Initiativ'mag - Spécial 1 an

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•Nouveau

magazine,tentez

l'expérience !•

CAPITALISME OUPOST-CAPITALISME, le choix d’une société qui change• Post capitalisme et marketing : couple maudit ?• Les fl ux fi nanciers illégaux • Le prix du capitalisme sur la démocratie• Le surgissement d’un nouveau monde

société - entreprenariat - management

SPÉCIAL 1 AN

DOSSIER

Europe ˜ Afrique

INNOVER

• Jean Baptiste Bokoto et les Éco-Villages en Afrique

ENTREPRENDRE

• Maxence Peniguetde RNW Afrique

MANAGER

• Le savoir faire informatique de l’inde

• L'interculturel dans les affaires

AGIR

• L’impact des pesticides sur la vie des agriculteurs et des consommateurs

••••

Initiativ’mag

1 an depublications

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Page 3: Initiativ'mag - Spécial 1 an

ÉDITO

C hers lecteurs, il y a un an nous vous invitions à découvrir Initiativ'Mag votre magazine des initiatives qui

est une plate–forme pour les personnes entreprenantes, innovantes, des artistes et des acteurs ayant une vision du progrès afin de pouvoir encourager d’autres per-sonnes. Veuillez découvrir dans cette édition spéciale, notre dossier sur le capitalisme et le post-capitalisme, ainsi que nos rubriques, nous vous souhaitons une bonne lecture ! Toute l’équipe vous remercie pour votre fidélité, et longue vie à Initiativ'Mag !

Par Liliane Kissimba, rédactrice en chef.

« L’expériencen’est une lumièrequi n’éclaire quesoi-même. » LAO TSEU

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•Initiativ’mag

1 an de publications

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SOMMAIRE

P. 4 à 5

INNOVERRACHIDA AZIZINNOVE DANS LA MODE ÉTHIQUE p. 4

LES ÉCO-VILLAGES DURABLES p. 4EN AFRIQUE pour booster le développement.

P. 6 à 12

ENTREPRENDRELA RADIO AU SERVICE DES DROITS DE L’HOMME p. 6Rencontre avec Maxence Peniguet.

MIROYE KIZAMIE p. 7Afro-européenne et citoyenne du monde.

UNE RÉVOLUTIONENTREPRENEURIALE p. 10au Sénégal, entraîne toute l'Afrique de l'Ouest

MARIE STORMS p. 11ses bijoux et ses conférences au château d’Oorbeek.

TROIS RESSOURCES À EXPLOITER POUR FINANCER VOS AFFAIRES p. 12

P. 13 à 15

MANAGERL’INTERCULTUREL p. 13Au service du commerce international.

LE SAVOIR FAIRE INFORMATIQUE DE L’INDE p. 14Un modèle économique de croissance.

Maxence Peniguet p. 6

Rachida Aziz p. 4

POUR NOUS CONTACTER :

[email protected]

367 avenue Louise1050 BruxellesBelgique

DIRECTEUR DE LA RÉDACTIONLiliane Kissimba

Ont participé à ce numéro :

RÉDACTEURSNathalie Carlier - Elisabeth BlessingInitiativ’mag Team - Grace MiltonLilas Bopeya Olivier - Pascale SztumRosette Van Rossem - ECDPM Ophelie Robineau - Aza MudahemukaNathalie Yabili Yohali - Angelo BorgogniMarc Luyckx

ASSISTANT RÉDACTEURNathalie De Viaene (Devna Services)

PHOTOSSarah Zrampieu - Angelo BorgogniNadine Eyonga - Olivier PicardBeauagency Ecolo - Aza MudahemukaLeen Van Eeckhout - Javier PereiraSpire resaerch - 401kcalculator.orgJocelin Morisson - ASI - RNW - CAE

RESPONSABLE RELATION PUBLIQUE ET COMMUNICATIONLilas Bopeya Olivier

DESIGN GRAPHIQUECamille Oberlé

ÉDITEURLife Dignity asbl numéro d’entreprise 0836 006 772 IBAN BE38 3630 8875 8272 BIC BBRUBEBB

IMPRIMEURSIMONIS 2.42 SPRL

Dépôt légal : juillet 2014ISSN : 2295-1229

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P. 16 à 25

DOSSIERCAPITALISME OUPOST-CAPITALISME,le choix d’une société qui change

DÉFINITION DES CONCEPTS CAPITALISME ET POST-CAPITALISME p. 17

POST-CAPITALISME ET MARKETING : COUPLE MAUDIT ? p. 18Principales caractéristiques et tendances.

LES FLUX FINANCIERS ILLÉGAUX p. 20

LES PARADIS FISCAUX :LE PRIX DU CAPITALISME SUR LA DÉMOCRATIE p. 22Entre optimalisation et fraude fiscale.

LE POST-CAPITALISME OU LE SURGISSEMENT p. 24D'UN NOUVEAU MONDELe monde change, n’ayez pas peur !

P. 26 à 29

AGIRLA MORT EST DANS LE PRÉ p. 26L’impact des pesticides sur la vie des agriculteurs et des consommateurs.

QUAND L’AFRIQUE S’INVITE EN WALLONIE p. 28Entre joie et nostalgie.

P. 30 à 35

DÉCOUVERTELe patrimoine Égyptien philosophiquede la civilisation grecque p. 30

Les technologies de la Terre Crue 4/4 p. 32Le couple terre - arbre.

Sarah Zrampieu guitariste-chanteuse p. 34Artiste et candidate au doctorat en Science économique.

Kuuma piment p. 35une sauce piquante africaine de haute qualité !

Nicole Katanga, coordinatrice d’Info Santé Plus p. 35Santé Info Plus, magazine de sensibilisation.

La Wallonie fête l'Afrique p. 28

Dossier p. 16

Le couple terre arbre p. 32

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INNOVER

RACHIDA AZIZinnove dans la mode éthiquePAR ÉLISABETH BLESSING PHOTO AZIRA

N ée à Anvers elle fait la promo-tion d’un modèle d’entreprise inclusif et durable elle décide de

contribuer activement au changement de la société. Azira est devenu l’instru-ment de cette mission. La première collection de Rachida s’est rapidement épuisée dans son salon.C’est ainsi qu’en 2009, la boutique Azira voit le jour à Bruxelles. Sa ligne de vête-ments modulables destinés à ces débutsaux femmes musulmanes actives. Elle a implanté sa boutique entre le quartier Dansaert, et Molenbeek. Ses valeurs et son engagement ont rapidement fait d’elle une fi gure incon-tournable. Elle créée quelques mois plus tard, l’association Art@Azira qui porte les valeurs d’Azira aux travers d’évènements culturels.

Rachida Aziz est activiste et fondatrice d’Azira. Elle fait la promotion d’un modèle d’entreprise inclusif et durable et crée des vêtements éthiques.

À l'heure où, à travers le monde, on alerte de plus en plus l’opi-nion sur le changement clima-

tique, une expérience pilote menée en RDC apporte la preuve que mettre en pratique le développement durable à l'échelle d'une cité est possible. Depuis décembre 2013, un projet de village écologique modèle, comprenant 82 logements écologiques, une station solaire, 3 fermes écologiques, 2 bio-digesteurs, un éco-Lodge et un puits carbone, a vu le jour dans la cité de Kisonga, dans la province du Bas-Congo.Surnommé Éco-village Durable, ce pro-jet novateur, unique en son genre, veut démontrer que le développement peut être pensé et construit sur un territoire donné sans dégrader l'environnement. Pour atteindre cet objectif, les concep-teurs du projet semblent avoir réalisé une gigantesque analyse de cycle de vie (ACV), qui consiste à évaluer l'im-pact environnemental de la vie du pro-jet, depuis son démarrage jusqu'à sa maturation en vue d’évaluer le bilan carbone. C’est toute la vie d'un village (construction des logements, besoins en ressources énergétiques, production agricole, déplacements, activités pro-fessionnelles, vie sociale, gestion des déchets, etc.) qui sera pensé et évalué au regard de l'impact environnemental, économique et social.

Art@Azira invite les artistes qui par-tagent les valeurs d’égalité de droits, respect de la diversité et des libertés individuelles. Désignée Femme de l’année par les Diwan Awards en 2012. Initiatrice en 2013 de la campagne My choice not yours pour rassembler un large éven-tail d’organisations autour des libertésindividuelles, en particulier pour l’émancipation de la femme. « Nous nous soulevons pour un respect incondi-tionnel du droit que chacun(e) puisse faire ses propres choix dans la vie : sa profes-sion, son mariage, le respect des traditions culturelles et religieuses, l’expression de sa foi — mais surtout quelle partie de son corps une femme peut montrer ou cacher. Personne et aucun gouvernement ne peut interférer avec chacun de ces choix ». •

Une des créations d'Azira.

Jean-Baptiste Bokoto, concepteur du projet et Fondateur du Réseau

Africa Synergies International.

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LES ÉCO-VILLAGES DURABLES

pour booster le développement en AfriquePAR NATHALIE CARLIER PHOTO ASI

Des promoteurs engagés dans le développement durable, sous l'impulsion du Réseau ASI (Africa Synergies Inter-national), ont pour la première fois créé un village écologique pilote, sans recours aux énergies fossiles et sans rejet de CO2. Une expérience passionnante qui, de l'Afrique centrale, sert déjà de modèle.

Le premier principe durable appli-qué à l’éco-village de Kisonga est celui de Zeri : avoir recours au maximum aux ressources locales, à la réutilisation et au recyclage (pas d’utilisation des engrais chimiques, recours à des procédés éco-logiques, aux savoirs endogènes, etc.). Le recours aux énergies renouvelables et l'optimisation des ressources natu-relles fait du projet éco-village un formi-dable exemple grandeur réelle de ce que peut être l'usage raisonné en matière de ressources : récupération des eaux de pluie, énergie électrique et thermique fournie par la biomasse (bois de récu-pération), et les panneaux photovol-taïques. Cette électricité produite per-met d’éclairer des maisons, de recharger des téléphones portables, d’alimenter des moulins etc. Au final, l’alimenta-tion en énergie va ainsi booster l’écono-mie locale, générer des emplois, freiner l’exode rural, préserver l’environne-ment. Le projet Éco-village Durable a été conçu par le Réseau Africa Synergies International, la plus importante pla-teforme de business angels dédiée à l’Afrique, en collaboration avec l’entre-prise Euro Global Consultants et Station Energy, société spécialisée dans les pan-neaux photovoltaïques et, réputée pour son intérêt dans les solutions d’électri-fication des zones isolées. Comme l'ex-plique Jean-Baptiste Bokoto, concepteur du projet et Fondateur du Réseau Africa Synergies International : « (...) L'objectif global du projet est de revitaliser la pro-duction agricole, animale, piscicole en RDC, essaimer des richesses, permettre aux gens de vivre d'une manière efficiente et ce, sans pour autant sacrifier l’environnement et les générations futures. C'est là que nous pour-

rons avoir les retombées les plus impor-tantes sur la population car si le secteur agricole enregistre une croissance moyenne de 6 % à partir de 2014, la RD Congo pour-rait réduire de moitié son taux de pauvreté, atteignant ainsi l'un des Objectifs du mil-lénaire pour le développement, d'ici à 2025 (au lieu de 2015, échéance prévue par les Nations Unies) ». C’est ici l’occasion de lancer un appel pressant aux investisseurs potentiels car la plupart des projets implémentés dans les éco-villages (agri-business, éner-gies renouvelables, éco-tourisme, bio-énergies, pharmacopée, etc.) sont à très fort potentiel et ont un retour sur inves-tissement très significatif. Un pari qui peut facilement être gagné car avec l’im-plication des communautés, une gouver-nance participative, des moyens ration-nellement affectés, des technologies améliorées, et un appui incitatif des pou-voirs publics, le projet peut être pérén-nisable et duplicable. Le projet bénéficie de l’assistance tech-nique du cabinet américain Beamdesign pour le prototype des habitations (logements écologiques), la Fondation Schneider pour l’accès des familles à faibles revenus en énergie, la coopérative Edkis pour la gestion des services d’élec-tricité, le Réseau Africain des forêts modèles, etc. Les habitations seront vendues à des familles à faibles revenus à un prix extrêmement faible grâce au micro crédits, le surcoût de certaines installations communautaires sera com-blé par les revenus fournis par les acti-vités de vente des produits et services développés dans l’éco-village et géré par le comité local de développement. Le village sera par ailleurs doté de lieux de vie communautaires : centre de santé

Un appel pres-sant est lancé aux investisseurs potentiels car les éco-villages (…) ont un retour sur investissement très significatif.

moderne, centre d’apprentissage pro-fessionnel, club sportif, terrain de jeux, centre culturel, marchés artisanaux, cafés, restaurants, etc. Le tout, c’est d’arriver à concilier confort de vie et vécu traditionnel. Afin de mobiliser les investisseurs, en particulier privés, les promoteurs du projet ont pensé créer un fonds, dénommé Ecovillage Micro Invest Fund, une société coopérative européenne qui va lever des fonds auprès des particu-liers, grâce au fundraising (financement participatif) ainsi que les bailleurs de fonds. Le Projet Éco-village Durable a été primé en Mai 2014 par le Centre Québécois de Développement Durable et va servir d'inspiration au programme test de modernisation des villages et d’épicentre de séquestration de CO2 et d’évaluation de bilan carbone en RDC. Onze sites devant abriter les éco-villages pilotes ont été retenu par les promo-teurs du projet et si la phase test abou-tit, l’expérience sera dupliquée à travers toute l’étendue de l'Afrique. L’objectif est d’arriver à 1 100 éco-villages d’ici 2020. •

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Jean Baptiste [email protected]

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PAR INITIATIV'MAG PHOTO RNW

LA RADIO AU SERVICE DES DROITS DE L’HOMMERencontre avec Maxence Peniguet

Initiativ'mag En quoi consiste votre travail d'éditeur à RNW (Radio Netherlands Worldwide) Afrique ?Maxence Peniguet Je gère les sites internet RNW Afrique et Regards sur Gbagbo afin qu’ils soient alimentés d’articles concernant la liberté d'expres-sion et les droits de l'Homme à destina-tion des jeunes africains. Je commande les articles aux correspondants sur le continent avec l’assistance des autres éditeurs, nous les corrigeons, les met-tons en forme et nous les postons sur nos sites internet. J’organise également des événements ponctuels en Afrique, des conférences et des formations.

