Inria - Connect 1

12
03// EN BREF LA CHARTE D’ENGAGEMENT VOLONTAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE 05 // DÉCRYPTAGE L’INRIA ET OSEO, UN PARTENARIAT AU SERVICE DE L’INNOVATION 10 // INITIATIVES LE CONTRÔLE MÉTABOLIQUE ASSISTÉ PAR ORDINATEUR 07// FOCUS TRANSFERT ET RECHERCHE POUR LES SERVICES MOBILES CONNECT 01 INNOVER AVEC LES SCIENCES NUMÉRIQUES // DéCEMBRE 2010

description

Découvrez CONNECT, le premier numéro du magasine de la direction du transfert et de l'innovation. Au sommaire : le transfert et la recherche pour les services mobiles, partenariat INRIA - OSEO, le contrôle métabolique assisté par oridnateur...

Transcript of Inria - Connect 1

Page 1: Inria - Connect  1

03// en brefLa charte d’engagement voLontaIre pour Le déveLoppement durabLe

05 // décryptageL’InrIa et oseo, un partenarIat au servIce de L’InnovatIon

10 // InItIatIvesLe contrôLe métaboLIque assIsté par ordInateur

07// focus

transfert et recherche pour Les servIces mobILes

connect01innoVer aVec les scIences numérIques

// décembre 2010

Page 2: Inria - Connect  1

02_Connect_ numéro 01 // décembre 2010

03_en breftour d’horizon de l’actualité des stic.

05_décryptage interview de laure reinhart, directrice générale déléguée d’oseo, et de bruno sportisse, directeur du transfert et de l’innovation à l’inria.

les services mobiles.

10_InItIatIvesUn partenariat autour d’une innovation médicale.

11_À savoIragenda, rencontres, rendez-vous et publications du mois.

12_partenarIatle i-lab : créateur de valeur ajoutée.

connect est le magazine coconçu par oseo et l’inria, l’institut public de recherche entièrement dédié aux sciences numériques. connect_n°01 // décembre 2010. dIrecteur de La pubLIcatIon : michel cosnard. dIrecteur de La rédactIon : laurent stencel. rédacteur en chef : céline acharian. comIté de rédactIon : céline acharian, marie gallas-amblard, Jean-christophe gougeon, david monteau. crédIts photo : inria-ina/imedia, inria/Kaksonen, inria/g. maisonneuve, inria/c. tourniaire, fly-n-sense company, e. lasalle, oseo, thinkstock 2010, a. thirion. conceptIon & réaLIsatIon . ImpressIon : artecom, papier certifié Pefc.

des opportunItés pour Les pmepour une entreprise, l’innovation est la seule source durable d’un avantage compétitif. Parmi les nombreuses manières d’innover, une voie particulièrement efficace consiste à tirer parti des connaissances nouvelles et des inventions de la recherche publique pour étoffer son offre. Le magazine Connect est d’ailleurs destiné à présenter rapidement des opportunités concrètes de transfert, afin d’ouvrir aux PME l’accès aux compétences et aux technologies de la recherche dans le domaine du numérique. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un partenariat plus large entre OSEO et l’INRIA visant précisément à intensifier et à accélérer ce transfert vers les PME. Le programme de ce partenariat vous est “décrypté” en ouverture de ce premier numéro. Au fil des pages, des entrepreneurs vous font partager leur expérience du transfert technologique, et de nombreux travaux de recherche menés à l’INRIA ou chez ses partenaires universitaires vous sont présentés.Le transfert est avant tout une affaire de personnes : c’est pourquoi Connect vous invite à établir un lien avec des scientifiques motivés dont les compétences vous intéressent et avec des professionnels dont la mission est de vous accompagner au long cours dans ce type d’opération.Bonne lecture et n’hésitez plus, Connectez-vous !

davId monteau, responsabLe de L’InnovatIon À L’InrIa

07_focus

Logotype principal

Equivalence Quadrichromie

Accent

Typographie

Symbole

CYAN 0% + MAG. 100 %+ JAUNE 80%+NOIR 0%

CYAN 0% + MAG. 15 %+ JAUNE 15%+NOIR 55%

CYAN 0% + MAG. 30 %+ JAUNE 100%+NOIR 0%

Tons directs Equivalence Pantone

Pantone 185 C

Pantone 410 C

Pantone 130 C

OSEO - Octobre 2006

sommaIre édIto

Page 3: Inria - Connect  1

Connect_ numéro 01 // décembre 2010 _03

L’appel à projets Innovative Medicine Initiative (IMI) est d’un point de vue financier le partenariat public/privé le plus important au monde dans le domaine des sciences de la vie. Il représente jusqu’à présent deux milliards d’euros à part égale entre les États européens participants et les entreprises pharmaceutiques. Un travail est en cours animé par le coordinateur français de l’initiative, non seulement pour identifier les équipes de recherche

susceptibles de participer au montage d’un projet, mais aussi pour inviter les entreprises qui sont sensibles à ces sujets à se manifester. Sept PME françaises contribuent au premier appel, avec un financement attendu de 4,3 M € sur les cinq prochaines années. L’appel à projets définitif sera publié durant le dernier trimestre 2010.

