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101 Inondations et impacts sur les activités agricoles dans la plaine de KÉKEM (HAUT-NKAM-OUEST-CAMEROUN) EPANDA EDIMO François Arnaud 1 ; TCHOKOMAKWA Ernest Roméo 2 Doctorant, Université de Douala 1 . Doctorant, Université de Douala 2 . Résumé Dans la plupart des pays tropicaux, la problématique sur la résilience des populations situées sur les plaines et les bas-plateaux face aux changements climatiques est devenue un enjeu majeur. Dans la plaine de Kékem, la présence des multiples cours d’eau entretient en permanence des risques d’inondations à partir du mois de jui llet à novembre. Ces inondations dotées d’un caractère ambivalent (fertilisation des sols, abondance en ressources halieutiques, destruction des maisons…) sont un pertinent facteur de la précarité rurale et des activités agricoles de l’arrondissement de Kékem. Toutefois, en s’appuyant sur cette résilience de population en zone de plaine, la présente étude menée dans l’arrondissement de Kékem pose le problème de l’impact des inondations sur les activités agricoles. L’objectif de cet article est d’analyser l’impact des inondations sur la limitation de la production agricole et de déterminer si les pratiques d’adaptation et les nouvelles techniques agraires utilisées par les paysans peuvent être une alternative pour booster la production agricole et faire de Kékem un bassin de production des vivres. L’hypothèse de ce travail montre que le développement actuel de Kékem passe par les pratiques d’adaptation et les nouvelles techniques agraires utilisées par les paysans pour contourner les inondations. Les données qui supportent cette étude ont été collectées au cours des enquêtes de terrain effectuées entre 2015 et 2016, dans les différents groupements de l’arrondissement de Kékem. En effet, l’exploitation des données secondaires et empiriques de cet article ont permis de mieux comprendre les incidences spatiales des inondations à Kékem. Au total, 120 questionnaires ont été administrés auprès des paysans. Mots-clés : Inondations, impacts, activités agricoles, pratique d’adaptation, nouvelles techniques agraires, Kékem Abstract In most tropical countries, the issue of the resilience of populations on the plains and uplands to climate change has become a major issue. In the Kékem plain, the presence of multiple rivers is permanently at risk of flooding from July to November. These floods have an ambivalent character (soil fertilization, abundance of fisher sources, destruction of houses ...) are a relevant factor of rural precariousness and agricultural activities in the district of Kékem. However, based on this population resilience in lowland areas, the present study conducted in the district of Kékem raises the problem of the impact of floods on agricultural activities. The purpose of this article is to analyze the impact of floods on the limitation of agricultural production and to determine whether adaptation practices and new agrarian techniques used by farmers can be an alternative to boost agricultural production and to make Kekem a food production area. The hypothesis of this work shows that the current development of Kékem goes through the adaptation practices and the new agrarian techniques used by the peasants to circumvent floods. The data supporting this study were collected during field surveys carried out between 2015 and 2016, in the different groupings of Kékem district. Indeed, the exploitation of the secondary and empirical data of this article has made it

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Inondations et impacts sur les activités agricoles dans la plaine de KÉKEM (HAUT-NKAM-OUEST-CAMEROUN)

EPANDA EDIMO François Arnaud1 ; TCHOKOMAKWA Ernest Roméo2

Doctorant, Université de Douala1. Doctorant, Université de Douala2. Résumé Dans la plupart des pays tropicaux, la problématique sur la résilience des populations situées sur les plaines et les bas-plateaux face aux changements climatiques est devenue un enjeu majeur. Dans la plaine de Kékem, la présence des multiples cours d’eau entretient en permanence des risques d’inondations à partir du mois de juillet à novembre. Ces inondations dotées d’un caractère ambivalent (fertilisation des sols, abondance en ressources halieutiques, destruction des maisons…) sont un pertinent facteur de la précarité rurale et des activités agricoles de l’arrondissement de Kékem. Toutefois, en s’appuyant sur cette résilience de population en zone de plaine, la présente étude menée dans l’arrondissement de Kékem pose le problème de l’impact des inondations sur les activités agricoles. L’objectif de cet article est d’analyser l’impact des inondations sur la limitation de la production agricole et de déterminer si les pratiques d’adaptation et les nouvelles techniques agraires utilisées par les paysans peuvent être une alternative pour booster la production agricole et faire de Kékem un bassin de production des vivres. L’hypothèse de ce travail montre que le développement actuel de Kékem passe par les pratiques d’adaptation et les nouvelles techniques agraires utilisées par les paysans pour contourner les inondations. Les données qui supportent cette étude ont été collectées au cours des enquêtes de terrain effectuées entre 2015 et 2016, dans les différents groupements de l’arrondissement de Kékem. En effet, l’exploitation des données secondaires et empiriques de cet article ont permis de mieux comprendre les incidences spatiales des inondations à Kékem. Au total, 120 questionnaires ont été administrés auprès des paysans. Mots-clés : Inondations, impacts, activités agricoles, pratique d’adaptation, nouvelles techniques agraires, Kékem

