Intérêt de la manipulation structurelle de T4 sur les ... · les constantes cardiaques ......
Transcript of Intérêt de la manipulation structurelle de T4 sur les ... · les constantes cardiaques ......
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en partenariat avec le
Federal European Register of Osteopaths
PROMOTION 2016
présenté et soutenu publiquement à Paris, octobre 2016
par
Alexia AUJEAN
pour l’obtention du
Diplôme en Ostéopathie (D. O.)
Intérêt de la manipulation structurelle de T4 sur
les constantes cardiaques
Mise en pratique au centre de réadaptation cardiovasculaire
CCN – Porte de Paris
Directeur de mémoire Alexandre ARCAMONE, Ostéopathe DO
2
Remerciements
Merci tout d’abord à Catherine Allard, directrice des soins au CCN – Porte de
Paris, pour la confiance qu’elle m’a accordée et son engouement envers mon projet.
Je remercie également Pascal Breut, Kinésithérapeute au CCN – Porte de Paris,
qui a accepté de soutenir cette étude et de m’accompagner en m’accordant un stage au
sein de son service.
Je tiens à remercier les patients qui ont accepté de participer à cette étude. Leurs
encouragements et leur coopération m’ont permis de travailler dans d’excellentes
conditions.
Merci à Alexandre Arcamone, Ostéopathe D.O. et directeur de recherche,
d’avoir cru en ce sujet dès la quatrième année de mes études, de m’encadrer à chaque
etape et d’avoir toujours la réponse juste à mes interrogations.
Merci à Frédéric Pariaud, Chi-Hien Phuong et Renan Bain, Ostéopathes D.O. et
référents du comité mémoire, pour leurs conseils avisés dans l’avancée de ce mémoire.
Je tiens également à remercier Françoise Vasseur, Ostéopathe D.O. et membre
du jury du FERO, pour ses interventions pleines de bienveillance, l’apport de son
expertise lors de la conception de ce mémoire a été plus que nécessaire.
Merci à Sylvain Guillermin pour son soutien inconditionnel.
« Il faut admettre tout comme possible, mais il faut tout vérifier. »
Claude Bernard
3
Sommaire
Introduction ......................................................................................................... 5
1. Intérêt physiologique et ostéopathique ......................................................... 7
1.1 Système Nerveux, régulation cardiaque et tension artérielle .......................... 7 1.1.1 Le système nerveux intrinsèque du cœur ....................................................... 7 1.1.2 Le système nerveux extrinsèque du cœur ...................................................... 8 1.1.3 Tension artérielle ........................................................................................ 10
1.2 Pathologies cardiaques et prise en charge cardiologique .............................. 11
2. Matériel et Méthode ...................................................................................... 15
2.1 le CCN - Porte de Paris ................................................................................ 15 2.1.1 Présentation ................................................................................................. 15 2.1.2 Réadaptation à l’effort et éducation thérapeutique .................................... 15
2.2 Recrutement des patients ............................................................................... 16 2.2.1 Population ................................................................................................... 16
2.2.2 Critères de participation à l’étude .............................................................. 16
2.3 Technique utilisée ......................................................................................... 18
2.4 Matériel de mesure et protocole .................................................................... 18
3. Résultats ......................................................................................................... 20
3.1 Comparaison entre la première et la deuxième mesure ................................ 21
3.2 Comparaison entre la deuxième et la troisième mesure ................................ 22
3.3 Comparaison entre la deuxième et la quatrième mesure .............................. 24
3.4 Comparaison entre la troisième et la quatrième mesure ............................... 26
3.5 Résultats du questionnaire de suivi ............................................................... 27
4. Analyse ........................................................................................................... 29
4.1 Effet blouse blanche ...................................................................................... 29
4.2 Effet immédiat de la technique ..................................................................... 29
4.3 Effet de la technique au bout de dix minutes ................................................ 30
4.4 Autorégulation du système nerveux autonome ............................................. 30
4.5 Effets subjectifs de la technique .................................................................... 31
4.6 Autres résultats .............................................................................................. 31
5. Discussion ....................................................................................................... 33
5.1 Biais expérimentaux .............................................................................. 33 5.1.2 Biais de sélection ......................................................................................... 34
5.1.3 Biais de suivi et biais de prise en charge .................................................... 34 5.1.4 Biais de détection ou biais d’évaluation ..................................................... 34
5.2 Biais spécifiques à notre étude ............................................................... 35
4
5.2.2 La réadaptation à l’effort ............................................................................ 36 5.2.3 Population ................................................................................................... 36 5.2.4 Médicaments et régulation du SNA ............................................................. 36
Conclusion .......................................................................................................... 37
Table des figures ................................................................................................ 54
Table des graphiques......................................................................................... 54
Table des tableaux ............................................................................................. 54
5
Introduction
La cardiologie est un domaine peu représenté dans les études ostéopathiques car la
majorité des pathologies cardiaques sont, à elles-seules, des diagnostics d’exclusion à la prise en
charge ostéopathique. En effet, elles nécessitent, pour la plupart, une prise en charge urgente et,
d’après l’article 9 du code de déontologie médicale, nul ne doit retarder la prise en charge urgente
d’un patient1. L’ostéopathie n’est pas soumise au code de déontologie médicale mais différents
syndicats d’ostéopathes ont rédigé un code de déontologie de l’ostéopathie qui reprend les mêmes
fondements.2, 3, 4
Cependant, nous sommes en droit de nous demander si l’ostéopathie peut avoir un rôle
dans le suivi de patients admis en service de cardiologie, sans pour autant retarder leur prise en
charge médicale.
Le travail que nous allons présenter ici a pour origine une motivation personnelle. Cette
envie d’associer années, l’apprentissage de l’anatomie, de la physiologie et leur association avec
les principes l’ostéopathie et la cardiologie s’est accentuée au cours du cursus de formation en
ostéopathie. Pendant ces 5 ostéopathiques de relation structure fonction, de globalité et
d’homéostasie ont permis de réfléchir à une problématique. Peut-on, avec une technique
ostéopathique, avoir une influence sur la tension artérielle et la fréquence cardiaque ? Un début
de réponse à cette problématique nous a été apporté par différentes études française 5 et
américaines6, 7, 8, 9 datant de 1994 à 2013. Ces études montrent une action plus ou moins
importante de l’ostéopathie sur le Système Nerveux Autonome chez des sujets sains, avec pour
outils de mesure la tension artérielle, la fréquence cardiaque, la variabilité de fréquence cardiaque,
la fréquence respiratoire ou le diamètre pupillaire.
1 "Article 9 (article R.4127-9 du code de la santé publique) Tout médecin qui se trouve en présence
d'un malade ou d'un blessé en péril ou, informé qu'un malade ou un blessé est en péril, doit lui porter
assistance ou s'assurer qu'il reçoit les soins nécessaires."
2 Fédération Française d’Osteopathie, Deontologie de l’osteopathie, édition 2015
3 Registre des Ostéopathes de France, Code de déontologie, édition 2015, mise à jour du 13
novembre 2015
4 Syndicat Français Des Ostéopathes, Deontologie de l’osteopathie, mise à jour le 1er juillet 2014
5 Larnaudie. Mémoire, IFSO Rennes, Effets d’une manipulation structurelle d’une lesion tissulaire
réversible en DI-D5 sur la tension artérielle et la fréquence cardiaque. 2010-2011
6
Dans une démarche d’approfondissement de ces études, nous avons donc choisi
d’analyser l’action que pourrait avoir une technique structurelle ostéopathique sur le Système
Nerveux Autonome chez des patients admis en centre de réadaptation cardiovasculaire.
Dans la première partie de ce mémoire, nous allons exposer brièvement la démarche de
réflexion qui précède notre recherche, afin de justifier un choix de technicité et d’outil de mesure.
Dans un second temps, nous développerons les moyens mis à notre disposition ainsi que
le protocole clinique effectué lors de cette étude.
Ensuite, nous exposerons les résultats obtenus en fonction des différents critères de
l’étude.
Enfin, et puisque chaque étude est discutable, nous étudierons les limites de notre travail.
6 Hayano J, Mukai S, Sakakibara M, Okada A, Takata K, Fujinami T. Effects of respiratory interval
on vagal modulation of heart rate. Am J Physiol. 1994;267:H33–40.
7 Henley CE, Ivins D, Mills M, Wen FK, Benjamin BA. Osteopathic manipulative treatment and its
relationship to autonomic nervous system activity as demonstrated by heart rate variability: a repeated
measures study. Osteopath Med Prim Care. 2008;2:7. http://www.om-pc.com/content/2/1/7. Accessed
June 10, 2010.
8 Paul D. Giles, Kendi L. Hensel, Christina F. Pacchia and Michael L. Smith. Suboccipital Decompression Enhances Heart Rate Variability Indices of Cardiac Control in Healthy Subjects. The Journal
of Alternative and Complementary Medicin, Vol 19, Num 2, 2013, pp. 92–96
9 Rob Sillevis, Joshua Cleland, Madeleine Hellman, Kristina Beekhuizen. Immediate effects of a
thoracic spine thrust manipulation on the autonomic nervous system: a randomized clinical trial. Journal
of Manual and Manipulative Therapy 2010 Vol. 18 No. 4
7
1. Intérêt physiologique et ostéopathique
1.1 Système Nerveux, régulation cardiaque et tension artérielle
L’equilibre physiologique de l’être vivant necessite une regulation des differents
systèmes qui le composent et dont il dépend. Ces systèmes sont le Système Nerveux
Central (SNC), le Système Nerveux Autonome (SNA), le système endocrinien et le
système immunitaire. Le SNC, dit de la « vie de relation », permet à l’homme de
s’adapter au milieu exterieur. Le SNA, lui, permet de maintenir l’homeostasie, l’equilibre
de l’organisme de façon involontaire et inconsciente. Le cœur, comme tous les organes
du corps, fonctionne grâce au système nerveux mais aussi grâce à différentes substances
humorales qui contrôlent notre organisme. L’action du cœur est sous la dépendance de 2
types de systèmes nerveux, l’un intrinsèque et l’autre extrinsèque.