contact : stéphane denepoux. e-maIL : stephane.denepoux@ aLsace-bIovaLLey.com. téL. : 03 90 40 30 07.

Le 22 juillet dernier, Chantal Jouanno, à l’époque secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, à l’époque secrétaire d’État chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique, et Frank Esser, président de la Fédération française des télécoms, ont signé une charte d’engagement volontaire du secteur des télécommunications pour le développement durable. Fidèle à la démarche initiée lors du Grenelle Environnement, cette charte a cinq principaux objectifs :– maîtriser la consommation

énergétique des réseaux dans un contexte de fort développement des usages, avec des engagements concrets des opérateurs sur la consommation d’énergie des réseaux, des centres de données, des box ADSL et des décodeurs TV ;– diffuser les usages innovants des TIC en faveur du développement durable : réseaux de transport, réseaux d’énergie intelligents, bâtiments économes, télétravail ou dématérialisation ;– encourager la consommation durable avec la généralisation d’offres de reprise des téléphones usagés et le déploiement de l’affichage environnemental ;– responsabiliser la chaîne complète de production avec la diffusion des critères de responsabilité sociale des entreprises (RSE) pour la sélection et l’évaluation des principaux fournisseurs ;– inscrire les entreprises du secteur dans une démarche de progrès continu et d’écoresponsabilité.

fédératIon françaIse des téLécoms

une charte d’engagement voLontaIre pour Le déveLoppement durabLe

appeL À projets

InnovatIve medIcIne InItIatIve

résuLtats

63 mILLIons : c’est le nombre de smartphones vendus au deuxième trimestre 2010. les ventes ont augmenté de 50 % par rapport à la même période de l’année passée. il se vend désormais dans le monde plus de smartphones que de Pc ! Source : cabinet IDC.

2% des émIssIons mondIaLes de gaz À effet de serre sont dues aux technologies de l’information et de la communication (tic). ce chiffre pourrait cependant s’alourdir en raison de la très forte croissance du marché. syntec informatique, la chambre professionnelle des sociétés de conseil et de services informatiques, des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil en technologies, milite donc pour une démarche pérenne de comptabilisation systématisée des gaz à effet de serre grâce aux technologies de l’informatique.

1,6 mILLIard de doLLars envIron a été accordé À ce jour par Le gouvernement fédéraL amérIcaIn pour le secteur “healthcare it”. le montant total des subsides déjà accordés dans le cadre du plan américain de relance (“stimulus bill”) approche les 49,57 milliards de dollars, sur un total prévu de 787 milliards de dollars.

en bref

l’actU des stic

Page 4: Inria - Connect  1

04_Connect_ numéro 01 // décembre 2010

aéronautIque et spatIaL

L’aquItaIne parIe sur Les systèmes de drones

Fin juillet, la région Aquitaine a annoncé le lancement d’un cluster “Systèmes de drones” (aéronefs autonomes sans pilotes destinés à l’observation civile ou militaire). Afin de structurer ce secteur en plein développement, la région prévoit la création d’un comité de pilotage présidé par le conseil régional d’Aquitaine et de cinq groupes de travail coanimés par la région et Thales, mais également l’élaboration d’une feuille de route chiffrée qui sera présentée début 2011. Si l’Aquitaine souhaite se positionner comme la région de référence dans ce domaine de pointe et devenir le leader européen des systèmes de drones à l’horizon 2020, c’est parce qu’elle bénéficie de la présence sur son territoire de grands

industriels de l’aéronautique tels que Thales, EADS ou Dassault et d’un riche tissu de PME innovantes (I2S, 2MoRO, BeTomorow, Fly-n-Sense, AéroDRONES, etc.). Surtout, l’Aquitaine a la chance de posséder, au camp de Souge situé sur la commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde), la seule zone française d’essais de drones non militaires. Des démonstrations de vols d’essai ont d’ailleurs constitué l’un des temps fort du premier Salon européen sur les micro- et minidrones. Baptisé UAV Show Europe (UAV signifie Unmanned Aerial Vehicle), cette manifestation inédite a rassemblé, les 15 et 16 septembre derniers à Mérignac (Gironde), une cinquantaine d’exposants autour d’un programme de conférences, d’ateliers thématiques et de rendez-vous d’affaires.