Abstract In most tropical countries, the issue of the resilience of populations on the plains and uplands to climate change has become a major issue. In the Kékem plain, the presence of multiple rivers is permanently at risk of flooding from July to November. These floods have an ambivalent character (soil fertilization, abundance of fisher sources, destruction of houses ...) are a relevant factor of rural precariousness and agricultural activities in the district of Kékem. However, based on this population resilience in lowland areas, the present study conducted in the district of Kékem raises the problem of the impact of floods on agricultural activities. The purpose of this article is to analyze the impact of floods on the limitation of agricultural production and to determine whether adaptation practices and new agrarian techniques used by farmers can be an alternative to boost agricultural production and to make Kekem a food production area. The hypothesis of this work shows that the current development of Kékem goes through the adaptation practices and the new agrarian techniques used by the peasants to circumvent floods. The data supporting this study were collected during field surveys carried out between 2015 and 2016, in the different groupings of Kékem district. Indeed, the exploitation of the secondary and empirical data of this article has made it

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possible to better understand the spatial impact of the floods at Kékem. A total of 120 questionnaires were administered to farmers. Key words: Floods, impacts, agricultural activities, adaptation practice, new agronomic techniques, Kékem INTRODUCTION Les catastrophes issues de la combinaison des aléas naturels et des vulnérabilités ont connu depuis les dernières décennies, une augmentation aussi bien en fréquence qu’en intensité et constituent une menace constante sur la vie et les moyens de subsistance des populations (CEEAC, 2012). Ainsi, la région d’Afrique centrale est le théâtre d’un fan impressionnant des situations d’urgence. Ces situations rendent les Etats instables, entament les infrastructures socio-économiques et réduisent de manière considérable, les chances de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) au premier rang, la réduction de la pauvreté et de la faim. Dans la plupart des pays tropicaux, la problématique sur la résilience de populations situées sur les plaines et les bas-plateaux face aux changements climatiques est devenue un enjeu majeur. Au Cameroun, tout comme dans l’arrondissement de Kékem, les inondations sont reconnues comme étant la catastrophe naturelle la plus fréquente. Cette catastrophe a toujours mis à mal le développement agricole. C’est à cet effet que la présente étude consiste à dresser les facteurs favorables aux inondations à Kékem. Ensuite, allons-nous nous appesantir sur les impacts des inondations sur les activités agricoles. En fin nous parlerons des pratiques d’adaptation pour booster la production des vivres.

METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Démarche de la recherche Pour atteindre l’objectif de cette recherche, la démarche dite hypothético-déductive a été utilisée. Cette démarche selon Bailly et al (1991), suppose « la déduction qui part des propositions initiales, provisoires et modifiées après vérification et qui permet de poser les

problèmes au cœur même du sujet ou des systèmes, de s’appuyer sur une logique de raisonnement clairement indiquée et comprise ». En plus de cette démarche, les quatre étapes du raisonnement géographique ont permis de mieux palper la réalité du terrain (observations directe et indirecte), de comprendre l’origine des inondations et les impacts sur les activités agricoles (analyse) et les résultats obtenus dans cet article ont fait l’objet d’une interprétation qui correspond à la quatrième étape.

