

où la plupartdes entreprisesmultinationalessont désireusesde promouvoir

la cohésion socialeet les normes

de travail.On a cependant

constaté quelquescas opposés

dans des payset des secteurs

spécifiques.

Il ne semble guère que la présence de sociétés étran-gères dans les pays en développement entraîne unedégradation générale des valeurs sociales fondamentales,telles que les normes de travail. Bien au contraire, les étu-des économétriques ont fait apparaître une relation posi-tive entre l’IDE et les droits des travailleurs. Un droit dutravail laxiste peut même dans certains cas freiner l’IDE, lesinvestisseurs craignant de compromettre leur réputationailleurs dans le monde et redoutant des désordres sociauxdans le pays d’accueil. Des problèmes peuvent cependantse poser dans des contextes particuliers. Ainsi, le rôle nonnégligeable que jouent les zones de transformation desexportations dans un certain nombre de pays en dévelop-pement pourrait, selon certains, susciter des inquiétudesquant au respect des valeurs sociales fondamentales.

IV. Conclusion : avantages et coûts

La principale conclusion que l’on peut tirer de l’étude pour laconduite de l’action gouvernementale est que les avantages économiques de

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Résumé et conclusions

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l’IDE sont indéniables, mais qu’ils ne sont pas automatiques. Pour tirerle maximum de profits de la présence d’entreprises étrangères, il estessentiel que les entreprises disposent de conditions propices, qui encou-ragent l’investissement local aussi bien que l’investissement étranger,qui incitent à l’innovation et à l’amélioration des qualifications, et quicontribuent à un climat compétitif.

L’ampleurdes avantages procurés par l’IDE dépend des efforts faits par les pays d’accueil pour mettre en placeles cadres adéquats…

Les avantages nets de l’IDE ne sont pas automatiques,et leur ampleur diffère en fonction du pays d’accueil et ducontexte. Parmi les facteurs qui empêchent l’IDE de porterpleinement ses fruits dans certains pays en développe-ment figurent le niveau général d’instruction et de santé, leniveau technologique des entreprises locales, le manqued’ouverture aux échanges, la faiblesse de la concurrence etl’inadéquation des cadres réglementaires. A l’inverse, un paysen développement dont le niveau technologique, le niveaud’instruction et les infrastructures sont relativement satisfai-sants est mieux à même, toutes choses égales d’ailleurs, detirer profit d’une présence extérieure sur ses marchés.

… mais mêmeles pays qui obtiennentde moins bons résultats peuvent bénéficier de l’IDE, notammenten l’utilisant pour compléter leurs rares ressources financières.

Néanmoins, même les pays qui, du fait de leur niveaude développement économique, ne peuvent bénéficierd’externalités positives du fait de la présence étrangèrepeuvent tirer parti des entrées d’IDE grâce à l’accès limitéqui leur est ainsi donné aux moyens de financement inter-nationaux. En atténuant les contraintes financières, l’IDEpermet aux pays d’accueil d’atteindre les taux de crois-sance plus élevés qui résultent généralement d’une accélé-ration de la formation brute de capital f ixe. L’effetéconomique final de l’IDE sur les pays qui n’ont guèred’autres possibilités de faire appel à des moyens de finan-cement dépend essentiellement des politiques mises enœuvre par les autorités des pays d’accueil. La compositionsectorielle de l’économie locale peut également jouer unrôle. Si les secteurs de services de bon nombre de pays endéveloppement sont sous-développés et ne sont donc pasen mesure d’attirer d’importants apports d’IDE, les indus-tries extractives des pays qui disposent d’abondantes res-sources naturelles et les industries manufacturières despays dotés d’un niveau adéquat de capital humain peuventconnaître une croissance positive avec l’aide d’investisseursétrangers.