télexnokIa et InteL : un LaboratoIre commun pour La 3d sur mobILesPour développer la 3d sur mobiles et smartphones, nokia et intel, en collaboration avec l’université finnoise d’oulu, ont ouvert le Joint innovation center en finlande. l’équipe de ce laboratoire commun est composée d’une vingtaine d’ingénieurs qui ambitionnent de développer des applications de réalité augmentée et de cartographie, en s’appuyant sur la base de l’os open source meego, fusion des systèmes d’exploitation maemo de nokia et moblin d’intel, lancé en février 2010 par les deux entreprises.

monoLIx : Le LogIcIeL de sImuLatIon pour Les IndustrIeLs des scIences de La vIele groupe de travail monolix (modèles non linéaires à effets miXtes) vient de publier la version 3.2 du logiciel libre monolix. concepteurs, développeurs et utilisateurs du logiciel travaillent ensemble à l’amélioration de ce précieux outil théorique, dédié à l’étude des phénomènes biologiques complexes. ce modèle à effets mixtes (mécanistiques et statistiques)permet d’expliquer la variabilité de suites d’observations : il est devenu crucial dans la recherche pharmaceuti-que, en cancérologie, en agronomie, en génétique ou en neurosciences.

pour en savoIr pLus : www.software.monoLIx.org

La communauté numérique OSEO excellence compte aujourd’hui près de 1 600 entrepreneurs, choisis par OSEO pour leur potentiel de croissance. La majorité des entreprises

ont plus de dix ans, 25 % ont moins de cinq ans, 88 % sont innovantes et 85 % déclarent exporter. Avec une croissance à deux chiffres de leurs effectifs et chiffre d’affaires, elles représentent,

en cumulé, plus de 34 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 186 000 emplois.

pour en savoIr pLus : www.exceLLence.oseo.fr

croIssance

une communauté d’exceLLence

Le drone seeker fns 900 de 90 cm d’envergure est conçu par fly-n-sense pour des missions de longues distances d’inspection, de surveillance et de reconnaissance.

en bref

l’actU des stic

Page 5: Inria - Connect  1

Connect_ numéro 01 // décembre 2010 _05

aU PrintemPs dernier, l’inria et oseo se sont associés afin d’accroître les caPacités d’innoVation des Pme dans le domaine dU nUmériqUe et dU logiciel. Un Partenariat PrometteUr. Laure reInhart, dIrectrIce généraLe déLéguée d’oseo, et bruno sportIsse, dIrecteur du transfert et de L’InnovatIon de L’InrIa

_pouvez-vous rappeler les activités respectives d’oseo et de l’InrIa en matière de transfert de technologies ?Laure reinhart : Chez OSEO, le transfert de technologies s’exprime sous forme de mise en contact concrète entre les PME et la recherche scientifique. Il s’agit non seulement d’aider les PME à intégrer de nouvelles technologies dans leurs offres de produit ou service, mais aussi d’ac-compagner la recherche pour qu’elle prenne en compte leurs besoins et leurs capacités à mettre sur le marché ces savoir-faire. bruno sportisse : Le transfert fait égale-ment partie des missions historiques de l’INRIA. L’Institut élargit désormais cette activité aux PME, notamment avec la mise en œuvre des I-Labs, laboratoires communs entre une PME et une équipe-projet INRIA. Notre partenariat avec OSEO et le lancement de ce magazine d’information sur les opportunités dans le domaine numérique illustrent bien le renforcement de la politique de transfert de l’INRIA dans cette direction. Un point clé est d’observer activement les éco-systèmes des PME pour mieux compren-dre leurs attentes.

_en quoi cette collaboration renforce-t-elle le transfert de technologies ?L. r. : En partageant nos actions et nos expertises avec l’INRIA pendant trois ans, nous élargirons et optimiserons la “bande passante du savoir” entre recherche et entreprises. D’un côté, l’INRIA a une connaissance approfondie des capacités

transfert de technoLogIes

éLargIr La “bande passante” entre Les pme et Le monde de La recherche

décryptage

Page 6: Inria - Connect  1

06_Connect_ numéro 01 // décembre 2010

de la recherche et, de l’autre, OSEO facilite l’accès des TPE et PME aux dispo-sitifs de financement de l’innovation. Nous sommes donc tout à fait complé-mentaires !b. s. : Les modalités de l’accord reflètent nos motivations et s’appuient sur trois principes : la définition de priorités stratégiques conjointes sur des thèmes de transfert et d’innovation dans le domaine du numérique, la consolidation ou la création dans nos domaines d’une dynamique de projets de transfert vers des PME, en partenariat avec les pôles de compétitivité, et le renforcement d’une logique de suivi et d’accompagnement, sur le long terme, de projets à fort poten-tiel. Un tel accord crée de la confiance, ce qui est un élément déterminant pour dynamiser le transfert.