Collecte et traitement des données La collecte des données s’est faite sur la base des questionnaires pour ce qui est des

données quantitatives et des guides d’entretien semi-directif. Les données qui supportent cette étude ont été collectées au cours des enquêtes de terrain effectuées entre 2015 et 2016, dans les différents groupements de l’arrondissement de Kékem. En revanche, l’exploitation des données secondaires et empiriques de cet article ont permis de mieux comprendre les incidences spatiales des inondations à Kékem. Au total, 120 questionnaires ont été administrés auprès des paysans. Les données quantitatives ont été traitées à partir du logiciel SPSS. Les données qualitatives ont été traitées manuellement et les données cartographiques ont été traitées à partir des logiciels de cartographie tels que QGIS 2.18.0 et QGIS 3.4.

RESULTATS FACTEURS FAVORABLES AUX INONDATIONS SUR LA PLAINE DE KEKEM Climat comme élément déclencheur des inondations sur la plaine

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La plaine de Kékem est caractérisée par un climat équatorial de type guinéen mais avec l’influence de certaines spécificités. Ces spécificités résultent sans doute de sa situation géographique (5° 01 et 5° 15° de latitude Nord, 10° et 10° 08 de longitude Est) d’une part et de l’altitude d’autre part. Mais, surtout de sa position géographique, car Kékem est situé entre les vieux massifs du Manengouba et les Hautes Terres de l’Ouest. Ainsi, Kékem contrairement aux localités des Hauts plateaux de l’Ouest, a un climat assez doux, c’est à dire chaud et humide, car il subit l’influence de deux masses d’air. Il s’agit de la masse d’air équatoriale maritime instable et humide (la mousson) et la masse d’air saharien (harmattan). Mais cette influence est relativement moindre à cause de la présence du massif du Manengouba et des Hauts plateaux de l’Ouest. Ce climat de par ses caractéristiques se rapproche de celui du Moungo Sud. La rencontre de ces deux masses de vents est à l’origine de FIT (Front Inter Tropical) qui déterminent ces saisons (deux saisons de pluies et deux saisons sèches). Les saisons de pluies sont marquées par des très fortes pluviositéspendant les mois d’Août, Septembre et Octobre (Fig.1). Il s’agit ici des mois qui correspondent à la période de survenance intense des inondations sur la plaine de Kékem. C’est ce qui montre justement que le climat est l’élément déclencheur des inondations dans ladite plaine. La moyenne thermique annuelle se situe autour de 25°C. La moyenne maximale atteint généralement 28°C tandis que la moyenne minimale est de 22°C. Le mois le plus chaud est février et décembre est le mois le plus frais. L’amplitude thermique annuelle ne dépasse pas 3°C. Cependant aucun mois n’a jamais atteint la moyenne de 30°C, ni de 20° C pour le mois le moins chaud.

Source : DAAK Figure 1 : Diagramme ombrothermique de Kékem 1999

La topographie du milieu : caractéristiques et influences de la valeur des pentes Le relief dans l’arrondissement de Kékem est contrasté : il est constitué dans ses

parties Ouest, Est et Nord par des collines et montagnes aux pentes plus ou moins abruptes (altitude comprise entre 600 et 1200 m), qui se prolongent du côté Sud par une vaste vallée inondable qui commence depuis les zones de piémont de Foyemtcha, Mboebo et Kékem Nord jusqu’au contact de la région du littoral et de la zone de Santchou (Mairie de Kékem, 2013). La valeur des pentes permet d’identifier les différentes formes de relief existant et qui rendent vulnérable cet espace. L’on dénombre des endroits à fortes pentes (32°) caractérisés par un relief d’escarpement d’altitude 1016 m qui est associé à une vallée. L’on rencontre ce relief escarpé dans le quartier Carrière; les endroits à faibles pentes (0°), caractérisés par une plaine d’altitude 700 m qui ici, est une partie de la plaine des Mbô dans laquelle se trouvent les quartiers King-place et Nyelè et des villages Ngan et Ngomzock. Aussi, on note des secteurs à pentes moyennes (16°) dont les reliefs associés sont la plaine d’altitude 700 m

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(Tchokomakwa, 2017) et la vallée sur lesquelles est situé le quartier Petit-Nkam qui se trouve à l’exutoire du bassin versant du « Grand cours » (Tab.1).

