Introduction aux tenseurs - phy. · PDF fileNous verrons que le classement des...
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Pierre Amiot, 2012
Dpartement de Physique, de Gnie physique et dOptique,
Universit Laval,
Qubec.
Initiation aux Tenseurs
Scalaires, vecteurs et autres sous transformation Note : Il est conseill de lire dabord le module sur les transformations de coordonnes ou lquivalent. Il y a une table des matires en page 45
1. Nomenclature et critre tensoriel
La notation tensorielle est une nomenclature, i.e. une faon systmatique dappeler les
variables et champs dintrt physique et mathmatique. La notation tensorielle permet de
faire simplement des oprations sur nos quations de physique mathmatique qui autrement
seraient beaucoup plus lourdes. Cette notation nest pas difficile apprendre, mais exige
quon apprenne certains termes et concepts.
Les tenseurs tudis ici sont les variables et champs qui notent et mesurent les
proprits et caractristiques de phnomnes physiques, mathmatiques, chimiques,
dingnierie comme la position dun objet, sa vitesse, sa largeur un champ lectrique ou
magntique..., la pression dun fluide, lnergie, la force agissant sur un objet
Nous sommes habitus une nomenclature o ces quantits sont appeles scalaire,
vecteur, dyadique Dans un espace N dimensions, un scalaire a une ou N0 composante, un
vecteur en a N ou N 1, un dyadique en a N 2 , etc.
Nous verrons que le classement des quantits en tant que tenseurs sera plus restrictif,
mais plus prcis. Le tenseur dordre zro est un (vrai) scalaire et a une seule composante, mais
ce nest pas suffisant davoir une seule composante, i.e. dtre un nombre isol pour tre un
tenseur dordre zro. Un tenseur dordre un est un (vrai) vecteur et a N composantes, mais ce
nest pas suffisant davoir N composantes pour tre un tenseur dordre N , etc. Un exemple
vident est que la composante dun vecteur nest pas un scalaire, ce que certains pensent, mais
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elle est la composante dun vecteur et cela fera toute la diffrence. Imaginez par exemple un
segment de droite qui a une longueur et une orientation mesure p/r un systme daxes. Si
vous faites tourner le systme daxes, lorientation du segment de droite nest plus la mme
mesure p/r au nouveau systme, mais la longueur du segment na pas chang. Il sagit donc
de deux types diffrents de quantit.
Le critre de slection pour le classement tensoriel est le comportement des quantits
lorsque nous oprons une transformation affectant les coordonnes qui supportent notre
espace, gnrant une transformation des composantes des champs reprsentant nos quantits
physiques. Un exemple simple de transformation est une transformation de systme de
coordonnes, par exemple dun systme cartsien un systme sphrique. Un autre exemple
peut tre une rotation dun systme cartsien. Il y a un nombre infini de transformations
possibles. Dune faon gnrale, nous noterons ces coordonnes xi, lindice i tant plac en
position suprieure par pure convention (pour linstant), mais une fois cette convention
accepte, on doit la respecter, parce quen gnral, xi ! xi , comme nous le verrons.
De faon gnrale, une transformation affectant les coordonnes signifie que nous
passerons dun ensemble (ancien) {xi | i =1, 2, 3,N} un ensemble (nouveau) {xi | i =1, 2,
3,N}. Chaque ensemble compte N nombres, les coordonnes dun mme point. Ce point
peut tre strictement le mme, par exemple lors dune transformation dite des coordonnes
(cartsiennes vers sphriques, par exemple), ou peut rsulter dune translation, dune rotation,
ou auquel cas il y a dplacement o chaque nouveau point provident dun seul ancien point
et on peut dire quil sagit du mme point, ce qui est vrai de tout ce qui est transport avec la
transformation, pour tout isomorphisme. Nous dirons alors quil sagit du mme point, quil y
ait dplacement ou non. Il existe une liste pratiquement infinie dautres transformations,
comme les rotations daxes de rfrence, les contractions de ces axes, leur inversion,
2. Transformation et matrice de Jacobi Notation : Certains auteurs priment les coordonnes et crivent x'i , alors que dautres,
comme nous faisons ici, priment lindice et crivent xi'. Un exemple serait la transformation
des coordonnes de cartsiens sphriques
Dans ce cas, si les anciennes coordonnes sont cartsiennes, alors les trois coordonnes de la
position dun objet ponctuel seraient
x1 = x
3
x2 = y
x3 = z
et si les nouvelles coordonnes, i.e. rsultant de la transformation, sont les coordonnes
sphriques du mme point, alors nous crirons
x1 = r
x2 =
x3 =
Les {xi | i =1, 2, 3,N}, ici {x, y, z} sont les anciennes coordonnes et les {xi | i =1, 2,
3,N}, ici r,! ,"{ } sont les nouvelles coordonnes du mme point P. Puisque ici
N = 3, trois coordonnes sont ncessaires et suffisantes pour dfinir ce point, il sensuit que
seules N de ces coordonnes sont indpendantes, alors que les N autres ne seront pas
linairement indpendantes des N premires. Dun autre ct, les deux ensembles de N
coordonnes dsignent le mme point. Il doit donc, physiquement et gomtriquement exister
P
x
y
z
r
!