1.1.1 Le système nerveux intrinsèque du cœur
Le cœur possède son propre système nerveux, sa capacité de contraction est
autonome, on parle d’automatisme cardiaque. Le nœud sinusal est le centre rythmique
du cœur, sa fréquence de dépolarisation est d’environ 100 battements par minute en
l’absence de facteurs hormonaux et d’influx nerveux inhibiteur, c’est lui qui determine
la fréquence cardiaque.
8
Figure 1 : Système de conduction du cœur : Anatomie et physiologie humaines,
MARIEB (p.674)
Mais le cœur a besoin de s’adapter aux variations de l’organisme lors d’un effort
ou d’une stimulation exterieure, c’est pourquoi il existe un système de regulation.
1.1.2 Le système nerveux extrinsèque du cœur
Le système extrinsèque est composé du Système Nerveux Autonome (SNA), il
permet de réguler la fonction cardiaque lorsqu’une adaptation est necessaire. (cf. Annexe
1 : action du système nerveux autonome).
Le SNA innerve les muscles lisses des organes et des artères, le muscle cardiaque
et les glandes. Il permet le maintien des constantes du milieu intérieur. L’activite cardiaque
subit des variations de son fonctionnement par une influence humorale ou par son
innervation cardio-accélératrice ou cardio-modératrice. Cette innervation dépend du SNA
et comprend deux parties distinctes : la partie sympathique qui est accélératrice et la
partie parasympathique, plutôt modératrice. Les nerfs sympathiques et
9
parasympathiques sont des nerfs efférents, c’est-à-dire qu’ils proviennent d’un centre
nerveux (le SNA) et se dirigent vers un organe effecteur, ici le cœur. Ces nerfs autonomes
ont un trajet différent en fonction de s’ils appartiennent au système nerveux sympathique
ou parasympathique, ils innervent toute la musculature cardiaque, mais surtout le nœud
sinusal et le nœud auriculo-ventriculaire ainsi que les artères coronaires.
Ce système de regulation n’a de sens que s’il existe une constante à reguler, et
dans le cas de l’activite cardiaque, il s’agit de la Tension Arterielle (TA).
Figure 2 : Innervation autonome du cœur : Anatomie et physiologie humaines, MARIEB
(p.675)
10
1.1.3 Tension artérielle
La Tension Artérielle (TA), aussi appelée Pression Artérielle, correspond à la
pression du sang contre la paroi des artères de la circulation principale. C’est une Force
multipliée par unité de Surface. Contrairement au Système International utilisé en
physique classique, la tension artérielle se mesure en millimètre de mercure (mmHG) et
non pas en Pascal (Pa).
La TA est composée de deux chiffres :
- la systole (SYS) qui correspond à la pression du sang lorsque le
cœur se contracte
- la diastole (DIA) qui correspond à la pression du sang lors du
remplissage des cavites cardiaques, le cœur est alors dilate
Les valeurs dites « normales » de la tension artérielle sont comprises entre
120mmHG pour la TA systolique et 80mmHG pour la TA diastolique.
La TA dépend du débit cardiaque qui, lui, est proportionnel à la fréquence
cardiaque
(FC), on peut donc dire que TA et FC sont liees. Ainsi, lors d’un effort ou d’un
episode de stress, on remarque une accélération de la FC mais aussi de la TA.
Une augmentation trop importante de la TA pourrait être dangereuse, les artères
seraient alors soumises à une telle pression qu’elles pourraient être endommagees, voire
se rompre. C’est pourquoi la FC et la TA sont regulees par le Système Nerveux
Autonome, comme décrit précédemment. Les barorécepteurs (récepteurs à la pression)
présents dans la paroi des artères captent la valeur de la TA qui est alors intégrée et
transmise au Système Nerveux Autonome par les nerfs afférents. Ce même système
nerveux peut alors activer le système sympathique ou parasympathique et ainsi modifier
l’activite cardiaque en conséquence. Ce système fonctionne en permanence, pour assurer
une variation minimale de la TA.
Malgre tout ce système d’auto-régulation, il arrive parfois que la TA soit trop
élevée.
Au-delà de 140mmHG pour la systole et de 90mmHG pour la diastole, on parle
d’hypertension arterielle (HTA). L’hypertension arterielle est diagnostiquee et prise en
11
charge lorsque l’on constate de tels chiffres de la TA sur 3 prises consécutives et sur une
période comprise entre 3 et 6 mois. 6
Les causes de l’HTA sont multiples, on retrouve principalement :
de mauvaises règles hygiéno-diététiques : l’alimentation (souvent
riche en sel et pauvre en anti-oxydants contenus dans les fruits et legumes frais),
l’alcool, le tabac, le manque d’activite physique, le surpoids voire l’obesite, le
stress, …
l’âge : le risque augmente avec l’âge et devient supérieur à 30%
au-delà de 60 ans
l’origine ethnique : le risque est majoré chez les Antillais et les
Sud-asiatiques
les antécédents familiaux : chez les parents au premier degré (père,
mère, grands-parents, frères et sœurs)
L’HTA, à terme, provoque une lesion des artères, pouvant aller jusqu’à leur
rupture, ce qui entraine soit une hémorragie interne, soit un Accident Vasculaire Cérébral
(AVC) si elle survient dans le cerveau. Elle est aussi à l’origine de multiples pathologies
cardiaques auxquelles nous avons été confrontées lors de notre étude.
1.2 Pathologies cardiaques et prise en charge cardiologique
L’hypertension arterielle entre dans les critères d’evaluation du risque de
developper une pathologie cardiovasculaire. Elle est associee à d’autres facteurs de
risques cardiovasculaires :
l’âge (le risque augmente après 55 ans)
le sexe (prevalence chez l’homme ou en cas de menopause precoce
chez la femme)
le tabagisme qui est aussi une cause d’HTA
le diabète de type I ou II
6 Societe Française d’Hypertension Arterielle (SFHTA). Recommandation. Mesure de la pression
artérielle pour le diagnostic et le suivi du patient hypertendu. Site internet : SFHTA. Paris ; 2011. Consulté
le 29 février 2016.
12
la presence d’une dyslipidemie, encore une fois associee à l’HTA
les facteurs génétiques
L’evaluation des risques et des symptômes du patient conditionne sa prise en
charge plus ou moins urgente, par chirurgie ou non, et le suivi qui en découlent.
La prise en charge des patients en chirurgie cardiaque a de multiples causes. Les
plus fréquentes ayant été répertoriées sont :
- les accidents coronariens aigus (ACA) ou syndromes coronariens
aigus (SCA)
- les valvulopathies aortiques (RAO)
- l’insuffisance cardiaque qui peut être la consequence des 2
premières - les troubles du rythme
-
La prévalence et le nombre de ces pathologies ne cessent d’augmenter avec le
vieillissement et la modification de l’hygiène de vie de la population.
Dans toutes ces pathologies, le diagnostic initial ainsi que la prise en charge sont
conditionnés par la valeur de la TA.
Par exemple, dans le cas d’un syndrome coronarien aigu, la decision
therapeutique (fibrinolyse ou Intervention Coronarienne Percutanée) est sous la
dépendance de l’evaluation de plusieurs risques comme le risque ischemique ou le risque
hémorragique. Or, la TA intervient dans l’evaluation de ces 2 risques : plus elle est
élevée et plus le risque est grand dans les 2 cas.7
L’insuffisance cardiaque est, elle-même, decrite comme etant «l’incapacite du
myocarde à assurer un débit cardiaque suffisant pour subvenir aux besoins de
l’organisme »8. Le débit cardiaque étant proportionnel à la fréquence cardiaque et au
7 Guide clinique : Prise en charge des syndromes coronariens aigus par Dr David Fitchett et Dr Pierre
Theroux, édition Elsevier Canada, 2011
8 Federation Française de Cardiologie. L’insuffisance cardiaque. Site : fedecardio.org. Dernière
consultation le 2 avril 2016
13
volume d’ejection systolique, on observera alors une augmentation de la FC
(tachycardie) et donc de la TA.
Dans cette etude, c’est le suivi des patients après diagnostic qui nous interesse,
qu’ils aient subi une intervention chirurgicale ou non, en nous focalisant sur la régulation
de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque.
1.3 L’ostéopathie a-t-elle une action sur la tension artérielle et la fréquence cardiaque ?
Les praticiens manuels utilisent fréquemment la manipulation thoracique comme
traitement dans la prise en charge des douleurs de rachis. Cette technique a déjà montré
ses effets dans différentes études. La composante mécanique utilisée durant la
manipulation a un effet direct sur le SNC, elle entraine une réponse neurophysiologique
activatrice qui diminue ce qu’on appelle la sensibilisation centrale. La sensibilisation
centrale comprend : la nociception, la trophicité de la peau, le tonus musculaire et la
restriction de mobilité.9 Les effets de la manipulation ne sont donc pas uniquement liés à
l’aspect biomecanique. Cependant, les effets physiologiques sous-jacents exacts des
manipulations rachidiennes sont encore peu connus, quelques hypothèses seulement ont
été proposées sur les conséquences neurophysiologiques et psychologiques.
Le SNC et le SNA fonctionnent ensemble, avec des interactions entre eux, et leur
fonctionnement peut être influence l’un par l’autre. La nociception somatique
(responsable de la douleur) et la régulation autonome locale proviennent souvent des
mêmes nerfs afférents que les nerfs somatiques ou viscéraux au sein de la moelle.