_comment comptez-vous rapprocher les chercheurs et les pme ?b. s. : Il faut dynamiser le dialogue entre les deux mondes. Nous avons, par exemple, coorganisé récemment une ren contre – “La ville numérique du rable” – avec les pôles de compétitivité Systematic, Advancity et Cap Digital, sur le campus du plateau de Saclay (Essone), à laquelle ont participé une cinquantaine de

managers de PME et où ont été présen-tés une quinzaine de démonstrateurs techno logiques de l’INRIA. Nous plani-fions plusieurs autres événements de ce type dès la rentrée pour sensibiliser les entreprises et qualifier les projets de transfert éventuels. Des professionnels du transfert de technologies avec un fort back ground industriel sont également à l’écoute des entreprises en vue de facili-ter ces rapprochements.

_que doivent attendre les responsables de pme de ce partenariat à moyen terme ? L. r. : Il doit faciliter leur collaboration avec la recherche. L’accord positionne les deux partenaires comme des “facilita-teurs d’activité” entre recherche et entre-prise. Au-delà de la mise en contact, il s’agit d’inclure les entreprises aux grands projets développés dans les pôles de compé titivité et dans les dispositifs de financement existants.b. s. : Ce pont que nous construisons entre la recherche et les PME passe par la permanence des contacts, “l’effet réseau”. Aux côtés d’OSEO, nous sommes à même d’offrir un accompagnement global à nos interlocuteurs, en cohérence avec l’ani-mation des écosystèmes d’innovation par les pôles de compétitivité.

aux côtés d’oseo, noUs sommes à même d’offrir Un accomPagnement global à nos interlocUteUrs, en cohérence aVec l’animation des écosystèmes d’innoVation Par les Pôles de comPétitiVité.bruno sportIsse

mIser sur des pme Innovantes, comme hpc projectcréée À montpeLLIer en décembre 2007 par Pierre fiorini, hPc Project est une Pme spécialisée dans la conception de logiciels pour l’exécution optimisée de codes requérant soit une puissance de calcul élevée, soit une mémoire importante. ses solutions de calcul à haute performance concernent des domaines aussi variés que l’ingénierie industrielle, la recherche pétrolière, les biotechnologies, la motorisation, etc. soutenue depuis ses débuts par le ministère

de l’enseignement supérieur et de la recherche, cette jeune pousse bénéficie aussi, depuis 2008, d’une aide financière d’oseo et d’un partenariat technologique avec l’inria. cette année, des équipes de l’inria ont accompagné hPc Project pour développer un i-lab.

contact : pIerre fIorInI, pdg de hpc project. e-maIL : [email protected]

tout un programme !d’une durée de troIs ans, le partenariat entre l’inria et oseo se manifeste par un programme ”stic-Pme”, portant notamment sur l’accès des Pme innovantes au calcul intensif, sur le développement des applications mobiles sur smartphones et sur la ville numérique durable. Un comité de pilotage, composé de représentants de l’inria et d’oseo, se réunira deux fois par an pour définir les actions conjointes et en dresser le bilan.

décryptage

Page 7: Inria - Connect  1

Connect_ numéro 01 // décembre 2010 _07

L’InnovatIon technoLogIque est aU centre dU marché de la mobilité, dans les domaines des réseaUX de télécommUnications mobiles, des logiciels de base oU des contenUs PoUr mobiles. le déVeloPPement de solUtions adaPtées illUstre la stratégie de l’inria et de ses Partenaires.

d epuis 2008, le smartphone s’est imposé comme l’appareil de la mobilité. Cette année, il s’en écoulera plus de 525 millions dans le monde *. Dopés par le succès grand public de l’iPhone d’Apple et des solutions concurrentes, les reve-

nus des ventes d’applications atteindront 29 milliards de dollars en 2013. Et pour la première fois, au deuxième trimestre 2010, il s’est vendu plus de smartphones que de PC sur le marché mondial : un créneau très convoité… Les smartphones constituent de nouvelles plateformes, dotées d’attributs innovants : GPS, écrans tactiles, Near