Depuis combien de temps exercez-vous cette fonction ?Depuis deux ans. Avant RNW, j'étais basé à Bruxelles où je couvrais les affaires belges et européennes.

Quel est l’impact de RNW Afrique sur le continent africain ?RNW Afrique travaille principalement dans huit pays : la Côte d'Ivoire, le Nigeria, la RDC, le Zimbabwe, le Burundi, le Rwanda, l'Ouganda et le Soudan du Sud. Nous produisons des photos, des articles, des vidéos, des émissions de radio en rapport avec la liberté d'ex-pression et les droits de l'homme diffusé par nos partenaires et mis en ligne sur les réseaux sociaux et nos sites internet. Mesurer l'impact de productions jour-nalistiques est quelque chose d'assez difficile. On peut parler de chiffres, bien sûr (nos pages sur Facebook cumulent environ 600 000 "j'aime", nos sites web ont reçu plus de 100 000 visites en avril, et c'est sans compter les dizaines de mil-liers de visite sur YouTube du vidéoblog What's up Africa? et du programme My Song), mais le plus important dans tout ça c'est que des gens en Afrique nous consultent et réalisent que la liber-té d'expression et les droits de l'homme sont des choses qui comptent et qu'il

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Site web www.rnw.nl/afriqueTwitter @RNWAfriqueFacebook Facebook.com/RNWAfrique

« Qu’importe où ils se trouvent, les afro-européens doivent se battre pour faire accepter ce qu'ils sont. »

faut respecter. Notre impact se voit aussi dans nos activités de formation. Par exemple, nous venons de lancer WazaBlogs, un programme qui va aider douze jeunes habitants de la région des Grands Lacs au blogging.

Que pensez-vous de la place et du rôle des afro-européens en politique ?Qu’importe où ils se trouvent, ils doivent se battre pour faire accepter ce qu'ils sont. Ils ont souvent un rôle double que je trouve difficile à exercer. D'un côté, dans notre société européenne encore trop souvent raciste, ils doivent se battre pour se faire respecter ; de l'autre côté, ils ont souvent un rôle d'activiste qui consiste à vouloir un certain stan-dard de démocratie en Afrique. •

Maxence Peniguet éditeur Radio Netherlands Worldwide.

ENTREPRENDRE

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PAR NATHALIE CARLIER PHOTO CAE

MIROYE KIZAMIEAfro-européenne et citoyenne du monde

B elge d’origine congolaise, Miroye Kizamie vit en Belgique depuis 36 ans. Elle se définit elle-même

comme afro-européenne et citoyenne du monde. En tant qu’agent de concer-tation locale pour la commune de Couvin dans le sud de la Province de Namur, son travail consiste à accom-pagner les personnes qui vivent de manière permanente en zone à vocation touristique et de loisirs, en l’occurrence dans un camping ou un parc résidentiel

voir sur un terrain qui n’est pas prévu pour accueillir des résidents. Sa princi-pale mission est de faciliter les relations entre ceux-ci et les différents acteurs locaux concernés par la question de l’habitat permanent (avec les poli-tiques communales et régionales). Elle exerce cette mission de manière neutre et indépendante mais veille cependant à informer les autres acteurs locaux sur les actions qu’elle entreprend, et ce, en concertation avec eux.

Favoriser le développement de la connaissance et du savoir, voir au-delà des compétences et capacités des afro-européens à se mettre en action et à participer à l’évolution économique de la cité.

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ENTREPRENDRE

Printemps qui proposerait la création d’espace de rencontre permettant aux jeunes universitaires et demandeurs d’emploi universitaires d’entrer en contact avec des responsables de res-sources humaines nationaux et inter-nationaux, des chasseurs de têtes, et de mettre en avant leurs compétences pro-fessionnelles. Ceci leur permet d’être face à leurs responsabilités et de se mesurer aux objectifs que l’individu se crée.

Un soutien aux associations d’origine afro-africaines dans leur recherche de fonds Le CAE pousse les primo-associa-tions afro-européennes à être créatives dans la recherche de financements, à se diversifier et à avoir une attitude proactive à long terme, sans oublier celles qui se sont lancées dans l’aven-ture et sont restées au même niveau d’action. Par leur mode de fonction-nement, la majorité des associations afro-européennes ne développent que très peu d’emplois stables. La raison est qu’elles vont à la recherche de financements pour les projets mais pas suffisamment de manière globale, en y incluant notamment des postes d’emploi et de fonctionnement. Alors que les démarches officielles sont bien réalisées, telles que la parution de leur statuts au Moniteur Belge, la remise des rapports d’activité, des bilans et comptes au Tribunal de Commerce, la réalisation des budgets prévisionnels et le suivi par des réviseurs ne vont pas plus loin dans la réactivité. Qu’est-ce qui les en empêche donc ? Le législateur n’a-t-il pas voulu professionnaliser le secteur du bénévolat ? C’est un fait. Le CAE, en tant qu’association afro-euro-péenne, peut par contre se permettre de tendre vers la création d’emplois au sein de ses structures et donner une plus grande visibilité d’action et de mouvement. Ils sont, sans le vouloir et le savoir, des acteurs de change-ment exceptionnel. Le CAE joint ainsi l’utile à l’agréable, concilie vie privée et professionnelle dans un domaine

Active bénévolement au sein de diverses associations et structures que ce soit dans le secteur d’aide à la jeu-nesse et de l’éducation permanente ou dans le secteur de la santé en faisant de l’accompagnement de fin de vie, elle a finalement souhaité s’investir dans le socioculturel et s’impliquer dans la diaspora africaine. Elle a d’abord commencé par des soutiens aux primo-arrivants en étant à leur écoute et en les orientant vers une intégration, en se basant sur sa propre vie en Belgique. Ensuite, elle a embrassé la sensibilisation et la pré-vention au VIH dans la communauté africaine subsaharienne via le service Coordination Sida et Assuétude. Après diverses expériences, elle s’est impli-quée dans une structure qu’elle a elle-même créée en 2007, à savoir l’ASBL Comité Afro-Européen (CAE). L’une de ses fiertés a été qu’un artiste invité à la soirée pour la 45ème année de commémoration de la créa-tion de l’Union Africaine a ensuite été convié à participer à l’émission Les Belges du bout du monde. Grâce à cette émission, il a reçu une proposition de contrat pour une prestation dans son pays d’origine. Favoriser le développement de la connaissance et du savoir Le CAE part du principe que « se connaître est une porte ouverte vers l’autre ». À travers les activités qu’il développe, il accompagne son public cible dans une démarche créative, critique et réflexive par rapport à l’estime de soi, au respect de soi et de l’autre. Leur souhait étant de les ame-ner à prendre conscience de l’impact que leurs actions peuvent avoir sur la société. Dans les actions développées par le CAE, il est important de souli-gner l’importance de s’inscrire dans des formations continues afin de rester en alerte sur l’évolution de la société en générale et la société africaine en par-ticulier. Un bon exemple est celui du pro-jet d’organisation d’une Université de

Les objectifs du CAE(Comité Afro-Européen)

Promouvoir la culture africaine dans toute sa dimension socio- économique,

Rechercher, créer, développer, promouvoir et sauvegarder le patrimoine culturel et traditionnel des peuples, en respectant leurs spécificités,

Lutter contre toutes formes de discrimination,

Favoriser le développement de la connaissance et du savoir et assu-rer la promotion des compétences,

Créer des structures, cadres et moyens d’information, de forma-tion et de communication entre les différentes cultures,

Favoriser l’entraide, la solidarité et l’insertion sociale,

Soutenir les associations d’origine afro-africaines dans leurs recherches de fonds, dans la rédac-tion des projets, etc.

Soutenir et orienter les natifs afro-africains en couple mixte dans leur démarche d’intégration dans le pays d’accueil.

où ils ont développé une expertise. Voilà quelques-unes des questions que le CAE met sur la table de discussion. Qui ne tente rien n’a rien ! Si l’on va encore plus loin, on se rend compte que sur 466 associations en Fédération Wallonie-Bruxelles qui ont introduit un dossier de reconnaissance en tant qu’association ou mouvement d’éduca-tion permanente en Communauté fran-çaise suite au décret de 2003, moins de 5 gérées par des afro-européens ont obtenues la reconnaissance ou sont en passe de l’être ! Le CAE s’étonne qu’il n’y en ait pas plus.

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Le propos du CAE n’est pas de dis-suader les personnes à s’engager béné-volement au sein de leur structure, il suggère simplement de se poser un instant et de voir au-delà des compé-tences et capacités des afro-européens à se mettre en action et à participer à l’évolution économique de la cité.

Promouvoir les richesses naturelles du pays d’origine par des actions citoyennes Le CAE a été choisi par le Réseau Africain des Promoteurs et Entrepreneurs Culturels (RAPEC) afin d’organiser la céré-monie officielle de lancement du compte à rebours de la 1ère Journée Mondiale de la Culture Africaine qui se déroulera le 25 janvier 2015 à Lomé au Togo. Les 24 et 25 janvier 2014, plusieurs associations afro-européennes bruxel-loises ont représentés les multiples richesses dont regorge l’Afrique par le biais de musiques, contes, teintures de tissus, expositions et débats divers. Enfin, N’Faly Kouyaté, artiste mondia-lement connu, a accepté d’être le par-rain de l’association.

Son regard sur la migration en Europe aujourd’hui Le regard de Miroye Kizamie sur la migration en Europe rejoint celui de beaucoup de nos lecteurs. Elle souligne que la migration n’est jamais présen-tée comme une opportunité ou une richesse, qui profite non seulement à celui qui migre, mais aussi au pays de départ et à celui qui l’accueille. Elle constate qu’au moment des élections, l’étranger tient le rôle du bouc émis-saire, tour à tour responsable du déficit social, profiteur du système, éloigné de la culture et des valeurs européennes. La situation de la migration est plus complexe qu’un titre racoleur dans les journaux ou une déclaration poli-tique de circonstance. Elle pense qu’il ne s’agit pas d’être pour ou contre et retient simplement que les faits sont là : des vies tragiques, des histoires humaines et des impasses. Mais il y a tout autant de solidarités assumées,

parfois revendiquées ainsi que des arbitrages économiques et des réalités géopolitiques. Elle aime à se dire qu’elle ne doit jamais oublier qu’elle est elle-même une émigrée, qui n’a pas quitté son pays par plaisir. Ses parents sont venus ici pour que leurs enfants bénéficient de meilleures études, pour les empê-cher de tomber dans le vol et pour vivre mieux, tout simplement. Toutes les autres histoires racontent la même chose, ils ont tous migrés pour survivre, sortir de la pauvreté, trouver un poste inaccessible, acquérir une formation ou offrir un avenir à leurs enfants. Tous l’ont fait dans l’espoir d’une vie meil-leure, le plus souvent pour retrouver leur pays en étant fiers de leur réussite. Elle s’interroge sur le fait que les millions d’Européens qui travaillent ou étudient à l’étranger sont consi-dérés comme des expatriés modèles (et non des immigrés !) et que, tout au contraire, les millions d’immigrés vivant en Europe (en situation régu-lière dans la majorité des cas) sont considérés comme de simples abu-seurs de dispositifs sociaux. Si l’Europe est riche, elle le doit en partie à cette immigration, qu’elle soit imposée ou choisie. Il ne faut jamais l’oublier. Il est triste de constater que depuis que le monde est devenu un espace de libre circulation des hommes et des biens, la société européenne est inca-pable de proposer une position cohé-rente et innovante sur l’immigration. Il est facile de brandir les chiffres de reconduite aux frontières chaque année par les Ministères de l’Intérieur,

Cet étranger aspirant à la liberté et à une vie meilleure fait peur car il pointe l’incapacité de la société à se dépasser.