Plusieurs zones d’interaction entre le système nerveux somatique et le SNA ont
été identifiées au sein des branches périphériques, de la corne dorsale de la moelle, du
tronc cérébral et du prosencéphale. Durant un stade de sensibilisation centrale, on
remarque une correspondance entre la suractivité au sein de la corne grise latérale et une
augmentation de l’activité sympathique.
9 Korr I. The emerging concept of the osteopathic lesion, JAOA. Vol 48. November 1948. pp 127-138
14
Certaines études que nous avons citées en introduction et sur lesquelles nous nous
sommes basés ont montré que la manipulation sur une vertèbre dorsale donne de bons
résultats sur les patients avec des douleurs cervicales aigues ou chroniques, avec une
action sur l’amplitude du mouvement, une diminution de la douleur, une diminution de
leur sensation de gêne, et même une action sur la trophicité de la peau. Le premier
mécanisme responsable du bon maintien de la qualité des tissus est le SNA. De ce fait,
d’autres études ont été effectuées, montrant ainsi que la manipulation d’une vertèbre
thoracique agissait sur le SNA en diminuant la fréquence cardiaque et la tension artérielle
chez des patients sains.
Figure 3 : Schéma : afférences du SNC et du SNA et réflexe viscéro-somatique
Il existe plusieurs façons d’évaluer l’activité du SNA. Les plus classiques utilisées
et les plus mesurables sont : la vasomotricité (TA et FC), les perturbations de la sudation,
et les modifications de la trophicité. Elles peuvent être observées et mesurées. D’autres
études ont utilisé le diamètre pupillaire, mais les résultats n’ont pas ete concluants.
Tous les patients que nous allons rencontrer au cours de cette étude sont admis en
centre de réadaptation cardiovasculaire pour différents motifs. Leur TA est donc très
surveillé et même traitée.
L’ostéopathie, par le mécanisme que nous venons de décrire, peut-elle avoir une
action complémentaire dans le cas de ces patients ?
15
2. Matériel et Méthode
2.1 le CCN - Porte de Paris 10
2.1.1 Présentation
Le CCN - Porte de Paris est un centre de soins de suite et de réadaptation
fonctionnelle. Il est rattaché au Centre Cardiologique du Nord des Moulins Gémeaux,
situé à Saint Denis (Seine Saint-Denis) et permet donc un suivi post-opératoire complet
des patients. Il est composé de 45 lits d’hospitalisation complète et d’un service
d’hospitalisation ambulatoire pouvant accueillir 45 à 60 patients par jour. La durée
moyenne de prise en charge des patients au CCN - Porte de Paris est de 40 jours.
Les patients bénéficient d’un suivi multidisciplinaire composé de :
5 médecins cardiologues
7 kinésithérapeutes
3 psychologues
1 infirmière tabacologue
2 diététiciens
1 aide-soignante
1 médecin tabacologue
2.1.2 Réadaptation à l’effort et éducation thérapeutique
Lors de son arrivée au CCN-Porte de Paris, chaque patient est pris en charge par
l’équipe multidisciplinaire afin de favoriser sa reprise d’activite et de diminuer les
différents facteurs de risques cardio-vasculaires qu’il présente.
Le cycle de réadaptation commence par un entretien individuel avec une
infirmière et une épreuve d’effort sous la surveillance d’un cardiologue. Cette étape
permet d’établir un programme de réadaptation personnalisé pour chaque patient.
Chaque jour, le patient participera à une séance de réentrainement à l’effort et à
un atelier thérapeutique, sur une durée totale de 1h30.
10 Livret d’accueil du stagiaire du CCN-Porte de Paris, créé le 1er juillet 2014 par les équipes IDE
et AS de SSR 1,2 et 3 et les équipes IDE jour USIC CCN MG – IH – HL – VB – PB – AA – CA
16
La séance de réentrainement à l’effort est encadrée par l’equipe de
kinésithérapeutes ainsi que par un coach sportif agréé. Elle se compose de 30 minutes de
réentrainement sur un vélo ergométrique ou sur tapis roulant, et d’une séance d’exercices
gymniques. Les ateliers thérapeutiques sont variés, ils sont encadrés par les cardiologues,
les kinésithérapeutes, les diététiciennes, les infirmières et les psychologues. Le but de ces
ateliers est de permettre au patient de comprendre les mécanismes et les causes des
pathologies cardiaques, leur traitement, le fonctionnement de l’organisme durant l’effort
ainsi que ses conséquences. Ils apprennent aussi à analyser la composition de leurs repas,
à limiter les facteurs de risques cardio-vasculaires et participent à des groupes de paroles
pour échanger leur expérience avec les autres patients et trouver du soutien.
C’est dans ce cadre que nous sommes intervenus au CCN-Porte de Paris, à raison
d’une journée par semaine, du 2 novembre 2015 au 25 mars 2016.
2.2 Recrutement des patients
2.2.1 Population
Nous avons recruté les patients pour cette étude au sein du CCN – Porte de Paris,
dans les services d’hospitalisation et d’ambulatoire, entre le 2 novembre 2015 et le 25
mars 2016.
2.2.2 Critères de participation à l’étude
Nous avons mis en place certains critères d’inclusion et d’exclusion à cette etude.
Les critères d’inclusions etaient les suivants :
être admis au sein du CCN – Porte de Paris, en hospitalisation ou
en ambulatoire
avoir obtenu l’autorisation du medecin du service correspondant
au sein du CCN (Annexe 3)
avoir accepté de participer à l’étude et avoir signé le formulaire de
consentement à la participation de l’étude (Annexe 4)
Les critères d’exclusion, nécessaire au bon déroulement de cette étude, étaient les
suivants :
17
ne pas avoir subi d’operation chirurgicale necessitant une
sternotomie. En effet, c’est une contre-indication formelle à la manipulation
structurelle transthoracique, jusqu’à complète cicatrisation. Ont donc été exclus
les patients ayant subi un pontage (mono ou multiple) ou un remplacement
valvulaire (hormis les TAVI = Transcatheter Aortic Valve Implantation)
ne pas presenter de risque d’osteoporose majeure, à savoir :
antécédent personnel de fracture par fragilité osseuse, âge > 60 ans, antécédent
de corticothérapie systémique (≥7,5 mg/jour d’equivalent prednisone pendant au
moins trois mois), masse corporelle < 19kg/m², ménopause précoce (avant 40
ans). En l’absence de bilan osteoporotique (osteodensitometrie), nous devions
inclure ces critères car la manipulation structurelle est contre-indiquée en cas
d’osteoporose 11, 12
, 13
Notre étude comprenait un « groupe témoin » de patients répondant aux même
critères mais sur lesquels notre protocole n’a pas ete applique. Nous avons seulement
procédé aux mesures de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque sur les patients
de ce groupe.
Les patients sont répartis en plusieurs groupes de réadaptation, ils participent à la
séance de réentrainement à l’effort à différents moment de la journée :
les patients du groupe 1 entre 9h et 10h30
les patients du groupe 2 entre 10h30 et 12h
les patients du groupe 3 entre 13h30 et 15h
les patients hospitalisés entre 15h et 16h30
L’appartenance à chacun de ces groupes est precisee pour chaque patient dans les
tableaux de résultats en annexes 6 et 7. Hors de ces créneaux horaires, il nous était
impossible de prendre en charge les patients.
11 Fischer M. et Erieau B., Thrust, sémiologie, imagerie : Indications en ostéopathie vertébrale,
pages 154 et 155 12 Principes directeurs de l’OMS pour la formation de base et la sécurité en chiropratique, Organisme
Mondial de la Santé 2005, NLM classification: WB 905.7
13 Dr Thierry Thomas - Inserm U1059 - Service de rhumatologie - CHU St-Etienne, Ostéoporose,
publié sur le site de l’HAS le 5/12/2011 et consulte le 12/10/2015
18
Pour éviter le biais de sélection qui sera décrit dans la discussion, nous avons
procédé à un « tirage au sort » de nos patients afin de les prendre en charge de façon
totalement aleatoire. Ainsi, nous ne savions pas à l’avance si le patient faisait partie de
notre groupe traité ou de notre groupe témoin.
2.3 Technique utilisée
Nous avons choisi d’utiliser une technique ostéopathique structurelle de haute
vélocité et basse amplitude comme outil de traitement (annexe 2).
Ce choix de technicite s’explique par l’anatomo-physiologie développée en première
partie, elle a déjà été utilisée dans les études de Sophie Larnaudie en 2011 et par Rob
Sillevis, Joshua Cleland, Madeleine Hellman et Kristina Beekhuizen en 2010. Nous
avons ciblé cette manipulation sur la portion thoracique de T1-T5, centrée sur la vertèbre
T4 en raison du rapport metamerique avec le cœur.
Il est important de préciser que cette technique, si elle est bien effectuée, ne doit en aucun
cas déclencher de douleur chez le patient. Toute survenue de douleur lors de la mise en
place de la technique entrainera l’arrêt immediat de la technique (ce critère était précisé
à chaque patient dans le formulaire de consentement).
2.4 Matériel de mesure et protocole
Nous avons choisi comme outil de mesure la Tension Artérielle (TA) et la
Fréquence Cardiaque (FC). Nous avons développé en première partie l’importance de
ces 2 variables dans le suivi des patients en cardiologie. Ces 2 variables sont aussi un très
bon moyen d’evaluer l’action du système nerveux autonome sur lequel nous souhaitons
agir. Nous avons en notre possession un tensiomètre électronique répondant à la
classification OMS (normes AFSSAPS) afin de rendre les mesures plus fiables, et
d’obtenir les 2 mesures simultanement.
La mesure de la TA et de la FC se fera en 4 prises :
une première prise avant la technique
une deuxième prise 5 minutes après la première prise (patient au
repos) comme l’imposent les normes de l’HAS pour le depistage de
l’hypertension arterielle
19
une prise juste après la technique
une prise 10 minutes après la technique
Après le protocole, un questionnaire de suivi a été distribué à chaque patient afin
de recueillir ses observations subjectives des effets de la technique (Annexe 5).