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L’investissement direct étranger au service du développement : synthèse

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Les changementséconomiques induits

par l’IDE peuventavoir certains effets

négatifs surla distribution

du revenuet l’emploi dans

le pays d’accueil.Ces deux types de

problèmes devraientêtre temporairesmais ils peuvent

persisteret s’aggraver

en l’absence deréactions adéquates

des autorités.

Outre les inconvénients potentiels déjà évoqués desapports d’IDE, certains problèmes d’ordre micro-économiquepeuvent apparaître. Ainsi, alors que l’incidence globale del’IDE sur le développement et la productivité des entrepri-ses est presque toujours positive, elle s’accompagne géné-ralement aussi de modifications de la distribution desrevenus et rend nécessaire une restructuration industrielledans le pays d’accueil. Ces modifications entraînent descoûts d’ajustement et se heurtent à la résistance de grou-pes sociaux qui ne pensent pas pouvoir en bénéficier. Lesrigidités structurelles du pays d’accueil aggravent cescoûts, ne serait-ce que parce que les marchés du travailsont trop lents à offrir de nouvelles opportunités aux indivi-dus touchés par les restructurations. Globalement, lescoûts sont d’autant mieux atténués que des efforts sontfaits en vue de renforcer la flexibilité en même temps quela stabilité macro-économique et la mise en place decadres juridiques et réglementaires adéquats. Si la respon-sabilité de ces efforts incombe aux autorités du pays hôte,les pays d’origine, les entreprises multinationales et lesenceintes internationales peuvent y contribuer de manièreimportante.

L’IDE tend àcatalyser les forces

et les faiblessessous-jacentes

du pays d’accueil,mettant par là même

en lumièreles avantages dont

il dispose mais aussiles problèmes

qui sont les siens.

Lorsque, au plan interne, les cadres juridiques compé-titifs et environnementaux présentent des lacunes ou sontmal respectés, la présence d’entreprises étrangères finan-cièrement fortes peut ne pas suffire à favoriser le dévelop-pement économique – encore qu’il existe des exemples(notamment dans le secteur financier) où l’entrée d’entre-prises multinationales basées dans les pays membres del’OCDE a contribué à un relèvement des normes industriel-les. Là où les structures économiques et juridiques créentun environnement sain pour les entreprises, l’arrivée deconcurrents étrangers puissants tend à stimuler les entre-prises du pays d’accueil, que ce soit par le biais de laconcurrence, de liaisons verticales ou d’effets de démons-tration. On peut dire de l’IDE qu’il catalyse les forces et lesfaiblesses sous-jacentes du cadre dans lequel opèrent lesindustries des pays d’accueil, éventuellement en aggravantles problèmes dans les « zones de non-gouvernance », touten renforçant les avantages des pays où le climat offert auxentreprises est plus sain et où la gouvernance est mieux

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respectée. Ceci renforce la nécessité déjà évoquée pourles pays d’accueil (comme pour les pays d’origine) de cher-cher à améliorer les cadres réglementaires et juridiques ettout autre élément susceptible de renforcer les capacitésdu secteur des entreprises.

En règle générale, les pays ne devraient pas fonderleurs stratégiesde développement sur l’IDEet ses avantages.Les entrées d’IDE devraient être considérées comme un précieux complémentdes efforts locauxet non commeun élément déterminantde la croissance.

Enfin, l ’IDE – de même que l’aide publique audéveloppement – ne peut être considéré comme le princi-pal remède aux problèmes de développement des payspauvres. Les encours d’IDE représentant en moyenne 15 %de formation brute de capital dans les pays en développe-ment, l’investissement étranger vient utilement compléterle capital fixe d’origine locale et ne constitue pas unesource essentielle de financement. Les pays incapables delever localement des capitaux à investir n’ont guère dechances de bénéficier d’IDE. De même, alors que l’IDEpeut sensiblement contribuer à la formation de capitalhumain, au transfert des technologies de pointe, à la res-tructuration des entreprises et à l’intensification de laconcurrence, c’est aux autorités des pays d’accueil qu’ilincombe de faire l’effort essentiel d’élever les niveauxd’instruction, d’investir dans les infrastructures et d’amélio-rer la situation du secteur des entreprises locales. Les filialeslocales des entreprises multinationales sont en mesure decompléter ces efforts, et les organismes étrangers ou inter-nationaux peuvent apporter leur concours, par exemple pardes mesures de renforcement des capacités. Les effetspositifs de l’IDE n’en sont pas moins tributaires de l’adop-tion en temps utile de mesures adéquates par les autoritésnationales compétentes.