comme témoins de l’efficacité d’une politique de contrôle des flux migra-toires. Cela n’a aucun sens ! Non seu-lement c’est inefficace mais c’est aussi couteux. Elle trouve qu’il est dommage que les politiques soient incapables de voir l’autre, le migrant, comme légitime dans ses aspirations. À ce sujet, ses recommandations sont les suivantes : en tant que citoyenne lambda, elle pense qu’il est préférable d’accompagner et d’intégrer le migrant dans nos sociétés européennes sans nier la culture, les us et coutumes du pays d’origine. De son point de vue, l’establishment doit comprendre que les contributions des migrants dans la société européenne vieillissante sont aussi utiles que multiples, sociales et financières, humaines et culturelles. Cet étranger aspirant à la liberté et à une vie meilleure fait peur car il pointe l’incapacité de la société à se dépasser. L’Europe se doit de changer de regard sur la migration et les migrants en les acceptant comme autant de chances pour sa société et en l’envisa-geant comme une opportunité et non comme un danger. L’Europe se doit de refuser le choix du repli et oser la rencontre et le risque de la complexité. Les Européens ont la capacité de culti-ver et de nourrir cette espérance, cette confiance raisonnable loin du commu-nautarisme. Elle conclut en soulignant que sa res-ponsabilité en tant qu’afro-européenne est de rester en alerte, d’attirer l’atten-tion sur ce migrant qui incarne au plus près le personnage que l’Europe appelle de ses vœux : le citoyen du monde. •

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Un écosystème en pleine expansion et qui s'internationalise malgré les obstacles Depuis quelques années, un vent entrepreneurial puissant souffle sur Dakar et fait pousser des ailes à de plus en plus de jeunes sénégalais. Dakar est ainsi officiellement la première capi-tale d'Afrique francophone à avoir organisé un Startup Weekend en 2012, permettant à des centaines de jeunes sénégalais de découvrir l'univers de l'entrepreneuriat et de l'innovation technologique. Deux années plus tôt en 2010, l'es-pace de co-working Jokkolabs ouvrait ses portes à Dakar pour fédérer de nom-breuses communautés sénégalaises passionnées par le numérique et l'open innovation. Le succès sera immédiat et dépassera rapidement les frontières du pays : Jokkolabs est aujourd'hui pré-sent dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et dispose même d'une antenne en région parisienne, à Nanterre. Un nouveau coup d'accélérateur sera donné en 2011 avec la création du CTIC Dakar, le premier incubateur techno-logique sénégalais, qui verra le jour avec le soutien des autorités publiques

et du secteur privé. L'objectif du CTIC Dakar ? Aider les jeunes pousses locales à devenir des champions numériques régionaux. Une quinzaine de startups sont aujourd'hui accompagnées par le CTIC Dakar. L'incubateur organise également des dizaines d'événements consacrés au numérique et à l'entre-preneuriat à Dakar, Saint Louis ou encore Ziguinchor, en Casamance. Un modèle pour l'Afrique francophone : en 2014, le Niger a fait sortir de terre un incubateur TIC s'inspirant directement de l'expérience du CTIC Dakar tandis que le Mali serait prêt à suivre. La multiplication de ces acteurs amplifie l'attractivité économique du pays vis-à-vis des investisseurs inter-nationaux : Google, Microsoft ou encore IBM n'ont pas tardé à ouvrir leurs centres régionaux à Dakar. Aujourd'hui, la pénétration mobile au Sénégal dépasse les 100 % tandis que l'Internet contribue à hauteur de 3,3 % de la richesse nationale produite en 2013 selon McKinsey. Mais si l'écosystème est en ébullition, l'un des principaux obstacles demeure le manque de financement. La culture du capital-risque est encore inexistante

au Sénégal et il demeure très difficile pour une jeune pousse technologique de trouver des fonds pour décoller.

Une montée en puissance facilitée par le retour de la Diaspora Tech sénégalaise Autre obstacle important, l'insuf-fisance des talents. Si les universités sénégalaises comptent parmi les plus réputées d'Afrique, les compétences manquent comme me l'expliquait Jimmy Kumako, un startupeur spécia-lisé dans les applications mobiles avec sa société sénégalaise Dev Engine Labs. « Aujourd'hui le Sénégal ne possède pas suffisamment de développeurs et de desi-gners, en particulier dans le mobile. Mais cela peut changer dans les prochaines années. Bientôt il sera possible de dévelop-per au Sénégal et en Afrique des solutions mobiles de qualité équivalente à ce qui se fait en Asie ou en Europe ». Le retour des talents de la diaspora technique et entrepreneuriale sénéga-laise devrait rapidement donner raison à cet entrepreneur. Car en apportant expertise, connaissance des marchés internationaux et financement, ces talents expatriés peuvent bouleverser

PAR SAMIR ABDELKRIM CONSULTANT & FONDATEUR STARTUPBRICS PHOTO JOKKOLABS DAKAR

UNE RÉVOLUTIONENTREPRENEURIALEau Sénégal, entraîne toute l'Afrique de l'Ouest

Lors de mon passage à Dakar, un entrepreneur du web m'expliquait qu'au Sénégal, « l'on créé une startup d'abord pour se prendre en main, ensuite pour résoudre les problèmes du quotidien et donc au final aider son pays ». Car au pays de la Teranga, les problèmes ne manquent pas, à commencer par le défi du chômage qui pèse fortement sur l'ensemble de la société : un phénomène qui frappe officiellement 13 % des jeunes sénégalais et qui pousse à l'exil les talents les mieux formés.Multiplier la création de startups pour inverser la tendance ? Un défi ambitieux que l'écosystème sénégalais dans son ensemble a décidé de relever, en l'inscrivant dans une vision globale : faire du Sénégal le premier hub technologique d'Afrique francophone.

ENTREPRENDRE

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Jokkolabs, une innovationpour l’emploi des jeunes.

PAR LILIANE KISSIMBA

M arie Storms fait ses études à l’Université de Louvain avec une brillante thèse sur le

grand philosophe Italien GiambattistaVisco. Diplôme en poche, elle suit son mari architecte, restaurateur de monuments historiques à Rome qui veut y poursuivre des études appro-fondies. C’est là qu’elle fait une ren-contre décisive avec la célèbre créa-trice de bijoux : la Princesse Heliette Caracciolo, et la philosophe devient artiste ! Revenue en belgique, elle crée en 1980, sa propre entreprise avec comme thème : « Les bijoux Haute Cou-ture inspirés de la Renaissance Italienne et surtout Vénitiennes ».Marie Storms devient offi ciellement « Fournisseur Breveté de la Cour de Bel-gique » en 1987. Elle crée beaucoup de bijoux pour Sa Majesté la Reine Fabiola, Sa Majesté la Reine Paola et ensuite la Princesse Mathilde.

Elle part ensuite pour Londres où elle crée la Venetian Gallery of Londonprès de Harrod’s, Walton street. Pen-dant douze années, ses créations font le bonheur de l’élite cosmopolite.Ensuite, après une carrière bien remplie, Marie décide de revenir en Belgique vivre au château familial d’Oorbeek et où elle peut s’adonner à sa troisième passion : L’Histoire de Venise et donne des conférences à ce sujet. Pour plus d’information contac-ter le château d’Oorbeek. •

Lorsque j’ai rencontrée Marie de Storms lors d’une conférence au parlement européen en avril 2014, j’étais loin de me douter que cette charmante dame qui s’était avancé vers moi pour me tendre une invi-tation était non seulement créatrice de bijoux haut de gamme mais aussi philo-sophe et historienne.

MARIE STORMS,ses bijoux et ses conférences au château d’Oorbeekau château d’Oorbeek

la donne. À l'image de Baobab entre-preneurship, une startup créé par des compétences de la diaspora et qui tra-vaille à améliorer l'écosystème entre-preneurial sénégalais par du coaching et de l'incubation en ligne. Dernier étage de la fusée, la diaspora sénégalaise est aujourd'hui prête à faire décoller les jeunes pousses « Made in Senegal ». •

[email protected] sur rendez-vous :+32 (0)475 95 88 99

espace de co-workingJokkolabs (...) à Dakar pour fédérer de nombreuses communautés sénégalaisespassionnées par le numérique

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ENTREPRENDRE

TROIS RESSOURCESà exploiter pour financer vos affairesPAR GRACE MILTON PHOTO MINDA ZETLIN

Le manque de fonds peut être un frein majeur.

Le manque de fonds ne devrait pas être un obstacle à votre rêve de création d’une entreprise florissante.

I maginez que l’on vous a promis un million d’euros sous forme de prêt pour financer vos affaires. Je suis cer-

taine que vous aller prendre la mesure de ce que vous pourriez faire de cet argent comme levier pour votre entre-prise. C’est pourquoi je vais partager avec vous trois ressources que vous pouvez exploiter.

Chacune des ressources suivantes pos-sède des forces et des faiblesses ainsi que ses propres procédures et proces-sus. Mais, j’en viens aux faits, de quoi s’agit-il ?

1. La famille et les amisIl s’agit toujours de la première solution pour tout entrepreneur cherchant des fonds. Il en est ainsi car la famille et les amis seront toujours prêts à aider ceux avec qui ils ont des relations person-nelles. La famille et les amis vous donne-ront toujours de l’argent aveuglément si vous êtes digne de confiance.

2. Les investisseurs privés Approcher des investisseurs privés, par-fois aussi appelés « anges », est une op-tion que vous devriez considérer lorsque vous cherchez des fonds pour vos af-faires. Il s’agit de personnes aisées qui emploient leur richesse afin d’encoura-ger des jeunes entrepreneurs ayant des idées viables dans leur communauté. Si vous en connaissez, vous devriez envisa-ger de leur proposer votre idée d’affaire. Un exemple est Bill Gates qui encourage les jeunes entrepreneurs de Seattle.

Une des raisons qui empêche les entrepreneurs de dormir semble être la question des fonds pour financer leurs affaires. Parfois les entrepreneurs peuvent avoir de bonnes idées, un plan d’expansion et d’autres Projets qui augmente-ront sans aucun doute la rentabi-lité de leurs affaires. Cependant, le manque de fonds peut être un frein majeur.

3. Les prêts subventionnés par l’étatDans quelques états et pays du monde, le gouvernement met à disposition une certaine somme d’argent pour encoura-ger les petites et moyennes entreprises. Cet argent est proposé sous forme de prêt subventionné à ceux qui sont concernés. Ces prêts subventionnés peuvent être une ressource pour vous si vous êtes citoyen d’un état ou pays qui le propose et que vous remplissez les conditions. Renseignez-vous.

En conclusion, j’affirme catégorique-ment que le manque de fonds ne devrait pas être un obstacle pour réaliser votre rêve de créer une entreprise florissante. Vous savez désormais que vous pouvez utiliser un ou plusieurs moyens cités dans cet article pour vous y aider. •

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L’INTERCULTURELAu service du commerce international

N ombreux sont les Africains qui n’ont pas encore eu la chance de voyager et de travailler à l’étranger. Ils ont par

conséquent tendance à se comporter et inte-ragir avec ces nouveaux acteurs de la même manière que ce qu’ils feraient avec leurs par-tenaires habituels. Souvent les Africains ne font pas de différence entre la culture de leur ancienne puissance coloniale et celle d’autres acteurs européens, sud-américains ou encore asiatiques. Or l’expérience gagnée par les grands acteurs du commerce mondial a prouvé que ce qui est acceptable, respectable, inté-ressant, convainquant ou encore profession-nel dans un pays peut ne pas apparaître de la même manière ailleurs. Les multiples échecs, souvent rencontrés dans des situations où des différences cultu-relles étaient invisibles, ont amené ces grands acteurs du commerce mondial à préparer leurs activités en intégrant la culture tant sociale que professionnelle des pays avec lesquels ils souhaitent faire des affaires. Souvent les intéressés s’attendent à abor-der exclusivement les règles du protocole et de l’étiquette. Mais ce serait bien réducteur. En effet, des différences culturelles génèrent des attentes différentes dans de multiples situa-tions : la présentation de soi et de ses produits/services, l’établissement d’une relation de confi ance, le style de communication, le style de négociation, l’interprétation des contrats, la gestion des équipes, l’approche des problèmes, le règlement des confl its, le leadership person-nel, la gestion du changement, le style de for-mation… pour n’en citer que quelques-unes. En outre, le marketing est également un domaine où les candidats au commerce inter-national vont devoir revoir leur stratégie pour aborder les marchés étrangers. Concrètement comment devient-on compétent à gérer ces différences ? Lesparticipants s’inscrivent à une formation oupeuvent obtenir des recommandations sur base d’une étude de leurs futurs échanges. •

PAR PASCALE SZTUM

L’ouverture des marchés et la croissance des économies africaines attirent de plus en plus de partenaires commerciaux et d’investisseurs en Afrique. Ceci signifi e que les nationaux des pays africains sont amenés à développer des relations commerciales, négocier, régler des problèmes, s’engager avec des acteurs de pays nouveaux dont ils savent très peu.

MANAGER

+

[email protected]@worldgrowthprojects.com

des acteurs de pays nouveaux dont ils savent très peu.

BiographieEn 1992, Pascale Sztum a quitté la Belgique, sa terre natale, pour partir vivre et travailler dans divers pays africains. Elle y a travaillé dans des mi-lieux académiques, fait de la consultance en management ainsi qu’elle a entrepris un long travail de recherche sur les différences culturelles dans le domaine des organisations en Afrique. De retour en Belgique en 2008, Pascale forme les cadres de multinationales et les experts internationaux affectés à l’étranger. Parmi ses clients, on compte Coca Cola, Unilever, Heineken, Pfi zer, Siemens, Total, BP, BASF, Nations Unies, Délégation de l’Union Européenne, Save the Children… Elle réside à Bruxelles mais délivre ses formations dans divers pays européens. Diplômée en sciences politiques et relations internationales de l’Université Libre de Bruxelles, elle possède également un master en droit maritime et aérien de la même université. Enfi n Pascale Sztum est détentrice d’un master in business administration (MBA) de l’université de Durham en Angleterre. Auteure de plusieurs articles et elle a été invitée à parler de l’interculturel dans divers congrès et réunions. Pascale Sztum est membre de la Society For Intercultural Education Training and Research (SIETAR) et consultante chez World Growth Projects Inc.