Si le patient était toujours hospitalisé au sein du CCN-Porte de Paris durant les
semaines suivantes, nous avons procédé à une mesure de la tension artérielle et de la
fréquence cardiaque au bout de 7 jours, 14 jours, et 21 jours après la mise en place de la
technique afin d’evaluer une potentielle action au long terme de notre pratique.
Figure 4 : Photographie de la salle où a eu lieu l’étude
20
3. Résultats
Le nombre de patients repertories s’elève à 60 patients :
- 30 patients ont été traités
- 30 patients constituent le groupe « témoin » et n’ont pas ete traites
Parmi ces patients, 39 étaient des hommes et 21 étaient des femmes.
Nous avons mis en place une étude statistique afin de répertorier nos résultats.
Cette analyse statistique permet d’evaluer la validite d’une hypothèse en comparant 2
échantillons de données provenant du même groupe ou de deux groupes différents. Notre
hypothèse est la suivante : y-a-t’il une variation de la tension artérielle et de la fréquence
cardiaque chez nos patients après avoir effectué une technique structurelle sur la vertèbre
T4 ?
Puisqu’il s’agit d’une analyse quantitative, nous avons utilisé le test « T de
Student » : apparié pour comparer les différentes valeurs obtenues avec le
groupe traité non apparié pour comparer notre groupe traité avec notre groupe
témoin.
Avec l’aide du site internet « biostagv », nous obtenons, après chaque comparatif,
une valeur-p. La formule utilisée est faite de telle sorte que si notre valeur-p est inférieure
à 0.05, on considère que le résultat est statistiquement significatif.
Nous allons donc calculer chaque valeur-p aux différents temps de notre protocole, en
comparant les données obtenues avec le groupe traité, puis en mettant ces données en
parallèle avec le groupe témoin.
Nous avons analysé toutes nos données entre-elles mais, par souci de clarté, nous allons
les présenter sous forme de tableaux et graphiques avec les moyennes de ces données.
La totalité de nos données sont présentées en annexes 6 et 7.
21
3.1 Comparaison entre la première et la deuxième mesure
Graphique 1
Tableau 1
Nous obtenons, pour le groupe témoin, lorsque nous comparons les deux mesures
de la TA en systole, p = 0.0046217724249577, lorsque nous comparons les deux mesures
de la TA en diastole, p = 0.52192013556744, et lorsque nous comparons la fréquence
cardiaque, p = 0.60193868385577.
Pour le groupe traité, de la même façon, lorsque nous comparons les deux mesures
de TA en systole, p = 0.00053326552509424, lorsque nous comparons les deux mesures
de TA diastole, p = 0.35369479282209 et lorsque nous comparons les deux mesures de
FC, p = 0.94217897768331.
22
N’ayant pas selectionne nos patients, et puisque le début du protocole est le même
pour le groupe traité et le groupe témoin, nous choisissons de comparer la première
mesure et la deuxième mesure pour l’ensemble des 60 patients pris en charge dans cette
etude. Dans ce cas, on obtient p = 0.041758722549131 pour la TA systolique.
3.2 Comparaison entre la deuxième et la troisième mesure
Graphique 2
Tableau 2
Pour le groupe traité, entre la deuxième et la troisième prise, lorsque nous comparons
les TA systoliques nous obtenons p = 0.55986401883132, lorsque nous comparons les TA
diastoliques nous obtenons p = 0.13366662466309 et lorsque nous comparons les FC nous
obtenons p = 0.20146636481402.
Afin d’analyser la potentielle différence entre le groupe traité et le groupe témoin,
il fallait comparer la variation entre les valeurs de la troisième prise et de la deuxième
prise dans les deux cas. Nous avons donc procédé au calcul (prise 3 - prise 2) pour nos
trois variables et comparé les valeurs obtenues entre nos deux groupes avec un test « T
de Student » non apparié.
23
Graphique 3
Tableau 3
Ainsi, la comparaison de la variation TA SYS 3 – TA SYS 2 pour nos 2 groupes
donne une valeur-p égale à 0.58442233271511, la comparaison de la variation TA DIA
3 –TA DIA 2 donne une valeur-p égale à 0.10760062539733 et la comparaison de la
variation FC 3 – FC 2 donne une valeur-p égale à 0.058126443968534.
24
3.3 Comparaison entre la deuxième et la quatrième mesure
Graphique 4
Tableau 4
Pour le groupe traité, entre la troisième prise de tension artérielle et de fréquence
cardiaque et la quatrième mesure, lorsque nous comparons la TA systolique, nous obtenons
p = 0.02867521536659, lorsque nous comparons la TA diastolique, nous obtenons
p = 0.29172331936926 et lorsque nous comparons la FC, nous obtenons
p = 0.25197684903101.
Dans le cas de la tension systolique, p<0.05 donc le résultat est statistiquement significatif.
25
Graphique 5
Tableau 5
En comparant nos deux groupes entre la deuxième mesure et la quatrième mesure
(prise 4 – prise 2), nous avons obtenus les résultats suivants :
- la comparaison de la variation TA SYS 4 -TA SYS 2 donne une
valeur-p égale à 0.45048151494278
- la comparaison de la variation de TA DIA 4 – TA DIA 2 donne
une valeur-p égale à 0.97743242479788
- la comparaison de la variation de FC 4 – FC 2 donne une valeur-p
égale à 0.02762623465450447
26
3.4 Comparaison entre la troisième et la quatrième mesure
Graphique 6
Tableau 6
Pour le groupe traité, lorsque nous comparons la troisième prise et la quatrième
prise, nous obtenons p = 0.02867521536659 pour la TA systolique, p =
0.29172331936926 pour la TA diastolique et p = 0.25197684903101 pour la FC.
27
Graphique 7
Tableau 7
Comme précédemment, nous avons comparé les données du groupe traité avec
celles du groupe témoin. La comparaison des variations de la TA systolique entre la
troisième prise et la quatrième prise donne p = 0.17779737528603, l’analyse de la
variation de la TA diastolique donne p = 0.32287143439082 et celle de la FC donne p =
0.28780807066019.
3.5 Résultats du questionnaire de suivi
Nous avons distribué un questionnaire aux patients du groupe traité afin de
recueillir leurs impressions subjectives suite à la technique. Ce questionnaire est présenté
en annexe 5.
Sur 30 patients traités, 22 patients nous ont rendu ce questionnaire.
Les résultats qui en découlent sont les suivants :
- 19 patients ne ressentent pas de sensation inhabituelle suite à la
technique
28
- 1 patient décrit une douleur latéralisée et bilatérale au niveau des
thoraciques basses
- 2 patients decrivent une diminution d’une douleur qu’ils
presentaient au niveau lombaire
Lorsqu’on les interroge sur leur sommeil, les patients rapportent que :
- pour 20 d’entre eux, leur sommeil n’a pas ete modifie suite à la
technique
- pour 1 d’entre eux, le sommeil a ete mouvemente et il a senti une
difficulte à respirer la nuit
- pour 1 d’entre eux, le sommeil a duré plus longtemps (de 4 heures
habituellement à 6 heures suite à la technique)
Nous avons questionné les patients sur une liste de signes liés au système nerveux
autonome et les patients ont coché ceux qui leur ont semblé apparaître suite à la technique
:
- 1 patient a senti une sensibilité accrue à la lumière
- 1 patient a ressenti des larmoiements
- 1 patient a ressenti des gargouillements
- 1 patient a ressenti des ballonnements
- aucun patient n’a ressenti de sueurs
- 2 patients ont ressenti des palpitations
- 2 patients ont ressenti un essoufflement
- 2 patients ont décrit une sensation vertigineuse
- 1 patient a decrit une envie d’uriner ou de defequer
- 12 patients ont décrit une fatigue accrue dans la journée
29
Enfin, lorsque l’on demande au patient s’il a ressenti une douleur suite à l’appui
lors de la technique effectuee, les 22 patients nous disent qu’ils n’ont pas ressenti cette
douleur.
4. Analyse
4.1 Effet blouse blanche
Entre la première mesure de tension artérielle et de fréquence cardiaque et la
deuxième, il s’est ecoule 5 minutes, mais nous n’avons rien fait de plus que de discuter
avec le patient et lui expliquer l’etude en question. En comparant les valeurs de la prise
1 et de la prise 2 nous évaluons donc la réaction du patient en notre présence, plus
communément appelé « effet blouse blanche ». Cet effet a déjà été remarqué chez
plusieurs patients qui présentent un stress en présence de personnel médical. Lorsque
nous sommes intervenus au CCN – Porte de Paris, nous portions la même tenue que le
personnel hospitalier (blouse et pantalon blancs) et les patients ne nous connaissaient pas,
on peut donc imaginer qu’ils puissent presenter un stress en notre presence. On remarque
que, dans le groupe témoin comme dans le groupe traité, nous obtenons un résultat
statistiquement significatif pour l’analyse de la TA systolique entre la première et la
deuxième mesure. En effet, dans les deux cas, mais aussi lorsque nous considérons la
totalité des patients comme un groupe unique, nous obtenons p<0.05 pour cette valeur.
Cela nous laisse à croire que nous avons un « effet blouse blanche » sur nos
patients.
Cet effet n’est pas retrouve dans l’analyse de la TA diastolique et de la FC. Nous
pouvons en conclure que, si effet blouse blanche il y a, celui-ci influence peu la TA
diastolique et la FC qui restent stables.
4.2 Effet immédiat de la technique
Entre notre deuxième prise et notre troisième prise de tension artérielle et de
fréquence cardiaque, nous avons effectué la technique structurelle de T4 sur notre groupe
traité, comme décrite en annexe 2.