V. Recommandations d’action

Les politiques mises en œuvre sont déterminantes pour que l’IDEporte pleinement ses fruits. Les investisseurs étrangers sont influencéspar trois grands groupes de considérations : la rentabilité attendue desprojets individuels ; la facilité avec laquelle les opérations de leurs filialesdans un pays donné peuvent s’intégrer aux stratégies globales del’investisseur ; et la qualité d’ensemble des conditions offertes par lepays d’accueil. Certains paramètres importants susceptibles de limiterla rentabilité attendue (par exemple la dimension du marché local ou sasituation géographique) échappent pour une large part à l’influence des

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autorités. De plus, dans beaucoup de cas, la rentabilité d’un projetd’investissement donné peut être au moins aussi importante dans lespays en développement que partout ailleurs. A l’inverse, les économiesdéveloppées sont manifestement mieux placées pour ce qui est desdeuxième et troisième groupes de considérations mentionnés ci-dessus,ce qui devrait inciter les économies moins avancées à prendre desmesures de rattrapage. Les infrastructures du pays d’accueil, son inté-gration dans le système commercial mondial et l’existence de compé-tences nationales adéquates sont autant de facteurs prioritaires.

a) Les problèmes qui se posent aux autorités des pays d’accueil

Les mesures misesen œuvre pour

attirer l’IDE et lesmesures axées surle développement

des entrepriseslocales sont

largementéquivalentes.

Les mesures mises en œuvre par le pays d’accueilpour attirer l’IDE et bénéficier de la présence d’entreprisesétrangères sont largement équivalentes aux mesures visantà mobiliser les ressources intérieures à des fins d’investis-sement productif. Comme le souligne la Déclaration deMonterrey, les ressources locales sont dans la plupart descas le fondement d’un développement autonome. Un cli-mat propice à l’activité des entreprises est absolumentessentiel non seulement pour mobiliser les ressourcesintérieures mais aussi pour attirer et utiliser efficacementles investissements internationaux.

Elles entrent danstrois catégories,

à savoir…

Ainsi qu’il ressort de l’expérience des membres del’OCDE et d’autres pays, les mesures auxquelles peuventrecourir les autorités des pays d’accueil sont de troisordres : amélioration du contexte macro-économique etinstitutionnel général ; création d’un cadre réglementairepropice aux entrées d’IDE ; et amélioration des infrastruc-tures, de la technologie et des compétences humainespour les porter à un niveau tel que l’on puisse pleinementexploiter les avantages potentiels de la présence d’entre-prises étrangères.

… la stabilité macro-économiqueet la qualité

de l’intermédiationfinancière,

La première de ces actions part du principe que chacundes aspects des pratiques économiques et administrativesdes pays d’accueil affecte le climat de l’investissement.L’objectif global des décideurs doit donc être d’assurer lemaximum de stabilité macro-économique et de prévisibi-lité institutionnelle. Plus précisément (et bien que le corps

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du rapport n’ait pas traité des conditions macro-économiqueset financières propices à l’investissement), les recomman-dations suivantes bénéficient d’un large soutien :

• Mettre en œuvre des politiques macro-économiquessaines axées sur une croissance économique forte etdurable, l’emploi, la stabilité des prix, et des comptesextérieurs viables.

• Encourager la discipline budgétaire à moyen terme,des systèmes fiscaux efficients et socialement équita-bles, et une gestion prudente de la dette du secteurpublic.