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MANAGER

PAR LILAS BOPEYA OLIVIER PHOTO VOANEWS

LE SAVOIR FAIRE INFORMATIQUE DE L’INDEUn modèle économique de croissance

Un nouveau modèleLes activités offshore tirent la crois-sance du secteur. Depuis 2009, le nombre d'employés de Capgemini en Inde a plus que doublé, passant de 20 000 à 50 000, soit le tiers des effectifs du groupe. Et le rythme des embauches va s'accélérer, avec le recrutement prévu de 23 000 ingénieurs en Inde d'ici trois ans. La proportion d'ingénieurs indiens chez Capgemini reste toutefois inférieure à celle de ses concurrents, comme Accenture ou IBM.Le groupe français a dû rattraper son retard au cours de la dernière décen-nie. Ce n'est qu'au début des années 2000 qu'il s'est lancé en Inde, avant de s'y renforcer par l'acquisition, en 2006, de la société Kanbay, spécialisée dans le secteur de la finance. En 2011, deux Indiens ont été nom-més au comité exécutif de Capgemini, dont la PDG de la filiale en Inde, Aruna Jayanthi, âgée de 50 ans, seule femme parmi les dix-sept membres. « Il fal-lait rompre avec le modèle selon lequel l'Inde n'est qu'un back-office, et impli-quer davantage les Indiens dans la rela-tion avec les clients. Mme Jayanthi était la mieux qualifiée pour relever ce défi », dit Paul Hermelin, le PDG du groupe.

Expertise technique et relation client En réunissant deux compétences cruciales, elle incarne le nouveau cap fixé à l'Inde. L'expertise technique, d'abord, après une première expérience professionnelle chez l'Indien Tata

Consulting Services, et l'expérience de la relation client, lorsqu'elle fut consul-tante chez Ernst & Young.Même si l'Inde est pour Capgemini le plus grand centre mondial de pro-duction de services informatiques, ses ingénieurs ne se contentent plus de travailler retranchés derrière leurs ordinateurs, pour gagner moins de dix dollars de l'heure. Leurs salaires ont augmenté, au même rythme que leurs qualifications et leur expertise. Ils par-ticipent à la rédaction des propositions commerciales et doivent « partir au front » chez les clients, pour les convaincre de se lancer dans l'aventure de la sous-traitance informatique offshore. Mme Jayanthi se rend ainsi tous les mois en Suède pour superviser des pro-jets et vanter les mérites de l'offshore. « L'Europe continentale est notre pro-chaine destination. Là-bas, les services informatiques offshore ont encore du potentiel de croissance. Le marché y est moins saturé qu'aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni », prédit-elle. Capgemini tire encore 70 % de ses revenus du vieux continent.

Révolution technologique La patronne de Capgemini en Inde a aussi la lourde tâche d'adapter l'entre-prise aux nouveaux besoins des clients. « Les sociétés rentrent dans un nouvel âge concurrentiel. Ce n'est plus la possession de informatique qui donne un avantage compétitif mais plutôt la manière dont on interagit avec les clients », explique

Frédéric Giron, directeur de recherche, basé à Singapour, au cabinet Forrester Research. Les clients cherchent de meil-leures solutions pour interagir avec leur propre clientèle à travers divers canaux — smartphones ou centres d'ap-pels. Ces nouveaux services (rassem-blés sous l'acronyme SMAC pour Social Mobility Analytics Cloud), à savoir les réseaux sociaux, les outils de mobilité, la capacité d'analyser les données et la gestion de l'information, constituent une révolution technologique. Dans la nouvelle guerre concurren-tielle qui se prépare, le critère de dif-férenciation n'est plus le coût mais la capacité à innover. Les investisse-ments en main-d'œuvre informatique sont d'ailleurs moindres pour déve-lopper ces nouveaux outils, contraire-ment aux coûts d'infrastructures qui augmentent. Le développement de programmes informatiques classiques comme un progiciel de gestion ERP peut coûter des millions d'euros alors que des dizaines, voire de centaines de milliers d'euros suffisent à déve-lopper une application pour mobiles. « L'avantage concurrentiel lié aux coûts va progressivement disparaître », prédit Frédéric Giron.

Encourager l'innovation D'où l'importance, pour Capgemini d'encourager l'innovation en Inde afin de renforcer ses positions sur ces nou-velles activités de marché, à forte crois-

E n début d’année, le groupe informatique français Capgemini a publié les résultats de son activité pour 2013. Il a enregistré un chiffre d'affaires de 10,09 milliards d'euros, en hausse de 0,9 % par rapport à 2012.Capgemini parvient à maintenir son chiffre d'affaires grâce à son posi-tionnement sur des activités en forte croissance comme l'informatique dans les nuages (le cloud) et à ses activités offshore — à savoir la délocalisation de services informatiques, majoritairement vers l'Inde — qui lui permettent de proposer des services à moindre coût à des clients qui, en temps de crise, doivent se serrer la ceinture.

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La recherche des meilleures solutions pour les clients.

sance. Le groupe français possède un avantage de taille sur ses concurrents indiens. Il dispose d'équipes proches du client, capables de comprendre ses besoins, et d'ingénieurs à l'autre bout du monde pour développer des outils à moindres coûts. C'est le concept du nearshore, c'est-à-dire la meilleure combinaison pos-sible entre le offshore et le onshore pour répondre aux besoins du client tout en réduisant les coûts. Cette collabora-tion entre les ingénieurs en Inde et en Europe pourrait bientôt se transformer en une coopération entre les spécia-listes des métiers du client — les inter-locuteurs des sociétés de services infor-matiques ne sont plus seulement les directions des systèmes d'information mais tous les dirigeants de l'entreprise — et ceux de la technologie. En Inde, Capgemini a mis en place des centres d'excellence spécialisés dans chaque secteur d'activité, comme la distribution, les télécommunications ou encore les sciences de la vie, pour développer de nouveaux outils techno-logiques. La montée en puissance de l'Inde

dans l'activité de Capgemini se heurte toutefois à une contrainte : celle des ressources humaines. Mme Jayanthi avoue y consacrer la moitié de son temps. L'arrivée sur le marché du tra-vail de jeunes diplômés ne suffit pas à répondre aux besoins des entreprises qui se livrent entre elles une rude bataille pour recruter les meilleurs talents. « Mon autre mission consiste à bâtir la marque Capgemini en Inde pour recruter les meilleurs », explique Mme Jayanthi. Ainsi, pour accroître sa popularité en Inde, Capgemini est allé jusqu'à organiser… un jeu de télé-réalité où un jury élit le meilleur ingé-nieur informatique. Enfin les hausses annuelles de salaires, qui dépassaient 20 % il y a trois ans et sont redescen-dues en dessous de 10 %, réduisent peu à peu l'avantage comparatif de l'Inde en matière de coûts. Pour cer-taines de ses activités, le groupe fran-çais est désormais obligé de s'éloigner des grandes mégapoles pour ouvrir des bureaux dans les villes moyennes du sud, comme Salem ou Trichy (État du Tamil Nadu), où les salaires et les niveaux de vie sont moins élevés. •

Capgemini parvient à main-tenir son chiffre d'affaires grâce à son position-nement sur des activités en forte croissance.

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DOSSIER

CAPITALISMEOU POST-CAPITALISME,le choix d’une sociétéqui change

> DÉFINITION DES CONCEPTS CAPITALISME ET POST-CAPITALISME ........................P.17> POST-CAPITALISME ET MARKETING : COUPLE MAUDIT ?..................................................P.18> LES FLUX FINANCIERS ILLÉGAUX .................................................................................................................P.20> LES PARADIS FISCAUX : LE PRIX DU CAPITALISME SUR LA DÉMOCRATIE ..........P.22> LE POST-CAPITALISME OU LE SURGISSEMENT D'UN NOUVEAU MONDE .........P.24

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DÉFINITION DES CONCEPTS : capitalisme et post-capitalismePAR INITIATIV'MAG PHOTOS SPIRE RESAERCH & SMU ED

Le capitalisme est un concept à la fois économique, sociologique et politique. Caractérisant un système s'appuyant sur la propriété privée des moyens de production, sa définition donne lieu à des variations dans l'espace et dans le temps. l'une de ses composantes de base est, via la recherche du pro-fit, l'accumulation du capital, qu'elle s'accompagne de « l'exploitation de l'homme par l'homme » selon Karl Marx, ou qu'elle résulte de l'éthique des pre-miers entrepreneurs refusant le luxe et la consommation selon Max Weber. Le terme capitalisme provient du mot latin caput, qui signifie « la tête », à l'origine la tête de bétail (le cheptel). Le mot apparaît postérieurement à ceux de capital, de capitaliste, ou de « mode de production capitaliste » qui sont au XIXème siècle les termes régu-lièrement utilisés par Marx. Le mot ca-pital apparaît au XIIème siècle dans le sens de fonds, d'avance, de masse d'argent à faire fructifier. Le mot capi-taliste désigne peu après un « détenteur de richesses » pour ensuite désigner l'entrepreneur, « celui qui engage une masse d'argent dans le processus de pro-duction ». Le mot capitalisme apparait en Allemagne au XIXème siècle, employé par les socialistes allemands comme Friedrich Engels, puis des sociologues-historiens comme Max Weber et Wer-ner Sombart. Il ressort que l'étymologie du terme capitalisme renvoie en permanence à ses deux caractéristiques fondamen-tales : le capital comme masse d'argent, génératrice de revenus et le capitaliste comme agent opérationnel ou comme vecteur social. Comme le dit l'historien Fernand Braudel : « Le capitalisme doit être mis et perçu entre capital et capitaliste ».

Le post-capitalisme, parfois nommée nouvelle économie, est le type d'écono-mie et de société actuel des pays déve-loppés, reposant beaucoup moins sur la production industrielle et agricole que dans les siècles précédents. L'expres-sion a été créée par Alvin Toffler, ou par Daniel Bell. L'économie post-indus-trielle comporte plusieurs caractéris-tiques essentielles : Les productions physiques (agricul-ture et industrie) y perdent leur préé-minence au profit du secteur tertiaire (les services). Le développement est de plus en plus basé sur la connaissance, la créati-vité et l'information, devenues les nou-velles matières premières de l'écono-mie moderne (économie du savoir) et la forme de capital la plus recherchée (capital-savoir). On pourrait y ajouter comme troi-sième caractéristique la constitution d'une économie sur des bases mon-diales (mondialisation économique) sans pour autant supprimer les avan-tages compétitifs locaux reposant de plus en plus sur la notion de pôle de compétence ayant une compétitivité, voire un leadership au niveau mondial dans un domaine économique précis.

Une quatrième caractéristique est la contrainte de développement durable, qui, au niveau des entreprises, se tra-duit par la responsabilité sociétale. Le philosophe Michel Foucault pense que le passage à l'économie post-indus-trielle correspond à un changement de conception du monde. Il appelle la pé-riode post-industrielle l'hyper moder-nité. Jean-François Chantaraud analyse l'identité de la société post-industrielle dans L'état social de la France. Une opinion couramment répandue est que l'économie post-industrielle serait devenue immatérielle, avec le remplacement massif de l'information papier par de l'information sur support électronique, particulièrement dans le secteur des services. Pourtant, force est de constater que les productions de biens matériels ont continué à aug-menter en volume dans les pays déve-loppés. D'autre part, les produits élec-troniques sont eux-mêmes matériels. On a donc complexifié l'économie, constaté l'émergence de nouvelles pro-priétés du système, on ne l'a pas ren-due immatérielle. Des études montrent que l'économie dématérialisée conti-nue d'avoir des effets importants sur l'environnement. •

L'étymologie du terme capitalisme renvoie à ses deux caractéristiques fondamentales : le capital comme masse d'argent, génératrice de revenus et le capitaliste comme agent opérationnel ou vecteur social.

Capitalisme ou post-capitalisme, le choix d’une société qui change.

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DOSSIER

I l est vrai que pendant la période qui a succédé à la seconde guerre mondiale, marquée par une crois-

sance qui semblait ne pas connaître de limites, le marketing a souvent (pas toujours) été caractérisé par la volonté de faire consommer toujours plus sans se préoccuper réellement des besoins fondamentaux du consommateur et avec comme objectif unique les béné-fi ces des entreprises. Mais aujourd’hui les choses changent. Nous voyons de grandes entreprises, ayant connu le succès depuis des décennies, avec des recettes qui se situent toujours dans l’ancienne logique perdre leur emprise sur leurs marchés. Leurs bénéfi ces s’écrasent et parfois elles en meurent rapidement. À côté de cela, nous voyons des entre-prises jeunes ou moins jeunes se mettre à opérer sur un mode totalement diffé-rent qui leur apporte une réussite aussi rapide qu’intrigante. Tout simplement, les dirigeants de ces entreprises fonc-tionnent avec des valeurs nouvelles. Ils le font parce que le principal sujet de leur préoccupation, le consommateur, change très vite et très fort. Les respon-sables marketing qui ne suivent pas le consommateur dans son évolution ne seront tout simplement pas capables à l’avenir de développer les stratégies et plans de marketing qui feront le succès des entreprises qui les emploient.