L’objectif de cette mesure etait d’evaluer l’efficacite de notre technique sur le groupe
traité et de la comparer ensuite avec le groupe témoin.
30
Lorsque nous comparons les mesures des patients traités, avant et après la technique
structurelle, on remarque que les résultats ne sont pas significatifs. Quand on compare
ces données avec les valeurs du groupe témoin, que l’on ait pratique la technique ou non,
les valeurs de TA et de la FC ne sont pas modifiées de façon significatives.
On peut donc penser que la manipulation de la quatrième vertèbre thoracique n’a pas
modifié, de façon immédiate, les constantes cardiaques de nos patients.
4.3 Effet de la technique au bout de dix minutes
La quatrième mesure que nous avons effectuée, dix minutes après la troisième,
avait pour but de montrer un éventuel effet à « long terme » de notre technique.
En comparant les mesures de la quatrième prise avec les données relevées avant la
technique, les résultats obtenus sont significatifs, pour le groupe traité, en ce qui concerne
la TA systolique. Notre technique a donc eu un effet sur la TA systolique au bout de dix
minutes. Cette variation est négative, c’est-à-dire que la TA systolique a diminué. On
peut donc envisager que l’activite du SNA, et plus particulièrement sa composante
parasympathique (cardio-modératrice), serait modifiée environ dix minutes après la
manipulation structurelle au niveau de T4.
Lorsque l’on compare ces donnees avec celles du groupe temoin, on remarque qu’il
existe une variation significative des valeurs de FC entre nos 2 groupes, sans pour autant
que les résultats soient significatifs sur le groupe que nous avons traité.
Donc, même si la baisse de la FC pour notre groupe traite n’est pas significative, elle est
quand même significativement plus grande que la variation de FC de notre groupe témoin
(où elle a même légèrement augmenté). Il est donc possible que nous ayons eu une légère
action sur la FC de nos patients après dix minutes.
Les effets de notre technique restent cependant minimes puisqu’ils n’affectent jamais les
valeurs des TA diastoliques.
4.4 Autorégulation du système nerveux autonome
Entre la troisième mesure et la quatrième mesure, nous avons discuté avec le
patient et nous lui avons expliqué comment remplir le questionnaire de suivi. Pendant
ces quelques minutes, on considère que le SNA aurait pu se réguler de lui-même, nous
avons donc analysé cette potentielle autorégulation du SNA.
31
Pour notre groupe traité, nous obtenons un résultat statistiquement significatif pour la TA
systolique. Globalement, la TA systolique diminue donc on pourrait penser que c’est le
système parasympathique qui est active.
En comparant ces données avec le groupe temoin, nous n’obtenons pas de resultats
significatifs donc il n’y pas de reelle disparite entre les variations des valeurs du groupe
témoin et du groupe traité.
4.5 Effets subjectifs de la technique
Après analyse des réponses de nos patients sur le questionnaire de suivi, nous
pouvons constater que la majorite des patients n’a pas ressenti d’effet majeur sur son état
général suite à la technique.
Certains patients nous ont decrit l’apparition ou la disparition de douleurs au niveau du
rachis mais ces douleurs intervenaient à chaque fois à des endroits que nous n’avions pas
touchés.
Mais presque tous les patients ont ressenti au moins un des effets cités dans le
questionnaire lorsqu’on leur propose de les cocher.
Enfin, aucun patient n’a ressenti de douleur à l’endroit où se portait la technique, c’est à
dire au niveau de la quatrième vertèbre thoracique.
Nous pouvons conclure des resultats de ce questionnaire que nous n’avons pas eu d’effet
suffisamment important sur le SNA pour que les patients ressentent ces effets de façon
subjective et en grande majorité.
4.6 Autres résultats
Nous avons cherché à mettre en évidence une variation de nos résultats en
fonction :
- du sexe : nous avions 39 hommes pour 21 femmes
- du groupe de réadaptation auquel appartenait chaque patient
- des différents facteurs de risques cardio-vasculaires qu’ils
presentaient : âge, diabète, tabac, dyslipidémie
- de la pathologie pour laquelle ils avaient été opérés ou admis dans
le centre
32
Par une analyse rapide, à l’aide d’un tableau croise dynamique sur le logiciel Excel®,
nous n’avons pas constate de difference sur nos resultats en fonction de ces differents
facteurs, c’est pourquoi ceux-ci n’apparaissent pas dans l’analyse de nos résultats.
De plus, nos mesures prises au bout de 7 jours, 14 jours et 21 jours n’ont pas pu être
analysées car le nombre de patients encore présents à ces dates était faible, les patients
ayant terminé leur cycle de réadaptation. Au bout de 7 jours, seuls 27 patients étaient
encore présents au CCN pour effectuer les mesures de suivi, soit moins de la moitié de
notre panel initial et ce nombre n’etait pas suffisant pour faire un comparatif
scientifiquement pertinent. Au bout de 14 jours, le nombre était encore inférieur et ainsi
de suite au bout de 21 jours.
33
5. Discussion
5.1 Biais expérimentaux 14
5.1.1 Biais de confusion
Le biais de confusion prend en compte l’evolution spontanee de la maladie, l’effet
placebo et le phénomène de régression à la moyenne.
Chez nos patients, et sur un laps de temps de 15 minutes, nous ne pouvons pas dire que
la « maladie » a évolué, mais par contre, nous pouvons avoir un effet placebo et un
phénomène de régression à la moyenne.
L’effet placebo intervient chez les patients qui savent qu’ils reçoivent un traitement et à
qui on donne l’information du resultat que l’on souhaite obtenir avec le traitement. Dans
notre étude, il était difficile de cacher aux patients qu’ils recevaient le traitement ou qu’ils
constituaient le groupe temoin. On peut donc dire que l’effet placebo intervient dans
notre recherche. Pour limiter ce biais, nous aurions dû constituer un groupe placebo,
c’est-à-dire un groupe sur lequel nous faisions une technique sans aucun effet, qui
ressemble à la technique structurelle utilisée et de même durée. En ostéopathie, on peut
considérer que dès que l’osteopathe pose ses mains sur le patient, il a une action, même
sans aucune intention, donc notre technique n’aurait pas ete un vrai traitement placebo.
De plus, parce que nous intervenions dans le cadre d’une institution de soin et sur des
patients presentant une vraie pathologie, il n’etait pas très ethique de constituer un groupe
placebo.
L’effet de regression à la moyenne est une tendance entre deux mesures
consécutives à se rapprocher des valeurs normales. La majorité de nos patients sont suivis
et régulés par traitement médicamenteux pour contrôler leur TA. Encore une fois, nous
intervenions sur une durée de 15 minutes, on peut donc penser que cet effet est limité,
mais les résultats montrent tout de même un effet blouse blanche et cet effet intervient
dans le biais de régression à la moyenne. On aurait pu envisager un effet de régression à
la moyenne plus important sur une durée plus longue, lié à la prise de médicaments des
14 Patrick Mismetti, Silvy Laporte, Méthodologie des essais cliniques : pourquoi et pour qui ? Les notions
essentielles à une lecture critique, JOHN LIBBEY EUROTEXT, vol. 9, N°3, septembre 2003
34
patients mais aussi à leur prise en charge en réadaptation, mais le suivi de nos patients
sur plusieurs semaines consécutives ne nous a pas permis de recueillir assez de données
pour les analyser. En effet, pour constituer une étude statistique fiable, il est nécessaire
de presenter une population d’environ 60 patients, ce que nous avons obtenu pour la
partie principale de l’etude, mais les sorties et entrees des patients en centre hospitalier
sont variables, et nous n’avons malheureusement pas pu suivre nos patients comme nous
l’aurions voulu sur plusieurs semaines.
C’est pour limiter au maximum ce biais de confusion que nous avons constitue un groupe
témoin.
5.1.2 Biais de sélection
Le biais de sélection existe si le praticien choisit lui-même les patients sur lesquels
il applique le traitement et ceux qui n’en beneficient pas.
Pour éviter ce biais, il faut mettre en place un tirage au sort, complétement aléatoire, pour
que le praticien ne sache pas à qui il va prodiguer la technique, c’est ce que l’on appelle
un essai randomisé. Dans notre cas, nous avons bien effectué une prise en charge
aléatoire de nos patients afin de palier à ce biais.
5.1.3 Biais de suivi et biais de prise en charge
Le biais de suivi intervient si la prise en charge des patients en dehors de l’etude
est différente. Dans notre cas, tous les patients sont suivis de la même façon en centre de
réadaptation cardio-vasculaire, mais certains etaient en debut de cycle et d’autres en fin
de cycle. Certains avaient donc presque terminé leur processus de réadaptation cardiaque
alors que d’autres le débutaient à peine. Il faut envisager que ce paramètre ait eu une
influence sur la variation de la TA et de la FC chez nos patients.
5.1.4 Biais de détection ou biais d’évaluation
Ce biais consiste à constater plus d’echec dans le groupe qui n’a pas ete traite que
dans le groupe traite, du simple fait que l’on sait si le patient a ete traite ou non. Pour
remedier à cette situation, l’ideal est de faire une etude en « double aveugle », c’est-àdire
que le praticien ne sait pas s’il traite ou non et le patient ne le sait pas non plus. Dans le
cadre de l’osteopathie, un protocole en double aveugle est compliqué à mettre en place.
Il est difficile de croire que le praticien qui pose ses mains ne sait pas s’il traite ou non.
35
Ce biais est à rapprocher du biais d’interpretation, qui intervient si la personne qui
procède au traitement et celle qui recueille les résultats sont les mêmes. On aurait alors
de meilleurs résultats dans le groupe que nous savons ayant reçu la technique que dans
le groupe témoin.