• Renforcer les systèmes financiers internes, demanière que des ressources financières locales puis-sent compléter l’investissement étranger. Prioritédoit être donnée au développement de marchés decapitaux et d’instruments financiers propres à encou-rager l’épargne et à assurer une répartition efficientedu crédit. On contribuera ainsi à atténuer lescontraintes de financement en général tout en per-mettant le développement d’entreprises localespour tirer parti des opportunités offertes par les acti-vités des entreprises étrangères. Ceci impliquera lamise en œuvre progressive de normes financièresconvenues au niveau multilatéral.

… un environnement encore plus favorableà l’investissement,

Les conditions générales favorables à l’IDE sont géné-ralement identiques à celles qu’exige la création d’un cli-mat dynamique et con currentiel à l ’ intention desentreprises locales. La règle de droit, les principes detransparence (tant en ce qui concerne l’action réglemen-taire du pays d’accueil que les pratiques du secteur desentreprises) et de non-discrimination contribuent à attirerles entreprises étrangères et à mettre à profit leur présencedans l’économie locale. L’IDE n’a guère de chances d’entrerdans un pays si les investisseurs n’ont pas une connaissanceraisonnable de l’environnement dans lequel ils opéreront. Deplus, l’absence de transparence peut ouvrir la voie à des prati-ques illicites et autres pratiques contraires à l’éthique, quiaffaiblissent généralement les conditions dans lesquellesopèrent les entreprises dans le pays d’accueil (encadré 2).

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Encadré 2. Transparence dans le pays d’accueil

Parmi les éléments que doit comporter un environnement favorable à l’inves-tissement et qui peuvent être influencés par l’action des pouvoirs publics, latransparence est vraisemblablement le plus important. Il ressort d’études de casque les entreprises peuvent par exemple souhaiter investir dans des pays où lescadres juridique et réglementaire ne sont pas considérés par ailleurs comme« favorables aux investisseurs », à condition de pouvoir obtenir des précisions rai-sonnables sur les conditions dans lesquelles elles pourront opérer. A l’inverse, ilexiste semble-t-il certains seuils de transparence en dessous desquels les condi-tions d’exploitation des entreprises deviennent si opaques que pratiquementaucun investisseur ne souhaite entrer sur le marché, quelles que soient les incita-tions qui puissent leur être offertes. Un autre facteur important lié à la transpa-rence est le degré de cohésion sociale et de stabilité du pays d’accueil. L’absencede cohésion et de stabilité renforce sensiblement les risques perçus par lesinvestisseurs et peut faire craindre aux entreprises étrangères de voir leur réputa-tion éventuellement compromise.

Le besoin de transparence concerne à la fois les mesures prises par les auto-rités et les conditions plus générales dans lesquelles travaillent les entreprisesdans le pays d’accueil. Étant donné l’irréversibilité relative de l’IDE, les incertitu-des concernant l’action législative et l’application des règles constituent des obs-tacles majeurs, qui se traduisent par des primes de risque et des craintes detraitement discriminatoire. L’absence de transparence des conditions dans les-quelles opèrent les entreprises dans le pays d’accueil alourdit les coûts de l’infor-mation, détourne des énergies vers des activités de recherche de rente et peutconduire à des activités totalement illégales comme la corruption. Si les entrepri-ses du pays d’accueil souffrent de cette situation, il est probable que les investis-seurs extérieurs, qui ne sont pas au courant des informations localementdisponibles, sont encore plus fortement découragés.

Même s’il n’est pas négligeable, le coût qu’implique pour les autorités et lesentreprises des pays d’accueil la réalisation d’un niveau élevé de transparence doitêtre mis en balance avec le coût considérable, tant pour les investisseurs domesti-ques qu’étrangers, qu’entraîne le maintien d’un climat national opaque. Les institu-tions du pays d’origine et les organisations internationales peuvent aider lesautorités du pays d’accueil par des mesures de renforcement des capacités.