Il est à noter que la pente conditionne le ruissellement. C’est pourquoi le quartier Carrière situé sur une forte pente, facilite le ruissellement rapide des eaux vers l’aval où les pentes sont moyennes, faibles et c’est dans les quartiers King-place, Nyelè et Petit-Nkam que l’on fait régulièrement face aux inondations. L’intense dynamique érosive et les aménagements humains sont susceptibles de modifier les caractéristiques du relief en milieu de basse terre (Meva’a, 2010).

Tableau 1: Valeurs des pentes et reliefs associés par quartier

Quartiers Valeur des pentes Reliefs associés Carrière Fortes 32° -Escarpement (1016 m

d’altitude) -Vallée Moyennes 16°

King-place Faibles 0° Plaine (700 m d’altitude) Nyelè Petit-Nkam Petit-nkam Moyennes 16° -Vallée

-Plaine (700 m d’altitude) Source : Enquête de terrain, juillet 2016.

Source :Tchokomakwa, 2017.

Figure 2 : Modèle Numérique de Terrain (MNT)

Cette carte du modèle numérique présente les courbes de niveau de la zone d’étude. Ces courbes de niveau possèdent chacune une valeur altimétrique bien déterminée. L’équidistance de ces courbes est de 20 m. Au quartier Carrière, ces courbes sont très serrées dont le point côté porte une valeur de 1016 m d’altitude ce qui laisse comprendre que ce quartier est doté des fortes pentes caractéristique d’un relief escarpé, qui matérialise la limite entre les hautes terres de l’Ouest et les basses terres à faibles pentes (0°) caractéristique de la plaine dont l’altitude est de 700 m. Cette altitude de 700 m s’accommode avec l’espacement de la courbe de niveau dont la valeur altimétrique est de 700 m qui traverse les quartiers King-Place, Nyelè et Petit-Nkam telle qu’observé sur le modèle. C’est cette faible valeur altimétrique associée à la faible pente qui conditionne la récurrente survenance rapide des inondations sur la plaine de Kékem.

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Types et caractéristiques des sols favorables aux inondations Dans la plaine de Kékem, l’encaissement des cours d’eau précipités dépasse rarement

10 m. Les cours d’eau divaguent sans cesse et débordent fréquemment de leur lit en période de crue, créant non seulement des méandres libres mais aussi des ox-bow de part et d’autre des lits majeurs. Le long de ces lits, prospèrent des forêts- galeries qui filtrent les eaux chargées d’argiles, de limons et surtout de sable qu’exploitent les populations pour la construction des maisons.

Cependant on constate qu’en fonction des saisons, le niveau de la nappe phréatique varie considérablement : entre 4 cm et 2 cm à l’exutoire de la plaine, entre 5 à 6 cm à l’amont. Ces variations restent dans l’ensemble peu significatives, de sorte que les cours d’eau venus des plateaux environnants et chargés d’alluvions modifient sans cesse leur lit et créent des inondations dans toute la plaine aux mois d’août, septembre et octobre en pleine période de culture, privant ainsi les paysans d’une bonne partie des terres agricoles.

Malgré les inondations fréquentes de la plaine de Kékem, les sols ne présentent pas les mêmes caractéristiques et les mêmes potentialités. Ils sont par conséquent diversement exploités. Dans la plaine, les têtes de vallées avec des sols légers à texture limono-argileuse plus profonds suffisamment riches et humides, peuvent donner lieu à deux voire même trois campagnes culturales au cours de l’année. Au contact avec la plaine, les sols présentent des caractères d’hydromorphie : marbrures beiges, niveau gravillonnaire localement induré qui marquent la transition avec le milieu lacustre exondé.

Les sols de niveau lacustre exondé occupent le centre de la plaine. Ce sont des sols hydromorphes, profonds ne présentant pas de niveaux humifères ou tourbeux. A 20-40 cm de profondeur, on trouve un horizon riche en concrétions ferro-manganiques noires et très exceptionnellement des niveaux indurés ou cuirassés. Sous un horizon de surface limono-argileux sableux, la texture devient argilo-limoneuse ou argilo-sableuse, traduisant la prédominance des rapports en provenance des massifs cristallins voisins. L’hydrographie dense à Kékem : un facteur qui accélère la vulnérabilité

