Introduction

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L’asthme est une maladie bronchique chronique, réversible et variable dans le temps. Le diagnostic étant fait, la stratégie thérapeutique initiale mise en place, un suivi régulier s’impose. Chaque consultation devient un temps de négocia- tion, non seulement pour expliquer et comprendre la mala- die et évaluer au plus juste l’état de santé actuel, mais aussi pour argumenter le traitement. Un véritable partenariat s’établit et va se renforcer au fil du temps [1]. La stratégie va en effet s’affiner au fur et à mesure que le malade ira mieux ou moins bien, que les facteurs étiologiques (en par- ticulier allergiques et environnementaux) seront mieux pris en compte, que les traitements seront pris ou non. La varia- bilité de la maladie au cours du temps impose des rééva- luations régulières et donc – parfois – des modifications stratégiques. Les concepts médicaux ont évolué au cours de la der- nière décennie. Celui de contrôle de l’asthme devient cen- tral dans le raisonnement. C’est un objectif majeur à atteindre. La sévérité devient un concept plus général, caractérisant le phénotype de l’asthmatique sur le long terme. Une définition simple peut en être proposée. Il s’agit de la pression thérapeutique nécessaire pour obtenir de manière durable un contrôle satisfaisant ou optimal de la maladie. Le traitement est adapté lors de chaque consul- tation en fonction du niveau de contrôle obtenu. Ce trai- tement se fonde essentiellement sur les corticostéroïdes inhalés et les bêta-2 à longue durée d’action et sur leur association. Un contrôle de l’asthme est possible, mais un grand nombre de malades ne satisfont pas les critères. La qualité de vie s’est nettement améliorée au cours des 10 dernières années. Le nombre d’hospitalisations a diminué. Il est prouvé que les corticostéroïdes diminuent la mortalité due à l’asthme. Mais le taux de mortalité (en France) ne se modifie pas. Il est donc important d’accentuer les efforts. Un cer- tain nombre de pistes ont été identifiées dans le Plan Asthme publié par le ministère de la Santé en 2002 (http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/asthme/). Parmi celles- ci, des recommandations pour la pratique (RPC) concer- nant le suivi de l’asthme ont été identifiées comme impor- tantes. Il est en effet encore assuré de manière trop aléatoire. 3S21 © 2005 SPLF, tous droits réservés Argumentaire Introduction

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L’asthme est une maladie bronchique chronique,réversible et variable dans le temps. Le diagnostic étant fait,la stratégie thérapeutique initiale mise en place, un suivirégulier s’impose.

Chaque consultation devient un temps de négocia-tion, non seulement pour expliquer et comprendre la mala-die et évaluer au plus juste l’état de santé actuel, mais aussipour argumenter le traitement. Un véritable partenariats’établit et va se renforcer au fil du temps [1]. La stratégieva en effet s’affiner au fur et à mesure que le malade iramieux ou moins bien, que les facteurs étiologiques (en par-ticulier allergiques et environnementaux) seront mieux prisen compte, que les traitements seront pris ou non. La varia-bilité de la maladie au cours du temps impose des rééva-luations régulières et donc – parfois – des modificationsstratégiques.

Les concepts médicaux ont évolué au cours de la der-nière décennie. Celui de contrôle de l’asthme devient cen-tral dans le raisonnement. C’est un objectif majeur àatteindre. La sévérité devient un concept plus général,caractérisant le phénotype de l’asthmatique sur le longterme. Une définition simple peut en être proposée. Ils’agit de la pression thérapeutique nécessaire pour obtenirde manière durable un contrôle satisfaisant ou optimal dela maladie. Le traitement est adapté lors de chaque consul-tation en fonction du niveau de contrôle obtenu. Ce trai-tement se fonde essentiellement sur les corticostéroïdesinhalés et les bêta-2 à longue durée d’action et sur leurassociation. Un contrôle de l’asthme est possible, mais ungrand nombre de malades ne satisfont pas les critères. Laqualité de vie s’est nettement améliorée au cours des 10dernières années. Le nombre d’hospitalisations a diminué.Il est prouvé que les corticostéroïdes diminuent la mortalitédue à l’asthme. Mais le taux de mortalité (en France) ne semodifie pas.

Il est donc important d’accentuer les efforts. Un cer-tain nombre de pistes ont été identifiées dans le PlanAsthme publié par le ministère de la Santé en 2002(http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/asthme/). Parmi celles-ci, des recommandations pour la pratique (RPC) concer-nant le suivi de l’asthme ont été identifiées comme impor-tantes. Il est en effet encore assuré de manière tropaléatoire.

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Argumentaire

Introduction

3S22 Rev Mal Respir 2005 ; 22 : 3S21-3S22

Recommandations pour le suivi médical des patients asthmatiques adultes et adolescents

Ce document a été conçu et réalisé selon la méthodolo-gie classique des RPC de l’Anaes. Il couvre un champ relati-vement large. Des choix ont dû être faits. En particulier lesuivi de la femme enceinte n’a pas été considéré de manièrespécifique. L’asthme professionnel a par contre été inclus car iloffre un modèle intéressant pour le raisonnement. Le poidsdes conséquences socio-économiques est par ailleurs trèsimportant dans cette population. Enfin le ministère de laSanté, les sociétés de pneumologie de langue française et demédecine du travail ont engagé une campagne de sensibilisa-tion sur ce thème. Il était donc important de faire le point de

la littérature sur ce sujet précis. Mais il est clair que des sujetsaussi importants que l’allergie (évaluation, prévention, désen-sibilisation pour ne citer que quelques points particuliers maismajeurs) n’ont pas été abordés.

La stratégie de prise en charge de l’asthmatique se fondesur un trépied, à savoir la pharmacopée, l’éducation théra-peutique et l’éviction des facteurs déclenchants, en particulierenvironnementaux.

C’est au prix d’une coordination des soins, régulièrementmise à jour, que l’asthmatique pourra bénéficier d’une qualitéde vie très acceptable, bien souvent excellente.