L’IDE contribue souvent à améliorer la transparence de l’environnement.Dans certains cas, la présence d’entreprises étrangères encourage les gouverne-ments à adopter des pratiques plus claires, renforce la transparence des entrepri-ses et contribue à la lutte contre la corruption. Plus généralement, en incitant lesentreprises multinationales à respecter des normes convenues telles que la Con-vention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption d’agents publics étrangers, laDéclaration relative à l’investissement international et les Principes directeurs àl’intention des entreprises multinationales, les autorités des pays d’origine peu-vent contribuer à élever les normes de responsabilité sociale des entreprisesdans les pays d’accueil.

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De ce point de vue, les autorités du pays d’accueildevraient prendre les mesures suivantes :

• Renforcer leurs efforts pour faire respecter le droit etles règles de bonne gouvernance, notamment en lut-tant plus activement contre la corruption et en amé-liorant les cadres politique et réglementaire(par exemple en ce qui concerne la concurrence, ladivulgation des informations financières et la protec-tion de la propriété intellectuelle) pour encouragerdes entreprises dynamiques, fonctionnant demanière rationnelle. De telles mesures contri-bueront à améliorer le climat de l’IDE grâce à leurseffets sur la transparence. En mettant au grand jourune plus large part de l’économie informelle, ellesauront aussi d’importants effets secondaires surl’aptitude des pays à attirer des investissements.

• Œuvrer en vue d’ouvrir plus largement l’économielocale au commerce extérieur, pour que les entrepri-ses locales puissent participer pleinement à l’écono-mie mondiale. Les mesures dans ce sens devraientêtre associées à des efforts visant à intensifier laconcurrence dans le secteur des entreprises. Uneapproche conjointe permettrait une plus grandeouverture des entreprises locales et internationalesparallèlement à l’établissement de sauvegardescontre les effets négatifs d’une concentration gran-dissante. De plus, grâce à l’élimination des obstaclesmondiaux et régionaux aux échanges, les pays parti-cipants offrent plus d’attrait pour l’IDE, grâce àl’expansion concomitante du marché « considéré ».

• Inscrire le principe de non-discrimination dans lalégislation nationale et mettre en œuvre des procé-dures pour le faire respecter à tous les niveaux degouvernement et d’administration publique. Un outilefficace à cet égard est la Déclaration OCDE surl’investissement international, qui a mis en placel’importance fondamentale de ce principe en 1976.Étant donné l’importance de la concurrence pour lesallocations de ressources et un développement éco-nomique durable, il apparaît essentiel que les inves-tisseurs étrangers puissent entrer en concurrence

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sans parti pris du gouvernement, et que les entrepri-ses en place ne soient pas excessivement défavori-sées par rapport aux entreprises étrangères.

… et uneamélioration des

infrastructurespertinentes.

Pour tirer le maximum de profits d’une présence étran-gère dans l’économie nationale, il faut que les compé-tences, les technologies et les infrastructures locales soientsuffisamment bien développées pour que les ressortis-sants nationaux puissent pleinement exploiter les retom-bées générées par les entreprises à capitaux étrangers. Lesautorités des pays d’accueil devraient donc – en tenantdûment compte des coûts que cela implique par rapportaux avantages attendus, et de l’état de développement del’économie locale – prendre des mesures ayant pour effet :

• D’instaurer et d’améliorer la qualité des infrastructu-res physiques et technologiques pertinentes. La pré-sence de telles infrastructures est essentielle pourattirer les entreprises multinationales, pour permet-tre aux entreprises nationales d’intégrer les retom-bées technologiques générées par les entreprises àcapitaux étrangers dans le cadre de leur processusde production, et pour favoriser leur diffusion dansl’économie d’accueil. Ces efforts pourraient être faci-lités si l’on autorisait des investissements étrangersdans les secteurs des infrastructures et si l’on multi-pliait les effets de ces investissements grâce à l’APD.