Pourquoi le consommateur change très vite et très fort De nombreux auteurs s’intéressent au phénomène et les raisons qu’ils évoquent à ce change-ment sont, en gros, les suivantes.

L’explosion de l’internet Rien n’a eu un impact aussi fort sur l’environne-ment dans lequel travaillent les entre-prises en si peu de temps et avec une telle magnitude que l’internet, parce qu’elles ont perdu le pouvoir de cade-nasser l’information qui les concerne. Les consommateurs ne dépendent

PAR ROSETTE VAN ROSSEM PHOTO LEEN VAN EECKHOUT

POST-CAPITALISME ETMARKETING : COUPLE MAUDIT ?

plus des départements marketing et communication des entreprises pour s’informer concernant les produits, les services et les entreprises qui les proposent. Ils exigent de plus en plus de transparence. Au travers des media sociaux les consommateurs ont pris le pouvoir de vérifi er la manière dont les entreprises fonctionnent et quelles sont leurs vraies valeurs. Et ils ne se privent pas de réagir lorsqu’ils jugent le comportement d’une entre-prise inacceptable sur le plan des pro-duits offerts, sur celui de l’environne-ment ou du développement durable dans toute son acceptation, tel que par exemple les processus de produc-tion non respectueux des droits des travailleurs. Au travers de cette arme, les consommateurs infl uencent l’image des entreprises, un élément qui de plus en plus impacte leurs cotations et donc les décisions des investisseurs.

La planète Pour la toute première fois, l’humanité a pris conscience de la pos-sibilité de la destruction de sa propre planète, des impacts multiples du changement climatique sur l’écono-mie et généralement les conditions de vie de nos enfants et petits-enfants. Très logiquement, ils se montrent de plus en plus exigeants et critiques vis-à-vis des entreprises qui se com-portant mal sur ce plan. Et les études nous montrent que les consomma-teurs ne sont pas prêts à faire un choix entre qualité, prix et respect envi-ronnemental. Ils s’attendent à ce que les entreprises leur donnent les trois.

Les personnes Le travail des enfants, la sécurité des travailleurs, leur possibi-lité de se défendre au sein de syndicats, l’égalité des salaires, etc. Toutes ces pré-occupations sont vécues aujourd’hui bien au-delà de la sphère de vie proche pour embrasser les conditions de vie de la population mondiale. Un consomma-teur européen peut aujourd’hui s’infor-

mer des conditions de vie et de travail d’enfants ou de travailleurs adultes que ce soit en Asie, en Amérique du Sud, en Afrique ou toute partie du monde. Il peut — en conséquence — y réagir en faisant pression sur les entreprises, que ce soit en arrêtant de consommer ou — au contraire — en privilégiant les produits respectueux du bien-être des personnes.

Le phénomène de croissance de la maturité collective Eh oui, le vieillisse-ment de la population n’a pas que des coûts. Après les années consacrées à la carrière et à faire grandir la famille, il semble que de plus en plus de seniors se demandent ce qu’ils vont pouvoir rendre à la société pendant le reste de leur vie. Les auteurs voient poindre la possibilité d’une société plus gentille et concernée par les autres.

Comment évolue le consommateur S’il est évident que pour une partie des consommateurs le principal souci est et restera de consommer le plus possible au prix le plus bas, pour une partie d’entre eux, déjà importante et en croissance, ce n’est ou ne sera plus le cas. Ils considèrent les entreprises au travers de nouvelles valeurs. Ils cherchent le sens plutôt que la quan-tité. Ils tiennent les entreprises respon-sables aussi bien pour leur approche humaniste qu’économique. Voyons à ce sujet quelques éléments d’une étude d’un chercheur du nom de Paul Ray. Il décrit un groupe de personnes appelé « créatifs culturels ». Ce groupe serait présent au niveau mondial, il pourrait représenter approximativement 30 % de la population. Il donne un signal prédictif de ce que seront demain de grands groupes de consommateurs et ce qu’ils rechercheront. Il est intéres-sant d’évoquer quelques-unes de leurs caractéristiques :- ils recherchent l’authenticité, la transparence, la vérité,

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« Pas si sur » répond Rosette Van Rossem. Cette professionnelledu marketing, présidente du jury du prix Marketer de l’année organisé par STIMA, partage ses observations quant aux évolutions que connaît ce métier fi nalement peu et mal connu du grand public.

Rosette Van Rossem, présidente du jury du prix Marketer de l’année.

- ils cherchent à se reconnecter à la nature et au respect de l’environnement,- ils sont des consommateurs critiques qui attendent des informations pré-cises et exactes concernant les pro-duits, les services et les entreprises qui les proposent,- ils se méfi ent de la croissance à tout prix, des pollueurs industriels, du monde du big business en général,- ils montrent de l’ouverture et sont

vail, que ce soit par nécessité pour par conviction. Il ne faut pas oublier qu’ils font, eux aussi, partie de la société et que beaucoup d’entre eux sont égale-ment déjà dans le mode changement dans leur vie privée. Toutefois, inté-grer ces nouvelles valeurs dans le fonc-tionnement des entreprises est une tâche complexe qui ne peut réussir que si l’ensemble de l’entreprise y adhère. Pour y arriver, les équipes analysent les façons de faire d’entreprises qui vivent déjà les nouvelles valeurs, organisent des discussions, conférences et sémi-naires. Les murs des salles de réunions s’étonnent de termes jamais entendus auparavant : vérité, âme, transparence, loyauté, joie, authenticité, etc. Je suis convaincue que nous allons au devant d’une toute nouvelle géné-ration de managers au profi l person-nel et professionnel dont la principale caractéristique sera l’humanisme : comprendre que pour être un bon pro-fessionnel il faut avant tout être une bonne personne. Les départements de marketing auront besoin de personnes capables d’empathie profonde et véri-table avec les consommateurs. Les écoles de management devront pou-voir former les managers à être huma-nistes et effi caces en même temps… Ne nous voilons pas la face, il fau-dra franchir des obstacles importants tels que l’ignorance ou le manque de compréhension des nouvelles valeurs, la peur de l’inconnu et de lâcher les anciennes recettes, ou — en temps de crise — la conviction qu’il suffi rait d’appliquer les anciennes recettes avec plus de vigueur encore… Ce qui mènera à l’échec. Mais cela ne m’empêche pas de croire à l’intelligence, la sensibilité, le talent et l’humanisme de nombreux jeunes responsables de marketing que je vois autour de moi et dont je pense qu’ils peuvent être un accélérateur vers une meilleure société post-capita-liste. •

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Contact Rosette Van [email protected]

Capitalisme ou post-capitalisme, le choix d’une société qui change.

curieux de découvrir le monde,- ils sont humanistes et acteurs de leur vie, ils ne la subiront pas,- il est estimé que 66 % sont des femmes, et les responsables de marke-ting adorent les femmes car elles sont dans la plupart des cas les PRA (per-sonnes responsables des achats). De plus en plus les responsables marketing sont informés de tout ceci et cherchent à l’intégrer dans leur tra-

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DOSSIER

LES FLUX FINANCIERS ILLÉGAUX Des fonds africains pour le développement de l’AfriquePAR ECDPM (EUROPEAN CENTER FOR DEVELOPMENT POLICY MANAGEMENT)TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR NATHALIE CARLIERPHOTO JAVIER PEREIRA DE ACTIONAID BRUSSELS

U n rapport de 2010 établi par le Global Financial Integrity, Flux Financiers Illicites d'Afrique : les

ressources cachées pour le développement, a estimé le montant phénoménal à 1.8 trillions de dollars entre 1970 et 2008. Ces fonds sont essentiels au pro-grès et développement de l'Afrique et le rapport dévoile le fait troublant que les flux financiers illicites croissaient d'un taux moyen de 12,1 % par année durant cette période, privant le continent de 50 à 60 milliards de dollars chaque année. L'impact des flux financiers illicites sur le capital Africain et leur perte pour le continent sont maintenant sous les feux de la rampe de l'attention inter-nationale. Des forums de haut niveau, que ce soit au Siège des Nations Unies à New York ou sur le sol Africain sont organisés afin de les enrayer. Le forum tel que le 3rd Tana Forum ou des slogans comme « Stop it, Tack it and Get it » par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique.

Réflexions sur le financement du développement du continentRenforcé par le lancement de l'Agenda 2063, la mobilisation de ressources alternatives et inexploitées pour le développement du continent a attiré l'attention du public. Des initiatives ont été lancées pour proposer des réflexions sur la manière dont l'Afrique pourrait financer son propre dévelop-pement.

Sous la direction de Madame Dlamini Zuma, La commission de l'Union Africaine s'est tournée sur la respon-sabilité de l'Afrique pour contribuer à son propre développement. L'agenda 2063 propose un cadre stratégique global pour les cinquante prochaines années et tente d’encourager les pays Africains à exploiter toutes les possi-bilités s'offrant à eux afin d'assurer une transformation socio-économique positive dans l'immédiat, le moyen et long terme. Dans cet Agenda 2063 des projets rédigés clairement demandent quelles stratégies l'Afrique pourrait suivre pour encourager la mobilisation des ressources domestiques. De telles questions ont menées à des recherches et discussions et des propositions dont le but était une utilisation efficace des ressources Africaines qui inclurait une réduction des flux financiers illicites.

Le potentiel inexploité de l'AfriqueL'Agence de Planification et de mise en œuvre de L'Union Africaine, la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique et la Banque de Développement Africaine ont tous souligné l'importance des ressources domestiques inexploitées tout en pro-posant des instruments qui pourraient être ou déjà être mis en place pour atteindre efficacement les aspirations africaines du développement, les fonds nationaux et les programmes régio-naux.

Une étude récente sur la mobili-sation domestique des ressources financières montre quelques faits marquants de la capacité finan-cière de l'Afrique :

520 milliards de dollarsgénérés en taxes intérieures par l'Afrique.

168 milliards de dollarsgagnés tous les ans grâce aux minéraux et combustibles minéraux par l'Afrique.

1.2 milliards de dollarsLa capitalisation boursière est montée de 300 millions dollars en 1996 à 1.2 milliards de dollars en 2007.

157 millions de dollarsde « Fonds Souverains » établis par une quinzaine de pays Africains.

64 millions dollarsde fonds envoyé par la diaspora du continent en 2013. Un haut potentiel de la part de la diaspora non négligeable est une part active dans l'émission de titres financiers que ce soit en forme de créances ou de titres qui génèrent plus de 20 millions de dollars chaque année.

L es flux financiers illicites représentent un potentiel important de ressources inexploitées. Ses efforts à puiser dans ces ressources sont un réel défi et les partenaires continentaux et internationaux doivent être engagés dans le processus avec de réels encouragements pour relever ce défi.

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Page 23: Initiativ'mag - Spécial 1 an

Réunion de la banque africaine de développement.

Les flux financiers illicites surpassent actuellement l'aide publique au développement.

À la lumière de tous ces éléments (cf. encadré), la capacité de l'Afrique à financer son propre développement ne semble plus discutable. Cette capa-cité est soutenue par des recherches qui mettent en perspective l'aide finan-cière étrangère en démontrant que les flux financiers illicites surpassent actuellement l'aide publique au déve-loppement.Maintenant la question est comment accéder à ces fonds ? •

Capitalisme ou post-capitalisme, le choix d’une société qui change.

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LES PARADIS FISCAUX le prix du capitalismesur la démocratiePAR JANE ODHIAMBO ÉTUDIANTE ISCPA LYON PHOTO NLY PHOTO

L e monde n'a jamais porté autant de richesses. La vente de pro-duits de luxe bat tous les records,

le nombre de milliardaires augmente sans cesse... Pourtant les caisses des États sont désespérément vides. Des milliards sont engloutis chaque année par les paradis fiscaux Aujourd’hui, on dénombre plus ou moins 96 centres de services financiers, appellation officielle des paradis fis-caux. Selon l’Organisation de coopéra-tion et de développement économiques (OCDE), quatre critères les définissent : imposition faible voire nulle, opacité totale, absence d’échanges internatio-naux, et tolérance envers les sociétés-écran. Mais il n’existe aucune défini-tion législative du phénomène. En l’absence d’harmonisation fiscale entre les États, comment déterminer un niveau d’imposition de référence, en-dessous duquel se situerait un para-dis fiscal ? Cette confusion autorise pléthore de nuances, avec lesquelles jouent finement gestionnaires finan-ciers, profitant des vides juridiques. Paradis fiscal ou bancaire, zones franches, captives d’assurance, trusts offshore, pavillons de complaisance…En 2009, l’OCDE établissait une liste noire des États fiscalement non coopé-ratifs, liste aujourd’hui vide. Et la liste

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grise, recensant ceux ayant promis de se conformer aux règles internatio-nales, s’est considérablement allégée. Car des territoires comme Singapour ou Monaco ont réussi à se glisser dans la liste blanche, celle des bons élèves de l’OCDE. L’ONG Tax Justice Network a ainsi répertorié les paradis fiscaux, sur la base du degré d’opacité d’une place financière, comparé à son poids dans l’économie mondiale. En tête, le Delaware (États-Unis) qui ne pratique ni TVA, ni impôt sur les bénéfices, ni identification des ayants-droit lors de la création d’un trust. La City de Londres se voit également épinglée pour son secret bancaire exacerbé, son absence de taxes et de réglemen-tations. Le Royaume-Uni dispose en effet d’une fiscalité très avantageuse pour les non-résidents. C’est d’ailleurs dans le riche district de Kensington que le géant de l’acier Lakshmi Mittal, a éta-bli son palais d’été. D’une main, David Cameron signe un accord d’échange de données avec la Suisse ; de l’autre, il encourage Hongkong et Dubaï à four-nir des liquidités à la première place financière mondiale. L’Hexagone n’est pas en reste. En Polynésie française, aucune trace d’impôt sur le revenu, sur la fortune, ou sur la succession. Chaque pays développé possède ainsi ses satellites à fiscalisation privilégiée : l’île britannique de Jersey, l’Andorre ou encore Chypre, récemment sauvée par l’Union européenne. Ils se réjouissent d’avoir près d’eux des territoires qui évitent l’exportation massive de capi-taux nationaux, attirent les investisse-ments, et favorisent les alliances com-merciales. Et quand sonne l’heure de la dénonciation des dérives fiscales, la complaisance politicienne laisse un goût amer.