Field Contact (NFC), 3G+ et, bientôt, 4G intégrée, etc. Ils se prêtent à des applications et à des usages inédits, comme le paiement par contact sans fil. « Les services mobiles se développent vite, essentiellement autour de quatre axes : l’ubiquité des applications, les données géo-localisées, l’accès aux réseaux sociaux et l’accès aux conte-nus numériques », explique Bernard Odier, responsable du transfert de technologies dans le domaine Télé com-munications et Multimédia à l’INRIA. C’est en créant le concept des boutiques d’applications qu’Apple a donné au marché le modèle économique qui

servIces mobILes

l’innoVation technologiqUe aU cœUr dU marché

télécoms, réseaUX, mUltimédiafocus

Page 8: Inria - Connect  1

08_Connect_ numéro 01 // décembre 2010

lui manquait pour évoluer. Une innovation qui s’est généralisée : en 2009, il existait une trentaine de boutiques généralistes d’applications. Plusieurs systèmes d’exploi-tation se disputent la plateforme du smartphone : iPhone OS (Apple), BlackBerry® OS (RIM), Android (Google), Symbian (Nokia), etc. Ce morcellement est renforcé par des approches divergentes : les écosystèmes fermés, comme chez Apple, contrôlent l’accès à leurs plate formes ; Google et Samsung jouent la carte du logiciel libre et de l’ouverture. Et il faut, de plus, faire la différence entre les applications natives (exécutées sur le terminal), et celles s’ouvrant à travers un navigateur externe. « L’offre sur ce marché de rupture est segmentée et pilotée par l’innovation et les technologies nouvelles », souligne Bernard Odier. C’est pourquoi l’INRIA et ses partenaires dévelop-pent des solutions adaptées aux défis posés par ce nouvel écosystème de la mobilité. « Il faut d’abord optimiser l’archi-tecture du réseau mobile, pour faciliter le déploiement du très haut débit, soulager les réseaux existants déjà saturés et

proposer des accélérateurs d’applications », reprend Bernard Odier. L’équipe-projet de recherche INRIA TREC planche sur l’optimisation stochastique des grands réseaux ; HYPERCOM étudie la performance des protocoles en “couches basses”, en partenariat avec la start-up Luceor – cette PME fonde son développement sur le protocole OLSR, mis au point à l’INRIA et devenu le standard des réseaux autoadaptatifs Mesh.Autre axe de recherche important : la qualité de service. Les fluctuations de la propagation radio modifient celle des contenus transmis, en particulier la transmission de la vidéo numérique. TEMICS travaille sur des systèmes de codage adaptés permettant de l’améliorer et DIONYSOS, sur la mesure de l’expérience de l’utilisateur vidéo, dans le cadre du projet “QOS Mobile” mené au sein du pôle de compétitivité Images et réseaux. Les acteurs du marché sont aussi confrontés à l’hétérogénéité des protocoles de transmission et de codage radio (3G+, Wimax, LTE, etc.). Une solution consiste à développer un logiciel en inter-face des applications utilisateur. « L’INRIA planche sur les middle ware d’interopérabilité, fonctionnant sur tous les protocoles radio et les différents systèmes d’exploitation mobiles », ajoute Bernard Odier. Les découvertes de l’équipe-projet ARLES sur la diffusion des données mobiles dans les environnements hétérogènes, notam-ment, ont abouti à la création de la start-up Ambientic, qui offre des services mobiles lors de manifestations événementielles.

des contenus pLus mobILesLe travail d’adaptation des contenus aux smartphones constitue un domaine d’activité où les demandes de transfert de technologies sont nombreuses. Le Labo ra-toire Lorrain de Recherche en Informatique et ses Appli-ca tions (LORIA) et l’INRIA mènent, à Nancy, des travaux sur la structure des documents numériques (par exem-ple, l’étude des technologies permettant de recadrer et

collaboration entre l’équipe-projet ImedIa et l’Ina sur la détection de copies vidéo. en haut : image post-produite (“Les duos de l’impossible”, mai 2005). en bas : image originale (mike brant, Laisse-moi t’aimer, 1970).

adam rouLe au cappucInoLe projet cappucIno développé par l’équipe adam de lille propose des solutions fiables aux problèmes de conception, de déploiement et d’exécution d’applications pour des environnements nomades et ubiquitaires. caPPUcino développe, en collaboration avec des acteurs de l’industrie du commerce, comme auchan et les 3 suisses, des services de vente accessibles à partir de plateformes et d’équipements variés, en s’adaptant en fonction de l’écosystème de l’utilisateur.