• Étant donné l’importance pour le développementd’une éducation de base et étendue, d’élever leniveau d’instruction de base de la population activelocale. L’acquisition de qualifications spécialiséesdevrait compléter les compétences existantes dansl’économie d’accueil au lieu de viser à répondre auxbesoins à court terme ou aux besoins spécifiques detelle ou telle entreprise à capitaux étrangers. Unemain d’œuvre en bonne santé est également néces-saire, ce qui nécessite des infrastructures sanitairesde base (par exemple, de l’eau propre).

• D’appliquer les efforts internationalement convenusvisant à lutter contre le travail des enfants, suppri-mer la discrimination sur le lieu de travail et leverles obstacles aux négociations collectives sont

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importants par eux-mêmes, mais ils contribuent éga-lement à améliorer les qualifications et renforcer lamotivation de la population active et facilitent lesliens avec les entreprises multinationales qui appli-quent des normes plus élevées. De plus, un cadreenvironnemental et social relativement sain devientde plus en plus important pour les pays qui souhai-tent attirer des investissements internationauxd’entreprises appliquant des normes élevées.

• D’examiner attentivement les effets des obligationsde résultat imposées aux investisseurs étrangers.Plutôt que de les justifier comme un contrepoidsnécessaire aux généreuses incitations à l’IDE, lespays pourraient envisager de reconsidérer ces pro-grammes d’incitations. De plus, i l devrait êtrereconnu que ces obligations de résultat peuventaller à l’encontre des efforts entrepris pour attirerdes IDE de qualité.

b) Les problèmes qui se posent aux autorités des pays d’origine

Les autoritésdes pays d’origine peuvent soutenirles efforts des pays d’accueil,par exemple…

Si c’est aux autorités des pays d’accueil qu’il incombeessentiellement de procéder à des ajustements de leuraction afin de tirer parti des avantages de l’IDE pour ledéveloppement, les pays d’origine des entreprises multi-nationales – et le monde développé en général – devraientexaminer la façon dont leurs politiques nationales affectentles pays en développement. Ainsi, les avantages procuréspar l’IDE du fait d’une meilleure intégration au commerceinternational et de la diffusion de la technologie, dépendentlargement des politiques suivies par les pays développés.

… en libéralisantle régime de leur commerce extérieur,

La poursuite de la libéralisation des échanges contri-buerait sensiblement au développement économiquemondial, avec des retombées positives aussi bien pour lespays développés que pour les pays en développement.S’agissant de l’IDE, les politiques commerciales des paysdéveloppés (d’origine) prennent une dimension nouvelle,dans la mesure où une large partie de l’IDE est fonctiondes échanges qui en résulteront entre entreprises appa-rentées. Les obstacles aux échanges et les subventions

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visant à limiter les importations dans les pays développésont actuellement des coûts pour les pays en développe-ment (coûts dont l’ampleur est vraisemblablement supé-rieure aux apports d’aide). Les autorités des paysdéveloppés pourraient aider les pays en développement àattirer des investissements étrangers en s’employant àréduire et finalement éliminer ces obstacles et subventions.

… en encourageantles transferts

de technologiesvers les pays

en développement,

Les gouvernements des pays d’origine doivent évaluerles effets que leurs politiques en matière de technologiepeuvent avoir sur le transfert de technologies vers les éco-nomies d’accueil. Les autorités pourraient ainsi encouragerles entreprises multinationales à prendre en considérationles besoins technologiques des pays d’accueil. Les Lignesdirectrices de l’OCDE à l’intention des entreprises multina-tionales, que les pays signataires se sont engagés à pro-mouvoir, stipulent que les entreprises doivent adopter despratiques « permettant d’assurer le transfert et la diffusionrapide des technologies et du savoir-faire, en tenantdûment compte de la protection des droits de propriétéintellectuelle »*. Le rôle que doivent jouer les gouverne-ments des pays d’origine à l’égard des pays les moinsdéveloppés est souligné par l’article 66(2) de l’Accord surles ADPIC, qui dispose que :

« Les pays développés Membres offriront des incita-tions aux entreprises et institutions sur leur territoire afin depromouvoir et d’encourager le transfert de technologies versles pays les moins avancés Membres pour leur permettre dese doter d’une base technologique solide et viable ».