L’arrondissement de Kékem est caractérisé par une hydrographie assez dense. Il est arrosé par de nombreuses rivières qui prennent leur source pour la plupart dans les Hauts plateaux de l’Ouest en général et les monts Bamboutos en particulier. Ces différentes rivières sont les affluents du fleuve Nkam, qui sert de limite naturelle entre les départements du Haut Nkam et celui du Moungo. Ces cours d’eau plus loin forment le fleuve Wouri. Les principaux cours d’eau dans notre zone d’étude : le Ngoum, rivière importante de la localité aux eaux de couleur rougeâtre, est le principal affluent du fleuve Nkam, la Metchié, cours d’eau servant de limite au Nord-Est et à l’extrême Ouest entre les départements de la Ménoua et du Haut Nkam, le Mfouri, rivière à eau claire, coule en direction de Santchou et se déverse dans le Nkam. Son profil longitudinal est sinueux et présente des chenaux anastomosés qui ont donné naissance aux bras morts dans la vallée au niveau de Mboébo à cause de l’action permanente des drainages et des déboisements, le Grand Cours et le Nkam qui est le seul fleuve de toute la localité. Ce dernier a donné son nom aux départements du Nkam et du Haut Nkam.

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Source : Adaptation, carte topographique de Bafoussam 3a et 30c 1983, INC

Figure 3 : Types de sols dans l’arrondissement de Kékem IMPACTS DES INONDATIONS SUR LES ACTIVITES AGRICOLES Inondations et fertilisation des sols

L’inondation anciennement perçue comme une fatalité, s’est progressivement transformée en un mal à combattre, avant de devenir, ces dernières années, une contrainte à intégrer au développement des territoires voire un atout de développement. Une inondation est une submersion temporaire, rapide ou lente, par l’eau de terres émergées. Les inondations sont reconnues pour avoir un côté négatif. Mais pour MEDDE (2011), les crues peuvent avoir des effets positifs pour l’environnement. Selon lui, elles contribuent au remplissage de la nappe phréatique, à la fertilisation des sols à travers le dépôt des sédiments. Par ailleurs, on note que les inondations sont un phénomène ambivalent pour la société, car peuvent avoir les impacts positifs et négatifs sur les zones agricoles et les espaces naturels. Toutefois, les conséquences sont également fonction de l’intensité et de la durée de ce phénomène. Dans les vallées du « Ngoum », « Mfouri » et du « Grand cours », cette fertilisation passe par l’accumulation des sédiments en aval due au processus d’érosion qui met en exergue le ruissellement et l’écoulement qui se font avec transport des particules arrachées, tout au long des pentes abruptes vers les pentes faibles (Tchokomakwa, 2017). Les sédiments transportés sont aussi constitués d’origine détritique c’est-à-dire des débris végétaux et animaux issus de la décomposition. Ces sédiments sont également constitués des minéraux notamment le potassium, le phosphore et le magnésium qui ont pour capacité d’impulser la croissance du verger. Ce verger se développe aussi à travers la mise en place des débris animaux et végétaux que l’on appelle encore la litière qui entre dans la formation de l’humus. Cet humus est un fertilisant du sol qui favorise la croissance des végétaux. Cette croissance passe par le système racinaire. Les racines des plantes se servent des minéraux du sol qui se trouvent dans les interstices pour alimenter le feuillage afin que celles-ci, évoluent dans les bonnes conditions et que la beauté éco-systémique de cette vallée, soit affirmée quelques temps après les inondations. Ces débris contribuent favorablement à l’humification, ce qui accentue la fertilisation et par

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conséquent stimule la croissance agricole, par ricochet les revenus des planteurs dans l’arrondissement de Kékem.

Inondations et destruction des produits agricoles Après les inondations dans les vallées cultivables de Kékem, les végétaux se