Dans notre étude, ces deux biais sont à prendre en compte, puisque nous n’avons pas
effectué de « double aveugle » et que nous avons traité nos patients et recueilli les
résultats nous-mêmes ensuite. Mais les données répertoriées sont dite « objectives »
puisque la TA et la FC sont des variables physiologiques, que nous avons mesurées avec
un appareil aux normes AFSSAPS et surtout toujours avec le même appareil, nous
permettant d’obtenir des mesures comparables entre elles.
5.2 Biais spécifiques à notre étude
5.2.1 Le cadre du CCN – Porte de Paris
L’integration d’un centre de readaptation pour mettre en place notre protocole
expérimental a été une vraie chance, car elle nous a permis de trouver immédiatement la
population de patients que nous voulions investiguer et en nombre suffisant. De plus, elle
retire le biais géographique à notre étude puisque nous avons traité tous les patients au
même endroit et dans le même contexte. Mais le milieu hospitalier nous a imposé d’autres
contraintes qui peuvent constituer un biais dans notre etude.
Le SNA se régule tout au long de la journée en fonction de nombreux facteurs, par
exemple le système nerveux parasympathique est dominant juste après un repas, ce qui
explique pourquoi nous sommes fatigués après avoir mangé. De ce fait, nous aurions dû
prendre en charge nos patients toujours à la même heure, après au moins 2 heures de
jeûne pour que la digestion soit achevée, dans un état de calme ambiant, sans stress, etc…
Mais lors de nos interventions au CCN – Porte de Paris, il nous a fallu nous adapter au
rythme des séances de réadaptation. Nous avons donc pris en charge nos patients à
différents moments de la journée en fonction de leur groupe, qu’ils aient mangé ou non,
et dans un calme plus ou moins relatif en fonction du monde qui se trouvait aux alentours
de notre espace de traitement.
36
Il aurait été intéressant d’effectuer un suivi à moyen terme en rajoutant une
mesure au bout de 2 heures après avoir effectué la technique par exemple.
Malheureusement les horaires de réadaptation étant limités à 1h30, nous ne pouvions pas
disposer des patients sur cette durée.
Quant à notre analyse au long terme, elle n’a pas pu aboutir à cause du nombre insuffisant
de patients encore présents pour effectuer les mesures. Nous aurions donc dû, dans la
mesure du possible, prendre en charge les patients en début de cycle de réadaptation pour
augmenter ce nombre.
5.2.2 La réadaptation à l’effort
Nous intervenions durant les seances de readaptation à l’effort. En fonction de la
disponibilité des locaux et du matériel, les patients ne peuvent pas tous effectuer la même
activite au même moment. C’est pourquoi certains des patients que nous prenions en
charge venaient d’effectuer leurs 30 minutes de reentrainement sur velo ergonomique ou
tapis roulant, d’autres terminaient leurs exercices gymniques, et d’autres encore
revenaient d’atelier therapeutique. Ces differents elements constituent un biais non
négligeable à prendre en considération dans notre étude.
5.2.3 Population
Les patients admis au CCN – Porte de Paris sont en suivi de soins après une
chirurgie cardiaque ou parce qu’ils presentent une pathologie cardiaque qui necessite une
réadaptation cardio-vasculaire. Ces patients présentent un certain nombre de facteurs de
risques cardio-vasculaires que nous devons prendre en compte dans les biais de notre
étude. Dans les tableaux présentés en annexes 6 et 7, nous avons répertorié le sexe des
patients, leur âge, la pathologie qu’ils presentaient ou la raison de leur intervention
chirurgicale, ainsi que s’ils souffraient de diabète, de dyslipidemie et s’ils fumaient.
Tous ces facteurs influencent le SNA par l’action qu’ils ont sur le système
cardiovasculaire. Mais dans le cas de nos patients, ces différents facteurs de risques sont
scrupuleusement surveillés et même régulés par une éducation des patients mais surtout
par un traitement médicamenteux.
5.2.4 Médicaments et régulation du SNA
En annexe 8, nous avons répertorié les différentes familles de médicaments que
prenaient nos patients. Le nombre de comprimés que prenait chaque patient était de 4 à
37
11 par jour. Ces médicaments ont tous une action spécifique en fonction de la pathologie
ciblée. Hormis leur action voulue, ces médicaments ont aussi, pour certains, une action
sur le SNA. Ainsi, on a répertorié que 96.7% de nos patients sont traités par des
médicaments ayant un effet antihypertenseur par action sur les récepteurs béta-1. Ces
récepteurs béta-1 sont spécifiques au système nerveux autonome dans le cadre de la
régulation de l’activite cardiaque. Leur activation entraine une relaxation du muscle
cardiaque et, par extension, une diminution de la TA et de la FC. D’autres medicaments
que prenaient nos patients intervenaient, par effet secondaire, sur les récepteurs béta-2
qui, eux, ont une action vasodilatatrice et influencent aussi la TA et la FC. Si on
additionne les effets de tous les médicaments prescrits à nos patients, on peut envisager
que leur TA et leur FC étaient déjà régulée avant même que nous intervenions.
Conclusion
Notre experimentation avait pour but d’etablir un lien entre les etudes dejà
menées sur l’action de l’osteopathie sur le SNA et la pathologies cardiaques en centre de
réadaptation cardiovasculaire. régulation des constantes cardiaques. Nous voulions voir
si les résultats qui avaient été obtenus sur des patients dits « sains » pouvaient s’appliquer
sur des patients pris en charge pour des Notre problématique consistait à envisager un
complement de traitement pour ces patients grâce à l’osteopathie.
Ce qui ressort de notre experimentation, c’est que nous avons bien eu un effet sur
la TA de nos patients lors de notre protocole. Cet effet est très significatif dans la
première partie de notre experience et correspond à l’effet « blouse blanche », mais il est
aussi présent dix minutes après avoir effectué notre technique, nous amenant à croire que
le système nerveux parasympathique serait activé quelques minutes après une
manipulation de la quatrième vertèbre thoracique, ces résultats étant cohérents avec ceux
des études menées précédemment. En enlevant le maximum de biais que nous pouvions
et en prenant en charge un nombre conséquent de patients, nous avons multiplié nos
chances de rendre cette étude scientifiquement pertinente. Cependant, un certain nombre
de biais interviennent dans notre étude, et en particulier les facteurs de risques cardio-
vasculaires et la prise importante de médicaments par nos patients. Pour approfondir
notre étude, il serait intéressant de prendre en charge des patients souffrant d’une
pathologie cardiaque qui ne presenterait pas d’urgence dans sa prise en charge, afin
38
d’initier un traitement osteopathique en amont ou en parallèle du traitement
médicamenteux. Nous pourrions, par exemple, cibler des patients atteints de troubles du
rythme comme les tachycardies dites « jonctionnelles » (maladie de Bouveret et
syndrome de Wolf Parkinson White) 15 . Ces pathologies sont courantes chez les
adolescents et les jeunes adultes et sont traitées par béta-bloquants dans un premier
temps. En fonction de la gravité de la maladie, et si elle persiste, une ablation par
radiofréquence est envisagée. Cette population de patients permettrait d’enlever tous les
biais des facteurs de risques cardio-vasculaires lies à l’âge, avec les autres pathologies
qui en découlent (dyslipidémie, diabète non-insulino-dépendant,…).
Notre immersion au sein d’un centre de readaptation cardiovasculaire a ete très
riche d’apprentissage, nous avons pu observer le fonctionnement d’une institution,
approfondir nos connaissances sur les maladies cardiaques, suivre un parcours de
readaptation à l’effort sous la supervision d’une équipe de kinésithérapeutes et être en
contact avec des patients que nous ne croisons pas souvent en cabinet d’osteopathie. Ces
quelques mois passés au CCN – Porte de Paris apportent à notre cursus un enseignement
complémentaire non négligeable et une meilleure approche des liens qui existent entre
les différents professionnels de santé, donnant un vrai sens à la notion de réseau
multidisciplinaire.
Quant à savoir si l’osteopathie a sa place dans les centres de readaptation, le debat
est ouvert. Si on considère une approche multidisciplinaire complète et l’evolution de la
place de l’osteopathie en France depuis quelques annees, on pourrait envisager d’inclure
des ostéopathes dans différents centres de réadaptation. Cette question prend tout son
sens dans le cas des centres de readaptation axes sur l’orthopedie puisque, rappelons-le,
la majorite des consultations osteopathiques concerne l’appareil musculo-squelettique.
Mais l’osteopathie n’est pas une profession de santé 16 et à ce titre, elle n’est pas
remboursee par la securite sociale. Il est donc difficile de l’inclure dans des centres où
les patients sont totalement pris en charge. Depuis 2002, la législation évolue et, avec les
nouveaux decrets de 2007 et de 2014, la place de l’osteopathie prend de l’ampleur dans
le monde paramédical, laissant la porte ouverte à une potentielle future collaboration
avec les professionnels de santé.
15 Normand J.P., Pr. Cardiologie UVSQ,Chapitre VIIC : tachycardies jonctionnelles par rythme
réciproque et syndrome de Wolf Parkinson White, 1998 16 livre Ier et livre II du Code de la Santé Publique, version consolidée du 17 mars 2016, consulté sur
légifrance.gouv.fr le 17 mars 2016
39
Annexes
Annexe 1 : action du système nerveux autonome
Source : Cours de G. Beauvalot sur le système nerveux autonome à l’IDO Paris
Figure 5 : action du système nerveux autonome
40
Annexe 2 : Description de la technique utilisée
Extrait de Thrust, sémiologie, imagerie : Indications en ostéopathie vertébrale de
Michel Fischer et Benoît Erieau, pages 154 et 155
Dysfonction dorsale haute (T1-T4) en flexion/extension (dog-technic)
• Position du sujet
En DD, proche du bord de la table côté praticien
Membre supérieur droit croisé par-dessus le membre supérieur gauche. Les 2 coudes
sont superposés. Les mains maintiennent cette position par un contact au niveau des moignons
des épaules.