… en examinantles politiques

qu’ils mettent enœuvre pour attirer

les IDE,

Tout en reconnaissant que les pays développés et lespays en développement ne se disputent généralement pasles mêmes projets d’investissement, les pays développésdevraient rester attentifs à l’incidence potentielle desmesures qu’ils prennent, notamment des subventions auxentrées d’investissements directs, sur la capacité des paysen développement à attirer des IDE.

* Déclaration de l’OCDE et Décisions sur l’investissement inter-national et les entreprises mult inationales, annexe I ,section VIII.2.

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… et en exploitant les synergiesentre l’IDEet l’aide publiqueau développement.

Un autre domaine d’action concerne l’amélioration dessynergies entre les flux d’IDE et l’APD. Si, dans certainspays les moins avancés, l’APD a été le seul moyen decompenser l’insuffisance de l’IDE, il semble bien qu’uneaide au développement soigneusement ciblée puisseaider à renforcer les apports d’IDE et à créer un cercle ver-tueux fondé sur une augmentation de l’épargne et del’investissement. L’APD peut être utilisée pour étayer oudévelopper des institutions et des politiques dans les paysen développement. Ceci aide à créer un environnementfavorable à l’épargne intérieure, ainsi qu’à l’investissementintérieur et étranger et à la croissance. Certains pays donneurset bénéficiaires travaillent déjà dans ces directions. Les cré-dits d’APD peuvent servir à financer les actions menées dansles domaines que les investisseurs jugent importants pourleurs décisions d’investissement, notamment en aidantles pays d’accueil à mettre en œuvre certaines des mesu-res évoquées dans la section précédente. Les effortsvisant à améliorer les infrastructures physiques, le capitalhumain et la santé dans les pays en développement vonttous dans cette direction. De plus, par le biais de seseffets sur la cohésion sociale, l’APD peut faire des pays endéveloppement des lieux d’implantation plus attrayantspour l’IDE.

c) Le rôle des entreprises multinationales

Les entreprises multinationalesont elles aussi des responsabilités…

Le secteur privé (notamment les investisseurs étrangers)joue un rôle déterminant dans la croissance économiqueet contribue à la réalisation des objectifs de développe-ment durable. En conséquence, la façon dont se compor-tent et sont régies les entreprises privées est importantepour accroître au maximum les avantages de l’IDE pourle développement économique. Les pays de l’OCDE ontlancé plusieurs initiatives pour encourager un compor-tement responsable des entreprises. Parmi ces initiativesfigurent les Lignes directrices de l’OCDE à l’intentiondes entreprises multinationales.

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… commele stipulent

par exemple lesPrincipes directeurs

de l’OCDEà l’intention

des entreprisesmultinationales…

Parmi les dispositions concernant le traitement natio-nal et les autres éléments de la Déclaration de l’OCDEsur l’investissement international et les entreprises multi-nationales, les Principes directeurs à l’intention des entrepri-ses multinationales, recommandés par 36 gouvernementsMembres et non membres de l’OCDE aux entreprises multi-nationales opérant dans et à partir de leurs pays, énumè-rent un certain nombre de principes dont le respect estvolontaire et de normes pour une conduite responsabledes entreprises. Ces recommandations peuvent être consi-dérées comme une première approche du Programmed’action pour le développement auquel la communautéinternationale doit désormais s’attaquer dans des domai-nes comme les transferts de technologie, les pratiques degestion du capital humain, la transparence et la concur-rence. De plus, les entreprises devraient s’abstenir derechercher des exemptions de normes nationales concer-nant l’environnement, le travail ou la santé.