Entre optimalisation et fraude fiscalePourtant, c’est bien ces dérives qui sont pointées du doigt. Ce maquis d’activi-tés à la limite de la légalité, entre opti-misation et fraude fiscale, pousse le capitalisme dans ses retranchements. L’opacité des centres offshore rend caduc nombre d’analyses économiques, et enfreint la sacro-sainte règle de la concurrence pure et parfaite. Sous les palmiers, intermédiaires et hommes de paille permettent de dissimuler facile-ment fonds spéculatifs et blanchiment d’argent. Impossible alors de retracer l’ori-gine de ces sommes exorbitantes. Corruption, trafics, commissions occultes… L’entreprise de services financiers Commonwealth Trust Limited, aux îles Vierges britanniques, a été plu-sieurs fois condamnée pour infraction à la législation sur le blanchiment d’ar-gent. Les banques se retrouvent mêlées au scandale Offshore Leaks, alimentant la colère populaire. Depuis la crise des « subprime », les banques symbolisent les causes de l’austérité grandissante.L’argent manquant dans les caisses de l’état doit être retrouvé ailleurs Les démarches timides des pays de l’OCDE pour mettre un terme à ces pratiques restent sans résultat. Le Luxembourg et l’Autriche se disent aujourd’hui prêts à lever en partie le secret bancaire, mais faut-il les croire ? Malgré l’accord d’échange d’informa-tions franco-suisse signé en 2009, les banquiers helvètes continuent d’aver-tir leurs clients dès qu’ils sont visés par une enquête. Pendant ce temps, l’argent qui ne rentre pas dans les caisses de l’État doit être retrouvé ailleurs. Hausse des impôts, politiques sociales négligées, services publics amoindris… La redis-tribution promise par le cercle ver-tueux de l’économie capitaliste n’est

Des Caraïbes à Jersey en passant par le Ghana, Frédéric Brunquell a mené l'enquête sur cette « Grande évasion » et découvert le pot au rose: alors que l'ONU réclame 50 milliards pour éradi-quer la pauvreté, plus de 10 000 milliards de dollars sommeillent à l'abri des regards dans les paradis fiscaux. Mais au fait, c'est quoi au juste un paradis fiscal ?

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Les démarches timides des pays de l’OCDE pour mettre un terme à l’évasion fiscale restent sans résultat.

La révolte de la société contre le capitalisme.

Capitalisme ou post-capitalisme, le choix d’une société qui change.

plus, depuis longtemps. Et la morale en prend un sacré coup, comme en témoigne la montée du populisme. François Hollande avait promis 10 ans d’inéligibilité pour les coupables de fraude fiscale. Mais l’opération trans-parence n’empêche pas 77 % des Français d’estimer que les élus sont corrompus, selon OpinionWay. Moraliser la vie politique semble possible, sur le papier. Mais dans un monde où politique et économie s’en-chevêtrent autant, les avocats de la haute finance trouveront pour sûr, la parade idoine. L’impact des lois natio-nales demeure minime à l’internatio-nal. Le Offshore Leaks a ouvert la boîte de Pandore du capitalisme, et l’éten-due des répercussions politiques reste à découvrir. •

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LE POST-CAPITALISMEou le surgissementd'un nouveau mondePAR MARC LUYCKX GHISI PHOTO JOCELIN MORISSON

L a société civile mondiale cherche déjà ailleurs, même si les pou-voirs s'évertuent à la convaincre

qu'il n'y a pas d'alternative. Certains sont d'ailleurs en train d'expérimen-ter un profond réenchantement, une réconciliation corps-cœur-âme. Dans ce groupe de 25 % de citoyens euro-péens et américains, 66 % sont des femmes. Ces changements en cours touchent aux aspects les plus profonds de nos vies comme la relation homme-femme, le sacré, la vérité, le statut de la raison et de la science, mais aussi de la conscience du temps, de l'espace et du bonheur. Et en même temps, c'est l'architecture souterraine de la ma-nière de vivre "moderne" qui est en crise. Notre manière de penser trop analytique, mentale et rationnelle ne nous satisfait plus. Il est normal que les citoyens ressentent de l'angoisse car ils sentent bouger les plaques tectoniques sous eux. À un niveau moins profond, mais tout aussi important, la société et l'économie de la connaissance sont comme un turbo qui accélère et appro-fondit ces changements. En modifiant le cœur même de la logique capita-liste et communiste, elle les dépasse, et nous fait entrer dans une logique qui s'avère chaque jour plus différente et où les avantages et les dangers ne seront pas nécessairement ceux que nous percevons aujourd'hui. Les sta-tistiques montrent que 100 millions de citoyens européens et nord-américains changent de valeurs en silence. Ils sont plus concernés par l'écologie, la solida-rité sociale, la croissance intérieure et le dialogue des cultures. Pouvez-vous imaginer une cité où la plupart des citoyens que vous rencon-

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Contact Marc LUYCKX [email protected]

Capitalisme ou post-capitalisme, le choix d’une société qui change.

Éléments biographiquesMarc Luyckx Ghisi a eu trois vies. Il a d'abord étudié les mathématiques, la philosophie et la théologie (doctorat) et a été prêtre catholique... jusqu'à son mariage. Il a ensuite été pendant dix ans membre de la fameuse Cellule de Prospective de la Commission euro-péenne. Il contribue maintenant à créer de nouvelles structures d'enseignement et est aussi vice-président du groupe des conseillers d'Auroville, au sud de l'Inde. Il vit avec son épouse Isabelle dans les environs de Bruxelles.

trez dans les rues, après un court mo-ment de contact, peut vous parler de la nécessité de prendre de la distance vis à vis de son ego afin d'aller vers son soi le plus profond où une lueur du divin doit être découverte ? Est-il possible d'imaginer une cité, qui est déjà depuis trente ans dans le processus d'être bâ-tie autour du dessein d'élever le niveau de conscience de l'Humanité ? Vous diriez probablement que ce n'est que pure utopie. Et vous avez entièrement raison. J'irais même plus loin en disant que c'est radicalement impossible. Et j'ajouterai une citation du philosophe français Pascal (17ème siècle) : « L'homme n'est ni un ange ni un animal. Cependant l'ironie est que, quand il tente de devenir un ange, il se conduit comme un animal. » Parce que le réel projet d'élever le ni-veau de conscience de l'Humanité as-pire fondamentalement à transformer la nature humaine, à élever la nature humaine à un autre niveau. Tous les gens de bon sens seront d'accord pour dire que ce projet est fou, totalement impossible et pourtant il suffit de visi-ter Auroville.

Auroville (« la ville de Sri Aurobin-do » mais aussi « la ville de l'Aurore »1) est une ville expérimentale située à une dizaine de kilomètres au nord de Pondichéry dans l'État du Tamil Nadu en Inde. Elle fut créée en 1968 par une Française, Mirra Alfassa (Mir-ra Richard), Auroville a pour vocation d'être, selon les termes de sa concep-trice, « le lieu d'une vie communautaire universelle, où hommes et femmes appren-draient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités » •

Les statistiques montrent que 100 millions de citoyens européens et nord américains changent de valeurs en silence !

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Le changement de civilisation que nous sommes en train de vivre est rapide et profond, car la rationalité moderne, l'approche patriarcale, et le capitalisme industriel ne sont plus capables de formuler une réponse satisfaisante ni au problème de notre survie collective et de celle de l'environnement, ni aux pro-blèmes sociaux et démographiques de notre monde en ce début de XXIème siècle.

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AGIR

LA MORT EST DANS LE PRÉL’impact des pesticides sur la vie des agriculteurs et des consommateursPAR OPHÉLIE ROBINEAU PHOTOS OLIVIER PICARD & BEAUAGENCY ECOLO

L es pesticides ont permis de main-tenir les capacités de produc-tion et de procurer un confort

de travail. Les façons de travailler ont changé, une agriculture intensive s’est mise en place, bien souvent basée sur l’utilisation massive de pesticides1. Mais ce mode de production n’est pas sans conséquences. En effet, il n’existe pas de pesticide totalement spécifique et les produits utilisés, loin d’être ano-dins, ont un impact sur l’environne-ment : faune, flore... y compris les êtres humains ! L’exposition à certains pesti-

1. Le terme pesticide, dérivé du mot anglais pest (ravageurs) désigne les substances actives ou les préparations commerciales (ou produits commer-ciaux) utilisés pour la prévention, le contrôle ou l’élimination d’organismes cibles jugés indésirables (ou nuisibles), qu’il s’agisse de plantes, de cham-pignons, d’insectes, de bactéries ou d’animaux — ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ).

met en évidence le fait que « D’après les données de la littérature scientifique internationale publiées au cours des 30 dernières années et analysées par ces experts, il semble exister une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte : la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers hématopoïétiques (lymphome non hodg-kinien, myélomes multiples). Par ailleurs, les expositions aux pesticides interve-nant au cours des périodes prénatales et périnatale ainsi que lors la petite enfance semblent être particulièrement à risque pour le développement de l’enfant. » Un tableau de maladie professionnelle a d’ailleurs été créé en avril 2012, faisant le lien entre la maladie de Parkinson et les pesticides. Cette création fait suite à une rencontre en 2011 entre les membres de l’association Phyto-Victimes et Monsieur Bruno LeMaire, alors ministre de l’agriculture, lors de laquelle celui-ci s’était engagé appuyer cette création. Mais les pesticides ont de nombreux effets, notamment can-cérogènes, génotoxiques (modification de l’ADN), et repro toxiques (effets sur la fertilité et le développement fœtal), et tous n’ont pas été étudiés. Aussi, dans ses recommandations, l’Inserm indique « la nécessité d’une meilleure connaissance des données d’exposition anciennes et actuelles de la population professionnelle exposée aux pesticides directement ou indirectement. », et pré-cise que « Des recherches pluri- et trans-disciplinaires doivent être soutenues pour permettre une caractérisation plus rapide des dangers potentiels des substances actives de pesticides. ». Ces études sont d’autant plus nécessaires que la com-munication faite par les fabricants se veut rassurante et minimise le danger que représente l’utilisation des pesti-cides. Pourtant, le rapport de la mis-

cides peut entrainer des troubles de la santé à court ou moyen termes (intoxi-cation aigue), mais aussi à long terme (intoxication chronique). Ce sont ces effets à longs termes qui sont aujourd’hui les moins connus. Les professionnels du monde agri-cole sont particulièrement exposés aux pesticides, que ce soit avant leur utili-sation, pendant la préparation et l’ap-plication, ou après leur utilisation. Il est donc important d’étudier les effets des pesticides sur cette population, tout en n’oubliant pas que les pesticides sont présents dans tout l’environnement, et que la population générale est elle aussi exposée et impactée. L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a publié en 2013 une expertise collec-tive intitulée Pesticides-Effets sur la santé et qui réalise un bilan de la lit-térature scientifique. Cette expertise

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+Contact : Ophélie RobineauChargée de mission [email protected]+33 (0)6.74.78.88.27www.phyto-victimes.fr

Paul François, agriculteur reconnu en maladie professionnelle et

Président de l’associationPhyto-Victimes.

L’agriculture occupe en France une place importante. En 2011, sur les 55 millions d’hectares que compte le territoire français métropoli-tain (550 000 km2), un peu plus de 28 millions d’hectares sont occupés par des activités agricoles. Pourtant, le monde agricole a connu au XXème siècle un exode massif, divisant par dix le nombre d’agriculteurs. La France a donc dû relever le défi d’atteindre l’autosuffisance alimentaire avec moins de personnes y contribuant. Ce déficit a pu être comblé par l’arrivée de nouvelles technologies et de la chimie au travers des pesticides.