• Position du praticien
Debout, coté préférentiel du praticien
À hauteur de la zone bassin-ceinture scapulaire du patient
• Mise en place des paramètres
Le praticien soulève le thorax du patient en flexion et rotation de façon à placer P2 de
l’index et l’eminence thenar de sa main droite sur les transverses de la vertèbre sousjacente à
celle traitée. (Pour une dysfonction en flexion, il est possible de rajouter à cette position de main
une prise « briquet » : flexion du pouce de façon à « tracter » l’epineuse de la vertèbre en
dysfonction vers l’extension.
Le praticien positionnera son poignet droit en inclinaison cubitale maximum de façon à
placer son avant-bras en dedans du bord interne de la scapula.
Puis le praticien repositionne le sujet sur la table tout en maintenant par une prise en
berceau le rachis cervical et la tête. Il faut éviter toute pression excessive entre le rachis
thoracique du patient et la main postérieure du praticien.
• Mise en œuvre du thrust
Le praticien deroule le sujet jusqu’au niveau de sa main posterieure.
Puis il porte le thrust par une impulsion trans-thoracique de façon verticale :
- légèrement vers les pieds du sujet pour une dysfonction en extension
- légèrement vers la tête du sujet pour une dysfonction en flexion.
41
• Critères de réussite du thrust
Éviter toute pression pendant la phase précédant le thrust.
Le thrust est réalisé sur une respiration naturelle du sujet.
Chez certains sujets particulièrement cyphosés au niveau dorsale haut, il peut être
intéressant de demander au sujet de fléchir les genoux et si besoin de soulever activement le
bassin de façon à favoriser le contact dorsal haut avec la main dorsale postérieure du praticien.
Fig. 4.32 – Mise en place des paramètres Fig. 4.33 – Mise en œuvre du thrust
47
Annexe 8 : Liste des médicaments prescrits aux patients du CCN – Porte de Paris
Source : Vidal 2016
Les antihypertenseurs
Cardensiel, Bisoprolol, Bisoce, Detensiel : bisoprolol hémifumarate Mécanisme d'action Le bisoprolol est un bêtabloquant ayant une forte affinité pour les récepteurs bêta-1. Cas
d'usage Le bisoprolol est utilise dans la prise en charge des insuffisances cardiaques, de l’hypertension arterielle,
des angors.
Acebutolol chlorhydrate Mécanisme d'action
L'acébutolol se caractérise par trois propriétés pharmacologiques : une activité bêtabloquante bêta-1
sélective, un effet antiarythmique et un pouvoir agoniste partiel (activité sympathomimétique intrinsèque
modérée). Cas d'usage L’acebutolol est utilisé dans la prise en charge des angors, des extrasystoles ventriculaires, des
fibrillations auriculaires, des flutters auriculaires, de l’hypertension arterielle, des infarctus du myocarde, des
tachycardies.
Inspra : éplérénone Mécanisme d'action
L'éplérénone présente une sélectivité relative dans sa fixation aux récepteurs minéralocorticoïdes humains
recombinants. Cas d'usage L'eplerenone est utilisee dans la prise en charge d’insuffisances cardiaques.
Cordarone : amiodarone chlorhydrate Mécanisme d'action
L’amiodarone possède des propriétés antiarythmiques. Elle diminue également la consommation d'oxygène par chute modérée des résistances périphériques et
réduction de la fréquence cardiaque. Elle augmente le débit coronaire par effet direct sur la musculature lisse des artères myocardiques et
maintien du débit cardiaque par diminution de la pression et des résistances périphériques et absence d'effet
inotrope négatif. Cas d'usage
L’amiodarone est utilisée dans la prise en charge des troubles du rythme cardiaque.
Périndopril : Périndopril tert-butylamine Mécanisme d'action
Le périndopril est un inhibiteur de l'enzyme qui transforme l'angiotensine l en angiotensine II (enzyme de
conversion de l'angiotensine ECA).
Cas d'usage
Le périndopril est utilisé dans la prise en charge de l’hypertension arterielle, des insuffisances cardiaques,
des maladies coronariennes.
Ramipril almus, Triatec : ramipril Mécanisme d'action
Le ramiprilate inhibe l'enzyme dipeptidylcarboxypeptidase I (synonymes : enzyme de conversion de
l'angiotensine ; kininase II).
48
Cas d'usage
Le ramipril est utilisé dans la prise en charge de glomérulonéphrites, hypertensions artérielles,
insuffisances cardiaques, pathologies artérielles ischémiques, patients à haut risque cardiovasculaire, pathologies
cardiovasculaires.
Revatio : Sildénafil Mécanisme d'action
En urologie, le sildénafil est un traitement oral des troubles de l'érection En pneumologie, le sildénafil est un inhibiteur puissant et sélectif de la phosphodiestérase de type 5 (PDE-
5) spécifique de la guanosine monophosphate cyclique (GMPc), l'enzyme qui est responsable de la dégradation de
la GMPc (ralaxation du muscle lisse et vasodilatation pulmonnaire). Cas d'usage
Le sildénafil est utilisé dans la prise en charge des hypertensions artérielles pulmonaires, troubles de
l’erection
Atacand, Kenzen : Candésartan cilexétil Mécanisme d'action
Le candésartan est un ARAII, sélectif des récepteurs AT1, avec une forte liaison et une dissociation lente
du récepteur. L'antagonisme des récepteurs de l'angiotensine II (AT1) se traduit par une augmentation dose-
dépendante des taux plasmatiques de rénine, d'angiotensine I et d'angiotensine II, et par une diminution de la
concentration plasmatique d'aldostérone. Cas d'usage
Le candésartan est utilisé dans la prise en charge des hypertensions artérielles, insuffisances cardiaques.
Temerit : nébivolol chlorhydrate Mécanisme d'action
Le nébivolol est un antagoniste sélectif et compétitif des récepteurs bêta-1. Il possède des propriétés
vasodilatatrices modérées, dues à une interaction avec la voie L-arginine/oxyde nitrique. Cas d'usage
Le nébivolol est utilisé dans la prise en charge des hypertensions artérielles et insuffisances cardiaques.
Olmetec : Olmésartan médoxomil Mécanisme d'action
L'olmésartan médoxomil est un antagoniste sélectif puissant des récepteurs de l'angiotensine II (type AT1)
actif par voie orale. Il bloque tous les effets de l'angiotensine II faisant intervenir les récepteurs AT1.
Cas d'usage
L’olmesartan est utilise, seul ou en association à l’amlodipine, ou à l’hydrochlorothiazide, dans la prise
en charge d’hypertensions arterielles.
Ténormine : aténolol Mécanisme d'action
L'aténolol se caractérise par trois propriétés pharmacologiques : activité bêtabloquante bêta-1
cardiosélective, effet antiarythmique et absence de pouvoir agoniste partiel (ou d'activité sympathomimétique
intrinsèque). Cas d'usage
L’atenolol est utilise dans la prise en charge des angors, extrasystoles, fibrillations, flutters, hypertensions
artérielles, infarctus du myocarde, tachycardies.
Les anti-thrombotiques
Kardegic, Aspegic, Aspirine : acide acétylsalicylique
49
Mécanisme d'action
L'acide acétylsalicylique appartient au groupe des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ayant des
propriétés antalgiques, antipyrétiques et anti-inflammatoires. L'acide acétylsalicylique inhibe également l'agrégation plaquettaire en bloquant la synthèse plaquettaire du thromboxane A2.
Cas d'usage
L’acide acetylsalicylique est utilisé dans la prise en charge des accidents ischémiques myocardiques,
accidents thromboemboliques artériels, accidents vasculaires cérébraux, affections rhumatismales, angioplasties
coronaires, angors instables, douleurs d’intensite legère à intense, fièvre, infarctus du myocarde en phase aiguë.
Plavix : clopidogrel hydrogénosulfate Mécanisme
d'action Le clopidogrel est une prodrogue dont l'un des métabolites est un inhibiteur de l'agrégation plaquettaire.
Cas d'usage
Il est utilise dans la prise en charge d’athérothromboses, accidents thromboemboliques.
Efient : prasugrel chlorhydrate Mécanisme d'action
Le prasugrel est un inhibiteur de l'activation et de l'agrégation plaquettaires par l'intermédiaire de la liaison
irréversible de son métabolite actif aux récepteurs à l'ADP de type P2Y12 sur les plaquettes. Cas d'usage
Le prasugrel est utilise dans la prise en charge d’atherothromboses.
Brilique : ticagrélor Mécanisme d'action
Le ticagrélor appartient à la classe chimique des cyclopentyltriazolopyrimidines (CPTP), antagoniste
sélectif du P2Y12, récepteur plaquettaire de l'adénosine diphosphate (ADP) qui empêche l'activation et
l'agrégation plaquettaires déclenchées par l'ADP. Cas d'usage Le ticagrelor est utilise dans la prise en charge d’atherothromboses.
Les diurétiques
Spironolactone actavis : spironolactone Mécanisme d'action
La spironolactone est un diurétique épargneur de potassium, antagoniste compétitif de l'aldostérone, au
niveau des récepteurs de l'hormone minéralocorticoïde. Cas d'usage
La spironolactone est utilisée dans la prise en charge des ascites cirrhotiques, hyperaldostéronismes,
hypertensions artérielles, insuffisances cardiaques, myasthenies, œdèmes cardiaques et renaux, œdèmes cycliques
idiopathiques.
Lasilix : Furosémide Mécanisme
d'action Le furosémide est un diurétique de l'anse.
Cas d'usage
Le furosémide est utilisé dans la prise en charge des encéphalopathies hypertensives, hypertensions
arterielles, insuffisances renales, œdèmes cardiaques, œdèmes cirrhotiques, œdèmes pulmonaires, œdèmes renaux,
realisation d’une urographie intraveineuse, syndromes nephrotiques, urgences hypertensives et cardiologiques.