Le bon sens près du LabrILes servIces mobILes ne se limitent pas aux smartphones. les recherches en mobilité, Ubiquité et sécurité (mUse) menées par le laboratoire bordelais de recherche en informatique (labri) portent plus largement sur l’internet des objets. le labri a ainsi développé des flottes d’objets mobiles communicants interconnectés deux à deux, une initiative en cours de déploiement pour des services sécurisés dans le domaine des drones civils (aéronefs sans pilote humain à bord), en collaboration avec la start-up fly-n-sense. le labri travaille aussi sur l’adaptation des flux de télévision numérique pour la diffusion sur réseaux mobiles hétérogènes, un sujet très actuel.

Page 9: Inria - Connect  1

Connect_ numéro 01 // décembre 2010 _09

d’adapter des pages au format d’un smartphone). TEMICS étudie les méthodes de codage et de compression d’ima-ges et de vidéos. Les techniques d’indexation et de recon-naissance d’images sont prisées des créateurs d’applications multimédias. « Les recherches menées sur l’image par les projets LEAR ou IMEDIA, comme celles de WILLOW sur la reconnaissance des segments vidéos, sont susceptibles de nombreuses applications industrielles concrètes », souligne Bernard Odier. Les éditeurs de jeux vidéo apprécient le traitement du son et de la voix. Les chercheurs de METISS travaillent sur la spatialisation des effets sonores. Un brevet de l’INRIA a d’ailleurs été transféré à la PME Eden Games. Les travaux des équipes WAM et PAROLE sur la reconnaissance et le guidage vocal permettront de développer des applications inno-vantes, tel le guidage des aveugles.

À quel besoin l’Initiative Services Mobiles (ISM) répond-elle ?Les services mobiles se développent sur un marché en pleine mutation, piloté par l’innovation. La France dispose d’un riche tissu d’acteurs sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Leurs initiatives ont besoin d’être coordonnées et animées au sein d’une communauté, afin d’alimenter et d’accélérer la croissance de ce marché.

Quels objectifs tenir ? L’ISM entend rassembler l’ensemble des acteurs nationaux de la mobilité pour dynamiser l’écosystème français : grands donneurs d’ordres, tels qu’équipementiers et opérateurs, développeurs d’applications, centres de recherche, start-up, pôles de compétitivité, associations régionales dédiées, etc. Fédérer les initiatives permettra de faire croître la part de la France sur ce marché stratégique.

Avec quelles actions ?L’initiative est structurée autour de trois priorités : stimuler le

transfert de technologies, accélérer ce dernier et améliorer le développement des compétences. Dix actions concrètes sont mises en place pour y parvenir : centres de ressources, création de projets collaboratifs nationaux, cartographie du marché, mise à disposition de données publiques et privées, panel de tests, invitation de spécialistes internationaux, outils de distribution, mobilisation des étudiants, accueil de développeurs résidents et formation.

Comment la mise en œuvre s’organise-t-elle ?Trois chantiers sont déjà lancés : une cartographie du marché et de l’écosystème, une place de marché et un soutien aux PME dans leur recherche de financement. Le site mobile-jungle.org recense les acteurs, les technologies, les expertises et les applications. Enfin, un programme d’accompagnement des PME a été lancé par l’INRIA et OSEO, afin de soutenir et de financer le transfert aux PME dans le domaine des services mobiles.

vu par... françoIs bancILhon, coordinateUr de l’initiatiVe serVices mobiles. cette strUctUre Vient d’être créée PoUr stimUler l’écosystème français des aPPlications et des serVices sUr terminaUX mobiles.

« Deux grands domaines de recherche offrent des perspecti-ves encourageantes : les techniques d’interface 3D et d’inter-action sur mobile, déployées notamment par nos scientifiques sur des projets tels qu’InSITU ou IPARLA, et le développe-ment de réseaux de capteurs mobiles ou de terminaux pour des réseaux mobiles autoorganisés, étudié par POPS, NECS et SWING, entre autres », conclut Bernard Odier. Ces tra-vaux nous rapprochent de l’ère des objets mobiles inter-connectés et intelligents.* Source : GfK.

télécoms, réseaUX, mUltimédia

Les équIpes de recherche cItées dans cette rubrIque sont rattachées À une ou pLusIeurs InstItutIons françaIses : cnrs, écoLes d’IngénIeurs, InrIa et unIversItés.

pour tout renseIgnement, contact : [email protected]