« Les dangers et les risques des pesticides pour la santé sont sous-évalués.»

sion sénatoriale commune d’informa-tion sur les pesticides et leur impact sur la santé, intitulé Pesticides : vers le risque zéro a pour premier constat : « Les dangers et les risques des pesticides pour la santé sont sous-évalué » ! Ce rapport recommande lui aussi le développe-ment de « la recherche pluridisciplinaire sur les liens de causalité entre exposition aux pesticides et maladie ». S’il est difficile pour un agriculteur malade de se dire que sa pathologie est liée à son activité professionnelle — qui a envie de percevoir son métier comme un danger pour soi ou pour son entou-rage ? — certains ont le courage de demander une reconnaissance en mala-die professionnelle et se voient alors engagés dans un autre combat : celui de faire reconnaitre leurs pathologies et leurs droits en tant que malades des suites d’une exposition aux pesticides. Pour venir en aide à ses personnes, l’as-sociation Phyto-Victimes a été créée en 2011, elle regroupe des professionnels ou leurs proches dont la santé a été affectée par l'utilisation des pesticides dans le cadre de leurs métiers, ainsi que toutes les personnes qui se sentent concernées par cette problématique. Elle est présidée par Paul François, agriculteur reconnu en maladie profes-sionnelle. •

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QUAND L’AFRIQUES’INVITE EN WALLONIEPAR AZA MUDAHEMUKA PHOTOS AZA MUDAHEMUKA

D e nos jours, qui peut prétendre ne pas détenir un vêtement marqué de l’étiquette « Made

in China » ou bien plus encore, ne pas utiliser d’épices orientales afin d'agré-menter ces plats ? C’est donc bien vrai, nous vivons sans nul doute dans l’ère de la mondialisation et de la libre cir-culation où les frontières tendent peu à peu à s’effacer. À l’heure actuelle, nous pouvons aisément rencontrer dans une même rue, des individus ori-ginaires des quatre coins du monde et cela nous apporte un enrichissement certes, personnel mais également culturel. Tel est le dessein poursuivi par l’ASBL GIRB (Groupe d'Information au immigrés et Réfugiers en Belgique) en mettant sur pied, en partenariat avec le Cercle Étudiant Africains de Mons (C.E.A.M) et Subawa, un évènement culturel dans la cité carolo : « L’Afrique fête la Wallonie ». Cet évènement met à l’honneur un pays africain en offrant aux autochtones un aperçu de la beauté des contrées africaines. Par sa musique enjouée, sa gastronomie, et son art, le public sera transporté à des milliers de kilomètres, sur les terres inconnues des premiers êtres humains. Pour l’année 2014-2015, quelle autre ville serait plus à même d’accueillir cet évènement si ce n’est la ville de Mons. En effet, mondialement répu-tée pour son folklore qualifié de chef-d'œuvre du patrimoine oral et immaté-riel de l'Humanité par l’UNESCO et qui plus est, aspirant à devenir la capitale européenne de la culture en 2015, la cité montoise semble être de taille à relever ce défi. C’est durant les fêtes de Wallonie, le 4 et 5 octobre prochains à Imagix Mons que pour sa 9ème édition la Tunisie sera mis en haut de l’affiche. Une aubaine pour son public qui y fera une escale, et sillonnera la nation qui a été pendant près de 3000 ans le carrefour de civili-

sations et de cultures et où aujourd’hui, le jasmin embaume les rues. Au fil de la journée, après la Tunisie, le voyage se poursuit, en pénétrant progressivement au cœur de l’Afrique : l’Egypte, le Tchad, le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie n’auront plus de secrets. Autant dire que ce voyage se dérou-lera sous les meilleurs auspices, au programme de ces deux jours d’expé-dition hauts en couleurs : animations, conférences, concerts, peintures et défilés de mode à en faire rougir les Fashions-Week de Paris ou New-York, il y en aura donc pour tous les goûts. « Veux-tu vivre heureux ? Voyage avec deux sacs, l'un pour donner, l'autre pour recevoir. » disait Goethe. C’est ce à quoi aspire le GIRB avec L’Afrique fête la Wallonie en redistribuant les bénéfices aux plus démunis de l’autre côté de la Mer méditerranée. En effet, les fonds récoltés lors de ces deux jours servi-ront à soutenir un projet : celui de l’as-

« Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. » Antoine de Saint-Exupéry.

AGIR

sistance à la scolarisation des enfants orphelins, délinquants et abandonnés qui sont encadrés en République Démo- cratique du Congo par l’ONG Jadis. En plus d’être un événement fédé-rateur, il se veut être un lieu de ral-liement et de sensibilisation en lut-tant contre l’analphabétisme en RDC. Nul ne peut méconnaître que le savoir est une arme, c’est pourquoi, par cette action, il est possible de donner à ces enfants les clés nécessaires afin qu’ils puissent ouvrir la porte d’un avenir plus prometteur. Solidarité, mixité, découverte, voyage, tels sont les leitmotivs de l’évènement L’Afrique fête la Wallonie offrant par son décor, ses rencontres et son atmos-phère un réel dépaysement. C’est une odyssée hors du commun qui nous est offerte lors de cet évènement. De quoi rentrer chez soi des étoiles plein les yeux, de nouvelles saveurs plein les papilles et des souvenirs plein la tête. •

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Avec l’Afrique fête la Wallonie, dépassez les frontières… de l’imagination.

+Mudahemuka AzaPlus d’infos sur les comptes Facebook de :> L'Afrique fête la Wallonie > Asbl GIRB > CEAM : Cercle Etudiant Africain de Mons

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PAR ANGELO BORGOGNI

LE PATRIMOINE ÉGYPTIEN PHILOSOPHIQUEDE LA CIVILISATION GRECQUE

É tonnamment, ce qui a été trouvé dans les discours officiels de l'his-toire concerne peu l'influence de

la civilisation égyptienne sur la Grèce antique.La plupart des livres écrits par des académiciens ou auteurs d'essais mentionnent le voyage de beaucoup de philosophes Grecs vers l'Égypte. Cepen-dant, l'impact de leurs voyages pour la création de la civilisation Grecque soit n'est pas mentionné ou est stigmatisé en tant qu'influence empirique qui a été concrètement développé par des esprits brillants tels que Thalès, Pytha-gore, Platon et d'autres... Il semble que le débat académique concernant la transmission de la philo-sophie africaine vers la culture Indo-eu-ropéenne reste un forum relativement fermé parmi quelques révisionnistes et « Africanistes » qui tendent de débattre plus sur l'existence de la philosophie africaine plutôt que sur sa contribu-tion originale à la culture occidentale. Ce qui est aussi remarquable c'est que ces spécialistes qui reconnaissent l'existence d'une philosophie africaine originale ont tendance à se maintenir dans une discussion ethnocentrique sub-saharienne et abordent rarement les liens de leur propre héritage phi-losophique à la culture occidentale. Je me réfère par exemple aux excellentes études sur la culture bantoue. Il apparaît que l’histoire officielle a réduit, l'influence directe de l'ancienne civilisation égyptienne dans la Grèce archaïque. La philosophie grecque, en particulier celle de la période clas-sique a été comprise comme jaillissant du génie des Grecs et jusqu'à présent est considéré comme un miracle grec. L'héliocentrisme fut et est encore une

vue puissante, soulignant la supério-rité intellectuelle des Grecques et donc de toutes les cultures immédiatement liées avec cet héritage Gréco-romain, tels que le Judaïsme, le Christianisme mais aussi l'Islam. Il y a peu, et grâce à l'approche historique critique, des chercheurs ont reconsidéré la Grèce antique, pour découvrir l'autre côté de son « esprit », avec les mystères de la doctrine orphique et dionysienne, les écoles mystiques (par exemple Pytha-gore). Dans l'Égypte ancienne, et durant la période présocratique, l'art de la philo-sophie était intrinsèquement mélangé aux « arts de l’alchimie » qui compre-nait la médecine. Nous devrions consi-dérer de nombreux personnages his-toriques afin de mieux comprendre ce que signifie être un guérisseur et com-ment ils pratiquaient l'art de soigner. Comme un bon exemple, un éminent chercheur, Sir William Osler recom-mandait que nous « devons venir sur la terre du Nil pour l'origine de beaucoup de croyances les plus distinctives et hau-tement chéries de l'homme ». Osler nous exhorte à accorder une attention aux contributions de Imhotep. Imhotep qui vécut au 27ème siècle avant J.-C. était un grand penseur égyptien considéré être le premier architecte, ingénieur et physicien dans l'histoire. Il a également été considéré comme un philosophe et l'un des seuls quelques citoyens ordinaires jamais reconnu par le peuple égyptien comme ayant un statut divin après sa mort. Imhotep fut aussi divinisé par les Grecs comme Asclépios, le dieu de la guérison. Selon des égyptologues, Imhotep conçut la première pyramide à degrés,

alors nous pourrions nous demander comment est-il possible que Pythagore inventa le théorème de Pythagore, la formule du triangle, lorsqu'il vécut en 540 avant J.-C., 2100 ans après la construction de la pyramide. La civilisation de l'Égypte ancienne fut forte et imposante et son impact sur les Grecs fut énorme. Afin d'essayer de comprendre ce qui s'est passé quand ces deux cultures se sont rencontrées, il y a un répertoire abondant de témoi-gnages d’historiens Grecs. Herodotus (484-425 avant J.-C.) dans ses « histoires » et d'autres philosophes Grecs du 5ème siècle avant J.-C. recon-nurent que l'Égypte était différente que d'autres « pays barbares ». Mais l'Égypte avait plus à offrir, était pleine de sagesse ancienne et vénérable. Dans son Timée (21-23), Platon (428/427 – 348/347) écrivit que les prêtres Égyptiens de Sais du Pharaon Amasis (570-526 avant J.-C.) voyaient les Grecs comme des « jeunes âmes », « des enfants » qui n'avaient reçu le lan-gage seulement récemment et qui n'ont pas gardé des documents écrits de quelques de leurs vénérées traditions. Dans le même passage du Timée, Platon reconnut parler de mythes, « bien qu'il y ait du vrai ». Selon une histoire racon-tée par Diogenius Laertius « Les vies des philosophes » (il écrivit probablement durant la première moitié du 3ème siècle de notre ère), Platon acheta un livre d'un Pythagoricien appelé Philoaus lorsqu'il visita la Sicile. De ce livre, il copia le contenu de la Timée ! Plus tard, l'influence de Ptolémée d'Alexandrie sur toutes les traditions méditerranéennes seraient devenues fallacieuses. Sur ce point, voir Martin

Dans beaucoup de domaines, ce que nous apprenons à l'école ou à l'université est seulement une partie de l'histoire et souvent l’autre partie, ou simplement ce qui n'a pas été dit pourrait inverser le discours officiel de l'histoire.

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DÉCOUVERTE

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Bernal dans son Black Athena (1987). Se-lon Bernal, nous trouvons la survie de la religion égyptienne tant à l'intérieur du Christianisme qu’à l'extérieur dans les sectes hérétiques comme celle des Gnostiques et dans la tradition Hermé-tique qui était franchement païenne. Bien plus répandue que ces suites directes, cependant, c'était l'admira-tion générale pour l'Égypte Ancienne parmi les élites cultivés. L'Égypte, bien que subordonnée aux traditions chré-tiennes et bibliques sur les questions de religion et de morale, fut claire-ment placée comme la source de toute sagesse « gentille » ou laïque. Ainsi, pas un penseur avant 1600 de notre ère n'a sérieusement remis en question soit que la croyance de la civilisation grecque et la philosophie proviennent de l'Égypte ou que les principes dans lesquels elles étaient transmises furent à travers les colonisations égyptiennes de la Grèce et plus tard l'étude grecque en Égypte. Bernal et beaucoup d'autres chercheurs comme Cheikh Anta Diop ont préconisé un « Modèle Ancien Ré-visé ». Selon ce Modèle, la « gloire qui est la Grèce », le miracle grecque est le produit d'un mélange. La culture de la Grèce est en quelque sorte l'issue de l'influence extérieure répétée.Beaucoup de chercheurs révisionnistes soutiennent qu'il serait nécessaire de revoir « l'ancien modèle ».Et selon le-quel, la Grèce aurait reçu à plusieurs reprises une influence extérieure à la fois de l'Orient-Méditerranée et des Balkans. C'est ce mélange qui a pro-duit cette culture attractive et fruc-tueuse qui a fait la gloire de la Grèce. Donc ce qui s'est passé après les siècles du « moyen âge grec » (1200 – 800 avant J.-C.) aurait pu être les « résultats d'un mélange extravagant » et spécialement la linéarisation d’une de plus grandes cultures qui a vu le jour en Égypte.En fait, il n'y a pas de preuve que les an-ciens Grecs avaient écrit les traditions ou la connaissance rationnelle efficace durant les siècles du moyen âge grec. Ils n'avaient non plus à cette époque des bibliothèques comme les Égyptiens. Après la mystérieuse disparition de la civilisation Minoenne et Mycé-nienne, la littérature a chuté de façon spectaculaire et seulement en Ionie et à Athènes des pièces de la culture mi-noenne et mycénienne ont été détec-tées et l'écriture ancienne fut perdu.