"
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des relations entre N coord. indpendantes et N coord. dpendantes. Si nous choisissons les
anciennes comme indpendantes, alors ces relations scrivent comme donnant les nouvelles
en fonction des anciennes, i.e.
xi = xi(xi), i, i = 1, 2, 3,N
Puisque le point existe, indpendamment du choix de coordonnes, ces relations doivent tre
rversibles, i.e. les relations inverses doivent exister
xi = xi(xi)
On dit des premires relations quelles dfinissent la transformation de coordonnes et les
deuximes dfinissent la transformation inverse. Lexistence de cet inverse implique que la
matrice de Jacobi de la transformation est non singulire. Nous noterons A cette matrice dont
les lments sont dfinis en utilisant les N relations dfinissant la transformation
Aj!i="x
!i
"xj
2.1. Notation concernant la matrice de Jacobi (seulement)
1. Ici, lindice suprieur, appel indice contravariant, sera par convention utilis comme indice de ligne de la matrice, alors que lindice infrieur, appel indice
covariant est lindice de colonne
2. Lalgbre des indices est similaire lalgbre des fractions composes
cb
da
d
c
b
a
= exactement comme dans les fractions composes
1
2
3
4
=1! 4
2 ! 3
Ces rgles sont trs simples et connues. Ce sont celles des fractions composes. gauche, a
est au numrateur (haut) du numrateur, alors que b est au dnominateur (bas) du mme
numrateur, alors que c est au numrateur du dnominateur et d est au dnominateur du
dnominateur. Plaant tout cela au mme niveau nous donne ad sur bc. On voit que, replacs
sur une mme ligne, d qui tait au bas du bas monte au haut, alors que c qui tait au haut du
bas reste au bas, alors que b qui tait au bas du haut sen va au bas, et que a qui tait au haut
du haut reste au haut. Ainsi, on voit que lutilisation des mmes rgles pour fixer la position
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des indices sur 'iiA permet didentifier que i tait comme a et reste donc en haut, alors que i
tait comme c et reste donc au bas.
De faon similaire, nous avons
Aij ' =!xi
!xj '
Toujours de la mme faon, nous avons aussi
Ai '
i=!x
i
!xi '
Il est important de raliser que
'iiA iiA '
Afin de dterminer la diffrence entre ces deux quantits, dbutons avec lexpression de la
transformation xi = xi(xj) dont nous calculons la diffrentielle
dxi ' =!x
i '
!xjdx
j
j=1
N
" = Aji 'dx
j
j=1
N
"
Nous calculons maintenant la diffrentielle de lexpression pour la transformation inverse
x j = x j x j '( ) ! x j = x j x j '( ) ! dxi =!x
j
!xj 'dx
j '= Aj '
jdx
j '
j '=1
N
"j '=1
N
"
Remplaant la deuxime dans la premire donne
dxi ' = Aji 'Aj '
jdx
j '
j '=1
N
!j=1
N
!
La double somme droite fait intervenir tous les dx j ' , pour j = 1,2,3N. Mais cette somme
ne doit donner quune seule de ces diffrentielles, parce que nous savons, gauche, que la
somme sur j DOIT se limiter au seul terme correspondant j = i qui est fix gauche. La
seule faon pour que la somme sur j se limite au seul terme j = i est que
Aji 'Aj '
j
j=1
N
! = " j 'i ' = delta de Kronecker, o
!i
j '= 1 si i = j ' et = 0 si i " j ' (mme convention dindice ici que la matrice 'iiA ).
De cette faon, nous fermons la boucle, puisqualors nous garantissons que dx j = dx j .
Vu de faon matricielle, le est un lment de la matrice unit. Le produit entre les matrices
A ci-dessus est donc un produit dune matrice par son inverse, la somme sur j portant sur les
colonnes du A de gauche et sur les indices de ligne du A de droite. Cest donc bien un produit
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matriciel qui donne ici la matrice unit. Il sagit donc du produit dune matrice par son
inverse. On conclut donc que
Aij ' est un lment de la matrice de transformation et
Aj 'j est un lment de la matrice inverse.
Le produit de la matrice de Jacobi par son inverse donne donc la matrice unit, donc linv