développant par le biais des sédiments transportés de l’amont vers l’aval connaitront des difficultés de croissance. En effet, on constate que ces dix dernières années, les inondations sont de plus en plus fréquentes dans les vallées du Ngoum, du Mfouri et du Grand Cours. Toutefois, il est vrai qu’on note un recul considérable des pertes en vies humaines pendant les crues, à contrario une augmentation des dommages économiques en l’occurrence des produits agricoles des planteurs. Les dégâts causés aux cultures par les inondations, dépendent à la fois des surfaces cultivées, de la hauteur et de la durée de la submersion en liaison avec l’âge de la plante. Au vrai, certaines plantes sont plus vulnérables aux crues que d’autres. Par exemple le vivrier-marchand craint plus l’excès d’eau qu’une sécheresse qui peut durer des semaines. C’est également le cas du maraîchage, qui peut supporter l’absence d’eau pendant quelques jours voire semaine, mais la submersion totale de ce type de verger pendant une durée de deux à trois jours permet la destruction totale des espèces telles que le piment, la tomate, la pastèque et quatre à cinq jours pour les vivres tels que la patate, le taro, le manioc, le macabo… Pourtant d’autres espèces végétales telles que le bananier-plantain peut résister pendant plus deux semaines, environ un mois pour le cacao et le caféier, sauf qu’après une semaine de submersion totale, on va noter la prolifération des maladies fongiques liées aux plantes (pourriture brune sur les cacaoyers par exemple et les scolytes chez le café). En revanche, seul le palmier à huile peut résister pendant plus d’un mois s’il est âgé de plus de dix ans. À Kékem, malgré le dynamisme des paysans qui depuis près de 10 ans ont exploité plus de 2500 ha de bas-fonds, on note une diminution des vivres ces dernières années. Cette baisse de la production est due en grande partie à la non maitrise du calendrier agricole par des cultivateurs. Au fait, ces derniers développent des cultures sur des vallées inondables. Ces vivres sont censés atteindre la maturité et être récoltés avant mi-juillet. Mais, l’irrégularité des pluies empêche ces plantes à être prêtes à la consommation en juillet, d’où les inondations précoces qui commencent souvent en fin juillet pour s’achever en fin novembre, surprennent les travailleurs et détruisent une bonne partie des produits agricoles de ces derniers. Les enquêtes effectuées sur le terrain ont montré que près de 25% des vivres, soit plus de 7000 T de denrées alimentaires sont détruites par les inondations avant d’atteindre la maturité : c’est ce que montre le tableau 1, où l’on voit décroitre la production par rapport aux superficies cultivées. Tableau 2 : Évolution de la production et des superficies de certaines cultures à Kékem

Source : Délégation départementale d’agriculture Rapports des activités agricoles de la DAADRK, août 2002 à août 2013

Années Cultures

2002 2008 2009 2011 2012

Manioc P(t) 1268 3337 3231 3208 3235

S(ha) 563 2914 2701 2701 2702

Patate P(t) 1959 3420 3327 3535 3629

S(ha) 646 1377 1492 1087 1100

Maïs P(t) 1625 2154 2723 1678 1721

S(ha) 578 2510 2517 1964 1990

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Lorsqu’on fait le ratio entre les surfaces cultivées et la production agricole on se rend compte qu’en 2002, la production était excessive par rapport aux années 2008 à 2012. Ceci est dû au fait qu’à partir de 2007, une bonne partie de la population va se rabattre vers l’exploitation des vallées inondables.

LES PRATIQUES D’ADAPTATION ET LES NOUVELLES TECHNIQUES AGRAIRES Les « Perdants » et les « gagnants » des impacts des inondations Les caféiculteurs sont relativement âgés. La moyenne d’âge est de 59,67 ans, alors que celle de la population rurale était de 55 ans (Minagri 1987), cette catégorie composite des « perdants » de l’évolution socio-économique. En effet, le planteur n’a pas su se tirer profit des inondations qui surviennent à partir de fin juillet. Ces derniers n’ayant plus suffisamment d’énergie pour se reconvertir vers la pratique du vivrier-marchand et le maraîchage en raison de la baisse drastique de la production caféière, sont devenus les plus vulnérables sur le plan financier parmi les différents acteurs du secteur agricole Kékemois. Il est vrai qu’une poignée de planteurs a associé à la caféiculture un peu du vivrier propre à l’auto consommation. Mais le constat reste alarmant car ces derniers continuent à vivre dans la précarité en raison du fait que le café autrefois procurait près de 80% du revenu de ces derniers contre moins de 15% de nos jours. Avec des revenus de moins de 120 000 FCFA/ an provenant des caféières, ces derniers ne parviennent plus à jouer le rôle de chef de famille, car ne parviennent plus à assumer le rôle de protecteur de la famille. Par contre, les jeunes ayant abandonné l’école depuis plusieurs années avec ou sans diplômes travaillaient ont décidé de prendre leur destin entre leur main. En effet, depuis près de 15 ans, les jeunes et les femmes ont pris les commandes de la nouvelle agriculture, qui repose sur la pratique du vivrier-marchand et le maraîchage. La plupart des jeunes hommes se sont concentrés sur la pratique du maraîchage qui exige beaucoup d’énergie et de temps libre tandis que les femmes ont opté pour la culture des tubercules en l’occurrence : patate, taro, manioc, igname… ceci a permis de réduire la couche de pauvreté à Kékem. Ainsi, pour avoir une bonne production les jeunes hommes et femmes ont été obligés de louer des parcelles de terre dans des vallées inondables pour pratiquer maraîchage ainsi que des cultures de contre saison. Cette détermination des nouveaux acteurs agricoles a permis à l’arrondissement de Kékem de sortir de la paupérisation dans laquelle elle se trouvait depuis le début des années 1990. La quasi-totalité des femmes actives dans la production des vivres perçoivent en moyenne plus de 125 000 FCFA mensuellement contre plus de 230 000 FCFA/ mois pour les maraîchers sur des espaces compris entre 3500 à 7000 m2.