Page 10: Inria - Connect  1

10_Connect_ numéro 01 // décembre 2010

santé

contact : mIcheL sorIne, dIrecteur de recherche À L’InrIa et responsabLe de L’équIpe-projet sIsyphe. e-maIL : [email protected]

e n 2001, les travaux de l’équipe du professeur Van den Berghe, à Louvain, en Belgique, prou-vaient qu’un meilleur contrôle de la glycémie des patients en

réanimation pouvait faire chuter de 8 % à 4,6 % leur mortalité (mesurée quatre-vingts jours après la sortie de l’hôpital). En France, cette étude interpelle le doc-teur Pierre Kalfon, chef du service de réanimation polyvalente du Centre hos-pitalier de Chartres, qui la reprend à par-tir de 2006, afin d’offrir aux soignants un outil informatique de contrôle glycémi-que sans surcharge en soins infirmiers. « Pierre Kalfon a contacté l’lNRIA en vue d’établir un partenariat de recherche et de créer les outils nécessaires à son projet. Un partenaire industriel, la PME LK2, déve-loppe un prototype de contrôle glycémique assisté par ordinateur (CGAO), utilisable en réanimation », rappelle Michel Sorine, responsable de l’équipe SISYPHE * à l’INRIA.

depuIs deux ans, L’InrIa et La socIété Lk2 déVeloPPent, aVec l’aide dU centre hosPitalier de chartres, Un disPositif de contrôle glycémiqUe assisté Par ordinateUr PoUr diminUer la mortalité à l’issUe des séJoUrs en réanimation.

réanImatIon

un partenarIat autour d’une InnovatIon médIcaLe

Le processus de transfert et d’accompagnement des pme

comprendre et formaliser le beSoIn de l’entreprise.

1 établir un projet de transfert de la technologie.

2 trouver la meilleure solution de fInAnCeMent.

reCruter un ingénieur qui réalisera le transfert.

4 • adaptation  de la technologie au besoin. • preuve de concept

5 IntégrAtIon dans l’offre de l’entreprise.

6

450 LIts d’hôpItaux équIpés pour tester Le cgao Sur les conseils de Michel Sorine, LK2 embauche un ingénieur thésard dans le cadre d’une convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE) avec l’INRIA, afin de développer le logiciel applicatif. « Il est salarié LK2, travaille au sein de l’équipe SISYPHE et reçoit l’ap-pui technique du Centre hospitalier de Chartres », précise Gilles Raffali, prési-dent de LK2. Dans le même temps, Pierre Kalfon dépose un dossier de recherche auprès de la Société française d’anes-thésie et de réanimation (SFAR) pour évaluer le dispositif CGAO dans le cadre d’une étude multicentrique, CGAO-Rea, qui reçoit le grand prix SFAR en 2008. « Les 400 000 euros du prix ont permis de financer une grande partie de l’étude, qui se concrétise actuellement dans l’équipe-ment de 450 lits dans 60 services de réa-nimation », nous explique Michel Sorine. Grâce à cette collaboration exemplaire

et au rôle pionnier du Centre hospita-lier de Chartres, les parte naires du pro-jet collectent, depuis novembre 2009, les données glycémiques des patients bénéficiant du dispositif. « CGAO-Rea est, dans le domaine de la réanimation, la plus grande étude biomédicale contrôlée jamais réalisée en France. Un bilan d’étape doit être rendu début 2011 avant de déci-der de sa poursuite, pour atteindre le panel nécessaire de 6 422 patients en 2012. » Pour Gilles Raffali, « ce chantier va per-mettre à LK2 de se positionner comme le spécialiste du contrôle métabolique assisté par ordinateur en développant des outils innovants pour le secteur de l’anesthésie-réanimation ».

* Signaux et systèmes pour la physiologie et l’ingénierie.

3

InItIatIves

Page 11: Inria - Connect  1

Connect_ numéro 01 // décembre 2010 _11

hausse des InvestIssements dIrects dans Les entreprIses bILan du sIte de mIse en reLatIon oseo capItaL pme

pLus de 45 mILLIons d’euros ont été levés au cours du premier semestre 2010 sur le site capital Pme d’oseo par les seules entreprises ayant répondu à l’enquête (20 % des utilisateurs). ce montant est en forte progression depuis trois ans, date de la mise en place du dispositif dans le cadre de la loi tePa*, permettant

notamment à des personnes physiques d’investir dans le capital des Pme et de réduire ainsi leur impôt (isf ou ir). oseo capital Pme regroupe aujourd’hui plus de 6 100 investisseurs, plus de 4 000 sociétés, 1 500 porteurs de projets et 2 200 conseils.