Esidrex : hydrochlorotriazide
50
Mécanisme d'action
L'hydrochlorothiazide est un diurétique thiazidique qui agit en inhibant la réabsorption du sodium par le
tubule au niveau du segment cortical de dilution. Il augmente l'excrétion urinaire du sodium et des chlorures et, à
un moindre degré, l'excrétion du potassium et du magnésium, accroissant de la sorte la diurèse et exerçant une
action antihypertensive.
Cas d'usage
L'hydrochlorothiazide est utilisée, seule ou en association à l’amiloride, dans la prise en charge des ascites
cirrhotiques, hypertensions artérielles, œdèmes cirrhotiques, œdèmes de l’insuffisance cardiaque, œdèmes renaux.
Les anticholestérolémiants
Tahor : atorvastatine sel de Ca trihydrate Indication
Hypercholestérolémie : Tahor est indiqué en complément d'un régime pour réduire les taux élevés de
cholestérol total, de LDL-cholestérol, d'apolipoprotéine B et de triglycérides. Prévention des maladies cardiovasculaires : chez les patients adultes ayant un risque élevé de présenter
un premier événement cardiovasculaire, en complément de la correction des autres facteurs de risques. Crestor : Rosuvastatine calcique Traitement des hypercholestérolémies et prévention des événements cardiovasculaires (cf. Tahor)
Ezetrol : ézétimibe Mécanisme d'action
L’ezetimibe appartient à une nouvelle classe d'agents hypolipidemiants qui inhibent de façon selective
l'absorption intestinale du cholestérol et des phytostérols apparentés. Cas d'usage
L’ezetimibe est utilise dans la prise en charge des hypercholestérolémies et des sitostérolémies
homozygotes.
Simvastatine Mécanisme d'action
Hydrolysée dans le foie en forme bêta-hydroxyacide active, douée d'une puissante activité inhibitrice de
l'HMG Co-A réductase (3 hydroxy-3 méthylglutaryl coenzyme A réductase). Cas d'usage
La simvastatine est utilisée dans la prise en charge des hypercholestérolémies, des pathologies artérielles
ischémiques, des patients à haut risque cardiovasculaire. Les antidiabétiques
Metformine chlorhydrate Indication
Traitement du diabète de type 2, en particulier en cas de surcharge pondérale, lorsque le régime
alimentaire et l'exercice physique ne sont pas suffisants pour rétablir l'équilibre glycémique. Mécanisme d'action
La metformine est un biguanide possédant des effets antihyperglycémiants, réduisant la glycémie basale
et postprandiale. Elle ne stimule pas la sécrétion d'insuline et, par conséquent, ne provoque pas d'hypoglycémie.
Onglyza : Saxagliptine chlorhydrate Indication
Onglyza est indiqué chez les patients adultes âgés de 18 ans et plus atteints de diabète de type 2 pour
améliorer le contrôle de la glycémie. Mécanisme d'action
51
La saxagliptine est un inhibiteur très puissant (Ki : 1,3 nM), sélectif, réversible et compétitif de la DPP-
4. Chez les patients atteints de diabète de type 2, l'administration de saxagliptine a entraîné l'inhibition de l'activité
enzymatique de la DPP-4 pendant une période de 24 heures.
Diamicron : Gliclazide Mécanisme d'action
Le gliclazide est un sulfamide hypoglycémiant, antidiabétique oral, possédant un hétérocycle azoté à
liaison endocyclique, ce qui le différencie des autres sulfamides. Le gliclazide diminue la glycémie en stimulant la sécrétion d'insuline par les cellules bêta des îlots de
Langerhans. L'augmentation de la sécrétion d'insuline et de peptide C qui suit la prise d'un repas persiste après 2
ans de traitement.
Xelevia : Sitagliptine phosphate monohydrate Chez les patients diabétiques adultes de type 2, Xelevia est indiqué pour améliorer le contrôle de la
glycémie.
Insuline aspartate Mécanisme d'action
L'effet hypoglycémiant de l'insuline asparte est dû à la liaison de l'insuline aux récepteurs des cellules
musculaires et adipeuses facilitant l'assimilation du glucose, et à l'inhibition simultanée de la production hépatique
de glucose. Cas d'usage
L'insuline asparte est utilisée dans la prise en charge de diabètes insulinodépendants.
Nicorette : nicotine résinate Mécanisme d'action
L'arrêt brutal de la consommation de tabac après un usage journalier et prolongé entraîne un syndrome de
sevrage comprenant au moins quatre des symptômes suivants : dysphorie ou humeur dépressive, insomnie,
irritabilité, sentiments de frustration ou de colère, anxiété, difficulté de concentration, agitation ou impatience,
ralentissement du rythme cardiaque, augmentation de l'appétit, augmentation du poids. La sensation du besoin
impérieux de nicotine est considérée comme un symptôme clinique à part entière du syndrome de sevrage. Cas d'usage
La nicotine est utilisée dans la prise en charge de sevrages tabagiques.
Allopurinol Arrow : allopurinol Mécanisme d'action
L'allopurinol est un uricofreinateur : il empêche la formation d'acide urique. Il inhibe la xanthine-oxydase,
qui est une enzyme catalysant la biosynthèse de l'acide urique : il diminue l'uricémie et l'uraturie. Cas d'usage
L'allopurinol est utilisé dans la prise en charge des hyperuricémies symptomatiques, gouttes,
hyperuricuries et hyperuraturies, lithiases uriques, lithiases calciques, déficits en adénine
phosphoribosyltransférase (APRT), syndromes de Lesch-Nyhan.
52
Seroplex : Escitalopram oxalate Mécanisme d'action
L'escitalopram est un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (5-HT) ayant une haute affinité
pour le site de liaison principal. Il se lie également à un site allostérique sur le transporteur de la sérotonine,
avec une affinité 1000 fois plus faible. Cas d'usage L’escitalopram est utilise dans la prise en charge des anxietes, episodes depressifs majeurs, phobies
sociales, troubles obsessionnels compulsifs, troubles paniques.
Bibliographie
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site de l’HAS le 5/12/2011 et consulte le 12/10/2015 - Yan AT, Yan RT, Tan M, et al. Optimal medical therapy at discharge in patients with acute coronary
syndromes: temporal changes, characteristics, and 1-year outcome. Am Heart J 2007;154(6):1108-15.
54
Table des illustrations
Table des figures
Figure 1 : Système de conduction du cœur : Anatomie et physiologie humaines,
MARIEB (p.674) ................................................................................................................ 8
Figure 2 : Innervation autonome du cœur : Anatomie et physiologie humaines, MARIEB
(p.675) ............................................................................................................................. 9
Figure 3 : Schéma : afférences du SNC et du SNA et réflexe viscéro-somatique ........... 14
Figure 4 : Photographie de la salle où a eu lieu l’étude ................................................ 19
Figure 5 : action du système nerveux autonome..............................................................39
Table des graphiques
Graphique 1 ..................................................................................................................... 21
Graphique 2 ..................................................................................................................... 22
Graphique 3 ..................................................................................................................... 23
Graphique 4 ..................................................................................................................... 24
Graphique 5 ..................................................................................................................... 25
Graphique 6...................................................................................................................... 26
Graphique 7 ..................................................................................................................... 27
Table des tableaux
Tableau 1 ......................................................................................................................... 21
Tableau 2 ......................................................................................................................... 22
Tableau 3 ......................................................................................................................... 23
Tableau 4 ......................................................................................................................... 24
Tableau 5 ......................................................................................................................... 25
Tableau 6 ......................................................................................................................... 26
Tableau 7 ......................................................................................................................... 27
55
Annexes
Annexe 1 : action du système nerveux autonome .......................................................
Source : Cours de G. Beauvalot sur le système nerveux autonome à l’IDO Paris ...... 39
Annexe 2 : Description de la technique utilisée .......................................................... 40
Annexe 3 : formulaire de consentement médical ........................................................ 42
Annexe 4 : formulaire de consentement de participation à une étude expérimentale... 43
Annexe 5 : questionnaire de suivi ................................................................................ 44
Annexe 6 : tableau de résultats, groupe traité .............................................................. 45
Annexe 7 : Tableau de résultats, groupe témoin .......................................................... 46
Annexe 8 : Liste des médicaments prescrits aux patients du CCN – Porte de Paris ... 47
56
Résumé
Ce memoire s’interesse à la variation de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque
lors d’une manipulation de la quatrième vertèbre thoracique. En nous basant sur des études
ayant été effectuées sur des patients dits « sains », nous avons voulu étendre notre recherche à
des patients souffrants de pathologies cardiaques. Notre intervention au sein du CCN – Porte
de Paris, centre de réadaptation cardio-vasculaire, nous a permis d’obtenir un panel de patient
pertinent pour mettre en place cette etude. Les resultats concordent avec ceux des etudes
precedentes, ce qui conforte l’idee que l’osteopathie aurait une action sur le système nerveux
autonome. Mais seule la multiplication des études de ce type nous permettra de déterminer
précisément la mesure de notre action sur le système nerveux autonome et surtout la durée sur
laquelle nous pouvons agir.
Abstract
This report is interested in the variation of the blood pressure and the heart rate during
a manipulation of the fourth thoracic vertebra. By basing us on studies having been made on
"healthy" patients, we wanted to extend our enquiries to patients with heart disease. Our
intervention within the CCN – Porte de Paris, which is a center of cardiovascular rehabilitation,
has enabled us to obtain a panel of relevant patient to set up this study. The results correspond
to those of previous studies, what supports the idea that osteopathy would have an action on the
autonomous nervous system. It is only through further studies like this one that we can
determine exactly the measure of our action on the autonomic nervous system and the period
over which we can act.