Par ailleurs, nombreux sont des maraîchers et des vivriers qui ont mis en place les techniques d’adaptation agraires pour limiter les dégâts liés aux inondations. Les maraîchers par exemple ont opté effectuer trois campagnes de cultures pendant l’année, c'est-à-dire de décembre à Juillet dans les vallées inondables et d’août à novembre sur les zones exondées. Cette stratégie a permis aux grands maraîchers de produire de nos jours plus de 9000 cageots de tomates l’an contre moins de 3000 cageots il y a moins de trois ans Par ailleurs certaines femmes ont décidé de développer deux campagnes de cultures à cycle de court (trois mois) de fin novembre à mi-juillet dans les zones inondables et développent les cultures à cycle moyen (de 9 à 12 mois), exemple la culture des ignames et du manioc blanc sur des zones exondées.

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Tableau 3 : Durée des certaines cultures maraîchères Cultures Durée des cultures

(jours) Nombre de campagne dans l’année Durée du

germoir Piment 120 2 1 mois Tomate 90 3 1 mois

Pastèque 72 3 à 4 1 mois Gombo 80 3 à 4 1 mois

Source : Enquête sur le terrain, août 2015

L’expérimentation d’une riziculture comme réponse aux inondations à Kékem Les inondations ont une importance capitale dans l’agriculture. Pour Bouhamidi

(1980), l’irrigation et l’assainissement sont deux techniques d’aménagement indispensables et préalable à toute opération, de mise en valeur de l’agriculture, dans une plaine d’inondation qui est d’ailleurs, constituée des sols hydromorphes qui sont généralement destinés à la riziculture. Ainsi, les bassins versants du Ngoum, Mfouri et Grand cours sont constitués de plaine d’inondation avec environ 12000 ha de sols hydromorphes qui peuvent facilement accueillir des rizicultures afin de réduire le taux de famine qui persiste à Kékem. Ces sols hydromorphes, constitués des dépôts argileux et sableux qui occupent les fonds marécageux et s’étendent le long des rivières ont une texture argilo-limoneuse et sablo-limoneuse et la fiabilité de ces sols traduit leur hydromorphie, qui passe par une forte teneur en matière organiques déposées par les inondations et par conséquent, présentent une forte teneur en potassium, magnésium et phosphore, ce qui les rend très propices à la riziculture à condition que le drainage soit bien fait (Epanda, 2012). Toutefois l’expérimentation d’une riziculture sera la meilleure réponse aux inondations à Kékem, surtout que le rendement par hectare de riziculture varie entre 3 et 6 Tonnes. Kékem qui détient environ 10 000 ha de vallées inondables pourra produire au moins 30 000 Tonnes de riz par an.

Source : Cliché Epanda, août 2015.