* Loi sur le travail, l’emploi et le pouvoir d’achat.

pour en savoIr pLus : www.capItaLpme.oseo.fr

agenda

21 janvIer 2011 rencontre InrIa-IndustrIe servIces mobILesdepuis une quinzaine d’années l’inria organise des manifestations nationales et thématiques au cours desquelles l’institut présente son offre de recherche et de transfert à destination des entreprises d’un secteur donné, en premier lieu des Pme. Pendant une journée, le 21 janvier 2011, à nice-sophia antipolis, les industriels et Pme innovantes sont invités à découvrir en direct les démonstrations des travaux de recherche des équipes-projets de l’inria.

23 novembre 2010 imatch sécurIté/preuve de programmes l’inria propose des rencontres thématiques entre Pme et équipes de recherche, baptisées imatch. le dernier rendez-vous, sur le thème de la sécurité, a eu lieu le 23 novembre 2010 à saclay, au Parc orsay Université. l’imatch sécurité/Preuve de Programmes, organisé en partenariat avec systematic et oseo, a permis de présenter des solutions issues de nos équipes autour des thèmes de la vérification de protocoles cryptographiques, la détection d’intrusions, et les modèles et méthodes de preuve de programmes pour détecter les failles de sécurité et les vulnérabilités.

contact : [email protected]

Initiative HPC-PME, c’est le nom du programme lancé conjointement par GENCI, l’INRIA et OSEO à l’été 2010, en partenariat avec quatre pôles mondiaux de compétitivité, pour faciliter et encourager l’accès des PME au calcul haute performance (HPC). Bâti en cohérence avec les recommandations du plan France Numérique 2012, ce programme vise à soutenir et accroître la compétitivité des PME, dont les projets d’innovation industrielle peuvent tirer parti de l’utilisation du calcul haute performance. Au cœur du dispositif : un accompagnement dans la durée pour garantir une intégration efficace

des capacités de développement offertes par le HPC. En les soutenant tout au long de leur première approche du calcul haute performance, le programme apporte aux PME une aide technique, commerciale et financière en vue de construire un projet d’innovation industrielle. Qu’il s’agisse d’optimiser les performances de leurs technologies ou de préparer les innovations de demain, l’objectif est d’amener les PME à prendre la mesure de l’intérêt économique du HPC au regard de leur modèle de croissance.

pour en savoIr pLus : www.InItIatIve-hpc-pme.org

caLcuL haute performance (hpc)

Le hpc enfIn accessIbLe aux pme Innovantes

À savoIr

Page 12: Inria - Connect  1

Le I-Lab : créateur de vaLeur ajoutéedepuIs un an, Idées-3com et L’InrIa travaILLent maIn dans La maIn sur des projets compLexes de modèLes 3d. Leur quartIer généraL ? un LaboratoIre commun de recherche où toutes Les pIstes sont expLorées. retour sur une coLLaboratIon fructueuse.

C’est l’histoire de deux structures qui ont tout à s’apporter mutuellement. D’un côté, la PME Idées-3Com, spécialiste d’applications 3D interactives dédiées au marketing en ligne. De l’autre, l’équipe-projet MINT * de l’INRIA, qui définit de nouvelles méthodes et outils pour interagir sur des interfaces homme-machine en 3D. Leur idée : créer un

édition de logiciels

laboratoire de recherche commun financé pour moitié par chacune des structures. Appelé I-Lab, il favorise un partenariat à long terme, avec une feuille de route précise sur trois ans. « Les chercheurs disposent de matériel sophistiqué, d’une expertise et d’un recul technologique très appréciable pour faire progresser nos projets », constate Jean-Michel Flamant, cofondateur et directeur de Idées-3Com. Un enthousiasme partagé par Laurent Grisoni, responsable de l’équipe-projet MINT de l’INRIA : « Grâce à leur équipe marketing et à leurs graphistes, Idées-3Com nous apporte de la création de contenu, la possibilité de valider nos hypothèses et d’avancer sur des pistes concrètes intéressantes. » À raison d’un prototype créé tous les six mois, l’équipe commune ne chôme pas. « Nous travaillons actuellement sur une application qui permet de tester des options d’ameublement d’appartements, conclut Jean-Michel Flamant. Le I-Lab nous donne le droit d’exploiter commercialement les idées développées et offre aux thésards l’opportunité de publier des sujets sur les prototypes mis en place. » Voilà ce que l’on appelle une stratégie gagnant-gagnant !* Équipe commune CNRS-INRIA-Université des sciences et technologies de Lille.

contacts : jean-mIcheL fLamant/ [email protected] Laurent grIsonI/[email protected]

jean-michel flamant, cofondateur et directeur de Idées-3com (à droite), et Laurent grisoni, responsable de l’équipe projet mInt de l’InrIa.

partenarIat