… et les codes deconduite élaborés

par les entrepriseselles-mêmes.

Les entreprises multinationales ont cherché à répon-dre aux préoccupations par la formulation de déclarationsou de codes de conduite qui font état de leur attachementà l’éthique et au respect des réglementations par les entre-prises. Les systèmes de gestion ont été conçus pour favori-ser le respect de ces engagements, et un certain nombrede systèmes de gestion normalisés ont vu le jour. LesPrincipes directeurs peuvent être utilisés par les gouver-nements, les associations industrielles et les autres partiesprenantes pour soutenir ces initiatives et amener un plusgrand nombre d’entreprises à rechercher les meilleurespratiques du point de vue du développement.

d) L’importance de la coopération internationale

La coopérationinternationale

reste essentielle…

La coopération internationale, que ce soit sous les aus-pices d’organisations internationales ou sur un plan bilaté-ral, peut aider et renforcer les efforts des pays d’accueil,des pays d’origine et des entreprises multinationalesconcernant l’IDE (point évoqué dans la section précé-dente). L’intérêt de la coopération dans le contexte despays d’origine, ou des pays développés en général, tientau fait qu’il est difficile aux pays agissant isolément de

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progresser dans les domaines suggérés ci-dessus. Le lan-cement d’une action dans tous les domaines suggérés ci-dessus concernant les pays d’accueil dépasse largementles possibilités de bon nombre des nations les plus pau-vres. D’autres pays et organisations peuvent en consé-quence apporter leur concours par le biais de mesuresaxées sur l’assistance technique et le renforcement descapacités.

… ne serait-ce que dans des domaines tels quele renforcementdes capacitésen matière d’investissement.

Compte tenu des Déclarations de Doha et de Monterrey,qui font du renforcement des capacités un domaine priori-taire pour la coopération internationale, les organisationsinternationales et les agences nationales compétentesdevraient soigneusement évaluer la nécessité d’engagerdes activités dans le domaine de l’investissement interna-tional, notamment en ce qui concerne l’IDE. Il faudraitnotamment que les mesures de renforcement des capacitésvisent à aider les pays en développement à se doter decompétences plus larges dans les domaines suivants : pro-blèmes généraux concernant l’offre, formulation et mise enœuvre de politiques générales à l’égard de l’IDE, et dispo-sitions particulières concernant la négociation et la mise enœuvre des traités et accords internationaux relatifs àl’investissement étranger.

L’OCDE est bien placée pour contribuerà ces efforts…

L’OCDE a un rôle essentiel à jouer en offrant aux mem-bres la possibilité de confronter leurs expériences concer-nant le renforcement des capacités et les instruments decoopération dans le domaine de l’investissement. Laméthodologie particulière de l’OCDE fait appel à des exa-mens mutuels sur la base d’une évaluation comparativedes politiques suivies en matière d’IDE, à des recomman-dations émanant de gouvernements ayant des points devue et des repères culturels différents, et à la surveillancedu processus.

… qui doiventêtre entreprisde concertpar plusieurs organisations internationales.

Le succès de cette approche dépendra des mécanismesutilisés pour coordonner l’utilisation des ressources affec-tées au renforcement des capacités et à l’assistance techni-que. Le défi est d’une telle ampleur qu’aucune institutionne peut isolément répondre de manière satisfaisante auxbesoins des pays en développement. D’où la nécessité

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d’intensifier la coopération entre les investisseurs et lesorganismes d’aide, et de faire en sorte que les institutionsapportent leur concours aux représentants locaux des orga-nismes d’aide pour les aider à entreprendre des activitésplus diversifiées de renforcement des capacités dans ledomaine de l’investissement. Ceci suppose au préalableque les responsables des organisations internationales,tant au niveau du siège qu’au niveau local, accordent unetrès haute priorité au renforcement des capacités dans ledomaine de l’investissement.

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