Photo 1:État des lieux des vallées cultivables pendant le mois d’août à Kékem

Stratégies de limitation des impacts des inondations à Kékem Pour diminuer l’impact négatif des inondations, sur les vallées du Ngoum, du Mfouri

et le Grand Cours. De nombreux spécialistes pensent que le reboisement des espaces autrefois forestiers et le contrôle de l’érosion des sols sont les principaux moyens. Et, pour parvenir à ce résultat, il faudra beaucoup de temps pour obtenir des résultats concrets, sans doute plusieurs dizaines d’années. Toutefois, les paysans doivent façonner un bon calendrier

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agricole en tenant compte de la grande saison de pluie, de la durée des types de plantes et surtout se rapprocher auprès des techniciens d’agriculture pour des conseils pratiques, car avec la démographie galopante que connait l’arrondissement et la réduction des terres cultivables en raison de la construction des habitats et des industries, les paysans doivent bien organiser leur façon de travailler et surtout éviter de cultiver dans les vallées inondables pendant les mois de crues. Déjà, il faut reconnaitre que depuis plus de 30 ans, les femmes Mbo ont créé dans les vallées inondables un système de billons et sillons adapté du moins aux inondations de faible envergure. Ces billons ont une hauteur qui varie entre 80 à 90 cm et une largeur d’un mètre. Ceci permet aux eaux de la petite saison de pluies (mars –avril) de détériorer les plantes. Il est vrai que ce type de billon nécessite beaucoup d’énergie mais les populations riveraines sont habituées à cette technique qui leur permet aussi d’avoir de bon rendement en raison du fait qu’une grande quantité d’herbe est enfouie dans le sillon. De même l’assainissement des caniveaux de part et d’autre permet la limitation des inondations surtout au niveau du centre-ville. Une agriculture contre les crues telles est le modèle agricole essentiel de développement durable dans les espaces régulièrement inondables qui a été proposé ces dernières années.

Source : Mairie de Kékem, PCD 2013. Planche 1 : Assainissement de l’arrondissement de Kékem.

Conclusion L’analyse sur les impacts liés aux inondations révèle qu’elles sont très dommageables

sur les plans économique et environnemental. Ainsi, les inondations sont un facteur de paupérisation et de précarité du monde rural. A Kékem elles ont un caractère ambivalent, car sont une véritable source de fertilisation des sols mais aussi restent le véritable agent de destruction des produits économiques des paysans. Ce phénomène naturel est devenu pour le planteur kékemois un moyen économique dans lequel les populations tirent des opportunités que leur offrent le milieu et permet à ces derniers de diversifier leur source de revenu. Par ailleurs, l’analyse des mutations agricoles montre bien le redéploiement des jeunes et des femmes dans la pratique du vivrier-marchand et du maraîchage au détriment de la caféiculture. Il s’agit d’une prise de conscience des nouveaux acteurs agricoles qui ont pour objectif d’éradiquer la pauvreté à Kékem en produisant davantage des denrées alimentaires malgré la recrudescence des inondations dans cette plaine intramontagnarde. Les planteurs kékemois pour faire face à la crise ont diversifié leurs sources de revenus, en cultivant : piment, tomate, pastèque, gombo, patate, manioc, taro, bananier-plantain… car les jeunes se sont rendu compte que la caféiculture, seule ne peut plus assurer le dynamisme socio-économique de l’arrondissement. Malgré le déficit des mesures d’adaptation face aux crues le revirement des populations vers le vivrier-marchand entraine des conséquences qui prennent des proportions inquiétantes : déboisement alarmant entrainant à son tour les reprises d’érosion et par conséquent la vulnérabilité des espaces agricoles. Par ailleurs, l’étude établit

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une relation de cause à effet entre développement du monde rural et la vulnérabilité liée aux inondations. Les résultats obtenus confirment à suffisance l’atteinte de l’objectif de cette recherche qui était d’analyser l’impact des inondations sur la limitation de la production agricole et de déterminer si les pratiques d’adaptation et les nouvelles techniques agraires utilisées par les paysans peuvent être une alternative pour booster la production agricole et faire de Kékem un bassin de production des vivres et des cultures de rente. L’hypothèse de ce travail montre que le développement actuel de Kékem passe par les pratiques d’adaptation et les nouvelles techniques agraires utilisées par les paysans pour contourner les inondations.

L’impact du revirement vers la pratique du vivrier-marchand et l’intensification maraîchage ces dernières années a permis aux populations de travailler sans repos et surtout de trouver des stratégies pour limiter la destruction des produits agricoles. Toutefois, la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité sont les éléments efficaces de la lutte durable contre les inondations à Kékem.

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