Au début de la période dite ar-chaïque (débute aux environs de 700 avant J.-C.), les Grecques ne pouvaient pas construire des temples, avaient un nouvel alphabet adapté par les Phéni-ciens, pas de littérature et probable-ment pas de culture orale, contenant des légendes, des histoires sur les divinités et les grands actes héroïques (d'après Homer & Hésiode, environ 750 avant J.-C.). Lorsque les jeunes esprits grecs eurent hâtent de prendre connaissance avec la vieille activité culturelle des Égyptiens, leur rencontre fut très fer-tile, ce qui a permis aux Grecs de déve-lopper leurs capacités intellectuelles et technologiques et ont surpassé le patrimoine Égyptien. De plus, les riches cosmogonies du mythe Égyptien, les qualités transcendantes du pharaon, la profondeur morale de discours sapiens de l'Égypte et l’importance de la ver-balisation dans les écoles égyptiennes furent réadaptées et incorporées dans ce que fut considérée après Pythagore, la philosophie grecque. L’interaction complexe entre les Grecs et Égyptiens sous la dynastie des Ptoléméens permis à Alexandrie de devenir un centre intellectuel majeur, maison des Égyptiens indigènes, des prêtres et scientifiques Grecs, cher-cheurs Juifs, de même Esséniens et Hermétiques. Elle a continué à avoir une influence jusqu'à ce que le rideau final soit tombé en 642 avant notre ère, quand le général Amr lbn As conquit l'Égypte pour le calife Omar, le second des quatre califes de l'Islam. Après cette courte « excursion » dans la Grèce archaïque, nous avions vu que la civili-sation hellénique a vécu dans une sorte de moyen-âge juste après avoir vécu la richesse de la période Minoenne et My-

cénienne. J'aime comparer cette pé-riode à celle du moyen-âge occidental, qui commença 1500 ans plus tard parce que revisité ce moyen-âge pourrait apporter des éléments nouveaux par rapport à ce que nous connaissons de l'histoire officielle. Par exemple, nous pourrions dire que durant cette pé-riode, la lumière indirecte des civilisa-tions précédentes étaient déjà entrain d'éclairer la Grèce. Homère, qui a été toujours considéré comme le premier érudit était déjà entrain de voyager vers l’Égypte, pourrait être considéré comme le premier pas vers une fusion entre la mythologie Minoenne et Mycé-nienne précédente avec une mytholo-gie égyptienne plus ancienne. Les Grecs ont fait un grand effort de linéarisation de ce qu'était l'état d'esprit de l'Égypte ancienne. L'ab-sorption de l'Égypte ancienne amena la civilisation humaine vers l'Hermé-tisme Alexandrin qui était un mélange hellénistique de tradition Égyptienne, Juive, et Grecque, la plupart du temps de Platon. Pour conclure, on pourrait dire qu'une perception différente de l'his-toire grecque n'est pas seulement une question d'avoir accès aux sources al-ternatives d’informations, mais spécia-lement avoir la latitude et l’ouverture pour mettre en discussion des idées qui sont devenus comme des faits uni-versellement acceptés, non pas après une analyse transparente de toutes les sources et hypothèses, mais plutôt après des siècles où des faits sont deve-nus mythologie et parfois, la mytholo-gie est devenue une vraie histoire. •

[email protected]

« Tout au long de l'histoire, une partie récurrente de la rhétorique officielle a été, dans une certaine mesure déformée, ce qui selon moi, a besoin d'être décodé ou découvert afin d'être plus proche de la réalité ».

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Boîte à idées

PAR NATHALIE YABILI ALIAS I-GREC-CARRÉ-Y2 YOHALI Y2 PHOTO ERA-ARCHITECTS – SOUTH AFRICA

Autrefois pauvre et fragile, la terre crue bénéficie aujourd’hui du statut de matériau durable rivalisant avec la terre cuite et le béton. Il en est de même pour le bois de construction. Cependant, si la terre crue est une matière première intarissable, le bois provoque mal-heureusement la déforestation. Seul un reboisement associé à une gestion responsable des forêts1 permet d’aligner le bois dans la catégorie des matériaux de construction inépuisables.

LA TERRE CRUE CONCRÈTEMENT : LE COUPLE TERRE-ARBRE

CONSTRUIRE EN TERRE CRUE 4/4

À l’heure actuelle, l’entrepre-nariat se tourne radicalement vers le développement du-

rable. Dans le domaine immobilier, les nouveautés concernent les matériaux, les structures urbaines mais aussi et surtout : le cycle socio-économique. Terre crue et bois de construction s’appliquent à toutes ces nombreuses innovations parce qu’ils enclenchent des solutions durables pour : • la construction de bâtiments ; • l’amenée de l’eau, son stockage et sa

DÉCOUVERTE

Le schéma décrit un cycle socio- économique s’articulant autour du

couple terre-arbre.

potabilisation ; • l’évacuation de l’eau usée, son traite-ment et son recyclage ; • la consommation d’énergies, leur fourniture et leur acheminement ; • la gestion et l’organisation des retom-bées économiques. Concrètement une briqueterie terre cuite au feu de bois abat des arbres pour le fonctionnement de ses fours. Dans la plupart des cas, elle déclenche la défo-restation sans planification de reboise-ment. Cette activité pourrait se recon-

vertir en briqueterie terre crue couplée à une exploitation forestière. Ces deux créneaux de la construction s’uniraient pour garantir le reboisement associé à la gestion responsable des forêts. D’un côté, la terre crue compressée per-mettrait d’obtenir des briques solides sans consommation de bois de chauf-fage. Des toitures réalisées en terre crue (technologie Voûte Nubienne) diminueraient considérablement cette consommation. Et de l’autre côté, les quantités d’arbres libérées seraient

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Le couple terre-arbre est un garant de stabilité, d’autonomie et de diversité de la vie socio-économique.

1. Une gestion responsable des forêts doit répondre à dix principes et critères généraux qui donnent droit au Label FSC (Forest Stewardship Council).

Bâtiment en Terre Crue à Auroville.

destinées à la fabrication de menuise-ries portant le Label FSC. Une bonne opportunité à saisir par les entrepreneurs qui enrichiraient leur business et stimuleraient un cycle socio-économique autour de la terre et de l’arbre. •

+

Après cette série de quatre articles vous faisant découvrir la construction en terre crue, vous êtes invités à réagir par des questions, des critiques et faire part de vos expériences auprès de l’auteur.

Nathalie Yabili Yohali est ingénieur civil architecte elle propose des services :> ConsultingAccompagnement personnalisé pour les particuliers à Liège et environs.> NetworkingInitiatrice de projets pour les associations sous les Tropiques.

Contact : [email protected]

Page 36: Initiativ'mag - Spécial 1 an

SARAH ZRAMPIEUguitariste-chanteusePAR ELISABETH BLESSING PHOTO SARAH ZRAMPIEU

G uitariste-chanteuse ivoirienne, Sarah Zrampieu chante depuis l'âge de 7 ans. Elle a étudié au

Conservatoire National de Musique de Côte-d'Ivoire pendant 4 ans (2002-2006) durant lesquels elle apprendra le sol-fège et la pratique de la guitare. Paral-lèlement à ses études universitaires en sciences économiques, Zrampieu Sarah

BA de son nom à l’état civil, accroît son expérience musicale en chantant dans des orchestres de piano bars, cafés, res-taurants, hôtels en Côte-d’Ivoire. Elle a également été choriste auprès d'artistes connus comme Jacob Desvarieux du my-thique groupe antillais Kassav. Depuis son arrivée en Europe en 2010, elle aura participé à des festivals en Bel-

gique dont Mano Mundo, Nuit Africaine, Welcome Spring et offert de nombreux concerts organisés dans le cadre d’évè-nements comme le World African Day. Candidate au doctorat en Sciences économiques à l’Université de Lille (France), elle prépare son premier album dont la sortie est prévue pour début 2015. •

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DÉCOUVERTE

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L’innovation dans la recette de la sauce piment africaine com-mercialisable, (car faut-il le

souligner les recettes traditionnelles de la sauce piment africaine à consommer immédiatement ne sont pas viables pour la commercialisation). L’innovation dans la beauté du conditionnement. L’innovation dans le positionnement des produits alimentaires africains sur le marché occidental.

Importance de ces innovations :• La création d’une filière stable du producteur africain au consommateur final en Europe,• Plusieurs centaines de cultivateurs, de manutentionnaires en Afrique et des personnes à temps plein ici en Belgique, sans compter les bénévoles.• De nombreuses participations à des évènements socioculturels,• Près de dix mille pots de piments fa-briqués artisanalement chaque année à Bruxelles,• Plus de 15 points de ventes à Bruxelles• De nombreux autres points de ventes à Anvers, à Liège, à Louvain, à Malines, et à Paris. •

Valentine Adidigue internationa-lise la sauce piment, son produit artisanal s’arrache dans les super-marchés européens.

PAR LILIANE KISSIMBA PHOTO BRAINPUNT INT ASBL

KUUMA PIMENTune sauce piquante africaine de haute qualité !

+Contact [email protected]

+Contact Valentine [email protected]él : +32/488.042.959

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NICOLE KATANGAcoordinatrice d’Info Santé Plus

I nfos santé plus magazine, est une publication de ASBL Afro Info Plus, qui bénéficie du soutien technique

de l’Organisation Mondiale de la Santé et de différents partenaires. Afro Info Plus, est une ASBL inter-nationale, composée d’individus béné-voles et dans le but ultime de devenir une plate forme de communications des différentes organisations représen-tant les pays d’Afriques francophones en matière d’informations, sensibilisa-tions, vulgarisations et plaidoyer dans le domaine socioculturel (santé, social, éducation, humanitaire, etc.) L’orga-nisation a un secrétariat international basé à Genève (suisse), un bureau régio-nal à Kinshasa (RDC CONGO), et un bu-reau de liaison à Bruxelles (Belgique).

PAR LILIANE KISSIMBA PHOTO RADIO M’BOTE

Contribuer au développement socio-culturel de notre continent africain, en proposant des informations indépen-dantes, fiables et rigoureuses.1. Mobiliser l'opinion autour des ques-tions sanitaires;2. Livrer les informations sanitaires de qualité;3. Contribuer à l'amélioration de la santé de la population Congolaise;4. Rechercher un bien-être et une meil-leure qualité de la vie des Congolais.5. S’associer à des grands événements organisés en Afrique francophone, constitue une priorité afin de contri-buer au développement du continent. •

Page 38: Initiativ'mag - Spécial 1 an

Toute l’équipevous remercie

pour votre fi délité,longue vie à

Initiativ‘Mag ! JEUX CONCOURS SPÉCIAL 1 AN :

Nous avons le plaisir d’offrir un abonnement gratuit au lecteur qui répondra aux questions suivantesavant le 16 septembre 2014 :

> Quel a été le fi l conducteur de notre rubrique Découverte : boite à idée ?> Quels sont les noms et prénoms de l'infographe, du chargé de communication et de l'assistant à la rédaction ?

•Initiativ’mag

1 an depublications

JEUX CONCOURS SPÉCIAL 1 AN

Abonnez-vous :Bulletin à découper ou copier.À envoyer par voie postale : Av Louise, 367 | 1000 Bruxellesou par courrier électronique à [email protected] par virement bancaire uniquement sur le compte : IBAN BE38 3630 8875 8272 | BIC BBRUBEBB

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SPÉCIAL 1 AN

Page 39: Initiativ'mag - Spécial 1 an

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World Growth Projects Inc. est une société opérant au niveau mondial dont le but est de réaliser des projets rentables dans différents territoires, en apportant des solutions aux besoins non satisfaits pour le bien être des personnes et entreprises.

Nos projets actuels se concentrent sur trois domaines :> Médias> Consultance internationale en performance d’entreprise> Distributeur offi ciel des purifi cateurs d’eau innovants

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Page 40: Initiativ'mag - Spécial 1 an

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ET LA SITUATION ENAFRIQUE, AU SAHARA, EN IRAK ET AU MOYEN ORIENT

AVEC UN FOCUS SUR LES BALKANS

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Affaires internationales, Gestion des Risques, Lutte contre la corruption, Energie et Mines, Banque et Finance, Transport Maritime et Piraterie, les nouvelles destinations d’Affaires et rôle de la Jeunesse, Sécurité et Education, de l’Innovation et de l’Entrepreneuriat, etc.

Le Forum de Crans Montana est une Organisation Internationale visant à encourager la Coopération Internationale, le Dialogue, la Croissance, la Stabilité, la Paix et la Sécurité dans le Monde. Depuis 1986, cet événement rassemble Chefs d’Etat et de Gouvernement, Ministres, Organisations Internationales, Parlementaires, Administrations de la Justice et de la Police, Agences de Renseignement, Femmes et Hommes d’affaires du Monde entier.

Plus de 150 Pays représentés.La référence par excellence pour le Continent Africain !

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Information et [email protected]

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M. Bakir Izetbegović, Président du Col-lège Présidentiel, Bosnie-Herzégovine

M. Filip Vujanovic,Président du Monténégro

M. Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso

Mme Mary Robinson, Envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs,

Présidente d’Irlande (1990-1997)

Mme Judith Amaechi, Première Dame de l’Etat de Rivers au Nigéria

M. Ayad Allawi, Ancien Premier Ministre, Irak

Mme Marie Louise Coleiro-Preca,Président de la République de Malte

M. Jean-Louis Bruguière, Haut Représentant de l’Union Européenne,

Expert en Terrorisme auprès de l’Union Européenne

M. Abbas Al Naqi, Secrétaire Général de l’Organisation arabe des pays exportateurs

de pétrole

General Richard Shirreff, AdjointCommandant suprême allié de l’Europe,

OTAN

M. José Manuel Barroso,Président de la Commission Européenne

M. Jianhua Zhong, Représentant spécial pour les affaires africaines, Ministère des

Affaires Etrangères, r.p. Chine

Mme Irina Bokova,Directrice Générale de l’UNESCO

M. Lahcen Haddad,Ministre du Tourisme, Maroc

M. Salaheddine Mezouar, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Maroc

Mme Margareta Wahlström, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations

Unies pour la réduction des risques liés aux catastrophes, The United Nations Office for

Disaster Risk Reduction M. Pierre Nkurunziza,

Président de la République du Burundi